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#élève
plexussolaire · 8 months
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Détresse d'une bonne prof
31.08.2023
Cette année, c’est ma cinquième rentrée.
Je suis arrivée en 2019 en tant que professeure de français. Je ne pense pas avoir fait le mauvais choix, en passant ce concours et en faisant ce métier. Les débuts ont été effrayants et difficiles, faute de formation convenable. Je suis tombée sur des classes compliquées dès la première année, et puis il y a eu le covid. J’ai longtemps eu peur de ne pas réussir, j’étais exigeante envers moi-même et un peu timorée pour croire en mon autorité naturelle. Mais le métier s’est fait, l’expérience s’est construite, maintenant je suis le mirador qui voit tout (ou croit tout voir), je répète en boucle les règles et les limites, les élèves m’ont dit qu’ils se sentaient bien avec moi et que j’expliquais bien. Certains trouvent mon cours intéressant, je peux leur parler sans qu’il y ait de tension et c’est déjà ça. Les petits fauteurs de trouble m’apprécient dans l’ensemble, parce que je ne les laisse pas tomber. Je suis reconnue comme une bonne prof, à mon échelle. Déjà puisque je suis pleinement là, avec toute mon énergie, avec le plaisir de chercher à donner le meilleur de ce que j’ai, et de leur montrer comme j’aime parler de littérature.
Je ne fais pas mille projets par an, je n’ai pas l’ambition de devenir inspectrice, je ne fais pas des jeux, je ne crée pas d’escape game ni ne plastifie des quizz de toutes les couleurs. Je suis vieux jeu, mais pour les petits loups que j’accompagne, parfois c’est rassurant et cadrant. Ils apprennent des choses, ils se souviennent d’informations l’année d’après pourtant très loin de leurs vies quotidiennes. Ils peuvent rire dans ma classe, ils peuvent s’exprimer, ils sont parfois remuants mais reviennent toujours au calme quand c’est nécessaire. Les ados sont différents d’il y a dix ans et je leur souhaite d’embrasser ces changements qu’on voudrait les empêcher d’incarner, sous prétexte qu’ils ne sont “plus au niveau”, et qu’on ne leur répétera jamais assez. Et puis je les aime, inconditionnellement et sans attente, et ça c’est déjà quelque chose.
Le problème c’est de dire immédiatement, comme présupposé, que ça aurait pu être un mauvais choix. Plus à aucun moment on ne parle de bon choix d’être prof. On finit prof. C’est ma cinquième rentrée demain, je vais retrouver mes collègues chouettes, ce collège que je connais faute de l’apprécier vraiment, étant donné qu’il tombe en ruine (littéralement, il penche) et sue le béton, dans un quartier moche et au milieu des cités. Je vais retrouver les élèves et faire mieux que l’année dernière. Je vais développer mes activités syndicales et apprendre plein de choses, car moi aussi j’apprends tous les jours quand je vais au collège. Je suis une vieille prof, maintenant. Je fais partie des murs, comme on dit. Mais cette année encore, je suis terrorisée.
Mais ça il faut bien que je me garde d’en parler à tout ceux qui ne sont pas prof. Personne ne regarde cela d’un bon oeil et quand on raconte ce qu’on vit vraiment au quotidien, on est juste pénibles. On se plaint alors qu’on a des vacances. On se plaint alors qu’on est fonctionnaire, et qu’on ne doit “que 18H”. J’ai commencé de préparer mes cours le 1er août. C’est un choix, je peux organiser mon travail comme je veux. Au début c’était une heure par jour, puis deux, puis trois, puisque c’est un travail infiniment long, qui demande de faire une tâche en plusieurs heures, parfois plusieurs jours, et qu’on n’est pas sûr qu’elle fonctionnera auprès des élèves. Cela fait une semaine et demi que je travaille plus de sept heures par jour. Je n’arrive pas à me rendre compte du résultat obtenu. Certaines choses vont être abandonnées, car je ne connais pas encore le profil de mes classes ou le caractère de mes élèves, leur rythme, ou leurs difficultés. J’ai peut-être deux mois de prêt. Je travaillerai pendant tous les weekend et toutes les vacances. Ce travail est invisible. Dans le privé, on vous parlerait de télétravail. Je compterai le nombre de jour de “vacances” réels que j’ai cette année, mais je pense qu’ils sont moins impressionnants que prévus, et cela avec 5 ans d’expérience et des cours un peu rodés.
Je travaille, et je ne gagne pas grand chose pour tout ce que je fais, pour la fatigue accumulée et les problèmes de santé mentale que mon travail me cause. Souvent la dernière semaine avant les vacances, je pleure. Je pleure de fatigue et de désespoir. Ça dépend des périodes, parfois c’est dès la deuxième semaine. Des fois je me contente d’arrêter de vivre et de serrer les dents en attendant les vacances. Car corriger, préparer, diriger, punir, encourager, parler, parler, écouter, consoler, répéter, parler, répéter encore, dix fois, vingt fois, s’interrompre, exiger, appeler, parler encore, et fort, toute la journée, ça brûle à petit feu toutes les réserves.
C’est le bruit surtout qui vous roule dessus. Le bruit des cris, le bruit des disputes, le bruit cours de travaux en groupe à 30, le bruit des couloirs qui résonnent, plus puissant qu’un moteur d’avion par période, le bruit de la salle des profs plein d’enseignants encore dans le flux de stress et de bruit. Le bruit des sonneries, le bruit de la ville, et tous les bruits ensuite qui vous assaillent jusque chez vous. Chaque jour, même quand vous n’avez pas la force, vous devez affronter ce bruit et parler, assurer le silence pour qu’ils soient 30 à vous écouter, du haut de votre mètre cinquante huit, dans une salle trop longue et mal prévue pour accueillir ces bruits. Parfois, dans ces salles, il fait 40°C et il n’y a pas de limite légale qui nous autorise à ne pas assurer le cours quand on sent qu’on a chaud à en vomir.
Parfois, le président nous dit qu’il faudrait qu’on revienne bosser le 20 août, donc par 40°C, avec des gosses qui se révolteront car déjà ils n’aiment pas l’école et vous êtes là pour les torturer. Parfois il nous dit qu’il faudrait bosser plus, et faire nos formations pendant les vacances et le mercredi après-midi, sans prendre en compte que l’on bosse déjà plus, depuis longtemps. Nous avons besoin du mercredi pour préparer les cours, et des formations en semaine pour faire une pause de nos élèves et apprendre à être meilleure à ce que l’on fait. On est seul dans sa classe, sans retour ni commentaires, parler en formation fait parfois du bien. Prendre du recul est essentiel.
Et puis il nous promet le pacte. Un moyen d’encadrer des actions pédagogiques que l’on fait déjà en heure supplémentaire. Comprenez bien que le plus précieux dans notre métier, c’est la liberté pédagogique que nous devons à notre statut si privilégié de fonctionnaire. Le droit de choisir comment l’on enseigne, selon une durée légale, que l’on peut augmenter moyennant des heures supplémentaires en remplaçant des collègues pendant leurs absences, afin d’assurer un suivi qui nous semble pertinent. Le pacte veut obliger les professeurs à faire ce qu’ils font déjà. Le pacte retire la liberté pédagogique. Si l’on ne remplace pas 18H d’absence de nos collègues (moyennant 36H de présence obligatoire au collège), nous ne pourront pas assurer les autres missions qui nous tiennent à coeur, et qui monteront nos heures supplémentaires bien au-delà de ce que nos corps pourront souffrir. Nous gérons notre temps, car la pédagogie demande du calme et de la clarté d’esprit. 50h supplémentaires par an, c’est subir des heures et nous mettre en colère pour le moindre mouvement de table, ou le moindre cahier oublié par mégarde. C’est briser petit à petit le lien qui nous unit aux élèves, faute d’énergie pour maintenir la confiance.
Le pacte veut nous offrir plein d’argent en échange. Mais attendez, pas trop vite. Cela dépendra de votre ancienneté, plus vous êtes ancien, moins vous aurez besoin d’argent pour vous donner l’envie de rester. On vous pousse plutôt vers la sortie. Sans compter que ce ne sont que des primes, qui ne seront pas prises en compte pour la retraite. Sans les primes REP et autres primes d’activité que je dois à mon jeune âge, je ne toucherais presque rien. En fait, dire que tous les profs seront payer 2000€ dès le début de leur carrière, reviendront à dire qu’ils seront payés pareil au bout d’un an et au bout de 8 ou 9 ans de carrière. Grâce au pacte, les dix ans de carrière vont même voir leur salaire baisser. Les mères n’auront pas cette possibilité d’avoir les primes et n’auront plus l’occasion de se former, puisque ce sera le mercredi après-midi. Pourquoi les professeurs ne veulent pas du pacte, demande Léa Salamé à Gabriel Attal sur France Inter la veille de la rentrée, et bien parce que c’est une réforme profondément injuste et méprisante.
Le plus dur de ce métier, c’est l’absence de respect. J’allais dire l’absence de reconnaissance, mais ça c’est le salaire le plus rare du système capitaliste. Depuis que j’ai commencé, il n’y a pas eu un mois, que dis-je, une semaine, sans l’annonce d’un projet menaçant qui nous promettent un avenir encore plus lugubre que le présent déjà morne et hostile. Pas une semaine sans une parole, un mépris de notre institution et de leurs gouvernants. C’est cela qui me terrorise. C’est de retourner affronter à bout de bras une situation très difficile qui repose sur la chance ou non d’avoir des élèves sympa, sans aucune chance de réussir à faire correctement mon travail, puisque je n’en ai pas les moyens matériels, (salle, matériel de qualité, salaire. En plus de cela, il faut espérer avoir une direction juste et compétente. Et cette dernière situation est très rare : on ne compte plus le nombre de cas de harcèlement ou d’abus des principaux que le pacte voudrait également rendre tout-puissants et transformer en néo-manager.
Ce qui me terrorise, c’est de retourner avaler jour après jour les directives injustes, les solutions indignes du terrain, les manques de l’institution que nous essuyons poliment sans faire de vague. Affronter cela en entendant le rejet de nos revendications au respect d’avoir un salaire qui nous permettent de supporter les mois d’inflation, qui nous permettent de retrouver un niveau de salaire, gelé depuis vingt-cinq ans, décent pour un fonctionnaire de catégorie A ayant fait 5 ans d’études. Ce qui me terrorise, c’est de voir que leurs réponses à tous les problèmes c’est d’engager sur une simple lettre de motivation et d’un CV des générations de professeurs contractuels non formés, parfois idéalistes, qui finissent par souffrir terriblement et se casser les dents, qu’on peut virer comme ça nous chante et surtout en juillet pour ne pas les payer de l’été. Mais vous comprenez, il faut bien garder les enfants pendant que les parents vont travailler, alors on a besoin de quelqu’un devant la classe pour garder les mômes. Peu importe si on lui balance des stylos ou s’il fait mordre par le petit loup autiste qui n’a plus d’AESH parce qu’il n’y a personne sur le poste et que c’est normal de le laisser au milieu de 27 neurotypiques qui se demandent pourquoi, très stressé, il pousse des cris en plein cours. Peu importe, puisque la garderie nationale est là pour ça. On voudrait juste du respect, pour nous et pour les gamins. Mais vraiment, simplement, demander la grâce de ne pas rendre notre métier plus difficile qu’il n’est et de nous foutre la paix pendant une semaine.
Quand je parle de tout cela, je suis sans cesse interrompue car il y a trop à dire et que c’est éprouvant pour celui qui écoute. Chacun a ses problèmes, et certains font semblant de comprendre, tout en méprisant un propos qu’ils jugent un petit peu abusé. Ah ces profs qui n’ont jamais été dans le privé, qui sont restés à l’école. Et puis tout le monde a son mot à dire sur la question, sur notre travail, ils sont passés par là. Ils ont été élèves, donc ils savent ce que c’est, le collège. Il y a des profs qui ne font rien vous comprenez, qui n’en foutent pas une. Une fois que tu as préparé tes cours, c’est bon t’as plus rien à faire. Tout le monde vous envie vos vacances mais pour rien au monde on ne voudrait devenir prof. C’est trop mal payé, et puis c’est horrible d’être face à des adolescents qui foutent le bordel toute la journée et ne vous respectent pas. Mais bon, vous comprenez. Vous avez beaucoup de vacances alors ne vous plaignez pas, jamais. Dire “je suis prof” ouvre la porte à tout un tas d’insanités en soirée, chez le coiffeur, partout où vous allez, je vous laisse faire l’expérience si ça vous chante.
Mais en attendant, si vous croisez un professeur, faites lui un câlin. Si vous êtes parent et que votre enfant vous en dit du bien, faites lui savoir par un petit mot. Pour l'aider, plutôt que l'enfoncer, à persévérer pour des enfants qui méritent une éducation qui les libère et leur ouvre l'esprit à d'autres horizons. Faites leur sentir qu'ils ne sont pas juste là pour garder les gosses, mais qu'ils servent à quelque chose, quand ils motivent un enfant et lui font découvrir le bonheur d'ecrire une histoire et de la lire à leurs camarades, quand ils lisent une nouvelle à chute et s'extasient des pouvoirs de la littérature. Parce que c'est gratuit. Parce que ça aide. Le moral des profs s'effondre, les congés maladie pour burn out se multiplient. Faites lui un câlin, ecoutez-le. Demain, il doit y retourner, avec son petit sac sous le bras, dire bonjour avec le sourire, faire le plus beau métier du monde que personne au monde ne voudrait faire.
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profenscene · 8 months
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Vendredi 8 septembre
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Je suis nul pour retenir les prénoms.
Genre très très nul.
Au collège d'Alrest, l'année dernière, il m'a fallu deux bons mois pour y parvenir, et mes classes étaient littéralement deux fois moins chargées que cette année à Keves et Agnus.
Alors en attendant, je fais ce truc que je déteste : pointer avec une sorte d'onomatopée nulle "Huuuuummmmouiiiiiii... Vous ?" qui me donne, dans ma tête, l'air de Nestor, dans Tintin, mâtinée à Fabrice Luchini dans ses pires moments. C'est compliqué, les débuts d'années. Depuis quelques rentrées, je suis devenu un poil meilleur à planter le cadre de travail, au mois de septembre. Le truc, pour moi, c'est de savoir gérer la pression. La mettre où c'est utile, la lâcher où ça ne sert à rien.
"Ah, ben ça tombe bien !"
Cet élève qui n'a pas encore de nom pique un fard incandescent, tandis que la sonnerie de son téléphone finit de claironner une mélodie libre de droits.
"Si jamais ça se reproduit, vous faites comme votre camarade : vous vous tapez la honte trois secondes, vous coupez le téléphone, et vous vous y remettez. Donc, je disais le théâtre a une fonction poétique. Tout le monde suit ?"
Et pour le coup, ce court ultra théorique sur les genres littéraires, ne pas le lâcher. Le coup du téléphone, ça n'est pas acheter la paix sociale : c'est leur montrer qu'il s'agit d'un non-sujet. Des trucs pareils n'ont pas leur place dans la classe, on dénie leur existence et on se concentre sur l'essentiel. Ne pas se disperser. Ça ne marche peut-être qu'avec moi, c'est peut-être pour des collègues - et légitimement - du laxisme, mais ça correspond à ce que je veux faire : ne faire entrer que certaines choses dans le cours. La chasse aux téléphones qui sonnent n'en fera pas partie. Ceux qui sont sortis en loucedé pour envoyer un snap, si par contre. Faut choisir ses combats.
J'y repense à la pause, quand T., dont c'est la première année dans le métier, me raconte qu'un de ses élèves, au collège, a décidé de le tester. Dans sa description, je retrouve tout ce qui m'exaspérait, lors de mes premières années de boulot. Comme si les mômes avaient un radar à nouveaux enseignants, envers qui ils montrent leurs aspects les plus nuls. Les plus poisseux. Poser des questions qui font perdre du temps, faire mine d'avoir des soucis de matériel ("je peux aller vider mon taille-crayooooooon ?" en pleine explication de consignes), ou faire monter la mauvaise foi au niveau de l'Anapurna. Et il faudra trouver les astuces, les trucs, pour faire émerger ce qu'ils ont de chouette.
Sur le chemin du retour, je mesure ma chance, après avoir pris la mesure de ce que cette année aura de difficile : un emploi du temps mal foutu, des aller-retours, énormément de cours à construire à partir de rien.
Mais des élèves face à qui je n'aurai presque pas à me battre. Quelques habitudes qui font que je sais désormais où je vais. Et cet instinct, forgé dans la douleur, à ne plus me laisser encombrer du superflu.
Ouais. Finalement, y a moyen que ce soit bien.
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johnkalapo · 2 years
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Descentes d’écoles ( Mpessoba) . . #documentaryphotography #éducation #johnkalapophotography #mpessoba #élève #ecoliers #visualstorytelling #ruralphotography #ruralité #reportage #photojournalism #africa #filleetgarçon #transport #bicyclette #ecolespourtous #africa #mali (à Mpessoba, Koulikoro, Mali) https://www.instagram.com/p/CfBMfpZIc1a/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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claudinedaussyart · 2 years
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Première copie d'œuvre "Le maître et ses élèves" selon Mai Trung Thu
Première copie d’œuvre “Le maître et ses élèves” selon Mai Trung Thu
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mauxducollege · 20 days
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L'interrupteur est en position debout verticale. 5ème
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mamantornade · 7 months
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La Classe Littéraire : mon sous-main 2022
Bonjour à tous ! J’ai fait une mise à jour car il y avait une erreur dans le tableau sur les manipulations syntaxiques: il fallait lire C’est… que et non C’est… sur Je suis grave, je sais. Mais il fallait que j’améliore jusqu’au bout cet outil pour le donner à mes élèves. Perfectionnisme… C’est un sous-main niveau lycée avec tout ce qui est nécessaire de savoir en Français, ou presque. Il y a…
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Diane ...
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utank · 1 year
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Parent d’élève
Bonjour Monsieur, ​​Je viens à vous concernant l'oral blanc prévu samedi matin. ​Vous ignorez certainement que les élèves de cinéma ont leur bac (en dur) d'oral le vendredi matin. Or non seulement cette épreuve majeure (coef8) n'est pas sur pronote, mais aucun aménagement n'a été fait des cours pour permettre aux élèves de se préparer. ​
Pensez-vous que l'exercice de la philosophie, ou l'apprentissage (en temps de paix) peut se faire en circuit de peur (encéphale produisant des pensées réduites à la survie) et dans la fatigue? Pensez-vous aider les élèves en leur accordant si peu de valeur sur le plan organique? Non, nos enfants ne sont pas des machines à apprendre des lignes de cours fatigués.
Lorsque l'Ecole ne respecte pas leur chronobiologie ni leurs intentions véritables et voudrait, selon un projet bourgeois néolibéral, en faire des employés excepté les quelques "bons élèves" qui rejoindront les fabriques à dirigeants du centre; lorsque les enseignants (dont j'ai fait partie) acceptent cet ordre délétère et élitiste, cette brutalité faites à leurs élèves; quand le propre code de l'éducation n'est pas respecté, ni l'égalité des citoyens, ni la valeur d'une jeunesse reléguée dans ses quartiers, ni la nature bafouée par l'industrie comme les travailleurs, alors on construit la haine de soi et des autres. Avec une valeur anoptique, qui efface la centralité du regard omniscient de la technologie, donc le sens de cette architecture discrète qui canalise et débite les consciences (WWWEB). ​
Qu'il est difficile d'enseigner et d'aimer ce qu'on enseigne, quand le standard règne sur le particulier et que les talents des enfants se noient dans la rigidité des mailles du filet éducationnel, qui veut domestiquer avant d'élever.
Le règlement et le respect avant tout, mais non la logique et la valorisation. La sanction et la fatigue, non l'auto-évaluation et le plaisir, comme pourtant indiqués dans les manuels de pédagogie.​Alors que font les élèves, assignés à l'obligation, à l'injonction méritocratique, en dehors de leurs compétences "naturelles", loin de leurs idéaux et de leurs centres d'intérêt? Ils mentent. A vous, à nous, à eux-même et au monde, comme l'institution le fait antérieurement.
Et sinon ils s'automutilent, se suicident, se perdent dans l'artifice d'une technologie ou d'une chimie compensatoire de leurs rêves. Et ceci est le fondement de la consommation néo-bourgeoise, de notre marché. La frustration généralisée.​
Que cette réflexion soit un pivot, un levier, un cap pour toute conscience, et cela en fait un danger pour leur équilibre social et la société (bourgeoise) toute entière. Il convient donc que nous, adultes, les tenions éloignés des réalités, ou identifiées comme telles, qui sont les pièges de nos idéalités contraintes, qui montrent nos failles structurelles.
C'est la doctrine en cours pour la communication positiviste des systèmes marchands qui nous asservissent. Ce qu'on fait subir au client qui n'en attend pas moins pour le prix... Ce que j'appelle société de la com...
  ​Concernant l'épreuve "en blanc", j'ai idée que ce sont ces idées noires qui façonneront les copies des élèves, et le blanc seing accordé à la fonction enseignante (ne serait-ce l'inspect.ric.eur) dépourvue de toute évalutation d'usage (par les utilisateurs) ramènera les conscience à la noirceur du continent de réalité déniée et occultée, dont la présente lettre entend laisser affleurer le socle fondant de pergélisol... ​ Ce que je vois depuis fort longtemps est à la hauteur de nos institutions actuelles, et promet le pire pour nos enfants. Ce que je vois dans la scolarité de mon fils correspond à la description faite plus haut. Ses compétences ont régressées depuis 3 ans, dans les domaines le passionnant. Son rapport à la science et aux publications s'est amoindri.
L'École est donc, excepté pour les "brillants" destinés à l'élite, un moment d'ancrage mort, un temps inutile et dévalorisant pour une majorité d'élèves, et ceci du fait de sa construction et NON PAS des soit-disant "faiblesses" des élèves copiés collés sur les bulletins en plus des "il faut"...
Bien entendu, ce sont nous, les parents, qui sommes responsables du niveaux de nos enfants si, comme la prof principale nous l'avait rappelé le jour de la réunion collective, nous n'avions pas "mis des coups de pied au derrière" de nos chérubins... Blanc seing et irresponsabilité... ​Voilà ce qu'une pensée philosophique et politique pourrait amener un parent à exprimer en face d'un établissement, s'il n'était pas retenu par la peur d'entraver la scolarité de son enfant, en créant un dissensus frontal disruptif, et s'il avait l'espoir futile d'être écouté, lu ou juste entendu. ​
...En espérant vous avoir diverti à défaut du pire.
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le-journal-catalan · 1 year
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Hommage à Agnès Lassale, l'enseignante assassinée par un de ses élèves
Ce mercredi 22 février 2023, Agnès LASSALLE, professeur d’espagnol, est assassinée dans sa salle de classe, au lycée Saint Thomas d’Aquin de Saint-Jean-de-Luz dans les Pyrénées-Atlantiques, par un de ses élèves.Au nom de tous les personnels de la région académique Occitanie et de l’académie de Montpellier, Sophie Béjean adresse toutes ses condoléances et ses pensées à sa famille, à ses proches, à…
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fucknewsfrance · 1 year
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#PapNdiaye et Brigitte #Macron s'entendent sur deux mesures phares de la prochaine rentrée : la #dictée journalière et le port de l'#uniforme. Ne reste plus qu'à choisir la tenue !
Lisez l'article sur bit.ly/3kffeDW
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esidwaya · 2 years
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72 heures de l’élève diplomate : les enjeux sécuritaires au menu des échanges
72 heures de l’élève diplomate : les enjeux sécuritaires au menu des échanges
L’Institut des hautes études internationales (INHEI) a organisé, le mardi 2 août 2022, à Ouagadougou, une cérémonie d’ouverture des activités des 72H de l’élève diplomate. Placée sous le thème « Diplomatie de développement et enjeux sécuritaires du moment », cette activité a été présidée par la ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Olivia…
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rosemoonstudios · 2 years
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Night Drawings WIP #jamesfeehan #rosemoonstudios #circusfolks #illustration #buckscountypainter #buckscountyartist #art #artist #arte #artoftheday #picoftheday #galleries #artlover #artdealer #artgallery #fineart #fineartist #élève #contemporaryart #drawing #sketch #wip #nightdrawings #drawings https://www.instagram.com/p/CdMuAhGDsoC/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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hedgehog-moss · 1 year
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I feel like Odysseus tied to the mast when I go buy food for my animals in April, because I have to cross the area of the agri store with all the new seedlings and flowers and they’re so tempting. Also there’s a little free library in the nearby plaza... I always leave my house full of resolve like “chicken feed and a salt lick, nothing else” and come back with armfuls of books and plants. (I have to leave them out on the table for a little while so the cats can conduct their mandatory New Thing analysis.)
I got some strawberry plants yesterday even though I already have too many (but they’re not the same variety!) and a raspberry + blackcurrant plants. And I found a physics textbook from the year 1896 in the book box! I love to buy old school books in secondhand bookshops, they’re fun to leaf through, especially when they authoritatively state long-disproven facts, or when bored early-1900s students scribbled in them...
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mauxducollege · 20 days
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- Dans quelle position est l'interrupteur ? - L'interrupteur est à gauche. 5ème
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mamantornade · 1 year
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La Classe Littéraire : mon sous-main dernière version
La Classe Littéraire : mon sous-main dernière version
Bonjour à tous ! J’ai fait une mise à jour car il y avait une erreur dans le tableau sur les manipulations syntaxiques: il fallait lire C’est… que et non C’est… sur Je suis grave, je sais. Mais il fallait que j’améliore jusqu’au bout cet outil pour le donner à mes élèves. Perfectionnisme… C’est un sous-main niveau lycée avec tout ce qui est nécessaire de savoir en Français, ou presque. Il y a…
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Daphné ...
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