Tumgik
wishuwerefanfic · 7 years
Text
La pomme
Harry et Drago sont en sixième année à Poudlard, et leur rivalité va bon train. Jusqu’au jour où, n’y tenant plus, Harry se saisit de la pomme de Drago en guise de vengeance...
Caractéristiques : One Shot en français (anglais sur demande - english if asked for) tout à fait innocent
Personnages : Harry, Hermione, Ron, Drago, Pansy Parkinson, Mme Pomfresh
Couple : Drarry
CW/ maladie.
« Harry, non ! »
Harry se retourna, un rictus sur ses lèvres et un pomme verte dans la main.
« Hermione, s’il te plait, ce n’est qu’une pomme », insiste le garçon, tandis que Ron hurle de rire, les mains sur les côtes. Hermione le jauge, l’air dégoûté, et jette un regard furieux à Harry, qui lance la pomme en l’air, goguenard.
Son plan s’était déroulé comme prévu. Cela faisait un moment qu’il avait eu pour objectif de subtiliser la pomme que Malefoy emmenait partout avec lui, afin de se venger des mauvaises farces que ce dernier avait mis sur sa route ces derniers temps. Il avait eu la vague idée de s’en servir afin de d’attirer son ennemi et enfin comprendre ce qu’il tramait lorsqu’il disparaissait de la carte du Maraudeur pendant de si longues heures… Le souvenir cuisant de longues années d’insultes et de railleries sonnait sauvagement aux oreilles de Harry, qui ne parvenait pas à se sentir coupable d’avoir récupéré un simple fruit. Il se pavanait presque, torse bombé devant l’indignation et le regard réprobateur d’Hermione, qui finit par saisir la pomme au vol.
« Hé ! », s’exclame le sorcier, surpris, tandis que son amie tapote le fruit du bout de sa baguette magique.
« Je veux savoir si elle a des particularités magiques. Tu ne sais pas pourquoi Malefoy l’emmène avec lui partout. Et s’il en avait besoin ?
-Mais on s’en moque ! », intervient Ron, outré.
Il fait mine de se saisir de la pomme, mais Hermione la tient à bonne distance de lui, les sourcils froncés dans une posture concentrée. Elle marmonne, soupèse l’aliment, sa baguette magique traçant des lignes compliquées. Finalement, elle rend la pomme à Harry, les lèvres pincées.
« C’est bon, ou tu veux lui faire faire des sauts périlleux ? »
Têtue, Hermione ne répond pas, mais son expression désapprobatrice ne laisse aucun doute quant à ses pensées, et elle évita soigneusement d’adresser à la parole à Harry ou à Ron pour tout le restant de la journée. Quant à eux, ils étaient bien trop heureux de pouvoir s’amuser de leur méfait pour s’intéresser aux états d’âme de leur amie. Ils attendaient avec impatience de voir l’expression de leur ennemi lorsqu’il se rendra compte que sa très chère pomme avait disparu…
Ce qui ne tarda pas. Dès le soir, dans la Grande Salle, les conséquences de ce larcin en apparence tout à fait anodin se firent connaître, d’une façon impressionnante. Mais rien ne se passa comme les deux compères l’avaient prévu.
Il y eu d’abord un cri. Puis un mouvement de panique. Harry lève la tête de sa tarte à la mélasse, la bouche pleine, et tente de voir par-dessus les têtes de ses camarades de Gryffondor pour apercevoir la table des Serpentard, où s’attroupent un méli-mélo d’amis de Malefoy, de curieux et de Mme Pomfresh. Ron, plus grand que la moyenne, semble entr’apercevoir la scène. Hermione, inquiète, porte la main à sa bouche, l’air terrifié, et ne cesse de murmurer à l’attention de Ron « Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qu’il y a ? ».
« C’est Malefoy », lâche-t-il, étrangement pâle, « il est par terre ».
Harry, étreint d’un mauvais sentiment, peine à avaler sa bouchée de tarte. Il lui semble soudain qu’il mâche du papier de verre. Il repose sa cuillère dans son assiette, ignorant le tintement strident qui fait pourtant sursauter Seamus, qui en renverse son gobelet de jus de citrouille sur sa robe. Sous les marmonnement mécontents de Seamus, dont Dean s’affaire à tenter de nettoyer sa robe avant que Seamus n’ait l’idée d’utiliser sa baguette magique et y mettre le feu, Harry glisse à Ron et Hermione :
« Est-ce qu’il va bien ? »
Ron hoche négativement la tête, l’air étrangement inquiet.
« Ils l’emmènent à l’infirmerie. Ils ont l’air inquiets. »
Harry baisse les yeux sur son assiette, abattu. Hermione jette sur lui un regard qui transpire le « je te l’avais bien dit ». Quant à Ron, s’il est toujours pâle, il tente de raisonner, ce qui n’est pas aisé. Il agite la tête comme un chien s’ébroue.
« Il n’y a aucune raison que… aïe ! »
Manifestement, Hermione vient de lui abattre un coup de pied dans le tibia. Il la toise un instant, avant de reprendre, sa voix réduite à un murmure :
« …il n’y a aucune raison que la pomme ne soit en cause. »
Harry savait qu’il n’y avait aucune preuve que leur petit vol soit à l’origine de ce malaise. Pourtant, il ne pouvait se débarrasser de l’idée que leur action avait eu une influence sur la gravité de l’incident dont Malefoy avait été victime. C’est l’esprit préoccupé qu’il suit sans vraiment y penser ses amis, qui se disputaient maintenant âprement sur le chemin de la Salle Commune.
Les yeux grands ouverts dans le noir, accompagné des ronflements réguliers de Neville et de Ron qui semblaient former le duo le plus insupportable qu’on avait eu l’occasion d’entendre. Mais ce n’était pas ce concert ronflant qui tenait Harry réveillé, mais la main serrée de la culpabilité qui enserrait sa gorge. N’arrivant pas à dormir, il rejeta ses couvertures pour se saisir de sa carte du Maraudeur, qui trônait désormais sur sa table de nuit. Dans un souffle, la carte se couvrit des petites pattes de mouche familière, autant de petits clins d’œil bienveillants des Maraudeurs. Les habitants du château glissaient çà et là sur le papier, sous la lueur de la baguette magique allumée. « Drago Malefoy ! » marmonne Harry, tapotant la carte d’un coup sec. Aussitôt, le petit nom s’illumine, au-dessus un point noir à l’infirmerie. Il est entouré des frémissantes mouches représentant Pansy Parkinson, Crabbe et Goyle.
Bientôt, les pas légers d’un Harry Potter discret raisonnent contre les murs du château illuminés de quelques torches éparses. Au croisement de chaque couloir, il retenait sa respiration, jetant un œil fiévreux à sa carte à la recherche de Rusard ou de son terrible chat. Finalement, son chemin jusqu’à l’infirmerie fut sans encombre… si ce n’est le sursaut brutal, qui manqua de lui faire lâcher baguette magique et carte, que lui causa le grincement de la porte de l’infirmerie.
« Vraiment, ce n’est pas nécessaire ! », s’exclamait Pansy Parkinson d’une voix stridente, tandis que Mme Pomfresh la faisait quitter les lieux sans grande délicatesse.
« Miss Parkinson, cela fait maintenant des heures que vous demeurez auprès de ce garçon, qui a besoin de repos ! Sans sa pomme, il a subi un malaise très grave. Alors cessez de l’importuner, et emportez vos balourds avec vous ! »
Et, manu militari, elle fit sortir le trio de sa chère infirmerie…sans s’apercevoir que Harry Potter venait de se glisser discrètement dans la pièce.
Le sorcier trouva rapidement le chemin du lit de Malefoy. Ses cheveux blonds, presque blancs, paraissaient luire dans le noir sous l’éclat de la lune. Sur ses draps crèmes, il paraissait pâle comme la mort, maladivement maigre, pommettes saillantes et lèvres atrocement gercées.  
Des bruits de pas tirèrent Harry de ses réflexions. Il était au plus près du lit, désormais, la main étrangement tendue vers son ennemi. Les joues rosissantes, il se repris bien vite, ramenant sa main à sa poche tandis que Mme Pomfresh virevoltait autour de Malefoy, prenant son pouls, versant entre ses lèvres sèches comme du papier une bonne demie douzaine de potions. Elle marmonnait furieusement entre ses dents, et Harry surpris les mots « pomme » et « insuline ».
Harry avait lâché une inspiration brutale, surprise. Mme Pomfresh n’y fit pas attention, toujours concentrée sur sa tâche. Se maudissant de tous les noms, ignorant la médicomage qui retournait en pestant dans son bureau, éteignant d’un coup de baguette rageur les lumières qui jusqu’alors éclairaient l’hôpital. Plongé dans le noir, Harry n’avait plus que le fruit de son larcin comme repère. Cette maudite pomme, qu’il avait subtilisée sans beaucoup de malice, avait eu en son sein un remède puissant, qui avait cruellement manqué à Drago.
L’idée d’avoir été la cause du malheur du Serpentard touchait Harry bien plus qu’il ne l’aurait cru. Il restait là, figé près du lit de celui qu’il appelait son ennemi, incapable de détourner le regard de sa peau parcheminée, la main serrée sur cette Green Lady qu’il n’avait même jamais eu l’intention de croquer.
La gorge nouée, presque incapable de respirer tant sa gorge était serrée de voir ainsi Drago en si mauvaise posture, comme un fragile oiseau dans son nid de couverture. Mais le cœur d’Harry, lui, battait bien plus vite que les ailes de n’importe quel oiseau. D’un geste, il franchit les derniers centimètres qui le séparaient du lit de son grand ennemi. À chaque mouvement, les traits de Drago Malefoy lui apparaissaient plus clairement. Sa peau crémeuse, son long nez droit, chacun de ses cils brillant à la lueur délicate de la lune, ses mèches de ses cheveux illuminées d’un éclat presque irréel… bientôt, la respiration du bel endormi lui caressait la peau. D’un geste d’une certaine brutalité, Harry écrasa ses lèvres sur celles de Drago.
Prenant soudain conscience de sa bouche sur celle du Serpentard, Harry recula, et fit cesser le contact. Il resta là, choqué par son audace, mais presque autant par la beauté miraculeuse du garçon qu’il venait d’embrasser. Comment avait-il fait pour ne pas la percevoir auparavant ?...
Lorsque Drago se reveilla, le lendemain matin, sa chère pomme trônait dans sa main gauche. Et sur ses lèvres, le fantôme d’un baiser d’excuses.
5 notes · View notes