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CLASROOM LEARNING TIME - Chap. 04 : Eren – La criminalitĂ© au sein des murs - Partie 2
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[ Texte en anglais : ici ( @tsuki-no-ura) ]
[ La sĂ©rie Classroom learning time rassemble des histoires qui traitent de sujets de sociĂ©tĂ© Ă  l’intĂ©rieur des murs (la criminalitĂ©, le sel, la corruption, ...). Les histoires ont Ă©tĂ© publiĂ©es sur l’appli Au Smartpass en 2015 et les personnages concernĂ©s sont : Armin, Sasha, Hansi, Eren, Marco, Jean, Nile, Mike, Reiner, Annie, Hannes, Dita Ness, Ymir, Connie, LivaĂŻ, Marlowe, Mikasa, Grisha, Historia, Dot Pixis, Bertolt, Rico, Moblit, Dimo Reeves et Erwin. Seule la deuxiĂšme partie de l’histoire d’Eren et la premiĂšre partie de l’histoire de LivaĂŻ sont disponibles en ligne. Source : ici ]
Une corruption qui court les rues
Dans l’ancien siĂšge du Bataillon d’exploration, Eren et l’escouade chargĂ©e de le surveiller avaient passĂ© la matinĂ©e Ă  nettoyer le vieux chĂąteau, oĂč ils logeaient temporairement. Ils s’étaient ensuite retrouvĂ©s autour d’une table, une tasse de thĂ© Ă  la main. Eren demanda :
« Hum
 Pour revenir Ă  la conversation de ce matin, Ă  propos des enlĂšvements

- Tu veux savoir ce qu'il advient des gens qui se sont fait enlever, une fois qu’ils ont Ă©tĂ© vendus ? Il est facile de deviner ce qui leur arrive en temps normal
 Mais depuis qu’on a abandonnĂ© le mur Maria, on dirait bien que le trafic d’ĂȘtres humains est moins important qu’auparavant
 maintenant que j’y pense, difficile de savoir ce que deviennent les victimes aujourd'hui. »
Un peu plus tĂŽt dans la matinĂ©e, ils avaient discutĂ© de l’incident qui Ă©tait arrivĂ© Ă  Hansi : celle-ci avait croisĂ© la route d’un pickpocket, ce qui l’avait amenĂ© Ă  mettre au jour une organisation criminelle active, laquelle Ă©tait impliquĂ©e, en outre, dans le trafic d’ĂȘtres humains. Eren, quand il Ă©tait petit, avait lui aussi eu affaire Ă  ces criminels : il Ă©tait venu en aide Ă  Mikasa, qui allait visiblement se faire kidnapper par des trafiquants d’ĂȘtres humains. Le jeune homme voulait alors savoir ce qui serait arrivĂ© Ă  son amie d’enfance s’il avait Ă©chouĂ© Ă  la sauver ce jour-là

« Je n’ai pas bien entendu ce que disaient les ravisseurs
 Ils parlaient de vendre Mikasa dans la Capitale, ou quelque chose comme ça. »
Le matin, LivaĂŻ avait motivĂ© ses subordonnĂ©s Ă  faire le mĂ©nage en promettant de leur donner plus de dĂ©tails sur le trafic d’ĂȘtre humains Ă  la fin de leur corvĂ©e. Il prit alors la parole, sa tasse de thĂ© Ă  la main :
« C’est exact. Avant la chute du mur, certains riches aux mƓurs dĂ©pravĂ©es s’intĂ©ressaient Ă  ces personnes
 comme ton amie
 qui sont de type asiatique et ont des yeux ou des cheveux d'une couleur inhabituelle
 Il existe un marchĂ© noir pour l’achat de telles personnes. »
Petra frissonna et fronça les sourcils :
« Acheter et vendre des ĂȘtres humains... c’est ignoble.
- Ouais, tu as raison, poursuivit LivaĂŻ. Ces trafiquants, ainsi que les victimes qui rĂ©ussissaient Ă  fuir les riches auxquels elles avaient Ă©tĂ© vendues, se cachaient dans les Bas-Fonds de la Capitale royale
 Je crois qu'on ne les traitait pas lĂ -bas comme des ĂȘtres humains : tout le monde les regardait de travers. Ton amie d’enfance, Eren, serait devenue le jouet de quelque riche si tu ne l’avais pas sauvĂ©e ce jour-là
 VĂȘtue de beaux habits, trimballĂ©e Ă  droite et Ă  gauche comme une poupĂ©e.
- Mikasa serait... »
Eren pĂąlit et grinça des dents. Erd, en voyant la rĂ©action de son jeune camarade, pencha la tĂȘte sur le cĂŽtĂ© :
« Caporal, qu'en est-il de ce trafic aujourd’hui ? MĂȘme si les victimes sont traitĂ©es comme des animaux, il faut de l’argent pour leur acheter de quoi manger et s’habiller, n’est-ce pas ? A l’heure actuelle, depuis que le mur Maria est tombĂ©, certains individus qui Ă©taient riches avant se sont retrouvĂ©s sans argent ; il est possible que certains acheteurs ne soient plus en mesure de subvenir aux besoins de leur jouet.
- Parmi celles qui avaient Ă©tĂ© achetĂ©es, les victimes qui ne pouvaient plus ĂȘtre entretenues par leur propriĂ©taire ont pris part aux opĂ©rations de reconquĂȘte du mur il y a quatre ans
 Pour reprendre les mots de ce vieillard, elles ont Ă©tĂ© sacrifiĂ©es pour rĂ©duire le nombre de bouches Ă  nourrir. C’est rĂ©voltant
 Mais si je me fie Ă  ce que j’ai entendu de la bouche de quelques riches qui font partie de nos mĂ©cĂšnes, c’est bien ce qui s’est produit.
- C’est horrible, en effet. »
La conclusion morose de Gunther mit fin temporairement à la discussion

*
La journĂ©e fut terriblement chargĂ©e : marche d’entraĂźnement, nettoyage des parties du chĂąteau qui n’avait pas pu ĂȘtre fini en un jour, et expĂ©riences sur les pouvoirs de transformation d’Eren.
Quand ils purent enfin souffler, les soldats se retrouvĂšrent Ă  nouveau autour d’une table pour dĂźner. Puisque l’escouade d’Hansi avait supervisĂ© ce jour-lĂ  les expĂ©riences sur le jeune homme, elle Ă©tait Ă©galement prĂ©sente au repas.
« Au fait, dit Hansi, Ă  propos de l’affaire du pickpocket : Moblit a reçu un accusĂ© de rĂ©ception de la part des Brigades spĂ©ciales. Elles nous remercient d’avoir mis au jour cette organisation criminelle, et apparemment le chef du rĂ©seau se cache, pour une raison indĂ©terminĂ©e, dans les Bas-fonds de la Capitale royale. Il est fort probable qu’une enquĂȘte plus poussĂ©e et Ă  plus large Ă©chelle soit menĂ©e. Cependant, ce sont les Brigades spĂ©ciales elles-mĂȘmes qui vont s’en occuper. »
Toutes les affaires concernant l’ordre public au sein des murs relevaient de la responsabilitĂ© des Brigades spĂ©ciales et de la Garnison. Le Bataillon d’exploration Ă©tait tenu en dehors de ces affaires. Le lieutenant d’Hansi hocha imperceptiblement la tĂȘte en prenant la lettre que lui tendit nĂ©gligemment sa supĂ©rieure, avant de la mettre dans sa poche.
« Une enquĂȘte
 qui va ĂȘtre remise aux mains de la fameuse PremiĂšre division des Brigades spĂ©ciales
 Combien de temps avant qu’ils ne soient corrompus dans cette affaire ? J’aimerais bien le savoir.
- Ils mĂšneront l’enquĂȘte jusqu’au moment oĂč cela va gĂȘner les nobles, non ?
 Ils sont obligĂ©s d’aller jusque lĂ  s'ils veulent qu'on les achĂšte et que l'enquĂȘte leur soit bĂ©nĂ©fique. »
En entendant l’échange moqueur de LivaĂŻ et Hansi, Eren demanda :
« Il y a une collusion entre les criminels et les nobles ?
- Ah, durant la formation des cadets, on vous parle du fonctionnement de la sociĂ©tĂ©, mais sans entrer dans les dĂ©tails, n’est-ce pas ?
 Pour rĂ©pondre Ă  ta question : c’est exact. Je mentirais si je te disais qu’il n’y a pas de collusion entre eux.
- Pour la contrebande de produits sur le marchĂ© noir, l’assassinat de rivaux dans les affaires
 de nombreux riches recourent aux services de criminels. Ces derniers Ă©tant des professionnels, il est trĂšs difficile de retrouver leur trace. MĂȘme si, par le plus grand des hasard, l’un d’eux se fait attraper, il lui suffit de feindre l’ignorance la plus totale. Si des soldats un peu trop honnĂȘtes essayent de remonter jusqu’au commanditaire, on verse alors de l’argent Ă  l’ensemble du corps d’armĂ©e qui mĂšne l’enquĂȘte, sous la forme d’une donation. Ce procĂ©dĂ© est assez courant.
- Ah bon ? On laisse ces gens faire ce qu’ils veulent
 et personne ne fait rien pour les arrĂȘter ? »
Eren Ă©leva la voix et donna l’impression qu’il allait bondir de sa chaise. Afin de calmer le jeune homme, Petra dit en soupirant :
« Je comprends ce que tu ressens, Eren. Cependant, mĂȘme si c’est de l’argent sale, nous en avons besoin pour financer nos activitĂ©s. Par les temps qui courent, les coupes budgĂ©taires que subit le Bataillon d’exploration ne nous permettraient pas de mener Ă  bien nos missions de façon indĂ©pendante... »
CalmĂ© par les paroles de sa camarade, Eren se tut. Il prit conscience que son objectif - le seul lui tenait vraiment Ă  cƓur -, exterminer les titans, demandait aussi des fonds ; et que les individus qu’il avait devant lui, Ă  savoir LivaĂŻ, Hansi, et leurs subordonnĂ©s, ainsi que les autres hauts gradĂ©s du Bataillon d’exploration, travaillaient dur pour rĂ©colter cet argent.
*
« ...Est-ce qu'aujourd'hui j’ai rĂ©vĂ©lĂ© Ă  Eren trop d'informations qui peuvent le perturber ? » murmura LivaĂŻ au moment oĂč il croisa l’escouade d’Hansi qui s’apprĂȘtait Ă  retourner dans son campement pour la nuit.
Eren était parti se coucher lui aussi, et les subordonnés de Livaï avaient commencé leurs tours de garde pour le surveiller.
« Il allait apprendre ces informations tÎt ou tard. Qu'il les entende de cette façon ou d'une autre, qu'est-ce que cela change? »
Devant l’attitude dĂ©tachĂ©e d’Hansi, LivaĂŻ fit clapper sa langue – non pas par agacement parce qu’il avait posĂ© une question stupide, mais plutĂŽt Ă  cause de la situation dans son ensemble.
« 
Le jour oĂč Eren deviendra quelqu’un d’important, j’espĂšre qu’on vivra dans une Ă©poque oĂč les soldats ne seront plus obligĂ©s de s’écraser et faire des courbettes devant ces satanĂ©s nobles. Car ce gamin en est bien incapable : il a une tendance Ă  l'insoumission.
- Pareil pour toi : je suis sĂ»re que si tu n’avais pas Erwin et Mike pour t’épauler, faire les visites de courtoisie avec toi, etc, tu serais incapable de gĂ©rer les relations avec les nobles.
- Je n’ai pas besoin d’entendre ça venant de toi, la Binoclarde, qui endors tout le monde avec des tirades Ă  n’en plus finir sur le charme que dĂ©gagent les titans ! »
Moblit Ă©mit un « Oh ! » en s’interposant entre Hansi et LivaĂŻ, qui s’étaient lancĂ©s dans un Ă©change de rĂ©pliques sans fin. Il fit un bref salut et dit :
« Chef d’escouade, allons-y. Les chevaux sont prĂȘts.
- TrÚs bien. On se voit demain, Livaï. Je compte sur toi. »
Du haut de son cheval, Hansi ajouta en s’éloignant :
« Enseigner Ă  un petit nouveau les rĂ©alitĂ©s de ce monde, n’est-ce pas une chose formidable que tu rĂ©alises en tant que supĂ©rieur ? Je pense que tu ne dois pas t’en vouloir pour ça. »
En regardant, les yeux dans le vide, la lumiĂšre des torches qui s’éloignaient, le soldat le plus fort de l’humanitĂ© soupira et dit :
« Les rĂ©alitĂ©s du monde, hein ? S’il n’y avait que les titans, ce monde serait ennuyeux... Quel sujet compliquĂ©. »
Il tourna les talons et referma la lourde porte du chĂąteau.
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Bonne nuit, fais de beaux rĂȘves ! - Mike Zacharias
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[ Texte en anglais de @worldofbirbs posté par Eruri RP sur aminoapps : ici ]
« Nous avons invitĂ© le Major et les chefs d’escouade. Je vous en prie, servez-vous. »
La vaste demeure, situĂ©e dans les faubourgs de la ville, Ă©tait la propriĂ©tĂ© d’un riche marchand. Des soldats du Bataillon d’exploration venaient d'y faire leur entrĂ©e en tenue de cĂ©rĂ©monie.
Ce marchand Ă©tait un homme trĂšs important : il soutenait le Bataillon d’exploration, qui manquait de fonds, en finançant ses expĂ©ditions.
« Je vous en prie, acceptez ce verre de vin.
- 
 Erwin. » avertit Mike.
Erwin Ă©tait en train de discuter avec son camarade ; il fit alors tomber accidentellement le verre de vin.
« Je m’excuse.
- Non, non, ce n’est rien. Le capitaine Mike en prendra-t-il un, lui aussi ?
- Je ne supporte pas bien l’alcool. Je boirai de l’eau.
- Merci, Mike. Il y avait donc une drogue dans ce verre ?
- Oui...
- Ils se sont probablement dit qu'il n'Ă©tait pas rentable d'investir dans le Bataillon d’exploration en fin de compte ; ils veulent certainement se tourner vers la Garnison. Ils prĂ©voyaient de crĂ©er un scandale en me faisant dire n’importe quoi sous les effets de la drogue. On dirait bien que notre collaboration vient de prendre fin. »
*
Dans la calĂšche qui les ramenait en ville depuis les faubourgs, Erwin et Mike Ă©changĂšrent leur avis sur divers sujets.
Les choses Ă©taient diffĂ©rentes Ă  l’extĂ©rieur des murs : l’humanitĂ© devait affronter un ennemi commun. Dans le combat qu’ils menaient contre des ennemis cachĂ©s et des titans, l’odorat surdĂ©veloppĂ© de Mike Ă©tait un atout considĂ©rable.
La calĂšche les ballottait. Erwin afficha un sourire amer.
« Ton sens olfactif est extraordinaire. C’est une bonne chose pour toi. »
Tu es mĂȘme au courant de choses que tu n’étais pas censĂ© savoir, crut lire Mike dans le regard d’Erwin. Il renifla et ne rĂ©pondit rien.
...Le bruit de la calùche qui brinquebalait se changea inconsciemment dans l’esprit de Mike en celui des chevaux qu'il montait avec ses camarades.
« Ca... Capitaine ! On ne peut pas passez par là ! Il y a une odeur de sang sur cet itinéraire !
- Tais-toi, Mike Zacharias. Nous n'avons pas reçu de contre-ordre du Major.
- Mais cette odeur
 Ce sont sûrement les titans

- ArrĂȘte de dire n’importe quoi ! Aucun signal de fumĂ©e n’a Ă©tĂ© envoyĂ© ! »
A l’époque oĂč Mike venait d’intĂ©grer le Bataillon d’exploration, Erwin n’avait pas encore inventĂ© la formation de dĂ©tection Ă  distance, et toutes les informations Ă©taient transmises par les signaux de fumĂ©e.
« Bon sang
 Pourquoi personne ne me croit ? »
MĂȘme jeune, Mike savait dĂ©jĂ  identifier l’odeur du sang et sentir le danger. Il avait dĂ©tectĂ© que le Bataillon venait d'entrer en territoire hostile. Cependant, en tant que nouvelle recrue, son intuition n'Ă©tait pas prise en compte.
« Mes camarades de promo sont devant nous. Si je veux survivre... »
A la fin de l’expĂ©dition, Mike avait perdu plusieurs camarades. Cela se rĂ©pĂ©ta de nombreuses fois jusqu’à ce que son don fut reconnu et qu’il obtint sa promotion de capitaine

*
« Mike, nous sommes presque arrivés. »
La calĂšche brinquebalante produisait un bruit rocailleux.
« Je me suis endormi ?
- Oui, tu as dormi un moment. »
Mike renifla l’air autour de lui et sentit l’odeur de ses propres larmes. Cette souffrance passĂ©e, qui avait refait surface dans ses rĂȘves, Ă©tait probablement Ă  l'origine des larmes qui coulaient abondamment le long de ses joues.
Le visage tourné, il regardait droit devant lui, et dit tranquillement :
« Tu disais que je n’avais pas de chance.
- Concernant ton odorat ? »
Mike hocha la tĂȘte et afficha un sourire :
« Maintenant que j’y pense
 J’en souffre moins qu’avant, puisque je peux aujourd'hui le mettre Ă  profit sur le champ de bataille. »
Erwin tourna son regard vers Mike, qui Ă©tait soudainement sorti de son mutisme. Il rit en entendant la remarque de son camarade.
« Je compte sur toi la prochaine fois.
- D’accord. Je ferai ce que je peux dans la mesure du possible. »
Les deux soldats gardĂšrent le silence tandis que la calĂšche passait les portes de la ville. Ces deux hommes Ă©taient Ă  la tĂȘte du Bataillon d’exploration.
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CLOSE-UP INTERVIEW - Erwin et LivaĂŻ - Partie 2
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[ Texte en anglais : ici ( @yusenki) ]
[ Traduction de @fallenrazziel. Merci beaucoup pour cette traduction déjà existante ! J'ai apporté quelques modifications personnelles, mais sinon la traduction était déjà trÚs fidÚle au texte de base ! ]
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Au cours du précédent entretien, nous avons pu en apprendre davantage sur les responsabilités du major et du caporal-chef du Bataillon d'exploration, ainsi que sur leurs vies privées.
Dans cette seconde partie, ils seront placĂ©s dans deux salles diffĂ©rentes et interviewĂ©s sĂ©parĂ©ment. Nous essaierons d'obtenir des informations sur ce qu’ils pensent l’un de l’autre et de les faire parler de leurs sentiments profonds dans un cadre plus intime...
Journaliste (J): Alors, caporal-chef LivaĂŻ, je vous invite Ă  faire cet entretien individuel en premier.
Livaï (L): ... Pensez-vous, en faisant cela, que je vais donner des informations sur les activités du Bataillon qui serviront à promouvoir notre image ?
J: En tant que "soldat le plus fort de l'humanitĂ©", vous donnez dĂ©jĂ  par vous-mĂȘme assez d'espoir Ă  l'humanitĂ© .
L: Vous voulez donc savoir comment tuer un titan ? Beaucoup de gens disent qu'il ne sert à rien de savoir ça.
J: Quel type de formation avez-vous reçue pour devenir aussi fort ? Y a-t-il des choses Ă  savoir quand on est sur le champ de bataille ? Ce type d'information pourrait ĂȘtre utile pour les futures recrues.
L: MĂȘme si les jeunes suivent le mĂȘme entraĂźnement que moi, cela ne signifie pas qu'ils pourront se dĂ©placer de la mĂȘme façon que moi. Les capacitĂ©s physiques de chacun sont diffĂ©rentes. En outre, si vous ĂȘtes tentĂ© de dire que je suis diffĂ©rent des autres... Peut-ĂȘtre que c'est juste en raison de la perception que j’ai du monde.
J: Comment voyez-vous le monde ?
L: J'ai connu trop de situations anormales... Non seulement les titans, mais aussi les conflits dans les bas-fonds. Pour cette raison, je suis dĂ©jĂ  habituĂ© aux faits aberrants. Par exemple, si la main d'un titan traversait soudainement le toit Ă  cet instant-mĂȘme, je serais en mesure de taillader sa nuque.
J: Donc, vous ĂȘtes constamment en Ă©tat d’alerte.
L: Je suis toujours prĂ©parĂ© mentalement. Si je ne l’étais pas, je pourrais mourir et tout perdre le jour suivant. En fait, je ne peux jamais ĂȘtre sĂ»r que le type Ă  cĂŽtĂ© de moi ne sera pas celui qui me tuera. Tous ces scĂ©narios surgissent continuellement dans mon esprit, et peut-ĂȘtre qu’en rĂ©alitĂ©... ils me sont utiles sur le champ de bataille.
J: C’est un Ă©tat d’esprit trĂšs intense que vous avez lĂ .
L: C'est pourquoi les gens ordinaires n'ont pas besoin de penser de cette façon. Nous seuls, les individus singuliers qui devenons des soldats du Bataillon, devons avoir cette mentalité-là.
J: Peut-ĂȘtre, peut-ĂȘtre. Passons Ă  la prochaine question. Pouvez-vous nous dire ce que vous pensez du major Erwin, qui participe Ă  cette interview avec vous ?
L: Nous nous connaissons depuis longtemps... mais si vous me posez la question de but en banc, je ne sais pas trop quoi répondre. Qu'est-ce que les autres ont dit sur lui ?
J: En ce qui concerne le Major... Tout le monde, en particulier les nouvelles recrues, semblent le trouver "effrayant".
L: Erwin est effrayant ?... Alors ces nouvelles recrues voient clair elles aussi.
J: En tant que caporal-chef qui ĂȘtes proche de lui, que pensez-vous ?
L: Eh bien, ouais... Ses idĂ©es peuvent parfois faire penser qu’il est insensible, au point que mĂȘme moi, ça me fout les jetons. Comme lorsqu'il sacrifie dĂ©libĂ©rĂ©ment ses subordonnĂ©s. Cependant, il a des objectifs bien prĂ©cis, et il fait ce qu'il faut pour les atteindre, avec succĂšs.
J: En effet, malgrĂ© les sacrifices, le taux de survie du Bataillon a augmentĂ© depuis que le major Erwin a Ă©tĂ© promu Ă  sa tĂȘte. En outre, des missions spĂ©ciales comme la capture du titan fĂ©minin ont pu ĂȘtre possibles.
L: C'est vrai. Si Erwin Ă©tait trop sensible pour garantir le succĂšs des plans mis en place, je ne le suivrais pas.
J: A présent, nous aimerions demander au major Erwin de venir pour son entretien.
Erwin (E): Ha ha... Je suis sĂ»r que LivaĂŻ se plaint de moi en ce moment-mĂȘme.
J: Vous croyez ? Commençons maintenant, alors. Voulez-vous bien nous donner votre point de vue en tant que Major ? Que pensez-vous du caporal-chef Livaï et des autres membres du Bataillon ?
E: Vous ne voulez pas que je réponde en tant que leur supérieur, n'est-ce pas?
J: Si vous le pouvez, donnez votre avis personnel.
E: ... D'accord. Commençons par Livaï... Je pense qu'il est excellent en tant que second pour remplir des missions importantes. Grùce à son titre de "soldat le plus fort de l'humanité " se trouvant dans le Bataillon d'exploration, notre image s'est améliorée. Sur le champ de bataille, il accomplit également fidÚlement les missions que je lui assigne. Malgré sa nature profondément humaine, je lui ai déjà demandé de mener à bien quelques missions cruelles...
J: Le caporal-chef LivaĂŻ est trĂšs... "humain" ?
E: Vous avez déjà interviewé ses subordonnés, n'est-ce pas ? Alors, vous devez avoir compris à quel point ils ont confiance en leur chef.
J: En effet. J'ai mĂȘme entendu ces choses-lĂ  de la part des nouvelles recrues qui ne sont pas dans son escouade.
E: Il a juste une attitude grossiĂšre... mais il chĂ©rit la vie de ses camarades plus que quiconque. Sa rĂ©putation ne serait pas justifiĂ©e si elle se fondait uniquement sur sa force. Un ĂȘtre humain peut dĂ©tecter inconsciemment Ă  quel point un de ses semblables se soucie de lui... et quand il remarque cette gentillesse, cela donne du pouvoir Ă  la personne qui en est Ă  l’origine... C'est quelque chose que je ne peux pas connaĂźtre.
J: Cependant, je suis sûr, major Erwin, que vos subordonnés vous font confiance.
E: En tant que major du Bataillon... en tant que personne qui se tient en premiÚre ligne dans le combat pour l'humanité, je dois prendre d'innombrables décisions qui font courir des risques majeurs à mes soldats. Bien sûr, cela m'est possible parce qu'ils me font confiance... Cependant, je n'hésiterais pas à faire des sacrifices si nous nous retrouvions dans des circonstances désastreuses.
J: Tout ceci pour le bien de l'humanité ?
E: Oui. Cependant, si j'Ă©tais le seul Ă  ĂȘtre dans cette position d’autoritĂ©, je ne serais pas en mesure de tenir le Bataillon. Parce que LivaĂŻ est Ă  mes cĂŽtĂ©s, les soldats du Bataillon peuvent se battre hĂ©roĂŻquement. Le rĂŽle de LivaĂŻ et le mien ne peuvent pas ĂȘtre Ă©changĂ©.
J: Que pensez-vous des autres membres du Bataillon d’exploration ? Etant donnĂ© leur nombre, parlons seulement de votre opinion sur les chefs d'escouade Hange et Mike.
E: Hange est un soldat qui nous est trĂšs prĂ©cieux. Elle est la plus Ă  mĂȘme de dĂ©couvrir le mystĂšre des titans. Mais ce n'est pas seulement une chercheuse ordinaire... Hange offre son cƓur pour la libertĂ© et elle est fiĂšre d'appartenir au Bataillon. Si Hange n'Ă©tait qu'une scientifique enthousiaste, elle ne serait pas chef d'escouade.
J: Malgré cela, le capitaine Hange semble trÚs appréciée par ses subordonnés.
E: Mike est trĂšs apprĂ©ciĂ© lui aussi. Bien qu'il ne parle pas beaucoup et que personne ne sache jamais ce qu'il pense, le jugement dont il fait preuve dans des situations d'urgence et sa volontĂ© extrĂȘmement forte sont des qualitĂ©s de leadership trĂšs utiles. Sans chefs d'escouade qualifiĂ©s comme eux, je ne serais pas en mesure d'accomplir mon devoir en tant que major. Je leur suis trĂšs reconnaissant.
Nous demandons Ă  LivaĂŻ de nous rejoindre.
J: Maintenant, nous vous invitons tous les deux à répondre ensemble. Pouvez-vous partager avec nous vos objectifs du moment ?
E: Je ne fais que ce que les circonstances prĂ©sentes exigent de moi. À l'heure actuelle, nous nous concentrons sur le pouvoir d'Eren Yaeger et sur les informations que nous pouvons obtenir grĂące Ă  lui pour aider Ă  libĂ©rer l'humanitĂ©. Nous serons tous confrontĂ©s Ă  nos ennemis jusqu'Ă  la fin, qu'ils s'agisse de titans ou autres.
L: Je ne fais que suivre ce mec. MĂȘme si Erwin est prĂȘt Ă  tout pour atteindre son but, il est capable d'accomplir quelque chose de concret. Avec son intelligence et notre force, peut-ĂȘtre qu'un jour nous pourrons goĂ»ter le vent de la libertĂ© en dehors du mur.
J: Je vois. Si un jour l'humanité était complÚtement libérée de la terreur des titans, et qu'il n'y avait plus aucun combat à livrer, que feriez-vous alors ?
E: Ha... mĂȘme aprĂšs avoir exterminĂ© les titans, il faudrait s’occuper de rĂ©gler les affaires humaines, n'est-ce pas ?
L: Cela pourrait s’avĂ©rer encore plus pĂ©nible que de tuer les titans.
J: Alors ne parlons pas de cela pour l'instant. Racontez-nous plutĂŽt quels sont vos rĂȘves pour l’avenir.
L: Parler de nos rĂȘves Ă  notre Ăąge... comme c'est intĂ©ressant. Qu'en penses-tu, Erwin ?
E: Pour moi... TrĂšs bien : me retirer dans un coin tranquille, ou peut-ĂȘtre avoir une famille.
J: Je suis surpris de voir le major répondre à cette question avec autant de légÚreté.
E: Mon esprit est actuellement rempli de questionnements sur le monde, donc je ne suis pas en mesure de rĂȘver. Mais, quoi qu’il en soit, vous pouvez dire que j'ai des rĂȘves tout Ă  fait communs.
L: Comme c'est intéressant. Tes enfants ne seront pas mignons, c'est sûr.
E: Et vous, Livaï ? Voulez-vous passer de héros à politicien ?
L: C'est impossible. Comment pouvez-vous me demander quelque chose d'aussi Ă©vident ?
J: Parlez-nous de vos rĂȘves, caporal-chef.
L: Tout comme ce mec, mon esprit n'a pas de place pour les rĂȘves en ce moment. Cependant, si vous voulez que je vous donne une rĂ©ponse comme ça, pour parler, alors ... pourquoi ne pas ouvrir une boutique de thĂ© noir ?
E: C'est trĂšs intĂ©ressant Ă©galement ! Passer de hĂ©ros qui voltige partout en abattant des titans en masse, Ă  propriĂ©taire d'un dĂ©licieux tea shop dans l’enceinte des murs...
J: Vos deux rĂ©ponses sont tellement inattendues. Cela peut-il s’expliquer par le fait que vous ĂȘtes confrontĂ©s Ă  de dures rĂ©alitĂ©s en ce moment ?
E: Oui. La poursuite de nos propres rĂȘves est moins importante que la construction d'un nouveau monde pour l’humanitĂ©, un endroit oĂč les hommes pourraient accomplir leurs propres rĂȘves.
L: Je ne me soucie pas beaucoup de ma propre personne, mais y penser est assez amusant.
J: Eh bien, c’est le moment de conclure cette interview. Veuillez, s’il vous plaüt, adressez quelques mots de conclusion aux lecteurs.
L: ... Ce serait Ă  Erwin de s’en charger, vous ne croyez pas ? Que ce soit dans le passĂ©, dans le prĂ©sent ou dans le futur, je ne m’occupe que du combat physique.
E: En effet, il te suffit de te laisser porter par l’interview. Tant que cela vĂ©hicule auprĂšs de tout le monde l’idĂ©e que les soldats... que nous sommes tous des humains ordinaires, c'est plus que suffisant. J'aimerais solliciter de votre part un soutien inconditionnel quant aux dĂ©cisions remplies de dĂ©termination que nous prenons. Continuez Ă  croire en nous et Ă  me confier l'avenir de l'humanitĂ©.
J: Merci beaucoup.
Bien qu'Erwin et LivaĂŻ se montrent prudents avec les mots qu’ils emploient, ils ont tous deux exprimĂ© beaucoup de choses. A travers leurs rĂ©ponses, nous pouvons sentir qu’ils sont totalement dĂ©vouĂ©s Ă  leur devoir et qu’ils ont confiance en leurs subordonnĂ©s, ainsi que l'un envers l'autre.
A la fin, les deux hĂ©ros du Bataillon d'exploration se lĂšvent en silence et saluent. C'est un geste qui montre non seulement qu’ils ont jurĂ© d’offrir leur cƓur Ă  l'humanitĂ©, mais qui reflĂšte Ă©galement leur forte dĂ©termination.
En tant que dirigeants du Bataillon d'exploration, ils pourraient nous apporter un jour les ailes de la liberté.
C’est remplis de confiance dans l'avenir que nous mettons un point final à cette interview.
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CLOSE-UP INTERVIEW - Erwin et LivaĂŻ - Partie 1
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[ Texte en anglais : ici ( @yusenki ) ]
[ Traduction de @fallenrazziel . Merci beaucoup pour cette traduction déjà existante ! J'ai apporté quelques modifications personnelles, mais sinon la traduction était déjà trÚs fidÚle au texte de base ! ]
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Les deux héros du Bataillon d'exploration se sont finalement décidés à parler. Le major du Bataillon, Erwin Smith, détend son impressionnante carrure dans le canapé, ses habituels yeux bleus dans l'attente de l'entretien. La couleur de ses yeux est semblable à celle des vastes cieux, symbolisant le désir de liberté de l'humanité.
Le caporal-chef LivaĂŻ est assis, les deux jambes appuyĂ©es sur une autre chaise. À premiĂšre vue, il semble nonchalant. Cependant, la lueur dans ses yeux acĂ©rĂ©s lui donne une aura d'inaccessibilitĂ©.
Le moment d'interroger les deux membres les plus importants du Bataillon est finalement arrivé.
Journaliste (J): Merci Ă  vous deux d’avoir pris de votre temps pour cette interview, malgrĂ© votre emploi du temps chargĂ©.
Livaï (L): Abrégez et posez-nous directement vos questions.
Erwin (E): C'est une façon d’amĂ©liorer notre image. Tant que cela est bĂ©nĂ©fique pour le Bataillon, je rĂ©pondrai Ă  n’importe quelle question.
J: Merci beaucoup, Major.
L: Vous ĂȘtes au courant ? Cette interview ennuyeuse est l’idĂ©e Erwin Ă  la base !
E: C'est vrai. AprĂšs tout, mĂȘme les Brigades spĂ©ciales souhaiteraient une meilleure entente entre les civils et les soldats ordinaires. Je suis vraiment content que tout le monde ait mis du sien pour que cela arrive. Cela a augmentĂ© le soutien aux militaires.
J: Belle rĂ©alisation, en effet ! Eh bien, passons Ă  l'entretien. Vous ĂȘtes tous deux membres du Bataillon d'exploration, et vous avez choisi de le rejoindre mĂȘme si l'humanitĂ© vit actuellement paisiblement au sein des murs. Puis-je savoir quelles sont vos raisons ?
E: Mes raisons... Je les ai dĂ©jĂ  exposĂ©es Ă  d’autres, alors je vais ĂȘtre honnĂȘte avec vous. Comment dire ... Je suis trĂšs intĂ©ressĂ© par la vraie nature du monde en dehors des murs, et aussi par l'histoire de l'humanitĂ© avant son installation derriĂšre les murs.
J: Depuis que vous ĂȘtes enfant ?
E: Exact... Je n'en dirai pas beaucoup plus ici. J'Ă©tais juste un enfant curieux et j'ai toujours posĂ© beaucoup de questions, puis je suis devenu soldat dans le Bataillon d'exploration. C’était une Ă©vidence pour moi.
J: Et vous caporal-chef LivaĂŻ ? Selon les rapports, vous n'avez pas suivi la formation habituelle.
L: Hmph, mĂȘme les ragots non fondĂ©s se rĂ©pandent partout. Écrivez ce que vous voulez.
J: Toutefois, nous souhaiterions vérifier cette information.
E: L'enrĂŽlement de LivaĂŻ ... s’est faite des circonstances trĂšs particuliĂšres. Elles comportent beaucoup d'informations confidentielles... alors nous ne pouvons pas trop en rĂ©vĂ©ler.
L: En gros... je suis différent des autres recrues car je n'ai pas suivi de formation militaire. Cette information est correcte. En ce qui concerne l'équipement 3D et mes autres compétences en combat ... disons simplement que je suis autodidacte.
E: Je l'ai croisé par hasard dans les bas-fonds, j'ai parlé à des officiers haut placés et je l'ai enrÎlé dans le Bataillon. C'est tout ce que je peux dire officiellement.
J: Caporal-chef, pourquoi n'avez-vous pas refusé ? Il est tout à fait possible pour quelqu'un ayant des capacités physiques comme les vÎtres d'échapper aux soldats du Bataillon.
L: Eh bien ... Je ne veux pas ĂȘtre bouffĂ© par les titans. AprĂšs ĂȘtre allĂ© de l’autre-cĂŽtĂ© des murs une fois... mon point de vue a commencĂ© Ă  changer.
J: C'est-Ă -dire...
L: C'est l'air. L'air Ă  l'extĂ©rieur des murs ... est beaucoup plus pur que tout l'air pourri que j'ai pu respirer avant. J'ai finalement compris qu'il y avait des endroits oĂč l'air Ă©tait pur.
J: Donc, cela signifie-t-il que vous ĂȘtes prĂȘt Ă  risquer jusqu'Ă  votre propre vie afin de reprendre ces terres pour l'humanitĂ© ? Est-ce votre maniĂšre de penser ?
L: Comment je peux dire ça
 Ces titans Ă  l’extĂ©rieur des murs, ils m’emmerdent.
E: Je crois que c'est bien ce qu'il veut dire. Livaï n'est pas vraiment doué avec les mots.
L: DĂ©solĂ© ... Je suis pas comme toi, naturellement Ă  l'aise avec les mots et capable d’emberlificoter les types importants.
J: Donc, en tant que membres les plus importants du Bataillon, quelles sont vos responsabilités quotidiennes ?
E: Avec les hauts responsables, je rends compte des expĂ©ditions extĂ©rieures et je fais en sorte que les plans stratĂ©giques soient approuvĂ©s par le gouvernement. Avec mes subordonnĂ©s, je lis tous les rapports dĂ©taillĂ©s des chefs d’escouade et j'analyse le potentiel de chaque unitĂ© de combat du Bataillon. Je discute Ă©galement avec des nobles et des marchands pour assurer un financement et un soutien au Bataillon... Et ce qu'ils demandent en retour... peut ĂȘtre disproportionnĂ© et vraiment excessif.
L: Puisque le grand Major a tellement Ă  faire, d'excellents lieutenants lui sont nĂ©cessaires. MalgrĂ© ça, ce gars invente des stratĂ©gies qui ne sont connues que d’un petit nombre d’individus, donc personne ne sait vraiment ce que reprĂ©sente sa charge de travail.
J: Et vous, caporal-chef LivaĂŻ ?
L: Ce qui est sĂ»r, c’est que j'ai moins de paperasse Ă  faire par rapport Ă  Erwin. Il est plus important pour moi d'entretenir ma condition physique.
J: Vous voulez dire que vous participez Ă©galement aux entraĂźnements de manƓuvre 3D, d’équitation et de combat, comme les autres soldats ?
L: Bien sĂ»r. Si un titan apparaissait ici demain et que j’ai Ă©tĂ© nĂ©gligeant et manquĂ© d'entraĂźnement, je le payerais de ma vie.
J: Je vois. Et vous, Major ?
E: MĂȘme si je n'ai pas autant de temps que LivaĂŻ, je ne loupe pas les sessions d’entraĂźnement. En raison de la nature du Bataillon, en tant que major, je ne peux pas rester inactif ou devenir un poids sur le champ de bataille. Si je laissais mes subordonnĂ©s aller seuls sur le terrain, je ne pourrais pas connaĂźtre les situations rĂ©elles auxquelles ils sont confrontĂ©s en dehors des murs, mĂȘme avec un entraĂźnement intensif. Nous ne pouvons pas prĂ©voir quand un DĂ©viant va surgir et attaquer.
J: Je vois. Donc, mĂȘme si votre grade est Ă©levĂ©, cela ne change rien au fait que vous participiez encore aux expĂ©ditions. C'est une caractĂ©ristique propre au Bataillon.
L: Il n'y a vraiment aucune différence entre un major et une nouvelle recrue lorsque nous engageons le combat face aux titans.
E: Exactement.
J: De plus, la promotion en grade dans le Bataillon dépend bien du nombre de titans tués ?
E: Bien que les aptitudes au combat soient prises en compte Ă  ce niveau-lĂ , ĂȘtre promu implique Ă©galement que le gradĂ© aura la charge d’un nombre plus importants de vies humaines, celles de ses subordonnĂ©s. Cela a une grande influence dans la dĂ©cision finale que nous prenons.
L: Je ne sais pas comment le major prĂ©cĂ©dent fonctionnait, mais tout ce qu’on peut dire Ă  propos d'Erwin qui "sacrifie ses subordonnĂ©s" s’explique par la prise dĂ©cisions qui sont tout Ă  fait lĂ©gitimes et qui valent la peine d’ĂȘtre soutenues.
E: Ne me rabaisse pas comme ça, Livaï. C'est toujours un crùve-cƓur, tu sais.
L: Ha ! Qui sait

J: Alors, qu'en est-il de vos vies privĂ©es ? À en juger par vos rĂ©ponses prĂ©cĂ©dentes, il semblerait que vous n'ayez pas beaucoup de temps libre pour vous.
E: Si mon Ă©tat physique est mauvais mĂȘme Ă  l’intĂ©rieur des murs, alors il est Ă©vident que je ne pourrais rien faire de bien Ă  l'extĂ©rieur. Je dĂ©lĂšgue le travail Ă  des subordonnĂ©s afin d’avoir un peu de temps pour me reposer.
L: Je pense aussi que c'est notre droit. Nous devons nous reposer quand on en a le temps, en dehors de l’entraĂźnement quotidien dont nous avons parlĂ© plus tĂŽt.
J: Alors, que faites-vous ?
L: Tout d'abord, un nettoyage gĂ©nĂ©ral, qu’il n'est gĂ©nĂ©ralement pas possible de faire tous les jours. En temps normal, je peux enlever toute la poussiĂšre visible Ă  l'Ɠil nu. Mais lorsque les fenĂȘtres et les bureaux doivent ĂȘtre briquĂ©s, et que les meubles doivent ĂȘtre dĂ©placĂ©s pour atteindre tous les recoins... cela ne peut ĂȘtre fait que sur mes jours de congĂ©.
J: Nous avons entendu les rumeurs selon lesquelles vous étiez un maniaque de la propreté.
L: ... N'est-ce pas évident ? Je demande à tous mes subordonnés de nettoyer à fond leur chambre.
E: Il existe de nombreuses perspectives diffĂ©rentes dans ce monde. Regarde Hange : c’est ton exact opposĂ©.
J: Au cours de l'entretien avec le chef d'escouade Hange, elle a mentionnĂ© qu'elle avait Ă©tĂ© attaquĂ©e par le caporal-chef LivaĂŻ. Et aprĂšs s'ĂȘtre rĂ©veillĂ©e, elle semblait avoir pris une douche.
L: Ah... cette Quatre-yeux rĂ©pugnante. Nous n’abordons pas le sujet de la saletĂ© au travail, mais vous ne voudriez certainement pas vous trouver prĂšs d'Hange durant vos jours de repos. J'ai donc rassemblĂ© des subordonnĂ©s qui foutaient rien et j'ai fait un "nettoyage".
J: Et en ce qui vous concerne, major Erwin ? Avez-vous des hobbys ?
E: Mes hobbys ...? Je les ai oubliĂ©s depuis longtemps. Durant mon temps libre, je m’efforce de remettre en condition mon corps et mon esprit. En faisant cela, je peux optimiser mon efficacitĂ© au travail.
L: Il est inutile d'interroger Erwin Ă  propos de quoi que ce soit en dehors du travail. Tout va revenir Ă  son devoir en tant que major. C'est chiant comme la mort.
J: Il consacre son cƓur Ă  son devoir. Eh bien, avez-vous des centres d'intĂ©rĂȘts, caporal-chef LivaĂŻ ?
L: ... Si vous considĂ©rez le fait de collectionner des trucs comme un centre d'intĂ©rĂȘt, alors on peut dire que le mien, c’est le thĂ© noir.
E: Soit dit en passant, Livaï, tu as récemment utilisé notre budget pour acheter du thé, n'est-ce pas ? Les comptables se sont plaints à moi.
L: Je l'ai achetĂ© Ă  un marchand qui parraine le Bataillon, donc ça ne devrait pas poser de problĂšme. Ce mec a dĂ©clarĂ© que c'Ă©tait "le thĂ© prĂ©fĂ©rĂ© du soldat le plus fort de l'humanitĂ©" et il s’est fait beaucoup d'argent. Il a Ă©galement partagĂ© les bĂ©nĂ©fices avec le Bataillon.
J: MĂȘme s'il semble penser Ă  lui en premier, le caporal-chef se prĂ©occupe en rĂ©alitĂ© du Bataillon.
E: ... TrĂšs bien, alors.
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TEXTES TRADUITS :
- CLOSE-UP INTERVIEW :
Erwin et LivaĂŻ : Partie 1 et Partie 2
- CLOSE-UP REPORT :
LivaĂŻ : Partie 1 et Partie 2
- CLASSROOM LEARNING TIME :
LivaĂŻ : Partie 1 [ Partie 2 introuvable en ligne ]
Eren : Partie 2 [ Partie 1 introuvable en ligne ]
- BONNE NUIT, FAIS DE BEAUX REVES ! :
Mike Zacharias
- SHORT STORIES :
Présentation du livret
A l’abri de la pluie :
Chap. 01 : LivaĂŻ et Moblit Berner
Chap. 02 : Jean Kirstein et Bertolt Hoover
Chap . 03 : Mike Zacharias et Gelgar
Chap. 04 : Armin Arlert et Conny Springer
Chap. 05 : Christa Lenz et Sasha Braus
Chap. 06 : Nanaba et Hansi Zoe
Chap. 07 : Petra Ralle et Erd Gin
Chap. 08 : Reiner Braun et Marco Bott
Chap. 09 : Dot Pixis et Rico Bretzenska
Chap. 10 : Ymir et Annie Leonhart
Chap. 11 : Erwin Smith
Chap. 12 : Eren JĂ€ger et la 104Ăšme Brigade d'entraĂźnement
Bonne nuit, fais de beaux rĂȘves ! :
Chap. 01 : Sasha Braus
Chap. 02 : LivaĂŻ
Chap. 03 : Bertolt Hoover
Chap. 04 : Armin Arlelt
Chap. 05 : Hansi Zoe
Chap. 06 : Marco Bott
Chap. 07 : Annie Leonhart
Chap. 08 : Jean Kirschtein
Chap. 09 : Moblit Berner
Chap. 10 : Mikasa Ackerman
Chap. 11 : Conny Springer
Chap. 12 : Reiner Braun
Chap. 13 : Carla JĂ€ger
Chap. 14 : Ymir
Chap. 15 : Eren JĂ€ger
- SHORT STORIES 2 :
Présentation du livret
Histoires au cƓur de la nuit (aux environs de minuit) :
Chap. 01 : Jean Kirschtein
Chap. 02 : Hannes
Chap. 03 : Christa Lenz
Chap. 04 : Moblit Berner
Chap. 05 : Reiner Braun
Chap. 06 : Armin Arlelt
Chap. 07 : Nifa
Chap. 08 : Annie Leonhart
Chap. 09 : Marco Bott
Chap. 10 : Mike Zacharias
Chap. 11 : Sasha Braus
Chap. 12 : Naile Dork
Chap. 13 : Erwin Smith
Chap. 14 : Mikasa Ackerman
Chap. 15 : LivaĂŻ
Chap. 16 : Eren JĂ€ger
Affaires choisies avec trois points de vue différents :
L’affaire des patates cuites disparues :
Dossier n° 01 : Le point de vue de Conny (1/3)
Dossier n° 02 : Le point de vue d’Armin (2/3)
Dossier n° 03 : Le point de vue d’Ymir (3/3)
L’affaire du laboratoire saccagĂ© :
Dossier n° 04 : Le point de vue d’Hansi (1/3)
Dossier n° 05 : Le point de vue de Petra (2/3)
Dossier n° 06 : Le point de vue de Nifa (3/3)
L’affaire du thĂ© des soldats du Bataillon d’exploration :
Dossier n° 07 : Le point de vue d’Auruo (1/3)
Dossier n° 08 : Le point de vue d’Annie (2/3)
Dossier n° 09 : Le point de vue de Livaï (3/3)
L’affaire de l’invitation anonyme :
Dossier n° 10 : Le point de vue de Marco (1/3)
Dossier n° 11 : Le point de vue de Christa (2/3)
Dossier n° 12 : Le point de vue de Reiner (3/3)
- SHORT STORIES 3 :
Présentation du livret
Des histoires d’écrits :
Chap. 18 : LivaĂŻ
- SHORT STORIES 4 :
Présentation du livret
A l’abri de la pluie - Reprise :
Chap. 05 : Livaï et Pyré
Bonne nuit, fais de beaux rĂȘves ! - Acte II :
Chap. 04 : LivaĂŻ
Pour la premiùre fois
 :
Chap. 05 : Mike
Chap. 12 : LivaĂŻ
- SHORT STORIES 5 :
Présentation du livret
A l’abri de la pluie - Edition spĂ©ciale :
LivaĂŻ et Eren (1/5)
Hansi et LivaĂŻ (2/5)
Eren et Jean (3/5)
Eren et Mikasa (4/5)
Erwin et LivaĂŻ (5/5)
Pour la premiùre fois
 :
Chap. 01 : Erwin
POUR INFO :
L’application mobile japonaise Au Smartpass, lancĂ©e en 2014, propose Ă  ses abonnĂ©s du contenu sur l’univers de L’Attaque des titans : images, calendriers, histoires, interviews de personnages, etc. Elle n’est disponible qu’au Japon ("Au" est un opĂ©rateur tĂ©lĂ©phonique japonais) et elle est payante.
Les histoires publiĂ©es sur cette appli sont rĂ©digĂ©es par l’équipe de publication du manga et sont relues et approuvĂ©es par Hajime Isayama, qui enlĂšve ou rajoute parfois des Ă©lĂ©ments. Elles sont donc officielles.
Certaines histoires ont une traduction officielle en anglais. Il s'agit de celles figurant dans les deux premiers livrets imprimĂ©s des Short stories. Pour les autres textes, il n’existe Ă  ce jour que des traductions de fans (un grand merci Ă  eux !!) en ligne.
C’est Ă  partir de ces traductions en anglais, officielles ou non, que j’ai Ă©tabli ma propre traduction en français - pour le plaisir et pour pouvoir les partager.
Dans ces histoires courtes, aucune rĂ©vĂ©lation majeure. On n’apprend rien qu’on ne sache dĂ©jĂ . NĂ©anmoins, je trouve ces histoires dignes d'intĂ©rĂȘt : elles permettent de voir vivre et interagir les personnages dans des situations inĂ©dites ; elles font ressortir ou expliquent certains aspects de leur personnalitĂ© ; elles rĂ©vĂšlent des anecdotes personnelles qui correspondent parfois Ă  des moments cruciaux dans la vie des personnages ; sans compter que beaucoup d'entre elles sont touchantes (ex: le rĂȘve prĂ©monitoire de Carla JĂ€ger...). J'aime aussi leur fond pessimiste et sombre malgrĂ© une apparence de lĂ©gĂšretĂ© et des passages humoristiques. De plus, certains Ă©lĂ©ments sont subtils et il faut parfois lire entre les lignes, comme dans l'Ɠuvre originale.
Pour finir, je tiens à avertir qu'il existe des petites incohérences entre les histoires (ex: sur le moment de la formation de l'escouade Livaï chargée de surveiller Eren) et que certains passages sont difficiles à lire... C'est un fait reconnu. J'ai clarifié au maximum lorsque le sens me paraissait évident, afin de faciliter la lecture. Quand le sens ne m'apparaissait pas clairement et que je n'arrivais pas à trancher, j'ai laissé le passage tel quel. Je n'ai pris aucune liberté dans ma traduction en dehors de ça.
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SHORT STORIES 4 - A l’abri de la pluie : Reprise - Chap. 05 : LivaĂŻ et PyrĂ©
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[ Texte en anglais : ici ( @tsuki-no-ura​ ) ]
Une pluie soudaine se déversa sur la rue en fin de journée.
LivaĂŻ, qui avait accordĂ© Ă  ses subordonnĂ©s une journĂ©e de repos pour qu’ils puissent souffler, s’était lui aussi retrouvĂ© Ă  avoir l’aprĂšs-midi de libre. Il s’était rendu dans un magasin gĂ©nĂ©ral pour faire ses courses. AprĂšs avoir payĂ© ses achats, il se rendit compte qu’une averse inattendue s’était mise Ă  tomber et s’arrĂȘta le temps de se demander s’il devait rentrer en courant ou attendre qu’elle passe.
« Le hĂ©ros du Bataillon d’exploration qui s’abrite ici de la pluie : c’est une bonne publicitĂ© pour notre Ă©tablissement. »
RebutĂ© par l’idĂ©e de salir ses vĂȘtements civils Ă  cause de la pluie, il eut un moment d’hĂ©sitation et, durant ce court laps de temps, le commerçant sortit une chaise de nulle part pour lui. Elle fut placĂ©e derriĂšre la vitrine du magasin, prĂšs de l’entrĂ©e, et LivaĂŻ fut priĂ© de s’assoir presque contre son grĂ©.
« Oh
 C’est bien vous ? Le caporal Livaï ? »
Quelques instants plus tard, la publicitĂ© fit son effet et la porte s’ouvrit.
LivaĂŻ connaissait cette voix. Il leva la tĂȘte et vit le journaliste qui enquĂȘtait sans cesse sur le Bataillon d’exploration ces derniers temps. Il s’agissait de PyrĂ©, de l’Agence de presse Berg.
*
Les relations avec la presse étaient gérées principalement par Erwin et Hansi.
LivaĂŻ n’avait rien contre la curiositĂ© du jeune journaliste, mais il Ă©tait un peu inquiet de sa manie Ă  fourrer son nez partout et enquĂȘter jusque dans les moindres dĂ©tails.
Au moment oĂč LivaĂŻ se fit cette rĂ©flexion, PyrĂ© s’intĂ©ressa de prĂšs aux paquets qu’il tenait dans les bras aprĂšs avoir fait ses courses.
« L’achat de matĂ©riel
 C’est vous-mĂȘme qui vous en occupez ?
- Non
 J’achĂšte de quoi m’adonner Ă  mon hobby. Ce qui enrichit notre vie est bien considĂ©rĂ© comme un hobby, non ?
- ...notre vie... »
Le journaliste avait sorti un stylo pour noter la rĂ©ponse de LivaĂŻ. Ce dernier voulut lui demander d’arrĂȘter, mais PyrĂ©, de lui-mĂȘme, ferma brsuquement son carnet et dit, l’air extrĂȘmement déçu :
«  Je n’ai plus d’encre.
- 
Vous vous ĂȘtes retrouvĂ© sous la pluie parce que vous aviez des courses Ă  faire ? »
Il suffisait simplement qu’il cesse de produire ce bruit dĂ©sagrĂ©able de stylo qui frotte sur le papier pour que LivaĂŻ voie le journaliste comme un jeune homme sociable et respectable. Si seulement il Ă©tait tout le temps comme ça, j’aurais une opinion diffĂ©rente de lui, pensa LivaĂŻ.
Il jeta un Ɠil dehors. S’il devait rester plus longtemps ici, il existait peut-ĂȘtre un moyen pour qu’il s’en tire sans que le journaliste n’ait la possibilitĂ© de prendre une seule note et n’ait envie de lui coller aux basques tout Ă  l’heure

*
«  ... et parmi les produits que la 1Ăšre Division centrale des Brigades spĂ©ciales et les nobles mettent en circulation, se trouvait le thĂ© de bonne qualitĂ© qu’ils cachaient. A haute altitude, les feuilles de thĂ© dĂ©gagent un excellent arĂŽme en se dĂ©veloppant
... A l’intĂ©rieur des murs, plus on va vers le centre, plus on prend de l’altitude. Vous le savez dĂ©jĂ , n’est-ce pas ? Ainsi

.  sur les terres des nobles, lesquels ont totalement monopolisĂ© le marchĂ©, se trouvent des plantations oĂč l’on fait pousser ce type de thĂ©. MĂȘme si, Ă  ce qu’on dit, le sol est trĂšs fertile

  Au lieu de cultiver des aliments pour nourrir les habitants dont ils sont responsables et dont le ventre est vide, en sachant que le thĂ© est cultivé ... »
«  Heu, Caporal ? Étant donnĂ© que votre histoire est trĂšs intĂ©ressante, je pourrais peut-ĂȘtre... »
PyrĂ© jetait des regards incessants vers l’intĂ©rieur du magasin. Il Ă©tait rare que LivaĂŻ se montre aussi bavard en prĂ©sence d’un journaliste. PyrĂ© devait certainement mourir d’envie de noter ce qu’il disait.
LivaĂŻ en Ă©tait bien conscient. Il poursuivit cependant :
«    puis, cette plantation a Ă©tĂ© dĂ©truite et on l’a transformĂ©e pour qu’elle produise de quoi nourrir les citoyens
... A ce propos, vous avez rĂ©cemment publiĂ© un article sur le sujet

. Autrement dit, c’est actuellement le bon moment pour s’en procurer. »
De fait, il se trouvait que plusieurs variĂ©tĂ©s de feuilles de thĂ© extrĂȘmement rares venaient d’ĂȘtre mises sur le marchĂ©, et LivaĂŻ avait examinĂ© chacune d’entre elles de trĂšs prĂšs : c’est ainsi qu’il put continuer Ă  parler jusqu’à ce que la pluie cesse.
C’était au dĂ©triment de PyrĂ©, dĂ©sireux quant Ă  lui de publier n’importe quel article en rapport avec le Bataillon d’exploration dont les soldats Ă©taient Ă  prĂ©sent des hĂ©ros. Mais LivaĂŻ avait dissertĂ© longuement sur un sujet qui l’intĂ©ressait pendant tout le temps oĂč il avait plu, et le journaliste n’était dĂ©sormais plus en Ă©tat de poser des questions, ni la stratĂ©gie militaire ni sur des sujets plus personnels.
*
Il n’y avait alors plus aucune goutte de pluie.
Au moment oĂč il s’apprĂȘtait Ă  sortir du magasin, LivaĂŻ, qui avait Ă©chappĂ© par miracle Ă  la catastrophe, entendit derriĂšre lui la voix du journaliste qui s’adressait au commerçant :
« Une boĂźte de chaque stylo avec de l’encre pour stylo-plumes. Vous mettrez la facture au nom de l’Agence Berg. Par ailleurs
 quel thĂ© le caporal LivaĂŻ a-t-il achetĂ© ?
- Hé  toi ! »
PyrĂ© se retourna instinctivement, son carnet ouvert. Le stylo qu’il venait d’acheter Ă©tait en train de noter l’endroit oĂč se situait la plantation de thĂ©. Le journaliste avait mĂȘme osĂ© se procurer un Ă©chantillon de quelques feuilles. Il se dĂ©fendit :
« Ce ne sont pas des informations personnelles sur le caporal LivaĂŻ. En rĂ©alitĂ©, ce sont des informations concernant le magasin. Nous avons beaucoup d’articles sur des sujets de sociĂ©tĂ©, mais Ă©tant donnĂ© que notre lectorat a augmentĂ© derniĂšrement, j’ai pensĂ© que nous pourrions peut-ĂȘtre crĂ©er une rubrique Sujets divers Ă  partir de telles informations. »
Il avait en outre l’intention de faire de la publicitĂ© pour le magasin gĂ©nĂ©raliste, grĂące Ă  une formule bien tournĂ©e telle que le thĂ© que le hĂ©ros a achetĂ©, ou autre. De plus, si l’article Ă©tait Ă©crit du point de vue du journal, il n’avait pas nĂ©cessairement besoin de rĂ©colter des informations auprĂšs de LivaĂŻ.
PyrĂ© prit plaisir Ă  constater qu’il venait de se sortir habilement de la situation, Ă  la maniĂšre de LivaĂŻ qui, lui, excellait au combat. Le journaliste Ă©tait sans nul doute un expert dans la rĂ©daction d’articles.
«   Je vois. »
LivaĂŻ tourna le dos Ă  PyrĂ© et Ă  son air nonchalant. Il prĂ©fĂ©ra penser Ă  ce qui l’attendait : rentrer chez lui et prendre le temps de savourer le thĂ© qu’il venait d’acheter.
La pluie s’était complĂštement arrĂȘtĂ©e. Les pierres de la chaussĂ©e sĂ©chaient et reflĂ©taient la lumiĂšre de la lune basse dans le ciel.
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SHORT STORIES 5 - Pour la premiĂšre fois... - Chap. 01 : Erwin
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[ Texte en anglais : ici ( @yusenki ) ]
Premier cours d’équitation
Erwin avait grandi dans une ville normale. Ayant un pĂšre enseignant, il avait reçu l’instruction Ă©lĂ©mentaire Ă  l’école du quartier.
Ainsi, quand il Ă©tait enfant, les rares fois oĂč il voyait ces crĂ©atures de transports appelĂ©es chevaux Ă©taient lorsqu’il voyait passer des soldats Ă  cheval, lorsqu’il montait dans une calĂšche, ou lorsqu’il en croisait sur la route.
Quand Erwin a dĂ©cidĂ© de devenir soldat et a intĂ©grĂ© les Brigades d’entraĂźnement, il s’est rapidement distinguĂ© par ses grandes capacitĂ©s physiques et intellectuelles. Il n’y avait qu’en Ă©quitation oĂč il Ă©tait derriĂšre ses camarades au dĂ©but, Ă©tant donnĂ© qu’eux avaient grandi Ă  la campagne et connaissaient bien les chevaux.
Durant ses annĂ©es dans les Brigades d’entraĂźnement, presque personne n’avait pour objectif d’intĂ©grer le Bataillon d’exploration et n’aspirait Ă  partir en expĂ©dition en dehors des murs. Cependant, puisque le moyen le plus rapide pour se dĂ©placer Ă  l’intĂ©rieur des murs Ă©tait Ă  cheval, avoir un bon niveau d’équitation Ă©tait indispensable si l’on voulait faire partie de la Garnison qui travaillait dans les villes et des Brigades spĂ©ciales.
L’instructeur prenait en considĂ©ration l’endroit d’oĂč Ă©tait originaire chaque cadet et les formait prudemment en partant de zĂ©ro.
« C’est bien. Prends les rĂȘnes entre ton auriculaire et ton annulaire. Avec ça, tu donnes la direction. Exerce une pression avec tes cuisses pour que le cheval marche au pas ou pour lui demander de s’arrĂȘter. »
Plus facile à dire qu’à faire

Il avait affaire Ă  un animal, et cet animal comprenait que son cavalier Ă©tait un enfant qui ne pesait pas grand-chose. De toute Ă©vidence, le cheval le prenait de haut.
Il y avait une difficultĂ© supplĂ©mentaire pour les soldats : non seulement ils devaient tenir les rĂȘnes, mais Ă©galement la poignĂ©e de leur dispositif de manƓuvre tridimensionnelle, et appuyer sur la dĂ©tente avec deux doigts. Ainsi, tous les doigts Ă©taient mobilisĂ©s et il fallait appliquer une force non nĂ©gligeable dans la main. C’était ardu pour un jeune garçon de douze ans.
« HĂ©, Erwin, et si tu essayais de broyer ça avec ta main ? » dit Naile, un de ses camarades, pour le taquiner alors qu’ils Ă©taient dans le dortoir.
Erwin, qui avait l’air contrariĂ©, attrapa la pomme Ă  une main. Ils Ă©taient naĂŻfs Ă  cette Ă©poque.
Le garçon avait encore de toute petites mains et ne rĂ©ussit qu’à faire apparaĂźtre une mince craquelure sur la pomme.
*
A force d’entraĂźnement, Erwin finit par se sentir Ă  l’aise sur un cheval. Il Ă©tait devenu fort physiquement et pouvait dĂ©sormais maintenir la bonne posture tout en tenant avec suffisamment de force la poignĂ©e de son dispositif de manƓuvre tridimensionnelle et les rĂȘnes. La peau de ses mains Ă©tait devenue plus Ă©paisse.
Un jour, durant l’entraĂźnement, les cadets furent testĂ©s sur leur capacitĂ© Ă  passer avec leur cheval des obstacles comme des rochers et des cours d’eau.
« Aaaah !... »
Erwin chevauchait Ă  l’avant et quelqu’un derriĂšre lui tomba de sa monture. On entendit un hennissement. Le cheval avait certainement paniquĂ© devant un des barrages sur la route. Bien qu’il fĂ»t dressĂ© spĂ©cialement pour l’armĂ©e, si son cavalier Ă©tait un jeune inexpĂ©rimentĂ© qui ne savait pas s’y prendre, il exprimait son rejet.
« Allons l’aider ! »
Erwin s’assura d’un regard que le cadet qui venait de tomber et qui avait perdu connaissance, n’était pas dans un Ă©tat grave, avant d’aller immĂ©diatement Ă  la poursuite du cheval qui n’avait plus de cavalier. Quand Erwin ramena le cheval, son camarade qui avait chutĂ© recevait les soins des autres cadets.
« Tu as
 donnĂ© la prioritĂ© Ă  un cheval plutĂŽt qu’à un ĂȘtre humain. »
Peu de temps aprĂšs, suite Ă  l’incident, on accusa Erwin d’avoir manquĂ© d’humanitĂ©. On lui fit remarquer que s’il avait eu des sentiments, son premier rĂ©flexe aurait Ă©tĂ© d’aller porter secours au soldat Ă  terre. Cependant, le jeune Erwin se dĂ©fendit sur un ton catĂ©gorique :
« Si une personne est blessĂ©e, elle ne pourra rentrer se mettre en sĂ©curitĂ© qu’à dos de cheval. On ne peut pas Ă©chapper aux titans si notre cheval est blessĂ©. »
La rĂ©flexion d’Erwin se basait sur un scĂ©nario d’expĂ©dition extra-muros et ses camarades furent Ă©patĂ©s.
*
En grandissant, Erwin devint par la suite commandant du Bataillon d’exploration. Bien entendu, monter Ă  cheval Ă©tait devenu une seconde nature pour lui. A l’époque oĂč lui vint l’idĂ©e d’utiliser les signaux de fumĂ©e, il savait tenir les rĂȘnes avec tellement d’aisance que son cheval n’était pas perturbĂ© par l’utilisation du pistolet fumigĂšne. Erwin enseigna l’astuce Ă  ses camarades.
MĂȘme aprĂšs avoir perdu son bras lors d’une mission, il Ă©tait encore capable de guider son cheval et d’utiliser l’équipement de manƓuvre tridimensionnelle avec facilitĂ©, et apprit Ă  remonter Ă  cheval s’il chutait.
Un jour, lors des prĂ©paratifs pour une ultime mission, Naile se trouva Ă  assister Ă  l’une des rĂ©unions. Il jeta un coup d’Ɠil Ă  la pile de fruits disposĂ©e dans le coin salon. Il prit une pomme et la fixa longuement.
« Mes enfants adorent ça. Quand je rentrerai, ils me harcÚleront pour que je la leur épluche.
- Tu es un bon pĂšre, n’est-ce pas ? »
Les deux hommes parlÚrent de choses sans importances, tandis que Naile jouait avec le fruit dans sa main. Un sourire apparut sur son visage et il dit :
« Maintenant, c’est assez difficile Ă  croire
 mais il fut un temps oĂč tu Ă©tais un simple gamin incapable de broyer ce fruit Ă  main nue.
- Ha ha !.. C’était il y a longtemps. »
Naile se rappela Ă©galement la fois oĂč Erwin avait prĂ©fĂ©rĂ© aller rĂ©cupĂ©rer le cheval, tandis que lui Ă©tait allĂ© aider le cadet Ă  terre.
« Tu avais raison. Il fallait aller chercher le cheval pour pouvoir rentrer sains et et saufs. C’est ce qui t’a permis de rentrer en vie Ă  de nombreuses reprises

- Ce sera peut-ĂȘtre diffĂ©rent la prochaine fois.
- Tu es toujours comme ça. Tu portes un regard beaucoup trop froid sur les choses, dit Naile en affichant un sourire préoccupé.
- Tu me surestimes. »
Il avait voulu intĂ©grer le Bataillon d’exploration pour poursuivre un rĂȘve personnel, et non pour des raisons morales. Cependant, Naile n’avait pas besoin de le savoir.
Erwin se contenta de baisser les yeux et il contempla la paume calleuse au bout du seul bras qui lui restait.
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SHORT STORIES 4 - Bonne nuit, fais de beaux rĂȘves ! : Acte II - Chap. 04 : LivaĂŻ
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[ Texte en anglais : ici @tsuki-no-ura​ ) ]
[ L’histoire se situe Ă  la fin de la saison 3, aprĂšs la mission de reconquĂȘte du mur Maria. Eren et Mikasa sont encore enfermĂ©s pour avoir dĂ©sobĂ©i Ă  LivaĂŻ. ]
On a tous besoin d’une obsession pour tenir et continuer Ă  avancer, a dit l’homme qui l’avait Ă©levĂ©.
On raconte que cet homme Ă©tait lui-mĂȘme obsĂ©dĂ© par sa propre force. C’est pourquoi, s’accrochant Ă  un grand rĂȘve, il s’était placĂ© Ă  la tĂȘte d’une organisation criminelle. Beaucoup de gens ne sont poussĂ©s Ă  l’action que parce qu’ils poursuivent un rĂȘve.
LivaĂŻ connaissait un individu qui, lui aussi, avait poursuivi un rĂȘve. A l’époque oĂč ils s’étaient rencontrĂ©s, il pensait qu’Erwin - c’était le nom de cet individu – ne se battait que pour le bien de l’humanitĂ© et dĂ©fendait une noble cause. GrĂące Ă  sa personnalitĂ©, il avait rassemblĂ© autour de lui de nombreux compagnons d’armes. On pouvait juger que les plans Ă©laborĂ©s par Erwin, quoique pragmatiques, Ă©taient dĂ©nuĂ©s de toute humanitĂ© ; cependant, puisqu’ils donnaient toujours les meilleurs rĂ©sultats, LivaĂŻ avait dĂ©cidĂ© de lui faire confiance.
Par ailleurs, mĂȘme un homme tel qu’Erwin, Ă  moitiĂ© conscient dans ses derniers moments, Ă©tait mort en repensant Ă  son enfance.
Les rĂȘves, en ce sens, servaient Ă  guider les hommes. D’un autre cĂŽtĂ©, ils les Ă©loignaient peut-ĂȘtre parfois du droit chemin, en les entraĂźnant un peu trop loin.
*
En rebouchant le mur Maria et en mettant en place un programme pour Ă©liminer les titans restants dans l’enceinte, ils devaient pouvoir amĂ©liorer l’état du monde. Cependant, autour de LivaĂŻ, rien n’avait changĂ©. Il Ă©tait toujours entourĂ© des mĂȘmes visages, encore plus dĂ©primĂ©s qu’avant.
« Hep, Livaï ! DĂ©solĂ©e, j’ai pris un peu de thĂ© sans te demander. J’ai tout essayĂ©, mais je n’arrive pas Ă  me tenir Ă©veillĂ©e. »
Sa supĂ©rieure au visage extĂ©nuĂ© Ă©tait Hansi. MĂȘme si la nuit Ă©tait dĂ©jĂ  bien avancĂ©e lorsqu’Hansi s’arrĂȘta, elle portait encore sa veste militaire.
« Avec un peu de chance, ce thĂ© aura meilleur goĂ»t que celui qu’on nous fournissait avant, puisque les Brigades spĂ©ciales ont reçu le mĂȘme. Ha ha
 La nuit blanche se passe bien ! »
Depuis qu’elle s’était retrouvĂ©e Ă  la tĂȘte du Bataillon d’exploration Ă  la suite d’Erwin, elle modĂ©rait son langage et son comportement quelque peu extravagant. LivaĂŻ, comprenant qu’elle essayait toutefois de maintenir tant bien que mal son ancienne rĂ©putation, perdit l’envie de lui lancer une rĂ©plique cinglante.
«   Fais ce que tu veux. »
Auparavant, Hansi avait poursuivi un rĂȘve bien Ă  elle, et elle aurait dĂ» continuer Ă  aller vers cet objectif ; cependant, son attitude avait considĂ©rablement changĂ© ces derniers temps - peut-ĂȘtre Ă  cause du poids que faisait peser sur elle la fonction de Major ? ou bien celui de la dure rĂ©alitĂ© Ă  laquelle ils Ă©taient dĂ©sormais confrontĂ©s, Ă  savoir que le monde entier Ă©tait leur ennemi.
« HĂ©, les jeunes ! Vous ĂȘtes encore debout ?
- 
 Oui, pour porter les provisions dans la chambre de Sasha... »
MĂȘme ses jeunes subordonnĂ©s avaient des visages abattus. Ils n’étaient encore que des enfants, mais ils affichaient des expressions qui faisaient penser qu’ils avaient vĂ©cu l’Enfer.
Bien entendu, c’était tout Ă  fait comprĂ©hensible...
«   TrĂšs bien. Quand vous aurez fini, allez directement vous coucher. »
LivaĂŻ, qui n’avait mĂȘme pas le courage de soupirer, se retira dans sa propre chambre.
*
Un vaste lac s’étendait devant lui. Un lac immense : la rive opposĂ©e n’était mĂȘme pas visible.
Aucune couleur. Il n’y avait qu'un blanc Ă©clatant qui renvoyait la lumiĂšre du soleil. Kenny - l’homme qui l’avait Ă©levĂ© - et l’ancien roi avaient certainement contemplĂ© une scĂšne semblable, face au lac.
En ce moment-mĂȘme, LivaĂŻ devait ĂȘtre allongĂ© dans son lit, Ă  la caserne. Si tel Ă©tait bien le cas, alors ce spectacle n’était rien d’autre qu’une illusion. Ce n’était mĂȘme pas un objectif, comme ceux que les gens se fixaient volontairement, mais un simple rĂȘve.
« Allons voir la mer
 L’eau salĂ© s’étend jusqu’à l’horizon... »
Au milieu de ce rĂȘve retentirent les mots que le jeune homme avaient prononcĂ©s. Ils provenaient des souvenirs de LivaĂŻ. Ce jeune homme n’avait pas encore perdu de vue son propre rĂȘve. Il se projetait intensĂ©ment dans le futur.
« Ce moment oĂč tu as choisi Armin Ă  ma place... »
Il entendit derriĂšre lui une autre voix. La voix d’un homme qui n’était plus de ce monde.
« Est-ce parce qu’il est en mesure de prouver que son rĂȘve Ă  lui sera bĂ©nĂ©fique Ă  un plus grand nombre de personnes ? »
Ces paroles provenaient de son imagination. En d’autres termes, ce n’est qu’une hallucination, jugea Livaï à juste titre.
MĂȘme s’il Ă©tait conscient de cela, il tendit l’oreille - peut-ĂȘtre parce qu’il voulait croire que ces paroles contenaient une part de vĂ©rité ?

*
Le lendemain, la premiĂšre personne qu’il croisa fut Armin, qui passait avec un cahier Ă  la main et les bras chargĂ©s de livres. Il paraissait prĂȘt Ă  aller rejoindre Ă  son ami d’enfance.
« Tu vas encore lui rendre visite en cellule disciplinaire ?
- Pardon ?
 Ah, oui
. Je me dis que peut-ĂȘtre des souvenirs lui reviendront, qui pourraient Ă©tayer les informations que nous avons
 On ne sait jamais... »
Le jeune homme qui fit cette rĂ©ponse ne baissa pas le regard, bien qu’il eĂ»t l’air troublĂ©.
Il y avait encore de l’espoir en lui, malgrĂ© la situation dĂ©sespĂ©rĂ©e dans laquelle ils se trouvaient

« Hum
 Avez-vous besoin de quelque chose ?
- Non
 c’est bon. Tu peux y aller. »
Un jour prochain, Armin emmĂšnerait sans doute le groupe contempler la mer, et leurs visages abattus retrouveraient un peu de leur gaĂźtĂ© d’avant.
La mer que LivaĂŻ avait vue en dormant n’avait aucune couleur. Mais si jamais elle existait rĂ©ellement, elle devait avoir, en thĂ©orie, comme un lac profond, une couleur similaire Ă  celle du ciel.
La mĂȘme couleur que celle qu’il voyait dans les yeux du jeune homme - ce dernier les cligna avant de lui tourner le dos. C’était Ă©galement la couleur des yeux d’Erwin, qui ne les ouvrirait plus jamais.

 La voir en vrai, aller vĂ©rifier de ses propres yeux Ă  quoi elle ressemblait, serait une bonne chose. Telle Ă©tait la nature du Bataillon d’exploration.
L’espoir qui l’avait animĂ© dans le passĂ© et l'espoir qu’il avait pour le futur se rejoignirent Ă  ce moment-lĂ  - avant de s’évanouir bientĂŽt, lorsque le vent de la dure rĂ©alitĂ© se lĂšverait.
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CLASSROOM LEARNING TIME - Chap. 15 : Livaï – Cours obligatoires pour les cadets - Partie 1
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[ Texte en anglais : ici ( @tsuki-no-ura ) ]
[ La sĂ©rie Classroom learning time rassemble des histoires qui traitent de sujets de sociĂ©tĂ© Ă  l’intĂ©rieur des murs (la criminalitĂ©, le sel, la corruption, ...). Les histoires ont Ă©tĂ© publiĂ©es sur l’appli Au Smartpass en 2015 et les personnages concernĂ©s sont : Armin, Sasha, Hansi, Eren, Marco, Jean, Nile, Mike, Reiner, Annie, Hannes, Dita Ness, Ymir, Connie, LivaĂŻ, Marlowe, Mikasa, Grisha, Historia, Dot Pixis, Bertolt, Rico, Moblit, Dimo Reeves et Erwin. Seule la deuxiĂšme partie de l’histoire d’Eren et la premiĂšre partie de l’histoire de LivaĂŻ sont disponibles en ligne. Source : ici ]
L’approvisionnement en thĂ© (produit de luxe)
« Eren, une minute et demie aprĂšs avoir mis ces feuilles de thĂ© dans l’eau chaude, transfĂšre-les dans une tasse. RĂ©chauffe la thĂ©iĂšre et la tasse Ă  l’avance avec de l’eau.
- D’accord, Petra. »
Dans l’ancien siĂšge du Bataillon d’exploration, Eren, en tant que nouvelle recrue placĂ©e sous la supervision du caporal LivaĂŻ, prĂ©parait le thĂ© aprĂšs le repas, en suivant les directives d’une camarade plus ĂągĂ©e que lui.
« Il faudra que tu redoubles d’attention quand tu utiliseras la passoire Ă  thé : tu ne dois laisser aucune feuille Ă  l’intĂ©rieur. Surtout parce que le caporal est trĂšs tatillon. Il faut que tu fasses attention Ă  ça. »
En Ă©coutant les directives donnĂ©es par la subordonnĂ©e de LivaĂŻ, qui affichait des connaissances pointues en matiĂšre de thĂ© comme si c’était quelque chose de tout Ă  fait banal, Eren pencha la tĂȘte sur le cĂŽtĂ© pour montrer sa perplexitĂ©.
« ... Au fait, quand j’étais cadet dans les Brigades d’entraĂźnement, les rares fois oĂč nous pouvions boire du thĂ© Ă©taient avant les examens
, dit-il.
- Ça ne m’étonne pas. Pendant leur formation, les cadets n’ont droit qu’à des rations composĂ©es de produits de mauvaise qualitĂ©, n’est-ce pas ? »
Eren rĂ©pondit avec un hochement de tĂȘte :
« Oui. Depuis que je suis entrĂ© dans le Bataillon, je suis surpris de voir autant de variĂ©tĂ©s et de marques de thé 
- Ça, c’est parce que j’ai obtenu des prĂ©rogatives en matiĂšre d’approvisionnement. »
Livaï, qui était en retard, se laissa tomber sur sa chaise et poursuivit en prenant sa tasse :
« Les soldats du Bataillon d’exploration ne vivent pas que des impĂŽts
 Tu sais que nous recevons des aides financiĂšres de la part de riches marchands et de nobles, n’est-ce pas ?
- Oui
 Ah, et parmi ces mĂ©cĂšnes se trouvent des marchands de thé ? »
« Le Caporal a accompli un exploit lĂ  aussi... », chuchota Petra Ă  l’oreille d’Eren. LivaĂŻ l’entendit.
« Peuh
 Ils croient que les soldats du Bataillon sont incapables d’apprĂ©cier le thĂ©, que nos cerveaux ne sont constituĂ©s que de muscles. Il m’a suffi d’une discussion avec un de ces marchands. »
Cette fois-ci, LivaĂŻ ne donna pas plus de dĂ©tails sur ce qui s’était passĂ© avec le marchand.
*
Plus tard, Eren eut l’occasion d’apprendre de la bouche des subordonnĂ©s de LivaĂŻ comment le soldat le plus fort de l’humanitĂ© avait obtenu, au bĂ©nĂ©fice du Bataillon d’exploration, le soutien financier d’un marchand fournisseur de thĂ©.
« Le thĂ© provient d’une plante que l’on fait pousser essentiellement dans le sud. Ainsi, peu de temps aprĂšs la chute du mur Maria, les prix ont fortement augmentĂ©. Tu le sais dĂ©jĂ , non ? A cette Ă©poque, les marchands qui se sont accaparĂ©s toutes les feuilles de thĂ© en conservent aujourd’hui encore le monopole, et les profits qu’ils en tirent sont toujours Ă©levĂ©s. On garde un Ɠil lĂ -dessus, mais c’est une situation assez dĂ©licate. »
MĂȘme si Erwin et Hansi faisaient des offres allĂ©chantes Ă  ces marchands dans l’espoir d’obtenir leur soutien, ces derniers ne se montraient pas intĂ©ressĂ©s. LivaĂŻ n’avait pas l’habitude d’accompagner Erwin et Hansi, mais cette fois-lĂ , il Ă©tait arrivĂ© sur le lieu de la nĂ©gociation, et s’était exclamé :
« Hé  Attendez une minute
 Dans cette boutique, vous proposez Ă  vos clients des feuilles de thĂ© qui ont plus de deux ans, et qui de surcroĂźt tombent dĂ©jĂ  en poussiĂšre ?! »
« A la suite Ă  cette remarque, les yeux du marchand ont changĂ© de couleur, Ă  ce qu’on raconte. »
Le marchand, qui avait fini par accepter de soutenir financiĂšrement le Bataillon d’exploration, Ă©tait lui aussi un amateur de thĂ©. Au moment oĂč il s’était rendu compte qu’il Ă©tait face Ă  un connaisseur qui savait apprĂ©cier le bon thĂ©, son attitude changea et, en un clin d’Ɠil, le thĂ© tout frais de cette annĂ©e et, par ailleurs, le meilleur thĂ© qu’il possĂ©dait, issu des meilleures pousses, fut prĂ©sentĂ© aux soldats.
« Tandis que le Caporal et le marchand Ă©taient en pleine conversation sur de sujets comme le rendement du thĂ© de l’annĂ©e, leur Ă©change prit une tournure de plus en plus amicale. A cela, il faut ajouter l’intervention du Major, qui trouve toujours les mots justes : Si nous rĂ©cupĂ©rons des terres, vous pourrez devenir propriĂ©taire de vastes plantations de thĂ©. Cette promesse eut raison du marchand ; il devint ainsi notre mĂ©cĂšne.
- HĂ© hé  Il n’est pas seulement fort, mais aussi trĂšs cultivĂ©. »
*
AprĂšs l’anecdote, on arriva Ă  la fin du repas et ce fut de nouveau le moment de prĂ©parer le thĂ©.
« Hé  Eren !
- Oui ?!
- Ces feuilles de thĂ© doivent infuser dans l’eau Ă  90°C pendant deux minutes, je t'ai dit. Refais tout depuis le dĂ©but. »
Eren avait eu un moment de distraction et avait visiblement laissé infuser les feuilles un peu trop longtemps.
Il dut retourner en cuisine, l’air abattu en voyant que Petra l’accompagnait pour l’aider. Il dit :
« Hem, je me demande si je pourrais devenir plus fort en Ă©tant plus attentif aux dĂ©tails, comme lui

- Il n’y a pas vraiment de lien entre les deux, si ? Tu dois faire ce pourquoi tu es fait. »
En dĂ©pit du sourire de Petra, et tandis qu’il jetait les feuilles de thĂ© gĂąchĂ©es, Eren ressentit comme un vertige en pensant au vaste travail qu’accomplissaient les officiers du Bataillon d’exploration et Ă  tout le chemin qui lui restait Ă  parcourir.
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SHORT STORIES 4 - Pour la premiĂšre fois... - Chap. 12 : LivaĂŻ
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[ Texte en anglais : ici ( @yusenki​ ) ]
[ Histoire publiée en juin 2017 sur Au Smartpass ]
Douceurs partagĂ©es autour d’un thĂ©
Ce jour-lĂ , la caserne du Bataillon d’exploration, qui sentait habituellement la boue, Ă©tait emplie d’une odeur sucrĂ©e peu habituelle.
Dans la salle de réunion des officiers, des pùtisseries fraßches et colorées étaient disposées en forme pyramidale sur la table.
En les voyant, LivaĂŻ prit un air de dĂ©goĂ»t et s’exclama :
« C’est quoi cette montagne de pĂątisseries ? Une blague ? 
- Ne me le fais pas dire. Je suis aussi embarrassĂ© que vous qu’on m’ait forcĂ© Ă  les prendre. »
Ce jour-lĂ , le mĂ©cĂšne auquel Erwin avait rendu visite possĂ©dait des vergers. Le hobby de la femme de ce riche marchand Ă©tait la pĂątisserie. Au moment de partir, le couple avait chargĂ© les bras d’Erwin de ces douceurs, en guise de souvenir, sans que celui-ci ait son mot Ă  dire.
« J’aurais rĂ©agi autrement s’ils m’avaient tendu de l’argent ou des biens pour me corrompre ouvertement, mais puisque leur geste Ă©tait innocent
 je n’ai pas pu refuser. »
Le sucre et les produits laitiers Ă©taient considĂ©rĂ©s comme des denrĂ©es rares Ă  l’intĂ©rieur des murs. Ainsi, qu’un mĂ©cĂšne offre Ă  son client des pĂątisseries n’avait en fait rien de saugrenu. Cependant, puisque le Bataillon d’exploration fonctionnait avec un budget rĂ©duit, ses soldats n’avaient pas l’habitude de voir ce genre de produits. C’est pourquoi ils se demandaient, dĂ©concertĂ©s, ce qu’ils allaient bien pouvoir en faire.
Erwin eut un rire amer, Mike lança un regard noir sur les pùtisseries qui dégageaient un arÎme de fruits bouillis, et leurs lieutenants regardaient la pyramide avec curiosité, incapables de prendre une décision.
« C’est du gĂąchis d’en laisser autant. Ce genre d’aliments va se gĂąter en un jour. »
Hansi marmonna qu’un aliment recouvert d’une couche de sucre pouvait se conserver pendant un moment et servir de provision pour une expĂ©dition.
Nanaba, qui avait compté calmement le nombre de pùtisseries, prit la parole :
« Il n’y a aucune raison pour que nous les gardions pour nous. Pourquoi ne pas en rapporter dans chaque escouade et les partager avec nos subordonnĂ©s ? On n’a rien Ă  perdre. »
Il y avait plus d’une dizaine de belles pĂątisseries fourrĂ©es aux fruits, bien rondes et enrobĂ©es de sucre. Les membres du Bataillon d’exploration n’étaient pas trĂšs nombreux. En dĂ©coupant des parts, tout le monde pouvait avoir la sienne.
« TrĂšs bien. LivaĂŻ, tu devrais demander Ă  Erd et Petra d’emporter ça. C’est une bonne occasion de t’affirmer en tant que supĂ©rieur, tu ne crois pas ?
- C’est pas tes affaires, Binocles ! »
En dépit de la réaction acerbe de Livaï, Hansi avait raison.
LivaĂŻ, qui avait intĂ©grĂ© le Bataillon d’exploration en empruntant une voie peu conventionnelle, n’avait pas souvent l’occasion de renforcer sa crĂ©dibilitĂ© auprĂšs de ses subordonnĂ©s.
*
Les soldats furent excitĂ©s en voyant le paquet apportĂ© par LivaĂŻ. Étonnamment, leur rĂ©action fut positive.
« Vous avez distribuĂ© des pĂątisseries dans toutes les escouades ?!
 C’est inhabituel.
- C’est pas moi qui les ai achetĂ©es
 Un riche a forcĂ© Erwin et les autres Ă  les prendre. »
Il leur expliqua comment les pĂątisseries Ă©taient arrivĂ©es jusqu’ici et la dĂ©cision qu’ils avaient prise de les partager avec tout le monde. En entendant cela, Petra se pencha en avant, les yeux brillants.
« Ah, Caporal ! Tant qu’à faire, cela vous dirait que je prĂ©pare du thé ?
- Ne t’emballe pas trop, Petra.
- Mais ce n’est pas tous les jours qu’on voit ça ! Attends, Auruo ! Si c’est toi qui t’occupes de dĂ©couper les parts, elles ne seront pas Ă©gales. Laisse Erd s’en charger ! »
Il paraissait Ă©vident Ă  prĂ©sent, se dit LivaĂŻ, que les soldats n’avaient reçu qu’une nourriture simple depuis leur formation dans les Brigades d’entraĂźnement. Les soldats qu’il avait cĂŽtoyĂ©s lorsqu’il vivait dans les Bas-Fonds, appartenaient aux Brigades spĂ©ciales : ils semblaient toujours arrosĂ©s de produits de luxe.
Le petit groupe de soldats Ă©tait constituĂ© des mĂȘmes individus que d’habitude, pourtant, une atmosphĂšre d’harmonie, teintĂ©e d’humour, Ă©tait en train de se rĂ©pandre grĂące Ă  ces quelques douceurs. Curieusement, cela plut Ă  Livaï :
« Fais comme tu veux. Non, attends
 Il y a une boĂźte de thĂ© noir sur une Ă©tagĂšre dans ma chambre. Ce sera meilleur que le thĂ© immonde qu’on nous fournit. »
En entendant ces mots, les soldats jetĂšrent un regard surpris Ă  leur supĂ©rieur. C’était la premiĂšre fois qu’ils voyaient une marque de sa gentillesse en dehors du champ de bataille.
*
Le temps a passé.
Parmi les soldats qui avaient profitĂ© de ces pĂątisseries, ainsi que leurs supĂ©rieurs qui les avaient distribuĂ©es, nombreux sont ceux qui ont trouvĂ© la mort au combat. GrĂące Ă  ces sacrifices, l’état de la sociĂ©tĂ© Ă  l’intĂ©rieur des murs a changĂ©.
En ville, le marché était devenu plus animé. On voyait de plus en plus de produits sur les étalages.
AprĂšs tant de pertes, LivaĂŻ avait dĂ©sormais beaucoup Ă  faire. Il se faufilait d’un pas rapide Ă  travers la foule, quand soudain, il sentit une odeur sucrĂ©e. Il aperçut des pĂątisseries aux fruits disposĂ©es sur un stand. Le commerçant vendait non seulement des aliments de base, mais arrivait aussi Ă  proposer des produits de luxe.
« HĂ©, le soldat du Bataillon ! Qu’est-ce que vous diriez de quelques douceurs pour votre famille ? »
Etant donnĂ© qu’il n’avait pas de famille, LivaĂŻ eut l’intention d’ignorer le vendeur, lorsque, tout Ă  coup, des visages familiers lui apparurent : le nouveau major, qui ne comptait pas ses heures ; et ces jeunes, qui portaient la responsabilitĂ© pesante d’ĂȘtre encore en vie (ils en Ă©taient bien conscients) et qui se prĂ©paraient pour leur prochain combat.
Il n’osait pas espĂ©rer les voir sourire dans une parfaite harmonie, comme ses subordonnĂ©s l’avaient fait cette fois-lĂ .
Et pourtant

« Emballez-moi ça. »
Il Ă©tait curieux.
Ses nouveaux subordonnĂ©s ne connaissaient que l’expression revĂȘche qu’il affichait d’un bout Ă  l’autre de l’annĂ©e. Il se demandait quelle tĂȘte ils feraient au moment oĂč il leur apporterait ces pĂątisseries et les servirait accompagnĂ©es de thĂ©.
Les pùtisseries emballées venaient tout juste de sortir du four. Il sentit leur chaleur se répandre dans la paume de sa main.
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SHORT STORIES 5 - A l’abri de la pluie : Edition spĂ©ciale - Erwin et LivaĂŻ (5/5)
[ Texte en anglais : ici ( @yusenki ) ]
[ Note : Il existe une derniĂšre scĂšne (entre Eren et Armin : “La tour surplombant les nuages”) pour clore la section  A l’abri de la pluie : Edition spĂ©ciale, mais le texte est malheureusement introuvable en ligne... ]
Les portes vermoulues du chĂąteau
La brĂšche dans le mur en pierre qui encerclait le chĂąteau servait d’accĂšs Ă  l’intĂ©rieur de l’enceinte. Les portes en bois, pourries mais solides, gisaient Ă  terre.
A certains endroits, des parties du toit Ă©taient accrochĂ©es Ă  ces portes, et la muraille Ă©tait parsemĂ©e de prises permettant de grimper jusqu’à son sommet. En hauteur, il avait des ouvertures dissimulĂ©es pour pouvoir tirer des flĂšches.
C’était la preuve que, par le passĂ©, un grand nombre d’hommes s'Ă©taient fait la guerre. Cela remontait certainement loin en arriĂšre, au temps oĂč des chevaliers en armure se battaient les uns contre les autres.
« Qu’est-ce que tu regardes ? »
Une voix dans son dos interpella Erwin. Celui-ci regardait droit devant lui le paysage extérieur depuis une des meurtriÚres.
« C’est toi, Livaï ? Comment se porte Eren ?
- Je l’ai laissĂ© sous la surveillance de mon escouade. Voici le document d’autorisation de la part d’Hansi.
- Tout va bien alors. » répondit Erwin.
Ses yeux bleus restaient fixés sur le paysage au dehors.
« LĂ -bas... se trouve la route qui mĂšne Ă  la Capitale royale, n’est-ce pas ? demanda LivaĂŻ.
- Oui. Si nous devons un jour combattre la monarchie, cet endroit pourra servir de point stratégique.
- Ha
 Je ne vais pas rire, mĂȘme si c’est une blague. »
LivaĂŻ haussa les Ă©paules et s’avança pour regarder par une autre meurtriĂšre, Ă  cĂŽtĂ© de celle qui servait de poste d’observation Ă  Erwin. Il ajouta :
« Normalement, le cas d’Eren devrait attirer l’attention de la Capitale. Nous sommes dans une position oĂč nous devons nous abstenir de tenir des propos dĂ©placĂ©s.
- Si c’est toi qui le demandes, personne ne trouvera rien à redire.
- 
 Tu dis toujours ce que tu as envie de dire. »
Il arrivait encore souvent Ă  LivaĂŻ de ne pas comprendre lui-mĂȘme la conduite d’Erwin
 Cependant, parce que ses dĂ©cisions entraĂźnaient toujours les meilleurs rĂ©sultats, il croyait en lui et le suivait.
Ce type
 Si cela s’avĂ©rait nĂ©cessaire pour dĂ©faire l’humanitĂ© de ses chaĂźnes, il serait mĂȘme prĂȘt Ă  se tourner contre le roi. Pfff.
Tout en formulant ces pensĂ©es dans sa tĂȘte, LivaĂŻ observait l’expression d’Erwin du coin de l’Ɠil.
Il est prĂȘt Ă  donner sa vie pour libĂ©rer l’humanitĂ© - et non pas pour le roi ou les autoritĂ©s.
« Ton cas est vraiment intĂ©ressant. MĂȘme si tu es nĂ© dans une famille normale, tu plonges volontairement la tĂȘte la premiĂšre dans cet enfer rempli de titans dans le seul but de libĂ©rer l’humanitĂ©.
- Il n’y a pas que les gens nĂ©s dans la pauvretĂ© qui sont mĂ©contents de la situation actuelle. Pour ma part, actuellement, l’existence Ă  l’intĂ©rieur des murs ressemble Ă  un emprisonnement.
- Tsss, tu tiens le mĂȘme discours que ce gamin.
- Tu parles d’Eren ? Selon le rapport, avant la chute du mur Maria, il disait ce genre de choses : Passer sa vie entiĂšre derriĂšre les murs revient Ă  vivre comme du bĂ©tail.
- Je comprends moi aussi ce point de vue
 dit LivaĂŻ en soupirant. Pfff, parfois il ressemble Ă  un monstre
 Ses yeux ressemblent Ă  ceux d’une bĂȘte fĂ©roce Ă  la poursuite du gibier. Il a aussi une dent contre les titans. Mais, par-dessus tout, c’est son mĂ©contentement vis-Ă -vis de la situation actuelle qui brĂ»le le plus dans son regard – son mĂ©contentement vis-Ă -vis d’une sociĂ©tĂ© qui l’empĂȘche d’aller de l’autre cĂŽtĂ© des murs, ainsi que sa frustration de se sentir dĂ©semparĂ© et incapable de changer les choses.
- Donc, je suis comme lui ?
- Parfois.
- Ainsi, tu veux dire que j’ai l’air plutĂŽt jeune parce que j’ai le mĂȘme regard que cette jeune recrue ? » demanda Erwin en riant.
L’expression sur son visage quand il se mettait Ă  rire le faisait ressembler Ă  un petit garçon. LivaĂŻ rĂ©pondit en fronçant les sourcils :
« Ce n’est pas un compliment.
- Je sais. »
Cependant, il le suivra.
Erwin finit par dĂ©tacher son regard du paysage extĂ©rieur pour poser les yeux sur le visage de LivaĂŻ. Ce dernier leva la tĂȘte pour regarder l’homme plus grand que lui.
« En effet, bientĂŽt cette pluie dĂ©primante cessera. On dirait bien qu’un vent nouveau commence Ă  souffler... »
Ainsi, les deux illustres hommes du Bataillon d’exploration attendaient que la pluie s’arrĂȘte. Les ailes de la libertĂ© dans leur dos Ă©taient trempĂ©es et elles brillaient avec d’autant plus d’éclat.
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SHORT STORIES 5 - A l’abri de la pluie : Edition spĂ©ciale - Eren et Mikasa (4/5)
[ Texte en anglais : ici (@tsuki-no-ura ) ]
Le grand salon oĂč la pluie rĂ©sonne sans cesse
Par le passĂ©, il avait dĂ» y avoir des nobles, en habits resplendissants, pour remplir cette salle. Avaient-ils organisĂ© des fĂȘtes fastueuses sans se soucier du temps pluvieux Ă  l’extĂ©rieur ?
A prĂ©sent, le tapis Ă©carlate et dĂ©chirĂ© Ă©tait foulĂ© par des bottes couvertes de boue ; plusieurs chaises et tables Ă©taient devenues des sĂ©choirs pour les vĂȘtements de pluie ; et sous les chandeliers forgĂ©s avec beaucoup de dĂ©tails se trouvaient des soldats au visage fatiguĂ© et qui s'asseyaient pour recueillir un peu de chaleur.
« Eren !
 Qui sont ces soldats qui t’accompagnent ?
- Ah, c’est vrai. Ce sont deux aĂźnĂ©s de mon escouade. Ils m’escortent. »
DĂšs qu’elle avait aperçu Eren, Mikasa avait immĂ©diatement gardĂ© une distance raisonnable et, tout en fixant Petra et Auruo qui gardaient un Ɠil sur le jeune homme depuis un endroit oĂč ils ne pouvaient pas entendre la conversation, elle exprima son hostilité :
«   Les subordonnĂ©s de ce nabot ?
- Tu veux parler du caporal Livaï ?
 Tu n’as pas de raison de t’inquiĂ©ter. Il n’y a  pas eu d’autres scĂšnes comme celle du tribunal militaire, ni d’expĂ©riences bizarres. Calme-toi. »
Petra et Auruo, qui Ă©taient la cible des regards noirs que lançait sur eux la bĂȘte fĂ©roce assoiffĂ©e de sang qui montrait les crocs, jetaient des coups d’Ɠil peu rassurĂ©s autour d’eux. Cependant, lorsque Eren posa la main sur l’épaule de Mikasa pour la calmer, l’atmosphĂšre Ă©lectrique qui enveloppait la jeune fille disparut rapidement.
« Mikasa, tout le monde va bien dans ton escouade ? Il y avait du tonnerre : le métal du dispositif tridimensionnel aurait pu prendre la foudre ou autre.
- Nous n’avons eu aucun problĂšme. Tout le monde est arrivĂ© ici sans incident. »
La cheminĂ©e de la salle Ă©tait imposante et mĂȘme les deux jeunes recrues, qui se tenaient pourtant Ă  une certaine distance du feu, sentaient sa chaleur se diffuser. Les vĂȘtements de pluie qui sĂ©chaient dĂ©gageaient une odeur nausĂ©abonde, mais il Ă©tait tout de mĂȘme plus agrĂ©able de se trouver ici que dehors.
« Et ton écharpe, Miksasa ? Tu ne vas pas la faire sécher ?
- Ah, oui... »
Mikasa posa la main sur son Ă©charpe gorgĂ©e d’humiditĂ© et baissa les yeux. MĂȘme si l’écharpe Ă©tait lourde et froide, sa prĂ©sence Ă©tait pour la jeune fille une source de chaleur inexplicable.
Sans prĂȘter attention Ă  l’expression qu’affichait Mikasa, Eren tira sans dĂ©licatesse sur l’écharpe et la dĂ©senroula en lui faisant faire plusieurs tours.
« C’est bien ce que je pensais : elle a pris la pluie, n’est-ce pas ? Va la faire sĂ©cher.
- 
 D’accord. Si c’est toi qui me le demandes, j’y vais. »
Mikasa s’était entĂȘtĂ©e Ă  vouloir garder le vĂȘtement autour de son cou en dĂ©pit de ce que les autres lui disaient. En voyant qu’il Ă©tait si facile de la mettre Ă  sĂ©cher, les membres de l’escouade de Mikasa regardĂšrent la scĂšne avec des yeux Ă©bahis.
La jeune fille porta une chaise devant la cheminĂ©e, puis mit l’écharpe le plus prĂšs possible du feu. Tout en faisant cela, elle ne put se retenir d’éternuer.
« Tu t’enrhumes ?! C’est parce que tu la portes en permanence autour du cou que tu as froid quand tu l’enlĂšves ?
- Non
 Ça va. Il fait chaud ici.
- Ouaip. On a de la chance que ce bùtiment se soit trouvé dans les parages. »
En guise de rĂ©ponse, Mikasa hocha la tĂȘte tout en se rapprochant un peu plus d’Eren. Le jeune homme ne considĂ©ra pas ce geste comme particuliĂšrement digne d’attention et regarda nĂ©gligemment par la fenĂȘtre.
« N’est-ce pas
 Armin ?
- ...En haut de la tour ? Avec le vĂȘtement de pluie, c’est difficile Ă  dire.
- Son escouade monte la garde ? Je vais aller vérifier. »
Eren alla se renseigner auprĂšs des soldats de son escouade et apprit, en consultant le plan des opĂ©rations, que l’escouade Ă  laquelle appartenait Armin, son autre ami d’enfance, Ă©tait de garde Ă  ce moment-lĂ .
« Je vais aller faire un tour. Rester à ne rien faire me fatigue.
- Je viens aussi

- On ne peut pas agir seul et laisser son escouade durant une opĂ©ration. C’est strictement interdit, tu le sais bien. Comporte-toi comme un soldat. »
Mikasa pinça les lĂšvres pour montrer son mĂ©contentement, mais elle les desserra rapidement. Elle prĂ©fĂ©ra caresser dĂ©licatement l’écharpe, qui laissait Ă©chapper de la vapeur en sĂ©chant.
« ...D’accord. Si tu me le demandes, je vais rester ici », murmura-t-elle.
Au mĂȘme moment, le jeune homme ouvrit la porte tout en Ă©changeant quelques mots avec les membres de son escouade et s’apprĂȘta Ă  quitter la salle.
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SHORT STORIES 5 - A l’abri de la pluie : Edition spĂ©ciale - Eren et Jean (3/5)
[ Texte en anglais : ici ( @tsuki-no-ura ) et en japonais : ici ( @darth-eagle ) ]
L’ancienne chapelle
AprĂšs avoir obtenu la permission de la part de LivaĂŻ, Eren se dirigea vers la vaste chapelle oĂč de nombreux soldats se rĂ©chauffaient.
MĂȘme si les soldats de son escouade l'escortaient, voir un visage familier le calmerait un peu. Du moins, c’est ce qu’il pensait.
«   Mince, c'est toi, Jean ?
- Pourquoi tu dis mince ? Dommage pour toi : Mikasa et Armin sont dans une autre piÚce. »
Tous les autres aussi
 Jean se retourna alors pour jeter un coup d’Ɠil sur les soldats qui se reposaient dans la chapelle. C’étaient majoritairement des soldats plus ĂągĂ©s qu’eux : on identifiait facilement leur silhouette puisqu’ils Ă©taient trĂšs peu de leur gĂ©nĂ©ration.
« Et toi, tu as le droit de sortir du sous-sol ? Si tu perds le contrĂŽle Ă  nouveau
 tu ne feras pas de mal Ă  Mikasa et aux autres, n’est-ce pas ?
- Ah. Ouais. Hansi a confirmĂ© que mĂȘme si je me transformais en titan ici, ils seraient capables de me maĂźtriser, et ils m’ont donnĂ© la permission de sortir. »
Jean se tourna en Ă©mettant un « Peuh », puis il posa la main sur la fenĂȘtre recouverte de gouttes de pluie. L’imitant sans savoir pourquoi, Eren se rendit compte que le carreau Ă©tait plus froid qu’il ne s’y attendait, au moment oĂč il posa la main dessus.
« Bon
 De toute façon, nous n’avons pas d’autre choix que de tout miser sur toi. MĂȘme si je balance des insultes, elles sortiront de ma bouche toutes seules.
- Jean, que s’est-il passé ? Quelque chose... a changĂ© en toi, derniĂšrement.
- Ah bon ? J’ai presque toujours Ă©tĂ© comme ça, non ?
- Non. Avant tu Ă©tais plus
 comment dire ?
 Tout ce qui te motivait, c’était ta petite personne
 Tu agissais de façon irrĂ©flĂ©chie.
- Je n’arrive pas Ă  dĂ©terminer si tu es en train de me faire un compliment ou si tu me critiques.
- En gros
 Je te complimente. Je crois. »
Et de son cĂŽtĂ©, oĂč en Ă©tait-il ? Qu’en Ă©tait-il de sa propre dĂ©termination ? se demanda Eren. Jean, pour sa part, avait choisi le Bataillon d’exploration de son propre chef et Ă©tait dĂ©sormais rĂ©solu Ă  donner sa vie pour le bien de l’humanitĂ©
Qu’est-ce que je disais ? Que je voulais tuer les titans Ă  n’importe quel prix
 C’est certainement ce qui m’a valu d’intĂ©grer le Bataillon d’exploration.
Le carreau vibrait sous le martellement de la pluie, et la paume d’Eren tremblait lĂ©gĂšrement.
Il ressentit cela comme un reproche sur le fait qu’il n’arrivait pas Ă  accepter ses responsabilitĂ©s quant au pouvoir qu’il renfermait au creux de sa main. Il enleva alors sa paume glacĂ©e de la vitre et leva la tĂȘte vers le plafond de l’édifice.
« On dirait bien que c’était une sorte de chapelle Ă  l’origine. Pas du Culte du Mur, mais d’une ancienne religion.
- Il y a des choses peintes au plafond... 
- Les gens pensaient que c’était lĂ  oĂč ils allaient aprĂšs leur mort. Ces sont des reprĂ©sentations du Paradis et de l’Enfer. »
Jean et Eren observĂšrent ensemble ce qu’il y a avait au-dessus de leur tĂȘte.
La fresque dĂ©fraĂźchie Ă©tait dĂ©colorĂ©e par endroits, mais on pouvait voir que l’endroit appelĂ© « Paradis » Ă©tait un paysage vaste et riche, traversĂ© par un ciel lumineux, et que celui nommĂ© « Enfer » Ă©tait un lieu terrifiant oĂč les pĂ©cheurs se consumaient au sein d’un feu ardent.
« Je suis certain
 qu’il est de ce cĂŽté  murmura Jean.
- 
 Marco ? »
Jean dĂ©tourna brusquement le regard. « Laisse tomber », s’empressa-t-il d’ajouter.
« En tout cas, Marco est au Paradis, j’en suis sĂ»r.
- C’est pour ça que je t’ai dit de laisser tomber ! »
Jean fusilla Eren du regard, puis il finit par baisser les yeux.
«   Quoi qu’il en soit, je n’ai nullement l’intention d’aller le rejoindre pour l’instant. Pas avant d’avoir fait en sorte qu’il soit fier
 Du moins, j’espĂšre faire des choses qui ne le dĂ©cevront pas, au bas mot.
- Vraiment ? »
Tout à coup, Eren prit conscience des regards posés sur lui.
Il se rendit compte que les camarades d’escouade de Jean, ainsi que d’autres soldats du Bataillon d’exploration, observaient son comportement Ă  la dĂ©robĂ©e.
Ce n’était pas de la simple curiositĂ©, mais il y avait aussi une pointe de malaise vis-Ă -vis de ce pouvoir qu’ils ne connaissaient pas. Leurs regards Ă©taient empreints de sentiments contrastĂ©s.
« ...Je vais
 aller ailleurs. A plus tard, Jean.
- Ah, si tu veux aller rejoindre l’escouade de Mikasa, je les ai vus se diriger vers le salon. Peu de temps aprĂšs qu’ils soient entrĂ©s dans le chĂąteau.
- ...Compris. »
Eren laissa Jean sur place et quitta la chapelle sans se retourner.
Jean leva la tĂȘte pour regarder une derniĂšre fois la reprĂ©sentation du Paradis, et un seul soupir s’échappa de sa poitrine.
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SHORT STORIES 5 - A l’abri de la pluie : Edition spĂ©ciale : Hansi et LivaĂŻ (2/5)
[ Texte en anglais : ici ( @attackoncoffee1988 ) ]
La bibliothÚque poussiéreuse
L’endroit oĂč le Bataillon d’exploration avait dĂ©cidĂ© de se rĂ©fugier pour s’abriter de la pluie Ă©tait un ancien chĂąteau - mais qui possĂ©dait malgrĂ© tout des fondations solides. La pluie battante fouettait les larges fenĂȘtres et son Ă©cho se rĂ©percutait dans toutes les piĂšces, ce qui rendait l’atmosphĂšre bruyante.
« Je n’en crois pas mes yeux !
 Cette montagne d’ouvrages est un vrai trĂ©sor !! Cet ancien systĂšme d’écriture
 Si seulement je pouvais le dĂ©coder
 Quoi ?!! Je n’arrive toujours pas Ă  dĂ©chiffrer ça ! »
La personne qui était occupée à farfouiller gaiement dans les documents avec sa vivacité habituelle était Hansi. Elle tournait le dos à la porte.
« HĂ©, Binocles ! Tu as autorisĂ© les membres de ton escouade Ă  se balader librement dans ce chĂąteau, sans leur donner d’ordres ?
- Ah, LivaĂŻ. Ce n’est pas tout Ă  fait exact : Moblit est en train de gĂ©rer les affaires de chacun. C’est un excellent subordonnĂ©, d’une valeur inestimable, n’est-ce pas ? »
Hansi gardait le dos tournĂ©. Elle Ă©tait plongĂ©e dans ses recherches et parcourait divers ouvrages trĂšs anciens et des manuscrits remplis d’illustrations. Cette piĂšce semblait avoir Ă©tĂ© jadis une bibliothĂšque. Hansi essaya alors d’attraper un livre rangĂ© sur une Ă©tagĂšre trop haute pour elle, et vacilla.
« Aaaaah !
- Tss ! »
Elle fut responsable de la chute de nombreux livres qui s'abattirent d’un bloc sur le sol, et Livaï eut tout juste le temps d’attraper Hansi par le col pour la tirer vers l’arriùre.
« Ouah
 Tu m’as sauvĂ© la vie, LivaĂŻ. Si tous ces livres Ă©taient tombĂ©s sur moi, j’aurais pris un sacrĂ© coup sur la tĂȘte.
- Ne t’inquiĂšte pas : ça n’aurait pas changĂ© grand chose. Franchement, tu devrais faire un peu plus attention au monde rĂ©el qui t'entoure. »
Hansi remit en place ses lunettes qui pendaient. Puis elle enleva la poussiùre sur le livre qu’elle venait d’attraper.
« Regarde ce livre, par exemple
 Il me fait penser aux nombreux ouvrages et aux Ă©tiquettes des provisions qui se trouvent dans cet ancien chĂąteau, dans l’enceinte du mur : ils sont remplis d’écritures que nous ne sommes incapables de dĂ©chiffrer pour l’instant. Les ruines dans l’enceinte des murs qui renferment ce type de vestiges du passĂ© sont innombrables. C’est bien la trace d’une civilisation disparue, n’est-ce pas ?
- Tu n’as pas besoin de me montrer l’étendue de tes rĂ©flexions. Je sais dĂ©jĂ  que tu es brillante. C’est pour ça que ta vie est prĂ©cieuse, je te rappelle. Si je n’avais pas Ă©tĂ© lĂ , en ce moment-mĂȘme, un livre aurait pu tomber sur toi, frapper un point sensible et te briser le cou.
- Tu es gentil. »
LivaĂŻ sentit comme de l’agacement monter en lui. Il afficha volontairement une expression de mĂ©contentement. Il dĂ©testait qu’on dĂ©crive sa personnalitĂ© en ces termes.
« Tu le fais exprĂšs : tu sais que je dĂ©teste qu’on dise ça.
- Ha ha ha ! Je ne peux rien te cacher, hein ? »
Hansi s’assit en se laissant tomber lourdement sur le sol. Elle leva la tĂȘte tout en ouvrant le livre :
« Quelle affaire t’amĂšne, alors qu’on vient tout juste d’arriver ? Tu es venu me demander quelque chose, non ?
- Ah, oui : c’est Ă  propos d’Eren. Il demande la permission de se balader librement dans ce vieux chĂąteau et souhaite qu’en tant que soldats expĂ©rimentĂ©s nous lui donnions notre accord pour qu’il sorte du sous-sol.
- Il n’y a pas de danger. Les murs extĂ©rieurs ont Ă©tĂ© construits avec une technique solide. Par ailleurs, si Eren se transformait en titan – ce qui a peu de chances d'arriver – et qu’il faisait sauter la toiture, il y a pas mal de points d’ancrage sur la tour pour notre Ă©quipement de manƓuvre tridimensionnelle
 Ah, si seulement j'arrivais Ă  comprendre le sens de ces inscriptions en potassant les informations contenues dans ces livres et ces documents... dit Hansi nĂ©gligemment.
- D’accord. Je vais aller lui dire. Une derniùre chose

- Oui ?
- Avant de te lancer dans tes recherches sur cet endroit, sĂšche les habits qui sont sur toi. On voit Ă  travers ta chemise : c’est indĂ©cent. »
Il pointa du doigt le feu de cheminĂ©e que Moblit avait certainement allumĂ©, inquiet de voir sa supĂ©rieure complĂštement trempĂ©e. LivaĂŻ la fixait avec les mĂȘmes yeux que s’il regardait un tas de fumier.
« Compris. C’est un bon endroit pour lire. »
LivaĂŻ soupira en voyant le dos d’Hansi, au moment oĂč cette derniĂšre se dirigea avec lenteur vers l’ñtre ; puis il quitta la piĂšce.
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SHORT STORIES 5 - A l’abri de la pluie : Edition spĂ©ciale : LivaĂŻ et Eren (1/5)
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[ Texte en anglais : ici ( @aurieackerman ]
Le cachot en ruine
L’air du sous-sol Ă©tait Ă©touffant et de l’humiditĂ© se dĂ©gageait des murs en pierre. Le cachot de l’ancien chĂąteau avait Ă©tĂ© abandonnĂ© bien depuis longtemps. Ses barreaux de fer avaient Ă©tĂ© dĂ©truits et ne servaient plus Ă  rien. Cependant, une personne importante se trouvait lĂ .
« MĂȘme dans ces circonstances, je dois rester enfermĂ© au sous-sol. 
- Évidemment. Tu veux dĂ©poser une rĂ©clamation ? »
Cette rĂ©ponse fut donnĂ©e par son supĂ©rieur, qui avait l’air irritĂ© par la situation. Il remit en place d’un geste vif ses mĂšches de cheveux mouillĂ©es.
Les soldats Bataillon d’exploration s’entraĂźnaient en extĂ©rieur lorsqu’une averse drue s’était abattue sur eux, et un brouillard Ă©pais avait rendu impossible l’identification de la couleur des fumigĂšnes. Le meneur d’escouade qui encadrait la marche avait lancĂ© un signal de fumĂ©e pour stopper tout le monde, avant de donner l’ordre Ă  chaque escouade d’aller se rĂ©fugier dans les bĂątiments abandonnĂ©s qui se situaient Ă  proximitĂ©.
« Non. J’ai bien compris les termes du contrat.
- Ça ne poserait pas de problĂšme s’il n’y avait que mon escouade ; mais tout le Bataillon d’exploration a Ă©tĂ© mobilisĂ© pour cette marche d’entraĂźnement
 Tu vois ce que je veux dire ?
Le jeune homme du nom d’Eren s’assit et prit ses genoux dans ses bras. Il baissa les yeux au sol dans ce cachot mal Ă©clairĂ© et divisĂ© jadis par une rangĂ©e de barreaux en fer.
« Il ne faudrait pas que je cause un stress inutile aux escouades qui n’ont pas confiance en mes pouvoirs de titan  »
C’était une Ă©vidence. LivaĂŻ, l’officier qui tenait Ă  la main la lumiĂšre, se tourna vers lui.
Eren portait encore son vĂȘtement de pluie. Il ressemblait Ă  un petit chien abandonnĂ© sur le bord de la route. Il dĂ©goulinait de pluie et le froncement de sourcils qu’il arborait en permanence Ă©tait encore plus marquĂ© que d’habitude.
Bon sang
 On dirait un de ces foutus mendiants des Bas-Fonds. Il n’est plus comme avant. Il a perdu de sa superbe et se contente dĂ©sormais de traĂźner sa carcasse lĂ  oĂč on lui dit d’aller. Porter le titre d’ « espoir de l’humanité » l’a visiblement ravagĂ©.
LivaĂŻ poussa un profond et long soupir, puis ordonna d'un ton brusque :
« EnlĂšve ce pardessus trempĂ© et donne-le moi. Je vais le mettre Ă  sĂ©cher prĂšs du feu Ă  l’étage.
- D’accord, Caporal. »
Il dĂ©fit son vĂȘtement de pluie avec apathie et l’essora un peu avant de le tendre Ă  LivaĂŻ. La main froide et tremblante d’Eren ne passa pas inaperçue. LivaĂŻ appela ses soldats qui attendaient Ă  l’étage.
Je ne peux pas le laisser au fond du gouffre comme ça.
« Petra ! Prends Auruo et viens garder un oeil sur Eren.
- Reçu, Caporal ! »
ArrivĂ©e au bas des marches, Petra vit Eren recroquevillĂ© et l’air abattu, tandis que LivaĂŻ n’avait visiblement aucune idĂ©e de la façon dont il devait gĂ©rer ça. Elle ne mit pas longtemps Ă  comprendre la situation.
« Je vois. Caporal
 allons-nous le tenir enfermĂ© dans ce cachot jusqu’à ce que la pluie s’arrĂȘte ? C’est un peu

- C’est une mesure temporaire. Hansi va aller vĂ©rifier si les fondations du chĂąteau sont assez solides pour contenir la transformation d’Eren
 Une fois que j’aurai la confirmation, je le laisserai sortir.
- C’est super ! J’espùre que tu pourras sortir sous peu. Tes anciens camarades sont aussi dans ce chñteau. Tu n’as pas envie de les voir ?
- Vraiment ? Si, j’aimerais bien, mais je ne sais pas trop ce qu’ils pensent

- Ils seront ravis de te voir ! Cela fait un moment que vous avez Ă©tĂ© rĂ©partis dans diffĂ©rentes escouades et que vous ne vous ĂȘtes pas entraĂźnĂ©s ensemble.”
LivaĂŻ fit demi-tour pour quitter le cachot. AprĂšs avoir entendu les paroles positives et encourageantes de la part de Petra, il Ă©tait Ă  nouveau convaincu qu’il avait fait le bon choix en la prenant dans son escouade.
« Allez, arrĂȘte de broyer du noir ! Le temps est assez dĂ©primant comme ça.
- D...désolé. »
Tandis qu'il montait les marches, LivaĂŻ se retourna et il vit qu’Eren affichait un visage un peu plus dĂ©tendu.
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SHORT STORIES 3 - Des histoires d’écrits - Chap. 18 : LivaĂŻ
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[ Texte en anglais : ici ( @yusenki​ ) ]
[ Histoire publiée sur Au Smartpass en septembre 2016 ]
La signature de LivaĂŻ
« La rédaction du rapport sur la derniÚre expédition est terminée. Veuillez signer dans la partie réservée au supérieur.
- TrÚs bien... »
LivaĂŻ prit le document que lui prĂ©sentait Petra et le signa d’un mouvement rapide de la main. Au moment oĂč Petra tourna les talons pour aller remettre le rapport au major, ses yeux tombĂšrent par hasard sur le document et sur l’écriture de son supĂ©rieur.
« J’ai toujours trouvĂ© que vous aviez une belle Ă©criture.
- Tu crois que parce que je suis nĂ© dans les Bas-Fonds je suis trop bĂȘte pour savoir lire et Ă©crire ? 
- Non
 pas du tout ! »
LivaĂŻ savait bien que la remarque de sa subordonnĂ©e n’avait pas pour but de pointer du doigt ses origines et qu’elle n’avait fait qu’exprimer un avis personnel sans arriĂšre-pensĂ©e ; mais la nature grossiĂšre de LivaĂŻ Ă©tait ressortie sans qu’il s’en rende compte, ce qui jeta un froid dans la piĂšce.
Petra se dĂ©pĂȘcha de sortir, le document entre les mains.
*
« C’était un vrai dĂ©sastre. »
Ces mots sortirent de la bouche d’Erwin.
Lorsque Petra entra pour lui remettre le rapport, il remarqua son trouble. AprĂšs avoir entendu ce qui venait de se passer, il eut un petit rire et la rassura.
« Hem
 Est-ce qu’il a toujours Ă©tĂ© aussi consciencieux dans son travail ? demanda innocemment Petra, rassĂ©rĂ©nĂ©e.
- Tout Ă  fait, rĂ©pondit Erwin en prenant le document. LivaĂŻ n’a, en effet, pas reçu une Ă©ducation ordinaire. Cependant, il est largement au-dessus de nous dans d’autres domaines : par exemple, il possĂšde une grande intelligence pratique et il est extrĂȘmement douĂ© pour dĂ©celer la vraie personnalitĂ© et les intentions des gens. Pas vrai, Hansi ? »
Le capitaine de la quatriĂšme escouade, Hansi, qui se trouvait alors dans le bureau du major, fut invitĂ©e Ă  prendre part Ă  la conversation, et elle hocha la tĂȘte pour confirmer ce que venait de dire son supĂ©rieur.
« Ouais. A ce propos, il me semble me souvenir que tu avais prononcĂ© les mĂȘmes mots quand LivaĂŻ a Ă©tĂ© promu caporal. »
Ils avaient en effet mentionnĂ© les qualitĂ©s de LivaĂŻ quand ils cherchaient Ă  garantir sa place au sein du Bataillon d’exploration. MĂȘme s’il n’avait pas Ă©tĂ© soumis Ă  la formation classique d’un soldat, LivaĂŻ possĂ©dait des capacitĂ©s remarquables et des gens s’étaient montrĂ©s prĂȘts Ă  le suivre et Ă  le soutenir.
*
« HĂ©, lequel d’entre vous a la plus belle Ă©criture ? »
LivaĂŻ s’était immĂ©diatement rendu auprĂšs des membres influents du Bataillon d’exploration - parmi lesquels figuraient Erwin, Mike et Hansi -, aprĂšs avoir Ă©tĂ© mis au courant de sa promotion.
« Pourquoi cette question ?
- C’est vous qui avez voulu que je devienne caporal. Si je me mets Ă  jouer au caporal, je vais devoir remplir et rĂ©diger des documents officiels, pas vrai ? »
Hansi ne comprit pas spontanĂ©ment oĂč il voulait en venir. Il venait des Bas-Fonds, mais elle n’avait pas pensĂ© une seule seconde que ses capacitĂ©s de lecture et de rĂ©daction pouvaient ĂȘtre mĂ©diocres au point de l‘handicaper dans son travail.
« Je croyais que tu savais lire et Ă©crire aussi bien que nous ? Quoi qu’il en soit, tu auras des subordonnĂ©s Ă  qui tu pourras dĂ©lĂ©guer ce genre de travail.
- Ces gars sont soldats depuis qu’ils sont gamins
 c’est pas ton apparence de crasseuse qui va les empĂȘcher de te respecter, Binocles ! »
AprÚs avoir insulté Hansi, Livaï ajouta :
« Les soldats travaillent en Ă©quipe, non ? S’ils ne respectent pas leur supĂ©rieur et qu’ils ne peuvent pas avoir confiance en lui, ça ne peut pas fonctionner - pas vrai ?
- Donc... tu veux encore améliorer ton niveau en lecture et en écriture ? »
*
« Ah, il a Ă©galement fait remarquer Ă  cette Ă©poque que notre Ă©criture Ă©tait trop brouillonne et, en un rien de temps, il a Ă©tĂ© en mesure de tracer des lettres aussi nettes que les caractĂšres d’imprimerie qu’on voit dans les journaux ! »
Hansi continuait de rire jaune, tandis qu’Erwin se remĂ©morait la scĂšne avec nostalgie.
« Aujourd’hui, ce sont les rapports d’Hansi qui sont illisibles. LivaĂŻ a la capacitĂ© de cerner la vraie nature d’un individu, non seulement en analysant son Ă©criture, mais aussi grĂące Ă  son aspect extĂ©rieur : son apparence, sa façon de se tenir et de parler
 A partir de ces caractĂ©ristiques, il peut cerner la nature profonde de chaque crĂ©ature appartenant Ă  la race humaine.
- La nature profonde
 d'un ĂȘtre humain ? »
Petra regarda encore une fois le document posé sur le bureau.
Certifie l’exactitude du prĂ©sent rapport, LivaĂŻ
Les lettres, tracĂ©es avec nettetĂ© et prĂ©cision, pouvaient ĂȘtre confondues avec des caractĂšres d’imprimerie. La façon dont son supĂ©rieur abordait le monde semblait transparaĂźtre sur ce document et Petra sentit une dĂ©termination encore plus forte monter en elle.
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SHORT STORIES 4 - Pour la premiĂšre fois... - Chap. 05 : Mike Zacharias
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[ Texte en anglais : ici ( @yusenki​ ) ]
[ Histoire publiée sur Au Smartpass en avril 2017 ]
Lorsqu'il a laissĂ© quelqu’un tirer parti de son nez pour la premiĂšre fois [ - d’aprĂšs ce que je comprends du titre japonais ci-dessus, qui n'a pas Ă©tĂ© traduit en anglais ]
Il avait rejoint le Bataillon d’exploration depuis quelque temps dĂ©jĂ , mais il semblait ne toujours pas faire confiance aux personnes qui l’entouraient – ce voyou qu’ils avaient dĂ©nichĂ© dans les Bas-Fonds et qui avait intĂ©grĂ© leurs rangs en empruntant une voie peu conventionnelle, sur l’initiative d’Erwin.
« Livaï ?.. Ces entrepÎts servent à stocker les provisions.
- Je sais. L’autre type me l’a dĂ©jĂ  dit. Je suis venu rĂ©cupĂ©rer ma ration du soir. »
Cette scĂšne eut lieu en soirĂ©e, dans la partie de la caserne oĂč se trouvaient les dortoirs et les espaces privĂ©s.
Mike Ă©tait tombĂ© par hasard sur LivaĂŻ et il voulut l’aider Ă  identifier les bĂątiments autour d’eux, Ă©tant donnĂ© que LivaĂŻ ne connaissait pas encore trĂšs bien le Bataillon d'exploration. Cependant, lorsque sa bonne intention fut accueillie par une rĂ©ponse glaciale, il se tut.
Il n’était pas douĂ© avec les mots en temps normal ; il cherchait toujours Ă  Ă©viter les conversations autant qu’il pouvait.
Au moment oĂč il s’apprĂȘtait tourner les talons sans dire un mot de plus, il flaira tout Ă  coup une odeur particuliĂšre.
« C’est du thĂ© noir, n’est-ce pas ?
- Comment le sais-tu ? »
Mike hĂ©sita : il ne savait jamais s’il devait parler aux autres de son odorat surdĂ©veloppĂ©.
MĂȘme lorsqu’il fournissait des dĂ©tails prĂ©cis sur ce qu’il Ă©tait capable de sentir, seuls quelques individus prenaient cette facultĂ© au sĂ©rieux. Par ailleurs, il n’était pas d’humeur, ce soir-lĂ , Ă  se lancer dans des explications. Ils avaient dĂ©jĂ  combattu ensemble : LivaĂŻ devait penser que le flair aiguisĂ© de Mike ne pouvait lui servir qu’à dĂ©tecter les ennemis.
Cependant, planté juste sous son nez, Livaï dardait sur Mike un regard scrutateur et alerte. Mike se sentit obligé de donner une brÚve explication :
« J’ai un odorat assez dĂ©veloppé 
- Et donc, tu peux sentir aussi ce qu’il y a dans ce paquet ? Autrement dit, tu voulais vĂ©rifier ce que je portais ? Tu me fais pas confiance ? »
Il dĂ©testait se retrouver dans ce genre de situation oĂč son interlocuteur montrait de la dĂ©fiance. D’un autre cĂŽtĂ©, Mike Ă©tait bien conscient que LivaĂŻ possĂ©dait un talent prĂ©cieux pour le combat. Il tenta de dĂ©tendre un peu l’atmosphĂšre :
« Tu
 tu as l’air de connaĂźtre beaucoup de choses. »
Livaï afficha un air encore plus méfiant. Mike le remarqua et désigna le foulard blanc noué autour de son cou :
« Tu soignes ton apparence et tu te laves plus souvent que n’importe quel autre soldat
. Ainsi, l’odeur des objets que tu portes sur toi ressort davantage.
- Est-ce vraiment la seule odeur
 que tu as flairĂ©e ?
- Je laisse cela Ă  ton imagination
 C’est toujours comme ça en sociĂ©tĂ©. »
Il croyait profondĂ©ment Ă  ce qu’il venait de dire.
Par la force des choses, les membres du Bataillon d’exploration Ă©taient tenus de travailler cĂŽte Ă  cĂŽte, d’arrondir les angles autant que possible dans leurs relations et de rester unis. Mike n’arrivait pas Ă  dĂ©terminer si LivaĂŻ avait bien intĂ©grĂ© les codes et le fonctionnement du Bataillon d’exploration.
On pouvait voir sur son visage que Mike dĂ©sirait que la conversation s’arrĂȘte ici. Mais il s’aperçut alors que LivaĂŻ n’était plus sur la rĂ©serve et ajouta :
« Je pensais que personne par ici ne se souciait de la propreté  Enfin je suis content de voir que quelqu’un s’y connaĂźt un peu dans ce domaine. 
- Hein ? »
Quelques jours plus tard, il dĂ©couvrit qu’il ne s’était pas trompĂ© en pointant du doigt ce soir-lĂ  l’intĂ©rĂȘt particulier de LivaĂŻ pour la propretĂ©.
MĂȘme si LivaĂŻ venait des Bas-Fonds, qui n’étaient, ni plus ni moins, qu’un trou Ă  rat, il s’arrangeait toujours pour que son environnement reste propre. Son pĂ©chĂ© mignon Ă©tait mĂȘme le thĂ© noir particuliĂšrement odorant.
*
« Voici le nouvel arrivage annuel de thé  Tous les Ă©chantillons sont lĂ . AuprĂšs de quel marchand devrions-nous nous fournir ?
- Celui-ci sent bon
 Et celui-là ?
 Les produits de cette nouvelle boutique ont l’air d’ĂȘtre plutĂŽt de bonne qualitĂ©.
- C’est ce que tu penses aussi ?
 Je crois bien qu’on devrait passer la commande de thĂ© auprĂšs d’eux cette annĂ©e. »
Depuis la fois oĂč ils avaient discutĂ© ce soir-lĂ , le temps avait passĂ©.
AprĂšs avoir combattu de nombreuses fois Ă  ses cĂŽtĂ©s, LivaĂŻ faisait dĂ©sormais confiance Ă  Mike et Ă  son odorat. MĂȘme pour faire ses courses en temps normal, il lui demandait conseil.
Les deux soldats Ă©taient en plein rĂ©flexion lorsque Nanaba, un soldat de longue date, comme Mike, les interpella en manifestant de l’intĂ©rĂȘt pour ce qu’ils Ă©taient en train de faire :
« Encore en train de passer en revue les produits ? Si Mike prenait sa retraite et quittait l’armĂ©e, il n’aurait aucun mal Ă  se reconvertir.
- L’alcool
 le thé  Tu pourrais utiliser ton flair pour devenir critique dans n’importe quel domaine
 Ton talent a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© reconnu dans le Bataillon d’exploration. »
Une fois n’est pas coutume, LivaĂŻ se joignit Ă  la plaisanterie sur un ton lĂ©ger. MĂȘme Mike, qui Ă©tait rĂ©servĂ© d’ordinaire, trouvait qu’il avait un certain sens de l’humour.
« Je prĂ©fĂ©rerais largement faire ça plutĂŽt que de passer ma vie Ă  dĂ©tecter l’odeur des titans... »
Il se voyait, par exemple, avec quelques annĂ©es de plus, dans un monde paisible et dĂ©nuĂ© de titans, Ă  renifler des produits alimentaires de luxe. Il sourit en s’imaginant la scĂšne. C’était le monde auquel aspiraient les soldats du Bataillon d’exploration et qu’ils s’évertuaient Ă  mettre en place ; mais cet objectif irrĂ©aliste avait quelque chose d’amusant.
La bouche fermée, Mike émit un petit rire en expirant par le nez, et il reprit son vrai travail.
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