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#journalfilmé
jesuisartemis · 1 year
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Refleurissent les fleurs by Diane Guais
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unjourapreswalden · 4 years
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Jean-Luc Lagarce cite “Notes de chevet” de Sei Shônagon comme étant un livre qu’il aime beaucoup. Coïncidence? Quelques jours plus tôt je lisais Georges Perec qui la cite également dans son livre “Penser/Classer”. 
Makura No Sôshi est le titre original de l’oeuvre de Sei Shônagon, or “Sôshi” se traduit en français par “écrits intimes”. Perec s’y intéresse surtout ici pour la forme, puisque Sei Shônagon énumère ses pensées et opinions en listes et par séries. En revanche, bien qu’il avoue aimer beaucoup cet art chinois de faire des listes, c���est bien la dimension intime qui intéresse Lagarce: ce que les listes donnent à voir de la personne qui les écrit, ce qu’elles disent mais surtout ce qu’elles ne disent pas. Parce que les listes, selon lui, donneraient une sorte de définition “en creux” de leur auteur. 
Sur la question de l’autoportrait dans son film “journal 1″, Jean-Luc Lagarce reste dubitatif. Il s’agirait plus d’une énumération de choses et d’autres sur sa vie, ne pouvant constituer à eux-seuls une mise à nue, q’une confidence de l’artiste. Ce n’est qu’un miroir dans lequel on voit ce qui apparait à la surface. Et pourtant, le sujet est grave: sa maladie du sida. On pourrait penser, donc, que nous allons mettre le doigt dans la plaie, toucher profondément à l’intime en visionnant ces images. C’est vrai, en un sens. Mais qu’est-ce qui nous importe vraiment ici? Est-ce de voir un homme mourir? Jean-Luc Lagarce a-t-il monté son film dans un but cathartique? Souhaitait-il vraiment faire d’un sujet personnel une oeuvre personnelle? Lagarce est catégorique: “Le sida, ça n’apporte rien, c’est la façon de raconter”. La forme, donc. Et dans la forme, il traite son sujet avec beaucoup d’élégance qu’il qualifie volontiers de “dandy”.
Très vite aussi, se pose la question de rendre public un journal intime. Si l’on ne sait pas toujours expliquer les raisons qui nous poussent à écrire un journal, on doit savoir en revanche pourquoi on le publie. C’est la question de Catherine Derosier posée à Jean-Luc Lagarce. Une question qui m’a déjà été posée également. J’y ai beaucoup réfléchi depuis que je tiens des journaux et il ne m’est pas facile d’y répondre. Je n’ai à ce jour publié aucun de mes textes. Mais l’évidence qu’un journal intime n’a pas vocation à être publié parce que justement il est intime me semble être un raccourci trop facile à prendre pour celui qui s’y intéresse. L’esprit de contradiction, peut-être, pourrait expliquer pourquoi celui ou celle qui tient un journal intime décide de le rendre public et, par conséquent, l’ampute de son qualificatif. Peut-être, aussi, que l’idée de l’intime est surfaite? À l’heure où l’on affiche volontiers sa vie privée sur les réseaux sociaux, où les Story d’Instagram et de Facebook sont devenus un moyen de montrer son quotidien, de partager en direct le déroulé de sa vie, peut-on imaginer qu’il existe encore une place pour l’intimité d’un journal? Les gens comme moi vous diront que oui mais qui s’intéressera désormais à la “lenteur” d’un journal de Mekas, pour ne citer que lui? 
Peut-être qu’il n’y a pas d’intimité vraie ailleurs que dans l’Être qui éprouve, dans ce qu’il ressent d’émotions? Or, toute tentative de transmission pure et totale de ces émotions serait vaine. Mais ne pourrait-on pas penser que le sujet du journal qui nous intéresse ici soit le prétexte de l’oeuvre et que, si c’est bien la forme qui est l’enjeu plus que toute autre considération dans la narration, le sujet en question devient support et se laisse “oublier” au profit d’un résultat esthétique, ou, tout du moins, d’un point de vue, d’une décision de cadrage? Et, ce faisant, la forme donne au fond toute sa raison d’être, sa légitimité même d’avoir été abordé. Dans cette hypothèse, que l’on ait à faire à un journal ne présente plus que l’intérêt d’une présentation de faits situés dans un temps et un espace donnés. Car c’est bien cela qui différencie le journal de toute autre forme littéraire: l’inscription dans le temps des faits qu’il évoque. Mais alors quel est l’enjeu pour le journaliste (1)? Jean-Luc Lagarce semble nous donner une partie de la réponse: “Ce n’est pas parce que tu mourrais de la tuberculose que tu devenais un auteur. C’est la forme qui compte.” Devenir un auteur. Voilà la frontière franchie entre celui qui écrit un journal intime pour lui-même, et celui qui le met en forme pour le rendre public. Devient auteur(e) celui ou celle qui saura mettre en forme ce fond-là. 
(1) Par “journaliste” on entend celui qui écrit un journal, plus ou moins intime. 
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