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minustah-blog · 8 years
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Devenir citoyen modèle par l’éducation
Port au Prince, le 3 decembre, 2015 – « J’ai découvert plein de choses durant cette Session. Je sais désormais que j’ai un rôle à jouer pour changer mon pays », a confié Cassandra, une malentendante, arborant un grand sourire.
Cette fille de15 ans, élève de neuvième année à l’institution Saint Vincent à Port-au-Prince, malgré son infirmité, vient d’assister en compagnie d’une centaine de camarades à un mini documentaire sur le rôle du citoyen modèle. Cette activité s’inscrit dans le cadre du lancement d’une campagne d’« éducation dans les écoles ».
Une campagne qui porte sur la citoyenneté et la participation active aux élections locales. Les messages sont transmis à travers deux outils : la MobiCiné et le théâtre forum.
Avec la caravane MobiCiné, la fondation MWÈM utilise des supports audiovisuels éducatifs, soit à l’intérieur de la salle ou sur la cour de l’école, dans le but de sensibiliser les jeunes de manière participative sur leurs responsabilités sociales en tant que citoyens.
D’un côté, la Fondation MWEM (Mwen Wè Mwen)-(Je me vois, en français), a pour tâche d’organiser des séances pour des élèves des classes humanitaires d’une dizaine de communes du département de l’Ouest dont Pétion-Ville, Carrefour, Croix-Des-Bouquets…via MobiCiné.
« Ces interventions couvrent plusieurs thèmes d’intérêt commun, en l’occurrence l’éducation civique, la démocratie et la participation citoyenne », a indiqué Tatiana Magloire, membre de l’équipe de la Fondation MWEM.
Dans le cadre de cette campagne, financée par la MINUSTAH, la Fondation MWEM projette des documentaires de très courte durée. Il s’en suit un débat autour du thème ou sous-thème abordé dans le documentaire. De manière interactive, les discussions se poursuivent autour du rôle des différents élus locaux.
Dans ces espaces, les élèves ont également la possibilité d’assister à une pièce de théâtre forum présentée par l’association « Les Rescapés ». Lors de ces prestations, les écoliers cessent d’être spectateurs pour devenir acteurs.
« Je regrette que nous hésitons dans la vraie vie à assumer notre citoyenneté, à laisser d’autres personnes décider à notre place alors que, par un simple geste, nous aurions pu prévenir le malheur qui s’abat sur nous», a déclaré un parent présent à l’école pour récupérer son enfant.
« L’Institution Saint Vincent a été choisi pour son engagement dans l’enseignement des personnes vivant avec un handicap », ont révélé des responsables des deux organisations exécutrices de cette campagne. Cette initiative entre aussi « dans le cadre de la commémoration de la journée internationale des personnes à mobilité réduite célébrée le 03 décembre de chaque année ».
Une occasion également pour ces jeunes d’avoir des informations sur le rôle des élus locaux, notamment les maires, CASEC, ASEC et délégués de ville.
Rédaction : Louicius Micius Eugène
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minustah-blog · 8 years
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Devenir citoyen modèle par l’éducation
Port au Prince, le 3 decembre, 2015 – « J’ai découvert plein de choses durant cette Session. Je sais désormais que j’ai un rôle à jouer pour changer mon pays », a confié Cassandra, une malentendante, arborant un grand sourire.
Cette fille de15 ans, élève de neuvième année à l’institution Saint Vincent à Port-au-Prince, malgré son infirmité, vient d’assister en compagnie d’une centaine de camarades à un mini documentaire sur le rôle du citoyen modèle. Cette activité s’inscrit dans le cadre du lancement d’une campagne d’« éducation dans les écoles ».
Une campagne qui porte sur la citoyenneté et la participation active aux élections locales. Les messages sont transmis à travers deux outils : la MobiCiné et le théâtre forum.
Avec la caravane MobiCiné, la fondation MWÈM utilise des supports audiovisuels éducatifs, soit à l’intérieur de la salle ou sur la cour de l’école, dans le but de sensibiliser les jeunes de manière participative sur leurs responsabilités sociales en tant que citoyens.
D’un côté, la Fondation MWEM (Mwen Wè Mwen)-(Je me vois, en français), a pour tâche d’organiser des séances pour des élèves des classes humanitaires d’une dizaine de communes du département de l’Ouest dont Pétion-Ville, Carrefour, Croix-Des-Bouquets…via MobiCiné.
« Ces interventions couvrent plusieurs thèmes d’intérêt commun, en l’occurrence l’éducation civique, la démocratie et la participation citoyenne », a indiqué Tatiana Magloire, membre de l’équipe de la Fondation MWEM.
Dans le cadre de cette campagne, financée par la MINUSTAH, la Fondation MWEM projette des documentaires de très courte durée. Il s’en suit un débat autour du thème ou sous-thème abordé dans le documentaire. De manière interactive, les discussions se poursuivent autour du rôle des différents élus locaux.
Dans ces espaces, les élèves ont également la possibilité d’assister à une pièce de théâtre forum présentée par l’association « Les Rescapés ». Lors de ces prestations, les écoliers cessent d’être spectateurs pour devenir acteurs.
« Je regrette que nous hésitons dans la vraie vie à assumer notre citoyenneté, à laisser d’autres personnes décider à notre place alors que, par un simple geste, nous aurions pu prévenir le malheur qui s’abat sur nous», a déclaré un parent présent à l’école pour récupérer son enfant.
« L’Institution Saint Vincent a été choisi pour son engagement dans l’enseignement des personnes vivant avec un handicap », ont révélé des responsables des deux organisations exécutrices de cette campagne. Cette initiative entre aussi « dans le cadre de la commémoration de la journée internationale des personnes à mobilité réduite célébrée le 03 décembre de chaque année ».
Une occasion également pour ces jeunes d’avoir des informations sur le rôle des élus locaux, notamment les maires, CASEC, ASEC et délégués de ville.
Rédaction : Louicius Micius Eugène
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minustah-blog · 9 years
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Elyx in Haiti : meeting historical cathedral
Following the marching bands, Elyx made a stop in front of the famous and historic cathedral of Cap-Haitian, partially destroyed by the earthquake of 1842. Elix stayed there and watched young children play on the town’s main square, also known as “Place d’Armes” which celebrates the independence of the first black republic in 1804.  (Photo: MINUSTAH/Louicius Micius Eugène)
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minustah-blog · 9 years
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Elyx in Haiti : meeting young musicians for peace in Cap-Haitian
Elyx also met with 29 young boys and girls in Cap-Haitian, during a three-day workshop on musical composition for peace, followed by a peace concert where they performed together with a leading Haitian artist. Designed as part of a large-scale programme to support young messengers of peace in Haiti, this project was funded by MINUSTAH and implemented by Fondation Haiti Jazz. (Photo: MINUSTAH/Louicius Micius Eugène)
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minustah-blog · 9 years
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Elyx in Haiti : meeting new cadets at the Haitian Police Academy 
UN police officers are supporting in the strengthening of Haiti’s national institutions. In the capital Port-au-prince, Elyx paid a visit to the Haitian Police Academy where 1506 new police cadets - including 190 women - from the 26th promotion started their training in September. With the ongoing support of MINUSTAH to the Haitian government, over 12000 Haitian police officers are deployed all over Haiti in order to protect the local population, including during the current polls. (Photo: MINUSTAH/UNPOL)
http://minustah.tumblr.com/
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minustah-blog · 9 years
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Elyx in Haiti : meeting the bike brigade
UN police officers are supporting in the strengthening of Haiti’s national institutions. In the capital Port-au-prince, Elyx paid a visit to the Haitian Police Academy where 1506 new police cadets - including 190 women - from the 26th promotion started their training in September. With the ongoing support of MINUSTAH to the Haitian government, over 12000 Haitian police officers are deployed all over Haiti in order to protect the local population, including during the current polls. (Photo: MINUSTAH/UNPOL)
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minustah-blog · 9 years
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Elyx fait escale en Haïti
Elyx, le premier « Ambassadeur digital » des Nations Unies a posé son sac en Haïti cette semaine. Cette visite fait partie d'un voyage virtuel de 70 jours, dans le monde entier, dont les objectifs sont de mettre en évidence les efforts de l'ONU à l’occasion du 70è anniversaire de l'Organisation.
Lors de son passage en Haïti, le petit personnage au sourire de papier a fêté la Semaine de la Paix au Cap Haïtien, suivi les bandes de rara et dansé sur « Lakou Tranquil » de l’artiste haïtien BélO, sur scène aux côté de 25 jeunes artistes du Cap dans le cadre de la campagne « Ann Chwazi Lapè » pour la non-violence de la MINUSTAH. A Port-au-Prince, il a visité l’hôpital Saint Boniface pour les enfants avec l’UNICEF avant d’enfourcher une bicyclette de la brigade à vélo de la Police Nationale d’Haïti.
Depuis le départ d’Elyx à Paris le 15 août dernier jusqu’à sa destination finale au siège de l'ONU à New York le 24 octobre, les internautes peuvent suivre Elyx tout au long de ses étapes quotidiennes, du Mexique au Myanmar en passant par la Guinée : partout où les Nations Unies travaillent au service de la paix et du développement.
Qui est Elyx?
Elyx a prêté main forte à l'ONU afin de mettre en évidence les journées internationales depuis près d’un an. Il a même rencontré le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon en juin dernier. La création de Yak, artiste français de renommée internationale, transcende les frontières et n'a ni race, ni sexe, ni nationalité, ni besoin de mots pour s’exprimer.
Pour suivre Elyx en Haïti, rendez-vous sur Tumblr : http://minustah.tumblr.com/
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minustah-blog · 9 years
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Le blog des Rescapés : au bout du chemin !
Bassin Bleu : La tournée « Chemins croisés pour la paix » fait sa dernière escale dans cette petite ville du Nord-ouest. C’est l’heure des bilans et de tirer des leçons de cette tournée riche de 22 étapes à travers Haïti. Thomas Noreille, qui préside l’Association Les Rescapés et a filmé les acteurs de bout en bout, nous permet de découvrir les contours et les détours de ce long voyage à la rencontre de communes qui ont soif de dialogue.
Le Blog des Rescapés : Bonjour Thomas, il y a un mois que de manière conjointe avec la MINUSTAH, le Ministère de la Culture et l’UNESCO, vous avez lancé la tournée Chimen Kwaze pou Lapè. Etes-vous parvenu à combler l’ensemble de vos espérances par rapport à cette tournée ?
Thomas: Franchement, c’est la satisfaction à tous les niveaux. Une tournée pareille, qui dépendait des aléas du temps (mauvaises routes, pluie, blocage de routes) et de la sécurité sur le terrain, et qui, par-dessus tout, exige une logistique importante et bien calculée, aurait pu être hypothéquée ou suspendue à n’importe quel moment. Mais, sur le plan logistique tout s’est bien passé, les prévisions ont été atteintes. Au-delà de cela, les spectacles ont reçu un accueil très favorable avec des propositions de plus en plus convaincantes chaque jour, comme solutions aux différents types de violence mis en évidence, lors de nos prestations théâtrales. L’impact de cette tournée dépasse nos attentes. Le public s’est imprégné de l’outil qu’est le théâtre forum plus vite qu’on ne s’y attendait. 
Le Blog des Rescapés : Au cours de la tournée, vous avez présenté des pièces qui ont traité de la violence électorale, de la violence à l’encontre des femmes, de la protection de l’enfance et de la violence communautaire. Quel thème, selon vous, a eu le plus d’impact sur les participants ?
Thomas : Je pense que, comme nous sommes en période électorale, tout le monde était très concentré sur les joutes à venir. Donc, la violence électorale est le thème qui a créé le buzz au sein de la population. Il y a eu une vraie complicité entre la troupe et le public. Qui plus est, certains des acteurs de la troupe ressemblaient physiquement à des candidats dans certaines communes, et la scène que nous jouons ressemble à des scenarios politiques souvent enregistrés au sein des communautés. Alors tous se sont pris au jeu, c’était incroyable, la fiction dépassait la réalité ! Chacun pouvait se retrouver dans la pièce comme si elle racontait sa propre vie.
Le Blog des Rescapés : Comment travaillez vous justement pour rendre vos pièces les plus réalistes possibles ?
Thomas : Le théâtre forum décrit une réalité qui découle d’un constat, d’une observation sur la durée. Peu avant la tournée, nous avons approché les communautés lors de repérages dans plusieurs départements sur les quatre thèmes de la tournée. Ensuite, nous avons été bien briefés par des officiers de la MINUSTAH dans chaque domaine de compétence. Par exemple, pour la question du trafic d’enfant [une pièce jouée à Belladère à la frontière avec la République dominicaine], ils connaissent bien les réalités auxquelles sont confrontés les enfants des zones frontalières. Donc, cela nous a permis de peindre de façon dramatique la situation quotidienne des communautés. Le public, la communauté était stupéfait devant la ressemblance entre la scène de théâtre et leur réalité quotidienne. Ils nous ont dit après comme cette pièce les avait touchés. On a reçu encore une fois des propositions intéressantes afin de s’attaquer aux problèmes décrits dans la pièce.
Le Blog des Rescapés : La tournée a pris fin, pensez-vous avoir laissé quelque chose de positif dans l’esprit des gens ?
Thomas: Tel que nous avons l’habitude le dire à la fin de chaque théâtre forum, nous n’avons pas la prétention de vouloir changer le monde. Mais nous espérons avoir laissé quelques graines que le public fera germer afin de propager la réflexion sur les problèmes soulevés. Mais il faut effectivement reconnaître le théâtre forum comme un bel outil de sensibilisation. On n’assiste pas seulement de façon théorique à une démonstration, mais on y participe en tant qu’acteur avec la chance de pouvoir y proposer une solution durable.
Le Blog des Rescapés : Quels ont été les principaux défis de la tournée ?
Thomas : Dans certaines zones, le public est arrivé en retard, alors que dans d’autres,  nous avons été surpris par la ponctualité des gens. A Moron (Nippes), nous n’avons pas pu jouer parce qu’une finale de football interscolaire a mobilisé toute l’attention du public. Le match ayant débuté avec un grand retard, cela a paralysé notre activité. Notre horaire avec des pièces tous les jours dans des lieux différents était peut-être un peu trop serré. Ainsi nous avons dû laisser tomber Moron. Mais on espère y retourner. A l’heure actuelle, le théâtre ne peut pas concurrencer avec le football (rires) ! Donc, nous avons dû faire avec. Sinon, on a vite surmonté ces petites difficultés. Comme l’association Les Rescapés, fondée en 1986, détient une longue expérience, nous nous en sommes servis pour contourner ces difficultés. Nous disposons d’une capacité de réaction rapide et nous sommes aussi assez souples pour pouvoir faire le bon choix. Nous savons vite nous adapter face aux défis techniques et logistiques. Il arrive des fois que la situation soit différente de la manière dont nous l’avons imaginée au préalable mais, nous savons nous y adapter pour les besoins de notre cause.
Le Blog des Rescapés : Comment a été l’ambiance au sein de l’équipe, sachant que la tournée était fatigante, et que vous n’avez pas eu beaucoup de répit ?
Thomas : C’est vrai que c’était serré pour nous, mais le défi qui nous attendait sur des routes difficiles, la découverte de la beauté des endroits à visiter, sont autant de raisons qui nous poussaient à chaque fois à ignorer notre fatigue pour continuer. Un jour, on a eu un acteur qui était tellement fatigué, qu’on pensait le faire remplacer. Mais une fois arrivé sur place, la beauté de la zone lui a redonné de l’énergie. Les beaux paysages et les potentiels encore vierges du pays nous ont aussi redonné l’espoir et l’envie de continuer ce que nous faisons : le théâtre forum.
Le Blog des Rescapés : On a compris que vous y avez retrouvé de la force et de l’énergie. Est ce que cela veut dire que vous êtes prêts pour une nouvelle tournée ?
Thomas : Nous y avons goûté et on ne pense qu’à cela maintenant ! Tous les acteurs y sont intéressés. On a envie de continuer à découvrir le pays et à sensibiliser d’avantage de membres des communautés visitées ou à visiter. Nous avons maintenant acquis l’expérience du terrain pour mieux gérer nos déplacements. Vraiment, cela vaut la peine de continuer à travailler avec les jeunes et contribuer au renforcement de leurs capacités. Ils pourront ainsi prendre la relève dans leur communauté, maintenant que tout le monde découvre enfin l’efficacité de cette technique de sensibilisation. Depuis 2010, nous avons travaillé avec des jeunes ici à Port-au-Prince pour rendre ce transfert de compétences effectif. Mais, je le considère plutôt comme un échange, parce que nous apprenons aussi beaucoup des jeunes.
Le Blog des Rescapés : Un dernier message à l’endroit de ceux qui ont pris part à vos spectacles et les auditeurs de MINUSTAH FM ? Thomas : Je souhaite que ceux qui ont raté notre passage dans leur communauté nous rejoignent. Merci à ceux qui nous ont permis de faire passer un vibrant message contre la violence et ses conséquences. Nous espérons pouvoir toucher d’autres communautés. Merci à l’ensemble des partenaires, dont la MINUSTAH, qui nous ont aidé et soutenu dans cette tournée pour travailler avec la jeunesse et lui faire découvrir - par elle-même - des alternatives à la violence.
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minustah-blog · 9 years
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Le blog des Rescapés : Baie de Henne (Nord-Ouest)
De succès en succès, la troupe Les Rescapés continue ses performances en traversant les bonnes comme les mauvaises routes d’Haïti. Rien ne les arrête ; en complicité avec les communautés haïtiennes très avides de partager leurs désidératas, Les Rescapés somment la violence d’un coup du sort dans bon nombre des 21 localités d’Haïti traversées - villes secondaires et principales confondues. La population de Baie de Henne, souvent en proie avec la violence électorale a profité de leur passage pour suggérer des solutions à ce fléau, voire faire écho de leurs défis quotidiens. Murielle Auguste, comédienne de la troupe, nous en dit plus.
Le Blog des Rescapés : Bonjour Murielle, la troupe a évolué le 03 juin à Baie de Henne, cette ville située dans l’extrémité du Bas Nord-Ouest. Comment a été l’accueil ?
Murielle: C’était très bien. Les riverains se sont vite accaparés de la philosophie du théâtre forum. Nous avons vraiment bien apprécié les interactions qu’ils ont eues avec nous. N’importe quel adjectif qualificatif positif du rang de super, extraordinaire expliquerait mieux leur enthousiasme ! 
Le Blog des Rescapés : Quel a été le point qui a dominé les débats, qui a suscité le plus de réactions ?
Murielle : Quand la pièce a commencé, le public s’est d’abord intéressé à son aspect dramatique. Ensuite, sans se rendre compte, il s’est mis à appuyer les oppresseurs, ceux qui veulent maintenir le statu quo. Par exemple, le public a donné un avis positif au fait que tout citoyen qui n’est pas descendant d’une communauté ne devrait pas la représenter dans des joutes électorales. C’était l’idée originalement émise dans la pièce. Pourtant, les premières propositions cherchaient à imposer la position des oppresseurs. Mais, il aura suffi l’intervention habile d’un participant pour que tout bascule en faveur des opprimés. Ce dernier a eu l’idée géniale de faire parler la loi, reconnue comme étant la boussole des citoyens en période de confusion. C’est ainsi que l’on découvrirait que la loi n’y voit aucun inconvénient, moyennant que le concerné réside dans la zone depuis 10 ans environ et y a déjà posé des actions positives. Il n’a pas fallu longtemps pour que dans cette salle qui prônait qu’une localité devrait être gérée par ses natifs, tout le monde se soit mis d’accord du contraire, c’est-à-dire qu’un citoyen haïtien originaire d’un autre département peut valablement représenter aux compétitions électorales sa communauté adoptive. 
Vous admettrez avec moi que l’ignorance, le manque d’information ont tendance à nous rendre plus violents quand nous sommes à court d’arguments. Voilà ce qui confère au théâtre forum son droit de cité, parce que dans l’échange respectueux et sans préjugé qui s’y développe, on apprend et comprend le mécanisme de bien de choses. 
Dans la deuxième partie des débats où il a été question d’interdire aux femmes d’être candidates aux grands postes décisionnels. Il y a eu au début des hommes et des femmes qui commençaient à s’inventer des argumentaires qui justifieraient cette décision discriminatoire. Mais ils ont vite reçu la monnaie de leur pièce face à des femmes visiblement bien rôdées et sensibilisées sur la question de l’égalité homme-femme. Elles ont soulevé la question du quota de 30%, c’est la possibilité pour les femmes d’occuper environ 30 sur chaque 100 postes disponibles dans tous les domaines, sans exception aucune. Puis, elles ont cité le cas de pays où des femmes dirigent ou ont dirigé. Elles se sont servies du cas de l’Allemagne, du Chili, de l’Argentine, entre autres. Un débat à haute intensité qui a terminé par un sourire sur les lèvres de chacun, mais non sans la soif d’aborder d’autres sujets pour lesquels ils souhaiteraient chercher des réponses communes dans les mêmes circonstances. La richesse dans tout cela consiste au fait que ce sont les participants eux-mêmes qui ont renversé la situation chaotique que nous leur avons présentée. 
Le Blog des Rescapés : Est-ce que tu as pu personnellement t’entretenir avec un riverain qui a partagé avec toi son vécu dans des difficultés similaires ?
Murielle : Dans la pièce, j’ai joué le personnage de Mme Laurence et je voulais développer un projet de reboisement d’un million d’arbres. Mais pour n’avoir pas été native de la zone, l’accès m’a été refusé, et, je n’ai pas pu non plus me porter candidate. Après la pièce, des hommes autant que des femmes sont venus m’exposer leur situation. Ils m’ont appris avoir leurs proches, quand ce ne sont pas eux-mêmes, qui ont subi les mêmes sorts. 
Le Blog des Rescapés : D’après tes échanges avec ces gens-là, quelles sont leurs principales revendications ?
Murielle : Il y avait un temps en Haïti où j’entendais souvent parler de Savane désolée. En réalité, Baie de Henne, n’est pas cette zone qui portait ce nom de Savane désolée. Mais aujourd’hui, ce n’est pas un manque de respect si on présente ainsi cette communauté. Elle est en train de se transformer en un véritable désert. Les paysans craignent pour leur avenir. Ils veulent un reboisement intensif et des projets de développement durables. Ensuite, ils expliquent qu’ils n’ont pas accès aux loisirs, qu’il existe très peu d’écoles dans la zone. Il n’y a pas de route. Des enfants nous ont approché pour nous exprimer leurs désirs d’accéder à l’école, de disposer de terrain de football pour jouer, faire du sport, de disposer d’une place publique pour jouer entre eux et marcher les après-midis. Autrement dit, leur accès à l’éducation et à la technologie est limité. Ce qui met leur ville en retard à tous les niveaux. Nous avons appris que c’est la MINUSTAH qui avait construit le premier bâtiment dédié à une institution étatique à Baie de Henne. Les habitants souhaiteraient que Les Rescapés puissent revenir sur les lieux pour aider au renforcement des capacités des jeunes. Ils pourront ainsi transférer leur acquis aux autres natifs de la zone. Ils sont allés jusqu’à nous demander de revenir pour leur apprendre pour qui voter et comment voter. Je dois vous avouer que nous n’avons pas commenté cette partie de leurs interventions. Nous pensons qu’au fur et à mesure d’autres acteurs devraient s’occuper de ces détails qui relèvent de l’éducation civique. C’était pourtant des demandes publiques ! Vous imaginez-vous qu’à cette époque où les enfants se rassasient de mangues presque partout en Haïti, il n’y a presque pas de fruits du tout à Baie de Henne ? Je regrette de le dire et, je ne dévalorise pas Baie de Henne, mais franchement c’est une communauté laissée à elle-même !
Dans un premier temps, le public a eu du mal à comprendre si le projet d’un million d’arbres annoncé dans le cadre de la pièce était réel ou non. Mais ensuite il  a reçu un accueil favorable, tellement ceux-ci étaient désireux de pourvoir au reboisement de Baie de Henne - chacun a oublié qu’il s’agissait en fait d’une pièce !
Le Blog des Rescapés : Murielle, en dépit de tout, parlant des difficultés de cette communauté, on voit quand même que cette communauté cherche à mieux orienter son vote, demeure positif quant aux attentes relatives aux prochaines élections ?
Murielle : Sur ce point-là, ils sont hyper motivés. Ils souhaitent de meilleurs encadrements sur les critères à appliquer pour octroyer son vote à un candidat. Ils veulent aussi mieux apprendre comment éviter les manipulations des candidats qui aboutissent à des scènes de violence regrettables qui divisent des communautés, réputées jadis pour leur caractère paisible.
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minustah-blog · 9 years
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Le blog des Rescapés : Gonaïves (Artibonite)
La tournée dénommée « à la croisée des Chemins pour la paix » de la troupe de théâtre Les Rescapés est à jour J moins trois de s’achever. Après une prestation sur la violence communautaire aux Gonaïves, Les Rescapés continuent sur Baie-de-Henne, dans le Nord-Ouest. Ce passage pourtant éclair aux Gonaïves a fait place à de nombreuses propositions visant à lutter contre la violence communautaire. Retour sur le passage des Rescapés à l’Alliance Française des Gonaïves avec le support de Taïna Noster du Bureau de l’Information Publique et de communication de la MINUSTAH aux Gonaïves.
Le Blog des Rescapés : Bonjour Taïna, comment s’est passé le spectacle aux Gonaïves ?
Taïna: Le spectacle s’est déroulé en présence d’une foule de personnes bien curieuses et désireuses de découvrir les recettes du théâtre forum. D’âges confondus, le public a fait montre de coopération et de participation actives. Un public qui s’est montré d’ailleurs responsable en réattribuant aux institutions étatiques leur rôle préventif dans la mise en place d’un système sécuritaire, basé aussi sur le rôle des citoyens en termes  de partage et d’échanges d’informations avec la police. L’appel au secours auprès de la police nationale pour personne en danger figure aussi parmi l’attribution de chaque citoyen. 
Le Blog des Rescapés : Justement Taïna, peut-on en venir à ces propositions ?
Taïna : D’abord, une jeune fille s’est interposée contre le lynchage d’un jeune garçon. Elle a promis de dénoncer les lyncheurs à la justice et de témoigner contre eux au tribunal si jamais ils exécutaient leur victime, au lieu d’appeler la police. « Comment pouvez-vous tuer un homme qui a volé un pain pour se nourrir ? Qui a le droit de se faire justice ? A-t-on cette liberté et si oui, dans quel chapitre du code pénal ou de la constitution est-elle inscrite ? » Autant de questions posées par cette jeune aux sans foi ni loi qui cherchaient à tuer un jeune garçon pour un pain qu’il aurait volé. Elle leur a répondu, devant leur mutisme, qu’il est prévu une sanction pour quiconque commet une infraction. Ce fut un véritable moment d’émotion forte ! D’autres jeunes ont aussi fait remarquer qu’en purgeant sa peine, l’accusé aura la chance de réintégrer la société pour redevenir utile. « Chaque personne a droit à une seconde chance. C’est la loi qui doit déterminer la sentence de chacun ; ce n’est pas la justice populaire dite émotive et émotionnelle », a fait remarquer un jeune.
Le Blog des Rescapés : Merci beaucoup Taïna !
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minustah-blog · 9 years
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Le blog des Rescapés : Trou du Nord (Nord-Est)
Poursuivant leur tournée dans le Nord-Est, Les rescapés se sont arrêtés à Trou du Nord. Dans la ville de Saint-Jean Baptiste, la troupe a joué une pièce sur la violence électorale qui a vu une large participation du public. Deuxième plus importante ville économique du Nord-Est après Ouanaminthe, cette communauté a souvent été confrontée  à la violence électorale au cours des précédentes compétitions électorales. Consciente du traumatisme que la violence électorale traine derrière elle, la population de cette ville a accueilli avec joie la troupe des Rescapés. Luxon Zidor, comédien et metteur en scène, nous en parle d’avantage.
Le Blog des Rescapés : Bonjour Luxon, comme d’habitude tu vas nous briefer sur l’arrêt des Rescapés à Trou du Nord ?
Luxon : Sans surprise, c’était une très belle audience avec des échanges fructueux. Beaucoup de gens ont fait le déplacement et on s’est senti doublement motivé pour exécuter notre pièce avec un scénario sur la violence électorale. 
Le Blog des Rescapés : Quelles ont été ces propositions apportées par le public de Trou du Nord?
Luxon: Comme partout ailleurs, on a reçu des propositions qui cadrent avec la problématique soulevée. Mais il faut reconnaitre une certaine maturité et un engagement dans celles faites à Trou du Nord pour la résolution des défis locaux en termes de violences électorales. Les premières propositions ciblaient la problématique de l’équité du genre ou autrement dit l’égalité des sexes. A Trou du Nord, la population réclame la sécurisation maximale des femmes candidates. Leur droit au vote et celui de prétendre à un poste décisionnel leur sont reconnus. On aussi trouvé des propositions contre la manipulation qui aboutit souvent à la violence et à la  discrimination, qui rejettent souvent des gens qui pourraient contribuer au développement du pays. Toute forme de violence sur les femmes est à décourager. Les participants au théâtre ont convié les électeurs à être partisans d’Haïti et non d’un candidat. Haïti ne saurait être réduite en cendres par l’échec d’un candidat. Un homme seul ne peut sauver le pays ; c’est la synergie de tous qui permettra d’y arriver. 
Le Blog des Rescapés : Vous avez décidé de jouer une pièce sur la violence électorale à Trou du Nord, est-ce que les constats ou les témoignages vous donnent encore raison ?
Luxon: On ne s’est pas réveillé un matin pour aller jouer une pièce sur la violence électorale à Trou du Nord, ni une pièce sur la protection de l’enfant à Belladère. Nos choix ont été faits en fonction d’études ou de présentations de faits en rapport avec les zones. La tournée que nous exécutons pour l’instant s’intéresse à la sensibilisation de nos compatriotes haïtiens contre toutes formes de violence, notamment la violence électorale. Quand on joue les pièces, certains participants ou « spec-acteurs » reviennent souvent sur des cas locaux de violence électorale pour illustrer une situation ou pour montrer comment on pourrait prévenir cette violence. Ils expliquent par exemple qu’à la veille des élections, les fauteurs de trouble viennent souvent d’une autre ville. Mais par manque de vigilance et de service de renseignement, la police ne parvient pas à les interpeller. Ils sont vite relâchés pour manque de preuve. Nous avons aussi compris que beaucoup de gens utilisent le théâtre forum pour s’exprimer et se faire entendre. Le théâtre forum semble offrir cet espace aux propositions pour une autre Haïti.
Le Blog des Rescapés : Alors Luxon, Gonaïves s’apprête à vous recevoir, tu peux nous réexpliquer la philosophie du théâtre forum pour nos amis de Gonaïves ? 
Luxon: D’abord, il faut avouer que chaque haïtien est un « spec-acteur » dans le sang comme dans l’âme. Rien ne prédestinait la tournée à un tel succès ! Alors, si je vous parle de succès, vous comprendrez immédiatement que cette méthode communicationnelle de sensibilisation a fait ses preuves. Beaucoup de gens cherchent à se l’approprier pour tenter de chercher des solutions durables à leurs problèmes communautaires. Maintenant, pour nos amis gonaïviens et gonaïviennes, je dirais que le théâtre forum est une forme de théâtre interactif ou participatif. A travers une pièce à dénouement regrettable ou dramatique, les acteurs développent un sujet qui peut se baser sur n’importe quel fait social. Dans le cadre de notre tournée, nous développons des sujets liés à des formes de violence. Il s’agit de la violence communautaire, violence électorale, violence à l’égard des femmes et du trafic d’enfants. Par exemple, la violence communautaire pose la problématique complexe du lynchage. Et, le rôle du public, c’est d’empêcher l’acte de se produire en faisant des propositions qui préviennent un suicide, un meurtre, un lynchage, une discrimination, entre autres. Ainsi, la pièce se rejoue mais avec un dénouement heureux. 
Le Blog des Rescapés : y a-t-il eu des incidents ou des choses qui vous ont fait marrer pendant la tournée?
Luxon : Incidents malheureux et regrettables, non ! Mais rire jusqu’à tenter de recompter mes orteils, oui. A Trou du Nord, pendant le déroulement de la pièce, notre responsable logistique est venu me chuchoter à l’oreille de modifier le nom de l’un des acteurs. Il s’agit de Boss Jacky. Il m’expliquait que vu le rôle de Boss Jacky dans la pièce, et comme dans la salle il y avait un responsable politique local du même nom, cela pourrait être pris comme une provocation. A Belle Anse, c’était différent ! Il s’agissait plutôt de corpulence ou d’apparence physique ; notre politicien dans la pièce sur violence électorale avait la même corpulence que l’ancien député de la zone. Autant vous dire que les gens pourraient avoir pris ou interprété cela comme une scène de dérision à l’encontre du député, ou tout simplement un manque de respect à l’égard de l’un des leurs. Au final, tout s’est bien passé. Au contraire, on en rit à chaque fois !
Le Blog des Rescapés : Merci beaucoup Luxon Zidor et à bientôt !
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minustah-blog · 9 years
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Le blog des Rescapés : Ouanaminthe (Nord-Est)
Depuis nos derniers échanges ô combien intéressants avec un participant au théâtre forum de Belladère, Les Rescapés ont continué leur tournée dans le Centre et dans le Nord-Est. Avant de finir sa course à Bassin Bleu dans le Nord-Ouest, le 05 juin, la tournée devra traverser le Nord et l’Artibonite. En attendant, Les Rescapés, après un record de participation de la population dans le Centre, récidivent dans le Nord-Est,  notamment à Ouanaminthe. Nous recevons aujourd’hui l’acteur Walkerson Jean-Louis qui va nous entretenir sur le trafic d’enfants, la pièce jouée à l’appréciation des ouananaminthais et ouanaminthaises.
Le Blog des Rescapés : Bonjour Walkerson, vous avez joué à Ouanaminthe, comment ça s’est passé ?
Wlkerson: Il y a eu une forte affluence de gens dont des jeunes. Ils étaient contents de découvrir qu’il existe un théâtre participatif qui permettait à la communauté de rechercher des solutions communes à une problématique sociale connue. Ils ont interagi avec nous en proposant des solutions qui permettent d’aboutir à un dénouement heureux de la situation mise en évidence, dans le cadre de la pièce. 
Le Blog des Rescapés : A Ouanaminthe, est-ce que pouvez, à partir des propositions faites, dire que la pièce coïncidait bien avec les problèmes spécifiques de la zone, c’est-a-dire les problèmes liés au trafic d’enfants ?
Wlkerson: Oui, tout à fait ! C’est un problème pertinent et récurrent dans les zones frontalières et Ouanaminthe n’en fait pas l’exception. Vous avez comme l’impression que les gens se sont aperçus qu’une fenêtre était ouverte et ils en profitaient pour donner leur avis sur des problématiques qui font l’actualité à chaque fois qu’elles rallongent la liste des victimes. 
Le Blog des Rescapés : Quelques exemples de propositions ?
Wlkerson: Dans le cadre de la pièce, les participants ont démontré que les adolescents peuvent, dans le respect confronter leurs parents pour faire valoir leurs droits, mettre les parents, y compris une tante, devant leurs responsabilités, essayer de les convaincre de ne pas prendre une décision qui pourrait leur porter préjudice. Ensuite, ils ont beaucoup insisté sur le rôle de l’Etat qui doit prendre des décisions pérennes en plaçant des agents, des brigadiers spécialisés dans le trafic d’enfants et les préventions contre toutes atteintes ou préjudices à l’égard des mineurs. 
Le Blog des Rescapés : Est-ce que tu admettrais que la population est bien consciente des risques liés à la protection de leurs progénitures, au trafic d’enfants ?
Walkerson : Quand vous voyez la façon dont elle s’y prend pour proposer des solutions, vous pouvez effectivement vous lancer dans cette conclusion hâtive. Mais à bien considérer la délicatesse avec laquelle les gens interviennent quand ils prennent la parole et en considérant que nous ne sommes pas en période de dictature, il y a lieu de comprendre que la population agit avec prudence. Une personne a fait une remarque pertinente par rapport à la puissance et à la dissémination des réseaux associés au trafic d’enfants, il y a lieu de croire que certains craignent d’une part pour leur vie ; d’autre part, chacun se réserve de présenter sa ville comme un bastion de trafic d’enfants à des fins de prostitution, de domesticité ou autres. Un responsable de la BPM (Brigade de protection des mineurs) a expliqué par exemple que certains parents, dépassés par la misère, livrent leurs enfants à la mendicité, ferment les yeux sur la prostitution des mineurs. D’après lui, c’est l’intensité des campagnes de sensibilisation de ce genre qui pourraient favoriser des changements au fur et à mesure, c’est-à-dire qu’au lieu d’une minorité, ce soit la majeure partie de la population qui se mette à lutter contre toutes formes d’exploitations qui nuisent au bien-être des enfants.   
Le Blog des Rescapés : Merci beaucoup Walkerson Saint-Louis et à bientôt !
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minustah-blog · 9 years
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Le blog des Rescapés : Belladère (Centre)
Les Rescapés ont repris la route en direction du Grand Nord, après une courte pause dans la capitale. Dès la première escale de la caravane dans le Plateau central, le public est enthousiaste. Comme à Belladère, où Marco Saintil nous explique que la pièce sur la protection de l’enfance lui fournit « des enseignements pour la vie ». Un beau témoignage de ce natif de Saint Marc résidant dans le département voisin du Centre, que nous partageons avec vous aujourd’hui :  
Le Blog des Rescapés : Bonjour Marco, racontes-nous d’abord le sujet de la pièce à laquelle tu as assisté.
Marco : J’ai trouvé que c’était superbe. La pièce a montré les dangers liés à la domesticité, à la vulnérabilité de ces enfants-là [placés en domesticité, NDLR]. Orpheline de mère, une enfant termine sa course comme prostituée de force en République dominicaine voisine. En effet, à la mort de sa maman, elle est accueillie chez une tante qui n’avait pas les moyens d’assurer sa scolarité. Un jour, un homme venu de la République dominicaine arrive chez la tante et lui explique qu’il représente une institution recueillant les enfants haïtiens et dominicains sans parents. Comme de nombreux passeurs d’enfants ou de nombreuses familles hôtes d’enfants placés en domesticité, l’homme en question fait rêver debout la fille et sa tante. A l’insu de sa tante, la petite fait ses valises pour aller rejoindre le passeur. Elle se met à rêver d’école et même d’université. Pourtant, c’est là que commence son calvaire !
Le Blog des Rescapés : Comment trouvez-vous la scène ?
Marco : Un seul mot pour le décrire : formidable !
Le Blog des Rescapés : Vous avez sans doute tiré des leçons ?
Marco : Je dirais plutôt des enseignements pour la vie. D’abord, le dénouement sous forme de drame de l’histoire touche même les plus récalcitrants ; à moins d’être d’une autre planète ou de ne pas appartenir au genre humain ! J’en déduis d’abord que tous les enfants ont des droits, notamment ceux que nous accueillons pour nous aider dans nos charges quotidiennes, comme ici la loi ne l’interdit pas. Ensuite, nous devons nous organiser pour protéger nos enfants en les éduquant mieux, afin qu’ils ne tombent dans les pièges des proxénètes, des trafiquants de toutes formes, toujours prêts à faire mille promesses. 
Le Blog des Rescapés : Par rapport à la façon dont la pièce a été exécutée, avez-vous eu des difficultés à capter le message que les acteurs voulaient faire passer ?
Marco : Absolument pas. On a la certitude que les acteurs sont de vrais haïtiens, des témoins quotidiens des dangers qui guettent les enfants livrés en domesticité ou aux mains de vulgaires passeurs organisés, souvent en réseaux. 
Le Blog des Rescapés : D’après vous, est-ce que cette pièce était nécessaire à Belladère ?
Marco : Belladère est une frontière. Après le séisme du 12 janvier 2010, l’Etat haïtien et l’UNICEF y ont déployé des agents civils de la protection des mineurs et de la police nationale pour stopper, ou du moins réduire la traversée irrégulière de la frontière par des enfants non-accompagnés. Autant vous dire que les belladérois sont témoins chaque jour de ce qui conduit à ces drames. Mais ils n’étaient pas sensibilisés ni conscientisés sur les éventuelles conséquences qui pourraient en découler. Certains témoignages survenus au cours de la pièce montrent parfois qu’il faut être prudent même par rapport à un cousin qui a passé plus de 10 ans dehors avant de lui confier son enfant pour aller au pays de Cocagne, tel que l’on présente souvent l’autre côté de la frontière. Chapeau au groupe Les Rescapés, tellement courageux, ces gens-là !
Le Blog des Rescapés : Tu encourages Les Rescapés à continuer. Te sens-tu interpellé ?
Marco : Je suis plutôt renforcé dans ma conviction. J’ai déjà aidé l’État haïtien dans le cadre de mon travail à identifier des passeurs d’enfants. Un jour, une dame m’a offert $200 dollars américains pour traverser la frontière avec une enfant. Je me suis dit qu’elle ne me paierait pas pour traverser avec l’enfant, si c’était sa fille. J’ai pris alors mon courage à bras-le-corps pour interroger l’enfant, seul à seul. Elle m’a donné le numéro de ses parents tout en me confiant qu’elle n’avait pas de liens avec cette dame qui me la présentait comme sa fille. Au téléphone, ses parents m’ont expliqué avoir déjà déposé une plainte à la police et lancé des avis de recherche pour la disparition de leur enfant. 
Le Blog des Rescapés : Merci beaucoup pour ce témoignage Marco!
Marco : C’est à moi de vous remercier. Au nom de la population de Belladère, désormais sensibilisée, je remercie sincèrement la MINUSTAH qui a financé cette tournée des Rescapés pour aider à sensibiliser la population sur des dangers dont elle est à peine consciente. Je dis merci aussi à MINUSTAH FM qui fait l’écho de tout ce qui est positif !
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minustah-blog · 9 years
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Le blog des Rescapés : Du Sud au Nord, bilan à mi-parcours
Depuis le 5 mai 2015, la troupe théâtrale Les Rescapés est en tournée à travers le pays à l’invitation de la MINUSTAH dans le cadre de sa campagne contre la violence « Ann Chwazi Lapè ». La caravane « Chimen Kwaze pou Lapè » s’est ébranlée à Port-au-Prince en direction du Sud-Est d’Haïti. Les acteurs de la Troupe ont fait leur premier arrêt à Anse à Pitre. Puis, ils ont fait leur escale à Belle Anse et Jacmel avant de traverser dans les Nippes, poursuivre dans le Sud et atteindre l’ultime étape du grand Sud, dans la Grand’Anse. Avec à la clé de belles rencontres et une découverte par le public de ce mode unique de participation communautaire. 
Le blog des Rescapés : Bonsoir Luxon Zidor, vous êtes le metteur en scène des Rescapés et aussi acteur. Quelles sont vos  impressions après le passage de la troupe dans le grand Sud d’Haïti ?
Luxon : D’abord, je dirais que l’on aurait dû faire une telle tournée il y a bien longtemps déjà ! Nous ne nous attendions pas à un tel engouement de la part du public. Mais il faut trouver des financements… Heureusement que la MINUSTAH a compris que c’était un outil important de communication pour sensibiliser la population pour l’établissement d’une culture de paix en Haïti à travers le pays. 
Quand on va jouer quelque part, même si les gens arrivent en foule, ils amènent avec eux leurs doute et – c’est vrai – un certain manque d’information sur le théâtre. L’anxiété est lisible sur leurs visages. Mais après trente minutes, ils deviennent les ambassadeurs du théâtre forum, réagissent et remplacent les acteurs ! De Jacmel aux Nippes, des Cayes à la Grand’Anse, aucun reproche. Mieux : une seule question – « quand est-ce que vous allez revenir ? » Et souvent une seule recommandation, il faudrait visiter aussi les communautés encore plus enclavées. 
J’aurais aimé que ce soient les participants qui vous expliquent cela. Rires ! Vous avez déjà reçu mon collègue de scène, Wilkerson Jean Louis, qui a déjà parlé de nos interactions avec le public. Mais permettez-moi de revenir là-dessus. Des jeunes de la ville des Cayes ont fait le trajet rien que pour nous rencontrer, échanger sur les techniques de cette forme de théâtre et l’expérimenter de plus près. Ils utilisent aussi le théâtre comme medium de sensibilisation pour aider à l’instauration d’une culture de paix dans leurs communautés. Ils sont tombés amoureux du théâtre de l’opprimé comme on l’appelle et, nous sommes ouverts et prêts à les aider [avec le soutien de la Section des Droits de l’Homme de la MINUSTAH, NDLR].
Le blog des Rescapés : Peut-on dire que Les Rescapés ont fait école, de par l’enthousiasme que vous décrivez ?
Luxon : C’est à espérer, surtout que le théâtre forum peut servir à la résolution de sérieux problèmes sociaux, rencontrés dans nos communautés. Il n’y a pas qu’à Port-Salut qu’on a été approché par la jeunesse. Les jeunes veulent se saisir de cet outil de communication, ils ont soif de pouvoir faciliter la réflexion commune pour trouver des solutions aux problèmes communautaires. Le blog des Rescapés : Quels sont les thèmes abordés au cours de cette tournée ? 
Luxon : La violence est le thème clé de cette tournée. Haïti n’est certes pas en guerre, mais la violence ne joue pas en faveur de la stabilité recherchée et souhaitée, d’où la nécessité impérieuse de sensibiliser chacun sur le rôle qu’il pourrait jouer pour stopper la violence. Donc, dans nos pièces, la violence se décline en plusieurs sous-thèmes. Il s’agit de la violence communautaire, de la violence électorale, de la violence à l’encontre des femmes, puis enfin sur le trafic d’enfant, considéré comme une forme de violence à l’égard des enfants.
Le blog des Rescapés : L’activité à Moron n’a pas eu lieu. Pourquoi ?
Luxon : Oui, il n’y a malheureusement pas eu de représentation théâtrale. Il me semble que les gens là-bas ne négocient pas le football ! La finale d’un derby interscolaire y opposait les deux plus importants établissements de la zone, et tout le monde s’est tourné vers le match de foot. Et comme le match a commencé avec plus d’une heure de retard, c’était peine perdue pour nous ! C’était dommage car on a vu que c’était un public extraordinaire. Tous les intérêts locaux se jouaient là, d’ailleurs ! Dans ce genres de communauté solidaire, dans les petites villes d’Haïti, si une activité fait le buzz, d’autres en paient le prix !
Le blog des Rescapés : Est-ce que Moron va définitivement rater l’occasion de vous voir sur scène?
Luxon : L’horaire de la tournée étant serré, il nous faudrait nous asseoir entre nous pour voir comment on peut revenir à Moron, y compris avec la MINUSTAH qui nous soutient financièrement pour la réalisation de cette tournée. Le lendemain, nous étions à Pestel avec une pièce sur la violence communautaire. Après Pestel, nous faisons une pause bien méritée avant de repartir vers le Centre.
Blog Les Rescapes : Alors c’est le moment de recharger les batteries… on vous retrouve à la prochaine étape, Belladères dans le Plateau Central.
Luxon : On y sera !
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minustah-blog · 9 years
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Vwa Ayiti pou lapè: finale en beauté dans le Centre
Lancée le 16 avril, la tournée musicale "Vwa Ayiti pou lapè" a pris fin avec une dixième escale dimanche 17 mai à Hinche (Centre). Cette ultime étape du grand voyage de Beethova Obas, Emeline Michel et James Germain a suscité des émotions fortes tant parmi les jeunes participants à l'atelier de création musicale que chez les trois ténors de la musique haïtienne.
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minustah-blog · 9 years
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“Je n'ai pas envie de conclure la tournée Vwa Ayiti pou lape, parce que le fait d'avoir été sur place, d'avoir été témoin de la soif et du besoin de ces jeunes, me dit qu'il faut qu'on continue ! Le travail est immense et j'aimerais qu'on puisse les accompagner en profondeur et leur donner le feu “!
Emeline Michel
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minustah-blog · 9 years
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Le blog des Rescapés : Les Abricots (Grand’Anse)
Dernière étape de la tournée de théâtre forum Chimen Kwaze pou lapè ; Les Rescapés s’arrêtent dans 3 communes de la Grand’Anse. Le point depuis Les Abricots avec Stanley Auguste, acteur et metteur en scène de la troupe : Stanley : Aux abricots, on a enregistré une présence massive du public : plus de 400 cents personnes ! Le théâtre forum se joue de manière générale avec 300 personnes maximum pour permettre la participation du public. C’était un record ! Ensuite parlons de l’appropriation du message par le public, qui a vite compris la philosophie et le concept du théâtre forum. Enfin, il faut saluer l’apport de la communauté par les propositions faites en guise de solution à la violence électorale.
Le Blog des Rescapés : Justement, qu’est-ce que le public des Abricots a proposé comme solutions
Stanley : La population des Abricots explique qu’elle souffre beaucoup de la violence électorale. Les leaders communautaires se transformant en acteurs ont expliqué que leur communauté n’a pas été représentée à la dernière législature. Ils soulignent aussi que la violence qui y a sévi au cours des élections passées y a laissé des séquelles encore vivantes. Ils souhaitent ne plus avoir à revivre ces moments douloureux. Ils proposent plus d’éducation civique, et des activités de regroupement et de raffermissement communautaire pour faire renaitre les liens de solidarité entre les membres de la population, souvent divisés pour de mesquins intérêts électoraux. 
Le Blog des Rescapés : Est-ce que la violence électorale touche d’autres problématiques ?
Stanley : En effet, c’est l’ensemble des propositions faites par le public qui détermine à nos yeux tous les problèmes soulevés par le thème que nous développons. Par exemple, Aux Abricots, le public a démontré clairement que tous les haïtiens se partagent un même drapeau et qu’un fils du Nord, du Sud ou de n’importe quel autre coin du pays qui a évolué et vécu dans une communauté de la Grand’Anse et qui y a obtenu sa notoriété peut se porter candidat pour défendre les intérêts de cette région. Ensuite, le public prône également l’idée d’encourager la participation des femmes aux élections. Dans un certain cas, il serait favorable à une levée de fonds pour payer les coûts de l’inscription et supporter la campagne d’une femme dont la compétence, le dévouement et l’intégrité sont reconnus et validés par la communauté. Enfin, le public demande au ministère à la Condition féminine d’instaurer des représentations communales afin de mettre en place des structures locales de promotion des droits de la femme. 
Le Blog des Rescapés : De bonnes idées à suivre donc… à la prochaine Stanley !
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