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pomtl · 2 years
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"Je m’appelle Lakshya, et j’ai presque 12 ans. Je suis le seul de ma famille à être né au Canada ! Mes parents et mon grand frère sont nés en Inde. Avant la pandémie, on y allait tous les deux ans pour voir notre famille. Elle vit à Delhi, la capitale, à Haridwar, une ville sacrée, et à Purola, située dans les montagnes de l’Himalaya. C’est très beau et très impressionnant !
  Comme tu peux le voir, j’adore les Lego. J’aime construire des monuments parce que c’est plus long et plus difficile. Je fais aussi du dessin et de la peinture. Depuis que j’ai vu Jurassic Park, j’apprends à dessiner tous les dinosaures. Mes préférés sont le dilophosaure et le métriacanthosaurus. Je suis un peu un artiste, je crois. Je vais toujours le rester, mais je ne sais pas si j’en ferai une carrière.
  J’apprends le piano sur ma tablette avec une application. Les touches de mon piano peuvent aussi s’allumer pour me montrer les notes. J’aime jouer des morceaux de musique classique, comme Für Elise de Beethoven, et aussi des chansons que j’entends à la radio, comme celles d’Ed Sheeran ou de Dua Lipa. J’ai aussi commencé à jouer de la guitare.
Ma famille est hindoue. L’hindouisme est une des plus anciennes religions du monde ! Tous les ans, on célèbre Divali, la fête des lumières. On peint des petites lampes à l’huile en terre cuite, puis on en met partout dans la maison. Durant Holi, la fête des couleurs, on se lance de la poudre colorée. C’est un peu comme une bataille de boules de neige, mais avec des couleurs ! À la fin, on en a partout sur les vêtements et sur le visage. C’est vraiment l’fun. J’aime en apprendre plus sur les différentes croyances. Par exemple, la mythologie grecque m’intéresse beaucoup !
Notre famille est végétarienne. On ne veut pas faire de mal aux animaux. Je crois que je vais rester végétarien toute ma vie parce que je serais trop nerveux de goûter à de la viande. À l’école, je mange des sandwichs ou des pâtes, mais à la maison, on cuisine surtout de la nourriture indienne. On prépare souvent du dal, un plat à base de lentilles. Ce que je préfère, c’est le "shahi paneer" : des morceaux de fromage dans une sauce crémeuse et épicée qu’on mange avec du naan, une sorte de pain. Si tu vas dans un restaurant indien, tu dois absolument y goûter!"
[Cette année j'ai eu le bonheur de publier mon premier livre pour enfants : Le Monde Selon, avec Bayard Jeunesse Canada et Tobo. J'ai rencontré 12 enfants du Québec, et ensemble, on s'est amusé à réaliser un portrait qui présente leur univers. Tout comme cette page, c'est une invitation à la rencontre de l'autre, et à la découverte de nos différences comme de nos ressemblances. En voici un extrait.]
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"My name is Lakshya, and I’m almost 12. I’m the only one in my family to be born in Canada! My parents and my big brother were born in India. Before the pandemic, we’d go there every other year to see our family. They live in Delhi, the capital in Haridwar, a sacred city, and in Purola, located in the Himalaya mountains. It’s very beautiful and very imposing!
As you can see, I love Lego. I like building monuments because it takes longer and it’s more difficult. I also draw and paint. Since I saw Jurassic Park, I’ve been learning to draw all dinosaurs. My favorites are the dilophosaurus and the metriacanthosaurus. I’m a bit of an artists, I think. I’ll always be one, but I don’t know if I’ll make it my career.
I’m learning piano on my tablet with an app. The keys of my piano can also light up to show me the notes. I like to play pieces of classical music, like Beethoven’s Für Elise, and also songs I hear on the radio, like Ed Sheeran’s or Dua Lipa’s. I’ve also started playing guitar.
My family is Hindu. Hinduism is one of the most ancienet religion in the world! Every year, we celebrate Divali, the festival of lights. We paint small oil lamps made of clay, called “diya”, then we place them all over the house. And during Holi, the festival of colors, we throw colored powder at each other. It’s a bit like a snowball fight, but with colors! In the end, we’re covered with colors on our clothes and on our face. It’s really fun. I like to learn about different faiths. For example, I’m very interested in Greek mythology!
Our family is vegetarian. We don’t want to hurt animals. At school, I eat sandwiches, but at home, we mostly cook Indian food. We often prepare some dhal, a dish of lentils. My favorite food is “shahi paneer”: cubes of cheese in a creamy and spicy sauce that we eat with some naan, a type of bread. If you go to an Indian restaurant, you absolutely must try it!"
[This year, I've had the joy to publish my first children's book: Le Monde Selon, with Bayard Canada and Tobo Studio. I met 12 kids living in Quebec, and together, we created portraits that showcased their universes. Just like this page, it's an invitation to open ourselves to others, and to discover our differences and our similarities. Here's an excerpt.]
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pomtl · 2 years
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[Voici un petit extrait de mon premier livre jeunesse, Le Monde Selon! On y retrouve 12 portraits d'enfants du Québec, qui se présentent dans leurs mots bien à eux. Disponible dans toutes les librairies :)]
Moi c’est Léna, j’aurai bientôt 9 ans. Kwei ! Ça veut dire salut, en innu ! Mes parents viennent de Pessamit. C’est une communauté autochone de la Côte-Nord. Je ne parle pas la langue innue, mais j’essaie de l’apprendre. Mes mots préférés, c’est peik, qui veut dire « un », et ustadish, qui veut dire «tasse-toi».
Je danse depuis que j’ai 4 ans. Avec ma mère, je fais des vidéos de hip-hop et de jazz qu’on télécharge sur TikTok. On a déjà eu 2 millions de vues sur une de nos vidéos ! Un jour, j’ai croisé mon idole dans la rue : la danseuse Énola Bedard.  On s’est filmées trois fois ensemble ! Elle est trop gentille, tu la connais ? J’ai même gagné une compétition de danse à Montréal. J’ai pleuré deux fois : parce que j’étais trop contente, et parce que je me suis ennuyée de mes parents qui ne pouvaient pas être avec moi.
  Avec mes amis, j’aime jouer à la tag ou à cache-cache. J’adore faire des jeux d’évasion avec mes parents. Tu as déjà joué ? C’est très drôle, mais ce n’est pas facile de réussir à s’évader. Sinon avec ma sœur, on aime jouer à Roblox et regarder Naruto. J’adore les mangas et les PoP It. Quand je suis fâchée ou triste, ça me calme. Est-ce que tu as déjà essayé ? C’est comme éclater du papier bulle.
On va souvent à Pessamit pour les vacances. J’aime bien y aller pour voir ma famille, mes cousines et mes amis. Il y a aussi une grande plage là-bas, mais il y a vraiment trop de mouches noires et je me fais piquer partout. J’adore danser dans les pow-wow, avec mes mocassins et ma robe traditionnelle. Elle est couleur arc-en-ciel avec des clochettes. Elle est trop belle !
Plus tard, j’aimerais être soit danseuse, soit prof de danse. Et mon rêve, c’est d’aller à Los Angeles, parce que toutes mes idoles sont là-bas.
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[Here's an excerpt of my first children book, Le Monde Selon. It features 12 portraits of kids from Quebec, introducing themselves in their own way. Available in all libraries :)]
I’m Lena, I’ll soon be 9 years old. Kwei! That means hi, in innu! My parents are from Pessamit. It’s a First Nation community of the North Shore. I don’t speak innu, but I’m trying to learn. My favorite words are peik, that means “one”, and ustadish, that means “move over”.
I’ve been dancing since I was 4 years old. With my mom, we make hip-hop and jazz videos that we post on TikTok. We’ve already had 2 million views on one of our videos! One day, I ran into my idol in the street: dancer Enola Bedard. We made a video together three times! She’s so nice, do you know her? I even won a dance competition in Montreal. I cried twice: when they announced the winners on stage, and when I got back with my parents backstage.
With my friends, I like to play tag of hide-and-seek. I love doing escape games with my parents. Have you ever tried? It’s very funny, but it’s not easy to succeed in escaping! Otherwise with my sister, we like to play Roblox and watch Naruto. I love mangas and Pop-Its. When I’m upset or sad, it soothes me. Have you ever tried? It’s like popping bubble wrap.
We often go to Pessamit for the holidays. I like to go to see my family, my cousins and my friends. There’s also a large beach over there, but there’s too many black flies, I get stung everywhere!
I love dancing in the pow-wows, with my moccasins and my traditional dress. It’s got all of the rainbow colors and some small bells. It’s so beautiful! When I grow up, I’d like to be either a dancer, or a dance teacher. And my dream is to go to Los Angeles, because all of my idols live there.
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pomtl · 2 years
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« Quand j’ai eu ma fille l’année dernière, j’ai réalisé à quel point la pression pouvait être grande sur les épaules des mères. D’abord parce qu’on porte notre enfant 9 mois, le poids autant physique que mental est sur nos épaules, même si nos partenaires sont très présents, comme ça l’a été pour moi. Mais vivre tous les rendez-vous, la grossophobie médicale en étant une femme grosse enceinte, les pressions de devoir faire certaines choses d’une certaine façon. Et tout ça continue avec l’accouchement, mais aussi après avec l’allaitement par exemple. Déjà à l’hôpital les infirmières étaient tellement insistantes. Mais ma fille perdait du poids, elle ne voulait pas boire mon lait. Toutes les infirmières insistaient, me demandaient d’essayer avec une seringue, au goutte-à-goutte. Mais au bout du troisième jour, c’était plus possible. Une d’entre elles est allée me chercher de la formule. Ma fille l’a avalée tout de suite, elle avait tellement faim. J’étais en colère avec cette pression pour allaiter qui en plus ne convenait pas à mon bébé. Tout au long de la grossesse je m’étais dit que je vivrais ça tranquillement et que je ferais sans pression. Mais au moment venu, c’est n’est pas ce qui s’est passé. J’ai beaucoup insisté pour réussir à allaiter à la maison. Mon partenaire était très présent, il voulait que je fasse ce que je voulais. Et la société nous met cette pression là aussi ! La première question qu’on nous pose quand on nous rencontre avec un nouveau-né, que ce soit des amis, de la famille ou des inconnus, c’est toujours celle de l’allaitement. Ça devrait rester privé, entre le bébé, la mère et le ou la partenaire. Et si on prend la décision de ne pas allaiter, on se fait juger. J’ai eu l’impression qu’il fallait que j’essaye vraiment fort et de faire tout mon possible avant d’arrêter. Je ne savais même pas à quel moment je me donnais le droit d’arrêter. J’ai fait des efforts pendant un mois et demi, mais ma santé mentale n’allait pas bien du tout, si j’avais continué, j’aurais sûrement embarqué dans une sorte de dépression post-partum. C’est vraiment important d’écouter ses limites. 
Il y a un aspect de la parentalité qui est encore très marquée par le sexisme, c’est à quel point les femmes doivent mettre leur carrière en pause à l’arrivée d’un enfant. Au Québec, une grande partie des parents avec des bébés ne trouvent pas de place en garderie et c’est notre cas. On pourrait l’emmener au privé, mais c’est très cher. J’ai vraiment l’impression que je ne peux pas vivre ma carrière à 100% comme j’en aurais envie en ce moment. Je la développe à temps partiel, ici et là. C’est sûr que d’un côté, j’aime tellement être avec elle, mais si j’avais une place pour elle en garderie, je pourrais reprendre ma carrière de photographe à 100%. Et c’est logique que ce soit mon partenaire qui travaille à temps plein puisque c’est lui qui fait le plus d’argent, mais c’est le cas pour tellement de femmes. Avec le manque de places, c’est nous qui devons écoper de ça, rester à la maison et mettre notre travail de côté. Comme il y a une grosse disparité dans les salaires et que les hommes sont mieux payés que les femmes, le couple fait souvent le choix que l’homme continue de travailler plutôt que la femme et ça donne ces situations-là. Quand je vois d’autres photographes, qui en sont au même niveau de leur carrière que moi, je me sens toujours un peu ralentie par rapport à elles et en étant dans mon début de trentaine j’ai cette pression qu’il faut que je travaille fort maintenant, que j’avance maintenant. 
Quand certaines semaines je peux travailler, il y a beaucoup de fatigue, car s’occuper d’un bébé est vraiment un travail à temps plein, on l’oublie souvent. Mon partenaire travaille super fort pour nous et j’ai de la chance de partager cette charge avec lui autant que possible. Mais tant qu’il n’y aura pas plus de places dans les garderies au Québec, les femmes continueront de souffrir de ce manque de considération pour leur carrière et on continuera de creuser le fossé de l’inégalité entre les hommes et les femmes. » 
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"When I had my daughter last year, I realized how much pressure mothers can be under. First of all, because we carry our child for 9 months, the physical and mental weight is on our shoulders, even if our partners are very present, as it was for me. But to live all the appointments, the medical grossophobia by being a pregnant fat woman, the pressures to do certain things in a certain way. And all this continues with the delivery, but also afterwards with breastfeeding for example. Already, in the hospital, the nurses were so insistent. But my daughter was losing weight, she did not want to drink my milk. All the nurses insisted, asked me to try with a syringe, with a drip. But after the third day, it was no longer possible. One of them went to get me some formula. My daughter swallowed it right away, she was so hungry. I was angry with the pressure to breastfeed, which was also not suitable for my baby. Throughout the pregnancy I told myself that I would live it quietly and that I would do it without pressure. But when the time came, that's not what happened. I insisted a lot to be able to breastfeed at home. My partner was very present, he wanted me to do what I wanted. And society puts that pressure on us too! The first question we are asked when we are met with a newborn, whether friends, family or strangers, is always about breastfeeding. It should be private, between the baby, the mother and the partner. And if you make the decision not to breastfeed, you get judged. I felt like I had to try really hard and do everything I could before I stopped. I didn't even know when I was giving myself the right to stop. I tried for a month and a half, but my mental health was not doing well at all, if I had continued, I would have probably gone into some kind of postpartum depression. It's really important to listen to your limits. 
There is one aspect of parenthood that is still very much marked by sexism, and that is the extent to which women have to put their careers on hold when a child arrives. In Quebec, a large proportion of parents with babies cannot find a place in daycare, and that is our case. We could take him to private care, but it's very expensive. I really feel like I can't live my career 100% the way I want to right now. I'm developing it part-time, here and there. Sure, on the one hand I love being with her so much, but if I had a spot for her in daycare, I could go back to my photography career 100%. And it makes sense that my partner is the one working full time since he makes the most money, but that's the case for so many women. With the lack of space, we're the ones who have to deal with it, stay home and put our work aside. Since there is a big disparity in salaries and men are paid more than women, the couple often makes the choice that the man continues to work rather than the woman and that gives these situations. When I see other photographers, who are at the same level of their career as I am, I always feel a little slowed down compared to them and being in my early thirties I have this pressure that I have to work hard now, that I have to advance now. 
When some weeks I can work, there is a lot of fatigue, because taking care of a baby is really a full time job, we often forget that. My partner works super hard for us, and I'm lucky to share the load with him as much as possible. But as long as there are not more daycare places in Quebec, women will continue to suffer from this lack of consideration for their careers and we will continue to widen the gap of inequality between men and women."
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pomtl · 2 years
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« Je suis née en Ukraine à Tchortkiv et j’ai immigré au Canada il y a 12 ans avec ma famille. Nous avons quitté l’Ukraine à l’époque parce que la situation politique et économique était mauvaise. Ça ne changeait pas, ça ne s’améliorait pas, surtout pour les jeunes familles. Nous avons également voulu partir pour des raisons écologiques puisque le pays vit avec les restes de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Le Canada nous offrait plus d’opportunités. En Ukraine, même en travaillant fort tous les deux, on ne pouvait pas s’offrir ce qu’on voulait. C’était très difficile. 
Voir la guerre éclater, ça a été un gros choc. Nous avons été pris par surprise, même si, depuis le mois de janvier, on s’inquiétait en voyant l’armée russe s’approcher. Mais on n’aurait jamais pensé que ça arriverait de cette façon-là et à cette ampleur là. On pensait que Poutine voudrait reprendre certaines zones à l’Est et on était prêts à les défendre. Mais la première journée, les Russes ont bombardé des grandes villes, même à l’Ouest. On ne s’y attendait pas du tout. Nos amis ou notre famille là-bas ont soit réussi à partir, soit sont restés sur place pour aider les bénévoles à défendre la ville. Mais les gens qui n’ont pas pu partir sont restés coincés. Notre première réaction a été d’appeler en Ukraine, savoir comment tout le monde allait. Mais les deux premiers jours, on pleurait sans arrêt. Tous les Ukrainiens au Canada qu’on connait et qui travaillent nous ont raconté que leurs employeurs ont été très compréhensifs, ils ont eu beaucoup d’empathie.
C’est comme ça qu’on a commencé à vivre les premières journées. Après, tout le monde a commencé à faire quelque chose, c’était assez chaotique, mais l’action guérit l’angoisse. Les gens ont commencé à envoyer de l’argent en Ukraine, à aider les gens à se déplacer à l’intérieur du pays de l’Est à l’Ouest. Depuis deux jours, toutes les églises et organismes se sont réunis pour coordonner le travail, pour soit collecter des vêtements pour les nouveaux arrivants ou bien en envoyer en Ukraine. Chaque personne fait quelque chose. Ça nous a pris quelques jours pour le faire, mais maintenant nous sommes organisés. 
Au début, quand le conflit a éclaté, en étant loin, il y avait beaucoup d’impuissance. On ne savait pas quoi faire et à quoi s’attendre. Mais après, quand on est passé à l’action, on ne s’est plus sentis comme ça. Je ne peux pas parler pour les gens qui ont des proches qui sont toujours dans la partie Est. Pour eux, je vous jure que c’est toujours une situation de détresse. Mais il y a cette phrase qu’on dit : « chacun son combat» c’est-à-dire, chacun fait ce qu’il peut pour aider. Je ne connais personne qui ne fait rien. Si une famille est coincée, on va essayer d’aider cette famille, mais on va essayer d’aider les autres autour. En possédant une information précieuse, on va en faire bénéficier tout le monde. 
Mon mari et moi avons de la famille là-bas, par exemple nos parents, qui ont décidé de rester. Ils ne veulent pas quitter leur pays. Ils disent qu’ils sont nés ici et veulent mourir ici. Les hommes aussi sont restés dans la patrouille locale. Mon cousin a un gym, il l’a ouvert pour accueillir les gens à l’intérieur et donne un soutien psychologique, car il a une formation en psychologie. Sa femme et ses enfants planifient de sortir du pays, mais c’est encore compliqué pour arriver au Canada. Ça peut encore prendre du temps avant de finaliser tous les documents, rien que pour acheter un billet d’avion, il faut des documents pour les enfants. J’espère aider le plus possible les personnes qui vont arriver au Canada, car il y a plus d’un an, j’ai fondé l’OBNL «I'mmigrant» qui aide les réfugiés et immigrants à s’intégrer au Canada. On va donc aider à coordonner l’arrivée prochaine des Ukrainiens.
On prie pour que le conflit s’arrête rapidement, mais on se prépare pour le pire. Il y a déjà un impact assez énorme sur la Russie autant pour les oligarques que pour les gens. Peut-être que ça va donner envie aux gens de sortir de chez eux pour manifester et protester contre le pouvoir en place et le faire changer. Et lorsque le pouvoir va changer, la guerre va s’arrêter. Notre espoir, c’est que l’armée en Ukraine est très forte. On est en guerre depuis 2014, une guerre camouflée certes, mais on croit beaucoup dans notre armée, on est beaucoup plus forts que l’armée russe. Ils sont peut-être beaucoup plus nombreux, mais beaucoup plus désorganisés et moins motivés. On sait qu’on va gagner et reprendre notre pays. »
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"I was born in Ukraine in Chortkiv and immigrated to Canada 12 years ago with my family. We left Ukraine at that time because the political and economic situation was bad. It didn't change, it didn't get better, especially for young families. We also wanted to leave for ecological reasons since the country is living with the remains of the Chernobyl nuclear disaster. Canada offered us more opportunities. In Ukraine, even if we both worked hard, we could not afford what we wanted. It was very difficult. 
It was a big shock to see the war break out. We were taken by surprise, even though we had been worried since January when we saw the Russian army approaching. But we never thought it would happen in this way and on this scale. We thought that Putin would want to retake certain areas in the East and we were ready to defend them. But on the first day, the Russians bombed major cities, even in the West. We didn't expect this at all.
Our friends or family there either managed to leave or stayed behind to help the volunteers defend the city. But the people who couldn't leave got stuck. Our first reaction was to call Ukraine, find out how everyone was doing. But for the first two days, we were crying non-stop. All the Ukrainians in Canada that we know and who work told us that their employers were very understanding, they had a lot of empathy.
That's how we started to live the first days. After that, everyone started to do something, it was quite chaotic, but action cures anxiety. People started to send money to Ukraine, to help people to move inside the country from the East to the West. For the past two days, all the churches and organizations have been meeting to coordinate the work, to either collect clothes for the newcomers or send clothes to Ukraine. Everyone is doing something. It took us a few days to do it, but now we are organized. 
At the beginning, when the conflict broke out, being far away, there was a lot of helplessness. We didn't know what to do and what to expect. But afterwards, when we took action, we didn't feel like that anymore. I can't speak for the people who have loved ones who are still in the east side. For them, I swear it's still a distressing situation. But there is this phrase that we say: "each one of us fights", that is, each one of us does what he can to help. I don't know anyone who does nothing. If a family is stuck, we will try to help this family, but we will also try to help the others around. By having valuable information, we're going to benefit everyone else. 
My husband and I have family there, for example our parents, who have decided to stay. They don't want to leave their country. They say they were born here and want to die here. The men also stayed in the local patrol. My cousin has a gym, he opened it to welcome people inside and gives psychological support, because he has a training in psychology. His wife and children are planning to leave the country, but it is still complicated to get to Canada. It can still take time to finalize all the documents, just to buy a plane ticket, you need documents for the children. I hope to help as much as possible the people who are going to arrive in Canada, because more than a year ago, I founded the NPO "I'mmigrant" which helps refugees and immigrants to integrate in Canada. We will help coordinate the upcoming arrival of Ukrainians.
We pray that the conflict will end quickly, but we are preparing for the worst. There is already a huge impact on Russia for the oligarchs as well as for the people. Maybe it will make people want to get out of their houses to demonstrate and protest against the current power and make it change. And when the power changes, the war will stop. Our hope is that the army in Ukraine is very strong. We have been at war since 2014, a camouflaged war of course, but we believe a lot in our army, we are much stronger than the Russian army. They may be much more numerous, but they are much more disorganized and less motivated. We know we will win and take back our country."
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pomtl · 2 years
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« J’ai été adoptée quand j’avais un an et deux mois. Ma mère est venue me chercher avec ma tante en Chine. C’est une femme extraordinaire qui m’a élevée seule. Elle avait de l’amour à donner, elle était entourée d’un réseau, et elle se sentait prête à adopter. J’ai encore cette vidéo de moi là-bas qui pars à rire aux éclats quand elle me fait sauter sur ses genoux. L’adoption n’a jamais été un tabou à la maison, elle a toujours été ouverte à en discuter avec moi. J’ai eu la chance de grandir dans les Cantons-de-l’Est, dans un environnement assez respectueux, et de me faire plusieurs amis, notamment d’autres enfants adoptés.
C’est en écoutant un épisode d’une série télé quand j’avais environ 11 ans que j’ai découvert le personnage d’une jeune fille asiatique qui voulait faire des recherches sur elle-même, qui voulait connaître ses parents biologiques. Étonnamment, ça n’était pas une question que je me posais avant que je vois cet épisode-là. J’ai aussi compris que ça n’était pas pareil pour tout le monde. Que certains avaient besoin de faire des recherches sur eux-mêmes et que d’autres n’avaient peut-être pas besoin de ces réponses. Ma mère m’a proposé de faire les recherches, d’aller là-bas ensemble. Elle m’a fait prendre des cours de mandarin quand j’étais au primaire, que je regrette d’ailleurs de ne pas avoir continué. Elle a toujours gardé cette porte ouverte. Mais pour moi c’est plus une curiosité, pour confirmer des choses, sur mes traits de caractère par exemple. Ce voyage-là n’est pas prévu pour l’instant, mais j’aimerais le faire un jour.
Dans ma tête, dans ma personnalité, je suis très Canadienne, très Québécoise. C’est quand je me regarde le matin dans le miroir, ou quand on me dit que je parle très bien français que j’ai un rappel de mes origines asiatiques. Je porte une identité, en tant que femme, en tant que personne asiatique, et ça vient avec ses défis. Mais pouvons-nous voir au-delà des aspects physiques ? Mon rêve, c’est de sentir que j’ai ma place. À partir du secondaire, j’ai vécu des périodes de doute, j’ai vécu la peur de l’abandon. Je me suis terriblement cherchée, et encore aujourd’hui au niveau professionnel. J’ai besoin de prouver que j’ai ma place et que je la mérite.
J’ai moi aussi un très grand désir d’adopter. Je me sens tellement reconnaissante de tout ce que ma mère a fait. C’est vraiment une deuxième chance que la vie m’a offerte. Il y a tellement d’enfants sur cette planète qui méritent d’avoir cette chance. Si je pouvais redonner autant que ma mère de cette façon, je serais vraiment heureuse de pouvoir le faire avec mon copain. » 
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"I was adopted when I was a year and two months old. My mother came to pick me up with my aunt in China. She’s an amazing woman who raised me on her own. She had love to give, she was surrounded by a network, and she felt ready to adopt. I still have that video of me over there laughing out loud when she makes me jump on her lap. Adoption has never been a taboo at home, she’s always been open to discuss it with me. I was fortunate enough to grow up in the Eastern Townships, in a fairly respectful environment, and to make many friends, including other adopted children.
It’s while listening to an episode of a TV show when I was about 11 that I discovered the character of a young Asian girl who wanted to do research on herself, who wanted to know her biological parents. Surprisingly, that wasn’t a question I was asking myself before I saw this episode. I also understood that it was not the same for everyone. That some needed to do some research and others might not need these answers. My mom offered me to do the research, to go over there together. She made me take Mandarin lessons when I was in elementary school, which I actually regret not having pursued. She always kept that door open. But for me it's more of a curiosity, to confirm things, about my character traits for example. This trip isn’t planned at the moment, but I’d like to do it someday.
In my head, in my personality, I’m very Canadian, very Quebecer. It’s when I look at myself in the mirror in the morning, or when I’m told that I speak French very well that I’m reminded of my Asian origins. I carry an identity, as a woman, as an Asian person, and that comes with its challenges. But can we see beyond the physical aspects? My dream is to feel that I belong. From high school, I went through periods of doubt, I experienced the fear of abandonment. I truly searched for myself, and still am today on a professional level. I need to prove that I have my place and that I deserve it.
I too have a very strong desire to adopt. I feel so grateful for everything my mom has done. It’s truly a second chance life has given me. There are so many children on this planet who deserve this chance. If I could give back as much as my mom did, I’d be really happy to do it with my boyfriend."
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pomtl · 2 years
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« Ma soeur et moi, on est nés avec une forme de nanisme très rare, une maladie orpheline complètement inconnue. Ma mère a eu ma sœur en premier et les médecins ne savaient pas ce qu’il se passait. Elle a posé beaucoup de questions, sur les complications, ou sur la longévité. Ce qui est drôle, c’est que les médecins ont dit à ma mère que les chances d’avoir un autre enfant avec cette maladie-là étaient quasi nulles. 20 mois plus tard, j’arrivais avec la même condition. Personne ne savait si notre vie était en danger ou non. Les médecins lui disaient 'Peut-être qu’ils vivront deux ans, peut-être cinq.' Passé ce temps-là, ma mère a décidé d’arrêter de compter et de vivre sa vie avec ses enfants, en arrêtant de s’inquiéter. Finalement, ma sœur a 35 ans et moi j’en ai 33. Mais on a été très malade quand on était jeunes. Ce qui est important de dire, c’est qu’être atteint de nanisme c’est pas juste une question de taille. C’est une condition médicale qui affecte l’ADN et qui peut affecter les organes. Être de petite taille, ça vient avec plein d’autres affaires. Par exemple, moi j’ai des problèmes rénaux et on pense que ça fait partie de mon syndrome.

Heureusement, je suis super autonome. Je viens d’avoir une voiture, je passe bientôt mon permis. J’ai des limitations physiques, mais ça ne m’empêche pas de faire ce que je veux. J’ai aussi un bon entourage, qui comprend mes limites. Dans mon enfance, ça n’a pas toujours été facile. Par exemple, la directrice de mon école voulait absolument nous mettre dans un centre spécialisé, parce qu’elle pensait que ma sœur et moi n’étions pas intelligents. Je ne parlais pas beaucoup, j’étais timide, donc elle pensait que je n’avais pas ma place à l’école. Ma mère s’est battue pour qu’on reste dans notre classe, et même en passant des tests d’intelligence avec les spécialistes, qui étaient tous normaux, elle voulait nous mettre dans un centre avec des enfants qui avaient des déficiences intellectuelles. J’aurais bien aimé la revoir cette directrice aujourd’hui, pour lui dire 'Regarde ce que je suis devenu'. Elle aurait pu totalement changer notre vie, et pour le pire. Je n’aurais jamais été la même personne. Et puis, j’ai toujours passé mes diplômes sans problème. 

On n’a pas vécu d’intimidation violente, mais on a eu des regards et des moqueries, ça a été dur pendant mon enfance. Mais le plus beau cadeau que m’a fait ma mère, c’est qu’elle ne m’a jamais caché mon handicap et ce qui s’en venait pour moi. C’est grâce à ça que j’ai pu avancer dans la vie parce que depuis que je suis enfant, j’ai conscience de ça. Même si c’était blessant, il fallait que je vive avec. Ce qui est super important pour moi aujourd’hui, c’est de prendre ma place sur les réseaux sociaux, pour qu’il y ait plus de représentation de la diversité corporelle. Au Québec, on voit très peu de gens avec des handicaps sur internet. J’ai commencé à faire des vidéos sur YouTube, j’aimais ça, mais c’était un défi pour moi de me montrer en vidéo. Ma famille et mes amis m’encourageaient là-dedans. Donc j’ai continué parce que je voulais que mon message atteigne le plus de monde possible. On a tous une place dans cette société. On met tellement l’accent sur les standards de beauté, alors que notre société n’est pas comme ça ! Quand on regarde dehors, on voit que personne n’est comme ça. Il y a de la diversité partout. Aujourd’hui les grandes compagnies, les sponsors vont vers des standards de beauté classiques parce qu’ils savent que c’est facile, que personne ne leur dira rien. Si les grandes compagnies d’influences se rallient à la cause de la diversité corporelle, s'ils se permettent d’intégrer des personnes différentes, l’impact que ça peut avoir sur les gens peut être énorme. Je sais qu’en prenant ma place sur internet je demande quelque chose d’impossible, mais c’est tellement nécessaire. Je n’accède pas aux mêmes privilèges aussi facilement que les autres parce que j’ai un obstacle de langage, parce que je suis plus petit, parce que je sors du moule… il faut vraiment que je prouve qui je suis, constamment. Je veux me défaire des préjugés qu’on m’attribue quand on me voit en photo. Des fois on me demande si je ne suis pas tanné de parler de mon handicap. Bien sûr que si, mais c’est un devoir de le faire, pour que les codes changent. »
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"My sister and I were born with a very rare form of dwarfism, a completely unknown orphan disease. My mother had my sister first and the doctors didn't know what was going on. She asked a lot of questions, about complications, or about longevity. The funny thing is that the doctors told my mom that the chances of having another child with this disease were almost zero. Twenty months later, I arrived with the same condition. No one knew if our lives were in danger or not. The doctors said 'Maybe they will live two years, maybe five'. After that time, my mother decided to stop counting and live her life with her children and stop worrying. Finally, my sister is 35 and I'm 33. But we were very sick when we were young. What's important to say is that having dwarfism is not just about height. It's a medical condition that affects the DNA and can affect organs. Being short comes with a lot of other stuff. For example, I have kidney problems and they think that's part of my syndrome.

Fortunately, I am super independent. I just got a car, I'm getting my license soon. I have physical limitations, but that doesn't stop me from doing what I want. I also have a good circle of friends who understand my limitations. In my childhood, it wasn't always easy. For example, the director of my school wanted to put us in a special center because she thought that my sister and I were not intelligent. I didn't talk much, I was shy, so she thought I didn't belong in school. My mother fought to keep us in our class, and even after taking intelligence tests with specialists, which were all normal, she wanted to put us in a center with children who had intellectual disabilities. I wish I could have seen her again today, to tell her 'Look at what I have become'. She could have totally changed our lives, and for the worse. I would never have been the same person. Besides, I've always graduated without a problem. 

We didn't experience violent bullying, but we did get stares and teasing, it was hard growing up. But the greatest gift my mother gave me was that she never hid my disability and what was coming for me. That's how I was able to move forward in life because ever since I was a child, I was aware of it. Even though it was hurtful, I had to live with it. What is very important for me today is to take my place on social networks, so that there is more representation of body diversity. In Québec, we see very few people with disabilities on the internet. I started making videos on YouTube, I liked it, but it was a challenge for me to show myself on video. My family and friends encouraged me to do it. So I continued because I wanted my message to reach as many people as possible. We all have a place in this society. We put so much emphasis on beauty standards, when our society is not like that! When you look outside, you see that nobody is like that. There is diversity everywhere. Today, the big companies, the sponsors go towards classic beauty standards because they know that it's easy, that nobody will tell them anything. If the big influencers get on board with body diversity, if they allow themselves to include different people, the impact it can have on people can be huge. I know that by taking my place on the internet I am asking for something impossible, but it is so necessary. I don't have access to the same privileges as others because I have a language barrier, because I'm smaller, because I'm out of the box...I really have to prove who I am, constantly. I want to get rid of the prejudices that are attributed to me when I am seen in pictures. Sometimes people ask me if I'm not tired of talking about my disability. Of course I am, but it's a duty to do so, so that the codes change."
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pomtl · 2 years
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« Il y a 3 ans environ, j’avais des problèmes de digestion importants, alors j’ai décidé d’aller voir mon médecin de famille. Il m’a conseillé, sans même m’examiner, de prendre des marches et boire de l’eau à cause de mon poids. J’ai dû insister pour ne pas que la rencontre s’arrête là et j’ai finalement eu des médicaments, toujours sans être examinée qui n’ont pas réglé le problème. J’ai donc décidé d’aller voir un autre médecin et j’ai dû insister encore une fois pour qu’on me prenne au sérieux et réussir à avoir des examens. On a fini par découvrir que j’avais des pierres à la vésicule biliaire, et pas rien qu’un peu. Et même là, j’ai dû me battre pour qu’on m’opère et qu’on ne se contente pas de me dire de perdre du poids, même si on me disait clairement que perdre du poids ne réglerait pas mon problème. Opération qui a fini par avoir lieu cette année, après 3 ans de lutte pour être crue et entendue. Voilà à quoi ça ressemble, la grossophobie médicale. Quand je vais chez le médecin, je dois demander à ce qu’on ne parle pas de mon poids en premier comme si c’était la raison inévitable de tous mes maux : j’aimerais que mes douleurs et la raison pour laquelle je viens soient prises en compte. C’est difficile à comprendre pour ceux et celles qui ne la vivent pas, mais c’est terrifiant d’aller chez le médecin quand on doit toujours prouver et défendre que nos maux sont réels, qu’on mérite d’être traités comme les autres. Il y a encore beaucoup de monde pour qui systématiquement gros égale mauvaise santé et mince bonne santé, et ce, même si on connaît tous des personnes minces en mauvaise santé, qui mangent mal, qui ne bougent pas… mais à l’inverse, qu’une personne grosse puisse être en santé, c’est difficile à accepter pour bien des gens. Et tu ne réussiras jamais à défaire cette association-là de la tête des gens s’ils ne sont pas prêts à le faire. Et dans tous les cas, la santé, l’alimentation ou l’exercice physique, il n’y a rien là-dedans qui est préalable au respect et à la validité de l’être humain. 
Les gens se cachent derrière la noblesse de la santé, mais dans les faits, ils s’en foutent. On reproche aux personnes grosses de ne pas être en santé ou de 'glorifier l’obésité' sur les réseaux sociaux quand tout ce qu’on fait, c’est exister. Tout ça alors qu’on vit dans une société qui glorifie tellement tous les excès, de nourriture, d’alcool et autres, tout en valorisant la minceur, aux dépens mêmes de la santé… Ne serait-ce que le nombre de personnes qui ne prennent pas leur médication juste pour ne pas prendre de poids à cause des effets secondaires, pour ne pas être gros, c’est hallucinant. Et après ça, on va stigmatiser les personnes grosses parce que c’est pour leur 'santé' ?
C’est vraiment l’hypocrisie qui m’atteint le plus dans ce discours. On reproche aux gros de ne pas être en santé alors que l’industrie de la mode et de l’image sont des industries de minceurs toxiques, à base de régimes néfastes et de retouches, de création et de perpétuation de troubles alimentaires. C’est ridicule. À un moment donné, il faut décrocher de cette idée là que gros égale en mauvaise santé, qu’être gros c’est un choix. La santé est tellement plus complexe que ça ! Si tu prends 100 personnes qui font exactement les mêmes exercices et mangent exactement la même chose, c’est normal qu’elles ne pèsent pas toutes la même chose. Et il n’est pas question ici de faire un concours de qui est plus en santé, c’est juste de dire qu’on ne peut pas résumer la santé à un ratio grandeur/grosseur comme l’IMC. En plus, la culpabilité ne devrait avoir de place dans notre relation avec notre corps. Si vraiment tu veux que les gens soient en forme et mangent mieux, ce n’est pas en les culpabilisant sur leur poids que ça va marcher. C’est comme si on était valides juste quand on est minces…
La grossophobie, c’est délicat, parce que c’est la dernière forme de stigmatisation encore socialement acceptée. Alors quand on parle de ce qu’on vit, de grossophobie, on se fait reprocher d’être des gros paresseux qui chialent, de se chercher des excuses, on se fait insulter, rabaisser, invalider… On renforce la culpabilisation des gros jusqu’au point où ils vont jeter leur argent dans des régimes qui ne fonctionnent pas, dans des programmes dangereux et dans des produits nocifs qui ne font qu’engraisser l’industrie de la diète de milliards de dollars. Et, autre ironie, même dans le sport, on est stigmatisé! On rit allègrement des personnes grosses qui bougent et s’entraînent. Sans compter que le sport chez les personnes grosses est toujours associé à la perte de poids, et si tu ne perds rien, tu échoues. L’obsession du poids est tellement problématique. On mise tout sur la balance, au détriment de la vraie santé physique et encore plus de la santé mentale.
J’ai grandi en essayant de me construire et à chaque fois que je réussissais quelque part, il me restait toujours cette dernière chose à régler dans ma tête qui était de perdre du poids. J’étais complètement déconnectée de mon corps, je le détestais comme s’il ne m’appartenait pas. J’ai fini par réaliser que le poids que la société me disait devoir atteindre, je ne l’aurais probablement jamais et sur le coup, ça m’a mis une claque. Mais cette pensée-là, qui je croyais allait me détruire, m’a en fait construite et libérée. Parce que j’ai réalisé que ma validité ne passait pas par mon corps, que je n’avais pas besoin d’être mince pour être respectée et que je pouvais être bien comme je suis avec le corps que j’ai. Beaucoup de personnes grosses ont eu cette pensée-là ou l’ont encore : 'Je vais être la meilleure version de moi-même et je serai enfin heureuse quand je serai mince'. Mais c’est faux : bonheur et minceur ne sont pas des synonymes. On n’est pas des minces ratés : on est des humains comme on est. Je me suis trouvée autrement que par mon poids et mon apparence et je suis en paix avec ça. »
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"About 3 years ago, I was having major digestive problems, so I decided to go see my doctor. He advised me, without even examining me, to take walks and drink water because of my weight. I had to insist not to let the meeting end there and I finally got some medication, still without being examined, which did not solve the problem. So I decided to go to another doctor and had to insist once again that I be taken seriously and get tested. Eventually they found out that I had gallbladder stones, and not just a few. Even then, I had to fight to get surgery and not just be told to lose weight, even though I was clearly told that losing weight would not solve my problem. Surgery that finally happened this year, after 3 years of fighting to be believed and heard. This is what medical grossophobia looks like. When I go to the doctor, I have to ask that they don't talk about my weight first as if it were the inevitable reason for all my troubles: I'd like my pain and the reason I come to be considered. It's hard to understand for those who don't live it, but it's terrifying to go to the doctor when we always have to prove and defend that our problems are real, that we deserve to be treated like others. There are still many people for whom being fat systematically equals bad health and being thin equals good health, even though we all know thin people who are unhealthy, who eat poorly, who don't move... but on the other hand, the fact that a fat person can be healthy is difficult to accept for many people. And you'll never get that association out of people's heads if they're not willing to do it. And in any case, health, diet or exercise, there is nothing in there that is a prerequisite for respect and validity of the human being.
People hide behind the nobility of health, but in reality, they don't care. Fat people are blamed for not being healthy or for 'glorifying obesity' on social media when all we do is exist. All this while we live in a society that glorifies all excesses, food, alcohol and others, while promoting thinness, at the very cost of health... If only the number of people who do not take their medication just to avoid gaining weight because of the side effects, to avoid being fat, it's mind-blowing. And after that, we are going to stigmatize fat people because it is for their 'health'?
It's really the hypocrisy that gets me the most in this speech. Fat people are blamed for being unhealthy while the fashion and image industry is an industry of toxic thinness, based on harmful diets and alterations, creating and perpetuating eating disorders. This is ridiculous. At some point, we have to get away from this idea that fat equals unhealthy, that being fat is a choice. Health is so much more complex than that! If you take 100 people who do exactly the same exercises and eat exactly the same food, it's normal that they don't all weigh the same. And it's not a question of having a contest of who is healthier, it's just to say that we can't summarize health with a height/fatness ratio like BMI. Also, guilt should have no place in our relationship with our bodies. If you really want people to be fit and eat better, guilt about their weight is not going to work. It's as if we're valid just because we're thin...
Grossophobia is a delicate issue, because it is the last form of stigmatization that is still socially accepted. So when we talk about what we're going through, we get blamed for being lazy fat people who whine, make excuses, get insulted, denigrated, invalidated... We reinforce the guilt-tripping of fat people to the point where they're going to throw their money away on diets that don't work, on dangerous programs, and on harmful products that only fatten up the diet industry by billions of dollars. And, another irony, even in sports, there is a stigma! Fat people who move and work out are laughed at. Not to mention that sports for fat people is always associated with weight loss, and if you don't lose anything, you fail. The obsession with weight is so problematic. We put everything on the scale, to the detriment of true physical health and even more so mental health.
I grew up trying to build myself up and every time I succeeded somewhere, there was always that last thing left to deal with in my head which was losing weight. I was completely disconnected from my body, I hated it as if it didn't belong to me. I finally realized that the weight that society told me I should be at, I would probably never be at, and right then and there, it was a slap in the face. But that idea, which I thought would destroy me, actually built me up and freed me. Because I realized that my validity was not in my body, that I didn't need to be thin to be respected and that I could be fine the way I am with the body I have. Many fat people have had this thought or still have it: 'I will be the best version of myself and I will finally be happy when I am thin'. But that's not true: happiness and thinness are not synonymous. We are not thin failures: we are humans as we are. I have found myself in ways other than my weight and appearance and I am at peace with that."
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pomtl · 3 years
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« La première fois qu’on s’est rencontrés, on était en visite mon frère et moi à Montréal. Sacha était un ami québécois à mon frère. On s’est tout de suite trouvé beaux, on se parlait beaucoup. Avant notre retour, on a failli se frencher, mais mon frère est arrivé à ce moment-là, et on ne voulait pas qu’il trouve ça bizarre.  
Une fois de retour en France, j’ai écrit à Sacha en lui disant que je l’aimais beaucoup et que j’espérais qu’on se reverrait un jour. Si on avait su ce qui nous attendait ! Quelques mois plus tard, il est venu en France pour voir mon frère, mais m’avouera plus tard qu’il espérait bien me frencher cette fois-ci. Sauf que j’avais un copain. Il est quand même venu visiter ma ville, dormir chez moi, sans qu’il ne se passe rien. Lui était dégoûté que je ne sois pas célibataire, mais il était tellement honnête qu’il n’a rien tenté. Il y avait quand même un petit malaise puisqu’on savait tous les deux qu'on se plaisait. 
Finalement, il est reparti au Québec et pendant 6 mois, on ne s'est plus parlé. Le problème c’est qu’on s’attirait comme des aimants, et que je voulais déjà venir vivre au Québec depuis deux ans. Un an plus tard, en mars 2020, après avoir quitté mon copain, j'ai décidé de prendre un billet pour Montréal et de retourner voir Sacha. Mon frère m'avait accompagné, mais quelques jours plus tard, la pandémie nous est tombée dessus, les frontières se sont fermées et on s'est retrouvés bloqués au Québec. Sacha venait d’acheter une maison dans les Cantons-de-l’Est, alors on a décidé de tous se confiner là-bas. Il a retenté quelque chose avec moi et très vite, on est tombés amoureux. Notre histoire, c’est un peu l’antithèse du dating moderne : on a vécu ensemble tout de suite 24h sur 24, pas arrangé au réveil et mauvaise haleine, mais on s’est aimés comme ça ! On ne pouvait pas être quelqu’un d’autre que nous-mêmes, c’était impossible ! 
On savait que j’allais finir par rentrer en France, mais à partir du moment où on est tombés amoureux, on a tout fait pour que je reste le plus longtemps possible. On a passé 4 mois ensemble, les plus beaux 4 mois de notre vie. Et puis le moment du départ est arrivé, c’était le déchirement total. On s'est fait la promesse de ne pas se lâcher. Pendant l’été, on a mis toute notre énergie à savoir comment je pouvais revenir, mais avec la pandémie, plus aucune solution n’existait. On parlait du mariage en rigolant. Jusqu’à ce qu’une avocate en immigration nous dise que le mariage, c’était un peu la seule option. Alors on a décidé ensemble de se marier, notre seule façon de pouvoir se retrouver. On était amoureux, heureux maintenant, alors notre question c’était 'Pourquoi attendre plus tard pour être heureux ? C’est maintenant qu’on est heureux.' Notre mariage était prévu pour décembre. Et là, le mois d’octobre arrive et la nouvelle tombe : les frontières françaises ferment aux Canadiens. Soit le mariage était annulé, soit Sacha devait tout lâcher et venir en moins de 48h. Ça a été la crise totale, la panique. Il devait quitter son travail alors qu’il était en plein contrat dans le cinéma, sans que ça entache sa réputation. Il ne savait pas comment faire, il était comme 'Ma carrière ou la femme de ma vie', bref le gros 'drama'. Finalement il a pu partir et deux jours plus tard, il était à Paris, le premier à sortir de l’avion pour courir me retrouver. Et là, tombe l’annonce d’un confinement en France. La mairie qui devait nous marier menaçait de fermer. C'était l’angoisse totale. Je suis allée les voir au moins 6 fois pour savoir s’ils allaient rester ouverts ! Finalement, le 14 novembre on se mariait. Ça a été tellement rushant qu’on n’a même pas pu se magasiner des alliances. 3 jours plus tard, on rentrait au Québec, pour démarrer notre nouvelle vie ensemble. Depuis, on s’aime, on est bien et on n’a jamais été autant sûrs de nous. » 
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"The first time we met, my brother and I were visiting Montreal. Sacha was a friend of my brother. We immediately found each other beautiful, we talked a lot. Before our return, we almost got close to each other, but my brother arrived at that moment, and we didn't want him to find it strange.
 When we got back to France, I wrote to Sacha and told him that I loved him very much and that I hoped that we'd meet again one day. If only we had known what was in store for us! A few months later, he came to France to see my brother, but later admitted to me that he was hoping to get close to me this time. Except that I had a boyfriend. He still came to visit my city, to sleep at my place, without anything happening. He was disappointed that I was not single, but he was so honest that he didn't try anything. There was still a little malaise because we both knew we liked each other.
Finally, he went back to Quebec and for 6 months, we didn't talk anymore. The problem was that we were attracted to each other like magnets, and I had already wanted to come live in Quebec for two years. A year later, in March 2020, after leaving my boyfriend, I decided to take a ticket to Montreal and go back to see Sacha. My brother had come with me, but a few days later, the pandemic hit us, the borders closed and we found ourselves stuck in Quebec. Sacha had just bought a house in the Eastern Townships, so we all decided to confine ourselves there. He tried something with me and very quickly, we fell in love. Our story is the antithesis of modern dating: we lived together 24 hours a day, we didn't wake up clean and we had bad breath, but we loved each other like that! We couldn't be anyone else but ourselves, it was impossible! 
We knew that I was going to end up going back to France, but from the moment we fell in love, we did everything we could to make sure that I stayed as long as possible. We spent 4 months together, the most beautiful 4 months of our lives. And then the moment of separation came, it was a total heartbreak. We made a promise to each other not to let each other go. During the summer, we put all our energy into knowing how I could come back, but with the pandemic, there was no solution. We joked about marriage. Until an immigration lawyer told us that marriage was the only option. So we decided together to get married, our only way to be together. We were in love, happy now, so our question was 'Why wait until later to be happy? We are happy now.' Our wedding was planned for December. And then, October came and the news fell: the French borders were closed to Canadians. Either the wedding was cancelled, or Sacha had to drop everything and come in less than 48 hours. It was a total crisis, a complete panic. He had to quit his job while he was in the middle of a movie contract, without it damaging his reputation. He didn't know how to do it, he was like 'My career or the woman of my life', in short, the big drama. Finally he was able to leave and two days later he was in Paris, the first one to get off the plane to run to me. And then came the announcement of a confinement in France. The town hall where we were supposed to get married was threatening to close. It was total anxiety. I went to see them at least 6 times to know if they were going to stay open! Finally, on November 14th, we got married. It was so overwhelming that we didn't even get to buy wedding rings. 3 days later, we returned to Quebec to start our new life together. Since then, we love each other, we feel good and we have never been so confident."
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pomtl · 3 years
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« Comme plein d’enfants, j’ai beaucoup dessiné en étant petite. Mais chez moi, le dessin était vraiment passionnel. On pouvait me laisser sur une table avec des feuilles le matin et revenir me chercher le soir à 18h, je n’avais rien fait d'autre que dessiner. Mes parents n’étaient pas vraiment d’accord avec mon choix d’être dessinatrice donc j’ai fini par faire des études de biologie en me disant 'Si les adultes le disent…!' Ce qui est ironique c’est que mon père est maintenant aussi dessinateur, après une carrière de dentiste ! 
J’avais peur de me lancer, même si beaucoup de gens autour de moi me poussaient à le faire. Et puis à 20 ans, pendant mes études de biologie, j’ai perdu ma mère et là ça a été une sorte de choc, de déclic. Comme une urgence de faire ce que j’aimais, car après tout, la vie était trop courte. Je savais que ma mère était elle aussi passée un peu à côté de ses rêves, et c’est là que je me suis dit 'Mais qu’est-ce que je suis en train de faire, je m'ennuie à analyser des animaux toute la journée pour qu’ils se retrouvent euthanasiés plus tard et à remplir des tableaux Excel. C’est intéressant, mais je ne serai jamais heureuse.' À l’époque, c’était pas très bien vu de changer de carrière, aujourd’hui je connais beaucoup plus de gens qui le font. En plus, en école d’art en France, à 23 ans t’es vieille ! J’ai fini par trouver une école à Vancouver, qui m’a appris mon métier en 3 ans. 
Aujourd’hui, je suis illustratrice jeunesse, je prends principalement des commandes de livres pour enfants. Je pense que je dessine tous les jours, un peu comme quand j’étais petite… Ce qui a changé c’est que je prends beaucoup de commandes, car le métier est très peu payé et c’est comme ça que j’ai fait plusieurs épuisements professionnels. Une commande de livre, ça peut virer au cauchemar : en début de carrière, il faut se faire un nom, donc on fait beaucoup de réseau, on prend beaucoup de contrats qui payent mal. On me disait que c’était cool, que j’avais plein de travail dans un métier pas facile, que j’arrivais à en vivre, mais pour réussir à en « vivre » il fallait en prendre énormément en même temps. En 2016, j’ai fait mon premier épuisement : je suis allée à Los Angeles pour voir ma soeur et faire une pause entre 2 livres, et ces 5 jours n’ont pas suffi à me reposer. Mes clients m’écrivaient sans arrêt, j’étais vraiment épuisée. Ça m’est arrivé de prendre des vacances plus longues chez mon père, et de fixer les arbres toute la journée, avec un cerveau complètement off, tellement j’étais fatiguée. Je ne voyais pas trop ça comme de l’anxiété, mais plutôt beaucoup de migraines, de nausées, avec un déni très long. 
Aujourd’hui, je sais mieux mettre des limites et reconnaître les signes d’épuisement, alors tant pis, je prends le risque d’être plus pauvre, mais je respecte mon rythme. Je suis quelqu’un d’assez lent, et quand il y a trop d’urgences et de sollicitations, je suis rapidement dépassée. J’ai envie de redéménager à la campagne, cela fait 4 ans que je m’y prépare. J’espère y trouver un rythme qui me correspond mieux, et prendre moins de contrats pour pouvoir me consacrer à des oeuvres plus personnelles et des occupations moins superficielles qu’à la ville ! »
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"Like many children, I drew a lot as a child. But for me, drawing was really passionate. I could be left on a table with pieces of paper in the morning and picked up at 6, I hadn't done anything else but draw. My parents didn't really agree with my choice to be a drawer so I ended up studying biology, thinking 'If adults say so...!' What's ironic is that my father is now also a drawer after being a dentist all his life! 
I was afraid to go for it, even though many people around me were pushing me to do it. And then at 20, during my biology studies, I lost my mother and that was a kind of shock, a click. It was like an urgency to do what I loved, because after all, life was too short. I knew that my mother had also missed out on her dreams, and that's when I said to myself 'What the hell am I doing, analyzing animals all day so that they end up euthanized later, and filling in Excel sheets. It's interesting, but I'll never be happy.' At the time, it wasn't very popular to change careers, nowadays I know a lot more people who do it. Besides, in art school in France, at 23 you're old! I finally found a school in Vancouver, which taught me my job in 3 years. 
Today, I'm a kids's illustrator, I mainly take commissions for children's books. I think I draw every day, kind of like when I was a kid... What has changed is that I take a lot of commissions, because the job pays very little and that's how I did several burnouts. A book order can turn into a nightmare: at the beginning of your career, you have to build a name for yourself, so you do a lot of networking, you take on a lot of low-paying contracts. I was told that it was cool, that I had plenty of work in a job that wasn't easy, that I could make a living at it, but to succeed in "making a living" at it you had to take on a lot at the same time. In 2016, I had my first burnout: I went to Los Angeles to see my sister and take a break between 2 books, and those 5 days were not enough to rest. My clients kept writing to me, I was really exhausted. I sometimes took a longer vacation at my father's house, and stared at the trees all day, with my brain completely off, because I was so tired. I didn't think of it as anxiety, but rather a lot of migraines, nausea, with a very long denial. 
Now I'm better at setting boundaries and recognizing the signs of exhaustion, so too bad, I'll take the risk of being poorer, but I'll respect my rhythm. I'm a slow person, and when there are too many emergencies and solicitations, I'm quickly overwhelmed. I want to move back to the country, I've been preparing for this for 4 years. I hope to find a rhythm that suits me better, and to take on fewer contracts so that I can devote myself to more personal work and less superficial occupations than in the city."
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pomtl · 3 years
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« L’été dernier, j’ai eu une relation amoureuse avec un narcissique. C’est quelque chose qui m’a beaucoup marquée, mais heureusement mon hypersensibilité m’a tout de suite envoyé des avertissements. C’est une histoire banale: on a matché sur Tinder, mais au bout de quelques jours je voyais que ça n'allait pas très loin. Finalement, il m’a expliqué qu’il n’était pas à l’aise sur les applis de rencontre, et ça m’a attendrie. On s’est appelé par téléphone et ça a cliqué immédiatement, la connexion avec lui a été très forte. Quand on s’est rencontrés, c’était super intense, on a passé la soirée à se parler. C’était magique, la première semaine était comme un rêve. C’est là qu’il m’a demandé d’être sa petite amie. Je trouvais ça rapide, mais j’étais flattée et très emballée alors j’ai sauté à pieds joints là-dedans. Et c’est à partir de là que ça s'est gâté. Quand je lui écrivais, il mettait parfois des jours à me répondre et ça me rendait anxieuse. Je me posais beaucoup de questions. Parfois, quand on devait se voir, il annulait au dernier moment ou m’appelait complètement saoul en fin de soirée pour me proposer de se voir quand même. Il y a eu plein de petites choses qui se sont dégradées, mais je ne le voyais pas, j’étais sous son charme. Je n’étais pas éduquée sur comment repérer de la manipulation, ou du 'gaslighting'. J’en avais entendu parler, mais je ne voyais rien de ça dans ma relation.
Ces comportements se sont multipliés. Un soir, il m’a proposé un film très authentique mais aussi très triste. Il a mis le film et est sorti fumer très longtemps pour ensuite me retrouver complètement brisée à la fin du film. J’avais pleuré tout le long et il savait que ça aurait cet impact sur moi. Il aimait me voir fragile et faisait beaucoup de choses pour me garder dans cet état. Au moment de la vague de dénonciations en juillet, quand je lui parlais de mes expériences d’agression, il les comparait toujours avec les siennes, invalidant la gravité des miennes. Pendant cette vague, j’ai décidé de faire une pause des réseaux sociaux mais ça m'a isolée encore plus dans cette relation. Quand je lui montrais de l’affection, il me répondait vaguement et longtemps après. Je me suis mise à douter beaucoup de moi. Puis j’ai eu l’occasion de lire le livre 'You are a badass' qui m’a donné envie de faire plus de choses pour moi, de me redonner du pouvoir et de sortir de ma zone de confort, qui finalement n'était pas si confortable. Je suis sortie au musée toute seule, je me suis acheté des bijoux. Et ça ne lui a pas plu du tout. Il n’aimait pas me voir m’épanouir. Quand j’ai réussi à décrocher un super beau stage, il n’a même pas voulu célébrer ça avec moi. Il a banalisé l’événement. Il n’aimait pas trop cette indépendance. J’ai commencé à avoir un sentiment en moi, que quelque chose n’allait pas et qu’il fallait que je m’éloigne.
Quand la décision a été prise de se laisser, ça n'a pas été facile. Dans la passion du début, et parce que c’était plus simple pour nous, on s’était échangé nos clefs, mais il a mis des semaines à me les rendre. Au début, je lui ai envoyé un ou deux messages, et tout de suite il me trouvait intense et me demandait du temps. Quand la rupture a été claire pour lui, d’un coup c’est devenu une autre personne. Il m’a critiquée, m’a dévalorisée. Je ne me sentais pas en sécurité qu'il garde mes clefs alors je lui ai envoyé un message et l’ai appelé pour lui dire que je passerais chez lui pour en finir avec cette situation. Il m’a répondu que j’étais trop intense de le contacter de cette façon et de le 'menacer' de passer chez lui était inacceptable. J’étais sous le choc, j’avais l’impression d’être folle, je pleurais beaucoup. C’est là qu’une amie m’a fait prendre du recul et m’a montré que je vivais de la manipulation. Elle m’a montré qu’il fallait m’éloigner pour de bon de cette personne toxique. Toute cette période de rêve qu’on a vécue ensemble au début, toutes mes insécurités que je lui ai confiées, il s’en servait pour me manipuler. J’ai fini par opter pour le silence. Les manipulateurs détestent ça, ils ne peuvent plus se nourrir de nos échanges et renchérir. Quand on s’est finalement revus, il s’était fait tout beau, il sentait bon, il souriait beaucoup. Il a essayé de me faire la bise, mais je me suis reculée. Il m’a donné l’option de s’expliquer, comme s'il me faisait une faveur pour que je justifie mes comportements. J’ai refusé gentiment et je suis partie. Je suis rentrée chez moi un poids en moins. Bien sûr, ça ne pouvait pas se terminer simplement comme ça. Il m’a réécrit cette nuit-là pour me dire 'Je ne suis pas satisfait de la façon dont les choses se passent actuellement. Je te préviens, tu vas recevoir un très long message de ma part.' Sauf qu’il ne savait pas où j’en étais dans mon cheminement, que j’allais mieux et que je m’en foutais de son message. Je l’ai bloqué de partout. Il m’a trouvée sur WhatsApp. J’ai supprimé l’app, il m’a envoyé un courriel. Il m’a encore écrit un courriel le mois dernier pour reprendre contact. Je ne lui ai jamais répondu. Je me suis rendue compte que les narcissiques manipulateurs ne sont pas tous des caricatures comme dans les films. Ils peuvent aussi être monsieur madame tout le monde. »
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"Last summer I was in a romantic relationship with a narcissist. It's something that really affected me, but fortunately my hypersensitivity sent me warnings right away. It's an ordinary story: we matched on Tinder, but after a few days I could see that it wasn't going very far. Finally, he explained to me that he wasn't comfortable on dating apps, and it touched me. We called each other by phone and it clicked immediately, the connection with him was very strong. When we met, it was super intense, we spent the evening talking to each other. It was magical, the first week was like a dream. That's when he asked me to be his girlfriend. I thought it was quick, but I was flattered and very excited so I jumped right in. And that's when things started to go wrong. When I wrote to him, he sometimes took days to answer and that made me anxious. I questioned myself a lot. Sometimes, when we were supposed to meet, he would cancel at the last minute or call me drunk at the end of the night to ask me to meet anyway. There were a lot of little things that went wrong, but I didn't see it, I was under his charm. I wasn't educated on how to recognize manipulation, or 'gaslighting'. I had heard about it, but I didn't see it in my relationship. 
These behaviors multiplied. One night he suggested a very authentic, but also very sad movie. He put it on and went out for a very long time to smoke, only to find me completely broken at the end of the movie. I had been crying the whole time and he knew it would have that impact on me. He liked to see me fragile and did a lot of things to keep me that way. During the wave of denunciations in July, when I told him about my experiences of abuse, he always compared them to his own, invalidating the seriousness of mine. During that wave, I decided to take a break from social media, but it isolated me even more in this relationship. When I showed him affection, he responded vaguely and long after. I started to doubt myself a lot. Then I had the opportunity to read the book 'You are a badass' which made me want to do more things for myself, to empower myself and to get out of my comfort zone, which was not so comfortable after all. I went out to the museum by myself, bought myself some jewelry. And he didn't like that at all. He didn't like to see me grow. When I managed to get a great internship, he didn't even want to celebrate with me. He normalized the event. He didn't like this independence very much. I started to get a feeling inside me that something was wrong and that I needed to step away. 
When the decision was made to leave, it was not easy. In the passion of the beginning, and because it was easier for us, we exchanged keys, but it took him weeks to give them back to me. At first I sent him one or two messages, and immediately he found me intense and asked me for time. When the breakup was clear to him, all of a sudden he became a different person. He criticized me, devalued me. I didn't feel safe with him keeping my keys so I texted him and called him to say I would come by his house to end the situation. He told me that I was too intense to contact him in this way and to "threaten" him to come over to his house was unacceptable. I was in shock, I felt like I was crazy, I was crying a lot. That's when a friend made me step back and showed me that I was being manipulated. She showed me that I had to get away from this toxic person for good. All that dream time we had together in the beginning, all my insecurities that I shared with him, he was using to manipulate me. I ended up choosing to stay silent. Manipulators hate that, they can't feed off of our conversations and escalate. When we finally met again, he was all dressed up, smelling good, smiling a lot. He tried to kiss me, but I backed away. He gave me the option to explain, as if he was doing me a favor to justify my behavior. I gently refused and left. I went home lighter. Of course, it couldn't just end like that. He wrote me again that night and said, 'I'm not happy with the way things are going right now. I'm warning you, you're going to get a very long message from me.' Except he didn't know where I was in my journey, that I was getting better and I didn't care about his message. I blocked him from everywhere. He found me on WhatsApp. I deleted the app, he sent me an email. He wrote me an email again last month to get back in touch. I never wrote him back. I realized that not all manipulative narcissists are caricatures like in the movies. They can also be ordinary people."
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pomtl · 3 years
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« La meilleure chose qui pouvait m’arriver c’est d’avoir un chien comme Lika. Elle est tout le temps heureuse de me voir, elle m’aime tout le temps, elle est toujours là pour moi. C’est elle que je vois en premier le matin et en dernier le soir avant de dormir. Même quand je me sens seul, elle est là. Je ne suis jamais seul en fait. La plus belle chose en ayant un chien c’est l’amitié qui se développe entre elle et moi. C’est une amie, c’est une vie avec de grosses responsabilités. Pendant la pandémie, elle m’a été d’une grande aide parce qu’elle m’a donné une routine, en la sortant, en m’en occupant. Elle est comme une fondation pour moi. Je suis tellement content de l’avoir dans ma vie, c’est le meilleur chien du monde. Je sais que tout le monde dis ça, mais mon chien, c’est le vrai meilleur chien du monde ! »
"The best thing that could happen to me is to have a dog like Lika. She is always happy to see me, she loves me all the time, she is always there for me. She is the first one I see in the morning and the last one at night before going to sleep. Even when I feel lonely, she's there. I'm never alone actually. The best thing about having a dog is the companionship. She's a friend, it's a life with big responsibilities. During the pandemic, she was a great help to me because she gave me a routine, taking her out, taking care of her. She's like a foundation for me. I'm so happy to have her in my life, she's the best dog ever. I know everybody says that, but this one is the real best dog ever!"
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pomtl · 3 years
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[2/2] « J’ai parlé du racisme à mes parents, mais eux ont vécu la guerre et c’est comme si à la fin de la journée, en ayant vécu tout ça, ce n’était pas le plus important. Ça me questionne, est-ce que je milite trop ? Est-ce que j’en mets trop sur mes épaules ? Et en même temps, on ne veut pas laisser passer tout ça. Eux n’ont pas eu de jeunesse, ils ont vécu tellement de misère alors quand tu arrives au Canada après tout ça, tu as envie d’oublier et d’avancer. Moi ce que ça me dit, c’est que tous leurs traumas ont transféré sur moi, et aujourd’hui je me sens cassée. Je vis énormément d’anxiété, il y a eu une pression énorme pour moi de réussir ma vie, de faire de l’argent dans des métiers reconnus comme médecin, avocate ou comptable. Des métiers rassurants pour les parents. J’ai vu un clash des cultures entre l’éducation que j’ai reçue et l’éducation québécoise. Je n’ai eu aucune approbation, aucune félicitation, aucun bravo, jamais. J’ai beaucoup idéalisé une mère qui pouvait être fière de moi, mais ça n’est jamais arrivé, même aujourd’hui quand je lui en parle. Malgré tout, je suis très reconnaissante de cette éducation stricte, mais ça a été très difficile. Ils m’ont toujours dit 'Si t’étais au Cambodge, tu verrais !' Ben j’y suis allée au Cambodge, pendant 8 mois, pour me reconnecter avec mes racines. J’ai repris ma langue maternelle, que j’avais mise de côté tout ce temps. J’y ai aussi découvert un racisme internalisé, où les Cambodgiens les plus clairs de peau sont jugés les 'plus beaux'. Un monsieur là-bas m’a même dit 'Toi t’es mélangée donc t’es belle, les femmes cambodgiennes sont laides.' Ça m’a énormément choquée. Là-bas, je n’étais pas considérée comme pleinement Cambodgienne, un peu comme ici au Québec, où je ne serai jamais considérée comme pleinement Québécoise. Et c’est violent. Heureusement, j’ai de plus en plus envie de célébrer mes origines, en emmenant mes amis au temple où j’allais enfant, ou leur faire essayer la cuisine de mes parents. Leur faire découvrir une culture que j’ai toujours voulu renier. Mais dans la vie de tous les jours, ça ne change rien, je serai toujours vue par mon extérieur en premier. Quand je rentre quelque part avec mon chum, on lui demande 'T’es qui, tu fais quoi ?' moi on me dit 'T’es chinoise ? Tu viens d’où ?' Mon ethnicité est un jeu de devinette, c’est comme ça que je suis vue en premier, mais pas qui je suis et ce que je fais. En vélo, une fois, on m’a déjà demandé d’où je venais ! Je suis tout le temps remise en question, je ne peux jamais venir d’ici. Arrêtez de voir d’abord l’extérieur des gens, ne me demandez pas d’où je viens en premier, mais qui je suis. Et parfois, si on ne veut pas répondre, c’est peut-être parce que ça ne vous regarde pas ! »
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[2/2] "I spoke about racism to my parents, but they have lived war and at the end of the day it’s like it’s not the most important. Then I wonder, am I fighting too much? Am I putting too much weight on my shoulders? But at the same time, I don’t want to ignore what’s happening everywhere. They haven’t really had a childhood, they’ve lived through so much hardship and arrived in Canada after all of that, you just want to forget about it and move on. Unfortunately, it’s as if I’m living through their trauma and today I feel a bit messed up. I deal with a lot of anxiety, there was this immense pressure for me to succeed in life, to make money in conventional jobs such as being a doctor, a lawyer or an accountant. Jobs that were reassuring for my parents. I realized this culture clash between the education I’ve received at home and Quebec’s education. I haven’t had any type of approval or congratulation. I have often wished for a mother that was proud of me but that didn’t happen, even today when I speak to her. Despite it all I'm very grateful for this strict education, but it was very difficult. They often told me 'If only you lived in Cambodia, you’d understand!' And so I lived in Cambodia for 8 months to reconnect with my roots. I learned more of my mother’s tongue, something I’ve put aside for a long time. I also discovered this internalized racism, where many Cambodians with clearer skin were seen as 'prettier'. There was this man who once told me 'You’re mixed so you’re pretty, Cambodian women are ugly.' That really shocked me. Over there I wasn’t considered as Cambodian, kind of like in Quebec where I’ll never really be considered as a Quebecer. And that’s violent. Nowadays, I really want to celebrate my origins by inviting my friends to this temple I used to go to as a kid and let them taste my parents’ food. I want them to discover this culture I’ve always wanted to hide. But nevertheless, these days I feel it won’t change anything because I'll always be seen from my exterior first. When I'm somewhere with my boyfriend, they always ask him 'Who are you, what do you do?' but then to me they ask 'Are you Chinese? Where are you from?' My ethnicity tends to be a guessing game, it’s always what they see first rather than asking who I am and what I do. Once, I was biking, and someone asked me where I was from. It’s like I’m always being questioned, that I’m never from here. Stop seeing people from their exterior, don’t ask where I’m from but who I am. And sometimes, if we don’t want to answer, maybe it’s because it doesn’t concern you!"
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pomtl · 3 years
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[1/2] « Cette dernière année a été intense, particulièrement pour la communauté asiatique en période de pandémie. Quand ça a commencé, j’ai fait le choix de ne pas sortir de chez moi. Une fois dans la rue, j’ai entendu quelqu’un me dire 'coronavirus'. Je me suis vraiment repliée sur moi-même. Le racisme anti-asiatique, on le vit depuis toujours, mais c’est depuis peu qu’on se lève et qu’on en parle. Être une femme c’est déjà quelque chose, mais être une femme de couleur c’est presque un acte politique. J’ai toujours un commentaire, toujours un regard différent sur moi. Je remarque des choses qui me fâchent comme celle de me faire traiter différemment dans des magasins par exemple. Quand on ne m’ignore pas, on me parle en anglais. Mes amis blancs sont servis en français automatiquement, on leur demande s’ils ont besoin de quelque chose, moi je passe pour la touriste asiatique cheap à qui on veut pas parler ou alors en anglais. Je suis née à Montréal, je suis Québécoise, je parle français. Mais la réalité c’est que toute ma vie je dois prouver mon intégration alors que je suis d’ici. J’ai tellement renié mes racines chinoises et cambodgiennes, tellement mis ma culture en silence pour plaire aux blancs à qui je dois prouver que je suis d’ici, des gens qui me voit toujours comme l’asiatique au lieu de me voir comme une personne québécoise. Mes parents qui ont fui la guerre après les Khmers rouges ont fait tellement de sacrifices, ça m’émeut d’en parler alors il y a des regrets de ne pas montrer cette partie-là de ma culture, mais c’est juste une question de survie et d’adaptation. De plus en plus, je le comprends, et je le réalise. Mon copain est blanc et Québécois, il vit sa vie et personne ne questionne son identité québécoise parce qu’il ressemble à ce que tout le monde pense que c’est d’être Québécois. Je ne me sens pas représentée dans nos médias sauf quand il y a des mouvements sociaux comme Black Lives Matter ou Stop Asian Hate, et que ça devient woke et tendance de parler des minorités. Tu rentres dans une agence de pub, une start-up, la plupart du temps tout le monde est blanc. J’ai souvent été la seule femme asiatique dans une agence en création. Le cliché des Asiatiques c’est la docilité, le calme, le fait qu’on ne parle pas beaucoup. J’entends souvent 'Je connais le Chinois du coin, il est super gentil et super tranquille'. Mais dès qu’on hausse le ton, on nous dit 'Mais voyons donc, je ne vous pensais pas de même'. C’est peut-être parce qu’il faut arrêter de nous imaginer comme ci ou comme ça tout simplement. Les femmes asiatiques sont même sexualisées, elles sont des fantasmes avant d’être des personnes. Je ne suis pas que d’origine cambodgienne mais Khmer-Teochew, une communauté chinoise immigrée au Cambodge. Mais on m’a tellement demandé si j’étais Chinoise que je n’ai jamais voulu faire de la place à cette partie de mon origine pour ne pas donner raison au monde qui le demande. Dès qu’on a les yeux bridés, on est Chinois. Après la tuerie d’Atlanta, qui a fait 8 morts, dont 6 personnes asiatiques, j’étais complètement déprimée. Ça aurait pu être moi, ma famille ou mes amis. On est encore rendus là et parfois je me demande 'Est-ce que j’ai encore envie de vivre dans ce monde ? Est-ce que j’ai le droit d’être ici ?' »
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[1/2] "This last year has been pretty intense, and particularly for the Asian community during this pandemic. When it started, I didn’t want to go outside. Once I was walking outside and someone told me 'coronavirus'. I really took it upon myself. We have always lived anti-Asian racism but it’s only recently we’ve been loud and we’re talking more about it. Being a woman is already a lot, but being a woman of colour is almost like a political act. I'd have some sort of commentary, always a different point of view about me. I’m actively aware of things that anger me like being treated differently in stores, for example. Either we ignore me, or we serve me in English. My friends who are Caucasian are being greeted in French automatically, people ask them if they need anything but when it comes to me, I’m being seen like this cheap Asian tourist that we don’t want to help or we’ll have to talk to her in English. I’m born in Montréal, I am Québecoise, I speak French. But the reality is that all my life I will have to prove myself when I’m really from here. I’ve always put aside my Chinese and Cambodian roots, so much that I had to silence my culture to be able to please to Caucasian people because I am someone who is from here. People tend to always see me as only an Asian person rather than someone who is from Québec. My parents fled the Khmer Rouge civil war and had to do so many sacrifices, it moves me to speak about it because I regret not being able to show more of my culture, but it’s because it was a question of survival and adaptation. I start to understand and I realize it more and more. My boyfriend is Caucasian and a Quebecer, he lives his life and no one really asks him about his identity because he looks like what everyone thinks what it is to be a Quebecer. I don’t feel represented in our medias unless when there are social movements like Black Lives Matter or Stop Asian Hate and suddenly it’s woke and trendy to speak about minorities. You visit an ad agency, a start-up and most of the time everyone is white. I was often the only Asian woman in a creative agency. There’s this cliché about Asians that we are docile, we are calm, we don’t talk so much. I have often heard 'Oh I know the Chinese guy from the corner store, he’s very kind and very calm.' Until we start being louder, we are told 'How come are you like this? I didn’t think you act this way.' Maybe it’s because we need to stop imagining us as this or that. Asian women are often sexualized and sexual fantasies even before being seen as people. Not only I am Cambodian, but I am Khmer-Teochew, a Chinese community who immigrated in Cambodia. Unfortunately, people asked me often if I was Chinese and I used to refuse saying that I was because I didn’t want to tell them they were right. People see slanted eyes and they think we are all Chinese. After the Atlanta shooting where 8 people died and 6 of the victims were of Asian descent, I was really depressed. It could’ve been me, my family or my friends. It has come to a time that I ask myself 'Do I still want to live in this world? Is it okay for me to be here?'"
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pomtl · 3 years
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« Je pense que l’épreuve qui m’a le plus marquée a été mon déménagement entre la France et le Québec quand j’avais 14 ans. Mes parents, tous les deux Canadiens, s’étaient rencontrés à Paris pendant un échange universitaire et ils ont décidé de rester vivre en France et y faire deux enfants, mon frère et moi. Paris était toute ma vie, j’étais inscrite au conservatoire de danse depuis l’âge de 3 ans, j’avais toutes mes amies, c’était tout mon monde. Un jour, mes parents ont choisi de retourner vivre au Québec, dans la région de Charlevoix. 
À 14 ans, je l’ai vraiment pris comme une attaque personnelle, je pensais que c’était fait pour ruiner ma vie à moi. Avec le temps, en ayant grandi, je me suis évidemment rendue compte que ça n’avait rien avoir avec moi et que le monde ne tournait pas autour de moi, mais ça décrit bien l’état dans lequel j’étais à 14 ans et ça a été difficile. Déménager, vivre un tel déracinement à cet âge-là, ce n’est facile pour personne : se refaire un groupe d’amis n’est pas évident, retrouver d’autres repères, quitter tout ce que je connaissais était un déchirement. Je voyais que je dérangeais ou que j’agaçais beaucoup les gens ici, j’avais un style vestimentaire qui ne correspondait pas à la mode de Charlevoix. On me jugeait beaucoup, mais au final je ne l’ai jamais vécu comme un harcèlement. Les remarques me passaient par-dessus. Les premières années au Québec, j’ai trouvé ça très difficile, je suis contente que ce soit derrière moi, mais je suis aussi contente d’avoir vécu ça parce que ça m’a rendue plus forte, même si c’est une idée un peu cliché. Le déracinement que j’ai vécu m’a poussé à aller étudier à l’étranger, à m’adapter très vite dans d’autres pays, ça ne me faisait pas peur de partir et d’arriver dans des endroits où je ne connaissais personne. 
De ce déménagement, je me souviens très bien du départ : c’était un film dramatique italien dans ma tête ! Je me rappelle d’avoir regardé Paris qui défile dans le taxi et me dire que ma vie me glissait entre les mains. Mais j’étais une grande dramatique. À l’arrivée, entre l’aéroport et Baie-Saint-Paul il y avait énormément de brume, on ne voyait rien. Je me demandais vraiment dans quoi mes parents nous emmenaient ! Pour moi, c’était clair qu’à 18 ans je repartirai en France. Et puis finalement rendu à 18 ans, c’était très différent ! Je n’avais plus cet appel de la France. Bien sûr, quand j’y suis en vacances ça ravive des souvenirs, parfois je me sens à la maison, mais l’autre instant plus du tout. On me trouve un accent québécois, je suis très différente maintenant. Donc c’est vraiment une relation qui a changé, je ne pense jamais y retourner pour y vivre. Comme j’ai vécu trois ans en Europe, j’ai senti que je pouvais habiter n’importe où, mais pas forcément en France ou au Québec. Ça m’a pris longtemps aussi à me sentir chez moi au Québec. Et puis, en liant des amitiés fortes, en rencontrant des profs d’université qui ont rendu mes années passionnantes ou mon amoureux qui m’a fait découvrir Montréal, je vis ici maintenant. Changer de pays est quelque chose qui m’a vraiment transformée et je ne regrette pas du tout le choix de mes parents, je leur dis souvent que je suis très reconnaissante… mais qu’ils ne me fassent plus jamais ça ! » 
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"I think the event that impacted me the most was my move from France to Quebec when I was 14. My parents, both Canadians, had met in Paris during a university exchange and decided to stay in France. They decided to raise a family there, so both my brother and myself were born there. Paris was my whole life, I was studying at the dance conservatory since I was 3, I had all my friends of course, it was my whole world. One day, my parents chose to return to live in Quebec, in the Charlevoix region. 
At 14 years old, I really took it as a personal attack, I thought it was meant to ruin my life. With time, as I grew up, I obviously realized that it had nothing to do with me and that the world didn't turn around me, but it described the state of mind I was in at 14 and it was difficult. To move, to live such an uprooting at that age, it is not easy for anyone: to find a new group of friends is not easy, to find other marks, to leave all that I knew was a heartbreak. I could see that I bothered or annoyed a lot of people here, I had a style of clothing that did not correspond to the Charlevoix fashion. People judged me a lot, but in the end I never experienced it as harassment. The remarks went right over my head. The first few years in Quebec I found it very difficult, I'm glad it's behind me, but I'm also glad I lived through it because it made me stronger, even if it's a bit of a cliché. The uprooting that I experienced pushed me to go and study abroad, to adapt very quickly in other countries, it didn't scare me to leave and move to places where I didn't know anyone. 
Of this move, I remember the start very well: it was an Italian drama film in my head! I remember watching Paris go by in the cab and thinking that my life was slipping through my hands. But I was a big drama queen. On arrival, between the airport and Baie-Saint-Paul, it was very foggy, you couldn't see anything. I really wondered what my parents were getting us into! For me, it was clear that at 18 years old I was going to go back to France. And then finally at 18, it was very different! I didn't have that call from France anymore. Of course, when I'm there on vacation it brings back memories, sometimes I feel at home, but the other moment I don't feel it at all. People think I have a Quebec accent, I am very different now. So it's really a relationship that has changed, I don’t think I'll ever move back to France. Since I lived in Europe for three years, I felt that I could live anywhere, but not necessarily in France or in Quebec. It took me a long time to feel at home in Quebec. And then, by making strong friendships, by meeting university professors who made my years exciting or my lover who made me discover Montreal, I live here now. Changing country is something that has really transformed me and I don't regret my parents' choice at all, I often tell them that I'm very grateful... but don't ever do that to me again!"
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pomtl · 3 years
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« Le moment qui m’a demandé le plus de courage dans ma vie a été de partir de chez moi à 19 ans pour poursuivre mon rêve de devenir artiste. J’habitais chez mes parents et depuis l’âge de 15 ans je travaillais. J’ai été dans la restauration, j’ai fait toutes sortes de travail. À 19 ans, je travaillais à l’hôpital et je passais mes journées aux côtés de personnes qui travaillaient depuis très longtemps. Beaucoup n’avaient pas l’air de s’amuser du tout. Ça m’a donné un coup de pied aux fesses et je suis partie passer des auditions à Paris. Je n’avais jamais mis les pieds à la capitale, je n’avais jamais quitté ma région et d’un coup j’y allais toute seule avec mes petits rêves en me disant que peut-être j’avais quelque chose à donner. Ça s’est très bien passé, c’est à ce moment-là que j’ai eu des retours sur quelle artiste je pouvais devenir et j’étais vraiment fière d’avoir eu ce courage, de me dire que je pouvais tout faire ; il suffisait d’y aller. Enfant j’étais fascinée par les artistes, les chanteurs, qui arrivent à rassembler des gens autour d’eux par leur voix. J’ai fait beaucoup de danse et du théâtre très jeune et si je n’avais pas joué si jeune je n’aurais jamais su quel effet la scène avait sur moi. C’était créateur de beaucoup de joie d’être sur scène. 
À Paris, c’était la découverte et la grosse claque aussi. J’ai tout quitté avec ce rêve ultime d’aller à l’école des arts du spectacle. Je faisais ça 12h par jour, c’était très intense et très fou. Ça a duré 1 an, mais j’ai de nouveau été prise entre mon rêve d’un côté et mon environnement de l’autre, qui me disait de travailler, où le rêve n’était presque pas autorisé, avec un rapport au travail particulier. Comme si on devait prendre ce qui se présente et ne pas chercher plus loin. J’ai fait ensuite le conservatoire pendant trois ans, mais à côté de ça je travaillais toujours, presque 50 à 60h par semaine. C’était un cercle vicieux, à la fois je devais travailler pour vivre, mais je n’avais pas le temps de pratiquer. Il fallait lâcher quelque chose pour se lancer. C’est à ce moment-là que pour me défaire de tout ça, je suis partie au Québec. J’avais besoin d’un nouveau projet, de prendre du recul sur ce que je vivais, sur ce que j’avais envie de faire et comment j’allais le mettre en place. Mon départ au Québec a été un gros changement de vie, repartir à 0, une nouvelle chance pour moi. Ça m’a demandé du courage et j’aimerais garder cette forme de courage le plus longtemps possible. Je pense qu’on est heureux en étant courageux. »
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"The most courageous moment in my life was leaving home at 19 to pursue my dream of becoming an artist. I was living with my parents and I was working since the age of 15. I was in the restaurant industry, I did all kinds of work. At 19, I was working in a hospital and I spent my days with people who had been working for a very long time. A lot of them didn't look like they were having any fun at all. It gave me a boost and I went to Paris to audition. I had never been to the capital, I had never left my region and suddenly I went there alone with my little dreams, thinking that maybe I had something to offer. It went very well, that's when I got feedback on what kind of artist I could become and I was really proud to have had this courage, to tell myself that I could do anything; I just had to go for it. As a child I was fascinated by artists, singers, who can reunite people with their voice. I did a lot of dancing and theater at a very young age and if I hadn't acted so young I would never have known what effect the stage had on me. It was a great joy to be on stage.
In Paris, it was the discovery and a big slap too. I left everything with this ultimate dream of going to school for performing arts. I was doing that 12 hours a day, it was very intense and very crazy. It lasted a year, but I was again caught between my dream in one hand and my environment in the other, which told me to work, where dreams were almost not allowed, with a particular relationship to work. It was as if one had to take what came along and not look any further. Then I went to the conservatory for three years, but besides that I was always working, almost 50 to 60 hours a week. It was a vicious circle, at the same time I had to work to live, but I didn't have time to practice. I had to give up something to get started. That's when I moved to Quebec to get away from it all. I needed a new project, to take a step back from what I was experiencing, what I wanted to do and how I was going to do it. My move to Quebec was a big change in my life, starting over, a new chance for me. It took courage and I would like to keep this kind of courage as long as possible. I think we are happy when we are courageous."
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pomtl · 3 years
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« Mon mari a dû quitter le Canada en 2017 à la suite d’un refus à ses premières demandes de réhabilitation et de parrainage. À la fermeture des frontières, j’étais avec lui en République dominicaine avec les enfants. On a dû rentrer sans lui. La pandémie a rallongé les délais dans le traitement et on attend l’approbation d’une nouvelle demande de parrainage depuis décembre 2019. Il y a de l’injustice quelque part, s’il ne se qualifiait pas pour l’asile, pourquoi a-t-on pris trois ans à le lui dire ? En trois ans, on travaille, on se fait des amis, on fonde une famille et on croit qu’on peut rester au pays. 
Je n’ai plus le budget pour emmener les enfants en République dominicaine ; on vit séparés et on ne sait pas vraiment quand on se reverra. On cherche toujours à savoir s’il sera réhabilité au Canada. Il s’est fait pardonner d’une peine de prison aux États-Unis, là où il a commis une erreur qui ne représente pas la personne qu’il est aujourd’hui. On ne peut pas payer toute sa vie une erreur faite 15 ans plus tôt dans un autre pays. Notre vie est totalement bouleversée, entre le dossier d’immigration, la quarantaine à effectuer en raison de la Covid-19, les charges quotidiennes, je ne sais plus où donner de la tête. 
Les enfants n’ont pas vu leur père depuis des mois, même si les liens sont maintenus par Whatsapp et Messenger kids. Je suis devenue monoparentale contre mon gré. Des fois, je me demande si toute cette bataille en vaut vraiment la peine, si j’étais seule, je partirais le rejoindre ; mais je pense aux enfants, ils n’auraient pas les mêmes opportunités là-bas. »
[Nous avons rencontré Roxanne avec L'Itinéraire, qui publie ce mois-ci un dossier sur la réalité des conjoints séparés par la pandémie. Soutenez votre camelot en allant acheter l'édition de décembre.]
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“My husband had to leave Canada in 2017 after his first requests for pardon and sponsorship were refused. When the borders closed, I was with him and the children in the Dominican Republic. We had to come home without him. The pandemic has lengthened the processing times and we’ve been waiting for the approval of a new sponsorship application since December 2019. There is injustice somewhere, if he didn't qualify for asylum, why did they wait three years to let him know? In three years, you work, you make friends, you start a family and you believe that you’re going to be able to stay in the country.
I no longer have the money to take the children to the Dominican Republic; we live apart and we don't really know when we'll meet again. We're still trying to find out if he'll be rehabilitated in Canada. He was pardoned for a prison sentence he purged in the United States, where he made a mistake that doesn't represent the person he is today. You cannot pay your whole life for a mistake made 15 years earlier in another country. Our life is totally turned upside down, between the immigration process, the quarantine to be carried out due to the Covid-19, the daily chores, I’m overwhelmed.
The kids haven’t seen their father for months, even though they keep in touch through Whatsapp and Messenger kids. I became a single mother against my will. Sometimes I wonder if this whole battle is really worth it, if I were alone I would go join him; but I think of the children, they wouldn't get the same opportunities there."
[We met Roxanne with L'Itinéraire, who is publishing a dossier on spouses separated by the pandemic, in the december edition. Support your camelot by getting a copy.]
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pomtl · 3 years
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« J’ai rencontré mon mari à Montréal, en 2017. On a habité ensemble après six mois et on a fait une demande de parrainage l’année suivante. Son visa a expiré et il a dû rentrer en Tunisie après notre mariage en juin. Aujourd’hui on est à la dernière étape du processus de parrainage : la vérification des autorités. Quand ils ont fermé les frontières, j’ai été choquée ; on est une famille, on est mariés, ce n’est pas correct. On s’est fait la promesse qu’on serait ensemble à la vie, à la mort, mais notre vie se passe sur un écran depuis dix mois. On a raté notre anniversaire de mariage. Je n’étais pas à ses côtés au décès de son oncle et il n’était pas là pour l’anniversaire de mon garçon, qui a 8 ans ne parle pas à son beau-père parce qu’il n’est pas à l’aise avec les écrans, il croit parler à un robot. Je ne peux pas partir en Tunisie avec une quarantaine de 14 jours à l’aller et au retour. Alors on s’écrit ou on s’appelle tous les jours, mais j’espère un miracle pour qu’on puisse passer le temps des fêtes ensemble. J’ai décidé de m’engager avec Spousal Sponsorship Advocates pour faire bouger les choses, m’engager dans la cause me permet de ne pas déprimer, mais cette absence, ça fait vraiment mal. »
[Nous avons rencontré Misha avec L'Itinéraire, qui publie ce mois-ci un dossier sur la réalité des conjoints séparés par la pandémie. Soutenez votre camelot en allant acheter l'édition de décembre.]
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“I met my husband in Montreal, in 2017. We moved in together after six months and applied for a sponsorship the next year. His visa expired and he had to go back to Tunisia after our wedding in June. Now we’re at the last step of the sponsorship program: the verification by the authorities. When they closed the borders, I was shocked; we’re a family, we’re married, it’s not right. We promised to each other that we’d be together for life and until death do us part, but our life has happened on a screen for the past ten months. We missed our wedding anniversary. I wasn’t by his side when his uncle passed and he wasn’t there for my son’s birthday – who’s 8 and can’t speak to his stepfather because he’s uneasy with screens and feels like he’s talking to a robot. I can’t go to Tunisia with a 14 days quarantine going in and coming back. So we write or call each other every day, but I’m hoping for a miracle for us to spend the holidays together. I decided to get involved with Spousal Sponsorship Advocates to get things moving ; getting involved in the cause allows me to not get depressed, but this absence, it really hurts.”
[We met Misha with L'Itinéraire, who is publishing a dossier on spouses separated by the pandemic, in the december edition. Support your camelot by getting a copy.] 
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