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#honneur à état critique
claudehenrion · 2 months
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La ''transition climatique'' -- suite ''n + x'' (pour le moment...).
C'est assez souvent qu'il m'arrive de pester (les mots sont faibles !) devant l'incapacité chronique de nos dirigeants à ''piger'' le monde, les évolutions en cours, les grandes tendances porteuses d'avenir : il leur paraît plus facile de s'agenouiller devant tout ce qui n'est porteur que de rien, de mauvais, ou de pire. Ils (se) racontent qu'ils sont progressistes, or ils n'aiment que le changement pour le changement : par système, ils visent à côté de la cible et sont incapables de se remettre en cause, de revoir leur copie, de corriger leur tir...
Dans une levée de boucliers comme on n'en a jamais vu dans l'Histoire, tous les peuples de tous les pays européens descendent dans les rues, par paysans interposés mais très majoritairement soutenus par des 80 et 90 % de chaque population. ''Les petits, les obscurs, les sans grade'' (cf. l'Aiglon) ont vraiment marre que quelques pervers, sans culture et sans cœur mais beaucoup trop payés, élus par personne mais puissants à faire peur, les méprisent sans même se cacher et décident, contre la volonté de tous ou peu s'en faut, la suppression de notre Histoire, de notre Patrie, de nos terroirs, de nos richesses... et de nos métiers, le tout au ''profit'' sans intérêt d'une soi-disant ''mondialisation'' dont personne ne veut... Finalement, leur projet-fou se réalise : trois ou quatre millions de paysans courageux l'ont faite, cette Europe dont ces malhonnêtes voulaient. Manque de bol pour eux, ils sont si odieux, si antipathiques, si stupides et si néfastes... que c'est contre eux, qu'elle s'est réalisée ! Et c'est peut-être un premier pas vers notre salut !
Leur idéologie –qui ne peut être qu'un cauchemar pour toute personne normale-- relative à une ''refonte'' du monde autour de quelques idées idiotes, assassines, mal ficelées et sans aucune raison d'être, paraît tellement fou qu'il est permis de se demander si eux-mêmes parviennent à y croire. Ils partent de la manipulation de données (vraies à l'origine mais tordues à force d'être triturées) et font exclusivement dépendre un changement climatique indéniable en cours de la faute de l'homme blanc et de la civilisation occidentale (Et ils croient que ça leur donne l'air intelligent !). A partir de ce point de départ absurde, des génies de la falsification des données arrivent à démontrer n'importe quoi, (ils auraient pu choisir de démontrer exactement le contraire, ce qui aurait été bien plus proche de la vérité. Ils sont partis dans la mauvaise direction).
Et là... second facteur inexplicable : une majorité de chefs d'Etat, voyant sans doute dans cette prostitution une moisson potentielle de voix ''à Gauche, toute'', ils ont suivi cette pente de la facilité, et –comme ils l'avaient fait pour le covid-- ils sont partis, bille en tête, sur les chemins de la perte de leur honneur, vers une fausse écologie punitive qui ne peut déboucher sur rien... qu'à prétendre poursuivre des chimères terriblement coûteuses et destructrices de toute harmonie, qui apportent le chaos jusque dans les familles. Et pour ''cornaquer'' tout cette fureur déchaînée de passions stériles, il y a... la grande ombre du Berlaymont et les effrayants spectres cannibales de la grosse Commission soi-disant ''européenne'', en réalité ''tout, sauf... ''.
Cette grossière erreur d'évaluation des conséquences (soi-disant terrifiantes) d'une affirmation indémontrable –contrairement à sa critique qui, elle, se démontre comme un ''allant de soi'' , ne peut que faire très mal : à partir du moment où l'Occident, maître-à-penser pluri-séculaire, se met à ''déconner'' dans les grandes largeurs, l'envie de le suivre et de profiter de son sillage diminue très vite. Et d'autre part, les coûts, exactement ''monstrueux'' qui sont ponctionnés sur la richesse des états et ne peuvent donc pas être investis dans des projets plus sérieux, plus utiles et plus nécessaires, jouent un rôle important dans la perte de leadership de l'Occident... ce qui peut se lire, hors de tous les cris d'orfraies qui tiennent lieu de ''pensée'' à nombre de nos contemporains, comme annonçant un effondrement prévisible de toute ''civilisation'' sur la Terre...
Année après année, les résultats tombent, dramatiquement semblables à eux-mêmes, quels que soient les discours intermédiaires et les larmes de crocodile de Fabius : la production de CO² se fout complètement de toutes nos mesures (purement intellectuelles et sans aucun rapport intelligent avec la réalité) et de nos efforts pour mettre un ordre rationnel dans un processus où la rationalité n'est pas une mesure significative. L'immense majorité des pays qui font acte de présence aux ''Cop'' (ces grand messes sans raison autre que d'envoyer des dizaines de milliers de copains-profiteurs et de co-prébendiers --pas loin de 90 000 à Dubaï, récemment !-- se goinfrer aux dépens de plus naïfs qu'eux) reconduit les mêmes chiffres à peu de choses près, d'un an sur l'autre.
Quant à la France, son ''plus jeune président jamais élu à ce poste'' (NB : il paraît que ce serait bien, nonobstant l'expérience permanente des 7 dernières années... et les prédictions, jamais contredites, de l'Ecclésiaste !) déverse ''H 24'' des ''sommes dingues'' –le mot est de lui !-- pour faire baisser encore plus un taux qui, compte tenu de la taille du pays et de sa désindustrialisation pour l'instant irréversible, ne représente qu'une infime fraction, dans le genre ''epsilon pour cent'', du faux problème mal posé. Si j'osais un très mauvais jeu de mot, j'écrirais que les taux après lesquels on nous force à courir bêtement, sans arrêt mais évidemment sans le moindre résultat, sont... ''u-taux-piques''!). Je ne vais pas le faire. Quoi que...
Les chiffres sont cruels : notre ''participation'' à ce phénomène (la production de CO²) atteint péniblement 0,9% de ce qui se passe sur Terre (Oui, oui... Vous avez bien lu : ''zéro virgule neuf pour cent'', autrement dit : l'équivalent à la barre en bas de l'addition du ''problème'' total. C'est fou, non ?). Et nos ''Experts du 20 heures'', mélangeant tout, racontent que ''80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre associées à l'énergie proviendraient du CO² dégagé par la combustion d'énergies fossiles''. Sur ce total, le ''transport routier et urbain'' (càd : ''la bagnole'', au sens le plus large possible) contribue pour un tiers à notre pollution ''nationale''. En supposant que toutes les mesures absurdes lancées marchent, on va donc, au mieux, diminuer le chiffre total de... peut-être 10 % … ou à peine plus. C'est payer très cher... pour rien.
Un calcul simple donne tout de suite le résultat : ''On emmerde les français'' (dixit Macron) ''H 24'' et 365 jours par an pour l'équivalent de quelques minutes de la consommation quotidienne chinoise. [NB : Et si on abandonne tout le secteur ''automobile'', au ''profit'' (?) d'une énergie électrique qui ne sera jamais (c'est-à-dire : JAMAIS) produite en quantités suffisantes, fabriquant une méga-panne mondiale.Ça, c'est l'autre arnaque du siècle !]. De toute manière, partant de ''0,9 %'', tous nos efforts ne seront jamais perceptibles, quoi qu'il se passe. Certains (dont moi...) qualifient cette attitude de masochiste. D'autres (dont moi, aussi !) de complètement idiote.
Une autre interprétation de ces chiffres est : si la France tout entière était brusquement rayée de la carte (je ne sais pas, moi... un séisme géant qui l'engloutirait toute entière... ou une méga-bombe jetée par un Poutine excédé par les rodomontades et les ''provocs'' du petit coq gaulois), cette perte, énorme pour nous, ne serait même pas ressentie, à l'échelle du CO² ! Et pendant ce temps là, d'autres pays –qui savent optimiser leurs temps et leurs ressources-- utilisent les sommes ''dingues'' que nous jetons par les fenêtres... pour investir, pour rester au contact des mouvements du monde et pour préparer des lendemains non pollués par des théories périmées... Comme disent nos jeunes : ''Tout faux'' !
H-Cl.
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Angel Di Maria annonce la fin de sa carrière internationale
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Angel Di Maria a annoncé qu'il prendrait sa retraite internationale à l'issue de la Copa America 2024. À 35 ans, Di Maria, actuellement sous les couleurs de Benfica Lisbonne, clôturera ainsi un chapitre mémorable de sa carrière en équipe nationale. Copa America 2024 : le dernier tournoi d'Angel Di Maria avec l'Argentine La Copa America 2024, prévue aux États-Unis du 20 juin au 14 juillet, sera le théâtre de la dernière apparition de Angel Di Maria en maillot argentin. L'Argentine, tenante du titre, y défendra son honneur et son prestige, avec Angel Di Maria jouant un rôle clé dans cette quête. https://twitter.com/_DeJonginho/status/1727737007617487341 Sur Instagram, Angel Di Maria a partagé ses sentiments, un mélange de tristesse et d'émotion face à cette décision. Son message, empreint de nostalgie, reflète l'importance de cette étape dans sa vie, c'est bien la fin d'une ère significative tant pour lui que pour l'équipe nationale argentine. Lire aussi : Angel Di Maria très critique envers l’amour du gain de certains joueurs Une carrière remarquable pour Angel Di Maria La carrière d'Angel Di Maria est jalonnée de passages dans certains des clubs les plus prestigieux au monde. Il a brillé au Real Madrid, à Manchester United, au Paris Saint-Germain et à la Juventus, il a acquis une renommée internationale grâce à ses performances exceptionnelles. Ces expériences l'ont façonné en un joueur d'exception, reconnu et admiré sur la scène mondiale. Voir également : Quand Angel Di Maria revient à ses premiers amours, le Benfica ! Angel Di Maria, un héritage pour l'Argentine L'annonce de la retraite internationale d'Angel Di Maria marque la fin d'une époque importante pour lui et pour l'équipe d'Argentine. Son départ laisse un héritage durable, tant par ses performances sur le terrain que par l'inspiration qu'il a su apporter à des générations de joueurs et de fans de football. Son dernier tournoi avec l'équipe nationale à la Copa America 2024 sera un moment à la fois poignant et célébré, un adieu digne d'une carrière aussi remarquable. Read the full article
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Denis Tillinac ~ l'âme française Edition Albin Michel en très bon état général 2016 « Un politique manque à son devoir en restant à quai quand le train de l’Histoire fait escale dans sa gare. Une fois n’est pas coutume : l’Histoire  propose à la droite française l’aubaine d’une aventure. Elle échouera si elle ne sait pas à quoi se référer. Même si les urnes lui consentent un nouveau tour de piste. La droite des partis – “Les Républicains” et dépendances – pèche par ignorance de soi. Elle ne comprend pas avec quoi le mot a envie de rimer dans les profondeurs de l’âme de la France. Nous risquons tous de le payer cher : les Français en ont marre des trocs de figurants sur les estrades où des politiciens interchangeables s’auto-célèbrent, s’auto-encensent et s'auto-reproduisent (…) Car la droite n’est pas moins généreuse, ouverte à autrui, compatissante pour les humbles, accessible à l’esprit critique et en prise avec l’universel que la gauche. Elle l’est autrement. Puissent ces pages mettre au clair les racines spirituelles, intellectuelles, morales, sentimentales et esthétiques de cette différence. » « Je veux peindre une belle inconnue qui s'éveille d’une longue somnolence: la sensibilité de la droite française. Ses figures symboliques, ses paysages mentaux, ses lieux de pèlerinage, son imagerie – en somme sa raison d’être et son honneur. » #librairiemelodieensoussol  #melodieensoussol #oiseaumortvintage #libraire #librairie #librairiemarseille #librairieparis #librairieindependante #librairieenligne #librairiedoccasion #livresdoccasion #bookstagram #booklover #denistillinac https://www.instagram.com/p/CpuV5lOsTon/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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plaque-memoire · 1 year
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Plaque en hommage à : Thomas Jefferson
Type : Commémoration
Adresse : Entre le 1 quai Maréchal Joffre et le 29 quai Tilsitt, 69002 Lyon, France
Date de pose : 2 juillet 2014
Texte :
Thomas Jefferson. 13 avril 1743 à Shadwell en Virginie, 4 juillet 1826 à Monticello en Virginie. Symbole de l'amitié franco-américaine. Ambassadeur des États-Unis en France 1788-1789, 3ème Président des États-Unis 1801-1809, auteur principal de la rédaction de l'indépendance américaine 4 juillet 1776. Amoureux de la France, il voyage, parcourt nos territoires et promeut aux États-Unis notre patrimoine, architecture, terroirs, culture. Humaniste il partage nos valeurs de liberté. Avec son ami La Fayette, il joue un rôle clé dans l'ébauche de la Constitution française et de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen en 1789. 1789-2009. Un pont pour la liberté. 220ème anniversaire de la Révolution française. (première plaque)
"Thomas Jefferson, alors Ambassadeur des Etats-Unis en France, séjourna à Lyon en mars 1787. Il a pu admirer le paysage de la Saône depuis le pont de bois qui existait à proximité de ce lieu." (deuxième plaque)
Quelques précisions : Thomas Jefferson (1743-1826) est un homme politique américain, qui fut notamment le troisième Président des États-Unis de 1801 à 1809. Démarrant très tôt une carrière dans la politique, il devient gouverneur de Virginie, son État natal, de 1779 à 1801. Il est ensuite nommé ambassadeur des Etats-Unis en France, ce qui lui donne l'occasion de parcourir le pays, y compris la ville de Lyon, et exprime une grande appréciation de la France, quoi qu'il soit critique envers la monarchie absolue de droit divin qui y règne. Il aide ainsi le marquis de La Fayette à rédiger un projet de texte de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Il effectue deux mandats en tant que Président des États-Unis, dont les résultats sont jugés favorablement par les historiens, au point d'être régulièrement classé parmi les meilleurs présidents américains. Il est également le fondateur de l'Université de Virginie. Il reçoit de très nombreux honneurs après sa mort, y compris en France.
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longsformats · 3 years
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LONGS FORMATS
longsformats.com
Production et réalisation de reportages, enquêtes, entretiens, portraits et documentaires au long cours, dans la tradition du journalisme engagé (concerned).
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Journalisme engagé
“Le véritable journalisme est toujours motivé, c’est-à-dire qu’il se fixe des objectifs et vise à instaurer une forme de changement. Le bon journalisme ne peut qu’être ainsi. Si vous lisez les textes des meilleurs journalistes, les œuvres de Mark Twain, Ernest Hemingway, Gabriel Garcia Marquez, vous constaterez vous-mêmes qu’ils ont pratiqué un journalisme engagé. Chacun d’eux se bat pour une cause. Il raconte pour atteindre un but, pour obtenir un résultat.”
Ryszard Kapuściński, Autoportrait d’un reporter, Plon, 2008 (textes choisis par Krystyna Strączek ; traduit du polonais par Véronique Patte), et Flammarion, 2010 (présentation, choix de textes, notes et dossier par Patrice Kleef, traduction [du polonais] de Véronique Patte).
Pour Pascual Serrano, qui dans son maître-ouvrage* évoque le journalisme engagé tel que le pratiquaient des auteurs comme Rodolfo Walsh, Robert Capa, Edgar Snow ou Ryszard Kapuściński, un des talents de John Reed* était de donner la parole aux protagonistes des histoires, qu’il s’agisse des grandes grèves du textile à Paterson, aux États-Unis, de la rébellion des contrées poussiéreuses du nord du Mexique, des tranchées de la Grande Guerre en Europe ou du Palais d’hiver à Petrograd, où les bolcheviques ont établi leur quartier général. L’objectif était de faire tomber les stéréotypes à partir de l’information et de la vérité. Ce que John Reed énonce clairement dans la préface de son livre sur la révolution russe (Dix jours…) : « Dans la lutte, mes sympathies n’étaient pas neutres. Mais, lorsqu’il s’est agi de relater l’histoire de ces grandes journées, je me suis efforcé de contempler le spectacle avec les yeux d’un reporter consciencieux, attaché à dire la vérité. » * Contra la neutralidad. Tras los pasos de John Reed, Ryszard Kapuściński, Rodolfo Walsh, Edgar Snow y Robert Capa, Barcelone, Ediciones Península, 2011. ** Auteur du Mexique insurgé (1914), un recueil de reportages sur la révolution mexicaine, et des Dix jours qui ébranlèrent le monde (1919), la plus célèbre chronique de la révolution russe de 1917.
Concerned
Cornell Capa (1918–2008) chose the phrase « concerned photographer » to describe those photographers who demonstrated in their work a humanitarian impulse to use pictures to educate and change the world, not just to record it. During a long career as a photographer, Capa worked for « Life magazine » from 1946 to 1967, and for the Magnum Photos agency beginning in 1954, covering social and political issues in the United States, as well as England, the Soviet Union, Israel, and Central and South America… « Concerned photography » is the recording of what the world looks like, with a social and/or environmental focus. It is a form of documentary photography, with the aim to draw the public’s attention to ongoing social issues. It may also refer to a socially critical genre of photography.
Cornell Capa (né Kornél Friedmann, frère cadet de Robert Capa) a choisi l’expression « photographe concerné » (ou « photographe engagé ») pour décrire celles et ceux qui montraient dans leur travail un motif humanitaire à utiliser des images pour instruire et changer le monde, pas seulement pour l’observer. Au cours d’une longue carrière de reporter, C. Capa a travaillé pour Life magazine, de 1946 à 1967, et pour l’agence Magnum Photos, à partir de 1954, couvrant principalement des sujets sociaux et politiques aux États-Unis, ainsi qu’en Angleterre, Union soviétique, Israël, en Amérique centrale et du Sud… La “photographie engagée” fait le constat de ce à quoi le monde ressemble, avec un accent social ou environnemental. Il s’agit d’une forme de photographie documentaire et critique, dont le but est d’attirer l’attention du public sur les problèmes sociaux. Observateur critique
“Je me suis autodésigné comme observateur critique de la société dans laquelle je suis né, avec une tendance à faire honneur et donner une reconnaissance à ce qui est souvent ignoré ou invisible.” David Goldblatt Documentaire critique
“Ainsi, nous entendons ne pas laisser dans l’ombre qui et quoi que ce soit, et cela fonde à notre sens un projet documentaire. Nous ne saurions refuser le monde, ses évidences, au profit d’un monde uniquement tourné vers le profit, l’exclusion, l’exploitation, le nationalisme étroit. Nous préférons considérer, au contraire, les subalternes, ceux qui sont les grands acteurs de l’Histoire bien qu’ils aient disparu des sphères organisées de la visibilité. (…) La photographie documentaire entend s’exercer comme une des modalités de pensée critique du monde, pour le pire et le meilleur, mais surtout dans un large mouvement prospectif pour l’avenir.” Philippe Bazin
Une façon de vivre
“L’appareil photographique est pour moi un carnet de croquis, l’instrument de l’intuition et de la spontanéité, le maître de l’instant qui, en termes visuels, questionne et décide à la fois. Pour « signifier » le monde, il faut se sentir impliqué dans ce que l’on découpe à travers le viseur. Cette attitude exige de la concentration, de la sensibilité, un sens de la géométrie. C’est par une économie de moyens et surtout un oubli de soi-même que l’on arrive à la simplicité d’expression. Photographier : c’est retenir son souffle quand toutes nos facultés convergent pour capter la réalité fuyante ; c’est alors que la saisie d’une image est une grande joie physique et intellectuelle. Photographier : c’est dans un même instant et en une fraction de seconde reconnaître un fait et l’organisation rigoureuse de formes perçues visuellement qui expriment et signifient ce fait. C’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur. C’est une façon de vivre.” Henri Cartier-Bresson
L’humanité de l’instant
“S’il est une chose que doit posséder une photographie, c’est l’humanité de l’instant. Cette forme de photographie est appelée réalisme. Mais le réalisme seul ne suffit pas. Il doit être visionnaire. C’est à ce prix qu’une photographie pourra être réussie. La ligne est ténue où s’arrête le sujet et commence l’esprit.” Robert Frank
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christophe76460 · 3 years
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textOfTheDay — L’Observateur Chrétien
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◀ 22 AVRIL ▶ Les Trésors De La Foi L'Éternel délie les captifs; l'Éternel ouvre les yeux des aveugles; l'Éternel redresse ceux qui sont courbés; l'Éternel aime les justes. Psaumes 146:8 La puissance de redresser Suis-je abattu? Je présenterai cette parole de grâce au Seigneur. Sa coutume, sa promesse, sa joie c'est de redresser ceux qui sont courbés. Est-ce du sentiment de mon péché et de l'abattement de mon esprit qui en est la conséquence que je souffre? Voici, l'oeuvre de Jésus est précisément destinée à me relever pour me rendre de repos. Seigneur, relève-moi, pour l'amour de ton nom! Peut-être avons-nous fait quelque perte cruelle; ou sommes-nous dans des circonstances exceptionnellement critiques? Là encore le Consolateur nous soutiendra. Quelle grâce qu'une des personnes de la Trinité sainte devienne notre Consolateur! Elle sera bien faite, soyons-en sûrs, l'oeuvre à laquelle cet être glorieux aura voué ses soins particuliers. Plusieurs sont tellement abattus que Jésus seul peut les délivrer; mais il le peut, et il le fera. Il peut nous rendre tous à la santé, à l'espérance, au bonheur. Il l'a fait souvent déjà dans nos épreuves passées et il reste le même Sauveur, prêt à répéter ses actes de bonté. Nous qui sommes tristes et courbés, nous serons relevés si haut que ceux qui nous méprisent en serons confondus. Quel honneur que celui d'être relevé par le Seigneur! Il vaut la peine d'avoir été courbé jusqu'à terre pour expérimenter sa puissance de relèvement. "Les Trésors de la Foi" est un recueil de 366 méditations bibliques de Charles Spurgeon. - Lire plus ici : https://chretien.news/meditations-bibliques/?t=3
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les-monumentales · 4 years
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Sylvia Plath
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1932-1963 Écrivaine États-Unis
Il est des trajectoires littéraires courtes mais d’une telle intensité qu’elles marquent profondément l’histoire de la littérature. Aux États-Unis, Sylvia Plath fait partie de ces étoiles filantes dont la vie se confond avec son œuvre.
Elle naît à Boston en 1932. De son enfance, reste le traumatisme de la mort de son père, des suites d’une maladie qu’il refuse de soigner. Elle réagit en écrivant : « je ne parlerai plus jamais à Dieu ». Elle publie son premier poème à cet âge, et la figure paternelle reste présente, associée à la douleur de la perte, dans toute son œuvre.
À 18 ans, elle intègre l’une des plus prestigieuses universités pour femmes, le Smith College. Vive, belle, drôle, elle ne passe pas inaperçue. Elle publie une revue, écrits des poèmes, participe à la vie étudiante et sort de l’université avec les honneurs. Cependant c’est durant ces années qu’elle fait une première tentative de suicide et passe un temps en hôpital psychiatrique.
Dans le cadre d’un programme d’étude en Angleterre, elle rencontre un jeune poète anglais Ted Hughes : la sidération est mutuelle et les deux se marient rapidement. Le couple semble heureux, a deux enfants de façon rapprochée. Après deux ans aux États-Unis, où elle écrit moins qu’elle n’occupe de petits boulots, le tandem s’installe à Londres. Sylvia dactylographie les textes de Ted, et les deux voyagent. Cependant, elle est très ébranlée par une fausse couche, une liaison de Ted avec une amie, et l’émergence de nouveaux troubles psychiatriques. Le couple se sépare en 1962.
Sylvia Plath s’installe dans l’ancienne maison du poète Yeats. Elle publie ce qui est aujourd’hui considéré comme son œuvre majeure, La cloche de détresse qui raconte son expérience de la dépression alors qu’elle est jeune étudiante. Un matin de février 1963, après avoir préparé le petit déjeuner pour ses enfants, elle se suicide par inhalation du gaz de son four.
Elle laisse une œuvre variée, qui comporte des romans, des poèmes, mais également des livres pour enfants. Son recueil de poèmes Ariel, sans doute écrit sous l’influence des poètes Robert Lowell et Anne Sexton, la place par ailleurs dans le mouvement littéraire confessionnaliste qui émerge dans les années 1960 et 1970 et utilise l’expérience personnelle et les traumatismes comme matériaux littéraires.
L’histoire de Sylvia fait l’objet d’importantes polémiques. Certain·es critiquent l’impact de son mariage sur son œuvre, minorée afin de valoriser celle de son mari, et l’asphyxie d’une écrivaine douée, mais enfermée dans le quotidien du foyer. D’autres accusant son ex-mari d’avoir censuré ses derniers écrits afin de limiter son rôle dans le passage à l’acte de Sylvia. Sa tombe est d’ailleurs régulièrement vandalisée par des personnes qui retirent le nom Hugues de l’épitaphe de Sylvia Plath.
L’analyse de son œuvre indique avant tout la difficulté de la jeune écrivaine à trouver un compromis entre ce que la société attendait d’elle et ses propres aspirations à la liberté.  
Photo : wikipédia -  Domaine public
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ecrivures · 4 years
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11/04/2020
Le bide à bière s'amplifie constamment au rythme des boissons houblonnées qui viennent au-dedans s'y installer, mais le bide à bière n'apparaîtra que lorsque cesseront ces débits de buvages intempestifs.
Autrement dit, première bière entamée, il est déjà trop tard : bois jusque la fin de ta vie, ou assumes-en le résultat lorsque ta santé t'inquiètera.
Aucun argument valable et vérifié ne vient fonder ces propos, mais on va dire c'est vrai, on va dire c'est la prophétie sur laquelle se baseront les fictives structures qui vont suivre.
Marcel sort de chez lui sourire aux lèvres, soleil radieux au-dehors les beaux jours approchent, desquels il ne s'est pas fait duper comme l'an passé : aujourd'hui, au sortir de chez lui, Marcel s'est habillé d'un fabuleux maxime laissant déambuler ses aisselles pilosées sous l'air flambant.
Rectification de départ critique : le personnage que nous allons continuer à suivre là se prénomme Maxime, et non Marcel, en revanche il porte élégamment sur lui un fabuleux marcel, et non un fabuleux maxime.
Poursuivons.
Maxime est dehors il marche à l'aide de ses deux pieds emmitouflés de chaussures chaussettes, là-dessus il admet ne pas avoir bien anticipé la chose par cette chaleur progressive, mais c'est tout ce qu'il lui reste comme support pédestre afin de se promener sans danger dans la rue des piétons.
Nous ne cacherons pas longtemps les intentions de Maxime qui le poussent à pointer le nez dehors en cette journée : sinon que de profiter des effluves printanières, il va de soi que, principalement, Maxime se rend au bar à deux rues de chez lui afin de parfaire un rendez-vous de rencontre anonyme prévu à cet effets sur les sites de chat des internets. Maxime ne fait et n'a que rarement fait confiance à ce mode de communication pouvant se développer par un visu dit, sur la toile, IRL*, mais il garde espoir Maxime, il garde espoir que le rendez-vous se passe pour le mieux et qu'ils finissent tous deux, lui et la dame potentielle, à aller pratiquer le sexe dans son lit à lui. Le lit à elle pourrait le tenter, de même, mais il se sent plus à l'aise dans son chez soi Maxime, c'est comme ça, si il veut se brosser les dents il peut se brosser les dents, si il veut se faire un sandwich à minuit il peut se faire un sandwich à minuit, si il veut se gratter les fesses face à son miroir il fait ce qu'il veut Maxime.
Ah, et sans oublier notre fameuse prophétie établie avant que ne se poursuive cette histoire, signalons que Maxime n'est pas sorti sans rien dans les mains : une jolie bouteille de bière 33cl en guise de complément important à sa vie.
Il pénètre l'enseigne du bar et hurle, il ne hurle rien car voici que Maxime est en train d'avaler consciencieusement son ultime gorgée de bière provenant de sa bouteille désormais vide, action importante à exécuter afin de respecter toute loi qui se respecte au sein des lieux dont la licence s'élève à une possible vente de boissons intéressantes pour le commun des mortels.
Maxime regarde alentours, qui et quelles tables sont occupées par plusieurs personnes aux environs, et, il finit par apercevoir la cible de son objectif : dans le fond de la pièce, une personne, du genre non masculine, est assise à attendre, théière de liquide encore chaud face à elle. Et d'attendre, précisons qu'elle est en train de lire un livre (dont Maxime ne parvient pas encore, sinon jamais, à en lire le titre).
Maxime s'approche de la table autour de laquelle la dite personne est assise, il approche et arrivé au niveau sonore adéquat quant à autruie, lance un bref
- Caroline SX ?
La personne potentiellement concernée lève les yeux de ses lignes écrites, observe Maxime, et propose une réponse comme ça
- Maxime bg72, c'est ça ?
Ce dernier confirme, elle fait de même, les deux se saluent la main et Maxime ne s'assied pas tout de suite en présence de Caroline SX car avant tout il se rend au comptoir pour commander une bonne grosse pinte de brune, la meilleure du coin à ce qu'on dit. Ensuite de quoi il retourne sur ses pas accompagné de son amie de toujours, la bière blonde double IPA qu'il adore consommer à foison sans jamais ne s'arrêter de la boire.
Maxime s’assoit en face de Caroline SX, et il parle un peu
- Marrant je ne t'aurais pas forcément reconnu avec les seules photos que j'ai pu voir de toi sur le net, j'ai vu aucune photo de toi sur le net d'ailleurs en fait.
Il est déjà un peu bourré Maxime ça fait depuis 11h30 du matin qu'il picole de la boisson houblonnée et il est déjà 15h12. Il reprend en parlant à un débit un peu trop haut pour le calme que requiert une telle situation
- Je suis un peu en retard d'ailleurs excuse-moi, j'ai mis un temps fou à faire mes lacets
Carol
- en partant de chez moi, enfin avant de partir, et je retrouvais pas ma deuxième paire de pompes c'était super chaud comme moment.
Caroline SX se met à rougir mais pas parce qu'elle est timide, non, c'est qu'il fait très chaud à l'intérieur la ventilation climatique n'est pas active, et elle porte sur elle un super beau pull en laine brodé d'écus écossais que sa grand-mère lui avait tricotée avant de mourir, Caroline SX ne s'en sépare jamais elle considérerai cela comme une faute grave.
Maxime de reprendre (il boit deux gorgées de sa pinte avant)
- Tu vois j'ai vachement apprécié ce que tu m'as dit l'autre jour, hier je crois, ouai, que tu aimes l'écologie et tout, c'est trop mon truc aussi.
Caroline SX dit
- Ah ça me plaît beaucoup en effet.
Maxime dit
- Oui oui franchement c'est les choses hyper importantes à pas omettre.
Il enchaîne à ingurgiter en son gosier une dizaine de centilitres à la suite, faut dire qu'avec ce dernier mot placé il vient de laisser un peu de marge de manœuvre intellectuelle devant lui, une tranquille pause s'impose.
- Tu sais (elle est en train de dire Caroline SX)chant ta façon de voir les choses, en règles générales, tu as l'air d'être un garçon sensible et je trouve ça très touchant comme façon de voir les choses.
Maxime éructe d'un rot discret instinctivement entendu par tout le voisinage attablé.
- C'e(il dit)as faux tu sais, j'ai toujours préféré ma mère à mon père, le féminin je trouve ça plus beau que le mâsculin.
- En ce moment tu lis Stendhal tu m'as dit, c'est bien ça ?
- Qui ?
- Stendhal.
- Ah peut-être.
Maxime ferme un peu les yeux et tente de reprendre ses esprits, faut dire son verre est sur la fin et la tête lui tourne comme un petit bourdon autour de la fleur. Caroline SX, quant à elle, rétracte sa question, car c'est avec un autre contact qu'elle a papoté autour du rouge et du noir, un certain BigBossDu914.
Elle reprend de fougue la teneur d'une discussion riche en poursuite
- Nos consommations sont bientôt finies, je vois ça, et j’admets que cette fin de mois n'est pas des plus aisées pour moi financièrement. Ça te dirait qu'on aille poursuivre cette conversation chez moi ? J'ai une bouteille de vin rouge si tu veux.
Ça ne le tente pas du tout comme proposition à Maxime car, comme écrit lors de la description de ses objectifs initiaux, il préférerait se retrouver chez lui à faire le sexe plutôt que chez l'autre, et, de plus, c'est sur la bière qu'il est actif en ce moment, couper cette dynamique par une franche salve de vin risquerait de faire peser sur lui tout le poids d'un destin conscient qu'il n'est pas encore prêt à prendre en charge de suite. Et puis, que vaut l'équivalent d'une simple bouteille (de certainement 75cl seulement) contre une trentaine d'autres bien fraîches l'attendant dans son propre frigo ?
Pour être franche, Caroline SX avait un peu lancée ça comme ça, elle aussi, sans trop ni y croire ni véritablement le désirer. Après tout cela faisait déjà 2h25 qu'elle attendait assise à cette table, à enchaîner les théières (en plus d'un diabolo grenadine au tout début), et de ce temps d'attente elle ne souhaitait plus qu'une chose maintenant, se retrouver chez elle et faire des choses constructives pour sa vie et son honneur. Quoi précisément, ça, c'est à elle de voir.
Maxime se lève et se rend aux chiottes en oubliant de le préciser à la dame du rendez-vous. Il a beaucoup à faire.
À l'intérieur il se dirige de suite vers l'une des cabines, ignorant complètement les pissotières sur le côté qui le mettent mal à l'aise pour cause d'une pudeur intensive de son sexe, même dans un pareil état d’ivresse. Par chance toutes les cabines sont vides vu qu'il n'y a personne aux toilettes actuellement (il n'est que 15h22, ce n'est pas encore la véritable heure de pointe et heureusement pour Maxime).
Il sort sans tirer la chasse, se lave précautionneusement les mains avec du savon car il est une personne très hygiénique Maxime, et ressort de cet espace avec l'impression que la vie ne fait que commencer.
Précisons à l'instant que de “cet espace”, il s'agit de l'enseigne du bar au complet, car en ressortant des toilettes Maxime à complètement oublié qu'il était en rendez-vous de rencontre avec une autre personne d'un tiers sexe. Ce qui n'est pas sans mal vu que cette dernière, Caroline SX (de son vrai prénom Carole) n'a pas attendue son retour pour payer ses thés et s'en aller retourner chez elle, faire on ne sait quoi pour nul ne sait qui.
Maxime, lui, n'a pas du tout réglé sa pinte de blonde double IPA mais c'est pas très grave, vu qu'il ne s'en souvient plus, il se dirige à l'épicerie en bas de chez lui et en ressort avec deux packs de bières, puis il pénètre suite à un certain temps les locaux de son appartement sans trop de mal sinon extrêmement de difficulté à y rentrer sans mal.
Il est temps de s'en ouvrir une autre. Maxime la décapsule, et la bois.
La journée n'est pas encore finie.
*Initiales d’”Irlande” pour afficher l’équipe de football du pays à la télé, autrement “In Réel Life” dans les coutumes de l’internet.
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plumedepoete · 4 years
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Chapitre 1 Assise sur le canapé du salon, Sarah Laderway regardait à la télévision un reporter qui commentait l'actualité avec un débit rapide. Bâillant à se décrocher la mâchoire, elle éteignit la télé. Elle s'apprêtait pour sortir, s'étirant, bâillant de plus belle. C'était l'heure d'aller amener sa fille de Helman Elementary School, non loin de là. Pieds nus, elle monta les marches menant à sa chambre où elle ôta son short et son tee-shirt et mit un chemisier avec son jean et ses espadrilles. Puis, elle descendit, prit la clé et sortit. Elle partit en vélo. Le trajet lui était plaisant où se mêlaient le plaisir et le gain, qu'il soit sanitaire ou l'argent de poche. C'est peut-être même mieux qu'un véhicule automobile. Pour elle, rien de tel que le cyclisme pour mener une vie saine et économe. Ainsi, elle profitait de ce va-et-vient quotidien ( excepté les jours fériés, les vacances de printemps et d'été ) pour mêler le plaisant à l'utile. C'était également pour elle l'occasion de se délecter le long de l'itinéraire d'une miette des beautés de cette ville d'Ashland du comté de Jackson, située dans le sud de l'État de l'Oregon des États-Unis, où l'on lui avait donné le jour, avec ses habitants " les Ashlanders " qu'on prenait pour " slingers ", terme désignant ceux qui critiquent le gouvernement en usant contre lui de satire. Lorsqu'elle était enfant, elle avait eu pas mal de puérilités, bien entendu en tout propres à l'enfant. Et si, par surcroît, son enfance avait connu des bagatelles auxquelles elle avait perdu son temps, peut-être dues à une certaine maladresse de la part de ses parents eux-mêmes en matière d'éducation, du moins le mettait-elle à profit pour épargner de telles choses à sa fille. Que veux-tu, c'est la vie ! C'est de ces fautes d'autrui qu'on tire telle ou telle leçon. Sarah avait été à la même école que sa fille, dont elle gardait des souvenirs et même des photos, les unes la montraient avec certains de ses copains et/ou de ses copines de classe, les autres avec tous, y compris sa maîtresse ou son maître d'école. Elle avait déjà fait voir les photos à sa fille, mais vu la curiosité qui animait celle-ci, elle les lui remontrait chaque fois qu'on le lui demandait. En effet, la fille voulait savoir encore plus de détails sur ces personnes de telle ou telle photo, surtout ces gosses de son âge. À la différence de ses parents, Sarah savait tenir le rôle de la mère qui s'efforçait de dresser son enfant tout en l'amenant, par quelque procédé, à finir par se persuader qu'elle ferait bien de pousser cette curiosité bien entendu de sa part jusqu'au désir d'apprendre plutôt que de vouloir uniquement s'arrêter aux broutilles. La voilà arrivée, en avance de deux et quelques minutes. Tandis qu'elle attendait la sortie de sa fille de l'école, son visage moite rougissait très légèrement au soleil de ce début du mois d'octobre en prenant une teinte à peine rougeâtre, lui donnant ainsi l'aspect de la palette de Renoir. Elle jeta son regard sur la façade de l'établissement qui lui semblait à peine rénové depuis sa toute première année étant kindergartener il y avait une trentaine d'années. L'école avait pourtant une si bonne réputation, grâce aux efforts remarquables de son corps éducatif qui veillait à être à la hauteur de la responsabilité. Il était treize heures et demie quand la porte s'ouvrit, et que, tel un troupeau effaré quand on le rend libre tout à coup, les plus âgés des élèves se mirent à courir çà et là tout en embêtant les uns les autres à titre badin, certains déjà en bicyclettes pour s'enfuir. Eux autres, bien entendu, chacun en compagnie de sa mère ou de son père, surtout les kindergarteners. Depuis l'entrée, une fillette brune causait avec une blonde, apparemment sa copine de classe favorite. Une fois à la sortie, la brune lui fit au revoir de la main et se dirigea vers Sarah en courant, l'air gai. Celle-ci la serra des deux bras en l'embrassant affectueusement. Puis, après l'avoir aidée à s'asseoir à l'arrière, elle repartit. C'était sa fille. Elle s'appelait Christine, sa petite princesse dorée ainsi qu'elle l'appelait. Fille unique âgée de dix ans, Christine n'était pas d'une éclatante beauté à en faire parade, mais les cheveux longs et lisses et le teint brun clair de son visage ovale aux yeux noisette l'embellissaient bien. Sarah, elle, non plus. L'éclat vif de la blancheur du teint de son visage rond seul lui procurait un peu plus une certaine grâce. Si l'on l'emmenait au salon de coiffure, elle deviendrait certainement autre chose. À vrai dire, elle ne se fardait guère : un ruban à retenir ses cheveux, et puis c'était tout. Elle incarnait donc l'image des femmes américaines type " so busy ". En effet, à part sa fille c'est d'une quinquagénaire qu'elle se préoccupait le plus. Il s'agissait de sa mère, dite Madame Laderway, hospitalisée en urgence à Asante Ashland Community Hospital, après avoir diagnostiqué sa maladie du syndrome de Guillain-Barré il y avait environ un mois. Elle était maintenant en réanimation, après avoir connu les premiers symptômes tels que des picotements, une sensation de vibrations au niveau des pieds et des mains,... et surtout une paralysie de sa jambe droite remontant jusqu'à atteindre sa tête. Elle avait tellement absorbé l'esprit de sa fille. Sur le chemin du retour, juste à une trentaine de mètres de la maison, il y avait une pente à monter, assez forte. Avec cette dernière et le poids de Christine, c'était bon en guise de consolation. Je me délasse l'esprit à mesure que je me donne beaucoup de peine pour monter. À peine était-elle arrivée que sa petite princesse dorée, assise à l'arrière, se mit à ricaner. Elle s'égayait à la voir peiner de la sorte ! Elle était encore enfant, donc, on ne pouvait pas l'en blâmer. Ah bon ! Maintenant qu'il ne lui restait que quelques pas, Sarah descendit du vélo et continua à pied. Mine réjouie, Christine frappait la roue des pieds, faisant ainsi la cavalière et sa monture. Le visage tellement moite et rougeâtre, la mère avait l'air maussade malgré elle, mais pourtant contente de voir sa fille toute gaie, rayonnante de joie et de vie. Chapitre 2 Voilà le domicile, rue Helman. À le voir de l'extérieur, ainsi que ceux du voisinage, au milieu des dizaines d'arbres plantés sur une vaste étendue de gazon, on se dirait dans les champs évoquant la vie champêtre. Mais les apparences étaient souvent trompeuses. L'intérieur n'avait rien à voir : il était meublé en moderne. C'était l'ère de la modernisation par excellence. Pour accéder à la maison où vivaient Sarah et Christine, on monta quatre ou cinq marches en guise de seuil et c'est de l'un des côtés de ce dernier qu'on mit le vélo avec son antivol. Une fois dedans, il y avait le salon. Bien que beaucoup moins spacieux, il était doux : tout près de la porte d'entrée flanquée de deux fenêtres aux rideaux de cretonne et à côté d'un lampadaire en acier laqué blanc et pied en chêne, se plaçait un canapé recouvert de velours de rayonne et garni de deux coussins à housse de velours côtelé en face d'une télé plaquée contre le mur; un lustre à cinq lampes, dont deux seules pourraient être allumées, juste au-dessus d'une table ronde à quatre chaises en bois laqué rouge qui touchaient presque des étagères de sapin soutenant quelques livres; une moelleuse moquette grise assortie aux lambris en marbre blanc ornés d'un portrait photographique, mis dans un cadre et rehaussé de couleurs d'aquarelle, juste au-dessus de la télé. La demeure était une propriété par voie de succession. En effet, le portrait montrait la mère du bisaïeul de Sarah. C'était la figure de l'un des membres éminents de l'organisation internationale des assemblées de Rebekah, aussi connue sous le nom de Rebekahs, dont Abel Ghoftry Helman, le premier pionnier d'Ashland. Un titre qui avait donné accès à de nombreux privilèges par la suite, entre autres, une habitation et de belles sommes pour la belle lignée de "la fille de Rebekah". Des honneurs d'un goût douteux, puisque l'arrière-petit-fils dilapidait les toutes dernières sommes, dont il avait usurpé quelques-unes appartenant à sa soeur aînée, si bien que sa petite famille n'en jouissait que peu, violant ainsi l'un des principes sublimes pour lesquels était fondée The Daughters of Rebekah : l'amour et la charité. Insensé, il se livrait encore à ses prodigalités. Il s'agissait de l'époux de Madame Laderway, Jack Laderway. On ne savait pas exactement où il gaspillait l'argent. Il rentrait à une heure trop avancée de la nuit en l'entendant chahuter quelque meuble, voilà tout. Et cela, presque toujours. Dire qu'il était un habitué de tel ou tel lieu où l'on consommait sans discernement ! Son épouse l'avait longtemps supporté avant de finir par attraper ce beau Guillain-Barré qui lui permettrait au moins de prendre congé un certain temps de ce vil mari. Et tel elle avait laissé ce dernier, tel on le retouva; elle le savait, bien entendu, selon sa fille : Jack semblait prétendre ne pas changer. La vie, qu'il menait, était toujours la même. Et pour changer, il rentrait encore vers trois heures du matin, allumait la télé et restait devant elle jusqu'à ce qu'il s'abandonne à un sommeil de plomb auquel ne l'arrachaient que les rayons du soleil de la fin de matinée. Puis il sortait et ne rentrait qu'à une heure indue. Sa petite-fille ne l'avait pas encore vu, sinon elle se fût trouvée face à face avec lui. Elle allait à l'école à la semaine qu'il continuait encore ses ronflements. Qui dit froid grand-père dit infâme aïeul. Chapitre 3 Sarah et Christine entrèrent dans la maison en refermant la porte. Celle-ci monta en courant à la chambre de sa mère, qu'elle partageait; celle-là se dirigea vers la salle de bains  ( qui leur servait aussi de cabinet de toilette ) contiguë au salon. Une fois dans la chambre, la petite princesse dorée, se débarrassant de son cartable, se jeta sur son petit lit tarabiscoté en Graziela patterns et se mit à faire des gambades si bien que les ressorts grincèrent sous ses pieds. Dire que telle ou telle substance stimulante entrait dans les mets du déjeuner qu'on lui servit à l'école ! En effet, un poster Cirque et une affiche Alphabet portaient aussi la marque Graziela. Depuis les années 70, cette dernière n'avait pas cessé d'inspirer les enfants et les parents. Sur le poster, par exemple, la petite fille espiègle à cheval, entre autres, que Christine faisait quand elle était à vélo derrière sa mère. La chambre était en pagaïe. Des vêtements et des sous-vêtements étant jetés çà et là, avec les cahiers et les manuels. Il y avait même encore le short et le tee-shirt qui traînaient sur le lit de Sarah qui les avait ôtés en s'apprêtant pour sortir et aller amener sa fille de l'école. L'armoire était presque vide. Voilà la mère qui entra dans la pièce, une serviette sur la tête. Elle s'allongea sur son lit en jetant la serviette, oubliant sa fille. Cessant ses gambades, celle-ci quitta son lit et alla s'allonger à son tour à côté d'elle. Puis, les yeux rivés sur le lustre à lames : - Maman ? - Oui ? - Quand ma grand-mère sera-t-elle guérie ? - Je ne sais pas. Dieu fasse qu'elle le soit bientôt, chérie. - C'est le mercredi, tu sais, et ça fait plus de dix jours qu'on ne lui a pas rendu visite, toi et moi. Mon grand-père, lui, non plus depuis son hospitalisation. En entendant cela, Sarah tourna les yeux vers l'armoire à deux battants comme des bras ouverts et se demanda si elle se souvenait de la dernière fois que son père la recevait les bras ouverts. Jamais de la vie ! Cela lui donnait envie de rendre tripes et boyaux. Il y avait même un maillot rose pâle sous les crochets, telle une langue pendante dans une bouche ouverte à dents branlant et gâtées, dignes d'un père odieux. S'apercevant qu'il était temps de remettre la chambre en ordre après le désordre coutumier, la mère se dressa sur son séant et, tapotant la cuisse de sa fille : - Lève-toi ! On a bel et bien à tout remettre en place. Puis elle sortit du lit et Christine s'exécuta. Elles entreprirent alors d'amasser l'ensemble de leurs habits pour les voir un par un avant de les ranger dans l'armoire. - Cette culotte ? Tu l'as ôtée hier soir, n'est-ce pas ? s'enquit la mère. La fille hocha la tête. - Et maintenant, tu en portes une autre ? Cette fois, il y eut un secouement de tête. - Moi non plus. Pas même un soutien-gorge pour ce qu'il fait beau aujourd'hui. Christine poussa un petit rire spontané. Puis, toutes deux éclatèrent de rire. - On ne sait plus distinguer nos affaires propres de celles qui ne le sont pas, dit Sarah en flairant les tissus l'un après l'autre, toujours rieuse. Soudain, elle se mit à pleurer. - Maman, arrête ! non, mais ! ça te prend souvent !  protesta Christine. Te voir pleurer me contrarie. Sarah essuya ses larmes avec le pan de son chemisier puis, poussée par son instinct maternel, rassura sa fille : - Un moment de détresse, voilà tout. Et esquissant un sourire réconfortant : - Ce qu'il nous faut maintenant, vois-tu, c'est de tâcher de dégager le linge de cet amas de pièces en nous servant de notre odorat. Après avoir passé un bon moment à renifler leurs effets, la petite princesse dorée, tout en se grattant et en pressant ses narines comme si le nez était atteint par quelque inflammation, dit d'une voix entrecoupée : - Il se trouve que ma culotte est la seule pièce à mettre à la lessive. - Ah, bon ? Alors, il me semble qu'on n'a pas à laver ni à essorer ni même à faire sécher. Et il ne nous reste plus qu'à nous occuper à ranger tout ça. Toi, tu t'occupes de tes affaires. Ces manuels, ces cahiers, ces feuilles, tout doit être dans le carton. Moi, de nos effets. À peine le devoir accompli, Christine, se rappelant que leur série d'animation favorite avait déjà commencé, cria : - Maman ! Le ton était si aigu que la mère en eut un sursaut. - Quoi ? répondit-elle d'une voix qui témoignait combien elle était terrassée. - Le monde incroyable de Gumball ! Là-dessus, elles descendirent au salon en courant, laissant la chambre presque dans son état initial. Sarah alluma la télé et prit place à côté de sa fille, déjà sur le canapé. "Le monde incroyable de Gumball"; quel joli titre ! Voilà Gumball, Darwin et Sarah G.Lato, Élèves au collège d'Elmore aux pupitres; L'aventure ? - Bientôt. Hé ! Hé ! Aussi étonnant que cela paraisse, Sarah Laderway avait bien tout de Sarah Au citron, qui avait bien pas mal de faiblesses À en baisser les bras. Sarah G.Lato aimait Darwin et Gumball; Hélas ! cet amour pur n'était pas réciproque! "Cela va sans dire" dit-elle, plutôt humble, D'une voix assez rauque. Lato était morte à l'âge de vingt-six ans; Et Sarah Laderway ? Moralement, depuis l'âge de vingt-six ans; Oh ! nothing to say. Tous, Darwin rouge, Lato jaune et Gumball bleu, Mélangés, donnaient la carnation de celui Qui avait tant brisé le coeur de Sarah "Dieu Seul, dit-elle, m'appuie". Sarah et Christine regardaient la télé; Voilà arriver une Toyota Tundra, Joliment blanche comme une licorne ailée, Qu'avait un si ingrat. Christine tira les rideaux et, des yeux ronds, Vit son grand-père qu'elle connut bien de vue; "Voilà mon aïeul" dit-elle et Sarah dit d'un ton Sec "plus tôt que prévu" Jack entra chez lui en faisant le bon grand-père; Dire qu'il approchait bien de la soixantaine ! Mauvais âge pour Louis le Grand qui n'aimait guère Le poète : La Fontaine. Jack était un Blanc, tout petit, aux cheveux noirs En bataille, au visage en lame de couteau, Aux yeux perçants, aux tempes grises de savoir, Évoquant Jean Cocteau. Sa petite-fille l'avait cru aussi tendre; Quelle affection ! Sans embrassement ni baisers; Il lui tapota seulement la joue sans prendre La peine de baiser. Oui, on qualifiait Jack d'armoire, mais d'armoire À biens usurpés; Le regard perçant sur un portefeuille noir Mis sur le canapé : "Avez-vous jamais touché à mon portefeuille?" "Non" répondit Sarah; "Très bien" dit-il en s'emparant du portefeuille Et sortit comme un rat. Chapitre 4 La télé éteinte, Sarah et Christine quittèrent le salon. Celle-ci regagna la chambre, celle-là se dirigea vers la cuisine de laquelle elle ressortit avec deux assiettes contenant, chacune, une banane et une tranche de pain croustillante au fromage ainsi que des cacahuètes grillées. C'étaient tous des aliments riches en tryptophane. Ce dernier, un des spectacles les plus beaux, n'est autre qu'un groupe de parachutistes surdoués qui, serrant les mains les uns aux autres, change de forme en Amérique centrale, au large du Belize, juste au-dessus du Grand Trou Bleu, auquel on succombe enfin, sentant ses yeux se fermer, sous l'action remarquable de ces parachutistes. La mère entra dans la pièce, apportant les deux assiettes, elles aussi en Graziela patterns. La petite princesse dorée était assise sur le lit de Sarah, les jambes croisées. - Ça sent bon, dit-elle une fois son assiette posée sous ses yeux. La mère prit place en face de sa fille en croisant les jambes. - Oui, c'est bon, dit-elle ( une bouchée de pain, qu'elle avait mise dans la bouche avant de s'asseoir, craquait sous la dent ). - Regarde ! fit Christine en montrant une cacahuète prise entre le pouce et l'index. C'est comme Penny Fitzgerald, la cacahuète du monde incroyable de Gumball, n'est-ce pas ? - Tout à fait, adhéra Sarah. Elle est aussi pom-pom girl et Gumball n'a d'yeux que pour elle, se dit-elle. La bouche pleine de deux ou trois autres cacahuètes, Christine quitta le lit puis elle reprit sa place avec un stylo Bic bleu et un cahier. - Peux-tu m'aider à faire un devoir ? demanda-t-elle. Il s'agit d'un exercice de mathématiques. Elle ouvrit le cahier en le feuilletant nerveusement. - Je trouve de la difficulté, se plaignit-elle à sa mère, à assimiler le math. En classe, j'ai du mal à comprendre ce que ma maîtresse explique,...et puis sa façon d'enseigner ne me sourit guère. Sarah eut un sourire moqueur. - Fais-moi voir ton exercice, fit-elle. La petite princesse dorée lui tendit le cahier ouvert. - Ceci et cela, dit-elle en indiquant du doigt deux pages. Sarah jeta un coup d'oeil sur ces deux dernières puis, d'une main douce, elle amena sa fille à ses côtés. - Ne t'en fais pas, dit-elle en la carressant affectueusement dans le bras, la serrant contre elle. Moi aussi, j'étais comme toi. J'ai eu de la difficulté à comprendre les cours du math, mais j'ai réussi à la surmonter par la suite, en me donnant beaucoup de peine. Ces derniers mots éveillèrent chez la fille le sentiment clair et lucide du calvaire de sa mère lorsque celle-ci était élève à l'école primaire de Helman. Ma mère, à mes yeux, modèle de lutte et de patience. L'exercice était en fait sur la soustraction. On demandait à effectuer la soustraction posée des nombres entiers et décimaux. La mère prit le stylo et, esquissant un sourire: - Je te demande maintenant de prêter attention. Je vais juste t'expliquer ce qu'est la soustraction avec un petit exemple, mais ensuite c'est toi qui vas essayer de faire l'exercice tout en te forçant les méninges. - D'accord, fit Christine, un peu gênée. Après les quelques minutes qui suivirent l'explication, Sarah se montrait beaucoup plus indulgente que sévère pour sa fille. On faisait l'exercice au fur et à mesure qu'elles mangeaient. Après plus d'une bonne heure, Christine, fatiguée, bâilla de sommeil en disant : - Je crois devoir m'arrêter là. - Mais on n'a pas encore fini l'exercice. On a à peine terminé une demi page. - Oui, je sais. Ce n'est pas grave. Je vais dire à ma maîtresse que j'ai eu une migraine si intense que je n'ai pu faire tout l'exercice. - D'accord, fit la mère. Elle ramassa les deux assiettes, presque vides, comme si l'on les avait léchées. Sa fille l'accompagna dans la cuisine pour l'aider à faire la vaisselle. Une fois cette dernière finie, elles regagnèrent la chambre où elles s'apprêtaient pour dormir en ôtant leurs vêtements. Elles mirent une chemise de nuit de même couleur. Pourtant, avant de se coucher, la mère lisait à sa fille " Rapunzel's revenge  " de Shannon Hale, depuis la deuxième semaine de la rentrée scolaire. Christine avait emprunté le livre chez la librairie de l'école. On lui lisait seulement une page par nuit. Sarah se souvint très bien de la nuit où elle avait commencé la lecture du premier chapitre de ce roman graphique à sa fille dont les regards se fixaient sur elle, en l'entendant dire la phrase suivante : ...or the woman she thought was her mother. Épargne-moi ces regards. Je suis ta mère biologique. Tu es la plus belle chose qui me soit jamais arrivée. Et pour faire donner à l'enfant une de ces leçons des plus instructives à domicile, il faudrait lui lire " Calamity Jack " du même auteur. Bien que physiquement différents l'un de l'autre, Jack du récit et Jack Laderway avaient tous deux un vice commun : swindle. Fallait-il un vrai Blunderboar pour que, finalement, Jack Laderway soit généreux, charitable et honnête ? Mais, vu le caractère indomptable de ce dernier, peut-être ne cherchait-on qu'à se faire des illusions. La lumière éteinte, Sarah et Christine dormaient. À la différence de la majorité des Américains, elles ne se douchaient qu'une fois par semaine puisque, scientifiquement prouvé, prendre une douche quotidienne nuit au corps. Après sept heures de sommeil, la porte de la maison s'ouvrit. Un meuble qu'on avait chahuté réveilla Sarah. Allons bon ! voilà que ça recommence ! C'était sans doute le lampadaire. Elle sortit du lit. Dans le noir, sans allumer la lumière afin de ne pas déranger le sommeil tranquille de sa petite princesse dorée, elle quitta la chambre et descendit les marches. Depuis le palier, elle remarqua que le lampadaire et la télé étaient allumés. C'était lui, son père. Curieuse, elle descendit les marches, feignant d'avoir besoin d'aller aux toilettes, pour voir de plus près ce que son père regardait sur la télé. Les Simpson! Les Simpson ; oh ! quelle famille américaine ! Voilà Homer, Marge, Maggie, Lisa et Bart; Tous formaient bien une famille américaine Typique et si bizarre. Homer, responsable de la sécurité À la centrale nucléaire de Springfield, poste En contradiction avec sa légèreté. Une idée si idiote. Sa femme, Marge, stéréotype de la mère Au foyer; épouse fleur bleue mais attachante "Bart, Lisa et Maggie, dit-il, qui me sont chers, Sont mes enfants qu'on chante" Bart était un fauteur de troubles de dix ans; Maggie, un bébé qui, suçant une tétine, Ne parlait pas et Lisa, surdouée, de huit ans, Évoquait Lamartine. Hé ! Hé ! Aussi étonnant que cela paraisse, Homer était un idiot à cause d'un crayon Dans le cerveau depuis l'enfance "Ça me blesse La foi" dit un croyant. Oui, Homer était aussi obèse que Jack Qui aimait boire aussi des bières, mais pas Devant la télé, par crainte d'une remarque Qu'il ne souhaitait pas. Hélas ! le lampadaire allumé dans le noir ! Voilà Jack Laderway qui venait de s'asseoir, Regardant la télé, carrure impressionnante. Dire qu'il était comme une armoire luisante ! Sous son poids, il s'affaissa sur le canapé; Devenu si ventru, grâce aux biens usurpés. Un coup juste serait un jour sur les battants, Le châtiant pour ce qu'on le détestait tant. Chapitre 5 Il était sept heures et quart du matin quand Sarah s'éveilla en entendant la sonnerie de son téléphone portable. Une sonnerie douce et caressante. Elle sortit de son lit et alla réveiller sa fille. Elle se pencha et lui murmura à l'oreille: - Ma petite princesse dorée, réveille-toi ! C'est l'heure d'aller à l'école. Christine ouvrit les yeux en s'étirant. Puis, faisant des grimaces en signe de mauvaise humeur : - Mais maman, il est trop tôt pour me réveiller. - Il est sept heures et un bon quart. Tu as l'école dans une heure, temps de te laver la figure et de te changer. Allez ! La mère la prit dans ses bras et sortit de la chambre. Puis, elle descendit les marches, la fille bâillant de sommeil. La mère entra dans la salle de bains. Puis, mettant la fille debout, elle entreprit de lui éclabousser le visage d'eau du lavabo, tout en lui inclinant la tête vers la cuvette. Au bout de quelques instants, la petite princesse dorée se sentait complètement éveillée. Elle sortit de la salle de bains, laissant sa mère dedans. Elle monta les marches en courant et entra dans la chambre où elle ôta la chemise de nuit et mit un jean, un tee-shirt et des espadrilles comme sa mère. Puis, remettant ses affaires dans son cartable, elle sortit de la chambre. Elle redescendit les marches en courant, le cartable sur son dos. Elle attendait la sortie de sa mère de la salle de bains. En effet, Sarah restait souvent dans le cabinet de toilette assez de minutes pour vider sa vessie, peut-être que cela indiquait qu'elle était atteinte du diabète ou bien qu’elle avait un problème au niveau de la vessie. Elle souffrait parfois d'un besoin d'aller à la selle, avec des douleurs accompagnant la diarrhée. S'agissait-il d'une de ces maladies inflammatoires du côlon ? Elle n'avait pas encore consulté un médecin. Elle sortit de la salle de bains. Elle avait l'air un peu embarrassée ce matin. Sa fille, debout, voulait qu'on la peigne. La mère, un peigne à la main, se mit à peigner ses cheveux lisses. - Maman ? - Oui ? - Tu as eu l’air fatiguée, le visage pâle en sortant de la salle de bains. - Ne t'inquiète pas, c'est juste un léger malaise. - J'entends des bruits semblables à des ronflements, demanda Christine. D'où viennent-ils ? - C’est ton grand-père qui ronfle. - Mais où est-il ? Je ne le vois pas. - Il dort sur le canapé, répondit la mère. Christine, incrédule, fit un pas en avant en se dressant sur la pointe des pieds, la mère la peignant toujours. - Oui, tu as raison, fit la fille avec un sourire moqueur. - Te voilà prête à partir, dit la mère en lui donnant un baiser affectueux sur la joue. La petite princesse dorée fit de même. Puis, elle sortit. Elle partit en vélo. Mais cette fois, seule, sans sa mère et sans prendre le petit déjeuner, car c'est à l'école qu'on lui servit les deux repas de la journée. Ainsi, on dispensait la mère de petit déjeuner et de déjeuner sauf le dîner. Maintenant que sa fille était sortie de la maison, Sarah était seule avec son père qui ronflait sur le canapé. Après une moue de dégoût pour ce vil ronfleur, elle remit le peigne en place dans la salle de bains et quitta le salon en montant vers sa chambre où elle s'allongea sur son lit. Elle se prit alors à ressasser les paroles qu'elle avait entendues en rêve : Sarah ? Que de difficultés tu surmontes ! Dieu Le sait. Tu as un coeur sensible qui, néanmoins, Te pousse à te résigner, beaucoup, bien moins. Ainsi, je vois les larmes te monter aux yeux. Ô tristesse ! Ô obsession ! Ô désagrément ! Je regrette bien de l'avoir fait avec zèle, Avec beaucoup de dévouement comme une telle, D'avoir mis et couché tous sur mon testament. Je pousse des cris de ma dernière demeure, Des cris plaintifs d'une femme de bonnes moeurs. Je caresse complaisamment un rêve amer : Celui de justice et de si bonne équité, Si tardives, je crois, ainsi que de bonté Divine pour toi, ta fille,... et surtout ta mère... La sonnerie du téléphone portable arracha Sarah à sa rêverie. On n'avait pas désactivé l'alarme. En effet, on entendait ce dernier du moment où elle revenait s'allonger sur son lit quelques bonnes minutes après son réveil puisqu'elle aimait qu'on la galvanise ! Elle sortit de la pièce et se dirigea vers le salon en redescendant les marches, toujours en chemise de nuit. À l'étagère de sapin, parmi d'autres romans, elle prit " The silence of the lambs " de Thomas Harris. Quel livre ! Quelle manière de commencer la journée ! D'ordinaire, les femmes américaines commencent la journée en lisant des magazines tels que Harper's Bazaar, InStyle, W magazine, etc. Sarah préfèrait s'asseoir sur le canapé du salon et lire. Mais en voilà Hannibal le Cannibale occupant le canapé ! Ce ronfleur qui, à la différence de celui du roman, mangeait la chair humaine en s'appropriant sans droit, par la fraude, les biens. Elle pouvait lire en s'asseyant sur l'une des quatre chaises mais, de peur de réveiller son père en allumant la lumière, elle n'avait pas le choix : elle devait alors regargner sa chambre sans fenêtres et lire sous la lumière du lustre à lames. Elle avait déjà lu le roman, mais elle aimait bien le lire et le relire car c'est le style de l'auteur qui l'attirait plutôt que l'histoire. Après trois bons quarts d'heure de lecture en s'arrêtant au passage suivant : " Gumb used the dishmop to tuck his penis and testicles back between his legs. He whipped the shower curtain aside and stood before the mirror, hitting a hipshot pose despite the grinding it caused in his private parts. “Do something for me, honey. Do something for me SOON.” He used the upper range of his naturally deep voice, and he believed he was getting better at it. The hormones he’d taken— Premarin for a while and then diethylstilbestrol, orally— couldn’t do anything for his voice, but they had thinned the hair a little across his slightly budding breasts. A lot of electrolysis had removed Gumb’s beard and shaped his hairline into a widow’s peak, but he did not look like a woman. He looked like a man inclined to fight with his nails as well as his fists and feet. Whether his behavior was an earnest, inept attempt to swish or a hateful mocking would be hard to say on short acquaintance, and short acquaintances were the only kind he had. “Whatcha gonna do for meeee?” ", elle referma le livre, le sourire aux lèvres, le posant sur son lit. Elle sortit de ce dernier, ôta sa chemise de nuit et mit les mêmes vêtements que la veille. Puis elle redescendit les marches, remit le livre en place et subtilisa quelques dizaines de dollars au portefeuille de son père, ainsi que les clefs de voiture. Puis elle sortit en refermant doucement la porte derrière elle. Chapitre 6 Il fait beau aujourd'hui, se dit-elle en s'exposant le visage à la caresse du soleil quelques instants, les yeux fermés. En rouvrant ces derniers, elle jeta un regard de hargne sur le Toyota Tundra. Elle ouvrit la portière et s'assit au volant. Elle se mit alors à parcourir du regard l'habitacle. Un des habitacles les plus spacieux. Elle referma la portière et mit la ceinture de sécurité. Elle fit glisser le siège un peu vers l'avant. Elle plaça le levier de vitesse au point mort. Puis, elle mit le moteur en marche en tournant la clé de contact. Le moteur commença à ronronner. Non, il ne ronronnait pas, mais plutôt ronflait. C'était un bruit sourd et régulier semblable au ronflement d'un dormeur, qui n'était point celui de cet ingrat, ce ronfleur sur le canapé. Le bruit du moteur devenait de plus en plus fort, par caprices, par le plaisir de Sarah, aiguillonnant à plaisir cette haine qu'elle nourrissait. Elle voulait maintenant aller en quatrième vitesse, au volant de ce maudit Toyota Tundra qui coûtait bien soixante bons milliers de dollars. Elle démarra le véhicule. Écumant de rage, elle fit rouler trop vite les roues vers l'arrière avec force, entraînant ainsi un crissement des pneus sur le sol. D'un bond, comme une licorne ailée se cabrant, le véhicule sortit de la piste comme une trombe, faisant un dérapage sur la route glissante. À présent, Sarah ne demandait qu'à prendre de la vitesse le long de la rue Helman jusqu'à ce qu'elle se trouve à un carrefour. Ce faisant, elle choisit enfin Lithia Way menant vers Boulevard Siskiyou. C'était également une occasion de laisser le véhicule en panne d'essence du moment que Jack partirait en voiture après son réveil en fin de matinée. Pour cela, la conduite de Sarah était désormais sans régulateur de vitesse, ce qui entraînait une consommation très importante d'essence, une consommation sans discernement, comme Jack, habitué de tel ou tel lieu où l'on consommait sans discernement. Au bout d'une bonne heure, Sarah décida de retourner, pas à la maison, mais à N Main street, là où elle aimait prendre le petit déjeuner, à Brothers', le restaurant qu'elle fréquentait. Une fois arrivée, Sarah s'efforçait tant bien que mal de se garer. Il y avait deux voitures devant elle. Elle se demanda comment faire pour se garer juste derrière. La tâche semblait un peu difficile puisqu'elle risquait de heurter l'arrière du véhicule, chose qu'elle ne voulait point arriver ce beau matin. Elle respira profondément et expira lentement pour essayer de prendre courage. Maintenant qu'elle se sentait prête, elle fit reculer le Toyota Tundra vers un petit arbrisseau puis, avec force, elle se mit à se rapprocher peu à peu de l'arrière du véhicule. Elle avait failli le heurter ! Enfin après diverses tentatives, elle avait réussi à se garer. Elle ouvrit la portière, sentant un courant d'air frais lui rafraîchir le visage, lui enlevant ainsi une certaine brume. Elle sortit du véhicule et s'étira en refermant la portière du pied. Elle faisait agiter ses bras avec des mouvements de bas en haut et de droite à gauche à mesure qu'elle s'approchait de la porte d'entrée du restaurant à pas lents et assurés. Un homme qui venait de sortir du restaurant esquiva de justesse une légère claque sans rien dire. Oh ! Sorry. Elle entra en poussant la porte en avant mais, voyant un vieux couple derrière elle, elle tenait la porte ouverte de sa main jusqu'à ce que la vielle dame et son époux entrent à pas de loup en remerciant la jeune femme affable, qui afficha son sourire aimable. Chapitre 7 Brothers' était un restaurant d'une bonne réputation parmi les autres, du voisinage, depuis 1976, l'année de sa construction. L'intérieur était peint en camaïeu. Le décor était magnifique. À le voir, On dirait une grande salle à manger avec un escalier menant à la plate-forme. Il y avait peu de tables, presque trois ou quatre, alignées contre le mur, avec quatre chaises pour chacune d'elles, sans compter celle qui, à deux chaises, touchait bien le comptoir d'en face. Il y avait des tableaux qui decoraient le mur, juste au-dessus des tables. Ils représentaient des paysages relatifs à la nature en Chine et des portraits des personnages chinois, dont Mao Zedong, le fondateur de la république populaire de Chine. On se demandait pourquoi mettre de tels tableaux et portraits dans un restaurant situé dans une ville américaine. Peut-être Brothers' voulait-il rendre hommage à la personnalité politique, sachant que la cuisine chinoise était une des plus réputées au monde, et sans doute celle qui comportait le plus de variations. Sarah était désormais à table. La table à deux chaises ! C'était sa place préférée, ou plutôt celle où elle prenait plaisir au bruit de la cafetière à filtre, du presse-fruits et du coup de feu. La serveuse l'avait vue entrer en la gratifiant d'un large sourire. Elle la considérait comme sa soeur, puisqu'elles s'entendaient bien. En plus, Sarah n'avait d'ailleurs ni frères ni soeurs. Mais, at Brothers', elle se sentait comme parmi ses frères, d'où le nom " Brothers ", judicieusement choisi, tant que l'ambiance le favorisait. À sa gauche, il y avait un portrait photographique, collé au comptoir. C'était celui de Abel Ghoftry Helman, le premier pionnier d'Ashland. Rien d'étonnant à ce qu'un tel portrait soit parmi d'autres, ainsi mis au mur. Accoudée sur la table, elle était en train de contempler la figure du coin de l'oeil quand la serveuse, déjà debout, la surprit en souriant : - Bonjour, comment allez-vous ? Si absorbée par le portrait, Sarah eut un mouvement machinal du corps, comme pour éviter un certain dérèglement de l'esprit, la privant ainsi d'un moment d'admiration. - Je tiens le coup ! répondit-elle, les yeux vite tournés vers la serveuse. - Et Madame Laderway, comment se porte-t-elle ? - Toujours en réanimation. - Elle nous manque. Espérons qu'elle guérira. - Merci. Après un sourire en guise de " Je vous en prie ", la serveuse alla faire le service. En attendant la préparation du petit déjeuner favoris, Sarah aimait bien voir la serveuse en train de servir les autres clients tout en jetant sur elle des regards gourmands. En réalité, voir cette trentenaire quand elle se penchait flattait les yeux par l'harmonie des lignes de cette partie du corps, laquelle faisait allusion à une plaine, parfaitement symétrique, avec cette tranchée pratiquée en long. Voilà la jeune femme en question, apportant une assiette et une bouteille d'eau minérale gazeuse. - Bon appétit, dit-elle une fois ces deux derniers disposés sur la table. Sarah la remercia. C'était breakfast burrito. Elle le prenait tous les matins, non parce qu'il était bon, mais parce qu'il contenait, entre autres, Jack cheese. Elle voulait maintenant le dévorer avec toute la haine qu'elle nourrissait. Elle prenait plaisir à le faire, comme une lionne en train de se régaler, en prenant son temps. En réalité, Sarah se sentait tellement triste et affligée quand elle voyait, tout en mangeant, la chaise vide en face d'elle, sur laquelle sa mère s'asseyait ( avant de tomber malade ) en prenant toutes deux le petit déjeuner, l'air gai et réjoui. Au bout d'une bonne heure, elle se leva, paya ( en laissant un pourboire sur la table ) et sortit en faisant au revoir de la main à tout le monde. Chapitre 8 Elle se sentait complètement rassasiée. Elle tapotait légèrement son ventre à petits coups comme si elle cherchait à détecter quelque chose. Elle se mit alors à avoir des éructations plus ou moins bruyantes. C'était peut-être à cause de l'eau minérale gazeuse; donc il ne s'agissait en rien d'un repas léger du matin. Elle avait l'impression qu'elle avait du mal à digérer ce breakfast burrito. Peut-être n'était-ce pas ce Jack cheese qui, avec la froideur qu'il offrait, pouvait être à l'origine de cette sensation anormale. Sa froideur envers nous, je ne peux pas la digérer, se dit-elle en pensant à son père. Elle était désormais debout devant le véhicule de ce dernier, ce Toyota Tundra, sur lequel elle jeta des regards noirs, enfin plutôt courroucés. Elle ouvrit la portière et s'assit au volant. Après quelques instants, elle se mit à faire des rots si gros que tout l'habitacle semblait embaumé. Elle referma la portière. Ça sent bon. Elle fit glisser le siège un peu vers l'arrière sans mettre la ceinture de sécurité, afin de se sentir à l'aise, laissant ainsi son estomac tout à fait libéré. Elle profitait de cette posture ainsi procurée pour se délecter de la vue de la façade du restaurant, ainsi que de la terrasse, à trois tables avec deux chaises chacune, occupée par un seul vieux. Sarah avait un faible pour les vieux et les vieilles. Elle les trouvait sympathiques, drôles, naïfs et surtout candides. En affichant un sourire qui témoignait d'une bonne entente, tout en pensant à eux, elle plaça le levier de vitesse au point mort. Puis, elle mit le moteur en marche en tournant la clé de contact. Elle démarra le véhicule. En quittant N Main street, elle voulait encore se promener au volant de ce maudit Toyota Tundra, bien entendu, sans régulateur de vitesse pour entraîner encore plus de consommation d'essence. Après une bonne heure et demie, elle décida de s'en retourner. La voilà arrivée, elle se gara en face de la porte d'entrée de la maison. Elle entra et decouvrit que son père Jack dormait encore d'un sommeil de plomb. Elle tira les rideaux pour laisser passer la lumière du soleil de la fin de cette matinée. Elle était énervée, furieuse, hargneuse, et, qui pis est, elle avait besoin d'aller à la selle. Elle courut vers la salle de bains. Quel scandale ! À peine avait-on enlevé le jean qu'on le trouva déjà tacheté. On entendait même aussi des vents accompagnés d'un bruit sourd et prolongé semblable à un meuglement. Après une bonne demi heure, elle sortit de la salle de bains, l'air crevée, pâle, embarrassée. Elle avait eu la diarrhée accompagnée d'une douleur dont ce Jack cheese était peut-être le principal siège. Elle monta les marches menant à sa chambre où elle ôta les espadrilles et le jean tacheté et mit son short. Puis elle se jeta sur son lit, sans même penser à ôter le chemisier, tant elle était paresseuse pour le faire. Après quelques minutes, elle entendit ouvrir puis refermer la porte de la maison. Son père venait juste de sortir, tant mieux ! Elle se dressa sur son séant puis, après un gros rot spontané, elle sortit du lit avec peine. Elle ôta son chemisier et mit le tee-shirt. Pieds nus, elle descendit les marches vers le salon où elle ferma d'abord les rideaux puis elle alluma la télé. Prenant place sur le canapé, elle regardait l'actualité, commentée toujours par ce reporter de la veille, avec un débit rapide. Après presque une heure devant la télé, elle bâilla de sommeil en s'étirant puis elle éteignit la télé. C'était le jeudi, sa petite princesse dorée sortait de l'école vers quinze heures. Elle voulait bien aller l'amener de l'école, mais il n'y avait pas de vélo, Christine l'avait pris. Et puis ? Pourquoi ne pas aller à pieds ? C'est peut-être même bon pour cette maladie du côlon, sans oublier de boire suffisamment de l'eau en plus. Elle remonta les marches vers la cuisine où elle but de l'eau de robinet, remplissant le verre quatre ou cinq fois. Ensuite, elle regagna sa chambre où elle ôta son short et mit un autre jean avec les espadrilles. Puis, elle quitta la chambre et redescendit les marches en courant. Elle prit les clés et sortit en refermant la porte derrière elle. Chapitre 9 Il fait soleil, se dit-elle. Elle se mit à jeter des coups d'oeil sur les façades des domiciles du voisinage tout en marchant, suivant sur l'étendue de gazon le bord de la rue. Elle rencontrait rarement ses voisins sur le chemin, puisque ceux-ci se montraient distants. Peut-être qu'on prend les Américains pour " stand-offish " en raison de leur mode de vie et la culture dominante. Elle marchait désormais à pas plus ou moins accélérés, puisque la marche rapide était bon pour l'inflammation du côlon et, qui plus est, elle diminuait les risques d'une crise cardiaque. Ainsi, Sarah pouvait mieux se délecter des beautés de cette ville, en quelque sorte. Après une une heure et demie de marche, elle arriva. Mais, cette fois, en retard de quelques bonnes minutes. La voilà, sa fille Christine, seule avec le vélo devant l'école. Elle avait déjà su que sa mère serait là pour l'amener, à juste titre d'ailleurs, car celle-ci était toujours poussée par son instinct maternel. La fille semblait heureuse de voir sa mère pour qui elle avait autant d'affection. Après l'avoir aidée à s'asseoir à l'arrière du vélo avec un baiser affectueux sur la joue, Sarah repartit. Comme toujours, sur le chemin du retour, juste à une trentaine de mètres de la maison, il y avait cette pente à monter, assez forte. Mais c'était aussi bon pour le coeur et cette maladie du côlon. À leur arrivée, elles entrèrent dans la maison en refermant la porte derrière elles. Sarah se dirigea vers la salle de bains et Christine monta en courant vers la chambre où elle se jeta sur son petit lit en faisant des gambades, comme la veille. Enfin, voilà la mère qui entra dans la pièce en s'allongeant sur son lit, jetant la serviette, oubliant sa fille. Celle-ci faisait toujours ses gambades quand elle remarqua que le jean tacheté traînait sur le lit de sa mère. D'un bond, elle quitta son petit lit et s'empara du jean. Puis, étrangement étonnée : - Maman ? - Oui ? - Qu'est-ce que c'est ? Sarah tourna les yeux vers son jean entre les mains de Christine. Elle ne savait quoi dire, mais elle devait répondre même si elle se sentait un peu désorientée : - Ce n'est rien. - Mais comment cela ? s'enquit la fille, curieuse. La mère n'avait pas le choix : - J'ai eu la diarrhée ce matin. Christine regarda de nouveau le jean et approcha son nez pour mieux sentir quelque odeur, mais enfin après un moment elle avoua : - Je vois qu'il n'y a aucune odeur désagréable. La mère, même surprise par cet aveu, elle renchérit : - La salle de bains ne pue pas quand je défèque. Christine s'allongea à son tour aux côtés de sa mère, posant une main sur le torse comme pour exprimer son attachement. Elle resta ainsi quelques bons moments. Rien de tel que la douceur de la mère pour vivre le vrai bonheur. Après avoir goûté ce dernier avec plaisir, Christine cherchait encore à satisfaire son désir inassouvi. Pour cela, elle passa par-dessus sa mère pour atteindre l'armoire, toujours ouverte, dans laquelle elle prit  une enveloppe en papier. Elle reprit sa place en repassant par-dessus sa mère. - Maman ? - Oui ? - Je veux bien que tu me remontres les photos. Sarah, les yeux fermés, semblait un peu fatiguée, mal à l'aise et pourtant consciente de ses obligations envers sa fille. Elle se dressa sur son séant, avec peine. Elle rouvrit à demi les yeux en poussant un profond soupir qui témoignait qu'elle était bien souffrante. - Passe-moi l'enveloppe, dit-elle en tendant la main, se sentant les paupières lourdes. - Tiens ! lança Christine en glissant l'enveloppe dans la main de sa mère. Celle-ci, comme sous hypnose, posa brusquement l'enveloppe sur le lit et se mit à en sortir avec nonchalance les photos une par une. Christine, exaltée, était déjà en train de faire le tri des photos au fur et à mesure qu'on les posait. - Voilà la photo qui m'intéresse le plus, dit-elle. La mère, devenue excitée, dirigea aussitôt son regard vers la photo qu'elle prit de la main de sa fille pour la voir de plus près. Puis, après avoir jeté un regard étrange sur la photo, elle eut un sourire gêné en bégayant : - C'est... c'est... euh... c'est peut-être la plus ancienne. Je crois qu'on l'a prise quand j'étais élève en classe de troisième. La petite princesse dorée pencha la tête pour mieux voir de ses yeux de myope ces gosses de son âge qui avaient tous l'air folâtre, avec leur posture, comme une équipe de football en pleine nature. - Te voilà, dit-elle en désignant du doigt une svelte petite gamine, au visage plutôt émacié, dont seul le buste paraissait par-dessus l'épaule d'un géant petit garçon, accroupi. Sarah pencha lentement la tête puis, rapprochant la photo de ses yeux, elle se mit à écarquiller ces derniers, comme étonnée de ne pas se reconnaître dans la petite nature qu'elle fixa d'un air étrange. - Ta maman était tout malingre, hein ? Tu vois ? demanda-t-elle d'un ton sarcastique. - Eh, eh ! elle avait l'air aussi égrotante ! Consciente qu'il fallait parfois peser ses mots, la petite princesse dorée fit des yeux en coulisse, se mordant la langue; la mère la regarda bien en face, avec des yeux expressifs, mais pourtant doux, étincelants de tendresse. - Ah ! Tu n'as pas tout à fait tort ! dit Sarah en poussant Christine du coude, comme si de rien n'était, avec un sourire de connivence. - Regarde-moi ces petits mutins ! ajouta-t-elle, comme pour inviter à mettre de l'ambiance. La fille semblait s'en animer, les yeux rieurs. Elle mit quelques instants à fixer ces derniers sur la photo, dans l'intention de prendre de l'assurance, avant d'ouvrir enfin la bouche : - Tes cheveux étaient drus, sais-tu. Sa voix toute basse, douce, émouvante, dénotait une innocence pure, sans défiance; ce qui poussa la mère à se laisser attendrir, la serrant chèrement contre elle, avec une grosse bise, vorace et étouffante. - Quelle crinière ! dit-elle, visiblement en admiration devant la chevelure encadrant le petit visage rond. - Je me demande un peu pourquoi les avoir laissés ébouriffés qu'ils étaient ! remarqua Christine.
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reseau-actu · 5 years
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L’Assemblée nationale populaire (ANP) ouvre sa session 2019, mardi 5 mars, dans une atmosphère inquiétante pour la Chine et son président Xi Jinping. L’économie ralentit fortement sur fond de guerre commerciale avec les États-Unis.
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Il y a un an, Xi Jinping était au zénith. À la précédente session de l’Assemblée nationale populaire (ANP) en mars 2018, les députés ont offert au président chinois une présidence à vie et « La pensée Xi Jinping » avait été gravée dans le marbre de la Constitution, un honneur qui fait de lui l’égal du fondateur de la dynastie communiste, Mao Tsé-toung.
Douze mois plus tard, le contexte national et international n’est plus le même et la Chine, qui se targuait d’avoir retrouvé sa place au centre du monde, doit faire face à un certain nombre d’obstacles imprévus. « La conjonction des astres favorables à Xi Jinping est morte », n’hésite pas à affirmer Valérie Niquet (1), responsable du Département Asie à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
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Les nuages s’amoncellent sur la Chine
Le ralentissement de l’économie chinoise, la guerre commerciale avec les États-Unis, les doutes sur les « Nouvelles routes de la soie » et le contentieux mondial au sujet du géant des télécoms chinois Huawei, viennent remettre en cause la vision d’une « nouvelle ère » qu’avait voulu imprimer Xi Jinping.
Chambre d’enregistrement du régime communiste, l’Assemblée nationale populaire ne contestera pas ouvertement la ligne politique suivie par l’homme fort du régime, mais certains doutes seront habilement exprimés au cours de la session 2019. Signe des tensions internes : le Parti communiste chinois (PCC) n’a pas réuni depuis un an son comité central, parlement censé se prononcer sur les grandes orientations du pays.
Une croissance économique chinoise en forte baisse
« Xi Jinping garde le pouvoir mais il se fait beaucoup d’ennemis à l’intérieur du système », décrypte Valérie Niquet. « Xi Jinping est sous le feu des critiques de certains membres du parti pour sa gestion économique et pour n’avoir pas su relever le défi de Donald Trump », analyse le sinologue hongkongais Willy Lam.
De fait, la croissance du pays est tombée l’an dernier à 6,6 %, son score le plus faible depuis 28 ans. Et le premier ministre Li Keqiang devrait annoncer des chiffres encore à la baisse pour 2019, entre 6,0 % et 6,5 %.
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La Chine censure, (presque) tout l’Internet
Les trois quarts des 22 provinces chinoises ont d’ores et déjà réduit leur objectif d’investissement sur l’année en cours. Inquiet de l’endettement du pays, le gouvernement ne se lancera pas dans un grand programme de relance tous azimuts, comme celui lancé il y a dix ans pour contrer la crise financière internationale.
Des entrepreneurs chinois en colère
Dans les coulisses toutefois, les députés des provinces vont exiger des mesures pour relancer l’économie qui souffre, surtout en direction des entrepreneurs privés. Ces derniers ne cessent de se plaindre des privilèges bancaires et financiers octroyés aux grandes entreprises publiques, souvent peu rentables. Sur le plan politique, ils se plaignent également de l’obligation d’instaurer des cellules du Parti communiste dans leurs sociétés.
En dépit de la répression générale imposée à la société, la colère gronde, le chômage augmente et le pouvoir d’achat baisse. « D’un côté le gouvernement veut développer le marché mais d’un autre côté il cherche aussi à réprimer les libertés qui l’accompagnent », souligne à l’Agence France-Presse l’économiste Sheng Hong, de l’Institut Unirule, basé à Pékin.
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Entre Pékin et Washington, la guerre technologique est déclarée
Pékin va faire le dos rond et continuer d’avancer
Les revendications des entrepreneurs chinois rejoignent un certain nombre d’exigences de l’administration Trump qui réclame notamment la fin des subventions au secteur public chinois. L’ANP devrait voter cette semaine une loi sur l’investissement étranger, censée notamment interdire les transferts forcés de technologie, afin d’amadouer les Américains. Pas sûr que cela soit suffisant face aux accusations internationales de vol de technologie, d’espionnage et d’inégalité de traitements des sociétés étrangères en Chine. La Chambre de commerce européenne à Pékin ne cesse de se plaindre depuis des années des obstacles à la libre concurrence en Chine, les entreprises chinoises étant systématiquement favorisées.
Face à l’adversité nationale et internationale ambiante, le régime semble certes affaibli mais il est très loin de s’effondrer. Pékin va faire le dos rond, prendre quelques mesures ponctuelles en faveur des sociétés américaines pour arracher un accord commercial avec Donald Trump, et… continuera d’avancer.
Dorian Malovic
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netlex · 7 years
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François Truffaut
Claude Chabrol et Jean-Luc Godard dans les bureaux des Cahiers du Cinéma, 1959
Mac-mahoniens / Nouvelle Vague dans les Cahiers du Cinema
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Fréquentant assidûment le cinéma Mac-Mahon près de la place de l'Etoile, Mourlet appartient à la bande des mac-mahoniens, chapelle cinéphile comme il en pullule en cette fin des années 50. C'est Eric Rohmer, alors rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, qui accorde au jeune théoricien l'opportunité de publier son manifeste dans la déjà célèbre revue jaune aux conditions expresses de l'imprimer en italique et de le faire précéder d'un avertissement comme quoi il n'engage pas la rédaction. Précautions uniques dans l'histoire du journal. Aussi radicales puissent-elles paraître, les quinze pages de Sur un art ignoré sont d'abord l'aboutissement du travail théorique entamé à la Libération afin de débarrasser la critique cinématographique de la nostalgie du muet qui souvent parasitait ses jugements dans les années 30 (cf par exemple l'Histoire du cinéma de Bardèche et Brasillach). André Bazin avait ainsi montré que lorsque William Wyler découpait l'adaptation d'une pièce de théâtre, il faisait autant oeuvre de cinéaste qu'un Eisenstein.  (...)
Affirmant la prééminence du découpage sur le montage, l'inanité des surimpressions et autres artifices visibles, Michel Mourlet montre avec force arguments que le cinéma est essentiellement l'art de la mise en scène. Un cinéaste doit tout à la fois respecter les données de la réalité et les organiser de façon à plonger le spectateur dans un état de fascination. "Le point d’accomplissement du cinéma, atteint en de rares instants par les grands d’entre les grands : Losey, Lang, Preminger et Cottafavi, consiste à dépouiller le spectateur de toute distance consciente pour le précipiter dans un état d’hypnose soutenu par une incantation de gestes, de regards, d'infimes mouvements du visage et du corps, d’inflexions vocales, au sein d'un univers d’objets étincelants, blessants ou bénéfiques, où l’on se perd pour se retrouver élargi, lucide et apaisé." Face à Godard (qui cita fallacieusement Sur un art ignoré en exergue du Mépris), face à Resnais, face à Antonioni, quelle position adopter ? Cultiver un idéal esthétique ou vivre avec son temps ? Pendant quelques années, les deux tendances allaient cohabiter aux Cahiers du cinéma. En 1963, Rivette trancha et évinça brutalement Rohmer le classique. Désormais, les Cahiers épouseraient - avec une ardeur qui leur fait honneur - chaque chimère de l'époque : structuralisme, gauchisme, maoïsme, feuilletons américains... Dans les années 60, les Mac-Mahoniens se retrouvaient donc dans la position des vieux critiques par eux moqués pour leur nostalgie du muet. (...) Chassés de la revue jaune, ils étaient accueillis par Jean Curtelin qui leur ouvrait en grand les colonnes de Présence du cinéma. Ils y prêcheraient la bonne parole jusqu'en 1967, date d'un superbe et définitif "adieu au mac-mahonisme" signé Jacques Lourcelles, camarade de Mourlet devenu pour ainsi dire seul auteur de la revue. La minorité cinéphile restée convaincue des vérités révélées dans Sur un art ignoré n'avait plus qu'à entretenir sa mélancolie face à un monde qui ne s'accordait plus à ses désirs.
Sur vos écrans en 1959  (extrait)
source : zoomarriere
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utopiedujour · 7 years
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Le colloque Walter Lippmann : aux origines du « néo-libéralisme », par Serge Audier (III) Face au fascisme, le libéralisme sur la défensive
Le colloque Walter Lippmann : aux origines du « néo-libéralisme », préface de Serge Audier – Penser le « néo-libéralisme », éditions Le bord de l’eau, 2012. Madeleine Théodore nous propose un résumé en plusieurs parties de cette réflexion essentielle. Ouvert aux commentaires.
La séduction de l’anti-libéralisme fasciste
Si les néo-socialistes veulent dans les années 1930, un changement radical, c’est aussi parce qu’il y a la menace et la concurrence fasciste. Un livre qui résume le mieux cette tendance est celui signé de Bertrand Montagnon, Adrien Marquet et Marcel Déat, intitulé « Néo-socialisme, », avec pour sous-titre « Ordre, Autorité, nation », qui a épouvanté Blum en raison d’un parallèle avec le fascisme. Montagnon évoque, en utilisant le mot « réviser », le vieux débat sur la révision du marxisme. Il reproche à la S.F.I.O., toujours attachée à un vieux discours prolétarien et à ses utopies internationalistes, de n’avoir pas su répondre à la détresse sociale des classes moyennes, à la demande d’un « État fort » et à l’exigence de réhabilitation de la Nation. Il constate que le rôle de l’économie dirigée et des syndicats a volé aux socialistes une partie du programme syndicaliste. S’ensuivit cependant une dérive fasciste de nombreux « néo ».
Le futur fondateur du courant « néo-libéral » et du Colloque Lippmann, Louis Rougier, en plus de plusieurs voyages en U.R.S.S. à partir de 1932, qui l’ont définitivement convaincu de la catastrophe communiste, observe de très près la situation de l’Italie et se dit consterné devant le ralliement de la quasi-totalité des universitaires, par leur serment, au régime de Mussolini. Ainsi, l’anti-libéralisme fasciste, tout comme l’anti-libéralisme communiste, sont au coeur de sa réflexion.
Lors du Congrès fondateur du corporatisme de Ferrare, en 1932, Werner Sombart souligne que l’humanité est en train de passer de l’époque économique à « l’époque politique » : l’Etat et la nation sont les deux puissances qui domineront dans l’avenir et l’économie sera mise à sa place pour servir l’Etat et la Nation. Le capitalisme est en train de s’acheminer vers un « Etat d’économie à objectif », dont le corporatisme sera la réalisation positive. Le dépassement des « principes de l’économie libérale » reste selon lui un impératif premier, notamment à l’intérieur du mouvement corporatiste.
Cette fascination pour le corporatisme dépasse alors largement les cercles des sympathisants officiels du fascisme. La très prestigieuse revue économique internationale consacre tout un dossier au modèle fasciste, le comité de rédaction belge n’est pourtant pas composé d’activistes fascistes ou nazis, on y trouve même Paul van Zeeland, un libéral, futur chef du gouvernement belge en 1935. L’éditorial de la rédaction est bienveillant sur le fascisme et le texte est suivi d’une « Lettre-préface » de Mussolini lui-même. Giuseppe Bottai, directeur de l ‘Ecole des sciences corporatives de l’université de Pise, considère que le corporatisme fasciste constitue le dépassement dialectique du libéralisme.
A cette époque, certaines passerelles entre planisme et corporatisme se déploient également. Ego Spirito, disciple du grand philosophe du régime mussolinien Giovanni Gentile, reproche au planisme socialiste une orientation trop bureaucratique qui serait inacceptable dans la visée plus globale du corporatisme, « qui fait coïncider gouvernement et gouvernés, activité normative et activité productrice, centre et périphérie ». C’est seulement à cette condition que socialisme et libéralisme peuvent parvenir à une synthèse supérieure. Cet anti-libéralisme de Spirito trouve de nombreux échos en Europe, notamment chez Mihaïl Manoïlesco, professeur d’économie, ancien ministre du gouvernement roumain, dont le livre « Le siècle du corporatisme » sera édité chez Alcan en 1934. Selon lui, la crise du capitalisme libéral est une crise du système lui-même, et ne se résorbera pas d’elle-même comme jadis. L’humanité, pour s’en sortir, est confrontée à un « impératif de décapitalisation », qui ne pourra pas être satisfait par le vieil Etat démocratique et libéral au service du droit du plus fort, la crise est idéologique, il faut repenser les droits de l’homme, mettre au centre de l’Etat les devoirs et non les droits, et utiliser l’éducation pour atteindre cet objectif.
Le corporatisme conservateur et « l’agonie du libéralisme »
Dans les années 1930, on assiste à une flambée éditorialiste du corporatisme. Cette effervescence idéologique trouvera un de ses débouchés dans le corporatisme de Vichy, et dans la Charte du Travail, défendue par le Maréchal Pétain.
Dans cette littérature, tous ne se situent pas sur le même pied que le fasciste Manoïlesco. Chez les corporatistes, on trouve nombre de conservateurs catholiques. Par exemple Paul Chanson, patron, catholique et technicien, s’inspire de l’Encyclique Rerum Novarum. Il incarne avec son collègue Eugène Mathon un mouvement qui trouve un écho dans des cercles de patrons paternalistes du Nord. Il deviendra un des piliers du régime de Vichy. Chanson évoque la doctrine de François René de la Tour du Pin, monarchiste et catholique social, le maître d’Alfred Rolland à l’Institut d’études corporatives et sociales.
Pierre Lucius, auteur de « L’Agonie du libéralisme », a les honneurs d’une publicité en 1938 dans la Revue d’ économie politique, qui édite également les écrits du libéral Charles Rist, ainsi que le compte-rendu par Pirou de la Cité libre de Lippmann. Pour Lucius, par-delà la sphère économique, l’enjeu est spirituel : l’agonie du libéralisme dénonce « la conception matérialiste libérale ou marxiste qui, en fait, ne pense qu’au bien-être matériel de l’espèce et assimile ainsi l’homme à une bête ».
D’autres ont un regard plus nuancé sur le libéralisme, comme François Perroux, économiste hétérodoxe qui, dans son ouvrage « Syndicalisme et Capitalisme », fait l’éloge du syndicalisme comme cadre privilégié de réalisation et d’épanouissement des travailleurs. Il cherche une communauté de travail essentiellement opposée au corporatisme autoritaire.
Il y a aussi, dans la gauche chrétienne, la critique « personnaliste » du libéralisme, comme chez Emmanuel Mounier et sa revue Esprit fondée en 1932. Mounier rend hommage à Marx. Jacques Ellul conclut un article dans la revue Esprit en disant que « le fascisme est le digne fils du libéralisme ». Dans la nébuleuse personnaliste, il faut citer Ordre Nouveau, animé par Alexandre Marc, et dont le manifeste stipule que la crise mondiale ne pourrait avoir d’autre issue que révolutionnaire. Les trois assises de cet Ordre Nouveau étaient le personnalisme, le communisme antiproductiviste, et enfin le régionalisme terrien, racial et culturel.
Les libéraux face à la « crise du libéralisme »
Même dans les milieux industriels et patronaux, et plus largement dans les élites françaises, des perplexités s’expriment publiquement sur les vertus du modèle libéral, en réaction à la crise et à l’effroi produit par le Front Populaire.
Comme le rappelle Richard F. Kuisel, ce type de remise en cause du libéralisme se développe au milieu des années 1930, à l’intérieur même d’un courant que l’on peut définir comme celui des « planistes néo-libéraux ». On peut résumer ainsi cette approche : « Dans la production des biens de consommation, les caprices de la demande rendaient indispensables l’initiative privée et le jeu des mécanismes des prix. Mais, dans le secteur des grandes sociétés, qui fournissent la plupart des produits vitaux et où les forces du marché agissent moins, c’était la planification qui se révélait tout aussi indispensable ».
Le mot « néo-libéralisme » prendra alors plusieurs autres sens. Dans une thèse publiée en 1937, « La crise et les doctrines libérales françaises », Denise Laroque mentionne qu’il y a une grande variétés de réponses à la remise en question du « néo-libéralisme » : le « libéralisme orthodoxe »,le « libéralisme modéré », le « directionnisme » et le « corporatisme ». Il y aurait aussi une catégorie intermédiaire, celle de l’« interventionnisme libéral », porté par Emile Labarthe, le théoricien du néo-étatisme et surtout par Emile Truchy, l’un des futurs invités du Colloque Lippmann. En tout cas, conclut Laroque, il sera difficile de revenir en arrière: une certaine dose d’interventionnisme, au-delà même de celui garantissant le fonctionnement d’un marché concurrentiel efficace, s’impose désormais à presque tous, même parmi les cercles libéraux. Certains vont même parler d’« interventionnisme libéral », comme Alexandre Rustow.
Un théoricien, Henri Noyelle, dans son traité de 1933 intitulé « Utopie libérale, chimère socialiste, économie dirigée » mène un combat sur deux fronts : contre la « chimère socialiste », mais aussi contre l’utopie du « libéralisme automatiste ». L’originalité du livre tient d’abord à la dénonciation de l’« utopie libérale » qui laisse croire que « l’intérêt personnel est générateur de concurrence et par conséquent d’équilibre automatique » alors que cette erreur est démontrée par « les faits de non-concurrence et les méfaits de la concurrence ». Contre quoi Noyelle défend « la vitalité d’un capitalisme social mis au service du libéralisme politique ». Adversaire des socialistes collectivistes mais aussi des vieux libéraux, il prône un modèle d’« action directionniste » et même d’« économie mixte » dans lequel l’Etat est un collaborateur et non un usurpateur. Il s’en prend aux « néo-libéraux orthodoxes ».
Tout au long des années 1930, la réflexion des libéraux se poursuit en vue d’améliorer la doctrine. En 1938, dans un article paru dans la Revue d’économie politique intitulé « Jugements nouveaux sur le capitalisme », Gaëtan Pirou écrit : « Au total, le milieu dans lequel nous vivons aujourd’hui, par tous ces traits qui le différencient de celui d’hier, ne nous permet plus de nous en tenir aux prescriptions simples de l’abstentionnisme libéral. Dans un monde où le souci de la sécurité et de la puissance l’emporte souvent sur la recherche du plus grand profit ou du meilleur marché, à une époque où les masses exigent des pouvoirs publics qu’ils assurent leur défense lorsqu’elle n’est pas spontanément réalisée par le jeu des libres conventions, il est fatal que l’Etat exerce sur l’économie un large droit de regard et de contrôle. Aussi bien aucun des auteurs dont nous analysons les vues ne s’est-il fait le défenseur du laisser faire, laisser passer ».
(à suivre…)
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affrmarseille · 7 years
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Mon billet d’humeur à la réaction puérile de pierre de Villiers c'est ma façon de voir et d'analyser ce psychodrame de pacotille.
Pour moi ce qui m’intéresse se sont  les postures et les fonctionnements de ces 2 personnages, qui sont les plus hauts placés à la tête de l’état. Et lorsque ces  deux personnes se rencontrent et  se confrontent dans des rapports de force cela ne peut pas être bénéfique. cela  ne peut qu’aboutir à la destruction de l’un ou de l’autre,  à cause  de leurs égos et de leurs  caractères  fort, il est évident que  ni l’un ni  l’autre n’a   cédé ,  par orgueilleux, arrogance,  vanité, suffisance et outrecuidance. Et par cette confrontation un doit faire preuves de clairvoyance en cédant,  mais voilà le général n’a pas cédé, mais quand personne ne cède cela produit un clash. Ce n’ai pas  bon pour qui que ce soit,  mais parfois l’égo  l’ambition et l’orgueil rend aveugle,  cela fait barrage à la distance à l’analyse et à la hauteur que l’on doit avoir,  ce général-là à ce moment précis  n’a pas eu assez de recul.
Je ne pleure ni pour ce général car c’est sa posture et son fonctionnement  que je critique et remet en cause  et je ne pleure pas non plus pour  Macron, ils ont tous les deux des egos surdimensionnés, l’un affirme son autorité en tant que chef de l’état, l’autre veut passer en force devant son chef. Ce, de Villiers !! N’avait pas à faire fuités ses propos ou bien  penser que Pierre de Villiers aurait pu s'imaginer que ses propos allaient fuités !!! Donc un calcul assez pervers. Il faut se poser la véritable question c’est vraiment important,  vue la suite des événements.  Pourquoi cela à  fuité !!! Est-ce pour déstabiliser le gouvernement vu les conséquences !!!    À qui profitent les fuites !!!  Qui les a orchestrés !!!  Et qui en profite,   à moins de manquer d'expérience ce qui n’a pas ce général  ». Comme le dit si bien Castaner : il s’est comporté en poète revendicatif".
Je suis tout à fait d’accord qu’il puisse parler devant les élus à ‘’huit clos’’ il était dans son droit, mais il a passé la ligne rouge en émettant une pensée qui est devenue politique en disant devant les élus qu’il ne voulait pas se faire BAISER par Bercy. « On aurait aimé entendre sa vision stratégique et capacitaire plus que ses commentaires budgétaires », donc à partir de là, cela est devenu politique, car il a critiqué le gouvernement. Et là, il est sorti du cadre et de son devoir de réserve, premiers faux pas et première faute.
De plus, il est sorti de son cadre, écrire ses états d’âme sur Facebook et Twitter, on n'a jamais vu un chef d'état-major s'exprimer via un blog parlé dans le journal des échos, ou faire du off avec des journalistes ou interpeller les candidats pendant la présidentielle, comme cela a été le cas.
Beaucoup de fautes pour un général expérimenté, c’est étrange !!! En 2014, il a fait du chantage à la démission contre le président Hollande avec 3 de ses sbires. Mais là, il s’est confronté à Macron et cela a été différent. Hollande était transparent aucune autorité, aucune présence, lâche sur certain point crucial, un président NORMAL, donc ce, de VILLIERS est coutumier du fait en faisant sa crise d’autorité,  le rentre-dedans à marché devant un président mou et démissionnaire.
De Villiers, est très sensible au lobby, et c’est laissé influencer beaucoup par les sirènes de, ces lobby de l’armement, je pense. Il a défendu son bout de gras
Pour se comporter de cette manière son  orgueil est énorme et cela lui a joué un tour, de surcroît un ego surdimensionné, se croyant au-dessus de tous. Même au-dessus de son chef, le président. C’est là qu’il s’est trompé en faisant une faute en ayant eu un fonctionnement, déplacé, irrespectueux et exécrable.
Mais voilà Macron n’est pas hollande le mou. Macron est un véritable président, en sachant représenter la fonction, cela nous change de ses prédécesseurs, Sarco complément fou et branché sur une pile, qui a été en dessous de tout lors de la rencontre avec poutine, complétement ivre d’alcool ou d’autres choses !!! Lors de la conférence de presse, un moins-que-rien. Hollande insignifiant que sa lâcheté dirige et que sa bêtise envahie.
Je ne défends pas le président de la République, car je n’aime pas Macron non plus, mais il faut reconnaître qu’il est intelligent, ce n’est pas donné à tout le monde dans ce milieu politique de merde,'ils sont imbu de leur personne, des bandits, des malhonnêtes, à vouloir garder leur privilège, en se croyant au-dessus des lois. Et voilà pourquoi Macron est monté au pouvoir, parce que tous étaient incompétents, au pays des aveugles les borgnes son roi. Au sujet de ce Villiers, il a su mal interprété avec clairvoyance la posture du président et il n’a pas compris son fonctionnement, car s'il avait su analyser son caractère, il ne se serait pas fourvoyé de la sorte en se croyant plus fin stratège et plus intelligent que Macron, à passer en force contre Macron ont ce casse les dents. Aussi, je ne pleure pas contre ce colonel de pacotille, car moins intelligent que la moyenne, pour avoir fait un si mauvais calcul et une si mauvaise analyse preuves de sa bêtise. Son honneur n'est pas en jeux, foutaise, il a su mettre en scène sa démission, pour avoir le dernier mot via Twitter interposé. Mais là encore, il n’a pas su encore analysé le conteste, c’est qu’il s’est pris une volée de bois vert par Macron par Castaner interposé. Cela veut dire que ce De Villiers est bête et méchant, comment a-t-il fait pour avoir ce poste de haut rang avec une si petite intelligence. Il part à la retraite confortablement avec peut-être les primes de la part des lobby de l’armement, donc il n’est pas à plaindre, il n’aura pas des problèmes de fin de mois comme beaucoup de Français. J’ai aucun état d’âme pour sa démission, car il a ce qu’il mérite, il n’est surtout pas à plaindre, on n’a pas à s’apitoyer sur son sort, il a bien cherché et il a bien voulu être dans cette situation par son manque de discernement, il a que ce qu’il mérite, bon débarras.
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SAMEDI 29 MAI 2021 (Billet 3 / 4)
« THE FATHER »
(Un film réalisé par Florian Zeller, avec Anthony Hopkins, Olivia Colman… - 1h37)
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Les adaptations de pièce de théâtre ont toujours quelque chose d'effrayant sur le papier. D'autant plus lorsqu'elles sont signées de leur propre auteur. On pouvait donc avoir des craintes pour « The Father » réalisé par Florian Zeller et ce, malgré les très bons échos qui l'accompagnent depuis son passage au Festival de Sundance 2020.
Mais dès les premières minutes du film, la crainte s'estompe très vite laissant place à une oeuvre immense. Florian Zeller a beau débuter à la mise en scène cinématographique, le Français réussit un tour de force impressionnant avec son premier long-métrage racontant l'histoire d'Anthony, 83 ans, dont la mémoire vacille inexorablement.
Exception faite de son plan d'ouverture suivant la fille d'Anthony (Olivia Colman), « The Father » va se concentrer quasi-exclusivement sur la perception du vieil homme. Ainsi, le récit se mue en véritable puzzle à la fois pour le personnage principal et le spectateur qui vit les événements à travers ses yeux, à travers sa perte de repère et donc à travers ses nombreux errements et fausses certitudes.
Florian Zeller joue alors admirablement avec sa mise en scène pour faire de son labyrinthe de l'esprit un véritable dédale dont il ne semble plus possible de sortir, où chaque scène devient de plus en plus cryptique, confuse. Entre les jeux de travelling, les gros plans, les longs plans-séquences... il parvient à transmettre la panique, la peur et la perdition de son héros aux spectateurs non en les lui montrant, mais en lui faisant complètement ressentir et vivre sa situation.
Le long-métrage a beau être particulièrement riche et extrêmement bien documenté sur la sénilité et Alzheimer - quiconque aura vécu la dégénérescence d'un proche en ressortira probablement en larmes -, il n'a pas pour objectif d'apporter des réponses rationnelles à ce sujet puisqu'elles sont inexprimables, indicibles, voire illusoires. Au contraire, la logique de ce jeu de pistes particulièrement inventif n'est pas l'affaire de l'esprit et se trouve ailleurs : dans le coeur, les émotions, le passé.
Une fragilité magnifiquement incarnée par Anthony Hopkins, qui n'a pas volé une seule seconde son Oscar du Meilleur Acteur pour sa prestation, probablement le plus grand rôle de sa carrière. Car si Florian Zeller saisit l'ambiguïté de son personnage à chaque instant, c'est grâce au jeu tout en subtilité et sobriété du Britannique que les émotions prennent vie.
Le personnage d'Anthony passe par tous les états d'âme et offre, par conséquent, une palette émotive faramineuse. C'est sans doute la peur de l'abandon vécu par le vieillard qui est d'ailleurs la plus touchante, lui qui n'a plus de véritables repères tangibles autres que sa musique et l'envoûtant « Je crois entendre encore… » tiré de l'opéra « Les pêcheurs de perles » de Georges Bizet, source de réconfort et d'apaisement pour Anthony, et aux paroles pourtant si évocatrices.
Allouer les seuls honneurs à Anthony Hopkins serait cependant injuste pour le casting l'entourant, notamment et surtout Olivia Colman. La comédienne oscarisée de « La Favorite » est, encore une fois, excellente dans un rôle très ambivalent coincé entre l'amour d'une fille aimante, l'agacement du manque de reconnaissance de son géniteur, la haine de cette situation incontrôlable et surtout le désespoir immuable devant la déliquescence d'un être cher. Dévastant !
Labyrinthe mental bouleversant, « The Father » est une expérience viscérale et proprement époustouflante de la déchéance humaine. Un très grand premier film.
(Source : « ecranlarge.com »)
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Nous nous contenterons de cette critique qui reflète au mot près tout ce que nous avons pensé de ce film.
S’est ajouté en filigrane pour JM le cas de sa tante Yvette, victime d’un grave AVC et qu’il a accompagnée d’abord à l’hôpital puis dans un EHPAD durant 2 ans, presque tous les jours, avant qu’elle ne nous quitte. Il a vécu la fin du film comme un vrai déchirement car à ce moment-là, pour la première fois, il a complètement craqué et enfin réussi à « faire son deuil ».
Nous lui avons donné tous les deux ♥♥♥♥♥ sur 5, même si noter ce genre de film est dérisoire. Les spectateurs lors de la séance à laquelle nous avons assisté ont applaudi à l’issue de la projection, ce qui est rarissime !
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das-coven · 4 years
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Happy birthday Isaac Asimov
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Isaac Asimov, né vers le 2 janvier 1920 à Petrovitchi, en Russie, et mort le 6 avril 1992 à New York, aux États-Unis, est un écrivain américano-russe (naturalisé américain en 1928) et un professeur de biochimie à l'Université de Boston, surtout connu pour ses œuvres de science-fiction et ses livres de vulgarisation scientifique.
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Asimov est un écrivain prolifique qui a écrit ou édité plus de 500 livres et répondu à environ 90 000 lettres et cartes postales. Ses livres ont été publiés dans 9 des 10 grandes catégories de la classification décimale de Dewey. L'œuvre la plus célèbre d'Asimov est la série Fondation (Foundation), dont les trois premiers livres ont remporté l'unique prix Hugo de la « Meilleure série de tous les temps » en 1966. Ses autres séries majeures sont le cycle de l'Empire (Galactic Empire) et le cycle des robots (Robot series).
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Il a également écrit des ouvrages ayant pour thèmes la fiction mystérieuse et la fantasy, ainsi que de nombreux ouvrages de non-fiction. La plupart de ses livres de sciences populaires expliquent les concepts de manière historique, remontant aussi loin que possible à une époque où la science en question était à son stade le plus simple. Des exemples incluent le Guide to Science, la série en trois volumes Understanding Physics, et Asimov's Chronology of Science and Discovery. Il a écrit sur de nombreux autres sujets scientifiques et non scientifiques, tels que la chimie, l'astronomie, les mathématiques, l'histoire, l'exégèse biblique et la critique littéraire.
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Asimov a été président de l'American Humanist Association. L'astéroïde (5020) Asimov, un cratère sur la planète Mars, une école primaire à Brooklyn et un prix littéraire (Isaac Asimov Awards) sont nommés en son honneur.
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christophe76460 · 5 years
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Christ dans l’islam
Il ne fait aucun doute que l’islam lui accorde un certain honneur. Mais, bien que les titres qui lui sont conférés soient nobles, au point que pour certains ils prouvent sa divinité, il faut reconnaître que Christ, « l’étoile brillante du matin » (Apocalypse 22:16), est plutôt éclipsé dans l’enseignement islamique. 
Un auteur a procédé à une comparaison éloquente et émouvante entre le Christ de la Bible et celui de l’islam : 
« Si quelqu’un cherchait une seule justification de la mission chrétienne auprès des musulmans, il la trouverait dans le portrait coranique de Jésus de Nazareth. Il n’y a pas seulement ce que ce portrait omet de dire, ce qui est déjà énorme, mais aussi ce qu’il dit. Comparons le Jésus coranique au Jésus biblique. Combien ce prophète chrétien que l’islam connaît est pâle ! Où sont ses paroles incisives, ses pensées profondes, ses actes de grâce, qualités exceptionnelles de celui qu’on appelait le Maître ? 
Le Coran ne parle pas du mystère de sa conscience d’être le Messie ; il ne dit rien de l’intimité tendre et profonde de sa relation avec les disciples. Où est « le chemin, la vérité et la vie » dans ce résumé tronqué ? Où sont les paroles de la croix dans un Jésus pour qui Judas souffrit ? Et où est le triomphe de la résurrection d’un tombeau inoccupé ? Dans le Coran, il n’y a ni Galilée, ni Gethsémané, ni Nazareth, ni mont des Oliviers. Faut-il que le Sermon sur la montagne soit passé sous silence dans le monde musulman ? Faut-il que l’histoire du bon Samaritain ne soit jamais racontée ? 
L’invitation : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués… et je vous donnerai du repos », doit-elle rester au fond d’un tiroir ? En résumé, le Jésus du Coran, ce personnage amputé, ne doit-il pas être délivré de toutes les conceptions erronées qui l’enchaînent, et présenté dans toute sa pertinence en paroles, en actes, en émotions, à toutes les détresses et aspirations humaines ? Voilà ce que nous entendons par « restauration ». 
« Notre désir de le dire est certainement à la mesure de l’estime que nous portons à celui qu’il est et à ce qu’il est, le Christ qui demanda à ses disciples en une occasion critique : « Qui dit-on que je suis ? » La réponse importe pour Christ et pour le monde entier. Nous n’avons pas le droit de taire la question ni d’omettre d’y répondre. Notre devoir, inséparable de notre foi chrétienne, est de conduire des hommes à Celui qui leur demandera de répondre par eux-mêmes. »   
Christ dans la Bible
Les malentendus relatifs à la foi biblique en général et à la personne de Christ en particulier dans lesquels Muhammad et ses disciples ont vécu depuis le commencement ont gravement nui aux relations entre l’islam et le christianisme, et cet état perdure. 
Muhammad rejeta le Christ que les anciennes hérésies chrétiennes lui présentaient et le remplaça par un système très légaliste fondé sur les enseignements du Coran et de la sunna, qui servent de norme morale et éthique dans la tradition islamique. Ceux qui étudient les sectes disent qu’elles ont toutes certaines caractéristiques communes reconnaissables, et l’islam ne fait pas exception :
La revendication d’une autre révélation à côté de la Bible.
La négation du salut par la grâce seule au moyen de la foi en Christ.
La dévalorisation de Jésus-Christ.
La formation d’une communauté exclusive.
La croyance en certaines vérités de la Bible. 
Le témoignage auprès des musulmans doit se centrer sur Jésus-Christ
Tout évangéliste authentique cherche en fin de compte à prêcher Christ crucifié. La difficulté surgit lorsqu’il tente d’expliquer cette vérité sublime à des gens dont l’esprit et la conscience ont été inhibés depuis leur enfance par un enseignement religieux et culturel qui s’oppose à la divinité de Christ. Le témoignage auprès des musulmans doit cependant se centrer sur Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant ; autrement, nous suivrions la voie que les chrétiens galates prenaient quand l’apôtre Paul leur reprocha de se détourner de Christ pour suivre un autre évangile (Galates 1:1-9). 
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