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#Racines vagabondes
revuetraversees · 11 months
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Jeanne Champel Grenier, Racines vagabondes, éditions France Libris, 92 p., 2023, ISBN : 9 782382 684023
Une chronique de Claude Luezior Jeanne Champel Grenier, Racines vagabondes, éditions France Libris, 92 p., 2023, ISBN : 9 782382 684023 À la page 33, sous le titre Peuples errants, en une forme de dédicace : Boumians et Manouches, Bohémiens, Gitans, Mongols, Juifs errants, Bédouins, Touaregs, Gypsies, Roms, Romanichels et nouveaux migrants. Tout un programme : frémissez, bonnes…
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lafilledesoie · 1 year
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Tout ce qui est or ne brille pas, Ne sont pas perdus tous ceux qui vagabondent ; Ce qui est vieux mais fort ne se flétrit pas, Le gel n’atteint pas les racines profondes. Des cendres, un feu sera attisé, Une lueur des ombres surgira ; Reforgée sera l’épée qui fut brisée : Le sans-couronne redeviendra roi.
John Ronald Reuel Tolkien, La Fraternité de l’Anneau
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icariebzh · 3 months
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BESTIAIRE ÉROTIQUE
"Des caps pris en beauté malgré les déferlantes, Larguée, un peu cramée, quarantaines rugissantes, Se laisser glisser pour ressurgir en grande orque, Une ode au punk à l’aube des cinquantièmes hurlantes.
Envie folle d’un bestiaire érotique et braque, D’alexandrins stylés qui déchirent et qui claquent. D’un poème utérin sur fond de ménopause, De plombs fondus, fantasmes, et de métamorphoses.
Loin des mines compassées, de la pondération, Des salons trop feutrés, de la mort des saisons. Le délire situé d’une nature ni douce, ni con.
Y fourrer l’illusion de complétude visuelle, Qui défait le réel et oxyde la raison. Un brin de rêves mystiques et de cauchemars séquelles, Raptus anxieux passé sous les démangeaisons.
Canines vulpines, cauchemars, corps de chiens mutilés, Avenir radieux fuyant à vives et grandes foulées.
L’hystérie née d’esprits tordus de mâles pétés, Imagine les fureurs viscérales d’un loir, Bestiole en quête de sang, s’agitant tard le soir De la tête à la vulve de la femme infertile, Fou de manque, vomissant l’aménorrhée, fébrile. Vives bouffées de chaleur, subite mélancolie, Bûchers, internements, vapeurs et insomnies.
Musculosité crasse et flambées d’urticaire, Herbacées maléfiques et vipérine vulgaire, Hermaphrodite velue, érigée, narcotique, Mucosités visqueuses et rêv(es) fous de mastic.
Là, des licornes en joie chient des paillettes dorées, De petites chattes bourgeoises suc(ent) des cadavr(es) rongés, Une foule de galériens accrochée à leurs pieds.
La glande supra-caudale de renardes violettes, La danse d’animalcules sur une peau offerte, Créatures de ténèbres, de chimères, de nuées - Noms féminins pluriel aux racines emmêlées.
Les flashs lubriques de mille lucioles dévergondées, Leur désir débridé, palpitant et veiné Luminescences fiévreuses pleines de luciférine Diaboliques femelles déguisées en ballerines.
La flamboyance de nos crises clastiques et cosmiques, L’endurance inouïe de la manie psychotique. Imperturbablement. « Le jour, le soir, la nuit ».
Orques ménopausées au mitan de leur vie, Lourdes globicéphales, bélugas aquatiques, Libérées des contraintes et rapports domestiques, Menant leur espèce en cheffes claniques respectées. Elles arborent au melon, comme un grand vit dressé, Une palanquée d’humaines pleurant leur puits séché.
Un troupeau de mille poulpes, cerveau tentaculaire, Et des pieuvres mourantes qui ne seront qu’une fois mères. Des castors résistant à la binarité, Munis d’un habile trou polyactivités, L’œuvre d’un dieu foutraque, nommée pseudo cloaque.
Le moine d’Alexandra David-Neel au Tibet, Enfanté de rêves zen et de méditation, Le Morel de Gary et sa Mademoiselle Repeuplant les bloks d’un camp de concentration. Les mésanges de Rosa, le lierre de Cyrano, Les mouches de Jack London et de son vagabond, Des tulpa, des chenils, des égrégores, des vifs, Notre insatiable besoin d’une consolation..."
Corrine Morel Darleux-Masto
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kh-ione · 2 years
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Je voulais partir
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Je voulais partir,
M’envoler avec le doux chuchotement du vent, loin de tout. Rejoindre la solitude m’accueillant gentiment dans ses bras. M’étendre dans l’herbe, les racines des saules s’agrippant autour de mon corps pourrissant. Avaler terre et feuilles, les oiseaux hébergeant leur nid douillet dans mes orbites. Attendre que l’hiver montre le bout de son nez et danser entre les flocons de neige, m’accrochant à chacun d’eux afin d’atteindre les astres. Sentir ma peau se crisper, le froid embrasant mes organes. Me fondre dans le paysage, un être humain se transformant en nature morte. À l’été, je serai partie.
Je voulais partir,
Frôler la mort, l’amadouer, ne scellant jamais tout à fait mes lèvres sur les siennes. À moitié vivante, m’engouffrer, seule, dans l’antre de la mer, humant une dernière fois les effluves qu’apportes la brise. Dans le calme de l’océan, écouter, dans mes rêves, ses ronronnements m’incitant à caler toujours un peu plus dans ses profondeurs inconnues. Nager sur le dos des poissons me tenant compagnie, me berçant au gré de la comptine que chante le courant. Bâtir un abris de roches et d’algues au fond de l’eau, un lit d’étoiles de mer afin de m’y étendre, le monde entier s’écoulant sur moi. Enfin, loin du bruit qui embrouillait mon cerveau, déjà noircie de pensées et de sentiments incessants, impossibles à étouffer. Peut-être l’océan arriverait-il à les faire taire? 
Je voulais partir,
Rejoindre la voie lactée, être emportée par l’univers, me perdre dans le coeur des galaxies. Faire mes valises, sans un au revoir. M’évader. Loin. Très loin. Retrouver le silence qui s’enfuyait constamment de moi, m’échappait. Vagabonder de planètes en planètes, jouer à cache-cache avec les étoiles, dormir paisiblement sur les anneaux de Saturne. Parcourir des années lumières sans m’arrêter, sans me retourner, attendant que la vie s’arrache à moi lentement, mais sûrement. Que les années s’écoulent, le temps enfin disparu de ma conscience. Que les chemins s’embrouillent. Que chaque partie de mon corps soit à tout jamais perdue dans l’espace, dans le vide absolu où personne ne me retrouvera.
Je voulais partir,
Mais je suis restée. 
-Kh-ione
Note: Le texte est inspiré de la chanson. Si vous voyez une faute/erreur, vous pouvez m'en faire part. Les commentaires sont toujours les bienvenus!
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kenovele · 4 months
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Bog's blog 48
Yepee j'ai une bonne source de matériel pour mon blog cette semaine étant donné que nous sommes en vacances à Nelson (nord de l'île du sud). Mais ça veut aussi dire que je dois l'écrire pendant mes vacances. Ce qui peut être vu comme une bonne chose. C'est un peu comme cuisiner en vacance, l'absence de contrainte temporelle permet de vagabonder dans les méandres des possibilités créatives. Je me sens en contrôle, capable de sortir des sentiers battus.
Nous sommes donc à Nelson avec les parents Robinson. Le plan de ce voyage s'est monté de manière particulière au moment où nos relations avec les parents n'étaient vraiment pas au beau fixe. À la base, on voulait explorer cette partie du pays pour y immigrer avec Kate. Notamment, faire le "Abel Tasman" great walk qui a une super réputation. Il y avait également. une possibilité de rejoindre Jamie qui aurait dû avoir traverser le "Cook straight" (petite mer séparant les deux îles Néo-zélandaises) à cette date. Les parents ont sauté sur l'occasion de passer du temps en famille surtout avec l'idée qu'il n'aurait pas vu leur fils de l'année. Entre temps, une petite Copine a mis son grappin sur le coeur de Jamie (et sur son van aussi apparemment parce qu'il est resté stationné plusieurs mois à Drury à quelques km de la maison familiale (devant la maison de sa copine)). Je ne compte pas m'étendre sur l'oeuvre caotiquement mélodramatique qu'est la vie amoureuse de Jamie parce que c'est un peu hors sujet. Mais sacher que le tableau ne manque pas de nuance et de contraste. Je vous dirai juste qu'il s'est défait de cette fille qui avait tendance à lui aspirer ses couleurs et qu'il est dorénavant prêt à explorer la palette d'expérience que la vie de célibataire a à offrir.
Il nous a donc abonné à notre plan de vacance à Nelson en tête à tête avec les parents qui lui a suivi son cours jusqu'à maintenant.
La préparation du départ en vacance vendredi passé s'est bien entendu fait dans la joie et la bonne humeur comme on peut s'y attendre quand il y a 10 jours de plaisir droit devant (*sarcasme). Je me suis habitué à cette tension prévacance pour l'avoir expérimenté toute mon enfance mais elle ne m'est toujours pas sympathique.
Après quelques péripéties, on s'est finalement retrouvé au début de notre marche de 5 jours. La magie de l'aventure a eu son effet magique sur notre esprit à tout. Ce type de vacance nous permettent vraiment de prendre soit de notre corps tout en mettant la partie frénétiquement efficace de notre esprit au repos.
Nos journées commençaient systématiquement avec un bout de chocolat 72% fondu dans le café avec un levé de soleil au dessus du bras d'eau entre les deux île comme spectacle. On doit avoir une petite centaine de photos de levé de soleil (que je ne regarderai jamais) sur le gsm. Ces instants étaient délicieux et mettaient d'aplomb pour la journée. Le sentier qu'on prenait chaque jour suit la côte à travers la forêt littoral Néo-zélandaise. Bien qu'elle varie énormément du nord au sud, chaque incursion dans ce monde moussu champignonesque me transporte à travers le temps. Chaque strate de végétation est abondement représentée. Les palmes, les fougères (arbres inclus) et les feuillus se partagent ce que les géants de la forêt laisse filtrer. Ils sont eux-même les hôtes de plusieurs types de plantes qui prospère dans leur canopée. Par exemple, les Rata (espèce native) envoient leurs racines au sol (parfois plusieurs dizaines de mètres en contrebas) depuis leur perchoir et entour progressivement leur tuteur sans toutefois l'étouffer. Les biologistes pensent que leur relation est saprophyte. Il arrive souvent qu'il survive à leur aînés ce qui leur confère un tronc insolite. Je vous évoque ici un tronc creux dans lequel on pourrait faire rentrer une voiture. Après quelques heures de vagabondage émerveillé, la végétation laisse la place à un horizon de bleu azur avec une languette de doré en forme de croissant de lune pour les séparer.
Si tu n'étais pas repu par l'harmonie de la forêt, la houle finira de te sustenter. Si on m'avait déposé là avec les yeux bandés j'aurai cru être sur une île paradisiaque du pacifique (comme on les imagine)(techniquement la NZ peut rentrer dans cette catégorie). Le soleil, le sable doré, l'eau translucide, les palm tree et la solitude, tout y était. Que faire sur une île déserte quand on a pas de rhum ? Chercher la paix, c'est la seule chose qu'il a à trouver (ça et tous les trésors de pirates). Nous avons donc médité et siesté. Des activités au combien facilitée lorsque la marche matinal avec un sac de 20 kg s'est déjà occupé de drainer la ration d'énergie physique journalière. Les pensées s'émancipe de la tyrannie de la vie mondaine. Les nombreuses baignades en eau froide que ce soit dans les piscines naturelles des ruisseaux ou dans l'eau salée aide également à accéder à cette état de calme et de pureté spirituelle. La difficulté est de transposer les acquis lorsque le cadre est beaucoup moins propice à l'ouverture. L'important est tout d'abord de prendre conscience que cette espace mental existe et ensuite de retrouver le chemin par tout temps, même dans les pires tempêtes.
Le soir nous trouvions un point de vue avec Kate pour observer l'effet des changements de couleur sur le paysage et finir la journée comme on l'avait commencé: avec un bout de chocolat noir trempé dans un breuvage chaud.
Le dernier jour de marché de Marc et Sally, on a trouvé miraculeusement une baouette pizzeria où ils servaient des bière craft à la pression dans un endroit paumé. La pinte nous a tellement bien goûté qu'on a commandé la petite soeur. La communauté de grimpeur/surfeur raffole de ce genre d'endroit. J'ai déjà fait beaucoup trop de description dans ce blog donc je vais laisser parler l'image et vous joindre une photo. Il y avait un grand jardin potager juste à côté d'où ils s'approvisionnent en ingrédients (en tout cas les tomates).
On a continué en amoureux deux jours de plus pour ce qui était une très belle partie de la balade. L'ambiance avait d'agréable réminiscence de nos vacances en Écosse. Il y avait d'ailleurs quelques "Sand flies" (midges en Écosse) qui nous ont embêté à l'aube et au crépuscule. C'est l'heure du dîner pour tout le monde. On s'arrangeait pour cuisiner à midi quand on était en Écosse pour avoir la paix. Ici la quantité de Sand flies n'était pas assez signifiante pour entamer notre enthousiasme.
Mais, éventuellement, ce qui devait arriver arriva, nous avons atteint le au bout du chemin. L'alcool, les GSM et les murs de notre Airbnb ont eu bien vite souffler le petit nuage sur lequel on était confortablement installé mais très légèrement arrimé. Les esprits se sont rigidifié au contact de leurs vieux démons, tout en veillant à afficher un bien être de façade.
La dynamique de groupe pour l'organisation de la journée, était un peu du genre "Il ne peut y avoir qu'un seul chef en cuisine". Il fallait accepter d'être un spectateur plus qu'un acteur de ses propres vacances. D'ailleurs, nous avons passé les trois derniers jours à regarder : des magasins, des marchés, des musés et des galeries et des ateliers de poterie. L'obsession accumulatrice et le plaisir des bonnes affaires est quelque chose que je ne partage pas. La partie cupide qu'il reste en moi, j'essaie d'ailleurs de m'en détacher. Ne vous méprenez pas, je ne parle pas ici de l'émerveillement que peut susciter la beauté (artistique ou naturelle), mais bien de la pulsion allucinée pour la possession; l'avidité; le collectionneur est insatiable tel une soif étanchée pas un verre d'eau salée. Je ne parle pas non plus de la conservation de la mémoire matériel de l'humanité. Elle a beaucoup à nous apprendre/à nous rappeler. Je parle du fait qu'un objet n'est que l'ombre de sa beauté lorsqu'il est dissocié de son rituel. Son contexte lui confère son éclat à travers son utilité. Un exemple tout con, pourquoi quelqu'un exposerait-il la guitare de Hendrix dans son salon? (Surtout si tu ne sais pas jouer de la guitare). Ou alors, pour évoquer l'importance du cadre, on a tous pu déguster une bière au goût incomparable car elle était partagé avec les copains et après un effort.
C'est un peu avec ces idées peu entraînante que j'ai abordé la première journée (d'une longue série) de shopping. J'aurai pu m'enliser dans cette état d'esprit mais j'ai décidé de ne pas perdre énergie vitale à ruminé mon désagrément. C'est ce que font les sour cow (trad: vache aigre) mais pas moi. Surtout dans un si chouette endroit !
J'ai plongé la tête la première dans le laîche vitrine et j'ai notamment créé deux jeux particulièrement distrayant. Le premier consiste à trouver quelque chose que Kate voudrait acheter et la convaincre qu'elle en a besoin. Le second est de trouver quelque chose que Kate ou moi voudrait acheter et lui demander combien elle pense que ça coûte et pour quel prix elle serait prêt à l'acheter. Si son estimation est supérieur au prix réel, elle passe à la caisse. Ça donne des situations assez drôle, notamment on a eu une grande réussite avec un bol en bois. Elle pensait qu'il valait 200 NZD, elle l'aurait acheté pour 60$ et il coûtait en fait 35$. Autant dire qu'on est reparti avec. On a poussé l'achtite encore plus loin. Je cherchais l'accessoire de tentation ultime dans un magasin de cuisine (je sais que ça peut ce trouver là-bas) et j'ai fait mouche. Nous sommes dorénavant les heureux propriétaires d'un crockpot (ou slow cooker). On s'est dit que ça pourrait nous être utile dans nos vies d'homme/femme d'affaires. Ça s'est l'histoire qu'on se raconte après pour se rassurer. Ou se trouve réellement la réalité?
Les deux derniers jours on s'est éloigné de la ville et ses tentation pour se réenfoncer de l'arrière pays. Nelson est littéralement entouré de parc nationaux. Abel Tasman et Kahurangi national park à l'ouest, mount Richmond forest Park à l'est, la mer au nord et le Nelson lake national Park au sud. Nous nous sommes dirigés vers ce dernier en quête d'apaisement. Les 30 km de balades nous ont complètement dépaysé. Là où à Abel Tasman j'avais l'impression d'être sur l'île de Jurassic park, à Nelson lake, on se serait cru dans les Alpes (européenne). Ça nous a mis du baume au coeur de se retrouver dans un ambiance si familière.
Je ne pense pas du tout vous avoir tout dit mais bon, il faut bien clôturer quelques parts et je risque d'empiéter encore plus sur la semaine de Kate. Donc je vais en rester là et vous souhaiter un bon Waitangi day. Ciao.
Benoît
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tokyofuturnoir · 4 years
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Alexandros Lukas observait depuis les hauteurs le fond diffus de Tokyo. Il suivait le réseau nerveux des subplexs, Ikebukuro et Nihonbashi en tête, ganglions gonflés par les fluxs entrants et sortants de trente lignes magnétiques, centres de l’intelligence décisionnelle qui catapultait chaque jour des millions de Tokyoïtes vers tous les points possibles de la conurbation.
Alex redessinait le contour de laskyline depuis Shinjuku et, suivant un arc tectonique, glissait vers les ensembles architecturaux qui labouraient les premiers nuages. Des racines plus profondes que celles des montagnes les ancraient dans la baie.
L’homme de l’Ukiyo, le vagabond éternel du ReZo qui s’était choisi l’enso pour symbole, pulsait ce soir à l’unisson de son jardin. Il sentait une poussée derrière son front et un fourmillement agréable au bout de ses doigts.
Tout là-haut, il déchiffrait les aphorismes cachés dans la prolifération bactérienne des symboles. Ses yeux optimisés pour le traitement des dataflows les plus denses triaient à la volée des centaines de messages saisis dans le bruit blanc de l’empire des signes. De l’absurde, des non-sens et, plus rares et plus précieuses, comme de minuscules révélations nées de la combinaison intuitive de quelques idéogrammes.
Tokyo Monogatari
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bullesetplumes · 4 years
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1. retour aux sources
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(Sunset after Storm, Thomas Moran, 1901)
Quelle fut la folie qui, un jour comme celui-ci, me prit de quitter les terres qui m’ont vu grandir. Mon regard se perd sur le jardin de delphiniums et de glaïeuls qu’entretien l’ami chez qui je me suis rendu. Perdues, tout comme moi, dans une terre de béton et d’asphalte, où s’écrasent les lourds rayons d’été. L’odeur vagabonde de la vie humaine condensée, pesante sous un ciel sans nuage.
Mes pensées quittent le présent, et j’imagine le vent des mers qui s’engouffre sous la toiture de tuiles noires, l’écume qui vient ronger, toujours un peu plus, la pierre sur laquelle est bâtie la maison de mes pères. Mon ami le remarque surement, mais n’interromps pas ce doux vagabondage. Je sens la commissure de mes lèvres remonter légèrement, sourire niais déformant ce visage qualifié de triste.
J’imagine un instant le contact de l’iode sur ma peau tannée, tandis que je marche le long de la falaise. L’île m’était suffisante, que m’a-t-il pris un jour de vouloir partir ? La mélancolie joue son plus bel air et appelle à mes sens l’amer regret qui accompagne parfois les voyageurs fatigués.
Ma main passe à travers les fleurs de l’hortensia qui se dresse au milieu du parterre fleuri. Une idée saugrenue qui me traverse soudainement l’esprit ; aussitôt, j’en fais part à mon camarade.
« Quelle sotte idée ! » clame-t-il en m’entendant lui dire que je veux partir, retourner de là où je viens, renouer avec mes racines. « Là-bas, tu étais perdue. Il te faut le monde autour de toi. Quelles sont donc les chimères qui t’attirent sur ce rocher ? »
Ma main quitte les fleurs et me voilà prise de vertige. Mes yeux se ferment, le soleil vient s’écraser contre mes paupières. Je soupire, sans que le sourire ne quitte mon visage. Je peux voir le phare, qui se dresse là, en haut de la colline.
« J’ai simplement besoin de me reposer. »
Il hausse des épaules, peut-être maugrée-t-il quelques mots à mon encontre, je n’en ai cure. La mémoire me revient, et je m’imagine déjà foulant à nouveau la terre simple d’une île oubliée, écrasée par la vie humaine condensée, brisée non par l’océan gigantesque et furieux, mais par les colosses de métal qui m’entourent.  
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Notre monde est en train de naître. Invisible comme les fleurs et les blés de demain, il fait son chemin sous la terre. Nous avons déjà nos racines, solidement enfoncée dans la nuit des âges, ancrées dans le sol de nos peuples, nourries du sang de nos anciens, riches de tant de siècle de certitude et de courage que nous sommes les seuls à ne pas renier. Nous sommes entrés dans un hiver intégral où l’on oblige les fils à avoir honte des hauts faits de leur père, où l’on préfère l’étranger au frère, le vagabond au paysan, le renégat au guerrier. Nous sommes entrés dans un hiver où l’on construit des maisons sans cheminée, des villages sans jardin, des nations sans passé. Nous somme rentrés dans l’hiver.
Jean Mabire
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feluz9 · 4 years
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Le suffrage universel, 21 mai 1850
Victor Hugo défend vigoureusement le suffrage universel contre un projet de loi adopté le 31 mai 1850 dont les dispositions notamment imposaient, pour être électeur, de résider trois ans au même endroit. La loi aura pour effet de réduire le nombre des électeurs de près de trois millions.
*
Messieurs, la révolution de février, et, pour ma part, puisqu'elle semble vaincue, puisqu'elle est calomniée, je chercherai toutes les occasions de la glorifier dans ce qu'elle a fait de magnanime et de beau, la révolution de février avait eu deux magnifiques pensées. La première, je vous la rappelais l'autre jour, ce fut de monter jusqu'aux sommets de l'ordre politique et d'en arracher la peine de mort; la seconde, ce fut d'élever subitement les plus humbles régions de l'ordre social au niveau des plus hautes et d'y installer la souveraineté.
Double et pacifique victoire du progrès qui, d'une part, relevait l'humanité, qui, d'autre part, constituait le peuple, qui emplissait de lumière en même temps le monde politique et le monde social, et qui les régénérait et les consolidait tous deux à la fois : l'un par la clémence, l'autre par l'égalité. (Bravo ! à gauche.)
Messieurs, le grand acte par lequel la révolution de Février fit pénétrer son principe jusque dans les racines mêmes de l'ordre social, fut l'établissement du suffrage universel : fait capital, fait immense, événement considérable qui introduisit dans l'État un élément nouveau, irrévocable, définitif. Remarquez-en, messieurs, toute la portée. Certes, ce fut une grand-chose de reconnaître le droit de tous, de composer l'autorité universelle de la somme des libertés individuelles, de dissoudre ce qui restait des castes dans l'unité auguste d'une souveraineté commune, et d'emplir du même peuple tous les compartiments du vieux monde social ; certes, cela fut grand ; mais, messieurs, c'est surtout dans son action sur les classes qualifiées jusqu'alors classes inférieures qu'éclate la beauté du suffrage universel. (Rires ironiques à droite)
Messieurs, vos rires me contraignent d'y insister. Oui, le merveilleux côté du suffrage universel, le côté efficace, le côté politique, le côté profond, ce ne fut pas de lever le bizarre interdit électoral qui pesait, sans qu'on pût deviner pourquoi, mais c'était la sagesse des grands hommes d'État de ce temps-là (On rit à gauche), - qui sont les mêmes que ceux de ce temps ci... - (Nouveaux rires approbatifs à gauche) ; ce ne fut pas, dis-je, de lever le bizarre interdit électoral qui pesait sur une partie de ce qu'on nommait la classe moyenne, et même de ce qu'on nommait la classe élevée ; ce ne fut pas de restituer son droit à l'homme qui était avocat, médecin, lettré, administrateur, officier, professeur, prêtre, magistrat, et qui n'était pas électeur ; à l'homme qui était juré, et qui n'était pas électeur ; à l'homme qui était membre de l'Institut, et qui n'était pas électeur ; à l'homme qui était pair de France, et qui n'était pas électeur ; non, le côté merveilleux, je le répète, le côté profond, efficace, politique, du suffrage universel, ce fut d'aller chercher dans les régions douloureuses de la société, dans les bas-fonds, comme vous dites, l'être courbé sous le poids des négations sociales, l'être froissé qui, jusqu'alors, n'avait eu d'autre espoir que la révolte, et de lui apporter l'espérance sous une autre forme (Très bien), et de lui dire : Vote ! ne te bats plus. (Mouvement.) Ce fut de rendre sa part de souveraineté à celui qui jusque-là n'avait eu que sa part de souffrance !...
Ce fut d'aborder dans ses ténèbres matérielles et morales l'infortuné qui, dans les extrémités de sa détresse, n'avait d'autre arme, d'autre défense, d'autre ressource que la violence, et de lui retirer la violence, et de lui remettre dans les mains, à la place de la violence, le droit! (Bravos prolongés.) Oui, la grande sagesse de cette révolution de février qui, prenant pour base de la politique l'Évangile, (À droite : Quelle impiété !) institua le suffrage universel ; sa grande sagesse, et en même temps sa grande justice, ce ne fut pas seulement de confondre et de dignifier dans l'exercice du même pouvoir souverain le bourgeois et le prolétaire ; ce fut d'aller chercher dans l'accablement, dans le délaissement, dans l'abandon, dans cet abaissement qui conseille si mal, l'homme de désespoir, et de lui dire : Espère ! l'homme de colère, et de lui dire : Raisonne ! le mendiant, comme on l'appelle, le vagabond, comme on l'appelle, le pauvre, l'indigent, le déshérité, le malheureux, le misérable, comme on l'appelle, et de le sacrer citoyen ! (Acclamation à gauche.)
Voyez, Messieurs, comme ce qui est profondément juste est toujours en même temps profondément politique : le suffrage universel, en donnant un bulletin à ceux qui souffrent, leur ôte le fusil. En leur donnant la puissance, il leur donne le calme. Tout ce qui grandit l'homme l'apaise. (Mouvement.)
Le suffrage universel dit à tous, et je ne connais pas de plus admirable formule de la paix publique : Soyez tranquilles, vous êtes souverains. (Sensation.)
Il ajoute : Vous souffrez ? eh bien ! n'aggravez pas vos souffrances, n'aggravez pas les détresses publiques par la révolte. Vous souffrez ? eh bien ! vous allez travailler vous-mêmes, dès à présent, au grand oeuvre de la destruction de la misère, par des hommes qui seront à vous, par des hommes en qui vous mettrez votre âme, et qui seront, en quelque sorte, votre main. Soyez tranquilles.
Puis, pour ceux qui seraient tentés d'être récalcitrants, il dit : - Avez-vous voté ? Oui. Vous avez épuisé votre droit, tout est dit. Quand le vote a parlé, la souveraineté a prononcé. Il n'appartient pas à une fraction de défaire ni de refaire l'oeuvre collective. Vous êtes citoyens, vous êtes libres, votre heure reviendra, sachez l'attendre. En attendant, parlez, écrivez, discutez, contestez, enseignez, éclairez; éclairez-vous, éclairez les autres. Vous avez à vous, aujourd'hui, la vérité, demain la souveraineté : vous êtes forts. Quoi ! deux modes d'action sont à votre disposition, le droit du souverain et le rôle du rebelle; vous choisiriez le rôle du rebelle ! ce serait une sottise et ce serait un crime. (Applaudissements à gauche.)
Voilà les conseils que donne aux classes souffrantes le suffrage universel. (Oui ! oui ! à gauche, - Rires à droite.) Messieurs, dissoudre les animosités, désarmer les haines, faire tomber la cartouche des mains de la misère, relever l'homme injustement abaissé et assainir l'esprit malade par ce qu'il y a de plus pur au monde, le sentiment du droit librement exercé : reprendre à chacun le droit de force, qui est le fait naturel, et lui rendre en échange la part de souveraineté, qui est le fait social ; montrer aux souffrances une issue vers la lumière et le bien-être ; éloigner les échéances révolutionnaires et donner à la société, avertie, le temps de s'y préparer; inspirer aux masses cette patience forte qui fait les grands peuples : voilà l'oeuvre du suffrage universel (Sensation profonde), oeuvre éminemment sociale au point de vue de l'État, éminemment morale au point de vue de l'individu.
Méditez ceci, en effet : sur cette terre d'égalité et de liberté, tous les hommes respirent le même air et le même droit. (Mouvement.) II y a dans l'année un jour où celui qui vous obéit se voit votre pareil, où celui qui vous sert se voit votre égal, où chaque citoyen, entrant dans la balance universelle, sent et constate la pesanteur spécifique du droit de cité, et où le plus petit fait équilibre au plus grand. (Bravo ! à gauche. - On rit à droite.) Il y a un jour dans l'année où le gagne-pain, le journalier, le manoeuvre, l'homme qui traîne des fardeaux, l'homme qui casse des pierres au bord des routes, juge le Sénat, prend dans sa main, durcie par le travail, les ministres, les représentants, le Président de la République, et dit : La puissance, c'est moi ! Il y a un jour dans l'année où le plus imperceptible citoyen, où l'atome social participe à la vie immense du pays tout entier, où la plus étroite poitrine se dilate à l'air vaste des affaires publiques' ; un jour où le plus faible sent en lui la grandeur de la souveraineté nationale, où le plus humble sent en lui l'âme de la patrie ! (Applaudissements à gauche. Rires et bruit à droite.)
Quel accroissement de dignité pour l'individu, et par conséquent de moralité ! Quelle satisfaction, et par conséquent quel apaisement ! Regardez l'ouvrier qui va au scrutin. Il y entre, avec le front triste du prolétaire accablé, il en sort avec le regard d'un souverain. (Acclamations à gauche. - Murmures à droite.)
Or qu'est-ce que tout cela, messieurs ? C'est la fin de la violence, c'est la fin de la force brutale, c'est la fin de l'émeute, c'est la fin du fait matériel, et c'est le commencement du fait moral. (Mouvement.) C'est, si vous permettez que je rappelle mes propres paroles, le droit d'insurrection aboli par le droit de suffrage. (Sensation.)
Eh bien ! vous, législateurs chargés par la Providence de fermer les abîmes et non de les ouvrir, vous qui êtes venus pour consolider et non pour ébranler, vous, représentants de ce grand peuple de l'initiative et du progrès, vous, hommes de sagesse et de raison, qui comprenez toute la sainteté de votre mission, et qui, certes, n'y faillirez pas, savez-vous ce que vient faire aujourd'hui cette loi fatale, cette loi aveugle qu'on ose si imprudemment vous présenter ? (Profond silence.)
Elle vient, je le dis avec un frémissement d'angoisse, je le dis avec l'anxiété douloureuse du bon citoyen épouvanté des aventures où l'on précipite la patrie, elle vient proposer à l'Assemblée l'abolition du droit de suffrage pour les classes souffrantes, et, par conséquent, je ne sais quel rétablissement abominable et impie du droit d'insurrection. (Mouvement prolongé.)
Voilà toute la situation en deux mots. (Nouveau mouvement.)
Oui, messieurs, ce projet, qui est toute une politique, fait deux choses : il fait une loi, et il crée une situation.
Une situation grave, inattendue, nouvelle, menaçante, compliquée, terrible.
Allons au plus pressé. Le tour de la loi, considérée en elle-même, viendra. Examinons d'abord la situation.
Quoi ! après deux années d'agitation et d'épreuves, inséparables, il faut bien le dire, de toute grande commotion sociale, le but était atteint !
Quoi ! la paix était faite ! quoi ! le plus difficile de la solution, le procédé, était trouvé, et, avec le procédé, la certitude. Quoi ! le mode de création pacifique du progrès était substitué au mode violent; les impatiences et les colères avaient désarmé ; l'échange du droit de révolte contre le droit de suffrage était consommé ; l'homme des classes souffrantes avait accepté ; il avait doucement et noblement accepté. Nulle agitation, nulle turbulence. Le malheureux s'était senti rehaussé par la confiance sociale. Ce nouveau citoyen, ce souverain restauré, était entré dans la cité avec une dignité sereine. (Applaudissements à gauche. - Depuis quelques instants, un bruit presque continuel, venant de certains bancs de la droite, se mêle à la voix de l'orateur. M. Victor Hugo s'interrompt et se tourne vers la droite.) Messieurs, je sais bien que ces interruptions calculées et systématiques (Dénégations à droite. - Oui ! oui ! à gauche) ont pour but de déconcerter la pensée de l'orateur (C'est vrai !) et de lui ôter la liberté d'esprit, ce qui est une manière de lui ôter la liberté de la parole. (Très bien !) Mais c'est là vraiment un triste jeu, et peu digne d'une grande assemblée. (Dénégations à droite.) Quant à moi, je mets le droit de l'orateur sous la sauvegarde de la majorité vraie, c'est-à-dire de tous les esprits généreux et justes qui siègent sur tous les bancs et qui sont toujours les plus nombreux parmi les élus d'un grand peuple. (Très bien ! à gauche. - Silence à droite.) Je reprends : la vie publique avait saisi le prolétaire sans l'étonner ni l'enivrer. Les jours d'élection étaient pour le pays mieux que des jours de fête, c'étaient des jours de calme. (C'est vrai !)
En présence de ce calme, le mouvement des affaires, des transactions, du commerce, de l'industrie, du luxe, des arts, avait repris ; les pulsations de la vie régulière revenaient. Un admirable résultat était obtenu. Un imposant traité de paix était signé entre ce qu'on appelle encore le haut et le bas de la société. (Oui ! oui !)
Et c'est là le moment que vous choisissez pour tout remettre en question ! Et ce traité signé, vous le déchirez ! (Mouvement) Et c'est précisément cet homme, le dernier sur l'échelle de vie, qui, maintenant, espérait remonter peu à peu et tranquillement, c'est ce pauvre, c'est ce malheureux, naguère redoutable, maintenant réconcilié, apaisé, confiant, fraternel, c'est lui que votre loi va chercher ! Pourquoi ? Pour faire une chose insensée, indigne, odieuse, anarchique, abominable ! pour lui reprendre son droit de suffrage ! pour l'arracher aux idées de paix, de conciliation, d'espérance, de justice, de concorde, et, par conséquent, pour le rendre aux idées de violence ! Mais quels hommes de désordre êtes-vous donc ! (Nouveau mouvement.)
Quoi ! le port était trouvé, et c'est vous qui recommencez les aventures ! Quoi ! le pacte était conclu, et c'est vous qui le violez !
Et pourquoi cette violation du pacte ? pourquoi cette agression en pleine paix ? pourquoi ces emportements ? pourquoi cet attentat ? pourquoi cette folie ? Pourquoi ? je vais vous le dire : c'est parce qu'il a plu au peuple, après avoir nommé qui vous vouliez, ce que vous avez trouvé fort bon, de nommer qui vous ne vouliez pas, ce que vous trouvez mauvais. C'est parce qu'il a jugé dignes de son choix des hommes que vous jugiez dignes de vos insultes. C'est parce qu'il est présumable qu'il a la hardiesse de changer d'avis sur votre compte depuis que vous êtes le pouvoir, et qu'il peut comparer les actes aux programmes, et ce qu'on avait promis avec ce qu'on a tenu. (C'est cela !) C'est parce qu'il est probable qu'il ne trouve pas votre gouvernement complètement sublime. (Très bien ! - On rit.) C'est parce qu'il semble se permettre de ne pas vous admirer comme il convient. (Très bien ! Très bien ! - Mouvement.) C'est parce qu'il ose user de son vote à sa fantaisie, ce peuple, parce qu'il paraît avoir cette audace inouïe de s'imaginer qu'il est libre, et que, selon toute apparence, il lui passe par la tête de cette autre idée étrange qu'il est souverain (Très bien !) ; c'est, enfin, parce qu'il a l'insolence de vous donner un avis sous cette forme pacifique du scrutin et de ne pas se prosterner purement et simplement à vos pieds. (Mouvement.) Alors vous vous indignez, vous vous mettez en colère, vous déclarez la société en danger, vous vous écriez : nous allons te châtier, peuple ! nous allons te punir, peuple ! tu vas avoir affaire à nous, peuple ! - Et comme ce maniaque de l'histoire, vous battez de verges l'océan ! (Acclamations à gauche.)
Que l'Assemblée me permette ici une observation qui, selon moi, éclaire jusqu'au fond, et d'un jour vrai et rassurant, cette grande question du suffrage universel.
Quoi ! le gouvernement veut restreindre, amoindrir, émonder, mutiler le suffrage universel ! Mais y a-t-il bien réfléchi ? Mais voyons, vous, ministres, hommes sérieux, hommes politiques, vous rendez-vous bien compte de ce que c'est que le suffrage universel ? le suffrage universel vrai, le suffrage universel sans restrictions, sans exclusions, sans défiances, comme la révolution de février l'a établi, comme le comprennent et le veulent les hommes de progrès ? (Au banc des ministres : C'est de l'anarchie. Nous ne voulons pas de ça !)
Je vous entends, vous me répondez : « Nous n'en voulons pas ! C'est le mode de création de l'anarchie ! » (Oui ! oui ! à droite.) Eh bien ! c'est précisément tout le contraire. C'est le mode de création du pouvoir. (Bravo ! à gauche.) Oui, il faut le dire et le dire bien haut, et j'y insiste ; ceci, selon moi, devrait éclairer toute cette discussion : ce qui sort du suffrage universel, c'est la liberté, sans nul doute ; mais c'est encore plus le pouvoir que la liberté !
Le suffrage universel, au milieu de toutes nos oscillations orageuses, crée un point fixe. Ce point fixe, c'est la volonté nationale légalement manifestée ; la volonté nationale, robuste amarre de l'État, ancre d'airain qui ne casse pas et que viennent battre vainement tour à tour le flux des révolutions et le reflux des réactions ! (Profonde sensation.)
Et, pour que le suffrage universel puisse créer ce point fixe, pour qu'il puisse dégager la volonté nationale dans toute sa plénitude souveraine, il faut qu'il n'ait rien de contestable (C'est vrai ! c'est cela !) ; il faut qu'il soit bien réellement le suffrage universel, c'est-à-dire qu'il ne laisse personne, absolument personne en dehors du vote ; qu'il fasse de la cité la chose de tous, sans exception ; car, en pareille matière, faire une exception, c'est commettre une usurpation (Bravo ! à gauche) ; il faut, en un mot, qu'il ne laisse à qui que ce soit le droit redoutable de dire à la société : Je ne te connais pas ! (Mouvement prolongé.)
À ces conditions, le suffrage universel produit le pouvoir, un pouvoir colossal, un pouvoir supérieur à tous les assauts, même les plus terribles; un pouvoir qui pourra être attaqué, mais qui ne pourra être renversé, témoin le 15 mai, témoin le 23 juin (C'est vrai ! c'est vrai !) ; un pouvoir invincible parce qu'il pose sur le peuple, comme Antée parce qu'il pose sur la terre ! (Applaudissements à gauche.) Oui, grâce au suffrage universel, vous créez et vous mettez au service de l'ordre un pouvoir où se condense toute la force de la nation; un pouvoir pour lequel il n'y a qu'une chose qui soit impossible, c'est de détruire son principe, c'est de tuer ce qui l'a engendré ! (Nouveaux applaudissements à gauche.)
Grâce au suffrage universel, dans notre époque où flottent et s'écroulent toutes les fictions, vous trouvez le fond solide de la société. Ah ! vous êtes embarrassés du suffrage universel, hommes d'État ! ah ! vous ne savez que faire du suffrage universel ! Grand Dieu ! C'est le point d'appui, l'inébranlable point d'appui qui suffirait à un Archimède politique pour soulever le monde! (Longue acclamation à gauche.) Ministres, hommes qui nous gouvernez, en détruisant le caractère intégral du suffrage universel, vous attentez au principe même du pouvoir, du seul pouvoir possible aujourd'hui ! Comment ne voyez-vous pas cela ? Tenez, voulez-vous que je vous le dise ? Vous ne savez pas vous-mêmes ce que vous êtes ni ce que vous faites. Je n'accuse pas vos intentions, j'accuse votre aveuglement. Vous vous croyez, de bonne foi, des conservateurs, des reconstructeurs de la société, des organisateurs ? Eh bien ! je suis fâché de détruire votre illusion ; à votre insu, candidement, innocemment, vous êtes des révolutionnaires ! (Longue et universelle sensation.)
Oui ! et des révolutionnaires de la plus dangereuse espèce, des révolutionnaires de l'espèce naïve ! (Hilarité générale.) Vous avez, et plusieurs d'entre vous l'ont déjà prouvé, ce talent merveilleux de faire des révolutions sans le voir, sans le vouloir et sans le savoir (Nouvelle hilarité), en voulant faire autre chose ! (On rit. - Très bien ! très bien !) Vous nous dites : Soyez tranquilles ! Vous saisissez dans vos mains, sans vous douter de ce que cela pèse, la France, la société, le présent, l'avenir, la civilisation, et vous les laissez tomber sur le pavé par maladresse ! Vous faites la guerre à l'abîme en vous y jetant tête baissée ! (Long mouvement.)
Eh bien! l'abîme ne s'ouvrira pas ! (Sensation.) Le peuple ne sortira pas de son calme ! Le peuple calme, c'est l'avenir sauvé. (Applaudissements à gauche. - Rumeurs à droite.)
L'intelligente et généreuse population parisienne sait cela, voyez-vous, et, je le dis sans comprendre que de telles paroles puissent éveiller des murmures, Paris offrira ce grand et instructif spectacle que si le gouvernement est révolutionnaire, le peuple sera conservateur. (Bravo ! bravo ! - Rires à droite.)
Il a à conserver, en effet, ce peuple, non seulement l'avenir de la France, mais l'avenir de toutes les nations ! Il a à conserver le progrès humain dont la France est l'âme, la démocratie dont la France est le foyer, et ce travail magnifique que la France fait et qui, des hauteurs de la France, se répand sur le monde, la civilisation par la liberté ! (Explosion de bravos.) Oui, le peuple sait cela, et quoi qu'on fasse, je le répète, il ne remuera pas. Lui qui a la souveraineté, il saura aussi avoir la majesté. (Mouvement.) Il attendra, impassible, que son jour, que le jour infaillible, que le jour légal se lève ! Comme il le fait déjà, depuis huit mois, aux provocations quelles qu'elles soient, aux agressions quelles qu'elles soient, il opposera la formidable tranquillité de la force, et il regardera, avec le sourire indigné et froid du dédain, vos pauvres petites lois, si furieuses et si faibles, défier l'esprit du siècle, défier le bon sens public, défier la démocratie, et enfoncer leurs malheureux petits ongles dans le granit du suffrage universel ! (Acclamation prolongée à gauche.)
Messieurs, un dernier mot. J'ai essayé de caractériser la situation. Avant de descendre de cette tribune, permettez-moi de caractériser la loi.
Cette loi, comme brandon révolutionnaire, les hommes du progrès pourraient la redouter ; comme moyen électoral, ils la dédaignent.
Ce n'est pas qu'elle soit mal faite, au contraire. Tout inefficace qu'elle est et qu'elle sera, c'est une loi savante, c'est une loi construite dans toutes les règles de l'art. Je lui rends justice. (On rit.)
Tenez, voyez, chaque détail est une habileté. Passons, s'il vous plaît, cette revue instructive. (Nouveaux rires. - Très bien !)
À la simple résidence décrétée par la Constituante, elle substitue sournoisement le domicile. Au lieu de six mois, elle écrit trois ans, et elle dit : C'est la même chose. (Dénégations à droite.) À la place du principe de la permanence des listes, nécessaire à la sincérité de l'élection, elle met, sans avoir l'air d'y toucher (On rit), le principe de la permanence du domicile, attentatoire au droit de l'électeur. Sans en dire un mot, elle biffe l'article 104 du Code civil, qui n'exige pour la constatation du domicile qu'une simple déclaration, et elle remplace cet article 104 par le cens indirectement rétabli, et à défaut du cens, par une sorte d'assujettissement électoral mal déguisé de l'ouvrier au patron, du serviteur au maître, du fils au père. Elle crée ainsi, imprudence mêlée à tant d'habiletés, une sourde guerre entre le patron et l'ouvrier, entre le domestique et le maître, et, chose coupable, entre le père et le fils. (Mouvement. - C'est vrai !)
Ce droit de suffrage, qui, je crois l'avoir démontré, fait partie de l'entité du citoyen, ce droit de suffrage, sans lequel le citoyen n'est pas ; ce droit, qui fait plus que le suivre, qui s'incorpore à lui, qui respire dans sa poitrine, qui coule dans ses veines avec son sang, qui va, vient et se meut avec lui, qui est libre avec lui, qui naît avec lui pour ne mourir qu'avec lui, ce droit imperdable, essentiel, personnel, vivant, sacré (On rit à droite), ce droit, qui est le souffle, la chair et l'âme d'un homme, votre loi le prend à l'homme et le transporte à quoi ? À la chose inanimée, au logis, au tas de pierres, au numéro de la maison ! Elle attache l'électeur à la glèbe ! (Bravos à gauche. - Murmures à droite.)
Je continue.
Elle entreprend, elle accomplit, comme la chose la plus simple du monde, cette énormité, de faire supprimer par le mandataire le titre du mandant. (Mouvement.) Quoi encore ? Elle chasse de la cité légale des classes entières de citoyens, elle proscrit en masse de certaines professions libérales, les artistes dramatiques, par exemple, que l'exercice de leur art contraint à changer de résidence à peu près tous les ans. 
A droite - Les comédiens dehors ! Eh bien! tant mieux. 
Victor Hugo. - Je constate, et Le Moniteur constatera que, lorsque j'ai déploré l'exclusion d'une classe de citoyens digne entre toutes d'estime et d'intérêt, de ce côté on a ri et on a dit : Tant mieux !
À droite. - Oui ! Oui !
M. Taschereau. - C'est l'excommunication qui revient. Vos pères jetaient les comédiens hors de l'Église, vous faites mieux, vous les jetez hors de la société ! (Très bien ! à gauche.)
À droite. - Oui ! Oui !
Victor Hugo. - Passons. Je continue l'examen de votre loi : elle assimile, elle identifie l'homme condamné pour délit commun et l'écrivain frappé pour délit de presse. (À droite : Elle fait bien !) Elle les confond dans la même indignité et dans la même exclusion. (À droite : Elle a raison !) De telle sorte que si Voltaire vivait, comme le présent système, qui cache sous un masque d'austérité transparente son intolérance religieuse et son intolérance politique (Mouvement), ferait certainement condamner Voltaire pour offense à la morale publique et religieuse...
Que vous dirai-je ? Cette loi construit, avec une adresse funeste, tout un système de formalités et de délais qui entraînent des déchéances. Elle est pleine de pièges et de trappes où se perdra le droit de trois millions d'hommes ! (Vive sensation.) Messieurs, cette loi viole, ceci résume tout, ce qui est antérieur et supérieur à la Constitution, la souveraineté de la nation. (Oui ! oui !)
Contrairement au texte formel de l'article ler, de cette Constitution, elle attribue à une fraction du peuple l'exercice de la souveraineté qui n'appartient qu'à l'universalité des citoyens, et elle fait gouverner féodalement trois millions d'exclus par six millions de privilégiés. Elle institue des ilotes (Mouvement), fait monstrueux ! Enfin, par une hypocrisie qui est en même temps une suprême ironie, et qui, du reste, complète admirablement l'ensemble des sincérités régnantes, lesquelles appellent les proscriptions romaines amnisties, et la servitude de l'enseignement liberté (Bravo !), cette loi continue de donner à ce suffrage restreint, à ce suffrage mutilé, à ce suffrage privilégié, à ce suffrage des domiciliés, le nom de suffrage universel ! Ainsi, ce que nous discutons en ce moment, ce que je discute, moi, à cette tribune, c'est la loi du suffrage universel ! Messieurs, cette loi, je ne dirai pas, à Dieu ne plaise ! que c'est Tartuffe qui l'a faite, mais j'affirme que c'est Escobar qui l'a baptisée. (Vifs applaudissements et hilarité sur tous les bancs.)
Eh bien ! j'y insiste : avec toute cette complication de finesses, avec tout cet enchevêtrement de pièges, avec tout cet entassement de ruses, avec tout cet échafaudage de combinaisons et d'expédients, savez-vous si, par impossible, elle est jamais appliquée, quel sera le résultat de cette loi ? Néant. (Sensation.)
Néant pour vous qui la faites. (À droite : C'est notre affaire !)
C'est que, comme je vous le disais tout à l'heure, votre projet de loi est téméraire, violent, monstrueux, mais il est chétif. Rien n'égale son audace, si ce n'est son impuissance. (Oui ! c'est vrai !)
Ah ! s'il ne faisait pas courir à la paix publique l'immense risque que je viens de signaler à cette grande assemblée, je vous dirais : Mon Dieu ! qu'on le vote ! Il ne pourra rien et il ne fera rien. Les électeurs maintenus vengeront les électeurs supprimés. La réaction aura recruté pour l'opposition. Comptez-y. Le souverain mutilé sera un souverain indigné. (Vive approbation à gauche.)
Allez, faites ! retranchez trois millions d'électeurs, retranchez-en quatre, retranchez-en huit millions sur neuf. Fort bien, le résultat sera le même pour vous, sinon pire. (Oui ! oui !) Ce que vous ne retrancherez pas, ce sont vos fautes (Mouvement) ; ce sont tous les contresens de votre politique de compression ; c'est votre incapacité fatale (Rires au banc des ministres) ; c'est votre ignorance du pays actuel ; c'est l'antipathie qu'il vous inspire et l'antipathie que vous lui inspirez. (Nouveau mouvement.) Ce que vous ne retrancherez pas, c'est le temps qui marche, c'est l'heure qui sonne, c'est la terre qui tourne, c'est le mouvement ascendant des idées, c'est la progression décroissante des préjugés, c'est l'écartement de plus en plus profond entre le siècle et vous, entre les jeunes générations et vous, entre l'esprit de liberté et vous, entre l'esprit de philosophie et vous. (Très bien ! très bien !)
Ce que vous ne retrancherez pas, c'est ce fait invincible, que, pendant que vous allez d'un côté, la nation va de l'autre, que ce qui est pour vous l'orient est pour elle le couchant, et que vous tournez le dos à l'avenir, tandis que ce grand peuple de France, la face tout inondée de lumière par l'aube de l'humanité nouvelle qui se lève, tourne le dos au passé ! (Explosion de bravos à gauche.)
Tenez, faites votre sacrifice ! Que cela vous plaise ou non, le passé est le passé. (Bravos.) Essayez de raccommoder ses vieux essieux et ses vieilles roues ; attelez-y dix-sept hommes d'État si vous voulez. (Rire universel.) Dix-sept hommes d'État de renfort ! (Nouveaux rires prolongés.) Traînez-le au grand jour du temps présent, eh bien ! quoi ! ce sera toujours le passé ! On verra mieux sa décrépitude, voilà tout. (Rires et applaudissements à gauche. - Murmures à droite.)
Je me résume et je finis.
Messieurs, cette loi est invalide, cette loi est nulle, cette loi est morte même avant d'être née. Et savez-vous ce qui la tue ? C'est qu'elle ment ! (Profonde sensation.) C'est qu'elle est hypocrite dans le pays de la franchise, c'est qu'elle est déloyale dans 1e pays de l'honnêteté ! C'est qu'elle n'est pas juste, c'est qu'elle n'est pas vraie, c'est qu'elle cherche en vain à créer une fausse justice et une fausse vérité sociales ! Il n'y a pas deux justices et deux vérités : il n'y a qu'une justice, celle qui sort de la conscience, et il n'y a qu'une vérité, celle qui vient de Dieu ! Hommes qui nous gouvernez, savez-vous ce qui tue votre loi ? C'est qu'au moment où elle vient furtivement dérober le bulletin, voler la souveraineté dans la poche du faible et du pauvre, elle rencontre le regard sévère, le regard terrible de la probité nationale ! Lumière foudroyante sous laquelle votre oeuvre de ténèbres s'évanouit. (Mouvements prolongés.)
Tenez, prenez-en votre parti. Au fond de la conscience de tout citoyen, du plus humble comme du plus grand, au fond de l'âme - j'accepte vos expressions - du dernier mendiant, du dernier vagabond, il y a un sentiment sublime, sacré, indestructible, incorruptible, éternel, le droit ! (Sensation) ce sentiment, qui est l'élément de la raison de l'homme ; ce sentiment qui est le granit de la conscience humaine ; le droit, voilà le rocher sur lequel viennent échouer et se briser les iniquités, les hypocrisies, les mauvais desseins, les mauvaises lois, les mauvais gouvernements ! Voilà l'obstacle caché, invisible, obscurément perdu au plus profond des esprits, mais incessamment présent et debout, auquel vous vous heurterez toujours, et que vous n'userez jamais, quoi que vous fassiez ! (Non ! non !) Je vous le dis, vous perdez vos peines. Vous ne le déracinerez pas! Vous ne l'ébranlerez pas ! Vous arracheriez plutôt l'écueil du fond de la mer que le droit du coeur du peuple ! (Acclamations à gauche.)
Je vote contre le projet de loi. (La séance est suspendue au milieu d'une inexprimable agitation.)
- Victor Hugo, Écrits politiques
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thomas-d-angmar · 5 years
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Tout ce qui est or ne brille pas,
Ne sont pas perdus tous ceux qui vagabondent.
Ce qui est vieux mais fort ne se flétrit pas,
Le gel n'atteint pas les racines profondes.
Des cendres, un feu sera attisé,
Une lueur des ombres surgira.
Reforgée sera l'épée qui fut brisée.
Le sans-couronne redeviendra roi.
Bilbon Sacquet à propos d'Aragon (SdA)
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sylvestre-o · 5 years
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L'hiver à la fenêtre,
Loin, dans les bois, j'ai coupé une branche noire,
Assoiffé j'ai porté son murmure à mes lèvres:
Etait-ce donc la voix de la pluie qui pleurait,
Une cloche brisée ou un cœur mis en pièces?
Quelque chose qui de si loin m'est apparu,
Enfoui dans sa lourdeur, recouvert par la terre,
Ce sont cris assourdis par d'immenses automnes,
Par la nuit entrouverte, humide des feuillages.
Alors se réveillant du rêve végétal,
La branche du coudrier a chanté sous ma bouche
Et son errante odeur grimpa dans mon esprit
Comme si tout d'un coup me cherchaient les racines
Abandonnées, la terre perdue, mon enfance,
Et je restai, blessé du parfum vagabond.
P. Neruda
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cestpasmoicest-blog · 5 years
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Le sutra de l’ours smokey
Gary Snyder
Au cours du jurassique, il y a environ 150 millions d’années, dans ce coin du Vide Infini, le Grand Bouddha Soleil délivra sa Parole à l’ensemble des éléments et des énergies rassemblées : aux êtres qui sont debouts, aux êtres qui marchent, aux êtres qui volent, aux êtres qui sont assis, et même les herbes, au nombre de treize milliards, toutes nées d’une graine- rassemblés là : il était question de l’Illumination sur la planète Terre.
« Un jour viendra où un continent prendra le nom d’Amérique. Terre d’accueil de grands centres de pouvoir tels que Pyramid Lake, Walden Pond, Mount Rainier, Big Sur et les Everglades et ainsi de suite ; et de puissants nerfs et canaux tels que les fleuves Columbia et Mississippi ou le Grand Canyon. La race humaine au cours de cette ère s’attirera de gros problèmes et détruira presque tout sur son passage en dépit de sa nature de Bouddha et de sa forte intelligence.  »
“Le plissement des hautes montagnes et le bouillonnement des volcans sont mon amour brûlant dans les profondeurs de la terre. Sans relâche, j’éprouve de la compassion pour le schiste, le basalte et le granit, pour qu’ils soient montagnes, qu’ils fassent tomber la pluie. Au cours de cette future ère américaine, je prendrai une nouvelle apparence ,pour guérir le monde de la connaissance sans amour qui, animée par une faim aveugle et une rage absurde, cherche à se gaver d’une nourriture qui ne la comble pas. »
Et il apparut sous sa véritable forme de
L’OURS SMOKEY
Un bel ours brun-fumé se tenait debout sur les pattes arrières, se montrant éveillé et vigilant.
Dans sa patte droite,  la Pelle qui creuse jusqu’à la vérité cachée sous les apparences, coupe les racines des vains attachements et lance le sable humide sur les feux de la cupidité et de la guerre.
Sa patte gauche dans le mûdra de la présentation amicale signifiait que toutes les créatures ont le droit de vivre jusqu’à leurs limites et que les cerfs, les lapins, les tamyas rayés, les serpents, les pissenlits et les lézards évoluent tous dans le royaume du Dharma.
Il portait le bleu de travail des esclaves et des ouvriers, les inombrables personnes opressées par une civilisation qui prétend sauver mais ne fait que détruire.
Il portait aussi le chapeau à large bord de l’Ouest, symbole des forces qui protègent la nature sauvage, qui est l’état naturel du Dharma et le Véritable Chemin des êtres sur terre – tous les vrais chemins guident à travers les montagnes.
Derrière lui, un halo de fumée et de flammes, les feux de forêt du kali-yuga, les incendies provoqués par la stupidité de ceux qui pensent que les choses peuvent être gagnées ou perdues là où en fait tout est contenu sans limite et librement dans le Ciel bleu et la Terre verte de l’Esprit-Un.
Le ventre rond pour montrer qu’il est gentil et que la grande terre possède assez de nourriture pour qui l’aime et lui fait confiance.
Piétinant les autoroutes gaspilleuses et les banlieues inutiles, détruisant les vers du capitalisme et du totalitarisme.
Indiquant la Tâche : ses disciples, désormais indépendant des voitures, des maisons, des boîtes de conserve, des universités et des chaussures, maîtrisent le Triple Mystère de leur Corps, de leur Parole et de leur Mental, font tromber avec intrépidité les arbres pourris, coupent les branches malades de l’Amérique et brûlent ensuite le reste des déchets.
Furieux, mais Calme, Austère mais Drôle, l’ours Smokey éveillera ceux qui voudront bien l’aider ; mais quant à ceux qui voudront le freiner ou le calomnier,
IL LES FERA SORTIR
D’où son grand Mantra :
Namah samanta vajranam chanda maharoshana
Sphataya hum traka ham nam
JE PRENDS REFUGE DANS LE DIAMANT UNIVERSEL.
QUE CETTE FUREUR DECHAINEE SOIT DETRUITE.
Et il protégera ceux qui aiment les bois et les fleuves, les dieux et les animaux, les vagabonds et les fous, les prisonniers et les malades, les musiciens, les femmes enjouées et les enfants optimistes.
Et si quelqu’un est menacé par la publicité, par la pollution de l’air, la télévision ou par la police, qu’il scande LA FORMULE GUERRIERE DE L’OURS SMOKEY :
NOIE LES
PIETINE LES
NOIE LES
PIETINE LES
Et l’Ours Smokey apparaîtra certainement pour chasser l’ennemi avec sa pelle-vajra.
Ceux qui réciteront ce sûtra et essayeront de le mettre en pratique accumuleront autant de mérites que les grains de sable de l’Arizona et du Nevada.
Ils aideront à sauver la planète Terre de la marée noire totale.
Ils entreront dans l’âge de l’harmonie entre l’humaine et la nature.
Ils s’attireront l’amour et les tendres caresses des hommes, des femmes et des bêtes.
Ils auront toujours des mûres jûteuses à manger et une place ensoleillée sous un pin pour s’asseoir.
ET FINALEMENT, ILS ACCEDERONT À L’EVEIL SUPREME ET PARFAIT.
Voici ce que nous avons entendu.
(Peut être reproduit gratuitement et pour toujours) 
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lupitovi · 6 years
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Bonjour Notre-Dame de la pluie Notre-Dame du feu bonjour ! Femme rafraîchissante Femme de haute combustion Femme dans le verre de ma poésie Vêtue de sa soif qui foudroie Le ciel d’été ô gazelle juive Dans la nuit de ma peau de nuit Femme née pour les doigts savants Des princes glorieux de la vie Femme promise toute nue aux racines Les plus vagabondes de mon corps Vous serez Madame la bienvenue Dans ma zafra des dix millions De tonnes de bon sucre La bienvenue dans ma guérilla Et dans mes orages Et dans mes accalmies d'homme Et dans ma dernière goutte de rosée !
René Depestre
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christophe76460 · 2 years
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DÉVOTION QUOTIDIENNE D'MFM. LA VIE AU SOMMET DE LA MONTAGNE.
vendredi 3 juin 2022
SUJET : RÉVOQUER LES DÉCLARATIONS MALÉFIQUES (II)
ÉCRITURE DE FEU
Jérémie 22:28-30
BIBLE EN UN AN :
2 Samuel 3:22-5:1-5 ; Actes 1:1-22 ; Psaume 69:13-28.
VERSET A MEMORISER
Proverbes 18:21 - "La mort et la vie sont au pouvoir de la langue; quiconque l'aiment en mangera les fruits.
CITATION MOTIVATION :
Les paroles de vie ne peuvent venir que d'un cœur pur.
LOUANGE ET ADORATION :
Prenez des chants de louange et d'adoration sous la conduite du Saint-Esprit.
PAROLE PROPHETIQUE :
Je décrète que chaque mot d'homme chargé de te tuer progressivement mourra aujourd'hui, au nom de Jésus.
*LE MESSAGE*
Une mauvaise parole a été prononcée contre Coniah et sa famille dans notre Écriture de Feu ; il fut dit à la terre de témoigner de l'événement. Selon les déclarations perverses, premièrement, Coniah et sa famille deviendront des parias. Ils seront chassés dans un pays inconnu.
Beaucoup de gens aujourd'hui sont comme la famille de Coniah. Ils sont victimes de mauvaises déclarations. Ils sont donc devenus des vagabonds, subissant les conséquences de tels propos.
Mais qui est ce Coniah ? C'était un jeune garçon qui a commencé à régner en tant que roi à l'âge très tendre de 8 ans. Il ne régna que trois mois et dix jours à Jérusalem. La Bible dit qu'il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, et quand l'année fut terminée, le roi Nebucadnetsar l'envoya et l'emmena à Babylone, avec les ustensiles pieux de la maison de l'Éternel (2 Chroniques 36:9 -dix).
Bien-aimés, les mauvaises déclarations ont fait que certaines personnes sont toujours rejetées et méconnues, même si elles réussissent très bien dans leur domaine de prédilection. Peut-être que vous rencontrez toujours une période difficile à cause de mauvaises déclarations ; Je décrète et déclare sur votre vie, cette mauvaise parole est annulée et révoquée par le feu et par le pouvoir dans le sang de Jésus, au nom de Jésus.
Deuxièmement, Coniah est devenu sans enfant à cause des mauvaises déclarations. Aujourd'hui, de nombreux mariages sont infructueux parce qu'une ou les deux parties dans le mariage travaillent sous une mauvaise déclaration. Dieu brisera le pouvoir d'une telle mauvaise déclaration, au nom de Jésus.
Troisièmement, la mauvaise déclaration sur Coniah l'a réduit à la pauvreté. Selon la mauvaise déclaration, "il ne prospérera jamais tous ses jours sur la terre". Cela signifie que tous ses jours sur terre seront caractérisés par des difficultés, des luttes, la pauvreté, des gains et des pertes, des bénédictions glissantes, etc.
Ce sont les choses qu'il a commencé à expérimenter à la suite de mauvaises déclarations.
Bien-aimés, lorsque vous donnez votre vie à Jésus et que vous êtes en règle avec lui, il vous protégera des mauvaises déclarations ou vous délivrera de ses effets. Donnez votre vie à Jésus aujourd'hui, si vous ne l'avez pas déjà fait. Si vous vous êtes éloigné de lui, retournez vers lui aujourd'hui et mettez-vous en règle avec lui.
POINTS DE PRIÈRE
MATIN
1. Paroles de mort prononcées contre moi, retour à l'envoyeur par le feu, au nom de Jésus.
2. Ennemi de ma gloire, meurs, meurs, meurs, au nom de Jésus.
3. Tout autel parlant contre moi, je vous ordonne de vous taire et de mourir, au nom de Jésus.
SOIRÉE
4. Sang de Jésus, efface toute mauvaise déclaration assignée à mettre ma vie en cage, au nom de Jésus.
5. Sang de Jésus, avale-moi, laisse-moi vivre et je ne mourrai pas, au nom de Jésus.
6. Saint-Esprit, lève-toi et détruis la racine du poison satanique dans ma vie, au nom de Jésus.
7. Jésus, Jésus, Jésus, élève-moi au-dessus des mauvaises déclarations et de ses conséquences, au nom de Jésus.
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radioroquette · 2 years
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RR #25 >< Les programmes du samedi 7 au samedi 21 mai
• Les créations sonores de RR * Justine Lacroix « Qui es-tu ? » (5’44) • Ecritures contemporaines * La Revue PLI, Justin Delareux et Patrick Drevet (18’54) • L’interlude musical et pimenté de Thomas * Cap-Vert, Haïti & Trinidad (10’) • Le billet cinéma par Benoît Muller * "Vortex" de Gaspar Noé, "Contes du hasard et autres fantaisies" de Ryusuke Hamaguchi & "I Comete" de Pascal Tagnati (12’17) • La voix du large par Lili Le Gouvello * Les confidences de Céline Chaumont-Grandbesançon (17’18) • La roquette en société * Visite de « Coco Velten » ¬ Pôle éphémère de solidarité, de mixité et de rencontres au sein d’un patrimoine vacant de l’Etat en plein coeur de Marseille (44’25) • La ville sans salades ni ambages par Sébastien Madau * Laisse béton (2’28) • Le musique mix de Pablo (10’) • La feuille philo * Extraits des « Pensées » de Blaise Pascal, Liasse Misère, Fragments 50, 54-57 (8’51) • Le CANA par la racine * Retour sur la formation « Maîtrise des techniques informatiques et communication » par Chantal, Assia, Alexandre et Najoa (18’23) • L’interlude musical et pimenté de Thomas * Siera Leone, Nigeria & Guinée (10’) • Les pièces radiophoniques * « A la carabine » de Pauline Peyrade (40’06) • Hommage à Arno (12’36)
Le musique mix de Pablo : Renaud Garcia-Fons, David Venitucci, Stéphan Caracci « Les rues vagabondes » * Tinariwen « Sastanàqqàm » * La Caution « Thé à la menthe » >< Les Interludes musicaux et pimentés de Thomas : Cesária Evora « Petit Pays » (Cap-Vert) * Coupé Cloué « Net al Cole » (Haïti) * Kobo Town « Kaiso Newcaste » (Trinidad) ≈ Siera Leone’s Refugee All Stars « Chant it Down » (Siera Leone) * Super Elcados « Tambourine Party » (Nigeria) * Orchestre du Jardin de Guinée « N’Na » (Guinée)
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reservervoir · 3 years
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Montagne, qui es-tu ?
Montagne qui es-tu ?
J’ai parfois le sentiment que tu m’échappes, continuellement
Que j’ai beau faire, et faire et faire et faire
Je ne te connais pas
Pas assez pour réellement savoir qui tu es
Comme si finalement quelque chose m’échappait
Cette essence, ce plus
Si difficilement atteignable
Comment dois-je faire ?
Pour te comprendre réellement et totalement ?
Te regarder très loin
Ou au contraire te regarder de tout près ?
Je collectionne les fragments de toi
Qu’ils soient mémoriels
Tangibles, présentés comme objectifs,
Photographies captées lors de cette longue randonnée,
De textes émotionnels sur mes ressentis de toi au présent
Puis au passé
Des recherches de ce que tu m’évoques
Sorte d’abstraction
Et d’extraction
De toi, Montagne
Je te fragmente, je te soustrais pour mieux te juger, te jauger
           Comme le corps des femmes ?
Je te fragmente pour essayer de te réduire, de comprendre le petit, le tout petit
En toi
L’insécable
L’impossible fission
Ton essence
Ce qui au plus petit de ton être
Détermine son entièreté
Sommes-nous simplement des reproducteurs d’une pensée sexiste et contre la nature, qui fragmentons tout, pour ne pas être submergés ? Pour contrôler ?
J’aimerai comprendre
Ce qui fait de toi
Si grand monstre parfait
Pourquoi existes-tu si parfaitement
Là ou jamais je ne serai si parfaitement parfaite
Expliques moi
Si je pense à toi
Si je suis en toi
Je deviens roche
Cailloux aussi
Roches devenues cailloux
Je deviens le lichen,
Je m’immisce partout
En surtout je me fonds
Je coule ici et là
M’imprégnant de la montagne
De ses creux de ses reliefs
De ces
Tout s’imprime sur moi
Les empreintes deviennent miennes et je comprends en négatif
L’arbre dans la foret,
Foret signifiant arbre et arbre et arbre
Encore et encore
Nuances de verts je crois
Changeant les saisons passant
Le soleil vivant
Jaune, orangé, violacé
Puis nuit
Belle lune en haut dans le ciel
Me souriant
Un sourire de travers visiblement
Mais un sourire tout de même
On avance toujours et toujours
En toi
Et la sensation de perdre les autres est de plus en plus proche
On s’éloigne
Des autres
J’espère qu’on se rapproche de toi
Tout de même
Puis-je devenir montagne ?
C’est si dur se définir,
Peut-être en suis-je une depuis le début
Une montagne
Ou peut-être pas
Tu es très vieille
Et pourtant resplendissante
Toujours aussi forte et terrassante
Je crois que tu m’impressionnes,
A être ici
Tu en as fasciné du monde
Et des connus aussi
Et toi simplement tu es
Tu te moques de nous
De ce qu’on a à dire sur toi
Tu es simplement
Et c’est beau
Nous devrions prendre exemple sur toi
Prendre ancrage comme toi et être fier
Debout
Vaillant
Forts
Des racines profondes qui laissent au tronc le pouvoir
La capacité d’etre bien
En entier
Tout à lui
Prenez un texte, écrit ou trouvé, lu, vous évoquant cette entité, et lisez-le à vos partenaires, eux le découvrant devrons se l’approprier en dessinant, avec un médium défini, ce que le texte lu leur évoque, toujours en pensant à cette entité
L’idée est de s’extraire de ce que vous faites, comme si vous faisiez, mais sans y songer, votre esprit, votre conscience, elle, s’en va très loin, elle vagabonde loin de vous, en-dehors de vous
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