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#L’éternité par les astres
coeurencrise · 1 year
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Bordel. Incessante convoitise de l’électricité des baisers amoureux ; envie d’entendre les carillons de l’éternité sonner l’arrivée des amants. Curiosité lorsque le divin triomphe sur la réalité, drapant une âme entièrement de blanc. Mariage, incandescente joie. Très grande curiosité, oui. Intérêt soudain pour l’or dès qu’il entoure ce joli doigt. Me recourber les cils afin d’avoir l’air plus candide, ouvrir grand les yeux. Les plisser quand je feins la méfiance, amusée. Rater un battement de cœur à peine des doigts touchent les miens, comme si soudain l’amour se faisait chair. Délice d’être gênée, délice de me faire timide adolescente. Plaisir de retrouver un semblant de l’innocence volée. Embarrasser le feu quand gronde le tonnerre en mon ventre. Miracle de faire l’amour, miracle de transformer la violence à son état le plus pur en poème, de faire glisser ses sentiments au rythme de ce que la peau aime.
Bordel. Inouï espoir d’enfin me retrouver. Renaître dans un sourire. Trébucher sur quelques syllabes, glousser sans animosité. Oser affronter le regard de celui qui souhaite me tenir dans ses bras. Lui mordre le cou, dérouler ma langue sur son tégument pêche. Enlever ses vêtements, le laisser m’arracher de mes larmes. M’enticher de son odeur, remplie par la tendresse de sa chaleur. Le monde tout à coup fendu par deux déferlantes. Faire pleurer les astres, faire pleuvoir le désastre. Sa bouche couleur chewing-gum.
Magnificence. Beauté d’être aimée. Oui, bordel. Qu’elle me décore comme une écharde à mon cou. Me fasse saigner sous son emprise. Beauté d’afficher la douleur, beauté de la capitale de la couleur. Beauté de mourir aux pieds de l’autre, beauté de renaître en sa poitrine. Beauté de fleurir sur ses terres, beauté de boire de ses vignes.
Spectaculaire avènement.
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coeuurnoir · 6 days
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Toujours et partout, dans le camp terrestre, le même drame, le même décor, sur la même scène étroite, une humanité bruyante, infatuée de sa grandeur, se croyant l'univers et vivant dans sa prison comme dans une immensité, pour sombrer bientôt avec le globe qui a porté dans le plus profond dédain, le fardeau de son orgueil. Même monotonie, même immobilisme dans les astres étrangers. L'univers se répète sans fin et piaffe sur place. L'éternité joue imperturbablement dans l'infini les mêmes représentations.
Auguste Blanqui, L’éternité par les astres
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christophe76460 · 3 months
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1 Jude, serviteur de Jésus-Christ, et frère de Jacques, à ceux qui ont été appelés, qui sont aimés en Dieu le Père, et gardés pour Jésus-Christ: 2 que la miséricorde, la paix et la charité vous soient multipliées! 3 Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. 4 Car il s’est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul maître et Seigneur Jésus-Christ. 5 Je veux vous rappeler, à vous qui savez fort bien toutes ces choses, que le Seigneur, après avoir sauvé le peuple et l’avoir tiré du pays d’Égypte, fit ensuite périr les incrédules; 6 qu’il a réservé pour le jugement du grand jour, enchaînés éternellement par les ténèbres, les anges qui n’ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure; 7 que Sodome et Gomorrhe et les villes voisines, qui se livrèrent comme eux à l’impudicité et à des vices contre nature, sont données en exemple, subissant la peine d’un feu éternel. 8 Malgré cela, ces hommes aussi, entraînés par leurs rêveries, souillent pareillement leur chair, méprisent l’autorité et injurient les gloires. 9 Or, l’archange Michel, lorsqu’il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n’osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit: Que le Seigneur te réprime! 10 Eux, au contraire, ils parlent d’une manière injurieuse de ce qu’ils ignorent, et ils se corrompent dans ce qu’ils savent naturellement comme les brutes. 11 Malheur à eux! Car ils ont suivi la voie de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans l’égarement de Balaam, ils se sont perdus par la révolte de Coré. 12 Ce sont des écueils dans vos agapes, faisant impudemment bonne chère, se repaissant eux-mêmes. Ce sont des nuées sans eau, poussées par les vents; des arbres d’automne sans fruits, deux fois morts, déracinés; 13 des vagues furieuses de la mer, rejetant l’écume de leurs impuretés; des astres errants, auxquels l’obscurité des ténèbres est réservée pour l’éternité. 14 C’est aussi pour eux qu’Énoch, le septième depuis Adam, a prophétisé en ces termes: Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, 15 pour exercer un jugement contre tous, et pour faire rendre compte à tous les impies parmi eux de tous les actes d’impiété qu’ils ont commis et de toutes les paroles injurieuses qu’ont proférées contre lui des pécheurs impies. 16 Ce sont des gens qui murmurent, qui se plaignent de leur sort, qui marchent selon leurs convoitises, qui ont à la bouche des paroles hautaines, qui admirent les personnes par motif d’intérêt. 17 Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des choses annoncées d’avance par les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ. 18 Ils vous disaient qu’au dernier temps il y aurait des moqueurs, marchant selon leurs convoitises impies; 19 ce sont ceux qui provoquent des divisions, hommes sensuels, n’ayant pas l’esprit. 20 Pour vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, et priant par le Saint-Esprit, 21 maintenez-vous dans l’amour de Dieu, en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle. 22 Reprenez les uns, ceux qui contestent; 23 sauvez-en d’autres en les arrachant du feu; et pour d’autres encore, ayez une pitié mêlée de crainte, haïssant jusqu’à la tunique souillée par la chair. 24 Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l’allégresse, 25 à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles! Amen! (‭‭‭Jude‬ ‭1‬‬:‭1‬-‭25‬ ‭LSG‬‬)
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Culture : Jeanne du Barry ou le couronnement du monde
Je n’avais pas imaginé qu’en allant voir le film « Jeanne du Barry » il me tirerait des larmes. Il m’a étreint d’une émotion constante au spectacle du monde que j’ai élu pour le séjour prééminent de mon âme, la hauteur et la gloire du génie et de l’esprit français. J’ai toujours aimé Versailles d’un amour souverain, d’un amour éclatant, d’un amour ébloui de sa beauté, de son langage, de sa cosmogonie, de son paysage obéissant, du rêve infiniment glorieux et fou de la royauté absolue de l’esprit. Et c’est d’abord l’amour émerveillé pour Versailles, architecture, nature devenue ornement suprême, théâtre et âme d’un monde, qui frappe tout au long de cette idylle palatiale ponctuée de chasses et de rêveries arcadiennes, et dont la poésie culmine dans la scène inoubliable et magique de la contemplation énamourée de la lune, quelque part dans le parc, qui nous offre toute la galanterie cosmique des « Entretiens sur la pluralité des mondes », où Fontenelle fait sa cour d’esprit à sa savante amie marquise par le truchement des astres et des énigmes adorables de l’univers. Et que dire de cette autre scène inoubliable, l’ascension comme en transe de l’escalier céleste, ce grand escalier d’une nue majesté qui semble mener vers l’infini et n’indique aucune limite à l’élan de notre âme, à l’appel de la grandeur ? Voilà que le magnifique Jonny Depp, ombré d’une mélancolie fastueuse, regarde amoureusement sa favorite amante des livres, tandis que Maïwenn, dans la peau de Jeanne ou avec ses yeux de cinéaste, regarde Versailles avec un amour insistant, impudique, ébahi, un amour profane et sacré qui exalte à tout moment le pouvoir inconcevable et incomparable de ce lieu, pouvoir qui rayonne aujourd’hui autant qu’hier et pour l’éternité voulue, pouvoir dont j’ai toujours été le sujet touché de tant de perfection, de grandeur, d’audace, d’insouciance, de munificence et de grâce - y compris dans les turbans des négrillons offerts comme on fait avec les diamants et des perles ; tout ce que notre époque voue à la détestation car elle est devenue étrangère à la grandeur, aux excès, aux ravages sublimes et parfois terribles de la liberté aristocratique, à elle-même en fin de compte, car les yeux qui ne se tournent que vers le bas et la bile ne connaissent rien, ils ne peuvent voir le monde que dans le dérisoire de sa poussière et l’amertume de ses scories. Des esprits chagrins vont chipoter sur la véracité de ceci ou de cela, sur l’accent du roi - Jonny Depp est admirable dans ce rôle, Jeanne est racinienne - « la seule règle est de plaire et de toucher » ; et si elles entendaient le français de cour du XVIIème siècle restitué, ces grenouilles qui coassent dans les média jusqu’à l’extinction de voix en feraient une rupture d’anévrisme. Or, il n’y a point de raison que ce que l’on nous montre soit vrai, tant on est envahi de la vraisemblance, et nous savons qu’en art elle est supérieure à tout. « Jeanne du Barry » est d’une criante vérité dans son « discours sur les passions de l’amour » et les haines misérables. Il n’y a jamais rien eu et il n’y aura jamais rien de comparable dans l’univers : Versailles en vérité est l’univers tout entier, mais dans un autre lieu, et les dieux eux-mêmes se réjouissent du privilège d’y être conviés sur les plafonds, dans les bosquets, sous le pinceau, sur l’eau ; car l’univers n’est qu’éclairé par le soleil, mais Versailles est créé et animé et métamorphosé et recréé sans cesse par le feu artiste du soleil-roi, l’esprit. Plutarque, dans son traité « De la tranquillité de l’âme », écrit sublimement que « le monde est le plus saint des temples et le plus digne de la majesté divine ». Les dieux avaient donc attendu Versailles pour qu’une couronne fût posée sur le plus beau des temples, le monde : ainsi ce qui est le plus digne de recevoir la majesté divine s’en trouva rehaussé de la plus haute des couronnes, la royauté de l’esprit, des lettres et des arts. Versailles est le couronnement du monde. Maïwen nous le montre avec amour, avec un art consommé, élevé. Merci, Madame.
Culture : Jeanne du Barry or the Royal Crown
I had not imagined that going to see the film "Jeanne du Barry" would bring me to tears. He embraced me with constant emotion at the spectacle of the world which I have chosen for the preeminent abode of my soul, the height and glory of French genius and spirit. I have always loved Versailles with a sovereign love, a dazzling love, a dazzled love for its beauty, its language, its cosmogony, its obedient landscape, the infinitely glorious and mad dream of absolute royalty. spirit. And it is first of all the amazed love for Versailles, architecture, nature become supreme ornament, theater and soul of a world, which strikes throughout this palatial idyll punctuated with hunts and Arcadian reveries, and whose poetry culminates in the unforgettable and magical scene of enamored contemplation of the moon, somewhere in the park, which offers us all the cosmic gallantry of the "Conversations on the Plurality of Worlds", where Fontenelle pays court to her learned friend Marquise through the stars and the adorable enigmas of the universe. And what about this other unforgettable scene, the trance-like ascent of the celestial staircase, this grand staircase of naked majesty which seems to lead to infinity and indicates no limit to the momentum of our soul, at the call of greatness? Here is the magnificent Jonny Depp, shaded by a sumptuous melancholy, gazing lovingly at his favorite lover of books, while Maïwenn, in Jeanne's skin or with her filmmaker's eyes, gazes at Versailles with an insistent, immodest, amazed love, a profane and sacred love that exalts at all times the inconceivable and incomparable power of this place, a power that radiates today as much as yesterday and for the desired eternity, a power of which I have always been the subject touched with so much perfection, of greatness, audacity, recklessness, munificence and grace -including in the turbans of the negroes offered as one does with diamonds and pearls; everything that our era detests because it has become foreign to the grandeur, to the excesses, to the sublime and sometimes terrible ravages of aristocratic freedom, to itself in the end, because the eyes which turn only towards the base and the bile know nothing, they can only see the world in the paltry of its dust and the bitterness of its dross. Sorrowful minds will quibble about the veracity of this or that, about the king's accent - Jonny Depp is admirable in this role, Jeanne is a Racinian - "the only rule is to please and touch"; and if they heard the court French of the 17th century restored, these frogs who croak in the media until their voices die out would make it a ruptured aneurysm. Now, there is no reason why what is shown to us should be true, so much is we invaded by verisimilitude, and we know that in art it is superior to everything. “Jeanne du Barry” is glaringly truthful in her “discourse on the passions of love” and miserable hatreds. There never has been and never will be anything comparable in the universe: Versailles indeed is the whole universe, but in another place, and the gods themselves rejoice in the privilege of be invited there on the ceilings, in the groves, under the paintbrush, on the water; for the universe is only illuminated by the sun, but Versailles is created and animated and metamorphosed and recreated ceaselessly by the artistic fire of the sun-king, the spirit. Plutarch, in his treatise "On the Tranquility of the Soul", writes sublimely that "the world is the holiest of temples and the most worthy of divine majesty". The gods had therefore waited for Versailles so that a crown would be placed on the most beautiful of temples, the world: thus what is most worthy of receiving divine majesty found itself enhanced by the highest of crowns, the royalty of spirit, letters and arts. Versailles is the crowning glory of the world. Maïwen shows it to us with love, with consummate, elevated art. Thank you Madam.
Roger Bertozzi
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krisis-krinein · 3 years
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Le nombre de nos sosies est infini dans le temps et dans l'espace. En conscience, on ne peut guère exiger davantage. Ces sosies sont en chair et en os, voire en pantalon et paletot, en crinoline et en chignon. Ce ne sont point des fantômes, c'est de l'actualité éternisée. Voici néanmoins un grand défaut: il n'y a pas de progrès. Hélas! Non, ce sont des rééditons vulgaires, des redites. Tels les exemplaires des mondes passés, tels ceux des mondes futurs. Seul, le chapitre des bifurcations reste ouvert à l'espérance. N'oublions pas que tout ce qu'on aurait pu être ici-bas, on l'est quelque part ailleurs.
http://classiques.uqac.ca/classiques/blanqui_louis_auguste/eternite_par_les_astres/eternite_.html
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delfiris · 3 years
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La maison des morts
“S’étendant sur les côtés du cimetière La maison des morts l’encadrait comme un cloître A l’intérieur de ses vitrines Pareilles à celles des boutiques de modes Au lieu de sourire debout Les mannequins grimaçaient pour l’éternité
Arrivé à Munich depuis quinze ou vingt jours J’étais entré pour la première fois et par hasard Dans ce cimetière presque désert Et je claquais des dents Devant toute cette bourgeoisie Exposée et vêtue le mieux possible En attendant la sépulture
Soudain Rapide comme ma mémoire Les yeux ses rallumèrent De cellule vitrée en cellule vitrée Le ciel se peupla d’une apocalypse Vivace
Et la terra plate à l’infini Comme avant Galilée Se couvrit de mille mythologies immobiles Un ange en diamant brisa toutes les vitrines Et les morts m’accostèrent Avec des mines de l’autre monde
Mais leur visage et leurs attitudes Devinrent bientôt moins funèbres Le ciel et la terre perdirent Leur aspect fantasmagorique
Les morts se réjouissaient De voir leurs corps trépassés entre eux et la lumière Ils riaient de voir leur ombre et l’observaient Comme si véritablement C’eût été leur vie passée
Alors je les dénombrai Ils étaient quarante-neuf hommes Femmes et enfants Qui embellissaient à vue d’oeil Et me regardaient maintenant Avec tant de cordialité Tant de tendresse même Que les prenant en amitié
Tout à coup Je les invitai à une promenade Loin des arcades de leur maison
Et tous bras dessus bras dessous Fredonnant des airs militaires Oui tous vos péchés sont absous Nous quittâmes le cimetière
Nous traversâmes la ville Et rencontrions souvent Des parents des amis qui se joignaient A la petite troupe des morts récents Tous étaient si gais Si charmants si bien portants Que bien malin qui aurait pu Distinguer les morts des vivants
Puis dans la campagne On s’éparpilla Deux chevau-légers nous joignirent On leur fit fête Ils coupèrent du bois de viorne Et de sureau Dont ils firent des sifflets Qu’ils distribuèrent aux enfants
Plus tard dans un bal champêtre Les couples mains sur les épaules Dansèrent au son aigre des cithares
Ils n’avaient pas oublié la danse Ces morts et ces mortes On buvait aussi Et de temps à autre une cloche Annonçait qu’un nouveau tonneau Allait être mis en perce Une morte assise sur un banc Près d’un buisson d’épine-vinette Laissait un étudiant Agenouillé à ses pieds Lui parler de fiançailles
Je vous attendrai Dix ans vingt ans s’il le faut Votre volonté sera la mienne
Je vous attendrai Toute votre vie Répondait la morte
Des enfants De ce monde ou bien de l’autre Chantaient de ces rondes Aux paroles absurdes et lyriques Qui sans doute sont les restes Des plus anciens monuments poétiques De l’humanité
L’étudiant passa une bague A l’annulaire de la jeune morte Voici le gage de mon amour De nos fiançailles Ni le temps ni l’absence Ne nous feront oublier nos promesses
Et un jour nous auront une belle noce Des touffes de myrte A nos vêtements et dans vos cheveux Un beau sermon à l’église De longs discours après le banquet Et de la musique De la musique
Nos enfants Dit la fiancée Seront plus beaux plus beaux encore Hélas! la bague était brisée Que s’ils étaient d’argent ou d’or D’émeraude ou de diamant Seront plus clairs plus clairs encore Que les astres du firmament Que la lumière de l’aurore Que vos regards mon fiancé Auront meilleure odeur encore Hélas! la bague était brisée Que le lilas qui vient d’éclore Que le thym la rose ou qu’un brin De lavande ou de romarin
Les musiciens s’en étant allés Nous continuâmes la promenade
Au bord d’un lac On s’amusa à faire des ricochets Avec des cailloux plats Sur l’eau qui dansait à peine
Des barques étaient amarrées Dans un havre On les détacha Après que toute la troupe se fut embarquée Et quelques morts ramaient Avec autant de vigueur que les vivants
A l’avant du bateau que je gouvernais Un mort parlait avec une jeune femme Vêtue d’une robe jaune D’un corsage noir Avec des rubans bleus et d’un chapeau gris Orné d’une seule petite plume défrisée
Je vous aime Disait-il Comme le pigeon aime la colombe Comme l’insecte nocturne Aime la lumière
Trop tard Répondait la vivante Repoussez repoussez cet amour défendu Je suis mariée Voyez l’anneau qui brille Mes mains tremblent Je pleure et je voudrais mourir
Les barques étaient arrivées A un endroit où les chevau-légers Savaient qu’un écho répondait de la rive On ne se lassait point de l’interroger Il y eut des questions si extravagantes Et des réponses tellement pleines d’à-propos Que c’était à mourir de rire Et le mort disait à la vivante
Nous serions si heureux ensemble Sur nous l’eau se refermera Mais vous pleurez et vos mains tremblent Aucun de nous ne reviendra
On reprit terre et ce fut le retour Les amoureux s’entr’aimaient Et par couples aux belles bouches Marchaient à distances inégales Les morts avaient choisi les vivantes Et les vivants Des mortes Un genévrier parfois Faisait l’effet d’un fantôme
Les enfants déchiraient l’air En soufflant les joues creuses Dans leurs sifflets de viorne Ou de sureau Tandis que les militaires Chantaient des tyroliennes En se répondant comme on le fait Dans la montagne
Dans la ville Notre troupe diminua peu à peu On se disait Au revoir A demain A bientôt Beaucoup entraient dans les brasseries Quelques-uns nous quittèrent Devant une boucherie canine Pour y acheter leur repas du soir
Bientôt je restai seul avec ces morts Qui s’en allaient tout droit Au cimetière Où Sous les Arcades Je les reconnus Couchés Immobiles Et bien vêtus Attendant la sépulture derrière les vitrines
Ils ne se doutaient pas De ce qui s’était passé Mais les vivants en gardaient le souvenir C’était un bonheur inespéré Et si certain Qu’ils ne craignaient point de le perdre
Ils vivaient si noblement Que ceux qui la veille encore Les regardaient comme leurs égaux Ou même quelque chose de moins Admiraient maintenant Leur puissance leur richesse et leur génie Car y a-t-il rien qui vous élève Comme d’avoir aimé un mort ou une morte On devient si pur qu’on en arrive Dans les glaciers de la mémoire A se confondre avec le souvenir On est fortifié pour la vie Et l’on n’a plus besoin de personne”
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
https://cervieres.com/2020/04/23/aucun-de-nous-ne-reviendra/
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feluz9 · 3 years
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La réduction de l’univers à un seul être, la dilatation d’un seul être jusqu’à Dieu, voilà l’amour. L’amour, c’est la salutation des anges aux astres. Comme l’âme est triste quand elle est triste par l’amour ! Quel vide que l’absence de l’être qui à lui seul remplit le monde ! Oh ! comme il est vrai que l’être aimé devient Dieu. On comprendrait que Dieu en fût jaloux si le Père de tout n’avait pas évidemment fait la création pour l’âme, et l’âme pour l’amour. Dieu est derrière tout, mais tout cache Dieu. Les choses sont noires, les créatures sont opaques. Aimer un être, c’est le rendre transparent. De certaines pensées sont des prières. Il y a des moments où, quelle que soit l’attitude du corps, l’âme est à genoux. Les amants séparés trompent l’absence par mille choses chimériques qui ont pourtant leur réalité. On les empêche de se voir, ils ne peuvent s’écrire ; ils trouvent une foule de moyens mystérieux de correspondre. Ils s’envoient le chant des oiseaux, le parfum des fleurs, le rire des enfants, la lumière du soleil, les soupirs du vent, les rayons des étoiles, toute la création. Et pourquoi non ? Toutes les œuvres de Dieu sont faites pour servir l’amour. L’amour est assez puissant pour charger la nature entière de ses messages. Ô printemps ! tu es une lettre que je lui écris. L’avenir appartient encore bien plus aux cœurs qu’aux esprits. Aimer, voilà la seule chose qui puisse occuper et emplir l’éternité. À l’infini, il faut l’inépuisable. L’amour participe de l’âme même. Il est de même nature qu’elle. Comme elle il est étincelle divine, comme elle il est incorruptible, indivisible, impérissable. C’est un point de feu qui est en nous, qui est immortel et infini, que rien ne peut borner et que rien ne peut éteindre. On le sent brûler jusque dans la moelle des os et on le voit rayonner jusqu’au fond du ciel. Ô amour ! adorations ! volupté de deux esprits qui se comprennent, de deux cœurs qui s’échangent, de deux regards qui se pénètrent ! Vous me viendrez, n’est-ce pas, bonheurs ! Promenades à deux dans les solitudes ! journées bénies et rayonnantes ! J’ai quelquefois rêvé que de temps en temps des heures se détachaient de la vie des anges et venaient ici-bas traverser la destinée des hommes. Dieu ne peut rien ajouter au bonheur de ceux qui s’aiment que de leur donner la durée sans fin. Après une vie d’amour, une éternité d’amour, c’est une augmentation en effet ; mais accroître en son intensité même la félicité ineffable que l’amour donne à l’âme dès ce monde, c’est impossible, même à Dieu. Dieu, c’est la plénitude du ciel ; l’amour, c’est la plénitude de l’homme. Vous regardez une étoile pour deux motifs, parce qu’elle est lumineuse et parce qu’elle est impénétrable. Vous avez auprès de vous un plus doux rayonnement et un plus grand mystère, la femme. Tous, qui que nous soyons, nous avons nos êtres respirables. S’ils nous manquent, l’air nous manque, nous étouffons. Alors on meurt. Mourir par manque d’amour, c’est affreux ! L’asphyxie de l’âme ! Quand l’amour a fondu et mêlé deux êtres dans une unité angélique et sacrée, le secret de la vie est trouvé pour eux ; ils ne sont plus que les deux termes d’une même destinée ; ils ne sont plus que les deux ailes d’un même esprit. Aimez, planez ! Le jour où une femme qui passe devant vous dégage de la lumière en marchant, vous êtes perdu, vous aimez. Vous n’avez plus qu’une chose à faire, penser à elle si fixement qu’elle soit contrainte de penser à vous. Ce que l’amour commence ne peut être achevé que par Dieu. L’amour vrai se désole et s’enchante pour un gant perdu ou pour un mouchoir trouvé, et il a besoin de l’éternité pour son dévouement et ses espérances. Il se compose à la fois de l’infiniment grand et de l’infiniment petit. Si vous êtes pierre, soyez aimant ; si vous êtes plante, soyez sensitive ; si vous êtes homme, soyez amour. Rien ne suffit à l’amour. On a le bonheur, on veut le paradis ; on a le paradis, on veut le ciel. Ô vous qui vous aimez, tout cela est dans l’amour. Sachez l’y trouver. L’amour a autant que le ciel, la contemplation, et de plus que le ciel, la volupté. L’amour a des enfantillages, les autres passions ont des petitesses. Honte aux passions qui rendent l’homme petit ! Honneur à celle qui le fait enfant ! C’est une chose étrange, savez-vous cela ? Je suis dans la nuit. Il y a un être qui en s’en allant a emporté le ciel. Vous qui souffrez parce que vous aimez, aimez plus encore. Mourir d’amour, c’est en vivre. Aimez. Une sombre transfiguration étoilée est mêlée à ce supplice. Il y a de l’extase dans l’agonie. Ô joie des oiseaux ! c’est parce qu’ils ont le nid qu’ils ont le chant. L’amour est une respiration céleste de l’air du paradis. Cœurs profonds, esprits sages, prenez la vie comme Dieu la faite ; c’est une longue épreuve, une préparation inintelligible à la destinée inconnue. Cette destinée, la vraie, commence pour l’homme à la première marche de l’intérieur du tombeau. Alors il lui apparaît quelque chose, et il commence à distinguer le définitif. Le définitif, songez à ce mot. Les vivants voient l’infini ; le définitif ne se laisse voir qu’aux morts. En attendant, aimez et souffrez, espérez et contemplez. Malheur, hélas ! à qui n’aura aimé que des corps, des formes, des apparences ! La mort lui ôtera tout. Tâchez d’aimer des âmes, vous les retrouverez. Quelle grande chose, être aimé ! Quelle chose plus grande encore, aimer ! Le cœur devient héroïque à force de passion. Il ne se compose plus de rien que de pur ; il ne s’appuie plus sur rien que d’élevé et de grand. Une pensée indigne n’y peut pas plus germer qu’une ortie sur un glacier. L’âme haute et sereine, inaccessible aux passions et aux émotions vulgaires, dominant les nuées et les ombres de ce monde, les folies, les mensonges, les haines, les vanités, les misères, habite le bleu du ciel, et ne sent plus que les ébranlements profonds et souterrains de la destinée, comme le haut des montagnes sent les tremblements de terre. S’il n’y avait pas quelqu’un qui aime, le soleil s’éteindrait.
Victor Hugo
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julienboren · 2 years
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Avant le soleil
Parfois, les messages vocaux qu’il laissait lui demandaient d’attendre la tombée de la nuit avant de pénétrer sous la grande porte cochère qu’aucun homme avant lui n’avait franchie depuis des années, et sous lequel les paroles humaines ne s’échangeaient plus que brièvement. Pendant des jours, pour venir le retrouver, il l’obligea à emprunter un passage connu uniquement d’anciens locataires restés suffisamment longtemps pour savoir tous les recoins exploitables de l’immeuble. Il obtempérait, et souvent l’obscurité l’accompagnait dans sa montée comme un prélude aux agapes du corps. Une fois les étages gravis, il finissait toujours par le trouver recroquevillé, sous le lit, les genoux serrés contre son torse en sueur, les yeux reflétant comme ceux des félins le faible rai de lumière qui brumait sous la porte, dans la poussière, dans une chambre sous les toits où les livres s’entassaient depuis des années. Parfois, il ne l’y trouvait pas, et savait alors qu’il était sur les toits, le corps étendu de tout son long sur la tôle qui exhalait la chaleur accumulée durant la journée, et dont les imperceptibles volutes lui caressaient l’oreille comme des murmures. Il ne s’habillait guère plus dehors qu’à l’intérieur, à peine un short couvrait-il son sexe déjà gorgé de sang. Son corps, perdu dans les méandres de la concupiscence, émettait des râles et des soupirs que seul lui comprenait. Au coeur de l’heure bleue, ils étaient enveloppés de ce halo mystique qui se déploie entre le soleil et la nuit et pare tous les corps des plus anciens atours de l’être humain: l’éphémère, la splendeur et la grâce. Ils se déchaînaient. Puis, leurs ébats saccadés finissaient par palpiter au rythme lent de la nuiy. Ils étaient soûls l’un de l’autre, s’enfiévraient ensemble jusqu’à ce que les pulsations de leurs coeurs deviennent douloureuses. « Arrête, arrête… arrête je t’en supplie ». Ils n’arrêtaient pas. Leur vie avait tellement pourri, laissée pour compte, sur le bas-côté de toutes les routes, tandis que derrière les vitrines rutilantes de l’existence défilaient les promiscuités anonymes. Ils ne pouvaient pas dire qui des deux avait le premier suscité ce désir presque pervers de l’autre, cette faim absolue qui aurait tôt fait de se transformer en cannibalisme s’ils n’avaient pas peur de se perdre à jamais. Loin des péchés sains des vies conventionnelles, ils recueillaient dans l’air même leur propre corruption, et se vendant ainsi corps et âmes à l’impudeur, ils ne voyaient pas qu’ils tournoyaient, splendides, au-dessus des abysses. Ils ne voyaient que la lueur des astres et la fraîcheur du soir, et même si de temps à autre l’un pensait « Je ferais mieux de partir, je ferais mieux de ne jamais revenir », l’autre le ramenait immanquablement au bord du précipice. Ils se voyaient en lutte l’un avec l’autre contre le reste du monde, les membres enlacés comme les tentacules d’une pieuvre qui crache son encre épaisse et noire dans la lumière réfractée de la lune, non pas de peur mais par rétribution du nombre infini de stigmates dont la brûlure marquait encore la peau de leurs cauchemars. Parfois, immobiles, ils se regardaient agenouillés l’un devant l’autre, symétriques, et s’échangeaient des paroles que seuls les nouveaux nés, les pierres et les damnés entendent. Tous ces dialogues d’avant l’aube, d’avant la rumeur renaissante de la ville, s’élevaient dans l’atmosphère portés par les nuées de passereaux. Ils ne se juraient pas l’éternité, car la douleur de leur mémoire, conservée trop longtemps sans langage pour pouvoir jamais disparaître, pesait sur leurs yeux et leurs bras fatigués. Alors, comme les débuts timides d’un incendie naissant, la lumière du jour recommençait à poindre, le monde offrait son éveil au reste de l’humanité et, comme toujours, son visage éclairé de nouveaux rayons affichait une mine paniquée et farouche, menaçante, et il retournait à l’intérieur comme brûlé par le jour. Lui, se retrouvant seul, toujours, se leva et, complètement nu face aux soubresauts de la vie qui recommençait tout en bas, goûtait en silence l’amertume de n’avoir jamais su prier.
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noiraugure · 3 years
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Alors-même que le sorcier prononça les dernières paroles de son incantation qu’aucune langue ne saurait reproduire à part la sienne, de la terre émergea des braises rougeoyantes, montant lentement vers le bois mort et la paille sèche pour se muer en brasier. Au milieu du feu de joie semblait se rencontrer mille corps aux formes abstraites, impossibles à saisir tant elles s’évanouissaient aussi vite qu’elles pouvaient naitre. En rond tout autour, les chevaliers s’agenouillèrent en silence, conscients de la bataille à venir.
Une bataille acharnée et éternelle de ces flammes qui se meurent si vite, peu après être montées si hautes dans le ciel, affamées de toute chose, dévorant dans leur courte apparition l’obscurité dans laquelle tout se décompose lentement. Une guerre sans fin où la pourriture lente des fleurs et des êtres trouvèrent enfin des adversaires souhaitant mettre un terme à ce règne triste et morne, dans le fracas que le feu chante sur le bois et la chair, défiant l’éternité d’une nuit noire que le soleil ne vint jamais chasser auparavant. Les langues infernales vinrent lécher ce qui mettait bien trop de temps à disparaître, leur offrant l’espace de cet instant le goût si bon de la lumière du jour, et la chaleur d’un hiver qui fuit. Le feu, d’une vivacité éphémère mais colossale, imposa son règne quelques heures sur ce qui peut faner, vieillir et ramper, là où la terre n’avait porté autre chose qu’un malheureux manteau de glace pour cacher ses feuilles mortes et ses carcasses d’oiseaux.
« Que les flammes règnent, ne serait-ce que le temps de leur courte vie, plutôt qu’une éternité de plus dans la nuit. Qu’elles balayent ces cœurs pourrissant et ses yeux arides du sel des larmes qui ne coulent plus. Que ce soit violent et grandiose. Qu’elles puissent ronger jusqu’à l’os ces chairs pâles et dégoûtantes. Qu’il ne reste que des cendres de ce royaume où le temps même n’a plus sa place, qu’on laisse la lumière percer d’une vive lance ces semblants d’âmes qui errent dans le noir depuis toujours. Que leur peau puisse goûter quelque chose de plus fort que la faim des mouches et des larves. Que l’éternité cesse, si elle n’a rien d’autre à proposer qu’un semblant de vie, un semblant de mort, un semblant d’amour, un semblant d’âme. Puissions-nous connaître en ces tristes royaumes l’intensité magnifique des Enfers que la passion nous avait promis. »
Le meneur acheva sa litanie, se redressant lentement de toute sa hauteur, se tenant à la garde de son épée aux proportions démesurées. Elle avait été forgée durant un autre temps que le sien, un âge où cette lame aurait appartenu à un géant. L’enfer face à lui faisait danser ses reflets sur son armure d’airain.  Se tournant vers les lames tenues fermement par ceux qui s’étaient juré d’imposer la fin des temps, il s’exclama :
-          … Car les Temps eux-mêmes sont insupportables en ces lieux. Que ceux qui ont promis ce qui leur reste de vivacité à la violence que ce Monde mérite se préparent. Ils arrivent, prêts à défendre ces grandes ruines, celles qui n’en peuvent plus de perdurer…
Relevant sa garde à portée d’épaule, il attendit, en tête de cette troupe d’âmes flamboyantes. Les hordes d’horreurs et monstruosités qui refusaient de mourir déferleraient bientôt vers eux, à la vue de l’immense feu de joie qui dansait avec insolence au milieu du noir. Le sorcier se retourna vers les flammes pour en saisir l’une des langues incandescentes, qu’il porta aux lames de ses compagnons. Les épées se levèrent, à la manière de torches dansant dans la pénombre, prêtes à briser le mur d’atrocités qu’ils étaient venu défier. Et alors que la première des innombrables carcasses que la nuit allait vomir arrivait, trainant sa lourde masse derrière lui, rampant vers le feu de joie, le sorcier se dressa et suivit les mots du chevalier :
-          …Car les Temps eux-mêmes sont insupportables en ces lieux. Connaitrons-nous tous enfin ce qu’est la Fin.
Avec peut-être, la chance que dans ces déserts de cendres qu’ils s’étaient promis de faire émerger, naisse quelque chose de nouveau. Tel était le cycle sans fin de cette existence, et de ses protagonistes faisant saigner ceux qui trainaient à disparaitre, au nom du Soleil, cet astre depuis trop longtemps couché sous l’horizon, ne daignant plus revenir pour lever de ces terres d’agonie, les graines du renouveau.
Si Dieux ils pouvaient encore exister, les cieux torturés par les tempêtes leur cachaient la vue des royaumes qu’ils avaient laissés à l’abandon. Il ne pouvait que régner Diables, démons et horreurs abyssales en ces champs de ruines. Le feu insolent tâcha d’insolence le noir total dans lequel mille terreurs sommeillaient, attisant leur colère, leur faim depuis si longtemps réprimée. Les cohortes grouillantes de cadavres sortis de terre, animés par une corruption souterraine, chargèrent accompagnées par des monstres aux formes abominables. Des gueules débordant d’innombrables crocs s’avancèrent dans le noir, prêtes à se repaître de ce dernier petit faisceau de lumière et ses gardiens. Et lorsque les premiers pions de la Nuit Noire arrivèrent à portée de lames, les flammes se déchainèrent dans un fracas assourdissant. La chair putréfiée se consuma au contact des épées et des projectiles infernaux du sorcier, balayant les premières vagues sorties du noir. La masse de guerre du prêtre brilla intensément avant de s’écraser sur le crâne bouffi d’un adversaire, provoquant une onde de choc sulfureuse qui souffla les monstruosités à proximité. D’aucune des armes arrivées si loin dans le Noir ne comptaient tomber avant d’offrir une dernière lueur de violence éclatante, et les armures s’animaient d’une danse guerrière guidée par le chant du métal et des os fracassés. Si Dieux ils pouvaient encore exister, peut-être était-ce leur seule opportunité de jeter leurs regards sur les derniers soubresauts de vie de leur création. Au fur et à mesure que les corps calcinés s’entassaient, le brasier qu’ils conservaient dans leurs entailles faisait naître un anneau de lumière autours feu de joie, grandissant au fil des minutes qui s’écoulaient dans cette bataille acharnée.
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jaimelire-france · 4 years
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L’Éternité par les astres est un livre écrit par le révolutionnaire républicain socialiste français Auguste Blanqui.
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revistazunai · 6 years
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Torre de Babel 3: Charles Baudelaire
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SEIS PEÇAS VISIONÁRIAS
HYMNE A LA BEAUTÉ
Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme, O Beauté? ton regard, infernal et divin, Verse confusément le bienfait et le crime, Et l’on peut pour cela te comparer au vin.
Tu contiens dans ton oeil le couchant et l’aurore; Tu répands des parfums comme un soir orageux; Tes baisers sont un filtre et ta bouche une amphore Qui font les héros lâche et l’enfant courageux.
Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres? Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien; Tu sèmes au hasard la joie et les desastres Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.
Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques; De tes bijoux l’Horreur n’est pas le moins charmant, Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques, Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.
L’éphemère ébloui vole vers toi, chandelle, Crepite, flambe et dit: Bénissons ce flambeau! L’amoureux pantelant incliné sur sa belle À l’air d’un moribond caressant son tombeau.
Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe, O Beauté! monstre énorme, effrayant, ingénu! Si ton oeil, ton souris, ton pied, m’ouvrent la porte D’un Infini que j’aime et n’ai jamais connu?
De Satan ou de Dieu, qu’importe? Ange ou Sirène, Qu’importe, si tu rends, – fée aux yeux de velours, Rhythme, parfum, lueur, ô mon unique reine! – L’univers moins hideux et les instants moins lourds?
HINO À BELEZA
De onde vens, Beleza? Do azul celestial Ou da entranha abissal? Teu olhar divino, Infernal, verte um misto de benefício e mal E por isso posso comparar-te ao vinho.
Resguardas nos olhos auroras e ocasos, Recendes aromas de noite enfurecida; Teus beijos são filtros que tornam, em lábios De ânfora, o herói fraco e a criança destemida.      
Emerges do pélago ou descendes dos astros? A Sorte encantada te segue como um cão; Semeias ao acaso alegrias sem lastro, E a tudo comandas sem dar satisfação.
Sobre mortos passeias, beleza, caçoas; De teus adornos, o Horror é o mais vistoso, E o Crime que de outras joias não destoa, Amoroso dança em teu ventre orgulhoso.
A mariposa te sobrevoa, ó vela, Freme, inflama e diz: tua bênção minha tocha! O enamorado exausto aos pés de sua bela Lembra o moribundo agradando a cova.
Venhas do céu ou do inferno, não importa, Beleza, monstro ingênuo, enorme, horrendo! Se teus olhos, riso e pés me abrem a porta Ao Infinito amado que jamais desvendo?
De Satã ou Deus, que importa? Anjo ou Sereia, Rainha única, fada em olhos de pelúcia, Ritmo, luz, perfume, se de pavores cheia A Terra deixas mais amena e mais lúcida?
L’ALBATROS
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d’eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid! L’un agace son bec avec un brûle-gueule, L’autre mime, en boitant, l’infirme qui voulait!
Le Poëte est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l’archer; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
O ALBATROZ
Por prazer, às vezes, homens de equipagem Pegam um albatroz, grande ave marinha, Que segue, parceiro inerte de viagem, O navio que pelos abismos caminha.
E mal o largam sobre as tábuas do convés, O rei do azul, atrapalhado e sem graça, Arrasta, como se fossem remos aos pés, As alvas asas que o pesar não disfarça.
Antes tão belo esse andante do espaço Agora parece cômico, fraco, feio, Grotesco. Um enche de fumo seu papo, Outro, mancando, lhe imita o anseio.
O Poeta lembra esse príncipe do céu Que enfrenta a tormenta e ri da pedrada; Exilado no chão, em meio ao escarcéu, Com asas gigantes não faz caminhada.
LA MUSE MALADE
Ma pauvre muse, hélas! qu’as-tu donc ce matin? Tes yeux creux sont peuplés des visions nocturnes, Et je vois tour à tour réfléchis sur ton teint La folie et l’horreur, froides et taciturnes.
Le succube verdâtre et le rose lutin T’ont-ils versé la peur et l’amour de leurs urnes? Le cauchemar, d’un poing despotique et mutin, T’a-t-il noyée au fond d’un fabuleux Minturnes?
Je voudrais qu’exhalant l’odeur de la santé Ton sein de pensers forts fût toujours fréquenté, Et que ton sang chrétien coulât à flots rhythmiques,
Comme les sons nombreux des syllabes antiques, Où règnent tour à tour le père des chansons, Phoebus, et le grand Pan, le seigneur des moissons.
A MUSA DOENTE
Pobre musa, por que amanheces tão malsã? Olhos rasos plenos de visões noturnas, insânia e morte refletidas na maçã Do rosto, lado a lado, frias, taciturnas.
O esverdeado súcubo e o elfo salmão, Vertendo amor e medo de suas urnas, E a mão do pesadelo déspota, sem noção, Te empurrando ao fundo de um tal Minturnas?
Quisera ao exalar o odor da vida sã   Pensar em teu seio não fosse uma busca vã E teu sangue cristão fluísse em ondas rítmicas,
Como sons diversos de antigas sílabas, Quando reinavam juntos Febo, pai das canções, E o grande Pã, o grão-senhor das plantações.
OBSESSION
Grands bois, vous m’effrayez comme des cathédrales; Vous hurlez comme l’orgue; et dans nos coeurs maudits, Chambres d’éternel deuil où vibrent de vieux râles, Répondent les échos des vos De profundis.
Je te hais, Océan! tes bonds et tes tumultes Mon esprit les retrouve en lui; ce rire amer De l’homme vaincu, plein de sanglots et d’insultes, Je l’entends dans le rire énorme de la mer.
Comme tu me plairais, ô nuit! sans ces étoiles Dont la lumière parle un langage connu! Car je cherche le vide, et le noir, et le nu!
Mais les ténèbres sont eles-mêmes des toiles Où vivent, jaillissant de mon oeil par milliers, Des êtres disparus aux regards familiers.
OBSESSÃO
Bosque ermo, metes medo como catedrais Uivantes ao órgão; e no coração sem lindes, Câmaras de luto em ralos atemporais Devolvem os ecos de teus De profundis.
Te odeio, Oceano, teus espasmos e tumultos: Minha alma os reconhece em si; e o rinho Amargo do vencido que em lágrimas e insultos Emula o imensurável riso marinho.  
Queria tanto ver-te, noite sem estrelas Em que a luz é uma língua sem segredo; Pois só procuro o nada, o nu e o negro.
Mas no fundo as trevas valem por telas Onde, jorrando de meus olhos aos milhares, Contemplam-me mortas faces familiares.
A UNE PASSANTE
La rue assourdissante autour de moi hurlait. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa, d’une main fastueuse Soulevant, balançant le feston et l’ourlet;
Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit! – Fugitive beauté Dont le regard m’a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus que dans l’éternité?
Ailleurs, bien loin d’ici! trop tard! jamais peut-être! Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, O toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais!
A UMA PASSANTE
A rua ensurdecente ao redor urrava. Alta, magra, de luto, dor majestosa, Uma mulher passa e com a mão suntuosa Ergue a saia que a dobra ornamentava,
Ágil, nobre, em sua perna de estátua. Eu bebo maravilhado como um anão Em seu olho, céu germinando furacão, A doçura que encanta e o prazer que mata.
Um clarão... depois a noite! – fugaz beldade Cuja visão me faz viver outra vez, Só te verei de novo na eternidade?
Em outra parte, longe, tarde, jamais talvez! Ignoro teu rumo, o meu nem atinas, Tu que eu teria amado, tu que o adivinhas.
RECUEILLEMENT
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Tu réclamais le Soir; il descend; le voici: Une atmosphère obscure enveloppe la ville, Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile, Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci, Va cueillir des remords dans la fête servile, Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,
Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années, Sur les balcons du ciel, en robes surannées; Surgir du fond des eaux le Regret souriant;
Le Soleil moribond s’endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l’Orient, Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
RECOLHIMENTO
Acautela-te, minha Dor, não te perturbes. Reclamavas a Tarde; ela desce, invade: Uma atmosfera lúgubre cobre a urbe; Para alguns, refresca, para outros, arde.
Enquanto dos mortais a plebe rude Ao flagelo do Prazer, esse algoz covarde, Colhe na festa remorsos e se ilude, Minha dor, me dê a mão; que eu te guarde,
Longe deles. Vê reclinar os Anos mortos Nas celestiais varandas, em trajes rotos, Emergir das águas o Pesar ridente,
O Sol que expira e sob o arco se aninha; E qual sudário estirado ao Oriente, Ouve, querida, a doce Noite que caminha.
Charles Baudelaire (1821-1867), poeta francês. É autor de As Flores do Mal, Pequenos Poemas em Prosa e Os Paraísos Artificiais, além de ensaios de crítica literária, musical e de artes plásticas. Traduziu os Contos de Edgar Allan Poe para o francês e foi um dos primeiros entusiastas do teatro musical de Richard Wagner. Boêmio, amante da atriz Jeanne Duval, era amigo do álcool e dos entorpecentes e fez estudos de ocultismo. Seus poemas foram censurados, sob acusação de obscenidade. Baudelaire foi a principal influência na poesia francesa do final do século XIX até meados do século XX, sendo fundamental para a formação iterária de autores como Mallarmé, Rimbaud, Verlaine, Lautréamont, entre outros, e foi incluído por André Breton entre os principais santos do surrealismo.
Tradução: Contador Borges. As presentes traduções foram realizadas como parte de um trabalho de Residência do Parc Jean-Jacques Rousseau, no Programme Odyssée – ACCR, com o suporte do Ministério francês da Cultura e da Comunicação.
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christophe76460 · 2 years
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Jude 1
Jude, serviteur de Jésus-Christ, et frère de Jacques, à ceux qui ont été appelés, qui sont aimés en Dieu le Père, et gardés pour Jésus-Christ: que la miséricorde, la paix et la charité vous soient multipliées! Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. Car il s’est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul maître et Seigneur Jésus-Christ. Je veux vous rappeler, à vous qui savez fort bien toutes ces choses, que le Seigneur, après avoir sauvé le peuple et l’avoir tiré du pays d’Égypte, fit ensuite périr les incrédules; qu’il a réservé pour le jugement du grand jour, enchaînés éternellement par les ténèbres, les anges qui n’ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure; que Sodome et Gomorrhe et les villes voisines, qui se livrèrent comme eux à l’impudicité et à des vices contre nature, sont données en exemple, subissant la peine d’un feu éternel. Malgré cela, ces hommes aussi, entraînés par leurs rêveries, souillent pareillement leur chair, méprisent l’autorité et injurient les gloires. Or, l’archange Michel, lorsqu’il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n’osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit: Que le Seigneur te réprime! Eux, au contraire, ils parlent d’une manière injurieuse de ce qu’ils ignorent, et ils se corrompent dans ce qu’ils savent naturellement comme les brutes. Malheur à eux! Car ils ont suivi la voie de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans l’égarement de Balaam, ils se sont perdus par la révolte de Coré. Ce sont des écueils dans vos agapes, faisant impudemment bonne chère, se repaissant eux-mêmes. Ce sont des nuées sans eau, poussées par les vents; des arbres d’automne sans fruits, deux fois morts, déracinés; des vagues furieuses de la mer, rejetant l’écume de leurs impuretés; des astres errants, auxquels l’obscurité des ténèbres est réservée pour l’éternité. C’est aussi pour eux qu’Énoch, le septième depuis Adam, a prophétisé en ces termes: Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, pour exercer un jugement contre tous, et pour faire rendre compte à tous les impies parmi eux de tous les actes d’impiété qu’ils ont commis et de toutes les paroles injurieuses qu’ont proférées contre lui des pécheurs impies. Ce sont des gens qui murmurent, qui se plaignent de leur sort, qui marchent selon leurs convoitises, qui ont à la bouche des paroles hautaines, qui admirent les personnes par motif d’intérêt. Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des choses annoncées d’avance par les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ. Ils vous disaient qu’au dernier temps il y aurait des moqueurs, marchant selon leurs convoitises impies; ce sont ceux qui provoquent des divisions, hommes sensuels, n’ayant pas l’esprit.
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Je me suis réveillé vendredi, mais comme l’univers est en plein expansion, il m’a fallu plus de temps que de coutume pour retourner de mes rêves. De retour dans mon bureau, ou les rayons du soleil entraient par la fenêtre, je me suis dit que si cet immense astre doré explosait soudain, notre planète quitterait son orbite et prendrait la tangente pour l’éternité serait une bonne raison aller à la vitesse de la lumière à travailler dans la plage et plus jamais me séparer de mon téléphone portable. 😜🤪😎🤭😚 #faitlamourpaslaguerre ✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨ #onfaitlagreve 🙋🏻‍♀️ #free #happyhippiepresents #noworries #biarritzinlove #basquestyle (à Biarritz, France) https://www.instagram.com/p/B7MXTE4i-rb/?igshid=1aikvboc1u9bw
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charlotteholst · 5 years
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TRAVAUX PERSONNELS
Illustration d’un texte écrit par mes soins 
J’ai toujours aimé les étoiles.
J’ai toujours aimé être aspirée par leur lumière céleste.
Par leur reflet sur la pluie pâle.
Par leur auras perçantes dans le noir.
Elles semblent veiller sur l’univers,
pour l’éternité peut-être.
Et pourtant les étoiles meurs aussi.
Peut-être que je les envies.
Elles meurent dans un fracas immense.
Mais de si loin,
elles paraissent mourir en silence.
Délicatement.
Elles demeurent splendide,
dans le chaos le plus sordide.
Elles me regardent aussi,
c’est certains.
Elles veillent sur mon être,
j’en suis sûr.
Elles observent mon être tremblant s’enliser dans la nuit.
Mes joues se couvrir de larmes amères.
Mon sourire disparaître au loin.
Elle ne me juge pas cependant.
Elles savent que vivre dans le noir vous attire dans une abîme ardente.
Mon cœur se glace pourtant.
Et les étoiles tentent de le réchauffer tendrement.
Je les observes singulièrement,
mon souffle saccadé troublant le silence dans l’obscurité.
J’ai tiré des cartes à leur image.
C’était mes préférés  je crois bien.
Elles me faisaient croire au retour de l’espoir. Au retour de la lumière.
De leur lumière.
Pour réchauffer mon être.
M’éloigner du cimetière.
Et c’est astres délicats me sourissent dans le ciel.
Je leur souris depuis la Terre.
Je crois à la lumière.
Elle est encore faible c’est vrai.
Mais l’espoir est là,
dans mes mains.
Il irradie en moi.
J’observe les étoiles dans le ciel.
Elles me baignent de lumière.
Les astres s’approche de ma nuit intérieur,
 ils l’éclaire.
L’horizon se remplit d’éclairs.
Le ciel renaît.
Et le soleil réapparaît.
Il m’avait manqué.
Les étoiles me laisse,
elles reviendront cette nuit.
Elles m’enlaceront dans une lumière brûlante,
une lumière tremblante,
une lumière ardente.
Et mon regard est un peu moins noir.
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clochardscelestes · 7 years
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À l’heure où sur la mer le soir silencieux Efface les lointaines voiles, Où, lente, se déploie, en marche dans les cieux, L’armée immense des étoiles, Ne songes-tu jamais que ce clair firmament, Comme la mer, a ses désastres ? Que, vaisseaux envahis par l’ombre, à tout moment Naufragent et meurent des astres ? Vois-tu, vers le zénith, cette étoile nageant Dans les flots de l’éther sans borne ? L’astronome m’a dit que sa sphère d’argent N’était plus rien qu’un cercueil morne. Jadis, dans un superbe épanouissement, D’un troupeau de mondes suivie, Féconde, elle enfantait majestueusement L’Amour, la Pensée et la Vie. Tous ses bruits, un par un, se sont tus sous le ciel, L’espace autour d’elle est livide ; Dans le funèbre ennui d’un silence éternel Elle erre à jamais par le vide. Pourtant, elle est si loin que depuis des mille ans Qu’elle va, froide et solitaire, Le suprême rayon échappé de ses flancs N’a pas encor touché la terre. Aussi, rien n’est changé pour nous : chaque matin La clarté de l’aube l’emporte, Et chaque soir lui rend son éclat incertain... Personne ne sait qu’elle est morte. Le pilote anxieux la voit qui brille au loin, Et là-bas, errant sur la grève, Des couples enlacés la prennent à témoin De l’éternité de leur rêve ! C’est la dernière fois, et demain nos amants N’y lèveront plus leurs prunelles Elle aura disparu, – comme font les serments Qui parlent d’amours éternelles !
Auguste Dorchain - Les Étoiles Éteintes.
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stavroz-isreal-blog · 5 years
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Sycomore
Je te regarde
Les rainures de ton cou
D’ivoire
Les sillons tracés de tes os
Les légères contractions de tes muscles
Comme des pas
Déposés sur la lune
Tu es la plus belle que je fis naître.
L'échine du narval qui ondule et s’agite
Sous le crépuscule,
Les mèches détrempées qui s’agrippent à la muraille
Immaculée
De ta peau,
Tes spectres provoqués par les miens
La commissure de tes seins, voûtes rebelles
D’une gothique
ca-thé-drale
Tu blanchis le roc de la folie,
Tu es la plus belle que je fis naître.
Pourquoi draper les jalons de ma conscience
Je voudrais te sceller dans la pierre mais
Ce ne serait que te marier.
Les arches de mes réveils volent en éclat
Recourbe-toi, appelle-moi ! Tu es la plus belle que je fis naître. Embue le chagrin car
Tu es astre affolant.
Les bois de sycomore peuvent bien se morfondre
Tu ne laisses pas moindre caresse.
Hantée, la cicatrice des racines qui s’étreignent,
Éprises dans la toile : mords-moi
Avec tes dents épicées.
Tu es la plus belle que je fis naître.
Ton rire cinglant, avec tout ce que tu fais naître en un mugissement radieux
Mords-moi
Mords-moi et avale ma chair, respire la pour l’éternité
Tu es la plus belle qui me fit naître.
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