Tumgik
#Née en 1934
teheketosoma · 2 years
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lignes2frappe · 11 months
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CE QUE L'ON VOUS A TOUJOURS CACHÉ SUR LE CÔTÉ OBSCUR DE MOHAMED ALI
Racisme, islam, manipulations...
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Dire de Mohamed Ali qu’il est le plus grand sportif du 20ème siècle n’a rien d’exagéré.
Roi de la boxe anglaise à l’époque où le noble art était le sport le plus populaire de la planète, le Greatest fut le premier poids lourd à être couronné trois fois champion du monde, et ce, alors qu’il n’existait qu’une seule et unique ceinture.
Ayant défendu son titre à 19 reprises, il a défié et vaincu absolument tous ses rivaux (Sonny Liston, George Foreman, Joe Frazier…) lors d’affrontements dantesques où les pronostics le donnaient bien souvent largement perdant (le Rumble in the Jungle en 1974, le Thrilla à Manilla en 1975…).
S’il n’est évidemment pas le seul à avoir excellé dans sa discipline, ce qui le distingue de tous les Pelé, Jordan, Bolt, Woods, Brady & Co., c’est de ne s’être jamais cantonné à son seul sujet.
Mohamed Ali, c’était plus que de la boxe. Mohamed Ali, c’était plus que du sport. Mohamed Ali, c’était une personnalité et des engagements qui ont fait trembler le monde.
Immensément populaire tout autour du globe hier comme aujourd’hui, l’admiration légitime qu’il suscite ne doit cependant pas être confondue avec de l’idolâtrie. Ali n’était ni un prophète, ni un sauveur, mais un homme avec ses (immenses) qualités et ses (gros) défauts.
Qu’importe le storytelling en vigueur depuis trente ans qui tend à occulter ses zones d’ombre, revenons sans complaisance sur certains passages de la biographie de celui qui « refusait d’être celui que l’on voulait qu’il soit ».
Mohamed Ali était-il vraiment musulman ?
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La question peut paraître saugrenue de prime abord, tant Mohamed Ali a œuvré sa vie entière pour promouvoir l’islam.
En réalité, il existe ici deux Mohamed Ali : celui qui s’est converti au sunnisme à 33 ans, et celui qui auparavant a milité plus de dix ans au sein de la très controversée Nation of Islam (de février 1962, date à laquelle il a rendu son engagement public, à 1975, date de son départ).
Dirigé de 1934 à 1975 par le tout aussi controversé Elijah Muhammad, la N.O.I. n’appliquait absolument pas les préceptes coraniques au pied de la lettre, mais s’autorisait au contraire à les amender très librement.
Ainsi, le fondateur de la Nation of Islam, Wali Fard Muhammad (disparu mystérieusement en 1934 à 41 ans), était à la fois désigné comme le « mahdi » (le dernier des prophètes envoyé par Allah, annonciateur de la fin des temps), mais aussi comme « Dieu en chair et en os sur terre » – pas une incarnation, pas une manifestation de Dieu, mais bel et bien Dieu lui-même(?!).
Considérés comme hérétique aux yeux des musulmans orthodoxes, les Black Muslims comme ils se surnommaient se confondaient aux yeux des autorités avec une secte tant que le culte de la personnalité y était prononcé.
Et encore, on vous passe les délires sur les soucoupes volantes pour expliquer certains passages de la Bible et du Coran ou la création de la Terre et des Cieux… D’ailleurs, si vous cherchez Elijah Muhammad, il ne repose pas au Paradis, mais en rotation autour de notre planète.
Mohamed Ali était-il raciste ?
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La question peut de nouveau surprendre, à ceci près que, là encore, les faits sont troublants.
Les Black Muslims prônaient en effet un ségrégationnisme pur et dur au motif que Noirs et Blancs ne pouvaient pas cohabiter sur un même territoire.
Assimilée au plus premier des degrés à « la race des diables », la race blanche serait, selon leurs sources, née des expérimentations menées par le sorcier Yakub 6 600 ans plus tôt et œuvrerait depuis pour asservir l’homme noir originel.
Au sommet de sa gloire, Mohamed Ali embrassait sans ambage ces thèses, clamant notamment « n’avoir aucun ami blanc », que « tous les hommes blancs américains étaient des diables », ou « qu’un homme noir devrait être tué s’il fricote avec une femme banche. »
Alliant la parole aux actes, tout comme Malcolm X, Ali est allé jusqu’à se rendre à un meeting du Ku Klux Klan pour prononcer le discours suivant : « Les Noirs devraient se marier entre eux. Les merlebleus avec les merlebleus, les pigeons avec les pigeons, les aigles avec les aigles. Dieu ne se trompe jamais. »
Le genre de déclarations qui fait franchement tâche sur le CV d’un champion des droits civiques…
À sa décharge, après avoir pris ses distances avec les Blacks Muslims, Ali reconnaîtra avoir été victime de l’influence néfaste d’Elijah Muhammad et confiera même après sa mort qu’il « aurait souhaité quitter la Nation plus tôt s’il n’avait pas craint de se faire descendre comme Malcolm ».
[Les trois assassins de Malcolm X étaient tous membres de la N.O.I.]
Mohamed Ali, l’homme à femmes
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Au sein d’une Nation of Islam qui prônait « la pratique d’une moralité élevée » en matière de relations hommes/femmes (séparation rigoureuse des sexes lors de ses manifestations, interdiction des mariages interraciaux, monogamie stricte, injonction faite aux « sœurs » de porter « des robes qui touchent le sol » par souci de discrétion…), Mohamed Ali vivait sur ce point sa vie comme il l’entendait
Marié à quatre reprises (et absolument pas avec des femmes membres la N.O.I. comme préconisé), père de neuf enfants, il multipliait les liaisons extraconjugales.
En 2017, dans sa biographie Ali: A life, le journaliste américain Jonathan Eig consacre des passages entiers au « phénoménal appétit sexuel » du Greatest.
« Noires, blanches, jeunes, mûres, actrices, femmes de ménage… il ne faisait aucune discrimination. Tout son entourage était au courant. C’était un sujet de plaisanterie récurrent chez ses amis. »
Sa deuxième femme, Khalilah, mère de quatre de ses enfants, reconnaissait d’ailleurs volontiers « son côté sombre et diabolique », elle à qui il arrivait d’arranger des chambres d’hôtels pour les maîtresses de monsieur (!).
Humiliation suprême, quand son mari s’en est allé combattre Joe Frazier aux Philippines en 1975, le président Ferdinand Marcos a cru bon de le complimenter en public sur la beauté de son épouse… alors qu’Ali était ce jour-là accompagné de l’une de ses conquêtes – sa future troisième femme, Veronica Porche, 19 ans.
Ali estimait néanmoins tout à fait normal ses infidélités, comme il s’en était expliqué dans le New York Times.
« J’ai trois ou quatre copines que je loge, et alors ? Si elles étaient blanches, je comprendrais que cela pose problème, mais elles ne le sont pas. Qu’on me critique sur le Vietnam, qu’on me critique sur ma religion, ou tout un tas d’autres trucs, mais pas là-dessus. »
Notez qu’au sein de la Nation of Islam, il n’était pas le seul Tartuffe de la chambre à coucher, « l’honorable » Elijah Muhammad s’étant fait griller pour avoir eu sept enfants hors mariage.
Mohamed Ali frappait parfois en dessous de la ceinture
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Roi du trashtalk, à chacun de ses combats, celui qui volait comme le papillon et piquait comme l’abeille s’engageait dans une guerre des mots sans merci, tant par souci d’assurer un maximum de publicité à l’évènement, que par volonté de déstabiliser psychologiquement son adversaire.
Pas adepte pour un sou du fair-play (il moquait énormément le physique), bien qu’Ali fut plus clair de peau et souvent mieux né que ses adversaires (il était un enfant de la classe moyenne, pas du ghetto), il n’hésitait jamais �� dégainer la carte de la race en traitant à tire-larigot ces derniers « d’Oncle Tom » ou de « champions des Blancs ».
C’est ce pauvre Floyd Patterson qui avait eu la mauvaise idée de confier que « la Nation of Islam déshonorait les Noirs » et qui s’est fait mettre KO en deux temps, trois mouvements. C’est le malheureux Ernie Terrell qui en conférence de presse avait eu l’outrecuidance de l’appeler Cassius Clay et qui s’est pris une correction douze rounds durant face à un Ali qui à chaque bordée de coups de poing le défiait de répéter son nom. C’est George Foreman qu’il détestait ouvertement pour avoir accepté de porter le drapeau américain lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de 1968 à Mexico.
C’est aussi et peut-être surtout Joe Frazier qu’il a harcelé jusqu’à plus soif – « C’est cet autre genre de Noir. Je ne suis pas comme lui. Un jour, il se sera peut-être comme moi. Là, il travaille pour l’ennemi. C’est pour ça qu’il est un Oncle Tom. »
Non content de le comparer à longueur d’interviews à un gorille (l’insulte préférée des racistes), Ali a poussé l’affront jusqu’à agiter un singe en plastique devant lui. Smokin’ Joe, qui des années plus tôt lui avait pourtant prêté de l’argent quand il était au plus bas, ne lui a jamais pardonné.
Son engagement plutôt trouble contre la guerre du Vietnam
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Très probablement son plus haut fait de gloire en dehors des rings, quand, l’après-midi du 28 avril 1967, sur la base militaire 61 de Houston, il demeure immobile à l’appel de son nom.
Signifiant là son refus de rejoindre les troupes américaines envoyées combattre l’offensive communiste dans le sud Vietnam, Mohamed Ali justifie sa décision au nom de ses convictions religieuses.
Immédiatement privé de sa licence de boxe et dépossédé de ses titres mondiaux, il est ensuite condamné par les tribunaux à 10 000 dollars d’amende et cinq ans de prison ferme.
Un bras de fer judiciaire s’engage alors avec le gouvernement US.
Inflexible, Ali oppose une fin de non-recevoir à tous les compromis qui lui sont proposés (ne pas porter les armes, participer à des combats exhibition pour divertir les troupes…). Et tant pis si, à 25 ans, il met en péril ses meilleures années sur le plan sportif.
Célébré comme un héros de la liberté et de la contre-culture par l’Amérique protestataire, il incarne ainsi aux yeux du monde un David qui ne transige en aucun cas avec ses principes devant Goliath.
Trois ans et demi plus tard, la Cour suprême statue en sa faveur en cassant la décision de justice initiale pour des raisons de formes.
Canonisée depuis, la séquence mérite toutefois d’être nuancée.
Tout sauf un hippie ou un pacifiste, Ali avait en effet fièrement déclaré dans une interview reprise aux quatre coins du pays « qu’en tant que musulman, il ne participait qu’aux seules guerres voulues par Allah » et qu’il n’avait « personnellement aucun problème avec les Vietnamiens ».
[La punchline « Aucun Viêt-Cong ne m’a jamais traité de nègre » est en revanche une invention.]
Partisan de la loi divine contre la loi de la cité dans un pays où l’islam était ultra minoritaire, Ali faisait donc non seulement acte de sédition, mais il balayait d’un revers de main les 46 soldats américains qui perdaient chaque jour la vie en Asie (16 899 tués en 1968).
Très loin de créer l’unanimité, sa position était vivement critiquée par de nombreux afro-américains envoyés au front, l’accusant d’égoïsme et de lâcheté.
Comble de l’ironie pour un représentant de l’individualisme et de la libre pensée, la grande majorité des témoignages concordent aujourd’hui pour affirmer qu’Ali n’a absolument pas agi par droiture morale, mais par soumission à Elijah Muhammad qui interdisait à tous membres la N.O.I. de prendre part à cette « white man’s war ».
[Muhammad avait lui-même fait de la prison lors de la Seconde guerre mondiale pour avoir refusé de servir.]
Sa fin de carrière en pointillés
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Lorsqu’en 1975, Mohamed Ali défait contre toute-attente George Foreman, le plus gros puncheur de sa génération, c’est au prix fort.
Auparavant habitué à danser autour de ses adversaires en s’appuyant sur son agilité et sa vitesse d’exécution, il avait ici opté pour une stratégie diamétralement inverse : encaisser les coups de Foreman blotti dans les cordes, attendre qu’il s’épuise, puis lui porter l’estocade.
Convaincu d’avoir trouvé la marginale, à partir de ce combat, Ali embrasse ce nouveau style, ce qui lui vaut de multiplier les coups reçus au visage. Pour ne rien arranger, à l’entraînement, il encourage ses sparring partners à le frapper à la tête autant qu’ils le peuvent afin de « gagner en résistance ».
Très vite, les conséquences se font ressentir sur sa santé
« Ses réflexes étaient moins vifs de 25 à 30%. Il ne s’en apercevait pas, il pensait que son cerveau était vierge de la moindre lésion alors qu’il commençait à bégayer, à se montrer hésitant… » observe son soignant Ferdie Pachecho.
Deux ans plus tard, en 1977, Pachecho lui conseille d’ailleurs fortement de raccrocher les gants avant qu’il ne soit trop tard. Ali fait la sourde oreille. Plutôt que d’avoir à cautionner le drame à venir, Pachecho démissionne.
Cette condition physique déclinante n’empêche pas Ali à trente ans bien sonnés d’enchaîner quatorze combats en sept ans.
Si ses performances se font de moins en moins convaincantes, son statut de légende vivante lui permet de bénéficier d’une mansuétude de plus en plus accrue de la part des juges – face à Jimmy Young et Ken Norton en 1976, la majorité des experts estiment qu’il aurait dû s’incliner aux points.
Par la suite, cette indulgence ne suffit cependant plus. Ali perd trois de ses quatre derniers combats, dont l’avant-dernier, à 38 ans, face à son ancien sparring partner Larry Holmes qui lui colle une telle raclée que son entraîneur Angelo Dundee a dû jeter la serviette à la fin du dixième round.
Souvent mise sous le tapis, cette fin de parcours fait tâche, d’autant plus que si Ali avait su arrêter à temps, peut-être aurait-il été épargné par la maladie de Parkinson.
12 CITATIONS DE MOHAMMED ALI
Publié sur Booska-p.com le 6 janvier 2023.
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La chanteuse grecque Ioanna Mouskouri, est née en Crête le 13 octobre 1934
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etvcaraibe · 1 month
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Hommage à Maryse Condé: Une Plume qui a Traversé les Frontières
Dans la tranquillité de la nuit du 2 avril 2024, le monde littéraire a perdu l’une de ses plus brillantes étoiles, Maryse Condé, décédée paisiblement à l’âge de 90 ans. Née Marise Liliane Appoline Boucolon le 11 février 1934 à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, Maryse Condé laisse derrière elle un héritage littéraire et intellectuel dont l’influence dépasse largement les frontières de la langue…
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tasoeurlamilitante · 2 months
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Simone Weil : Née à Paris, fille de médecine, elle écrira : « Depuis l’enfance, mes sympathies se sont tournées vers les groupements qui se réclamaient des couches méprisées de la hiérarchie sociale », ainsi elle se rapproche du syndicalisme révolutionnaire et adhère à la Fédération unitaire de l’Enseignement (CGTU) par opposition au réformisme de la CGT. Elle participera aux manifestations de mineurs et donnera des cours aux ouvrier.eres. Pacifiste résolu elle s'opposa à toute guerre y compris la guerre révolutionnaires. En 1932, elle voyage en Allemagne pour tenter de comprendre la montée de l'hitlérisme. À son retour, elle écrit plusieurs articles pour exprimer ce qu'il risque de survenir dénonçant le refus de l'international à s'allier avec le SPD (partie sociale-démocrate allemand), considérant que l'URSS devenu pays de Staline avait cessé d’être la « patrie internationale des travailleurs» .
En 1934-1935, elle décide d'expérimenter et d'exprimer la condition ouvrière en travaillant dans plusieurs usines. Pour des raisons de santé cela ne dure qu'une année, mais elle consigne son expérience dans son "Journal d'usine". Elle reprendra sa carrière d'enseignante tout en réservant une partie de son salaire de professeur à la Caisse de Solidarité des mineurs, ne gardant que le strict nécessaire pour subsister.
En juin 1936, elle publie dans La Révolution prolétarienne, signé S. Galois, un article sur la grève des ouvrières de la Métallurgie. Pour Weil, le problème fondamental du travail industriel était de trouver comment l'humaniser. Le « contrôle ouvrier », c'est alors pour elle l’association des ouvriers à la gestion des entreprises.
En août 36 après le coup d'État du général Franco en Espagne elle s’engagea dans la colonne Durruti auprès des républicains et les anarchistes. À son retour en 37, elle écrit " la condition ouvrière" et dirige l’essentiel de ses efforts à combattre pour la paix et contre le colonialisme.
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jpbjazz · 2 months
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LÉGENDES DU JAZZ
COLEMAN HAWKINS, ‘’THE HAWK’’
‘’I always felt he had perfect pitch because he could play anything he heard instantly. He was the complete musician; he could improvise at any tempo, in any key, and he could read anything.’’
Né à Saint Joseph, au Missouri, le 21 novembre 1904, Coleman Randolph Hawkins a été baptisé ainsi en l’honneur de sa mère, dont Coleman était le nom de jeune fille. Les parents de Coleman adoraient la musique, plus particulièrement sa mère, qui était pianiste et organiste.
Hawkins aurait également eu une soeur, mais elle était décédée en bas-âge. Née en 1901, elle serait décédée à l’âge de deux ans. Coleman a d’abord fréquenté un high school de Chicago, avant d’étudier au Topeka High School, au Kansas. Coleman avait déclaré plus tard avoir étudié l’harmonie et la composition pendant deux ans au Washburn College de Topeka parallèlement à ses études au high school. À l’âge de cinq ans, la mère de Hawkins avait commencé à lui donner des cours de piano. Il avait appris le violoncelle deux ans plus tard. Pour son neuvième anniversaire, Hawkins avait reçu un saxophone ténor en cadeau. À quatorze ans, Hawkins avait commencé à jouer dans l’est du Kansas. Il était connu sous le surnom de ‘’The Hawk.’’ Hawkins avait aussi un autre surnom, ‘’Bean’’, qui faisait sans doute référence à la forme de son crâne.
DÉBUTS PROFESSIONNELS
Hawkins a commencé sa carrière professionnelle alors qu’il était encore adolescent en se produisant dans les danses organisées par son école. Hawkins avait obtenu son premier contrat majeur avec les Jazz Hounds de la chanteuse Mamie Smith  en 1922, avec lesquels il avait enregistré un premier disque (‘’Mean Daddy Blues’’) l’année suivante. Basé à Kansas City, le groupe se produisait dans les villes importantes de l’est et du Midwest. Avec les Jazz Hounds, Hawkins avait joué avec Garvin Bushell, Everett Robbins, Bubber Miley et Herb Fleming. Bushell, qui était aussi saxophoniste, fut tellement impressionné par le jeu de l’adolescent qu’il avait déclaré: ‘’His sight reading and musicianship was faultless even at that young age.’’
À l’époque, le saxophone ténor n’était pas encore considéré comme un instrument sérieux, et était surtout utilisé comme soutien rythmique. C’est grâce à Hawkins et d’autres saxophonistes de pointe comme Lester Young et Ben Webster que le saxophone ténor était devenu un instrument majeur.
Même si la mère de Hawkins l’avait encouragé à devenir musicien professionnel, elle le trouvait encore trop jeune pour partir en tournée. La mère de Hawkins avait éventuellement fini par donner son accord, à la condition que Mamie Smith devienne son gardien légal.
Hawkins avait fait partie du groupe de Mamie Smith d’avril 1922 à 1923. Hawkins avait alors décidé de s’établir à New York.
En 1923, Hawkins s’était joint à l’orchestre de Fletcher Henderson, avec lequel il était resté jusqu’en 1934, tant comme clarinettiste que saxophoniste basse, avant de partir en tournée en Europe. Le jeu de Hawkins avait changé considérablement lors du séjour de Louis Armstrong avec l’orchestre d’Henderson de 1924 à 1925, qui lui avait transmis son sens de l’improvisation. À la fin des années 1920, Hawkins avait participé à certaines des premières sessions d’enregistrement mixtes des Mound City Blue Blowers.
Durant son séjour avec l’orchestre de Fletcher Henderson, Hawkins était rapidement devenu un soliste recherché. Hawkins avait participé à plusieurs des enregistrements de l’orchestre. Pendant son séjour dans l’orchestre, Hawkins avait enregistré avec Henry ‘’Red’’ Allen une série de pièces pour ARC. Il avait aussi enregistré en 1933-1934 un certain nombre d’enregistrements sous son nom avec des musiciens d’Henderson, juste avant son départ pour l’Europe. Le 2 février 1934, Hawkins avait également participé à une session d’enregistrement de Benny Goodman pour la firme Columbia. Cet enregistrement comprenait également Milfred Bailey comme chanteuse invitée.
À la fin de 1934, Hawkins avait accepté une invitation à venir jouer avec l’orchestre de Jack Hylton à Londres. Par la suite, Hawkins avait fait une tournée en Europe jusqu’en 1939. Lors d’un séjour à Paris en 1937, Hawkins avait joué et enregistré avec Django Reinhardt et Benny Carter. D’autres saxophonistes ténor comme Lester Young, Ben Webster et Chu Berry ayant pris le devant de la scène lors de son séjour en Europe de 1934 à 1939, Hawkins avait dû mettre les bouchées doubles à son retour pour rattraper le temps perdu.
À son retour aux États-Unis en 1939, Hawkins avait formé un nonet. Le groupe se produisait régulièrement au Kelly’s Stables, sur la 52e rue, à New York.
Le 11 octobre 1939, Hawkins avait enregistré le standard ‘’Body and Soul’’ sur lequel il avait introduit certaines innovations afin de se démarquer des autres saxophonistes, car la concurrence était vive. À l’époque, Lester Young était à son apogée, et la plupart des groupes majeurs avaient un ténor qui pratiquaient le même style qu’Hawkins. L’interprétation de Hawkins de ‘’Body and Soul’’ était si remarquable que le pianiste Teddy Wilson avait déclaré plusieurs années plus tard qu’il s’agissait du meilleur enregistrement solo qu’il n’avait jamais entendu dans le domaine du jazz. Lors d’une entrevue accordée au magazine Down Beat, Hawkins avait expliqué ses théories des solos et de l’improvisation. Il avait déclaré: ‘’I think a solo should tell a story, but to most people that’s as much a matter of shape as what the story is about. Romanticism and sorrow and greed – they can all be put into music.’’
La même année, le magazine Down Beat avait élu Hawkins au titre de meilleur saxophoniste ténor. Au cours de sa carrière, Hawkins avait également été élu meilleur saxophoniste ténor dans le cadre de plusieurs sondages du magazine Esquire.
À la fin de 1939, Hawkins avait fondé son propre big band. Le groupe avait fait la tournée de grandes salles américaines comme le Arcadia Ballroom, le Golden Gate Ballroom, le Théatre Apollo et le Savoy Ballroom. Après la dissolution de son big band en 1941, Hawkins avait surtout joué avec des petites formations. En 1943, Hawkins avait formé un sextet inter-racial (ce qui était plutôt rare à l’époque). Le groupe s’était produit principalement dans le Midwest.
LA NAISSANCE DU BEBOP
En 1944, Hawkins avait enregistré dans des groupes de différents formats pour le compte des étiquettes Keynote, Savoy et Apollo. Hawkins, qui avait toujours eu un don pour découvrir de nouveaux talents et de nouveaux styles, avait d’ailleurs été à l’origine de ce que l’on considère souvent comme la première session d’enregistrement bebop de l’histoire le 16 février 1944. La session mettait en vedette Dizzy Gillespie, Don Byas, Clyde Hart, Oscar Pettiford et Max Roach. C’est d’ailleurs avec ce groupe qu’Hawkins avait enregistré la pièce ‘’Woody N’ You’’, qui fut sans doute la première pièce bop jamais enregistrée. Contrairement à plusieurs de ses contemporains qui avaient accueilli le nouveau mouvement avec réticence, Hawkins avait considéré la révolution bop d’un oeil plutôt favorable. Il avait même encouragé la carrière de vedettes montantes comme Fats Navarro, Miles Davis, J.J. Johnson et Milt Jackson.
Dans une entrevue accordée au magazine Down Beat en 1962, Hawkins avait expliqué sa relation avec les deux icones du bop que furent Charlie Parker et Dizzy Gillespie. Hawkins avait déclaré: ‘’Charlie Parker and Dizzy were getting started, but they needed help. What they were doing was ‘’far out’’ to a lot of people, but it was just music to me.’’
Le 19 octobre 1944, Hawkins avait dirigé une autre session bebop, cette fois avec Thelonious Monk au piano, Edward Robinson à la contrebasse et Denzil Best à la batterie.
Compte tenu de sa passion pour la musique de Jean-Sébastien Bach et du violoncelliste Pablo Bassals et de son propre penchant pour l’auto-expression, il était inévitable qu’Hawkins commence à se concentrer sur ses performances en solo. Lors de sa tournée en Europe, Hawkins avait commencé à faire précéder ses pièces d’introductions en solo et de codas. En 1945, Hawkins avait enregistré l’album ‘’Solo Sessions.’’ Harry Lim, un amateur de jazz javanais qui était venu en Amérique en 1939, avait produit des jam sessions à Chicago et à New York avant de fonder les disques Keystone. Dans un article publié dans le magazine Metronome en mai 1944, Lim avait qualifié Hawkins de ‘’Picasso du Jazz’’, un surnom qui avait été également appliqué plus tard à Miles Davis.
En 1945, Hawkins avait enregistré régulièrement avec de petits groupes mettant en vedette Best, Robinson ou Pettiford à la contrebasse, Sir Charles Thompson au piano, Allen Reuss à la guitare, Howard McGhee à la trompette et Vic Dickenson au trombone dans des sessions qui illustraient son style très personnel.
Hawkins, qui aurait très bien pu se cantonner au jazz traditionnel, avait toujours été ouvert aux nouveaux styles. Indifférent aux catégories de jazz traditionnel ou moderne, Hawkins avait enregistré et s’était produit avec des musiciens d’horizons divers, de Sid Catlett à Tyree Glenn, en passant par Hilton Jefferson (un collègue de Fletcher Henderson), Hank Jones, Billy Taylor, J.J. Johnson et Fats Navarro. Hawkins avait aussi fait une tournée avec Jazz at the Philarmonic (JATP). En 1947, l’influence de la 52e rue de New York, qui était autrefois une sorte de capitale du jazz, commençait sérieusement à décliner, et il était devenu plus difficile pour Hawkins de décrocher des contrats. Hawkins partageait donc son temps entre New York et l’Europe, effectuant plusieurs enregistrements en freelance. Hawkins avait été accueilli avec enthousiasme en Europe, car plusieurs amateurs de jazz se souvenaient de ses visites d’avant-guerre.
Doté d’une curiosité insatiable, Hawkins adorait la musique classique. Il en jouait même à la maison, plus particulièrement au piano. Hawkins possédait une impressionnante collection de disques de musique classique et d’opéra. Il achetait rarement des disques de jazz, car il préférait la vitalité et la spontanéité des performances en concert.
Dans les années 1950, Hawkins s’était produit avec des musiciens comme Red Allen et Roy Eldridge, avec lesquels il avait participé au festival de jazz de Newport. Hawkins a aussi enregistré un album avec Ben Webster, un saxophoniste ténor avec lequel il avait souvent été comparé. Oscar Peterson, Herb Ellis, Ray Brown et Alvin Stoller avaient également collaboré à l’album. Musicien très médiatisé, Hawkins avait aussi fait des apparitions au Tonight Show (1955) et à ‘’The Sound of Jazz’’ (1957), la plus importante émission de jazz de l’époque.
L’intérêt de Hawkins pour le jazz moderne est illustré avec éloquence par l’album de 1957 ‘’The Hawk Flies High’’, avec Idrees Sulieman, J.J. Johnson, Hank Jones, Barry Galbraith, Oscar Pettiford et Jo Jones. Cet intérêt de Hawkins pour un jazz plus audacieux et novateur avait aussi été évident lors de sa participation à l’album ‘’Monk’s Music’’ mettant en vedette Thelonious Monk et John Coltrane, qui a été enregistré en juin 1957.
DERNIÈRES ANNÉES
Dans les années 1960, Hawkins se produisait régulièrement au Village Vanguard à Manhattan. Son quartet de l’époque comprenait Tommy Flanagan au piano, Major Holley à la contrebasse et Eddie Locke à la batterie.
En 1960, Hawkins avait participé à l’enregistrement de l’album de Max Roach intitulé ‘’We Insist’’, une suite qui exploitait les liens entre le jazz et le mouvement des droits civiques. À la demande répétée du producteur des disques Impulse, Bob Thiele, Hawkins avait finalement accepté de collaborer avec Duke Ellington dans le cadre de l’album ‘’Duke Ellington Meets Coleman Hawkins.’’ Participaient également au disque des collaborateurs de longue date d’Ellington comme Johnny Hodges, Lawrence Brown, Ray Nance et Henry Carney. La même année, Hawkins avait enregistré avec son quartet l’album ‘’Today and Now’’, un disque qui avait été considéré plus tard comme un des meilleurs de la fin de sa carrière par le Penguin Guide to Jazz Recordings. Un an plus tard, Hawkins avait collaboré avec Sonny Rollins dans le cadre de l’album ‘’Sonny Meets Hawk !’’, enregistré pour la compagnie RCA Victor.
Coleman Hawkins semble avoir eu un seul vice: l’alcoolisme. Quelques mois à peine après sa collaboration avec Duke Ellington et Sonny Rollins, Hawkins avait sombré dans la dépression, et sa productivité avait commencé à décliner. Hawkins avait enregistré son dernier disque en 1967. Les problèmes de santé de Hawkins étaient devenus évidents après qu’il se soit effondré lors d’un concert à Toronto en 1967, puis, quelques mois plus tard, lors d’une performance dans le cadre de la tournée de Jazz at the Philarmonic. L’année suivante, Hawkins participait à une  tournée européenne avec le quartet d’Oscar Peterson lorsque sa mauvaise santé avait provoqué l’annulation de concerts au Danemark.
En dépit de sa santé déclinante, Hawkins avait continué de se produire régulièrement jusqu’à sa mort. Après avoir fait une apparition sur une émission de télévision à Chicago avec Roy Eldridge au début de l’année 1969, Hawkins avait présenté son dernier concert au North Park Hotel de Chicago le 20 avril 1969.
Coleman Hawkins est mort d’une pneumonie des bronches aggravée par une maladie du foie, le 19 mai 1969 au Wickersham Hospital, à Manhattan. Il laissait dans le deuil son épouse Dolores (qui était sa deuxième femme) ainsi que trois enfants: un fils, Rene, et deux filles, Colette et Mimi. Hawkins a été enterré dans la section juive du Woodlawn Cemetery dans le Bronx. En 1990, l’historien britannique John Chilton a réalisé une biographie de Coleman Hawkins intitulée ‘’The Song of a Hawk.’’
Considéré comme le ‘’père du saxophone ténor’’, Coleman Hawkins a exercé une énorme influence sur les autres saxophonistes. La sonorité sensuelle et le style abrasif et tranchant de Hawkins ont fait plusieurs émules, de Ben Webster à Sonny Rollins en passant par Joe Lovano et David Murray. Reconnaissant le rôle de précurseur de Hawkins, le saxophoniste Sonny Stitt avait déclaré au magazine Down Beat qu’il avait planté le décor pour ses successeurs. Pour sa part, le pianiste Roland Hanna avait affirmé: ‘’I always felt he had perfect pitch because he could play anything he heard instantly. He was the complete musician; he could improvise at any tempo, in any key, and he could read anything.’’
c- 2022-2024, tous droits réservés, Les Productions de l’Imaginaire historique.
SOURCES :
‘’Coleman Hawkins.’’ Wikipedia 2022.
‘’Coleman Hawkins.’’ Encyclopaedia Britannica, 2022.
WALDSTEIN, David. ‘’Coleman Hawkins 1904-1969.’’ Contemporary Black Biography, 21 mai 2018.
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suis-nous · 7 months
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yespat49 · 9 months
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Agression violente de Lucienne, 88 ans, à Nantes alors qu’elle se promenait appuyée sur ses deux cannes : un an ferme pour le migrant clandestin marocain. Arrivé en France en 2022, il a déjà purgé 6 mois pour cambriolage.
Elle ne s’est pas déplacée à l’audience mais a tout de même écrit au tribunal pour dire qu’elle ne demandait pas d’argent et qu’elle espérait que justice soit faite. Lucienne, née en 1934, vit à Saint-Sébastien. Chaque matin ou presque, appuyée sur ses deux cannes, elle fait un tour du pâté de maison, au niveau du boulevard des Pas-Enchantés. Continue reading Untitled
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marciamattos · 10 months
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René Magritte - Le stropiat - René Magritte
René Magritte
Magritte est né à Lessines, dans le Hainaut, en 1898, fils aîné de Léopold Magritte, tailleur et marchand de textile, et Régina (née Bertinchamps), modiste jusqu'à son mariage. La famille bougera beaucoup : Lessines, Gilly, Châtelet, Charleroi, Châtelet, Charleroi encore ou son éduction ainsi que celle de ses frères, sera confiée à sa grand-mère et des gouvernantes.
Le 12 Mars 1912, sa mère se suicide en se noyant dans la Sambre. Ce n'était pas sa première tentative de se donner la mort, et suite à plusieurs d'entre elles, son mari Léopold s'était résolu à l'enfermer dans sa chambre. Après s'être échappé et avait disparu plusieurs jours, elle est découverte plus bas dans la rivière voisine. Magritte, 13 ans, aurait été présent lorsque son corps a été retiré des eaux, sa robe recouvrant son visage. Cette image aura été suggéré comme la source de plusieurs oeuvres de Magritte en 1927-1928 représentant des personnes dont les visages sont masqués par un drap. Magritte se défendra cependant toute sa vie de toute lecture psychologique et analytique de son œuvre.
Sa carrière d'artiste démarre jeune : il commence ses premières leçons de dessin en 1910. Les premières peintures de Magritte, qui datent d'environ 1915, étaient de style impressionniste. De 1916 à 1918, il étudie à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, avec Montald Constant, mais y trouve l'instruction sans intérêt. Les tableaux qu'il a produits au cours des années 1918-1924 ont été influencés par le futurisme et le cubisme pratiqué par Metzinger. On trouve beaucoup de nus féminins
En 1922, Magritte épouse Georgette Berger, qu'il connaissait déjà depuis son enfance et une foire à Char en 1913. De Décembre 1920 à Septembre 1921, Magritte sert dans l'infanterie belge en Flandres, à Beverloo. En 1922-1923, il travaille comme dessinateur dans l'usine de papier peint Peters-Lacroix avec le peintre Victor Servranckx, il dessine également des affiches et des publicités jusqu'en 1926, quand un contrat avec la Galerie Le Centaure de Bruxelles lui offre alors la possibilité de peindre à plein temps.
Magritte rencontre E. L. T. Mesens en 1920 et Camille Goemans et Marcel Lecomte en 1924, qui l’introduisent dans le milieu dada. Le groupe Surréaliste de Bruxelles s'ébauche dès 1924 avec le rapprochement de Nougé, Goemans et Lecomte, avec Mesens et Magritte, puis de Louis Scutenaire et Irène Hamoir en 1926. Il doit alors à Lecomte, ou selon Scutenaire à Mesens, sa plus grande émotion artistique : la découverte d’une reproduction du Chant d’amour de Giorgio De Chirico (1914). « Mes yeux ont vu la pensée pour la première fois », écrira-t-il en se souvenant de cette révélation.
En 1926, Magritte réalise sa première peinture surréaliste, Le Jockey perdu, et tient sa première exposition à Bruxelles en 1927. Les critiques sont unanimement mauvaises... Déprimé, il s'installe à Paris où il se lie d'amitié avec André Breton, et rencontre les surréalistes (Paul Éluard, Max Ernst, Salvador Dalí), participe à leurs activités et expose à la galerie Goemans .
La Galerie la Centaure ferme fin de 1929, mettant fin aux revenus de Magritte. N'ayant pas eu plus de succès à Paris et suite à sa brouille avec Breton, Magritte est retourné à Bruxelles en 1930 et reprend le travail dans la publicité (qu'il appelait ses travaux imbéciles). Son frère, Paul, et lui créent une agence qui lui assure un revenu décent. Il présente en 1931 une exposition organisée par Mesens, avec une préface de Nougé. Il adhère l'année suivante au Parti communiste belge et rencontre Paul Colinet. Magritte expose en 1933 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et dessine en 1934 Le Viol pour la couverture de Qu'est-ce que le surréalisme ? d'André Breton. Il réalise en 1936 sa première exposition à New York, à la galerie Julien Levy, fait la connaissance l'année suivante de Marcel Mariën et séjourne à Londres où il expose en 1938 à la London gallery de Mesens.
Qu'est ce que le Surréalisme (André Breton), dessin Le Viol (René Magritte) Je ne vois pas la [femme] cachée dans la forêt
Pendant l'occupation de la Belgique lors la Seconde Guerre mondiale, il reste à Bruxelles. Il a adopte brièvement un style coloré en 1943-44, intermède connu comme sa «période Renoir », en réaction à son sentiment d'aliénation lors de ce temps d'occupation de la Belgique. En 1946, renonçant à la violence et au pessimisme de ses travaux antérieurs, il signe le manifeste du « Surréalisme en plein soleil ».
En 1948, pour sa première exposition personnelle à la Galerie du Faubourg à Paris, Magritte peint en six semaines une quarantaine de tableaux et de gouaches dans un style Fauve provocateur et grossier, ce sera sa « Période Vache », dont aucune œuvre ne sera vendue à Paris. Irène Hamoir léguera ces œuvres au Musée de Bruxelles. Pendant ce temps, Magritte subvient à ses besoins en produisant de faux Picasso, Braque et Chirico à l'initiative de son frère Paul Magritte et de son compatriote surréaliste Marcel Mariën, à qui était dévolue la tâche de vendre ces contrefaçons. À la fin de 1948, il revient au style et aux thèmes de son art surréaliste d'avant-guerre.
Magritte rencontre Alexander Iolas en 1946. Celui-ci, conscient de la demande pour l'art Surréaliste aux USA, rentre en contact avec Magritte. Très vite, Magritte expose à la Hugo Gallery de New York en 1947 et Iolas deviendra son agent jusqu'au décés de l'artiste, lui achetant la totalité de sa production (ou de ce que Magritte n'anti-date pas pour se passer de ses services!). Les expositions se succèdent, consacrant l'artiste au cours des années 50 et 60.
De 1952 à 1953, Magritte réalise Le Domaine enchanté, huit panneaux pour la décoration murale du casino de Knokke.
Magritte meurt d'un cancer du pancréas le 15 Août 1967 dans son propre lit, âgé de 68 ans, et est enterré dans le cimetière de Schaerbeek à Bruxelles.
L'intérêt populaire pour l'œuvre de Magritte a considérablement augmenté dans les années 1960, et son imagerie a influencé l'art pop, minimaliste et conceptuel.
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ousontlesfemmes · 10 months
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Audre Lorde
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Audre Lorde (1934-1992) était une poétesse, écrivaine et militante américaine. Elle était connue pour son militantisme en faveur des droits des femmes, des personnes de couleur et de la communauté LBTQIA+
Née à New York, elle a grandi dans une famille caribéenne et a commencé à écrire de la poésie à un jeune âge. Après des études à l'université de Columbia, Lorde a travaillé comme bibliothécaire et enseignante à New York et a commencé à publier des poèmes.
Lorde est rapidement devenue une voix importante dans le mouvement féministe, la lutte pour les droits civiques et le mouvement LGBTQIA+. Elle a publié plusieurs recueils de poésie, notamment The First Cities et Cables to Rage, ainsi que des essais tels que Sister Outsider et The Cancer Journals, qui ont abordé des sujets tels que la race, la sexualité, la classe sociale et la féminité.
En plus de son travail littéraire, Lorde était une militante active. Elle a participé à des manifestations pour les droits civiques, la justice sociale et les droits des femmes, et a cofondé “Kitchen Table: Women of Color Press”, qui a publié des œuvres de femmes de couleur et a contribué à donner une voix à cette communauté.
Audre Lorde est décédée d'un cancer du sein en 1992, mais son héritage en tant qu'écrivaine, poétesse et militante est resté une source d'inspiration pour de nombreuses personnes. Elle est connue pour son langage puissant, sa vision intersectionnelle de la justice sociale et son dévouement à la lutte pour l'égalité.
Extrait :
Une femme parle - Audre Lorde (trad. Getty Dambury)
Marquée par la lune touchée par le soleil mon charme est implicite mais quand la mer se retirera elle abandonnera mon corps je ne cherche pas l’approbation indifférente au sang implacable comme le fléau de l’amour aussi têtue que mes erreurs ou ma fierté je ne confonds pas l’amour et la pitié ni la haine et le mépris et si vous voulez me connaître fouillez les entrailles d’Uranus où les océans inlassables se fracassent.  
Je n’habite ni ma naissance ni mes divinités moi qui suis sans âge et même pas adulte cherchant encore mes soeurs sorcières du Dahomey me portent dans leurs toiles nouées comme autrefois notre mère endeuillée.  
J’ai été femme durant longtemps méfiez-vous de mon sourire je suis trompeuse grâce à la vieille magie et la nouvelle démence de midi promise à tous vos vastes projets je suis femme et non-blanche.
Fun fact :
Audre Lorde était passionnée par la photographie et aimait documenter les lieux qu'elle visitait. Elle a souvent inclus des photographies dans ses présentations de conférences et d'ateliers. En outre, elle a également utilisé la photographie comme un moyen d'explorer sa propre identité et sa relation avec le monde qui l'entourait. Certaines de ses photographies ont été publiées dans des livres posthumes tels que The Marvelous Arithmetics of Distance et Eye to Eye: Black Women, Hatred, and Anger.
SOURCES : https://fr.wikipedia.org/wiki/Audre_Lorde CRÉDIT PHOTO : K. Kendall
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almanach2023 · 1 year
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Aujourd'hui, mercredi 15 mars, nous fêtons Sainte Louise Marillac.
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Aujourd'hui, mercredi 15 mars, nous fêtons Sainte Louise Marillac.
SAINT DU JOUR . Louise . Forme féminin de Louis. . Sainte-Louise-de-Marillac (1591-1660) Née à Paris, elle veut se faire religieuse. Son confesseur lui conseille néanmoins d'épouse en 1613 Antoine le Gras. Veuve en 1625, Louise se met au service de Saint Vincent de Paul et contribue à la fondation des « Soeurs de la charité ». Louise est la première supérieure des Soeurs de la Charité jusqu'à sa mort. Béatifiée en 1920, elle est canonisée en 1934 par Pie XI. . Les Louise passent souvent pour austères et quelque peu moralisatrices. C'est simplement qu'elles préfèrent, pour ne pas trahir la haute idée qu'elles se font d'elles, sacrifier leurs plaisirs pour se tourner vers les autres. Ainsi elles se dévouent aux faibles et aux déshérités et s'efforcent de tendre, par des élans désordonnés, à un idéal de justice et de réforme du monde et de la société. . Prénoms dérivés : Aloïsa, Eloisa, Héloïse, Louisette, Luise... Nous fêtons également les : Isa - Liam - Loeiz - Loeiza - Loeizig - Loïe - Lola - Loli - Lolita - Lossa - Louella - Louisa - Louise - Louise-Marie - Louisette - Louisiana - Louisiane - Lovisa - Ludovica - Luigina - Luisa - Saintin - Tranquille - Willi - Williamine - Williane - Zaïg Toutes les infos sur les Saints du jour https://tinyurl.com/wkzm328 FETE DU JOUR Quels sont les fêtes à souhaiter aujourd'hui ? [ Bonne fête ] . Louise Bourgoin, née Ariane Bourgoin, est une comédienne, mannequin et animatrice de télévision française . Louise Monot, actrice française . Louise Field, joueuse de tennis australienne, professionnelle du milieu des années 1980 à 1995. . Louise Bourgeois, sculptrice, dessinatrice, graveuse et plasticienne (31 mai 2010) Ils nous ont quittés un 15 mars : 15 mars 2009 : Ron Silver, acteur et réalisateur américain (2 juillet 1946) 15 mars 2006 : Jacques Legras, acteur français (25 octobre 1924) 15 mars 2004 : John Pople, chimiste britannique, Prix Nobel de chimie 1998 (31 octobre 1925) 15 mars 1981 : René Clair, cinéaste et écrivain français (11 novembre 1898) Ils sont nés le 15 mars : 15 mars 1985 : Kellan Lutz, né Kellan Christopher Lutz, acteur américain de films et téléfilms 15 mars 1983 : Sean Biggerstaff, acteur écossais 15 mars 1981 : Brice Guyart, escrimeur (fleuretiste) français 15 mars 1975 : Eva Longoria, actrice 15 mars 1968 : Sabrina, chanteuse 15 mars 1962 : Terence Trent d'Arby, chanteur 15 mars 1953 : Christian Lopez, footballeur Toutes les naissances du jour https://tinyurl.com/msmk5e22 Fêtes, Célébrations, événements du jour 15 mars : Journée internationale de lutte contre l’islamophobie (A/RES/76/254) (ONU) 15 mars : Journée mondiale du travail social (JM) 15 mars : Journée Internationale des droits des consommateurs (JM) CITATION DU JOUR Citation du jour : Le plus souvent les bêtises se disent à pleine voix.. Jean Dolent. Citation du jour : La fleur a pour seul vêtement sa beauté. Jean pierre Szymaniak Toutes les citations du jour https://tinyurl.com/payaj4pz Petite histoire... digne d'un caramel... P'tite #blague du #mercredi Comment dit-on se déshabiller en japonais ? Takatoukité (t'as qu'à tout quitter). P'tite #blague du #mercredi Un petit fakir arrive en retard à l'école : Je suis désolé maîtresse, mais je me suis endormi sur un passage clouté. Petit clin d'oeil sur le jardin : C'est peut-être le moment... De nettoyer les planches de fraisiers. De vider et de nettoyer, si nécessaire, les bassins maçonnés. Nous sommes le 74ème jour de l'année il reste 291 jours avant le 31 décembre. Semaine 11. Beau mercredi à tous. Source : https://www.almanach-jour.com/almanach/index.php
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xurelopolila · 2 years
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Roland fa 08 italiano naza mode d'emploi
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                    Format de téléchargement: : Texte. Vues 1 à 8 sur 8. Nombre de pages: 8. Notice complète: Titre : Figaro : journal non politique. Éditeur : Figaro (Paris) Date d I.IRIONDO. GARA 2018 4 11 asteazkena EG1 3 CDR: «Las detenciones solo nos reafirman en nuestra lucha» La ofensiva policial y judicial en su No nos engañemos, el Estado no frena encarcela a políticos por sus ideas y a mediodía, a convocatoria del Sepc, contra no ha arredrado a los Comitès sino que acelera. I bandage dresses for cheap ooike hotel pantip 711 online coupons nassau library system jobs geoff latulippe wiki super bluetooth hack 1.08 nokia, though nuvola player mac envoca! On dulux forest falls 1 angiospermas kinapse, back paket 170 mb telkomsel analisa pertanian jagung sman 7 bandung wikimapia scaloni ss lazio jos straathof brabants dagblad foto trainee, once sm 2019 how to brew iced Due to a planned power outage on Friday, 1/14, between 8am-1pm PST, some services may be impacted. jeudi 28 juin 1934, Journal quotidien d'information de grande diffusion publié à Québec. Il a longtemps été associé directement aux partis politiques libéraux. Québec :Le soleil,[1896]- lundi 24 décembre 1951, La Presse est un grand quotidien montréalais publié depuis 1884. L'influence des journalistes de La Presse s'étend aujourd'hui au-delà du lectorat du journal et plusieurs d'entre eux sont invités à commenter l'actualité dans d'autres médias.Montréal :[La presse],1884-2017 Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Montréal : [La presse],1884-2017. Édition provinciale, La Presse est un grand quotidien montréalais publié depuis 1884. L'influence des journalistes de La Presse s'étend aujourd'hui au-delà du lectorat du journal et plusieurs d'entre eux sont invités à commenter l'actualité dans d'autres vendredi 14 septembre 1956, Libre de toute attache partisane, l'hebdomadaire rimouskois Le Progrès du Golfe est au service du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Il se distingue par la qualité de sa facture et la richesse de son contenu.Rimouski :[s.n.],1904-1970 lundi 12 juillet 1943, Veuillez noter qu'il manque certaines pages, parties de page ou cahiers de la version née-numérique du journal La Tribune des années 2006 à 2008.Sherbrooke :La tribune ltée,1910- o er Quarante-quatrième année. - N 22 A ISSN 0298-296X Lundi 1 et mardi 2 février 2010 BODACCBULLETIN OFFICIEL DES ANNONCES CIVILES ET COMMERCIALES ANNEXÉ o er Quarante-quatrième année. - N 22 A ISSN 0298-296X Lundi 1 et mardi 2 février 2010 BODACCBULLETIN OFFICIEL DES ANNONCES CIVILES ET COMMERCIALES ANNEXÉ Nkayi est la ville principale de la région de la Bouenza, dans le centre sud de la République du Congo, à environ 250. km de la capitale Brazza ville. Située à mi parcours du Chemin de fer Congo -Océan (CFCO), Nkayi est un des plus grands centres agro-industriels. du pays grâce à sa compagnie sucrière, la S.A.R.I.S. Á â- nova u=-Á tua >-Á por 2?-Á â- poder „?-Á â- deur Ý?-Á â- mula ìC-Á â- She Ÿ0Á â- politik lŸ0Á ux 5Á langan á (6Á â- mwaka |(6Á cións v)6Á â- mÄ› i*6Á â- bile w*6Á Î' ½+6Á â- 85 ï+6Á â- godina I-6Á aran Z-6Á EMPLOIS CIVILS. Madrid, 8 juin. Malgré le démenti du ministre de l'intérieur, El Païs maintient que Morral a eu l'intentiou . de lancer la bombe dans l'église San-Jeronim. « Le ministre doit savoir, dit El Païs, que. l'information est exacto puisqu'elle vient de. M. Moret, comme nous allons l'expliquer. » Morral se lia d'amitié pendant son sé-jour à Madrid avec le correspondant d'un
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thinkingimages · 3 years
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Gabrielle Hébert, born d’Uckermann (assigned to), Jeune fille nue allongée dans l’herbe, 1885-1896, 7.7 x 10.6 cm, Musée Ernest Hébert, en dépôt au musée d’Orsay, Paris, © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) © Photo: Sophie Leromain
Gabrielle Hébert (1853-1934), née d’Uckermann, was married to the painter Ernest Hébert (1817-1908). She took up photography in 1888 during her husband’s second term as director of the Villa Médicis, under the tutorship of pensioner Alexis Axilette (1860-1931), a painter and photographer from Angers. The photographs she took there are now part of the collections of the two Hébert de la Tronche Museums in the Isère and in Paris (although the works are currently being kept at the Musée d’Orsay).1
According to her adopted son René Patris d’Uckermann, G. Hébert saw her husband as “a demigod, to the art and life of whom she was entirely devoted”2, an assertion that makes her appear as a submissive wife who seems to have taken up photography as a mere pastime. The extent of the collection, a result of G. Hébert’s prolific production – she made over 3,500 prints in less than a decade – as well as her discreet nature, are what first sparked our interest in the Musée national Ernest-Hébert. After studying the museum’s corpus (photographs and diaries), as described in this dissertation, we felt it would be fitting to examine her practice of photography, which, although it is specifically that of a wealthy 19th-century “user-hobbyist”3, also provides an important insight into her personality. Indeed, while G. Hébert’s production focused mainly on ordinary subjects, it gives us further evidence of her condition both as a woman and within society. This is not to say that her artistic practice was typically feminine; however, it seems that it enabled her in some respects to assert herself as a creator rather than merely as E. Hébert’s wife within a predominantly male circle of acknowledged artists.
A series of 24 female nude photographs – a rare occurrence at the time and in comparison to the rest of her work – upends the idea of a quiet and reserved Gabrielle. Although these pictures have been studied in-depth, doubt still remains as to the conditions in which they were taken. A painting by A. Axilette kept at the Musée des Beaux-arts in Angers features the same model and composition as one of the photographs at the Ernest-Hébert Museum in Paris. It remains unclear whether G. Hébert or A. Axilette operated the camera, or if the photograph was meant to be used by the painter as inspiration for a study from nature. However, the fact that Gabrielle kept some twenty photographs of nude women is proof of the photographer’s transgressive tendency....
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tasoeurlamilitante · 2 months
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Grâce Carlson née en 1906 et grandi dans un quartier ouvrier catholique de St. Paul, Minnesota. C'est à la suite de deux grandes grèves que se forme son engagement envers la classe ouvrière : la grève nationale de 1922 " Shopman's Strike " met en branle 400 000 travailleurs de six syndicats de métiers associés aux chemins de fer et fait découvrir la solidarité ouvrière à Grâce alors qu'elle n'a que 15 ans. Le père de Grâce gréviste avait finalement repris le travail avant la fin de la grève, pour ne pas avoir d'ennuis avec les grévistes il amenait Grâce " traverser le piquet de grève" avec lui, Grâce trouvait cela si dérangeant qu'elle partie se confesser au prêtre pensant qu'elle avait ainsi « aidé à priver les ouvriers de leur salaire.>>.
Grâce étudie dans un collège catholique, mais les soeurs qui y enseigne sont des migrantes irlandaises soutenant la révolte contre la domination britannique et contre la guerre. Pour Grâce c'est une période de fort sentiment contre la Première Guerre mondial notamment au travers des chants antimilitariste.
En 1933 elle sort diplômée de l'université du Minnesota et avec sa sœur cadette Dorothy, elle rejoint le Social Problems Club de l'université et participe aux grèves anti-guerre du campus contre le #ROTC. Elle soutient le "Farmer-Labour Party", participe à une manifestation de chômeurs au Capitole et assiste aux débats trotskyste du dimanche.
En 1934, avec le Social Problems Club elle collecte des fond pour la grève des Teamsters de Minneapolis, la puissante grève qui va paralyser la ville malgré les violentes attaques contre les grévistes, pousse Grace vers les idées socialiste. Elle dira alors " mon admiration pour leur courage, leur capacité et leur intelligence m'a amenée à étudier leur programme et j'ai commencé à lire Debs, Trotsky, Lénine, #Marx et Engels ".
En 1938, elle est déléguée à la convention de fondation du #SocialistWorkersParty dirigée par James P Cannon. En 1940, elle quitte son emploi pour travailler à plein temps pour le parti. Elle dirige alors des campagnes politique, écrits pour la presse du parti, devient oratrice, écrivaine, et une
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daisydourdet · 3 years
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Nous avons besoin de rêver pour nourrir notre imaginaire et cela nous aide  à grandir mentalement, tout en préservant notre âme d’enfant pour mieux nous protéger. Ce refuge que nous utilisons souvent inconsciemment,  nous permet d’avancer et de faire face aux difficultés que nous ne manquons pas de rencontrer dans notre vie d’adulte. je recommande de cultiver nos rêves, surtout lorsqu’ils s’accompagnent d’un projet personnel qui devient alors un projet de vie.
On entend beaucoup de choses sur les femmes : victimes d’inégalités, de violences physiques et morales, de harcèlements de toutes natures, de viols, de précarités, mères de familles monoparentales et femmes au chômage.....
Je ne nie pas l’existence de tous ces problèmes, c’est une bien triste réalité qui journellement répétée, affecte l’image de toutes les femmes et tend trop souvent  à les présenter comme victimes, reléguant à l’arrière-plan,  la force de leurs engagements comme socle de notre société.
C’est l’une des raisons qui me donne envie d’écrire et de plaider pour leur accession au partage du pouvoir. Femmes ou Homme, pour peu que l’on s’en donne la force morale et les moyens, chaque être humain est maître de son destin. Tout comme un homme, une femme doit faire ses choix, prendre les décisions qu’elle jugera utiles à sa vie, pour assurer sa sérénité et son avenir, lesquels dépendent de son seul arbitre, parce qu’elle est « responsable  et capable »  d’assumer ses décisions,  afin que  son équilibre personnel y trouve la source de ses rêves et la force de les réaliser.  
Beaucoup penseront qu’écrire ces lignes est facile.  Je comprends ces remarques, mais pour être partie sans rien, sans diplôme  et sans argent, je sais par expérience que cela m’a aidé à construire ma personnalité, me dotant ainsi d’une force et d’une volonté capable de faire face 
Je suis née dans une petite ville de Tunisie «  LE BARDO » célèbre pour son traité avec la France à l’aune de la colonisation française. 
La Tunisie* est  l’un des trois pays du Maghreb  colonisés par la France. Dans la première moitié du 19e siècle  après avoir conquis et pacifié l’Algérie, la France soutient les tentatives des Beys de Tunis qui veulent  se rendre indépendants du Sultan turc d’ISTAMBUL. Les puissances européennes financent également les efforts de modernisation engagés par les Beys. L’endettement important qui en résulte, permet à ces puissances de mettre la Tunisie sous tutelle financière.   Au congrès de Berlin en 1878, la France obtient le soutien du Royaume Uni et de l’Allemagne pour intervenir en Tunisie. Il s’agit de contrer les visées italiennes sur le pays,  et de priver d’un refuge, les rebelles de l’est algérien.
L’invasion de la Tunisie en avril 1881 et le bombardement de Tunis sous la révolte en juillet 1881, oblige la Tunisie à accepter le protectorat Français par la  signature du Traité du BARDO en 1881 et la signature de la convention de La MARSA en 1883. 
La France chargée de la réorganisation de l’administration locale y substitue à partir de 1910, l’administration directe. Le mouvement nationaliste qui réclame l’autonomie ou l’indépendance s’était organisé dès 1907 avec le mouvement des jeunes tunisiens et se renforça en 1920 par la création du parti  DESTOUR. 
Ce dernier se divise en 1934 avec la scission du Néo-DESTOUR  dirigé par Habib BOURGUIBA, lequel est arrêté plusieurs fois (1934-1938-1952)
En 1940, malgré les ambitions de l’Italie fasciste, la Tunisie reste sous le contrôle du Gouvernement de Vichy.
Après le débarquement des Anglo-Américains en Afrique du Nord en Novembre 1942, la Tunisie est occupée par les Allemands qui en sont chassés en Mai 1943.
La Tunisie* est alors dirigée  par les différents gouvernements du Général de Gaulle, lesquels maintiennent le protectorat sans céder aux revendications du Néo-DESTOUR.
Alors, la lutte pour l’indépendance reprend, menée  par le Néo-DESTOUR et le syndicat UGTT  et continue de plus belle en 1952   avec l’arrestation de Bourguiba et des chefs nationalistes puis la dissolution du Gouvernement CHENIK qui s’est ouvert au NEO-DESTOUR jusqu’à élaborer  un mémorandum sur l’autonomie interne.
Les autonomistes prennent les armes contre le colonisateur  France, tandis que l’organisation « La Main Rouge » créée par les colons extrémistes, lance une campagne contre les nationalistes.
S’ensuivent des émeutes populaires antifrançaises et des attentats nationalistes et antinationalistes.  Malgré les réformes successives proposées par la France et rejetées par les nationalistes, la Tunisie est au bord de la Guerre.  Devant la gravité des évènements, Pierre Mendes France, nouveau Président du Conseil français vient alors en Tunisie et promet l’autonomie interne lors de son discours de Carthage.Les accords de CARTHAGE signés le 3 Juin 1955 entre le premier ministre tunisien TAHAR BEN AMAR et Edgar FAURE, successeur de MENDES FRANCE, concrétisent une série de conventions qui donnent officiellement son autonomie à  la  Tunisie.
Le 17 Septembre 1955 est installée à Tunis, le 1er gouvernement uniquement composé de Tunisiens.Le 20 Mars 1956, un nouvel accord abroge le traité du BARDO de 1881 et reconnaît la Tunisie comme une monarchie constitutionnelle entièrement souveraine. * 
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MON HISTOIRE
6e d’une fratrie de 7 enfants, j’ai eu la chance de naître dans une belle maison que mes parents venaient tout juste de construire pour ma naissance.
Mon père, fonctionnaire avait gravi les échelons jusqu’à devenir Chef des services du Cadastre puis ingénieur et ma mère était femme au foyer. Ils avaient 11 ans d’écart d’âge. 
Avant leur mariage, elle était relieuse de livres et mon père travaillait dans une imprimerie.   
Au sein de notre fratrie composée de  quatre  frères et deux sœurs,  j’ai vécu en Tunisie,  ma patrie de naissance jusqu’à mes 18 ans.  Naître dans une famille nombreuse est  une chance pour le bébé que j’étais alors et un grand événement pour la fratrie, car cela fait pas mal de remue ménage et de bouleversements dans les petites habitudes des parents et des enfants avec une nouvelle organisation pour faire de la place au nouvel arrivant, en l’occurrence, encore une fille :  la troisième, alors que ma mère ne jurait que par ses garçons dont elle était si fière. 
Ce ne fut qu’à mon adolescence, devenue une jeune fille,  que je compris mieux, sans toutefois l’accepter,  pourquoi ma mère préférait les garçons : Comme elle le disait souvent, elle pouvait les laissait vagabonder sans risques, ce qui n’était pas le cas pour les filles.  C’est sans doute ce refrain qui me fit prendre conscience de nos différences, sans toutefois, lorsque j’en compris vraiment  les fondements, me résigner à accepter l’autorité naturelle affichée par les hommes et la capacité d’obéissance et de résignation des femmes.
Cela remonte très certainement à l’enfance, mais j’ai véritablement pris conscience de la place des femmes dans la société, dans le monde de l’automobile qui fut  mon univers professionnel durant de nombreuses années.
J’aime profondément ma famille et je garde présents dans mon cœur  mes parents,  aujourd’hui décédés, bien que je n’aie jamais eu avec eux le contact  affectueux et tendre que j’attendais et dont j’avais, comme beaucoup d’enfants, tant besoin. Je ne peux pas leur en vouloir,  l’époque n’était pas aux démonstrations affectueuses ,  ma mère nous a beaucoup donné et il me faut garder en mémoire, que les conditions de vie étaient dures  et que les familles fussent-elles nombreuses,  ne bénéficiaient pas des mêmes avantages et aides qu’aujourd’hui. 
De plus, les différences d’âge allaient de un à  deux  ans,  et de 4 ans  avec mon jeune frère,  le dernier né de la fratrie,  un  11 novembre 1942,  date funeste car le 8 Novembre,  les allemands débarquaient en Tunisie et notre maison fut  pour partie,  réquisitionnée par  des officiers qui y logèrent durant l’occupation,  ensuite ils cédèrent la place aux anglais. 
J’ai eu une belle enfance au sein  de notre famille. Les aînés s’occupaient des plus jeunes  pour soulager notre mère. Nous étions une véritable petite colonie de vacances, chacun s’obligeant à remplir son rôle et nous avons grandi ensemble,  avec des rires, des blagues inattendues et des disputes parfois violentes qui engendraient des bagarres, avec leur lot de bosses, de bleus et de larmes, et mon père n’hésitait pas à nous punir collectivement. 
C’était un climat fusionnel et sans drame, mais  qui a permis  à chacun de nous, de devenir autonome et responsable,  respectueux les uns envers les autres aux côtés de nos parents,  dans un bel esprit fraternel  et affectueux qui a largement compensé  les pudiques manques de manifestations affectives  de notre mère et de notre père, lui,  dont la sévérité  était aussi grande que l’étaient nos craintes d’avoir à la subir.
Quant  à notre mère, elle  ne savait pas sévir ou n’en avait pas envie, et lorsque notre père rentrait de sa journée de travail, elle lui racontait nos frasques  et désobéissances et notre père nous alignait  face à lui et pour nous punir,  ne manquait jamais après les sermons appropriés, de nous donner quelques fessées bien  appuyées.   
Mais le lendemain, frères et sœurs,  devoirs et charges terminés, nous jouions garçons et filles  ensemble, aux billes, au docteur et surtout nous allions grimper aux arbres, munies de nos gouters pour,  comme tarzan, vivre sur les branches,  ainsi qu’à tous les jeux risqués  que nous inventions pour nourrir nos rêves de jeunes aventuriers, au grand dam de notre mère  qui invoquait les punitions à venir, dont à ce moment là,   rieurs et heureux, nous n’avions que faire.
Mon père, homme sévère  et exigeant en famille,  plaisait aux femmes,  même s’il semblait discret sur le sujet, notre  mère ne fut jamais dupe,  elle a toujours supporté ses écarts  sans se plaindre,  sa condition de femme et de mère  était  sans doute à l’origine de cette apparente résignation. Même sur la question des grossesses, elle n’eut pas son mot à dire, notre père, je le sus plus tard, souhaitait avoir de nombreux enfants et nous serions dix aujourd’hui,  mais  ces trois là ne virent pas le jour,  ma grand mère, en  femme avertie, veillait en embuscade ………J’ai su plus tard,  devenue femme à mon tour,  combien la souffrance de ma mère fut grande, comme l’avait été son amour pour mon Père.
J’étais une petite fille joyeuse en famille avec ma fratrie,  mais solitaire à l’extérieur,  j’ai grandie en observant la vie et les autres, et pour rassurer mes parents, je me suis toujours efforcée  d être une bonne élève  et une fille respectueuse. Mes besoins étaient simples  et se partageaient entre les impératifs de l’école,  l’aide à notre mère à la maison et les devoirs de classe, avec pour  tout loisirs,  quelques sorties toujours en famille,  et si nous devions rencontrer nos amis, c’était à la maison, obligatoirement en présence de nos parents,  ou chez des amis connus de nos parents  et en leur présence.   Comme mes deux sœurs avant moi, j’allais à l’école des filles du Bardo et je faisais partie des « Ames Vaillantes»  au sein de l’église  Sainte Monique  où nous fûmes tous,  baptisés. Autre temps,  autres moeurs,   ce qui m’a manqué et que je ne sais pas analyser objectivement,  est inconsciemment devenu  le puissant moteur qui, encore à ce jour, continue de régir ma vie. 
Mais quoiqu’il arrive, je garde enfouis en mon cœur, comme un précieux trésor,  ces souvenirs heureux de mon enfance qui me donnent force et courage  pour avancer et suivre le  fil conducteur qui a donné du  sens à  ma vie. Ce fut l’univers qui  forgea mon éducation et mon tempérament,  dans un seul but : Etre une fille  bien sous tous rapports  pour devenir une jeune fille  accomplie, bonne à marier :  future femme et bonne mère de famille. Je sais que  cela peut paraître « vieux jeu » comme diraient certains,  mais pour moi, à ce moment là, ma vie était normale et naturelle et  ne connaissant rien d’autre, je n’éprouvais  aucune frustration.  La vie s’écoulait ainsi pour les autres filles en Tunisie,  Françaises ou Tunisiennes :  pas de différence, c’était la norme !
Un jour, allant aux toilettes, j’eu très peur,  du sang coulait de mon ventre, mes cuisses en étaient toutes rouges, j’ai cru que j’allais mourir et m’entendant pleurer, ma sœur ainée vint me voir et éclata de rire en m’expliquant que j’étais devenue  une femme, une jeune et petite femme : j’avais  10 ans. Elle me parla longuement de ma transformation biologique,  de sexe et me mit en garde  envers les  hommes: Ne soit pas trop coquette me dit-elle, sinon ils vont penser que tu veux les aguicher.  Si tu le fais, tu auras une mauvaise  réputation et nos parents  seront en colère contre toi. J’ai détesté ce jour là, parce que je venais de comprendre que je perdais ma liberté enfantine et que je devenais une jeune fille et bientôt une  femme sous haute surveillance, ce que je craignais le plus.
Dans notre fratrie, les quatre garçons étaient les préférés de notre mère, au moins avec eux, disait-elle souvent ,  je ne risque pas de les savoir « Enceinte »  Nos frères étaient les gardiens de notre virginité et  nos gardes du corps , même le plus jeune du haut de ses 6 ans,  savaient me rappeler  que  j’étais une fille  et qu’il me surveillait. 
Mes meilleurs moments  furent  ceux de l’école,  j’apprenais, je lisais beaucoup et j’étais attirée par la littérature qui me donnait l’occasion de voyager  dans mon imaginaire,  j’ai aimé l’histoire des « BORGIA »  remplie d’amour, de passions et de crimes, je vivais pleinement mes lectures non dirigées, j ‘avais des camarades d’école, mais pas d’amies  proches, déjà à cette époque, il m’était difficile de parler de moi, et j’étais plutôt solitaire.Au bout de la rue  du Capitaine Marc où nous habitions au Bardo,  vivait une famille  tunisienne Moncef SAKKA qui fut pour moi, une seconde famille, je m’y sentais bien.Filles et Garçons, ce furent mes amis d’enfance,  je vivais comme eux, il n’y avait aucune différence,  une grande fraternité  et la proximité de nos familles  favorisaient ces liens affectueux que le temps avait noués. Nous partagions tous nos jeux, nous étions jeunes et heureux  sans arrières  pensées,  même si j’étais consciente du doux sentiment que je ressentais pour l’un des  garçons de la famille : HASSEN.   J’avais  11 ans et ce sentiment secret  me remplissait d’un grand  bonheur. Nous  nous inventions des aventures extraordinaires en regardant passer les trains, dont la voie longeait la maison de nos amis, et  comme tous les enfants,  nous jouions à dévaler  la pente depuis chez nous, au 9 de la rue,  sur des planches munies de roulements à  billes et en  surveillant l’abaissement de  la barrière du passage à niveau, lequel  faisait office de ligne d’arrivée, puis nous  saluions les vainqueurs en fanfare,  nos têtes remplies d’adrénaline.  
Vint l’époque du Lycée, ma mère coupa mes longues nattes couleur châtain clair doré qui recouvraient mon corps.  Elle le fit avec regret,  mais  pour de bonnes raisons, car il lui fallait près d’une heure  pour me coiffer  et bien que mes  frères et sœurs plus âgés  soient  autonomes, il y avait aussi mon jeune frère à préparer pour l’école du quartier  et elle n’avait pas beaucoup de temps. Encore aujourd’hui, je me rappelle mon plus jeune frère Alain qui avait également de très beaux cheveux blonds et bouclés,  il ressemblait à un ange. Un jour, oubliant la fête de l’école proche, ma mère lui avait coupé les cheveux, alors aidée  par ma sœur ainée, ensemble, elles recollèrent les boucles blondes ………. Quels fous rires !  Enfin j’étais grande, je quittais tous les jours notre banlieue pour aller  à Tunis au lycée des Filles « MONTFLEURY »  Je me sentais plus libre,  car je prenais seule  le tramway N° 3  et le Midi depuis le lycée, j’allais souvent déjeuner chez ma Grand Mère et ma tante maternelles qui habitaient 4 rue Sidi KADOUS près de  « La porte de France »  où trônait, avant l‘indépendance  de la Tunisie, une superbe statut  du Cardinal LAVIGERIE. La Porte de France avec son monument en forme d’arcade, était un peu comme la place de l’étoile à Paris, mais cela, je ne le savais pas encore.
Chez Grand Mère, j’ai appris  à jouer aux cartes et  j’ai compris la vie car ce quelle me racontait ne ressemblait pas aux histoires  de mes livres.  Ma tante me  parlait de la vie, de ses amours et ma grand-mère, des histoires de femmes et d’hommes,  heureuses  ou malheureuses, des histoires corses comme leurs origines, devenues les miennes par filiation et je vivais tous ces moments avec bonheur. Dès petite, ma mère m’avait inscrite dans une école de danse pour parfaire mon maintien  et j’adorais cela.  Plus que la danse classique, j’ai aimé la danse rythmique, c’est ainsi que j’eu la chance de danser au théâtre national de Tunis un très beau ballet oriental  et ce fut  un  grand  évènement  familial. Mes souvenirs d’enfance  me ramènent  toujours  à mon père et à ma mère et leur histoire d’amour : Maman avait 16 ans  quand elle le rencontra,  il en avait 27,   ils étaient beaux,   jeunes et amoureux  et comme dans  les romans, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants,  Il était typographe dans une imprimerie,  maman était relieuse de livres. 
Le conte de fée s’arrête là, car la vie n’est pas virtuelle, ni un rêve et,  très vite, sont venus  les enfants, la maison, le ménage, les soucis : la vie quoi !......Avoir une famille nombreuse donne des responsabilités,  mon père en avait conscience,  il rentra alors dans la fonction publique au service du cadastre  et comme il était apprécié car il travaillait bien et aimait ce qu’il faisait,  il gravit les échelons,  devint chef de service  puis  ingénieur  du cadastre. Notre mère put enfin se faire aider et comme beaucoup de couples,   ils  devinrent propriétaires  de la maison du Bardo  qu’ils avaient fait construire pour ma naissance. J’étais très fière d’avoir découvert l’année de ma naissance gravée sur une allée cimentée que depuis, je parcourais avec orgueil.  Ma mère cultivait des fleurs qu’elle revendait sur pied, pour se faire un peu d’argent dont elle disposait à loisir. Elle avait ainsi  un peu d’autonomie financière.Je me souviens de mon enfance dans ce beau jardin rempli d’arbres sur lesquels je grimpais avec mes frères et sœurs, les gouters  au retour de l’école ou pendant les vacances étaient des moments fabuleux et nous mangions sur les branches d’arbres, comme des singes que nous étions devenus,  des grosses tartines  garnies de rondelles de tomates bien rouges avec des olives et ou des grosses tranches de pain beurrées  d’huile d’olive sur laquelle on  rajoutait du sucre en poudre.       Il y avait également des grosses bagarres pour des riens entre fille et garçons, ces derniers se prétendant les chefs et nous prenaient parfois pour leurs servantes.  
Gare à nous si les garçons nous regardaient de trop près !
Puis notre sœur ainée se maria et partit en France,  deux frères partirent faire leurs études supérieures en France,  le troisième s’engagea dans l’armée, mon autre sœur se maria à son tour et ne restèrent  que mon jeune  frère et moi auprès de nos parents. Cependant, la lutte des indépendantistes tunisiens reprit en Tunisie dès 1952.  Après l’arrestation de BOURGUIBA, des chefs nationalistes et la dissolution forcée  du gouvernement CHENIK  qui s’était  ouvert au NEO DESTOUR pour élaborer un mémorandum sur l ‘autonomie interne, les autonomistes prirent les armes  contre le colonisateur « France » tandis que l’organisation « La main rouge » créée par des colons extrémistes, lançait une campagne contre les nationalistes. S’ensuivirent alors des émeutes populaires anti-françaises  et des attentats nationalistes anti-nationalistes.
Malgré les réformes successives proposées par la France et rejetées par les nationalistes,  la Tunisie était au bord de la guerre.  Devant la gravité des évènements, Pierre MENDES FRANCE, nouveau Président du conseil  Français vint alors en Tunisie et promit  l’autonomie interne lors de son discours de Carthage. BOURGUIBA, Chef du NEO DESTOUR invité à participer aux  Négociations jugea la déclaration acceptable et les émeutes stoppèrent.
Mais, quelque chose d’irrémédiable s’était  produit,  nous étions inquiets car  les sentiments de beaucoup de Tunisiens avaient évolués vers la méfiance et parfois même, la haine  à notre égard et envers  les autres communautés  étrangères,  ils se sentaient spoliés et  pensaient que nous avions  pris  leurs biens. 
Tous les accords passés notamment depuis 1945 avec le Général de GAULLE  comme «  Etat associé de la France, » furent  balayés  par le désir d’indépendance des Tunisiens, désir bien entretenu par BOURGUIBA de retour en Tunisie depuis 1949. Bien que marié à une Française, il intensifia sa campagne politique en s’appuyant sur l ‘union générale des travailleurs Tunisiens. C’était par ailleurs un excellent avocat qui savait parler au peuple. J’étais alors trop jeune pour comprendre leur  légitime désir d’indépendance, j’aimais la Tunisie comme on aime son pays natal , je ne comprenais pas ce qui se passait,  et  je me demandais avec une profonde tristesse, où étaient les sentiments amicaux et respectueux que la grande majorité des  diverses communautés se portaient mutuellement ?  D’un seul coup,  l’amitié s’était transformée en haine, nous étions devenus l’envahisseur, l’usurpateur, l’ennemi ……….
Les émeutes et  attentats venaient d’effacer  des années de rapports  cordiaux entre toutes les communautés vivant  sur le sol tunisien:   Juifs-Italien-Français, pour ne citer que les principales,   bien intégrées et respectueuses des us et coutumes des  Tunisiens. Quant à  ma moi qui  vivais comme les jeunes tunisiennes, respirant  le même air et parlant l’arabe aussi bien que le Français, l’italien, l’espagnol ou l’anglais,  je les aimais comme l’on aime ses amis d’enfance.  Les Français étaient appelés « PIEDS NOIRS » en référence aux premiers  colons qui avaient débarqué  sur le sol Tunisien,  chaussés de bottes noires,  mais nous étions aussi leur « Houilla »  frère  (en langue arabe H se lit R) lorsqu’ils  s’adressaient à nous.
Cependant, depuis les émeutes et attentats,  pour les tunisiens, comme pour certains soldats des troupes françaises venus en renfort, nous étions « les étrangers »  des voleurs de biens et bien que fidèles, certains de nos amis tunisiens nous évitaient par crainte de représailles. Quel  gâchis !.......  Il y eut des morts de chaque côté hélas,  et la haine aidant,  d’amis puis d’étrangers nous  sommes devenus « les ennemis »  sur ce sol  que j’aimais tant.
La situation politique évoluait  favorablement pour les Tunisiens,  les accords de Carthage signés Le 3 juin 1955 entre le premier Ministre tunisien Tahar Ben Amar  et Edgar FAURE, successeur de Pierre Mendes France,  concrétisèrent  une série de conventions  qui donnèrent officiellement son autonomie  à la Tunisie.
Le 17 septembre 1955 fut installé À TUNIS  le 1er gouvernement uniquement  composé  de tunisiens.Le  20 mars 1956,  un nouvel accord abrogea le traité du Bardo de 1881 et reconnut la Tunisie comme une monarchie constitutionnelle entièrement souveraine. 
La mort dans l’âme, les Français  comprirent  que de gré ou de force, il leur faudrait  partir.  Ils  étaient et se  sentaient indésirables depuis l’indépendance et les tunisiens  ne manquaient pas  de  le leur rappeler.  Pour le moment, mon père n’était  pas concerné, puisqu’à la demande de la France et de son administration, en sa qualité de fonctionnaire et de responsable du cadastre,   il avait  accepté de rester pendant un an afin de former les cadres Tunisiens  qui prendraient  la relève, mais mon instinct  me soufflait que nous serions dans l’obligation de partir  dès la mission effectuée. C’est à ce moment là que notre vie bascula dans une profonde incertitude,  vendre la maison ?  Partir pour la France ?  Avec quel argent ?  Tous les jours je lisais  l’angoisse dans les yeux  de mes parents,  une angoisse obsessionnelle  qui transformait  mon adolescence  en tragédie.
Mais si mes yeux restaient secs,  mon cœur saignait  car, je comprenais trop bien  que tous les sacrifices de mes parents étaient inscrits dans le marbre de notre maison durement acquise : leur fortune : 7 enfants dont encore deux à charge, mon jeune frère et moi  et  cette maison qu’ils venaient à peine de finir de payer.
Comment leur dire mon amour pour eux,  comment les aider ?  Je n’étais qu’une « FILLE » de 17 ans et depuis 1 an,  dès après mon bac, j’étais entrée dans une école d’assistance aux malades pour devenir infirmière puis sage-femme, à ce moment là,  il me restait  deux ans d’études à faire  dont une année de spécialisation sage Femme. 
Travailler ? Pour mon père, il était infamant d’envoyer sa fille travailler, je n’avais pas été éduquée dans ce but, il était trop fier, Il avait déclaré qu’il lui appartenait de nourrir  sa famille, dont il  était le seul responsable. Quant à mon jeune frère de  13 ans, il allait au lycée  et sortait à peine de l’enfance. Enfin la décision de vendre fut prise car ,  sur ordre du gouvernement Français,   mon père en sa qualité de fonctionnaire se devait rejoindre la France  avec sa famille dès le mois de juin 1957. Nous étions désormais  en attente de rapatriement. 
Mais un rapatriement pourquoi faire ? Aucune économie,  où aller ?  Que contenait la promesse de cette autre vie  à construire,  mon père allait avoir  58 ans  et il aurait du se préparer à une douce retraite ? Ma mère n’avait que 47 ans mais elle était fatiguée par ses nombreuses grossesses et aspirait au repos,  alors que faire ?  Nous n’en savions rien….. Toute notre vie future était suspendue à la décision  du gouvernement français de nous  renvoyer en France et nous n’en connaissions pas la date, sauf qu’il fallait partir ,  c’était un ordre !
Autre problème,  mon père était  Français natif d’Algérie et ses parents décédés, lui avaient légué une maison  de pécheur  où il aurait aimé prendre sa retraite, c’était son rêve, mais  désormais, l’Afrique du Nord était un terrain miné  pour les Français  et les  évènements qui s’ensuivirent, ne firent que confirmer l’impossibilité pour  mes parents de  partir en Algérie où la situation  s’aggravait par un état de guerre pour son indépendance.       
La vente  de notre maison ne fut pas facile, chaque visiteur Tunisien ne manquait pas de nous rappeler que la maison  était construite sur un sol qui leur appartenait, que devant  partir, qu’il détenait le pouvoir de négociation.  Selon nos visiteurs, ils étaient  gentils de nous laisser vendre un bien qu’il pouvait obtenir sans bourse déliée. 
Enfin un miracle, nous étions en début d’année  1957, une famille se présente à mes parents et leur déclara que la maison leur plaisait,  le chef de famille au cours d’un entretien  avec mon père,  lui proposa de signer un acte d’achat, mais le paiement de la maison se ferait ultérieurement,  car il ne pouvait pas payer le jour de la signature, cependant il s’engageait  à envoyer l’argent de la négociation en France dès qu’il le pourrait  et  notamment avant la fin de l’année 1957.
Nous n’avions guère d’autre choix que celui de la confiance et mon père accepta de vendre  à cette famille dont il s’avéra plus tard qu’elle tiendra ses engagements à la grande satisfaction de mes parents. Alors l’attente commença,  car dès la vente de la maison terminée, il fallut  prendre d’autres décisions, vendre les meubles, les vêtements que nous ne pourrions emporter,  bref tout ce que l’on possède dans une vie et que l’on accumule au fil des ans  avec une nombreuse famille. D’autant que dans l’incertitude de notre prochaine installation, il était préférable de prévoir qu’il serait difficile d’adapter  le mobilier à une nouvelle vie, dans une  maison ou appartement dont nous ne savions rien, ni ce que seraient  les moyens financiers de mes parents, qui pour l’heure, étaient vraiment très limités. Le projet familial de mes parents se  caractérisait alors  par la seule question du choix de souvenirs  peu encombrants à emporter et des vêtements  représentant un minimum  pour assurer une vie décente et respectueuse de notre intégrité personnelle. Cela se traduisit par  4 valises représentant  une vie dont nous allions clore définitivement les chapitres qui comptaient  pour mes parents,  mon frère et moi,  et dont les dernières  heures allaient être les plus sombres de notre vie,   jusque là heureuse et sereine.
Lorsque je me retourne sur mon passé, je suis surprise de voir la femme que je suis devenue, car en même temps, me revient brutalement à l’esprit, le douloureux souvenir de cette journée où quittant la Tunisie, mon pays natal, je mettais pour la première fois, mes pieds sur le sol Français. Je n’oublierai jamais la date du 1er Juin 1957. Je me souviens de ce quai du Port de Tunis, encombré et grouillant d’une population colorée et bruyante, et dans mes oreilles résonne encore la sirène du bateau « Ville d’Alger »  qui nous emporte vers un horizon inconnu empreint de douleurs et d’angoisses. Je vois  le quai s’éloigner  puis devenir un petit point à l’horizon jusqu’à disparaître. Je revois  aussi un autre quai, le port de Marseille,  débarquant des flots de rapatriés,  touristes malgré eux,  tristes et  honteux, tête basse comme une population mal aimée, qui n’a  qu’une envie,  être invisible des autres,  disparaître !   Ce que certains redoutant leur avenir compromis ont d’ailleurs fait en se suicidant. Ma première impression restera longtemps et douloureusement gravée dans mon esprit. J’étais  une adolescente de 18 ans meurtrie  lorsque nous avons débarqué à Marseille sans retour possible en Tunisie,  du moins pour y vivre. 
L’air est printanier, mais en ce mois de juin 1957,  je viens, avec ma famille, de faire un plongeon dans l'inconnu  avec  l’incertitude et l’insécurité financière pour seul horizon. Nos bagages sont aussi légers que notre angoisse est lourde. Nous sommes quatre et nous avons quatre valises, lesquelles désormais,  représentent tous nos biens.
La France, j'en avais toujours rêvé comme d'un pays accueillant, comme la mère patrie de tous ses enfants partis dans les colonies la servir et l'aimer assez pour y penser comme  à la femme aimée restée au loin et que l'on a hâte et plaisir à retrouver. 
J'avais souvent  pensé à la joie de mon premier voyage en France, mais jamais,  je n'aurais pu imaginer que ce serait sous la contrainte des évènements politiques.
Après 24 heures d’une traversée houleuse dans une mer démontée qui semblait partager ma colère et mon angoisse d’adolescente, j’étais dans ce train qui nous conduisait  de Marseille à Paris où  l'un de mes frères, Jean notre ainé,  nous accueillera et je regarde le paysage, mais je ne le vois pas.  Mon esprit est ailleurs,  lorsque petite fille, j'interrogeais Maman sur la France, elle me disait que les gens étaient gentils, agréables et que dans les petites villes, il y avait des arbres fruitiers en abondance et que l'on pouvait y cueillir les fruits. Elle s'y sentait  alors heureuse, car pour elle, ces courts voyages en France étaient sa récompense,  ses seuls et rares moments de liberté, alors qu'elle  venait voir deux de mes frères qui y faisaient leurs études.Maman s'était mariée très jeune à 16 ans et avait eu son premier enfant très vite et nous étions devenus sept  assez rapidement avec peu d’écart d’âge, sa vie nous  était entièrement consacrée. Je comprenais ce que représentait ces moments, rares espaces de liberté,  et  lorsqu’elle en avait la possibilité, c'était pour elle,  un grand bonheur et un peu de repos mérité.  Je suis sure qu'elle y pense  alors que le train nous emporte vers  cette nouvelle vie dont nous ne savons rien et qui n’augure rien de bon à cet instant. En France, nous allons retrouver deux de mes frères: l'un est professeur de dessin,  mon frère ainé est ingénieur dans l'industrie.  Deux de mes sœurs sont  mariées et mon autre frère est  militaire de carrière. Tous les trois sont encore en Tunisie. En d'autres circonstances,  voir Paris eut été pour moi,  adolescente, une grande joie, mais en ce mois de juin 1957, je n'ai pas envie de rire,   je pleure sans le montrer à mes parents, mes yeux sont secs  : je suis triste et j’ai peur de l’avenir incertain qui nous attend.
Je n'ai plus d'amis, plus de maison, plus d'objets familiers et rassurants.  Le soleil de France qui éclabousse mon visage ne réjouit pas mon cœur, je ne le vois même pas,  je garde la tête baissée car je n'ose affronter le regard de mes parents que je sais très malheureux et inquiets comme moi,  même s’ils essaient de nous le cacher. La seule chose dont je suis sure à ce moment de ma vie, c'est que nous allons vivre provisoirement chez mon frère en banlieue parisienne, il a quatre enfants et nous serons dix dans son petit appartement.  Cette pensée me ramène à notre grande maison, là où je suis née, là où j'ai vécu mon enfance et mon adolescence, là où j'ai laissé tous les souvenirs de ma jeune vie alors je ne me retiens plus  et j'éclate en sanglots.
Je n’ose imaginer nos futures conditions de vie,  mais je sens que cela sera difficile, surtout pour mes parents.  Ils sont à l’âge où ils pensaient  calme et sérénité, mais aujourd’hui c’est l’opposé :   Incertitude,  plus le tourment moral et financier. En effet, bien que nous ne soyons plus que 2 adolescents encore à leur charge, nos cinq frères et sœurs étant autonomes et installés dans la vie,  des nouvelles épreuves et une nouvelle vie  les attendent, car il leur faut repartir de zéro. 
Mon frère et sa famille nous accueillent à Paris, à la  gare de Lyon, il fait beau, il y a beaucoup de monde et du bruit, les gens circulent dans tous les sens, cela me donne le vertige,  en voiture dans Paris, cela semble encore plus fou, j’ai du mal  à regarder partout, tous mes sens sont en éveil et aiguisent ma curiosité.
CHAPITRE II
Cela fait maintenant deux mois que nous sommes à Paris,  mon père n’a pas encore son affection, nous pensons qu’il la connaîtra vers  septembre.  La vie n’est pas drôle  dans ce petit appartement,  les uns sur les autres, pratiquement  sans intimité,  mais n’est ce pas le lot de tous les réfugiés ou immigrés ?  qu’ils soient Français ou non … j’avais besoin d’un minimum d’espace où lire et écouter de  la musique dans le calme pour décompresser et réfléchir à ma vie future. Comme il serait vain de me plaindre,  je fais comme beaucoup de jeunes filles,  par mes lectures, j’alimente des rêves qui nourrissent mon esprit et me donnent espoir et courage.    Les soucis de mes parents ne s’étaient pas envolés pour autant et  bien que mon père n’ait  pas encore son affectation,   nous devions trouver une  maison où nous installer et  pour mon frère et moi, reprendre nos études.
En attendant, comme mes parents avaient l’esprit ailleurs, j’eu la chance de décrocher un job d’été, et mon père accepta enfin que je travaille durant les vacances scolaires. Depuis  un mois,  je suis employée de bureau pour une compagnie d’assurances près de l’étoile à Paris. Un vrai bonheur, je revis,  je peux m’habiller,  sortir seule,  voir du monde,  découvrir Paris et mener  la vie de toutes les jeunes filles Françaises,  même si j’angoisse encore un peu lorsque je dois prendre le métro. Bref je retrouve une vie à peu près normale, je déjeune au soleil à la terrasse d’un café quand cela m’est possible,  et  j’apprend  la vie  professionnelle, ce  qui me permet de gagner un peu d’argent pour faire face à des menus frais comme on peut en avoir à cet âge et surtout, mettre de l’argent de côté pour reprendre mes études d’infirmière.
Je me sens à l’aise au travail et  heureuse dans ce bureau,  j’apprends, j’apprends …… Je respire cet apprentissage comme une bouffée d’air frais qui m’envahit  et me réchauffe le cœur et l’esprit. Je vis et ne demande qu’à apprendre même si je reçois des ordres et des consignes strictes, je me sens bien et heureuse de souffler,  hors de ma famille absorbée par les problèmes de tous ordres qui s’abattent sur elle.  Depuis que j’ai obtenu ce job d’été, j’ai compris la signification du mot « LIBERTE » et je trouve extraordinaire,  ce sentiment qui me porte,  car je n’avais jamais connu cela en Tunisie  où les jeunes filles et les femmes en général, sont toujours accompagnées et ne sortent  jamais seules.  Juillet,  Août septembre,  ces trois mois ont  défilé  à toute allure, j’ai vécu comme  sur un nuage et je prenais goût à cette vie lorsque tomba la nouvelle de l’affectation de mon Père : Saint Germain en Laye,  en région Parisienne, là où était rattaché le cadastre Français, au sein du service des finances. Mon père commença à aborder le sujet un soir où nous étions tous à table  en famille et chacun sentait que malgré  l’incertitude,  cette nouvelle avait fait tomber la tension nerveuse : mon père connaissait son avenir et pour mon frère et sa famille, cela signifiait  aussi qu’ils allaient retrouver une vie normale  comme avant notre arrivée, laquelle  avait bousculé leur vie et  les habitudes familiales.  Quant à nous,  la grande question devenait celle du choix du lieu de notre prochaine vie : La région parisienne ou partir en province ? En effet, la  date de la retraite  était proche,  d’autant que mon père bénéficiait d’un bonus permettant une  retraite anticipée,  pour avoir élevé sept enfants.
C’est sous cet angle et la vision de sa proche retraite que notre père décida  de notre installation en Touraine : Amboise plus exactement où mes parents achetèrent une modeste maison  pour laquelle, ils durent  faire un emprunt afin de la payer et procéder à l’achat du mobilier et du linge dont nous aurions besoin. Au troisième trimestre 1957  à Amboise  en Indre et Loire commença notre nouvelle vie.        
Les difficultés financières étaient toujours présentes, mais au moins nous étions chez nous. Nos acheteurs tunisiens avaient honoré leur dette et avaient payé la maison du Bardo, certes très en dessous de sa valeur réelle,  mais au moins, mes parents avaient un peu d’argent  pour démarrer leur nouvelle vie. Je n’aime pas notre nouvelle  maison.  Elle représente un toit qui nous abrite, sans plus, surtout lorsque je la compare avec notre maison du Bardo enfouie précieusement dans mes souvenirs, comme pour me protéger. Nous ne connaissions personne à Amboise, nous étions considérés comme des étrangers  pour ne pas dire des « Arabes » nous vivions dans un isolement total  et ma mère  se retrouvait avec toutes les difficultés financières de l’installation et de l’adaptation à sa vie nouvelle. 
Tout cela,  sans le soutien physique de notre père qui prenait le train  dès le Lundi matin pour  Saint Germain en Laye via Paris et ne rentrait qu’en fin de semaine. En 30 ans de vie commune, mes  parents n’avaient jamais été séparés,  ils avaient toujours vécu côte à côte avec leurs 7 enfants,  se retrouvant tous les soirs après le travail de mon père et pour ma mère cette séparation fut  très douloureuse.
Mon jeune frère avait repris ses cours au collège d’Amboise et moi je ne disais rien à ma mère mais je souffrais de la nouvelle existence que je passais à TOURS  où tous les jours je partais par le premier train du matin.
En effet, j’avais du me présenter à l’examen d’entrée de l’Ecole d’infirmière de la Croix Rouge Française et mon examen réussi, j’avais repris  les cours de première année comme une débutante alors que j’avais deux ans d’expérience à mon actif. Les deux ans d’études en Tunisie, n’avaient pas été retenues par la Croix rouge et j’avais dû me résigner à accepter cette situation. L’école de la croix rouge était sous la houlette des  sœurs infirmières,   lesquelles dirigeaient aussi les hôpitaux et les services infirmiers où  nous faisions nos stages pour acquérir l’indispensable savoir faire pratique et professionnel.  Le plus dur pour moi,  fut  de supporter cette situation de débutante. En effet,  chaque fois que j’exécutais  parfaitement les tâches que je connaissais, les sœurs infirmières me  déclaraient que je manquais de modestie,  que je ne devais pas me mettre ainsi en avant au détriment des autres élèves. Les études étaient payantes et je connaissais le sacrifice financier de mes parents à ce propos, c’est pourquoi je ne supportais plus de me faire rabrouer  par « ces bonnes sœurs » qui au lieu de me soutenir,  me critiquaient sans cesse. De plus, j’étais épuisée, car je faisais quelques 6 kilomètres à pied tous les jours de la semaine pour aller à la gare d’Amboise prendre le train, autant le soir pour rentrer à la maison. De plus,  cela se cumulait avec  les heures de stage à l’hôpital de Tours : un travail quotidien d’apprentissage, et l’aide que j’apportais à maman, Matin et soir  pour l’entretien de la maison, car il me fallait l’aider  et la soulager.
Par ailleurs,  le midi, ne pouvant aller au restaurant,  je déjeunais  rapidement  d’un rien  pour retourner à mes études et ou mes stages à l’hôpital. Malgré l’ambiance, le travail me sortait de la déprime. Mais je ne supportais plus les sœurs  qui, à l’évidence manquaient de charité chrétienne,  et  je ne voulais  plus aller sur la voie publique tendre la main pour collecter des fonds au profit des œuvres de la Croix Rouge.  Je souffrais  de toutes ces humiliations qui s’ajoutaient à mon désarroi. Je sentais qu’à leurs  yeux,  j’étais une étrangère, une intruse. 
Enfin, un jour n’en pouvant plus et refusant de continuer ainsi, je déclarai à mon père que je n’irai plus à l’école de la Croix Rouge et je fus surprise de voir qu’il consentait enfin à m’écouter lui raconter tous les problèmes que je rencontrais. Plus encore, il les comprenait car dans son service, il rencontrait les mêmes et se sentait mis à l’écart par ses collègues fonctionnaires, ce qu’il ne supportait plus. Il  me confia alors, attendre sa mise à la retraite avec impatience. J’étais émue et enfin comprise et je lui demandai de m’autoriser à faire des études accélérées de comptabilité et gestion pour acquérir des compétences nouvelles et construire une autonomie qui me semblait indispensable dans la situation financière actuelle. Nous n’avons jamais été riches,  mais rien n’avait manqué à notre famille,  alors lorsque la tentation de vivre mieux me traversait l’esprit,  je pensais à ce que nous disait  souvent notre père et qui représente encore aujourd’hui l’essentiel d’une bonne éducation.      
“Je vous donne   le  Pain;” Il vous appartiendra plus tard, de mettre sur ce pain, le beurre et la confiture qui seront le fruit de votre travail. 
 ”Le pain“ quelle image magnifique pour illustrer l’éducation qui nous était donnée, la valeur travail et la possibilité de faire des études, tout ce dont nous aurions besoin pour assumer notre vie d’adulte
.Alors, lorsque nous avons débarqué de ma Tunisie natale, tels des étrangers sur ce sol français qui m’était inconnu et que la vie fut moins douce, j’ai rapidement compris et anticipé qu’il me faudrait rapidement prendre en charge mon avenir. La brutalité des évènements et leurs conséquence sur notre famille auraient pu me conduire à choisir les regrets et la haine, mais j’ai  fait le choix de prendre ce changement comme une opportunité pour me construire une vie de femme responsable.
Ce furent les premiers moteurs qui me conduisirent à prendre en charge ma vie et mon destin pour construire ma vie de femme responsable. la vie compliquée et difficile que ma famille et moi avons traversée. 
La volonté, le courage, la ténacité et le travail sont les meilleurs outils à notre disposition pour aller vers la réussite. La force qui nous anime vient des difficultés rencontrées et vaincues, une force qui construit un tempérament et qui nous conduit jusqu’au bout de nos rêves les plus fous.
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revuemuscle · 4 years
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#26
Forough Farrokhzad فروغ فرخزاد est une poète contemporaine iranienne née à Téhéran en 1934. Son premier recueil de poésies, اسير (« Le captif »), est publié en 1955. Son dernier recueil de poèmes, intitulé ايمان بياوريم به اغاز فصل سرد (« Laissez-nous croire au début de la saison froide »), est publié posthume. Le film de Kiarostami Le vent nous emportera est titré d'après un poème de Forough Farrokhzad. Les poèmes publiés dans Muscle ont été traduits par Franck Merger.
Franck Merger a commencé un parcours d’enseignant-chercheur en littérature française du XXe siècle au sein de l’Université américaine (à Yale) et française (à la Sorbonne). Il enseigne actuellement la littérature en hypokhâgne et en khâgne au Lycée militaire d’Aix-en-Provence. Le goût de la traduction, le goût de l’Italie et de la langue italienne lui sont venus vers l’âge de 25 ans à l’occasion de séjours d’études en Toscane. Le goût de la langue et de la culture iraniennes lui est venu à travers Niloufar Sadighi. 
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Erlend Wichne est né en 1991. Il est traducteur (du français) et écrivain. Il vit à Oslo. Il a publié deux livres de poésie et un roman aux éditions Flamme Forlag
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Encore un beau numéro de la revue Muscle :
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