Tumgik
#c'est pas tant ce boulot c'est le fait de travailler en soi qui vous brise
luma-az · 5 years
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Fanfic My Hero Academia : Ambition masquée #4
Début de la fic ici, ici ou ici
Résumé : Bakugo Kastuki, né Sans-Alter, déteste les héros et leur arrogance. Devenu policier, il met un point d'honneur à arrêter les vilains avant eux, même si les risques qu'il prend lui valent des reproches de sa hiérarchie. Malgré son sale caractère, il n'effraie pas le héros Red Riot, qui le séduit peu à peu… mais leur relation ne sera pas si simple.
Pairing : Bakugo Katsuki x Kirishima Eijirou
Avertissement : jurons. Beaucoup.
Taille : 20k mots
Publication d'un nouveau chapitre tous les mercredis
Chapitre 4 : A un moment, il faut se décider
Retraite stratégique. C'est comme ça que Bakugo pourrait décrire le fait de ne plus être allé voir Kirishima, s’il devait raconter l'histoire à un ami. Même si pour ça il faudrait qu'il ait un ami.
Au lieu de ça, il ne peut s'empêcher de se disputer avec lui-même, de débattre mentalement sur ce qu'il a fait et pas fait, s'il a eu raison ou non. C'était une retraite stratégique, il a tenu sous le feu des questions de ces idiots pour ne pas montrer que ça le dérangeait puis il a trouvé un prétexte pour repartir, il a gardé la face et personne ne peut lui reprocher quoi que ce soit. La Bataille Kirishima ne peut pas être gagnée, il faut savoir abandonner les chimères et se concentrer sur la victoire finale quand on mène une guerre, et Bakugo mène une guerre contre le monde entier, la guerre de Prouver Ce Qu'il Vaut face à tous ceux qui méprisent les Sans-Alter. Il a bien mieux à faire que de se soucier d'un héros aux goûts douteux, qui était de toute manière en train de le rejeter. Regagner ses faveurs aurait fait du bien à l'égo du policier, mais c'est tout. Un simple bonus. Qui ne vaut pas la peine de s'obstiner.
Sauf que l'autre partie de lui-même refuse tous ces arguments de bon sens. Ce n'était pas une retraite stratégique, martèle cette autre partie. C'était un aveuglement orgueilleux et stupide, comme toujours. Il suffisait de s'accrocher. Kirishima était là. Il était content de voir Bakugo. Il a gardé le contact. Et depuis la fuite honteuse du policier, il continue à envoyer des messages gentils et encourageants, évoquant l'enquête et sa propre convalescence. Il est là, il reste là, juste à la portée du blond, et comment sa foutue fierté peut-elle affirmer qu'il n'en vaut pas la peine ? C'est Red putain de Riot. S'il fallait se damner pour avoir une chance de lui rouler un patin, ça en vaudrait encore la peine. Alors faire le tout petit effort d'aller le voir, ce n'est absolument rien. Même Deku a eu le tact de se faire discret pour ne pas compliquer la situation. S'il a fait ça, c'est qu'il a bien compris qu'il y avait quelque chose entre Kirishima et Bakugo, non ?
Justement, et c'est là que le fil de la réflexion de Bakugo se brise généralement, pour ne laisser place qu'à une émotion pure : la rage. La seule existence de Deku le rend fou. Et ruine tout. Deku est l'ami de Red Riot, donc Bakugo ne peut pas envisager de sortir avec le roux sans croiser cette tête de brocoli un jour ou l'autre. Tant que l'idée était abstraite, il pouvait toujours se dire qu'il ferait avec, qu'il avait commencé à surmonter son passé. Mais à présent il doit regarder les choses en face : il n'y arrivera pas.
Et sa rage peut bien brûler jour et nuit, rien ne peut s'opposer à ce constat. Il ne peut pas y retourner et tenter de gagner le cœur de Kirishima Eijirou. Il n'en est pas capable.
Il est faible.
.
Pour contrer ces sombres ruminations, Bakugo se plonge dans le travail jour et nuit. La piste des yakuzas est faible, retrouver leur trace au milieu des fausses pistes qu'ils ont semé demande un travail de vérification considérable. La brigade entière est sur le coup, ainsi que la plupart des héros enquêteurs, mais personne n'en fait autant que l'officier Bakugo Katsuki. Aux yeux de tous, c'est SON enquête. Et comme il reste absorbé par son travail et ne fait plus de vagues, tout le monde l'encourage. Une promotion est même prévue, avec une cérémonie officielle, Bakugo est sûr d'avoir noté la date quelque part. Ça n'a aucune importance. Il est juste un peu plus à l'aise pour faire son boulot et se rapprocher de son objectif. La reconnaissance des autres policiers, en soi, ne signifie pas grand-chose - ces lâches ont laissé les héros faire leur travail à leur place depuis trop longtemps, leur avis n'a donc aucune valeur.
Une date qui, en revanche, obsède Bakugo, se rapproche à grands pas. La sortie d'hôpital de Kirishima. N'y pense pas, s'ordonne-t-il à chaque fois que l'idée surgit dans son esprit. N'y pense pas, ne pense pas à sa déception si tu ne viens pas, ne pense pas à tous ses amis qui lui répètent sans doute en boucle que tu ne vaux rien pour lui, ne pense pas à cet enfoiré de Deku qui sera sans aucun doute là, qui va peut-être même lui organiser une fête de retour à la maison, salopard de Deku qui a le droit d'être auprès de Red autant qu'il le souhaite et qui ne se rend même pas compte de sa chance, n'y pense pas, quoi qu'il arrive N'Y PENSE PAS. Ou tu vas devenir fou.
Il rentre chez lui tard, sans vraiment prêter attention à son environnement, préférant se battre contre ses propres pensées. Il sursaute presque en voyant une silhouette massive qui l'attend devant sa porte, et se fige en le reconnaissant. Bordel. Putain de bordel de merde. C'est lui. Comme s'il avait lu dans ses pensées, Kirishima est venu jusqu'à lui.
Le héros sourit en le voyant arriver, un sourire timide qui n'a rien à voir avec son assurance habituelle. Il a les joues rouges et semble embarrassé en le saluant :
— Bon... bonjour ! Enfin, bonsoir ! Je suis désolé de te déranger, je sais que tu as beaucoup de travail...
Bakugo finit par retrouver sa voix et lui demande :
— Qu'est-ce que tu fous ici ?
Trop violent. Rien à faire, toute sa nervosité est ressortie en agressivité, alors qu'il n'en revient pas de sa chance. Kirishima est là, il est venu le voir tout droit à sa sortie d'hôpital, et il n'a pas fait les choses à moitié. En fait, pas besoin d'être un grand enquêteur pour comprendre pourquoi il est venu. Le roux est vêtu d'une chemise rouge largement ouverte au col, qui fait ressortir ses cheveux attachés en queue de cheval. Il porte une veste de costume et un pantalon noir relativement élégants et il a un bouquet de fleurs à la main. Bref, c'est un rendez-vous. Aucun moyen d'interpréter ça autrement. Mais Bakugo n'arrive pas à comprendre. Kirishima qui se met sur son trente-et-un et vient l'attendre chez lui, poireautant patiemment devant sa porte ? Ça n'a aucun sens.
Et pourtant, le héros rougit encore et répond :
— Je... j'avais envie de te revoir. Et je me suis dit que peut-être je n'avais pas été... ou j'avais été... ou, enfin je ne sais pas, j'avais l'impression que les choses partaient bien entre nous, et que peut-être je pouvais tenter de rattraper le coup ?
Bakugo reste éberlué, sans arriver à réagir. Rattraper ? Comment ça ?
Kirishima s'éclaircit la gorge, inspire profondément et le regarde droit dans les yeux avant de se jeter à l'eau :
— Bakugo, je sais qu'on n'a pas encore eu l'occasion d'avoir un vrai rendez-vous, s'il te plait accepterais-tu de sortir avec moi ce soir ? J'aimerais t'inviter à dîner.
Il lui tend le bouquet. La scène est presque ridicule. Ils sont toujours sur le palier, éclairés par la mauvaise lumière de la minuterie que Bakugo a rallumée machinalement pendant la discussion, l'officier est épuisé après une longue journée de travail et a besoin d'une bonne douche, il porte une de ses pires tenues civiles - un vieux sweat-shirt de All Might qui ne serait jamais sorti de chez lui s'il n'avait pas eu autant de retard dans ses lessives - et il ne peut même pas lui proposer d'entrer prendre un verre, son appartement d'habitude impeccable ne ressemble à rien depuis deux semaines.
Et pourtant, il n'envisage pas un instant de refuser. Ou même d'attendre. Les épuisantes voix de son conflit intérieur se sont enfin tues et il n'hésite pas avant de faire les trois pas le séparant de Kirishima, lui attraper le visage et presser doucement ses lèvres contre les siennes.
Il sent les bras puissants du héros se refermer sur lui, tant de tendresse de la part de quelqu'un de si fort, Kirishima le regarde avec tant de joie, puis Bakugo l'embrasse encore, et encore, de plus en plus passionnément, tandis que ses mains commencent à le caresser de haut en bas. Il le tient, Kirishima est là et il est à lui, complètement.
Finalement, il tâtonne un peu derrière le héros et parvient à ouvrir la porte sans cesser de l'embrasser, puis il pousse le roux à l'intérieur, prêt à le dévorer des pieds à la tête.
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