41. Slowdive | Everything Is Alive
đŽó §ó ąó „ó źó §ó ż Angleterre | Dead Oceans | 42 minutes | 8 morceaux
Injustement malmenĂ© par une certaine critique rock britannique Ă ses dĂ©buts, Slowdive est devenu un groupe culte au fil du temps, une signature incontournable du shoegaze et de la dream pop. La triade originelle «Just for a Day » (1991), « Souvlaki » (1993) et « Pygmalion » (1995) fait figure de rĂ©fĂ©rence pour de nombreux passionnĂ©s, et leur trĂšs beau disque Ă©ponyme de reformation en 2017 a Ă©tĂ© accueilli trĂšs positivement. Avec ce magnifique « Everything Is Alive », le groupe de Neil Halstead et Rachel Goswell confirme quâil faudra continuer Ă compter sur eux ces prochaines annĂ©es â alors quâil est paradoxalement marquĂ© par le deuil et la perte (de parents).
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Cuvée 2023
Les propos introductifs écrits dans le cadre des cuvées précédentes (2021 et 2022) restent pleinement valables en 2023. Ceci étant posé, passons directement à cette nouvelle sélection de 100 disques, soit autant d'univers sonores marquants et passionnants à explorer.
(les deux premiÚres cuvées restent disponibles ici et là )
Bonnes Ă©coutes !
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1. Jaimie Branch | Fly or Die Fly or Die Fly or Die ((World War))
đșđž Etats-Unis | International Anthem Recording Co. | 47 minutes | 9 morceaux
Le dĂ©cĂšs de Jaimie Branch en aoĂ»t 2022 avait suscitĂ© beaucoup dâĂ©motion, non seulement pour le jeune Ăąge de la trompettiste amĂ©ricaine (39 ans) Ă la personnalitĂ© gĂ©nĂ©reuse et engagĂ©e mais aussi pour la perte artistique incommensurable quâil signifiait. La publication posthume du troisiĂšme volet de sa sĂ©rie Fly or Die, plus Ă©blouissant encore que les Ćuvres prĂ©cĂ©dentes, accroit lâintensitĂ© des regrets Ă©prouvĂ©s. Lâartiste y apparaĂźt en effet au sommet de son art, embrassant un spectre sonore plus large que jamais (free-jazz, hip-hop, blues, punk, musiques caribĂ©ennes âŠ) et ouvrant de nouvelles perspectives crĂ©atives. A lui seul, ((World War)) regroupe trois des morceaux les plus inoubliables de lâannĂ©e 2023 : la belle Ă©nergie cosmique et enivrante de Borealis Dancing, la dĂ©charge de joie pure qui traverse Baba Louie, et la combativitĂ© Ă©lectrisante, pleine d'espoir, de Burning Grey. Trois joyaux qui hissent jusquâaux plus hauts sommets un album puissant, vibrant, Ă©mouvant. Et plein de vie.
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2. Liturgy | 93696
đșđž Etats-Unis | Thrill Jockey Records | 82 minutes | 15 morceaux
Liturgy est un des groupes actuels les plus dĂ©routants, voguant dans une matrice Ă©sotĂ©rique riche en symbolisme et dĂ©veloppant un appareil thĂ©orique pour le moins abscons. Embrasser cet habillage mystico-philosophique nĂ©buleux nâest cependant pas nĂ©cessaire pour prendre leur musique de plein fouet. Lâexcellent H.A.Q.Q. (album sorti en 2019) lâavait dĂ©jĂ brillamment prouvĂ©, emportant lâauditeur dans des territoires black metal alambiquĂ©s sur le papier mais puissamment captivants au ressenti. MalgrĂ© ses 80 minutes et sa densitĂ© cyclopĂ©enne, 93696 va encore plus loin dans la dĂ©monstration : la musique dâHaela Ravenna Hunt-Hendrix et sa bande devient mĂȘme par moment incroyablement radieuse, mĂȘlant le chaos le plus extrĂȘme Ă la beautĂ© la plus irradiante. Entre riffs de guitare explosifs, orchestrations de musique baroque et touches Ă©lectroniques subtiles, cette Ćuvre colossale et chargĂ©e de signification suscite un envoutement sensoriel qui transcende toute dimension intellectuelle.
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3. Tirzah | trip9love...???
đŽó §ó ąó „ó źó §ó ż Angleterre | Domino | 33 minutes | 11 morceaux
SitĂŽt annoncĂ©, sitĂŽt publiĂ©. Le troisiĂšme album de Tirzah Mastin a dĂ©boulĂ© sans prĂ©venir un beau matin de septembre 2023, sans single prĂ©alable et avec toute la discrĂ©tion qui caractĂ©rise lâartiste britannique. Ici, son R&B minimaliste et envoĂ»tant sâacoquine avec les rythmes agitĂ©s du trap, confĂ©rant Ă lâensemble une simplicitĂ© brute qui sâagrĂšge magnifiquement avec des mĂ©lodies de piano et une douce voix intimistes. « Trip9love⊠??? » pourrait sâentendre comme un seul et unique morceau hypnotique, faisant dĂ©filer sans aucun temps mort les variations les plus captivantes. Paradoxalement, cette grande homogĂ©nĂ©itĂ© hĂ©berge une sorte de conflictualitĂ© nouvelle, de lutte incessante avec la matiĂšre sonore, menĂ©e de mains de maitres par un duo en totale symbiose (la gĂ©niale Mica Levi est encore une fois de la partie). Un supplĂ©ment de rugositĂ©, en particulier par rapport Ă Colourgrade, qui touche au sublime.
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4. Blonde Redhead | Sit Down for Dinner
đșđž Etats-Unis | section1 | 48 minutes | 11 morceaux
Dans son trĂšs beau roman « LâannĂ©e de la pensĂ©e magique », vĂ©ritable chef dâĆuvre littĂ©raire sur la question du deuil, lâauteure amĂ©ricaine Joan Didion relate la mort soudaine de son Ă©poux alors que le couple dinait. Une lecture qui aura fortement nourri la chanteuse Kazu Makino durant les mois de pandĂ©mie et qui lâaura amenĂ©e Ă se recentrer sur lâessentiel : les beaux instants partagĂ©s et la complicitĂ© qui naĂźt dâun processus crĂ©atif commun. Un besoin de connexion (et de communion) qui sâest naturellement tournĂ© vers ses vieux complices italiens, les jumeaux Amadeo et Simone Pace â rapprochement qui se sera finalement traduit par un retour de Blonde Redhead aprĂšs neuf ans de silence discographique. Pour tout dire, le deuil Ă©tait aussi prĂ©sent dans notre rapport au groupe new-yorkais, jadis adorĂ© (de leurs dĂ©buts dans le sillage brutiste de Sonic Youth Ă leur conversion aux effluves gainsbouriennes pĂ©riode Melody Nelson) avant dâĂȘtre poliment ignorĂ© durant toute la dĂ©cennie 2010s. DâoĂč cette joie incommensurable de retrouver le trio bardĂ© dâune si belle inspiration, de le voir remettre le couvert pour une Ćuvre vibrante, aussi spleenĂ©tique que capiteuse, comme il nâen nâavait plus fait depuis leur immense classique Misery Is a Butterfly (2004). Sit Down for Dinner est clairement plus apaisĂ© que son illustre prĂ©dĂ©cesseur, se montrant parfois mĂȘme chaleureux. Comme lâĂ©treinte dâun vieil ami longtemps absent et enfin retrouvĂ©.
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5. ĂXN | CYRM
đźđȘ Irlande | Claddagh Records | 46 minutes | 6 morceaux
Le folklore irlandais a Ă©tĂ© mis Ă lâhonneur comme rarement en 2023, avec par exemple le bel album de John Francis Flynn (qui nâĂ©tait vraiment pas loin du cut final de la cuvĂ©e) et surtout lâexceptionnel (et trĂšs justement acclamĂ©) disque de Lankum (voir un peu plus bas). Et si une artiste symbolise mieux que quiconque cette vitalitĂ© contemporaine, câest bien la chanteuse et multi-instrumentiste Radie Peat, membre Ă©minente de ce dernier groupe mais aussi dâun collectif influencĂ© par ailleurs par le doom folk et la darkwave, ĂXN. Contes traditionnels sinistres, murder ballads et autres rĂ©cits sur lâoppression et lâinjustice (particuliĂšrement envers les femmes) peuplent ce tourbillon sonore magnĂ©tique, sombre et terrassant.
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6. Bar Italia | Tracey Denim
đŽó §ó ąó „ó źó §ó ż Angleterre | Matador Records | 44 minutes | 15 morceaux
Le nom Bar Italia Ă©voque Ă la fois un cafĂ© londonien emblĂ©matique du quartier de Soho, le morceau de clĂŽture du Different Class de Pulp (1995) et il constitue Ă©galement un clin dâĆil Ă la nationalitĂ© transalpine de la chanteuse du groupe, Nina Cristante. Cette derniĂšre, proche du mage de lâunderground britannique quâest Dean Blunt, est totalement Ă son aise dans ce projet rock nonchalant et hyper rĂ©fĂ©rencĂ© (coucou le meilleur du rock alternatif des annĂ©es 90s) qui parvient avec beaucoup de personnalitĂ© Ă enchainer les hymnes dĂ©braillĂ©s imparfaits mais follement captivants. A noter la sortie Ă©galement en 2023 du second album de ce trio de branleurs gĂ©niaux, le recommandable (mais sans doute moins essentiel) The Twits.
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7. PJ Harvey | I Inside the Old Year Dying
đŽó §ó ąó „ó źó §ó ż Angleterre | Partisan Records | 40 minutes | 12 morceaux
La grande dame du Dorset retrouve ici les altitudes cĂ©lestes et les atmosphĂšres hantĂ©es de White Chalk, reprenant son bĂąton de prĂȘtresse pour une Ćuvre emplie dâune ruralitĂ© surnaturelle. I Inside the Old Year Dying nâen reste pas moins une Ćuvre magnifiquement singuliĂšre, ajoutant un chapitre Ă part entiĂšre Ă la lĂ©gende de PJ Harvey. Une artiste essentielle depuis ses dĂ©buts (abrasifs), il y a un peu plus de trente ans.
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8. Kara Jackson | Why Does the Earth Give Us People to Love ?
đșđž Etats-Unis | September Recordings Limited | 52 minutes | 13 morceaux
Kara Jackson nâa que 23 ans, mais son cheminement artistique dâune extraordinaire Ă©paisseur lui confĂšre dĂ©jĂ lâaura dâune grande ancienne. PoĂšte reconnue, elle transpose ici ses rĂ©flexions existentielles et sa sincĂ©ritĂ© crue et poignante dans un folk peuplĂ© dâespoirs et de fantĂŽmes, usant de la simplicitĂ© comme de la dissonance pour mettre en une chair musicale habitĂ©e et irradiante des rĂ©cits absolument inoubliables.
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9. Avalon Emerson | & the Charm
đșđž Etats-Unis | Another Dove | 40 minutes | 9 morceaux
Pour son premier album, la DJ californienne en rĂ©sidence Ă Berlin dĂ©laisse la techno au profit dâune dream pop Ă la douceur dĂ©sarmante. Un remĂšde subtilement sucrĂ© Ă la fatigue Ă©motionnelle, gorgĂ© dâinfluences esthĂ©tiques mĂȘlant le soleil Ă la mĂ©lancolie, la connexion Ă lâintrospection (citons en vrac la house balĂ©arique, la city pop japonaise ou encore le vacarme cotonneux du shoegaze).
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10. Lamp | äžć€ăźăăŒăœăč (Dusk to Dawn)
đŻđ” Japon | Botanical House | 75 minutes | 20 morceaux
MalgrĂ© sa durĂ©e de 75 minutes, le 9Ăšme album du trio tokyoĂŻte Lamp se prĂȘte merveilleusement bien Ă lâĂ©coute en boucle. La douceur dâensemble de ce voyage sonore invite Ă la contemplation, avec notamment un dialogue dâune grande dĂ©licatesse entre la voix fĂ©minine de Kaori Sakakibara et la voix masculine de Yusuke Nagai. La richesse des influences musicales du groupe (folk, sons traditionnels japonais mais aussi bossa nova) et la fluiditĂ© avec laquelle il les agence dans un tout qui ne cesse Ă aucune seconde dâĂȘtre captivant Ă©loignent tout risque dâennui. Ravissant et rĂ©jouissant.
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11. Laurel Halo | Atlas
đșđž Etats-Unis | Awe | 41 minutes | 10 morceaux
Laurel Halo inaugure en beautĂ© le label Awe quâelle vient de fonder, avec ce mĂ©lange envoĂ»tant de jazz aĂ©rien, dâĂ©nergie orchestrale et dâambiances planantes. Atlas est bĂąti autour du piano, instrument avec lequel lâartiste a rĂ©cemment renouĂ©, mais il agrĂšge aussi des textures Ă©lectroniques et des ajouts de guitare, de violon ou encore de vibraphone. Une ambiance profondĂ©ment immersive et apaisante sâen dĂ©gage, propice Ă lâĂ©merveillement. A noter la prĂ©sence de la violoncelliste Lucy Railton et du saxophoniste Bendik Giske, dont les albums respectifs sortis aussi cette annĂ©e nâĂ©taient pas loin de figurer dans le cut final de la cuvĂ©e 2023.
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12. Lankum | False Lankum
đźđȘ Irlande | Rough Trade Records | 70 minutes | 12 morceaux
Ce groupe dublinois revisite de maniĂšre transcendante le folk irlandais le plus ancestral, le plongeant dans un bain gothique peuplĂ© de fantĂŽmes et de menaces. Le morceau inaugural « Go Dig My Grave », connu sous de nombreux noms et interprĂ©tĂ© au fil des siĂšcles par de nombreuses voix, symbolise parfaitement lâesprit du projet : on ne sait pas trĂšs bien Ă quelle Ă©poque on se situe mais la fiĂšvre qui le traverse semble ĂȘtre gorgĂ©e dâĂ©ternitĂ©.
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13. ANOHNI & the Johnsons | My Back Was a Bridge for You to Cross
đŽó §ó ąó „ó źó §ó ż Angleterre & đșđž Etats-Unis | Rough Trade Records | 41 minutes | 10 morceaux
Anohni Hegarty rĂ©unit ses Johnsons pour la premiĂšre fois depuis treize ans et le rĂ©sultat est tellement beau et Ă©mouvant que cet album pourrait bien rejoindre « I Am a Bird Now » (sorti en 2005) au sommet de leur discographie commune. De la soul de chambre organique, dĂ©pouillĂ©e, qui exprime avec une dĂ©licatesse inouĂŻe tous les sentiments que peuvent susciter lâurgence environnementale et la persistance des intolĂ©rances : la colĂšre, la douleur, lâaccablement ⊠mais aussi, malgrĂ© tout, lâespoir dâun monde meilleur.
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14. Yo La Tengo | This Stupid World
đșđž Etats-Unis | Matador Records | 49 minutes | 9 morceaux
Le 17Ăšme album studio de Yo La Tengo est un condensĂ© parfait et revigorant de leur style : aux guitares rugissantes dâIra Kaplan et aux passages sombres et bruitistes rĂ©pondent les ballades introspectives de la batteuse et chanteuse Georgia Hubley, les vignettes acoustiques dĂ©licates et harmonieuses. Le groupe culte dâHoboken a enregistrĂ© cette Ćuvre en quasi-live, renouant avec sa fraicheur des dĂ©buts tout en respectant des exigences artistiques façonnĂ©es par lâexpĂ©rience.
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