“Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet ainsi que la matière.”
— Charles Baudelaire
Elwin Neame (1886-1923), “Incantation”
"Seigneur, fais de moi le guide de Ton bien. Donne - moi la force de transformer la haine en amour, l'injustice en miséricorde, l'incrédulité en foi, le désespoir en espérance, les ténèbres en lumière, la tristesse en joie.
Ô Seigneur Divin, fais en sorte que je désire avant tout ne pas être consolé, mais consoler, ne pas être compris, mais comprendre, ne pas être aimé, mais aimer. Car nous recevons quand nous donnons, et quand nous pardonnons, nous sommes pardonnés. Car ce n'est qu'en mourant que nous naissons pour la vie éternelle." – François d'Assise
Cr: St. Francis of Assisi Stained glass in the style of Generative Ai
Paroles de "La Chanson Des Vieux Amants" Jacques Brel
Bien sûr, nous eûmes des orages. Vingt ans d'amour, c'est l'amour fol. Mille fois tu pris ton bagage. Mille fois je pris mon envol. Et chaque meuble se souvient. Dans cette chambre sans berceau. Des éclats des vieilles tempêtes. Plus rien ne ressemblait à rien. Tu avais perdu le goût de l'eau. Et moi celui de la conquête
Mais mon amour. Mon doux mon tendre mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour. Je t'aime encore, tu sais, je t'aime. Moi, je sais tous tes sortilèges. Tu sais tous mes envoûtements. Tu m'as gardé de pièges en pièges. Je t'ai perdue de temps en temps. Bien sûr tu pris quelques amants. Il fallait bien passer le temps. Il faut bien que le corps exulte. Finalement finalement. Il nous fallut bien du talent. Pour être vieux sans être adultes
Ô mon amour. Mon doux mon tendre mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour. Je t'aime encore, tu sais, je t'aime. Et plus le temps nous fait cortège. Et plus le temps nous fait tourment. Mais n'est-ce pas le pire piège. Que vivre en paix pour des amants. Bien sûr tu pleures un peu moins tôt. Je me déchire un peu plus tard. Nous protégeons moins nos mystères. On laisse moins faire le hasard. On se méfie du fil de l'eau. Mais c'est toujours la tendre guerre
Ô mon amour. Mon doux mon tendre mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour. Je t'aime encore, tu sais, je t'aime
Ô mon amour, je tiens parmi les hommes
Ton nom sellé mais ne chante que toi
Comme sous l’herbe une source chatoie
Que sans jamais te nommer je ne nomme
Que toi en tout ce qui tient nom de moi
Un jour il est parti déclarer son amour à Poutine. Un reniement ? À quoi jouait-il ? Etait-ce une façon d'éprouver jusqu'à la rupture, l'outrance, notre capacité à le suivre encore, là aussi ? On les imagine bien, lui et son horrible pote russe, déchirés à la Vodka, torse nu par moins 15, en train de chasser l'ours du Kamtchatka à mains nues. La France manquerait-elle à ce point d'ours et de dictateurs décomplexés ?... Comme si Depardieu se cherchait, peu importe leur pedigree, des camarades de jeux, des affreux à sa démesure. Des camarades et la richesse d'une autre culture peuplée d'écrivains qui resteront éternellement des volcans : les Dostoïevski, Gogol, Pouchkine... En somme un autre pays qui lui ressemble, l'âme slave en bonus pour tout théâtraliser, tout rendre incontrôlable...
Aujourd'hui ou demain la France achèvera de le haïr son Depardieu. La France est devenue ce pays où l'on aime, avant tout, détester. Ce Depardieu, il a été pourtant celui de Bertrand Blier, de Pialat, de Truffaut, de Duras, de Barbara... Le Depardieu de "Valley of love"... Jamais un acteur n'avait été aussi grand, aussi humblement humain que le Depardieu de ce film-là (je l'affirme en toute subjectivité) ; la dernière scène du film, quand il revient sur le chemin poussiéreux vers Isabelle Huppert, est une scène qui vous dévastera et qui restera gravée en vous pour le restant de vos jours. Comme s'il n'était plus question de cinéma mais de la vie pour de vrai, faite cinéma. Jamais aucun acteur n'était arrivé à ça, plus jamais peut-être aucun acteur n'arrivera à ça. Lui, il s'en fout, comme s'il méprisait son propre talent, il dit : "acteur ce n'est rien, c'est faire la pute", il ne le pense sûrement pas à ce point mais il le dit. Par opposition il s'entoure, admire et défend le travail d'artistes qu'il estime être, eux, de vrais artistes : peintres, plasticiens...
Depardieu le russe est pourtant français jusqu'à la caricature : grande gueule, vigneron et pochetron, esthète et vulgaire, paillard et subtil, rablaisien, pétomane et amateur d'art, de provocations, de beaux textes, de désobéissances : homme hors norme, hors cadre, hors limite, hors identité, hors tout ...
Il a été adulé tant sa nature et son talent étaient grands et nous l'avons aimé, moi en tout cas, pour cette nature, pour ce talent ... Aimé, soutenu, encouragé à distance à être ce qu'il était, ce qu'il est ! Oui, c'est une certitude, nous avons nourri le monstre. S'il est coupable de quelque chose alors nous sommes un paquet de coupables-complices à l'avoir encouragé depuis nos fauteuils de salles obscures, film après film. Nous avons donc notre part, car si le public est une part de la magie, au final, le public est aussi une part du monstre.
Beau il le fut, insolent, imprévisible, inclassable ; oui monstrueux, il le reste... Monstrueux bouffeur de vie, d'espace et d'émotions : de dérapages calamiteux aussi.
Et bien sûr que la parole des femmes est importante, et bien sûr que notre compassion doit aller en tout premier lieu aux victimes. Et bien sûr que nous nous réjouissons que les temps changent, que toutes formes de violences, de harcèlements puissent être combattus...
Ce qui interroge, c'est pourquoi Fourniret ou Lelandais auraient-ils droit à un avocat, à un, plusieurs procès, et pas Depardieu ? Concernant Depardieu, c'est déjà réglé...
Il va devenir, il est devenu en quelques heures, le pire, le gros dégueulasse, le prédateur, l'ignoble porc Depardieu... Il n'aura plus rien de bien, plus rien d'humain. Plus droits de citer, de tourner, ses films déjà sont retirés des catalogues des chaines publiques en France, en Suisse...Plus rien, il ne va plus rien rester ? Mais alors pourquoi, ô public versatile, l'avoir idolâtré, si aujourd’hui, vous, les mêmes, sans sommation et avant tous jugements, vous le jetez aux chiens ? Lui, finalement, il n'a pas changé...
Je ne me sens pas le cœur de l'excuser ni celui de l'enfoncer ou de le détester... Pour la détestation de soi il a sûrement beaucoup trop d'avance sur ses pires ennemis. Un jour, je l'entendais dire dans un reportage à un journaliste : "vous croyez vraiment que ça m'amuse d'être devenu cette grosse baleine ?". Pas si indifférent que ça, finalement, à ses propres souffrances. Dans une scène du film Mammuth, il est au bord d'un plan d'eau, torse nu, énorme, et il coiffe avec une délicatesse infiniment féminine ses longs cheveux de naïade obèse. C'est un très beau plan, un tableau à la fois classique et dérangeant, une image très humaine et très assumée aussi. Courageux le Depardieu ; là ou d'autres acteurs se cachent en permanence, Depardieu se balade depuis toujours tripes à l'air, écorché vif, sans masque et sans fausse pudeur : souvent à la limite et malheureusement, parfois, au-delà de la limite. Ce goût dangereux et prononcé, cette volonté de jouer avec les limites. Je n'ai pas à prendre sa défense, je ne l'excuse de rien par avance mais comment s'autoriser à le juger ou à le condamner ? (bien avant les juges qui eux sont faits pour ça).
Mais que seraient les réseaux sociaux sans cet appétit morbide pour le lynchage en bande organisée ?... Bien souvent, les réseaux ne servent qu'à ça.
Si Depardieu est jugé détestable, je déteste au moins autant tous ces professionnels de la détestation.
À eux seuls, ils sont un autre visage de la guerre...
"Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière."
-- Ch. Baudelaire, La Beauté in "Les Fleurs du Mal"
Je viens d’une famille modeste, mais très pieuse. Chaque génération de Bernard produit un Révérend. J’ai été élevée dans la foi chrétienne selon des principes qui me tiennent à cœur, et que j’essaie d’appliquer dans ma vie de tous les jours. Il est écrit dans les Hébreux 13:4 : « Ceux qui se livrent à l’immoralité sexuelle et à l’adultère, Dieu les jugera ». Je n’ai pas besoin de me venger, je fais confiance au Seigneur pour me rendre justice et je confie ma douleur au Ciel. Vous allez me penser naïve, mais j’ai fait le choix de pardonner comme notre Seigneur Jésus nous a pardonné.
[Transcription]
Layan Bahar (chante) : Belâdi, belâdi, belâdi (Ma patrie, ma patrie, ma patrie) / Laki ��obbi oua fouâdi (Tu as mon amour, et tu as mon cœur)
Layan Bahar (chante) : Belâdi, belâdi, belâdi (Ma patrie, ma patrie, ma patrie) / Laki ḥobbi oua fouâdi (Tu as mon amour, et tu as mon cœur)
Layan Bahar (chante) : Meṣr ante âglâ dorrah (Ô Égypte, tu es la plus chère des perles) / Fauqe jebin el dahr gorrah (Tu es la lumière sur le front du temps)
Eugénie Le Bris : Que préparez-vous ?
Layan Bahar : Madame, tu m’as fait peur !
Layan Bahar : J’ai trouvé la viande donc j’ai cuisiné du chawarma pour ta famille. J’aurais dû te demander avant. Peut-être tu n’aimes pas.
Eugénie Le Bris : Je ne sais pas ce que c’est, mais ça sent ben bon.
Layan Bahar : Il y a la viande de la vache, oignon, citron, tomate, ail, persil. Je n’ai pas trouvé beaucoup des épices, il manque le sumac et je n’ai pas de sésame.
Eugénie Le Bris : Ça a l’air délicieux !
Layan Bahar : C’est meilleur avec les ingrédients de chez moi, tant pis ! Goute Madame.
Difficile en effet de ne pas être au courant que ce film de Justine Triet a fait l’unanimité dans la critique, obtenu divers prix dont la glorieuse Palme d’Or à Cannes… la bande-annonce et cet air lancinant au piano, tout ça avait fait monter une forte curiosité et une forte attente également.
Quand j’ai vu la durée du film, 2h30, j’ai un peu soufflé, pff, pourquoi cette manie des films fleuves, maintenant que je suis pas mal habituée à regarder des séries, donc de courts épisodes… et puis, c’est la vérité vraie, ce sont 2h30 qui passent sans qu’on ne le sente, on est happé de bout en bout, on retient presque son souffle, il y a une tension tout du long qui fait qu’on est très attentif, suspendu au moindre, mot, silence, regard, plan, on ne veut rien rater du puzzle qui ne se reconstitue jamais totalement, ni même comme on s’y attend.
Premier atout donc, cette surprise constante, où tout paraît essentiel même si on est toujours légèrement frustré de ne pas avoir les révélations que l’on souhaite : la mère est-elle coupable oui ou non ? Le film déjoue nos attentes comme il déjoue les codes du film de procès en rompant avec une esthétique solennelle et lisse, et déplaçant le terreau du suspense.
Deuxième atout, c’est la liberté d’interprétation constante du spectateur, même si elle est vacillante, et sûrement un peu frustrante. Mais précisément, je crois que le film parle de ça justement. La vérité des faits existe mais ce n’est pas celle qui compte dans un procès, c’est plutôt celle que l’on conte -ce n’est pas un hasard que l’accusée soit autrice de fiction- les récits des uns et des autres qui se superposent à l’élément manquant de celle qui sait si elle a tué ou non (on n’a jamais accès à l’intériorité du personnage de l’accusée) ; discours où l’accusée est défavorisée par le langage, puisqu’on la somme de parler le français qu’elle maîtrise mal, étant native d’Allemagne et parlant anglais avec son mari et son fils. Somme de discours qui ne se superposent jamais bien et qui n’ont pas le même pouvoir de persuasion ou de séduction. Il y a le récit qui passionne le public mais aussi le récit que fait l’avocat de l’accusation qui excelle à prouver que Sandra n’est pas une jeune innocente comme ce serait bien pratique (pour sa défense) de paraître. Elle est la plus puissante du couple, elle est même bisexuelle (!), elle a même trompé son mari, elle s’occupe de sa carrière, elle écrit, elle sait ce qu’elle veut, tandis que son mari est comme empêché de l’égaler, il n’arrive pas à écrire, il se perd dans des projets (comme le dit Swann Arlaud dans le rôle de l’avocat de la defense, toujours aussi génial) qui n’aboutissent pas, et tourne donc à l’homme au foyer frustré, et vexé. Et si c’était cela que l’on reprochait à cette femme au fond ? Sa puissance (et son opacité -troublante Sandra Hüller-) ? N’est-ce pas cela qui la rend suspecte ? Thèse qui est hyper intéressante et ô combien moderne.
Enfin, évidemment, à travers la victime collatérale, l’enfant, Daniel, mal voyant mais peut-être extra-lucide, il y a cette beauté aussi suggérée dans le film, cette ambiguïté qui persiste : et si c’était lui qui décidait de tout ? Sans trancher entre l’explication rationnelle ou l’explication sentimentale, les deux possibilités demeurent. Les deux sont acceptables : soit il sait la vérité, il la comprend, soit il en décide, par amour. (Ce jeune acteur est assez extraordinaire.) Là aussi, c’est une thèse émouvante et remuante.
Un grand film sur le couple et le langage, les mots que l’on dit, ceux que l’on ne dit pas, ceux que l’autre entend, sur le pouvoir qu’ils recèlent, les fictions qu’ils permettent, qui sauvent ou qui coulent les « histoires » d’amour.
Se retrouver le temps d'un week-end est toujours un grand bonheur !
Ô ma Princesse, on va être bien...oui tellement bien...juste toi et moi...alors, laisse-moi te serrer fort dans mes bras...te couvrir de baisers et t'emmener loin, très loin, dans les profondeurs de notre amour...!