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#ouvrez la porte ou je pleure
christophe76460 · 2 years
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Pour Être Guéri Des Blessures Intérieures
Solitude et repli sur soi
"Malheur à celui qui est seul et qui tombe" (Ecclésiaste 4 :10).
Dans cette sentence, Salomon souligne le drame de celui qui est seul dans son problème.
Lorsque l’âme est blessée, la tendance naturelle est de conduire la personne ainsi affectée, à se replier sur elle-même, à s’isoler. Dans le psaume 107 , il est fait mention de diverses souffrances, et il est dit au sujet de certains, qu’ils avaient une âme languissante (verset 5), et qu’à cause de cela, ils marchaient dans le désert et la solitude : "Ils marchaient dans la solitude" (verset 4).
Le Psaume 102 décrit la situation d’un cœur blessé. Il est malheureux, il est abattu, il gémit, son cœur est desséché, il a perdu le sommeil, il pleure, et il est solitaire : "… Je suis comme l’oiseau solitaire sur un toit" (verset 😎.
Décrivant la condition de celui qui est souffrant et blessé, Job dit : "C’est pour lui seul qu’il ressent de la tristesse en son âme" (Job 14 :22).
Tous ces textes nous rappellent que celui qui porte des blessures en son âme recherche la solitude, il se replie sur lui-même, il s’enferme dans le silence.
Cette attitude lui procure-t-elle du répit ? Peut-être un répit passager, mais pas de guérison.
Lorsqu’un enfant subit des stress à répétition, lorsque ses propres parents ou son entourage immédiat sont responsables de ce stress, il aura le réflexe de se replier sur lui-même pour chercher à se protéger. Considérons l’image d’un escargot, lorsqu’on le touche, il rentre dans sa coquille. De même le repli sur soi est la réaction naturelle lorsqu’on se sent agressé. Plus l’agression aura eu lieu tôt dans l’enfance, plus le repli sur soi sera profondément enraciné. Si le repli sur soi est une forme de protection, il ne peut en aucun cas être un remède à la blessure qui l’a provoqué. Au contraire, le repli sur soi ne fait qu’enfouir la blessure sans la traiter.
Comment sortir de cette attitude morbide et destructrice ? Certes, on peut recourir à diverses aides psychologiques, mais il existe aussi un moyen testé par des milliers de croyants : chercher le secours de Dieu ! David en rend témoignage dans le psaume 34 lorsqu’il dit : "J’ai cherché l’Éternel et… il m’a délivré de toutes mes frayeurs… Quand un malheureux crie, l’Éternel entend, et il le délivre de toutes ses détresses" (Psaume 34 :5/7).
Un encouragement pour ce jour :
Dieu est puissant pour vous redonner cette espérance perdue. Le repli sur soi ne peut pas vous guérir de vos blessures, par contre, ouvrez votre cœur à Jésus, et il vous donnera du repos (Matthieu 11 :28/29).
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grismasse · 3 years
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Partout, j’ai cherché l’Introuvable. Sur des routes que trop de pas Ont broyées jadis en poussière. Dans une auberge où le vin rouge Rappelait d’innombrables crimes, Et sur les balcons du dressoir, Les assiettes, la face pâle Des vagabonds illuminés Tombés là au bout de leur rêve.
Jean Aubert LORANGER, Poèmes, Morissette, 1922
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lesmotsmamuse · 5 years
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Sachets d’automne
...
10 h 27
Ceux qui me connaissent se diraient que je suis sortie aux aurores. Me voilà rue des Morillons. En la longeant, je pense mort, mort des morilles, fin de l'automne et des champignons. Pignons sur rue. Bref. Me voilà rue des Morillons. Au téléphone, l'employé m'a dit, avec un petit chuintement sur chaque « s », que « schi j'arrivais après midi, la porte scherait close ». Alors qu'il aurait pu me dire, sur une touche plus positive : « Nous schommes ouverts juschqu'à midi. » 10 h 32 J'en ai fini de couper, sur les langues, les cheveux en quatre dans la rue des Morillons qui rime avec carillon. Raidillon. Maillon. Tourbillon. Un vent léger secoue le doré des quelques feuilles encore agrippées aux branches pudiques des arbres parisiens. Quand elles ne voltigent pas, elles s'allongent sur les trottoirs, craquent sous les pas, les plus hardies traversent la route ou partent se baigner dans le caniveau ; un employé de la ville devra venir souffler-aspirer ce qu'il en restera demain. C'est l'automne pour de vrai. Même les trottoirs grisâtres le savent et font de leur mieux pour déposer des plaques glissantes sous les pas étourdis des passants trop pressés. 10 h 35 Je suis au 36. Sur une plaque bleu de minuit, il y a écrit en lettres blanches : Préfecture de Police – objets trouvés – 36, rue des Morillons. Dessous, une flèche démesurément longue indique la direction à suivre pour se rendre au guichet, que je trouve facilement rien qu'en suivant la flèche. Ça s'annonce bien, déjà une chose de trouvée. L'employé qui m'accueille n'est pas celui que j'ai eu au téléphone puisque, tout droit sortis de sa bouche, tous ses « s » sifflent comme ils le doivent. L'homme, dont je ne saurais dire l'âge, s'intéresse à ce que je lui raconte autant que sa fonction l'y oblige, mais ses yeux ne me voient pas vraiment ou plutôt regardent à travers moi. C'est un peu gênant je trouve de ne pas être vue par la personne en face de soi, mais je lui explique quand même : — C'est une mallette, une série limitée... hum... même si cela ne se voit pas. Grise. En aluminium et plastique. Elle est fermée à clé, mais, regardez ! je les ai... Dedans il y a six objectifs, des câbles et toutes mes pellicules. C'est mon matériel de travail et tous mes clichés de la semaine. Je suis fichue si je ne la retrouve pas. Et... Et je continue de secouer le petit trousseau de clés que j'ai déjà agité, un instant plus tôt, sous le nez de (je l'espère de toutes mes forces) mon futur sauveur. Et les larmes me montent aux yeux. Et je vois bien qu'il n'est pas plus intéressé que ça par mon problème. Et... est-ce qu'il me voit même ?! Je me tais et cela semble le soulager. Alors, je vais m'asseoir sur l'une des chaises alignées contre le mur du hall d'accueil. Enfin, après un temps qui me parait affreusement long, d'un geste lent, l'homme des objets trouvés – peut-être est-il myope – me fait signe de le suivre. Ce que je fais. Bien sûr. En silence. Comme lui. Nous nous retrouvons dans l'arrière-boutique. Je m'attendais à arriver dans une sorte de grande salle des archives, à être face à un entrelacs d'étagères recouvertes de poussière et d'objets de toutes sortes dignes d'un inventaire à la Prévert ou à des alignements comme les rayons des bibliothèques municipales. Ce n'était pas non plus un entrepôt comme ceux qu'on a l'habitude de voir. Non. La pièce, d'une hauteur sous plafond impressionnante, mais de quarante mètres carrés tout au plus, est chaleureuse comme la boutique d'un antiquaire et incroyablement encombrée : des guéridons Louis je ne sais pas combien, des portants emplis d'habits d'un autre âge, une table et ses chaises de mobilier breton, un buffet savoyard en bois massif, du chêne peut-être, comme ceux qu'on peut voir dans les très vieux chalets transmis de père en fils, de grand-mère en petite-fille... Ce sont quand même de bien gros objets à perdre, pensai-je. Et l'employé continue à zigzaguer entre vieilleries et oublis. Avec moi derrière. L'homme que je suis pas à pas, sans être tout à fait sûre de bien faire, pousse une porte en fer forgé, une véritable œuvre d'art qui se trouve être délicieusement travaillée et qui détonne un peu avec le lieu. Les gonds grincent légèrement. Nous arrivons dans une salle encore plus petite que la précédente. Un peu plus sombre aussi. Un guéridon encore, avec dessus une pile de livres, ce qui donne un ensemble bien plus haut que je ne le suis, une sellette, une plante verte artificielle, une montre à gousset qui me rappelle celle du père de... de... comment s'appelait donc cette camarade de classe chez qui j'avais passé les vacances de 1964 ou... ? Eh bien ! J'ai oublié ma tête en plus de ma mallette.
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— Voilà, c'est votre coin à vous ici, dit mon éclaireur en posant la main sur un comptoir d'apothicaire cérusé et de belle facture, rehaussé d'une vitrine aux verres dépolis. Je distinguais à peine ce qu'elle contenait. Je constate malgré tout que chaque étagère est chargée à ras bord. D'enveloppes et de boîtes... De boîtes et de sachets... — Pardon ? — Oui, nous y sommes. — D'accord, mais où ? Je ne cherche que ma mallette d'objectifs. Est-ce que vous l'avez ? — Non, mais j'ai autre chose. L'employé ouvre, sans à-coup et d'un geste nonchalant, l'un des tiroirs du meuble blanchi. Au fond, perdu au milieu, trône un trèfle à quatre feuilles. Je suis très étonnée, mais ne dis rien. Que pourrais-je donc faire d'un trèfle à quatre feuilles, moi qui ne suis pas tant superstitieuse que ça... Au loin, une horloge sonne douze coups. 12 h 00 — Mince, vous allez fermer, dis-je, et vous ne m'avez pas rendu ma mallette. — Ne vous inquiétez de rien. Ouvrez plutôt cet autre tiroir. » Il pointe du doigt une poignée en laiton sur laquelle je tire. Oh ! Mais comment est-ce possible ? Trente et une enveloppes liées par un bolduc argenté. Trente et une, je le sais : ce sont les miennes ! Trente et une : le nombre de lettres que nous nous sommes échangées avec Antoine, mon amour, mon tout premier grand amour. Parti rejoindre son père et son frère dans leurs rêves de marins. Antoine, mon ami, mon amant. Mon Poséidon, dieu des eaux salées et de mes larmes. Je t'ai perdu le 25 août 1973... et je n'avais jamais autant pleuré avant. Et je n'ai jamais pleuré autant depuis toi. Trente et une lettres perdues, disparues, envolées au cours d'un déménagement désastreux où mon cœur s'est déchiré encore. Ce jour-là, on m'a retiré un peu de ce qui me restait de toi. Mon Antoine. Ma cicatrice. Je cache mon visage, je ne veux pas que le myope me voie pleurer, même flou. Et je me souviens du trèfle à quatre feuilles... Je l'ai trouvé il y a... L'horloge sonne encore au loin. Et je n'ai toujours pas ma mallette ! 12 h 01 Je souhaite partir, j'ai l'impression d'être oppressée et ressens le besoin d'air frais. Je remarque que la porte devant laquelle je me suis extasiée un peu avant n'est plus là. Seul reste visible le dormant ; l'ouverture, remplacée par un mur de briques rouges, ne nous laisse aucune échappatoire. Cela m'arrive depuis quelque temps : pendant un bref instant, rien n'a plus de sens, mais quand je ferme les yeux un moment, trois secondes tout au plus, tout se remet en place, tout revient à la normale. Alors je ferme les yeux, assez fort pour voir des étoiles briller sur l'écran noir de mes paupières. Saurais-je même dire par où nous sommes arrivés ? J'ouvre les yeux. Nous sommes toujours emmurés. Mon geôlier n'a pas l'intention de me venir en aide et me tend encore un sachet. — Et là, c'est vide ! Il n'y a rien dedans. Pourquoi me montrez-vous cela ? Je suis agacée. Je suis agacée et épuisée. Et c'est d'un geste bien plus brusque que je l'aurais souhaité que je déchire le sachet que le préposé au bordel ambiant m'a tendu. Et ça revient d'un coup. Et je ne retiens plus rien, je me répands en larmes, je hoquette. Il y a l'odeur d'oignon, d'ail et de sueur qui recouvre tout. Ça me couvre les yeux. Parfois la bouche. Il y a la voix qui dit « Ne me regarde pas ! » et « Ce sera notre secret, d'accord ? » Il y a moi qui ne dis rien à la main qui se déplace sur mon corps frêle de minuscule petite fille. Il y a la voix qui crie « Non ! » dedans, mais qui ne sort pas. Il y a la peur et la lumière aussi. La lumière enfin. Des voix, des pleurs, des menaces, des hurlements. Deux sacs de voyage, moi dans la voiture, maman qui conduit, la nuque en colère. C'est de ma faute ? J'ai un petit peu moins de trois ans et je ne comprends rien. Il y a un père dont on ne me parlera plus jamais. J'avais tout occulté, relégué dans les tréfonds d'une mémoire en friche. 12 h 01 — Mais à quoi jouez-vous ? Qui êtes-vous ? — Appelez-moi comme vous voudrez, je ne suis qu'un employé. Je crois que j'ai hurlé, mais cela n'a aucunement l'air de l'émouvoir. Cette fois-ci, c'est une minuscule boîte en cuir que l'employé me tend. Elle provient de la vitrine aussi. Toute ronde et légère, elle m'échappe des mains quand je veux l'ouvrir. Un rire d'enfant en sort alors qu'elle roule sous le meuble, un rire fort, revigorant comme savent l'être les rires des enfants. — Oh ! C'est Margaux ! C'est le rire de Margaux... quand elle était bébé. Margaux, ma fille, ma joie, le cadeau que la vie m'a donné, ma fierté, ma plus belle aventure. Je ne changerais aucun instant de ma vie, car chacun m'a conduite jusqu'à toi. Comme j'aime l'entendre ce rire ! Comme j'aime encore son rire quand elle vient me voir. Moins souvent que je le voudrais... Elle a dit : « À dimanche maman. » C'est quand dimanche déjà ? J'entends encore le rire depuis dessous le meuble. Ces montagnes russes sur les bons souvenirs et les tristes, ce va-et-vient incessant entre ce que j'aimerais oublier, ce que j'ai oublié et les images que j'aimerais tant conserver intactes. Tout cela me chamboule-tout à l'intérieur. C'est quand dimanche déjà, ma Margaux ? Est-ce qu'Antoine viendra aussi ? La mémoire peut s'effacer bien avant qu'on ne la perde. Les mots qu'on entend, ceux que l'on dit ou que l'on tait, les images... tout cela est-il vrai ? Les événements qui nous ont construit sont-ils justes ? Ont-ils vraiment été ? Je suis assise sur l'une des chaises alignées contre le mur du hall d'accueil. L'employé des objets trouvés fait semblant de ne pas me voir depuis son comptoir, même quand je lui souris. Il est midi. Une jeune femme portant un badge à la poche de sa chemisette apparaît dans mon champ de vision, se penche vers moi et me crie : — Alors madame Saint-Gilles, vous m'en faites faire des kilomètres ! Heureusement, on sait toujours où vous retrouver. Allez, c'est pas le tout des choux, il faut rentrer maintenant. Suzie (c'est ce qui est écrit sur son badge) se tourne vers l'employé de la Préfecture de Police : — Ça va ? Elle ne vous a pas trop embêté aujourd'hui ? — Pensez-vous ! Elle s'assoit. C'est tout. Elle vient tous les mois. Comme ça, on sait qu'on est le 25. Aujourd'hui, elle cherchait une mallette de photographe. On va finir par savoir qui elle a été vraiment. Qui je suis vraiment ? Il suffit de demander : Je suis... euh... Je suis... Quelle certitude a-t-on d'avoir vécu si la mémoire prend la poussière ? La jeune femme me prend par le bras dans un mouvement qui ne souffre aucune contradiction. Sur le revers de son col, un trèfle à quatre feuilles brodé est des plus gracieux. Retour à l'EHPAD qu'elle dit. Je ne comprend vraiment rien à ce qu'elle me raconte, mais je me laisse emmener. Et nous longeons la rue des Morillons. Et l'automne n'en finit pas de tomber en feuilles d'or tourbillonnantes. Dans la rue des Morillons, mort des morilles, fin de l'automne et des champignons, pignons sur rue, j'ai vu une vieille dame au bras de Suzie sur la devanture d'une boutique d'antiquaire. L'inconnue dans la glace m'a fait peur. Elle était toute tassée, minuscule et avait une peau si fripée, si usée. Je ne sais pas qui c'est.
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[image depuis https://www.emmeline.fr/comment-devenir-brocanteur.html]
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shalomelohim · 6 years
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Yom Therouah
Yom Therouah est une des saintes convocations de YHWH à cycle annuel, la 5e selon l’ordre établi au Lévitique 23.
“ YHWH parla à Moshéh et dit : Parle aux Israélites, dis-leur : Le septième mois, le premier jour du mois, il y aura pour vous jour de repos, appel en clameur, sainte convocation. Vous ne ferez aucune oeuvre servile et vous offrirez un feu à YHWH.” (Lévitique 23:23-25)
Célébrée le 1er jour du 7e mois biblique, elle est aussi appelée jour des clameurs-ovation, originellement : souvenir ou commémoration en clameurs.
En effet, en cette occasion il était dit de faire entendre les voix et les instruments. Comme ce jour est celui d’une nouvelle lune il était d’usage de sonner de la trompette, d’où le titre qui complétait le titre originelle de « clameurs » par « fête des trompettes ».
“Dans vos jours de joie, dans vos fêtes, et à vos nouvelles lunes, vous sonnerez des trompettes, en offrant vos holocaustes et vos sacrifices d’actions de grâces, et elles vous mettront en souvenir devant votre Elohim. Je suis YHWH, votre Elohim. Le vingtième jour du second mois de la seconde année, la nuée s’éleva de dessus le tabernacle du témoignage. Et les enfants d’Israël partirent du désert du Sinaï, selon l’ordre fixé pour leur marche. La nuée s’arrêta dans le désert de Paran. Ils firent ce premier départ sur l’ordre de YHWH par Moshéh.” (Nombres 10:10-13)
La nouvelle lune, 1er jour du mois, est la 7e de l’année ce qui lui confère un qualificatif de mois « shabbatique ».
Diversement défini, ce jour est relatif à un véritable « cri » que nous assimilons à un dernier appel généralisé ou prise de conscience avant la période des évènements précédents le Royaume et le retour de notre Roi, Yéshoua.
Prise de conscience, reconnaissance et retour à la raison d’obéissance Une des illustrations des plus représentatives de la nature de cette « sainte convocation » est certainement celle évoquée en Néhémie 8:8-12 :
“Tout le peuple se rassembla comme un seul homme sur la place située devant la porte des Eaux. Ils dirent au scribe Ezra d’apporter le livre de la Torah de Moshéh, que YHWH avait prescrite à Israël. Alors le prêtre Ezra apporta la Torah devant l’assemblée, qui se composait des hommes, des femmes et de tous ceux qui avaient l’âge de raison. C’était le premier jour du septième mois. Sur la place située devant la porte des Eaux, il lut dans le livre, depuis l’aube jusqu’à midi, en présence des hommes, des femmes et de ceux qui avaient l’âge de raison : tout le peuple tendait l’oreille au livre de la Torah. (…). Ezra ouvrit le livre au regard de tout le peuple-car il dominait tout le peuple-et, quand il l’ouvrit, tout le peuple se mit debout. Alors Ezra bénit YHWH, le grand Elohim ; tout le peuple, mains levées, répondit : « Amen ! Amen ! », Puis ils s’inclinèrent et se prosternèrent devant YHWH, le visage contre terre. (…) Et Ezra lut dans le livre de la Torah d’Elohim, traduisant et donnant le sens : ainsi l’on comprenait la lecture. Alors (Son Excellence Néhémiah et) Ezra, le prêtre-scribe (et les lévites qui instruisaient le peuple) dit à tout le peuple : « Ce jour est consacré pour YHWH, votre Elohim ! Ne soyez pas tristes, ne pleurez pas ! » Car tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la Torah. Il leur dit encore : « Allez, mangez des viandes grasses, buvez des boissons douces et faites porter sa part à qui n’a rien de prêt. Car ce jour est consacré pour notre Seigneur ! Ne vous affligez point : la joie de YHWH est votre forteresse ! » Et les lévites calmaient tout le peuple en disant « Taisez-vous : ce jour est consacré. Ne vous affligez point ! » Et tout le peuple s’en fut manger, boire, distribuer des parts et se livrer à grande liesse : car ils avaient compris les paroles qu’on leur avait communiquées.” (Néhémie 8:1-12)
Nous pensons que cet épisode de l’Histoire du peuple de Juda de retour de l’exil babylonien, est une préfigure, une répétition en grandeur nature de ce que sera le « jour J » ou le « Yom Y » de la réalisation prophétique ultime du « Yom Thérouah » ; réalisation marquant l’acte prophétique contenu dans ce « jour de fête », au même titre que le furent Péssah, Shavouoth …
Les cris de joie remplaçaient les pleurs, comme ceux des deuils… la redécouverte de la Torah et la prise de conscience du pourquoi de l’exil, qui ne fut autre que l’abandon de la Torah de vie de YHWH, l’abandon de Celui qui est la source d’eau vive au profit des fontaines crevassées des idolâtries de toutes sortes, c’est-à-dire de la désobéissance, du rejet d’Elohim tout en pensant toujours (faussement) le servir…
Ainsi Yéshoua redit aux religieux de son époque :
“Produisez donc des fruits dignes du repentir, et n’allez pas dire en vous-mêmes : “Nous avons pour père Abraham.” Car je vous dis qu’Elohim peut, des pierres que voici, faire surgir des enfants à Abraham.” (Luc 3:8 )
Les contemporains d’Ezra et de Néhémiah se confondirent tous en repentance, tous ceux qui étaient là à écouter… mais le Seigneur changeait immédiatement leur consternation en joie, devant la porte des eaux.
Autant le peuple d’Elohim a le cou roide et âpre dans la folie de la désobéissance, autant lorsque le souffle de repentance leur « tombe » dessus, ils savent, tout au moins pour les plus sensibles au Seigneur, s’humilier réellement.
Lorsque le repentir est « vrai » alors toutes les portes de la grâce s’ouvrent en grand…
“Alors ceux qui craignent YHWH se parlèrent l’un à l’autre. YHWH prêta attention et entendit : un livre aide-mémoire fut écrit devant lui en faveur de ceux qui craignent YHWH et qui pensent à son Nom. Au jour que je prépare, ils seront mon bien propre, dit YHWH Tsévaoth. J’aurai compassion d’eux comme un homme a compassion de son fils qui le sert. Alors vous verrez la différence entre un juste et un méchant, entre qui sert Elohim et qui ne le sert pas.” (Malachie 3:16-18)
Notons encore, car ce n’est pas anodin, que Juda était de retour partiel en Judée, et que le centre d’intérêt restait toujours et encore « Jérusalem ».
Malgré la félicité de la prise de conscience au regard d’Elohim et de Sa Torah, les exilés de retour devaient composer avec de nombreux détracteurs et ennemis.
Certains ennemis utilisèrent même la machination et le mensonge pour tenter de nuire en arrêtant le projet d’Elohim à leur égard.
Cet environnement « politique » vécu vers l’an -515 et suivants, nous est à vrai dire bien connu à ce jour de 2015, il réitère une situation similaire : un décret de retour signé par les hautes autorités de ce monde en 1948 , puis des ennemis intérieurs et des ennemis extérieurs très agressifs. (Lire à ce sujet les livres d’Ezra et de Néhémiah).
En somme, nous nous retrouvons dans un environnement historique semblable.
La connexion prophétique Il n’y a guère de hasard dans la Parole et rien n’y est écrit uniquement pour « l’esthétique » mais bien pour nous servir d’enseignement.
Au retour d’exil il y eut donc en ce jour de « Yom Thérouah » une prise de conscience salvatrice pour tout le peuple revenu et rassemblé.
Ne nous laissons pas entrainer immédiatement à lier le titre des « trompettes » avec les trompettes d’Apocalypse….
Ne brulons pas les étapes… un pas à la fois, ce qui sera une sage mesure. Nous parlons donc :
. de « Jérusalem » ; . de « peuple rassemblé » ; . de « reconnaissance » ; . de « clameur de consternation » ; . de « repentance » ; . de « porte des eaux » ; . de « purification » ; . de retour à la fidélité ; . de réappropriation de la vérité de la Torah.
Nous voici en plein « Zacharie 12 » … prophétie qui doit encore se réaliser et pour laquelle nous prions :
« que le souffle fonde sur les habitants de Jérusalem »…
“Il arrivera en ce jour-là que je chercherai à détruire toutes les nations qui viendront contre Jérusalem. Mais je répandrai sur la maison de David et sur l’habitant de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils regarderont vers moi au sujet de celui qu’ils ont transpercé, ils se lamenteront sur lui comme on se lamente sur un fils unique ; ils le pleureront comme on pleure un premier né. En ce jour-là grandira la lamentation dans Jérusalem, (…) En ce jour-là, il y aura une source ouverte pour la maison de David et pour les habitants de Jérusalem, pour laver péché et souillure. Il arrivera en ce jour-là-oracle du Seigneur-que je retrancherai du pays les noms des idoles : on n’en fera plus mémoire. De même les prophètes et l’esprit d’impureté, je les chasserai du pays.” (Zacharie 12:9-13:2)
Cette fois à Jérusalem, il ne s’agit plus seulement de reconnaitre la Torah écrite en l’entendant…. Mais de « voir » la Torah vivante : Yéshoua le Fils, qui fut percé et pour lequel ils tournent les regards.
Alors ils pourront dire :
« on avait entendu parler de toi, mais maintenant nous t’avons vu »
Les lamentations se changeront en cri de joie et d’espoir, car la source de bénédictions et de purification ouverte pour tous ceux qui y seront invités sera la marque d’un renouveau, d’une redynamisation de la mission du tout Israël : le dernier témoignage … Alors viendra la fin.
N’avons-nous pas ici tous les ingrédients du prophétique et grand « Yom Thérouah » ?
Prions et méditons le sujet, le Seigneur nous éclairera.
Joie et bénédictions à tous en ce jour de «Thérouah »! Shalom shalom !
______________________________________________________________ Les lectures proposées en cette occasion sont : . Nombres 10:1-11 ; . 1Chroniques 12:39 à 16:6 ; . Néhémie 8:1-12 ; . Zacharie 12 à 13 :2
Source : Blog de la Qehila
Psaume 81 “Du maître de chant. Sur la … de Gat. D’Assaph. Criez de joie pour Elohim notre force, acclamez l’Elohim de Yaaqov. Ouvrez le concert, frappez le tambourin, la douce harpe ainsi que la lyre ; Sonnez du shofar au début de la lunaison, à la solennité, le jour de notre fête. Oui, c’est une loi pour Israël, un jugement de l’Elohim de Yaaqov, Un témoignage en Yossef quand il sortit contre la terre de Mitsraïm. Une langue inconnue se fait entendre « Du fardeau j’ai déchargé son épaule, ses mains ont lâché le couffin ; Dans la détresse tu as crié, je t’ai sauvé. Je te répondis au secret du tonnerre, je t’ai examiné aux eaux de Mérivah. Sélah. Entends, mon peuple, je témoigne contre toi. Ô Israël, si tu m’entendais ! Il ne serait pas en toi d’El étranger, tu ne te prosternerais pas devant un El étranger ; C’est moi, YHWH, ton Elohim, je t’ai fait monter de la terre de Mitsraïm, ouvre large ta bouche, et je l’emplirai ! Mon peuple n’a pas entendu ma voix, Israël n’a pas consenti à moi ; Je l’ai renvoyé à leur coeur endurci, ils marchaient dans leurs conseils. Si mon peuple m’entendait, si dans mes voies marchait Israël, Sous peu leurs ennemis, je les soumettrais ; contre leurs oppresseurs, je retournerais ma main. Les ennemis de YHWH l’aduleraient, et leur temps serait fini en pérennité. Je l’aurais nourri de la fleur du froment, je t’aurais rassasié avec le miel du rocher. »
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basilepesso · 6 years
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Le jeu de la virginité des femmes musulmanes, texte de Salma El-Wardany
Texte absolument brillant de l'écrivaine/modèle égypto-irlandaise Salma El-Wardany, une de celles et ceux qui font bouger les choses, et qui n'ont STRICTEMENT rien à voir avec les collaborationnistes occidentaux façon Fudge qui lèchent les bottes de leurs bourreaux (oui, je le dis sans arrêt, mais comme ça ne rentre pas, je continue, encore, et encore...). Un immense merci à elle et à tous les hommes et les femmes libres, qui se battent pour la vie et la beauté.
BP.
(Ne vous arrêtez pas, s'il vous plaît, aux passages que j'ai isolés mais ouvrez le texte, c'est du journalisme littéraire, comme ce que je fais la plupart du temps, ça se lit en prenant son temps et en essayant de calmer ses affects bouillants de rage et d'ignorance).
>>>>
"Si vous trouvez les Hunger Games difficiles, dites-vous que ce n'est rien à côté de l'épreuve que constitue la perte de sa virginité pour une femme musulmane. C'est le même sentiment de peur ambiant qui vous fait regarder dans tous les coins à la recherche de l'ennemi. Le plus souvent, cet ennemi est un membre de la communauté musulmane qui a indiqué à vos parents que vous avez été vue en compagnie d'un garçon. Auquel cas vous êtes morte et la partie est finie. Métaphoriquement, bien sûr. Votre mère, en pleurs, va demander au ciel ce qu'elle a fait pour mériter ça et votre père va suggérer que toute la famille aille s'installer dans une autre ville. Voire un autre pays. Après l'en avoir dissuadé, votre mère soutiendra qu'il est possible de rester, à condition que vous passiez les quinze prochaines années à la maison, le temps que tout soit oublié (ce qui n'arrivera pas, la communauté musulmane n'oublie rien).
(...) On ne peut pas imposer la chasteté à la moitié de la population et la mettre au ban de la société au premier hymen rompu sans que l'acte soit entouré d'une certaine tension, d'autant plus marquée au sein de la communauté musulmane que les carcans culturels, combinés au refus d'évoquer la sexualité, font peser sur le sujet un silence démoralisant. Silence voué à infiltrer nos futures relations sexuelles avec la gent masculine, incapables que nous sommes d'aborder ce sujet tabou et, a fortiori, d'évoquer nos désirs et nos besoins.
Ce ne sont pourtant ni le silence ni la stigmatisation qui nous ont empêchées de le faire, par amour ou par rébellion. Nous sommes devenues femmes en catimini, transportées par une conscience de soi jusqu'alors soigneusement cadenassée. Nous avons découvert notre sexualité derrière des portes verrouillées et sur des sites porno. Nous sommes parties explorer notre corps à l'aide de bougeoirs, de manches de brosse à dents et de hot-dogs surgelés. À la nuit tombée, sous les couvertures et dans un silence honteux, nous avons éprouvé, touché, stimulé, enfoncé, cherché désespérément le bouton qui actionnerait l'interrupteur et soulagerait cette douleur lancinante dans notre bas-ventre." Basile Pesso, FreeLand, 15 mars 2 018, 1e diffusion hier (Fb) Texte de Salma (Huffington Post Maghreb) Son excellent Instagram (photo, textes, citations personnelles)
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rollingstonemag · 6 years
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Un nouvel article a été publié sur https://www.rollingstone.fr/kendrick-lamar-linterview-de-rolling-stone/
Kendrick Lamar : l’interview de Rolling Stone
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Kendrick Lamar, le meilleur rappeur du monde nous parle de ses obsessions en studio, de ce que lui a appris Bono et de la tentation de la gloire
Dans les coulisses, à Duluth en Géorgie, quelques heures avant son dernier concert, Kendrick Lamar semble serein. Il porte un survêtement couleur pêche et des Nikes blanches, il tient dans sa main une tasse en plastique remplie d’un jus de couleur verte. « Un peu de chou kale, de pomme et d’épinards. C’est délicieux ». Ce carburant doit fonctionner :  au moment où on l’interviewe, HUMBLE s’est classé Numéro Un, il a sorti une vidéo élaborée avec Rihanna et il lui reste une douzaine de concerts à donner.
Kendrick Lamar est le jeune actif le plus excitant et le plus innovant de la musique populaire. Il est aussi le meilleur rappeur de sa génération (et ce n’est que le début) après avoir sorti trois albums classiques d’affilée.
Son premier album sorti en 2012 grâce à une grande maison de disques, good kid, m.A.A.d city, est une autobiographie, une déconstruction du rap centrée sur l’histoire d’une enfance à Compton où bon nombre de ses amis étaient membres d’un gang et où le harcèlement policier était une menace permanente. To Pimp a Butterfly, l’album sorti en 2015 est une méditation dense, cérébrale et jazzy sur l’idée de race aux Etats-Unis qui a engendré certaines des chansons les plus importantes de la décennie dont « Alright », l’hymne du mouvement Black Lives Matter, mais aucun tube radiophonique. Avec son dernier album, DAMN. sorti cette année, il a réussi à réaliser un LP tout aussi intelligent et conceptuel, mais plus accessible.
Lamar, 30 ans, est heureux de ses récents triomphes commerciaux, mais affirme que ce n’est pas son but : « si je peux faire en sorte qu’une personne, ou 10 millions, ressentent une certaine euphorie lorsqu’elles écoutent ma musique, alors j’ai réussi ».
Vous avez rappé à propos du rêve d’un adolescent de « vivre comme les rappeurs », mais votre vie de rappeur est plutôt posée. Quels sont vos vices aujourd’hui ?
Mon plus gros vice, c’est d’être accro à ce que je fais. Être sur cette scène en imaginant que je change la vie des gens, c’est enivrant. Parfois, on oublie les personnes qui sont les plus proches de nous. C’est un vice.
Est-ce que vous avez parfois l’impression que vous devriez vous amuser plus ?
Tout le monde s’amuse de façon différente. Moi, je ne bois pas. Je bois de temps en temps. J’aime voir les gens de mon quartier, ceux qui sont sortis de prison il y a cinq ans. J’aime voir leur visage quand ils vont à New York, quand ils sortent du pays. Je trouve ça drôle. Vous le voyez dans leurs yeux qui s’illuminent.
Les gens vous considèrent comme un saint ou comme un moine. Ça doit être bizarre.
Les gens les plus proches de moi savent qui je suis vraiment. Ils connaissent toutes mes facettes.
Vous ressemblez peut-être à un moine au fond de vous, qui sait ?
J’imagine que ça remonte à quand j’étais enfant. J’étais toujours dans mes pensées. Je suis toujours comme ça. Je suis toujours en train de penser. Je médite tout le temps sur le présent ou sur le futur.
Vous étiez spécial quand vous étiez enfant ?
D’après ce que me dit ma famille, j’agissais comme un homme. C’est pour ça qu’ils m’appelaient « Man Man ». Quand je me blessais, ils s’attendaient à ce que je ne pleure pas. Ça mettait beaucoup de responsabilités sur mes épaules, ce qui m’a préparé pour les responsabilités que les fans font peser sur moi. J’ai fini par avoir la peau dure, même face aux critiques. La première fois que je me suis rendu dans un studio, [le patron de la maison de disques] Top Dawg m’a dit « c’est nul, mec ». Les autres artistes n’auraient pas supporté cette critique, alors que moi, je suis retourné dans la cabine d’enregistrement et j’ai recommencé.
D’où vient toute cette maturité ?
Elle vient du fait que je suis entouré de mecs plus vieux que moi. Quand j’avais sept ans, je jouais au football avec des ados de 14 ans. Je traînais avec toutes les personnes avec qui mes cousins plus âgés traînaient. J’ai toujours été petit [rires]. Tout le monde a toujours été plus grand et plus vieux que moi. Ça m’a donné un aperçu des gens.
Vous avez déclaré que vous étiez l’un des seuls parmi vos amis dont le père était encore présent, et à la fin de votre nouvel album, vous supposez que ça vous a sauvé la vie. Comment ?
Ça m’a appris à gérer [pause]… les émotions. A mieux les gérer que beaucoup de mes pairs. Quand vous voyez des enfants faire des choses menaçantes ou dangereuses, c’est parce qu’ils ne savent pas comment gérer leurs émotions. Quand vous avez un père dans votre vie, vous faites quelque chose, il vous regarde et vous demande « qu’est-ce que tu fais ? ». Il vous remet à votre place. C’est un privilège pour moi. Les mères et les grands-mères de mes pairs leur ont appris l’amour et l’attention, mais elles ne pouvaient pas leur apprendre ça.
Qu’est-ce qui vous fait perdre votre sang froid ?
Les gens qui sont autour de moi et qui aspirent toute mon énergie ou quelqu’un qui ne partage pas les mêmes passions que moi. Je ne peux pas avoir ce genre de personnes autour de moi. La vie est trop courte.
Vous avez dit « Shit I’ve been through probably offend you » et « murder, conviction, burners… » dans l’une de vos chansons.
Je ne peux pas évoquer ce que j’ai traversé sans vous en parler. Je dis « I know murder, conviction, burners, boosters, burglars, dead, redemption, scholars, fathers dead ». Je raconte ma vie depuis ma naissance jusqu’à mes 21 ans.
J’ai fini par avoir la peau dure, même face aux critiques
On sent un traumatisme dans les histoires que vous racontez. Vous avez été témoin de meurtres, même quand vous étiez jeune. Comment gérez-vous ça maintenant que vous êtes adulte ?
Beaucoup de fêtes et beaucoup d’humour arrivent parfois à bloquer toute cette merde que j’ai vue. Ma mère est très drôle et très attentionnée. Tout ça m’a permis de lutter contre les choses négatives et m’a aidé à comprendre la tragédie, sans m’en défaire.
Qu’est-ce qui vous fait rire aujourd’hui ?
Tout. Le gars là [il montre son vidéaste] ? Il a quelque chose sous son chapeau qui me fait pleurer de rire à chaque fois qu’il l’enlève. Je ne savais pas que Dieu avait inventé des cheveux comme ça. C’est horrible [rires] ! Je dis toujours que les meilleurs artistes doivent avoir le sens de l’humour le plus fou pour être capable de transformer la douleur en rires.
A part quelques paroles de chansons, vous avez gardé le silence sur Donald Trump. Pourquoi ?
C’est comme si je frappais un homme à terre. Est-ce qu’on va continuer à en parler ou est-ce qu’on va agir ? On arrive à un point où on est fatigué d’en parler. Ça vous plombe et vous n’avez plus d’énergie quand vous parlez de quelque chose ou de quelqu’un de complètement ridicule. J’ai donc décidé d’agir dans ma propre communauté. Dans l’album, je ne parle pas de ce qui se passe dans le monde ou dans les endroits où ils nous mettent. Je parle de moi-même. La réflexion en premier. C’est de là que partira le changement.
Dans votre interview avec Tupac sur « Mortal Man », vous lui avez demandé de garder la raison face au succès.  Quelle est votre réponse à cette question ?
Les choses pourraient être pires. J’ai toujours une famille qui traverse des moments difficiles et je dois prendre soin d’elle. Le style de vie que j’ai, je ne l’ai que depuis cinq ans. Depuis 2012. Avant ça, j’ai vécu 20 ans sans savoir ce que me réservait l’avenir. Ça fait toujours partie de moi, je ne peux pas laisser ma carrière changer ça.
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Sur « ELEMENT. », vous faites cette drôle de distinction entre « les artistes noirs et les artistes nuls ». Qu’est-ce qui, selon vous, définit un artiste nul ?
J’adore cette question. Comment est-ce que je définirais un artiste nul ? Un artiste nul utilise la musique des autres pour s’améliorer. Je parle de quelqu’un qui a peur de se faire sa propre voix, qui court après le succès de quelqu’un d’autre et qui s’enfuit face à son propre succès. Tout le monde ne peut pas être un Kendrick Lamar. Je ne vous dit pas de rapper comme moi. Soyez vous-même. C’est aussi simple que ça. Je vois beaucoup de bons artistes agir comme ça parce qu’ils sont concentrés sur les résultats des autres et ça étouffe leur propre créativité, ce qui, au final, leur fait perdre leurs auditeurs parce qu’à la fin de la journée, ce n’est pas pour nous. C’est pour ceux qui travaillent toute la journée et qui ne veulent pas aller travailler le matin.
Est-ce un problème pour un rappeur d’avoir un nègre ? Vous avez vous-même écrit des textes pour Dr. Dre.
Ça dépend où vous vous placez. Je me qualifie moi-même de meilleur rappeur. Je ne peux pas prétendre à ce titre si j’ai un nègre. Si vous dites que vous êtes un type différent d’artiste et que vous ne voulez pas vraiment être le meilleur rappeur, alors okay. Faites de la très bonne musique, mais vous n’aurez pas ce titre.
Si vous aviez un nègre, les gens voudraient vraiment le rencontrer.
[Rires] C’est vrai.
A chaque fois que vous ouvrez la bouche pour rapper, vous devez maintenir cette réputation. Comment est-ce que vous gérez ça ?
C’est le défi qui me fait avancer. Est-ce que je peux encore me surpasser ? Est-ce que je peux faire une meilleure rime que celle de la dernière fois ? Si ce défi n’était pas là, j’aurais arrêté après good kid, après mon premier disque de platine. Mais vous voyez Jay-Z [rires]. Il est milliardaire. Vous voyez Dr. Dre. Jay est toujours en train d’écrire parce qu’il cherche toujours à savoir s’il peut non seulement être sincère avec la culture, mais aussi générer un processus créatif organique qui peut vous mettre au défi.
Avez-vous déjà eu peur de ne pas trouver les mots ?
Nan. Je n’y pense même pas. Pas maintenant. Pas tout de suite.
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Comment est-ce que Bono est arrivé sur la chanson  « XXX. » ?
On était censé faire un album [différent] ensemble. J’y ai mis quelques idées et on ne savait pas où ça allait nous mener. J’avais un album qui allait sortir, alors je lui ai demandé « Yo, est-ce que tu me ferais l’honneur de me laisser utiliser cette idée ». Il n’était pas contre.
Vous avez donc, en quelque sorte, cannibalisé une chanson existante, ce que vous faites de temps en temps.
Je peux le faire. Ça devait faire sens. Il y a un grand nombre de très bonnes chansons que le monde n’entendra probablement jamais, mais Bono a beaucoup de sagesse et de connaissance dans la musique et dans la vie. Je pourrais lui parler pendant des heures au téléphone. Ce qu’il fait dans le monde, aider les gens, c’est inspirant.
Vous avez dit que votre propre voyage en Afrique avait beaucoup d’importance pour vous. Pourquoi ?
C’est un endroit où j’ai ma place. C’est aussi simple que ça. Vous entendez parler du pays et aujourd’hui vous êtes assez vieux pour en être témoin vous-même. Ça m’a offert une toute nouvelle perspective sur l’endroit d’où je viens. Ce qu’on fait dans la ville de Compton et à quel point le monde est bien plus grand que Compton. Ça m’a fait bizarre quand j’ai dû partir et remonter dans l’avion.
En Afrique du Sud, vous êtes allé dans la prison où Nelson Mandela était enfermé ?
On s’est assis dans la vraie cellule. On a vu les pierres qu’ils devaient travailler tous les jours. C’était dingue. Je pouvais ressentir leurs esprits là-bas qui me disaient « ramène un morceau de l’histoire dans ta communauté ». C’est exactement ce que j’ai fait. To Pimp a Butterfly est un album dans lequel je parle à mes potes avec la connaissance et la sagesse que j’ai gagnées.
Qu’est-ce qui vous est passé par la tête quand vous étiez assis dans la cellule de Mandela ?
A quel point cet homme était fort. Si vous voyiez cette cellule. Ils sont allongés sur le sol. Un sol froid. Pour être encore capable de transmettre un message et de faire bouger les gens sur le plan social depuis cette cellule, vous devez être quelqu’un de fort.
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Comment a commencé « HUMBLE. » ?
C’était le rythme en premier. Je ne pensais qu’à « The Symphony » [de Marley Marl] et aux débuts du hip-hop. Ce rythme est de ma génération. La première chose qui m’est venue à l’esprit, c’est « soit humble ».
A qui parlez-vous dans le refrain ? A vous-même ?
Oui. C’est l’ego. Quand vous regardez les titres des chansons sur cet album, ce sont toutes mes émotions et toutes les expressions de qui je suis. C’est pour ça que j’ai fait une chanson comme ça, dans laquelle je me fous de tout. Mais au final, je me regarde dans le miroir.
Vous avez un album qui s’est classé Numéro Un, ce qui veut dire que vous êtes en quelque sorte un artiste pop.
C’est délicat parce que vous pouvez avoir un album qui marche bien et aussi avoir cette intégrité en même temps. Peu de personnes en sont capables [rires]. Tant que l’artiste reste fidèle au hip-hop et à sa culture, pas de problème.
Le morceau « LOVE. » est probablement un autre succès. C’est la chanson la plus pop que vous ayez jamais faite.
C’est du bonbon pour les oreilles. Vous devez avoir une oreille incroyable et une équipe incroyable pour le reconnaître. Il faut des années d’expérience. Des années de choses nulles [rires], savoir ce qui fonctionne pour vous et essayer des choses qui sonnent bien tout en restant vous-même.
Avez-vous enregistré des chansons en vous disant « on dirait un Numéro Un, mais c’est ringard. Je ne la sortirai jamais » ?
Bien sûr. J’ai fait de la merde en pensant que ça pouvait être un hit, mais pour le bien de ce que j’ai l’habitude de faire, je dois parfois regarder au long terme plutôt que regarder ce que j’ai devant moi.
Est-ce que vous rejetez aussi des chansons parce qu’elles ne collent pas au concept de l’album ?
Souvent. Je fais attention à l’ensemble, pas seulement à un single. Peu importe à quel point le streaming est important, vous devez avoir de très bonnes chansons.
Comment avez-vous essayé de faire de DAMN. un album plus accessible que « Butterfly » ?
Le but initial était de faire un mélange de mes deux premiers albums commerciaux. C’était l’objectif sur lequel on se concentrait, sur un plan sonore, lyrique et mélodique, et le résultat est exactement ce que j’entendais dans ma tête. … Ce sont des morceaux de moi. Ma musicalité me dirige depuis que j’ai quatre ans. Passer de To Pimp a Butterfly à DAMN….ça aurait pu foirer si ça n’avait pas été bien réalisé. J’ai dû faire très attention.
Ma musicalité me dirige depuis que j’ai quatre ans
Lorsque vous avez fait le remix de « Bad Blood » avec Taylor Swift, étiez-vous conscient que vous preniez part à une lutte pop ? Apparemment, elle s’adressait à Katy Perry.
[Rires] Non, je ne le savais pas. C’est une très bonne question. Non ! C’est encore plus drôle du coup. Ça ne me concerne absolument pas. Je dois rester à l’écart de ça. C’est une vraie lutte [rires].
Qu’avez-vous appris en travaillant avec Beyoncé sur Lemonade ?
C’est une perfectionniste. Pensez à sa performance lors des BET. Elle était très particulière…la lumière, la caméra, la transition de la musique à la danse. C’était une confirmation de quelque chose que je savais déjà.
Vos vidéos sont de plus en plus ambitieuses. Avez-vous eu des propositions pour le cinéma ?
Ouais, mais je dois être à 110 000 pour cent dedans. C’est un talent que les gens perfectionnent grâce à des années de répétitions. Pour moi, faire du cinéma uniquement parce que je suis Kendrick Lamar… J’attendrai jusqu’à ce que je puisse prendre du temps en-dehors de la chanson et j’apprendrai comment faire. Aujourd’hui, je penche plus du côté de la réalisation.
Dans la musique, on a l’impression que vous pensez comme un producteur, même si vous ne vous attribuez pas ce titre.
Je vais vous dire un truc : si vous n’avez que des producteurs qui vous envoient des rythmes, vous ne pouvez pas réaliser un album. Vous devez être présent lors de chaque étape, lors de chaque transition, lors de chaque arrangement. Je participe à chaque étape du processus. C’est l’une des raisons pour lesquelles je peux formuler cette cohérence.
Mais quelqu’un comme Future rappe sur le rythme qu’on lui donne et il est très bon. Vous êtes tous les deux différents. C’était donc intéressant de vous entendre sur le remix de « Mask Off ».
C’est un génie à sa façon. Je l’ai regardé travailler en studio. La façon dont il trouve les mélodies, c’est [il claque des doigts] comme ça. Vous devez parler une certaine langue et avoir de très bonnes connaissances musicales, comme moi, pour faire ce qu’il a fait. Je suis sûr qu’il a grandi en écoutant une tonne de R&B. Pour comprendre son son, il faut le regarder trouver les mélodies.
Quelle est votre chanson préférée de Drake ?
Ma chanson préférée de Drake [rires]. J’en ai beaucoup. Je ne peux pas vous en citer une… Il en a plein.
Vous préférez quand il chante ou quand il rappe ?
Les deux.
Sur votre première mixtape, qui est sortie quand vous aviez 16 ans, il y a des moments où vous ressemblez à Jay-Z.
Oh, ouais. Je suis fan de lui. C’est une page que j’ai prise de son livre pour être capable d’utiliser des paroles de chanson comme une conversation et de vous donner l’impression que je suis assis là à vous parler.
Quand avez-vous vraiment trouvé votre propre style ?
Je pense que c’est le jour où j’ai choisi d’utiliser mon vrai nom, Kendrick Lamar.
Au lieu de K-Dot ?
Ouais. C’est là que j’ai vraiment décidé de raconter mon histoire. A partir de ce moment, c’était plus simple pour moi de trouver ma propre voix parce que personne ne peut raconter mon histoire comme je le fais.
En 2010, vous avez enregistré « The Heart Pt. 2 » qui a été une avancée dans votre honnêteté émotionnelle. Comment est-ce arrivé ?
Je me souviens m’être dit « je veux montrer mes émotions sur un album. Peu importe la longueur des mesures, les gens vont devoir ressentir ce que je dis ». Je me suis dit que si je ne pouvais pas les connecter de cette façon, il n’y avait aucune raison que j’assemble tout un tas de mots.
Vous pouvez totalement vous transformer en studio. Est-ce que ça vous fait peur parfois ?
Ironiquement, oui parce qu’on va quelque part sur le plan émotionnel et on devient presque un robot. On veut enregistrer encore et encore. C’est là qu’on s’enferme vraiment dans sa bulle et qu’on se connecte avec le public. Ils peuvent l’entendre dans la cabine d’enregistrement, comme dans « The Way I Am » d’Eminem, dans « Song Cry » de Jay-Z ou dans « Dear Mama » de Tupac. Vous pouvez raconter ces histoires et ces idées leur parlent.
Beaucoup pensent que cette virtuosité lyrique n’a pas autant de valeur dans le hip-hop qu’avant. Qu’en pensez-vous ?
J’ai posé ma marque au bon moment. En 2011 et en 2012, c’était l’époque où les fans voulaient entendre du lyrisme. Ce n’est peut-être pas autant respecté parce que l’époque a beaucoup changé.
Vous avez aussi déclaré que les critiques ne considéraient pas le lyrisme comme elles l’affirmaient.
Vous savez, le hip-hop a beaucoup d’aspects hypocrites quand on parle des paroles. Il y a des centaines de rappeurs qui peuvent vous donner la mesure, mais le DJ ne passera pas leurs chansons, même si elle vient de n’importe quel âge d’or classique, parce qu’il doit se faire de l’argent à la fin de la journée.
  Etait-ce André 3000 qui vous a convaincu en premier que les rappeurs pouvaient chanter ?
Pour ma génération, c’est certainement André 3000. C’était le premier. On rentrait de l’école et il rappait à la télé. On revenait la semaine suivante et il chantait une chanson intitulée « Prototype » qui nous a tous scotchés.
Y a-t-il certaines de vos chansons que l’on n’a jamais entendues et sur lesquelles vous ne faites que chanter ?
Bien sûr. C’est de la pratique pour mes albums rap. J’écris beaucoup de mélodies. Habituellement 95 pour cent. Je peux vous donner une accroche comme « ELEMENT. ». Je peux écrire un couplet sur une chanson de Travis Scott avec le « falsetto du ghetto ». C’est comme ça que je l’appelle [rires]. Je flirte avec l’idée de pouvoir faire ça.
Votre falsetto est un peu comme celui de Curtis Mayfield. Vous êtes fan ?
Absolument. C’est le chanteur préféré de mon père. Le préféré de ma mère en fait.
Votre cousin Carl fait partie des Israélites hébreux qui pensent que les afro-américains sont les vrais descendants des Israélites bibliques. On entend Carl dans un message vocal sur « FEAR. ». Vous vous qualifiez vous-même d’Israelite dans cette chanson. En êtes-vous vraiment un ou jouez-vous simplement avec leurs idées ?
Tout ce que je dis dans cette chanson, c’est de son point de vue. Ça a toujours été mon truc. J’écoute toujours l’histoire des gens. Elle peut ne pas être comme la mienne ou comme la vôtre. J’ai pris son point de vue sur le monde et sur la vie en tant que peuple et je l’ai mis là où les gens peuvent l’écouter et se faire leur propre point de vue, qu’ils soient d’accord ou non. C’est pour moi ce pour quoi la musique est faite. C’est un porte-parole.
Quelle est votre opinion sur l’idée de Carl selon laquelle les noirs ont été maudits par Dieu et par Deutéronome ?
C’est la vérité. Il y a tellement de façons différentes de l’interpréter, mais c’est la vérité quand on parle d’unité dans notre communauté et de certaines des choses qu’on ne contrôle pas. Là où il y a une lutte contre le gouvernement, là où il y a une lutte contre nos opinions politiques, il y a toujours un être supérieur prêt à arrêter ces luttes.
Certains pourraient prétendre que rejeter la faute sur une malédiction divine excuserait en quelque sorte un système raciste.
Oui. Vous l’interprétez comme vous voulez. La conversation est ouverte. On peut s’asseoir et en parler toute la journée. Je le fais, toute la journée [rires].
Quand vous voyez de nombreux jeunes blancs qui rappent des paroles comme celles de « Blacker the Berry », qu’est-ce que vous en pensez ?
Avec les personnes qui écoutent ma musique, je sais qu’ils entendent ce que je dis et je parle pour toute une culture. Les jeunes de banlieue qui ne savent pas comment on a grandi ou qui ne connaissent pas l’histoire de mon peuple doivent comprendre. C’est presque comme une leçon d’histoire qui ne leur a pas été apprise à l’école.
Je suis un putain d’optimiste. Je ne serais pas là si je n’en étais pas un
Vous avez parlé de votre lutte contre la dépression. Luttez-vous encore aujourd’hui ?
Aujourd’hui ça va. Je ne dirais pas que tout va bien. Je ne suis pas encore satisfait, mais je n’ai plus ce niveau de stress personnel. Je peux maintenant écouter mes fans et les aider.
Mais vous comprenez pourquoi tant d’artistes finissent par s’auto-détruire ?
Oh, c’est simple. En particulier dans ce style de vie. Tout est à portée de main, tout ce que vous voulez, tout ce dont vous avez besoin. Quand les caméras sont sur vous, vous avez tout ce que vous voulez, mais qui êtes-vous vraiment quand les lumières s’éteignent ? Tout est une question de discipline.
Êtes-vous optimiste ou pessimiste en pensant au futur ?
Je suis un putain d’optimiste. Je ne serais pas là si je n’en étais pas un ! Presque tous mes amis sont en prison. Ils me disent « tu dois être optimiste pour être où tu es. Nous on ne l’était pas. Le verre était toujours à moitié vide ». Et ce n’est pas qu’être optimiste. Vous pouvez parler de vos rêves toute la journée et de ce que vous voulez, mais vous devez agir.
Vous vous êtes aussi demandé si on ne vivait pas à la fin des temps.
J’équilibre ça en me donnant autant que possible dans l’espoir de transmettre à la prochaine génération, ou à quelque génération que ce soit, les connaissances que j’ai. Peu importe la situation merdique dans laquelle on est, tout est une question d’évolution de l’homme. Les gens se trompent car ils pensent que c’est la forme physique. Non, c’est l’évolution de l’esprit. Tant que je me consacre pleinement à mon potentiel et à ce talent, je ne pense à rien d’autre. Je peux dormir en paix. Je peux avoir la conscience tranquille.
  Par Brian Hiatt / Traduit et adapté par Mélanie Geffroy
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C'est une histoire de contrôle. (A French translation of an awesome ao3 story!)
C'est une histoire de contrôle. Vous avez : un parachute. Les parents qui vous promettre que tout ira bien. Un frère comme vous vous accrochez à la survie ni de vous a. Vous allez oublier tout cela, plus tard, jusqu'à ce que vous vous en rappelez. La première fois vous vous réveillez, vous êtes emmêlé dans les vestiges d'un parachute, et vous déplacez-vous à la surface comme c'est de l'eau, à l'arrachement par lambeaux calcinés et la soie. Alex est là, et il pleure, crie à vous de rester éveillé. Il y a quelque chose dans vos yeux, et votre tête me fait mal, et tout est trop clair même si c'est la nuit. Vous allez oublier que, aussi. La deuxième fois que vous vous réveillez, vous ne pouvez pas voir quelque chose, et lorsque vous essayez d'ouvrir vos yeux, il y a quelque chose contre eux. Vous atteignez le haut, l'impression de la gaze, essayez de le tirer de là, mais les doigts ne pas faire ce que vous leur dites, et tout ce que vous pouvez penser à faire est d'exécuter. Quelqu'un vous trouve sur le sol, et vous essayez de leur dire que vous devez trouver votre frère ; et puis tout se passe autour des bords doux, et tout ce que vous voulez faire, c'est dormir. Vous ne vous souvenez pas quand il devient une routine. Service de réveil. Lutte. S'exécuter. De l'automne. Au moment où vous rend enfin à la porte, vous avez oublié pourquoi vous avez besoin de. Vous vous demandez s'il serait plus facile si vous avez pu voir. Vous rappelez-vous que quelque chose de mauvais va se passer si vous tirez la gaze outre de votre visage, mais vous ne pouvez pas vous rappeler ce que. Vous vous demandez si vos yeux sont peut-être disparu, et personne n'est à vous dire ; mais vous pensez que vous pouvez encore les sentir lorsque vous appuyez sur vos doigts contre votre visage, convexe sous la gaze et plaquettes. Parfois, vous n'oubliez pas que votre frère est mort. Vous répéter à vous-même avant que vous allez dormir la nuit, parce que c'est plus facile de se réveiller en sachant que d'avoir à apprendre de nouveau. Vous rappelez-vous que vos parents sont morts, aussi, mais vous ne vous souvenez pas pourquoi. Vous ne vous souvenez pas beaucoup sur eux. Vous pensez que c'est sans doute mieux ainsi. Finalement, quelqu'un remplace les bandages avec des lunettes, leur poids sur le visage inconnu. Vous ouvrez les yeux. Vous voyez rouge. C'est une histoire de contrôle. Vous avez des lunettes : vous savez que vous ne pouvez jamais, jamais, jamais décoller ou quelque chose de terrible va arriver, même si vous ne pouvez pas vous rappeler ce que. Vous douche soigneusement, yeux pressés fermé. Les vêtements qui ne sont pas vraiment la vôtre. Un meilleur ami qui parfois ne semble pas comme un ami, mais c'est pas comme si vous avez beaucoup de cadre de référence. Cicatrices de plus vous pouvez faire de bon sens. Des trous dans votre mémoire que vous avez peur de regarder de trop près. Vous tombez, et soudainement la moitié d'un bâtiment n'est plus, et vous êtes à tâtons pour vos lunettes dans l'herbe humide, les yeux pressé fermé. Les gens hurlent. Vous n'essayez même pas de faire des mots. Vous trouvez vos lunettes. Vous exécutez.
Dans la rue, il y a toujours quelque chose à craindre. La peur pousse tout le reste hors de votre esprit : le temps, les souvenirs, les désirs. Vous gardez les yeux fermés autant que vous le pouvez. Tape vos lunettes. Voler un PAC, et portez-le sur votre visage. Vous ne savez pas si quelqu'un est à la recherche pour vous. Vous l'espère. Vous ne l'espère pas. Vous vous demandez ce qu'ils vont faire pour vous s'ils vous attraper. Vous envoyer en prison, probablement. Ou retour à l'orphelinat, et que vous effraie plus de prison, plus que tout, même si vous ne pouvez pas se rappeler pourquoi. Vous continuez à courir. C'est une histoire de contrôle. Vous avez : verres qui sont la seule chose entre vous et la fin du monde. Un talent pour être invisible. Un visage qui dit non menaçantes. Une demi-douzaine d'histoires au sujet d'où vous venez et où vous allez vous êtes presque sûr que personne ne croit. Une liste de tout ce que vous avez volé par écrit sur une feuille de papier froissé de l'ordinateur portable, de sorte qu'un jour, vous pouvez le rembourser. Il doit être l'hiver, car la neige est lourde et le grisonnement sur le terrain, et vous avez oublié ce que c'est de ne pas être froid tout le temps. Dans la cabine qui vous attire comme un phare. C'est la lumière de la fenêtre, peut-être ; la promesse de chaleur. Tout ce que vous savez est que vous avez besoin de trouver quelque chose, quelqu'un ; et le besoin profond et crochets tire avec tant de vigueur c'est presque physique. Le sentiment est familier. Vous ne pouvez pas vous rappeler pourquoi. Vous pensez que peut-être vous pourrait s'en sortir, si vous avez pris sur vos lunettes et a ouvert les yeux, mais vous avez vu ce que ce n'est--à des immeubles, à des portes d'une chambre forte. Vous pouvez imaginer ce qu'il ferait à un homme, même un homme aussi fort que celui-ci. Vous décidez que vous n'allez pas le laisser vous transformer en un tueur. Plus le choix que vous faites, il est facile de croire que c'est quelque chose que vous faites, pas quelque chose qui se passe pour vous. À la fin, il vous transforme en un tueur. "C'est pas votre faute, dit l'homme qui vous sauve, sans ouvrir la bouche. Vous ne savez pas qui il est, mais il connaît votre nom. "Vous n'aurez pas le choix. Vous détestez le sentiment de quelqu'un d'autre voix dans votre tête. Vous ne pouvez pas trouver les mots pour expliquer pourquoi vous avez besoin de lui pour être mauvais. La peur est un réflexe, un poing serrant de l'étroit, mais dans le calme et la sécurité relative de l'hôtel particulier, il commence à se détendre son emprise. Autres remplir les espaces qu'il dégage. Vous n'oubliez pas : la façon de poser des questions. Comment voulez que les choses. En baisse, mais pas quand, ni d'où. Le réveil sur le terrain. Le réveil à l'hôpital. Un peu plus au sujet de votre mère, ou plus que vous vous rappelez avoir rappeler avant. Il y a d'autres choses que vous n'oubliez pas que vous ne pouvez pas probablement être réel. Que vous effraie presque autant que l'énergie derrière vos yeux. "Pouvez-vous réparer moi ?" vous demandez au professeur. Vous n'êtes pas sûr si vous parlez de vos yeux, ou le fatras de souvenirs planant juste hors de votre portée. Les deux, peut-être. Il ne peut pas fixer vos yeux, il vous dit--pas encore--mais peut-être qu'il peut vous aider à trier votre mémoire. Vous avez été dans sa maison depuis des mois maintenant, mais c'est la première fois que vous avez donné la permission de se rendre au-delà de la surface de votre esprit. Alors qu'il suscite à travers vos pensées, vos souvenirs montent comme dans un limon marée. Vous n'êtes pas préparé pour la force avec laquelle ils vous en tirez. Vous n'êtes pas préparé pour combien il y en a. Quand tout s'installe, vous êtes surpris de voir combien est toujours manquant, combien de morceaux irréguliers ne sont pas tout à fait se connecter. Le professeur explique que la télépathie, aussi puissant soit-il, ne peut pas contourner complètement les dommages au cerveau physique. Ans plus tard, il vous dira qu'il a également trouvé des altérations artificielles à vos souvenirs, trop précise pour être sous-produits de l'accident. Que certains ont probablement été obtenus via les méthodes traditionnelles de lavage de cerveau. Que d'autres ne l'étaient pas. Plus tard encore, il va enfin se produire pour vous de se demander si tous les souvenirs disparus avaient disparu au moment où il était arrivé là. C'est une histoire de contrôle. Charles Xavier vous offre : des vêtements. L'alimentation. Un abri. Charles Xavier vous donne : votre famille, autant que n'importe qui peut. Charles Xavier vous donne : une maison. Charles Xavier vous offre : un but.
Le pare-soleil rend votre mutation en un outil : un scalpel plutôt qu'un boulet. Il scelle autour de vos yeux et siège de lourdes et à proximité autour de votre visage. Son poids se sent en sécurité : assez fort pour tenir même vous. Vous comprenez ce que vous êtes pour la formation. Que finalement, vous allez faire du mal à quelqu'un de nouveau. Vous avez confiance en le professeur quand il vous dit que ce que vous faites est important. Que vous faites partie de quelque chose de plus grand que vous-même. Que vous allez faire la bonne chose. Une fois que vous obtenez l'enfant en toute sécurité dans la voiture, une fois que vous êtes sûr que personne n'est à la suite, vous le commerce dans le pare-soleil de lunettes. "Ce que vous vous sentez en ce moment", vous dites à Bobby, "cela passera." Il ne dit rien. Bobby est : un stark et continues rappel de ce que vous n'êtes pas. Vous avez : la colocation avec des ailes. Un costume en couleurs que vous ne pouvez pas voir. Un amour que vous ne serez pas admettre, même à vous-même. Une équipe. Amis, peut-être. Vous lutte : Magneto. Le Vanisher. Le Blob. La confrérie. Unus l'intouchable. Vous combattez vos coéquipiers dans la Danger Room. Par la suite, Bobby vous poinçons dans l'épaule un peu trop dur et dit, "ce que l'enfer, Summers ?" même s'il sait vous venez de faire ce que le professeur vous a dit. "Il y a peut-être une certaine vérité à l'axiome de ne pas faire confiance à un homme qui ne vous regarder droit dans les yeux," dit Hank. Vous ne prenez pas la peine de rester pour le compte-rendu. Plus tard, Hank vous trouve dans votre chambre. "Je suis désolé," dit-il. "C'était irréfléchi." "C'est bon," dites-vous. "Je ne voulais pas dire ça comme ça," dit-il. "Je sais," dites-vous. "Je n'ai vraiment confiance en toi," dit-il. "Nous faisons tous." Vous voulez dire : Tu ne devrais pas me faire confiance. Vous voulez dire : Je n'ai pas confiance en moi-même. Vous voulez dire : Je n'ai jamais voulu de mal à personne. Vous voulez dire : Je ne peux pas me rappeler ce que bleu ressemble. Vous voulez dire : Ce n'est pas juste. C'est une histoire de contrôle. Vous dites : "Merci."
FIN
Ta-daa~~ Isn’t it good??? Link to original est ici!
http://archiveofourown.org/works/4439783
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Jour 21 - Chapitre 21
Chapitre Vingt-Et-Un
À la ferme, Alise parlait depuis longtemps d’un long pèlerinage qu’elle voulait entreprendre. Ses frères s’en amusaient et en faisaient le sujet de leurs moqueries. Pourtant, quand ils la virent décidée à partir, ils devinrent plus sérieux et s’occupèrent même, tout en se jouant, de préparer son petit bagage. François lui donna son grand panier que Jacques remplit de pain et de fromages de chèvre, et où Pierre plaça lui-même un rayon de miel ainsi qu’une douzaine de pommes.
Puis Alise alla faire ses adieux à son père Thomas et à sa mère Fanchon. Elle les remercia de l’hospitalité qu’ils lui avaient accordée et les pria de lui pardonner les ennuis qu’elle leur avait causés.
— Où va cette petite folle ? râla Fanchon. Elle est déjà presque toujours absente et personne ne sait ce qu’elle fait ni qui s’occupe d’elle. Que va-t-elle devenir, seule dans les bois et loin de tout appui ?
— Oh ! Ne vous inquiétez pas de moi, dit Alise avec un triste sourire. Si je ne puis arriver au but de mon voyage, je n’aurai pas de regrets de mourir. Mais j’espère que je serai conduite et protégée durant ma route.
— Adieu donc, mon enfant, dit le bon Thomas. Que Dieu t’accompagne et te ramène parmi nous ! Sois toujours sage et douce, et souviens-toi de tes parents adoptifs !Alise partit, son panier au bras et sa poupée cachée sous son tablier. Elle allait sans crainte, car devant elle voletaient, s’arrêtant souvent sur quelque fleur sauvage, trois jolis petits papillons d’un bleu d’azur, aux ailes doublées d’argent.
Elle marcha ainsi quinze jours durant. La nuit, elle reposait sous les arbres et reprenait sa course à l’aurore. Elle consultait souvent Tulipette sur la route à suivre et, grâce aux trois papillons, elle ne se trompait guère. Enfin, elle aperçut un grand bâtiment carré, tout en porcelaine blanche et garni d’une foule de petites clochettes de cristal qui faisaient la plus jolie musique du monde pour peu que le vent vînt à les agiter.
Il y avait quatre portes à ce bâtiment, l’une tournée vers le Nord, la seconde vers l’Est, la troisième au midi et la dernière à l'Ouest. Alise passa devant la porte du midi, qui était en fer avec un marteau de bronze.
— Où irai-je frapper ? demanda-t-elle à ses compagnons. Cette porte du Nord, tout en argent, avec son marteau de diamant, me paraît la plus belle et j’ai envie d’aller à elle, à moins pourtant que vous ne préfériez celle de l’Ouest, faite de simple agate avec un marteau de cristal ?
— Tourne-toi plutôt vers la porte orientale, ma mignonne, lui dit Tulipette. Vois comme son marteau d’acier poli reluit sur ses battants d’or.
Alise allait y porter ses pas quand elle vit les trois papillons se poser sur la première porte. Elle n’hésita plus et suivit les petits conducteurs, qui avait si bien su la diriger à travers la forêt. Elle souleva avec peine le lourd marteau qui retentit avec un bruit de tonnerre sur la porte massive. Elle entendit alors à l’intérieur une voix éclatante qui lui cria :
— Qui es-tu et que viens-tu faire ici ?
— Je suis la petite Alise, répondit-elle en tremblant, l’enfant trouvée sous le grand alisier, au bord du bois et recueillie par le bûcheron Thomas et sa femme Fanchon. Je viens pour subir l’épreuve de la glace magique et pour tâcher de conquérir la tulipe bleue.
— Sais-tu à quoi tu t’exposes en cherchant à subir cette terrible épreuve ?
— Je sais que je risque d’être métamorphosée en poupée, comme toutes celles qui ont tenté l’aventure avant moi. 
— Téméraire ! Et tu persistes ?
— Je persiste. Ce n’est pas inutilement que je serai venue de si loin. Advienne que pourra ! Je rendrai le royaume àma chère Tulipette ou, comme elle, je deviendrai une poupée. Ouvrez-moi donc.
Les deux battants de la porte enchantée s’ouvrirent alors d’eux-mêmes, et la petite fille tremblante entra dans une grande galerie. Au fond, on voyait une immense glace, luisante et polie comme de l’acier. Des deux côtés de la galerie étaient de grands casiers en bois dans lesquels se trouvaient rangées une multitude de poupées. Il y en avait en peau rembourrée de son, en bois, à ressorts, en porcelaine, en faïence, et jusqu’à des bébés roulant leurs gros yeux insignifiants. Les unes étaient richement revêtues d’or ou de soie, les autres de toile ou de laine. On voyait là tous les costumes, toutes les tailles et toutes les figures de poupées.
Alise déposa Tulipette avec soin sur un des rayons de cette étrange bibliothèque. Elle vit alors arriver, du fond de la galerie, un homme d’une haute taille, bizarrement habillé d’un grand vêtement tout blanc, retenu sur sa poitrine par une grosse opale. Sa tête était ceinte d’une guirlande de feuilles de tulipes. Il s’approcha d’Alise sans prononcer une parole et la conduisit devant la grande glace. À peine fut-elle arrivée devant ce magique miroir que son image vint s’y réfléchir, pure, nette et sans tâche, comme dans le plus limpide cristal. L’enchanteur, émerveillé par tant de sagesse et d’innocence, s’inclina devant elle en lui disant :
— Mon enfant, vous avez vaincu : mon talisman est à vous.
Il passa derrière la glace et revint quelques instants après, portant un vase fait d’une seule améthyste, rempli d’une terre fine et noire, d’où sortait, légère sur sa hampe élancée, la tulipe merveilleuse.
Le ciel n’est pas plus bleu dans le plus beau jour d’été que l’était cette tulipe aux pétales jaspés de blanc. Broudalbas mit un genou à terre et l’offrit à la petite fille, immobile et pétrifiée de surprise et de ravissement. À cet instant, des cris de joie retentirent de tous côtés et des quantités de jeunes filles descendirent de leurs gradins. Les unes semblables à des reines, d’autres à de simples paysannes. Il y en avait de grandes, de petites, de laides, de belles, de toutes tailles, de toutes tournures et de tout âge, depuis quatorze ans jusqu’à vingt. Quelques-unes paraissaient étrangères, mais toutes étaient transportées de plaisir en voyant se terminer leur longue pénitence. Elles vinrent tour à tour s’incliner devant la jeune fille, encore immobile, en lui rendant hommage et en la proclamant la plus pure et la meilleure. 
Chacune déposa un baiser sur sa petite main blanche et effilée tandis qu’Alise, émue, étourdie de son triomphe et de son bonheur, n’en pouvait croire ses yeux et ses oreilles. Puis, elles défilèrent toutes lentement devant elle et, lui adressant un dernier salut et un dernier remerciement, elles s’éloignèrent l’une après l’autre avant de sortir de la demeure enchantée.
Une seule restait encore, la dernière et la plus belle. Elle était somptueusement vêtue d’une robe orientale aux couleurs vives et variées, semblable au plus riche pétale de la plus brillante fleur de son royaume. Un turban, d’une étoffe pareille à celle de sa robe, était rattaché sur son front par une aigrette de tulipes éclatantes. Elle aussi s’avança vers Alise et, s’agenouillant devant elle, elle lui dit :
— Merci, ma libératrice, mon petit ange sauveur !
— Ah ! Vous êtes Tulipette, s’écria la petite fille, en lui jetant ses deux bras autour du cou. Vous êtes ma belle, ma chère maîtresse. Vous voilà donc enfin sous votre véritable forme ! Combien je la trouve gracieuse et séduisante ! Que je suis heureuse d’avoir pu contribuer à vous la rendre ! Tenez, ma bien-aimée princesse, voici la tulipe bleue. Prenez-la, puisse-t-elle vous faire reconquérir votre royaume et retourner dans votre belle patrie !
— Chère enfant, c’est toi seule qui as mérité de la posséder. Conserve-la, puisque tu l’as si bien gagnée.
— Oh ! Je ne la voulais que pour vous. En quoi aurais-je besoin de puissance, moi ? Et qu’en ferais-je ? Tout ce qu’il me faut sur cette terre, c’est d’être un peu aimée et c’est à vous que je dois toute l’affection et tout le bonheur que j’ai pu y trouver. Prenez donc le précieux talisman. Il n’a de prix et de valeur pour moi que par le plaisir que j’ai à vous l’offrir.
— Donne donc, mon Alise, et sois bénie cent fois !
La princesse s’empara alors de la fleur miraculeuse et, s’approchant de la porte de l’étrange demeure dans laquelle elle se trouvait, elle fit un signe aux trois petits papillons qui attendaient au dehors l’issue de la démarche de leur maîtresse et qui, en la voyant transformée, s’élançèrent en voletant auprès d’elle.
— Regagnons enfin mon royaume, mes beaux pages, leur dit-elle avec son charmant sourire. Je possède la tulipe bleue. Sylvain, donne les ordres nécessaires pour notre départ. 
Sylvain s’envola avec rapidité. Au bout de quelques minutes, Alise aperçut un point noir à l’horizon, et ce point, qui grossissait à chaque instant, devint bientôt un énorme oiseau qui vint s’abattre aux pieds de la reine des Tulipes. Entre ses ailes gigantesques était placé un siège de velours aussi commode qu’élégant. Tulipette, au moment d’y monter, se retourna et vit la figure d’Alise inondée de larmes.
— Qu’as-tu, chère enfant ? Nos peines sont finies et désormais, tu ne dois plus pleurer.
— Eh quoi ! Je vais vous perdre et vous ne voulez pas que je pleure ! Adieu, belle princesse, je suis bien heureuse de votre bonheur, mais mon cœur se brise en songeant que je ne vous verrai plus. La cabane de Fanchon va me paraître plus triste et plus désolée que jamais, et je ne sais comment je pourrai m’habituer de nouveau à la société de ses fils. Quel beau rêve que les années que j’ai passées auprès de vous !
— Oh ! Chère fille, as-tu pu croire que j’allais te quitter ? As-tu pu croire que toi, à qui je dois tout, tu ne me suivrais pas dans les États dont je vais reprendre possession ? Ah ! J’aimerais mieux les abandonner à tout jamais, j’aimerais mieux reprendre ma triste figure de poupée, j’aimerais mieux renoncer à mon beau fiancé lui-même ! Non, mon Alise, il n’y a plus aucune joie pour moi si tu ne la partages pas. Monte à mes côtés sur cet oiseau merveilleux que je dois à la tulipe dont tu m’as fait don, je ne rentrerai pas sans toi dans mon royaume. Viens !
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mileskingston · 6 years
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Deux oiseaux pour une cage I. – C’était par un beau soleil du mois de mai, du mois des fleurs consacré à toutes les joies innocentes ; le printemps déployait ses trésors fugitifs et éparpillait ses bruits harmonieux ; un cœur brisé aurait éprouvé comme une renaissance indicible à contempler ces spectacles, à entendre ces sons, à respirer ces senteurs, à pénétrer ces mystères de la nature... Mais une belle jeune fille, blanche et rose, sans aucune préoccupation de l’avenir, sans aucun regret du passé, suspendait, en riant, une cage dorée au balcon de sa fenêtre. Dans cette cage était un oiseau, notre héros ou notre héroïne plutôt ; l’oiseau, au plumage jaune comme un champ de blé mûri, venait des Canaries et pouvait porter le nom de son pays natal sans orgueil nobiliaire ; nous l’appellerons Amée. « Amée. disait la jeune fille, chantez un peu, chantez avec moi ! Mais l’oiseau ne chantait pas ! « Nobilissime Canari, vous êtes maussade aujourd’hui ! Vous avez cependant une cage toute neuve et d’or fin, comme un collier de châtelaine suzeraine ! Voilà de l’eau fraîche et limpide, puisée dans notre grand vivier aux poissons rouges ; voilà des grains de millet, un gâteau, du mouron, tout ce que vous aimez enfin ; je ne saurais rien ajouter à ce confortable parisien ! » Mais l’oiseau, toujours muet, se montrait insensible aux soins délicats de sa maîtresse, qui bientôt fatiguée d’une taciturnité inusitée, l’abandonna pour des occupations plus agréables. À peine fut-il seul, notre oiseau des Canaries, que secouant ses ailes et déployant les trésors de son petit gosier, il en fit sortir ces gammes légères qui servent de prélude aux chants aériens des musiciens de l’air. Quelques minutes après cet appel, l’on vit accourir de loin un oiseau de même espère, plus grand, plus fier, plus beau. Le libre adorateur de la captive vint triomphalement s’abattre sur le bord du balcon massif, puis plus près, plus près encore, et montant du fer du balcon à l’or de la cage, il finit par se poser en conquérant sur la toiture à jour de la prison, écartant doucement avec son bec le rideau d’herbe verte qui lui cachait sa sœur ou son amie. Alors ils se parlèrent de la langue des oiseaux. Si La Fontaine eût été présent, peut-être nous eût-il merveilleusement initiés aux secrets de cet entretien, lui qui nous en a conté tant d’autres ! mais à défaut du grand Fablier de Mme de la Sablière, nous pouvons supposer qu’ils se lamentaient de la sorte : L’OISEAU CAPTIF : – Pourquoi ne puis-je briser cette barrière de fer qui me sépare de toi ?L’OISEAU LIBRE : – À quoi me sert la liberté, puisque je suis seul ? – Je voudrais traverser les airs, franchir l’Océan, revoir la patrie !– Je voudrais rompre ces barreaux dorés, pénétrer dans cette prison et m’y enfermer pour toujours !– Je voudrais t’accompagner à travers les arbres verts de tes forêts, voir de haut nos frères des champs, écouter l’alouette vive, rapide et gaie dont Jules César fit une légion de soldats vainqueurs...– Dis plutôt que Jules César donna à sa légion de Gaulois, moitié vaincus, moitié vainqueurs, le nom de l’oiseau matinal qui gazouille à travers les prés, avant le lever du soleil...– C’est précisément ma pensée, ô mon frère bien-aimé ! tu sais mieux parler que ta sœur !...– Tu sais mieux aimer !– Je voudrais apprendre de toi la science...– Je voudrais apprendre de toi le bonheur...– Je voudrais vivre sous ton aile !– Je voudrais mourir à tes pieds !– Ô prison dorée, ouvrez-vous pour ma fuite !– Ô prison dorée, ouvrez-vous pour ma captivité ! Nous pensons que, commencé de la sorte, le dialogue continua longtemps et sans ennui, entre les deux oiseaux. Le jour baissait : un bruit se fit entendre près du balcon : c’était la jeune fille, propriétaire d’Amie, qui revenait lui donner des soins et des caresses, lui prodiguer la nourriture, l’eau limpide et l’herbe tendre. Le frôlement de sa robe de soie élégante, car la jeune Marie était parisienne, interrompit le tête-à-tête, et l’oiseau libre eut le temps de se cacher près de la fenêtre, sous une branche de lilas en fleur. L’Angelus du soir sonnait au village. Une main blanche ouvrit la porte de la cage :          « Aux petits des oiseaux Dieu donne la pâture... » murmura une voix d’homme dans le salon aux tentures bleues. À ces mots, Marie oubliant Amée, se précipita dans le salon pour embrasser son père, qui revenait de la chasse, et la cage resta ouverte, et le jour baissait... Aussitôt Amée bénissant, j’aime à le croire, le Dieu des petits oiseaux, se jeta hors de la cage et s’élança d’un vol rapide vers les bosquets voisins. Par le même élan magnétique, l’oiseau libre, voyant ouverte la porte de sa chère prison, quitta le lilas qui l’abritait et oint doucement, comme un frère heureux, se poser dans la cage dorée où il ne doutait pas de trouver sa sœur. Tout cela se fit avec rapidité, on l’imagine ; avec une rapidité pareille, la jeune fille, revenant au balcon, referma la cage en s’écriant : « Ah ! j’ai failli perdre Amée ! » Hélas ! Amée était perdue, mais il y avait un oiseau dans sa prison dorée !... Les vœux ardents de deux cœurs étaient accomplis : l’oiseau captif était libre, l’oiseau libre était captif ; ils l’avaient voulu, ils l’avaient demandé au ciel à grands cris, ils avaient rempli les airs de leurs plaintes incessantes : tout était donc pour le mieux dans leur petit monde aérien, et il ne leur restait plus qu’à bénir, l’un et l’autre, la maternelle Providence. Mais le cœur des oiseaux ressemble au cœur de l’homme : il n’est jamais satisfait, et sa sphère ne s’élargit que pour le malheur. S’apercevant bientôt de l’absence de sa sœur, le fier oiseau que nous venons de voir se précipiter de lui-même dans l’esclavage, le fier oiseau au plumage brillant, au gosier magique et suave comme un piano sous les doigts de Litz, se mit à heurter de son bec irrité les barreaux de sa cage... Vains efforts ! Les barreaux ne s’élargirent pas sous les coups redoublés, et les, battements d’ailes infructueux ne servirent qu’à joncher le sol de la prison des plumes dorées du chantre harmonieux. Pauvre victime ! pleure toutes tes larmes à présent ; car tu as perdu à la fois, par ta faute, et la liberté et l’amour ! Te voilà seul, tout seul, enveloppé d’un réseau d’or, léger, il est vrai, mais solide, infranchissable, comme les murailles d’une citadelle antique. Et la nuit vint ! On peut bien croire que la cage précieuse, avec son nouvel habitant, fut renfermée soigneusement dans l’intérieur de la maison, et suspendue jusqu’au lendemain près de la chambre ou dans la chambre même de la belle jeune fille. Heureux si le sommeil que le poêle anglais Young appelle le plus doux des baumes : balmy sleep, si le sommeil, dis-je, vint calmer les angoisses et les remords du solitaire prisonnier ! La belle Amée, à peine revenue de sa joie imprudente, jeta autour d’elle un coup d’œil effrayé ; l’ombre commençait à niveler toutes choses sous son regard inquiet ; que va-t-elle faire ? L’arbre qui l’abrite est élevé, mais peuplé d’étranges habitants ; elle cherche vainement l’ami fidèle qui venait lui tenir compagnie dans sa prison ; où est-il, lui ? Elle l’appelle plaintivement ; il ne répond pas ; elle redouble ses cris et ses larmes, des larmes telles que les yeux des oiseaux peuvent en répandre, dirait Châteaubriand ; elle se lamente comme une âme en peine, et son ami ne revient pas ! Pourquoi cet abandon ? il paraissait si tendre, si dévoué, si généreux ! Il lui faisait, tantôt encore, des promesses si magnifiques ! nul chevalier du moyen-âge n’eût répété de plus belles paroles à la dame dont il portait les couleurs. Le temps de la chevalerie est passé pour nous, il pourrait ne pas l’être dans le monde supérieur où planent les héros de notre histoire. Amée croyait encore aux chevaliers : elle était si jeune ! Aussi son chagrin n’eut pas de bornes lorsqu’elle se vit seule, abandonnée ; libre, il est vrai, mais de cette liberté qui fait peur et souvent même qui fait mourir ! Elle reprit son vol à travers le feuillage, cherchant à se rapprocher de cette cage où elle trouvait au moins de l’eau et des grains en abondance : elle y trouvait le nécessaire et de plus le luxe de la vie élégante, telle que la comprenait sa jeune maîtresse parisienne, sa Providence méconnue. Par un revirement complet de ses désirs, elle aspirait aujourd’hui à l’esclavage, comme hier à la liberté. Pauvre Amée ! Nous te comprenons parfaitement, nous qui avons étudié l’histoire des peuples et des royaumes, et qui les avons vus s’élancer, avec le même enthousiasme, vers la servitude qui rend liche, ou vers l’indépendance qui rend orgueilleux. Quoi qu’il en soit, les efforts d’Amée pour retrouver le balcon furent inutiles ; la nuit s’épaississait de plus en plus autour de son vol fatigué ; elle était égarée, elle était perdue. Un chêne aux vieux rameaux s’offrit à elle ; elle crut y trouver un gîte pour la nuit, et montant doucement de branche en branche, elle vint se blottir dans le creux le plus élevé de l’arbre séculaire. Là, cachant tristement sa petite tête sous son aile appesantie, l’enfant, l’orpheline de l’air, éleva sans doute sa pensée vers le Dieu des oiseaux, vers la Providence des nids et de tout ce qui respire sous le soleil : puis, résignée et douce envers le malheur, elle s’endormit... On aurait pu dire, en voyant l’arbre et l’oiseau :          « Chêne mystérieux, chêne aux doux talismans,          D’où tiens-tu le secret de tes enchantements ? » Et continuer ensuite avec l’auteur du pomme de JEANNE D’ARC 1 :           « Nos vieillards racontaient, sous les ombres prospères,         Avoir entendu dire aux pères de leurs pères,         Qu’on n’avait jamais su ni qui l’avait planté,         Ni de quel âge était le vieil arbre enchanté. » Malgré tous les enchantements du chêne, si toutefois notre chêne avait des enchantements, le réveil d’Amie eut la mélancolie de son sommeil. Nous avons dû passer sous silence les songes bizarres qui l’avaient troublée, occasionnés sans doute par les cris lugubres des oiseaux de nuit, ses voisins de mauvais augure. De plus, elle avait faim, elle avait froid ; la rosée ternissait l’éclat de son plumage, et la pauvre Amée était seule de son espèce dans l’immense forêt... Dieu ne fait pas tous les malheureux ! II. – Buffon a dit : « Si le rossignol est le chantre des bois, le serin est le musicien de la chambre : le premier tient tout de la nature le second participe à nos arts. Avec moins de force d’organe, moins d’étendue dans la voix, moins de variété dans les sons, il a plus d’oreille, plus de docilité d’imitation, plus de mémoire et comme la différence du caractère (surtout dans les animaux) tient de très près à celle qui se trouve entre leurs sens, le serin, dont l’ouïe est plus attentive, plus susceptible de recevoir et de conserver les impressions étrangères, devient aussi plus sociable, plus doux, plus familier, il est capable de reconnaissance, et même d’attachement ; ses caresses sont aimables, ses petits dépits innocents, et sa colère ne blesse ni n’offense. » Il nous récrée dans les jours les plus sombres ; il chante en tous temps, il contribue même à notre bonheur ; car il fait l’amusement de toutes les jeunes personnes, les délices des recluses, et porte la gaieté dans les âmes innocentes et captives. » C’est dans le climat heureux des Hespérides que cet oiseau charmant semble avoir pris naissance, ou du moins avoir acquis toutes ses perfections : car nous connaissons en Italie une espèce de serin plus petite que celle des Canaries, et en Provence une autre espèce presque aussi grande, toutes deux plus agrestes, et qu’on peut regarder comme les tiges sauvages d’une race civilisée. » Nous devions à la mémoire du peintre de la nature de rappeler ici son nom, et sa description du charmant oiseau des Canaries. À présent, nous allons continuer l’histoire de notre héroïne. Amée était seule dans la forêt ; car nous devons dire que le château de sa jeune maîtresse, Marie de Léon, se trouvait situé sur la lisière de la forêt de Compiègne. – Pauvre oiseau, habitué au luxe d’une cage d’or, que vas-tu devenir sous l’épaisse voûte de verdure que forment les branches serrées et touffues des arbres inégaux des bois ? Ton premier jour de liberté commence ; une foule d’oiseaux de différentes espèces te regardent passer et semblent se dire entre eux : « Quelle est cette étrangère ? que vient-elle faire parmi nous ? Sa robe est élégante ; ses manières sentent le grand monde ; elle est charmante malgré son air confus et ses yeux baissés. Mais d’où vient-elle ? où va-t-elle ? Pourquoi n’a-t-elle pas de compagne, ou du moins un serviteur, pour écarter sous ses pieds délicats les feuilles, les ronces, les épines dont nos sentiers sont semés ? » Ceux qui parlaient ainsi étaient les plus discrets ; quant aux autres, leurs caquets descendaient dans une sphère trop vulgaire pour que nous prenions la peine de mettre au jour leurs paroles. Parmi la gent emplumée, l’histoire d’Amée était lettre close. Le sage bouvreuil, prenant un air de philosophe du Portique, s’approcha de l’inconnue, et la saluant gravement, comme il convenait de le faire en pareille occurrence, lui adressa quelques questions amicales : « Belle enfant, permettez-moi de vous donner ce nom que me suggère votre jeunesse et que m’inspire une compassion paternelle, je vois que vous êtes d’un pays étranger, lointain, plus favorisé que le nôtre des trésors que dispensent les rayons du soleil ; car votre couleur étincelante fait pâlir nos plumes refroidies sous les climats du nord ; vous ignorez sans doute nos usages, nos mœurs, nos habitudes ; vous ne savez rien de notre histoire ; les chemins que vous suivez sont même un dédale sous vos yeux timides. Voulez-vous m’autoriser à vous servir de guide à travers l’épaisseur de la forêt ? Ici, je suis chez moi ; je commande à peu près en maître ; si vous vouliez donc, ma belle enfant... » Et en disant ces mots, le grave personnage, se drapant merveilleusement dans sa philosophie, s’approchait d’un pas protecteur de la jeune Amée ; mais la langue du bouvreuil n’était point celle qu’elle avait apprise sous l’aile maternelle, elle ne comprenait absolument rien à son discours, et plus effrayée que charmée, elle jeta sur lui un regard dédaigneux, qui dut refroidir singulièrement son éloquence. Blessé dans son orgueil, le sage de la forêt fit quatre pas en arrière d’un air superbe, releva la tête et sembla prendre le ciel à témoin de son bon vouloir méconnu. Le pinson vint à son tour auprès de l’étrangère, mais il était joyeux et riant, et sa gaieté produisit un fort mauvais effet sur Amée : elle se mit à verser des larmes et s’éloigna rapidement. Le chardonneret égoïste, le moineau vorace, le loriot indifférent la laissèrent passer sans lui adresser une parole ; et la fauvette même, la fauvette, cette sœur harmonieuse qui peut-être aurait eu le talent de la consoler, la regarda de loin avec une secrète jalousie, à cause de la beauté de sa robe. Que dirons-nous du chef d’orchestre des bois, du chantre des nuits d’été, du roi des musiciens de l’air ? Ah ! nous dirons que perdu dans sa gloire, enivré de son propre bonheur, le rossignol, car c’est son nom, le rossignol n’eut pour l’infortunée ni un regard, ni un soupir, ni un accent mélodieux ! Qu’importent aux heureux du siècle, aux grands du monde les tristesses des pauvres cœurs ? La joie en général est égoïste ; elle est surtout indifférente ; la joie (bien entendu, la joie terrestre) n’a point d’écho pour les larmes ; elle aime à s’isoler dans sa sphère brillantée, parfumée, chantante ! Plus découragée que le matin, n’ayant pu se procurer qu’une faible portion de sa nourriture quotidienne, fatiguée, grelottante, la faible Amée, sous la rosée du soir, chercha un nouveau gîte pour y abriter son repos. Un dernier rayon de soleil se glissait à travers le feuillage agité d’un tremble, et donnait une teinte rose aux blanches couleurs de cette dentelle de rameaux. Notre oiseau s’élança d’un vol au sommet de l’arbre ; et moitié pleurant, moitié gazouillant, forma son hymne au Créateur, père universel de tout ce qui vit. Un rêve magique descendit du ciel sur la pauvre délaissée. Elle se crut transportée aux pays lointains d’Amérique. Là, tous les oiseaux de ces parages vinrent tour à tour, de terre ou de mer, la saluer et lui offrir des consolations. C’était le Jacana de Saint-Domingue, preux et vaillant, connu sous le nom de Chevalier armé : il semble que la nature en ait voulu faire un oiseau belliqueux, à la manière dont elle a pris soin de le vêtir ; néanmoins on ne connaît pas l’ennemi contre lequel il peut exercer ses armes. Il y en a de noirs, de verts, et de marrons pourprés ; ils portent comme une visière blanche au-dessus des yeux, avec une bande rouge, et ils ont des éperons sur les ailes. D’un vol peu élevé, mais rapide, le Jacana vint s’abattre aux pieds d’Amée, en lui disant : « Je veux combattre pour toi ! » Elle sourit et répondit : « Pour combattre il faudrait des adversaires ; je n’ai même pas d’ennemis ! » Le bouillant défenseur de la beauté poussa un cri aigu, semblable à celui de l’orfraie, et il disparut. C’était le Harle couronné, portant sur la tête un beau limbe, noir à la circonférence et blanc au milieu, formé de plumes relevées en disque. Inclinant son front royal, il dit : « Veux-tu régner avec moi ? » Elle répondit : « Pour régner, il faut avoir un royaume et des sujets, et je n’en ai point ! » La Piette, ou petit harle huppé, suivait son frère d’Amérique, et grâce à son surnom de religieuse, elle se trouvait reine aussi : sa robe est blanche et nette, son manteau noir ; sa tête coiffée en effilés blancs, relevés en forme de bandeau, qui coupe par derrière un petit violet d’un ton vert obscur ; un demi-collier noir sur le haut du cou achève, dit-on, la parure modeste et piquante de cette religieuse ailée. « Veux-tu prier avec moi ? » dit-elle d’une voix suave à la pauvre exilée ; celle-ci se hâta de répondre : « Je le veux ! » Il ne faut pas s’arrêter longtemps sur ce fait qui peut offrir matière à controverse : qu’il nous suffise donc de dire qu’immédiatement après l’hymne des deux oiseaux, humbles et doux, il se fit comme un léger tremblement de terre dont l’arbre fut agité, et qu’alors chacune des feuilles sembla porter une étoile : c’était une nuée de colibris, accourus, en bourdonnant, comme nos abeilles, de leurs lianes des Florides. On sait que cet oiseau est certainement le plus beau et le plus petit qu’il y ait au monde. Ses plumes sont d’un vert doré tirant sur le violet changeant, et tellement nuancées qu’il est difficile de leur assigner une couleur : leur finesse est extrême. Le bec du colibri est long, délié et un peu courbe. « Il en sort une petite langue, dit un missionnaire naturaliste 2, fine, longue et divisée en deux, comme deux filets, qu’il passe sur les fleurs et sur les feuilles des plantes odoriférantes, pour en enlever la rosée qui lui sert de nourriture. Ses ailes sont dans un mouvement si vif, si prompt et si continuel, qu’on a peine à les discerner. Il ne s’arrête presque jamais dans un même endroit ; il est toujours en mouvement et ne fait autre chose que de voltiger de fleur en fleur. Son chant est une espèce de petit bourdonnement fort agréable, clair et faible, et proportionné à l’organe qui le produit. » Ces diamants aériens formèrent comme un large cercle lumineux autour d’Amée, qui ne put s’empêcher de pousser un cri d’admiration et de bonheur. L’extase dura... ce que dure une extase occasionnée par l’éblouissement des yeux ; la beauté, lorsqu’elle est portée à sa plus haute puissance, produit ce genre de ravissement magnétique dont la nature a le secret. Cependant, voici une autre vision autour du tremble qui porte l’orpheline ailée. C’est un oiseau sombre, aux plumes noires, aux jambes fortes et courtes, aux pieds garnis de longues griffes, au bec pointu, dur et recourbé, aux grands yeux à fleur de tête qui ne voient point durant le jour, mais admirablement bien durant la nuit. Son nom est terrible : il s’appelle Diable ou diablotin. Cet oiseau habite, solitaire, dans les trous des montagnes ; quelquefois on en voit deux sortir du même creux de rocher et s’avancer vers les bords de la mer où se trouvent les poissons dont ils font leur nourriture ; ils ne sortent que la nuit, ne pêchent que la nuit, ne crient en volant que la nuit, ne connaissent enfin que la nuit pour vivre, chanter, travailler. Le diablotin salua froidement Amée, puis il lui dit : « Me connais-tu ? » et sans attendre la réponse à ces mots cabalistiques, il ajouta : « Je suis le diable. » L’orpheline tressaillit sur sa branche de verdure que colorait un faible rayon de lune. « Ne crains pas, je sais ton nom, Amée ; je sais ton histoire, je sais tes malheurs ou plutôt tes imprudences : car tu pouvais goûter le bonheur en restant paisiblement dans la cage radieuse où t’avait placée la bonté suprême. Tu ne l’as pas voulu ! Tes folles espérances se sont changées en réalité : tu rêvais la liberté, la liberté absolue... eh bien ! tu as la liberté maintenant, comment trouves-tu ce don redoutable ? » « Hélas ! » fut la seule réponse de l’imprudente voyageuse. – Il est un moyen de tout réparer...– Lequel ?– Celui que je vais t’indiquer, ma fille, consiste dans l’obéissance. Veux-tu obéir ? La voix du mystérieux oiseau des montagnes, semblable à celle des prophètes qui quittaient jadis les hauteurs du Carmel ou les solitudes du Liban, pour instruire le peuple de Dieu, cette voix prit un ascendant irrésistible sur la délaissée : elle s’écria en larmes : « Je le veux ! » Il se fit un moment de silence, silence solennel, après lequel le solitaire reprit : « Pour retrouver le bonheur, c’est-à-dire ta cage, ton repos, ta nourriture, ton sommeil et..... » Il s’arrêta. « Et... murmura lentement Amée, et celui que je regrette plus que ma cage, mon repos, ma nourriture, mon sommeil, l’ami qui me promettait un avenir si beau, si pur, si doux ?... » – « Pour le retrouver, cet ami, reprit encore le solitaire, car je ne l’aurais point oublié dans la nomenclature du bonheur, il faut que tu cherches incessamment, non plus parmi les peuples de l’air, mais parmi les enfants d’Adam, il faut que tu cherches un être heureux. Si tu parviens à trouver cet être, homme ou femme, alors, alors seulement tu retrouveras ton propre bonheur, à toi ! Me comprends-tu, Amée ? » « Oui, répondit Amée ; mais comment pourrai-je supporter la longueur et la fatigue des voyages, moi, faible, ignorante, pauvre et seule ? – « Je veillerai sur toi : et d’abord je vais douer tes ailes d’une force et d’une agilité supérieures à toute autre ; tu planeras de haut et de loin à travers les villes et les campagnes ; tu seras associée aux natures intelligentes, dégagées par des agents invisibles du poids des organes ; tu verras ! Mais il finit croire, vouloir et espérer ! » – « Je crois, je veux, j’espère ! » À peine Amée achevait-elle ces paroles, que le ciel resplendit de l’éclat du soleil levant ; le sommet du tremble parut en feu ; chaque goutte de rosée formait un diamant au bout de chaque feuille : tout était lumière et parfum. Amée, pleine d’une force inconnue jusqu’à ce jour à ses membres délicats, jeta autour d’elle un regard perçant, et voyant s’ouvrir devant elle un immense horizon, elle secoua ses ailes magiques, déploya son vol et partit. Le solitaire des montagnes avait disparu. Le fameux Pic de Ténériffe est une des plus hautes montagnes du globe. Cette merveilleuse montagne est située au centre de l’île du même nom, d’où elle s’élève comme un pain de sucre et cache son sommet dans les nues. Atkins l’appelle un amas pyramidal de rochers bruns, qui ont été comme incrustés ensemble par quelque embrasement souterrain qui dure toujours. Notre oiseau voyageur, se ressouvenant de la patrie toujours chère aux cœurs bien nés, s’élança d’un vol rapide vers le sommet du Ténériffe, pour y contempler de haut et de loin les principales villes des deux hémisphères. Paris et Londres, Madrid et Rome fixèrent son attention de philosophe aérien ; puis elle choisit Alger en Afrique, Canton en Chine ; enfin, dans le Nouveau-Monde, la case d’un pauvre nègre de la Guadeloupe devint le point central de ses recherches philanthropiques. Suivrons-nous Amée à travers ses lointaines pérégrinations ?... Non, plus tard, nous les connaîtrons : mais à présent nous dirons qu’au bout de quelques années d’énormes fatigues de corps et d’esprit, notre infortunée revint au lieu même d’où elle était partie, sur le pic de Ténériffe. De là se déroulait sous ses yeux l’île natale avec ses bois verts et ses claires eaux. On y voit croître le cèdre, le cyprès, l’olivier sauvage, des palmiers magnifiques et des pins d’une hauteur gigantesque. Il en est un que les habitants appellent l’arbre immortel, parce qu’il ne se corrompt jamais ni dans l’eau ni sous terre ; son bois est d’un rouge pourpre. À côté de ce pin énorme s’élève le Dragon, arbre singulier dont l’écorce ressemble aux écailles d’un serpent, d’où lui vient son nom. Ses branches sortent toutes du sommet et sont jointes deux à deux comme des mandragores, disent les voyageurs amateurs des merveilles de la nature. L’île renferme encore d’autres merveilles. Les ramiers, les tourterelles, les corbeaux et les faucons y viennent en foule des côtes de Barbarie. Les chèvres sauvages grimpent en se jouant jusqu’au sommet du pic, pour brouter dans leur course les plantes odoriférantes des rochers, et des essaims d’abeilles bourdonnent au pied de la montagne dans une région mixte, un peu au-dessous des cailles et des perdrix aventureuses. Amée regardait ce beau spectacle sans y porter intérêt : son cœur était loin !... III. – Amée avait tout vu, tout entendu, tout étudié, tout compris. Les abîmes des destinées humaines s’étaient entrouverts sous son vol magique, et son aile infatigable, douée de la puissance magnétique, avait secoué sa poussière dorée sur toutes les douleurs. Abattue, découragée, désespérée même, disons le mot, il ne restait plus à la voyageuse des airs un seul point du cœur de l’homme, ce globe déchu ! un seul point du cœur à explorer. Comme Colomb, trouvera-t-elle encore un monde à découvrir, à mettre en lumière ? Non ! Tout est dit pour elle ; tout est fini ; sa boussole ne la guide plus vers aucune terre vierge, sa boussole n’a plus d’aimant. « Le bonheur, se dit-elle, n’existe nulle part ici-bas. Fortune, honneurs, plaisirs, talent, génie, amour, rien ne donne ce qu’on appelle le bonheur. Le bonheur, c’est un mirage, un mot vide de sens, une ombre, un fantôme ! Le philosophe des montagnes m’a trompé ! Ô déception cruelle ! Je ne chercherai plus !... Les enfants d’Ève sont tous voués au malheur ; les fils d’Adam, rois du globe, ont perdu jusqu’au souvenir de leur première patrie, et pourquoi voudrais-je être plus favorisée que ces maîtres et seigneurs, moi, pauvre créature secondaire, placée si loin d’eux sur l’échelle vivante de la création ? » Le raisonnement d’Amée ne manquait pas d’une certaine justesse ; sa brillante imagination, on le voit, faisait enfin place à un froid bon sens, assez vulgaire, assez décoloré, assez fade : le positivisme de la vie avait brisé le clavier de la poésie. L’automne était venu. Adieu les songes d’or, adieu la fantaisie ! adieu le printemps, le soleil, l’espérance aux larges ailes ! adieu ce qui fait sourire ici-bas ! Un ruisseau, resserré entre deux bandes de mousse verte, courait paisiblement à travers une prairie solitaire ; Amée s’approcha de l’eau limpide, pencha sa tête fatiguée au-dessus du miroir fugitif, se contempla sans se trouver belle, et dit en elle-même : « Pourquoi vivre plus longtemps ? » – L’imprudente n’avait pas regardé le ciel ! Voilà que le bout des ailes de l’oiseau touche déjà le flot rapide ; le plumage doré glisse sur la pente humide ; un brin de mousse, détaché de la rive, arrête encore la mort, un petit brin de mousse sépare la victime de l’éternité, le crime du châtiment ! ! « Je vais mourir seule, dit-elle, sans un ami pour me pleurer ! » Ô douleur, tu atteins tous les êtres créés ! tu brises tous les points de l’existence !... Cette pensée philosophique roulait-elle en ce moment dans le cœur de notre Amée ? Je l’ignore, mais je ne le crois pas, puisqu’elle se livrait aveuglément à une mort volontaire, avant l’heure arrêtée dans les conseils d’en haut. L’insensée ! Le flot monte et gagne ses ailes, son plumage est lourd, sa tête tourne, ses yeux se voilent, le brin de mousse est entraîné par le courant, le ruisseau fugitif entraîne et l’herbe et l’oiseau... Non ! une main charitable s’avance, saisit la frêle créature du bon Dieu, et plus prompte que l’éclair, la ramène sur le bord fleuri du ruisseau. C’était une main de femme. Prendre l’oiseau mouillé dans son sein, essuyer avec ses baisers les gouttes d’eau qui glacent ses petits membres refroidis, tout cela fut fait en moins de temps que nous n’en mettons à l’écrire : on eût dit la fille du roi d’Égypte sauvant Moïse des eaux du Nil. J’espère que le bienveillant lecteur me passera l’orgueil de la comparaison, en faveur de la pauvre ressuscitée ; car Amée ressuscita sous le souffle de la pitié. Si l’on comprenait toute la puissance de la pitié ! Si l’on comprenait ces mots de saint François d’Assise : « Je vous aime, petites fleurs, mes sœurs, qui louez Dieu avec moi ; je vous aime, petits agneaux et petits oiseaux, mes frères, qui bénissez Dieu avec moi ! » La libératrice d’Amée l’emporta dès l’heure même, et la conduisit, si l’on peut parler ainsi, dans son habitation : c’était une petite maison qu’on devrait appeler chaumière, si l’on ne craignait pas d’être trop classique ; enfin cette maison ou chaumière offrait un spectacle triste : une pauvre salle sans meubles, sauf une table et quelques bancs ; un foyer dans lequel brûlait un peu de bois ramassé dans la forêt voisine, et qui servait à préparer le modeste repas du soir. Quelques vestiges du passé, quelques portraits de famille, attestaient seuls un luxe perdu, une noblesse oubliée. Il ne fallut à notre Amée qu’un coup d’œil pour voir que l’état actuel de sa libératrice était voisin de la pauvreté ; elle s’en affligeait par un instinct de reconnaissance. Mais que cette affliction eut lieu de redoubler, lorsque la jeune femme, pâle et douce, s’approcha du berceau d’un enfant malade et du fauteuil d’un vieillard aveugle ! L’enfant lui disait : ma mère ; le vieillard lui disait : ma fille. Toute la famille se bornait à ces trois personnes : le père, la veuve et l’enfant. Un crucifix d’ivoire, d’une expression sublime, dominait le tableau, avec une Vierge de bois sculpté. « Père, disait la femme, je viens de trouver cet oiseau au bord du ruisseau, près de la forêt ; le courant allait l’entraîner, il allait mourir ; je ne sais même pas s’il vivra... » « Oh voyons, voyons, ma mère ! » criait l’enfant, empressé de jouer avec l’oiseau malade comme lui ; c’était un frère qu’on lui donnait. « Dieu est bon ! » dit l’aveugle, qui ne voyait plus que dans son âme. « Non, mon fils, tu ne toucheras pas cet oiseau », répondit la mère en souriant comme une madone de Raphaël ; « Dieu veut le bonheur de tous les êtres qu’il a créés. » Et en disant ces mots, harmonieux comme un concert, la jeune femme ouvrit une cage noircie, suspendue à l’angle de la fenêtre qu’entouraient de verdure les rameaux d’un grand lierre. Amée se sentit posée là, doucement, dans cette seconde prison qui était la première ; car par la double vue magnétique dont elle était douée, elle reconnut aussitôt son ancienne cage dorée, et dans cette cage son frère, son ami, captif depuis qu’elle était libre ! Le bonheur était là !... Là désormais pour notre voyageuse fixée ; là pour celui qu’elle avait tant pleuré, tant cherché, et qu’elle retrouvait enfin, moins jeune et moins brillant que dans les beaux jours du départ, mais doux et tendre comme autrefois. Le bonheur était là pour cette pauvre veuve qui s’appelait de son nom de jeune tille Marie de Léon, et qui de toute sa fortune première n’avait conservé que cette chaumière sur la lisière de la forêt de Compiègne. Son château seigneurial, elle l’avait perdu ; ses habitations des colonies françaises, elle les avait perdues ; son époux, elle l’avait perdu ses parents, ses amis, elle les avait perdus avec ses richesses ; il ne lui restait que son vieux père, devenu aveugle, et son fils unique, faible et souffrant : deux êtres qui réclamaient ses soins incessants ; deux tendresses dont elle composait toute sa joie, faisant, comme l’abeille, un miel exquis des sucs les plus amers. Oui, le bonheur réel était là, dans le cœur de Marie, grave et douce, pieuse comme un ange et simple comme une colombe. Ses beaux yeux, levés vers le ciel à l’heure où l’Angelus sonna dans les bois, révélèrent à notre Amée ces mots de l’énigme : « Le bonheur, c’est la paix de l’âme ; et la paix, c’est le calme dans l’ordre », comme a dit un grand saint qui était aussi un grand génie. [ Gabrielle d’ALTENHEIM ] Paru dans La Belgique en 1860.
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christophe76460 · 2 years
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Pour Être Guéri Des Blessures Intérieures
Solitude et repli sur soi
"Malheur à celui qui est seul et qui tombe" (Ecclésiaste 4 :10).
Dans cette sentence, Salomon souligne le drame de celui qui est seul dans son problème.
Lorsque l’âme est blessée, la tendance naturelle est de conduire la personne ainsi affectée, à se replier sur elle-même, à s’isoler. Dans le psaume 107 , il est fait mention de diverses souffrances, et il est dit au sujet de certains, qu’ils avaient une âme languissante (verset 5), et qu’à cause de cela, ils marchaient dans le désert et la solitude : "Ils marchaient dans la solitude" (verset 4).
Le Psaume 102 décrit la situation d’un cœur blessé. Il est malheureux, il est abattu, il gémit, son cœur est desséché, il a perdu le sommeil, il pleure, et il est solitaire : "… Je suis comme l’oiseau solitaire sur un toit" (verset 😎.
Décrivant la condition de celui qui est souffrant et blessé, Job dit : "C’est pour lui seul qu’il ressent de la tristesse en son âme" (Job 14 :22).
Tous ces textes nous rappellent que celui qui porte des blessures en son âme recherche la solitude, il se replie sur lui-même, il s’enferme dans le silence.
Cette attitude lui procure-t-elle du répit ? Peut-être un répit passager, mais pas de guérison.
Lorsqu’un enfant subit des stress à répétition, lorsque ses propres parents ou son entourage immédiat sont responsables de ce stress, il aura le réflexe de se replier sur lui-même pour chercher à se protéger. Considérons l’image d’un escargot, lorsqu’on le touche, il rentre dans sa coquille. De même le repli sur soi est la réaction naturelle lorsqu’on se sent agressé. Plus l’agression aura eu lieu tôt dans l’enfance, plus le repli sur soi sera profondément enraciné. Si le repli sur soi est une forme de protection, il ne peut en aucun cas être un remède à la blessure qui l’a provoqué. Au contraire, le repli sur soi ne fait qu’enfouir la blessure sans la traiter.
Comment sortir de cette attitude morbide et destructrice ? Certes, on peut recourir à diverses aides psychologiques, mais il existe aussi un moyen testé par des milliers de croyants : chercher le secours de Dieu ! David en rend témoignage dans le psaume 34 lorsqu’il dit : "J’ai cherché l’Éternel et… il m’a délivré de toutes mes frayeurs… Quand un malheureux crie, l’Éternel entend, et il le délivre de toutes ses détresses" (Psaume 34 :5/7).
Un encouragement pour ce jour :
Dieu est puissant pour vous redonner cette espérance perdue. Le repli sur soi ne peut pas vous guérir de vos blessures, par contre, ouvrez votre cœur à Jésus, et il vous donnera du repos (Matthieu 11 :28/29).
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christophe76460 · 4 years
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7 Jours pour être Guéri de Vos Blessures Intérieur (6)
Solitude et repli sur soi"Malheur à celui qui est seul et qui tombe" Ecclésiaste 4 :10Dans cette sentence, Salomon souligne le drame de celui qui est seul dans son problème. Lorsque l’âme est blessée, la tendance naturelle est de conduire la personne ainsi affectée, à se replier sur elle-même, à s’isoler. Dans le psaume 107 , il est fait mention de diverses souffrances, et il est dit au sujet de certains, qu’ils avaient une âme languissante (verset 5), et qu’à cause de cela, ils marchaient dans le désert et la solitude : "Ils marchaient dans la solitude" (verset 4). Le Psaume 102 décrit la  situation d’un cœur blessé. Il est malheureux, il est abattu, il gémit, son cœur est desséché, il a perdu le sommeil, il pleure, et il est solitaire : "… Je suis comme l’oiseau solitaire sur un toit" . Décrivant la condition de celui qui est souffrant et blessé, Job dit : "C’est pour lui seul qu’il ressent de la tristesse en son âme" (Job 14 :22). Tous ces textes nous rappellent que celui qui porte des blessures en son âme recherche la solitude, il se replie sur lui-même, il s’enferme dans le silence. Cette attitude lui procure-t-elle du répit ? Peut-être un répit passager, mais pas de guérison. Lorsqu’un enfant subit des stress à répétition, lorsque ses propres parents ou son entourage immédiat sont responsables de ce stress, il aura le réflexe de se replier sur lui-même pour chercher à se protéger. Considérons l’image d’un escargot, lorsqu’on le touche, il rentre dans sa coquille. De même le repli sur soi est la réaction naturelle lorsqu’on se sent agressé. Plus l’agression aura eu lieu tôt dans l’enfance, plus le repli sur soi sera profondément enraciné. Si le repli sur soi est une forme de protection, il ne peut en aucun cas être un remède à la blessure qui l’a provoqué. Au contraire, le repli sur soi ne fait qu’enfouir la blessure sans la traiter. Comment sortir de cette attitude morbide et destructrice ? Certes, on peut recourir à diverses aides psychologiques, mais il existe aussi un moyen testé par des milliers de croyants : chercher le secours de Dieu ! David en rend témoignage dans le psaume 34 lorsqu’il dit : "J’ai cherché l’Éternel et… il m’a délivré de toutes mes frayeurs… Quand un malheureux crie, l’Éternel entend, et il le délivre de toutes ses détresses" (Psaume 34 :5/7). Un encouragement pour ce jour : Dieu est puissant pour vous redonner cette espérance perdue. Le repli sur soi ne peut pas vous guérir de vos blessures, par contre, ouvrez votre cœur à Jésus, et il vous donnera du repos (Matthieu 11 :28/29).
Amen
Merci Seigneur Que Le Seigneur vous bénis abondamment !
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