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Marius - Marcel Pagnol Marius au théâtre Marcel Pagnol achève Marius en 1928 alors que sa seconde pièce en « solo », Topaze, vient d'être acceptée au théâtre des Variétés. Il porte tout d'abord son manuscrit à Franck, le directeur de l'Alcazar de Marseille, qui le refuse au motif que ce serait « un crime » de ne pas la créer à Paris[1]. Il le recommande pour ce faire à Raimu, un « comique troupier » d'origine toulonnaise qui connait un certain succès dans les revues de Léon Volterra, directeur entre autres du Casino de Paris et du théâtre de Paris. Raimu, qui joue alors une revue au théâtre Marigny, est tout de suite séduit par le projet, bien qu'il n'ait encore jamais interprété de véritable rôle au théâtre (à l'exception d'un rôle mineur dans L'École des cocottes de Gerbidon et Armont), et convainc Volterra – par l'intermédiaire de la femme de ce dernier, Simone Volterra, véritable décisionnaire – de monter la pièce. Le directeur propose à Pagnol les vedettes de l'époque Victor Francenet Gaby Morlay, mais Pagnol objecte que la pièce comportant du provençal marseillais, elle nécessite des comédiens méridionaux. Il obtient donc, outre Raimu, l'engagement d'Orane Demazis (qui avait créé la première pièce de Pagnol Jazz en 1926 et pour laquelle il a écrit le rôle de Fanny), Maupi du Concert Mayol et de comédiens de l'Alcazar dont Alida Rouffe, Paul Dullac et Édouard Delmont. Il débauche également Fernand Charpin de la troupe de l'Odéon mais celui-ci accepte sous réserve de tenir le rôle principal de Panisse que Pagnol destine à Raimu. Alors que Pagnol hésite sur la façon de présenter la chose à Raimu, celui-ci lui indique qu'il a décidé de jouer César - rôle pourtant secondaire dans la version d'origine - car sa notoriété justifie que « la pièce se passe chez [lui]. Ce n'est pas monsieur Raimu qui doit se déranger pour aller rendre visite à monsieur Charpin. C'est monsieur Charpin qui doit venir s'expliquer chez monsieur Raimu[1] ». À charge pour Pagnol d'ajouter quelques scènes pour développer le personnage. Quant à Marius, Pierre Blanchar, initialement prévu, doit décliner l'offre car trop accaparé par le cinéma et le théâtre. Après de nombreux refus de la part de Volterra, Pagnol arrête finalement son choix sur Pierre Fresnay au grand dam de Raimu qui estime « une folie » d'engager « un Alsacien protestant de la Comédie-Française » pour un rôle à accent aussi long. Or, c'est avec un accent marseillais quasi parfait que Fresnay se présente à la première répétition, ayant passé les quinze jours précédents à jouer les garçons dans un petit bar du Vieux-Port. La pièce est créée au théâtre de Paris le 9 mars 1929 et rencontre immédiatement un vif succès, jouant à guichets fermés de nombreux mois. L'une des scènes les plus appréciées est la « partie de cartes », que Pagnol avait coupée en répétitions jugeant qu'elle détonait trop avec le ton général de la pièce et que Raimu avait néanmoins réussi à imposer.  Marius ne s'interrompt que deux ans plus tard (en raison d'engagements antérieurs pris par Volterra), totalisant 800 représentations, alors que Pagnol réfléchit déjà à une suite. Marius au cinéma Marius (film, 1931). L'arrivée du cinéma parlant incite Pagnol à se tourner vers ce nouveau média dont il est un des premiers à sentir les possibilités pour un dramaturge. Il se rend ainsi spécialement au printemps 1930 au Palladium de Londres pour assister à la projection du premier film musical, The Broadway Melody[4]. Mais malgré son enthousiasme, les studios français - sceptiques quant à cette nouvelle technique - lui restent fermés. Son plaidoyer publié dans Le Journal le 17 mai 1930 sous le titre « Le film parlant offre à l'écrivain des ressources nouvelles », lui vaut même la réprobation de la Société des Auteurs. En 1931, il fait la connaissance de Robert T. Kane, producteur à la Paramount Pictures, qui vient de créer une filiale à Paris et ouvert des studiosafin de mieux pénétrer le marché français. Cette rencontre permet à Pagnol de se familiariser avec tous les rouages d'une production cinématographique et d'acquérir une expérience qui lui permettra quelques années plus tard de créer sa propre compagnie (comprenant studios et laboratoire à Marseille et agences de casting à Paris, Lyon et Alger)[4]. L'intérêt pour le cinéma parlant du public retombant - une fois la surprise passée - en raison de la pauvreté des scénarios, Kane propose à Pagnol de lui acheter les droits de Marius pour en faire une adaptation cinématographique. Saisissant l'occasion, Pagnol refuse la somme considérable de cinq cent mille francs contre le contrôle total - ce qui constitue une révolution pour l'époque - sur l'adaptation et la distribution, plus un pourcentage sur les recettes au titre des droits d'auteur. Ainsi, alors que la production envisage les vedettes de l'écran Jean Murat, Henry Garat et Meg Lemonnier, il parvient à faire engager sa distribution d'origine dont la quasi-totalité n'a pourtant jamais fait de cinéma[6]. Il abandonne en revanche tout droit de regard sur les versions allemandes et suédoises tournées simultanément. Parallèlement, Pagnol convainc Kane de mettre en place un comité littéraire constitué d'auteurs reconnus et chargé de choisir des ouvrages dignes d'intéresser le public français. Il réunit ainsi Édouard Bourdet, Tristan Bernard, Alfred Savoir, Sacha Guitry, Pierre Benoit, Yves Mirande, Saint-Granier, Albert Willemetz et Léopold Marchand, Jean Giraudoux ayant décliné l'offre. Mais l'expérience tourne court lorsque les membres dudit comité se rendent compte qu'ils ne sont que des arguments publicitaires et que leurs recommandations ne sont absolument pas suivies. Le tournage, dont la réalisation est assurée par le metteur en scène britannique Alexander Korda en parfaite collaboration avec Pagnol, a lieu en cinq semaines pendant l'été 1931 à Marseille pour les extérieurs puis aux studios de Joinville. Des versions allemandes et suédoises sont tournées simultanément. Alors que ces adaptations standardisées selon les critères des studios sont des « fours », la version française - malgré sa longueur exceptionnelle de 2 heures - est un véritable triomphe, engrangeant un million de francs par semaine (557 980 € actuels) lors de ses deux premiers mois d'exploitation.
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Trilogie marseillaise
La Trilogie marseillaise est l'appellation générique donnée aux trois pièces de théâtre de Marcel Pagnol, Marius, Fanny et César, ainsi qu'aux adaptations cinématographiques qu'il a supervisées (et dont il est également le réalisateur, pour le troisième volet).
Alors que Marius (1929) et Fanny(1931) sont conçus pour le théâtre, César (1936), le dernier volet de la trilogie, est directement écrit pour le cinéma, avant d'être adapté dix ans plus tard pour le théâtre.
Les trois pièces, condensées en une seule, sont montées à plusieurs reprises, notamment par Jean-Pierre Darras au début des années 1980 et plus récemment par Francis Huster au théâtre Antoine.
Genèse Dans un message dédié en 1960 au public bruxellois pour le cinquantenaire de la pièce Le Mariage de mademoiselle Beulemans, Marcel Pagnol raconte lui-même la genèse de cette œuvre : « Vers 1925, parce que je me sentais exilé à Paris, je m’aperçus que j’aimais Marseille et je voulus exprimer cette amitié en écrivant une pièce marseillaise. Des amis et des aînés m’en dissuadèrent : ils me dirent qu’un ouvrage aussi local, qui mettait en scène des personnages affublés d’un accent aussi particulier, ne serait certainement pas compris hors des Bouches-du-Rhône, et qu’à Marseille même, il serait considéré comme un travail d’amateur. Ces raisons me parurent fortes et je renonçai à mon projet : mais, en 1926, je vis jouer Le Mariage de MlleBeulemans ; ce chef-d’œuvre avait déjà 16 ans et son succès avait fait le tour du monde. Ce soir-là, j’ai compris qu’une œuvre locale, mais profondément sincère et authentique, pouvait parfois prendre place dans le patrimoine littéraire d’un pays et plaire dans le monde entier. J’ai donc essayé de faire pour Marseille ce que Fonson et Wicheler avaient fait pour Bruxelles, et c’est ainsi qu’un brasseur belge est devenu le père de César et que la charmante Mademoiselle Beulemans, à l’âge de 17 ans, mit au monde Marius. Il y a aussi un autre personnage qui doit la vie à la comédie bruxelloise : c’est monsieur Brun qui est assez paradoxalement le fils naturel du parisien Albert Delpierre. J’avais en effet remarqué que son accent faisait un plaisant contraste avec celui de la famille Beulemans et qu’il mettait en valeur la couleur bruxelloise de la pièce. C’est pourquoi, dans le bar marseillais de César, j’ai mis en scène un Lyonnais. »
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