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#les chroniques de Livaï
fallenrazziel · 1 year
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Les Chroniques de Livaï #554 ~ L'INSOUCIANCE NE S'IMPROVISE PAS (septembre 846) Kryshan
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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Le caporal-chef nous fait suffisamment confiance pour nous laisser nous débrouiller, j'en suis très fier ! On va patrouiller dans la zone à la recherche de beaux titans à amener au chef Hanji, elle sera contente.
Son enthousiasme face à son captif était communicatif ; même si les titans m'inspirent plus de tristesse qu'autre chose... Elle semble avoir à coeur d'apprendre tout ce qu'elle peut d'eux. le caporal n'est pas de cet avis, il n'a pas cessé de rouspéter depuis que nous sommes partis. Hier soir déjà, il était à deux doigts de se rebeller contre l'ordre du major, ce qui aurait été une première. Mais même lui ne peut pas se permettre ça. Il a fait bonne figure mais on sait tous ce qu'il en pense. Pour lui, tout ceci ne sert à rien, les titans sont des ennemis à abattre, un point c'est tout.
Je suis partagé sur la question. Je ne sais pas si ça nous mènera quelque part, mais ce serait bien si le caporal se montrait plus coopératif et compréhensif avec sa collègue. Mais l'imprudence du chef Hanji le met hors de lui. Ils sont pas du tout sur la même ligne là-dessus, haha ! Si j'en crois Gunther, c'est un vrai miracle si ces deux-là ne sont pas encore écharpés, alors espérons que la journée se finisse bien.
Pour l'instant, dirigeons-nous vers le Mur ; le caporal nous y a envoyés parce que le major voudra peut-être un rapport. Et aussi parce que l'équipe de Zacharias est partie dans cette direction. Il vaut mieux rester pas loin d'eux, en soutien. On a quasiment pas eu de contacts, mais ce sont des téméraires, ils foncent vers le danger sans réfléchir. Il est préférable aller à leur rencontre et les encadrer.
Wouah, je me mets à réfléchir comme un chef d'escouade maintenant ! Tu y crois, Ber ? Il ne me répond pas et nous continuons de slalomer entre les arbres jusqu'à la muraille imposante. Il y a quelques mètres à parcourir à pieds avant de l'atteindre, puis nous plantons ensemble nos grappins pour nous propulser dans les airs. Cette sensation de filer comme le vent le long de la façade est incroyable, aucune ne peut s'y comparer !
Nous courons sur la surface afin de nous diriger là où le major est censé se trouver. Suspendus au rempart, nous voyons le grand homme se pencher vers nous et exiger des nouvelles. Tout va bien, major, aucun blessé. Les équipes fonctionnent bien et le capitaine Hanji procède à des examens et récupération de matériaux de recherche sur les titans capturés.
J'ai adopté le ton le plus professionnel dont je suis capable, remarquant bien tout le monde qui se presse tout autour, avide de m'entendre. Je me sens tout d'un coup très important, et, mieux que tout, personne ne semble intéressé par notre apparence, à mon frère et moi, ce qui me soulage.
Le major me demande où se trouve le caporal. Il est parti rejoindre nos camarades, au sud. Il est ravi d'avoir pu aider le capitaine Hanji dans son projet... Ber me fourre le coude dans les cotes discrètement mais je l'ignore. C'est vrai, non ? Bon, j'ai peut-être pas utilisé le terme exact, mais il faut bien enjoliver un peu les choses, pour ceux qui écoutent... Et puis au moins, je mets pas le caporal dans l'embarras, personne a besoin de savoir pour les disputes...
J'ai à peine eu le temps de communiquer ça à Bernon que le capitaine Zacharias, lui aussi penché sur nous, se redresse d'un coup et indique du doigt une direction, les sourcils froncés. Je suis son geste et distingue alors au loin, à quelques kilomètres du Mur, un signal de fumée. De détresse, en fait ! Il vient de loin... C'est l'équipe des casse-cous, c'est sûr ! Que font-ils si loin là-bas ? Ils ont du courser un titan et se font fait coincer ! Major, nous y allons de suite !
Il approuve de la tête et nous laisse nous envoler. Ber et moi filons le long de la muraille, les yeux fixés sur le point précis d'où s'élève le panache de fumée ; ce n'est pas censé être notre secteur, mais peut-être se sont-ils mis en tête de faire barrage face à un groupe de grands gabarits. S'ils ont cru bon de lancer cette fusée, c'est qu'ils sont vraiment en difficulté !
Ber, reste en arrière ! Je vais voir en premier comment ça se présente, réserve tes forces ! Il approuve silencieusement et perd de la vitesse afin de me laisser passer devant. Nos réserves de gaz ne sont guère entamées - nous avons fait le plein durant notre pause près du poste de capture - mais autant ne pas le gaspiller ; sans compter que les arbres se font plus rares par ici, nous devons étudier notre trajectoire.
Je saisis vite la situation, en un clin d'oeil. Une mêlée de titans - dont au moins deux déviants d'après ce que je vois - est lancée aux trousses de nos têtes brûlées. Elles tentent de leur échapper en s'éparpillant parmi les quelques arbres, mais leur manège ne durera pas. Les grandes mains baladeuses commencent déjà à écarter les branches...
Ok, Ber, changement de plan. On y va tous les deux et on donne tout ce qu'on a, ou cette journée va finir en bain de sang. Le caporal a peut-être vu le signal mais il est loin, il pourra pas rappliquer à temps sans cheval. C'est à nous de jouer ! On doit faire en sorte de les couvrir afin qu'ils puissent se mettre à l'abri sur Rose ! Ce qui implique de tuer un maximum de ces monstres ! Je vais m'appliquer pour les coups de grâce, quant à toi, te mets pas en danger, ne frappe qu'au bon moment !
Sont-ils encore tous en vie ? Qu'importe, je fonds sur le titan le plus proche. Ber l'anticipe comme à son habitude et se dirige vers le second. Merde, les casse-cous sont dispersés, c'est pas simple pour nous ! Il faudrait qu'ils se regroupent... J'ai pas le choix. Je me pose à terre et me mets à gueuler ! Heeeey ! Ecoutez ! Le Mur Rose est dans cette direction ! Allez-y et on s'occupe d'eux ! J'agite mes lames pour attirer l'attention des géants et je suis soulagé quand j'y parviens. Je redécolle enfin en plantant mes filins dans le corps du plus proche, mais sa nuque ne se dévoile pas tout de suite, je dois tourner autour de lui. Il balance son bras vers moi comme si j'étais un moustique gênant et je décide de m'en débarrasser. Le membre vole dans les airs, me laissant le champ libre vers son point faible. Je virevolte vers son cou et frappe juste un peu trop court ; ma lame ne fait qu'entamer la chair. Le point fatal est juste un peu plus profond... Je refais un passage et taillade plus mortellement cette fois. Le titan tressaute, tourne sur lui-même, et s'écoule à terre.
Un soldat éreinté, le visage sale, se pose près de moi. Je me souviens pas de l'avoir déjà vu mais je lis la gratitude sur ses traits, même s'il ne se défait pas de son air suffisant. Aah, la vanité des jeunes recrues ! Bah, les remerciements seront pour plus tard. Tu as du gaz encore ? Il acquiesce. Dans ce cas, va au Mur Rose. Il refuse tout net, affirmant qu'il peut aussi se battre. Si tu veux, je suis pas ton chef, mais ma position me permet quand même de te donner des ordres. Si ça chauffe trop, tu te tires, d'accord ? Il s'éloigne sans mot dire, tandis que d'autres titans se présentent.
Jetant un oeil plus loin, je distingue un carnage de bras et de jambes qui volent dans tous les sens. Eh bien, soit Ber est en pleine forme, soit il a galvanisé les casse-cous ! Ou alors... merde, c'est peut-être mauvais signe ! S'il était arrivé quelque chose à mon frère, je le saurais, car nous sommes constamment connectés. Je le sens très concentré, très calme... Il prépare un coup fatal. Ce n'est pas lui qui découpe ces titans, je pense...
Je dois y aller ! C'est une chance que toute la horde se soit rassemblée ! Laisse-m'en quelques-uns, frérot ! Je décolle en faisant vrombir ma bobine, les pieds en avant, et atterrit sur le dos d'un des monstres. Je cours à la vertical, passe sur son épaule, observe un peu ce qui se passe, avant de m'élancer de nouveau dans les airs, évitant de peu ses mâchoires claquantes ! Trop lent, mon gros ! Il tente de me saisir et je lui sectionne le poignet ; puis je reviens aussitôt vers son visage pour zébrer ses yeux.
Rendu aveugle, il bouscule ses copains déjà handicapés qui chutent les uns après les autres. Un bon coup, ça ! J'aperçois Ber qui émerge de la mêlée, prêt à distribuer ces bottes mortelles. Dans le même mouvement, trois autres soldats s'extirpent aussi de l'amas de corps géants, en criant comme pour se donner du courage. Ok, ça fait donc quatre, il en manque un ! Où est le dernier ? J'entends alors des plaintes étouffés, et la vision d'un corps gigotant entre les dents blanches d'un titan fait bouillir mon sang... Pas de mort aujourd'hui !
Mais mon angle d'attaque n'est pas le bon. Les têtes des autres géants se trouvent sur ma trajectoire et je sais que je ne vais pas y arriver... Ber, où es-tu ?! C'est urgent, laisse tomber les autres, y'en a un qui va se faire bouffer ! A peine ai-je formulé cet appel mental qu'un éclat de lumière vient me frapper en pleine face et la mort fond sur la nuque du titan prêt à festoyer ! Le coup est si fort que la tête jaillit du cou, comme un bouchon, et vient frapper un arbre avec violence.
Je me précipite vers elle, terrifié à l'idée de l'état dans lequel je vais retrouver le malheureux... Je distingue la silhouette du soldat qui se glisse de sous la tête décapitée, secoué mais bien éveillé. Ouf, il a ses jambes ! Je le voyais bien revenir amputé ! Bien joué, Ber !
Le "malheureux" s'avère être une "malheureuse" en fait. Qui aime jurer, d'après ce que j'entends ! Elle jette à la tête du titan qui commence à s'évaporer un flot de jurons bien sentis, puis se met à boiter en venant s'appuyer sur une pierre. Une cascade de cheveux flamboyants vient couler sur sa cape verte et elle essaie tant bien que mal de les attacher de nouveau. On a pas le temps ! Ber s'occupe d'achever les survivants derrière mais il faut pas traîner, si d'autres se pointent !
Je me pose près d'elle et lui demande si elle a quelque chose de cassé. Elle se masse les cuisses et se débarrasse de sa botte gauche lacérée en la balançant par dessus sa tête. Je comprends que ses jambes ne fonctionnent plus pour le moment. Son équipement est pas en meilleur état, broyé par les mâchoires... Ok, on va faire au plus simple. Tu vas monter sur mon dos et je vais nous propulser vers Rose. Tu peux faire ça ?
Pour la première fois, elle fixe son regard sur moi et je note qu'il est très intimidant. C'est comme si je n'avais pas existé avant cet instant. Ses yeux sont d'un noisette très clair, presque doré, et ses joues couvertes de taches de rousseur. Elle m'aurait paru charmante dans toute autre situation mais un tête-à-tête avec les titans n'a rien de romantique !
Si tu veux vivre, tu dois t'en remettre à moi. Allez, grimpe ! Elle hésite un instant, n'ayant pas escompté un contact physique aussi rapproché avec quelqu'un aujourd'hui, mais devant la menace des titans dont les membres commencent à repousser - et je crois que leur nombre a augmenté ! -, elle finit par obtempérer. Elle coupe les courroies de son dispositif et saute sur mon dos. Ber, on se replie, suis-nous ! J'entends mon frère me répondre faiblement et je le cherche des yeux. Il nous a déjà devancés ; je l'aperçois s'envoler juste au-dessus de nous, hésitant à quitter les lieux tant que nous ne serons pas nous-mêmes en vol.
C'est la première fois que je fais ça. Je sais que c'est possible en théorie... Je me relève difficilement - la fille est plus lourde que je ne le pensais - et calcule ma trajectoire parmi les arbres jusqu'à Rose. Si je me loupe, on tombe tous les deux ! Allez, accroche-toi, c'est parti !
Je plante mon grappin dans un arbre proche et enclenche les gaz. Le souffle à peine précipité de ma camarade se fond dans celui du vent qui file, et tout à coup le poids se fait moins lourd. Je prends de la vitesse, à peine gêné par les cuisses de la fille serrées autour de ma taille, et le Mur se rapproche alors très vite. Génial, on va y arriver ! Ber me précède et prend même le temps d'éliminer un titan qui a eu l'imprudence de sauter pour tenter de nous gober ! Il l'a bien cherché !
Enfin, mon crochet s'agrippe à la jupe de Rose ! Ca a été facile finalement ! Je négocie mon atterrissage, mais je jauge mal nos deux poids conjugués et mon dernier mouvement manque d'élégance ! On s'en fout, on est vivants ! Je rembobine le filin et vise le parapet avec l'autre grappin, ce qui me permet de nous hisser sur le rempart. La fille et moi nous étalons par terre, essoufflés, et elle est vite placée sur un brancard sous les yeux du major qui a eu le temps d'accourir vers nous. Je me retourne sur le ventre et mes yeux plongent dans le vide qui s'ouvre sous moi... Je sens comme une aspiration fatale... C'est alors que le caporal surgit comme un diable de sa boîte, courant le long du Mur vers moi, pour me repousser en arrière. Il a l'air super inquiet, ce qui est exceptionnel.
Vous inquiétez pas, on a géré. Ils sont tous là, je pense... Ouf... je suis vanné mais c'était génial ! Enfin pas si génial que ça, mais... enfin, vous voyez ce que je veux dire ! Ca aurait pu mal finir et... la sensation du devoir accompli, quoi !...
Je lis dans ses yeux qu'il comprend très bien ce que je veux dire. Je lève le pouce en l'air en signe de victoire et j'aperçois à peine Ber se précipitant sur moi avant de me décider à perdre connaissance...
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emmysmith · 5 years
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L'Océan des Possibles [+13] (sur Wattpad) https://my.w.tt/amliSBOK2Y Un enfant solitaire, avec des rêves pleins la tête... Un fantôme du passé égaré dans le flot du temps... Son ultime mission, jamais achevée... Son ultime chance de tout réparer... En ce lieu, tout semble possible. OS lié aux Chroniques de Livaï, pouvant donner lieu à une suite, notamment une narration alternative, selon ce que sera la fin du mang…
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fallenrazziel · 1 year
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Les Chroniques de Livaï #553 ~ L'INSOUCIANCE NE S'IMPROVISE PAS (septembre 846) Hanji Zoe
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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J'en ai déjà ligoté quatre ! Ca marche très bien tout ça ! Bon, d'accord, je m'emballe un peu, ça ne marche pas si bien que ça dans les faits. Les câbles ne sont pas encore assez solides et les machines sont trop lourdes à manoeuvrer. Mais si on les fabriquait plus légères, les titans les feraient voler en éclat ! C'est un vrai dilemme ! La visée est parfaite par contre, on a raté quasiment aucune cible. J'aimerais tellement faire des observations, des tests, des...
Oh non... en voilà un qui va se libérer. Encore... C'est si rageant de voir ces spécimens vivants se carapater ! J'ai trop de choses à régler avec les captureuses, j'ai pas le temps de m'en approcher... Bon, le prochain, on fera connaissance !
Le titan se débat un peu dans les liens qui l'enserrent et finit par s'en débarrasser ; les filins sont intacts et peuvent être rembobinés pour un nouveau lancer, ils sont exceptionnels. Ils ont bien tenu quand même, j'ai compté une bonne demi-heure. Il se relève sur les genoux et cligne des yeux comme s'il se réveillait. Il a pas l'air menaçant, juste étonné. Mmh... Abel ! Vise-le, je veux le garder celui-là ! Encore un peu sur la gauche ! Vite, avant que Livaï le voit !
Evidemment, j'ai parlé trop tard... Un éclair aveuglant éblouit mes lunettes et ce gentil titan s'écroule au sol devant moi, sans que j'ai rien pu faire. Le nain vient se poser sur le cadavre fumant et me toise de toute sa petitesse. Mon sang ne fait qu'un tour. T'es fier de toi, pas vrai !? Je voulais le garder celui-là, il avait l'air docile ! Tu peux pas t'en empêcher, hein !?
Il bougonne comme à son habitude en frottant sa lame avec sa cape. Le corps s'évapore enfin et il revient tourner autour de moi. Ca suffit, tu m’gênes, là ! Y a aucun danger, on s'occupe de ces titans ! Je peux pas travailler si tu déglingues tous les bons spécimens qui se pointent ! Erwin t'a ordonné de m'aider, pas de m'embêter !
Il rétorque que tout ce qui va m'arriver, c'est de me faire bouffer le nez par un de ces monstres. Ca te plairait, hein ? Il répond qu'il s'en fiche mais qu'il voudrait que j'épargne la vie de mes subordonnés. Ben voyons ! Erwin sera très mécontent de toi quand je lui dirais que tu m'as empêchée de travailler ! Il nous regarde là-bas, tu sais ? Il voit comme tu te comportes maaaaal !
Le nain renifle, comme si mon coup bas semblait l'atteindre. Ok, on va faire un marché. Tu vas m'amener le plus beau titan du coin, me laisser l'examiner, et je lui dirais rien ! Attention, je veux pas voir tes lames effleurer un seul de ses cheveux ! Allez, sois docile et obéis un peu ! Sinon, va voler ailleurs, oiseau de malheur !
Il semble s'incliner cette fois, et décolle en douceur pour passer derrière moi. Je le suis des yeux, scrutant ses pirouettes inutiles dans les airs entre les arbres. Erwin lui a si souvent dit d'arrêter de se la jouer, il use son gaz pour rien... Bah, si un titan s'avisait d'avaler cette demi-portion indigeste, il serait foutu de s'étouffer avec...
Oooh, c'est si dommage, pour ce titan... Allez, Livaï, apporte-m'en un avec de beaux yeux, et un joli sourire !
Tandis que je me morfonds à attendre une prise, Moblit et Nifa ramènent les câbles dans la machine afin de la préparer pour une nouvelle capture. Aucun d'entre eux n'a peur, ils me font confiance. Ils comprennent l'importance de cette mission. Je ne suis pas dupe, je sais bien qu'Erwin avait plus d'une idée en m'autorisant cette sortie, mais je compte bien lui en donner pour son argent !
J'entends un doux chuintement dans les branches et les deux nouvelles recrues du grincheux se posent près de moi. Ils reviennent de leur inspection au nord. Ah, c'est vous. Je vous en veux pas pour celui que vous avez tué tout à l'heure, il était vraiment menaçant ; mais celui-là, il avait l'air gentil... C'est sans doute pour ça qu'il l'a massacré, ce rat ! Euh... Hum ! Oubliez ça ! Puisque que votre chef est parti, pourquoi ne pas rester pour m'assister dans mes recherches un petit moment ? Je vais en capturer un autre et je compte bien l'observer dans le détail ! Moblit, tu peux préparer ton carnet de croquis !
Bernon s'assoit en tailleur, l'air vraiment intéressé, mais Krys reste sur le qui-vive. Relax, tout se passe bien, les équipes font leur travail comme il se doit ! Oh, vous entendez ? Je crois que le prochain arrive ! Livaï a du en dénicher un ! J'espère qu'il est pas trop gros !
Un petit bonhomme débouche dans notre clairière, l'air perdu ; le bruit du gaz de Livaï résonne dans la pénombre mais je ne parviens pas à le voir. Il l'a attiré ici et maintenant il cherche à le désorienter. Il est fort, ce petit c... Le titan tourne la tête dans tous les sens, fait quelques pas en avant, les mains tendues... Oh, il est beau ! Et presque à portée ! Nifa, tiens-toi prête ! Quand il passe dans le viseur...
Elle se cale derrière la machine, tend le bras, prête à l'abaisser au moment opportun. Moblit, juste à côté, se prépare à actionner la manette... Encore un peu... Juste quelques mètres... Le titan s'immobilise, cherchant toujours Livaï des yeux. La main de Nifa bouge, s'abaisse, les câbles sifflent dans l'air... viennent se ficher dans le corps tout mou de la cible. Le titan sursaute, tourne sur ses pieds, secoue la tête, essaie de courir, mais ses mouvements l'entravent davantage dans les fils d'acier. Il se retrouve bien vite saucissonné et tombe par terre avec un petit pof comique ! Ouuuii ! Parfait, Livaï ! Il a la taille idéale, un peu plus de cinq mètres !
Mais tandis que je me réjouis de notre succès, les failles de ce système me sautent de nouveau aux yeux. C'est efficace pour étudier sur place, mais je ne peux emmener le titan nulle part. Si nous coupons les câbles, ceux-ci perdront leur tension et le titan se libèrera instantanément. Mais tant qu'ils restent accrochés à la machine, impossible de nous déplacer avec notre prise ! Même si j'avais un moyen de le transporter, ce serait un vrai casse-tête. Et encore me faut-il trouver ce moyen ! Les titans ne sont pas aussi lourds que le laissent présager leur taille, les tirer avec des chevaux serait envisageable... Dans des grands chariots peut-être... A condition qu'ils se tiennent tranquilles ! C'est beaucoup trop hasardeux et dangereux, Erwin acceptera jamais !
Sofie va devoir se creuser la tête pour me trouver un système qui projette cette nasse de câbles à distance, pour que je puisse déplacer mes prises. Un genre de filet peut-être... C'est embêtant, car ça demandera de reprendre de zéro. Elle finira par m'envoyer balader si je lui en demande trop... C'est rageant de ne pas y avoir pensé avant le test sur le terrain !
Enfin, tout n'est pas perdu. Cette version peut être utile à d'autres fins, je pense...
Un doigt timide tapote mon épaule. Le visage doux de Bernon se tend vers moi et m'indique du menton le titan étrangement calme qui attend quelques mètres en bas. Tu as raison, je vais aller faire connaissance avec notre ami ! Je saute à terre, puis sautille vers le titan capturé qui garde ses yeux fixés sur moi. Ooh, ils sont beaux, tes yeux ! Comme je les voulais ! Tes globes oculaires sont aussi gros que ma tête, on dirait ! Et ces cils ! Regarde, Moblit, ils sont aussi longs que mon doigt !
Il se précipite à mes côtés pour tenter de me retenir. Tu ne vas pas t'y mettre aussi ! Mais enfin, il est inoffensif ! Il a l'air fasciné par nous... Je lève les yeux, et aperçois Livaï, assis sur une branche, les lames au clair, une jambe pendant nonchalamment dans le vide. Il attend l'occasion d'intervenir... Pas un geste, toi ! Il est à moi, tu me l'as offert ! Donc je vais lui parler un peu. Si ça t'ennuie, tu peux partir. Je suis sûre que le reste de ton escouade a besoin de toi quelque part.
Il lève le pouce et indique une direction juste derrière son épaule. Krys semble prêt à décoller mais Bernon soupire... Ils veulent rester là, on dirait. Evidemment, ce que je fais est fa-sci-nant ! Bon, mieux vaut ne pas discuter avec lui, obéissez. Vous trouverez une autre occasion d'observer les titans de près. Les deux frères s'éloignent vers le nord à contrecoeur tandis que Livaï prend la direction du sud, et tous finissent par disparaître de ma vue.
Enfin seuls, mon bébé ! Allez, montre-moi ton nez ! Et tes dents ! Est-ce que je peux prélever une dent ? Oh, et attend, je veux essayer de prendre des cheveux ! Ca va, tu n'es pas trop mal installé ? Ses paupières clignent sur ses grands yeux humides. Dis, tu comprends ce que je dis ? Allez, ouvre la bouche, tire la langue ! Des échantillons de salive, oui ! Moblit, va me chercher des fioles dans nos sacs !
Il proteste que je suis beaucoup trop près, qu'il ne va faire qu'une bouchée de moi. Mais non, il est bien tranquille ! Il va se prêter au jeu, pas vrai ? Un claquement sonore vibre à côté de mon visage et le souffle chaud du titan me renverse presque en arrière. Keiji dégaine ses lames et je dois l'arrêter avant qu'il ne commette l'irréparable ! Noon ! Stop, il m'a rien fait, il a juste claqué la mâchoire ! C'est peut-être une façon de... dire qu'il m'aime bien ! Moblit sue de peur et Nifa tremble sur pieds. D'accord, vous êtes pas si rassurés que ça, en fait... Moblit, arrête de transpirer et dessine-le ! Je vais prélever des tissus dont j'espère qu'ils vont tenir le voyage.
Calme-toi, mon beau, doucement... Je vois, je suis la seule qui te veut pas de mal ici. Pourquoi personne ne veut essayer de comprendre ce que je fais !? Je vais te chatouiller un peu, tu devrais dormir en attendant. Dormir... oui, c'est une bonne idée... Les endormir ! Comme des patients qu'on opère ! Mais il faut plus que du chloroforme... Mais oui, cette plante, dont j'ai tiré le narcotique si puissant ! Elle poussait dans les terres inconnues, mais il n'y a aucune raison que je ne puisse pas en trouver dans les Murs ! Je n'ai jamais vraiment cherché... Je me souviens de leur forme et du type de terrain sur lequel elles poussent, je pourrais les reconnaître. Oui, ce serait la solution, je pourrais mener mes recherches tranquillement, en amenant les titans endormis dans un avant-poste peut-être ! En attendant de pouvoir les amener derrière Rose... Ne rêve pas, Hanji, les parlementaires voudront jamais... Ces crétins sans imagination...
Moblit me présente une éprouvette que je place sous la bouche de notre ami afin de récupérer de la bave bien épaisse. Son autre main, serrée sur mon épaule, prête à me tirer en arrière, reste réconfortante malgré l'excitation que je ressens...
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fallenrazziel · 1 year
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Les Chroniques de Livaï #552 ~ L'INSOUCIANCE NE S'IMPROVISE PAS (septembre 846) Livaï
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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Vivement qu'on en finisse, j'en ai marre. C'est vraiment pour le bataillon que je fais ça, mais je m'en veux d'avoir laissé Erwin me convaincre... A quoi ça peut bien servir, tout ça ? Je sais qu'on nous mate de là-haut, et je fais ce que je peux pour leur en donner pour leur argent, mais... tttchhh... Je dois arrêter d'objecter aux plans d'Erwin, il a son idée et il nous fait pas dépenser ce matos aujourd'hui pour rien, je suppose. Il retombera sur ses pieds, c'est sûr.
La bigleuse a pas terminé encore. Elle en a ficelé deux déjà, et ça lui suffit pas. On peut rien en faire de toutes façons, et ils vont pas tarder à se libérer, je les vois gigoter. Ses câbles sont pas encore au point, même si ça fonctionne mieux que la dernière fois. Bon, je vais aller faire un tour au sud puisque tout semble sous contrôle ici. Au moins je l'entendrai plus brailler.
Je décolle de mon arbre et scrute l'horizon. Les gars font du bon boulot, aucun gabarit de plus de sept mètres n'a passé nos lignes. Je vais aller les surveiller quand même. On a pas nos chevaux ce coup-ci et il faudrait pas que l'un d'eux se retrouve par terre trop longtemps.
J'entends de nouveau des cris et un essaim de jeunes soldats passe près de moi entre les arbres clairsemés. L'équipe de casse-cous, comme dit Mike. Je sais pas comment il fait pour les gérer, moi, je pourrais pas ; je les collerai aux corvées sans arrêt pour les calmer. Même le chef d'équipe est pas tenable. Il cherche toujours la confrontation avec les titans. Aujourd'hui c'est utile, mais à l'avenir, une bonne frayeur devrait leur apprendre la discipline. Je peux peut-être m'arranger pour la leur coller tout à l'heure.
Un petit quatre mètres les suit de près ; il se dirige vers les pièges de Hanji et il a la taille réglementaire, c'est ok. Elle pourra encore faire son show. Où sont mes hommes ? Ah, les voilà, à la limite sud du périmètre qu'on a délimité. Apparemment, ça castagne par là, je vois des éclairs d'acier. Je vais voir comment ils se débrouillent avant de les disperser de nouveau ; ils doivent pas rester groupés. Mais je leur en veux pas d'avoir papoté un peu. Cette "mission" est d'un ennui mortel...
Je parviens à distinguer Krys et Ber ; le premier porte une queue de cheval basse sur la nuque, et l'autre haut sur la tête avec un ruban rouge, qui se voit de loin. A vrai dire, même sans ça, j'arriverai à les reconnaitre de loin à leur façon de voler et de se battre.
Krys est un fonceur, il frappe fort et vite, sans trop de précision mais il touche facilement les membres. Il est idéal pour affaiblir les cibles mais est moins bon pour donner le coup de grâce. C'est Ber qui s'en charge en général. Il est beaucoup plus patient, ne fait jamais de mouvements inutiles et attend le bon moment pour fondre sur les nuques à découvert. Il rate jamais sa cible, sa précision est remarquable. Ils se complètent très bien mais peuvent vite être en difficulté s'ils sont séparés.
Je me propulse vers eux, et leur indique de revenir vers le nord pour s'occuper des titans qui vont pas tarder à se libérer des câbles. Erd et Gunther resteront ici pour bloquer les quelques gros qui voudraient passer. Ber me demande où sont les jeunes de l'équipe de leurres - je parviens parfaitement à comprendre ce qu'il veut dire maintenant -, et je lui indique aussi le sud. Ils sont partis par là, avec un titan au cul. On va restreindre le champ de capture pour mieux le couvrir. Une fois que les capturés auront été éliminés, si Hanji veut pas rentrer - et bordel, je crois bien que ce sera le cas -, vous vous disperserez sur un cercle plus petit. Vérifiez votre gaz, la réserve se trouve près de l'escouade scientifique.
Les deux garçons hochent la tête et s'envolent devant moi, me distançant très rapidement. Je traîne volontairement derrière pour observer les parages. Erd et Gunther sont posés sur une branche, attendant le prochain intrus indésirable. Ils sont prêts à les intercepter, mais les titans sont pas très nombreux dans le coin. Je vais revenir tranquillement vers le centre de la zone et tenter de raisonner Hanji. J'aimerai bien écourter la sortie...
Je l'entends gueuler de là où je suis. Les choses vont pas comme elle veut, on dirait. Je m'approche sans bruit et observe la scène. Un des titans se débarrasse des derniers filins qui le recouvrent et se met à sauter en l'air de joie. Une des captureuses est déjà occupée à ficeler le dernier arrivant, et les membres de l'escouade tactique hésitent à intervenir, ne sachant pas si leur capitaine veut ou non éliminer ce titan gênant.
Une des machines est rivée au sol, manipulée par deux soldats, et l'autre est attachée à la grosse branche d'un arbre, afin d'utiliser un autre angle d'attaque. La bigleuse est juste à côté et donne ses ordres. Je vois Krys et Ber tourner autour de la scène, attendant qu'on leur dise d'intervenir. Je vais devoir m'en mêler...
Eh, Quat'z'yeux ! Tu vas te retrouver submergée là ! Il est temps de buter celui-là ! Elle me crie qu'elle risque de pas en avoir d'autre de cette taille, et qu'elle veut tenter de le capturer d'une autre façon. Essaie avec un autre, il est vraiment excité, il pourrait bien démolir tes machines ! Ca me déplairait pas mais c'est du fric gâché. Elle en est presque à s'arracher les cheveux, alors je me décide à sa place. Je fais un geste à mes deux soldats, qui ne m'ont pas quitté des yeux, et ils fondent tous deux sur le titan sautillant. Après une courte mêlée de lames et de sang, la mocheté s'écroule au sol.
La tempête ne tarde pas à venir. Hanji se met à me noyer d'injures que je n'avais encore jamais entendues, et je dois garder mon calme pour pas la renvoyer sur les roses. Tu captures, je tue, ok ? Si t'es pas contente de moi, tu le diras à Erwin. Je suis déjà bien assez con d'être venu me faire chier ici pour amuser la galerie. T'en as d'autres qui vont arriver, arrête de chialer. Je mettrais pas nos escouades en danger parce que tu sais pas ce que tu veux faire de tes copains saucissonnés.
D'un nouveau geste, j'ordonne aux jumeaux de rester sur place afin d'assister l'escouade scientifique. Puis je me pose près de la bigleuse, qui vient me planter un doigt dans la poitrine avec colère. J'ai fait mon boulot, si tes prises se libèrent, c'est pas mon problème. Zéro mort, zéro blessé. Je prends pas de risques. Fais mieux, c'est tout. Et puis, tu vas en faire quoi ? On peut pas les transporter, non ? Il faut bien les buter alors.
Parler avec eux ? Ma pauvre, t'es réellement dingue... Contente-toi d'être réaliste et finis-en vite, je me fais vieux. En attendant, je reste ici. Quitte à à bosser pour ta pomme, autant que je puisse me marrer un peu.
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fallenrazziel · 1 year
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Les Chroniques de Livaï #550 ~ L'INSOUCIANCE NE S'IMPROVISE PAS (septembre 846) Mike Zacharias
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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Tu es machiavélique, Erwin. Il a suffit de quelques ragots pour que la moitié de Trost ait décidé de prendre d'assaut le Mur Rose. Ces pauvres gardes sont dépassés. Il faut croire que la fascination pour le bataillon n'est pas tout à fait morte. Regarde ce peuple !
Les remparts sont noirs de monde. Les militaires ont bien tentés de refouler les premiers curieux, mais ils ont laissé tomber maintenant. Il faut dire que tous les éléments sont présents pour attirer les gens : une machine qui permet de capturer des titans et le caporal Livaï en plein boulot avec son escouade d'élite... On pouvait pas mieux faire. Il est bon de rappeler à nos concitoyens que nous sommes toujours les meilleurs soldats du Royaume et que nous valons notre salaire. Erwin a marqué tous les points possibles.
Enfin, seulement si cela se passe comme prévu. Je prends la longue-vue des mains de mon supérieur et observe un peu comme cela se passe en bas.
Les explorateurs ne se sont éloignés que d'un kilomètre ; cela permet au public de les scruter sans trop de problèmes. Les équipes ne sont pas passées par la porte principale mais sont descendues en rappel le long de la paroi ; les chevaux ne sont pas de la partie, mais le coin est assez boisé. Erwin a pris soin de poster nos unités sur une trajectoire excentrée, afin de ne pas se trouver sur le passage de la masse des titans. Ceux qu'ils affrontent sont peu nombreux et je ne vois pas de déviant. Hanji doit enrager... non, elle est trop occupée à placer correctement ses deux captureuses aux endroits propices. Je ne vois pas très bien comment elle procède mais apparemment, elle a réussi son coup. Il ne manque plus qu'à attirer des cibles. Elles ne doivent pas être trop grandes... C'est le rôle de l'escouade de Livaï d'éliminer ceux qui ne font pas l'affaire.
J'entends un "ooooh !" admiratif courir sur tout le rempart. Je braque la longue-vue vers le bas du Mur, au sud-est ; j'ai juste le temps de voir Livaï virevolter vers un dix mètres et l'abattre d'un coup sur la nuque. Evidemment, le nain fait sensation... Il ne se force jamais là-dessus, c'est une seconde nature chez lui. Quand j'y pense... Erwin a dû donner tout ce qu'il avait pour le convaincre de venir. Erwin ordonne et nous obéissons, mais avec Livaï, il faut toujours finasser. Une vraie diva, celui-là...
Erwin me reprend la longue-vue et observe à son tour ce qui se passe. Ton caporal fait hurler les foules, on dirait. C'est ce que tu voulais, non ? Mais ça n'avance pas bien vite, une capture serait une bonne chose. Mon équipe est censée servir de leurre pour attirer les titans dans le piège. Ces jeunots-là, ils sont infatigables, ils viennent tous de la même promo, je crois...
Je me sens bousculé par derrière, me retourne et aperçois une femme avec une robe très volumineuse se frayer un chemin parmi la foule. Toutes les strates de la société sont là, Erwin. Les nobles s'ennuient encore plus que les prolétaires, on dirait... Bon, qu'est-ce qui se passe ? Raconte.
Il me dit qu'un petit titan est sur le point de se faire capturer, il avance dans la bonne direction. Mes soldats lui font de grands signes pour attirer son attention et ça a l'air de fonctionner. Ils ont peur de rien... L'escouade de Livaï tourne autour de la scène à bonne distance, prête à agir en urgence. Erwin voit Hanji gueuler quelque chose au caporal, qui s'éloigne alors en bougonnant. Elle ne le veut pas dans ses pattes, je parie ! Et il doit en être bien content !
Tu sais, Erwin, quelle que soit l'issue de cette journée, je pense que ton vrai tour de force, c'est de les avoir amenés à collaborer. Ces deux-là s'engueulent tout le temps sur le champ de bataille. Erwin sourit en coin en me rendant la longue-vue. Il répond qu'il en est conscient, que Hanji et Livaï sont totalement opposés de caractère, mais que cela ne doit pas les empêcher de travailler efficacement. C'est une mise à l'épreuve pour eux aussi alors ? Bien joué. En tout cas, ils ne se sont pas encore entretués, donc c'est bon signe !
Erwin se rapproche du bord du rempart et je suis presque obligé de le retenir par l'épaule pour l'empêcher d'aller trop loin. Oui, tu as bien vu, je crois que Hanji a lâché les câbles ! Le monstre est bien ficelé, il tombe par terre. Voyons voir si la théorie se vérifie dans la pratique... Les explorateurs entourent la prise - pas trop près - et Hanji sautille de joie en s'approchant - trop près... Moblit n'en mène pas large ! Et le public semble aux anges ; j'entends même des applaudissements. Bien, que vont-ils faire de ce gros bébé maintenant ? Une fois ligoté, comment le transporter ? C'est quelque chose que nous n'avons...
Mmmh, Erwin ? Je lui rends la longue-vue mais lui signale par un tapotement sur le bras que j'ai senti quelque chose de désagréable. Ouais, ça sent les ennuis, vieux. Te retourne pas tout de suite mais je crois qu'on a de la visite. Il me signifie qu'il a compris et je le vois changer imperceptiblement d'attitude. Il est sur le qui-vive tout en paraissant totalement absorbé par le travail de ses soldats, en bas.
Connaissant Erwin, il est tout à fait capable de faire les deux en même temps.
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fallenrazziel · 1 year
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Les Chroniques de Livaï #548 ~ L'INSOUCIANCE NE S'IMPROVISE PAS (septembre 846) Sofie Maja
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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Je soulève la bâche et jette un oeil à mes bébés encore une fois. Aaah, dans quelques instants, vous allez changer de main ! De bonnes, croyez-le ! Mais ça va me manquer de plus vous bichonner après le travail à la mine...
Je me sens parfois stupide de parler ainsi à mes créations mais cela m'a toujours fait me sentir moins seule. J'exclue pas de faire des enfants un jour, mais ceux-là en tout cas sont bien les miens. Enfin, pas entièrement... ils ont une autre "maman" qui les attend. Je pense qu'elle sera ravie du résultat. Ah, nous approchons du QGR.
Il faut vraiment avoir une audace insensée pour penser que ça permettra un jour de ramener des titans vivants à étudier. Il n'y a que Hanji pour ça ; le major Erwin est aussi un visionnaire mais il manque de fantaisie. Heureusement qu'elle est là pour le secouer un peu ! Elle lui apporte ce grain de folie nécessaire. Je voudrais pas non plus que ça l'amène à trop d'imprudence. Je pense souvent à ce qui se passe quand ils sont de l'autre côté des Murs, face aux titans... Je me pisserais dessus à leur place, sans rire... Ils font tant pour nous, et avec tant de courage...
Le moins qu'on puisse faire c'est leur fournir le meilleur matériel. On s'en moque, des autres régiments, papa a raison. Les explorateurs méritent le top du top. Ils sont les seuls à s'intéresser vraiment à comment fonctionne ce monde de fous. Et il faut des fous pour y arriver, non ? Hanji en sera, et je serais fière de l'avoir aidée.
Elle ne sait pas que je viens avec la cargaison, ainsi que nos deux bijoux. Ce sera une surprise. Nous franchissons l'arche de la cour et la carriole vient se garer près des écuries. Je saute à terre, pas fâchée de me dégourdir les jambes. Je ne vois pas d'explorateur... enfin... j'entends le bruit d'un balai raclant le sol. Je pénètre dans la pénombre du bâtiment et l'odeur agréable des chevaux flotte autour de moi. Je regarde à droite et à gauche et aperçois une silhouette étrangement pâle et comme lumineuse qui fauche le pavé couvert de paille à l'autre bout.
Est-ce un explorateur ? Je l'interpelle et il lève le visage vers moi. Je me dirige vers lui et constate qu'il porte les ailes de la liberté. Bonjour ! Il hoche la tête sans répondre. Malgré son mutisme, il a l'air sympathique. Je voudrais voir un gradé, le capitaine Hanji. Elle est là ? Le ravitaillement est arrivé. Il hoche de nouveau la tête silencieusement, pose son balai contre le mur et se précipite dans la cour. Se précipiter, c'est un grand mot. Il est lui-même si grand qu'il n'a pas besoin de se hâter pour parcourir très vite la distance nécessaire. Il semble presque glisser par terre, comme s'il lévitait... Drôle de personnage ! Je devrais être habitué avec le bataillon ! Il n'a pas prononcé un seul mot mais je suis sûre qu'il a compris et est allé chercher Hanji.
Je me pose sur un ballot de foin et mâchonne une brindille en attendant, les pieds dans le vide. Le conducteur de la carriole est allé prendre une collation au mess. J'aime le goût du foin, c'est celui de la bonne terre de la surface. Moi, je vois surtout celle du dessous, et le soleil me manque parfois. Le foin a le goût du soleil, de la terre et du bon air. La vie devrait toujours avoir ce goût là. Si je pouvais être un cheval dans une autre vie, je me goinfrerai de foin tout le temps !
Un pas pressé claque sur le pavé et je saute sur mes pieds en souriant. Je l'attends, bien campée, les mains sur les hanches ; sa fine silhouette sautille à travers la cour d'une façon tout à fait familière. Eh ! ce n'est pas raisonnable après ce qui t'est arrivé ! tu devrais te ménager ! Elle me saute au cou en me remerciant encore de lui avoir sauvé la vie. N'exagère pas, j'ai fait ce que je pouvais. Le major a été très réactif. Ca a l'air d'aller, en fait.
Je l'écarte et fais le tour d'elle pour regarder son allure. Elle confirme que l'hôpital militaire de Trost a fait du très bon travail, elle ne sent presque plus de tiraillement sur sa cicatrice. Je comprends vite qu'elle veut se débarrasser de ce sujet et aller sur un autre. Elle se doute bien que si je suis venue en personne avec la livraison, ce n'était pas pour rien ; je quitte rarement la capitale, si ce n'est pour rentrer à la maison de temps en temps. Ses longs doigts fureteurs se promènent déjà sur la bâche... Minute, ma grande ! Sois pas si pressée ! Nos bébés font leur entrée dans le monde ! Attention !... ... TADAAM !!
Je tire la bâche d'un coup sec et le soleil vient frapper le métal poli et le bois verni. Hanji pousse une exclamation formidable et se met à rougir comme une gamine devant une friandise ! Elles te plaisent ? C'est la dernière version. J'ai collé au plus près de tes derniers plans. J'ai ajouté d'autres lanceurs de câbles, il y'en a dix en tout sur chacun, ce qui fait vingt. Avec ça, tu vas pouvoir carrément les immobiliser au lieu de juste les agripper. Tu pourras aussi viser des gabarits supérieurs, mais ce sera à toi de tester sur le terrain, je peux pas le faire moi-même. Le système de fixation au sol a été revu aussi.
Elle fait le tour de la carriole en se frottant les mains, les lunettes brillantes et les cheveux en pétard. Bon, ça a l'air de te convenir ! On parlera du prix plus tard. Je te cache pas que ça m'a coûté un peu plus que prévu... Elle m'annonce que Smith lui a alloué un budget plus important pour ses recherches et qu'elle tapera dedans. Parfait ! Il te prend enfin au sérieux ! Tu vas pouvoir les utiliser à votre prochaine sortie peut-être. Faut lui en parler. Nos bébés ne vont pas dormir ici longtemps, ils veulent se mesurer aux titans !
Elle hoche la tête frénétiquement et m'entraîne vers le mess après avoir caressé avec amour l'objet de notre collaboration. Je rabats la bâche dessus et la suis. Un verre serait pas de refus. Je ne vais pas repartir tout de suite, j'optimise mon déplacement, j'ai des clients pour la guilde à voir. Oui, le ravitaillement est succinct cette fois, le major a spécifié que la dernière expédition n'avait pas trop entamé vos réserves de matériel. Autant économiser.
On se pose devant une chope de jus de pomme et je lui demande des nouvelles du régiment. Le caporal te fait toujours la vie dure, dis-moi ? Elle répond en sirotant qu'il a pas le temps en ce moment car il forme sa nouvelle escouade, il est donc souvent dehors. De nouvelles recrues ? Exceptionnelles, je suppose ? Hanji me répond que je ne crois pas si bien dire, que ce sont des spécimens à part, presque aussi fascinants que des titans. Wouaah, tu dis pas ça à la légère, hein ? Ils ont quoi de spécial ?
Elle me dit qu'elle ne sait pas encore très bien mais qu'elle a procédé à des analyses physiologiques rapides et qu'elle a déjà détecté des choses étranges. Elle fera d'autres expériences plus tard. Des analyses physiologiques, carrément ?! A quoi ils ressemblent, ces phénomènes ? Elle m'explique alors des trucs auxquels je comprends pas grand chose, mais quand elle se met à me les décrire, je crois m'y retrouver. J'en ai vu un déjà ! Celui que j'ai envoyé te chercher, c'est un de ces jumeaux mystérieux ? C'est vrai qu'il avait un drôle d'air... Il ne parle pas ? C'est pas un peu ennuyeux, sur le terrain ? Elle m'assure que le caporal va se débrouiller. Si tu le dis...
Je veux surtout que tu prennes soin de toi et que tu commettes pas d'imprudence avec ces machines. Te laisse pas déborder par ton insouciance, tu sais que ça peut mal finir. Je veux qu'on me ramène le résultat de leur utilisation, pas ton cadavre. Le caporal a parfois raison de te canaliser. Elle fait la moue en protestant.
Promets-moi de revenir, c'est tout, et si ça tourne mal, tu galopes vite jusqu'ici ! Je te ferais de nouveau toutes les captureuses que tu voudras ! En encore mieux !
Elle continue de siroter son jus de pomme en me scrutant par dessus le rebord de sa chope. Avec Hanji, on sait jamais vraiment où on va. Il faut être très résilient pour servir sous ses ordres, je sais même pas si j'en serais capable. J'ai confiance en elle, mais... il y a toujours cette part d'imprévisibilité un peu folle qui guide chacune de ses actions.
Des fous pour comprendre un monde de fous... Quoiqu'on fasse, nous autres simples citoyens, on sera jamais à leur hauteur... et on comprendra peut-être jamais vraiment qui ils sont.
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fallenrazziel · 1 year
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Les Chroniques de Livaï #549 ~ L'INSOUCIANCE NE S'IMPROVISE PAS (septembre 846) Erwin Smith
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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C'est une aubaine que les nouvelles captureuses de Hanji soient arrivées ! Il faut les mettre à profit au plus vite. Elle sera contente de l'apprendre. Je dois aller la trouver pour le lui dire... quand j'aurais réussi à me débarrasser de toutes les formalités qui ont décidé de me tomber dessus précisément aujourd'hui.
Devant mon bureau, une file patiente de nouvelles recrues encombre le couloir. Ils se mettent au garde-à-vous dès que je sors, et je leur adresse un bref signe de tête. Des réclamations pour changements d'équipe ou de dortoirs, je pense... La nouvelle génération d'explorateurs est beaucoup plus exigeante que les anciennes. De mon temps, on ne se serait pas permis de discuter ces attributions. Mais si cela peut leur permettre de se sentir mieux et de donner de meilleurs résultats, cela vaut le coup de céder, je suppose... On me dit si souvent que j'ai l'air trop sévère...
Mais si je m'attaque à cela maintenant, je risque de rater Hanji car cela me prendra une bonne partie de la journée ; elle doit aller s'entraîner à l'extérieur dans une heure. Je les préviens donc que je dois m'absenter un moment et que je m'occuperai de leurs problèmes à mon retour. Ils soupirent de dépit mais ne se permettent pas de rouspéter, heureusement.
Elle doit être dans l'entrepôt, en train de montrer ses captureuses à son escouade, si je ne m'abuse. C'est ce que je ferais à sa place, en tout cas. Je hâte le pas, une liasse de feuilles de route roulée dans la main. J'ai déjà tout préparé, la prochaine sortie sera originale et nous apportera peut-être de nouveaux soutiens...
J'ai juste besoin de tendre l'oreille pour localiser ma subordonnée. Son enthousiasme ne faiblit jamais, je l'envie tellement à ce propos... Je pense que mon projet l'enchantera encore davantage. Je pénètre dans le vaste entrepôt et cherche Hanji des yeux. Je note le petit attroupement au centre de la pièce. Elle leur fait l'article, il n'y a pas de doute ! Elle aurait fait une excellente commerciale ! Elle serait capable de vendre une paire de gants à un manchot !
Je me poste un peu en arrière et écoute son discours. A l'entendre, en théorie, sa captureuse est capable de lancer plusieurs câbles sur une cible de petit gabarit - entre cinq et sept mètres - et de la ligoter au sol ; plus la prise bouge, plus les câbles se resserrent. Ils peuvent également simplement l'immobiliser en se fichant dans le corps du titan. Ils ont une portée d'environ vingt mètres et leur solidité est - en théorie là encore - à toute épreuve, même si on a pas pu les tester en situation réelle.
Evidemment, ce sera au bataillon d'effectuer ces tests. C'est pour ça que je suis là, ma grande. Je lui fais signe et son sourire s'agrandit en me voyant. Oui, je t'écoutais parler, comme un bon élève. C'était passionnant ! Les autres soldats, apparemment bouleversés de ne pas avoir remarqué ma présence, claquent des talons en catastrophe. Repos, vous tous. Je dois parler avec votre supérieure de sa petite merveille. Tu as un instant, Hanji ?
Elle saute littéralement à mes côtés et je l'entraîne un peu à l'écart. Je sens sa fébrilité ; elle devine que je lui apporte une bonne nouvelle, sinon je l'aurais convoquée dans mon bureau ou attendu qu'elle se présente d'elle-même. Je lui tends les papiers et guette sa réaction. C'est la feuille de route de la prochaine expédition, comme tu le vois. Regarde les détails, ton escouade et tes captureuses y joueront un rôle de premier plan.
Elle lit rapidement comme à son habitude et ses lunettes miroitent de plaisir. Son nez est presque collé au parchemin. Je vais te donner les détails de vive voix, ce sera plus clair. Tu l'as noté, la prochaine sortie sera vouée à la capture de titans. Je ne compte pas employer le bataillon au complet pour cette fois. J'enverrai un petit contingent effectuer les tests avec toi. Ton escouade bien sûr, celle de Livaï pour veiller au grain, et peut-être une équipe de Mike, composée de jeunes. Ils sont pleins d'énergie qu'ils ont besoin de dépenser. Ils seront ravis de faire les leurres, je suppose.
Elle me demande si ce n'est pas trop risqué. Livaï sera là, et de toutes façons, vous ne vous éloignerez pas du Mur. Un ou deux kilomètres, pas plus, je veux que vous restiez en vue de Rose. Si ça tourne mal, vous vous replierez rapidement sur les remparts. Mais cela n'arrivera pas si tu te montres prudente. Et il vaut mieux pour toi que ce soit le cas... Hanji, ton attitude et tes résultats vont être cruciaux pour notre réputation.
Elle trépigne d'impatience et finit par me poser la question que je craignais. A-t-on l'autorisation d'amener les titans capturés dans l'enceinte des Murs pour les étudier ? Mmh, chaque chose en son temps, Hanji. Il faut déjà s'assurer que tu peux les capturer. Je n'ai pas encore proposé cette option au Parlement, et je doute qu'il accepte pour l'instant. Et nous ne pouvons pas installer un labo ou quoi que ce soit d'autre à Trost Sud, la zone ne sera jamais assez sécurisée, cela demanderait trop de ressources... Contente-toi d'essayer de les attraper pour commencer !
Nous sortons de l'entrepôt et je me mets à marcher vers la cour en sa compagnie. Elle semble très intéressée par ma dernière phrase et ce qu'elle implique... Je vais être franc : la réputation du régiment n'est pas à la hausse... On grogne sur notre soi-disant utilité en tant que corps militaire. Ce n'est pas la première fois, je sais. Mais il est nécessaire de raviver l'intérêt du peuple pour ce que nous faisons. Et quoi de mieux que d'exhiber une nouvelle technologie ?
Hanji lève le doigt en l'air en secouant la tête, me signifiant qu'elle a compris. Tout à fait. Tu vas faire la démonstration des talents des explorateurs et de leurs innovations sur le terrain. Voir du nouveau, des méthodes inédites pour affronter les titans, cela fera parler. Cela pourra peut-être nous amener de nouveaux mécènes, donc plus de fonds ! Tu comprends l'importance de l'opération, n'est-ce pas ?
Elle hoche vigoureusement la tête tandis que nous entrons dans la réserve de matériel. Mike s'y trouve, comme je m'y attendais ; il fait un cours sur l'entretien de l'équipement aux jeunes, qui l'écoutent sagement. Ces rappels sont toujours essentiels. On a beau savoir par coeur la procédure, la panique est vite arrivée sur le terrain. Un geste mal assuré peut coûter la vie...
Nous attendons qu'il finisse, puis les recrues se dispersent avec leur propre harnachement. Mike renifle, étonné de nous voir ensemble face à lui. Il marmonne que cela sent le plan de génie. Tu ne crois pas si bien dire, je t'expliquerais les détails plus tard. Dans l'immédiat, j'ai besoin d'une de tes équipes de jeunes. Je lui tends une des feuilles de route afin qu'il s'informe de l'opération. Tu ne vas pas y participer, moi non plus d'ailleurs. Nous serons sur le Mur, en observation. Pour gérer les relations publiques, également. Les civils ne sont pas censés grimper là-haut, mais je te garantis qu'il y aura du monde pour voir le spectacle. Livaï sera aussi de la partie et tu peux être sûr que des tas de curieux ne rateront pas l'occasion de le voir à l'oeuvre.
Mike lève un sourcils et répond en riant que Livaï sera sans doute ravi de s'exposer en public en plus d'empêcher Hanji de se faire bouffer par des titans joueurs. Ce sera merveilleux, je pense ! Et de toutes façons, Livaï n'a pas le choix, il fera ce que je lui ordonne.
Je vais devoir y mettre les formes, cela dit... C'est peut-être la partie la plus risquée de mon plan...
Ecoutez-moi. Si l'opération échoue, nous serons la risée de l'armée. Ne croyez pas que j'ignore ce que cela implique. La coopération entre Livaï et Hanji est essentielle, vous devez vous entendre ! Elle répond nonchalamment qu'elle n'a pas de problème avec Livaï, que c'est toujours lui qui fait la tête et refuse de s'amuser.
Je fais mon affaire de Livaï, il comprendra les enjeux et fera des efforts. Mais tu devras aussi te forcer à te montrer prudente, et à ne pas te laisser aller. Les gens te regarderont. Monte-leur que tu peux être un bon leader. Il ne manquerait plus que Livaï décide de te tuer au beau milieu de la démonstration ! Je ne serais pas là pour vous canaliser, et je compte sur vous ! Son expression me signifie qu'elle ne prend pas cette mission à la légère...
Si c'est bon pour vous, je vous laisse à vos préparatifs. Briefez vos équipes, l'expédition commence après-demain. Quant à moi, la partie la plus difficile est encore à gagner... Amener Livaï à accepter de bonne grâce de gérer une équipe de jeunes soldats surexcités et le tempérament de feu de Hanji... Si j'y parviens, le reste devrait ne poser aucun problème !
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fallenrazziel · 2 years
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Les Chroniques de Livaï #547 ~ SANS AMBITION, IL N’Y A PAS DE TALENT (août 846) Livaï Ackerman
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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Je suis sûr d'avoir fait le bon choix. Equipe entièrement masculine, huum... c'est une première, en général, les escouades sont mixtes, ça permet d'équilibrer pas mal de choses. J'espère que tous ces garçons vont pas finir par se bouffer le nez sans une présence féminine pour les recadrer...
Je jette un oeil dans le mess et constate que mes quatre soldats sont en train de papoter tranquillement devant un verre. Enfin, seulement trois ; Bernon ne fait qu'écouter comme à son habitude. Je sais pas encore très bien comment je vais le gérer, malgré ce que j'ai dit à Erwin... mais son talent mérite que je me creuse la cervelle.
Ils ont l'air de déjà bien s'entendre ; j'ai bien fait de les coller dans la même piaule. Erd et Gunther sont des braves gars, ils vont les mettre à l'aise. Mais pas trop non plus... Je vais devoir m'en mêler et donner le ton. Je tape fortement mes bottes sur le sol, annonçant mon arrivée et les quatre jeunes me regardent avancer vers leur table. Kryshan - bon, je vais finir par l'appeler Krys, c'est plus simple - se pousse sur son banc pour me faire de la place entre lui et son frère. Un verre plein semble m'attendre... J'enjambe le banc et renifle un peu... Du jus de pomme, ok, ça me va.
Au milieu de ces deux prodiges, je sens une grande vitalité, une énergie formidable nous entourer. Je me demande si Gunther et Erd le perçoivent aussi... Ils sont tous les deux particulièrement aimables et souriants, et ne font preuve d'aucune gêne à mon égard, comme si j'étais de leur rang. Je suis leur chef maintenant, il faut bien qu'ils le comprennent. Je suis pas à cheval sur le protocole d'habitude, mais leur décontraction innocente peut se révéler dangereuse sur le terrain. Enfin, je leur réserve de quoi les mettre au pas...
Je sirote un peu le jus de pomme, écoutant leurs bavardages, et le regard perçant de Bernon me fait tourner la tête. Il me scrute de façon neutre, puis hoche la tête sans que je puisse deviner à quoi il pense. Je me lance... Personne se moque de toi dans le régiment, ça roule ? Il acquiesce. Si quelqu'un t'emmerde, tu viens me voir. Mais ça arrivera probablement pas, les explorateurs sont des bonnes pâtes concernant les spécimens hors normes. Sauve autant de leurs culs que tu pourras et tu gagneras le respect, ça marche comme ça. Vous vous seriez fait chier comme des rats morts dans les brigades spéciales, vous avez bien fait de vous barrer.
Bernon sourit avec difficulté et observe Erd et Gunther de façon insistante, semblant leur demander quelque chose. Krys se penche en arrière sur le banc, scrute son frère puis se redresse en me faisant face. Comment ça marche, leur manège mental ? Bon, allez, qu'est-ce qu'il a dit ? Krys demande si je parle de cette façon avec tout le monde. Bernon trouve mon accent et mon vocabulaire assez extraordinaires. Ouais, ttcchhh, je parle comme ça, je suis né avec. Va falloir vous y habituer.
Et toi, explique-moi comment tu fais pour savoir ce qu'il pense. Il reste évasif, évoquant les micro-expressions, les sourcils, les mains, la bouche de son frère comme des indicateurs précis, des tas de détails qui, mis ensemble, forment des phrases qui lui paraissent tout à fait claires. Ca m'a tout l'air d'être de le magie tout ça. Je suis sûr que la bigleuse serait intéressée par vos cas. Bernon se penche pour me regarder et là, bizarrement, je comprends très bien sa question. La bigleuse, c'est le chef d'escouade de la section scientifique, vous pouvez pas la louper, elle est cradingue toute la semaine. Faites gaffe à pas trop vous approcher, c'est un germe ambulant. Krys rétorque qu'ils la connaissent déjà, car ils ont voyagé en diligence ensemble. Ouch... vous vous êtes lavés après, j'espère.
A propos de propreté... il va falloir couper vos cheveux. Ou au moins les attacher en permanence. C'est la règle. Et aussi, veillez à ne pas vous habiller pareil, que je puisse vous distinguer même de loin. Coiffez-vous et sapez-vous différemment, bref facilitez la tache aux autres. Ils hochent la tête ensemble et Krys sort de sa poche un élastique fin qu'il noue autour de sa tignasse. C'est déjà mieux.
Bon, pour ce qui est du travail d'équipe, vous vous entraînerez ensemble évidemment. Erd et Gunther, vous gardez votre tandem, Krys et... Ber - je vais m'y habituer... -, bien évidemment, vous formez équipe. Mais vous interchangerez durant les exercices, vous devez pouvoir vous adapter. Vous inquiétez pas, les nouveaux, on vous mettra au jus de toutes nos techniques et procédures dans toutes les situations ; on ne fait pas les mêmes choses que dans les autres escouades. Vous êtes dans l'élite maintenant. Mais vous apprendrez beaucoup sur le terrain. Les titans de bois, ça va cinq minutes, après on se fait chier sévère. Je vous emmènerai bientôt au Mur Rose histoire de le débarrasser des cancrelats qui y rôdent...
Krys saute sur ses pieds et annonce qu'il est prêt à y aller. Il me rappelle Claus, parfois, c'est pénible... Calme-toi, on y va pas aujourd'hui. Mais je vais vous donner une mission de la plus haute importance. Je capte parfaitement le sourire entendu de Gunther et Erd... Ils savent très bien quoi il s'agit.
Regardez autour de vous, les nouveaux. Les jumeaux obéissent, promènent leurs yeux sur les tables, les murs, le comptoir, le dessus des bancs. Vous voyez rien de choquant ? Bernon semble gêné mais secoue négativement la tête, sans savoir s'il fait bien. Ok, donc j'ai du travail avec vous. Je promène mon doigt sur la table, faisant un peu crisser mon ongle sur le bois, puis le retire et le montre aux deux frères. Vous voyez maintenant ? Là, cette graisse immonde. Dépêchez, que je puisse l'essuyer ! Ils acquiescent avec empressement et je peux enfin frotter mon doigt avec un vieux mouchoir.
Je me lève du banc et tous les quatre me suivent du regard. Le combat est jamais terminé, il se mène partout. Vous voyez, dehors, il y a une cohorte de saletés qui attendent de se faire buter. Elles sont dures à choper et plus on en tue, plus il en vient. La saleté ne meurt jamais. Il faut la nettoyer chaque jour. Dans votre quotidien, la saloperie est partout. Elle peut vous tuer aussi facilement que les titans si vous la laisser s'installer. La poussière, la crasse, les ordures, la graisse, la suie, la merde... je veux pas de ça autour de moi, et ça vaut aussi pour vous. On est militaires et c'est dur de rester propres tous les jours. Mais vous allez faire de votre mieux. Vous vous douchez au moins une fois par jour, et les cheveux doivent être propres. Vos vêtements aussi, pas de taches de quoi que ce soit. Vos lits, au carré. Et pour aujourd'hui...
J'indique du pouce la direction d'une pièce que mes deux vétérans connaissent bien : la buanderie. C'est bien ça. Vous avez deux heures pour nettoyer le mess du sol au plafond. Cet endroit est une porcherie, même l'écurie est plus propre. Ce sera parfait pour vous faire commencer le travail d'équipe ; Erd et Gunther vous montreront comment faire. Si vous ne parvenez pas à vous entraider, vous y arriverez pas. Ca demande méthode, discipline, coordination. Je reviens dans deux heures et je verrai si le test est réussi. Je peux être de très mauvais poil si c'est mal fait, je préviens...
Les jumeaux semblent stupéfaits - c'est rare de les voir ainsi - et je suis pas peu fier de les avoir mis dans l'embarras. Quoi, on vous l'a pas dit ? L'escouade d'opérations tactiques est aussi l'escouade d'élite du ménage. Ca fait partie de vos attributions maintenant.
Je m'éloigne rapidement, et leur lance un dernier avertissement avant de quitter la cantine. Oubliez pas : deux heures, pas une minute de plus. Gare à vos fesses.
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fallenrazziel · 2 years
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Les Chroniques de Livaï #546 ~ SANS AMBITION, IL N’Y A PAS DE TALENT (août 846) Erwin Smith
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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C'est bientôt l'heure. Je me lève de mon fauteuil et détends mes muscles face à la fenêtre. Ma nuque me fait souffrir à force d'être resté si longtemps penché. Je fais jouer mes poignets en mouvements circulaires, puis rajuste ma veste, en relevant bien le col.
Ce n'est pas la première fois que j'effectue tout ce cérémonial. Ayant moi-même créé le grade de Livaï ainsi que l'escouade qui va avec, j'ai tenu à introniser officiellement chacune de ses recrues. Il est nécessaire pour moi de les connaître en personne, ils ne sont plus de simples soldats. Je peux également être amené à leur donner des ordres directs, aussi ce premier contact est primordial.
Si j'en crois les rapports de mon état-major, Mike et Hanji ont un avis très favorable sur les candidats. Hanji a beaucoup apprécié leur curiosité et leur désir de camaraderie, quant à Mike, leurs talents de travail en équipe rend leurs exercices impressionnants à regarder. Ils semblent n'avoir peur de rien. Voyons si je ne les intimide pas. Ce serait bien la première fois…
J'entends des pas dans le couloir. Je croise mes mains dans mon dos et attends le coup contre la porte. Entre, Livaï ! Mon subordonné écarte le battant de la porte et laisse passer devant lui ses deux soldats rescapés, Erd et Gunther, qui viennent se placer de part et d'autres de la pièce ; suivent les deux nouveaux, légèrement intrigués par tout ceci, mais pas effrayés. Etonnamment, malgré leur ressemblance, je parviens à distinguer des caractéristiques qui leur sont propres. Je devine tout de suite lequel des deux est le muet. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais sa façon de marcher, de bouger les mains et la tête me donnent cette intuition. Il n'occupe pas l'espace comme son frère. Celui-ci est beaucoup plus expansif et affiche une grande confiance en lui. Bernon et Kryshan. Pas de nom de famille.
Peut-être sont-ils eux aussi de pauvres âmes oubliées par la vie…
Ils se mettent tous en place, les mains dans le dos comme moi, les deux nouveaux au centre, et Livaï se glisse derrière eux jusqu'à moi. Il s'immobilise à mes côtés et attend la suite des évènements. Je ne prend pas le temps de toussoter, je suis déjà bien assez préparé.
Messieurs, je me présente même si vous savez tous qui je suis. Erwin Smith, major du bataillon d'exploration. Vous devez savoir pourquoi vous vous trouvez ici. Le caporal Livaï vous a fait une proposition très particulière. Celle-ci engage votre avenir dans ce régiment. L'escouade d'opérations tactiques représente l'élite de l'élite. C'est un grand honneur d'en faire partie mais aussi une grande responsabilité. Si vous êtes ici, c'est que vous en êtes dignes.
Je me mets à marcher de long en large dans la pièce. Je remarque alors qu'elle semble bien petite avec tout ce monde à l'intérieur… Vous ferez face à tous les plus grands dangers qui se présenteront à nous à l'extérieur. Ils seront de tous types. Vos missions impliqueront de la reconnaissance, de la défense, et aussi des opérations de sauvetage et de leurre. Vous serez sur tous les fronts et devrez constamment veiller sur vos camarades. Votre sang-froid est à toute épreuve, m'a-t-on dit. C'est exactement ce que nous recherchons pour compléter l'escouade d'élite.
Je m'immobilise juste devant eux et les observe attentivement. Vous serez sous les ordres du caporal, je serais le seul autre officier habilité à vous donner des ordres en temps normal. Un autre gradé pourra être amené à vous en donner également en temps de crise, mais ceux que le caporal ou moi-même vous donnerons seront prioritaires. La discipline, la coordination et une bonne dose d'instinct seront vos meilleures armes. Et vous avez le meilleur des chefs pour vous faire évoluer vers l'excellence, que vous touchez déjà du doigt.
Je sens le regard de Livaï planté dans mon dos…
Vous savez ce qui vous attend dorénavant. Vous pouvez encore reculer et redevenir de simples explorateurs si la tache vous semble trop insurmontable. Être choisi par le caporal Livaï est un honneur qui mérite d'être pris en considération. Mais chacun est libre dans le bataillon, vous pouvez refuser. J'attends votre réponse définitive.
Dans un même geste, un seul souffle, ils frappent leur poitrine du poing droit et Kryshan déclame pour eux deux qu'ils sont prêts à tous les dangers et qu'ils ne vivent que pour affronter les titans en première ligne. Je ferme les yeux et souris. J'aime ce son-là…
Puisque vous êtes si déterminés, je vous place donc officiellement sous le commandement du caporal Livaï. Obéissez-lui en tout. Aussi doués que vous soyez, il aura toujours une longueur d'avance sur vous. Apprenez à le connaître et vous serez bientôt une équipe soudée ; je compte également sur Schültz et Gin pour vous intégrer au mieux dans l'équipe - ils claquent des talons - et vous apprendre les méthodes de combat propres à votre escouade.
Kryshan clame un haut et fort "à vos ordres, major !" et je leur ordonne le repos. Livaï semble lui aussi se détendre, je crois même l'entendre lâcher un soupir. Je vais vous laisser vaquer à vos occupations du jour, je suis sûr que le caporal a concocté un programme pour vous. Il va demander toute votre énergie mais il sera nécessaire pour resserrer vos liens… Nous nous reverrons sur le champ de bataille ! Rompez !
Les quatre garçons se détournent et Livaï se précipite pour leur ouvrir la porte. Je l'entends leur dire de l'attendre au mess. Il reste un moment à les observer quittant le couloir, puis referme la porte derrière eux. Je me permets enfin de me racler un peu la gorge. Et bien, ce sont des durs à cuire, en effet. Même Claus Emmerich avait lâché une perle de sueur ce jour-là, je m'en souviens. Ils ont l'air parfaits pour ton escouade. Tu vas t'en sortir avec Bernon ?
Il me répond que Kryshan sait parfaitement traduire tout ce qu'il pense et que le cas échéant, ils trouveront un moyen de communiquer simplement. J'espère qu'il s'intégrera facilement… L'exercice d'aujourd'hui devrait aider dans ce but… Tu as prévu ton programme habituel, je suppose ? Il sourit en coin en levant le doigt en l'air. Je vois…
Après tout, autant les habituer au plus vite ! Veille à ne pas les vider de leur énergie trop rapidement !
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fallenrazziel · 2 years
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Les Chroniques de Livaï #544 ~ SANS AMBITION, IL N’Y A PAS DE TALENT (août 846) Hanji Zoe
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le  personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort  de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je  me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma   propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a   traversées, ainsi  que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint,  détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques  libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous.  Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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Dépêche-toi, Moblit, on va rater la diligence ! On doit aller à la cité industrielle aujourd'hui, Sofie m'a donné rendez-vous ; après, elle repart sur Mitras !
Je le tire par la manche tandis qu'il essaie de ne pas lâcher le carnet de croquis. Il contient la dernière version de la captureuse. Plus robuste, plus précise, peut-être plus chère, je sais pas ! Mais Erwin m'a promis un financement, alors ça devrait le faire ! Je vais essayer de pas tout bouffer tout de suite, j'espère que le prix des matières premières a pas trop augmenté...
Nous courons vers l'arrêt de la diligence, en espérant ne pas arriver trop tard. Ouf, non, je vois des gens qui attendent. Des citadins sans histoire qui nous jettent à peine un regard. Notre dernière sortie n'a pas généré beaucoup d'enthousiasme, il faut dire, rien de très glorieux... On fera mieux la prochaine fois ! Et quand mon nouveau prototype sera près, tout le monde en parlera !
En attendant, tout repose sur cette journée ; si je rate Sofie, je vais devoir attendre un moment avant de pouvoir la voir. Ses travaux miniers ont redoublé, il paraît. De nouveaux clients sans doute, elle doit rapporter des métaux à son père en plus des pierres explosives. Je ralentis enfin et Moblit s'immobilise à côté de moi, essoufflé. Tu manques d'entraînement, on dirait ! Il rétorque qu'il prend peu d'exercice car je suis tout le temps en train de le solliciter. Ha ha, ne me dis pas que ça n'est pas de l'exercice ! Je vais te faire courir un peu plus, comme ça tu ne deviendras pas tout gras !
Il s'apprête à protester quand mon regard est attiré par un éclat blanc ; le soleil se reflète sur une surface claire et lisse. Je plisse les yeux et parviens à distinguer deux soldats - avec les ailes de la liberté - qui semblent eux aussi attendre la diligence. Même taille, même corpulence, on dirait des copies... Eh attends, je crois que je sais qui c'est ! Livaï m'a parlé d'eux, ce sont ses deux candidats secrets ! Viens, Moblit, on va leur parler, il paraît qu'ils sont intéressants !
Ca, ils le sont, pour sûr ! Suffit de les regarder pour comprendre qu'ils sont pas comme tout le monde. Je les détaille des pieds à la tête, essayant de percer chacun de leurs petits mystères physiologiques. Ils ont vraiment l'air de débarquer d'un autre monde... Ils me semblent aussi étonnants à observer que les titans !
Salut, vous deux ! Vous allez à la cité industrielle, vous aussi ? Ils se raidissent de surprise en me voyant arriver, mais ne me saluent pas. Le nain m'a dit qu'ils avaient un peu de mal avec le protocole, surtout celui qui cause... Bah, je m'en soucie pas tellement ! Et Livaï non plus, quand ils seront sous ses ordres, il leur imposera rien, à part le nettoyage de rigueur. Bon, je dois faire en sorte de pas vendre la mèche. Et puis après tout, j'en suis pas encore sûre... Mais il avait l'air vraiment emballé par eux ! Enfin autant que ce petit grincheux puisse l'être...
Ils me répondent qu'ils doivent aller à Mitras pour récupérer des documents administratifs pour le bataillon. Nous allons dans cette direction aussi, mais on s'arrête avant ! Laissez-moi deviner ? C'est le caporal qui a vous a demandé ça, pas vrai ? Il vous donne déjà des missions à faire ? Euh, non... non, oubliez ça ! Mais vous feriez mieux de réussir, sinon il va vous bouffer, et vous regretterez les titans !
Celui qui sait parler - Kryshan - me rétorque qu'il n'a pas peur des titans et qu'il est prêt à les affronter de nouveau s'il le faut. Vous irez, c'est sûr. Vous faites partie du haut du panier ! Comment avez-vous trouvé les titans ? Le muet - Bernon - baisse la tête tristement, et semble comme au bord des larmes. C'était si terrible ? C'est pas ce qu'on m'a dit... Kryshan m'explique alors que son frère et lui trouvent les titans très tristes. Oh, vraiment ! Je suis tout à fait de cet avis ! Vous avez vu leurs visages si douloureux, leurs traits terrorisés ? Même quand ils sourient, on sent que ça cache quelque chose... Chaque fois que je dois en tuer un, c'est un crève-coeur, halala !
Je suis vraiment étonnée que vous ayez eu cette impression à leur sujet. C'est rare, de déceler ça. En général, les explorateurs pensent plus à sauver leur peau qu'à les observer. Je leur reproche pas, leur vie passe avant tout, mais... si on ne parvient pas à les comprendre, on ne pourra peut-être jamais les vaincre. Vous êtes de cet avis ? Kryshan hoche la tête et affirme que son frère et lui sont là pour les délivrer.
Oh, mais c'est très intéressant, comme projet ! Qu'est-ce qui vous fait penser qu'ils sont prisonniers ? Vous avez une idée d'où il viennent ? Dites-moi vos théories ! Moblit me pose la main sur le bras, comme il le fait toujours chaque fois que je m'emballe. Ca va, on discute entre initiés, là ! Je les dérange pas, pas vrai, hein ? Dis, Kryshan - c'est bien ça ? -, tu t'intéresses vraiment aux titans ? Bon sang, si Livaï ne veut pas d'eux, je les prendrais bien dans mon escouade ! Comme nous sommes essentiellement des scientifiques, je peux ajouter quelques membres... Livaï ne voudra jamais, et Erwin non plus, s'ils sont aussi forts qu'on le dit... Ce serait gâcher leur force... Mais ils ont l'air si passionnés par le sujet !
Bon, la diligence est définitivement en retard, alors continuons à parler !
Vous êtes vraiment fascinants, vous deux ! Je voudrais savoir... pourquoi vous avez les cheveux blancs ? Vous êtes jeunes pourtant ! Moblit essaie encore de me retenir en excusant mon impolitesse... Arrête un peu, je suis curieuse, c'est tout. Je suis sûre qu'on leur a déjà demandé ! Vous inquiétez pas, tout ce qui sort de l'ordinaire retient mon attention ! Vous êtes nés comme ça, sans rire ? Qui sont vos parents ? Vous ne savez pas, d'accord... Vous avez jamais essayé de le savoir ? On vous a jamais cherchés ? Je comprends, les jumeaux, ça effraie beaucoup de gens... Pas moi !
Le muet se dirige vers moi et tend la main vers ma tignasse bordélique. Je parviens presque à percevoir sa question mais Kryshan me devance. C'est vrai, je les coupe pas ! Enfin juste un peu de temps en temps, mais j'ai jamais la motivation... Vous devriez le faire, vous. On vous l'a dit déjà ? Livaï aime pas les cheveux longs, il dit que c'est un piège à poux, haha !
Il me répond qu'ils ont essayé mais ils repoussent toujours aussi longs en l'espace d'une semaine. Comment ?! Mais c'est pas possible, ça ! Je dois étudier ce phénomène ! Je peux avoir des mèches de cheveux ? Je veux les observer au microscope ! Bernon me sourit, arrache quelques brins de sa tête blanche et me les tend. Son frère fait de même et je place soigneusement les échantillons dans ma poche intérieure. Je regarderais ça en rentrant ! Les cheveux, ça repousse, mais pas aussi vite ! Vous pouvez vous régénérer comme des titans, sans rire ! J'espère que vos poils ne vont pas s'évaporer, au moins ! Imaginez, on peut peut-être en tirer une lotion capillaire révolutionnaire ! Vous serez crédités, vous aussi ! Ils se mettent à rire, Kryshan à gorge déployée, Bernon en silence, les yeux fermés. Je crois qu'ils aiment mon humour, parfait !
Le pauvre Moblit ne sait plus où se mettre. Il réalise pas encore qu'on a de la route jusqu'à la cité industrielle, en compagnie de nos deux amis, il en a pas fini. Tant mieux, le voyage sera stimulant au moins !
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fallenrazziel · 2 years
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Les Chroniques de Livaï #545 ~ SANS AMBITION, IL N’Y A PAS DE TALENT Mike (août 846) Mike Zacharias
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le  personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort  de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je  me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma   propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a   traversées, ainsi  que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint,  détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques  libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous.  Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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Je m'élance de la branche où je me tiens afin de venir en aide à un pauvre bleu qui a empêtré ses câbles autour du titan de bois. Cela arrive encore parfois ; ceux qui nous rejoignent son rarement les meilleurs de promotion. Mais chaque vie compte, et même un soldat pas très doué peut avoir une chance insolente en exploration et sauver la mise de beaucoup d'autres.
Je plante mon grappin près de lui et ne perds pas de temps. Je tranche simplement le filin d'acier tout en maintenant le gamin contre moi pour l'empêcher de tomber. Il renifle dans ma veste en me demandant pardon pour son incompétence. Ca va, tu feras mieux la prochaine fois. Tu aurais pu te blesser salement, les vrais titans là dehors ne te feront pas de cadeau. Ressaisis-toi si tu veux sortir un jour.
Tandis que je le porte en lieu sûr, il m'informe qu'il vient de Shiganshina et qu'il compte bien reprendre sa ville. C'est une bonne motivation. Garde-la toujours en tête, elle te fera survivre, peut-être. Allez, tu as eu assez d'émotions fortes pour aujourd'hui, va te changer et prendre du repos. Il s'éloigne à pas lents, un fourreau un peu tordu, son grappin traînant derrière lui, ce qui lui donne l'air bien misérable. Ces mômes sont si courageux...
Je ne sais pas vraiment ce qu'ils ressentent face à la mort. Je peux sentir les effluves qu'ils relâchent et tenter de les interpréter. Croient-ils réellement que nous pouvons réussir ? Et moi, je le crois ? Pourquoi me suis-je engagé, au juste ? Quelle est ma motivation ? Ne l'ai-je fait que pour suivre Erwin ? Il y a bien une raison plus... métaphysique, je suppose.
Je n'avais jamais connu la peur avant de rencontrer les titans. C'est peut-être pour ça, pour connaître cette sensation. Cette odeur particulière, que ma peau pouvait exsuder... Lorsque l'empreinte olfactive des titans s'est inscrite dans ma mémoire sensorielle, elle n'est plus jamais partie. Celle de ma peur est plus floue... elle ne surgit que rarement, même si je la connais bien maintenant. Je voulais simplement me connaître moi-même, je suppose. Rencontrer mes propres limites.
Que... je sens quoi là ?! J'écarquille les yeux subitement, scrutant les frondaisons de la forêt fébrilement, à la recherche de l'origine de cette odeur familière ! Des titans, ici ?! Impossible ! J'inspire avec plus de prudence, d'application, triant les informations avec plus de soin... Non, ce n'est pas tout à fait la même... Elle y ressemble mais... Tandis que je reporte mon regard sur le titan de bois, j'aperçois deux éclairs métalliques se croisant simultanément sur la nuque.
Je ne me pose plus de questions et suis les deux soldats dans leur progression pour voir leur prochain coup. Ce sont eux que j'ai sentis... Je les file parmi les arbres, et reconnais la description que Livaï m'en a fait. Identiques, les cheveux blancs, la peau pâle, étrangement dégingandés... Ils sont aussi forts qu'il le dit ? On va voir... Le prochain titan possède deux cibles, une au creux des genoux et celle de la nuque. Ils doivent frapper les deux pour passer au prochain. Le cas échéant, je dois stopper leur parcours. C'est pour forcer les soldats à coopérer, les chasseurs solitaires ne font pas de vieux os... Si j'en crois leur impressionnante synchro de tout à l'heure, ça devrait être un jeu d'enfant pour eux.
Evidemment, la cible est vite éliminée. Tandis que l'un s'attaque aux jambes, le second fond sur la nuque. Si ce titan avait été réel, il serait mort en un battement de cils. Celui-ci ne bouge pas... mais les témoignages en disent long sur leurs compétences. Ils doivent même trouver cet exercice trop facile, voire ennuyeux... Intéressant...
Je réfléchis à la démonstration quand une petite silhouette nerveuse vient se poser près de moi en silence. Te voilà. Tu n'étais pas loin pour les observer je suppose. Livaï ne répond pas mais me scrute intensément. Avoue, tu veux savoir ce que j'en pense ? C'est assez impressionnant. Ils ont un instinct étonnant et leur travail d'équipe est parfait, ça te ferait moins de boulot de formation. Ils feraient une bonne escouade de secours à eux deux, cela dit...
Le nain grogne que ce serait du gâchis de les laisser en arrière ou de les réserver. C'est vrai. Tu devrais les recruter. Je crois qu'à eux deux, ils sont quasi aussi forts que nous deux. Ca promet. Tu t'es renseigné sur eux, savoir d'où ils viennent ? On peut dire qu'ils sortent de l'ordinaire, sur tous les plans. Il me demande de préciser ma pensée. Quand ils sont arrivés à portée, j'ai cru sentir l'odeur de titans. Cela y ressemblait à la première inhalation, mais... à la deuxième, le parfum était devenu tout à fait inédit. Un mélange de tristesse, de solitude partagée, mais aussi d'un amour indéfectible.
Oui, je peux sentir tout ça.
Tout le monde a une odeur unique mais eux, c'est d'un autre niveau. Ils ont exactement la même et elle semble venir d'un ailleurs lointain. C'est un peu comme ça que j'imagine l'odeur des nuages, ou du ciel... Elle est presque inhumaine, c'est un peu flippant, je dois dire. Je devrais les renifler encore un peu avant de me sentir à l'aise en leur présence.
Mon avis c'est que tu serais fou de les laisser te passer sous le nez.
Même si leur odeur me rend dingue, je serais prêt à virer deux des membres de mon escouade actuelle pour les prendre à leur place, je suis sérieux. Ils ont un truc, un talent caché que tu vas devoir découvrir, et eux aussi. Quand ce sera fait, on sera tous sur le cul, je crois.
Livaï hoche la tête sans mot dire, comme satisfait de mon rapport. Il s'apprête à décoller et je lui crie en guise de conclusion qu'il a intérêt à se dépêcher car je pourrais bien aller demander à Erwin de me donner ces deux merveilles s'il ne se décide pas à le faire !
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fallenrazziel · 2 years
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Les Chroniques de Livaï #543 ~ SANS AMBITION, IL N’Y A PAS DE TALENT (août 846) Gunther Schültz
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le  personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort  de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je  me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma   propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a   traversées, ainsi  que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint,  détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques  libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous.  Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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Je tapote ma couverture, appréciant la perfection de mon lit fait au carré. Ma mère serait fière ! Je suis bien content d'avoir écouté ses conseils en la matière ; dans l'armée, on plaisante pas avec ça. Et quand on est sous les ordres du caporal-chef Livaï, c'est une question de vie ou de mort !
Je scrute l'autre bout du baraquement. Avec Erd, on couche dans celui réservé aux chefs d'équipe, et d'habitude, c'est plutôt calme. Mais il y a du nouveau, plus précisément "des" nouveaux. Et ils sont encore un peu perdus. Celui qui parle pas s'avance dans ma direction et je peux pas m'empêcher de le regarder de la tête aux pieds, encore. Ils ont l'air si étranges, avec leurs cheveux blancs et leurs yeux de lapins... Je suppose que je finirais par m'y faire. Et il vaut mieux, s'ils doivent rejoindre l'escouade.
C'est le caporal-chef qui les a déplacés ici ; pour qu'on puisse les observer, les surveiller, faire connaissance, quoi. Je me vois pas les suivre dans tous leurs déplacements... On doit s'entraîner dans la même session aujourd'hui, ce sera une bonne occasion. Même si pour commencer, j'aimerais bien savoir comment communiquer avec celui-ci... Erd, t'es où ? Me laisse pas tout seul, là... Je me gratte la tête, ne sachant trop comment m'y prendre. Le pauvre a l'air désemparé au milieu de tous ces soldats chevronnés qui ont survécu à tant de batailles. Et son frère ? Ah, le voilà. Ils sont jamais loin l'un de l'autre.
Une fois réunis, je note alors à quel point ils sont identiques. Il n'y a que leurs attitudes ou expressions qui diffèrent. Le premier, Bernon, semble toujours sur le point de s'excuser d'être là ; il est très fort apparemment, mais dans la vie, il paraît très renfermé. C'est sûr que ça aide pas à s'intégrer aux autres, d'être muet... L'autre, Kryshan, est plus affirmé, et parle beaucoup. Une vraie pipelette en fait. Au-delà de ça, impossible de les distinguer. Ils portent la même chemise en plus... Ah, ça y 'est ! Je sais comment les aborder !
Je toussote un peu, et avance vers eux d'un pas assuré. Je me montre amical et leur demande comment ça va. Kryshan m'assure que tout va bien et qu'ils doivent juste s'habituer aux lieux. Oui, c'est soudain pour vous, d'être ici ! Il y a certaines petites choses que vous semblez ignorer, mais... dans le bataillon, comme on doit combattre et aller en extérieur, on est plus regardant sur... la longueur des cheveux, vous voyez ? Si vous voulez pas vous faire attraper par un vétéran, il faut les couper plus courts. C'est la règle. C'est pour éviter d'être gêné durant les expéditions et aussi contre les invasions de vermines. Les poux, c'est un vrai problème dans les régiments, ha ha !
Je crois avoir été assez aimable car Kryshan me sourit en rejetant une de ses mèches en arrière. Il me répond que c'est pas faute d'essayer, mais leurs cheveux repoussent trop vite. Ils les ont coupés au carré avant d'entrer dans le bataillon et ils leur arrivent de nouveau aux épaules. Ouaah, c'est incroyable, ça ! Vous êtes de vrais phénomènes, vous deux ! Tout le monde est curieux de savoir... Euh... Non, c'est pas ce que je voulais dire ! Je voulais parler de... vos performances, oui ! Il paraît que vous avez annihilé une bande de titans à vous seuls ! Vous êtes déjà dans le haut du classement ! Même le caporal-chef ne tarit pas d'éloges à votre sujet ! Et il faut y aller fort pour ça ! Vous allez à l'entraînement ?
Bernon hoche la tête. Indiquer "oui" ou "non", c'est ce qu'il y a de plus simple dans sa situation. Mais tandis que je les observe, je vois Kryshan se pencher vers lui, comme s'il écoutait quelque chose - que je n'entends pas - puis me répondre que le caporal-chef est venu les aider sur le terrain ; mais ils n'avaient pas vraiment besoin d'aide car les titans n'étaient pas si terribles que ça. Eh bien, vous êtes confiants ! Ne le soyez pas trop, ça peut porter malheur.
Erd entre dans le baraquement - il était allé chercher des morceaux de pain au mess - et je lui fais signe de la main. Une fois auprès de nous, il salue brièvement les deux jumeaux, et tend à chacun de nous un bout de pain. On va pas s'entraîner le ventre vide ! Kryshan, Bernon, c'est mon coéquipier, Erd. Oui, nous sommes l'escouade tactique, enfin, juste la moitié... Oui, le caporal-chef cherche des soldats, mais je ne sais pas s'il y pense vraiment... Je prends l'air innocent en espérant que ça brouillera leurs soupçons...
Kryshan ne prend par le bras et annonce que je peux l'appeler Krys pour plus de simplicité. D'accord... Krys et... Ber ? On fera comme ça alors !
Nous nous dirigeons vers la réserve afin de nous équiper. Le soleil est déjà haut et bien chaud. Encore une journée écrasante... A la première occasion, j'irais me planter sous un arbre, au frais. Mais j'avoue avoir bien envie de les évaluer. Le caporal-chef a le nez ; s'il les a repérés, c'est qu'il y a une raison. Pendant que je planifie ma journée, je sens qu'on tire la manche. Je me tourne sur le côté et tombe nez à nez avec l'un des jumeaux - Bernon - qui me sourit juste en silence. Tu... veux quelque chose ? Bon sang, c'est gênant. Je ne sais pas comment faire dans cette situation... Heureusement, Krys vient à mon secours et penche de nouveau sa tête vers son frère... Ils sont télépathes, ou quoi ?
Krys me dit alors que Ber aimerait savoir comment est le caporal Livaï, si c'est une bonne personne. Comment tu sais ce qu'il... Ok, plus tard... Et bien... tout dépend ce que vous entendez par là. Il est intransigeant, perfectionniste, maniaque sur la propreté... il s'énerve pas vite mais il faut pas le chercher. Avec lui, il faut que ça saute, vous voyez ! Parfois, il est très calme et nous laisse faire ce qu'on veut. Il peut disparaître toute la journée aussi... Mais il cache bien son jeu ; c'est un grand coeur en dedans. Il vous laissera jamais tomber !
Ma réponse semble satisfaire Ber qui sourit gentiment en fermant les yeux. Il a soudain l'air très jeune, bien plus jeune que son âge... et très lointain...
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fallenrazziel · 2 years
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Les Chroniques de Livaï #542 ~ SANS AMBITION, IL N’Y A PAS DE TALENT (août 846) Kryshan
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le  personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort  de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je  me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma   propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a   traversées, ainsi  que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint,  détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques  libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous.  Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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Ouf, cet entraînement n'en finissait plus ! Je serais pas mécontent d'aller piquer une tête quelque part !
La chaleur écrasante rend mes fourreaux encore plus lourds et la sueur colle ma chemise sur ma peau. Je suis pas le seul. A vrai dire, j'ai plus fière allure que mes camarades... Où est Bernon ? Ah, le voilà. Il a dû se poser quelque part pour recharger son gaz. On a bien pris le coup de main, maintenant.
Ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée de rejoindre le bataillon finalement. Les titans ne sont pas si terribles après tout. Nos camarades tremblent des pieds à la tête quand on les évoque, mais moi... ils me font surtout pitié en fait. La première fois que j'ai fait face à l'un d'eux, j'ai été saisi par l'expression figée de son visage. Comme s'il appelait à l'aide...
Nos exploits nous ont valu le respect au moins. Au début, on nous regardait avec crainte et curiosité ; ce n'est plus le cas depuis notre retour. Et puis nous sommes revenus avec le caporal Livaï, forcément, ça en jette... Ber, rapplique ! Les exercices sont terminés !
En silence comme d'habitude, mon frère atterrit juste à côté et s'avance vers moi. C'est moi ou ses cheveux ont encore poussé ? Ils poussent toujours plus vite que les miens. La semaine dernière ils balayaient à peine sa nuque et aujourd'hui ils tombent en dessous de ses épaules. Ouais, il faut les couper plus souvent. Il fait la moue. Je sais, c'est chiant, mais tu sais bien que c'est la procédure, tu vas finir par te faire engueuler ! Je dis ça mais je vais devoir le faire aussi de toutes façons...
On marche tranquillement pour rejoindre les autres, quand une petite silhouette vient nous barrer la route. Ca alors ? C'est le caporal ! Il me semblait bien l'avoir vu nous reluquer de loin ! Bernon s'immobilise à côté de moi et nous attendons la suite des évènements. Le petit homme nous tourne autour un moment - je le croyais pas si minuscule, c'était trompeur sur le cheval... - et semble nous observer sous toutes les coutures. Caporal ?... Pouvons-nous... quelque chose pour vous ? Bernon se presse contre moi, mis mal à l'aise par ce regard insistant. Comme toujours, je le rassure par la pensée.
Le caporal s'arrête enfin face à nous et me fixe par en-dessous, le menton levé. Il détaille vraiment ma physionomie de près... J'ose pas commenter, ce serait sans doute impoli dans ma position mais... Si vous voulez nous poser des questions, allez-y, mon frère et moi, on s'y attendait un peu déjà... Cela semble le dérider et il nous fait signe de rejoindre un petit coin à l'écart. Il s'adosse à un baraquement et ne perd pas de temps. Il nous demande quelle est notre histoire, à nous deux. Je souris un peu amèrement en moi-même. J'avais beau m'y attendre, c'est pas forcément agréable de se lancer dans de grandes explications... Mais bon, c'est le caporal.
Et bien voilà... Mois c'est Kryshan, et mon frère, c'est Bernon. Juste Kryshan et Bernon. Non, on a pas de nom de famille. Il hausse le sourcils. Ah oui ! C'est aussi votre cas, je crois ? Vous aussi vous venez d'un orphelinat ? Bernon tire ma manche par derrière pour me mettre en garde. Oups, oui... Je me laisse vite emporter... Excusez, caporal. Donc... on a pas de parents. On sort de l'orphelinat de Karanes. C'était pas le bagne, on y était plutôt bien. Je suppose que nos parents ont pas pu gérer... enfin, vous savez... Deux jumeaux... et avec notre air bizarre en plus... Vous en faites pas, on le sait ! Dans notre ville, les jumeaux, c'est pas très bien vu. D'habitude, on les jette dans les puits, ils portent malheur à ce qu'on dit... On y a échappé au moins. Non, nos cheveux sont naturellement blancs. On sait pas pourquoi. On a prévu de les couper de nouveau, hein ! Mais ils repoussent trop vite, surtout ceux de Ber, on sait pas pourquoi non plus...
Il nous demande de continuer en regardant Bernon par-dessus mon épaule. Perdez pas votre temps avec ça, il est muet, comme je vous l'ai dit. Je parle pour nous deux. D'ailleurs, si je parle trop, hésitez pas à me le dire ! Il hoche la tête avec un air interloqué, et je peux alors reprendre mon récit. On s'est engagés tous les deux dans l'armée à douze ans. C'était le bon âge pour quitter l'orphelinat. On avait un peu peur de se mêler aux gens et de devoir constamment justifier notre existence auprès de tout le monde. Les brigades d'entraînement, c'était vraiment dur. On nous faisait des crasses tout le temps. Combien de fois j'ai retrouvé des rats morts dans mon lit et Ber des cafards dans sa bouffe ! Très souvent. Soit on nous fuyait, soit on nous rendait la vie dure. Ca nous a endurcis, et soudés encore plus. On s'est beaucoup entraînés ensemble. Mmh ? Ah oui... Ils ont accepté Ber parce qu'il a parfaitement réussi le test d'équilibre ; il est resté en position pendant une heure. Même s'il parle pas, il comprend très bien ce qu'on lui dit, c'est pas un attardé, hein !
Je me rends compte du temps que je perds quotidiennement à excuser le mutisme de mon frère auprès des gens... Si seulement ils pouvaient entendre sa voix comme je l'entends ! Je sais pas comment, mais je parviens parfaitement à percevoir sa voix ; comme s'il me parlait dans ma tête. C'est pas possible d'expliquer ça aux autres. Même si le caporal m'a l'air assez exceptionnel, au moins autant qu'on le dit, c'est quelque chose qui lui échappera toujours, je crois... Pourtant, c'est bizarre, mais... en sa présence, je sens comme... une familiarité. Comme si j'avais retrouvé un ami perdu de vue. Il m'intimide pas du tout ; Ber est plus réservé mais je sais qu'il pense comme moi.
Alors, à la fin de notre entraînement, Ber est arrivé deuxième et moi cinquième. On avait tout ce qu'il fallait pour aller se planquer dans les brigades spéciales ; et je voulais le faire, j'avoue ! C'est Ber qui a insisté pour qu'on aille rejoindre le bataillon ! Il me disait que notre mission était de sauver l'humanité et de libérer les titans, un truc du genre... C'est un peu confus même pour moi, caporal, je vous assure. On a rejoint les brigades, on y était plutôt tranquilles, mais on s'ennuyait ferme ; on avait l'impression de servir à rien. Et puis, il y a eu le recrutement. Ber a remit ça sur le tapis, répétant que c'était notre chance. Je me suis laissé convaincre et... nous voilà !
Hmm, ça vous va, comme résumé ?
Il me reproche pas du tout mon manquement au protocole. Bernon et moi devrions être au garde-à-vous devant lui, le cul serré, droits comme des i. Mais il ne semble rien remarquer. J'ai noté que la hiérarchie, dans le bataillon, c'est assez flou. Les vétérans sont plutôt accessibles, même si le major l'est beaucoup moins... Il ajoute qu'il a été impressionné par notre prestation dehors, et qu'il n'avait jamais vu des soldats bouger aussi vite que lui. Ouaah, je sais pas trop quoi dire, là...
Il demande enfin comment nous nous sentons dans le régiment, si nous sommes bien traités. Sa sollicitude nous touche tous les deux... A vrai dire, les explorateurs n'ont rien en commun avec les soldats que nous avons côtoyés. Plus on est bizarres, plus ça semble la norme ici, ha ha ! On a pas eu de problèmes ; quelques oeillades appuyées peut-être. Mais c'est vraiment rien du tout. On nous a mis dans la même équipe afin que je puisse "traduire" ce que dit Ber pour les autres. Aussi parce qu'on fonctionne très bien ensemble ; séparez-nous et je garantis plus nos résultats. Notre première sortie ? J'ai trouvé ça génial ! Enfin, pas aussi terrible qu'on le dit... Les titans ne sont pas si forts que ça, ni si effrayants. Je sais, ça fait un peu prétentieux de le dire comme ça, mais... c'est vraiment ce qu'on pense, pas vrai, Ber ?
Le caporal nous informe que cette expédition était vraiment courte et sans danger. Je vois... Et bien, nous sommes prêts pour la prochaine. Même si ça me fait de la peine de voir de nouveau ces visages tristes... Ils sont tristes, les titans, n'est-ce pas, caporal ? Vous avez pas remarqué ? J'ai eu de la peine à tuer le premier... mais vu leur état... c'est un peu comme si on les libérait, non ?
Le caporal soupire et répond que si je veux parler de titans pendant des heures, je dois aller voir la chef d'escouade Hanji Zoe. Euh... je n'oublie pas... Pouvons-nous aller nous baigner maintenant ? Les camarades nous ont dit qu'il y avait un lac pas loin, ils doivent déjà y être. On a vraiment chaud, pas vous, caporal ? Il nous donne l'autorisation de décamper et Bernon et moi filons sans même prendre le temps de saluer.
C'est un drôle de personnage, lui aussi ! Tous les explorateurs sont étranges, on se sent bien parmi eux ! Eh Ber, tu en as pensé quoi ? Il me répond que j'ai été bien bête de me comporter comme s'il était notre égal. J'ai pas fait attention... Il m'a rien dit, non ? Et quoi d'autre ? Un interrogatoire ? C'est vrai, c'était un peu ça... Il s'intéresse à nous ? Pourquoi d'après toi ? Il me colle une claque sur la tête en soupirant. Non, tu crois vraiment ?... C'est vrai que l'escouade tactique est incomplète depuis un moment. Me dis pas que...
On risque de devenir des soldats d'élite, vraiment ?
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fallenrazziel · 2 years
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Les Chroniques de Livaï #540 ~ SANS AMBITION, IL N’Y A PAS DE TALENT (août 846) Livaï
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le  personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort  de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je  me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma   propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a   traversées, ainsi  que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint,  détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques  libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous.  Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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Je fais encore une fois le tour de l'avant-poste au galop pour m'assurer que tout va bien. Erd et Gunther sont de l'autre côté, à un ou deux kilomètres, et je dois pas tarder à aller les retrouver si je veux éviter les mauvaises surprises. Ils se sont très bien débrouillés à deux mais je dois me rendre à l'évidence : il me faut de nouvelles recrues au plus vite, sinon on sera limités dans notre champ d'action...
Erwin a pas trop fait d'histoire là-dessus au vue de ce qui s'est passé le mois dernier, et j'ai pu prendre part à l'expédition quand même. Mais il sera pas d'accord la prochaine fois. Une escouade d'élite réduite de moitié, c'est du gâchis, je peux pas monter des stratégies trop compliquées ou risquées. Ni les abandonner trop longtemps.
Je guette le signal qui doit nous indiquer le repli ; Erwin doit le lancer d'un moment à l'autre. Cette sortie aura été courte, juste histoire de réparer un peu un avant-poste pas trop loin du Mur et d'y laisser des vivres. Je dirais pas que c'était inutile mais Erwin a besoin de temps pour imaginer d'autres trucs à faire. Ca donne de quoi parler aux aristos en attendant, sans nous mettre trop en danger. Deux ou trois blessés, pas plus, aucun mort. Moi, ça me va. Même si on est pas plus avancés en fin de compte...
Tous ces complots qui nous ont occupés m'ont fait oublier que les titans étaient toujours là, dehors, à nous attendre. Toujours aussi moches et cons, ceux-là. Ils boufferont pas aujourd'hui. Ils vont devoir... eh ! c'est quoi ça ?
Un panache de fumée verte monte dans le ciel bleu et je me mets à transpirer d'un coup. Ils ont des ennuis par là ? Les équipes ont été dispersées afin de maintenir les titans à distance de l'avant-poste, ils se battent depuis un moment, même si les mochetés sont peu nombreuses car nous sommes un peu en dehors de leur trajectoire habituelle. Je talonne les flancs de ma jument pour me précipiter dans cette direction. Erd et Gunther attendront ; y a sûrement des bleus qui en bavent là-bas.
Je descends un talus rapidement, laissant ma monture sauter par-dessus un petit cours d'eau changé en boue à force d'être piétiné par des panards géants. Je plisse les yeux et me hisse sur mes étriers afin de voir ce qui se passe de loin. Il y a bien une bataille ; je vois le soleil se refléter sur des lames tirées. Merde, j'arrive pas trop tard, j'espère... Il doit y avoir au moins un déviant parce que j'en vois un sauter partout comme une grosse araignée...
Je dégaine à mon tour et m'accroupis sur ma selle pour décoller. J'me faisais chier justement, ça me dérouillera un peu. Voyons voir comment ça se présente. Je distingue, comme à travers une loupe puissante, la zone précise que je dois frapper pour faire tomber celui qui est le plus proche. Retrouver mes réflexes ne m'a pris que quelques minutes après avoir quitté Trost. C'est comme si je ne les avais jamais quittés, ces bons vieux tas de merde...
M'élançant de ma jument, je me prépare à mettre les gaz pour accélérer au moment propice, mais avant que j'ai pu faire quoi que ce soit, ma cible s'écroule sur le flanc, la nuque arrachée. J'ai à peine le temps d'apercevoir une silhouette floue, étrangement lumineuse, passant à quelques mètres et se jetant déjà sur la suivante. J'ai la berlue, ou quoi ? Attends un peu, que je vois ta trogne à toi... Tu m'as l'air vachement doué en tout cas...
Je reste dans le sillage du mystérieux soldat victorieux tout en me focalisant sur les autres titans dans les parages. J'en vois un qui tient un pauvre gars terrifié dans ses grosses pognes. Ok, je m'occupe de lui. Ces cris étranglés me parviennent et je fonce en avant en me servant d'un autre titan isolé pour me propulser vers lui. Je m'apprête à abattre ma lame sur la nuque offerte quand la silhouette lumineuse revient danser juste devant mon nez ! C'est pas possible, elle n'a pas du tout pris cette direction tout à l'heure !
Au moment de me poser sur l'épaule du titan terrassé, j'ai enfin le temps d'apercevoir le petit prodige qui me vole tous mes coups. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il a l'air très bizarre. Ses cheveux sont très clairs - blonds, je suppose - et si longs qu'il lui tombent sur le visage. C'est pas très réglementaire ça... Bah, c'est une nouvelle recrue, il doit pas être au courant des procédures... J'suis étonné que personne lui ait dit que... Eh ! Toi ! T'es avec quelle équipe ?
Il me tourne le dos et s'apprêtait à repartir quand le son de ma voix le fait s'immobiliser. Je peux enfin me poser près de lui et le détailler de plus près. Il doit avoir la vingtaine, car sa carrure est bien faite, même s'il donne une impression de fragilité. Il est plutôt grand, sa peau est très pâle, et ses cheveux ont presque la même couleur, c'est perturbant... Il se dirige vers moi sans mot dire et je distingue dans ses yeux un reflet rougeâtre qui me met sur mes gardes.
Je suis le caporal Livaï, et je t'ai posé une question. Avec quelle équipe tu étais ? Il hausse les épaules avec impuissance et me montre une direction du doigt. Soldat, quand un supérieur te demande quelque chose, tu dois répondre ! On a pas le temps pour les devinettes ! Où sont tes camarades ? Tu... tu as tué ces titans tout seul ?...
Il secoue la tête négativement et semble fouiller le ciel des yeux. Bizarre, ce gamin... Il me met mal à l'aise... Y a un truc qui cloche chez lui. Est-ce qu'il serait pas un peu... simplet ou autre chose ? J'ai déjà eu affaire à des types comme ça dans les bas-fonds, rendus fous par la faim. En général, il vaut mieux pas s'en approcher, leurs réactions sont imprévisibles... Mais il a l'air calme, et pas menaçant... Je sais pas quoi penser...
Je me décide enfin à lui dire de me suivre afin de chercher les autre quand deux nouveaux titans nous tombent dessus, lancés au pas de course. Ils peuvent être si rapides quand ils veulent, ces salauds ! Fais gaffe, ils vont te choper !
Il a déjà disparu. J'ai à peine décollé que j'aperçois l'éclair de ses lames juste derrière le titan de tête. Sans me poser plus de question, je suis le mouvement pour faire son affaire au deuxième et ils tombent à terre presque en même temps. De nouveau, nous nous trouvons face à face et je le scrute plus intensément. T'es doué, gamin... Ma jument me rejoint au petit trot et la monture du soldat fait son apparition aussi. Bon, le danger est écarté pour le moment, tu peux répondre à mes questions maintenant ?
Il semble embarrassé, et danse d'un pied sur l'autre sans se décider à parler. C'est quoi ton problème, t'es timide ou quoi ? C'est pas le moment, c'est pas moi qui vais te bouffer si tu te décides pas à répondre ! Y'en a encore qui peuvent débouler ! C'est pas vrai... c'est quand même pas moi qui l'intimide ? Encore un admirateur paralysé par ma présence ? Ttcchh...
Un galop fait trembler le sol près de nous et une petite troupe d'explorateurs nous rejoint à son tour. Il y a plusieurs équipes rassemblées ici. Je n'en reconnais que quelques-uns... Mais ce qui me met sur le cul, c'est celui qui chevauche en tête.
C'est la copie conforme de celui avec lequel j'essaie de communiquer depuis plusieurs minutes !
Quelque chose s'agite en moi, comme un fragment de vieille superstition inexpliquée. J'ai jamais trop aimé ça, les jumeaux... C'est très perturbant de se retrouver face à deux personnes identiques, on a l'impression d'être la cible d'une plaisanterie douteuse... On dit qu'ils portent malheur, ou des trucs comme ça.
Bah, je sais ce que c'est d'être considéré comme un monstre qui apporte la poisse, je devrais bien le gérer. Pas la peine de les mettre mal pour ça. Après tout, le bataillon est réputé pour ses monstres, non ?
Le nouveau-venu se poste à côté de moi et me donne enfin les infos que je veux. Au moins, toi, tu sais parler ! Ton... frère ouvre pas la bouche depuis tout à l'heure, ça mérite le conseil disciplinaire ! Il me répond qu'il est muet de naissance. La belle affaire ! Comment il a réussi à passer ses examens sans décrocher un mot ? Ok, trop de questions, et pas assez de temps. Je vous tiens à l'oeil, vous vous expliquerez à Trost. Je vois le signal de fumée du repli. Suivez-moi en rang, on rejoint le bataillon.
Je mène la petite troupe hors de la zone dangereuse, constatant que personne ne semble blessé. C'est la chance... ou peut-être pas. Si j'en crois ce que j'ai vu, il y a ici deux petits prodiges tout à fait inattendus et hors normes, à tous les niveaux.
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fallenrazziel · 2 years
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Les Chroniques de Livaï #541 ~ SANS AMBITION, IL N’Y A PAS DE TALENT (août 846) Erwin Smith
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le  personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort  de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je  me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma   propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a   traversées, ainsi  que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint,  détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques  libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous.  Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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Mon rapport enfin rendu, je peux respirer librement de nouveau. Nos résultats ont satisfait le généralissime ; comme si la reprise d'un simple avant-poste était suffisante pour eux... Ca ne l'est pas pour moi, mais faute de grive, on mange des merles. Je dois continuer à endormir leurs exigences le temps d'avoir de nouvelles idées.
Je vais définitivement allouer un budget plus conséquent à Hanji pour ses recherches, cela ne peut qu'être bénéfique au bataillon ; mais cela me contraindra à des expéditions moins risquées avec peu de soldats pour équilibrer les comptes. Pendant encore combien de temps se contenteront-ils de ça ? Et les explorateurs, ne vont-ils pas se lasser eux aussi de cet immobilisme ?
Je me dirige vers mon bureau après avoir traversé tout le QGR et, comme à son habitude, Livaï m'attend dans le couloir. Le dos nonchalamment appuyé contre le mur, en équilibre sur une jambe, les bras croisés, il semble dormir, le visage baissé vers le sol. Il ne faut pas s'y fier, Livaï ne dort jamais vraiment. Il est toujours sur le qui-vive, prêt à bondir à la moindre alerte. C'est étrange mais cela me rappelle... un autre jour, dans un autre couloir, lors d'une triste expédition. Il attendait exactement dans la même position, montant la garde pour signaler à ses amis mon arrivée. Je l'ai tout de suite deviné. C'était la première fois que nous nous parlions sans violence... Je me souviens d'avoir tenté une approche plus amicale, l'interrogeant sur sa vie dans le régiment ; je l'ai aussi félicité pour ses exploits. Je ne suis pas sûr encore aujourd'hui de ce que tout ceci a provoqué en lui... mais après tout, il est là, n'est-ce pas ?
Je me doute de l'objet de la discussion que nous allons avoir. Il ne m'a pas échappé qu'il est revenu à Trost à la tête d'une petite troupe de recrues et son regard ne les a pas quittés plus d'une minute. Je déverrouille la porte, entre, et il me suit sans attendre d'invitation, comme mon ombre. Il vient s'asseoir sur le bureau avant même que je n'y prenne place. C'est le signe qu'il a pris une décision importante, autrement il serait allé se caler dans le divan ; il adore ce divan...
Je me demande toujours avec inquiétude pour qui je passerais si un de mes pairs pénétrait dans la pièce et voyait ainsi mon subordonné dans cette attitude dénuée de tout protocole... Je suppose que je serais encore obligé de l'excuser en prétextant que son talent compense largement ses mauvaises manières, ou que je privilégie le bien-être de mes camarades avant celui du mobilier... Espérons que cela n'arrive jamais, j'aimerais éviter ce désagrément...
Tu ne vas pas prendre un bain ? Je pensais que ce serait ton premier geste... Dois-je comprendre que notre petite sortie n'était pas si éreintante ? Il hoche la tête sans mot dire. Tu as raison. C'était assez pitoyable mais au moins personne n'a été tué et mes supérieurs sont satisfaits. Ils nous laisseront tranquilles un moment. De ton côté... s'il te plaît, dis-moi que tu as trouvé des recrues pour ton escouade, ce serait la meilleure nouvelle depuis plusieurs jours.
Il hausse un sourcils et grince des dents, maugréant que je gâche tout avec mon intuition. Ne me dis pas que cela t'étonne encore. Alors, j'ai vu juste ? Tu as déjà des noms et tu viens me les soumettre ? Tu as discuté avec les jeunes ? Qu'as-tu vu durant l'expédition ? Il me confie qu'il n'est pas encore sûr de lui mais que deux candidats assez exceptionnels lui ont tapé dans l'oeil. Il ne leur a pas demandé leurs noms car il ne sait pas encore s'il va leur faire rejoindre l'escouade, mais qu'il va observer leurs entraînements avec attention. Ah ! tu as repris goût à ton rôle de caporal, bien, très bien ! J'ai confiance en ton jugement...
Il me regarde de travers, comme si je lui avais volé quelque chose qui lui appartenait en propre, puis se met à triturer mon encrier. Il y a un problème ? Tu sais que je donnerais mon aval pour n'importe quel candidat que tu me présenteras, tu n'as pas à t'en faire. Il me répond qu'il y a effectivement un problème et pas des moindres.
L'un des deux "élus" est muet.
Mmh, ah oui ? J'admets que c'est particulier, mais s'il a eu son diplôme, c'est qu'il est apte, n'est-ce pas ? Il me confirme qu'il est très doué, et qu'il lui a presque volé les titans qu'il comptait tuer ! A ce point ? Ce serait dommage de s'arrêter à cette infirmité alors. J'ai déjà entendu dire que les brigades d'entraînement acceptaient les handicaps légers à condition qu'ils n'empêchent pas le soldat de faire son devoir. Je suppose que travailler avec lui te demandera d'adapter ta méthode mais si tu l'as repéré, c'est qu'il a quelque chose qui vaut le coup. Je peux te donner des idées, j'ai du le faire avec toi à un moment, tu te souviens ?
Il fait mine de m'envoyer son poing dans le visage mais j'arrête sa main sans problème. Ca ne sert à rien de renier le passé, Livaï. Nous nous en sommes bien sortis, finalement. Tu feras de même avec tes recrues. Observe-les bien, renseigne-toi sur eux, et reviens me donner tes conclusions. Si tu les choisis, et qu'ils acceptent bien sûr, je les rencontrerais personnellement pour les féliciter et les mettre au courant de leur nouveau statut.
Livaï saute à bas du bureau, apparemment satisfait de moi. C'est toujours un soulagement de constater que je ne le déçois pas. La considération qu'il a pour moi me semble si précieuse que je crains à chaque fois de la voir s'envoler... Je ne dois pas en devenir dépendant, j'ai un rang à tenir, je suis son supérieur... Mais lui comme moi savons que cette hiérarchie n'est en partie que façade. Je ne peux faire autrement que le considérer comme mon égal.
Je l'ai toujours fait, dès le premier instant où j'ai posé les yeux sur lui.
Il me demande avant de sortir si je compte rester enfermé le reste de la journée. J'avise la minuscule pile de feuillets qui trône sur le bureau. Mmmh, non... j'ai presque tout réglé avant l'expédition, il ne me reste que quelques petites choses à lire ; je pense aller faire un tour plus tard. Si Mike est libre, nous irons peut-être en ville...
Il fait la moue. Tu as du travail de ton côté, chacun son tour ! Caporal, je veux des résultats ! Ton escouade doit être au complet avant la prochaine sortie ! J'ai terminé. Tu peux disposer. Il me fait une fausse révérence obséquieuse et referme la porte derrière lui.
Ce genre de petit jeu me mettrait hors de moi face à n'importe qui d'autre ; mais avec lui, cela me détend de façon miraculeuse...
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fallenrazziel · 2 years
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Les Chroniques de Livaï #536 ~ SAVOIR, C'EST SE SOUVENIR (juillet 846) Hanji Zoe
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le  personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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Elle se met à s'agiter, mais elle ne parviendra pas à défaire ses liens. Ses mains et ses pieds sont solidement attachées à la chaise. Elle doit bien se rendre compte que c'est inutile. Peut-être a-t-elle une envie pressante... Tant pis pour elle, elle ne quittera pas cette pièce avant d'avoir parlé.
Elle tient le coup depuis quatre bonnes heures, c'est plus que ce que j'escomptais. Tout ce temps passé ici, dans le noir, sous terre, totalement isolée, liée à cette chaise elle-même rivée au sol, sans aucun espoir d'être entendue... Elle a un moral d'acier, cette femme. Je suis descendue de temps en temps pour vérifier son état mais elle m'a rembarrée à chaque fois. Même quand je me suis mise à manger une délicieuse tarte aux cerises devant elle.
Mais là, je sais pas... on dirait qu'elle flanche. Elle n'a pas décroché une seule réponse à mes questions, et elle doit se mettre à table si elle veut s'en sortir. Je vais devoir la cuisiner un peu plus, et j'ai amené des amis cette fois. Livaï et Mike restent dans l'ombre près de la porte, tandis que Moblit se tient derrière notre captive rebelle, attendant mes directives. Il a pas l'air super à l'aise...
Erwin a vraiment un instinct de dingue, car il s'agit bien ici d'un des suspects qu'il avait pointés. Ada Barrett. Elle vient de la Garnison apparemment, mais rien chez elle ne justifiait son enrôlement dans le bataillon. Elle a une famille à ce que je sais, mais la paie d'un explorateur ne justifie pas de prendre de tels risques. Elle doit avoir d'autres motivations, et je dois les apprendre. On va recommencer l'interrogatoire...
Je me plante devant elle, et constate qu'elle a commencé à se déshydrater. Il fait très sec ici. Erwin a réussi à me dégoter cet endroit bien tranquille - une des anciennes caves du QGR - pour mener mon entretien. On y entrepose plus de vin, ni d’armes. C'est la discrétion assurée, quoiqu'il se passe, personne au-dessus n'en saura rien.
Eh ! Tu es toujours de ce monde ? Bien ! On va pouvoir continuer notre danse ! J'ai autre chose à faire de ma journée, tu sais ! Et rester seule ici toute la nuit, j'imagine que ça t'enchante pas. Je suis sûre qu'il y a encore des rats qui courent ! Mais ce ne sont pas d'eux que tu devrais avoir peur...
Elle  lève le visage et éructe que je ne lui fais pas peur, que je perds mon temps et qu'elle n'a rien à dire. Arrête tes bêtises, nous savons bien ce que tu trafiques ! La seule chose que nous ignorons, c'est qui t'a envoyée. Tu dois le savoir, je suppose. Et tes complices aussi ; on veut des noms. Tu n'es pas seule à agir, on le sait.
Elle affirme ne rien savoir de tout ça, ni de prétendus espions infiltrés. Que faisais-tu devant le bureau du major ? Tu venais lui demander quoi ? Vas-y, invente une histoire ! Discrètement, je fais signe à Mike d'approcher, et il se penche sur elle. Elle ne s'en rend pas compte et commence à monter un immense baratin que j'aurais pu déceler comme faux même sans Mike. Il secoue la tête négativement. Ah ! arrête de mentir, mon camarade ici présent renifle le mensonge comme pas deux ! Tu peux pas le tromper ! Si tu redis un seul bobard, je te garantis que tu vas le sentir passer...
Elle me crache que je ne suis qu'une sadique, que tout notre régiment est un ramassis de monstres sans coeur qui aiment torturer les gens. D'ordinaire, nous préférons charcuter des titans, mais les temps difficiles nous obligent à changer de cible. Ne te méprend pas ; je peux devenir un monstre si tu veux. Quand le bataillon est menacé, je ne réponds plus de rien. Et Livaï est du même avis, pas vrai ?
Il s'avance à son tour mais je sens bien qu'il n'est guère motivé. Je lui ai demandé de venir pour frapper un peu notre captive, et je sais que ça ne l'enchante guère... Allez, cesse de faire ton gentleman et donne-lui sa leçon ! Frappe aussi fort qu'il faut, mais ne lui démonte pas la tête !
La prisonnière se débat un peu mais ne peut pas s'éloigner. Livaï arme son bras, ouvrant et fermant le poing ; son mouvement est hésitant... Moblit tire une tronche de six pieds de long ! Vas-y, quoi, une bonne fois ! Elle aura si mal qu'elle parlera pour pas que tu recommences !
Enfin, il se décide, et envoie son poing fermé dans la figure de Barrett. Une dent vole près de ma joue et va tinter sur le sol. Livaï secoue la main, comme s'il s'était brûlé, et je comprends bien que ce qu'il vient de faire le dégoûte. Mais c'était nécessaire, la survie de notre régiment en dépend. Il le sait. Peut-être recommencera-t-il si je le demande... mais de toutes façons, j'ai d'autres armes en réserve.
Le nez de la femme est éclaté, sa lèvre ouverte et le sang se met à couler sur sa chemise. Elle suffoque, bafouille, et je distingue dans ce bafouillement comme une moquerie. Elle affirme que le caporal n'est qu'une lopette qui ne sait pas faire mal. Eh ! il s'est retenu ! Il peut y aller bien plus fort, cherche pas les ennuis ! Livaï, venge cet affront, remets-lui une beigne !
Il reste près de la porte et déclare qu'il ne recommencera pas et que je dois me débrouiller. Ok... merci du soutien. Mais t'inquiète pas, j'ai d'autres idées. Je vais la faire parler. Donc je lui repose mes questions. Qui t'a engagée et qui sont tes complices ? Réponds, c'est ta dernière chance. Après ça, je garantis plus rien. Tu m'as pas vue en colère... A ces mots, Moblit se raidit, tout en jetant un coup d'oeil dans l'ombre derrière moi.
Elle parvient encore à rire... Bien. Je vais devoir employer la manière forte. Je fais un pas en arrière, hors de la lueur des torches qui éclaire le centre de la pièce, puis revient vers elle en poussant devant moi un véritable chariot de torture. Il y a là-dedans tout ce qu'il faut pour faire parler quelqu'un. Si elle ne me supplie pas d'ici un instant de l'épargner, alors rien ne le fera.
La lumière joue sur les lames polies, les aiguilles, les pincettes, et cette fois, je vois un réel éclair d'inquiétude passer dans ses yeux. Elle voit que je ne joue plus. Je me poste tout près d'elle, lui laissant bien le temps de regarder. Tu vois, il y a ici un tas considérable de réjouissances... De quoi m'occuper pendant des heures. J'ai déjà disséqué des cadavres ; mais je n'ai jamais oeuvré sur un vivant. Tu seras la première...
Pendant que je prononce ces mots, je me demande si je suis toujours bien moi-même... Il y a à la fois de la répugnance et une curieuse excitation qui s'éveillent en moi à l'évocation de ces actes barbares... Mes mains tremblent... Pourtant, je parviens à m'emparer d'une longue aiguille pointue. Elle ne doit pas voir mon trouble ; mais j'aimerais qu'elle parle avant que...
Mmh, tu as de jolis yeux... Mais ça n'est pas si indispensable, des yeux, non ? On peut s'en passer, au moins d'un... T'es pas d'accord ? Moblit, tiens-lui la tête. Le pauvre semble terrifié par ce que je m'apprête à faire. C'est pour le bien du bataillon. Je n'ai pas le choix...
J'approche l'aiguille de son globe oculaire et elle se met enfin à supplier ; tout en affirmant qu'elle ne sait rien de son commanditaire car tout s'est passé par intermédiaire. Ah ! enfin, tu avoues ! Dis m'en plus. Je suis sûre que tu as des tas de trucs à raconter. Quels méfaits as-tu commis ? C'est toi qui a volé la liste des donateurs ? Parle ! J'approche de nouveau la pointe acérée de son visage...
Elle gémit qu'elle ne sait rien de cette liste car elle n'est pas parvenue à entrer dans le bureau. Mike confirme que c'est vrai. Que leur as-tu donné alors ? Nous avons été attaqués en ville. C'est de ta faute ? Elle pleure enfin franchement, bégayant qu'elle a une famille à nourrir, qu'on l'a fait chanter pour participer à ce complot, qu'elle n'a rien contre notre régiment, qu'elle voudrait juste s'en aller mais ne le peut tant qu'elle n'aura pas donné d'autres infos à son maître chanteur. D'autres infos ? Lesquelles leur as-tu déjà données ? Réponds !
Elle tremble de tout son corps mais reste muette. J'appuie la pointe de l'aiguille sur sa paupière, égratignant la peau fine. Tu veux le perdre ? Ca m'empêchera pas de dormir, moi ! Elle pleurniche de nouveau, et entre deux sanglots, je parviens à discerner quelque chose comme "je leur ai dit... quand vous deviez vous rendre à Mithras..." Oh ! Je vois ! Alors c'est à toi que je dois d'avoir failli mourir dans les Murs ! La prise de Moblit se resserre  sur sa tête et je le vois grincer des dents de colère. Comment as-tu su ? Qui te l'a dit ? Personne, qu'elle répond. Elle a entendu des membres de mon escouade en parler tandis qu'ils se croyaient seuls. La vache, je vais devoir les briefer mieux que ça !
Moblit relâche son étreinte - comme à regret - et la tête de Barrett s'affaisse sur sa poitrine. Mike reste tout à côté, à peine ébranlé par tout ce qui vient de se passer. Réveille-toi, on a pas fini. Je veux des détails sur ton... intermédiaire. Un nom ? Au moins un signalement ? Tu en a déjà trop dit, de toutes façons, autant tout déballer, non ? Elle rétorque que si elle fait ça, sa famille et elle sont mortes. Tu ne t'en sortiras pas mieux si je m'occupe de toi. Regarde, j'ai encore plein d'outils sympas...
Je lui montre un brodequin qui a déjà bien servi en lui expliquant que ça sert à péter lentement les os des jambes. Elle sursaute sur la chaise tandis que je fais le geste de lui retirer sa botte. Tu y es ? Penses pas un seul instant que je peux pas m'en servir. Tu me connais vraiment pas. Décris-nous ton commanditaire.
Je balance la botte au loin ; son pied tente de m'échapper. Je coince sa jambe sous mon bras et attrape le brodequin. J'entends sa respiration accélérée emplir la pièce, tandis que je glisse son tibia entre les deux planches de bois renforcées d'acier. Je vais te montrer comment ça marche, tu veux ? Regarde, on actionne cette molette et grâce à ces vis, ça se resserre petit à petit... C'est très simple comme mécanisme mais il fallait y penser...
J'exerce une autre pression sur la manivelle... Elle crie une fois. Encore un tour, et je suis sûre d'entendre un craquement... Elle s'étrangle de douleur. Parle ! Encore deux tours et ta jambe sera réduite en bouillie ! Allez !
Le souffle court, elle nous donne enfin un signalement. Grand, la voix nasillarde, un long manteau et un large chapeau noirs. Attends, c'est sûr ? Tu l'aurais pas lu dans les journaux par hasard ? La coïncidence serait trop belle... Elle semble ne pas comprendre - elle ne lit peut-être pas la presse après tout - et confirme qu'elle ne ment pas. Mike approuve de la tête. Et apparemment, il doit être au service de quelqu'un de puissant. C'est très intéressant, pas vrai, Livaï ?
Il s'est rapproché, visiblement perturbé par le témoignage. Je comprends à son expression que son cerveau marche à plein régime. Dans quel but ? Je l'ignore. Je retourne à ma captive. Tu l'as rencontré où ? Près de sa caserne, quand elle était dans la garnison. Apparemment, le type a su pour ses magouilles et il a utilisé ça contre elle. Pauvre fille... Tu n'as eu affaire à personne d'autres, sûre ? Elle acquiesce frénétiquement, et affirme qu'elle connaît au moins deux autres espions parmi nous. Et bien, voilà que tu déballes tout ! Il faut dire que le brodequin... je dois bien avouer...
Ok, on va te garder au frais pour l'instant, le temps de vérifier tes dires. Elle réclame de l'eau, et aussi de pouvoir aller uriner. Je suppose qu'on peut faire ça... Mais si tu as menti, tu reviendras ici. Et tu feras connaissance avec mes autres copains. Si j'en crois Mike, notre fin limier, tu as dit la vérité, mais sait-on jamais...
Mike délie Barrett de sa chaise et il la porte presque à bout de bras, tellement elle n'en peut plus. Moblit les suit hors de la pièce et je souffle un peu. Bon, ça s'est pas si mal passé, on a pas commis l'irréparable. J'avoue être soulagée... Tu lui as bien refait le portrait, tu t'es vraiment retenu ou elle déconnait ? Livaï ne m'écoute pas, toujours plongé dans ses pensées. Eh, Livaï ? Qu'est-ce que t'as ? On a plein d'infos à donner à Erwin ! Ca reste mince, mais le type qui m'a poignardée semble mêlé à toutes ces affaires. Erwin va nous relier tout ça !
Il marmonne que c'est très probable et qu'il doit nous voir tous au plus vite car il a un truc à nous dire. Attends, tu essaies de me faire croire que tu as résolu tout ce mystère ? Te fous pas de moi ! Erwin et moi sommes les cerveaux dans ce régiment ! Reste à ta place, petit !
Il ne relève même pas et me laisse sur place en bas des marches. Ouhlà... Ca doit être sérieux...
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