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philodetrottoir · 6 years
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#10
Identité(s) 3
Identité sans identification
Attachons-nous à tenter d’épuiser les devenirs réels de ce que nous sommes, à les exalter, à en jouir et s’en réjouir, avant de penser à d’autres mondes, d’autres vies, d’autres puissances où nous réfugier et pour lesquels combattre.
Je ne sais plus qui je suis, j'existe Qui se ressemble, s'ennuie
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philodetrottoir · 6 years
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#9
Identité(s) 2
Nous nous forgeons des identités chétives et,du coup, dangereuses, sur l’oubli des foules intimes que nous ne défoulons pas, des multitudes que nous pourrions être
mais que nous taisons, contrarions et frustrons. Comment s'y retrouver dans cette terrible indigence intime que nous organisons chaque jour ? Unité de façade je sais qui je suis derrière laquelle se bouscule une foule parfois contradictoire et bouillonnante que nous bâillonnons, entravons, mutilons. Alors nous nous ressemblons, fidèle a nous même, et vérifions sans cesse l’intégrité préservée de notre petite personne Ça rassure sans plus étonner. Qui se surprend encore ?
Ne jamais se laisser enfermer dans une identité
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philodetrottoir · 6 years
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#8
Identité(s) 1 Nous passons notre temps à passer à coté de nos vies, à les appauvrir, à nous penser beaucoup moins riches que ce que nous sommes vraiment, en nous définissant par une ou deux déterminations. Je suis ceci, je suis cela... L'identité revendiquée signe aujourd'hui une appartenance. Je suis signifie j'appartiens.
Et qui appartient se dépossède... Ne jamais se laisser définir par un talent
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philodetrottoir · 6 years
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#7
Quand tout se vaut, rien ne se veut.
Le désir seul est l'indice de la valeur des choses.
Pour chacun, il désigne ce qui vaut.
C'est le grand électeur.
Lui seul choisit, préfère, adopte.
Le désir critique,
fait le tri,
partage et départage,
sépare aussi,
les couples souvent
Lui seul confère de l'importance.
Lui seul attribue de la saveur.
Lui seul accorde de l’intérêt.
Il détermine les qualités,
met le monde en relief,
les êtres en mouvement.
Seul le désir ouvre les perspectives, trace des trajectoires
Quand rien ne se veut plus, tout s'équivaut.
Arase du monde.
Perte des valeurs.
Abolition des saveurs.
Insipidité généralisée.
Symptômes de son absence.
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philodetrottoir · 6 years
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#6
Une pensée profonde est nécessairement creuse
Celui-là a une pensée profonde.
De celle qui creuse les certitudes,
puis enterre les doutes.
Profonde comme les abysses.
Frissons des gouffres conceptuels,
Vertige du précipice des Idées.
Penseur qui fore et s' enfonce
jusqu'à toucher le socle
d'une vérité insondable,
imperméable et éternelle.
Permafrost spirituel.
Pensée profonde, de celle qui fonde les Autorités et valide les Sommités.
Plus on creuse, plus l' esprit s'élève.
Dialectique de la verticalité.
Sérieux des abîmes.
Mythologie des ténébreux fondements.
Philosophie d'excavateur.
Abolir la profondeur comme la hauteur.
Pour une pensée surface, épidermique, qui viendrait caresser l’intelligence
à la lumière du jour.
S’intéresser à la peau des choses, des êtres
et non plus à leur intérieur.
Pensée surface, épileptique, qui pourrait furieusement agiter les neurones.
Intelligence des choses déployée horizontalement,
dans le sillage des sensations, dans la houache des intuitions
et non plus dans la profondeur de leur fondation.
Naviguer enfin, ne plus sombrer.
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philodetrottoir · 6 years
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#5
Désir : détour du défoulé. Le désir ne file pas droit. Ni doux. Sa logique est celle de l’excès, de la dépense. Et des chemins de traverse. Ceux-là même sur lesquels se perdre, c'est se retrouver.
Il incarne les détours que prend la vie lorsqu'elle se défoule et se libère des entraves qui viennent l'emprisonner dans les rets de la monotonie, de l'habitude.
Car le désir n'obéit à aucune ritournelle. Il fait sortir chacun de ses gonds. Il dévergonde. On ne désire jamais sagement. Sous peine de tristesse.
Le désir détourne. Les yeux sur un corps qui passe. Les corps sur des lieux d'audaces. Il est cette force qui dévoie.
Il prend, il boit, il tire... tous les coups sont permis
Posséder ne l’intéresse pas : il ne manque de rien.  Funeste erreur que de le croire présage d'une chose à combler, d'une béance à boucher. Il ne répare rien mais aggrave, exaspère, outrepasse.
Le désir abonde et vagabonde
Entre errance et adhérence, il étreint, embrasse. Le monde comme les corps.
Son plaisir est de passer librement les seuils.
Franchissement et affranchissement.
Affirmation joyeuse d'une puissance d'exister, il est l'indice même de la valeur. Il désigne ce qui vaut. Non pas la peine d' être vécu. Mais le plaisir d'être éprouvé.
Le désir éprouve la vérité intime de chacun. Il ne ment jamais. Il meut. Premier moteur immobile d'une existence. Immanence propre d'une vie.
Le désir porte, anime.
De anima.
Le désir c'est l’Âme
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philodetrottoir · 6 years
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#4
S'ajuster sans s’assujettir. Comment trouver sa place ? Comment ne pas se perdre ? Ne pas se laisser bouffer par les forces qui veulent vous dominer et viennent vous empêcher.
Comment exister encore, face aux hostilités ? S'y retrouver, au moins un peu.
Ne pas s'assujettir. Comment s'insérer dans le cours des choses, sans y être défait ? S'ajuster. Traverser les catastrophes, tracer sa trajectoire. Se reconnaître, au moins un peu.
S'ajuster, ne pas jeter l'éponge. Trouver la bonne allonge. Celle qui permettra de toucher juste. L' agencement adéquat, répondre aux impératifs du réel sans se faire démolir.
Prévenir les coups, atténuer les impacts.
Esquiver n'est pas fuir.
S'ajuster sans s'assujettir. Ne pas troquer ses désirs pour tout l'ordre du monde. Ou s'affaiblir. Maîtriser de ses dégagements. Tourner autour de l'adversité. Éviter de s' enfermer dans les cordes, se livrer ficelé. Déplacements. Chercher l'angle d'une ouverture.
Déjouer la garde du réel.
Se soustraire à l'empire de ce qui vient peser, à l'emprise de ce qui veut frapper.
Asséner et s'y rasséréner.
Affirmer enfin.
Rester dans le jeu, tenter d'être heureux.
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philodetrottoir · 6 years
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#3
Vivre entre errance et adhérence. Seuls les héros arrivent à errer. Les autres ne font que zoner, roder ou flâner. Quand ils ne vaquent pas. L'errance est un art qui ne s'improvise pas. Celui de tracer une trajectoire sans même savoir où elle mène. Sans but ni territoire ; sans idées fixes, ni date butoir. Alors existe l'éventualité d'une vie.
Seul les héros accèdent à une vie.
De celles qui se vivent vraiment, dans l'immanence de leur propre mouvement. Déroulé sans plan ni stratégie. Sans gravité car l'accident n'existe plus. Les autres n'ont qu'un emploi du temps rempli d'occupations.
Errer sans déshérence, être le fils de sa propre existence.
Seuls les héros et les chiens savent encore errer. Vivre de ne pas savoir où l'on va. Ni même comment ou avec qui. Ne pas s'y reconnaître mais s'y retrouver. Accepter, sans être perdu.  Et ne plus vouloir rentrer, chercher la gamelle, trouver son panier, son royaume. Plutôt courir.
Seul est perdu celui qui cherche à rentrer.
Pas celui qui va. Sans nostos.
Errer sans déshérence, être le chien de son propre devenir.
Naviguer à la narine. Renifler le cul des choses, s'y frotter peut être et les marquer, au moins un peu. Mais ne jamais rester collé. Le cynisme est un héroïsme.
Adhérer néanmoins, un instant ou une éternité. Histoire de ne pas laisser l'errance s'incarner en erreur, se transformer en fuite. Tout est là. Tout autour. Se frotter aux choses, aux corps comme aux idées.
Aller au contact. Ne pas s'en priver.
Tout prendre, ne rien éviter.
Entre errance et adhérence, vivre sans y croire mais avec sincérité.
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philodetrottoir · 6 years
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#2
Seul le réel laisse des traces. Cela fait partie de ses impérieuses prérogatives, Celles là mêmes que nous devons accepter sans réserves sous peine de verser dans le déni, le fantasme ou la fuite.
Ce à quoi on ne peut échapper.
Le réel arrive de lui même. Hors de toute volonté et de tout contrôle. Il advient seul, sans crier gare, de nulle part. Pour nulle part. Le réel est "atopos", sans lieu, insituable, inassignable.
Ce qui ne peut se saisir. Juste se traquer.
Car le réel se suit à la trace. Mnésique comme physique. Il est ce qui nous marque, s'impose et nous saigne de son emprise.  Lui seul porte les coups.
Ce sur quoi on cogne.
Le réel fracasse les léthargies comme les enthousiasmes.
Quelle soit douce ou non, sa logique est celle d’une effraction. Son Intrinsèque violence vient fracturer les verrous, crever les bulles et façonner les êtres. Nous sommes de l'étoffe dont sont faites ses lèvres. Lorsqu'il embrasse et enjoint de vivre ceux qu'il n'a pas brisé.
Ce qui nous rentre dedans et trace son inéluctable message.
Le réel pénètre, s’empreigne et nous signe de son empreinte. Indice d'une vie.
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philodetrottoir · 6 years
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#1
Avec le définitif commence le mensonge. Et la croyance. Celle qui nous pousse à espérer que les choses peuvent durer indéfiniment. De toute éternité. immuables. Croire que le temps ne passe pas ni ne défait rien. Ni la beauté des choses, ni l'amour, ni les corps et les visages.
Ni même la pensée.
Ce n'est d'ailleurs pas lui qui passe mais nous. Pas lui qui ment, mais nous. Le temps ne s'épargne pas, pas plus qu'il ne nous épargne. Sa vérité est la fuite.
Lui ne ment pas, il se contente de fuir. Non pas comme un lâche, mais comme une force animale indomptable qui ne saurait se laisser enfermer. Encager.
Sa vérité est la ruine.
Lui ne ment pas, il se contente de ruiner. Non pas pour l’amour des décombres mais pour les perspectives vives qui s’y esquissent. Deblayer.
Il se contente de fuir de cette fuite qui nourrit le cours des choses. De cette ruine qui aggrave le désir des êtres. Car ce n'est pas parce que tout s'écoule que tout s'écroule. C'est là ce qui nous pousse à tenter de répondre désespérément à l'urgence d'être heureux. Par delà l'illusion de la permanence. Dans la beauté de l’éphémère, l’intensité du fugace.
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