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#droite ou extrême droite?
alexar60 · 9 months
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Le musicien fantôme
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L’averse me réveilla subitement. Karen ne semblait pas dormir non plus. Ses yeux mi-clos laissèrent plutôt à penser qu’elle somnolait. Soudain, je réalisai une chose importante. Elle leva la tête en même temps que moi.
Merde, le coffre !
Aussitôt, je me levai et sortis de la tente suivi par ma compagne. Effectivement, j’avais oublié la bâche de la petite carriole attachée à mon vélo. Elle servait pour mettre nos affaires pendant notre voyage. C’était l’idée de Karen que de faire un road-trip entre Prague et Paris…à bicyclette. C’était aussi son idée du camping sauvage. Surtout que nous étions perdus en pleine campagne autrichienne.
Bien qu’elle fut déjà rempli et nos affaires trempées, je m’acharnai à recouvrir la carriole. Karen récupéra son sac fourre-tout pour en sortir une lampe qui m’aida à y voir mieux. Tout-à-coup un éclair illumina le ciel. Je vis la foudre tomber sur un arbre qui prit feu instantanément. En dessous, notre tente n’échappa à l’incendie, s’enflammant aussi rapidement que l’éclair suivant, qui était déjà à plusieurs kilomètres.
Pétrifiés par cet accident naturel, trempés, fatigués, nous restâmes à regarder la tente se réduire en cendre. Cependant, la pluie continuait de tomber. Ma copine regarda son téléphone, il n’y avait pas de réseau. Le mien était resté à côté de mon sac de couchage…dans la tente, avec mes papiers, mon portefeuille… Bref, je me retrouvai perdu dans un pays étranger sans papier.
Il y avait un mur ! Je me souviens qu’il y avait un mur plus loin quand nous sommes arrivés, dit Karen.
Hé ?
Qui dit mur, dit maison. Ajouta-t-elle en haussant les épaules. C’est évident !
Nous partîmes éclairés par les lampes de nos vélos. La charrette que je tirai parut lourde à cause de l’eau. Aussi, je me retrouvai à aller moins vite que mon amie. Après quelques kilomètres, nous aperçûmes le fameux mur. Il nous a suffi de le longer pour trouver son entrée. La chance fut de notre côté car la grille n’était pas fermée.
Dès lors, nous pénétrâmes dans l’enceinte. Curieusement, des lampadaires éclairaient la route amenant à un grand manoir. Avec ses tours sur le côté, il aurait eu sa place parmi les châteaux de la Loire. Nous descendîmes et posâmes nos vélos contre un muret, avant de grimper un escalier. La porte principale était grande ouverte. Le hall éclairé par un lustre semblait vide si ce n’est cet étrange personnage habillé d’un costume de domestique. Il restait debout, les jambes raides, le dos droit tel un mannequin de devanture.
Karen expliqua nos déboires dans un allemand imparfait. Mais, l’homme sourit et répondit en français. Je trouvais que sa barbiche n’allait pas avec sa tenue de maitre d’hôtel.
Soyez les bienvenus, le concert va bientôt commencer.
Il nous pria de le suivre. Aussitôt nous entrâmes dans une grande salle aux plafonds profonds. Une vingtaine de personnes attendaient silencieusement, assis sur des chaises aux pieds de fer. Nous étions en plein contraste avec eux. Nous étions trempés, les cheveux dégoulinant d’eau. Je portais un bermuda et un sweet-shirt à capuche, Karen était habillée d’un short et d’un pull marin. Tandis que les vêtements des spectateurs semblaient sortir des plus grands magasins de vêtements de luxe de Paris ou de Vienne.
Je me retournai pour demander une serviette, mais notre hôte était déjà parti. Alors, nous avançâmes sous les regards curieux. Ils semblaient blafards, le teint d’une pâleur extrême. Tout leur corps parut voilé. De même, un léger bourdonnement agaça mon esprit. Nous marchâmes dans un silence glacial. Hélas, les deux seules places disponibles étaient devant. Elles n’attendaient que nous.
A ton avis, c’est quel genre de spectacle, murmura ma chérie.
Le bal des vampires, répondis-je.
Elle pouffa de rire, mais fut réprimandée par un « chut » qui imposa de nouveau le silence. C’est à ce moment qu’une porte, au fond de la salle, s’ouvrit. Un homme de taille moyenne, le visage jeune, les cheveux bruns coiffés en arrière, le regard d’un bleu profond, entra. Il avait aussi le visage blanc, et une sorte de voile se déplaça en même temps que lui. Je remarquai la présence d’un piano.
Cependant, le musicien tenait un violon. Il posa son instrument sur son épaule, et à l’aide son archet, il commença à jouer. Dès les premières notes, je fus subjugué par la musique. Elle m’envahissait, me prenait les tripes. Il jouait merveilleusement bien. Il impressionnait si bien que je ne pus retenir une larme, je sentis un frisson parcourir les poils de mes bras. J’écoutais dieu qui jouait du violon.
Il joua de tout, Chopin, Haendel, Brahms, Vivaldi, Tchaïkovski…Chaque mouvement était juste et touchait le cœur. Chaque note reflétait sur le mur, se transformait en personnage et dansait au rythme de la musique. Elle racontait une histoire. Mon amie posa sa tête sur mon épaule tout en serrant mon bras. Elle était fascinée par cette harmonie. Jamais nous n’aurions pensé écouter pareil concerto et jamais, nous n’aurions pensé ressentir autant d’émotion en écoutant un artiste jouer. Etonnamment, peut-être par respect, personne n’applaudissait entre les morceaux.
Je ne peux dire combien de temps cela dura exactement. Il finit son concert par le canon de Pachelbel. Encore une fois, sa musique toucha les âmes. Il glissait avec son archet sur les cordes de son violon. Je ne réalisai pas que personne ne jouait au piano. Il était seul et pourtant, j’entendais aussi le piano jouer.
Puis, il s’arrêta subitement. Il écarta les bras en croix avant de baisser la tête en signe de remerciement et de salut. Je me mis à applaudir, accompagné par Karen. Surpris de ne pas entendre les autres, faire de même, je tournai la tête et fus stupéfait de ne voir personne. Il ne restait que des chaises vides.
Où sont-ils passés ? demanda ma compagne.
Et lui ? demandai-je aussi en pointant le doigt vers la petite estrade.
Le violoniste avait aussi disparu. Je ne m’étais pas non plus rendu compte que les bourdonnements venaient de cesser. Nous restâmes abasourdis et seuls dans la salle qui devint  tout-à-coup immense.
Soudain, trois gros coups résonnèrent, puis un rire…un rire glacial…un rire qu’on n’oublie pas. Karen se colla à moi. Nous regardâmes les portes mais personne n’entra. Nous restâmes un long moment dans le silence à attendre sans savoir quoi faire. Nous entendîmes un oiseau piailler. Dès lors, nous comprîmes que le jour se levait. Nous profitâmes de cet instant pour quitter la salle. Mon amie constata les énormes toiles d’araignées un peu partout dans la salle et le hall. Je découvris la porte à moitié abimée, Nous quittâmes le lieu qui paraissait abandonnée. D’ailleurs la majeure partie des fenêtres n’avait plus de carreau intact. Cependant, j’aperçus un rideau s’écarter mais aucune silhouette visible.
La pluie ayant cessé, nous pûmes regagner un village proche. On nous dirigea vers un poste de police, car j’avais besoin de déclarer la perte de mes papiers suite à l’incendie de la tente. Je racontai en anglais notre nuit. Le policier demanda à mon amie, ensuite à un traducteur leur version. Il semblait horriblement embêté. Il se leva discuta avec un collègue, prit ma déposition, au moins pour l’assurance, et nous conseilla un bon hôtel restaurant.
Après une douche, un peu de repos, nous descendîmes nous restaurer. La patronne, qui parlait français, nous interpela tout en nous installant à une table.
Donc, vous avez passé la nuit au Rotes Herrenhaus? Tout le monde a peur d’aller là-bas. Il parait qu’il est hanté.
Mais, il est bien habité ? Questionna mon amie.
Ah non ! Plus depuis au moins la guerre.
Nous restâmes muets tout en la dévisageant. Nous ne savions pas si elle se moquait de nous, si elle avait discuté avec les policiers, les seuls qui étaient au courant de notre nuit. Mais elle interrompit notre silence :
Il parait que le dernier propriétaire était si bon musicien qu’un jour, le diable serait venu lui proposer un défi musical. S’il gagnait, il obtiendrait ce qu’il voudrait. Mais s’il perdait, son âme et son don appartiendrait au diable. Il aurait gagné, mais le diable, mauvais perdant, lui vola tout, le poussant au suicide. Ce qui l’envoya en enfer. Le diable, se sentant coupable d’avoir obtenu une âme aussi facilement, accepta qu’il revienne dans son château chaque nuit d’orage pour jouer.
Et il y a eu un orage cette nuit. Ajouta-t-elle avec un petit sourire.
Je remerciais la dame pour ses explications, ajoutant que c’était une belle histoire. Je préférais laisser cette histoire aux légendes du coin. D’ailleurs, Karen était d’accord : Confirmer une histoire de fantôme pouvait nous être nuisible ainsi qu’au fantôme. Dès lors, je pris le menu et commandai une escalope viennoise. Elle était succulente.
Alex@r60 – août 2023
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nietp · 10 months
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«Pourquoi brûlent-ils des écoles ?» par Laurence de Cock
Les plus empathiques parlent d’autodestruction. Les jeunes se saboteraient eux-mêmes. Mais dans la droite la plus extrême et dans certains médias d’information continue, on profite de ces actes, cette « violence aveugle », pour tourner en boucle sur la sauvagerie des jeunes, ces « nuisibles », comme les qualifient les syndicats UNSA-Police et Alliance réunis dans un infâme et séditieux communiqué. On fustige leur absence de scrupules et on voit bien là la preuve du caractère apolitique de leur colère. Ils n’attendaient que ça, disent-ils, piller et mettre le feu.
Les écoles, lieux d’injustice sociale
Mais pourquoi brûlent-ils des écoles ? La question ne se pose pas pour la première fois. En novembre 2005, cela avait déjà interpelé car 255 établissements scolaires avaient été touchés. Pour Laurent Ott, éducateur et pédagogue social, dans les quartiers populaires, depuis longtemps, les écoles incarnent le lieu de l’injustice sociale, et beaucoup d’adolescents n’en gardent pas un si bon souvenir que cela. Présentées comme les lieux de « promesse républicaine » aussi bien par l’institution que par les enseignants, les jeunes ne peuvent que percevoir le décalage entre ces beaux discours et leur réalité. Dans les quartiers populaires, l’école produit beaucoup plus de relégation que d’intégration.
Les sociologues Didier Chabanet et Xavier Weppe notent à leur tour que « la rage [des émeutiers] porte contre le quartier lui-même, elle n’a rien à négocier ». Ils confirment la révolte des jeunes contre des institutions publiques qu’ils méprisent en retour et miroir du mépris qu’elles leur ont fait subir. L’école n’est pas une cible collatérale, elle est au cœur des institutions ciblées comme mensongère. Lors d’entretiens en 2016 et 2017, les jeunes critiquent les enseignants « blancs », qui n’habitent jamais le quartier, qui ne les respectent pas, ne les félicitent jamais. Le ressentiment est lourd. Les bibliothèques, elles, ne seraient fréquentées que par à peine 10% des habitants en moyenne. Les deux sociologues notent alors l’échec patent d’une politique de la ville qui n’a jamais réfléchi aux modalités d’association des habitantes et habitants aux choix de transformations de leur quartier. Dès lors, toutes les institutions publiques apparaissent comme des excroissances qui au pire les écrasent ou rejettent, au mieux ne les concernent pas. L’école ne fait pas forcément exception.
Nos lycées brûlent 
S’en tenir à ces explications ne suffit peut-être pas pour comprendre la place particulière occupée par les établissements scolaires dans cette démonstration de colère. Dans les années 1970, on assiste à une multiplication d’incendies criminels, par des élèves, touchant des écoles, collèges et lycées. C’est à l’occasion de l’incendie du collège Pailleron le 8 février 1973 que les médias commencent à interroger cela comme un phénomène de société. Pour les seuls mois de janvier et février, le journal Paris-Match en dénombre onze dans tout le pays …
Comme pour Pailleron, ce sont des incendies ou départs de feux faits par des élèves qui veulent se venger de situations ou propos humiliants. À Pailleron, le jeune Patrick 14 ans avait dit à la police qu’il ne voulait pas aller dans la classe surnommée « des déchets ». À Bobigny, ce sont les classes dites « pratiques » d’un CES qui brûlent, cinq baraquements en bois : « Mon prof nous a raconté que les autres profs lui disent sans arrêt : « tu as du courage de rester avec ces tarés » raconte un élève, ajoutant : « les portes n’ont même pas de poignées, elles nous restent dans les mains. Par moment il n’y a pas de carreaux, les extincteurs ils viennent les remettre pour l’enquête pour faire bien devant les inspecteurs, c’est parce qu’un mec a voulu mettre le feu ».
Deux ans plus tard, en 1975, on compte encore une quarantaine d’incendies criminels. Les conditions matérielles sont avancées comme principales causes à deux niveaux : d’abord parce que les constructions sont hautement inflammables et que tout départ de feu peut être fatal, comme à Pailleron ; ensuite parce que les établissements scolaires qui sont incendiés sont pour la plupart délabrés et renforcent le sentiment de honte des élèves qui y sont scolarisés.
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femsolid · 6 months
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Le virement extrême droite de Marguerite Stern fait peur à voir. Elle est devenue comme ces complotistes et autres nazillons qui ne pensent qu'à ça. Je viens de faire un tour sur son compte Twitter, ça partage des liens ouvertement racistes type "français de souche", ça parle de français colonisés par les arabes, de grand remplacement démographique, ça promeut des livres inspirés de Mein Kampf sur des hommes naturellement "supérieurs" et "inférieurs", les immigrés sont des parasites profiteurs, les musulmans ne sont pas des vrais français, les arabes sont génétiquement agressifs et violents, les prof "gauchistes" causent le terrorisme, la France est islamisée, ça partage des fake news en masse, il faut stopper "l'immigration massive", ça parle quasiment plus de féminisme à part pour dire que les femmes ont raison d'avoir plus peur des hommes maghrébins que des hommes blancs. Comme dans tous les cas d'indoctrination c'est devenu obsessionnel et elle perd tous ses soutiens, amies et féministes, pour en retrouver dans sa nouvelle secte (des hommes blancs principalement). C'est vraiment choquant de voir quelqu'une partir en couille comme ça. Je regrette beaucoup d'avoir mis la lumière sur elle et d'avoir encouragé tant de femmes à la soutenir. Mais bon je ne savais pas qu'elle allait devenir (ou était) comme ça et la seule chose positive c'est de voir que tous les groupes féministes radicaux l'ont rejeté.
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helshades · 6 months
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Ce qui me fascine, au fond, dans le déni du délire antijudaïque conjoints des extrêmes-droites complotistes tant christo-franco-natiochauvines qu'islamistes repris quasiment tel quel par la Gauche béni-oui-oui américanisée de ces dernières années, c'est moins le cynisme électoraliste évident chez certains que la sincérité toute aussi évidente chez d'autres.
Il y a une espèce de voile magique sur les yeux d'une partie du gauchisme post-moderne qui glapit son « antisionisme » à tout bout de champ en essentialisant tellement ce fameux sionisme qu'il ne fait aucun doute qu'il s'agit de juiverie et pas de positionnement politique. Je repense souvent au titre du plus célèbre brûlot de la papesse de l'indigénisme francophone, ce Les Blancs, les Juifs et nous fiévreux de bêtise satisfaite où l'on entend tinter la machine à sous entre chaque ligne — parce que le racisme anti-tout-sauf-arabe-et-musulman rapporte, depuis une paire d'années, quand même.
Bref, j'ai l'impression que pour les petits blancs qui composent le gros de l'électorat éléfiste, le Juif est une sorte d'Überweißer qui bénéficie de tous les privilèges censément accordés à la naissance de toute personne de la race et qui de surcroît jouit de ce don suprême du statut de victime ultime et éternelle en raison de son histoire récente comme objet du pire massacre de l'Humanité. Il ne faut pas perdre de vue la logique post-moderne de l'identitarisme qui hiérarchise les groupes humains en fonction du nombre de cases à cocher dans le bingo intersectionnel. Le Juif est une figure intensément problématique parce qu'il est à la fois « blanc » (dans la tête de ses ennemis, ethno-nationalistes européens notoirement exceptés) et victime de racisme systémique à travers l'histoire mondiale. Or, il s'opère une véritable jalousie de la victimité, un ressentiment marqué pour qui appartiendrait à un groupe aux souffrances indéniables, ou tout au moins qui requièrent un plus grand effort pour les minimiser voire les nier.
Il y a un refus généralisé à gauche en Occident à l'heure présente de reconnaître la part de racisme féroce qui sous-tend le grand mouvement international de « soutien à la Palestine » — en prônant l'annihilation pure et simple d'Israël et généralement de tous les juifs — alors même que des drapeaux de l'État islamique ont endeuillé les mêmes cortèges londoniens d'où l'on a chassé des militants gays, et que la foule massée à Sidney scandait « Gas the Jews! ». Une chose que l'on m'a répétée toute mon enfance me revient aussi en tête ces derniers temps : comme on fait son lit, on se couche. Les anglophones ont une expression similaire à propos des gens avec lesquels on choisit d'aller se coucher.
Les Israéliens ont rassemblé un vaste panel de journalistes étrangers pour leur montrer des images et vidéos issues de caméras de surveillance qui ont capturé une partie des massacres du 7 octobre. Ils ont quelque peu tardé à le faire ; ils ont choisi de ne pas publier ailleurs ces éléments, par respect disent-ils pour les familles. En réalité, on sait que des clips iront alimenter en boucle la propagande jihadesque, la tuerie géante du 7 octobre ayant donné lieu à de grandes manifestations de liesse dans le monde. Les journalistes, occidentaux surtout, sont chargés d'aller répéter dans leurs pays respectifs la réalité du pogrom, d'ores et déjà niée par pléthore de bonnes âmes qui se persuadent avec application que d'éventrer des femmes enceintes ou arracher les yeux et couper des doigts à des parents devant leurs enfants, de décapiter des vieillards à coups de bêche ou de filmer le viol de petits garçons pour en envoyer la vidéo à leurs pères — que tout ceci constitue un acte de résistance à l'oppression.
Je ne publierai pas de photos ni de vidéos démontrant l'horreur d'une boucherie délibérée dirigée contre les seuls civils. L'image est une arme de guerre. Il ne fait aucun doute que Tsahal ne se prive pas de s'en servir. La seule attitude digne et sage pour la population occidentale si éloignée de ce conflit devrait être de ne pas prendre parti et de pleurer tous les morts en frères, de quelque côté qu'ils mourussent. Je ne pense pas avoir besoin de contempler le cadavre d'un nourrisson étêté et vidé comme un poisson, ni le corps tordu d'un père pleurant prostré sur le corps de ses enfants, pas plus que des ruines ou des bâtiments en flammes, pour honnir la guerre et ce qu'elle fait à ceux qui l'ont parfois peut-être appelée de leurs vœux par ignorance mais qui ne l'ont jamais décidée.
Je suis révulsée, plus que tout, par le soin méticuleux que mettent tant de progressistes autoproclamés à se coller des œillères quand il s'agit d'islam. J'y vois un profond mépris, en réalité, pour l'objet professé de leurs attendrissements : il est là, le plus veule et feutré des racismes, dans le refus constant de reconnaître un libre-arbitre et la même capacité au mal chez le musulman que chez un autre. Ces aveugles-là n'hésiteront d'aucun royaume, et leur lâcheté perdra tous ceux qui voient encore quelque chose. Pourquoi faut-il toujours qu'ils ne voient dans l'islam que ce qu'en clament ses plus sinistres chantres ? Pourquoi ne veulent-ils comme porte-parole que les plus extrémistes idéologues, qui ne s'embarrassent même plus de taqîyya pour séduire ces cuistres masochistes ?
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raisongardee · 9 months
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“Peut être dit conformiste l’individu qui, ayant recherché avant tout son confort intellectuel et moral, est convaincu de l’avoir trouvé. Il est celui qui sait se rassurer à bon compte sur lui-même. Celui dont le sens de l’existence tient dans une extrême habilité à s’installer dans la bonne conscience. Cet être à la fois égoïste et grégaire, comique à certains égards, incarne ce que José Ortega y Gasset appelait en 1929 le "petit monsieur satisfait", le "señorito satisfait". On peut reconnaître en lui le type du "bien-pensant". Ses principaux traits, à suivre le Bernanos de La France contre les robots (1947), sont l’obéissance et l’irresponsabilité, la peur (un ensemble de petites peurs), la lâcheté et l’absence d’inquiétude. Il recherche le consensus, il aspire à être reconnu, voire à être estimé dans sa soumission vertueuse aux opinions dominantes. Bernanos notait en 1941 qu’il y a "une nouvelle manière de bien-penser, une nouvelle espèce de bien-pensants", et prônait une méthode d’identification efficace :"Ils s’imaginent qu’on ne les reconnaît pas, pourtant je les reconnais très bien, parce que je n’essaie pas de les reconnaître à ce qu’ils pensent, mais à leur manière de penser." Dans leur manière de penser, mais aussi de se comporter, un caractère domine : la lâcheté, la soumission volontaire au "prestige de la force", qu’il soit fixé à gauche ou à droite […] Ce désir éperdu d’accord et d’entente n’exclut nullement une méchanceté latente, qui se réveille à la rencontre de tout esprit hétérodoxe. Le sujet réputé pacifique se transforme alors en militant, voire en milicien. Qu’on heurte son bonheur d’être orthodoxe, et sa fureur se déchaîne.”
Pierre-André Taguieff, Les contre-réactionnaires. Le progressisme entre illusion et imposture, 2007. 
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sporcafaccenda · 6 months
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《L’anxiété technocratique en France : les romans du Fleuve Noir « Anticipation », 1951-1960》 par Bradford Lyau Traduction de Simon Bréan
Peter RANDA
《La solution de Vandel n’est pas la plus radicale des solutions aux problèmes de la technocratie. Cet honneur revient à Peter Randa, sous le nom duquel soixante-dix-neuf titres d’« Anticipation » ont été signés par André Duquesne. Les trois romans qui se situent dans les limites chronologiques de mon étude sont tous sortis en 1960 et forment une trilogie : Survie, Baroud, et Les Frelons d’or. À chaque fois, Randa exalte, d’une manière plutôt dramatisée, les vertus d’une forme extrême d’individualisme. Le point de départ SF de la trilogie a à voir avec la modification chirurgicale de certains humains, destinée à leur permettre de vivre sur Vénus (sans retour possible sur Terre). Alors qu’ils explorent leur nouvel environnement, ces colons rencontrent une race humanoïde modifiée de la même manière, en provenance de Saturne. Ces groupes vont chacun de leur côté. Mais deux d’entre eux, un ancien Saturnien et un ancien Terrien, suivent une voie à eux. Unis par l’idée qu’ils sont tous deux des individus sans planète, ils décident d’explorer l’univers ensemble. À la fin de "Baroud", leurs voyages les ont conduits à une nouvelle forme de conscience cosmique, que Randa cerne dans ces termes :
"Il existera une mentalité de l’espace qui ne ressemblera en rien aux mentalités planétaires. (…)
"Sur chaque planète, l’évolution s’est poursuivie avec une tendance de plus en plus marquée vers la ressemblance. Dans l’espace, le contraire se produira. (…)
"Finie l’ère des collectivités où la personnalité est contrainte de s’effacer. L’espace ne peut appartenir qu’aux individualités. Le danger constant va remettre tout en haut de la hiérarchie les chefs indispensables. Périmée sur Terre, cette notion reprendra ses droits dans les étoiles où les nécessités quotidiennes ne permettront plus les longues discussions stériles. (…)
"L’hégémonie prendra une nouvelle forme. Ce ne sera plus une nation ou même une planète qui dominera, mais une race intermédiaire (…)
"Une race qui ne sera de nulle part, donc de partout." (p. 180-181)
Certaines idées ici pourraient s’entendre comme venant de Stapledon. Mais il s’avère que ce n’est pas le cas. Randa est complètement opposé à toute sorte de « collectivité », qui serait de toute façon hostile à l’individualisme qu’il revendique. S’il faut en chercher une, il a plutôt une affinité avec le libertarianisme à la Heinlein. De fait, beaucoup d’aspects de "Baroud" peuvent nous rappeler plus spécifiquement le "Between Planets" de Heinlein (1951), dont le protagoniste en vient à cette révélation : « il ne resterait pas sur Terre… Pas plus que Vénus – ou sur Mars. Il connaissait maintenant sa place – dans l’espace… L’espace était son foyer » (p. 216). Que Randa, quand il mentionne une « nouvelle forme » « d’hégémonie » ne soit pas en train de penser à une forme spécifique d’organisation sociale devient évident au cours des "Frelons d’or". Cette œuvre montre la première rencontre extraterrestre que l’ex-Terrien et l’ex-Saturnien aient faite depuis qu’ils s’étaient lancés ensemble dans l’espace. Ils tombent sur une planète où une espèce de frelons intelligents contrôle mentalement une race humanoïde (une simple piqûre suffit à placer un individu sous la coupe des frelons). Les frelons ont quant à eux un esprit ruche et suivent les instructions d’un pouvoir central. Les explorateurs finissent par découvrir le centre de commandement pour le détruire. Mais ils se refusent à rester pour aider les humanoïdes. Leur logique, comme le dit l’un d’entre eux, est que ces créatures « des hommes, après tout… ils repartent à zéro, mais ils ont leur intelligence et de nouveau un instinct de la conservation humaine. » (p. 188) De par cette posture, les personnages de Randa se distinguent clairement des Chevaliers de Vandel, du Corps Stellaire de Steiner, et de leurs équivalents. Les premiers sont prêts à se battre pour la liberté des gens, mais pas à intervenir dans leurs vies de toute autre manière. De plus, les deux voyageurs eux-mêmes demeurent des esprits indépendants, des individus sans attache – ni lien contraignant – avec aucun ordre social particulier ; et cela correspond bien à l’emphase anarchiste de Randa, l’importance qu’il accorde (comme dans Les Frelons d’or) à la destruction d’un système social oppressif. De ce fait, même s’il ne fournit pas de représentation négative de la technocratie en tant que telle (le monde des frelons est au mieux un exemple marginal), on ne peut douter que Randa partage les inquiétudes d’un Vandel ou d’un Guieu en ce qui concerne les conséquences d’une telle société pour la liberté humaine.
#Peter Randa #Anticipation
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ce-sac-contient · 1 year
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Ils oseront, vous verrez
Obstiné comme une bête de somme, le gouvernement, avec son semblant de majorité, poursuit néanmoins son effort et psalmodie ses éléments de langage : solidarité, progrès, justice. Les chiffres ne mentent pas. [...] 
Ce comportement de rouleau compresseur n’est pourtant pas si surprenant. [...] Le recours systématique à la ruse, l’absence de vergogne, le savoir-faire techno. Tout le temps que va durer cette mascarade, on sentira à la manœuvre des ingénieurs de la chose publique aussi bien instruits que peu scrupuleux. Ceux-ci feront jouer tous les rouages, administratifs, légaux et institutionnels. Leur maîtrise s’illustrera comme jamais dans ces quelques semaines de manigances historiques. [...] 
Pourtant, cette obstination gouvernementale ne va pas sans une drôle d’impression de contrecœur. [...] A les voir, on dirait qu’ils montent au front une baïonnette dans les reins. La conviction n’y est pas. Les fils du marionnettiste ruinent l’illusion. [...] Alors, ce pouvoir si mal élu, vacillant de naissance et mal aimé dès le départ, emprunte la seule voie qui lui semble praticable : le 49.3.[...] 
C’est à partir de là que la chronique prend une ampleur presque tragique. Car il n’est plus seulement question des retraites, mais de la démocratie. On ne conteste plus seulement une politique, mais un règne. Le récit, à cet instant, doit changer de ton, car si tout demeure légal, plus rien n’est juste et sous ses dehors réguliers, le pouvoir vient brutalement de changer de physionomie. Sous l’effet du scandale énorme que constitue ce passage en force, le drap qui recouvrait sa mécanique intime est tombé. Sa nature est à nu, le vernis a pété, la brute est sous nos yeux. On a compris qu’elle est en mission, murée dans ses certitudes. Elle ne fera pas de cadeaux.  [...]
Mais le plus fou est encore à venir. Le Président, manifestement impatienté par ce peuple qui s’obstine à ne pas être à la hauteur, le tance, injurie les manifestants, accuse les syndicats. Il s’invente dépositaire exclusif de toute légitimité. On croit r��ver. La surdité est à son comble, l’aveuglement radical. L’exécutif fait bip-bip sur son orbite lointaine. Pour finir, dans une allocution lunaire de plus, digne d’un Skype de PDG de multinationale, le même président admet que sa réforme n’est pas acceptée et passe sans transition au nouvel agenda du Comité Exécutif Central : 100 jours pour réparer la France tous azimuts. Le déluge d’annonces va suivre, souvent recyclées. L’idée est simple : saturer les canaux et les citoyens, forcer le pas, imprimer le rythme, c’est la méthode Sarkozy revisitée stroboscope. Rendez-vous le 14 juillet. D’ici là, de toute façon, on aura eu Roland-Garros, le Tour de France et les incendies. Les Français, Inch Allah, seront passés à autre chose.  [...]
Depuis le 49.3, la démocratie française a une gueule de dystopie. La République bourgeoise telle que sous Guizot (mais désormais entrepreneuriale et techno) est ressortie de l’abîme comme une Atlantide, gouvernant à son idée, à coups de décrets, juchée sur son quart de peuple, infirme comme jadis, avec pour béquilles sa police guère subtile et l’étai résolu des grands intérêts.  [...]
Et nous voilà nous, incrédules, au bord du gouffre climatique, matraqués et tenus, aux mains de maîtres qui nous font cette drôle de guerre, avec des institutions ébranlées, des juridictions d’exception entrées dans le droit commun et une extrême droite aux portes de l’Elysée. Car le pire est là sans doute. Dans quatre ans, la colère libérée par cette forfaiture légale s’exprimera avec une amplitude qui fera passer les black blocks pour d’aimables ambianceurs d’Ibiza. Et ce pouvoir qui a tant fait pour que le pire advienne ira alors dire que la faute revient à ses adversaires, tous populistes, sapeurs de démocratie, précurseurs du fascisme. Ils oseront, vous verrez.  [...]
Pour un écrivain ou une écrivaine qui s’intéresse à son temps, c’est un moment d’effarement et de bascule. Le réel est devenu si caricatural qu’on ne sait plus par quel bout le prendre. Chaque jour apporte son lot d’aberrations ; il suffit de lire Pif, Playboy ou Têtu. Face au renversement du langage, à la falsification galopante, à l’énorme besoin de mots qui se fait jour pour décrire l’époque et réduire l’hégémonie de sa bêtise particulière, on se demande quoi faire, quels moyens employer.  [...]
Ce que nous pouvons faire, c’est ça : raconter. Que nos récits infusent. Ils feront un jour le ridicule de ceux qui aujourd’hui se prennent pour des hommes d’Etat et ne sont souvent que les managers de l’entreprise France. Que nos phrases fassent honte dès maintenant aux magouilleurs de légitimité, aux laquais perpétuels, à la brutalité qui brise nos révoltes. Que nos textes interdisent le passage du temps et forcent sans cesse à revenir sur ce qui nous a été volé. La pilule amère ne doit pas passer. Surtout, nos mots peuvent dénuder n’importe quel roi, fût-ce a posteriori. Et d’ici là, ils donneront une voix à celles et ceux qui n’en ont pas. Le roman de ce pays s’écrit aujourd’hui à l’encre de leur volonté piétinée.
Retraites : le roman national est à nous, par Nicolas Mathieu (Le Libé des écrivains, Libération, 20 avril 2023)
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linstantdavant · 1 year
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Portrait robot du bourgeois, par Régine Pernoud (deuxième partie)
DE LA BOURGEOISIE RÉVOLUTIONNAIRE QUI RENVERSE CHARLES X
Le texte qui suit est un extrait du livre de l'Historienne et Archiviste Régine Pernoud La bourgeoisie, PUF, col. Que sais-je ?, Paris, 1985, p. 7-21.,
Impérialisme et patriotisme au service du commerce
La liberté ! sa défense sur le plan du commerce extérieur a été remarquablement illustrée par le gouvernement anglais qui, toujours en avance sur la France en ce domaine, n’a pas craint d’engager ses forces navales l’année précédente (1839) en Extrême-Orient. L’attaque victorieuse du fort de Bogue à l’entrée de la rivière de Canton, bloquant la ville et bientôt celle de Shang-Haï, a obligé la Chine à s’ouvrir au commerce de l’opium que l’Inde produit en grande quantité — ainsi qu’aux prédications des missionnaires. Il faudrait souhaiter aux dirigeants de la politique française une attitude aussi résolue dans la protection du commerce national. Cette guerre est la première qu’une nation d’Europe ait livrée sur les rivages de la Chine : sujet d’orgueil pour les forces britanniques. L’Extrême-Orient s’ouvre désormais aux exportateurs avec ses débouchés à peu près illimités.
Il est vrai qu’un élan patriotique se fait jour en France et qu’en Algérie il semble qu’on se décide enfin à prendre pied. Après l’héroïque assaut de Constantine (1837), nos troupes que mène le brave général Bugeaud, prévoient sans doute des opérations de plus grande envergure. Bugeaud, on le sait, envisage une colonisation à la romaine et songe à installer sur ce sol plein de promesses des vétérans, des soldats-laboureurs.
En fait l’Afrique du Nord offre surtout à nos portes un champ immense au commerce français : or, à quoi bon produire si l’on ne peut écouler ses produits dans de bonnes conditions ? Les filatures de Manchester ont pris leur considérable essor parce que dans les Indes des populations entières sont vêtues des cotonnades qui en proviennent. Nos industriels doivent le comprendre pour développer ces richesses qui font la prospérité d’une nation et dont finalement tous ses membres profitent ; il faut vendre.
Ainsi peut-on résumer, dans leurs structures essentielles, les préoccupations premières du bourgeois, aux environs des années 1840.
La propriété
Des propriétés foncières souvent issues de la vente des biens nationaux
En dehors du domaine des affaires, son principal souci concerne la propriété qu’il possède — de préférence aux proches environs de Paris, car les longs déplacements l’ennuient et lui feraient perdre un temps précieux pour la conduite de ses activités.
Lui-même ou sa femme, ou l’un et l’autre, ont hérité de leurs parents terres et châteaux acquis lors de la vente des biens nationaux pour quelques poignées d’assignats sous la Révolution. Et il s’agit de toute façon de propriétés de rapport sur lesquelles vivent des familles de laboureurs sous la conduite d’un régisseur. Il y fait bâtir une maison de maîtres que son architecte a trouvé bon d’agrémenter d’une tourelle dans le style moyenâgeux et qu’il a entourée d’un parc à l’anglaise avec un cyprès, une pièce d’eau, des bosquets et des tonnelles qui abritent un Cupidon de marbre — cadeau fait à sa femme. Ses fermages constituent une portion solide dans ses revenus et il ne lui déplaît pas. bien que lui-même ne soit qu’un fusil médiocre, d’inviter à l’automne quelque manufacturier ou grand commerçant, ses confrères, pour une partie de chasse dans les bois qui lui appartiennent.
La propriété : un droit inviolable et sacré
Pour lui, l’article important entre tous de la Déclaration des Droits de l’Homme est celui qui fait de la propriété « un droit inviolable et sacré ». – Il est impitoyable lorsqu’il s’agit de réprimer les abus de ces paysans qui tentent, consciemment ou non, d’invoquer les anciens droits d’usage ; tout braconnage sur ses terres, toute coupe de bois illégale dans sa portion de forêt font l’objet de procès tenacement poursuivis. – Les murs qu’il a fait élever pour clore ses propriétés une fois pour toutes sont pour lui le symbole de ce droit d’user et d’abuser que le Code civil a reconnu au propriétaire il n’y a pas cinquante ans. Achetée par son père à la même époque, cette terre sert d’assiette à l’impôt foncier qu’il verse, moyennant quoi il se sait chez lui.
Défendre le régime bourgeois
Le revenu de sa propriété lui a permis dans sa jeunesse d’échapper au service militaire dont la Révolution a étendu l’obligation à tous les citoyens. Notre bourgeois s’est donc acheté un remplaçant, mais il n’en exerce pas moins un certain service armé dans la Garde nationale que Louis-Philippe a instituée dès 1831 : Pour défendre la royauté constitutionnelle et la Charte, maintenir l'obéissance aux lois, conserver ou rétablir l(ordre et la paix publics
Il s’y retrouve d’ailleurs en bonne compagnie : la garde se compose à peu près uniquement de bourgeois, commerçants, industriels, rentiers ou fonctionnaires ; on impose à chacun de fournir équipement et uniforme, ce qui suffit à en écarter les éléments indésirables. En souvenir de l’ancienne Rome, la garde se divise en légions qui élisent leurs officiers et sous-officiers. Notre bourgeois revêt donc certains jours l’habit bleu, le pantalon garance et se coiffe du shako au plumet tricolore.
Un impôt foncier (cens) qui donne accès au pouvoir politique
Mais ce qui importe surtout pour lui, c’est que l’impôt qu’il verse fait de lui un électeur. Notre bourgeois vote. Il fait partie de ceux qui, versant l’impôt foncier ou la patente, ont en mains les destinées de la nation.
Le régime censitaire a été institué par la Constituante en 1789 et maintenu par la Charte ; celle-ci imposait, pour être électeur, un cens d’au moins trois cents francs, pour être éligible au moins mille francs.
Avec Louis-Philippe le cens a été réduit de trois cents à deux cents francs pour l’électeur et à cinq cents francs au lieu de mille pour être éligible. Le bourgeois appartient à cette classe d’environ deux cent mille électeurs dont les votes déterminent la politique du pays : un pays qui comporte environ trente millions de Français sur lesquels dix millions payent un impôt. Il fait partie de ce que l’on appelle le « pays légal ». Des électeurs censitaires qui le composent, la moitié a plus de cinquante-cinq ans d’âge en 1840. La grande question qui occupera le centre des débats sous le règne de Louis-Philippe sera de savoir si l’on doit, à ces électeurs payant un cens suffisant pour faire partie du pays légal, ajouter un certain nombre de personnalités dont le cens est moindre, mais qui représentent une valeur importante pour le pays : c’est le fameux débat sur l’adjonction des capacités, qui soulèvera des tempêtes à la Chambre, et d’ardentes discussions dans la presse. On considérera finalement que des généraux, des membres de l’institut pourront être électeurs eux aussi, même si leur cens ne dépasse pas cent francs. Car on aurait tort de voir en ce bourgeois que favorise le régime censitaire un adversaire des valeurs intellectuelles.
La vie sociale
Le bourgeois français est un homme cultivé
Le bourgeois français est un homme cultivé, très cultivé même. Il tient à la culture classique qui a fait la gloire des trois siècles précédents.
Lui-même a bénéficié d’une solide formation humaniste, peut-être même dans un de ces collèges de jésuites dont il apprécie la pédagogie bien que, comme tous les libéraux de son temps, il ait voté leur expulsion sous la Restauration.
Il tient même essentiellement à cette culture classique et au latin qui en constitue la base — autant qu’il tient au droit romain qui constitue la base du Code civil ; il applaudira de toutes ses forces à la représentation de la Lucrèce de François Ponsard à l’Odéon en 1843 et considérera le succès de cette pièce comme une revanche sur le scandale d’Hernani.
Très amateur de beaux-arts, il professe, comme tout le monde ou à peu près à l’époque, que « l’antique est la première base de l’art », et rappelle au besoin que Colbert, lorsqu’il envoyait des jeunes gens à Rome, leur recommandait de copier soigneusement la sculpture antique sans y rien ajouter. Si pour lui le grand maître reste David, il est ouvert aux peintres de son temps et voue une fervente admiration à Ingres comme à Prud’hon.
Face à ces œuvres solides dans lesquelles semble s’incarner la vision classique, rien ne l’irrite autant que les fantaisies désordonnées de Delacroix en peinture, de Victor Hugo ou de Lamartine dans les lettres. Amateur averti, il suit le mouvement des salons et se plaît lui-même à collectionner des œuvres d’art d’une valeur éprouvée. Il fait confiance à ces critiques très écoutés que sont un Guizot ou un Thiers. a la suite de ce dernier il voudra avoir son portrait peint par Paul Delaroche et sera transporté d’admiration pour les statues qui décorent l’église de la Madeleine ou pour les bas-reliefs de l’Arc de Triomphe — ceux du moins de Cortot et d’Etex, plus classiques que celui qu’on a confié à Rude.
Il voyage peu mais s’il se permet quelque jour un voyage à l’étranger, ce sera pour visiter la Florence des Médicis. En attendant il achète d’excellentes copies, dues aux élèves des Beaux-arts, des chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne, qui meublent son salon.
Du beau monde dans son salon
C’est dire que cet homme mène une vie rangée mais pas nécessairement austère. Avoir un salon signifie qu’il reçoit. Il reçoit même beaucoup ; ses dîners réunissent des hommes politiques, de hauts fonctionnaires, des manufacturiers — tous hommes vêtus de la tenue noire de rigueur ; leurs femmes, épaules découvertes, chignons hauts, bandeaux encadrant sagement le visage, sont des figurantes dans ces repas qui ressemblent d’aussi près que possible : manières, vêtements, conversations, à ceux que donne M. Thiers.
Portrait de la bourgeoise
Une activité cantonnée à la vie domestique
Il apprécie chez sa femme les qualités de maîtresse de maison. – Elle appartient comme lui à une famille d’industriels, de commerçants ou de fonctionnaires. – De toute façon, elle a reçu une éducation soignée dans une maison religieuse où bons principes, bonnes manières et bons sentiments ne lui ont pas été ménagés. – Elle a durant toute sa jeunesse pratiqué les arts d’agrément, appris la danse, le piano, l’aquarelle. – Elle a par ailleurs apporté à son époux une dot respectable qu’il gère sans avoir à lui en rendre compte puisque celle-ci fait désormais partie de la fortune personnelle du mari.
Son temps à elle s’écoule surtout au foyer : surveiller le personnel domestique, veiller à l’ordonnance des dîners avec un soin que facilite sa connaissance exacte du protocole, grâce aux ouvrages sur le savoir-vivre et les usages en société qui sont alors très répandus.
Ses distractions
La mode, les concerts, le théâtre, où elle accompagne son époux, font ses distractions, ainsi que l’exercice d’une « charité raisonnable » selon l’expression d’Eliza Guizot : comités de bienfaisance, ventes de charité ; et comme elle est sensible et bonne, il lui arrive même, lorsqu’elle apprend que quelqu’un est malade dans les familles d’ouvriers qui sont logées sous les combles de son immeuble, de lui faire porter par sa femme de chambre un bol de bouillon.
Un fils unique pour préserver l’héritage
Elle s’est occupée aussi de l’éducation de son fils, mais cette éducation lui échappe depuis que le jeune garçon, interne dans un lycée parisien, ne passe que quelques heures en famille le dimanche. Il lui est dur de savoir que ce fils qu’elle chérit est élevé dans un encadrement quasi militaire, éveillé chaque matin à cinq heures au son du tambour suivant la stricte discipline du lycée Descartes (aujourd’hui Louis-le-Grand), mais elle reconnaît la nécessité de cette éducation sévère pour le futur polytechnicien, et les plaintes du jeune garçon contre les punitions que distribue à tort et à travers le maître d’études chargé de la surveillance et du silence au dortoir et au réfectoire lui apparaissent comme un mal inévitable. Du reste elle connaît trop son devoir pour s’élever contre l’autorité de son époux, en matière d’éducation comme dans la gestion de leur fortune.
Le ménage n’a que ce fils — les partages successoraux en seront évités — et si pour elle-même elle eût souhaité avoir aussi une fille, du moins se dit-elle que leur prudente abstention lui a évité de mettre au monde un être dont le destin eût été semblable au sien, voué à l’obéissance et à la résignation. Son fils aura la destinée qui sied au sexe masculin, plus favorisé par les lois naturelles.
La contrepartie : la maîtresse de l’époux
Elle n’ignore pas, certes, que — contrepartie aux restrictions qu’ils doivent l’un et l’autre s’imposer — son époux a une maîtresse, mais il a garde d’en faire étalage et se conduit envers son épouse légitime avec toute la délicatesse qu’elle peut souhaiter.
Elle sait qu’elle n’aura à craindre aucun de ces écarts qui peuvent jeter le discrédit sur une famille, et la blesser, elle, dans son honneur. Aussi ne manque-t-elle pas de s’apitoyer sur les femmes chargées d’enfants des familles ouvrières.
Il est vrai, les enfants travaillent et contribuent un peu par leur travail aux besoins de ces ménages sans cesse au bord de l’épuisement : c’est l’argument que compte faire valoir son époux lorsque la loi dont on parle, visant à interdire le travail des enfants de cinq à huit ans dans les usines insalubres, passera en discussion à la Chambre.
L’ambition politique du bourgeois
L’idéal du conservatisme
Pour en revenir au bourgeois lui-même, il serait faux de ne voir en lui qu’un homme aux ambitions limitées. Mais son ambition est autre que celle de son grand-père, qui eût tant souhaité épouser une fille de la noblesse, autre que celle de son père qui désirait être introduit à tout le moins dans la noblesse impériale : son ambition, il l’a mise au service de ses visées politiques et en ce sens il a réussi. Mais il en a une autre : après le siège à la Chambre des Députés, il vise le fauteuil à l’Académie des Sciences morales et politiques. Le bourgeois est un homme assis.
Ce sont là ambitions raisonnables et qui ne pourront mettre en péril la position de ses affaires : il se méfie de l’agitation quelque peu inquiète de ceux qui, par la spéculation, par l’accélération de leur industrie ou, plus grave encore, par la hardiesse de leurs conceptions politiques, menacent la sécurité à laquelle — après tant d’avatars ! — on se trouve parvenu sous le règne de Louis-Philippe. À tout ce qui menace cette sécurité il faut imposer un frein. C’est à quoi s’emploie un ministre parfaitement conscient des intérêts supérieurs du pays, Guizot, lequel sait à la fois stimuler une jeunesse turbulente (« Enrichissez-vous par le travail et la pratique des vertus morales ») et tempérer ou aplanir tout ce qui, à l’intérieur ou à l’extérieur, risquerait de provoquer une marche en avant désormais inutile.
À toute turbulence sociale, opposer l’inertie de l’administration
Au reste le bourgeois sait que la société possède un appareil d’institutions sur lesquelles on peut se reposer en toute confiance : cette administration dont l’a doté Napoléon, qui fut en réalité l’homme de la bourgeoisie ; on ne lui doit pas seulement la banque et l’université, mais cette précieuse mise au point d’une mécanique intérieure que lui-même résumait en trois mots : « mes gendarmes, mes préfets, mes prêtres ».
Dommage qu’à lui-même on n’ait pu en son temps appliquer ce système de freinage si précieux dont il a doté la France — en l’espèce son administration car, irresponsable et anonyme, capable par sa seule force d’inertie de paralyser toutes les turbulences, d’entraver toutes les initiatives irréfléchies, de couper court à toutes les inventions personnelles, l’administration française permet, avec une admirable continuité et dans un silence efficace, de mettre en œuvre, puis de poursuivre toutes les entreprises propres à assurer la stabilité des classes dirigeantes, celles qui ont fait la preuve de leur aptitude à détenir le pouvoir réel. Tandis que les jeux de la politique amusent le public et fournissent des dérivations à des ardeurs combatives qu’il vaut mieux tolérer, du moins en apparence, pour n’avoir point à les combattre de front, l’administration, elle, demeure ; avec le Code civil, elle est le grand œuvre du grand homme.
L’idéal napoléonien : administration et Empire
Aussi notre bourgeois a-t-il été le partisan enthousiaste du retour des cendres de Napoléon, que le roi des Français a réclamées et qui, revenues de Sainte-Hélène, sont installées cette année même, en 1840, à la crypte des Invalides, en attendant le somptueux tombeau dont on a confié l’exécution au plus grand des sculpteurs, Pradier.
C’est à Napoléon qu’on doit d’avoir mis le point final à l’organisation même du pays grâce à cette armée de fonctionnaires, réglementée par un cadre supérieur, un cerveau qui se trouve à Paris. Nulle part dans l’Histoire, on ne trouvera semblable réussite, sinon à Rome même, cette Rome sur laquelle s’est calquée la France bourgeoise. Car la France est à l’image de l’Empire romain. On ne peut la désigner que par le nom de sa capitale : Paris. Rome résumait l’immense Empire romain ; Paris résume la France, et bientôt son immense Empire.
Anticléricalisme, mais tolérance d’une Église d’État pour maintenir l’ordre social
Et c’est en ce sens que, bien qu’ayant hérité du solide anticléricalisme de toute la bourgeoisie, qui ne jure que par un Voltaire ou un Diderot, notre bourgeois approuve pleinement aussi le Concordat qui complète l’œuvre du grand homme et qui d’ailleurs ne fait que renouveler celui qu’avait conclu jadis le premier de nos monarques, François Ier.
Une Église d’État, pourvue de cadres qui sont autant de fonctionnaires : prêtres et évêques, est un garant de l’ordre social. Il faut bien promettre à ceux qu’écrase le libre jeu des lois naturelles un monde meilleur après celui-ci. Il faut une religion pour le peuple. Et Voltaire le premier en savait la nécessité. Deux conditions toutefois : que cette Église, payée par l’État, soit soumise à L’État et n’aille pas chercher des consignes ailleurs que dans ce pays légal qui assure l’existence de ses membres ; – il est intolérable que récemment (cela s’est passé en 1837) le pape ait renouvelé ses antiques prescriptions contre le prêt à intérêt dont chacun sait qu’elles sont définitivement périmées. Un pape réactionnaire ! Une Église qui se trompe de siècle ! Des prohibitions remontant à ces temps obscurs du Moyen Âge pendant lesquels le commerçant était brimé et la manipulation de l’argent interdite ! – L’autre condition, c’est que l’Église ne soit pas admise à diriger les cerveaux de la société éclairée. Qu’elle instruise le peuple, c’est fort bien, tant qu’il s’agit d’une bonne instruction élémentaire et technique formant des ouvriers honnêtes et capables ; mais qu’elle ne touche ni à l’université ni aux grandes écoles, réservoirs d’une jeunesse qui doit être formée à l’efficacité, au service de l’État, à la poursuite des légitimes ambitions de la société bourgeoise.
De même peut-on concéder à l’Église quelques avantages honorifiques et reconnaître son aptitude à bien élever les filles de la bourgeoisie, en leur inculquant une saine résignation à leur état et quelque crainte du péché —, ce péché de la chair qui, chez les filles, peut avoir des conséquences catastrophiques du point de vue social.
Car notre bourgeois serait volontiers manichéen à ses heures : une seule faute, celle de la chair — et elle est forcément moins grave pour l’homme que pour la femme, puisqu’elle n’entraîne pas les mêmes conséquences naturelles.
À la recherche d’une raison d’être
Ah certes ! cet univers de l’argent est par bien des côtés méprisable. Aussi le bourgeois ne cherche-t-il pas à se glorifier de sa richesse. Non, contrairement à ce que l’on croit, le bourgeois n’éprouve en réalité que mépris pour l’argent. Ce qu’il honore, c’est uniquement ce que l’argent lui a permis d’acquérir : les objets d’art qui peuplent son salon, les éditions précieuses qui commencent à meubler sa bibliothèque. Or il est bien certain que tout cela nécessite une élite.
Ce n’est pas le bourgeois certes, on le reconnaît volontiers, qui alimente les belles-lettres et les beaux-arts, mais c’est autour de lui et dans la société qu’il crée et qu’il maintient que peuvent vivre ceux qui se consacrent aux lettres et aux arts. Cette noblesse de l’esprit qui fait la grandeur d’un pays, elle ne peut subsister que grâce à ceux qui ont eux-mêmes acquis suffisamment d’opulence pour la faire vivre, et l’on peut en dire autant des découvertes scientifiques : Ce n'est pas le riche qui fait souvent ces sublimes découvertes, bien que ce soit lui quelques fois, mais c'est lui qui les encourage, c'est lui qui contribue à former ce public instruit pour lequel travaille le savant modeste et pauvre. C'est lui qui a les vastes bibliothèques ; c'est lui qui lit Sophocle, Virgil, le Dante, Galilée, Descartes Bossuet, Montesquieu, Voltaire. Si ce n'est lui, c'est chez lui, autour de lui qu'on les lit, les goûte, les apprécie, et qu'on réunit cette société éclairée, polie, au goût exercé, pour laquelle les génies écrivent, chantent et couvrent la toile de couleurs.
Il n’y a rien à ajouter à cette constatation de Thiers énonçant tout ce qui justifie à ses propres yeux l’existence du bourgeois.
Conclusion sur le régime bourgeois
Le pouvoir politique d’une petite minorité
Soulignons tout de suite l’objection qu’on ne manquera pas de formuler à la lecture de ce portrait-robot du bourgeois : c’est celui d’un très grand bourgeois comme il y en eut assez peu en France ; vers 1840, nous l’avons vu, le nombre des électeurs ne dépasse pas cent quatre-vingt-dix mille pour environ trente millions de Français. Par cela seul qu’il fait partie du pays légal, le bourgeois décrit ne correspond en effet qu’à une très petite minorité.
Mais cette minorité est celle qui gouverne et par conséquent détient le pouvoir. Il ne s’agit pas seulement du pouvoir politique : l’administration est à son service ; ce n’est que plus tard, et surtout au XXe siècle, qu’elle se trouvera de plus en plus indépendante des personnalités politiques élues — avec encore bien des exceptions !
Une petite minorité, modèle de tout le Pays
D’autre part, l’influence de cette minorité s’exerce en profondeur et cela d’autant plus que, par ses intérêts, par ses préoccupations familières, une fraction importante de la population — celle qui compose à Paris la Garde nationale — est toute disposée à accueillir cette influence ; il n’est pas une boutique où l’on n’accorde au bilan annuel, à l’actif et au passif, le même intérêt que le grand banquier ; pas une petite entreprise qui ne se ressente de l’importance nouvelle de la grande industrie, pas un petit rentier qui ne surveille le cours des valeurs en Bourse avec un intérêt aussi actif que le grand financier. Enfin, pas un notaire de province qui ne se fût senti honoré, comblé d’aise, à l’idée de recevoir Cunin-Gridaine ou d’être reçu par lui.
Ce bourgeois est donc parfaitement représentatif d’une classe qui déborde largement le pays légal et dont la mentalité sinon les structures se calquent sur la sienne, cela jusque dans les provinces les plus lointaines, ou disons plutôt dans les plus lointaines petites villes de province, puisque le bourgeois demeure l’homme de la ville.
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Intemporelle actualité de la lutte
(reprise)
"Car pour nous la lutte n’est pas contre le sang et la chair mais contre les principautés, contre les pouvoirs, contre les cosmocrates - Kosmokratoras - de ce monde de ténèbres et contre les esprits mauvais qui sont dans les cieux." (Paul de Tarse, mort vers 67 à Rome)
Les "cosmocrates" et les "esprits mauvais qu’il y a dans les cieux", si nous les transposons dans le monde d'aujourd'hui, comment ne les reconnaîtrions-nous pas comme le discours des "actualités", des médias, des gouvernements, des réseaux… qui nous tombent littéralement dessus, auxquels nous ne pouvons échapper, desquels nous sommes quotidiennement submergés, à travers lesquels perce une obscure volonté de nous signifier comme sujets?
C’est là que la psychanalyse, lorsqu'elle est correctement appréhendée (ce qui est rarement le cas, sa structure étant radicalement adverse à celle du Discours Capitaliste, qui s’est substitué au Discours du Maître…) la psychanalyse authentique, de Freud et de Lacan, est une clinique du discours et un discours, ce terme de "discours" étant à entendre dans sa stricte acception lacanienne, à savoir que le sujet de l’inconscient ne parle pas, il est parlé, et c’est par là qu’il s’appréhende, ce qui implique que ce n'est pas le sujet qui tient un discours, mais bien que chaque discours recèle logiquement la place (qui conditionne le désir et la jouissance) de son sujet...
Pour illustrer notre propos en le ramenant au plan social et spectaculaire, notamment par une réactualisation du mot de Debord, il semble bien qu’en deux générations, le spectacle aura supplanté la vie en se substituant à l'idée même de lutte…
La caste des médiocrates au pouvoir, des politiciens professionnels de la gauche à la droite sans exception notable des extrêmes et du centre, a consolidé son empire sur les sujets du discours dominant par l'emploi d'une langue simplifiée, binaire, proche du modèle informatique.
L'emploi de cette novlangue, hégémonique dans les médias, rend incapable l'accès à la dialectique et donc à la pensée.
Ce qui caractérise les signifiants de la postmodernité (développement durable, biodiversité, énergies renouvelables, commerce équitable, islamophobe, antisémite, homophobe, terrorisme, pour tous, mansplain, queer, bashing, crise, réalité augmentée, troller, flooder, bio, genre, Charlie, antivax, complotiste, réchauffement climatique, bla-bla-bla...) c'est qu'ils sont sans connecteur logique complexe, ce qui les rend péremptoires et inappropriés à l’art de la nuance, du paradoxe et de la contradiction qui permettent de nommer, mais aussi de concevoir des stratégies sur la progression et la confusion des forces au sein d’un combat.
Lutter aujourd’hui, c’est d'abord refuser la langue du spectacle, ne pas renoncer à nommer la complexité, renouer avec la dialectique que le spectacle n’a de cesse d’éclipser par sa fascination imaginaire.
L’action aujourd’hui ne consiste pas à prendre les armes et à descendre dans la rue, c'est trop tôt ou trop tard.
L'action aujourd’hui c'est de faire passer des textes de main en main, pour raviver le style, affûter le goût, développer la sensibilité, affiner le jugement, se donner les moyens de nommer avec précision les assauts, les contournements, les frappes, les retraites, les conquêtes, les victoires, les défaites...
Nous ne savons plus parler, nos lèvres sont sèches et les mots sont déjà morts avant de passer la barrière de nos dents.
Apprendre à parler c'est d'abord apprendre à lire, et puis écrire, et aussi dessiner, composer comme on aiguise une lame, comme on répète des enchaînements pieds-poings, apprendre à parler c'est apprendre à se battre.
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alain-keler · 10 months
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Mercredi 21 juin 2023.
Fête de la musique, place Saint-Georges. Petit oubli. Un orchestre et une femme qui danse devant mon café préféré, ou tout au moins celui ou je donne mes rendez-vous.
 Cette photo aurait dû paraître jeudi dernier, le journal d’un photographe étant quotidien, et pas un hebdo comme le journal du dimanche. 
  Pourquoi je mentionne le JDD ? Parce que le nouveau propriétaire du groupe Vivendi, Vincent Bolloré a nommé à la tête de la rédaction Geoffroy Lejeune, ancien rédacteur en chef du très droitier (voire extrême droite) magazine Valeurs Actuelles. 
  Comme l’écrit dans son éditorial daté d’aujourd’hui le journal le Monde « Un journal est un écosystème fragile qui tire sa crédibilité non pas d’une objectivité qui lui sera toujours contestée, mais de sa capacité à chercher une cohérence éditoriale à l’abri des influences extérieures. Lorsque le projet consiste à figer les rapports de force au sein d’une rédaction pour jouer un camp politique contre un autre, l’information menace à tout moment de basculer dans les polémiques stériles, les vérités alternatives et une propagande qui sont aux antipodes de l’information. Pour le JDD le risque d’un tel basculement est bien réel »…
   Valeurs actuelles sous la rédaction en chef de Geoffroy Lejeune a soutenu pendant la campagne présidentielle Eric Zemmour, l’homme qui a osé dire que sous Pétain les juifs français de la zone dite libre (Vichy) ne furent pas déportés dans les camps de la mort.*
  Je reprends encore l’éditorial du Monde : Les « « unes » de valeurs Actuelles ciblant la mafia Soros, en référence au milliardaire philanthrope juif Georges Soros, et le récit de sept pages « « Obono l’Africaine » dans lequel l’élue de la France insoumise est dépeinte en esclave avec un collier en fer au cou**. 
 Un homme, fut-il milliardaire comme Vincent Bolloré ne doit pas pouvoir influencer l’opinion publique avec les journaux, magazines, radios et chaines de télévision qu’il possède, ou est sur le point de posséder. Nous avons un très bon exemple de ce qu’et la presse dans un pays comme le Russie, où les journalistes opposants ont dû s’exiler pour faire leur métier.
  Vous avez bien compris que ce qui n’est pas le cas du Journal d’un photographe, indépendant et fier de l’être.
Tout ceci valait bien une parution avec une semaine de retard !
* Deux grands- mères, un grand père, une sœur de ma mère âgée de treize ans, une sœur et un frère de mon père, tous juifs français ne revinrent jamais des camps de l’indicible…
** Le directeur de la rédaction et un journaliste furent condamnés pour « injure à caractère raciste ».
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claudehenrion · 11 months
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Chartres -- 2023...
  Y a-t-il un lien de cause à effet entre la Pentecôte, le Pèlerinage de Chartres et le fait que ''La Croix'', journal très à Gauche... à défaut d'être de Gauche, ait rendu public hier un sondage sur ''Mieux comprendre les jeunes qui vont aux JMJ'' ? En tout cas, il y a bien un lien ''de Claude à effet''  (si j'ose !) dans le fait que j'en parle aujourd'hui : les habitués de ce ‘’Blog’’ m'ont souvent vu m'inscrire en contre des mouvements qui agitent l'Eglise de France –et l'Eglise, en général– et qui, quoi qu'en pensent ceux qui les soutiennent (ce qui est leur droit le plus indiscutable –comme c'est le mien de dire mon désaccord) dépeuplent nos églises et assèchent la chrétienté (les chiffres sont cruels, mais ils sont là, incontournables, hélas...).
Pendant trois jours, 16 000 jeunes chrétiens ont marché de Paris à Chartres, sous un cagnard rappelant le ''réchauffement climatique'' (NB : ayant pas mal ''pérégriné'' sur trois continents, je ne sais pas si la chaleur extrême est préférable à un froid piquant ou à une pluie démoralisante !). Pourquoi 16 000 ? Car il a fallu clore les inscriptions, ''pour raisons de sécurité''... Sur les traces de Charles Péguy qui, un an avant sa mort en héros, allait à pied supplier la Vierge de sauver son fils malade, des milliers de jeunes gens pleins d'espoir, de foi, et de rêves dans leur belle âme ont repris ce chemin, plat à en être désespérant. Plat, vraiment ? Pas pour ceux qui (se) récitent en marchant les vers sublimes  de ''La Route de Chartres'' (1913). 
Ainsi nous naviguons vers notre cathédrale.                                                             De loin en loin surnage un chapelet de meules,                                                        Rondes comme des tours, opulentes et fières,                                                          Comme un rang de châteaux sur la barque amirale.                                                  Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre                                                         Un réservoir sans fin pour les âges nouveaux.                                                          Mille ans de votre grâce ont fait de ces travaux                                                          Un reposoir sans fin pour l’âme solitaire
Vous nous voyez marcher sur cette route droite,                                                        Tout poudreux, tout crottés, la pluie entre les dents.                                                  Sur ce large éventail ouvert à tous les vents                                                             La route nationale est notre porte étroite (…)                                                             Nous ne demandons rien, Refuge du pécheur,                                                         Que la dernière place en votre Purgatoire,                                                                 Pour pleurer longuement notre tragique histoire,                                                       Et contempler de loin votre belle splendeur.
Quelques mots sur ce sondage qui s'inscrit à contre-courant de ce que vit, dit, pense, et pratique (ou plus exactement : ''ne pratique plus, hélas !'') la France.. Il démontre sans ambiguïté la force du conservatisme chez les jeunes catholiques... ce qui peut redonner espoir pour le futur, le conservatisme étant la seule force centripète dans un monde hélas plus porté vers les fausses promesses de forces centrifuges. Même La Croix –qui n'en est pas plus heureuse qu'un progressiste qui se rend compte que son choix ne peut déboucher sur rien de bon, de vrai, d'utile, de transmissible-- est obligée d'admettre qu'une partie importante de la jeunesse a renoncé à tout consensus avec les idées du jour –dont les siennes, hélas pour lui.
La constatation est simple à énoncer, sinon à ''manager'' : il semblerait que les jeunes cathos, comme tous les autres ''jeunes'' –et une partie grandissante des ''moins jeunes'' et des ''pas-jeunes-du-tout''-- refusent net les prises de position, totalement démodées, déjantées et décentrées – de leurs dirigeants officiels. Si j'ose un raccourci (donc forcément outrancier) on pourrait presque dire : ''Macron / François = même combat : des idées d'hier, démontrées périmées, devant un monde qui bascule vers de nouveaux paradigmes dont ils n'ont pas, eux, la moindre idée''. (Paradigmes dont nous parlerons demain, in cha Allah) ! Car il ne faut pas minimiser ce phénomène par masochisme destructeur : c'est par dizaines de millions que se comptent les participants aux ''JMJ'' ! Ils ont parfaitement bien intégré leur nouveau rôle de ''jeunes passeurs dans un monde dé-christianisé'', et n'en ont ni plaisir masochiste ni joie malsaine : leur foi leur suffit largement.
Mais revenons à ''notre'' sondage qui va mettre la panique chez les habituels ''bien-pensants'' (qui sont, de manière inexplicable, ceux qui pensent le plus ''de traviole'' !), et la stupeur chez tous nos ''maitres-à-penser-des-mensonges''  :  75 % des sondés vont à la messe une fois par semaine, dont 24 % plusieurs fois (par semaine) et 1 % seulement ''presque jamais'' (je suis prêt à parier qu'une majorité de français aurait donné, spontanément, des chiffres exactement inverses !).
Vous allez me dire que cette apparence de renouveau s'inscrit en contre de la posture qui est habituellement la mienne sur ce sujet ? Je crains de décevoir ceux qui auraient cet espoir –quelles que soient les raisons qu'ils invoquent-- mais pour cela, il faut revenir sur le sujet douloureux de ''la  messe en latin'', cette querelle stérile que le Pape François vient de rallumer dans une absence apparente d'infaillibilité pontificale, son rôle étant –pourrait-on croire !-- d'unir plus que de diviser. Mais j'arrête : qui suis-je, pour avoir une opinion sur ce sujet particulier ?
Ce que je sais, en revanche, c'est que il y a un mois, une femme remarquable, de culture musulmane affirmée, Sonia Mabrouk, s'était étonnée que la chrétienté ait délibérément tourné le dos à ce chef d’œuvre du ''sacré'' qu'était une messe dite tridentine, ou ''préconciliaire''. Elle sait, elle, que la langue ne saurait être un frein à la pratique d'un contact permanent avec un Dieu défini par Sa  transcendance, et que l'arabe, dit ''la langue d'Allah'' par ses croyants, n'a jamais porté le moindre frein à l'explosion de l'islam –j'en atteste ''de visu''-- dans les pays non-arabophones (par centaines de millions en Indonésie, en Malaisie, en Chine, en Iran, dans le monde turcophone et (de mon expérience) berbérophone, de l'Atlantique au désert blanc libyo-égyptien : tous ces gens ne parlent pas –ou refusent de parler, pour certains-- la langue arabe... qu'ils retrouvent tous, cependant, pour des prières ardentes dans un idiome dont ils savent moins que l'Europe ne savait de latin.
Que dit le sondage sur ce sujet ?. Il est clair et précis (je cite La Croix ) : ''Entre sacralité, tradition et identité, une partie de la jeunesse française semble sensible à la Tradition''. J'imagine comme ça doit leur faire mal d'écrire ça ! Et pourtant, la vérité est au delà : 38 % des ''jeunes-version JMJ'' aiment la messe en latin, 40 % ''n'ont rien contre'', 8 % la préfèrent à toutes les autres, et seulement 12 % y voient un ''retour en arrière inutile''. J'avoue être surpris par ces chiffres : que de vieux Kroumirs comme moi regrettent le faste, les musiques dites ''sacrées'', si éloignées des musiquettes ''made in Paray-le-Monial'', on peut le comprendre, voire même l'expliquer. Que la nostalgie, le syndrome du ''bon vieux temps'' jouent un rôle, OK !
Mais que des jeunes gens qui n'ont jamais connu ces beautés, ces richesses, la profondeur d'un contact avec un Dieu vertical, en Majesté, pour qui ''rien n'était trop beau'' (propter maximam Dei gloriam, bien sûr!), la perception aiguë de la primauté donnée au ''Sacré''... qu'une génération qui a, depuis sa naissance, entendu ''taper'' (et parfois très fort : j'en ai bien souffert, souvent) sur les tradis, les intégristes, ces rétrogrades... et le latin, et qui n'ont aucun des souvenirs des émotions qui étaient alors non seulement permises mais recommandées ( Oh ! Quels ''trop-pleins'', esthétiques autant que religieux, quand éclataient les notes  —et les paroles !-- merveilleuses du ''Minuit Chrétiens'', de la ''Cantate à l'Etendard'' ou du ''Veni creator'' que, signe des temps et du retour des belles choses, j'ai ''eu'' hier, chez ''mes'' petites sœurs de Bethléem ! Quel bonheur !). Je dois dire à ces jeunes gens mon admiration pour leur profondeur et la dimension ''limite extra-humaine'' de leur démarche. Une conclusion ? (une fois n'est pas coutume) : Merci, mon Dieu...
H-Cl.
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mmepastel · 2 years
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Ça y est j’ai fini la saga Blackwater... c’est dur.
C’est vraiment une série qui happe, tient en haleine, et fait retrouver le goût de la lecture plaisir, celle où on avale les pages sans s’en rendre compte, où on est content, le soir, de se blottir dans son canapé pour retrouver les personnages, comme des proches.
L’auteur se proclamait sans prétention. Il ne visait pas à faire de la grande littérature. Ok. Le style est assez transparent en fait, mais je ne dirais pas non plus que c’est mal écrit. C’est assez fin psychologiquement, et incroyablement bien rythmé. Il y a de discrètes touches d’humour, sur les mentalités assez extrêmes de la famille Caskey. J’adore le personnage de Miriam, assez odieux, mais plein et sincère.
Franchement, c’est intéressant. On traverse avec eux un demi siècle, du début du XXe aux années soixante. Ça crée des liens. Et les particularités psychologiques tout comme les éléments fantastiques se mêlent admirablement bien. Les femmes mènent la danse. Que ce soit Elinor et sa nature secrète et surnaturelle qui fait rapidement autorité sur le clan, ou Sister, vieille fille qui se transforme en sa propre mère tyrannique, ou encore Miriam qui passe de petite fille gâtée à femme d’affaires exceptionnelle. Elles ont même le droit d’être homosexuelles et heureuses, ce qui est assez insolite je pense dans le Sud des USA il y a presque un siècle (quoique les récentes lois de ce pays font penser avec stupeur que le progrès n’était pas acquis). Les noirs ne sont pas esclaves, mais domestiques évidemment. Leur statut est évoqué sans fard, et là encore les femmes se distinguent.
Ce qu’il y a de vraiment chouette, c’est l’importance de la rivière Perdido dans l’histoire, son lien avec certains personnages, son influence, sa personnalité propre. J’ai adoré cet aspect que j’ai trouvé bien dosé, suffisamment mystérieux et inquiétant. Elle (la rivière) laisse les Caskey bâtir leur fortune, mais rappelle bien qu’elle est la maîtresse des lieux et des destins. Je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler.
Une vraie réussite. Et les éditions Monsieur Toussaint Louverture ont fait un super pari (réussi) en respectant la volonté de l’auteur de garder le tout feuilletonné, et en dotant les tomes d’aussi belles couvertures, un peu gothiques, un peu too much, exactement comme le contenu dont le résume ferait lever au ciel les yeux de n’importe quel adulte rationnel. On s’en fout, on s’amuse, on se régale, et on en est bien heureux.
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lilias42 · 11 months
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On se remet au dessin en faisant la tête de Pyrkaïa !
Bon ! Je m'étais dis que j'essayerais de me remettre au dessin alors, j'ai dessiné Pyrkaïa, l'ancêtre de Catherine, dite la Flamme Passionnée et Brave liée au feu ! Son inspiration est surtout à trouver dans la période grecque et la cité de Sparte / Lacédémone.
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Bon, déjà, Pyrkaïa est très musclée ! C'est une sorcière qui s'entraine tous les jours à manier le feu et la chaleur, ainsi qu'une forgeronne qui manie le marteau toute la journée dans des ateliers où il fait très chaud (mais c'est pas elle qui va être gêner par la température) et qui sait se battre pour mener une bataille à elle toute seule à mains nues alors, elle a du muscle Déesse !
En plus, elle est vraiment très grande. Catherine est déjà la plus grande femme jouable du jeu avec son 1m75 mais, elle est limite petite à côté de Pyrkaïa qui fait tout de même 1m90 (ma fanon des Charon, c'est que toutes les femmes de la famille soit très grande, même si c'est souvent moins le cas chez les hommes). Elle est aussi grande qu'Hanneman, Raphaël ou Lambert et dépasse même beaucoup de ses contemporains, ce qui l'aide à obliger les hommes à l'écouter, vu que de toute façon, elle est plus grande et plus forte qu'eux donc, on ne peut pas la faire taire par la force.
Et voici comment elle aime s'habiller quand on ne lui dit rien et qu'on ne lui casse pas les pieds. Sa tenue est composé d'un chiton arrivant à ses genoux qui la laisse libre de ses mouvements, avec très peu d'accessoires ou de fibule pour le tenir mais là, la raison est assez simple : c'est que quand elle utilise ses pouvoirs et sa sorcellerie, elle s'enflamme et la température de son corps augmente beaucoup alors, elle fait fondre à peu près n'importe quoi. C'est aussi la raison pour laquelle, elle se bat toujours à mains nues, elle fait fondre ses armes alors, elle trouve que c'est du métal gâché. Elle préfère donc coudre certains pans de ses vêtements (ça peut arriver avec les vêtements grecques, surtout sur la fin) ou les attacher avec des nœuds, plutôt que de les accrocher avec des fibules qu'elles feraient de toute façon fondre.
Au début, elle était obligée de se couper les cheveux afin de les tisser, pour se refaire des habits qui supportent la chaleur qu'elle dégage quand elle se bat (ou juste s'énerve quand elle était jeune et qu'elle maitrisait encore un peu mal ses pouvoirs, et même sur la fin de sa vie, son contact devient vraiment brûlant dès qu'elle se prépare au combat). L'étoffe qu'elle porte ici par contre est un cadeau de son mari, un nabatéen qui est arrivé à fabriquer avec l'aide du dragon des flammes (celui qui a l'emblème de Daphnel) un tissu qui supporte les températures extrêmes. C'est pour ça que le motif sur le bas de sa tunique est le même que celui que porte Sothis, Rhéa, Seteth et Byleth, c'est l'étoile céruléenne telle que la représente les nabatéens.
Cela lui a aussi permis de garder ces cheveux très longs comme tous les sorciers car à cette époque, ils pensaient que la magie était stocké dans le corps (ce qui est vrai à Fodlan) alors, plus on aurait les cheveux longs, plus on aurait de place pour la stocker. Elle met donc la grosse majorité de ses cheveux en chignon avec une partie qui retombe dans son dos.
Son chiton est un peu particulier car, l'étoffe est en fait plus longue qu'elle en a l'air, assez pour faire un péplos (la tunique féminine grecque pour faire vite) et dans ces cas-là, elle ressemble plus à ça :
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(en bas à droite, vous avez à peu près l'échelle de taille entre - de droite à gauche - Pyrkaïa, Catherine et Shamir [Pyrkaïa rencontre la femme de sa petite-fille en parlant épée ^^])
La jupe est alors bien plus longue et tombe jusqu'à ses pieds ou un peu plus haut étant donné que c'est tout de même une étoffe principalement drapée alors, c'est assez facile pour elle de l'ajuster. Dans le premier dessin, sa jupe est relevé très haute, d'où la sorte de volant / côté bouffant qui est accroché sur ses hanches avec une première ceinture, puis maintenu près du corps avec une seconde ceinture. C'est pour ça qu'elle en porte deux même en péplos, ça lui permet d'ajuster rapidement ses habits en cas de besoin. Le pan de tissu sur sa tête lui sert à se protéger du soleil d'Almyra, étant donné qu'elle est née là-bas avant qu'une partie de sa cité migre en Fodlan afin de trouver de meilleures terres pour nourrir tout le monde. Elle laisse toujours deux mèches de cheveux s'en échapper, simplement parce qu'elle aime bien et ça permet de montrer sa chevelure blonde assez rare en Almyra, tout comme ses yeux bleux qui vont bien avec son teint assez sombre (elle a la couleur de peau de Cyril, et ça passe pour ses cheveux blonds vu que c'est rare mais, on a tout de même des femmes blondes en Grèce, c'est juste plus rare)
Si elle n'est pas tout le temps en chiton, c'est moins parce qu'elle aime aussi porter un péplos que parce qu'elle veut être tranquille dans sa vie de tous les jours. C'est une périèque (soit des libres sans être citoyen) vivant dans l'équivalent de Lacédémone puis une de ses colonies une fois arrivé en Fodlan donc, ça aurait pu être pire, c'est pas une hilote (donc une esclave avec un statut assez particulier car, Sparte est assez particulière au milieu des cités grecques, j'y reviendrais dans son billet) mais son principal problème qui va la suivre toute son existence longue d'environ 800 ans, c'est que c'est une femme dans une cité grecque. Elle n'a donc pas de statut autre que celui de mineur soumise à son père, puis à son mari (et à la cité si vraiment elle a plus personne). Bon, vu le caractère très volontaire, déterminé et fort qu'elle a - elle ne s'est pas tournée vers la maitrise du feu pour rien), c'est pas elle qui va faire la femme parfaite qui reste gentiment dans le gynécée à s'occuper de l'économie domestique et de la famille (surtout que n'étant pas fille de citoyen, elle n'a pas accès à l'éducation qu'on réserve aux femmes spartiates qui est très musclée pour qu'elles fassent des citoyens forts, même si étant fille d'artisan, son père tenant à elle et qu'il a vite remarqué que sa fille ira loin, elle a eu une bonne éducation, rien que pour avoir un bon mariage) elle va vite envoyer ça sur les roses, même si ça va être un combat permanent afin qu'on la respecte. Elle continue à porter un péplos dans la vie de tous les jours afin de ne pas devoir se justifier à chaque coin de rue. Etant donné que cela ne la gêne pas et que ses vêtements restent solides et mis de manière pratique, ça ne la gêne pas, même si elle a dû se battre pour avoir le droit de porter sa tunique comme les hommes.
Pour ses fiertés, il s'agit de vaisseaux qui traversent tout son corps mais, ça fait comme si elle était craquelé, un peu comme j'ai essayé de le dessiner en haut à droite du deuxième dessin. ça fait vraiment une peau assez épaisse et dure (limite pierreuse à l'aspect) qui est séparé par des veines assez sombre quand elle n'utilise pas sa magie mais, qui se mettent à briller et surtout brûler quand elle commence à l'utiliser ou à s'énerver. ça la rend assez résistante à des coups d'épée vu que sa peau est solide et que de toute façon, elle dégage une telle chaleur qu'elle va surement faire fondre la lame de métal ou réduire le bois en cendre dès qu'on l'attaque. Elle a aussi ses orbes où sa magie se concentre et qui sont également extrêmement chaud. C'est de là que partent ses flammes quand elle attaque ou se défend, ou alors quand elle entoure son corps de flammes pour impressionner son adversaire. Elle ne se voie pas très bien ici mais, son oeil gauche est très souvent enflammé en permanence, même si elle peut l'éteindre au besoin.
Son autre fierté la plus importante est son sang qui est très chaud en permanence et qui ressemble plus à de la lave à la fin de sa vie. Faites vous toucher par une seule goutte de son sang, et vous serez brûlé au dernier degré, si elle ne s'en sert pas pour vous enflammer au combat. Pyrkaïa le fait rarement mais, elle peut faire tomber quelques gouttes de ses blessures sur le sol, histoire de montrer de quoi son sang est capable et prévenir son adversaire que si elle s'énerve, il n'a aucune chance de s'en ressortir sans séquelles alors, il ferait mieux de s'enfuir. Elle peut être très dure et ne machera pas ses mots mais, elle préfère éviter devoir finir par tuer quelqu'un alors qu'elle aurait pu trouver d'autres solutions. Pendant sa longue vie, elle a vu que c'est souvent quelque chose qui empire la situation plutôt que l'améliorer alors, elle évite un maximum de devoir en arriver à tuer quelqu'un, surtout avec sa sorcellerie où si elle ne tue pas, laisse gravement brûlé et handicapé à vie donc, Pyrkaïa est très prudente avec son utilisation et se contente souvent de sa force et de son endurance surhumaine pour se battre.
En fait, elle est une personne qui détesterait Lonato de toute son âme et n'aurait aucun problème à le défoncer quand il attaque GM : il prend la décision pour tout le monde sans consulter son peuple, les emporte dans sa décision stupide et les fait tuer stupidement en faisant souffrir ceux qu'ils croisent car LUI était en colère. Elle le traiterait surement de connard irresponsable, surtout qu'étant grecque, elle hallucinerait de voir qu'une seule personne peut décider pour tout un peuple sans passer par le vote, qui n'est même pas élu et verrait cette situation comme une tyrannie bonne qu'à être renversée, surtout que les rois de Lacédémone sont extrêmement contrôlés et ont encadré par les lois de la cité et peuvent être puni s'ils se comporte mal, c'est qu'en expédition militaire qu'ils ont beaucoup de pouvoir (ils sont même deux issus de deux familles différentes à Sparte, comme ça, ils se tirent dans les pattes et c'est les éphores et la gérousia qui dirigent la cité en période de paix)... et Déesse, ce serait vraiment la galère autant pour Lonato que pour GM si elle atterrissait en plein milieu de la mission contre lui ! D'un côté, elle serait un excellent élément pour arrêter Lonato vu que comme côté GM, c'est surtout des mineurs et qu'elle sent que Catherine est de sa famille, elle irait se battre pour les protéger mais de l'autre, elle n'aurait aucun état d'âme à affronter des civils, vu que quand c'est la guerre dans le monde grec, c'est les citoyens qui vont défendre la cité selon l'idéal du citoyen-soldat et là, on prend tout le monde vu qu'il n'y a pas d'armée professionnelle (sauf plus ou moins à Sparte mais, là encore, c'est un cas à part) et techniquement, c'est pas un problème pour un grec d'attaquer quelqu'un qui s'enfuit du champ de bataille, c'est même à ce moment qu'on fait des dégâts (cf cette vidéo et allez voir cette chaine, elle est géniale sur l'histoire militaire), même si elle, elle les laisserait s'enfuir sans trop de souci s'il n'y a pas de risque qu'ils reviennent. Et il y aurait surement de belles incompréhensions entre une grecque qui connait le système de la cité avec une certaine forme de démocratie pour tous ses voisins, et des prises de décisions collégiales ou collectives (on vote la guerre à Athènes par exemple, c'est l'ensemble des citoyens qui disent si oui ou non, on fait / continue la guerre ou non), à des monarchies, ça passerait mal et elle aurait beaucoup de mal à comprendre pourquoi ils acceptent cela, même si elle reconnaitrait qu'il doit y avoir des avantages si les habitants de Fodlan ont adopté ce système plutôt qu'un autre.
Pour sa palette de couleur, c'est assez varié étant donné que les grecs adoraient les couleurs vives et que c'était un symbole de richesse d'avoir de belles couleurs. Elle est cependant issus d'un milieu relativement modeste, même si elle n'a pas trop de problème d'argent (elle a réussi à posséder sa propre forge d'où elle tire ses revenues) alors, Pyrkaïa aborde des couleurs relativement courantes et abordables. Pour les tissus que lui a offert son mari, je pense que c'est plus dans les tons de bordeaux avec des motifs blancs à la nabatéenne qui s'accorde avec ses cheveux blonds, ou des bleus qui vont bien avec sa peau sombre et font ressortir ses yeux et ses flammes qui sont devenus bleus tellement elles sont chaudes. Sinon, elles ressemblent énormément à Catherine pour ce qui est du visage et de son apparence générale.
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raisongardee · 6 months
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"Les écrivains, surtout lorsqu’ils agissent en corps et dans une seule et même direction, exercent une grande influence sur l’esprit public ; c’est pourquoi l’alliance des auteurs en question avec les capitalistes n’a pas peu contribué à affaiblir dans le peuple les sentiments de haine et d’envie que lui inspirait cette forme de richesse. Ces hommes de lettres, de même que tous ceux qui propagent des nouveautés, affectèrent un grand zèle pour les pauvres et pour les classes les plus basses de la société, en même temps que dans leurs satires ils attiraient, à force d’exagération, les haines les plus fortes sur les fautes des Cours, de la noblesse et des prêtres. Devenus une espèce de démagogues, ils servirent de chaînon pour unir, au service d’une même entreprise, l’opulence et la misère, le faste odieux des uns et la turbulence affamée des autres. Comme ces deux espèces d’hommes – gens d’argent et gens de lettres – semblent jouer, dans les évènements actuels, un rôle capital, c’est par leur association et par leur politique que s’explique (non pas comme raison, en vertu de tels principes de droit ou de gouvernement, mais comme cause) la furie universelle avec laquelle on a attaqué l’ensemble du patrimoine foncier de l’Eglise et des communautés religieuses, tout en protégeant avec un soin extrême, contrairement aux principes mêmes qui sont invoqués, des intérêts d’argent qui tirent leur origine de la seule autorité de la Couronne."
Edmund Burke, Réflexions sur la révolution de France, trad. Pierre Andler, 1790.
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fuckuuufuckingfuck · 8 months
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Aventure, tome 2 : jour 8
Aujourd’hui, j’ai fait deux visites : 1 incroyaaaable, 1 nul nul nul. J’ai été pris pour la coloc incroyable! Je suis si heureux!
J’ai bu deux MOJITOS (oui oui MOJITOS et pas mojitos parce qu’ils étaient tellement chargés qu’il m’a fallu réécrire « mojitos » 4fois pour bien l’orthographier) et je suis un peu pompette.
J’espère emménager demain.
Et demain la personne mimi m’a proposé d’aller boire un verre. Je crois que c’est un date? J’ai un peu peur qu’elle ne me plaise pas ou de ne pas lui plaire, mais je me dis que dans tous les cas j’aurais rencontré une chouette personne.
Je suis obligé de trouver un alibi pour sortir ce soir parce que ma sœur qui m’héberge a décrété que je n’avais pas le droit de sortir. J’ai l’impression d’avoir 13ans et ça m’a saoule à un point. Je vis seul et je suis indépendant depuis mes 16ans, c’est pas pour avoir quelqu’un sur mon boule à 23 on est où là. Bref faut que je trouve une excuse sinon elle va encore s’emporter et j’ai la flemme. En plus c’est pour voir une personne queer et ma sœur S est d’extrême EXTRÊME droite. Bref. FLEMME. Vivement que j’emménage.
Je suis super fier de moi. J’ai redoublé d’efforts et ça a payé.
Douce nuit les amis; j’ai déjà hâte de vous raconter mon aventure de demain, enfin, surtout celle de demain soir.
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le-monde-obsolete · 1 year
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Je sais que je ne devrais rien ressentir. Vous voir tous les deux devrait provoquer seulement un sentiment d'indifférence. Même de la joie si on va dans les extrêmes. Mais quand je pense à ses mains sur son corps un long frisson enveloppe ma colonne vertébrale. Et c'est loin d'être agréable. Quand on y réfléchit je n'ai pas le droit d'être jalouse, vexée ou triste. Mais je me retrouve là, dans ce lit qui n'est pas le miens, attendant d'avoir accès à l'appartement. J'ai cauchemardé toute la nuit, et une journée pleine de contradictions s'annonce. Ce qui est sûr c'est que je ne veux pas croiser vos regards et entendre le récit de vos ébats.
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