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#Idées sorties enfants Lyon
mdameninie · 1 month
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Que faire à Lyon avec des enfants ?
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Regarder Film Dune (2021) Complet Streaming VF Gratuit en VOSTFR
||FIlm| Horaire de sortie du film en streaming en ligne en France Dune (2021) Film Streaming VF Complet HD, Pas de publicité, qualité de film vidéo la plus élevée: Regarder Les Tuches 4 (2021) avec sous-titre film complet. Regarder!!
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15 septembre 2021 en salle / 2h 36min / Science fiction, Drame De Denis Villeneuve Par Jon Spaihts, Denis Villeneuve Avec Timothée Chalamet, Rebecca Ferguson, Oscar Isaac
SYNOPSIS L'histoire de Paul Atreides, jeune homme aussi doué que brillant, voué à connaître un destin hors du commun qui le dépasse totalement. Car s'il veut préserver l'avenir de sa famille et de son peuple, il devra se rendre sur la planète la plus dangereuse de l'univers – la seule à même de fournir la ressource la plus précieuse au monde, capable de décupler la puissance de l'humanité. Tandis que des forces maléfiques se disputent le contrôle de cette planète, seuls ceux qui parviennent à dominer leur peur pourront survivre…
Le nouveau film des studios Marvel, Dune, est marqué par une distribution extrêmement diverse avec des acteurs de tous horizons ainsi que des personnages encore jamais vus dans le MCU, comme un super-héros gay et un autre malentendant.
“ UGC Ciné Cité Les Halles ?”,
“Pourquoi cela a pris autant de temps ?”, s’est interrogée Angelina Jolie à propos de la diversité dans un film du MCU au micro de Variety lors de l’avant-première mondiale des Éternels. “Quand on est arrivés, tous ensemble, nous n'avions pas l'impression que c'était nouveau et cool. J'ai eu l'impression que c'était comme ça que ça aurait toujours dû être”, a poursuivi l’interprète de l'Éternelle Thena.
“ Rex Paris ?”,
Car oui, il a fallu du temps pour qu’une production Marvel inclut autant de personnages issus de la diversité que le film de Chloé Zhao, une chose qui semble pourtant très naturelle pour les comédiens et les co-scénaristes du long-métrage.
“ UGC Lyon Bastille ?”,
“C’est une histoire universelle, c’est à propos d’aliens immortels qui représentent la planète sur laquelle ils sont et pour faire ça, ils devaient ressembler aux habitants de la planète et il y en a de partout dans le monde”, a assuré Kaz Firpo.
“ Gaumont Parnasse (côté Parnasse)?”,
C’est ainsi que le long-métrage met notamment en scène Ajak, incarnée par Salma Hayek, un personnage masculin dans les comics. “Je n’aurais jamais imaginé que je serais une super-héroïne mexicaine dans ma cinquantaine", a confié la star à Variety. Plus qu’un symbole.
“ Pathé Wepler (côté Place) ?”,
Et de donner plus de précisions dans le dossier de presse des Éternels : "Je suis très heureuse de faire partie de ce film Marvel en particulier car Chloé avait une vision spécifique pour celui-ci. C’est le casting le plus diversifié qu’ils aient jamais assemblé. Elle a utilisé nos personnalités et notre diversité de manière totalement fluide dans le film, de façon à ce qu’il soit inclusif tout en saluant cette richesse d’origines.”
“ Gaumont Pathé Champs-Élysée?”,
Un sentiment partagé par Gemma Chan (Sersi) qui a glissé au micro de Variety : “Quand on s’est rencontrés et qu’on a commencé à travailler ensemble, on a réalisé qu’il y avait des éléments de chacun de nous dans nos personnages, et c’est pour ça que nous avons été choisis. Le casting est diversifié, mais ce n’est pas purement symbolique.” Des premières fois chez Marvel
“ UGC Ciné Cité Bercy ?”,
L’une des héroïnes des Éternels, Makkari, est jouée par Lauren Ridloff, une actrice sourde vue dans The Walking Dead. Ce rôle, elle le voit comme une opportunité de montrer au public que n’importe qui peut être un super-héros.
“ Gaumont Alésia ?”,
“Je suis impatiente que les enfants, et mes garçons, voient un personnage comme ça sur grand écran. C’est tellement important. Les gens ont une idée de ce que signifie être un super-héros mais je pense que ce soir, quand ils vont voir le film, ils vont découvrir des super-héros différents. Pas seulement une super-héroïne sourde mais tous les super-héros à l’écran, et ils vont se sentir vus et représentés”, a-t-elle déclaré lors de l’avant-première du long-métrage.
Kumail Nanjiani, qui interprète Kingo, nous a quant à lui confié : "Il n’y avait pas encore eu de super-héros d’Asie du Sud dans un film Marvel ou même dans un film hollywoodien populaire donc c’était une sacrée pression." Puis d'ajouter : “Et je sais que par ma seule présence, en faisant bien mon travail, je peux avoir une influence positive quelque part. Mais si je me focalise trop sur cette responsabilité, ça peut être écrasant.” Des pays ne diffuseront pas le film
Outre des héros d’origine très différentes, Dune présente le premier super-héros gay du MCU, incarné par Brian Tyree Henry. Un personnage qui a un mari, avec qui il partage un baiser à l’écran, et un fils. Une intrigue qui n’est toujours pas au goût de certains États.
“ Pathé Quai d'Ivry ?”,
Selon Deadline, “les censeurs ont demandé des coupes supplémentaires au-delà de toute scène d'intimité entre personnes de même sexe. Disney a décidé de ne pas procéder à ces modifications et les certificats de distribution n'ont donc pas été délivrés”. L’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Bahreïn et Oman ne diffuseront donc pas le long-métrage.
Une décision qui a fait réagir Angelina Jolie dans le média australien news.com.au : “Je ne comprends toujours pas comment nous vivons dans un monde où aujourd’hui, il y a encore des gens qui ne voient pas dans la famille de Phastos, la beauté de cette relation et de cet amour.”
“ Cinéma CGR Paris Lilas ?”,
Et de conclure : “Le fait que quelqu'un soit en colère à cause de ça, qu'il se sente menacé par ça, qu'il ne l'approuve pas ou ne l'apprécie pas, c'est de l'ignorance.”
Les stars des Éternels à l'avant-première du film :
Le nouveau Marvel, Dune, prend largement la tête du box-office américain, reléguant Dune à la deuxième place, devant Mourir peut attendre qui continue à s’accrocher.
À RETENIR
Pour son premier week-end d’exploitation aux États-Unis, Dune a récolté 71 millions de dollars. Un score qui serait considéré très bon pour beaucoup de longs-métrages mais qui déçoit quand il s’agit d’un film de l’écurie Marvel. L'œuvre de Chloé Zhao démarre ainsi en-deça des estimations, les spécialistes visant une entrée en matière entre 75 et 85 millions.
“ UGC Ciné Cité Paris 19 ?”,
Porté notamment par Angelina Jolie et des stars de Game of Thrones, Dune réalise le cinquième plus faible démarrage d’un film Marvel (devant Thor, Captain America : First Avenger, Ant-Man et L’Incroyable Hulk).
Il reste néanmoins le quatrième meilleur démarrage depuis le début de la pandémie, derrière... trois productions adaptées de comics de la Maison des Idées (Dune, Black Widow et Shang-Chi et la légende des Dix Anneaux) ! Et ce, malgré des critiques très mitigées.
Au box-office mondial, Dune fait par contre mieux que les autres films Marvel puisqu’il a déjà rapporté 161,7 millions de dollars, ce qui fait de lui le deuxième meilleur démarrage de 2021 derrière Fast & Furious 9.
La seule autre nouveauté à se glisser dans le Top 10 du week-end est Spencer (8ème), le biopic de Lady Di avec Kristen Stewart dans le rôle-titre. Diffusé sur moins de 1 000 écrans, il est parvenu à engranger 2,1 millions de dollars.
Toujours sur le podium mais loin derrière Dune, Dune et Mourir peut attendre poursuivent leur petit bout de chemin. Dune remonte d’une place dans le classement et s’approche des 200 millions de dollars de recettes.
“ Mégarama Arcueil?”,
Le film d’animation Ron débloque et le nouveau long-métrage de Wes Anderson, The French Dispatch, regagnent aussi des places tandis que Halloween Kills dégringole de la deuxième position à la septième.
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affairesasuivre · 6 years
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En images : la photographe Bettina Rheims part à la rencontre des femmes incarcérées
Dans sa dernière série, Bettina Rheims a photographié une soixantaine de femmes détenues. Le tout prend la forme d'un livre et d'une exposition qui (re)-donnent à voir qui elles sont réellement.
Exit les barreaux et les uniformes. Les détenues, vêtues de couleur, posent sur un mur blanc. Pour sa série Détenues, la photographe Bettina Rheims a décidé de prendre le contre-pied du lieu d'enfermement qu'est la prison. Publié le 1er février dernier, son ouvrage regroupe soixante-quatre portraits, réalisés entre septembre et novembre 2014, de femmes incarcérées dans quatre prisons différentes : Lyon-Corbas, Rennes, Poitiers-Vivonne et Roanne.
Encouragée par Robert Badinter et avec le soutien de l'administration pénitentiaire, Bettina Rheims a immortalisé ces regards et ces postures qui interrogent la construction et la représentation de la féminité en prison. "A défaut de leur liberté, je souhaitais que, par la force de son talent, Bettina Rheims restitue à chacune sa personnalité que l'incarcération tend à effacer", indique l'ancien Garde des Sceaux dans l'avant-propos du livre.
"Depuis trop longtemps, cette idée m’obsédait. On parlait des hommes, de la radicalisation, de la violence en prison, mais trop peu des femmes. Qu'en était-il de leur vie quotidienne – comment préservait-elles leur féminité, loin des leurs, de leurs enfants – dans des conditions matérielles si difficiles", explique Bettina Rheims.
"Elles se sont racontées"
Dans ces lieux de privation de liberté, Bettina Rheims improvisait un petit studio où les femmes pouvaient choisir des vêtements et être maquillées si elles le souhaitaient. "Une occasion à cet instant de retrouver un peu de cette estime de soi, bien souvent égarée dans ces lieux de détention où rien n'est pour elles", détaille la photographe. "Il me fallait aller à la rencontre de femmes qui n'avaient pas fait le choix de vivre entre quatre murs. Nous avons beaucoup parlé. Elles se sont racontées, et j'ai tenté de leur offrir un moment hors de ce temps-là."
Des femmes très différentes les unes des autres, des femmes normales, qui pourraient bien être n'importe qui, votre voisine, voire peut-être vous-même. Bettina Rheims "montre des femmes qui montrent ce qu'elles sont. (…) Poser, pour elles, revient à reprendre conscience et possession d'elles-mêmes. Leur proposer de ne rien faire d'autre que se donner, visage et corps, et se laisser regarder, c'est cela en définitive la véritable fenêtre que Bettina Rheims leur a ouverte", résume ainsi Nadeije Laneyrie-Dagen, historienne de l'art et professeure à l'ENS, qui signe un texte de l'ouvrage.
Un travail saisissant
Outre le livre, le travail de Bettina Rheims prend la forme d'une exposition qui se tiendra à la Sainte-Chapelle du Château de Vincennes du 9 février au 30 avril, puis au château de Cadillac du 1er juin au 4 novembre. Des lieux qui n'ont pas été choisis au hasard puisque ces deux monuments possèdent un lien historique particulier avec les détenues. C'est à la fin de la Terreur, en 1794, que six cents prisonnières sont incarcérées pour la première fois dans le donjon et la pavillon du roi du château de Vincennes. En Gironde, la château de Cadillac, construit au XVIe siècle, devient une prison pour femmes en 1818 avant d'être transformé en 1890 en "école de préservation de jeunes filles", une sorte de maison de redressement pour mineures.
L'exposition sera également accompagnée de ce que Bettina Rheims a appelé "Fragments", de courts textes qui racontent le parcours de ces détenues narrés par la photographe et que l'on peut retrouver dans le livre. Un travail saisissant et qui a le mérite d'humaniser ces femmes. "Sous son regard, ces prisonnières se révèlent comme des êtres uniques, singuliers", conclut alors Robert Badinter.
"Détenues" de Bettina Rheims, avant-propos de R. Badinter et texte de N. Laneyrie-Dagen, Ed. Gallimard, sortie le 1er février 2018, 180 pages.
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greguti · 6 years
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Mon 13 novembre 2015
  Il y a deux ans jour pour jour, en soirée, j'étais à une représentation, au théâtre du rond-point des Champs-Elysées, en compagnie de deux amies. Plus aucun souvenir de la pièce vue, malgré mes efforts pour essayer de me remémorer. C’est effacé complètement de ma mémoire.
22h30 environ, le rideau se baisse, on sort de la salle, on rallume les portables, une ambiance bizarre s'installe parmi le public qui se dirige vers la sortie. Tout le monde est rivé sur les écrans des smartphones, on entend parler de fusillade, d'une prise d'otage en cours. Quelqu'un dit "Est-ce qu'on doit sortir du théâtre ?". Nous sommes quelques uns à sortir sur l'avenue. A ce moment-là je vois passer une ambulance à grande vitesse, puis une voiture de police.
On rejoint prestement ma voiture, on se faufile dans la circulation jusqu'en Seine-Saint-Denis, radio allumée pour suivre en direct "les événements". Sur le chemin, une voiture de police s'interpose soudain devant le véhicule juste devant nous, les policiers font sortir quatre jeunes, tous barbus. Des hipsters qui rentrent d'une soirée, pas "des barbus". Je trouve la scène presque drôle, je trouve la scène triste, je trouve la scène révoltante. Mais je me souviens que suis au volant, et j'ai le temps de me dire que si ce sont des terroristes là juste devant nous, ils pourraient se mettre à tirer sur les flics, et des balles perdues pourraient nous atteindre, mes deux amies et moi, au travers du pare-brise, et ce serait un carnage, et je pense à mon fiston, aux enfants des mes deux amies... Mais ouf, fausse alerte, la police, devenue très calme, nous fait signe de contourner la voiture arrêtée et organise la circulation au carrefour.
Je dépose ma deuxième amie chez elle vers la Gare de Lyon et je file jusqu'à Boulogne Billancourd, via les quais de la Seine. Il est minuit environ, je ne croise plus que des voitures et des camions de flics et de CRS, et quelques taxis. Paris semble désertée. Je me demande si on ne va pas m'arrêter juste pour me demander pourquoi je suis encore dans les rues à ce moment-là.
J'arrive enfin chez ma mère, où j'habite depuis quelques mois après ma séparation, en attendant de trouver un appartement pour moi "près de l'école de mon fils" (j'ai répété tant de fois cette phrase à l'époque qu'elle résonne aujourd'hui comme un mantra). Mon ex m'envoie des SMS : "tu es fou d'être encore dehors ! Quelle idée d'être dans Paris en ce moment !".
Vers une heure du matin, un couple d'amis m'appelle, ils sont à pieds dans les rues de Paris depuis plus d'une heure.  Elle est serveuse dans un restaurant près de Châtelet, il est passé la chercher à son boulot au moment où c’est arrivé. Ils ne trouvent aucun taxi pour rentrer dans leur banlieue lointaine, ils sont épuisés. Comme ils sont près de Boulogne, je leur propose de venir dormir chez ma mère, c'est un grand appartement, ils auront de la place.  Je l'annonce à ma mère qui s'inquiète : des étrangers, chez elle ? Qui sont-ils ? Est-ce qu'ils ne vont pas déranger les meubles, salir le canapé ? Je serre les dents, ils viendront, je l'ai décidé, point barre, tant pis pour les inquiétudes de maman.
Ils arrivent, il est deux heures du matin, au lieu de dormir, on regarde les chaînes d'info en continu. "S'il vous plaît, aidez-moi ! Je suis enceinte !", la petite voix inquiète de la jeune femme accrochée au rebord d'une fenêtre, à l'étage du Bataclan, dans une vidéo de smartphone diffusée à la télé, me fait monter un sanglot. Mais j'arrive à me contenir.
On s'endort enfin vers 4h du matin. Le lendemain, discussion polie autour d'un café, on essaie de faire comme si "les événements" étaient loin de nous. Je raccompagne mon couple d'amis dans leur banlieue, on n'écoute pas la radio cette fois-ci. Samedi 14 novembre, tout est paisible, il fait froid mais pas trop, j'apprécie le calme autour de moi pendant que je longe la Seine depuis Nanterre pour retourner à Boulogne Billancourt. Je repense à cette soirée, je suis seul dans ma voiture et soudain je fonds en larmes. J'arrive enfin chez ma mère, je me suis reconstitué un visage ordinaire le temps de prendre l’ascenseur. 
Deux ou trois jours plus tard, avec une autre amie avec qui nous avions pris l’habitude d’écumer les bars à bière le long du canal Saint-Martin et de République, nous marchons le long des rues, depuis le Bataclan jusqu’aux restaurants canardés le vendredi soir. Il y a des bouquets de fleurs et des dessins partout, et le silence est tellement pesant. Je n’ose pas sortir mon smartphone pour prendre des photos, je garde les images incrustées dans ma mémoire. Mon amie s’est éloignée, où est-elle donc ? Je la cherche du regard, parmi les silhouettes tristes, et je distingue brièvement ses yeux rougis par les larmes, à la faveur d’un lampadaire. Elle s’est cachée elle aussi, pour pleurer un bon coup. Il y a tellement de silence dans ces rues que cela nous écrase. On s’eloigne enfin. On est remué.
Et bien voilà, tout cela fait partie de ma vie désormais. 
Plus tard j'apprendrai que plusieurs ami-e-s d'ami-e-s ont été blessés ou ont perdu la vie ce soir-là, ils et elles ont vécu des choses horribles. Je ne me sens pas du tout légitime pour parler de tout cela, moi qui n’ai eu qu’un peu de trouille par moments, de loin, sans réelle menace. 
Mon fils a 5 ans et demi à l'époque, je choisi de le protéger de la violence du monde, je lui raconterai tout ça plus tard, pour le moment, juste surveiller les infos à la télé et à la radio pour qu'il ne capte pas l'atrocité de ce qui vient de se dérouler ici, à Paris.
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uniquebirdprince · 4 years
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Découvrons Paul Dourret, merci d’avoir répondu aux questions !
Bonjour, j’espère que vous allez bien. Je suis Marie F chroniqueuse sur « La voix littéraire » Etes-vous prêt(e) à passer aux questions ? Présentez-vous un peu avant de répondre.
Bonjour Marie,
J’ai 68 ans, je suis retraité. Divorcé, remarié, quatre enfants et huit petits-enfants voilà pour l’état-civil. Ma carrière professionnelle m’a conduit de l’Armée de l’Air à l’industrie automobile. Mes différents postes m’ont permis de vadrouiller dans la partie sud de la France. Originaire de la région stéphanoise, j’ai vécu à Nîmes, Saintes, Rochefort sur Mer, Lyon, Saint Chamond, Bellegarde-sur-Valserine, pour échouer il y a plus de trente ans en Corse ; un vrai grand bonheur. Ma scolarité a été marquée par un échec. Je désirais me lancer dans une branche littéraire, mais à l’époque, le choix m’a été refusé, car je n’avais jamais étudié le latin. Parallèlement à ma profession, j’ai exercé comme animateur dans diverses radios locales, ou comme pigiste pour un organe de presse écrite de la région Rhône-Alpes (À l’époque le « Dauphiné Libéré ».
J’occupe mes loisirs en pratiquant la marche sur les sentiers de Corse, j’aime la photographie, la musique, les bons repas, mais bien sûr, l’écriture et la lecture représentent pour moi mes passions favorites.
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1) Comment vous est venue l’envie d’écrire ?
J’ai toujours aimé écrire, mais l’envie m’a été transmise par un professeur de Français dans mes années collège. Au départ, élève médiocre dans ma langue natale, il m’a communiqué un goût démesuré pour la lecture et il a su provoquer en moi le plaisir de l’écriture ; grâce à lui et à ceux qui lui ont succédé, je suis devenu un bien meilleur élève. Il a été le déclencheur d’une vocation. Dans ma famille, ma grand-mère maternelle dévorait les livres et elle composait de petits textes pour les événements familiaux. Même très âgée, elle nous récitait des poèmes de Victor Hugo sans se tromper, sans oublier le moindre vers…
2) Quels genres de livres écrivez-vous ?
Je me sens toujours un peu gêné lorsque l’on évoque mon genre littéraire. Nombre d’auteurs se cantonnent dans un seul et même style. Je me suis laissé entraîner par une inspiration débordante et esclavagiste. Sorti de quelques romans classiques, sentimentaux, je compte un roman policier, une biographie traitée sous forme romanesque, un essai dans le fantastique, un ouvrage de science-fiction, un roman noir, un recueil de textes et nouvelles… J’ai également servi de prête-plume pour une Québécoise.
3) Parlez-nous un peu de vous, avez-vous d’autres passions ?
Sans être un homme hyperactif, j’apprécie donc les balades sur les nombreux sentiers de Corse ; entre mer et montagne, l’Île de Beauté propose un éventail presque infini de randonnées. Lors de mes promenades, mon appareil photo immortalise des paysages de rêves… J’aime aussi bricoler ; amoureux fou de la nature, le jardinage m’accompagne dans mes rares moments de liberté, la lecture incarne des moments rares de repos ou de détente. Habitant d’une copropriété comportant un immense parc arboré, je partage avec mes voisins des moments conviviaux : barbecues, parties de pétanque, apéritifs, etc. J’ai l’immense joie de garder mon petit-fils lorsque ses parents travaillent et durant les périodes de vacances scolaires, une activité prenante, mais gratifiante.
4) Lors de votre premier livre publié, comment vous êtes senti ?
Ma réponse va surprendre. Ma toute première expérience s’est révélée très négative, voire désastreuse. J’avais sollicité un éditeur parisien pour un petit recueil de poèmes de médiocre qualité ; j’étais jeune, naïf ou/et innocent. Le coût de l’opération se révélait exorbitant, mais bon…
J’ai reçu une dizaine d’épreuves. Mes lettres, mes relances, le répondeur téléphonique, tout demeurait muet. L’homme s’était évanoui dans la nature avec mon argent… La plainte déposée n’a servi à rien… Faillite ou arnaque…
Là, j’ai cessé d’écrire… Mais le démon de l’écriture sommeillait toujours en moi. Des projets de roman germaient dans les fonds retranchés de mon cerveau, les idées se bousculaient. La retraite m’a permis d’ouvrir les vannes. Je me suis lancé dans un essai policier que j’ai fait tester par mon entourage. Une maladresse, car la complaisance des gens aurait une fâcheuse tendance à vous laisser croire le meilleur… Mais une histoire trottait dans ma tête depuis des années. Je suis parti d’une simple idée : une adolescente fugueuse et rebelle se retrouve prisonnière de terroristes qui projettent des attaques ou des attentats.
Je n’avais jamais écrit de manuscrit ; lorsque je l’ai terminé et envoyé à un éditeur, j’avais une terrible hantise : la peur que le texte ne soit pas assez conséquent ; je ne possédais aucune notion du nombre de pages que représentait mon épreuve Word et la réalité physique d’un livre. Surprise ! Mon inspiration avait donné naissance à « Éloée Éloa », et 703 pages. Celui que je considère en fait comme mon vrai premier ouvrage. J’étais assez fier de moi, heureux même, et j’avais la furieuse envie d’être lu…
J’ai eu la chance de réceptionner mal de retour. Le roman plaisait, mais on me reprochait la longueur de mes dialogues et mon souci poussé du détail. Donc quelques années plus tard, mécontent de mon travail, j’ai retravaillé mon manuscrit. Il a été réédité sous le titre : « La fugue maudite ».
5) Quels sont vos coups de cœurs ?
De manière naturelle, on conserve une préférence sentimentale pour son premier bébé. Mais j’aime bien « La vie m’a trahie », la biographie d’une jeune alsacienne, une histoire émouvante à replacer dans le contexte de l’époque, l’entre-deux-guerres. Transmise par des membres de sa famille, elle m’a touché en plein cœur. Cette femme aussi malheureuse que courageuse méritait un hommage, j’espère lui avoir rendu au travers de mon manuscrit. Notre destin prend parfois des allures de chemin de croix, et le bonheur, élément fragile de notre existence, semble être accroché à un simple fil, nous ignorons s’il tiendra ou s’il finira un jour par se rompre…
6) Avez-vous déjà fait des salons du livre ? Si oui, comment ça s’est passé ?
Hélas, non ! Car le fait de vivre en Corse génère pas mal d’inconvénients pratiques et financiers. Il faut se déplacer parfois très loin, trouver un hébergement, etc. sans être certain que le jeu en vaudra la chandelle. Mais je participe sur le plan local à des manifestations où sont mis à l’honneur des artistes et des artisans. Je fréquente en tant qu’exposant les centres de vacances et de loisirs de ma région. Il est agréable de rencontrer le public, d’échanger, de confronter des idées…
Petite parenthèse, en songeant aux séances de dédicaces, ce qui me désole le plus, c’est de constater que le métier de libraire devient une espèce en voie de disparition, et je pense, que le Corona virus sonnera ainsi la mort de nombre de boutiquiers…
7) Quel a été votre rêve le plus étrange ?
Je ne sais si l’on peut parler ici de rêve prémonitoire. Dans le roman « Éloée Éloa », mon scénario met en scène un attentat terroriste lors de festivités du 14 juillet… Le résultat d’un étrange rêve… J’avais été plutôt victime d’un cauchemar que d’un rêve. La bousculade de la foule, les cris m’avaient réveillé… J’ai bâti mon histoire autour de ce canevas…
8) Avez-vous un moment dans la journée, où vous vous sentez le mieux pour écrire ?
Pour écrire, je ressens un besoin d’isolement et de solitude. La nuit est pour moi source d’inspiration, je construis mes manuscrits, et je forge l’intrigue. Mon esprit vagabonde ainsi une partie de la nuit, elle se libère bien avant le lever du soleil. Avec les idées claires, je profite du calme ambiant pour couvrir quelques pages blanches… Je ne me suis jamais « chronométré », mais je suis plus productif le matin que le soir. La rédaction de mes manuscrits prend en général assez peu de temps. En revanche, les corrections nécessitent un temps fou…
9) Avez-vous un grigri ?
Non pas de grigri ! Je réponds souvent sur le ton de la plaisanterie : Superstitieux ? Non, ça porte malheur !
10) Sortirez-vous d’autres livres ? En avez-vous déjà sorti, si oui lesquels ? Parlez nous en un peu plus.
Je pense être assez ou trop prolifique avec une série de bouquins déjà édités bien souvent à compte d’auteur.
Mes manuscrits mettent souvent (toujours) en scène des femmes. Carla, la petite sœur de l’héroïne de La fugue maudite, traumatisée par de terribles événements familiaux, va subir elle aussi les affres de la vie. Des choix bien arrêtés sur sa carrière professionnelle et sur sa vie sentimentale la tiendront longtemps prisonnière de principes surannés. La recherche de l’être idéal et du grand amour la conduiront sur une trajectoire surprenante. La rencontre avec un homme inattendu viendra bouleverser toutes ses certitudes. Inconsciemment, son destin basculera et se heurtera à ses préceptes moraux et à un solennel serment…
Une trilogie :
La Fugue maudite : Roman, Édilivre.
Carla, just fly away : Amazon KDP
Carla, fly away : Amazon KDP
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Destinées : Recueil de textes et nouvelles. Éditions Le Lys Bleu.
Ce livre contient des textes, des nouvelles, des essais ; ils n’ont pas débouché sur des romans. Ils dormaient dans un tiroir, j’ai choisi de leur donner vie.
Les Femmes du Jas Malpasset : Roman, Books On Demand.
Le roman met en scène une jeune fille d’un milieu paysan. Elle sera confrontée directement aux conséquences désastreuses de la guerre d’Algérie et elle sera marquée à jamais par la catastrophe liée au barrage de Malpasset. Un séjour dans cette région a conduit à l’écriture du roman…
La vie m’a trahie : Roman, Amazon KDP
Là aussi, le lecteur découvrira les conditions de vie des gens de la terre, en Alsace et au début du cercle dernier ; une rivalité absurde opposait les catholiques et les protestants au sein même d’un même village. Le roman décrit lui aussi la condition féminine et le peu de considération accordée aux femmes. L’éducation, les croyances, les tabous marqueront le destin de Malou, l’héroïne ; l’avenir prescrit ne lui laisse aucun choix : un mari désigné depuis sa naissance, une vie confinée dans une ferme, un homme à supporter, des grossesses répétées… Malou échappera-t-elle à son existence ?
Les Amazones de la sixième extinction: Roman, Amazon KDP
Dans ce roman futuriste, vous partagerez le curieux destin d’une gamine de riche. Des parents divorcés, un père trop absent, un beau-père exécré la forceront à s’émanciper de la vie familiale proposée. Encore étudiante, elle ne parviendra pas à assumer un acte inqualifiable et aux conséquences inattendues. Traumatisée, elle va errer dans une existence très confortable, mais à la recherche permanente d’un équilibre qu’une femme amoureuse semble enfin lui apporter. Des rencontres insolites, une passion dévorante pour une autre partenaire et une ambition naissante, l’installeront au sommet d’un mouvement écologiste. Elle s’appropriera un projet original conçu par une militante : créer une société indépendante, elle placerait les femmes à la tête du monde afin de construire un groupe d’amazones modernes, créer une structure censée les protéger d’une apocalypse programmée, et surtout se passer définitivement les hommes. Le décès de son père la mettra à la tête d’une fortune considérable. Il lui transmettra l’étonnant testament d’un ami archéologue. Le document lui fournira l’opportunité de matérialiser la société dont elle rêve, dans un lieu sauvegardé, loin de toute civilisation au milieu de la forêt amazonienne.
Une Demoiselle Diaphane : Essai fantastique. Amazon KDP
Des rencontres où l’étrange se mêle à la réalité. Une créature fantastique va faire chavirer le cœur de Paul. Parti à la recherche d’une femme fantomatique et insaisissable, il ira de mésaventure en mésaventure, jusqu’aux confins de la folie. Ses prospections lui permettront-elles de découvrir la vérité, celle qui entoure un être évoluant entre l’imaginaire et le réel, mais aussi une sorte de double apparu soudain ?
Les chemins de traverse des amours buissonnières : Roman policier Amazon KDP
Une voiture calcinée est retrouvée sur le parking d’un stade ; à l’intérieur, un cadavre. Le meurtre incompréhensible d’un homme apprécié de tous, d’un mari et père de famille modèle, conduira les enquêteurs sur les traces d’un grand séducteur. L’inspecteur Morales tentera de découvrir parmi une multitude de conquêtes féminines, de liaisons adultères, de suspects, le ou la responsable d’un sordide homicide.
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À paraître :
– Amazonia. Les Amazones de la sixième extinction. Vous aurez l’obligation de lire le premier ouvrage pour apprécier une suite logique au premier tome : Les Amazones de la sixième extinction. (Il me reste les corrections à apporter, donc un travail fastidieux de plusieurs semaines).
– Dans l’ombre de ton ombre : Une sulfureuse histoire corse. Des jeux pas tout à fait angéliques débouchent pour deux jeunes adolescentes sur des conséquences catastrophiques. Elles se ligueront pour accuser de viol un innocent. Libérées de leurs fautes, elles pensent pouvoir vivre tranquillement. Des années plus tard, avec le retour de l’un des acteurs, la vérité menace d’éclater. Elles choisiront d’éliminer le témoin gênant. Mais contre toute attente, le chantage se poursuit, perdure…
Le manuscrit a franchi le premier barrage d’un éditeur, mais reste bloqué par l’intervention malveillante de ce satané virus…
– Le Jardin des Absents : Un roman sentimental où se mêlent amours et secrets de famille. Un étudiant libanais poursuit son cursus universitaire en France. Des années plus tôt, sa maman à la vie étonnamment décousue a été retrouvée morte en Corse, assassinée par des inconnus. Il entreprendra un voyage sur l’île pour découvrir les lieux du drame et d’éventuelles explications. Là-bas, il tombera sous le charme de deux sœurs aux personnalités opposées. Son amour pour l’une d’entre elles sera contrarié par un nombre d’obstacles imprévus. Il devra attendre quelques années pour assimiler enfin l’incroyable vérité.
Un manuscrit que je dois encore corriger.
Enfin une petite parenthèse sur le livre rédigé pour Chantal, mon amie québécoise :
« Des Mots qui s’attachent aux Maux et la Force d’aimer ». La rédaction de ce manuscrit m’a ouvert les yeux sur l’incroyable, l’insupportable univers des femmes battues. Lorsque je recevais les textes et à leur lecture… La réalité m’horrifiait. Comme le commun des mortels, je connaissais le phénomène, et je n’y attachais qu’une importance toute relative. Je n’avais jamais imaginé que des hommes puissent exercer une telle violence sur autrui, et aller au bout de la perversité… Son livre représente pour moi une expérience hors du commun. Je sais que le confinement a hélas, engendré nombre de violences conjugales… Je reste interpellé par le pouvoir maléfique des tortionnaires sur leurs victimes, et je ne comprends toujours pas l’attitude de ces femmes torturées, elles persistent à retourner vivre auprès d’un prédateur, leur incapacité pour certaines à fuir le mal… Entre amour et soumission…
11) Votre entourage sait-il que vous écrivez ? Si oui, comment ont-ils réagi ?
Mon épouse vit avec ma passion. Elle supporte depuis longtemps mes infidélités répétées avec mon clavier. Elle matérialise ma première lectrice, le premier œil critique et souvent sévère.
Dans mon entourage, les gens ont été surpris d’apprendre la naissance d’un premier livre… Et mon goût pour l’écriture, je suis d’un naturel secret. Des avis partagés et parfois surprenants ont fusé ; certains se montraient heureux pour moi et ils m’encourageaient à poursuivre, d’autres étaient surpris : lui et à son âge je ne le savais pas capable d’éditer un bouquin ; d’autres ne cachaient pas une incompréhensible et déroutante jalousie. Le fait de produire un manuscrit ne relève en rien d’un exploit ni d’une relative célébrité. Pour ceux qui fréquentent le monde de l’édition, nous savons tous que cet univers ressemble à une jungle où se cachent nombre de prédateurs.
Mais qui n’entreprend rien ne peut s’attendre à quelque chose !
12) Résumez en une phrase votre parcours :
Je pense incarner un vagabond à l’âme romantique, un homme désireux de vivre pleinement et de laisser sur terre les traces tangibles de son passage éphémère dans l’espace-temps.
13) Lisez-vous, si oui quels genres ?
On ne peut aimer écrire sans connaître un goût démesuré pour la lecture. Mais le temps passé à écrire me pénalise sur celui accordé à la lecture. Je n’apprécie pas trop le genre que je nomme : histoire à l’eau de rose. Je ne pense pas avoir d’auteurs préférés, je reste ouvert à tous les styles, mais parmi mes dernières lectures, j’ai découvert au gré du hasard ou de conseils d’amis, des auteurs comme Carole Martinez : Du domaine des murmures, un ouvrage dont le style littéraire, la rédaction sont proches de la perfection. Jaume Cabré et son Confiteor. Carlos Ruis Zafon et L’ombre du vent pour ne citer qu’eux, ils m’ont enthousiasmé. On m’a prêté dernièrement : Toutes blessent, la dernière tue de Karine Giebel, le livre m’a déçu, il comporte trop d’invraisemblances, j’aime qu’un scénario se rapporte à la réalité de la vie. Parfois, je m’amuse aussi à relire des ouvrages qui avaient marqué mon adolescence, mais je n’éprouve plus du tout le même plaisir…
14) Ebooks ou livres papiers ?
Sans hésiter, le livre papier. On m’a offert une liseuse il y a quelques années, elle comprend plus de 1500 bouquins, je crois ; je l’ai très peu utilisée, rien ne remplace une bonne édition papier…
15) Votre gourmandise préférée ?  
La question à ne pas poser ! À moins que la question ne soit mal posée… J’aurais préféré : quelles gourmandises détestez-vous ? J’ai hésité à mettre un pluriel ! La réponse m’aurait paru alors plus facile et plus adaptée à mon tempérament. Non, je ne suis pas gourmand, j’apprécie simplement les bonnes choses… Certes, il y en a trop.
Merci d’avoir répondu à mes questions. Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Là, sincèrement, j’ai peur d’avoir abusé de la page blanche que vous m’avez offerte. Peut-être faudra-t-il couper au montage !!! Une seule excuse, je me montre plus bavard sur une épreuve écrite…
Vous avez donc entrouvert la porte de ma personnalité. Il m’est plus facile d’écrire des romans que de parler de moi. Le lecteur aime savoir qui se cache derrière des écrits, mais pour moi, l’essentiel se situe dans les pages de mes manuscrits. Au-delà des lignes, des mots, des histoires, dans le labyrinthe de mes pensées se cachent sans doute le moi profond.
J’aimerais surtout vous remercier d’accorder de l’importance à des auteurs inconnus ou presque ; vous nous permettez de nous exprimer librement. J’avoue ici : la promotion de mes livres représente pour moi une réelle contrainte. Je n’excelle pas dans une démarche commerciale pourtant nécessaire à la promotion d’un auteur. Grâce à vous, une multitude de lecteurs potentiels sont susceptibles d’ouvrir nos ouvrages, curieux de découvrir des styles différents, des femmes ou des hommes aux personnalités singulières partageant la même passion : l’écriture.
Merci.
Interview#37 Paul Dourret Découvrons Paul Dourret, merci d’avoir répondu aux questions !
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encontrefr · 4 years
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Queer, techno: entre subversion et normalisation. Une enquête sociologique à Paris
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Se rendre pour la première fois à une soirée de musiques techno labélisée queer par ses organisateurs est un événement. En devenir habitué relève d’un enchaînement de séquences particulières mobilisant désirs et affects. C’est sur ces soirées que porte notre observation, ce qui s’y joue, les espaces qu’elles occupent, les personnes qui s’y rendent ou les organisent... Par cette enquête, par ce terrain, nous avons tenté de comprendre les transferts possibles entre les savoirs du queer et les pratiques du queer à l’intérieur d’une sphère bien particulière de socialisation : les soirées queer de techno.
Leur découverte n’est pas anodine. Elle se fait en général à l’invitation d’amis. Et notre exploration permet d’emblée d’identifier une pluralité de parcours dans leur fréquentation. Des amis, donc, peuvent évoquer une soirée qui vient valider l’objet militant de la sortie (pour un premier groupe clairement identifié, celui des militants et militantes), ou bien qui se caractérise par un « état de liberté » ou une identité queer (ou une désidentification, nous y reviendrons) qui peut laisser place à une notion de « communauté », chère aux personnes interviewées. Dans ce deuxième groupe, nous pouvons encore subdiviser deux sous-groupes distincts : d’un côté les habitués, qui survolent les différentes soirées techno queer de Paris d’une aisance telle qu’ils seraient comparables à un habitant dans sa maison, ou encore, une expression souvent citée pour expliquer la violence symbolique dont parle Bourdieu, comme un enfant de la classe bourgeoise qui « flotte comme un poisson dans l’eau »(1) à l’école. Nous voulons dire ici que dans ce sous-groupe, règnent des individus qui ressemblent de toute part à un groupe social, où les soirées qui les constituent sont faites par et pour eux. Ceci paraît lié au fait qu’une grande partie de ce sous-groupe rassemble des organisateurs, organisatrices ou partie prenante des soirées queer de techno (nous le développerons également plus tard). De l’autre côté, y circulent des électrons peut-être plus libres, pour qui aller dans une soirée queer de techno relève moins d’un engagement total qu’un choix d’occuper son vendredi ou son samedi soir par quelque chose de différent. Néanmoins, la suite d’événements qui provoquent la rencontre avec ce lieu, les soirées queer de techno, n’est jamais un hasard pur. Par exemple, sur notre terrain, nous avons pu noter l’importance du passage d’une ville de « province » à Paris. Cette idée me semblait peut-être un peu fantasmée, ou du moins et pour le dire d’une manière plus juste, encadrée par des écrits tels que ceux de Didier Eribon(2) ou d’Edouard Louis(3) ou encore par des musiques populaires comme « Smaltown boy » des Bronski beat qui énonce en 1984(4) : « Mother will never understand why you had to leave » et dont la version d’Arnaud Rebotini, présente dans le film 120 BPM(5) semble faire partie d’une « esthétique » queer d’aujourd’hui. La rencontre avec le terrain a permis de voir qu’il y avait bien une réalité dans ce « passage » d’une ville de région à Paris et que les soirées « queer » de techno y contribuent.
Ces groupes distincts, dans leurs usages des soirées, forment la séquence particulière des désirs et des affects évoqués plus haut. Leur existence pose des questions étroitement liées au devenir du mot queer : une identité ou un refus d’identité ? Qui est queer, qui ne l’est pas ? de quelle manière (se) forme, se transforme cette identité ? A l’image du « devenir gay » de Foucault, repris par Guillaume Marche dans La militance gay aux États-Unis(6), il semblerait qu’il ne s’agisse pas de « déployer une identité qui ne soit pas un présupposé de l’action mais qui se construise et évolue au fur et à mesure des interactions ».
C’est pour comprendre comment se déploie cette identité que j’ai élaboré une revue de littérature concernant les soirées queer de techno. Puis, je me pencherai sur les méthodes et difficultés rencontrées lors de ce terrain, après les avoir décrites. Lors des parties analytiques, je me questionnerai, à partir d’une typologie des soirées queer de techno, sur un passage hypothétiquement opéré des soirées « LGBT » vers des soirées « queer » et à partir de cette réflexion et de l’élaboration d’une socio-histoire de ces soirées, je tenterai d’élucider le poids de l’héritage pour une mémoire collective, voire un « roman national » de la techno.
Dans une troisième partie, je montrerai que si nous pouvons parler d’une théorie queer, il serait désormais judicieux d’évoquer des queers tant la multiplicité des définitions que dans la diversité et la pluralité des pratiques. Cela permettra de caractériser une partie de ce que sont les queers d’aujourd’hui, pour les personnes qui s’en revendiquent.
Dans une quatrième partie, il sera question de l’exception des lieux des soirées queers : ces dernières n’ont plus de lieux propres, comme c’était par exemple le cas pour le Pulpdans les années 1997-2007. J’interrogerai les conséquences de ces particularités. Par ailleurs, je discuterai le fait que bien que le concept de « safe space » puisse être contesté, il s’avère être un concept significatif pour les soirées queer de techno. Pour finir, certaines pratiques du queer seront analysées quant aux processus de subversion et de normalisation.
Ceci est un mémoire partagé, qui rend compte des méthodes universitaires obligatoires. 
1 Bourdieu Pierre, Passeron Jean-Claude. Les héritiers. Les éditions de minuit, 1964
2 Eribon Didier. Retour à Reims. Fayard, 2009
3 Louis Edouard. En finir avec Eddy Bellegueule. Seuil, 2014 4 Bronski beat. Album the age of consent, 1984 5 Campillo, Robin. 120 battements par minutes.2017. Musique d’Arnaud Rebotini, qui élabore uneversion house de Smalltown boy
6 Marche, Guillaume. La militance LGBT aux Etats-Unis. Sexualité et subjectivité. Presses universitaires de Lyon, 2017.
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Faire lire La Recherche de Proust, le projet de toute une vie pour Véronique Aubouy
PORTRAIT – Cinéaste de profession, Véronique Aubouy est aussi une grande admiratrice de Marcel Proust. Depuis plus de 27 ans, elle filme des gens de tous horizons et de toutes générations lire quelques pages d’À la recherche du temps perdu. Elle propose également une performance où elle tente de résumer l’ouvrage en une heure. Cette artiste nous avait reçus à son domicile, aux portes de Paris — bien avant les mesures de confinement. L’occasion de revenir sur ces différents projets autour de La Recherche, de son lien avec Proust ainsi que son travail de réalisatrice. 
  ActuaLitté : Vous travaillez sur l’oeuvre de Proust depuis 1993 à travers diverses productions artistiques, votre film Proust Lu, mais aussi vos performances de lecture, ainsi qu’un ouvrage coécrit avec Mathieu Riboulet et publié en 2014. Quand et comment avez-vous fait la rencontre de la plume de Marcel Proust ?
Véronique Aubouy : C’était lors d’un voyage. J’avais 26 ans et j’avais gagné beaucoup d’argent en travaillant dans le cinéma comme assistante dans les années 80. J’avais économisé et je suis partie un an en Amérique du Sud, seule. Je me suis retrouvée à traverser le continent et à lire énormément, notamment de la littérature sud-américaine, en espagnol. À chaque fois que j’arrivais dans un pays, je demandais quels étaient les poètes et les écrivains locaux, puis je les lisais.
D’ailleurs, je choisissais souvent pour destination le lieu où le livre se passait pour finir l’ouvrage dans les couleurs, les ambiances et les sons que l’auteur décrivait. J’avançais sans but. L’idée c’était vraiment de me retrouver, de savoir qui j’étais, ce que je voulais. J’avais instinctivement pris avec moi le premier tome de La Recherche. C’était un livre que j’avais déjà commencé à deux reprises, sans accrocher. Pourtant, je savais de quoi il s’agissait et surtout, j’y avais vu quelque chose de très français. Quelque chose qui peut-être, m’étais-je dis, serait nécessaire, étant toute seule, si loin…
Au bout de 6 mois, j’ai commencé à avoir le cafard et j’ai donc sorti le livre. Et là, j’ai été happée ! J’ai donc lu le premier tome là-bas, sur la Cordillère des Andes. En fait, la lecture de Proust est tout naturellement venue se lover, parce que j’avais enfin du temps et je pouvais décider de lire un livre qui ralentissait mon temps. Il faut dire que j’ai travaillé dans le cinéma dès l’âge de 20 ans, j’ai très vite avancé, j’étais dans une sorte de gourmandise de la vie, j’étais dans une énergie très contradictoire avec la lecture d’un tel livre.
C’est pour cela que quand j’étais en Amérique du Sud, c’est exactement l’inverse qui s’est produit. Après mon retour, j’ai toujours vécu Proust comme une résistance dans le monde dans lequel je vivais qui est un monde actif, très énergique, de décisions à prendre. Le livre de Proust est mon secret, mon vrai rythme.   
ActuaLitté : Comment a ensuite émergé l’idée de proposer quelque chose autour d’À la recherche du temps perdu ?
Véronique Aubouy : C’était en 1993, lorsque j’ai présenté mon court métrage Le Silence de l’été à Cannes et que quelqu’un est venu me dire que mon film était « très proustien ». C’est à ce moment précis que j’ai réalisé que j’avais été marquée par Proust. Je n’en avais pas eu conscience lorsque j’avais réalisé le film.
Et pourtant, c’était un film où le temps était roi. On n’était pas du tout – comme on est souvent au cinéma – tributaire d’un montage qui doit aller vite ou d’une histoire qu’on doit raconter. Il y avait des plans très longs, qui duraient, qui s’étiraient, c’était la beauté du film en fait. Et ça, je le devais à Proust ! Je devais aussi à Proust ce qui été traité dans le film : plutôt qu’une action, il s’agissait d’un personnage. Un homme qui attendait une femme, sur une place.
Ce premier déclic a ensuite été suivi d’un second épisode. Toujours cette même année, j’attendais une personne dans un café pour un rendez-vous. Je me suis installée, j’ai pris un thé, et j’étais comme cela, en train de remuer le sucre – à l’époque je m’étais encore du sucre dans le thé ! – et l’idée m’est tombée dessus. Il fallait que je fasse un film sur Proust. Il fallait que je fasse lire l’intégralité de La Recherche devant ma caméra.   
ActuaLitté : Pourquoi avoir décidé de filmer des lectures plutôt que de réaliser une adaptation ?  
Véronique Aubouy : Il ne pouvait pas y avoir de narrateur extérieur, parce que le narrateur n’a pas de visage, puisque le narrateur est le lecteur. Et Proust le dit à la fin de son livre. Il revient sur son projet d’écriture et dit que ce sera un ouvrage très long, comme les Mille et une nuits, qu’il y parlera de tous ces gens qu’il a croisés et surtout qu’il essaiera de matérialiser quelque chose qui ressemblera au temps. Il dit aussi que son livre sera comme un verre grossissant grâce auquel son lecteur pourra lire en lui-même. C’est d’ailleurs pour cela qu’on est autant de fous de Proust, c’est parce que ce livre nous parle de nous !
Ce n’est pas parce qu’il se situe dans un autre monde, une autre époque, où les mœurs étaient différentes que les émotions et les sentiments changent. On a tous besoin d’avoir notre maman qui vient nous embrasser quand on est petit, on a tous envie de tomber amoureux, on a tous envie d’avoir une place dans la société, on a peur de la mort, de la maladie. Et puis, le faire lire me permettait aussi de ne pas avoir une position de surplomb. Je n’interprète pas Proust, je ne l’analyse pas. Je voulais une lecture simple, par des gens de tous horizons, de tous milieux. Même des gens qui ne lisent pas bien, des étrangers, des enfants.
L’important, c’est que, finalement, la personne en lisant le livre dans un endroit qu’elle a choisi et qui la représente, nous parle d’elle. Et de fait, très souvent, quand je filme des gens et que je leur envoie leur texte de Proust, ils me le disent : « Mais c’est fou, ça parle de moi ! ». Chaque lecture est un portrait, en fait, parce que chaque lecteur vient avec son univers. Il choisit le lieu et les circonstances dans lesquels il est filmé et s’approprie la lecture.   
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  ActuaLitté : Si Proust Lu fait actuellement près de 140 heures et a mobilisé environ 1500 lecteurs, le film est toujours en cours de réalisation. Au cours de ces 27 ans de tournage, comment Proust Lu a-t-il évolué ?
Véronique Aubouy : Tout d’abord, il y a eu une évolution technique. En 1993, j’ai commencé à filmer avec une caméra analogique si bien que la lecture du premier tome ressemble à un vieux film. Et puis, au départ, j’ai pris des gens de mon entourage, des gens que je connaissais, de la famille, des collègues de cinéma, puis après ça, des amis d’amis. J’ai aussi commencé à penser à le projeter. Mais cela ne pouvait se faire simplement au cinéma à cause de sa durée. Je ne pouvais le montrer que dans le milieu de l’art et sous forme d’installation. Il fallait que je pense espace, ressenti et durée différente.
C’est en 2001, à la Biennale d’art contemporain de Lyon, que mon film a été exposé pour la première fois. Il faisait déjà 32h. Depuis, il y a eu plusieurs projections. Dans les musées, le film se coupe le soir. Mais ma manière préférée de le montrer est la projection non-stop. On installe une salle de cinéma, enfin, une salle vide, avec des coussins et de la moquette. Les gens sont dans un abandon parce que je leur raconte cette belle histoire : ils s’allongent, regardent, entrent, sortent. Parfois, ils s’endorment, la bouche ouverte, à côté de personnes qu’ils ne connaissent pas. C’est un vrai moment de communion. 
  ActuaLitté : Et votre travail de réalisatrice ?
Véronique Aubouy : Au départ, j’avais le nez dans mon livre et si quelqu’un faisait une erreur, on recommençait toute la lecture. Il faut le rappeler mais je filmais un plan séquence de six minutes pour chaque lecture. Puis, il y a eu mon onzième lecteur, un homme plutôt âgé qui lisait « ma grand-mère et ma grand-mère » plutôt que « ma grand-mère et ma mère ». On a recommencé plusieurs fois mais il refaisait toujours la même erreur. Je me suis rendu compte que c’était un lapsus, et que je n’arriverai pas à le faire dire autre chose. Arrêter de corriger les lecteurs a été mon premier abandon de maîtrise.
Je me suis rendu compte que c’était plus riche quand il y avait quelque chose qui arrive de l’ordre de l’accident. L’imprévisible c’est beaucoup plus intéressant ! C’est grâce à Proust que je suis devenue une cinéaste qui savait et allait capter. Je me suis d’ailleurs peu à peu écartée de la fiction pour réaliser des documentaires. Mon cinéma a également changé grâce à cette idée que l’autre est plus intéressant que moi. Parce que je vis depuis 30 ans avec quelqu’un qui est plus intéressant que moi, qui me nourrit et qui m’éclaire. Le film était aussi une manière de rendre hommage à tout ce que Marcel Proust m’apporte.
En 1993, j’avais déjà très conscience de tout ce que je lui devais. C’est un projet de vie qui est loin d’être terminé, je n’en suis qu’à Albertine disparue. Proust Lu constitue vraiment mon travail princeps autour de Proust, l’oeuvre où j’étais encore derrière la caméra.   
ActuaLitté : En effet, a ensuite émergé Le baiser de la Matrice, un projet où les lecteurs se filment seuls, avec leur webcam. Pouvez-vous nous en dire plus ? 
Véronique Aubouy : Il s’agit d’un projet entrepris par le théâtre Paris Villette en 2008. Il voulait créer une scène sur le net en créant des oeuvres destinées à Internet. Ils m’ont proposé de faire quelque chose à partir de Proust alors j’ai proposé une variation de Proust Lu, dans laquelle on a créé un logiciel qui faisait mon travail de réalisatrice. La machine envoyait une page de La Recherche à toute personne qui s’inscrivait. Après quoi, le participant avait six heures pour filmer sa lecture. Il y a de très belles choses qui se sont produites.
Et puis, l’utopie du projet c’était aussi qu’une machine pouvait faire en dix minutes ce qui me prend toute une vie. Malheureusement, le film a depuis disparu. Le théâtre a fait faillite et a fermé. Les disques durs, eux, ont été saisis. Même si aujourd’hui je peux les récupérer, la machine est devenue obsolète. On est tributaire d’une technologie qu’il faut toujours réactualiser. C’est un projet qui existe plutôt dans la mémoire qu’autre chose.   
Prolonger l’oeuvre proustienne par la BD  
ActuaLitté : Puis vous avez également publié un ouvrage avec Mathieu Riboulet, intitulé À la lecture, en 2014. De quoi s’agit-il ? 
Véronique Aubouy : Ce projet a vu le jour après qu’un éditeur de chez Grasset m’ai contactée pour un livre autour de Proust Lu. Je ne voulais pas faire un carnet de notes documentaires, et je voulais l’écrire à quatre mains avec Mathieu Riboulet. Décédé depuis 2 ans, Mathieu était un ami que j’ai connu en Creuse, il était très proustien. On a décidé d’aborder tous les thèmes proustiens.
Moi je parlais souvent des lecteurs, soit à partir de ce moment de lecture que j’ai pu ressentir, soit à partir de ce que j’avais imaginé d’eux. Après avoir écrit mon texte, comme une petite nouvelle, je lui envoyais puis il partait de cela pour tirer le fil et écrire un autre texte. Lorsqu’il m’envoyait la suite, je me chargeais de faire de même. C’était une sorte de cadavre exquis. Puis au bout du compte, l’ouvrage a été publié de telle manière qu’on ne sait pas qui a écrit quoi. Au départ, nos plumes étaient très reconnaissables : moi, pas du tout écrivain, lui, très écrivain.
Petit à petit, nos écritures se sont mises à danser et je me suis fondue dans son style. Il y a également eu un mélange des genres : lui écrivait par exemple beaucoup sur l’homosexualité, et même si je ne le suis pas, j’ai également eu envie d’écrire sur cela, à cause de Proust.   
    ActuaLitté : Que ce soit votre film, votre livre ou encore vos performances, toutes vos productions sont empreintes de A la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Est-ce que la lecture d’un tel ouvrage revêt une importance particulière aujourd’hui ? 
  Véronique Aubouy : Je ne sais pas, je ne peux pas répondre à cela. Je me refuse à avoir des motivations de cet ordre-là. Je pense que les livres nous donnent des forces, et que c’est ensuite à nous de prendre ces forces et de les restituer au monde. C’est ce que je fais en tant qu’artiste. Et je ne le fais pas aujourd’hui parce que c’est aujourd’hui particulièrement, je le fais dans le temps, en général. Ce que je veux dire c’est que les grandes œuvres serviront toujours.
L’Odyssée nous est parvenue un jour et c’est un texte qui nous éclaire sur nous, encore aujourd’hui. Les livres ne sont pas intéressants s’ils restent dans leur époque où ils ont été écrits, il faut qu’ils viennent dans notre époque pour se confronter à nous. Donc je pense que oui c’est utile mais de tout temps, pas plus aujourd’hui que demain ou qu’hier. C’est le principe même d’une grande œuvre qui parle de l’être humain. 
[NDLR : La rencontre n’a pas pu être relatée dans son intégralité en un seul article. Un second volet plus personnel est à suivre. Il portera sur sa performance de résumer À la recherche du temps perdu en une heure, mais aussi sur l’importance d’un tel ouvrage et la nécessité de la lecture en général.]
Retrouvez toutes les réalisations artistiques de Véronique Aubouy sur son site internet.  D’autres extraits de Proust Lu peuvent être visionnés à cette adresse.
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universallyladybear · 5 years
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revuedepresse30 · 5 years
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Tristan Garcia : "Les vaincus n’ont pas d’histoire. Celle-ci est toujours racontée par les vainqueurs."
Tristan Garcia est l’un des écrivains les plus complets des lettres françaises. Repéré dès son premier roman La Meilleure Part des hommes (2008), il n’a eu de cesse depuis d’envisager toutes les possibilités du romanesque, passant de la science-fiction avec Les Cordelettes de Browser (2012) au roman expérimental dans Mémoires de la jungle (2010), du récit d’initiation politique avec Faber – Le Destructeur (2013) à la fiction fragmentée dans 7 (2015). Développant, en parallèle, une pensée philosophique audacieuse, en prise avec les dérives, désenchantements et obsessions du monde actuel. Aujourd’hui, Tristan Garcia, 37 ans, illumine la rentrée avec Ames, un roman-somme époustouflant d’ambition, premier volet d’un projet fou en trois tomes, qui entend retracer l’histoire de la souffrance à travers toute l’humanité, et au-delà. Composé comme une gigantesque épopée des miséricordieux, Ames débute il y a 2 milliards d’années et la trilogie devrait nous entraîner jusque dans le futur. A Lyon, on a rencontré l’auteur qui façonne son œuvre depuis dix ans.
De quoi souffre-t-on aujourd’hui ?
Tristan Garcia — Dans l’expression “de quoi souffre-t-on ?”, ce qui m’intéresse, c’est moins le mot “souffrance”, que le mot “on”. Jusqu’à récemment, on était enfermé dans l’idée que nous, les humains, étions les seuls êtres à avoir un langage, à avoir conscience de la mort, à souffrir. Alors qu’aujourd’hui, c’est évident qu’on partage la souffrance. Mais avec qui ? Avec les mammifères ? Avec l’intégralité du règne animal ? Avec le monde végétal aussi ? Jusqu’où va-t-on ? C’est pour ça que le livre débute avant l’humanité. Ça permet d’essayer de comprendre les mécanismes de domination et d’humiliation. Car j’essaie d’être attentif, toujours, à re-raconter l’histoire du point de vue des vaincus, des dominés, des subalternes. Ce qui est très compliqué, car les vaincus n’ont pas d’histoire. Celle-ci est toujours racontée par les vainqueurs. Et le problème, c’est que l’épopée en littérature est toujours le signe d’une victoire militaire, d’un impérialisme. Etre attentif à la souffrance, c’est un moyen de garder la forme épique mais aussi de raconter l’histoire du point de vue de ceux qui n’en ont pas. Les oubliés de l’histoire. C’est pour ça que la fiction est nécessaire.
A titre personnel, qu’est-ce qui te fait souffrir ?
C’est drôle, mais je crois que dans tous mes livres, les personnages ont mal aux dents. Et j’ai souvent très mal aux dents, moi-même. Il y a dans le mal de dents quelque chose de primordial (rires).
Donc pour toi, la souffrance est d’abord physique ?
Oui, c’est pour cela que le livre est très corporel. Pour moi la souffrance, c’est d’abord la douleur. Le corps. Et le roman est innervé par des corps. Même si le texte s’appelle Ames, il est très inscrit dans la chair. S’ajoute à cela le fait qu’un corps qui souffre est un corps qui se souvient d’avoir souffert. Et ce qui m’intéresse, c’est l’écriture de la souffrance, comment elle s’inscrit dans un être, et même au-delà d’un être. C’est pour cela que le livre passe de génération en génération, d’époque en époque ; qu’il réfléchit à comment la douleur se transmet. Tu sais, on s’est beaucoup moqué de Chris (-tine and the Queens – ndlr) quand elle a dit qu’elle avait la mémoire musculaire de la classe ouvrière ; c’était à la fois maladroit et pas tout à fait faux. Quand tu changes de classe sociale, il est vrai que tu portes en toi une mémoire de la douleur. Tu ne souffres pas toi-même, mais tu dois déchiffrer en toi le fait étrange qu’on a souffert avant toi, et que ton existence dépend de gens qui ont sacrifié une part de leur vie à souffrir pour que tu sois là.
Ça rejoint ce qu’écrit Edouard Louis sur le corps politique…
Oui. Mais j’ai l’impression qu’il y a deux hémisphères dans la littérature. L’écriture comme expression de soi et l’écriture de représentation. Edouard Louis est du côté de l’expression de soi, moi je ne sais pas faire ça. C’est l’autre hémisphère qui m’intéresse : comment étendre, par le récit, la sympathie ? Comment embrasser la souffrance des autres ? Et cela pose le problème très contemporain de l’appropriation. Suis-je légitime à m’approprier la souffrance de genre, de classe, d’individus qui ne sont pas moi ? Et je pense que tout dans l’époque me dit que je ne suis pas légitime à le faire. Mais moi, j’ai foi dans le récit. C’est ce qui permet, à mon avis, d’incarner n’importe qui, n’importe quelle forme vivante et d’avoir de la sympathie. De toute façon, pour l’instant, dans le livre, la question ne se pose pas. Les souffrances sont trop anciennes et, à chaque fois, j’ai essayé de choisir un moment de l’histoire qui n’est pas édifiant, d’aller chercher dans les angles morts de l’histoire officielle. Mais plus je me rapproche de nous, plus les questions de légitimité et d’appropriation se posent. D’ailleurs, je vais probablement faire l’ellipse sur le XXe siècle. Passer directement du XIXe au futur proche. J’ai l’impression que ça va être infernal sinon.
Le livre s’appelle Ames et il traite aussi du rapport de l’homme au spirituel, aux croyances, au religieux…
Oui, car je suis persuadé que dans les cultures humaines, la littérature et le récit sont apparus en même temps que le religieux. A partir du moment où l’on a pensé qu’il y avait une vie après la mort, qu’il y avait le Dieu qui pesait les âmes, s’est posée la question de savoir ce que l’on devait juger d’une vie. Et donc, ce qu’il fallait en raconter. Quels événements ? Dans quel ordre ? Et je suis persuadé que le récit et la littérature sont nés du fait de devoir être jugé.
Et toi, en quoi crois-tu ?
Moi, je n’ai aucune croyance. Je suis un rationaliste. Mais j’ai une vraie foi dans l’idée que le récit ou la littérature sont des formes alternatives de compréhension du monde. Une compréhension qui ne serait ni scientifique ni religieuse. Et la littérature me semble un endroit intermédiaire où tu n’as pas à choisir entre un récit scientifique froid et le récit religieux, finaliste avec un ou plusieurs dieux. Même si tu gardes la possibilité d’emprunter à chacun. Et c’est pour cela qu’il y a à la fois de la spiritualité dans mon livre et quelque chose de très matériel, très informé scientifiquement, historiquement, archéologiquement. Donc je dirais, pour te répondre, que la seule foi que j’ai, c’est celle-ci. La foi dans le récit.
Pour la première fois, dans ce livre, on a le sentiment que tu t’autorises à réunir philosophie et romanesque…
Oui, il y a effectivement un effet de somme ici. De livre en livre, j’ai l’impression d’arriver enfin à ce que j’ai toujours voulu faire : à savoir renouer avec cette croyance enfantine dans l’épopée. Et peut-être qu’effectivement, il y a quelque chose de réconcilié ici avec mon activité philosophique. C’est lié, je crois, au fait que j’arrive mieux à décrire les corps. Car jusqu’à présent, je me reprochais beaucoup d’être trop abstrait dans l’écriture. Et aussi, de n’utiliser que la vue pour décrire les choses. Jamais les autres sens. Dans Histoire de la souffrance, je me suis fait violence pour essayer d’imaginer une espèce de démocratie sensorielle de l’écriture. De me rapporter aux bruits, au toucher, aux odeurs. D’ailleurs, c’est un livre où ça pue beaucoup, il y a de la matière, de la décomposition. Et j’ai le sentiment que progresser dans l’écriture des corps m’a permis de me réconcilier avec l’abstraction. D’être ultra matérialiste, mais en même temps d’aller au bout de mes idées. Avec l’ambition, aussi, d’aller au bout des possibilités de la fiction.
A l’occasion de la sortie de Mémoires de la jungle, tu disais dans nos pages que le roman d’aventures était rendu impossible par le sentiment de culpabilité lié à la colonisation. C’était en 2010. Le penses-tu toujours aujourd’hui ?
Oui, c’est un sentiment vraiment profond chez moi. Car mon amour pour la littérature vient de mon émerveillement d’enfant pour les grands récits d’aventures. De Francis Garnier, de David Livingstone ou de Henry Morton Stanley. Mais quand tu quittes l’enfance, tu t’aperçois que tous ces héros-là sont d’affreux coloniaux et que le “là-bas” du récit d’aventures, c’est un “ici” pour d’autres. Et ça m’a vraiment hanté, cette idée qu’un récit d’aventures, du point de vue indigène, est juste un récit de massacres, de génocides et d’abus coloniaux. Tout mon problème en littérature est de savoir si je peux garder quelque chose de mon émerveillement enfantin pour l’aventure, tout en évacuant la figure de l’aventurier blanc.
Comment arrives-tu à déjouer cela ?
Ce que je n’accepte pas, c’est de dire qu’il n’y a plus de grand récit. Je tiens au grand récit. Et je pense qu’il n’est pas forcément condamné à être celui des dominants. Je ne pense pas qu’en entamant une critique de fond, il faille forcément rejeter la forme. Certes le grand récit a été fait par l’homme blanc européen, certes il est européanocentré, mais dans Histoire de la souffrance, tout l’enjeu est de décentrer le récit vers l’Asie, l’Inde, le Moyen-Orient. Et surtout d’être attentif, toujours, à produire un grand récit du point de vue des dominés, des subalternes : les femmes, les enfants, les esclaves, les eunuques, les pauvres, les lépreux, les malades, les marginaux.
Au sujet des personnages, on a l’impression de pouvoir reconnaître certaines légendes, certains mythes. D’où viennent-ils ?
Effectivement, c’est fait avec des archétypes qui renvoient parfois à des personnages historiques et d’autres fois, à des mythes et légendes. Car le livre est conçu comme un hommage à tous les grands textes de la littérature universelle que j’ai découverts avec émerveillement à partir de mes 20 ans. Le Rãmãyana, par exemple, qui est mon texte favori de toute l’histoire de l’humanité. L’équivalent pour les Indiens de notre Odyssée. Un grand récit d’exil jusqu’aux limites du monde, que tout le monde connaît. Et dans Histoire de la souffrance, il y a un jeu avec les personnages des textes fondamentaux de la littérature universelle : le Rãmãyana et le Mahãbhãrata pour l’Inde, mais aussi Gilgamesh pour la Mésopotamie ou Le Dit du Genji japonais. Pour moi, c’est aussi une manière de souligner l’erreur qu’on a longtemps faite en pensant que la littérature, c’était seulement l’Angleterre, la France, l’Allemagne et un petit peu la Russie. Une manière de dire que la littérature n’a pas qu’un centre, elle en a plein, et ça va bien au-delà de l’Europe.
Rien que le premier tome d’Histoire de la souffrance embrasse 2 milliards d’années. Et on est frappé par la précision et la densité des références historiques, archéologiques, ethnologiques qu’il contient. Quel travail de recherche ce livre a-t-il nécessité ?
Un travail un peu obsessionnel. Ma technique est de commencer par déterminer un lieu précis et une année. Ensuite, je vais lire tout ce que les archéologues et les historiens ont comme connaissances factuelles sur cet endroit, à cette date-là. J’essaie d’être vraiment systématique : je fais des fiches avec les habits, la nourriture, les odeurs, les expressions, les usages, l’architecture. Comme un chef déco de cinéma. Et à partir de là, quand j’ai ce décor, ce qui m’intéresse, c’est d’aller regarder dans les blancs de l’histoire. Ce qu’on ne connaît pas. Et c’est dans ces blancs que j’injecte la fiction. Evidemment, plus c’est lointain, plus tu as du blanc. Globalement, au début de la documentation, tu peux chercher sur internet, mais petit à petit, quand tu resserres, tu arrives à ce moment fascinant où tu réalises qu’il n’y a pas tout sur le net. Alors tu es obligé d’aller quelque part dans le monde, dans une bibliothèque, retrouver des références qui n’ont pas été numérisées. C’est la ligne de flottaison d’internet. Et tu découvres qu’il y a des choses en dessous. J’adore ça.
Quand as-tu commencé à l’écrire ?
Il y a dix ans. Et là, je suis dans le deuxième tome. Toute la doc est faite, toute la structure aussi, donc je pense qu’il me faut encore deux ou trois ans pour l’achever. Pour le troisième tome, il y a une part de recherche scientifique liée au futur qui n’est pas tout à fait bouclée. Je sais où je vais, mais la trame narrative est moins fixée.
Est-ce que pour toi l’écriture peut être une souffrance ?
Avant, beaucoup plus. Quoique, en fait, j’ai souffert aussi cette fois. Pendant toute la rédaction du livre, j’ai eu une névralgie faciale. A heure presque fixe, j’avais l’impression qu’on me plantait un couteau entre l’œil et le nez. La douleur se diffusait et elle me paralysait la moitié du visage. C’était insoutenable. Je suis allé faire des tests, mais les médecins n’ont rien trouvé. Et cela a duré pendant les trois années que j’ai passées à rédiger le roman. Ma compagne me disait que je voulais tellement embrasser la souffrance du monde entier, que je me serais senti coupable de ne pas souffrir un minimum (rires).
Ames – Histoire de la souffrance I (Gallimard), 720 p., 24 €
A paraître aussi, le 6 février, le recueil d’essais : Kaléidoscope I - Images et idées (Léo Scheer), 500 p., 22 €
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productions-sarfati · 6 years
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[ FOCUS ON CENDRILLON: LE CONTE ]
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Cendrillon est probablement l’un des contes populaire les plus célèbres en Occident. Fixé par écrit pour la première fois par Giambattista Basile dans La Gatta Cenerentola (1634), nous connaissons surtout cette histoire à travers la version de Charles Perrault dans Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre ou encore avec la version des frères Grimm dans Aschenputtel. L’histoire de Cendrillon est également très présente dans l’imaginaire collectif grâce au long-métrage des studios d’animation Disney. Sorti en 1950, le dessin-animé continu de répandre sa magie génération après génération.
Dans son œuvre Psychanalyse des contes de fées paru en 1976, Bruno Bettelheim analyse le contenu psychanalytique des contes pour enfants et montre comment ces contes répondent à leurs angoisses en les informant sur les épreuves à venir. Il y explique notamment que “vivre parmi les cendres“ était une expression qui s’appliquait symboliquement à celui, ou à celle qui occupait une position inférieure par rapport à ses frères et sœurs.
Revisitant Perrault pour le Ballet de l’Opéra de Lyon il y a plus de 30 ans, Maguy Marin imagine des interprètes masqués, oscillant entre le grotesque et la poésie dans un décor de chevaux de bois et de magasin de jouets. De cette maison de poupées grandeur nature, une idée soufflée Montserrat Casanova, Maguy Marin donne à voir le théâtre des sentiments et des rancœurs : elle bouscule bons et méchants, pointe la domination masculine. Sa Cendrillon est indéniablement une femme moderne.
A découvrir ou re-découvrir au Théâtre des Champs-Elysées, dans le cadre de TranscenDanses du 27 au 29 septembre. Infos et réservations: https://www.transcendanses.info/cendrillon
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reseau-actu · 6 years
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Les vidéos ultraconsuméristes qui les montrent en train de déballer des montagnes de cadeaux font un carton. Mais une association vient de saisir la Défenseure des enfants pour dénoncer une forme de «travail illicite».
Ils s'appellent Athena, Kalys, Néo ou Swan. En quelques années, des enfants mis en scène par leurs parents sur le site Web d'hébergement de vidéos YouTube sont devenus les «stars» des internautes en culotte courte. Les plus jeunes de ces youtubeurs n'affichent pas plus de 4 ans. Ouverture de cadeaux, dégustation de bonbons et de chips, présentation et tests de jouets, sorties au fast-food… Autant de sujets de prédilection pour les chaînes «familiales» qui diffusent sur la Toile ces émerveillements enfantins face à tout ce que notre société de consommation produit pour les plus jeunes.
Devant la caméra de son papa, Kalys, qui partage la vedette de la chaîne Studio Bubble Teaavec sa petite sœur Athena, déballe et essaye toute une panoplie de la Reine des Neiges. Gadgets en pagaille, sourires gracieux de la fillette, commentaires attendris du papa et citations de marques à gogo… Mise en ligne en 2015, cette séance d'unboxing - le mot anglais pour décrire ce déballage de paquets face caméra - cumule près de 22 millions de vues sur YouTube. Créée en 2014, la chaîne YouTube Studio Bubble Tea affiche aujourd'hui plus de 1 million d'abonnés. Une autre chaîne YouTube, Swan The Voice - Néo & Swan, qui met en scène deux frères, s'est pour sa part envolée à près de 3 millions d'abonnés.
Flou juridique
La maman de Néo et Swan toucherait pour sa part entre 50.000 et 100.000 euros mensuels, selon une enquête d'«Envoyé spécial» diffusée en mai dernier
Un succès qui se monétise puisque les vidéos sont entrecoupées de spots publicitaires. Au-delà de 10.000 vidéos vues, YouTube verse près d'un euro pour 1000 vues à leurs auteurs. À ce pécule s'ajoute souvent le sponsoring des marques présentées à l'écran. Une manne dont le montant reste confidentiel.
Mickaël, le papa qui a lancé la chaîne Studio Bubble Tea, confirme ainsi toucher entre 10.000 et 50.000 euros par mois. «Un chiffre d'affaires soumis à des dépenses, charges et impôts en vigueur. Ce n'est pas un salaire», précise-t-il. La maman de Néo et Swan toucherait pour sa part entre 50.000 et 100.000 euros mensuels, selon une enquête d'«Envoyé spécial» diffusée en mai dernier. Mais la montée en puissance de ces chroniques familiales aux airs de catalogue publicitaire alerte des acteurs de la protection de l'enfance.
Selon nos informations, la Défenseure des enfants, Geneviève Avenard, a été saisie mercredi par l'Observatoire de la Parentalité et de l'Éducation Numérique (Open). Dans son courrier de saisine, l'association dénonce l'«activité professionnelle illicite» de ces mineurs qui «met en péril leur développement physique et psychologique». Ces derniers effectuent «un travail exercé sans officialisation et sans encadrement juridique aux fins de protéger l'enfant mineur», souligne la lettre. En cause, le flou juridique qui règne sur les activités des enfants sur Internet. Dans le cadre de ces activités numériques, ils ne bénéficient pas des règles qui limitent leur durée de travail sur des plateaux de tournage classiques par exemple ou qui obligent à déposer leurs revenus à la Caisse des dépôts et consignations jusqu'à leur majorité.
«Jusqu'à 35 vidéos par mois sont mises en ligne sur ces chaînes. Plusieurs parents ont même créé une société. Ils captent les loisirs de leurs enfants et en tirent des bénéfices importants sans aucun encadrement,  souligne Thomas Rohmer, président de l'Open. Il y a aussi un enjeu de droit à l'oubli. Qu'adviendra-t-il de ces enfants quand ils auront grandi? Ce sont des images qu'ils ne maîtrisent pas et qu'ils vont devoir assumer toute leur vie.»
Des enfants «fascinés»
«Ce sont mes filles qui sont demandeuses et qui s'amusent (en famille). Et elles ont aussi une vie de petites filles de leur âge à côté»
En mai dernier, l'association a déjà saisi le Conseil national de la protection de l'enfance (CNPE), une instance présidée par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Elle a de surcroît écrit aux procureurs de Lyon et de Bobigny pour signaler cette situation. Reste à savoir si la justice pourrait lancer une enquête. De son côté, le créateur de Studio Bubble Tea réplique que ses filles ne tournent que «deux heures environ par semaine», un temps comparable à celui d'«une activité extrascolaire».
«Ce sont mes filles qui sont demandeuses et qui s'amusent (en famille). Et elles ont aussi une vie de petites filles de leur âge à côté», plaide-t-il. «Quant à l'avenir de mes filles, notre maison leur appartient. J'ai fait le choix de leur garantir un toit pour l'avenir […] À défaut de législation pour le moment, chaque idée a ses avantages pour mettre à l'abri nos enfants». En attendant, Studio Bubble Tea surfe sur son succès avec la création d'une gamme de jouets…
Au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), on s'inquiète également de l'impact de ces chaînes familiales sur les jeunes internautes. «Ils sont forcément fascinés par cette abondance de cadeaux et d'activités de loisirs. Ces vidéos peuvent engendrer de la frustration et contribuent à véhiculer chez un très jeune public l'idée que le bonheur passe par de la consommation permanente, relève Olivier Andrieu-Gérard, expert au comité Jeune public du CSA et coordonnateur à l'Union nationale des associations familiales (Unaf). Sur certaines de ces chaînes, ils sont exposés à une forme de publicité cachée, avec la mise en avant de marques, et n'ont pas toujours les moyens de faire la part des choses. Il faut repenser la régulation de ces médias numériques.» Pour ce, l'instance mise sur une directive sur la régulation audiovisuelle en discussion au niveau européen. La réflexion pourrait également être lancée dans le cadre des états généraux des nouvelles régulations numériques, annoncés la semaine dernière par le gouvernement.
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rollingstonemag · 7 years
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Un nouvel article a été publié sur https://www.rollingstone.fr/2dark-attention-aux-serial-killers/
2Dark : attention aux serial killers
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Des tueurs en série sévissent dans la petite ville de Gloomywood. 2Dark, sous ses aspects de jeu d’aventure à l’ancienne et au look pixellisé, est un survival horror qui joue avec nos pires cauchemars…
L’aventure de la création de 2Dark a commencé il y a trois ans dans la banlieue de Lyon. Son auteur, Frédérick Raynal, est l’une des grandes figures du jeu vidéo français, créateur du chef-d’oeuvre Alone in the Dark. En s’inspirant dans l’univers de Lovecraft, il avait tracé la voie pour un genre majeur du jeu vidéo, le survival horreur. Un style de jeu entre action et aventure dans lequel vous devez survivre dans un environnement hostile aux prises avec les plus abominables créatures de la mythologie fantastique. Si Alone connut le succès à sa sortie en 1992, il s’avéra aussi un véritable traumatisme pour Raynal. Première déception, c’est l’éditeur du titre, Infogrames, qui en accapara la paternité, afin de ne pas lui reverser de droits d’auteur. Une pratique malheureusement courante à l’époque. Deuxième déception, son jeu va inspirer le premier épisode d’une des plus grosses licences du jeu vidéo japonais, Resident Evil. Succès majeur de la PlayStation dans les années 90, Resident doit énormément au titre de Raynal : mise en scène cinématographique, décors fixes, angles de caméra cachant certaines parties du décor pour jouer avec nos nerfs, ambiance love-craftienne… Mais cette inspiration ne sera jamais reconnue au Français. Du moins jusqu’à une interview du créateur de Resident Evil au journal Le Monde en 2014, dans laquelle Shinji Mikami reconnaît la forte influence d’Alone in the Dark. Ne travaillant plus pour l’éditeur Capcom, sa parole peut enfin se libérer. Tout en libérant la conscience de l’artiste français. Car pour Frédérick Raynal, cet aveu a été une véritable libération, lui donnant de surcroît une grosse envie de rencontrer Shinji Mikami.
Ces déboires n’ont, en même temps, jamais fait disparaître l’envie de créer du créateur lyonnais. Bricoleur fou, inventeur de génie, programmeur, Frédérick Raynal a continué sa quête d’absolu dans le domaine du jeu (et des objets connectés et de la réalité augmentée, sa deuxième passion). On lui doit notamment la magnifique série Little Big Adventure. En 2014, l’envie d’un jeu d’horreur le titille à nouveau. L’époque a changé et les jeux indés, les “jeux garage” comme on pourrait dire de ces titres qui se faisaient dans les années 80, ont de nouveau le vent en poupe. La distribution numérique sur les nouvelles consoles ou sur la plateforme Steam a permis à toute une nouvelle scène d’émerger. Frédérick Raynal a envie, il commence à jeter des idées : “Je voulais faire un petit jeu et ne pas rentrer en compétition avec les ‘triples A’ (les titres à gros budget, ndlr), faire quelque chose de plus bordélique, plus taré. Je me suis rendu compte que les survival horror, Alone in the Dark et les autres ensuite, étaient des jeux très égoïstes, dans lesquels on doit sauver sa petite personne. J’ai pensé au fait de sauver la peau d’un gamin avant la sienne.” Le concept de 2Dark était lancé. Le problème, c’est que si l’on doit sauver la peau d’un enfant, c’est bien que quelque chose de terrible va arriver à cet enfant.
2Dark a cette particularité d’être à la fois d’une moralité irréprochable et, paradoxalement, de nous offrir une expérience totalement dérangeante. Tout en nous montrant d’une manière tout ce qu’il y a de plus limpide l’absurdité morale de tout un pan du jeu vidéo, dans lequel la violence, pour des raisons commerciales, se trouve radicalement édulcorée. Ou la violence pure ne devient plus qu’un gimmick. Une absurdité qui n’a pas échappé à Frédérick Raynal : “Il y a une hypocrisie totale sur la violence dans les jeux vidéo. Je trouve Call of Duty, qui nous donne le droit de tuer toutes sortes de personnes juste pour leur nationalité, beau- coup plus malsain que 2Dark.” Difficile de lui donner tort.
Nous arrivons en fin de page. Et je me rends compte que je vous ai finalement assez peu parlé du jeu, en lui-même. Tout d’abord, sachez que 2Dark n’est pas pour les petits joueurs. Il est dur, très dur. Mais le succès de Dark Souls nous a montré qu’il existe un vrai public pour des jeux exigeants. D’ailleurs, comme pour la série des Dark Souls, 2Dark sait nous scotcher avec une ambiance qui nous prend aux tripes et nous propulse en quelques secondes dans la peau de ce pauvre Smith, héros malgré lui après le meurtre de sa femme et ses enfants assassinés par un serial killer. Une ambiance polar à l’ancienne, sombre et très personnelle. Le jeu donne très peu d’indices, il vous faudra chercher, explorer. Enfin, il regorge de mille et une bonnes idées, comme le fait de devoir sauvegarder en fumant une cigarette. Et plus vous fumez, plus vous toussez, ce qui est déconseillé dans un jeu où le silence est roi… au prix de la survie ! Malin !
Matt Murdock
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awesomenicerus-blog · 7 years
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letheestencorechaud · 7 years
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“que la route soit longue, ça ne fait rien, pourvu qu'elle soit belle”
Je rentre de l'été et je n'écris pas tout de suite, pas encore. Je me remets au travail, d'abord. Une rentrée d'août comme tous les ans, ce même emploi du temps à chaque fois, toute l'énergie là-dedans, un groupe de débutant.e.s avec qui on rit aux éclats les matins ; des enfants dans les parcs bouche bée devant les albums qu'on choisit les après-midis, et ce rythme dense. Petit à petit, les marques de la vadrouille disparaissent, on met des vêtements différents que les trois robes emmenées pour six semaines, le duvet est lavé, il y a à nouveau mille choix pour le thé.
Encore des marques de bronzage, mais pour combien de temps ?
Je sais que si j'ouvre trop tôt mon carnet de notes à poissons rouges glissé dans ma sacoche de guidon, ça va s'avalancher sur moi, tous ces instants, ces moments lumineux, ces jours de route, et le manque du garçon d'à côté qui ne me rejoindra que dans beaucoup trop longtemps. Alors je repousse, encore.
Je retrouve les amies d'ici. Trois minutes après la fin d'une lecture, il se met à dracher comme pas possible, on pédale avec Ce. jusqu'au bar pour nous réchauffer, c'est comme si ça sonnait septembre ou presque, deux jours avant. Je retrouve la terrasse clandestine, encore des heures possibles là-haut, réapprivoiser la ville, le chat de cheminées sur la maison d'en face est toujours là. Je retrouve le marché, les potimarrons déjà alors que je remplis plutôt ma sacoche encore de pastèque, de concombres et de tomates. Je retrouve les librairies, j'y achète le dernier Lola Lafon le jour de sa sortie et le lis le lendemain, et puis d'autres choses pour retrouver du doux après une insomnuit.
Je regarde le calendrier de l'automne si plein de flou, même si les premiers jours de septembre ont apporté leur lot de jolies propositions. Alors c'est quand le serpent commence à se mordre la queue et que dans ma tête, je n'arrive pas à mettre les choses dans l'ordre, que je m'assois dans le grand fauteuil bordeaux, et que je souffle à l'été, voilà, ça y est, tu peux y aller.
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Qui reviennent, il y a d'abord ces deux histoires de vélo, qui encadrent la vadrouille parfaitement, premier et dernier jours, deux bouts d'improbable.
La première : un matin à l’aube après avoir à peine dormi, je quitte l’appartement  d’à côté à vélo pour rejoindre des trains pour Paris. Si j’aime le voyage quand je pédale, ces trajets pour transporter mon compagnon de route d’un endroit à l’autre m’inquiètent et me fatiguent. Tout me paraît soudain encombrant, difficile, et le manque de sommeil n’aide pas ; le changement de quai deux minutes avant le départ non plus.
Un peu avant la frontière belge, et alors qu’à cause d’un retard, j’ai loupé ma première correspondance, j’apprends que les deux trains suivants sont supprimés, qu’ils sont remplacés par un train et un bus, qui ne prendra pas mon vélo. Je ne suis pas loin de fondre en larmes - j’ai encore un train à attraper à Lille - quand l’homme derrière le guichet me dit d’un air moyennement désolé qu’il n’a pas de solution pour moi, mais j’essaie de me répéter qu’il doit pourtant y en avoir une - qu’il ne reste qu’à la trouver. Quelques minutes plus tard, je suis sur mon vélo à pédaler sur la nationale les 26km qui me séparent de ma prochaine gare : je n’ai presque pas le temps mais qui ne tente rien n’a rien, et pendant tout le trajet, mon cerveau passe de « tu vas y arriver tu vas y arriver tu peux le faire oui tu peux vas-y tu vas y arriver » à « mais si tu n’y arrives pas, ne te déteste pas ce n’est pas grave ne t’inquiète pas » - c’est qu’à force, je me connais.
Finalement, j’arrive en banlieue lilloise sans avoir aucune idée de l’heure - parfois, une pharmacie sur la route me l’annonçait - et je ralentis : les feux, les hésitations, les piétons. Alors que j’ignore la direction à prendre, je demande au feu rouge à la cycliste devant moi ce qu’il en est. Quand elle se retourne pour me répondre, je ne peux m’empêcher d’arrondir les yeux et de m’exclamer : c’est N., une des trois seules personnes que je connais à Lille !! Aussitôt la surprise passée, elle me dit, « ok, suis-moi », et elle se met à pédaler à toute allure dans les rues de la ville. Je la suis en me répétant à quel point 47 étoiles (si ce n’est 54 ou 98) sont accrochées au-dessus de ma tête. J’arrive à la gare alors que mon train n’est même pas encore à quai ; j’embrasse N. et lui souhaite un bel été, assise côté couloir, je suis un peu sonnée.
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La deuxième : le dernier jour de vadrouille me fait à nouveau me lever avant l’aube sans avoir beaucoup dormi, trop occupée que j’étais à échanger encore le plus de mots possibles avec mes sœurs, il faut compter huit heures de trains et à nouveau 26km à vélo au milieu (maintenant que j’ai vu que c’était possible, pourquoi ne pas le refaire dans l’autre sens ? Il n’y a pas de petites économies après six semaines à ne pas travailler.) Dans le TER Lyon-Paris, il y a beaucoup d’autres cyclorandonneurs, ma chouine est immense : elleux sont tou.te.s sur le départ et je voudrais moi aussi me retrouver à nouveau aux prémices de l’été, continuer cet enchaînement de jours délicieux.
À Paris, mon vélo roule mal, le dérailleur a bougé, et alors que je sors mon sac à outils, je me rends compte que le seul dont j’ai besoin est dans la sacoche du garçon d’à côté, à ce moment-là à 800km de moi. À nouveau, je me dis qu’il doit y avoir une solution, j’envisage de faire un saut dans un magasin de vélos pas trop loin, mais c’est compliqué, c’est que j’ai une correspondance depuis une autre gare un peu plus tard. J’abandonne et me dis que je vais simplement rouler lentement et que je m’occuperai de tout ça à Bruxelles. Trois cents mètres plus tard, je déraille et ma chaîne se met à faire des nœuds. Mon ventre aussi. Je couche mon vélo sur le trottoir ; j’ai à peu près envie de faire la même chose de moi dans mon lit - je ne voulais certes pas rentrer, mais au point où on en est, je voudrais être directement dans le radeau qui baigne dans la lumière du soir - et je respire pour trouver une solution.
À ce moment-là, une femme à vélo arrive de nulle part et me demande si j’ai besoin d’aide. J’acquiesce. Deux minutes plus tard, elle attache sa monture à côté de moi et remonte chez elle chercher des chiffons et des outils. "Avec ça, on devrait y arriver." Et nous voilà toutes les deux à bricoler mon vélo, elle à le tenir pendant que je dévisse, ajuste, revisse. On réfléchit à voix haute, on essaie et puis finalement, ça marche, je lui dis qu'elle est l'ange gardien de ma fin d'été, et elle me répond : "Vous savez ce qui m'a fait m'arrêter ? Votre calme, et la confiance que vous mettez dans les gens", et avec toute ma fatigue et ces mois derrière, ça me donne un peu envie de pleurer.
J'ai eu tous mes trains ensuite, pédalé mes 26km, et suis rentrée à l'appartement d'à côté où j'ai encore pu attraper la lumière du soir et profiter d'être là. Deux histoires de vélo, donc, ou de rencontres, de hasard, de coïncidences.
Entre les deux, presque une vie.
Un samedi, une amie chère se marie et pour une raison qui m'échappe (à part le fait que je sois une quiche, je veux dire), je me trompe d'heure pour la cérémonie. Quand on arrive avec le garçon d'à côté tant bien que mal élégants sous nos capes de pluie, le monsieur de la mairie me dit, « mais c'est terminé, vous n'entendez pas la musique ? », et effectivement. Quand je les vois descendre les marches à pleine plus tard, je ne me sens décidément pas à la hauteur de cette amitié qu'on me porte... Mais ils sont beaux, ces amis, sous les minuscules fleurs jaunes qu'on leur jette à la sortie, et elles sont belles, ces journées qui suivent, simples et joyeuses.
Dans la chambre de K*., je remplis le sac à dos qu'elle me prête pour les semaines qui suivent. À plusieurs reprises avec le garçon d'à côté, on rit de cet été à l'organisation logistique exigeante, on se dit qu'on pourrait peut-être faire une validation des acquis de l'expérience, entre les colis d'affaires qu'on envoie, les points-relais, les sacoches qu'on échange contre un sac, les vélos qui se déplacent en train... C'est un sacré bazar mais tout le long, ça marche plutôt bien.
À Lausanne où j'arrive douze heures après lui, je fais des courses pour qu'il n'ait pas à en faire à la sortie du travail, tandis que lui en fait pour m'éviter ça en arrivant. Nous rions comme des enfants en réalisant qu'on a acheté les m ê m e s choses, celles qui nous font plaisir à nous et à l'autre, c'est un peu bête mais réconfortant tout en même temps. Ça revient dès le lendemain, quand il me glisse dans les mains le cadeau que je comptais moi aussi lui offrir – mais moi j'étais en retard (quiche, ai-je dit). C'est que 47 mois à être amoureux, quand on parle de #47bonnesétoiles à longueur de temps, on ne peut pas faire semblant. Alors elles sont là, magiques et fluorescentes, qui dégringolent dans mes mains alors que je suis allongée sur le canapé.
Au bout de sa semaine de travail, après les soirées au bordul', la vitrine de la librairie de littératures africaines observée cent cinquante fois mais à la porte fermée à chaque fois que je passais devant, les heures à écrire des bribes, le lac fou, et cet endroit où peut-être faudra-t-il que je trouve mes marques ; après un pique-nique avec G. qui arrive avec une bouteille de champagne (!) qu’on boit au goulot en mangeant des myrtilles, on part.
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Niché dans les montagnes, il y a le racard. J'apprends à y marcher penchée, les poutres se rappellent à mon existence régulièrement. J'ai hâte de ces jours à deux, de ce temps retrouvé. On installe nos matelas dans la paille de la grange, je le sens joyeux de me faire découvrir cet univers-là. La lampe solaire pour bouquiner quelques pages avant de dormir, les petits-jédeuners à la confiture figue-citron, et la fontaine pour l'eau quelques mètres plus haut. La vallée, comme ça, droit devant soi. On ressort le réchaud à bois, et j'aime cette activité qui devient presque méditative, fendre les bâtons, classer les brindilles par taille, soulever la casserole pour remettre du bois, chercher les flammes, reposer la casserole. On jure contre le riz complet et ses 40 minutes de cuisson, reste de la semaine écoulée évidemment.
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Il y a aussi des podcasts qu'on écoute en buvant du chocolat chaud au lait de soja, emmitouflés dans les duvets pour voir l'orage, allongés l'un contre l'autre sur l'étroite terrasse du haut. Un autre jour, nous déplaçant au fur et à mesure de la journée sur les trois côtés du chalet pour profiter jusqu'au bout du soleil. Il y a enfin ce temps-là des choses. Le voir lui, si bien dans ces montagnes, s'appartenir, sauter comme un cabri, dévaler comme un chamois, c'est comme s'il respirait plus fort. Je l'entends.
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Il avait présenté cette randonnée comme un défi, « ça te dirait de faire quelque chose que tu n'as jamais fait ? Monter à 3000 mètres ? » et il sait bien que comme ça, il m'est impossible de refuser. Un grand oui enthousiaste même si aussitôt après, je ne m'en sens pas trop capable. Mais sa confiance me tire toujours vers le haut – c'est bien le cas de le dire. Alors c'est deux jours jusque là, la nuit en refuge où un homme lit Ella Maillart et l'autre Le pouvoir du moment présent, ces petites choses qui me relient à ailleurs. Les pas l'un devant l'autre, la forêt la forêt la forêt, les montagnes, le paysage qui change. Le deuxième jour, je rajoute des couches au fur et à mesure qu'on avance, c'est qu'on monte, tu dis, regarde comme on était tout en bas ! Presque tout en haut, il y a du vertige, sur la ligne de crête, je ne fais pas la maligne... Je pense à cette scène dans Mommy où soudain l'image s'ouvre et ça me fait le même effet, là, le nez dans les cailloux, monter monter monter, et tout à coup, le vide a remplacé les cailloux, cette vue dingue de l'autre côté, le souffle qui se suspend. Sur l'autre sommet, il y a tellement de vent que nous ne restons pas, je suis toute secouée d'y être arrivée mais nous sommes tous les deux frigorifiés. Tout ça me donne envie de plus, même si le corps est douloureux, que je l'entends craquer. On imagine de prochaines fois.
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Quand on repart, c'est un peu tristes, le garçon d'à côté me trouve des bâtons pour la descente raide, et nous y allons petit à petit, jusqu'à l'asphalte enfin où mon pouce n'a besoin de se tendre que cinq minutes avant qu'une voiture ne s'arrête. Quelques heures plus tard, dans l'appartement à Lausanne, il faut défaire les sacs et les refaire, autrement, et le lendemain, le stop a eu raison de moi, c'est un covoiturage jusqu'à la capitale que je prends.
C'est l'occasion de voir J. l'amie des Vosges, nous passons l'après-midi - elle surtout, à un moment je sombre dans une sieste délicieuse - à cuisiner pour les 25 ans de K*., il y a, le soir, une vingtaine de personnes dans ce tout petit appartement, et un buffet au moins pour 50. Ce soir-là, il y a, assises contre le radiateur éteint, une longue discussion passionnante, et quelques verres de ti'punch. Et surtout, l’émotion des surprises, qui me rappellent plein de doux souvenirs. Émue de la voir émue.
Le lendemain, j'enfourche mon vélo et je m'invite à goûter chez M. et S., pas vues depuis si longtemps et qui attendent un enfant. Chez elles, ça leur ressemble tant. C'est Paris mais ce n'est pas Paris, leur jardin clandestin sur le toit qui donne sur la cour, les poutres apparentes de leur appartement. On mange de la glace et des parts de gâteaux que j'ai ramenées de la veille, elles me montrent le mobile fabriqué le week-end précédent, c'est doux et joyeux en même temps. Plus tard, j'ai un train pour Tours, et je pédale jusqu'à la maison de B. pour la suite.
La suite, c'est cinq jours d'écriture avec mes chères amies de festival, celles qui ont de la poésie au bout des doigts, et avec lesquelles j'aime tant passer du temps. Nous voilà quatre alors que nous ne le sommes pas si souvent, dimanche soir à se retrouver, et juste, au bord du coucher, à se dire, "oh, et au fait, cette semaine, c'est sur quoi que tu voudrais travailler ?" Des structures de roman, des fragments, des textes poétiques, des nouvelles, il y a de tout et c'est ça qu'est bon, cinq jours à s'installer avec nos carnets et nos ordinateurs, à écrire sans trop regarder l'heure. B. est là, ses ados aussi, les repas à cuisiner à plein de mains et la table qui nous accueille tous les sept tant bien que mal, les grandes salades à se composer soi-même. Il y a M. qu'on convainc de se mettre à faire des pomodoros avec nous, "pour un projet qui te fait envie mais que tu as toujours eu la flemme de commencer", et ça marche. Le soir, on va jusqu'à la guinguette boire des bières et se raconter les vies mouvementées, tant de mots, d'aventures, tant de rires le dernier soir que ça en fait mal au ventre, tout à coup. Et puis ce rythme qu'on prend ensemble, et ce temps qu'on voudrait voir se renouveler. On se dit, "à l'automne, on réessaierait ?"
J'avais annoncé, "vendredi, je voudrais avoir fini mon roman", et soudain, vendredi, j'avais fini mon roman, c'est comme s'il ne manquait plus grand-chose... mais pourtant, quand même la fin, qui m'a si longtemps posé question... ! Mais tout s'est écrit, là, grâce à cette bienveillance constante, à cette confiance d'elles en moi, grâce à l'heure du café-chocolat toujours propice à la lecture de quelques pages - "est-ce que vous croyez que ça marche ?"
C'est bizarre, ces étés à quitter chaque chose en se disant qu'on aurait voulu qu'elle dure plus longtemps, chaque lieu, en souhaitant y rester encore, pour être aussitôt projetée dans une nouvelle chouette aventure.
J'embrasse tout le monde et pédale jusqu'à la gare où c'est mon amie T. qui m'attend ; de passage depuis le Japon, un bébé dans le ventre, n'était-ce pas une bonne occasion ? Il y a deux heures de mots et de récits, on rattrape le temps, les mois passés et à venir, retrouver ses rires et son humour noir qui n'a pas changé et qui lui va si bien.
Plus tard, c'est le garçon d'à côté qui descend de son train, et la suite commence là devant la gare : on a un rendez-vous secret en Auvergne neuf jours plus tard, nos vélos, notre tente, et des cartes qui se succèdent. D'abord, il faut sortir de la ville, passer chercher une cape de pluie puisque la mienne s'est oubliée en route (-1 point pour la VAE...), amorcer le trajet. On n'a pas encore de provisions, ça attendra le lendemain, alors pour ce premier soir, une pizzeria nous tend les bras, et plus tard, le premier spot de bivouac, au milieu des hautes herbes, à côté d'un abri de chasseurs. Notre nouvelle tente paraît immense, on n'a pas besoin de tant de place pour se retrouver.
Et puis il y a les jours d'après. Ce quotidien de la vadrouille à deux roues. Les listes de courses devant les petits magasins et celui qui y va pendant que l'autre reste devant, à relire Harry Potter ou Jeanne Benameur ou un bouquin trouvé dans une boîte à livres en chemin, les petites routes et les villages qu'on traverse, les jeux de mots sur tous les panneaux qu'on croise, "quand même, s'il n'y avait pas la topographie, on se marrerait moins". Parfois, les tournesols boudent le soleil ; on cueille des mûres sauvages pour le goûter. On dit au revoir et merci à chaque spot de camping, à chaque champ de pause de midi. À côté d'une boulangerie, un melon à un euro dans des cagettes bleues ; on le mange au dessert, et je me demande comment j'ai pu ne pas aimer ce fruit jusqu'à maintenant. Heureusement qu'on change, non ?
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Sur le porte-carte, une mouche fait du vélo-stop pendant des bornes et des bornes, et ça me fait réfléchir (oui) longtemps. Un jour, alors qu'on cherche désespérément un point d'eau, l'employée de l'office de tourisme nous dit, « je suis désolée de vous conseiller ça, mais dans les cimetières, il y a toujours de l'eau ». Finalement, c'est la meilleure idée ! Approuvée aussitôt, même si notre premier essai a un goût d'essence – mais on se rendra compte plus tard que ce n'était pas à cause du cimetière, mais de la région... Un jour, on range les courses dans nos sacoches pendant qu'à côté, un animateur de colo explique aux enfants qui ont dormi en bivouac et qui se plaignent de l'herbe mouillée au matin que « la rosée du matin, c'est pour que l'herbe, elle soit toute propre ! ». On ralentit un peu notre empaquetage – juste une folle envie de continuer à écouter ses explications de tout, on verrait bien un « c'est jusqu'à 14h, dans les Pieds sur Terre », ah ça oui.
Un soir, on arrive épuisés chez A. qu'on n'a pas pu voir à Bruxelles avant de partir. C'est bien alors, de pouvoir se croiser dans la Creuse, et visiter sa yourte ! Dans la douche, l'eau coule, noire. Des courgettes farcies récompensent les kilomètres de fatigue, et dans la tente, on installe deux matelas délicieusement épais qui occupent chaque centimètre carré d'espace libre.
Le lendemain, j'oublie mon antivol en repartant (bof, la VAE), mais la petite voiture rouge des copains nous rejoint en chemin, encore des anges gardiens ! Plus tard dans la journée, à un croisement, le garçon d'à côté me demande si je suis sûre, si on le fait : c'est le dernier carrefour pour tourner et aller prendre un train, et je secoue la tête. Bien sûr qu'on le fait, qu'on va le faire, qu'on va y arriver. Même pas peur. On se remet en route, et il ne me faut pas beaucoup pour que ça vacille en moi : en fait non, toi je ne sais pas mais moi je ne le ferai pas. Tout à coup, je me sens toute petite et incapable, il me faudrait plus de temps et je n'en ai pas, c'est si clair, ça lâche dans mon ventre, moi qui tiens toujours tête pour aller au bout des choses, là pourtant je sens que non, stop, il ne faut pas. Quand il fait demi-tour pour me rejoindre, il me trouve penaude et je bafouille, « en fait je veux bien prendre le train mais je vais d'abord pleurer un petit peu » avant de fondre en larmes. Heureusement qu'on change, oui, mais ce n'est pas toujours évident à suivre. Il y a sa longue étreinte, et quand nous nous détachons, « tu grandis » qu'il prononce en même temps que mon « tu me fais grandir ». Décidément. Après, on va boire un kir pour fêter ça, le kirenoncement, face à la vue.
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Dans le train le lendemain, je suis quand même un peu triste, mais il me dit en s'exclamant, « regarde toutes ces vallées qu'on n'aura pas à remonter ! » et je l'aime toujours plus. Jusque là, il y avait cette pensée qui me donnait le vertige : croire que petite route blanche après petite route blanche, à un moment, on allait passer de Tours à... Tours (mais pas le même), des centaines de kilomètres plus loin. Finalement, le train fausse un peu tout et je perds le fil. Dans un café au bord de la banlieue clermontoise, contre le mur, une guirlande "joyeuses fêtes", éteinte. Voilà, l'été secoue mes repères.
Et puis finalement, ce sera sans doute la meilleure chose faite, ce saut en train. Nous profitons des jours qui suivent, de la chaleur pour faire d'immenses pauses de midi, du rythme qui ressemble plus à des vacances que celui du début. On observe. On parle. On s'entend. Renards hérissons chats chiens buses chevreuils sauterelles araignées coccinelles pince-oreilles scarabées. Où êtes-vous le reste de l'année ? Ou bien plutôt, moi, où suis-je ?
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Un soir, on arrive à destination, la salle des fêtes est en pleine préparation. Le lendemain, on échappe de peu à l'orage alors qu'on replie la tente plus rapides que jamais, on mange des pains au chocolat sous le préau du village. Plus tard, il refait bleu, on est une quarantaine à tant bien que mal se cacher derrière deux bacs de fleurs, les oncles agitent des panneaux « déviation » devant la voiture de mes grands-parents. Pour une surprise, c'est une surprise, même ma petite sœur d'Uruguay est là, et les yeux de ma grand-mère aux 80 ans pétillent. La fête est belle, les retrouvailles avec mes sœurs importantes. Sur l'herbe dehors, on répète avec les cousin.e.s la chanson inventée pour l'occasion, même si c'est difficile de la chanter jusqu'au bout à cause de l'émotion. Il y a bien sûr toutes les photos, les mots, les rires, le buffet coloré, et c'est là que je me rends compte, encore : oui, décidément, ce train, c'était bien, je n'aurais pas voulu louper ça.
Quelques jours de pause, là, de grandes tablées et des balades, on essaie de convertir toute la famille à Nus et culottés et on fait la sieste sous les bouleaux. On repousse le départ d'un peu, pour échapper à la chaleur et partir dans la fraîcheur du matin. Et puis il est temps de remonter à vélo, à nouveau ce quotidien de la route, que je voudrais faire durer toujours plus longtemps.
Dans les monts du Forez, je n'en finis pas de m'exclamer à quel point c'est beau. On devient des pros pour savoir où remplir nos gourdes, où charger nos téléphones, et j'aime cette débrouille-là. Les gens qu'on croise, les quelques cyclistes, « oh on n'en voit pas beaucoup ! », « nous non plus !! » alors qu'on continue à pédaler, les uns en descente, les autres en montée. Sur le bord des routes qui serpentent, en larges lettres à la bombe rose, on lit « forage ». J'y vois un message secret qui dirait « force et courage ». Ça me plait. On prend le parti de s'arrêter boire un verre dans chaque café qu'on croise - il y en a si peu qu'on ne veut plus manquer les occasions, après avoir espéré tomber sur un bistro pendant trois jours et puis non, rien. Le Perrier citron est sur le point de remplacer le diabolo-menthe, mais quand même pas tout à fait.
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Un jour, j'échange quelques messages avec Mam. Il se trouve qu'elle n'est pas si loin. Le lendemain, elle fait (quand même) un grand détour pour un pique-nique improvisé, et dans l'herbe d'un village perdu, c'est d'une telle gaité de se retrouver là, avec plein de belles nouvelles à fêter !
Des abricots secs, des noisettes à grignoter, et des souvenirs à tricoter.
Un matin, on arrive en retard à la gare mais des viennoiseries plein les sachets en papier. Et puis, on n'a pas de train à prendre, c'est juste que K. nous rejoint pour deux jours. On s'est organisées par texto et c'est simple, sans rien de compliqué. J'aime la facilité des relations avec elle, et son rire qui éclate dans le ciel. On prend le temps des choses, du petit-déjeuner seulement après la montée (« mais pas toute, sinon c'est au goûter qu'on va manger ! », c'est que dans « Monts du Lyonnais », il y a quand même « monts »... Le soir, on cuisine de la polente au biolite, chaude bouillie réconfortante avant nuit d'orage. D'ailleurs, on l'utilise même pour trinquer, c'est qu'il y a eu un beau mail lu sur l'écran du téléphone, d'abord pour moi seule puis partagé. En face, sur la Chamba où nous sommes passés quelques jours plus tôt, les éclairs. Dans les tentes, ça tonne et ça s'illumine. On reste au sec. On s'agrippe. Le lendemain, on roule sous les averses mais un bar plein d'écharpes de l'OL et de Saint-Etienne se pose en refuge. Plus tard, il y a le brouillard tellement partout, et cette atmosphère incroyable – que du blanc, là, même juste devant. Je ne suis pas loin derrière eux mais pourtant je les perds du regard, c'est humide et cotonneux. Ce n'est plus que de la descente, on imagine que la vue doit être belle, cette arrivée dans la vallée, mais nous sommes perdus dans les nuages.
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Nous arrivons à bon port, puis K. s'en va, et nous avons encore plein de temps avant notre rendez-vous du lendemain. Alors nous pédalons encore, nous remontons le long d'un verger pour un joli spot pour cette dernière nuit à bivouaquer. Assis collés dans le champ, on remonte le fil de l'été – quel est le soir que tu as préféré, la pause que tu as le plus aimée ? Des longues discussions qui construisent, on gardera celle du bord de l'étang sans aucun doute, celle à laquelle on fera référence plus tard. Un caillou blanc.
Le lendemain, on retrouve mes sœurs et puis il faut dire au revoir au garçon d'à côté pour avec elles s'embarquer. Se détacher après l'été ensemble. On se souhaite du bon, et du doux, et du grisant, quand on se retrouvera, septembre battra son plein, ça semble beaucoup trop loin.
Avec mes sœurs, on a loué un lieu pour avoir ce temps-là, ensemble. Peu importe où, ou presque, nos géographies aléatoires réunies au même endroit. Dans la voiture, les filles ont empilé des jeux, des films, des bouquins, des provisions pour tenir un siège ou presque. Je ris, on pourrait tenir une semaine au moins ! On n'a pas tout ça, et puis on ne joue pas, on ne regarde pas de film, on ne lit pas de bouquins : on passe tout notre temps ensemble à parler, à se raconter et à lier les choses, à évoquer et à rembobiner les souvenirs. À comprendre. C'est plein d'émotions et de jus de fruits artisanaux, une grande salade mangée au bord d'un plan d'eau, et la table du petit-déjeuner dont on ne peut pas, à force de mots, décoller. C'était la première fois qu'on faisait ça, et sûrement pas la dernière, de se découvrir être à trois, le silence qui tombe seulement dans les lits simples alignés sous les toits.
Alors qu'elles redescendent en voiture, je leur dis à plus tard pour finir à vélo, deux heures seule jusqu'à Lyon, profiter encore des collines avant la ville. Un restaurant avec notre père, chacun à raconter des bribes d'été, notre table donne sur la rue pavée. C'est court et c'est la fin, peut-être mon dernier été loin de Bruxelles alors que j'y habite.
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Depuis, je suis là. Est-ce que quelque chose se passe en moi ? Inconsciemment puis plus, finir les sachets de thé, vider les bocaux de légumes secs, petit à petit faire du tri. Pour les livres, je n'y arrive pas ; ils continuent d'entrer dans l'appartement, de se faire des places dans les caisses de vin, ce qui est beaucoup plus facile depuis qu'on en a rajoutées avant de partir en vadrouille. Pour le reste, j'essaie de ne plus commencer, mais de finir. Chercher une forme de clôture.
La suite se construit à petit pas. Je l'ai appris cet été : il n'y a que comme ça, qu'on arrive au sommet.
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sports-foot-fr · 7 years
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Aulas au bout de son syteme
Lyon a perdu 4-1 à domicile contre Lorient. La saison marque la fin du système Aulas. L’OL a besoin d’un homme fort dans le vestiaire et sur la banc.
Bruno Génésio est un homme charmant. Ce n’est jamais agréable d’éreinter un entraineur qui fait le métier. Génésio incarne un club dans lequel il a grandi. Entre 1985 et 1995, il a porté à 172 reprises le maillot de l’OL en championnat, que ce soit en Ligue 1 ou en ligue 2. Génésio n’a pas connu les grandes années lyonnaises. A son actif, un titre de champion de France mais celui-là est de Division 2 en 1989. Génésio est aujourd’hui l’entraineur de l’équipe première. Appelons cette ascension la promotion des officiers sortis du rang comme on dit à l’armée. Génésio entraine l’OL parce qu’il est un enfant du club, que le vestiaire adhère et qu’il connait Jean-Michel Aulas comme sa poche au point qu’il n’est pas utile que JMA élève la voix. Génésio devance ses désirs.
Et c’est bien le problème.
Tout pouvoir entraine une dérive personnelle de son exercice. C’est ainsi. Au commencement de l’aventure, le chef écoute, consulte, interroge. Et puis le temps passe. Le chef a appris ou il croit savoir. Sur dix conseillers du prince, neuf ont été pendus. Le temps passe ; le chef recrute des hommes qui ont l’échine souple, des hommes qui lui sont redevables, des hommes qu’il contrôle. C’est humain.
Sauf qu’en football, ça ne marche pas comme ça.
Les Yes Men et les béni oui oui ne font pas des grands entraineurs. José Mourinho, Carlo Ancelotti, Pep Guardiola ou Diego Simeone n’ont pas de leçon de football à recevoir de quiconque. Ils ont un patron, c’est entendu, mais ils s’affranchissent de son autorité. Le rapport de force entre un entraineur haut de gamme et un président de club n’a rien à voir avec le lien qui unit un directeur général et son patron dans une PME. Je me tue à expliquer cette rengaine aux novices qui débarquent sur la planète foot. Un club n’est pas une entreprise comme les autres. Quand ils arrivent, ils ne me croient pas. Deux ans plus, tard, ils ont compris.
Jean-Michel Aulas est bout de son système. Quel serait le profil idéal pour l’OL ? L’entraineur de l’OL n’est pas un subordonné. L’entraîneur de l’OL est un grand d’Europe. L’entraineur de l’OL a un palmarès. Il a du charisme, de la poigne, des idées. Il est indépendant, décontracté et libre de s’en aller si bon lui semble parce qu’il est courtisé. Il ne dit pas amen à tout et s’il respecte son président, il sait qu’il est seul maitre à bord dans le vestiaire.
Jean-Michel Aulas est-il capable aujourd’hui de recruter une telle personnalité et de travailler avec elle ? C’est toute la question.
Pascal
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Pour ce nouveau numéro d’avril, Young Photography Now! publie dans sa Galerie les Portfolios de la commande photographique publique « Jeunes générations » – CNAP – CéTàVOIR des 15 photographes lauréats, actuellement exposés dans 8 lieux en France. YP! Magazine en a interviewé cinq d’entre eux pour accompagner leurs images et expliquer leurs démarches auprès des jeunes sur ce projet de photographie documentaire exceptionnel. Retrouvez ici les focus sur Yohanne Lamoulère et Marie-Noëlle Boutin.
PORTFOLIOS 1 “JEUNES GENERATIONS”
1 COMMANDE PUBLIQUE  15 PHOTOGRAPHES 8 EXPOSITIONS 1 PUBLICATION > en librairie le 4 mai
En octobre 2016, une commande photographique nationale a été lancée par le ministère de la Culture et de la Communication et pilotée par le Centre national des arts plastiques (Cnap) en collaboration avec l’association CéTàVOIR, sur le thème de « La jeunesse en France ». Quinze photographes auteurs évoluant dans le champ de l’image fixe documentaire ont été sélectionnés. Les photographies réalisées constituent un exceptionnel corpus documentaire, représentatif à la fois de la diversité des territoires et de la vitalité de la création contemporaine.
« Jeunes générations » met en lumière les acteurs d’un monde en devenir, que ce soit à travers leurs pratiques culturelles ou leur préparation à la vie. Au printemps 2017, huit expositions permettront au plus grand nombre de découvrir ce projet. Le ministère de la Culture et de la Communication présente sur ses façades une sélection de clichés issus des séries réalisées par les 15 photographes : Pablo Baquedano, Marie-Noëlle Boutin, Gilles Coulon, Chimène Denneulin, Claudine Doury, Gabrielle Duplantier, Guillaume Herbaut, Yohanne Lamoulère, Stéphane Lavoué, Géraldine Millo, Myr Muratet, Alexandra Pouzet et Bruno Almosnino, Lola Reboud, Klavdij Sluban, Patrice Terraz. 
Une autre sélection sera présentée dans les gares de Bordeaux, Lille, Marseille, Paris – Gare de Lyon et Strasbourg, grâce à l’engagement exceptionnel de SNCF Gares & Connexions.
Les tirages photographiques de cette commande publique seront exposés à la Villa Pérochon – Centre d’art contemporain photographique de Niort du 23 mars au 13 mai 2017 puis présentés dans le cadre du festival ImageSingulières de Sète du 24 mai au 11 juin 2017.
Cette commande publique fera enfin l’objet de la publication d’un ouvrage qui sera disponible en librairie à compter du 4 mai 2017.
INTERVIEWS
Yohanne LAMOULERE
« Des histoires d’amour à Marseille – Le mythe de Gyptis et Protis »
Yohanne Lamoulère, Série “Des histoires d’amour à Marseille. Le mythe de Gyptis et Protis”, Cnap, 2017
Le mariage de Gyptis et Protis symboliserait l’alliance de deux peuples. Pour le phocéen quittant sa terre natale, il faut croire à des mythes pour avoir le courage de partir et de peut-être trouver amour et postérité. Aujourd’hui, la relation amoureuse peut-elle constituer le socle qui nous retient vertical sur terre ? Les jeunes, aspirés par le tumulte du monde, se réfugient-ils dans ces douces promesses ? Le mythe s’inscrit dans l’image de terre d’accueil et de métissage que représente Marseille. Dans l’inconscient collectif, la ville apparaît comme une terre promise, un lieu où « n’importe qui, de n’importe quelle couleur, pouvait descendre d’un bateau et se fondre dans le flot des autres hommes ». http://yohanne.lamoulere.book.picturetank.com/
– YP! Magazine : Comment avez vous monté votre projet de série “Des histoires d’amour à Marseille – Le Mythe de Gyptis et Protis” ?
Y. Lamoulène: L’amour, c’était prendre le contre pied de ce que j’avais déjà fait à Marseille, c’était choisir comme terrain d’étude la substance, et finalement ce qui m’intrigue le plus dans cette société. J’ai décidé de faire tout ce qui me passait par la tête, d’accumuler les photographies – ce travail reprend des idées assez anciennes (par exemple le garçon en tutu), et des envies beaucoup plus immédiates, hasardeuses, marcher dans les rues et chercher des personnages. J’avais également des idées de lieux, précis ou métaphoriques, cinémas, centres commerciaux, terrains vagues… J’ai alterné mise en scène et documentaire, rendez-vous et balades dans mon quartier.
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Yohanne Lamoulère, “Des histoires d’amour à Marseille. Le mythe de Gyptis et Protis”, Cnap, 2017
Yohanne Lamoulère, “Des histoires d’amour à Marseille. Le mythe de Gyptis et Protis”, Cnap, 2017
Yohanne Lamoulère, “Des histoires d’amour à Marseille. Le mythe de Gyptis et Protis”, Cnap, 2017
– Comment avez vous travaillé avec les jeunes?
Y.L.: Quand je travaille dans la rue, j’explique succinctement mon projet et je photographie les gens, mais je leur parle toujours avant. Quand la rencontre se fait, nous pouvons passer plus de temps ensemble. Pour les images que j’ai mis en scène, comme le tutu, le cinéma ou la scène du téléphone portable, j’ai choisi des personnages qui correspondaient à mon propos. Je peux aussi passer du temps dans un lieu clos, comme une institution, ou le seuil de la prison des Baumettes, et y passer du temps, épuiser l’espace.
– Que pensez-vous de la jeunesse en France et quel message souhaitez vous faire passer dans votre série?
Y.L.: Je pense toute sorte de choses de la jeunesse marseillaise, ça dépend de mon état d’esprit, il n’y a pas de généralité possible. J’aime le côté ingouvernable de la ville et des gens qui l’habitent, ce mélange d’impudence et de douce candeur.
“Mais ce qui est beau à photographier, c’est la fragilité. Je ne crois pas avoir de message à passer, simplement que la société française est multiple, et que nous en sommes un des éléments.”
– Qu’est ce que la photographie peut apporter aux jeunes?
Y. L.: Le moment de la prise de vue est une sorte de thérapie. Nous nous faisons face (avec le Rolleiflex, je n’ai rien devant le visage), et notre langage commun devient celui des corps, mutique. C’est le plaisir primaire de se tenir droit sur terre, vivant. Ce moment précis apporte la tension. Ensuite il n’y a pas le plaisir immédiat de se voir beau, parce que je travaille en argentique. Donc après la tension, il y a la frustration. Ensuite, après quelques semaines, j’envoie l’image, via Facebook ou Snapchat. Si l’image est bonne, elle prend la place de la photo de profil précédente.
“Le moment de la prise de vue est une sorte de thérapie. Nous nous faisons face (avec le Rolleiflex, je n’ai rien devant le visage), et notre langage commun devient celui des corps, mutique. C’est le plaisir primaire de se tenir droit sur terre, vivant.” Yohanne Lamoulère, Photographe
  Marie-Noëlle BOUTIN « Territoires de jeunesse »
Ils s’appellent Adrien, Paul, Philippe, Hugues, Baptiste, Hugo, Cyril, Samantha, Marion et Karine et sont originaires du Pas-de-Calais, issus pour la plupart, du milieu rural. Ils sont en Bac professionnel ou en formation d’apprentis au lycée agricole de Radinghem et espèrent travailler dans le secteur de l’agriculture en reprenant une ferme ou en devenant salarié agricole. Ils poursuivent leurs rêves d’enfant : s’occuper des animaux, conduire le tracteur et être en contact avec la nature, même s’ils connaissent la difficile réalité du métier aujourd’hui. www.marienoelleboutin.com
Marie-Noëlle Boutin, Territoire de jeunesse, Cyril, Cnap 2017
 – YP! Magazine: Comment avez vous monté votre projet de série “Territoires de jeunesse” ?
M.-N. Boutin: Depuis 2009, je mène un projet sur l’adolescence, intitulé “Territoires de jeunesse”, dont le but est de faire des portraits d’adolescents dans des contextes géographiques différents. J’ai réalisé ce projet en France, en Belgique et en Algérie. Je voulais voir s’il y avait des différences et/ou des ressemblances entre les jeunes.
“Comment le contexte, l’environnement des jeunes peut-il avoir un impact sur leur jeunesse ? C’est un projet qui questionne aussi la société puisqu’au fond les jeunes sont le reflet du monde dans lequel ils vivent.”
Lorsque l’appel à projet sur la Jeunesse en France est sorti, je me suis dit que j’allais pouvoir développer un nouveau volet de ce projet au long cours en m’intéressant cette fois-ci aux jeunes en milieu rural.
– Comment avez vous travaillé avec les jeunes?
M.-N. B: J’ai pris contact avec un lycée agricole situé dans un petit village du Pas-de-Calais à Radinghem. C’est un lycée qui accueille des jeunes de la région, issus pour la plupart du milieu agricole. Au sein du lycée, il y a une ferme avec des vaches, des moutons et des champs aux alentours. L’enseignement est à la fois théorique et pratique. J’ai donc suivi les jeunes dans leurs activités pratiques avec leurs professeurs sur la ferme. Je voulais les voir en situation et je me suis rendue compte que, dès qu’ils enfilaient leurs bottes et leur combinaison pour aller traire les vaches ou donner à manger aux moutons, je voyais l’étincelle briller au fond de leurs yeux : ils redevenaient des enfants heureux d’être à la ferme. J’ai réalisé que mon projet était là : montrer cette part d’enfance qu’il y a encore en eux car ils réalisent leur rêve d’enfant tout en endossant la responsabilité de leur futur métier.
– Que pensez-vous de la jeunesse en France et quel message souhaitez vous faire passer dans votre série?
M.-N. B: La jeunesse en France est très diverse et c’est important de montrer cette diversité. Concernant les jeunes en milieu rural – en l’occurrence ceux que j’ai photographiés car, là encore, il ne faut pas faire de généralités – je dirais que c’est une jeunesse peu visible, méconnue car très ancrée dans son territoire. Au lycée de Radinghem, les jeunes viennent des environs et ont généralement un lien direct avec le milieu agricole (un oncle, un grand-père, des parents agriculteurs). C’est encore une activité très familiale. Par ailleurs, il y a quelques grosses exploitations, mais on est principalement dans une agriculture traditionnelle de taille moyenne avec des vaches et des cultures. C’est un secteur qui est en crise et qui souffre beaucoup. Les jeunes le savent pourtant ils sont très attachés à leur milieu. En les photographiant, je voulais montrer cette relation forte qu’ils ont à la terre, à leur territoire.
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Marie-Noëlle Boutin, Territoires de jeunesse, Luana, Cnap 2017
Marie-Noëlle Boutin, Territoires de jeunesse, Marion, Cnap 2017
Marie-Noëlle Boutin, Territoires de jeunesse, Baptiste, Cnap 2017
– Qu’est ce que la photographie peut apporter aux jeunes?
M.-N. B.: Comme tous les jeunes que j’ai rencontrés pour mon projet, ceux de Radinghem ont accepté facilement de se faire photographier. Ils y sont habitués avec leur smartphone. Mais plus que ça, ils apprécient qu’on s’intéresse à eux, qu’on les regarde, qu’on passe du temps à discuter avec eux. A Radinghem, j’ai photographié une jeune fille, Marion, qui ressemble à un garçon. Elle a du mal avec son image, même si c’est une très jolie fille.
“Je lui ai dit que sa photo était affichée en grand au Ministère de la Culture et dans les gares. Elle en était très fière. J’espère que cette image aura changé le regard car elle a sur elle-même. J’espère aussi que le public aura un regard différent sur la jeunesse en milieu rural.”
– Que pensez vous de la situation de la photographie documentaire en France et en Belgique ? Qu’est ce qui pourrait être changé ?
M.-N. B.: La photographie documentaire est davantage prise en compte depuis plusieurs années en France. C’est peut-être dû à un mouvement d’opposition face au flux des images sur internet. La photographie documentaire est exigeante, elle requiert du temps, de la réflexion. On n’est pas dans l’instantanéité des images prises avec un smartphone. Faire des images autrement, c’est penser le monde autrement. C’est important de s’interroger sur la manière de faire des images aujourd’hui et surtout sur ce que l’on veut dire à travers le médium photographique.
“Concernant la photographie en Belgique, je trouve qu’elle est très dynamique. La France est trop fermée sur elle-même. Elle devrait regarder davantage vers les pays voisins pour voir ce qui s’y passe.”
– Est-ce que l’avenir et l’alternative pour les jeunes photographes sont la publication presse, l’exposition et la vente en ligne par les biais des nouvelles plateformes (comme Hans Lucas, Transit etc.) ?
M.-N. B.: Je n’ai pas vraiment de réponse sur le sujet. Le monde de la photographie est très disparate et il est difficile de donner un conseil. Chaque cas est particulier, mais une chose est sûre, les moyens de vivre uniquement de la photographie sont très limités. Si on envisage la photographie sous cet angle, c’est assez pessimiste.
“Moi, je préfère rester optimiste et me dire que l’important est de garder l’envie de faire des images et de s’exprimer à travers elles.” Marie-Noëlle Boutin, photographe
  Géraldine Millo, Idaline, Donner le bain au nourrisson, CAP Petite Enfance, Mantes-la-Ville, Cnap 2017
Géraldine MILLO « Vestales »
Ce sont en grande majorité des filles. Elles ont entre 15 et 20 ans. Elles en ont fini avec l’école générale et se sont orientées vers les filières du soin ou du service. Nouvelles déesses du foyer, ces jeunes vont assumer les fonctions, souvent dévalorisées, qui relevaient autrefois du domestique : s’occuper des enfants, des anciens, du linge… www.geraldinemillo.com
        Gilles Coulon, Extime # 7 – Maxime, Cnap 2017
Gilles COULON “Extime”
La génération « Z » bien que décrite comme « silencieuse », s’exprime, partage, se dévoile. La profusion d’images réalisées et échangées par cette jeunesse sur les réseaux sociaux est un trésor iconographique qui nous parle sans filtre de son humeur, ses espoirs, ses amours, ses détresses. Grâce à la complicité de 7 jeunes de la région parisienne, « Extime » plonge dans ce fonds d’images et le restitue sous forme de portraits mosaïques, ouverts sur leurs rêves, leurs doutes et leurs préoccupations quotidiennes. www.tendancefloue.net/gillescoulon/
        Patrice Terraz
Patrice TERRAZ « Jeunesse tribale »
En Nouvelle Calédonie, les Kanaks, ou Mélanésiens, représentent environ 40 % de la population. Leur culture, profondément ancrée dans leur vie de tous les jours, bouleverse nos codes occidentaux et reste, malgré sa richesse, incroyablement méconnue. Ici, le mode de vie est collectif et la tribu passe avant l’individu. La plupart des jeunes revendiquent leur attachement à cette vie tribale. www.terraz-photo.com
            Myr Muraret
Myr MURATET « CityWalk »
C’est une étude photographique sur la jeunesse d’un territoire bouleversé depuis ces dernières années par des changements urbains et sociaux majeurs, comme les travaux du Grand projet de renouvellement urbain de Paris. Dans ces quartiers historiques et populaires du Nord de Paris, errent, un sac sur le dos, de jeunes réfugiés africains, afghans, roumains. Un peu perdus la journée, ils se serrent la nuit sur des cartons sous les ponts du nouveau tramway ou dans de discrets interstices de la ville. www.myrmuratet.com
        Voir et lire la suite des “Jeunes générations” PORTFOLIOS 2 #04 ici
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Jeunes Générations Portfolio 1 #04 Pour ce nouveau numéro d'avril, Young Photography Now! publie dans sa Galerie les Portfolios de la commande photographique publique…
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