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#Transylvanie express
alexar60 · 1 year
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Transylvanie express (Épilogue)
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Tous les épisodes sont disponibles ici.
Audrey sortit rapidement de la gare. Elle attendit avec patience tout en observant les alentours. Elle cherchait du regard quelque-chose de précis. Et ce quelque-chose était un homme, celui qu’elle avait aperçu sur le précédent quai. Il marchait portant un sac à dos, ses mains tenaient les bretelles à hauteur de la poitrine. Il avait un peu moins de quarante ans, elle avait un but.
Elle savait comment faire pour ne pas être repérée, se fondant littéralement dans les murs. Elle n’était plus qu’une ombre se baladant à la vue du soleil et de tous. Aussi, personne ne réalisa que la silhouette noire n’avait pas de propriétaire. Elle suivit le quarantenaire content de rentrer chez lui. Il sifflotait gentiment.
Le reste de la journée se passa sans qu’il n’aperçoive la jeune femme. Elle resta cachée dans une armoire puis dans un coin de la chambre. Elle attendit patiemment, écoutant les discussions plus ou moins personnelles. Elle s’imprégna de sa vie, de sa famille. Il était marié et avait deux beaux et jeunes enfants. Lorsque son épouse partit coucher les petits, elle approcha avec subtilité, sans faire de bruit. Confortablement installé dans son canapé, il était passionné par le film, une vieille série noire déjà vu maintes fois.
Lentement, elle se positionna dans son dos. Puis elle approcha la tête afin d’humer le parfum de sa prochaine victime. Soudain, le froid l’envahit. Dès lors, il tourna la tête pour vérifier que la porte-fenêtre du balcon était bien fermée. Il entendit sa femme raconter une histoire aux enfants avant de se reconcentrer sur la télévision. Elle s’imprégna de son odeur. Alors, elle comprit pourquoi il était si attirant. Puis, elle retourna dans la chambre du couple.
La patience demeurait être son fort. Elle attendit qu’il se couche. Il embrassa sa femme puis il s’endormit. Elle maudit l’épouse pendant sa lecture, laissant logiquement la lumière allumée. Elle attendit une petite demi-heure, le temps d’un chapitre ou deux. Enfin, la nuit entra dans la pièce. Aussitôt, elle sortit bien qu’elle savait que la rivale ne dormait pas encore. Mais ce n’était pas grave. Elle approcha doucement de l’homme, absorba de nouveau son odeur. Et assurée qu’il était dans un profond sommeil, elle s’allongea lentement contre lui, pour entrer dans son rêve…plus précisément, pour diriger son rêve.
Il savait que le château était ensorcelé ; il était là pour vaincre une malédiction. Il marcha dans les couloirs à la recherche d’un démon. Juste avant, il avait ordonné à ses hommes d’occuper les lieux. Certains surveillaient les jardins pendant que d’autres inspectaient les salles. Il se retrouva seul après avoir grimpé des escaliers. Une porte l’intrigua car il ne l’avait pas vu durant son dernier passage. Du coup, il l’ouvrit rapidement s’engouffrant brutalement dans une chambre.
Il n’y avait rien de dangereux. C’était une banale pièce comme on en trouvait dans les musées. Quelques tableaux accrochés aux murs décoraient l’endroit. Une jeune femme dormait sur un lit, tournant le dos au visiteur. Il approcha, admira ses cheveux bouclés. La couleur châtain, l’odeur de lilas et de caramel n’étaient pas commune. Au contraire, elles ravivèrent de vieux souvenirs. Alors, il se permit d’admirer le visage de la dormeuse. Il resta stupéfait en reconnaissant une amie d’enfance.
-          Marina ? C’est bien toi ? s’exclama-t-il.
Elle ouvrit lentement les paupières, puis elle releva la tête. Un sourire éclatant se figea sur son visage blanc. Il avait toujours aimé ses yeux bleus. Il avait craqué pour elle à cause d’eux quand ils étaient au collège. Elle tendit les bras pour réclamer un câlin.
-          C’est toi, Maël ? Tu es venu me sauver ? demanda-telle avant d’ajouter : Serre-moi dans tes bras, j’ai si froid !
Dès lors, il s’exécuta constatant que sa peau était glacée. Ils restèrent enlacés pendant un long moment. Elle sanglotait, murmurait des mots doux. Elle se confiait en parlant de ses inquiétudes. Il répondait qu’elle n’avait rien à craindre. Alors, elle l’embrassa, d’abord sur l’épaule, puis sur maladroitement sur le menton. Son geste rappela à Maël un souvenir égaré dans sa mémoire tout en réveillant le désir.
Désormais, il était à sa merci. Elle avait déjà oublié Yannick Ridel. Il n’avait été qu’un moment, une victime qui s’en est sorti. Parce qu’elle a voulu l’épargner. Il n’avait pas été le premier pour qui, elle ressentit de l’amour. Et il sera vite oublié dès qu’elle aura goûté à cet homme.
Lentement, elle déshabilla Maël, tâtant ses muscles, écoutant les battements de son cœur, et frôlant du bout des doigts les principales veines  de son cou, la partie la plus sensible et la plus charnelle. Elle embrassa son amant qui s’évanouit de plaisir. Elle le caressait, le suçait, elle jouait avec lui de haut en bas.
On ne voyait rien dans l’obscurité. La femme de Maël s’endormit sans remarquer la présence fantomatique d’un succube. Le monstre grimpa sur son mari. Elle le caressa du bout de ses griffes, elle avança la bouche faisant sortir une langue de serpent. Tout –à-coup, elle s’étendit entièrement sur son buste pressant ainsi ses poumons. Il n’arrivait plus à respirer. Alors, elle ouvrit la bouche pour aspirer lentement la petite flamme à l’origine de son âme.
Dans son rêve, l’amour se déchainait dans une passion torride. Maël réalisait qu’il était encore amoureux de Marina, et enfin, il pouvait l’aimer. Tantôt, elle le dominait, tantôt c’était lui qui gérait les ébats. La passion dictait le songe jusqu’à ce qu’il découvre qu’il n’avait plus de jambe. Son corps avait fusionné avec celui de Marina ! Immédiatement, il hurla cherchant à se débarrasser d’elle. Mais elle riait, continuant à le baiser. La peau de la jeune femme s’écailla, une odeur putride remplaça le parfum de lilas et caramel. Il hurla, hélas, rien de sortit de sa bouche. Plus il paniquait, plus il criait et plus il suffoquait. Il chercha un peu d’air, écartant les lèvres. Il exposa son cou, elle en profita de suite.
Ses dents déformées et pointues arrachèrent la gorge du malheureux. Le sang gicla sur le lit, sur le visage du monstre et sur les murs. Elle se délectait de cette vie prise. Il n’était pas question qu’il résiste ni qu’elle le prenne en affection. Il était question de faire son job ; il était condamné, et elle était venue pour la sentence.
Maël ne bougea pas, il ne sentit pas le poids du succube sur son ventre. Elle inspira la dernière étincelle de vie. Il mourut enfermé dans son cauchemar. Elle resta encore quelques instants allongée sur le corps encore chaud de sa proie. Audrey reprit lentement forme humaine tout en restant invisible aux yeux de la femme qui dormait toujours. Elle l’observa un peu.
-          Tu vivras encore longtemps, susurra-t-elle.
En réponse, la veuve soupira tout en restant endormie. Alors, le succube se releva et glissa jusqu’à la porte. Elle traversa l’appartement et sortit, pleine d’énergie, heureuse d’avoir le goût de la vie sur le palais. Elle marcha dans la rue. Curieusement, son ombre n’apparut pas sous la lumière d’un lampadaire. Elle  regarda le ciel. Elle sourit, elle avait oublié Yannick qui lui avait donné tant de mal et tant de plaisir. Elle s’éloigna du lieu de son crime. Étrangement, elle n’aimait pas voir les cadavres froids au matin. Plus tard, Maël sera déclaré décédé à cause d’une embolie pulmonaire.
Pendant ce temps, notre héros éteignait la lumière de son nouveau logement. C’était une chambre dans un dortoir. Il venait d’écrire le premier chapitre d’une nouvelle sur son ordinateur : Ses mémoires de voyage à bord de l’express du Transylvanie.
Fin
Alex@r60 – février 2023
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nectaryneee-blog · 5 years
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Une nuit sans étoile.
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19h15, Mardi 3o Octobre 2018. 
A l’heure actuelle l’ou j’écris ce billet, Hotel Transylvanie 2 passe à la télévisions. Ma petite sœur et mon petit frère regardent, une énième fois encore, une glace au chocolat à la main. Tandis que moi, je suis assise à la table, concentrée sur ce billet, gardant néanmoins un œil bienveillant sur eux, et un peu sur le film, j’avoue. C’est sur un coup de tête que j’ai décidé de rédiger ce premier billet, ou pas vraiment. A vrai dire, j’ai réfléchi à plusieurs façons de vous aborder, durant le mois passé. Oui vous, car je suis une fille qui a peur de tout, même de commencer un blog ayant peur, que ça ne fonctionne pas. Une fille qui a peur d’échouer dès l’essaie. Mais qui ne tente rien, n’a rien. Et avant tout, je le fais pour moi et non pour vous, désolée d’être aussi dure, cependant je reste réaliste. Une bien triste réalité. Autant être sincère dés le début vous ne trouvez pas ? Selon moi, et à mon avis, je ne suis pas la seule à le penser, si oui manifestez-vous cher compatriote ! Veillez m’excuser, je me suis laissée emporter par la vague politicienne, eux qui n’ont aucun mal, et aucune peur, pour s’exprimer alors que moi, je tremble comme une vulgaire larve, à toute expression orale. Pitoyable. Toute fois revenons à nos moutons ! Et notre mouton est la sincérité, phrase très peu sexy je trouve. La sincérité est l’un des ingrédient qui contribue au bon fonctionnement d’une relation. Avant et y a peu de temps encore, je ne savais la différencier de l’hypocrisie, vous avez surement du comprendre. Je me laissais berner, marcher dessus, tout ce qu’on me demandais, je donnais, j’étais la bonne petite servante, de tout le monde. Toute les fois, ou j’entendais des personnes dire du mal sur moi, alors que j’étais à leur coté, je ne disais et tentait de rester neutre extérieurement, seulement à l’ intérieur j’étais détruite. L’une des pires sensations, que je ne veux plus ressentir. Seulement à présent, sur ce point, je peux vous rassurer, tout va bien et s’il vous pas trop de pitié car j’ai les larmes faciles. Ne vous inquiétez pas, la tempête est terminée. 
Pour toute personne n’ayant pas compris le principe de mon blog, c’est pour parler de adolescence de mon expérience, de votre expériences si vous voulez, bien m’accorder votre confiance pour en discuter. A travers mes billets, je vais vous partager mon parcours, négatif comme positif. Et j’espère que nous pourrons avancer ensemble. Je serai disponible, ne vous inquiétez pas. Aussi je parle anglais couramment au cas ou si, cette information peut aider. 
Bonne soirée, à vous !
signée Sweet Pea. 
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photogamer · 5 years
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Hôtel Transylvanie 3, on ne s'en lasse pas !
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Ce dimanche sur TF1.
Troisième opus des aventures de la famille Dracula dans son hôtel de monstres, l’épisode se pose tellement en film de l'été qu'il emmène carrément toute la troupe… en vacances. Une délicieuse "inception" qui place au passage, discrètement mais sûrement, le curseur un peu plus sur l'humour, pour notre plus grand bonheur.
Ils sont revenus, ils sont tous là. Les vampires, momies, créatures de Frankenstein, loups-garous, blobs, hommes invisibles, et on en passe. Ce nouveau "monster mash", sorte de mash up de monstres et parangon d'univers geek cher aux amateurs de Dracula, ce dernier rempile en protagoniste de la farce, au sens noble. L'illustre créature de la nuit reconvertie en hôtelier de luxe travaille avec sa fille, Mavis, qui vient de le rendre grand-père en donnant naissance au petit Dennis, mi-humain mi-vampire, dans la précédente aventure.
Quelques années plus tard, le patron aux dents longues s’attaque enfin à un problème mis de côté depuis trop longtemps. À la mort de son épouse, il avait noyé son chagrin dans le travail, sacerdoce visant à la fois à mieux servir sa monstrueuse communauté et à s’intégrer au monde des humains. Grâce à son complexe hôtelier pour monstres de tous horizons, cet objectif fut atteint bon an mal an. Malgré l'agrandissement récent de la famille, "Drac" se sent seul. Il découvre ainsi les sites de rencontre, ce qui le rend plus joyeux mais plus secret que d’habitude. C'est à ce moment-là que sa fille, sur un qui pro quo, le juge « surmené » et trouve alors l'idée du siècle : un repos bien mérité sur une croisière de luxe surprise à l'itinéraire et à l'équipage monstrueux, naturellement.
Avec son large éventail de références et de types d’humour, Hôtel Transylvanie 3 parle à tous les publics et s'oriente vers le rire frais et spontané. Toujours justes, les blagues et gags s'enchaînent au fil d'une narration épurée, dépoussiérée et très rythmée, voire effrénée. La réalisation "au poil" emmenée par Genndy Tartakovsky se montre à la hauteur de l’exigence Sony Pictures pour cette désormais trilogie. Les effets spéciaux, en constante amélioration sans en avoir l'air, mettent en valeur une orientation plus cartoonesque que dans les précédents volets. Les gags sont plus rapides, les expressions plus comiques. Certains nouveaux visages rappellent même le style années 30 d’un célébrissime marin mangeur d'épinards.
Parmi les principes de la comédie, deux reviendraient, selon les connaisseurs, assez souvent. D’abord l'inspiration de la vie de tous les jours, et ensuite un lien avec l'actualité. Le rythme plus nerveux de cet épisode se base bien sur ces principes. Non seulement le quotidien est moqué avec mordant, mais la période estivale du film tombe à point nommé avec sa sortie au milieu de l’été. Rencontres sur smartphone et mésaventures de vacances feront aussi la place à un personnage archi-connu de l'univers de Dracula, que nous vous laissons découvrir. Cerise sur le caveau, la bande-son procure des envies irrésistibles de déhanchement garantis, surtout vers la fin, grandiose, notamment dans les salles équipées Dolby.
Verdict
Dracula trouvera-t-il l'amour ou juste un amour de vacances ? Qui se dressera sur son chemin ? Peu importe, ce sera un spectacle virevoltant et permanent. Et même si le casting de la VF ne comporte aucune star du grand écran, les puristes pourront saluer l’apport de qualité des comédiens et professionnels du doublage à l'ensemble. En moins de deux heures, sans aucun temps mort, ce troisième Hôtel Transylvanie ressemble à un incontournable de l'été pour toutes les tranches d’âge, pour les geeks et pour les autres.
Note
7.8 "bon"
Un cocktail qui sonne juste dans un univers de monstres légendaires qu'on a plaisir à retrouver. Du fun sans prise de tête, c’est tout ce qu'on demande en été.
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slowlyfantasticfart · 4 years
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MES FILMS. MES SÉRIES ET MON PLAISIR.
Il y a beaucoup  d'acteurs et d'actrices que j'aime beaucoup et que j'admire énormément et parmi cette liste il y a ACTEURS Johnny Deep Paul Walker Channing Tatum Robin Williams Adam Slander Jason Stanham Dwyane Johnson Kellan Lutz Chris Hemsworth Liam Hemsworth Heat Ledger Nicholas Cage Liam Neeson Brad Pitt Tom cruise steve Martin James Franco James Marsden ACTRICES Katherine Heighl Rachel Mc Adams Zoe Saldana Mila Kunis Anne Hathaway Drew Barrymore Jennifer Lopez Jessica Alba Scarlett Johansson Natalie Portman Reese Witherspoon Sandra Bullock Julia Roberts Cameron Diaz J'aime beaucoup le domaine du cinéma, c'est une passion c'est quelque chose que j'aime quand je veut relaxer. N'es ce pas réconfortant. Ici je me suis fait tout un répertoire de film de tout les genre vous y voyez tout un choix films et de série que j'ai beaucoup aimer alors l'es voici. HORREUR Annabelle série Us La conjuration série Ma Silence Dead (Silence de mort) Malédiction de l'enfer (Drag Me to Hell) Le cauchemar de Molly Hartley 2008 Le bal de l'horreur (Prom Night) 2008 Terreur sur la ligne (When a stranger calls) A Qiet Place (Un coin tranquille) Ça, Dans le noir One missed Call (Un appel manqué) Mortelle St Valentin Instinct de survie Visions, Ouija Ne t'endors pas Poltergeist Sinistre 1 Jessabelle Mama insidous 2,3,4 I Still I Know what you did last summer Halloween Chucky Jaws (les dents de la mer) Scream (Frisson) 1,2,3,4 N'aie pas peur du noir Freddy Krueger les griffes de la nuit (2010) Boogeyman Apparence Meurtre a la St Valentin destination ultime (Final Destination) La maison de cire The darkness Jeepers creepers SCIENCE FICTION ET FANTASTIQUE Les animeaux fantastique 1,2 La momie, Thor La belle et la bête le film Le livre de la jungle le film Coeur d'encre Pan, Pete's Dragon (Peter Elliot et le dragon) Oz le magnifique Alice au pays des merveilles 1,2 Percy Jackson 1 et 2 Chronique de narnia 1,2,3 Légende 1985 Merlin 1998 Casper, Maléfique Le labyrinthe de pan Le cygne noir (2011) Harry Potter série Bright Les gardiens de la galaxie 1,2 L'ascension de Jupiter A-X-L Transformers Armageddon Le jour d'après La stratégie Ender X-Men Life, Prometheus Alien, Passager La guerre des mondes La stratégie d'enfer La série Star Was Chappie Le chaos La guerre des mondes COMÉDIE DE FILLE Année bixestille Le journal d'une princesse 1, 2 Gagner un rendez vous avec Tad Hamilton 13 ans bientot 30 Elle a tout pour elle, Monte Carlo The Parent Trap Sweet Home Alabama, Le prince et moi Et si c'était vrai, Un amour infini Comment perdre son mec en 10 jours Something Borrowed (Duos en trois) Le mariage de mon meilleur ami 27 Robes Les douzes coups de minuit Ma belle est un monstre La fille du président Éloge de la liberté Blonde et légale Méchantes Ados Bring It On (Le tout pour le tout) 1,2,3,4,5 Lettre a Juliette Le diable s'habille en prada Confession d'une accro du shopping Profession hôtesse de l'air Julie & Julia Meilleure ennemies Because I Said So (Cherche homme parfait) Sexfriends, Sexe entre amis A Cinderella Story ACTION ET AVENTURE 300 1 et 2 Rambo : la dernière mission Le casse noisette et les quatres royaumes (The Nutcraker an... Un raccourci dans le temps ( A Wrinkle on Time) Aquaman Venom Le masque de Zorro série Mission impossible série Bumblebee Divergence série Spider Man série Charlie's Angel série Hancok The Island Jumanji 1,2 Life of Pie San Andreas Pacifim Rim 1 et 2 Voyage au centre de la terre 1 et 2 Les aventures de Tintin : Le secret de la licorne Jurassic World série John Wick 1,2 The Equalizer 1,2 Skyscraper (Gratte Ciel) Ant-Man et guêpe (Ant-Man and the Wasp 1,2 Mégalodon (The Meg) Peppermint (Déchainée) La légende d'Hercule, Lara Lara Croft: Tomb Raider Parker Trésor National 1,2 Fast Furious 4,5,6,7,8 le 1 et 2 (version française Rapide et Dangereux) Blanche neige et le chasseur 1 et 2 Mr. S Smith Bleu d'enfer Le mécano : la résurrection 47 Ronin Tigre et dragon Jake Ryan Le gardien Die Hard Rampage Maraudeurs Top Gun (1986) Underworld V for Vendetta ENFANT ET FAMILLE Dora et la cité perdue UglyDolls Jack Frost (1998) Free Willy The Polar Express (Boréal Express) Une nuit au musée Moins Cher La Douzaine 1 et 2 The Lizzie McGuire Movie Hanna Montana: The Movie Une princesse sur la glace Nancy Drew Les 101 Dalmatien Happy Family Pierre Lapin Enchantés Stailion Benji Mes vies de chiens 1,2 Whisper série L'incroyable histoire de Winter le dauphin 1,et 2 Tobby The Amazing Penda Le dragon des mers Chérie j'ai agrandi le bébé The House With a Clock In its Walls Incredibles 1 et 2 DRAME The lake house (La maison près du lac) La série Twilight Salt À Cinq pied de toi (Five feet Apart Midnight Sun (Soleil de minuit) A Star is Born (Une étoile est née) Forever my Girl Beastly (Sortilège) Gold Diggers: The Secret of Bear Mountain 1995 Crossroads (A la croisé des chemins) 2002 Stepmom (La blonde a mon père) Match Point Doux Novembre The Roommate The Other Woman Red Eye (Vol sous haute pression) Flight Plan (Plan de Vol) My Girl (L'été de mes 11 ans) L'arrivée (Arrival) Sully Wicker Park Pearl Harbor P.S. I love You Le porte bonheur (The Lucky One) Tristan & Yseult Le secret de Charlie Hors du temps The Lovely Bones The Notebook Remember Me (La rage de vivre) A Walk To Remember (Une promenade Inoubliable) Une bouteille a la mer Coyote Ugly Apparitions (Libelule) La maison sur la falaise Flicka Sexe Intemtions Black Swan Ou le coeur nous mène Brothers FILM DISNEY À MONSIEUR Dumbo The Lion King Maléfique FILM D'ANIMATION Tout ce qui est film d'animation de Walt Disney, Dream Works. Peut importe, c'est les films que je préfère écouter. Quand j'étais enfant, je me souviendrai toujours à quel point, que j'ai eu beaucoup de plaisir à l'es écouter en boucle. Et encore aujourd'hui, j'ai du plaisir à l'es regarder. C'est des film qui sont réconfortant mais aussi que du bonheur. ANIMATION Ballerina La reine des neiges Coraline Kung fu Penda Rebelle (Brave) Dragon Hôtel Transylvanie Ratatouille Volt L'ère de glace La belle et la bête La petite sirène Pocahontas Cendrillon Le roi Lion Aladdin La princesse des cygnes 1 Le livre de la jungle Moana Abominable Storks Raiponce La princesse et la grenouille Zootopia Lilo et Stich La route d`Eldorado Rox et Rouky Spirit L'empereur du nouveau genre Le chat potté Drôle d'abeille Planet 51 THRILLER The Boy Next Door (2015) La prison de verre Fenêtre secrète The tourist Before I Fall Truth Or Dannce Le beau père (The Stepfather) Sans un bruit 2:22 Kidnap Home Invasion Get Out Sex Crimes COMÉDIE MUSICALE Heartbeats High Strung, Mamma Mia 1,2 Dirty Dancing 1,2 Honey 1,2 The Fame La série Step Up Footloose Romance Titanic Nos étoiles contraires Le voeux un été sur terre The longuest Ride (Le plus beau des chemins) Une seconde chance, Un havre de paix Cher John Everything, Everything Cinquante nuances plus sombres, 10 choses que je déteste de toi Get Over It, Adaline Bleu Saphir Cendrillon Amour et honneur Twilight Fascination A tout les garçons que j'ai aimés Love Simon À tout jamais 1998 COMÉDIE Sex and the City Simplement Irrésistible (Simply Irresistible) 1999 Miss congeniality (Miss personnalité) Patch Adams In Good Company, (En bonne compagnie) Never Been Kissed Home Alone (Maman j'ai ratée l'avion 1,2,3 Dr. Seus 'How the grinch Stole Christmas Le lutin (Elf) Madame Doubtfire The Santa Clause What a Girl Wants Pyjamas Party Sisterhood of the traveling pants New York Minute (Escapade à New York) Clic Bay Watch Game Night l'Abominable vérité Pas si simple Baby boss Book Club Drink, Slay, Love Mère indigne 1 et 2 Pourquoi lui ? Le stagiaire Famille recomposée Joue-la comme Beckham De père en flic 1,2 Intouchable Chérie nous avons été rétrécis Papa, j'ai une maman pour toi (It Takes Two) 1995 Little Giants Back to the Future Trilogy Encore 17 ans (17 Again) Grandes personnes Just Go With It (méchant menteur) LES MEILLEURES SÉRIES QUE J'AI ÉCOUTER Buffy contre les vampires Charmed 2018 Charmed Le chalet Chicago fire Dawson Dexter Elite Everwood Greenhouse Académie Good Witch (un soupçon de magie) Gossip Girl Grimm Gilmore Girls Heroes Izombie Jane the Virgin Lucifer Nashville Newport Beach Once Upon A Time Orange the new Black Prison Break Pretty Little Liars Riverdale Stranger things Scream Shadow Hunters Sense 8 Supernatural (Surnaturel) Switched at Birth Teen Wolf True Blood That' 70s Show Thirteen Reason Why - 13 Raisons Vampire Diaries PALMARÈS DE MES MEILLEURES FILMS Tout les films de Nicholas Sparks Le mariage de mon meilleur ami La blonde a mon père Titanic L'homme au masque de fer High Strung L'été de mes 11 ans Crossroad Le secret de bear mountain Un baiser enfin Coraline Miss personnalité A tout jamais (1998) Le jour d'après La belle et la bête (film à monsieur) La reine des neiges Ballerina Le livre de la jungle(film à monsieur) Fenêtre Secrète AUTRES SÉRIES À DÉCOUVRIR Younger Scandal Murder Revenge Beauté Désespérées   Hart of Dixie gg
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alexar60 · 1 year
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Transylvanie express (54)
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Précédents épisodes
-          Vous avez fait d’énormes progrès. Pouvez-vous faire un aller-retour, s’il-vous-plait ?
Je marchai, m’étonnant moi-même d’avoir retrouvé une certaine élégance dans ma démarche. Deux ans après mon accident cérébral, je pouvais marcher comme avant. Arrivé devant la porte du cabinet, je retournai m’assoir dans le fauteuil en cuir. Le médecin rit en écarquillant les yeux. Je l’accompagnai, heureux d’avoir survécu à une rupture d’anévrisme, surtout, d’avoir retrouvé tous mes moyens, même si mon sourire restait très légèrement figé sur le coin droit de mes lèvres.
Nous discutâmes de mon rétablissement, des méthodes employées par les différents services hospitaliers pour m’aider à retrouver mon état physique d’avant l’accident du train. Par habitude, je m’amusais à serrer puis desserrer le poing droit.  J’aimais le voir en pleine action, en remuant les doigts ou le poignet ; c’était mon signe de victoire. J’allais me lever lorsque le docteur m’interpela.
-          C’est quand même étrange que vous vous êtes réveillé avec des souvenirs qui ne sont pas les vôtres. J’ai questionné de nombreux confrères…Très peu ont eu de patients similaires.
-          Je sais, répondis-je. Je reconnais que c’était très compliqué à vivre. Je savais que j’étais moi mais, je n’arrivais pas à sortir de la tête que tout n’était qu’un rêve. Le docteur Leroy m’a dit que c’était de la paramnésie ?
-          C’est possible. Mais la paramnésie concerne un moment de déjà-vu. Dans votre cas, nous avons plutôt de la confabulation. Vous avez des souvenirs qui n’ont jamais eu lieu. Pourtant, votre description de Bucarest, les photos montrées pendant les tests, l’Orient-express, Venise…J’ai encore en tête votre récit…vous avez décrit ces lieux assez facilement alors que vous n’avez jamais mis les pieds en ces endroits.
-          Et concernant la jeune femme qui m’a sauvé la vie ?
Il remonta ses lunettes tout en me souriant. J’avais appris qu’elle travaillait comme infirmière dans cet hôpital. Elle s’était assise près de mon siège et avait immédiatement remarqué mon état critique. Par la suite, elle venait me voir régulièrement quand j’étais dans le coma, pendant ses heures de pause. Mais, je n’eus jamais la possibilité de la remercier.
-          Audrey a quitté notre service juste avant votre réveil. Sa mutation était programmée depuis longtemps, et depuis…je crois qu’elle est partie du côté de Lyon.
Je quittai le cabinet un peu déçu. Son assistante me salua avec un grand sourire. Je longeai ensuite les couloirs pour quitter cet hôpital que je commençai à connaitre presque par cœur. Malgré les quatre étages, je descendis les escaliers plutôt que de prendre l’ascenseur.
Dehors, je levai la tête pour admirer un ciel bleu dénué de nuages. J’inspirai un grand bol d’air. Il sentait la pollution, pourtant je l’appréciai comme un parfum rare. Puis, je quittai l’hôpital en passant par son parc. Une valise attendait chez moi que je la remplisse. J’avais profité d‘une reconnaissance de mon handicap pour prendre une formation. Et ma première journée commençait dans une semaine.
J’avais rendez-vous quelques jours avant le début des cours dans le centre de réadaptation professionnelle. Pour m’y rendre, je décidai de prendre le train ; le premier depuis mon accident. Je voyageai tranquillement en TGV jusqu’à Saint Brieuc. Il y avait de nombreux touristes et quelques vacanciers voulant profiter des embruns bretons. Puis, après une attente en gare, je pris un second train en direction de Lannion.
La locomotive démarra après l’annonce d’un contrôleur. Mais, une fois la gare quittée, je ressentis une étrange impression. C’était comme un appel provenant de l’arrière du train. Dès lors, je me retournai et, peut-être en raison de la présence de quelques passagers, je ressentis soudainement l’envie de m’isoler. Aussitôt, je me levai, pris ma valise et quittai le wagon pour me diriger vers le suivant.
Dehors, un paysage composé de bocages et de routes départementales défilaient sous un ciel radieux. Je marchai dans le couloir entre les sièges sans trouver une place qui me convenait. Dans la seconde, un homme reniflant constamment me dérangeait. Et dans la troisième, c’était une mère de famille incapable de calmer son fils de trois ans qui braillait à tout bout de champ.
Lorsque j’ouvris la porte du quatrième wagon, je ne la remarquai pas de suite. Elle était assise, la tête posée contre la vitre. Elle semblait dormir. La lumière du soleil réchauffait son doux visage tout en l’éclairant tel un ange qu’on voudrait étreindre. Ses cheveux longs ne cachèrent rien de son cou blanc. Il semblait si fragile, elle semblait si chétive, si faible. Je m’arrêtai à sa hauteur pour la regarder. Une boule pressait mon ventre. Je déglutis.
-          Ludmilla ? murmurai-je.
Elle n’ouvrit pas les paupières. Sa poitrine gonflait et dégonflait tranquillement. Aussi, je m’assis sur la banquette opposée après avoir posé ma valise. Elle dormait toujours, la tête contre la vitre, son visage reflétant dans le carreau. Ses lèvres rouges rappelaient un souvenir dont je ne me suis jamais séparé. Elle inspira fortement. Puis, après quelques minutes, au premier arrêt, elle ouvrit les yeux.
La jeune femme regarda le quai. La gare était petite. On pouvait découvrir quelques entreprises, silos, fermes, voire des habitations pavillonnaires séparées par des champs ou de bosquets.  Elle suivit du regard, un homme d’une trentaine qui monta dans une voiture de tête. Soudain, le train repartit sans annonce. Alors, elle observa notre wagon ; il n’y avait qu’elle et moi.
Lorsque ses yeux couleur noisette croisèrent mon regard, elle sourit poliment. Puis elle regarda de nouveau à travers la fenêtre, en plissant les yeux. Mais elle sentit mon insistance à l’observer. Alors, je me sentis obligé d’intervenir. Son parfum de vanille et de fleur d’oranger m’aida à franchir le pas.
-          Excusez-moi. Cela peut paraitre ridicule mais j’ai l’impression de vous connaitre.
Elle resta muette tout en me dévisageant. Son sourire laissa place à un rictus fermé. Elle regarda autour d’elle. Je pouvais lire l’inquiétude et la peur dans ses pupilles. Elle était sur le point de se lever. Sa main agrippa un sac à dos posé à côté d’elle.
-          Je ne cherche pas à vous draguer ni à vous faire peur, ajoutai-je
Mon culot faisait trembler mes membres. Je n’arrivais plus à contrôler mes mains ni mes jambes. Même ma voix devenait hésitante. Je cherchais mes mots, déglutissant afin de ne pas bafouiller. Elle comprit que je n’étais pas un danger. Peut-être un fou…
-          Est-ce que par le plus grand des hasards, vous n’étiez pas infirmière en Picardie ?
Dès lors, son visage s’éclaircit. Elle ouvrit la bouche, étonnée. Ses yeux s’écarquillèrent. Elle rit soudainement tout en décontractant ses épaules.
-          C’est vous ! dit-elle. Décidément, on ne se croise que dans les trains. Vous êtes sorti du coma ? J’en suis ravie…
Audrey ne s’arrêta plus de parler, me demandant combien de temps j’avais passé sur mon lit d’hôpital. Elle demanda si j’avais subi des séquelles, comment ma rééducation se passa. Elle insista à dire qu’elle était heureuse de me revoir en bonne santé. Elle parla tant, elle me posa tant de questions que j’en rougi. Je n’osai parler, lui dire qu’elle fut longtemps dans mes pensées, sous un autre prénom. Puis, je profitai d’un moment de silence.
-          Merci, soufflai-je.
Elle rougit à son tour. Son sourire répondit simplement qu’elle avait juste fait son devoir. Le train s’arrêta à Guingamp. Elle se leva et avant de partir, elle embrassa ma joue.
-          Prenez-soin de vous, murmura-t-elle.
Je la regardai partir et sortir du train. Sur le quai, ses cheveux voltigèrent légèrement. Elle tourna la tête, fit un signe de la main. Et le train démarra. Petit-à-petit, en même temps que son parfum, le souvenir de Ludmilla s’effaçait pour laisser place à un avenir plein de promesses. Et qui sait ? Peut-être la reverrais-je de nouveau ?
Alex@r60 – février 2023
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Transylvanie express (52)
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-          Ce n’est qu’une éraflure, rassurai-je en me levant.
Je me précipitai vers la fenêtre mais ne remarquai personne dans la rue envahie par les nuages et la nuit. Il n’y avait pas même un chat. En outre, le silence pesait énormément. On n’entendait personne alors que la taverne demeurait occupée et bruyante ; elle éclairait même l’entrée sous ma chambre. Je descendis, bousculant légèrement Klaus Möller dont les membres tremblaient encore. Il n’avait jamais frappé quelqu’un de sa vie…Enfin si on pouvait nommer un monstre comme une personne.
Il me suivit. Nous dévalâmes les escaliers rapidement. Les clients qui discutaient ou jouaient au cartes tout en buvant, nous saluèrent en levant leurs verres. Ils trinquèrent en notre honneur. Cependant, je ne m’arrêtai pas et me dirigeai vers la porte. La rue demeurait toujours calme. Quelques maisons en face, séparées uniquement par un terrain utilisé de temps en temps comme potager, faisaient face à l’auberge. La respiration de l’historien brisa le silence. Il soufflait comme un bœuf et cherchait à reprendre ses esprits en se courbant. Je me concentrai ; après une dizaine de secondes, je pus enfin la voir.
-          Yannick, ou allez-vous ? Attendez-moi !
Le vieil homme, peu habitué aux sports, ne parvint pas à me suivre. Je fonçai droit vers une forme noire qui courait dans la brume. A cause de l’obscurité, je ne remarquai pas les taches brunes qu’elle laissait sur le sol. Par contre, elle, je la voyais grâce à la lune devenue pleine et, qui éclairait plus que les étoiles. Lentement, le ciel se débarrassait de ce Fogg permanent.
-          Yannick…Yannick ! Entendis-je au loin.
L’écho provenait de partout. Sur le moment, je crus à Klaus perdu derrière moi. Mais en écoutant mieux, la voix était féminine et venait de devant…là où la silhouette se trouvait ! Je courus vers elle. L’ombre se faufilait entre les arbres. Elle cherchait à me fuir. Pourtant, elle m’appelait. Je courus, écrasant au passage les taches de sang qu’elle dispersait tel un petit Poucet dans un bois enchanté. Et plus, je courais, plus la blessure au ventre s’aggravait. Je saignais. Un cercle rouge se dessinait sur ma chemise blanche. Dès lors, je ralentis en appuyant ma main sur le ventre.
Le succube ralentit aussi sa course. Il titubait et avait du mal à se tenir debout. Après une dizaine de pas, il s’écroula comme un château de carte poussé par un courant d’air. Comment un simple coup de couteau avait pu avoir réussi à le désarçonner ? J’avançai sans arme. Toutefois, je pris une branche solide qui ne m’aurait certainement servi à rien, en cas de combat avec lui. Je le voyais de plus en plus proche. La lumière de la lune éclairait la bête meurtrie. Le couteau toujours planté dans son abdomen, il grimaçait. Puis, lentement, pendant que le brouillard se dispersait autour de nous, son visage s’humanisa. Il reprenait une forme féminine.
Ludmilla avait les larmes aux yeux. Elle restait clouée, étendue sur le ventre, au pied d’un arbre mort. Elle n’arrivait plus à se relever. Elle essaya de s’appuyer sur les avant-bras, seulement, elle n’avait plus de force. Alors, elle attendit en me regardant approcher. Elle sourit, soupira et cracha un peu de sang.
-          Tu viens pour m’achever ?
Sa voix était tremblante. Le couteau était planté dans le cœur car même les monstres avaient un cœur. Elle avança la main. J’effleurai le bout de ses doigts écartés, tout en gardant une certaine distance. J’avais mal pour elle mais aussi pour moi. La douleur devenait insupportable. La brume disparut totalement. Au loin, les lumières des habitations du village s’affichaient dans un noir semi-éclairé par la voute céleste.
-          Je suis désolée, dit-elle.
Elle grelotait. Un filet d’hémoglobine coula sur son menton. Elle posa la joue contre le sol et après un dernier regard, elle me supplia de retirer la lame. Alors, croyant l’aider, je m’exécutai. Un ouvrit la bouche pour un dernier soupir. Un souffle jaillit, s’éloignant du corps inerte de Ludmilla. J’avais mal au ventre. J’avais envie de vomir, et le goût du sang imprégnait ma bouche.
J’observai le cadavre de celle que j’aimais. Elle était encore plus belle, plus angélique. Elle semblait dormir. Soudain, le corps se plissa avant de s’effriter et de tomber en poussière. C’était comme regarder un château de sable trop sec s’effondrer. J’avais mal au ventre. Et le train siffla. Il appelait.
Plus loin, Ludmilla était là, Elle me regardait. Elle rayonnait comme un soleil à son zénith. Elle portait une robe brune ainsi qu’un manteau d’hiver. Un signe de la main pour me saluer puis elle s’éloigna en direction du train. Je la suivis. Elle marchait doucement d’un pas léger. Par moments, elle tournait la tête contemplant des oiseaux que je ne voyais ni n’entendais. Elle ne se souciait pas de ma présence. Elle marchait, souriante, ravie, heureuse d’être enfin libérée. Libérée de ce corps de monstre, libérée d’une malédiction dont j’aurais dû deviner.
Nous marchâmes longtemps, enfin je crois... Nous marchâmes. Le train ne sifflait plus, il criait, il appelait de toutes ses forces. La machine en marche semblait s’énerver à trop attendre. Je pensai ne jamais le voir lorsque je vis un long bâtiment vers lequel Ludmilla se dirigeait.
Elle était là ! Impressionnante locomotive de fer ! Sa cheminée dégageait une fumée blanche aussi épaisse que la brume qui nous encerclait depuis si longtemps. Il était ! Le train et ses wagons de passagers. Il attendait. Quelques ombres se révélèrent aux carreaux. Ludmilla longea la gare après avoir grimpé quelques marches en bois. Des hommes, des femmes, des enfants attendaient sur le quai. Ils semblaient autant heureux que la jeune femme. Pourtant, aucun n’exprimait sa joie ni ne parlait. Ils attendaient patiemment de monter dans le train.
Un homme aux cheveux blonds et au visage d’ange enjamba les quelques marches puis, il tendit la main afin d’aider Ludmilla. Une fois dans le train, elle me sourit une dernière fois. Un autre homme l’accueillit, je reconnus Johann Textor. Son visage afficha le bonheur de la revoir. Petit-à-petit, le quai se vidait sans que je n’aperçoive personne monter dans les voitures. Il ne restait plus moi qui avançais, la douleur au ventre. Je crachai du sang. Ma main rouge ne pouvait empêcher le sang de couler. Ma chemise collait à ma blessure transformée en une plaie béante.
Il ne restait plus que moi sur le quai lorsque l’express de Transylvanie  siffla annonçant le départ. Il s’éloigna sans faire de bruit, flottant sur les rails. Je descendis sur la voie pour le regarder partir. Une lumière blanche se présenta au loin et dans un silence absolu, le train s’engouffra dedans comme dans un tunnel pour disparaitre à jamais.
Je m’agenouillai sur les rails. Le ballast ne faisait pas mal, tout paraissait irréel. Fatigué, je m’écroulai. Mon sang s’étalait sur la voie. J’avais mal, j’avais son goût dans la bouche et le parfum de la vanille et de la fleur d’oranger dans les narines. Elle réapparut brusquement, venue de nulle part. Je n’osai demander pourquoi elle avait quitté le train. Je la regardais venir à moi. Et tout-à-coup, elle se transforma en une lumière blanche. Je sentis mon âme se détacher de mon corps. Je ressentis cette sensation de voler  et de voir au-dessous. Je me vis, allongé, corps vide sur la voie. La lumière m’attirait. Serait-ce cela que l’on appelait une expérience de mort imminente ? Serait-ce-cela la mort ? Je me sentais bien, je n’avais plus mal. Je n’avais plus ce sale goût dans la bouche, mais j’avais encore son parfum de vanille et de fleur d’oranger.
La lumière grossit soudainement. Je ne pus l’éviter et elle m’a aspiré en un instant.
Alex@r60 – janvier 2023
David Dubnitskiy photography Girl walking on the railroad in the fog
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Transylvanie express (51)
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Épisodes précédents
Poussé par un léger vent, la fenêtre de ma chambre s’ouvrit doucement et sans bruit. Elle entra dans le plus profond des silences. Ses pieds nus effleurèrent le sol ; elle ne marchait pas, elle volait presque. Puis, elle s’arrêta pour me regarder. J’étais allongé sur le dos, les bras collés au corps. Je dormais profondément. Dès lors, elle avança sur le côté du lit et s’étendit en entrant sous la couverture, sans me réveiller. Elle continuait de me regarder. Ses doigts frôlèrent mon épaule glissant ensuite sur ma poitrine dessinant le contour de mes aréoles. Après, d’un geste délicat, elle appuya sa main contre mon cœur afin de l’écouter battre. L’excitation envahit son esprit lorsqu’elle entendit qu’il s’emballait.
Ludmilla continuait de me presser fortement. Ses cheveux sentaient bon et je fermai les yeux m’imaginant avec elle sur une ile, entourés d’orangers et de plantations de vanilles. Ses mains s’enfoncèrent dans ma chemise caressant les poignets d’amour, avant de remonter le long de mon dos. En peu de temps, elle réussit à me défaire de mon seul vêtement. Nous nous retrouvâmes dénudés au milieu d’une forêt angoissante.
Sa bouche approcha délicatement de mon oreille. Elle murmura quelques mots que je n’entendis pas. Toutefois, ils eurent un effet sur mon inconscient puisque je me détendis brusquement, étirant mon corps comme un chat fait avant de se rendormir. Toujours sans faire de bruit, elle frotta sa jambe gauche contre les mienne avant d’embrasser le lobe de mon oreille.
-          Tu m’as manquée, répéta la jeune femme.
Ses lèvres inondèrent mon visage de baisers et de caresses. Ludmilla m’embrassait sans arrêt et je ne pus l’empêcher de se jeter dans mes bras, enlaçant ses jambes autour de ma taille. Je ne répondis pas à ses mots, préférant caresser son corps redevenu jeune et doux. Nous ne faisions qu’un au milieu de cette forêt sauvage. Nous irradions, dispersant doucement le brouillard impénétrable.
Le froid s’invita dans la chambre, apporté par un courant d’air qui ne me réveilla pas. Elle se laissa glisser pour me chevaucher. Dès lors, je sentis la froideur de sa peau parcourir mon être. Elle me glaçait jusqu’au sang, jusqu’au cœur. Mais je ne me réveillai toujours pas. Les paupières closes, l’esprit ailleurs, je ne réagis pas à ses embrassades, ni à sa façon de me toucher.
-          J’ai eu peur pour toi, dit-elle.
Nos langues se chatouillaient. mes mains soutenaient ses fesses rondes et fermes. Les siennes sculptaient mon visage. Nous étions passionnés, nous étions en pleine extase, et personne ne pouvait nous en sortir. Pas même les démons ni les dieux.
Elle pencha sa poitrine contre la mienne. Elle huma mon cou, mordilla une seconde fois le lobe de mon oreille avant de se relever. Son visage demeurait caché par l’obscurité de la chambre. J’avais froid mais elle trouva le moyen de me réchauffer. Elle laissa ses doigts longs parcourir mon entre-jambe et sans se soucier de la mollesse de mon sexe, elle l’introduit dans son vagin.
Un rayon de soleil pénétra la cime des arbres. Il nous éclaira comme il éclairerait les héros d’un roman d’amour. Ludmilla posa ses pieds sur un tapis de mousse puis me regarda avec un large sourire. Ses dents étaient belles et alignées. Son visage brillait faisant ressortir les pupilles marron de ses yeux. Elle était belle avec ses cheveux soyeux qui voltigeaient alors qu’il n’y avait aucun vent.
Un léger râle sortit de sa bouche. Elle leva la tête tout en faisant des va-et-vient sur mon sexe. Il grossissait de plus en plus. Il se dressait en elle, dans la partie la plus chaude de son corps. Elle posa les mains sur mon torse puis commença à le torturer en le griffant. Je saignai mais la douleur ne me réveilla pas.
-          Il est temps de partir, dit-Ludmilla.
Elle prit ma main et me guida, nous éloignant encore plus de la voie ferrée. Nous nous dirigeâmes entre les arbres fleuris. A ma grande surprise, le rayon de soleil continuait d’éclairer notre amour. Nous étions Adam et Eve visitant le Paradis. Je n’osai lui demander où elle m’emmenait. Qu’importe, j’irai jusqu’au bout du monde avec elle, j’irai en enfer.
Soudain, son buste tomba en avant. Ses seins devinrent lourds et oppressèrent mes poumons. Ma respiration devint difficile. Elle sifflait, je suffoquai lentement. Toutefois, je restai toujours endormi sur mon lit, et elle sur moi. Son souffle glaçait la peau de ma gorge pendant qu’une langue longue et pointue cherchait sa partie la plus tendre. J’étais à sa merci, elle savait que c’était le bon moment.
Ludmilla lâcha ma main lorsqu’elle ralentit. Elle souriait toujours. Elle me regarda la dépasser. Le rayon disparut en même temps, remplacé immédiatement une brume imposante. Dès lors, je marchai sur les feuilles qui venaient juste de tomber. Je tournai la tête pour voir si elle m’accompagnait. Mais à mon grand étonnement, elle avait disparu.
L’angoisse monta en flèche dans mon esprit. Elle se balançait en cadence sur mon ventre. Elle jouissait de moi et voulait encore plus. Elle ouvrit la bouche et mordit ma gorge. Ses crocs aiguisés s’enfoncèrent dans mon larynx. Je sentis mon sang jaillir, Je l’entendais sucer goulument le liquide rouge. Je sentis mon souffle partir, je ne pouvais plus respirer. Je ne pouvais plus bouger.
Il fit brutalement froid. L’air devint irrespirable au point de m’étouffer. Je tenais mon cou, me sentant mal. Je cherchai de l’air, un peu de vent, un peu d’oxygène. Et Ludmilla réapparut. Elle me dévisageait souriante, immobile, insensible à mon malheur. Elle m’observait et comprenant qu’elle ne ferait rien pour m’aider, je me mis à courir…à m’éloigner d’elle.
Son corps pesait de plus en plus lourd, ses mains retenaient ma tête par les cheveux. Elle buvait toujours, me vidant de toutes substances vitales. Bien qu’endormi, je gardai la bouche ouverte essayant de respirer mais l’air n’entrait plus dans mes poumons. Elle remua ses cuisses. Elle savait que j’allais jouir. Aussitôt, elle releva la tête pour profiter de cet instant en m’offrant un peu de répit. Elle ne voulait pas encore me tuer.
Je ne suis pas allé bien loin. Ludmilla me rattrapa en un clin d’œil, comme le rêve rattrape la réalité. Elle riait, me suivant de prêt. Je faillis m’écrouler mais elle me retint, reniflant en même temps ma peau. Elle murmura que je sentais bon. Par contre, son odeur n’était plus celle de la vanille et de la fleur d’oranger mais celle de la mort et du souffre. Elle ouvrit la bouche, montrant une dentition irrégulière de dents jaunes et aiguisée. D’un geste brutal, elle croqua mon cou  là où passe la carotide. Pendant ce temps, ses mains caressaient ma poitrine. Elle buvait sans chercher à me garder en vie. Elle buvait et je ne pouvais l’empêcher. J’étais perdu aussi bien dans mon sommeil que sur mon lit. Ludmilla était partout et elle me tuait en buvant mon sang.
Prisonnier entre ses bras, je me laissai partir lorsqu’elle releva encore la tête pour hurler. Quelque-chose venait de piquer ma poitrine. Cependant, je réussis à ouvrir les yeux. Un succube se tenait sur moi. L’obscurité m’empêchait de voir son apparence réelle, en dehors de ses yeux rouge et flamboyant. Elle hurla, se releva. Grâce au reflet de la lune, j’aperçus une forme brillante comme du métal sortir de sa poitrine. Elle se précipita vers la fenêtre. Une silhouette se dessina à côté de la porte entrouverte de ma chambre. Je reconnus Klaus Möller. Il avait peur mais il était intervenu pour me sauver la vie.
-          C’était écrit dans le livre, cria-t-il.
Je me relevai, mis la main sur ma gorge pour constater que je ne saignai plus. Toutefois, j’avais encore mal au ventre. J’appuyai ma main pour soulager la douleur et découvris qu’elle devint rapidement humide. Dans son sauvetage, Her Möller avait enfoncé la lame du couteau si profondément qu’elle m’avait blessé.
-          Je suis confus, ajouta-t-il en découvrant ma main ensanglanté. Pardonnez-moi !
Dehors, le succube n’hurlait plus.
Alex@r60 – janvier 2023
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Transylvanie express (42)
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Épisodes précédents
Une petite mélodie tournait dans ma tête. C’était une ritournelle enseignée par ma tante, qu’on jouait au piano quand j’étais enfant. En revenant sans raison, elle apportait une ambiance surnaturelle à la scène. Je restai allongé dans mon bain au milieu d’une eau chaude, rendue opaque par le savon et la crasse. Une épaisse fumée au  parfum de sauge s’élevait au-dessus de mon crâne. Elle empesta la chambre. Je regardai la séparation en accordéon qui, m’éloignait du reste de la chambre. Toutefois, je voyais Ludmilla. Elle était assise devant la coiffeuse et persistait à peigner sa longue chevelure. Lorsqu’elle penchait les épaules, ses seins en forme de poire, se dessinaient à travers la soie de sa robe.
Je l’observai dès qu’elle se leva pour faire les cents pas dans la pièce. Elle posa une robe de soirée sur le lit, la déplia avant de la serrer contre elle pour, finalement, la reposer. Puis, elle retourna s’assoir afin de continuer de coiffer ses cheveux bruns. L’odeur de la sauge disparut, remplacée par un parfum de vanille et de fleur d’oranger.
Une voix enfantine venue de je ne sais où, amplifia la petite musique. Cependant, je ne cherchai pas son origine. Ludmilla entendit l’eau de mon bain remuer. Elle sourit à son reflet tout en continuant de coiffer ses cheveux. La fumée dansait au rythme des notes imaginées par mon esprit. Elle tourbillonnait formant un couple enlacé. Je les voyais s’embrasser, se caresser, faire l’amour. Elle avait le visage de Ludmilla, il avait celui du comte.
-          Tu ne devrais pas tarder, lança-t-elle. Nous sommes attendus pour diner.
-          Par qui ? réagis-je. Ton prochain amant ?
-          Ne dis pas de bêtises !
Elle marmonna quelques mots de tchèque avant d’ajouter :
-          Pourquoi dis-tu ça ? Depuis que nous sommes ici, tu te montres étrangement distant.
La fumée se dissipa faisant disparaitre le couple par la fenêtre pourtant fermée. A ce moment, la chambre se remplit d’une atmosphère glaciale. Je restai encore dans l’eau soudainement froide. Les murs prirent une couleur grise, ternis par une souillure apparue brutalement. Les meubles craquèrent, la commode et son miroir s’effacèrent de ma vue. Mon amie demeurait assise face à un mur crasseux, sur lequel elle posa le front.
-          Rien que ce matin. J’ai bien vu ton attitude pendant la chasse. Je sais qu’il te plait.
Elle ne bougea pas. Sa chevelure perdit son épaisseur et sa beauté. Son visage devint laiteux, il s’écailla rapidement pour se changer en un masque de plâtre. Elle gardait un vieux maillot miteux.
-          Quelle chasse ? demanda-t-elle. Cela fait deux jours que nous sommes dans ce château. Et je n’ai vu le comte qu’à notre arrivée. Nous étions ensemble. Depuis ce soir, tu ne m’adresses plus la parole. Tu me fuis.
Seulement deux jours ? Cela me parut long ! Je ne demandai aucune explication sur le temps passé, encore moins au sujet de mon réveil dans la baignoire. Comment étais-je revenu près d’elle ?  Elle parlait sans ouvrir la bouche. Ma peau frissonna lorsque l’eau se mit à geler. La musique avait cessé. Dès lors, le grondement d’un train entra dans mon esprit. Ludmilla n’avait ni bras ni jambe. Son corps ressemblait à une statue antique retrouvée pendant des fouilles archéologiques, ridiculement habillée d’une lingerie en mauvais état.
-          Je travaille beaucoup sur le livre, murmurai-je.
Plus j’écoutai ses plaintes, plus je me questionnai sur ce que j’avais vécu dans ce château. C’était à se demander si je n’avais pas rêvé ce séjour et imaginé cette relation entre elle et Nichifor Dosza. Elle me demanda des nouvelles de Johann Textor qu’elle n’avait pas revu. Pourtant, j’étais persuadé qu’ils avaient mangé, la veille, l’un à côté de l’autre. Elle me confia ne pas être à l’aise à rester seule dans la chambre. Son visage tomba brusquement sur son épaule. Je crus voir des larmes dans son regard vide. Le train résonnait tandis que la musique revint timidement envahir ma tête.
Le froid piquait de plus en plus ma peau. Je sortis de la baignoire, Puis, j’avançai jusqu’au lit, laissant derrière mon passage, des traces de pieds sur une épaisse couche de poussière qui, recouvrait le parquet. Ludmilla demeurait inerte. Une araignée glissa le long de ses cheveux crasseux. Elle courut en vitesse sur le T-shirt sale avant de se laisser pendre jusqu’au sol. Sur le lit, je remarquai la robe de soirée. Elle était couverte de moisissure noire, tout comme les draps.
Pendant ce temps, la petite voix chantonna brièvement. Tel un instrument de musique, elle accompagnait la ritournelle malgré l’écho lointain d’une locomotive. Le climat se refroidit encore plus jusqu’à devenir glacial. Toutefois, je restai nu, dégoulinant encore de l’eau du bain. Les gouttes tombaient transformant la poussière en une sorte de petite pate poisseuse. Toujours pétrifiée, Ludmilla parlait en français, en allemand, en hongrois et en tchèque. Elle parlait et je ne comprenais rien de ses mots.
Tout à coup, une horloge sonna faisant tressaillir mon cœur. Ensuite, arriva un cognement si fort qu’il déchira mes tympans. Je me tournai pour regarder la porte. Ludmilla recouvrit mon corps d’un peignoir avant de se précipiter pour ouvrir. Elle avait retrouvé ses couleurs, ses membres. Ses cheveux soyeux descendaient jusqu’à la taille. La chambre avait repris son éclatante beauté. Et les derniers mots de mon amie résonnèrent dans mon esprit mettant fin à la ritournelle :
-          Tu vas prendre froid !
Dès lors, plusieurs domestiques entrèrent pour s’occuper de nous. Pendant que les hommes m’habillaient d’un élégant costume à queue de pie, les femmes aidaient ma compagne à se vêtir de sa robe. J’entendis son souffle lorsqu’on serra son corset. Une servante approcha de la fenêtre. Elle regarda la cour avant de tirer le rideau. La nuit était déjà tombée.
La troupe de serviteurs quitta la chambre aussi vite qu’elle était entrée. Nous restâmes debout, légèrement ébahis à regarder la chambre, ses murs recouverts de tapisserie. Je n’avais pas vu qu’on avait fait le lit et nettoyé le sol. La baignoire vide ne gardait aucune trace de mon passage. Ludmilla me sourit comme si nous n’avions jamais eu de discussion. Ses yeux pétillèrent.
-          Tu ressembles à un danseur de French-cancan, murmura-t-elle avant d’approcher pour embrasser ma joue.
Ses lèvres réchauffèrent mon âme. J’inspirai une fragrance de Vanille et de fleur d’oranger. Puis, sans prévenir, j’agrippai Ludmilla par la taille. Ses bras enroulèrent mon cou. Elle rit lorsque je la fis tourner et danser. Puis, nous nous arrêtâmes et nous nous embrassâmes langoureusement. Je me sentais soudainement revivre. Je voulais partir, voyager, je voulais rester avec elle. Ma main caressa ses cheveux sans abimer le chignon. Néanmoins, une boucle sortit et pendouilla le long de sa tempe gauche.
-          Nous devrions descendre, dit-elle.
Je la regardai ouvrir la porte. Un valet attendait sagement dans le couloir afin de nous guider. Elle était belle dans cette robe verte. Elle avait l’allure d’une princesse impériale. Une fois sortit, elle se retourna. J’avais encore en mémoire, la tête en forme de plâtre, ses cheveux crasseux, son aspect repoussant de poupée abandonnée et délabrée. Je regardai Ludmilla qui attendait que je la rejoigne. Puis, j’approchai doucement. Alors, tandis que le serviteur nous observait, je pris sa main.
-          Je te trouve très belle, dis-je.
Elle se mit à rougir. Nous suivîmes le domestique sans nous soucier de la porte de la chambre qui se ferma toute seule. Un courant d’air traversa le couloir. La ritournelle avait disparu mais la voix d’enfant se changea en un petit sanglot lointain, comme un écho au creux de mon oreille.
Alex@r60 – décembre 2022
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Transylvanie express (41)
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Précédents épisodes
Sur le coup, je ne vis ni n’entendis le feu crépiter dans la cheminée. Il ne semblait pas chauffer tellement j’avais froid. Les murs présentaient aussi un aspect lugubre par leur éclat gris et terne. Ils s’associaient aux rideaux de la fenêtre qui, ne laissait rien passer de la lumière du jour. Une vieille armoire, une commode sale ainsi qu’un bureau en mauvais état, décoraient aussi les lieux. J’approchai du lit  recouvert d’une immense fourrure, tout en faisant craquer un parquet délabré.
Mon esprit fut soudainement attiré par un miroir accroché au-dessus de la commode. J’aperçus une ombre furtive passer devant. Dès lors, je m’approchai sans réaliser sur le coup, qu’un bruit de train vibra dans la pièce. Il sembla venir de l’extérieur. Le rideau cilla très légèrement. Pourtant la fenêtre était fermée et les carreaux intacts. J’approchai doucement de la glace. Petit-à-petit, une forme apparut. Elle représentait une jeune femme. D’abord entièrement noire telle une ombre chinoise, sa peau se mit lentement à rosir. Son visage se dessina clairement ; il était maquillé comme les vieilles poupées de porcelaine. Quelques boucles brunes qu’un reflet teintait en roux, s’échappaient de son épais chignon. Elle marcha, tout en laissant glisser une robe de soirée à froufrou qui, cachait aussi une guêpière écarlate.
Un frisson envahit la chambre en même temps qu’un semblant de nuage. Le brouillard s’invita dans le miroir. La jeune femme remonta à genoux le lit. Cependant, il n’y avait personne dessus. Seul son passage déplaçait avec légèreté la fourrure. Les genoux, les poings invisibles s’enfonçaient dans la couverture formant de rapides trous qui disparaissaient dans l’immédiat.
J’observai avec attention la femme du miroir. Sa tenue rappelait les prostituées des bordels parisiens. Des jointures marquaient ses épaules et ses coudes à l’apparence trop lisse. Plus, je détaillais son apparence, plus j’étais convaincu qu’elle n’était qu’une marionnette. Elle s’arrêta, leva la tête pour admirer un tas de vapeur inerte sur les coussins. Brusquement, la brume se transforma en une créature humaine ; il ressemblait au comte. Elle profita de sa nudité et commença à le combler de caresses et de baisers.
Nichifor Dosza soupira à chaque contact de ses lèvres. Son souffle se mêlait, au frottement des roues du train fantôme sur des rails inexistants. Il se détendit jusqu’à écarter les jambes, invitant la jeune femme à profiter au mieux de son membre viril. Pendant ce temps, le matelas du lit ressemblait à une route abimée en se marquant de nid de poules temporaires. Je tournai la tête au chuchotement derrière mon oreille :
-          Est-ce que tu me trouves belle ?
Dès lors, je m’éloignai du miroir en me collant au mur. La jeune femme me regarda avec insistance. Sous le maquillage se cachait le visage de Ludmilla. Elle mordit sa lèvre supérieure avant de retourner s’occuper du comte. Il soupira encore. Ses mains enlacèrent ce corps que je connaissais. Il caressa son chignon pendant qu’elle le suçait. Il frôla du bout des doigts sa peau blanche, délaçant son corset. Puis, se sentant prêt, il prit fougueusement Ludmilla pour la retourner et s’enfoncer entre ses cuisses.
-          Et maintenant, est-ce que tu me trouves belle ?
Je restai immobile à regarder dans le miroir, les fesses du bellâtre qui remuaient au rythme du train. Les ongles de Ludmilla s’enfoncèrent dans son dos tout en le marquant de crevasses rouges. Elle jouissait. Elle était devenue une poupée soumise et acceptait tout de son nouveau maitre. L’angoisse associée à la jalousie s’amusaient à me torturer. Je sentais mes tripes se retourner comme transpercées par une lame.
-          Et maintenant, est-ce que tu me trouves belle ?
Les doigts de mon amie s’enfoncèrent si bien dans la peau du comte que je ne vis plus ses mains. En fait, le corps de Nichifor fondait à vue d’œil. Je fus soudainement pris de terreur lorsque je compris que les corps fusionnaient. Les jambes de Ludmilla sortaient des hanches de cette créature à deux têtes. Il se releva, marcha sur les quatre pattes, tandis que ses mains inspectèrent le miroir. La figure du comte n’avait plus rien d’angélique. Il ressemblait à une poupée à moitié fondue. Par contre, celle de Ludmilla gardait sa beauté. Elle tourna la tête et, sans ouvrir bouche, prononça ces mots :
-          Et maintenant, est-ce-que tu me trouves belle ?
Je ne répondis pas, préférant sortir de la chambre. Mais au moment d’ouvrir la porte, je me retrouvai nez-a-nez avec un vide noir. Un vent violent frappa ma joue. Une locomotive siffla. Je n’étais plus dans le château mais dans un train. Aussitôt je refermai la porte afin d’empêcher le courant d’air d’entrer.
-          Et maintenant, est-ce que tu me trouves belle ?
Je n’avais aucune raison de répondre. Un bruit de vitre cassé retint mon attention. Une main venait de sortir du miroir. La chose essayait d’entrer dans la chambre. Elle profita de la faille pour faire passer les deux têtes. Celle de Nichifor Dosza était encore plus horrible avec sa peau tombante telle une couche de fromage fondu ; Une effroyable grimace déformait le visage de Ludmilla.
-          Et maintenant, est-ce que tu me trouves belle ?
Mon cœur battait de plus en plus fort. Il était aussi bruyant que le train fantôme dans la chambre. Je continuai à raser le mur. J’approchai la cheminée, une buche refroidissait lentement, et dégageait une étrange fumée opaque. Pendant ce temps, le monstre à deux têtes passa le buste à travers le miroir. Il n’avait pas de poitrine mais un dos de chaque côté. Je reconnus le grain de beauté de Ludmilla situé sur l’omoplate gauche.
-          Et maintenant, est-ce que tu me trouves belle ?
J’angoissai de plus en plus. Je me précipitai vers la fenêtre mais elle demeurait fermée. La chose s’appuya contre la commode pour mieux entrer dans la chambre. Elle réussit mais tomba maladroitement sur le parquet. Elle se releva, essaya de marcher, puis s’arrêta pour me regarder. Ludmilla sourit affichant des dents aiguisées :
-          Et maintenant, est-ce que tu me trouves belle ?
La fenêtre ne s’ouvrait pas. La poignée tournait dans le vide. Alors, je pris une chaise et la tendis en direction du monstre qui avançait péniblement. Il y avait le lit entre lui et moi. Le comte respirait mal, sifflant à chaque inspiration. Ma compagne souriait bêtement, son maquillage commençait à couler. La créature allongea les bras comme pour m’étreindre :
-          Et maintenant, est-ce que tu me trouves belle ?
Sans attendre, je lançai la chaise dans la fenêtre. Les carreaux explosèrent subitement me blessant légèrement au bras. Un vent fort et glacial s’infiltra, en même temps que le bruit d’un train en pleine vitesse. Le jour avait disparu pour laisser place à une nuit effroyablement noire. En agrippant les bords tranchants de la fenêtre, je me coupai les mains. Je posai le pied, un dernier regard vers le monstre qui approcha.
-          Et maintenant, est-ce que tu me trouves belle ?
Ni une ni deux, je sautai, sans me poser de question, dans un vide sans fond. Pourquoi avais-je fait ça ? Pourquoi avais-je sauté ? Je savais que j’étais en haut d’une tour. Je flottai, je chutai, je me sentis partir. Le train continuait de rouler. Il n’y avait aucun moyen d’atterrir. Je tombai avec le même chuchotement derrière l’oreille :
-          Et maintenant, est-ce que tu me trouves belle ?
Une lumière blanche apparut au-dessus de ma tête. Toujours en train de chuter, j’essayai de la toucher avec mes mains ensanglantées. Ensuite, vint le fracas de mon corps sur le sol. Je restai allongé pendant que la lumière grandissait ; elle m’aveuglait au point de ne voir qu’un immense mur blanc devant moi. Le train s’éloigna. Il siffla une dernière fois.
-          Et maintenant, est-ce que tu me trouves belle ?
Une main glacial frotta mon front. Je fermai les yeux avec l’image de ce mur blanc, le visage ou plutôt les visages du mutant, envahirent mes pensées. Et un étrange chut comme un murmure aux creux de mon oreille. Lorsque j’ouvris les paupières, j’étais allongé dans une baignoire. L’eau chaude reposait mon corps meurtri tandis que la vapeur dansait autour de moi. Assise dans un coin de la pièce, Ludmilla regardait son visage dans un miroir.
Alex@r60 – Décembre 2022
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Épisodes précédents
Nous passâmes deux jours à essayer de trouver une solution pour faire réapparaitre les écrits disparus. Je feuilletai les pages blanches, espérant trouver un mot, une lettre ou juste un point d’encre. Mais rien ! Tout comme les deux historiens, je désespérai. Pendant ce temps, je voyais l’inquiétude ronger le visage de mes acolytes. Personne n’avait encore averti le comte de l’incident. Klaus essaya plusieurs recettes à base de jus de citron ou de produit iodé, tandis que Johann recherchait au milieu des étagères, le livre qui nous sauverait : Celui dont les textes étaient encore lisibles.
La porte d’entrée claqua brusquement ! Nous sursautâmes et vîmes, dressé derrière nous, une silhouette longiligne. A l’image de Peter Pan, l’ombre portait les mains sur les hanches tout en écartant les jambes formant un triangle isocèle. Je ressentis un frisson en reconnaissant le visage de notre hôte.
-          Alors, comment avancent vos travaux ? demanda-t-il avant de faire un pas dans notre direction.
Le docteur en histoire médiéval se racla la gorge, cherchant par ce procédé à retarder ses explications. Ses mains tremblaient. Il ouvrit la bouche lorsque le comte se dirigea vers la statue de bois. Nichifor Dosza caressa lentement la barbe lisse du bouffon.
-          Quand j’étais enfant, je n’osais pas entrer dans cette bibliothèque à cause de lui. Il me faisait peur. (Il tourna la tête dans notre direction). J’étais persuadé qu’il était vivant et qu’il attendait pour m’enlever. Je crois que c’est toujours la raison pour laquelle je ne viens jamais ici. J’ai failli le détruire.
Il regarda le personnage de bois, marqua ses lèvres d’une moue et ajouta avec son accent hongrois:
-          Cela aurait été une grave erreur !
Le sourire figé dans le bois du vieillard brillait presque. De même son œil pétillait. Je m’attendais à le voir ouvrir la bouche, et arracher de ses dents marron, les doigts du comte. Ce dernier demeura hypnotisé devant la statue avant de se retourner.
-          Vous ne m’avez toujours pas répondu ! exclama-t-il.
Klaus Möller racla une seconde fois la gorge et commença une tirade dénuée de sens. Cela n’eut aucune importance car Nichifor n’écoutait pas ; il passait son regard sur les dos des livres à sa hauteur. Ses cheveux noir bien peignés, la prestance de ses épaules, son dos droit, le poing posé sur la hanche signalaient son statut. Il scrutait les titres, les noms d’auteurs, les seuls mots toujours lisibles faisant trembler Klaus et Johann. Car ils avaient peur de sa colère, peur du monstre qui dort, bien qu’il ait une tête d’ange.
Soudain, le professeur d’histoire se tut. La main du comte venait d’attraper un livre. Le long silence provoqua un frisson sur ma nuque.
-          J’adore ce recueil, dit le comte Dosza.
Il ouvrit le livre. Johann se gratta l’épaule tandis que le vieux Klaus baissa la tête, prêt à demander pardon. Le seigneur tourna les pages rapidement. Ses sourcils froncèrent. Il feuilletait de plus en plus vite. Il nous dévisagea puis se remit à tourner les pages. Enfin, il s’arrêta. Il fixa la feuille, prit une grande inspiration et, à notre grande surprise, se mit à lire.
-          De chacun de ces trous sortaient les pieds pendants d’un pêcheur dont le corps restait caché dedans ; un feu rouge entourait les jambes, et ces âmes ressentaient tellement la morsure des flammes, qu’elles faisaient dehors mille contorsions...
Un léger vent soulagea l’air brutalement pesant. Klaus se précipita sur les livres dispersés sur la table. Il n’en revenait pas ! Tout était réapparu. Il pouvait lire de ses yeux humides ses notes rédigées le mois dernier. Il pouvait toucher, sentir l’encre sur le papier jaune et vieillissant. Il leva les yeux, prononça doucement un « merci » avant de reposer le carnet tout en le laissant ouvert. Il ne voulait pas que les mots disparaissent s’il refermait le cahier.
Pendant ce temps, Nichifor continuait de lire l’Enfer de Dante. Et plus il lisait, plus sa figure se métamorphosait. Elle n’avait plus rien de divin mais montrait des aspects de plus en plus démoniaques. Je l’écoutai réciter le poème et compris à ce moment pourquoi, ils avaient peur de lui. Ses pupilles brillaient quand il parlait des tourments, son sourire se transformait en grimace. Il lisait, exprimant un malin plaisir en même temps. Soudain, il ferma le livre, mettant fin au charme maléfique qui le défigurait.
-          L’enfer me passionne, avoua-t-il pendant qu’il rangeait le roman.
Il tourna les talons, se dirigeant vers la sortie. Aussi, au moment d’ouvrir la porte, il adressa une invitation.
-          Ce soir, je compte sur vous et votre charmante épouse pour vous joindre à ma table.
Je répondis en inclinant la tête. Le comte quitta la bibliothèque en refermant doucement la porte. Un corbeau croassa brusquement. Il avait atterri près de la fenêtre. Il cogna son bec contre la vitre et s’envola aussitôt. J’oubliai les deux historiens qui avaient déjà le nez dans leurs recherches. Ils discutaient, se remémorant leurs trouvailles ; d’ailleurs, ils ne m’entendirent pas sortir. Jetant un coup d’œil sur eux avant de les abandonner dans leurs lectures, je remarquai leur façon de se tenir. Ils ressemblaient à deux poupées assis dans un décor de théâtre. Je remarquai d’ailleurs les jointures de leur tête et de leurs poignets. De même, leur sourire figé affichant des dents blanches peintes et serrées ne s’accordaient plus avec leur voix. Seuls les yeux roulaient du haut vers le bas.
Ludmilla était assise devant la fenêtre de notre chambre lorsque je la rejoignis. Elle traduisait  quelques pages d’une vieille bible écrite en latin, et trouvée dans une table de chevet. De temps en temps, elle observait par la fenêtre. Il n’y avait rien à voir en dehors du personnel qui traversait la cours, les murs du château hauts et épais, et un brouillard extérieur tout aussi épais qui blanchissait le ciel.
-          Tu as vu la robe ? demanda-t-elle. C’est un cadeau du comte.
Une magnifique robe rouge à bretelles, ornée de fleurs en tissu, s’étalait sur le lit. Une couronne de la même couleur, se finissant par un long nœud noir, reposait à côté de la robe, ainsi qu’un éventail ouvert. Sa peinture représentait une fresque bucolique des quatre saisons.
-          Deux domestiques viendront m’aider pour m’habiller, ajouta-t-elle. J’ai hâte d’être à ce soir.
-          Moi aussi, murmurai-je.
-          Le comte est réellement un homme charmant. Il est loin de la légende qu’il entretenait à Budapest.
-          Entretenait ? réagis-je.
Elle toussota et sourit ensuite. Elle semblait même gênée.
-          Nous en avons parlés avec le comte. Je… Je lui ai dit que j’avais entendu parler de lui quand je vivais à Budapest. Il m’a avoué que c’était dû à son imagination. Une façon de ne pas être embêté parce qu’il aimait être au calme. Et son rang l’obligeait à participer à de nombreuses soirées mondaines.
-          Il y a d’autres façons plus simples pour les éviter que de se faire une sale réputation.
Nous demeurâmes silencieux. Le grincement des roues d’une charrette attira mon attention. Elle venait de s’arrêter au milieu de la cours. Une jeune femme encapuchonnée descendit aidée par un serviteur qui, l’obligea ensuite à la suivre en l’agrippant par le bras. Ils disparurent de ma vue. Par contre, je vis le conducteur rire lorsqu’un autre domestique cracha sur le sol après le passage de la jeune femme.
Il commençait à se faire tard. L’écho d’un train retentit au loin.
Alex@r60 – octobre 2022
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Les épisodes précédents
Les rires de Ludmilla me réveillèrent.
J’entendis ses pas dans le couloir accompagnant ceux des historiens. Elle leur souhaita une bonne nuit, avant de pousser la porte qui, grinça lentement. Encore trop fatigué, je préférai feindre le sommeil et restai allongé sous l’épaisse fourrure servant de couverture. Cependant, j’écoutai attentivement chacun de ses gestes.
Elle s’assit d’abord. Je sentis son regard posé sur mon dos et ma nuque. Elle se déshabilla, se releva et continua de retirer ses vêtements qu’elle posa sur un fauteuil. Puis, elle souleva les draps et étendit son corps près du mien. En même temps, je sentis le froid prendre place dans le lit. Elle murmura mon prénom et n’obtenant pas de réponse, elle soupira avant de fermer les paupières.
Je me perdis doucement dans mes rêves au rythme d’un train entendu au loin ; à moins que je ne le rêvasse aussi. Il m’emportait loin de ce monde infecté, parfois cruel. Je me vis voyager, assis tout en regardant par la fenêtre. Je voyais des forêts, des campagnes désolées, des villes éteintes et silencieuses… Et partout, la mort !
Elle régnait sur cet univers absurde qui se remplissait d’une brume laiteuse. Seuls les cadavres jonchant le sol devinrent visibles. Ils présentaient un visage similaire : Une peau verdâtre, dont on devinait la puanteur. De grands globuleux yeux, blancs et vides. Et une atroce grimace à la place de la bouche, telle une plaie ouverte, ajoutant encore plus à leur aspect macabre.
Le train avançait lentement. Il s’enfonça au plus profond dans le brouillard. Mon cœur battait au rythme de ses chocs contre les rails. C’était un tougoudoum qui revenait sans cesse. Je pouvais sentir l’odeur du train qui m’avait amené jusqu’à Bucarest. Je fermai les yeux. Soudain, une respiration me fit sursauter.
Je me retrouvai allongé sur le dos, dans un lit blanc. La lumière provenant du plafond m’aveugla terriblement. Je tournai la tête. J’attendis en clignant des yeux plusieurs fois. Puis, la vue revenue, je pus distinguer un peu mieux l’endroit. La chambre était entièrement blanche, aussi blanche que la peau de celle qui dormait à côté de moi. Elle soufflait par le nez, lançant un doux sifflement. Tout comme ses cheveux, son visage ressemblait à celui de Ludmilla. Mais quelque-chose me disait que ce n’était pas elle. Après avoir constaté qu’il n’y avait personne d’autre, je me levai. Je réussis péniblement à me dresser sur les jambes. Un dernier regard sur la jeune femme ; elle était vêtue d’une longue robe blanche qui cachait mal la pointe de ses seins, ni sa toison brune entre ses jambes. La tunique remua lentement, un tentacule surgit vite le long de son bras droit, avant de se cacher.
Je marchai avec difficulté jusqu’à l’unique porte. Mes jambes étaient lourdes, c’étaient deux blocs de pierre. Je me moquai de ma nudité, de mon sexe ballant à chaque mouvement. Je marchai et ouvris enfin la porte.
Un vertige submergea mon esprit. Je crus tomber à la renverse, je crus chuter d’une montagne vers un trou sans fond. J’avais envie de vomir et tout-à-coup, le noir remplaça la clarté. La lumière s’effaça en même temps que la porte. Je me retrouvai perdu dans un labyrinthe de verdure. Mes jambes ne me faisaient plus mal et un train siffla pour avertir de son passage.
Pourtant, il n’y avait pas de rail sur le chemin. Mes yeux s’habituèrent à l’obscurité. Je voguai sans réellement savoir quoi faire. Le bruit du train résonna au loin. Dès lors, je décidai de le rejoindre.
-       Au moins sa route permettra de me situer, me dis-je.
Je marchai de plus en plus vite, jusqu’à réaliser que c’était le décors qui me rattrapait. Alors, je m’arrêtai voyant un paysage d’ombres et de silhouettes passer autour de moi. Je ne reconnus rien, ni n’entendis les cris et hurlements des âmes perdues dans ces wagons à pleine vitesse. Le train défila encore et encore. Les ombres s’enfoncèrent dans l’espace obscur. Puis, le silence pesa dans l’atmosphère.
Le brouillard réapparut laissant passer une lumière lointaine. Petit à petit, elle grossissait. Une jeune femme rayonnait tout en marchant au milieu de la voie ferrée. Elle tournait le dos lorsqu’elle s’arrêta pour m’observer. Son visage était complètement effacé, comme un portrait au crayon qu’on avait gommé. Toutefois, j’entendis clairement une voix, une question :
-       Et maintenant, est-ce que tu me trouves belle ?
Elle reprit sa route, s’éloignant de moi. Ses cheveux marrons voltigeaient au vent. Ils prirent feu, brulant en même temps la brume comme du vulgaire coton. Je restai abasourdi, la phrase occupait toujours mon esprit. Elle revenait encore me hanter :
-       Et maintenant, est-ce que tu me trouves belle ?
J’avais envie de fuir mais une force inexplicable retenait mon corps. Je pensai devenir fou, je sentis la peur me posséder, prendre mon conscient en traitre. Je réalisai que je faisais un cauchemar, je voulus me réveiller mais je n’y arrivai pas. Une main ferme appuya mon épaule gauche, une autre accrocha ma hanche. Elle enfonça ses griffes dans mon ventre, cherchant à caresser mon foie. La douleur devint atroce. Elle était derrière moi. Et devant, au loin, elle s’en allait tout en disparaissant dans un brasier au milieu de la nuit.
-       Et maintenant, est que tu me trouves belle ? Susurra-t-elle à mon oreille.
Je ne répondis pas. Une brise apporta un parfum de vanille et de fleur d’oranger, avant de le transformer en une odeur putride. Un tentacule frôla mon dos. Il s’enroula autour de mon ventre. Il renifla longuement mon nombril puis il opéra un demi-tour et disparut dans le corps de celle qui me retenait.
-       Et maintenant, est-ce que tu me trouves belle, répéta-t-elle.
Je soupirai et fermai les yeux. Ses mèches de cheveux se changèrent en serpents. Ils sifflaient tout en tirant la langue. Leurs yeux ressemblèrent à des milliers d’étoiles. De même, le regard de ma geôlière jaunit. Elle ouvrit la bouche montrant des dents longs et pointus. Sa main attrapa mon menton afin de dégager mon cou. Elle m’étouffait, m’empêchait de crier. Tout à coup, elle approcha sa gueule et enfonça ses crocs dans ma gorge. Je ne pus l’empêcher, sentant mon sang me quitter.
Elle buvait, aspirait ce liquide rouge et chaud. Je me sentais mourir, et sans comprendre pourquoi, je me sentais bien. Une goutte de sang perla jusqu’à mon téton, marquant ma peau d’une petite route rouge. Elle dégagea ses lèvres de la plaie béante et lécha de sa langue de vipère le chemin laissée par la goutelle. Elle joua avec mon tétin avant de l’arracher d’un rapide coup de dents. Puis, elle retourna boire ce qui me restait de vie.
Elle m’empêchait de tomber. Elle était mon pilier, la raison pour laquelle je ne m’effondrais pas, malgré la faiblesse de mon corps. Je perdais de plus en plus de force. Une phrase lancée à travers ses lèvres rouges, une question dont je ne voulais répondre :
-       Et maintenant, est-ce que tu me trouves belle ?
Une locomotive approcha. Elle siffla. Sa fumée blanche envahit la nuit, rappelant la brume épaisse des campagnes visitées pendant mon séjour. Elle passa près de nous. A l’intérieur du train, des ombres torturaient des silhouettes. Les uns hurlaient de plaisir, les autres se lamentaient. Les wagons étaient nombreux. Un rire retentit soudainement et une question résonnait toujours à mes oreilles :
-       Et maintenant, est-ce que tu me trouves belle ?
Je me réveillai en découvrant la fenêtre ouverte. Il faisait froid. Pourtant cela n’empêcha pas Ludmilla de dormir profondément. Elle gémit et changea de position lorsque je me levai pour fermer la fenêtre. Malgré sa chemise de nuit, son corps se dessinait parfaitement. Elle était belle, fraiche et parut encore plus jeune qu’avant. Je retournai dans le lit. A la lumière de la bougie, j’aperçus au bas de mon oreiller une petite tache brune.
C’était une tache de sang séchée.
Alex@r-60 septembre 2022
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Le salon parut petit normalement par rapport au reste du château. Toutefois, il apportait une ambiance conviviale à l’endroit, un reposoir où l’on pouvait fumer le cigare et écouter de la musique. Ludmilla lisait tranquillement lorsque nous entrâmes. Nous avions décidé de ne rien dire sur l’incroyable disparition des écrits. La bibliothèque perdit toute sa valeur et je crus comprendre que le maitre des lieux n’apprécierait pas.
Mon amie se leva. Elle embrassa timidement ma joue avant de se rassoir tout en me tenant les mains. Elle voulait connaitre cette fameuse découverte pour laquelle j’étais venue. Je parlai vaguement de récits anciens qu’on devait traduire. Klaus s’assit dans un fauteuil Louis XV. Il nous écoutait. Cependant, je remarquai son air effacé, encore troublé par la perte de ses trouvailles. Pendant ce temps, Johann admirait le piano et lentement, il appuyait sur les touches, montrant qu’il connaissait mal l’art musical. Par moments, les crépitements du feu de cheminée me faisaient sursauter.
Soudain, nous entendîmes un terrible boucan dans la cour. Le jeune historien oublia le piano pour se rendre à la fenêtre. Il soupira en constatant la venue d’un groupe de cavaliers. Dès lors, je le rejoignis. Les hommes se démenaient avec leurs chevaux pendant que d’autres attrapaient les harnais, dans le but d’aider les arrivants à descendre et, d’emmener les montures à l’écurie. Par sa stature et ses vêtements différents, je reconnus le comte Dosza. Ce dernier leva la tête. En croisant son regard sévère, je ressentis un énorme frisson. Dès lors, je reculai et rejoignis Ludmilla sur le sofa.
J’avais entendu les récits de ma compagne au sujet de cet homme. Ils mêlaient la débauche au meurtre et à l’horreur. Beaucoup de légendes tournaient autour de sa vie. Durant son séjour à Budapest, il s’adonna à la luxure et l’alcool au point de fréquenter des cercles interdits. On cita son nom, parmi les membres d’une secte pratiquant des sacrifices humains. On le suspecta de meurtres sordides, dans quelques rues fréquentées par la prostitution et la criminalité. Bref, j’imaginai un monstre au yeux féroces et rouges. Le visage rempli de cicatrices, des dents jaunes acérés et pourris. Un corps large et bourru. J’imaginai son vocabulaire vulgaire. J’attendais de voir apparaitre ce démon.
Alors, quand il entra, je fus immédiatement séduit par sa grandeur et sa finesse. Ses yeux noirs ressemblaient à ceux d’un chaton par leur douceur. Son sourire assura qu’il n’avait rien de sa réputation. Il était fin, élancé. La peau de son visage parut douce, il ressemblait à un enfant, un ange s’il n’était pas brun. Il resta quelques secondes sur le seuil de la porte. Une canne à la main apportait un côté dandy. Il eut le temps de changer son uniforme pour un élégant costume noir. Il observa chacun de nous pendant qu’un domestique annonça sa venue. Puis, il approcha offrant un large sourire.
-       Ainsi, je rencontre l’homme dont on m’a tant vanté les mérites.
Il approcha. En même temps, un courant d’air refroidit le salon. Il me fit face, et tendit une main blanche que je serrai. Un froid glacial traversa brusquement mon bras.
-       J’espère que vous avez fait bon voyage, ajouta-t-il avant de regarder les deux historiens.
Ces derniers cachèrent leur gène avec un large sourire tout en inclinant la tête. Johann se gratta l’épaule et répondit à ma place. Il raconta notre périple entre Bucarest et le château, le mal des méninges. Cependant, il ne parla pas de Ludmilla et du meurtre de son mari. Le seigneur aperçut mon amie. Dès lors, il approcha et comme de coutume, fit un baise-main qui fit rougir la jeune femme.
-       Je ne savais pas que Madame Ridel, serait du voyage, dit-il. Votre beauté apportera de la gaité en ma modeste demeure.
Tout à coup, il tourna la tête vers Johann. Son regard devint plus sombre. Dehors, la nuit commençait à accaparer le ciel toujours blanc. Déjà, les montagnes lointaines des Carpates se confondaient dans un paysage de plus en plus obscur.
-       Oui, le mal des méninges sévit ici aussi. J’ai dû me décider à intervenir dans un de mes villages. (Il regarda Ludmilla avec un air triste) Certaines choses ne se racontent pas en présence d’une dame.
Un laquais apporta un plateau avec des verres et une bouteille. Il posa le tout sur une petite table autours de laquelle nous nous installâmes. Nichifor Dosza choisit un vulgaire tabouret. Il gardait toujours sa canne à la main, la pressant fermement tel un sceptre magique. Bien qu’il eût les cheveux courts, une mèche rebelle tomba sur son œil gauche, amplifiant d’avantage son apparence enfantine. Il souriait sans cesse à chacun de nous. Je surpris son regard s’arrêter sur Klaus Möller, comme s’il détectait un malaise. Le domestique remplit les verres avant de nous les offrir.
-       A vous et à la fortune ! Lança Nichifor Dosza. Et à la plus belle des étoiles, ajouta-t-il en saluant Ludmilla.
Nous bûmes le verre de liqueur. Aussi, à peine était-il vide que le servant s’empressa de le remplir. Je bus de nouveau. La tête commençait à tourner. Dès lors, je m’assis, répondant au mieux aux question du comte. Quand étais-je parti…Comment trouvais-je la Roumanie et la Hongrie… Qu’ai-je visité… quel est mon métier… Chaque fois, je sentais la fatigue malmener mon esprit. Je restais assis ; Ludmilla, à ma gauche, attrapait ma main dès qu’on commençait à s’intéresser à elle. Elle montrait une figure joviale, jouant l’épouse fidèle. Elle rougit lorsque Dosza demanda pourquoi nous n’avions pas d’enfant.
-       Une femme doit se vouer corps et âme à son mari, et éduquer ses enfants, dit-il.
Plus le temps passait, plus le personnage semblait visuellement trouble. Je le regardai toujours assis sur le tabouret tel un roi sur son trône. Il parlait bien le français en roulant légèrement les « R ». Il raconta sa chasse, se vanta de s’être débarrassé de mauvaises bêtes. Puis, lentement, je discernai de l’ironie dans ses propos. Par la fenêtre, la nuit nous empêcha de voir un épais nuage de fumée se dégager de son terrain de chasse. On brûlait les corps des malades atteints du mal des méninges.
Tout à coup, je sentis mon esprit vaciller. Je me ressaisis en relevant les épaules. Je n’entendais plus rien. Cependant, je voyais tout le monde remuer la bouche. Ils parlaient sans se soucier de mon état. Ludmilla continuait de tenir ma main dans la sienne. Son parfum de vanille et de fleur d’oranger m’empêchait de m’endormir.
Par contre, l’apparence du seigneur se modifia petit-à-petit. Bien qu’il gardât sa prestance, je ne distinguai plus son visage. En fait, il n’avait plus de tête ; à la place, je voyais un trou noir tel un photo déchirée. La figure angélique s’effaçait pour le néant, la nuit, et je m’en inquiétai.
Sa voix s’éloigna de plus en plus. Toutefois, je parvins à comprendre quelques mots : « soirée, bibliothèque, parchemin, exposé, demain ». Johann toussa terriblement jusqu’à me donner mal à la tête. Mon verre se remplit tout seul. Du coup, je me sentis obligé de boire. J’eus envie de vomir. Et toujours, le corps de Nichifor, gardait sa fière stature. Il était assis plus bas que nous mais régnait sur nous tous.
Petit-à-petit, le décors perdit ses couleurs. Le trou noir se fissura de plus en plus, déchirant le corps du comte jusqu’au ventre. Je plissai les yeux pour voir le miroir posé sur le mur derrière lui. Je ne vis que son bras et sa main caressant un étrange objet. C’était un crâne humain. Et dès que notre hôte parlait, sa voix semblait sortir de ce crâne.
DE longues minutes plus tard, il se leva, présenta ses excuses en signalant qu’il était fatigué. Puis, il sortit après avoir embrassé la main de ma compagne. Le cercle noir absolu qui remplaçait sa tête d’ange, frôla les doigts de Ludmilla. Peu après, je partis me coucher laissant mon amie diner avec les deux historiens.
Alex@r60 – septembre 2022
Photo de Frédéric Fontenoy (1944 – 2014)
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