Parler de génocide dans une fiction : une comparaison entre Lance de Eldarya et Roy Mustang de FullMetal Alchemist
Attention : ce post aborde des sujets comme le stress post-traumatique et, bien sûr, le génocide.
Il contient également des spoilers pour Eldarya et FullMetal Alchemist.
Avant-propos : J’ai longuement repoussé la publication de cet avis, hésitant même à le poster tout court, pensant que c’était un peu de mauvais goût à cause de l’actualité (j’en ai commencé la rédaction peu de temps après le début du génocide du peuple palestinien par Israël). Mais je me dis qu’au final, au contraire, c’est peut-être l’occasion de rappeler à quel point le génocide est un sujet grave et qui ne doit pas être pris à la légère, même dans une œuvre de fiction.
Coucou c’est moi ! Quand y’en a plus, y’en a encore ! :D
Eh ui, il semblerait que j’ai encore des choses à dire sur Eldarya, et puis ce blog se transforme malgré moi en blog FullMetal Alchemist, alors bon, autant lier les deux :’)
Bon, en ce qui concerne ce post, j’ai eu l’illumination en écrivant mon avis sur l’épisode 20 de A New Era et que j’ai fait une comparaison avec FullMetal Alchemist (FMA). J’ai repensé au personnage de Roy Mustang, et j’ai réalisé que toutes les versions de l’œuvre s’arrangeaient pour le rendre sympa alors qu’il a activement participé à un génocide dans l’histoire, ce qui m’a inévitablement fait penser à notre pote Lance, qui n’a pas réussi son génocide mais qui voulait quand même en faire un, et qui se retrouve à être un CDC potentiel.
Je me suis dit que je ne perdais rien à consigner mes pensées sur le sujet, peut-être que ça intéressera des gens, et moi ça me fera un exercice intellectuel, en plus de me donner une excuse pour parler de mon anime préféré :’)
Je pars du principe que j’écris ce post en parlant d’Eldarya de base et en y ajoutant ensuite la comparaison avec FMA. Du coup, je le fais dans l’idée que les gens qui le liront sauront qui est Lance, mais ne seront peut-être absolument pas familiers avec FMA.
Pour résumer, Roy Mustang est colonel dans l’armée d’Amestris, qui est le pays fictif dans lequel se déroule l’histoire. C’est un état militaire, dirigé par le chef de l’armée qui porte le nom de « généralissime » dans certaines traductions, notamment celle du premier anime (je n’ai pas vu le deuxième en français), et un autre nom un peu euh, moins subtil, on va dire, dans d’autres versions (le mot allemand pour « meneur ») x)
Quelques années avant le début de l’histoire principale, il y a eu une rébellion dans l’est du pays, venant du peuple ishbal, qui se démarque du peuple d’Amestris par sa religion, ses coutumes… Mais aussi sa couleur de peau. L’armée s’était établie dans la région pour « surveiller » Ishbal, et l’insurrection est partie du fait qu’un soldat amestrien a tiré sur un enfant ishbal, et l’armée a alors réprimé la rébellion par les armes classiques, avant de faire intervenir le corps des alchimistes d’État, dont faisait partie Roy, pour littéralement exterminer la population. Durant l’histoire, on ne croise que quelques groupes de survivant-e-s, éparpillés dans le pays.
Roy, lui, est considéré comme le héros d’Ishbal, celui grâce à qui la guerre a pris fin, car son alchimie de feu a permis de tout cramer et il a rasé une bonne partie du territoire ishbal. Dans le présent, il est le supérieur d’Edward, le héros, et il incarne un peu pour lui la figure du grand frère relou qui le vanne sur ce qui le complexe, Ed lui rend la monnaie de sa pièce en l’insultant et en ne respectant rien, mais globalement Roy est classé comme un allié et même un protagoniste à sa manière, aidant Ed dans sa quête et poursuivant de son côté ses propres buts mus par de nobles motivations, à savoir renverser la dictature en place et s’assurer qu’un massacre comme Ishbal ne se reproduira pas/qu’il n’aura plus à devoir suivre des ordres meurtriers. On le verra aussi souvent interagir avec ses subordonné-e-s qui le respectent et le suivront jusqu’au bout, incluant son love interest.
Un homme qui aime les chiens ne peut pas être mauvais, n’est-ce pas ? :(
Bref, un gars qu’on rend globalement attachant et intéressant alors qu’il a un passé de criminel de guerre, mais comme il est du côté des gagnant-e-s, il est traité en héros. En cela, il est différent de Lance, qui était opposé aux gentils en saison 1 avant de changer de côté en saison 2, mais du coup lui aussi devient un protagoniste rendu globalement attachant alors qu’il a un passé de criminel de guerre. Et je voudrais discuter un peu de la façon dont on peut concilier les deux. Parce que oui, je pense que c’est faisable.
J’ai demandé dans le titre de cette partie, « de quel Roy parle-t-on ? » Pour quiconque n’y connaît rien à FMA, le manga a eu deux adaptations en anime (et deux films en live action mais j’ai vu que le premier lol) : la première en 2003, alors que le manga n’en était qu’à quelque chose comme 5 ou 6 volumes publiés (sur 27 au final), et l’histoire diverge totalement à partir du milieu de l’anime, puis la deuxième en 2009, nommée FullMetal Alchemist: Brotherhood (que nous abrégerons en BH), qui adapte le manga du début à la fin.
Il faut bien avoir conscience que si les deux animes ont la même base et commencent avec les mêmes personnages, l’histoire, les thèmes et les personnages ne sont pas du tout traités de la même façon, au point que le Edward de 2003 et celui du manga/BH, à la fin de chacune des œuvres, ne sont pas du tout les mêmes, alors qu’ils étaient identiques au premier épisode, par exemple.
Roy ne fait pas exception. Certains points de l’intrigue ont été modifiés, et le fait que l’anime de 2003 ne traite absolument pas de la même façon le sujet du génocide, font qu’il me semble plus pertinent de parler du Roy de 2003 plutôt que de celui de BH. En fait, Lance est plus proche du Roy de BH que de celui de 2003 en un sens, du coup il me semble plus logique de me baser surtout sur 2003, surtout alors que c’est, à mon avis, la version qui réussit le mieux à traiter un sujet aussi lourd.
Avant toute chose, prenons le temps de définir ce qu’est un génocide. Selon le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, le génocide se définit ainsi : « extermination systématique d'un groupe humain de même race, langue, nationalité ou religion par racisme ou par folie » ; « destruction d’un peuple, d’une population entière. »
Nous avons, selon cette définition, deux grands génocides évoqués dans Eldarya : celui des aengels/daemons, et celui que Lance a voulu perpétrer. Dans une moindre mesure, on pourrait aussi considérer la volonté des balenviennois d’exterminer les myconides comme une volonté génocidaire, mais je me concentrerai sur les deux premiers exemples.
Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : les génocides dans Eldarya ne sont pas pris au sérieux et sont minimisés. Rien que pour l’affaire des myconides, on se souvient comment dans l’épisode 16 de The Origins, la réaction que Miiko trouve à avoir quand Erika lui signale qu’elle veut que l’affaire soit réglée, c’est de lui proposer de trouver une solution à sa place en voyant ça « comme un challenge »… J’ai jamais compris l’intérêt. Que ce soit compliqué d’intervenir, ok je veux bien, mais déjà que tu comptes sur une nœud-nœud privilégiée pour résoudre le conflit si elle tient tant que ça à ramener la paix à Balenvia laissez-moi rire, mais dire qu’elle n’a qu’à voir ça comme un CHALLENGE ??
Obligée de me remémorer de mauvais souvenirs pour cet avis.
On sait depuis l’épisode d’Yvoni que Miiko a un niveau d’empathie au ras des pâquerettes, mais là c’est plutôt qu’il mange les pissenlits par la racine.
Mais je pense que l’exemple le plus parlant reste celui des aengels/daemons.
On nous en parle pour la première fois lors du cours d’histoire de l’épisode 14 de The Origins, durant lequel on apprend que les aengels ont refusé de participer au Sacrifice Bleu, obtenant alors le nom de daemons car cette trahison leur aura fait perdre leur pureté. Le professeur explique ensuite que les daemons seront pourchassés et tués jusqu’au dernier par vengeance et dans l’espoir de rétablir l’équilibre à Eldarya car, nous dira-t-on, tous les problèmes rencontrés à Eldarya, comme la nourriture non nutritive ou les portails hasardeux, « sont de la faute des daemons. »
Sans justifier directement le massacre, l’épisode sous-entend quand même assez fortement que les faëries ont estimé qu’ils n’avaient pas le choix, et que les daemon ayant commis une telle trahison résultant sur les désastres eldaryens qu’on connaît, finalement c’était un peu pour la bonne cause, et à aucun moment un personnage se dit, « ouais mais quand même, on a massacré tout un peuple, dont une bonne partie qui avait rien demandé, » et il faudra attendre l’épisode 26 pour que l’action soit remise en cause… Du moins en partie.
C’est dans cet épisode qu’est prononcé pour la première fois le mot « génocide » pour désigner ce qui est arrivé aux aengels, mais lorsque Fáfnir raconte à Lance et Erika les circonstances du Sacrifice Bleu, il explique que les partisans de l’aengel Lilith, d’accord pour le sacrifice de son peuple, ont été massacrés par les partisans de Dagon, son frère, opposé à la tuerie. À la suite de quoi, des rumeurs ont été colportées sur les aengels, et ce qui restait de leur peuple a été exterminé par les faëries, persuadés qu’ils étaient responsables des dérèglements d’Eldarya par leur refus du sacrifice. Ce qui lui fait dire, et ce sont les mots écrits dans l’épisode : « en d’autres termes : ce sont eux qui ont initié leur propre génocide. »
C’est hyper grave comme formulation !
Il n’existe AUCUN univers, réel ou fictionnel, où un génocide peut être justifié de quelque manière que ce soit. Rien, absolument RIEN ne justifie le massacre de tout un peuple, et certainement pas le fait que « bof ils avaient déjà commencé à s’entretuer on a fait que finir le travail finalement ! » Pour les faëries ce n’est qu’un moyen de se dédouaner et de se chercher des excuses, et de la part des scénaristes ce n’était qu’une façon de polariser l’histoire encore plus qu’elle ne l’était déjà, avec d’un côté les Gentils Faëries et la Gentille Garde d’Eel, et de l’autre les Méchants Daemons Égoïstes qui ont tout cassé Eldarya.
On a eu des hot takes cringe dans ce jeu mais celle-là est dans le top 3.
Ce ne sera que dans l’épisode 13 de A New Era que cet événement sera décrit comme un acte de violence de la part des faëries, dans un contexte où Hua nous dit que « oui ok les faëries ont été violents parfois et c pas bien mais euh les humains c’était pire, d’abord !!! » (alors qu’entre nous, quelle différence morale entre les humains plus nombreux persécutant les faëries, et les faëries plus nombreux exterminant les aengels ?). Il aura donc fallu 43 épisodes avant que quiconque ne reconnaisse que c’était un acte totalement inhumain, et encore c’est vraiment du bout des lèvres.
En plus Chino a dit elle-même que Leiftan en personne était un survivant du massacre, ou en tout cas il était enfant à l’époque, et on n’a jamais eu sa version des faits, ou même tout simplement comment il l’avait vécu, comment il avait vécu le fait d’apprendre l’histoire de son peuple et de sa famille. Il était l’antagoniste de la saison 1, sa vengeance était centrale, on aurait pu avoir son point de vue, mais rien du tout, tout ce qu’on a eu de lui en saison 1 c’est « grougrou je me venge et je stalk Erika comme un gros pervers » et en saison 2 c’est une plante verte ; alors que justement il est en pleine introspection, c’est là qu’on aurait pu idéalement connaître ses ressentis et son histoire concernant le génocide de son peuple, mais non, on peut aller se faire voir pour comprendre l’antago de saison 1 et un love interest présent dans les deux saisons…
Alors je suis persuadée qu’il y a des Lance-addicts en train de rouler des yeux derrière leur écran depuis le début de ce post parce que j’ai dit que Lance était génocidaire et que personne n'a envie de s’entendre dire que son fav est aussi « problématique » mais c’est un fait : Lance avait la volonté d’exterminer non pas un, mais TOUS les peuples de faëries, par vengeance. C’est la définition du génocide.
Et là, fan ou pas fan, y’a pas à argumenter en fait, le personnage a voulu faire ça, point, c’est pas parce qu’on est dans une œuvre de fiction que la définition va magiquement changer, Lance est un génocidaire, et qu’on soit d’accord ou pas, bah peu importe, c’est juste un fait posé là devant nos yeux.
Je rappelle au passage que c’est pas parce qu’il a raté son coup que ça n’en fait pas un génocidaire, hein, j’avais lu des avis là-dessus à son apparition dans la saison 2, comme quoi « ça aime trop traiter Lance de génocidaire ici mais il a pas commis de génocide en fait ! » Sauf que c’est pas comme ça que ça marche. Un type arrêté avant qu’il ne commette un attentat terroriste c’est pas pour autant qu’on arrête de l’appeler un terroriste, bah là c’est pareil.
On remarquera cependant que l’acte de Lance est à peine évoqué en saison 2 : le seul moment qui me vient où le mot « génocide » est écrit (si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à me les communiquer !), c’est dans l’épisode 2, lors du dialogue stratosphérique entre Chù et Erika, alors que Chù note qu’Erika a une « incompatibilité de caractère avec Lance, » ce à quoi cette dernière répond : « Il a organisé un génocide. Et à titre personnel, il a essayé de me tuer plusieurs fois. » Chù repart alors dans son délire et compare ça à… Mathieu qui manque à ses devoirs envers l’Absynthe et qui rentre dans le labo sans frapper…
Ce n’est pas parce qu’on daigne enfin nommer nommer les choses comme il faut que le contexte n’importe pas. D’accord, Erika a prononcé le mot. Mais si sa phrase est noyée dans un dialogue abscons censé plus tirer vers l’humour parce que nous sommes dans une scène grotesque et que personne ne relève quand un génocide est comparé à des actes d’impolitesse, désolée mais le boulot est pas fait. On peut avoir une comparaison stupide comme ça faite par un perso, pas de souci, mais ici elle n’est pas montrée comme une comparaison extrêmement malvenue, c’est juste « haha c’est Chù elle est chelou dans sa vision des choses c’est rigolo oups je suis venue ici pour une urgence au fait !! » alors qu’au-delà du fait que toute personne comparant un génocide à entrer dans une pièce sans frapper mérite une baffe, Erika serait en droit de se sentir ultra vexée que la meuf en face d’elle mette sur un pied d’égalité le génocidaire qui aurait pu l’emporter et un random impoli. Ne pas réfuter une comparaison aussi mauvaise in-game c’est ne pas y voir de problème.
Oui c’est évident que Chù a tort mais même en jeu la comparaison est sensée être de mauvais goût donc pourquoi Erika réagit pas ?
De même pour l’épisode 3, je vais pas épiloguer dessus parce que j’en ai déjà parlé dans mon avis correspondant, mais alors qu’Erika exprime sa colère de voir Lance faire sa vie comme si de rien n’était, et elle est en DROIT de le faire, tout le monde lui dit de se calmer, d’accepter sa présence comme tout le monde et la seule explication à laquelle on aura droit c’est que « il a changé et Hua a sondé son âme donc c’est bon on peut passer à autre chose hihi ! » Et c’est fini, on n’en parlera plus. Ou alors, viteuf, pour avoir un Lance contrit qui dit « c’était pas très cool oups, » et encore, de mémoire c’est surtout par rapport au meurtre de Valkyon, et même ça il a fallu qu’on se batte pour que ce soit évoqué.
Bref, Lance a tenté un génocide, et tout le monde s’en fout.
Alors bon bah déjà c’est simple, toutes les versions de l’histoire s’accordent à dire que c’est bien un génocide qui a été commis sur le peuple ishbal mdr.
Seulement, et c’est là que ça diverge, si le fait est communément accepté, répété plusieurs fois et jamais minimisé, les différents acteurs des événements ne sont pas traités du tout de la même façon.
Dans le manga/BH, la responsabilité de l’armée est grandement diluée : l’histoire met la faute sur le Grand Méchant qui tire les ficelles dans l’ombre grâce à ses sbires non-humains qui contrôlent les hautes sphère de l’État, et les personnages de l’armée dans le camp des protagonistes/amis du héros (ce qui inclut notre pote Mustang) sont présentés comme des victimes, qui n’ont fait que suivre des ordres même s’ils étaient injustes, promis on est tristes d’avoir fait ça on va tout faire pour passer en cour martiale en tant que criminels de guerre, tout ça pour qu’à la fin personne ne passe au tribunal et Mustang devient le Généralissime…
Quant aux Ishbals, les deux seuls qui ont un vrai rôle sont Scar, qui devient un tueur en série qui s’en prend aux alchimistes d’État pour venger son peuple et qui à la fin finit par… bosser pour l’armée qui a commis ledit génocide, et Miles, qui a été engagé dans l’armée d’Amestris et qui sert d’opposition à Scar en étant « la bonne victime, » celle qui n’essaie pas de se venger mais qui travaille main dans la main avec son oppresseur pour essayer de changer les choses de l’intérieur et réhabiliter les Ishbals (ce qui nous donne droit à des dialogues complètement hors sol avec Edward, le protagoniste, mais passons). Les autres survivants du massacre que l’on croisera dans l’histoire prendront bien le temps d’insister sur le fait que « mais on sait que tous les Amestriens ne sont pas comme ça d’ailleurs deux médecins militaires Amestriens nous ont aidés !!! »
C’est bien mais ça fait oublier que le problème n’est pas seulement à l’échelle individuelle.
A contrario, FMA 2003 n’y va pas par quatre chemins : l’anime nous fait bien comprendre sans vraiment de subtilité que le problème, c’est l’armée et l’État en tant que système, et si l’on fait partie du système, alors on fait partie du problème, qu’on soit le beau et charismatique Roy Mustang, le loyal et rigolo Maes Hughes ou l’héroïque enfant de 15 ans Edward Elric. L’anime n’a tellement pas le temps pour la subtilité qu’il comparera l’armée d’Amestris au régime nazi avec un nombre de chill d’environ zéro :’) La responsabilité est ancrée sur chaque soldat qui a appuyé sur une gâchette ou claqué des doigts pour tuer des Ishbals, et sur tous ceux qui ont laissé faire, et qui laissent le système se perpétuer et l’histoire se répéter lorsqu’un autre peuple proche des Ishbals est lui aussi pris pour cible dans le présent ; cela inclut Edward et son frère, qui n’ont pas réfléchi aux conséquences de leurs actions, et ont involontairement aidé l’armée à assiéger la ville et à s’en prendre aux habitants.
Scar est toujours un tueur d’alchimistes d’État, mais s’il passe ici aussi du côté des « gentils » (entendre qu’il n’est plus une menace mortelle pour le héros), il est loin de finir par travailler pour l’armée : il meurt en transformant les soldats de la cité assiégée en pierre philosophale, tout en sauvant le frère d’Edward, et il aura dit plus tôt à Ed, « je n’aurai pas de compassion pour les soldats, et tu ne devrais pas non plus » (un truc dans ce goût-là, je n’ai plus le dialogue français en tête, mais en anglais c’est « My sympathy will not be spent on soldiers, and neither should yours »). A plusieurs reprises on croise d’autres survivants du massacre, on voit les conséquences de la guerre sur eux et on s’y attarde bien plus que sur les criminels de guerre. Et quand on en parle, ce n’est pas mis sur un pied d’égalité, comme s’ils étaient autant victimes de la guerre que les Ishbals.
Bien sûr, tout ceci a des conséquences sur la façon dont sont écrits les génocidaires, incluant celui qui nous intéresse ici, Roy Mustang.
Dans les deux versions, on nous explique assez tôt le rôle de Roy dans la guerre. Mais si le manga/BH préfère s’attarder sur la camaraderie entre Mustang et ses hommes, et laisser les mauvais rôles d’assassins à d’autres personnages comme des chefs qu’on ne reverra pas ou un alchimiste qui a écrit « je suis méchant » sur le front, l’épisode 13 de FMA 2003, qui représente une pause dans la narration en étant un épisode majoritairement comique montrant un duel officiel entre Edward et Roy, nous offre un premier aperçu de la façon dont Roy a fini par vivre la guerre, alors qu’Ed est à terre devant lui et qu’il lève la main pour utiliser l’alchimie ; il a alors ce qu’on appelle dans le jargon technique un war flashback littéral, et se revoit en face d’une gamine Ishbal, du même âge qu’Ed et dans la même position que lui, juste avant qu’il ne la tue.
Bon bien sûr je taquine mais oui il souffre d’un syndrome de stress post-traumatique.
Ce sera montré à plusieurs autres reprises que la guerre l’aura complètement détruit ; on le verra même pointer un pistolet sous son menton, et seule l’arrivée d’un autre alchimiste l’empêche d’appuyer sur la gâchette. De même, on le verra mal rasé, épuisé, son logement en pagaille, en train de réfléchir à la transmutation humaine, grand tabou de l’alchimie, afin d’éventuellement ramener à la vie des gens qu’il avait tués.
Là aussi il est un peu placé comme victime de la guerre, mais pas en tant que personne qui subit : il est le criminel, et il est condamné à vivre avec les souvenirs de ce qu’il a fait et les conséquences de ses actions, auxquelles il ne peut pas échapper. Il a participé à un génocide, et il ne pourra jamais l’oublier.
Dans les deux versions, son but devient alors de devenir généralissime, afin de s’assurer qu’il n’aura pas à suivre d’autres ordres meurtriers. Il n’atteint pas ce but dans FMA 2003, mais en un sens, il réussit mieux son objectif que dans BH : il détruit le généralissime, tout en sachant que cela lui coûtera sa carrière et qu’il ne pourra jamais le devenir. Dans le film qui conclut la série, il perd son rang et ses privilèges, mais surtout, on apprend que par son acte (et avec l’aide de ses acolytes), la vérité sur le gouvernement militaire a été dévoilée, et au lieu de laisser en place le système qui a permis des massacres comme celui d’Ishbal, ce dernier est démantelé et remplacé par un parlement avec des gens élus. Et au final, c’était bien le but qu’il s’était fixé, il a renversé le système mortifère auquel il a participé.
Pour Lance, on peut pas dire que ce soit le même topo…
Évidemment, on ne part pas sur des bonnes bases, puisqu’on est dans une œuvre qui ne prend pas le sujet au sérieux. Les génocides ne sont qualifiés comme tels que du bout des lèvres, on préfère mettre ça sous le tapis de peur de peindre une image trop négative d’un love interest et on ne se sert même pas du fait qu’on a sous la main un rescapé d’un de ces génocides (Leiftan) pour nous apporter sa version des faits et son vécu. Je demande pas un essai philosophique ni des scènes de PTSD chez Leiftan, mais je sais pas un simple récit de comment il l’a su, est-ce qu’il se souvient de quelque chose, c’est peut-être un des seuls êtres d’Eldarya à avoir un véritable souvenir de cet événement si important (Chino a dit qu’il était un « toddler » à l’époque, donc un enfant en bas-âge, mais eh laissez-moi espérer ok), ou à défaut Verom, son père adoptif, lui a vraiment vécu le massacre et lui en a parlé, on aurait pu avoir ce récit, et les scénaristes n’en ont même pas profité, que ce soit la première ou le deuxième, et c’est franchement gâcher, surtout quand on parle d’un CDC…
Mais à part ça, les seuls moment qui se rapprochent le plus d’un Lance nous parlant de son ressenti par rapport à ce qu’il a fait, c’est lorsqu’il parle de Valkyon, lors de la première scène de sexe dans sa route ou quand il empêche Erika de tuer Papounet. Ce sont, en tout cas, les seuls moments dont je me souviens. On peut aussi ajouter le fait que le fantôme de Valkyon dit à Erika que Lance a regretté d’avoir tué son frère à l’instant même où il l’a fait, et comme ça aurait été intéressant de voir sa réaction ou de l’entendre en parler, plutôt que d’avoir le récit par des personnages tiers !!!
Pourquoi ce jeu est toujours à ça de nous donner des trucs incroyables et ne le fait jamais ???
Et vraiment le fait qu’il ait voulu éliminer l’entièreté des faëries n’est jamais discuté en saison 2, à part vite fait au détour d’une conversation, vraiment c’est devenu anecdotique pour tout le monde. Même quand Erika s’en rappelle lors de sa conversation avec Papounet à l’épisode 12, elle met sur le même plan la violence de Lance, qui voulait génocider Eldarya, avec les faëries qui se défendent contre son armée. Si heureusement c’est moins hardcore et stupide que de comparer l’acte de Lance avec l’impolitesse de Mathieu, la violence en réaction et en défense face à une tentative d’annihilation de tous les peuples d’Eldarya n’est clairement pas équivalente à la violence de cette tentative d’annihilation.
Quant aux conséquences… Lance n’en a pas. Alors ouiii, je saiiis, il a passé une terriblement longue année en prison, wow, much punition, s’il vous faut vraiment une explication sur pourquoi un an de prison pour ça, doublé d’excuses bidons pour l’avoir sorti (« oui euh c’était la panique !!! » alors que la panique est arrivée 6 ans plus tard), vous ne faites pas d’efforts.
Et même après, on voit rien. C’est pareil j’ai pas besoin de le voir tellement rongé par la culpabilité qu’il songe au suicide comme Roy, mais comme j’en avais parlé dans mon avis sur l’épisode 3, nous n’avons pas d’expression du remord chez Lance, à part une fois ou deux à propos de Valkyon, mais rien sur le reste. Roy exprimera à plusieurs reprises ses regrets d’avoir participé au massacre d’Ishbal et son but assumé est de faire amende honorable pour ce qu’il a fait. Et alors que Lance se bat clairement pour la survie d’Eldarya pour le compte de la Garde, l’occasion de faire le parallèle est une fois de plus loupée. Il se bat juste parce que c’est son rôle dans l’histoire et que tous les persos de la Garde sont Très Gentils et Nobles, mais ça aurait été hyper pertinent de jouer là-dessus avec Lance, en lui donnant pour but d’empêcher que quelqu’un ne refasse l’erreur qu’il a faite. Le seul semblant de parallèle avec ses actions passées qu’on a, c’est à travers sa relation avec les familiers, quand il évite de tuer les Maripodes sur le bateau ou quand il apprivoise Skala (et quand il sauve les fesses d’Erika sur le bateau dans la vaine tentative de donner une raison à Erika de soudainement arrêter de le détester lol). Je trouve ça faiblard et un peu hors-sujet.
Il y a un autre parallèle intéressant à faire entre les deux personnages : leur réalisation de l’horreur qu’ils ont commise se fait en assassinant un personnage qui leur est proche.
Pour Lance, évidemment, je parle de Valkyon. Pour Roy, il s’agit des deux médecins amestriens évoqués tout à l’heure en passant, les Rockbells, qui s’avèrent être les parents du love interest du héros. Alors il n’est pas proche d’eux dans le sens où il les connaît, mais il en est proche dans le sens où ce sont ses compatriotes, ils sont dans le même camp que lui, ils sont blancs comme lui, ils ne font pas partie du groupe ennemi.
Et il reçoit l’ordre de les exécuter.
Les Rockbells soignaient les soldats amestriens tout comme les civils Ishbal, ce qui ne plaisait pas aux plus hauts gradés, qui ont alors donné l’ordre à l’un de leurs meilleurs éléments, Mustang, de les exécuter, pour ensuite faire croire à la famille qu’ils étaient morts dans une embuscade Ishbal. L’anime nous montre Mustang juste après qu’il a tiré les coups de feu meurtriers, sous le choc de ce qu’il vient de faire, tremblant comme une feuille et incapable de dire quoi que ce soit. Et c’est quelques heures après cet événement qu’il manque de se tirer une balle dans la tête.
Beaucoup de critiques ont été faites sur cette scène, arguant que Mustang est un hypocrite, car il aura pu tuer des centaines d’Ishbal littéralement en un claquement de doigts, et soudain c’est en tirant sur deux médecins amestriens qu’il réalise que c’est pas bien ce qu’il fait. Mais voyons-le autrement : l’armée ne lui demande plus seulement d’exterminer une masse d’inconnus à la culture et à la couleur de peau différentes des siennes, où on lui a appris depuis toujours, et a fortiori encore plus depuis qu’il est soldat, qu’ils sont dangereux et ennemis de la nation ; à présent, il doit aussi exterminer des gens de son propre camp parce qu’ils ne conviennent pas aux hautes instances de l’armée. Des gens qui auraient pu être ses proches à lui. Il n’a alors plus d’autre choix que de commencer à humaniser les autres personnes qu’il a tuées pour les mêmes raisons que les Rockbells : il les a tuées parce que l’armée le lui a demandé.
C’est là sa réalisation que le système en place lui a fait faire des horreurs et qu’il ne peut plus se cacher derrière les fables que l’armée lui a racontées : les Ishbals sont aussi humains que les Rockbells, et les exterminer n’a pas plus de sens que d’exécuter deux médecins qui soignaient des gens.
Et si on en revient à Lance, c’est pareil : Valkyon est l’un des seuls faëries qu’il tente de sauver en voulant le convaincre de se joindre à lui, probablement parce que, malgré tout, c’est son frère. Et s’il l’attaque et le traite en ennemi lors de la bataille finale car il est dans l’optique de « si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi, frère ou pas, » le fait de tuer le seul membre restant de sa famille, et le seul autre dragon n’ayant pas été sacrifié est suffisant pour l’arrêter et lui faire prendre conscience de l’erreur qu’il vient de commettre. Il vient de tuer son propre frère, sans doute la personne de qui il avait été le plus proche dans sa vie.
En plus si je me souviens bien, il ne tue pas grand monde de ses propres mains, les Kappas c’est les marids, Naytili, Ykhar et Chrome sont poignardés par Leiftan, après c’est des randoms pendant la bataille finale, je crois bien que la seule autre personne qu’on le voit blesser de ses propres mains avant Valkyon c’est Ezarel (encore une fois, dites-moi si je me trompe !!), et Ezarel il s’en fout évidemment. Par contre, Valkyon, c’est pas la même, et réaliser que sa folie et son envie de vengeance l’ont conduit à assassiner son propre frère, oui pour moi ça peut servir de déclencheur pour le début de son arc de rédemption.
Après, encore une fois, ça ne justifie pas la façon dont la Garde l’a traité après l’épisode 30 de The Origins. Passer de quelques pauvres mois de prison à direct on le réintègre à la Garde, ça n’a pas de sens. C’est complètement nier ce qu’il a fait. Sans parler du fait qu’on silencie une de ses plus proches victimes, Erika, mais j’ai déjà déblatéré là-dessus.
Roy n’est même pas puni légalement, ni dans FMA 2003 ni dans BH (comme dit plus haut il est même promu dans BH et rien ne change à part « j’ai fait un coup d’état et y’a plus le méchant à la tête du pays donc je prends sa place »), mais le premier anime n’hésite pas à nous dire qu’il ne s’en sort pas sans rien, avec sa culpabilité et ses remords. Et j’aurais aimé en voir aussi chez Lance. Quelques bouts de conversations, où il exprime son cheminement de pensée qui l’a poussé à devenir celui qu’il est dans A New Era, où il nous parle de ses regrets, de ce qu’il aurait aimé savoir avant de s’attaquer à Eldarya, de ses remords, il aurait pu refuser de retourner dans la Garde tout de suite parce que ne s’en sentant pas digne (même Leiftan a pu faire ça, même si bon ça a créé des situations particulièrement cons), genre faire un stage de sagesse auprès de Fáfnir à Memoria j’en sais rien, histoire qu’on ait au moins l’impression qu’il a travaillé sur lui-même au lieu d’avoir « je tue Valkyky → oups la boulette → quelques mois de taule → je reviens dans la Garde puis deviens chef de l’Obsidienne → hein moi avoir tenté un génocide ? Pas souvenir, par contre j’ai tué mon frère et des fois ça me rend triste, ça compte ? »
Du coup on se retrouve avec un personnage qui est juste passé d’un archétype à un autre.
On sait tou-te-s ici qu’Eldarya n’a pas été écrit avec une grande intelligence émotionnelle et ne restera donc pas gravé dans les mémoires comme une œuvre qui prend le temps d’étoffer ses personnages, mais je maintiendrai que l’occasion a été grandement manquée de nous permettre de comprendre l’évolution de Lance, et de laisser aussi cette occasion à Erika. FMA 2003 n’a pas un point de vue particulier, il varie selon les scènes, et Eldarya est écrit du point de vue d’Erika uniquement. C’est logique que nous n’ayons pas vu Lance changer au jour le jour, et que nous le découvrions en même temps qu’elle. Le problème est que nous n’ayons pas eu le choix d’accepter les faits. Les personnages nous expliquent la situation une fois à l’épisode 3 et on nous force, nous et Erika, à faire avec, parce que de toute façon dès l’épisode 4 on part en mission avec Lance et on a pas d’autre choix que de le côtoyer et de lui faire confiance.
D’un autre côté, Roy, dès le début il est présenté comme un personnage charismatique et sympa alors que pareil, la guerre c’était même pas 10 ans plus tôt, mais son rôle n’est pas caché, et y’a pas tous ses subordonnés qui vont aller voir Winry, la fille des Rockbells, en lui disant, « oui mais tu comprends il a été traumatisé, il a du PTSD, il a compris de ses erreurs et puis c’est un super chef et il est très utile dans l’armée donc arrête de crier et va te calmer avant de me reparler !! » D’ailleurs c’est même très intéressant parce que Winry, tout comme Erika, a bien conscience qu’elle ne fera pas le poids, parce que Roy est très aimé et admiré, même de gens que Winry adore, et c’est une situation hyper conflictuelle pour elle : elle veut absolument haïr cet homme qui a tué ses parents, et en même temps qu’est-ce qu’elle peut faire face au fait que la plupart des gens le considèrent comme une bonne personne ?
Elle a besoin de réconfort, pas de Karenn qui lui dise d’aller ailleurs pour s’énerver lol
Elle demandera indirectement leur avis à plusieurs collègues ou amis de Mustang, et ils lui répondront que oui, c’est quelqu’un de bien, malgré Ishbal, mais à aucun moment elle ne sera culpabilisée, par les autres personnages ou par le scénario ; on lui laisse le droit de le détester, on lui laisse le temps d’assimiler les infos, on lui laisse la possibilité d’être en colère et confuse. C’est vraiment ce qui manque à Eldarya. On n’avait pas besoin que les personnages disent à Erika d’arrêter de crier ou d’aller se calmer parce qu’elle les gonfle. Si ces phrases avaient été remplacées par des dialogues plus compréhensifs, du genre « je comprends que ce soit un choc pour toi, pardon de n’avoir pas su te l’annoncer, tu es en colère et c’est normal, je pourrai t’expliquer la situation quand tu te sentiras prête et tu en feras ce que tu veux » au lieu de « je comprends que ce soit un choc pour toi, mais on avait besoin de lui, c’est comme ça, il va falloir que tu te calmes et que tu fasses avec, » on aurait eu des bases beaucoup plus saines.
Et comme d’habitude, si la masse de dialogues avait été mieux utilisée plutôt que d’avoir des conversations futiles à rallonge ou des épisodes entiers consacrés à rien foutre, alors on aurait pu avoir des flashbacks de Lance nous racontant son parcours, plus d’autres persos nous racontant une entrevue marquante avec lui, et nous aurions alors pu avoir des dialogues à choix nous permettant d’accepter Lance, d’être neutres ou de le rejeter. Au lieu de ça, le seul dont je me souviens c’est après qu’il sauve Erika sur le bateau, où on peut douter de lui, et après il devient un potentiel CDC comme les autres, clap de fin y’a plus rien à voir.
Que dire… Eldarya est une œuvre qui a tenté à plusieurs reprises de diverger vers un contenu dit « plus mature » et a voulu aborder des thèmes sérieux et importants, surtout dans la deuxième saison : la catastrophe écologique, l’emprise de mouvements sectaires, l’exode massif d’une population face à la disparition (littérale) de leurs terres, etc. Ce n’est pas une mauvaise chose, mais à partir du moment où l’on aborde des thèmes aussi complexes, alors on ne peut plus se permettre de le faire avec autant de légèreté et de superficialité que ce qui nous a été donné de voir dans A New Era.
Il n’est bien sûr pas question de faire un essai philosophique à chaque épisode, le jeu n’a pas été conçu pour ça, mais voir que le système de paiement au dialogue nous a offert une pléthore de conversations vides, une propagande Gentille Garde versus Méchants Ennemis tout en se présentant comme soi-disant moralement ambiguë et un dernier quart de saison qui a préféré s’attarder sur un méchant risible et un enterrement de vie de jeune fille au détriment de la fin de l’histoire qui s’est retrouvée bâclée, alors qu’on aurait pu avoir un développement des thèmes abordés, des personnages travaillés dans leur histoire et leurs émotion et une cohérence globale plus satisfaisante, bah ça m’énerve.
Surtout quand l’un des thèmes est le génocide : le mot est prononcé plusieurs fois, on ne peut donc pas faire comme si Eldarya n’avait pas essayé d’en parler. On n’a pas le droit de traiter ce sujet à la légère ; c’est dans notre histoire moderne, c’est dans notre histoire actuelle, et le réduire dans une œuvre de fiction à une erreur du passé chez un personnage sans jamais proposer de réflexion, même sommaire, sur le sujet, ou pire, en présenter un comme étant de la faute du peuple qui se fait exterminer, c’est au mieux décevant, au pire irresponsable.
Avec la comparaison avec Roy Mustang, je voulais montrer qu’il est possible de traiter le sujet de manière sérieuse, tout en ayant un personnage génocidaire développé, avec ses défauts et ses qualités, qu’on puisse apprécier, qui puisse même être un personnage principal, mais qui malgré tout est montré comme étant fautif. Pas besoin qu’il ait un panneau « MEURTRIER » sur le front à chaque épisode, mais que ses fautes ne soient pas discutées cinq minutes puis planquées sous le tapis pour toujours parce que c’est un CDC et qu’on a la flemme d’élaborer un personnage qui a un passé complexe. Ça aurait très bien pu se faire – le choix a été fait de ne pas le faire, et au final on se retrouve avec un personnage plat, qui pourrait bien s’appeler Valkyon 2 avec un peu plus de compétences en leadership. De bout en bout, Lance aura vraiment été l’un des persos avec le plus de potentiel pour être complexe et intéressant, en saisons 1 et 2, mais on nous l’a refusé.
Si je devais résumer ces 10 pages d’âneries en une phrase, je dirais : Roy Mustang (2003), c’est le Lance complexe et attrayant malgré un lourd passé génocidaire auquel on a pas eu droit dans Eldarya.
Allez, pour les 3 personnes qui auront trouvé un intérêt à ce texte et l’auront lu jusqu’au bout : merci, et à un de ces quatre !
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