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#la civilisation ma mère
claudehenrion · 7 months
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Cujus regio, ejus religio...
Ce dicton romain, qui peut se traduire par ''celui qui règne sur un territoire en détermine la religion'', a longtemps été un argument de base pour justifier des situations historiques, inexplicables autrement. En notre temps, dramatiquement marqué par la perte de toute culture –-et donc de toute référence sensée-- il reste plus que jamais d'actualité, contrairement à tout ce que les médias nous disent qu'il faut penser. Et il semblerait même que, le temps passant, cette bribe de l'antique sagesse non seulement surnage mieux que prévu, mais a toute sa place, aujourd'hui...
Longtemps après l'effondrement du communisme –cette pseudo-religion intouchable, sur les terres de laquelle il ne faisait pas bon ne pas souscrire à ce que croyait le chef-- on constate que dans tout le monde musulman (avec, pour un moment encore, les deux exceptions que sont mon cher Maroc et les Emirats du golfe), mais en Inde aussi, où il ne fait bon ni être musulman ni chrétien, et en Israël (passons rapidement, si vous le voulez bien, pour éviter les controverses. Mais j'y ai vécu des situations critiques), bien sûr en Chine (un seul pays, mais plus d'un milliard d'habitants), où les 2 mêmes minorités paient parfois cher le fait d'oser croire qu'il y aurait eu d'autres ''prophètes'' que Mao Tsé Tung (Mao Zedong en ''Pin-yin'') ou au Canada, soumis à Trudeau, l'idiot enragé du progressisme...
Chose curieuse, on peut, contre toute attente, ajouter la France à cette liste de régions soumises à la loi du ''Cujus regio, ejus religio'' : après un siècle (depuis 1905) pendant lequel l'anti-cléricalisme profond d'une grande partie de la classe politique a pu passer inaperçu et faire illusion en se déguisant en ''tolérance'' (tu parles !), la prétendue laïcité de la caste au pouvoir se montre pour ce qu'elle est : un laïcisme militant et exacerbé, qui guerroie inlassablement contre toute crèche, qui ferraille sans répit contre le mot-même de ''Noël'', qui est prête à toutes les démonstrations de son hostilité agressive contre les Saints, les Fêtes, les musiques, les noms de villages ou de rues, les cloches... bref contre tout ce qui pourrait rappeler que la France, ce beau fruit de la civilisation judéo-chrétienne, a été pendant des siècles ''la Fille aînée de Dieu'' ou, comme le dit un proverbe yiddish, le pays où Dieu est heureux (''Glücklich wie Gott in Frankreich'').
Le temps passant, nos leaders sont lentement tombés de la pratique affichée (De Gaulle) à une opposition affichée (Hollande) ou évidente et cachée (Macron, qui croit... et, en même temps, ne croit pas !), via la tiédeur engagée de Giscard, l'indifférence respectueuse de Pompidou, la girouette erratique de Chirac, le doute prudent de Sarkozy, et avant la ''cata''  qu'est l'hostilité des deux derniers occupants de l'Elysée, déclarée et affichée pour l'un, et ''en même temps'' pour l'autre. On peut être d'accord ou pas avec ma vision des caractères et de la religiosité de nos Présidents... mais il faut tout de même reconnaître que Macron ne tient pas ''les cultes'' en grande estime... sauf une apparence de ''soumission'' à l'islam, tant il a la trouille des nuits d'émeute, des quartiers anéantis, des bagnoles cramées et de l'impuissance des forces ''de l'ordre'', menacées.
Par exemple, on ne se souvient pas qu'il ait sérieusement demandé leur avis aux dits cultes –ou qu'il en ait tenu compte, les rares fois où il l'a fait-- pour tout ce qui concerne les lois prétendues ''sociétales'' : ni sur la remise en cause du mariage, confirmée et élargie, ni sur la PMA, ni sur la GPA, ni sur l'inscription d'un ''droit à tuer les bébés dans le ventre de leur mère'', sans cesse élargi, lui aussi (NB : comme il était beau –et tellement vrai-- le ''Infans conceptus pro nato habetur'' du Droit romain . Il mérite une traduction : 'l'enfant, dès le moment où il a été conçu, doit être considéré comme déjà né'').
Il ne se préoccupe pas davantage d'ailleurs de ce que pensent les églises, les temples, les mosquées ou les synagogues dans d'autres domaines, tels l'accueil des migrants, le ''dé-baptême'' des rues, des écoles ou des villages, la vraie liberté d'enseigner et la liberté tout court... et, tout récemment, sur l'euthanasie et le respect dû à la vie... que l'Etat a pourtant pour mission de protéger, comme on nous le rappelle sans cesse mais à mauvais escient à propos du pillage en règle des poches des automobilistes et des motards qui osent rouler au delà des stupides normes administratives (90, 80, 90, 110, 80, 70, 90... sur 1 km !) re-baptisées ''la sécurité'' par des technocrates pourvus d'un chauffeur qui, lui, s'en affranchit, ajoutant la pollution sonore d'un ''deux tons'' (pin-pon) à son non respect de la Loi !
Pourtant, nécessité faisant loi, le Président a oublié ses préjugés habituels. Sans doute parce qu'il est un peu ''paumé'' : l'échec hurlant de sa politique étrangère en général et de sa politique arabe en particulier doit (enfin !) commencer à lui peser, et il faut reconnaître que ça doit être difficile à supporter de voir que pas une seule de ses idées –qu'il croyait géniales, le pauvret-- n'est autre chose que (très) mauvaise : personne de sensé ne peut suivre les danses du ventre qu'imposent chacun de ses ''et en même temps''. Ça, ça peut passer dans un discours d'estrade. Dans la vraie vie, ça n'a pas la moindre chance de finir autrement qu'en catastrophe ! Quant à son ''quoi qu'il en coûte''... il ne pouvait nous mener qu'à la banqueroute. Bingo ! On y va tout droit.
Mais ''place au direct'' comme disent stupidement nos animateurs-télé (une bêtise de plus à leur actif : en quoi ce que dit M'ame Michu –qui était à 2 km mais a entendu un grand ''boum''-- doit-il passer avant le ''spécialiste de ceci ou cela'' ? Il est vrai que, après les ''Experts ès-covid'' et ''ès-Ukraine''... on voit débarquer des ''spécialistes de l'islam'' qui ne parlent pas un mot d'arabe...) : la situation dramatique créée par le seul Hamas, due à sa décision folle et non directement provoquée (on peut toujours remâcher de vieilles haines : ce sont des arguments, pas des raisons !), a contraint le chef de l'Etat à se rappeler qu'il existait d'autres forces dans le pays que les seuls progressistes et leur action délétère (et c'est tant mieux : c'est notre ultime espoir !).
Voilà pourquoi il a cru utile de convier, lundi dernier, les représentants des trois monothéismes à venir boire un petit kaoua à l'Elysée, ce qui tendrait à prouver que lorsque le besoin s'en fait sentir et que son rêve d'un ''vivre ensemble'' impossible est démontré irréaliste par les faits, il sait où trouver des aides salvatrices. Mais la séquence ne manque pas de sel : ''chassez le naturel, il revient au galop''. Juste après la grande marche contre l'antisémitisme (qui a entraîné la ''rabia'' de la Grande Mosquée de Paris, vite recentrée : ''Taqyia'' oblige, recommande et permet) , il n'a rien trouvé d'autre que de leur demander, à eux, ''de défendre l'universalisme des valeurs républicaines'' et, cerise sur le gâteau, de ''multiplier les actions éducatives en ce sens''... On a envie de dire : ''Pincez-moi, je rêve !''. Pourquoi ne pas carrément leur demander de devenir d'actifs militants du laïcisme anti-catho et anti-juif que pratiquent ses amis ? Ça aurait au moins eu le mérite de la franchise,et ça aurait démontré qu'il connaissait notre adage du jour, ''Cujus regio, ejus religio'' : en Macronie, les seules ''valeurs'' sont ces ''vertus chrétiennes devenues folles'' que la République à fait siennes, et le laïcisme militant est la religion d'Etat. D'ailleurs, ses grands-prêtres veulent l'inscrire dans notre Constitution, c'est tout dire. 
Sa terreur ? La crainte de voir le conflit palestinien ''importé'' dans notre pays par ''les communautés religieuses'' (sic ! Ne riez pas, ce serait cruel !). Mgr de Moulins-Beaufort et le grand Rabbin Haïm Korsia ont découvert qu'ils étaient les porteurs potentiels de violences et de terrorisme dans notre cadre national. Mais dire ''l'islam'', apparemment, lui pose un problème. Question : d'où vient cette impossibilité chronique de prononcer le mot ''islam'' là où il s'impose, parfois avec véhémence, comme le fait Abdelali Mamoun, l'Imam de la grande Mosquée de Paris, qui nie, en se tortillant les neurones pour avoir l'air de ne pas dire l'indéniable... ou le dire sans le penser complètement...? On se perd en conjectures... Camus aurait dit : ''Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde''. Qu'il l'ait dit ou pas, est-il besoin d'aller plus loin ?
H-Cl.
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gaboushkabzbz · 10 months
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Toutes ces destinations m’ont permis de m’évader mentalement, sortir de ma torpeur et des boucles étranges qui jalonnaient mon existence de défunt pas encore suicidé. Mais je n’arrivais pas à oublier cette dame. Le temps a coulé et j’ai décidé de la rejoindre dans son lieu d’habitation : une hutte en paille au bord d’un lac à la couleur douteuse.
Puis nous avons revu la ville, la mère de St Raphaël et les bâtiments gris. Le retour à la civilisation me détruit de bas en haut. Du cul aux neurones. Des orteils au cortex préfontal. Les bruits sont si aiguës quand on a abusé du LSD dans sa jeunesse. Je deviens un mirage d’humeurs orageuses, j’ai le parfum de la rage et l’ambiance meurtrière, pour m’apaiser j’ai mis de la lessive dans mes paupières.
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boblemeditant · 11 months
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Un extrait les trois ères
Les trois ères
Je vous écris d’un temps où l’ennoblisse­ment de l’humain s’achève. La sagesse et le respect du monde qui l’entoure structurent toute sa croissance. On me nomme Dabou de la particule de conscience consciente1. Ceci est ma troisième incarnation en tant que Dabou. Comment je le sais ? Parce que la faculté qui me relie à mes mémoires de Dabou, le don, s’exprime en moi grâce à Madrasam, la Grande Conscience jamais née, jamais morte, jamais tombée dans l’illusion de sa propre personne.
J’entreprends d’écrire mes vies de Dabou. J’ai eu la chance de les vivre sous trois ères. Dans la première ère l’on me nommait Niquemado, mon père s’appelait « Éternel ado inconscient » et ma mère « la Grande courageuse », mon frère « Namu j’ai pas assez de temps pour vivre » . Il conduisait un véhicule à deux roues propulsé par un moteur à trollpeu2. Cette ère se nomme : le grand carnaval et ma vie consciente commença comme car­navaleux3. Mais j’y reviendrai plus tard. Là j’écris de mon époque. L’écriture est devenue un exercice.
Nous avons développé notre mémoire dans les trois temps grâce à nos amis et frères les céphalos, la deuxième espèce consciente de sa conscience. Vous lecteurs du passé ou de l’ère du grand carnaval, n’oubliez jamais que si mes propos sont durs envers votre époque, Niquemado développera un amour compassionnel très puissant à votre égard et cela malgré les difficultés de sa vie.
Ma contrée se situe dans ce que vous appelez le petit pôle Eu­rope dans une gonré4 à deux cents kilomarche de votre côte ac­tuelle. Mais à l’heure d’aujourd’hui la mer se trouve à trente ki­lomarche de mon lieu de vie. Ma communauté me considère comme grand Dabou car pendant une nuit, le centre de ma conscience se révéla à ma réalité : le retour au stade de parti­cule de conscience. Depuis cette expérience, je vis sur l’autre rive. Si mon langage vous semble spécial c’est parce que j’écris du futur à votre intention. C’est aussi un message d’es­poir, la vie est plus forte que tout.
Dans la sonmais que j’occupe, vit avec moi la voyageuse du temps appelée Tempo. Nous lui devons beaucoup, c’est une cé­phalos5.Elle pense et parle dans les trois temps. Dans l’époque où je vis c’est tout à fait naturel. Notre civilisation ne considère que l’éternel Présent. Le passé et le futur se sont fondus dans notre mode de pensée.
Hé oui, dans notre ère beaucoup de transformations ont eu lieu. Nous ne voulons plus commettre les mêmes erreurs que les car­navaleux. Notre rencontre lors de notre apprentissage dans la coleaapprenti6 scellera notre amitié. C’est un lieu où la mèrepa­cult est enseignée. Tout tourne autour de la mèrepaculture pen­dant les dix premiers tours de soleil ;on commence tous par le terre à main7 et en même temps on apprend la turecré8. C’est excellent pour le développement de nos mains et de l’imagi­naire. Nous gardons les mêmes profédus9 pendant cette pé­riode. Ah j’oublie ! Toute notre petite enfance nous la passons avec nos parents, partout où ils vont, nous allons. Je reprends, la colleaapprenti : durant cette période d’apprentissage nous expérimentons un maximum de méthodes. Nous stimulons beaucoup la créativité pour le bien-être de la communauté,nous ne pensons plus en « je », mais en « nous », nous inventons beaucoup de nouvelles techniques, nous avons aussi des cours de scientiste unification. La méditation est la deuxième fonda­tion de notre éducation et de notre société. Un céphalos et un humain se partagent la tâche pour l’éducation de nos petits. La quater mixité est de mise, ce que vous appelez le racisme n’existe plus, il n’y a plus d’échec scolaire vu la solidarité entre les petits apprentis. Notre expérience nous montre qu’une édu­cation qui tient compte des besoins, des capacités, d’une en­traide et d’une égalité dans les différentes tâches quelles qu’elles soient, nous évitaient bien des problèmes.
Je vous explique notre mode de vie, c’est toujours intéressant, enfin moi je trouve cela captivant, l’observation pour les diffé­rentes façons de vivre de nos communautés me fascine.
Les dirigeants tels que vous les connaissez n’existent plus, seulement des médiators. Je suis l’un d’eux. Souvent notre seule aura d’apaisement et de réflexion sur nos semblables, dé­tende les communautés ou celles qui ont un problème intérieur. Les solutions surgissent d’elles-mêmes. Notre absence de pou­voir temporel les rassure. Qui serions-nous pour imposer quoi que ce soit ? Nos parents, notre entourage nous repèrent dès notre enfance. Le comportement apaisant et guérisseur que nous avons sur notre environnement nous prédestine à cette tâche grâce à une étique naturelle, à l’impermanence liée au corps. Notre impartialité et notre neutralité nous évitent tous les pièges d’une position dominante. La nature de notre personna­lité s’unifie au vivant. Nous les médiators entrons en fraternité avec l’amour de l’être. Nos contemporains ont des difficultés à suivre notre mode de vie. La confiance dont ils font preuve à notre égard grandit à chaque génération d’homme sage au ser­vice des leurs. Le type de société que nous choisissons sur Ter­rableue10 provient de longues palabres au niveau planétaire. Tous les six tours de soleil, une personne désignée par sa com­munauté se rend dans un endroit bâtit par nos soins, on l’ap­pelle l’Agora. Ce conseil des êtres conscients peut durer des nuits et des jours entiers et ne finit qu’avec des accords bien établis pour pérenniser les acquis de notre mode de vie. Le ci­ment de notre société se nomme « la palabre ». Je dois vous dire qu’avec les céphalos c’est plutôt de la transmission de pen­sée.
Les Céphalos étaient de votre temps ce que vous appeliez les pieuvres, les calamars, les poulpes. Pour le moment sachez qu’ils et elles se sont adaptés à la vie terrestre mais gardent
1 Humain totalement conscient
2pétrole
3Personne inconsciente
4région
5Céphalopodes
6école
7travail
8écriture
9Prof, enfin un peu plus que ça
10Ce que l’on appelle la terre
The three eras
I am writing to you from a time when the ennoblement of the human is coming to an end. Wisdom and respect for the world around him structure all his growth. They call me Dabou of the conscious consciousness particle1. This is my third incarnation as Dabou. How do I know? Because the faculty that connects me to my memories of Dabou, the gift, expresses itself in me thanks to Madrasam, the Great Consciousness never born, never dead, never fallen into the illusion of its own person.
I undertake to write my lives of Dabou. I had the chance to experience them in three eras. In the first era, I was called Niquemado, my father was called "Eternal unconscious teenager" and my mother "the Great Courageous", my brother "Namu I don't have enough time to live". He was driving a two-wheeled vehicle powered by a trollpeu2 engine. This era is called: the great carnival and my conscious life began as a carnival. But I will come back to that later. Here I am writing from my time. Writing has become an exercise.
We developed our memory in the three times thanks to our friends and brothers the cephalos, the second species aware of its conscience. You readers of the past or of the era of the great carnival, never forget that if my words are harsh towards your time, Niquemado will develop a very powerful compassionate love towards you, despite the difficulties of his life.
My country is situated in what you call the little pole of Europe in a region two hundred kilometers from your present coast. But today the sea is thirty kilometers from where I live. My community considers me as a Grand Dabou because during one night, the center of my consciousness revealed itself to my reality: the return to the stage of consciousness particle. Since this experience, I have lived on the other side. If my language seems special to you, it is because I am writing the future for you. It is also a message of hope, life is stronger than anything.
In the room that I occupy lives with me the time traveler called Tempo. We owe her a lot, she is a cephalos5. She thinks and speaks in three times. In the time I live in, it's quite natural. Our civilization considers only the eternal Present. The past and the future have melted into our way of thinking.
Yes, in our era many transformations have taken place. We don't want to make the same mistakes as carnival goers. Our meeting during our apprenticeship in the coleaapprenti6 will seal our friendship. It is a place where the mother pacult is taught. Everything revolves around the motherpaculture during the first ten turns of the sun; we all start with the earth to hand7 and at the same time we learn the turecré8. It is excellent for the development of our hands and the imagination. We keep the same professions9 during this period. Oh I forget! We spend all of our early childhood with our parents, wherever they go, we go. Let me go back, the colleaapprenti: during this learning period we experiment as many methods as possible. We stimulate a lot of creativity for the well-being of the community, we no longer think in “I”, but in “we”, we invent a lot of new techniques, we also have unification scientist courses. Meditation is the second foundation of our education and our society. A cephalos and a human share the task of educating our little ones. The quater mix is in order, what you call racism no longer exists, there is no more school failure given the solidarity between the little apprentices. Our experience shows us that an education that takes into account needs, abilities, mutual aid and equality in the various tasks, whatever they may be, avoided many problems.
I explain our way of life to you, it's always interesting, finally I find it captivating, the observation for the different ways of living of our communities fascinates me.
Leaders as you know them no longer exist, only picks. I am one of them. Often our only aura of appeasement and reflection on our fellow human beings, relaxes communities or those who have an inner problem. Solutions arise on their own. Our lack of temporal power reassures them. Who are we to impose anything? Our parents, our entourage identify us from our childhood. The soothing and healing behavior that we have on our environment predestines us to this task thanks to a natural ethic, to the impermanence linked to the body. Our impartiality and neutrality avoid all the pitfalls of a dominant position. The nature of our personality is unified with the living. We picks enter into brotherhood with the love of being. Our contemporaries find it difficult to follow our way of life. The trust they have in
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2223architecture · 1 year
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Peuchère la France!
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On va devenir quoi ?
Cette question, me la suis-je posée ?
Toujours.
Obsessionnelle.
Nous finirons comme des faunes. Ce sera beau. Mais cela sera la fin de la civilisation. De la notre, ce n'est pas plus mal. De toutes, c'est différent.
Il faut raconter de histoires. Je suis trop intelligent pour raconter mot par mot. De dire voici voila Premier, second troisième acte... Ainsi font font les petites marionnettes.
J'écris en écoutant... comme certains se droguent pour créer... Écouter 3 radios en même temps, comme un jouer d'échec... coup du fou du cavalier.... coup fou, de la reine , de la dame qui traverse toute la diagonale. Le fou n'est pas le cavalier... La tour est pesante. La chose ici permise est la seule autorisée. La seule possible soit.
Tout est fermé dans ce pays. Tout est loin dans ce monde atome. Je ne suis pas enfermé dans une tour d'ivoire. Je suis la tour...ou l'ivoire de la tour ? Qui sait répondre sait la question, le fond de la question. Je suis perdu dans un autre moi même. Je suis a la recherche d'un talent fou. D'un truchement, d'un truc , un tour de passe passe. Comment vivre de mon génie ? En travaillant voilà tout.... en éditant une somme de questions réponses … En écrivant … à la fin tout sera comme suspendu.... Il n'y aura pas de fin à la fin... Pas de point final, du suspendu, de l'attente... Je ne suis pas un problème pour la société, elle sait comment m'englober ; elle fait collection, je ne suis qu'une sensibilité parmi d'autres croit elle. Je suis l'antidote à son poison. Je suis tout à la fois. Parmi bien des formes et bien des sons. Je suis la langue même. La langue mère.
Et puis là. J'arrête. Je ne parle plus automatiquement . Je fais des sauts. Je parle enfin synthétiquement . Machiavéliquement. Je suis tombé des nues. J’arrête de non planifier.
Alors, que dire. Dans un premier temps, il faut voir comment cela se tient. Je suis un poète. Un romancier peut être aussi. Parlons de ma future vengeance. Je suis l'engrenage et le verrou. Le moteur et la clé. Tout n'est pas opposition. Tout n'est pas en distorsion. Tout n'est pas dupe.
C'est beau. Romanesque. Abstrait et sonnant. Trébuchant. Prose normative. Prose de petit bar. Prose à n'en plus finir. Je ris . Mais silencieusement . Pour ne pas déranger.
Je me rappelle sa voix. Stridente. Suraiguë. Comme violentée. Comme perdue.
Et pourtant elle était joyeuse, mesquine non.
Et pourtant sa voix trahissait un passage dans le temps. Sa voix était le symptôme d'une blessure non cicatrisée. Un oubli.
Je ne sais pas qui a bien put prendre la place du chef dans ce monde décapité. Sa voix est anarchisante... sans tonalité dominante. Mal tenue. Sa voix est ma voix. Moi seul l'entend. Je suis toujours étonne de l'écart type.
Arrêtons de s'entendre . Arrêtons de s'écouter... finissons en le texte. Les lumières vacillent. Les lumières sont entonnement permise. Qui allument ce feu , ces petits lampions. Les lumières travaillent dans le noir obscurs, défonce le bas des portes... transforment tout sur leur passage. Le feu est brulant. En voilà une évidence. Le feu vacille. Le feu est tenu en laisse, mais il brule collier et laisse. Le feu est un peu plus que tout. Le feu est presque sur le point de s’étreindre. Il a tout consumé.Je suis bien seul maintenant . Mon petit monde a brule, cramé, est parti en poussière. La fin du feu est la fin du bruit. Plus rien n'étonne plus personne. Plus question de tomber sur le nuage , la fumée encore là avant de éparpiller... La fumée étouffante. La fumée et les lambeaux. Le bois calciné. La nuit douce d de l'après. Mais rien ni fait. Je ne peux pas en dire plus. Rien ne peut estomper la ligne droite inflexible . Le feu est sans gêne. Il est mathématique. Il reste peu de chose d'aussi non aléatoire. C'est prévisible. C'est tout au moins étonnant. C'est la fin du feu qui commence. Qui recommence. La fin qui débute par un autre tour . Un tout autre manège. Une délimitation des genres. On n'a pas le choix. Il faut choisir alors on choisit 9 mois avant la naissance avant toujours avant car après c'est trop dur. Après c'est autre chose. Après c'est une toute autre histoire.
Ne dis rien a ce point. Ne dis rein contre toi même.
Ne dénonce pas l'innocent qui sommeille en toi.
Je suis une personne artificiellement gauche. Ça se tient . Cette histoire est prenante. Je suis une vision diagonale l'esprit. J'ai encore cet atout maitre dans ma manche. Je joue directement. Je joue et rejoue sur mon pied d’égalité. Mon pied fort ... mon point d'appui est toujours le même . Je tire aux buts de tout les cotes à la fois. Je donne un effet au ballon. Je suis imprévisible. Je suis sur le chemin . Tu m'attends.
Tu es loin. Tu me mate de loin.tu observe . Tu trouve une solution . Tu es la solution.
Ils sont conformes aux prévisions, ils font tout pour nous atteindre. Écrit ses mots là sur le tableau de doléance. Écrit ce texte , ces lignes,ces paragraphes, mots après mots. Lignes sur lignes. Sur une autre boite. Sur les étiquettes des produits avariés.L'avarie, l'avarice.... la nuit se mêle au jour. Nom de planètes inconnues. Nom de repères anciens. Nom de foutoirs prohibés. Nom de pansements... nom d'outils pour soigner . Mots de transfuges. Mots de travers.
Passes les siècles. Passé dune nuit à l'autre. Comme si de rien n'était. On n'est rien. Et pourtant.
Se taire . Maintenant.
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cleopattes · 1 year
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Changer la nature pour la préserver – Elizabeth Kolbert « Under a White Sky – The Nature Of Future »
Avant-propos: je vous partage dans cette série de capsules mes réflexions par rapport à quelques livres et autres lectures exposant une pensée environnementale. Nous y parlerons développement durable, de changements climatiques mais aussi du fonctionnement général de Mère-Nature. Le tout sera agrémenté de données chiffrées et vérifiées, et peut-être aussi d’une touche d’humour.
Je ne présenterai pas une seconde fois Elizabeth Kolbert, l’auteure de ce livre publié en 2021, je vous invite à lire le second paragraphe de ma dernière chronique décrivant cette gagnante du prix Pulitzer. Je ne suis pas sûr qu’il constitue une « lecture d’été », tel que qualifié par Barack Obama ou encore Bill Gates. Pour ma part, j’emploierais une expression du genre « lecture parfaite à emporter dans son abri antiatomique ».
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Depuis 10 000 ans, soit à peu près la fin des dernières glaciations, la stabilité des températures a permis le développement des civilisations. L’illustration ci-dessous dresse l’historique pour le Groenland. Imaginez que cette période ait commencé 20 000 ou 30 000 ans plus tôt, où en serait-on aujourd’hui avec le climat et nos technologies? Quand il fait constamment -20 degrés Celsius en dehors de sa caverne humide, on ne pense pas spontanément à développer l’art de la philosophie pour les intellos ou de la métallurgie pour les manuels…
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Retenons que nos émissions de CO2 depuis 50 ans remettent en cause cet équilibre, en raison de l’utilisation des énergies fossiles. Bon, je dévoile maintenant l’explication du titre « Under A White Sky », qui signifie que la couleur de notre ciel en temps normal va passer du bleu au blanc, en raison de la géo-ingénierie, si ces technologies audacieuses finissent par être déployées. Mais les levers de soleil seront splendides! 
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Mais qu’est-ce donc que la géo-ingénierie? Je le savais, j’ai piqué votre curiosité, cela tombe à point puisque les scientifiques et médias de toute sorte vont introduire le concept à la population dans un futur proche. En guise d’introduction, le volcan Tambora, situé en Indonésie, rentra en éruption en 1815. Il rejeta tellement de cendres, gaz et particules fines dans l’atmosphère que les rayons du soleil furent bloqués et cela conduisit à un refroidissement climatique pour les années suivantes (1816 eut un été glacé). C’est sans compter les centaines de milliers de personnes sur la planète mortes de faim ou déplacées. Vous avez donc compris le principe de la géo-ingénierie avec les aérosols dans la stratosphère! Dans le livre, plusieurs possibilités sont déclinées :
Particules de diamants vaporisées dans la stratosphère;
Sel saupoudré au-dessus de la banquise;
Dioxyde de soufre dans la stratosphère, vraiment charmant;
Acide sulfurique et autres aérosols plus ou moins testés…
Tout cela peut faire peur! Oui, on peut transformer de la grêle en pluie avec un additif relâché par avion très localement, mais on parle ici d’une « solution » globale qui gérerait les conséquences et en aucun cas les causes du haut niveau de CO2 dans l’atmosphère. Plutôt que de vaporiser de la méthadone dans notre air, il paraît préférable d’arrêter de consommer l’opium de la croissance économique, à savoir les énergies fossiles.   
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L’homme, avec sa casquette de scientifique en général, est toujours persuadé de faire la bonne chose au moment où il la fait et avec toutes les connaissances en sa possession, mais les effets collatéraux non prévus peuvent être dévastateurs. Pensons seulement aux DDT, aux CFC, à l’importation d’espèces invasives,… Mentionnons également que ces programmes nécessitent du financement, du matériel (ex : avions capables d’embarquer 20 tonnes d’aérosols à 20 km d’altitude), et la fabrication d’aérosols, mais tout cela pourrait se résoudre avec une volonté politique internationale. Cependant, avant d’entreprendre la géo-ingénierie dont on ne maîtrise pas les possibles effets secondaires, quelques questions et constats s’imposent :
Que se passera-t-il si on commence ces épandages stratosphériques puis qu’on les arrête pour diverses raisons?
Si l’expérience tourne mal, quelles sont les voies de sortie et d’atténuation?
Si elle change les patrons de précipitations (sécheresses en Afrique et en Asie) tel qu’anticipé, que fera-t-on?
Surtout, a-t-on éthiquement le droit de jouer à l’apprenti chimiste avec la planète en lançant des solutions reposant sur notre conviction que tout devrait bien se passer au terme du processus? L’approche est autant empreinte d’espoir que de doutes.
N’oubliez pas que le but demeure de réduire la température ou de freiner sa progression, mais que cela n’implique pas la décarbonation, signifiant que le géo-ingénierie devrait arriver en complément à d’autres actions, centrées sur les causes cette fois-ci.
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Restons dans le contrôle de la nature qui est le fil conducteur du livre, mais cette fois-ci avec un regard sur le passé et le présent. Elizabeth Kolbert prend l’exemple de la Louisiane. En mes propres mots, la fondation de la Nouvelle-Orléans correspond à un entêtement vraiment débile des premiers colons français. C’est quoi l’idée de construire en zone inondable quand on sait pertinemment que la zone est justement très inondable? La solution simple fut de construire des digues sur les « levées » naturelles (Levee en anglais), renforcées au cours de décennies. Rassurez-vous, dirais-je cyniquement, ce travail fut réalisé par des esclaves. Le surnom de la ville devrait même évoluer de « Big Easy » à « Big Shame », selon mes valeurs personnelles. La ville ensuite s’est développée économiquement et humainement, rendant impossible d’un point de vue pratique un retour en arrière. Il s’en est suivi l’édification d’autres digues et systèmes d’ingénierie complexes pour contrôler les eaux du Mississippi… et ses alluvions, dans un processus de fuite en avant. La Louisiane est toutefois condamnée à disparaitre sous la mer, citons un article du Washington Post mentionnant que dans cet état perdrait 8,7% de ses terres d’ici 2050. Ce n’est pas une bonne idée que d’habiter en ce moment l’Isle De Jean Charles! Dans la même rubrique de choix insensés et non pérennes naturellement, mentionnons l’établissement même de Las Vegas, le contrôle du territoire plus qu’extrême aux Pays-Bas, ou encore le récent système de protection de la ville via un mur de portes marines à New York. Aussi admirables et perfectionnés soient les systèmes d’ingénierie mécaniques et hydrauliques, Dame-Nature ne respecte pas toujours les spécifications d’ingénierie! Frida Boccara (‘scusez, la référence n’est pas jeune, mais écoutez la chanson pareil) chantait avec sa voix sublime de profondeur : « Venise va mourir un jour… au fond de l’eau verra passer tous les bateaux ». Vous pouvez échanger le nom de la ville pour Amsterdam s’il vous chante.
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Je pense avoir eu la délicatesse de commencer la chronique par le sujet le plus épeurant, celui de la géo-ingénierie qui deviendra peut-être réalité dans les prochaines années. Continuons avec une autre variante se focalisant uniquement sur les causes aussi, celle de la captation du C02 dans l’atmosphère. L’idée devrait ou même devra aller de l’avant, sachant que la température mondiale a déjà augmenté de 1,2 degré Celsius depuis le début de la période de référence et que toutes les prédictions modérées seront fracassées d’ici 2050. Mais comment faire? Elizabeth Kolbert a identifié plusieurs solutions, mais le problème reste toujours le même, celui du volume. À petite échelle, on capte facilement le CO2 pour le neutraliser, mais au niveau de la planète et de son atmosphère, c’est bien plus complexe… Voici donc les initiatives :
Capter le CO2 puis l’envoyer dans la roche en profondeur pour qu’il se minéralise dans le basalte. L’image ci-dessus provient d’un de ce type d’installation actuellement en opérations, le système ORCA de Climeworks dont je vous invite à regarder la vidéo;
Extraire 3 milliards de tonnes de basalte et l’épandre sur des terres agricoles sur la planète;
Dissoudre de l’olivine volcanique dans les océans;
Planter 1 000 milliards d’arbres sur la planète, puis les enterrer dans des tranchées lorsqu’ils seront à maturité, pour éviter que le CO2 ne soit retourné dans l’atmosphère. Ces arbres pourraient être modifiés génétiquement afin de se prévaloir de feuillages plus clairs (avec les OGM, on peut tout réaliser!), favorisant ainsi le rejet des rayons UV;
Construire 100 millions de machines résidant dans des « containers » pour pomper le C02.
Ces projets sont mégalomaniaques à première vue (mais c’est quoi le coût de ne rien faire?), sont très couteux et mobilisent des ressources, générant du CO2 au passage, pour être réalisés. À l’instar de la géo-ingénierie, nous sommes confrontés à une logique possible de 2 pas en arrière pour un en avant. Question subsidiaire : qui acceptera de payer $1 000 ou même $100 US par tonne de CO2 capté et neutralisé? Pour information, l’humanité a produit 36,8 gigatonnes en 2022, en augmentation par rapport à 2021… Sapiens tente de gérer un problème qu’il a lui-même créé et qui semble insoluble vu les proportions prises.
Il est temps maintenant d’accompagner l’auteure en Australie et de parler des OGM (organismes génétiquement modifiés. Disons-le de suite à la défense des promoteurs des OGM, ce n’est pas parce que l’on mange un poulet qu’il va nous pousser un bec et des ailes. Cependant, nous nous en sommes aperçus concernant les DDT et autres produits chimiques, ce qui passe par le foie peut gravement impacter notre santé et nos gènes. On parle encore du principe de précaution.
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Le très charmant crapaud buffle (cane toad pour les anglophones, rhinella marina de son nom scientifique) représenté ci-dessus, fut introduit dans de nombreux pays tropicaux, puis en Australie pour se délecter d’insectes dans les champs de canne à sucre, ce qui se révéla être un échec. Cependant, ces gros batraciens ont progressivement colonisé de nouveaux territoires sur l’île continent. Au fil des décennies, l’évolution a même fait que leurs pattes à l’arrière se sont allongées, leur assurant une invasion encore plus rapide! Le problème demeure qu’ils sont toxiques, la faune locale de prédateurs pouvant en mourir. Le lien avec les OGM? Une équipe de scientifiques a travaillé fort pour altérer leur gène de la toxicité, de manière que les prédateurs tombent seulement malade après un tel repas, les incitant ainsi à ne plus s’en approcher. Personnellement, rien que de voir l’animal, j’ai déjà une indigestion…  
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Toujours en Australie, chacun sait que la barrière de corail est sujette à disparaître complétement (blanchiment, puis mort, puis désintégration physique avec le temps). Près de la moitié de la Grande Barrière a déjà trépassé en 2016 et 2017. La solution scientifique? Changer l’ADN des coraux pour les rendre plus résistants à l’eau trop chaude et en dehors de leurs paramètres optimaux.
La manipulation génétique sur l’ADN du vivant peut aller plus loin encore. D’autres équipes ont travaillé sur un « X-Shredder » pour les souris. Imaginez, les souris femelles ne développent plus le chromosome X et ainsi n’engendrent que des souris mâles. Sur une île du Pacifique dont les populations d’oiseaux marins sont en déclin à cause des rongeurs, on comprend. Imaginez que les mignonnes souris s’échappent et colonisent les différents continents, on peut alors éradiquer des espèces, rien qu’avec le bricolage d’ADN! Capotant, vous dîtes?
Arrêtons ici la revue du livre « Under A White Sky » d’Elizabeth Kolbert, supposée être donc une lecture d’été, peut-être à cause de son nombre de pages. Sapiens a créé un énorme problème, celui des changements climatiques, en raison de sa consommation depuis surtout les 50 dernières années d’énergies fossiles, entraînant une hausse des GES et des températures. Je radote. En attendant une annulation ou réduction très drastique (davantage réaliste) des émissions, la communauté scientifique nous apporte des solutions séduisantes axées sur la gestion des conséquences. Il faudra en passer probablement par là pour ne pas atteindre un réchauffement de 3 ou 4 degrés Celsius ou plus d’ici 2100. Mais appliquons encore le principe de précaution, nous ne sommes pas collectivement forcément plus malins en 2023 qu’on ne l’était il y a 60 ans. Les décisions sont toujours prises selon les connaissances scientifiques disponibles.  Même Rachel Carson trouvait que c’était une fichue bonne idée que d’importer les 4 espèces de carpes chinoises dans nos eaux nord-américaines. Rétrospectivement, ces gros poissons sont devenus une espèce invasive plus que difficile à gérer. Parions que la nature ne demeurera pas encore longtemps naturelle, et qu’elle devra être modifiée par le génie humain pour atténuer les changements climatiques. Évitons cependant toute forme de dérapage, je pense en particulier à la géo-ingénierie.  
Crédits photos :
Géo-ingénierie solaire, géo-ingénierie avec avion, vieux carré de la Nouvelle-Orléans, Climeworks, crapaud buffle, coraux blancs, photos tirées du livre de Elizabeth Kolbert prises par l’appareil téléphonique de l’auteur (Thierry Lagrange)
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saashatouille · 2 years
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𝐌𝐲 𝐒𝐭𝐨𝐫𝐢𝐞𝐬 𝐂𝐡𝐚𝐫𝐚𝐜𝐭𝐞𝐫𝐬 𝐏𝐚𝐫𝐭 1 : 𝐂𝐫𝐢𝐜𝐢𝐮𝐬 𝐥𝐞 𝐌𝐚𝐠𝐧𝐢𝐟𝐢𝐪𝐮𝐞
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Cricius est un jeune homme aux cheveux blancs, artiste de nature. Souvent dans les nuages, un pinceau à la main, c'est quelqu'un de très fermé et très mystérieux. Il vagabonde dans les catacombes de la capitale de la Terre Mère et dans les souterrains de la Surgea Académie, à la recherche d'une muse.
Il a une carrure androgyne, un visage très doux à l'image de son caractère. Cricius se met rarement en colère, excepté quand quelqu'un touche à Friedmin.
Cricius est assez calme, plongé dans son art, ses toiles et ses potions. Il réfléchit beaucoup d'ailleurs, c'est un penseur né. Élevé dans une famille d'artistes plutôt noble, Cricius a appris a utilisé ses yeux et son cerveau pour comprendre le monde. Il n'a jamais pensé à tuer quelqu'un, ni à faire du mal à quelque humain que ce soit. Cricius est un pacifiste dans un monde déchiré, et sa nature paisible, voire même marginalisée du temps et du monde en question en fait un être à part, un ange gardien des civilisations oubliées.
Cricius ne pense pas à l'amour. Seulement quand il voit Friedmin, qui est son ami le plus précieux, Cricius se met à penser qu'il est en mesure de tomber amoureux. Il parle très bien, sa façon de s'exprimer est très noble et apaisante.
Cricius n'a pas de genre distinct. À l'instar de comment les gens le voit, c'est à dire un ange, Cricius reste vague sur ce qu'il prétend être. La seule information qu'il donnera à Ashton et Noa sur lui-même, c'est qu'il est un "artiste à l'inconnu, un trésor rouillé par la vie".
"Je vous sens stressée, Ma Dame. Auriez-vous besoin d'aide ?"
"Laissez-moi réfléchir, nous en reparlerons. J'espère sincèrement que nos routes se recroiseront, j'ai pris plaisir à converser avec vous."
✩。:•.───── ❁ • ❁ ─────.•:。✩
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-Je te laisserai des mots...-
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mmepastel · 2 years
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Gros coup de cœur pour ce livre merveilleux de Jessica J. Lee, édité aux superbes éditions Marchialy.
Qui eût cru que je me serais passionnée pour un récit non fictionnel qui évoque une île dont je ne connaissais rien : Taïwan ?
Et pourtant. La jeune écrivaine, en explorant l’île de ses grands-parents maternels disparus, décrit une île meurtrie, impétueuse, luxuriante, et mystérieuse, extrêmement séduisante. Elle part sur les traces de ses aïeuls, et sa quête est évidemment aussi intime, identitaire ; sa mère est née à Taïwan de parents chinois exilés, mais son père est un britannique immigré au Canada. Elle-même a vécu en Angleterre et en Allemagne. Donc forcément, la géographie qui disperse une famille, ça fait écho, et on sent un besoin de retrouver les fils rompus de ces trajectoires familiales.
Elle a réparti son récit en quatre parties : Dao, île / Shan, montagne, colline / Shui, eau, rivière, fleuve / Lin : forêt, bois, bosquet.
Lisez le début, cela vous donnera une idée de la poésie quasi méditative de sa prose (toujours liée à du savoir, voire de l’érudition, mais jamais ennuyeuse) :
« Le mot chinois pour « île » n’a rien à voir avec l’eau. Aux yeux d’une civilisation qui s’est développée en s’enfonçant peu à peu dans les terres, depuis la mer, l’immensité des montagnes semblait une métaphore plus adaptée : 島 (dao, « île », prononcé « tou » en taïwanais) se construit à partir du lien entre la terre et le ciel. Le caractère contient l’idée qu’un oiseau 鳥 (niao) peut se reposer sur une montagne solitaire 山 (shan). »
Son récit tisse donc des liens entre les mots, mandarins, taïwanais, anglais, et les lieux, les souvenirs, la faune et la flore, le tout avec précision, poésie et délicatesse. Pudeur même. Certains passages décrivants les forêts sont à couper le souffle de beauté. On la sent progressivement faire connaissance avec l’île de ses grands-parents aux destins complexes, tout comme celui de l’île, malmenée par les colonisateurs successifs (japonais puis chinois pour le XXe siècle) comme par les typhons et les séismes fréquents. L’île est une sorte de chaos pérenne, un peu comme sa famille, c’est pourquoi les liens qu’elle noue sont pertinents et touchants. En se familiarisant avec les villes et les paysages, elle se rapproche de sa mère, et renoue avec une partie oubliée de sa famille ; elle complète patiemment le puzzle de son identité. C’est comme une éclosion lente et douce, progressive. Sa façon d’aimer l’île se ressent dans l’attention qu’elle lui porte, s’attardant sur des rochers, observant des failles, plongeant dans un lac glacé après une nuit sous la tente, scrutant un oiseau, identifiant un arbre particulièrement odorant. Cette attention aux détails m’a énormément plu, m’a touchée, m’a donné envie d’y aller (même si l’actualité et mon compte en banque semblent peu propices). C’est une sorte de livre de nature writing mâtiné d’une touche poétique que je qualifierai volontiers de zen (même si je sens que ce mot relève de l’ordre du cliché pour ma part).
J’ai vu qu’elle a écrit un autre livre non traduit en français hélas, sur ses promenades solitaires avec nage dans les lacs autour de Berlin, et pareil, je souhaiterais vivement le lire maintenant…
C’est sans doute ma façon à moi de voyager aussi…
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Atchoum, Baby..
Aujourd'hui, j'ai entendu quelqu'un éternuer. La personne nous a priés de l’excuser. C'est effectivement l'usage selon le guide des bonnes manières, page 43, article 45. 
Puis, j’ai dit “A vos souhaits, quelqu’un pense à vous très fort !”, ce qui n’est pas conforme aux bonnes manières, selon le même registre. L’entourage de la personne qui éternue n’est rien censé dire du tout.
Ma mère, née avant guerre, était issue d’une époque qui entretenait ces usages qu’elle m’a encouragé à entretenir à mon tour.
A mon tour, je réfléchis. Je me dis, c’est vrai, c’est idiot de dire ”A vos souhaits”, ça ne veut rien dire. Il devait y avoir une sorte de superstition autour de l’éternuement, dans le temps. L’usage, populaire et courant, celui-ci, est resté et ne veut plus rien dire.
De la même manière, cependant, et bien que les bonnes manières soient toujours appréciables en soi, n’y tenir que pour marquer une différence, une distinction, comme certains appellent cela, tient d’une autre forme de superstition, pour le dire ainsi.
Cette personne n’a rien à voir avec le propos, mais marquer la distinction pour la distinction me paraît accablant, à moi. Je n’ai rien contre le principe, au contraire, mais celui-ci ne devrait pas être de s’étiquetter à la volée, au cœur d’une situation, d’une forme de distinction qui marque par là même une affinité ou une différence avec l’autre.
La tradition ? Je suis pas un animal rare et exotique suspendu silencieusement dans un bain de formol, ni un papillon coloré et sublime dont on a épinglé les ailes dans un cadre en acajou précieux.
Le principe est de participer ensemble à un moment ou une co-existence plaisante.
Aussi, et par-dessus tout, est-il plus rare et d’une distinction parmi les distinctions, d’être sincère, de rester soi-même, d’être bienveillant.
A nouveau, cette personne éternuant aujourd’hui, n’a rien à voir avec le propos. Mais une série de pensées se sont enchaînées sans que je puisse les retenir.
En cette époque, chacun sa tirade, sa cause, son drapeau, son équipe de football, sa distinction. Et alors que le monde que nous avons rêvé s’enfonce de plus en plus comme un navire qui prend  l’eau, chacun poursuit l’air de son hymne national, du destin que lui dicte ses croyances ou celles de sa famille, son village ou de son clocher.
Pendant que le monde sombre, nous nous accusons et nous nous déchirons. 
Mais, ce ne sont pas les blancs ni les rouges les coupables. Ce n’est pas le PSG ni l’OM. Les coupables sont notre méchanceté et notre négligence.
Malgré le progrès de nos civilisations, malgré Internet et tous les moyens à notre portée pour nous rapprocher, pour nous connaître, malgré toute la science et la connaissance que nous partageons, nous continuons d’entretenir les mythes et les superstitions, celles qui nous confortent et nous réconfortent, celles qui font se dresser les drapeaux et marquer notre distinction.
Bien entendu, nous sommes différents, mais justement, nous ne sommes ni des drapeaux, ni une équipe de football, ni aucune forme d’extraction sociale quelle qu’elle soit. Nous sommes des individualités, diverses et complexes. L’abandon des superstitions, la liberté, c’est ça, je me dis.
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cripsnkoukie · 2 months
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Idée de la nuit #1
1969 
Les gens nés en 1940 donc pendant la guerre avait 30 ans au début des années 70 ceux née en 1950 en avait 20 et vivait pleinement cette époque “béni” de la libération. 
Je ne précise pas laquelle car elle n’a pas été que sexuelle tout aussi bien dans la peinture que dans le cinéma ou la politique tout s’est débridée affranchi des idées préconçues. 
Dans l’imaginaire collectif il y a eu les premières civilisations athéniennes avec la création de la démocratie, le moyen âge et la renaissance qui sont les fondements de notre société actuelle et les années 70 qui ont fini de nous inspirer. En tout cas c’est comme ça dans mon imaginaire collectif. En bref quelqu’un née en allemagne Nazi pouvait se retrouver à 30 ans en train de fumer des joints dans un concerts des stones. 
Le fait qu’il n’y ai que 15 ans qui s’épares la chute de l’empire Nazi de la formation des Beatles à Livepool m’obséde. 
Ça veut dire que moi qui ai 22 ans aujourd’hui si j’étais née en 1945 à 20 ans j’écouterais les beatles sans doutes tout en ayant un père qui ai fait la guerre, vivrait sur une terre qui était allemande quelque année aux par avant durant ma naissance ou à peine avant. Ce qui me choque c’est que je sois née en 2001 en pleins durant les attentats à New York. Je suis née 1 mois après les attentats du 11 septembre, une des seules dates historiques que je connaisse par cœur et que j’ai presque vécues. Dans le ventre de ma mère qui regardait ça derrière la télé. Quand j’avais 15 ans il y a eu les attentats de Charlie hebdo, le bataclan, Nice. 
Je suis dans une période de trouble, le trouble terroriste et je vis encore dedans actuellement bien que la tendance soit passé aux troubles sanitaires.
Si j’étais née il y a 70 ans sur la même durée de vie je serais passé d’un des pires drames de l’histoire de l’humanité, à l’une des périodes clés qui ai construit ma culture ainsi que mes goûts et que la société dans laquelle je vie. Drôle de siècle que j’ai raté. 
En 1970, tu pouvais rouler un cabriolet rouge à 100km sur les grandes routes des états unis, où traire des vaches dans une ambiance soviétique. 
Ma famille à toujours était retro, dans le mauvais sens du terme. Du genre famille italienne mais qui tient surtout de l’union soviétique. Quand je suis née j’avais même pas l’impression que les année 70 avait passé le pas de la porte ou encore moins que la guerre était finie. J’avais la phobie de ces classes maternelles primaires, avec un cadre de chirac affiché, alors que Nicolas Sarkozy devait déjà être élu à l’époque. J’ai l’impression d’être née dans le passé et que les années 70 c’est le futur. Un futur qu’on à tous raté ou alors qu’on a laissé partir. 
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comme-du-monde · 5 months
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Val-Terreur 11 Testament de l'ædificier Xlkjsdhaskjdf
C’que j’m’apprête à écrire est pas facile à nommer. Rassure-toi, c’est pas mon testament qu’t’es en train d’lire; même si ce serait infiniment moins triste. Non, c’est le testament de la race ædificière entière. Du moins telle qu’on la connaît. Le document qu’tu tiens dans tes mains deviendra assurément le plus dangereux d’notre époque et ne fera que gagner en perniciosité tant et aussi longtemps qu’il continue d’exister. Si t’as hérité de seulement la moitié de la jugeote de ta mère, j’ai confiance que tu le détruiras après sa lecture.
Mon espérée, ma précieuse, ma douce Fekshmsad’sadg; si j’avais su que notre temps ensemble était compté, j’aurais passé plus de temps à me perdre dans l’océan de tes yeux et moins de temps à étudier l’firmament. J’aurais passé plus de temps à contempler tes traits, à mesurer tes apprentissages qu’à mémoriser les formules alchimiques; qu’à m’enfermer dans mon observatoire à calculer, déchiffrer, cataloguer, cartographier pis philosopher. Entends-moi bien Fekshmsad’sadg : j’ai divisé l’atome dans les champs de sel du Vikshm, j’ai visité la cité d’or transmutée des Anciens, foulé la surface de deux lunes, stabilisé la forge flottante d’Abldr’sadg. Je m’suis tenu sur le seuil de l’horizon des événements d’un trou noir pis j’ai sondé les entrailles d’une nébuleuse obscure. Rien de ça n’égale le sentiment de fierté que j’ressens quand tu souris, quand t’apprends un nouveau mot ou quand tu gazouilles une chanson inventée.
Fekshmsad’sadg, ma coccinelle; j’ai le cœur en miette. Je sais c’est comment d’grandir pas d’père. Le mien est parti sonder la comète d’Arvkd’sadg un peu avant mon deuxième printemps. Quand il est revenu, j’étais déjà marié avec ta mère. Je comprends maintenant qu’il a fait un sacrifice comme celui que je m’apprête à faire, mais pas pour les mêmes raisons; pis pas aussi important. Pour tout le reste de ta vie, mon nom va être synonyme d’horreur– pis j’espère être capable de faire appel à ton amour inconditionnel quand viendra le temps pour ta mère de te donner cette lettre. Tes oncles et moi avons décidé de renverser le Conseil des Anciens après la découverte d’une sonde d’origine inconnue dans notre système solaire. L’engin transmet, entre autres choses, des plans, des formules mathématiques et des inventaires chimiques nous laissant croire qu’il provient d’une civilisation capable de fission. Il transmet aussi un avertissement concernant l'arrivée d’un parasite cosmique et c’est précisément sur ce point que notre cabale est en désaccord avec les Anciens. Eux veulent communiquer avec la sonde afin d’en apprendre plus sur le parasite; nous, nous croyons fermement qu’il faut préparer silencieusement notre population au passage de l’appareil afin qu’elle ne détecte rien d’intéressant– qu’elle continue son chemin. On militait déjà pour l’occultation de certains savoirs qu’on jugeait trop dangereux et ce premier contact avec une vie extraterrestre ne fait que justifier nos méthodes extrêmes.
Certaines mesures sont trop draconiennes pour être mises à l’écrit, mais notre objectif est simple: effacer toute trace de progrès de notre civilisation et replonger les ædificiers dans un âge préhistorique empreint de superstition. Cette nouvelle ère romantique sera axée sur l’agriculture, l’élevage, la poésie, la musique et la crainte du progrès par la crainte du surnaturel. Une migration vers les Galeries des Edl’vk sera nécessaire et permettra aux premières générations de bénéficier d’une source de protéine renouvelable en plus d'échapper aux analyses de la sonde. Un sabotage de notre base lunaire de contrôle des marées assurera une destruction totale des laboratoires maritimes tandis que l’abandon de nos observatoires à nos bioserviteurs augmentera à 91% les chances qu’ils succombent au passage du temps. Ces derniers sont d'ailleurs génétiquement programmés pour s’éteindre après une vingtaine de cycles. Dans le cas d’une anomalie, nous pouvons compter sur les arkourangues pour les exterminer. Finalement, je deviendrai Xlkjsdhaskjdf le Dévoreur d’au-dessus, une sorte de croque-mitaine de la surface avec qui les ædificiers auront conclu un marché: ne jamais regarder en haut, ne jamais s’aventurer dans le dangereux chemin du progrès et ne jamais rien découvrir. Cette ère n’est qu’une parenthèse dans l’existence ædificière, coccinelle. Notre cabale ira s’installer loin à l’ouest des Galeries. Alors que tu lis ces mots, nous disposons de 16983 cycles avant le départ de la sonde de notre système solaire. Viens nous rejoindre, coccinelle. Ensemble, nous serons les protecteurs du savoir ædificier. Ensemble, nous lèverons le voile de l’ignorance.
Ton père pour toujours,
Xlkjsdhaskjdf
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marciamattos · 10 months
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LES OLIVIERS DE VINCENT VAN GOGH
TEXTE DE MOULOUD MAMMERI.
L'olivier, il a vu naître, vivre, et mourir nos pères et les pères de nos pères
L’olivier est un symbole vivace dans les civilisations méditerranéennes.
C’est, par excellence l'Arbre nouricier des paysages méditerranéens.
Voici un texte peu connu de Mouloud Mammeri dans lequel l'homme de lettres loue sa ténacité, sa prodigalité, et ses vertus.
L'olivier ! Naturellement ce n'est pas original, mais on a les arbres que l'on peut et celui-là a toutes les vertus. D'autres essences ont plus de prestige. La littérature les a chantées sur tous les tons. Elle a dit la beauté rectiligne des cèdres, ceux du Liban, dont elle a même entendu les chœurs, mais les nôtres ne sont pas moins altiers ni moins harmonieux ; je les trouve même plus humains. T'est-il arrivé de contempler vers Tikjda ces cimetières de cèdres calcinés, dont les cœurs tragiques ne disent que l'insupportable mort ? Vous (vous, c'est tout ce qu'il y a au Nord de la méditerranée) avez évoqué les hêtres, les trembles, les peupliers, invoqué les chênes consacrés au gui l'an neuf.
En Russie, j'ai tant entendu de guitares et de voix conter au bouleau la peine des amants, leurs amours et leurs nostalgies, que j'aimais les bouleaux avant d'en avoir jamais vu. Plus tard, j'y ai retrouvé les couleurs pastel, la blancheur liliale, les feuilles tendres, les fûts frêles et droits. Mais qu'importe ! C'étaient les arbres d'autres climats que celui dont j'avais respiré l'ardeur de l'été, les soleils pâles de l'automne.
L'arbre de mon climat à moi, c'est l'olivier ; il est fraternel et à notre exacte image. Il ne fuse pas d'un élan vers le ciel comme vos arbres gavés d'eau.
Il est noueux, rugueux, il est rude, il oppose une écorce fissurée mais dense aux caprices d'un ciel qui passe en quelques jours des gelées d'un hiver furieux aux canicules sans tendresses. A ce prix, il a traversé les siècles. Certains vieux troncs, comme les pierres du chemin, comme les galets de la rivière dont ils ont la dureté, sont aussi immémoriaux et impavides aux épisodes de l'histoire ; ils ont vu naître, vivre, et mourir nos pères et les pères de nos pères. A certains on donne des noms comme à des amis familiers ou à la femme aimée (tous les arbres sont chez nous au féminin) parce qu'ils sont tissés à nos jours, à nos joies, comme à la trame des burnous qui couvrent nos corps.
Quand l'ennemi veut nous atteindre, c'est à eux tu le sais, qu'il s'en prend d'abord. Parce qu'il pressent qu'en eux une part de nous gît… et saigne sous les coups.
L'olivier, comme nous, aime les joies profondes, celles qui vont par-delà la surface des faux-semblants et des bonheurs d'apparat. Comme nous, il répugne à la facilité. Contre toute logique, c'est en hiver qu'il porte ses fruits, quand la froidure condamne à mort tous les autres arbres. C'est alors que les hommes s'arment et les femmes se parent pour aller célébrer avec lui les rudes noces de la cueillette. Il pleut, souvent il neige, quelquefois il gèle. Pour aller jusqu'à lui, il faut traverser la rivière et la rivière en hiver se gonfle. Elle emporte les pierres, les arbres et quelquefois les traverseurs. Mais qu'importe ! Cela ne nous a jamais arrêtés ; c'est le prix qu'il faut payer pour être de la fête. Le souvenir émerveillé que je garde de ces noces avec les oliviers de l'autre côté de la rivière - mère ou marâtre selon les heures - ne s'effacera de ma mémoire qu'avec les jours de ma vie.
Et puis quoi ? Rappelle-toi : l'olivier c'est l'arbre d'Athéna, déesse de l'intelligence. Athéna, sortie toute armée du cerveau de Jupiter (n'est-ce pas une merveilleuse chose que de pouvoir ainsi à l'agréable et utile, joindre l'intelligence ?), Athéna, déesse aux symboles libyens (l'égide dit Hérode c'est le nom berbère du chevreau et c'est vrai, c'est le même mot qu'on emploie aujourd'hui : Ighid).
Te dirai-je, Jean, qu'il ne me déplaît point que l'arbre de nos champs plonge si loin les racines de son inusable vitalité ; les dieux de ces temps traversaient les mers pour aller féconder d'autres terres (et de quelle façon !). L'arbre et sa couleur bi-chrome : les feuilles sont vertes d'un côté, blanches de l'autre et tu ne sais jamais, quand tu es dessous, quel ton va prendre sous le vent la chevelure diaprée qui chatoie par-dessus toi.
Je sais, des fois âpres et exclusives sont venues depuis, des fois nées dans les déserts sans arbres qui ont relégué les divinités humaines et douces "dans le linceul de pourpre où dorment les dieux morts" : nous n'avons plus, hélas, la déesse casquée, mais Jean, il nous reste au moins l'arbre de ses vœux, celui dont elle fit don à la plus humaine des cité.
Mouloud Mammeri (1917-1989),
écrivain, anthropologue et linguiste algérien.
http://concours-photo-olive-de-tunisie.2010.over-blog.com/pages/Lolivier_il_a_vu_naitre_vivre_et_mourir_nos_peres_et_les_peres_de_nos_peres-2670038.html
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lesombresdeschoses · 1 year
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A FRIEND
Il était une fois...
A cinq ans j'avais un ami imaginaire. Enfin, au début je croyais qu'il était imaginaire. J'ai grandi avec lui, il est devenu mon meilleur ami. Mon confident. Il venait dormir à la maison. Ma mère le voyait. Il n'était donc pas le fruit de mes rêveries. J'étais une enfant solitaire. A l'école je m'isolais dans la cour, pour observer les arbres, les oiseaux. Je voulais attraper ces instants. Il m'avait offert un appareil photo. Un jour qu'on se promenait au cimetière, profitant de la sérinité de cet endroit mystique où le temps s'arrête, je fut choquée de découvrir que le nom de mon ami était inscrit sur l'une des pierres tombales. Alfred n'avait pas l'air d'être surpris. Il me disait constamment qu'il n'avait pas sa place dans ce monde. Je n'imaginais pas que c'était au sens littéral ! Quand son double est mort ici, c'était comme si une faille avait creusé son sillon dans le tissu même de l'espace entre les dimensions.
Le monde brûle. L'univers s'effondre. Mon âme s'embrase. Le doute m'embrume. Je suis prisonnière. La folie me libère.
Je m’appelle Alisson Moriarty. La photographie est mon journal de bord. Le temple de mes réflexions. Mon évasion de ce monde sans saveur et le reflet de mon univers intérieur. On m'a diagnotiquée schizophrène, à dix-neuf ans. Mais je sais que je ne suis pas malade. Il y a d'autres mondes, là-bas dans les étoiles et bien au-delà. Je suis différente, la civilisation veut me normer. La communauté humaine s'est perdue dans les méandres du contrôle obsessionnel. La masse a englouti l'individualité. Et la société fut créé. Au dépend de la communauté. La tête est maître, devenue le geôlier du cœur, le foyer de l'âme. La société, ce dictat, qui nous déshumanise. Ses codes alambiqués nous font croire que notre destin est tracé, qu'il faut rentrer dans le rang, alors que c'est à nous de l'écrire, en écoutant l'éther. Cet espace entre les univers où la pensée sculpte la matière. On nous soumet à la volonté d'un Dieu cruel, pour nous faire oublier que nous pouvons nous même devenir des dieux, créateurs de réalités diverses. Mais avant de devenir Maître de l'Ether, il faut apprendre. Alors je voyage. Je voyage au travers de ma folie, cherchant à révéler les mondes. Mes clichés, témoins d'une sphère invisible. Ouvrant le portail de l'impossible, je vois ce que d'autre ne peuvent imaginer, enfermés dans leur bulle de certitudes. Les romans de Lawrina M. me confortent dans l'idée que je suis saine d'esprit. Un chapitre m'a été dédié dans son premier tome, Maître des Limbes. J'ai le pouvoir de traverser les dimentions par un biais inhabituel. Je traverse les limbes, les rêves, l'illusion éveillée au delà de ce qui est palpable. Ils appellent ça schizophrénie.
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quentindafflon · 1 year
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Ha Noël, quelle période…
Comment y vont ? On y est, Noël est là et sa dose de trucs trop chiant, comme les gens. Mais ce qui sucutte les tétons de mon désespoir, les bières de Noël. Une chie de plus parmi les milles chies de Noël déjà en vigueur.
 Noël, c’est l’occasion de fêter l’anniversaire de l’enfant Jésus. Qui d’après plusieurs recherches serait né en été mais qui contredira un livre biblique plutôt âgé, personne et en tous cas pas moi. Déjà que je ne veux plus contredire ma grand-mère car ma vie n’est pas dotée d’assez de temps pour comprendre qu’à l’époque, on faisait certaines comme ça et non pas comme ça.  
 Enfin, bref, j’écris ça un 23 décembre car premièrement ce n’est pas encore Noël et que j’en ai déjà marre de recevoir toutes ces photos avec l’intitulé, « Noël round 1 ». On s’en fou, mais vraiment, on s’en branle. La deuxième photo qu’on va recevoir, c’est : « J’ai trop mangé ». Bah fallait pas trop manger putain. Et cette même série de photo de merde va continuer perpétuellement jusqu’au 30, car les familles sont de plus en plus grande. Mais c’est pas ça qui fait que y’a plus de souper, c’est juste que dans les familles bah y’en a certains qu’on a juste plus envie de voir leur gueule, c’est la seule raison.
 Noël, c’est comme la St-Valentin, ça m’emmerde. J’ai toujours du mal à comprendre pourquoi on doit attendre une date précise pour se retrouver et se faire des cadeaux. J’sais pas, y’a 364 autres jours pour se réunir et s’offrir un semblant de cadeau qu’on trouvait super malin ou pour les plus perspicaces, dont moi, des bons, car on ne se fait pas trop chier et on est sûr de faire plaisir. Pour preuve, aux alentours de mes 10-12ans, il y avait un beau cadeau rond sous le sapin, j’étais persuadé que c’était un ballon de foot avec des chaussures. C’était une map monde. J’était triste et mes parents étaient tristes car qu’ils croyaient que c’était l’idée du siècle. Bah non visiblement pas vu que j’étais en larme un 25 décembre et encore plus car mes parents, bah y étaient pas bien. C’est con hein.
 Non Noël ça sert à rien, c’est pas la seule fête qui sert à rien, dans le groupe y’a Nouvel-An, attendre un jour particulier pour s’éclater la tronche entre pote. Y’a 7jours dans la semaine, y’a sûrement moyen de s’en mettre une à ce moment, pas besoin d’attendre le 31 décembre tcheu.
 Mais revenons à Noël. On va se retrouver à table avec des gens dont on ignore l’existence le reste de l’année mais à Noël y sont là. C’est les mêmes que tu salueras au mois de janvier dans les rues puis un peu moins en février et plus du tout en mars. Alors moi dans ma famille j’suis pas trop à plaindre, malgré des avis et des façons de vivre plutôt différentes, on se fout pas sur la gueule hein, on essaie d’être civiliser et surtout, on veut faire plaisir aux grands-parents. Bah ouais, personnellement j’suis là pour eux, ils nous ont vu grandir, ils nous ont gardé alors si ça leur fait plaisir que j’sois là à Noël, bah j’srai là.
 Alors cette année, c’est la maman et mon oncle qui organise Noël. Plutôt cool non ? Pas du tout, un stress incommensurable depuis 3mois, que faire à manger, pourquoi ça et pas plutôt ça. Pour preuve, ils ont fait des soupers avant Noël, pour savoir quoi faire à Noël, qui fait quoi – qui s’occupe de quoi. Chiant, juste chiant. Si au moins y’avait l’avantage de la bénichon, chaque année le même repas, ceux qui aiment pas, viennent pas et ceux qui aiment bah ils seront contents et c’est réglé.
 Enfin bon, je vais y allez à ce Noël et au final, j’passerai un bon moment mais j’srai quand même content d’arriver au dessert pour pouvoir rentrer et laisser cette fête derrière.
 Je vous souhaite à tous un joyeux et heureux Noël, pour les plus rigolos, Noyer Joël mais qu’une fois par an, amour, tendresse et tout le tsoin tsoin que vous connaissez déjà.
 Quentin.
 PS : Si vous manquez d’un sujet à Noël et qu’une partie de votre famille sont un peu trop vert, lancez le débat de : « C’est dommage cette histoire d’électricité, moi j’aimais bien quand les rues elles étaient éclairées par toutes ces guirlandes. »
J’vous garanti un sacré débat.
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satinea · 3 years
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Pierre Rabhi vient de naître à jamais dans nos coeurs. Qu’il y fasse pousser Joie, Paix et Espérance avec sa Main… son Esprit.
C’était l’apôtre de la simplicité, de la sobriété heureuse : cette agriculture du pauvre qui affranchit le paysan, préserve durablement la Terre dans le respect du Principe de Vie. Lui qui avait tout appris du sens à donner à sa vie en lisant les Grands Philosophes et en écoutant les petites gens et le pouls de la Terre.
Son crédo : « un jour, il nous faudra bien répondre à notre véritable vocation, qui n’est pas de produire et de consommer sans fin, mais d’aimer, d’admirer et de prendre soin de la vie sous toutes ses formes. »
En 2018, Pierre Rabhi, qui vient de disparaître ce 4 décembre 2021, se confiait avec simplicité dans un entretien au journal Le Monde sur les sources de son engagement pour la protection de la vie…
Pierre Rabhi : « C’est en lisant les philosophes que j’ai trouvé des réponses »
Nous avions rencontré l’agroécologiste en juin 2018. A l’occasion de sa mort, ce samedi 4 décembre, nous republions cet entretien « Je ne serais pas arrivé là si… », où il revenait sur son enfance et les deux cultures qui l’ont façonné.
Propos recueillis par Catherine Vincent
Le 10 juin 2018
Je ne serais pas arrivé là si…
Si je n’avais pas perdu ma mère à l’âge de 4 ans. Mon père, forgeron, s’est retrouvé seul avec mon petit frère et moi dans notre village de Kenadsa, une oasis fondée au milieu du désert algérien par un thaumaturge soufi. Nous étions sous colonie française, les Français avaient découvert de la houille dans la région et avaient commencé à l’exploiter, ce qui fait que mon père se dit : « Le futur est entre les mains des Européens ; si mon fils n’a pas les secrets de cette nouvelle civilisation, il ne réussira pas dans la vie. » Il se trouve qu’il y avait un couple de Français sans enfant à Kenadsa, un ingénieur et une institutrice, qui ont proposé de me prendre en charge et de m’instruire. C’est comme ça que je suis passé, sans transition, d’une organisation sociale séculaire à la modernité.
Comment vivez-vous ce changement brutal ?
Avec une immense douleur. Je vivais par alternance chez mes parents adoptifs et dans ma famille d’origine, et cette situation paradoxale a provoqué en moi toutes sortes de contradictions. D’un côté, on me disait qu’il ne fallait pas manger de porc ni boire d’alcool, de l’autre, ma mère adoptive, bourguignonne, aimait le vin et la bonne chère. D’un côté, j’avais l’impression d’être très propre, de l’autre, je ne l’étais pas assez. J’allais à l’école française, mais mon père exigeait que je passe aussi à l’école coranique… J’avais un quart d’heure de route à faire pour passer d’un monde à l’autre. Mon petit frère, lui, est resté dans la famille, ainsi que les enfants que mon père a eus par la suite. Je suis le seul à avoir été élevé ailleurs. C’était un écartèlement.
Quels souvenirs gardez-vous de votre mère ?
Le chagrin que je porte toujours à 80 ans, c’est de n’avoir aucune image d’elle – il n’y avait pas de photos au village. Quand j’évoque ma mère, c’est presque un ectoplasme. Je n’ai pas de souvenirs forts, sinon que c’était une femme qui dansait beaucoup, jusqu’à la transe. J’avais assisté à l’une d’elles, et cela m’avait bouleversé, paniqué même, de voir ma mère s’effondrer à la fin de la transe. Je vois encore la scène, mais dans le flou, comme derrière une vitre martelée. Rien de précis.
Quelles relations aviez-vous avec vos parents adoptifs ? Vous ont-ils bien aimé ?
Ma mère adoptive était affectueuse, elle a fait ce qu’elle a pu, mais elle n’a jamais pu combler l’absence de ma mère naturelle. Il paraît que j’étais un gentil garçon… J’étais surtout un garçon déconcerté. Quand j’étais dans l’islam, j’étais, pour mes parents adoptifs, chez des gens non évolués, et quand j’étais chez les Européens, j’avais l’impression d’être chez les mécréants. Ma grand-mère paternelle, une stricte observante musulmane, était farouchement opposée à ce que j’aille chez eux. Elle en voulait à mon père de cette transaction, et elle le faisait savoir.
Tout cela fait beaucoup de conflits de loyauté… En grandissant, avez-vous regretté la décision de votre père ?
Si on m’avait écouté, je ne serais jamais allé chez les Européens : je serais resté dans ma culture, dans ma famille, près de mon père que j’admirais et adorais. Mais je n’avais pas mon mot à dire, j’ai subi la volonté des adultes. J’étais pris en charge par des missionnaires civilisateurs, que pouvais-je y faire ? J’étais simplement un enfant souffrant, qui n’était pas heureux.
Quand devenez-vous heureux ?
(Silence) Je ne sais pas. J’ai avancé, avancé… Jusqu’à ce que mes parents adoptifs quittent l’oasis de Kenadsa et m’emmènent avec eux à Oran, à 650 kilomètres de là. Nouveau déchirement. J’ai 14-15 ans et, cette fois, je m’éloigne vraiment de ma famille initiale. Je vais au collège, j’obtiens mon certificat d’études, je fais une année d’études secondaires… Et ça s’arrête là. Les circonstances… De toute façon, je n’aimais pas l’école. On m’y apprenait des tas de trucs qui me paraissaient sans intérêt, des dates de bataille… Mais on ne répondait pas à mes vraies questions, au grand point d’interrogation qu’était la vie, avec ses religions, ses cultures contradictoires. C’est en lisant les philosophes que j’ai trouvé des réponses. Dans Socrate surtout, qui dit : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. »
A l’adolescence, vous changez de prénom, puis vous vous convertissez au catholicisme… Une trahison aux yeux de votre père ?
Jusqu’alors, je m’appelais Rabah – le gagnant, le victorieux en arabe. Mais lorsque nous nous installons à Oran, je lis la Bible, les Evangiles. Et je découvre ce type appelé Jésus, qui répète en permanence que seul l’amour peut sauver l’humanité… Cette rencontre est déterminante, et il me semble qu’il me faut suivre pas à pas le message du Christ. Je choisis le prénom de Pierre car, de tous les apôtres, c’est celui qui m’inspire le plus. Et oui, je trahis ma communauté en me convertissant à 18 ans au catholicisme.
Mon père ne m’a jamais vraiment dit ce qu’il avait pensé de ce choix, mais je sais qu’il souhaitait que je reste un bon musulman. Par la suite, il y a eu des réconciliations, ici ou là, avec ma communauté de base, mais un pas définitif avait été franchi. Comme si je m’étais engagé dans un chemin personnel et de solitude. Mon père est resté au village toute sa vie, il est mort il y a une quinzaine d’années sans qu’on se soit revus. Je ne suis jamais retourné en Algérie depuis que je vis en France.
C’est-à-dire depuis vos 20 ans. Vous partez pour la France après vous être disputé avec votre père adoptif, au point qu’il vous met à la porte… Que s’est-il passé ?
La rupture s’est produite sur un incident futile, mais le climat la favorisait. On est en 1958, en pleine guerre d’Algérie. Je commençais à m’éveiller à l’histoire de la colonisation, à la question de l’opprimé et de l’oppresseur, à la standardisation culturelle… Mon père adoptif, lui, était un gaulliste inconditionnel et il refusait de fuir alors même qu’il figurait sur la liste de l’OAS parmi les gens à abattre. Dans cette ambiance très tendue, il a suffi d’une goutte d’eau pour qu’il me mette à la porte.
Du jour au lendemain, à nouveau, je dois changer de monde ! Chassé de mes deux cultures, je finis par prendre le bateau pour Marseille et je trouve un petit boulot à Paris. Mais très vite, l’enfant du désert que j’ai été ne supporte pas l’espace reclus de la ville. Je rencontre Michèle, qui deviendra ma femme, et il se trouve qu’elle aussi étouffe et veut partir vers la nature. Nous entrons alors dans une aventure un peu singulière : nous sommes au début des « trente glorieuses », et voilà que nous décidons de devenir paysans et d’aller retourner la terre caillouteuse de l’Ardèche… Personne ne comprend notre choix !
Quand se produit votre rencontre avec l’agroécologie ?
Dès notre arrivée en Ardèche. Quand on voit des gens mettre un masque pour se protéger contre les poisons qu’ils répandent dans la nature, c’est assez parlant ! On a aussi très vite été avertis de l’effet des pesticides sur la santé par un ami, médecin de campagne, qui nous avait fait connaître le pays. Mais que pouvait-on faire ? Je n’avais pas de réponse. Jusqu’à ce que ce même ami vienne un jour nous voir avec Fécondité de la terre, d’Ehrenfried Pfeiffer. Je lis ce bouquin, et je m’aperçois qu’on peut parfaitement faire autrement. Dès que nous avons trouvé notre ferme, nous avons donc adopté l’agriculture biodynamique.
La ferme de Montchamp où vous vivez toujours, perchée sur un plateau avec vue dégagée sur 17 clochers alentour…
Une vue magnifique, et un biotope exceptionnel ! Nous l’avons achetée en 1963, mais nous avons bien failli ne pas obtenir notre crédit tant nous passions pour des fous. Non seulement nous avions quitté la ville pour devenir paysans, mais nous voulions acheter cette ferme et rien d’autre, un lieu où il n’y avait pratiquement pas d’eau, pas d’électricité, pas de chemin carrossable et un sol rocailleux… Mais on savait qu’on y arriverait. Et on y est arrivés ! Même si j’ai passé des nuits blanches à me demander comment j’allais nourrir nos cinq enfants. A affronter, aussi, une question intime qui me taraudait : en grandissant, allaient-ils approuver notre choix ? En fait, ils ont été ravis… Et je suis devenu un écologiste inconditionnel.
Je me suis engagé dans la promotion de l’agroécologie, cette agriculture du pauvre qui affranchit le paysan de la culture d’exportation menée à coups d’engrais et de pesticides, et qui répond à ses besoins parce que c’est une agriculture élaborée, accessible à tous sans bourse délier et régénératrice des sols. J’ai commencé à donner mes premiers stages d’initiation à cette méthodologie. En Ardèche d’abord, puis, à partir du début des années 1980, au Burkina Faso où je me rendais régulièrement.
Malgré les chèvres et les cinq enfants ?
Grâce à Michèle. Sans elle, il est probable que je n’aurais pas réussi à me faire entendre. Elle a toujours été dans la discrétion, mais je peux vous assurer que c’est de l’acier, Michèle ! Elle a accepté d’entretenir la ferme, de s’occuper des enfants, tandis que je voyageais pour enseigner la question écologique.
Votre souvenir le plus fort de ce retour en Afrique ?
La rencontre avec les paysans illettrés, qui ne savent ni lire ni écrire et qui ont développé une mémoire fabuleuse… Le monde de l’oralité. J’ai autant appris d’eux que je leur ai appris. Le seul moment où j’ai rouspété, c’est quand j’ai découvert à Gorom-Gorom, dans le nord du pays, que les délégués qui venaient suivre les sessions de formation pour ensuite les enseigner dans leur village étaient à 80 % des hommes. J’ai demandé des sessions de femmes, et j’ai compris alors que c’était la femme qui portait la société. C’est elle la première levée, c’est elle qui allaite l’enfant, qui fait cuire le peu qu’il y a à faire cuire, qui se charge de la corvée d’eau, de bois, qui gère les ressources… Ce sont des héroïnes extraordinaires.
Au Burkina Faso, vous faites une autre rencontre : celle du président Thomas Sankara, qui est convaincu par vos idées…
Tellement convaincu qu’il voulait me charger de l’agriculture du pays et d’appliquer nos méthodes au plan national. J’étais en train de préparer un programme dans ce sens quand Sankara a été assassiné, en 1987. Et tout s’est arrêté. Si on avait mené à bien ce projet, ce pays aurait été exemplaire dans ce domaine… C’est un des plus grands regrets de ma vie.
Vous publiez des best-sellers, vous donnez des conférences dans toute la France, vous séduisez des mécènes et inspirez des structures telles que le mouvement Colibris… Comment expliquez-vous que vous soyez devenu, sur le tard, une sorte de prophète écologiste ?
Je pense que j’ai bénéficié du doute qui s’installe dans les consciences, par rapport à un modèle dominant qui ne tient pas ses promesses : le chômage est là, l’environnement souffre, et le bonheur escompté n’est pas au rendez-vous. Je crois aussi que quelque chose me différencie des autres : l’écologie, je ne fais pas qu’en parler, je l’applique. Des livres sur l’écologie, les bibliothèques en sont pleines ! S’il y a quelque chose qui peut me revenir, c’est que je ne me contente pas de faire des grands discours : j’incarne concrètement l’écologie, avec des propositions et des méthodologies. Je crois beaucoup à la force de la simplicité. Les gens me perçoivent comme un type qui fait ce qu’il dit et qui dit ce qu’il fait.
Vous venez de fêter vos 80 ans. Comment accueillez-vous la vieillesse qui approche ?
Au plan physiologique, je n’ai plus la force du paysan maçon que j’étais autrefois, bien sûr. Mais cette énergie s’est transmutée en autre chose. Et j’ai cette grande chance d’être de plus en plus écouté. Comment dois-je honorer cette confiance qu’on me fait ? Je l’honore en disant : si nous voulons, nous pouvons changer le monde.
En 2005, vous avez cosigné un livre avec Nicolas Hulot. Un an après qu’il est devenu ministre de la transition écologique et solidaire, que pensez-vous de son bilan ?
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Je lui suis reconnaissant de s’engager, mais quelle est sa marge de manœuvre ? Le fait que l’interdiction du glyphosate n’ait finalement pas été inscrite dans la loi sur l’alimentation illustre bien l’incapacité qu’a même un ministre à modifier l’ordre des choses. Dans une société où les consciences sont au degré zéro de l’évolution écologique, avec des intérêts énormes en jeu, comment voulez-vous faire ?
La solution ne passe pas par le politique, elle passe par l’élévation de la conscience. Le jour où le politique dira : il faut une grande part d’écologie dans l’enseignement, avec un jardin pour que les enfants apprennent ce que c’est que la vie, avec un atelier manuel et non pas des écrans, cela commencera peut-être à aller mieux. J’ai vu des gens sortir de grandes écoles ultradiplômés : ils ne savent même pas comment pousse un poireau !
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albad · 3 years
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Les Antillais, la population noire en particulier, sont-ils antisémites ?
L'écrivain martiniquais Raphaël Confiant répond au philosophe agité et parano Alain Finkielkraut, et lui taille à l'occasion un joli costard-cravate !
Texte de démonstration, en fait une leçon d'histoire et de vie, et une hauteur de vue recueilli dans le jardin de vanille du Malgache vigilant Marc Harmelle :
ALAIN FINKIELKRAUT MEMBRE DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE PENSE QUE LES ANTILLAIS SONT DES ASSISTES - RÉPONSE DE RAPHAËL CONFIANT
Alain Fienkielkraut ignore-t-il ce qu’est exactement la Martinique (à moins qu’il ne feigne de l’ignorer). Pour sa gouverne et celle de ceux qui le soutiennent dans sa croisade anti-nègre, il me semble important de rappeler un certains nombre de faits historiques :
• En 1635, les Français débarquent dans une île peuplée depuis des millénaires par les Caraïbes, île que ces derniers nommaient «Matinino» ou «Jouanakaéra». En moins de trente ans, ils massacrent ceux-ci jusqu’au dernier, continuant ainsi le génocide des Amérindiens entamé avant eux par les Espagnols et les Portugais.
• Vers 1660, et cela jusqu’en 1830, ils importent des centaines de milliers d’Africains qu’ils transforment en esclaves dans des plantations de canne à sucre lesquelles contribueront pendant trois siècles à faire la fortune des ports de Bordeaux, Nantes, La Rochelle etc… et plus généralement de la France, participant ainsi, aux côtés des autres puissances européennes, à l’esclavage des Nègres.
• En 1853, l’esclavage aboli car désormais non rentable, ils importent, et cela jusqu’en 1880, des dizaines de milliers d’Hindous du Sud de l’Inde qu’ils installent sur les plantations, en partie désertées par les anciens esclaves noirs, et leur imposent un système d’asservissement et de travail forcé qui n’a rien à envier à l’esclavage.
• Toujours en 1853, les planteurs békés importent des centaines de Chinois de Canton qu’ils jettent, eux aussi, dans les champs de canne à sucre. Ceux-ci se révoltent vite contre les mauvais traitements qui leur sont infligés et désertent les plantations, ce qui entraînera l’arrêt de l’immigration chinoise. Les Chinois s’installeront alors dans les bourgs et les villes de la Martinique en tant qu’épiciers ou restaurateurs. Ma propre grand-mère paternelle (née Yang-Ting) fut l’une des descendante de ces « coolees chinois ».
• À partir des années 1880-90, des dizaines de milliers de Syro-Libanais fuient la Syrie et le Liban que venaient d’occuper la France et l’Angleterre suite à l’effondrement de l’Empire ottoman. Beaucoup émigreront en Afrique noire et en Amérique latine. Une partie d’entre eux s’installera aux Antilles et en Guyane, devenant au fil du temps des Arabes créoles et enrichissant ainsi notre culture d’une nouvelle facette. Eux aussi connurent l’exil et la souffrance par la faute de l’impérialisme européen.
• En 1960, l’Etat français crée le BUMIDOM (Bureau des Migrations des Départements d’Outre-Mer) et importe des dizaines de milliers de postiers, filles de salles et infirmières, ouvriers d’usine et autres agents de police antillais qui, aux côtés des travailleurs immigrés maghrébins, contribueront pour une large part à ce qu’il est convenu d’appeler les «trente glorieuses».
Telle est, en raccourci, l’histoire de la Martinique. On est loin des plages de sable blanc, des cocotiers et des belles «doudous», n’est-ce pas? Mais sans doute est-il bon de rappeler deux autres points à Alain Fienkielkraut :
• A l’abolition de l’esclavage des Noirs (1848), pas un arpent de terre, pas un sou de dédommagement n’a été accordé aux anciens esclaves lesquels n’avaient d’autre ressource que de défricher les mornes (collines) de nos îles pour tenter de survivre grâce à des jardins créoles ou de retourner travailler, en tant qu’ouvriers agricoles sous-payés, sur les mêmes plantations où leurs ancêtres et eux avaient été réduits en esclavage.
Même aux Etats-Unis, accusés pourtant d’être, dans le Sud profond (Mississipi, Alabama etc.), un enfer pour les Nègres, l’Etat s’est fait un devoir d’accorder à chaque ancien esclave «twenty-two acres and a mule» (vingt-deux acres de terre et un mulet). Ou en tout cas avait au moins promis de le faire. Cette formule anglaise est d’ailleurs, très symboliquement, le nom de la compagnie cinématographique du cinéaste noir américain Spike Lee. Aux Antilles, une fois les chaînes ôtées, le nègre s’est retrouvé Gros-Jean comme devant.
• Pas rancunier pour deux sous, le Nègre antillais a participé à toutes les guerres qu’a lancé ou qu’a subi la France: guerre de conquête du Mexique en1860 au cours de laquelle le «bataillon créole», de son nom officiel, fit preuve d’une bravoure extrême comme le reconnurent elles-mêmes les autorités militaires françaises; guerre de 1870 contre l’Allemagne; guerre de 14-18 au cours de laquelle de nombreux soldats martiniquais furent décorés pour leur vaillance lors de la fameuse bataille des Dardanelles; guerre de 39-45 au cours de laquelle 8’000 volontaires Martiniquais et Guadeloupéens gagnèrent, au péril de leur vie, les îles anglaises voisines d’où ils purent rejoindre les Forces Françaises Libres du Général De Gaulle et participer ainsi aux combats, alors même que nos îles étaient dirigées par deux gouverneurs vychistes, les amiraux Robert et Sorin; guerre d’Indochine où périrent de nombreux Antillais (notamment à Dien Bien Phu); guerre d’Algérie au cours de laquelle, pour un Frantz Fanon, un Daniel Boukman ou un Sonny Rupaire qui rallièrent le FLN, des centaines de soldats antillais participèrent sans état d’âme à cette «sale guerre»; guerre du Tchad dans les années 80 etc…etc…
Alors, anti-blancs et francophobes les Martiniquais? Assistés les Antillais alors que pendant trois siècles, ils ont travaillé sans salaire, sous le fouet et le crachat, pour enrichir et des planteurs blancs et l’Etat français?
Que pèsent, en effet, ces cinquante dernières années de «départementalisation» et de juste remboursement de la dette de l’esclavage face à ces trois siècles d’exploitation sans merci? Sans doute faudrait-il aussi rappeler à Alain Fienkielkraut qu’au XVIIIè siècle, la France faisait les trois-quarts de son commerce extérieur avec Saint-Domingue (devenue Haïti), la Martinique et la Guadeloupe et qu’entre ces «quelques arpents de neige du Canada» comme l’écrivait Voltaire et les Antilles, elle n’hésita pas une seconde. Aux Anglais, le Canada peu rentable à l’époque (d’où le lâche abandon des Canadiens français, subitement redécouverts par De Gaulle en 1960). Aux Français, les riches terres à sucre de canne, café, tabac et cacao des Antilles.
Toute personne qui fait fi des données historiques et sociologiques présentées plus haut (et je n’ai même pas parlé de l’idéologie raciste et anti-nègre qui a sévi dans nos pays pendant trois siècles!) ferait preuve soit de malhonnêteté intellectuelle soit d’ignorance. Je préfère accorder le bénéfice du doute à Alain Finkielkraut et croire qu’il ignorait tout cela avant de traiter les Antillais d’assistés. Mais venons-en maintenant à la question de l’anti-sémitisme des Antillais. Et là, que l’on me permette d’énoncer une vérité d’évidence: la Shoah est un crime occidental! Comme l’a été le génocide des Amérindiens, comme l’a été l’esclavage des Noirs, comme l’a été la déportation des Hindous, comme l’a été l’extermination des Aborigènes australiens etc… Le terme de «crime contre l’humanité» est une hypocrisie. Un faux-semblant. Une imposture.
En effet, quand un individu commet un crime, personne ne songerait à taire son nom. Thierry Paulin (Antillais), Guy Georges (métis de Noir américain et de Français) et Patrice Allègre (Français) sont des «serial killers». Fort bien. Mais alors qu’on m’explique pourquoi, quand il s’agit d’un crime commis par un peuple, un état ou une civilisation bien particulière, on s’acharne à en dissimuler le nom? Pourquoi? Non, monsieur Fienkielkraut, si la Shoah est bien une abomination, elle n’a été mise en œuvre ni par les Nègres, ni par les Amérindiens, ni par les Chinois, ni par les Hindous, ni par les Arabes.
Elle a été mise en œuvre par l’Occident. Ce même Occident qui n’a cessé de pourrir la vie des Juifs depuis 2’000 ans. Citons :
• Destruction du Temple de Jérusalem par les Romains en l’an 70 et dispersion du peuple Juif.
• Inquisition au Moyen-âge par les Espagnols.
• Pogroms au XIXè siècle par les Russes et les Polonais.
• Chambres à gaz par les Allemands au XXè siècle.
• Rafle du Vel d’Hiv’ par les Français au même siècle etc…etc…
Et puis, deux petites précisions à nouveau et là, Alain Fienkielkraut ne peut feindre l’ignorance :
• Le Protocole des Sages de Sion n’a été rédigé ni en hindi, ni an quechua, ni en swahili, ni en chinois, ni en arabe. C’est un faux grossier, un chef d’œuvre d’anti-sémitisme, concocté par la police tsariste et écrit en russe, langue européenne si je ne m’abuse.
• Ce ne sont pas les Juifs vivant dans les pays arabes, les Séfarades, qui ont dû fuir comme des dératés pour s’en aller construire un état où ils seraient enfin libres mais bien les Juifs d’Europe, les Ashkénazes, parce qu’ils avaient compris qu’il ne pouvaient plus vivre sur ce continent. Quand la France arrive, par exemple, en Algérie, en 1830, elle découvre trois populations vivant en relative harmonie, les Arabes, les Berbères et les Juifs. Certes, en terre musulmane, le Juif avait un statut inférieur, dit «de protégé» car peuple du Livre, mais on n’a jamais entendu parler, ni au Maroc, ni en Tunisie, ni au Yémen d’entreprise scientifiquement élaborée d’extermination du peuple juif.
Ma question à Alain Fienkielkraut est donc simple, naïve même: pourquoi après avoir subi tant d’avanies de la part de l’Occident vous considérez-vous quand même comme des Occidentaux? Pourquoi un ministre des affaires étrangères d’Israël s’est-il permis de déclarer récemment: «Nous autres, Occidentaux, nous ne nous entendrons jamais avec les Arabes car ce sont des barbares». Toute la presse bien-pensante d’Europe s’est émue du mot «barbares». Moi, ce qui m’a choqué par contre, c’est le terme «Occidentaux». Comment, monsieur Fienkielkraut, peut-on se réclamer de l’Occident après avoir subi l’Inquisition, les pogroms, les chambres à gaz et la rafle du Vel d’Hiv’? Oui, comment?
Quand vous aurez répondu à cette question, le vrai débat pourra commencer…
Ceci dit, il ne s’agit pas pour moi de diaboliser l’Occident. C’est, paradoxalement, le continent de tous les extrémismes: extrémisme dans la violence (génocide, esclavage, Shoah); extrémisme dans la générosité (comparons, par exemple, la formidable mobilisation européenne à l’occasion du tsunami en Asie du Sud-Est et les centaines de millions d’euros d’aide récoltés à cette occasion avec l’inertie scandaleuse des riches royaumes et émirats arabes où, pourtant, travaillent comme serviteurs des dizaines de milliers de travailleurs émigrés indonésiens). L’Occident est capable du meilleur et du pire. Il est inégalable dans le meilleur et dans le pire.
Un ultime point tout de même: quand vous déclarez, sur Radio Communauté Juive, que nous détesterions Israël «parce que ce n’est pas un pays métissé», je préfère croire que vous voulez rire. Quel pays est plus multiculturel et plus multilingue qu’Israël avec ses blonds aux yeux bleus russophones, ses Noirs d’Ethiopie (Falashas) parlant l’amharique, ses Séfarades au type sémite et souvent arabophones et même ses Juifs indiens et chinois, sans même parler du million d’Arabes israéliens?
Raphaël Confiant
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zoumai · 2 years
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En chemin...
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Au levé du jour, il fait un temps magnifique, comme chaque matin en cette saison ici en Casamance. Je suis debout de bonne heure pour jouir pleinement de ce spectacle, le réveil de mère nature. Un ciel d'un bleu pâle et limpide se dévoile peu à peu, gagné par une lumière diffuse. D'immenses rayons d'un soleil naissant se propagent à l'infini dans une atmosphère encore fraiche d'une nuit paisible. Un vol d'aigrettes en rase-motte traverse le large et calme bolong doré de mille éclats étincelants. Lumière reflétée semblant venir doucement laver les rives de leur pénombre, et révéler toute une palette de vert intense, comme pour contrarier la suprématie du bleu. La vie nocturne s'est tue bien avant la moindre lueur, tandis que maintenant le monde de la lumière sort lentement de sa torpeur. Avec comme premier témoignage de son énergie retrouvée, le volume grandissant de sa voix riche de sons, de stridences et de chants.
J'observe depuis peu, un pêcheur lancer son filet épervier depuis la plage. Le geste est beau et réclame de l'adresse comme de l'expérience. Le filet se déploie en grand cercle avant de retomber dans l'eau. Malgré tous ses efforts, la pêche semble bien maigre pour cet homme ce matin.
Mon bateau est mouillé tout près. Le courant le maintient parallèle à la plage et m'a permis de jeter mon ancre assez près du rivage sans craindre d'être entrainé vers celui-ci. Depuis la berge les fonds plongent à pic ce qui amène une sécurité supplémentaire si le bateau viendrait pour je ne sais quelle raison à éviter et se rapprocher.
Le pêcheur arrive à ma hauteur. C'est un homme jeune vêtu d'un short. Le soleil luisant sur son crâne et ses épaules met en relief son corps athlétique qui ferait pâlir de jalousie nombre d'adeptes de salles de musculation. Sa stature en impose. Il semble solide comme un roc.
L'homme m'interpelle : - Tu connais mon village ?
- Non... et justement j'aimerais bien le visiter.
Il me dit qu'il va m'y conduire, et m'attend à l'ombre d'un arbre. Je me dépêche de le rejoindre et sitôt débarqué nous partons et faisons connaissance en chemin. Il se nomme Philippe et j'apprends que Bosco, le récolteur de vin de palme, est son oncle. Nous prenons un sentier qui serpente entre les palétuviers d'une immense mangrove s'étendant à perte de vue. De petits crabes rouges à unique pince se dérobent sous nos pas pour retourner en toute hâte dans leur trou. Hinaya s'amuse de quelques uns restés coincés à l'entrée d'un trou manifestement emprunté dans la précipitation à un congénère bien plus petit. J'essaie de voir au dessus de cette mer de verdure composée d'arbustes à peine plus haut que nous. Je cherche à apercevoir les diverses espèces d'oiseaux dont les chants mélodieux, bien que différents, se mêlent et résonnent avec harmonie. Mon guide marche d'un bon pas, lequel je m'efforce de suivre alors que je suis attiré et captivé par toute cette vie en effervescence partout autour. Des oiseaux rouges, des verts et même des bleues, des noirs à reflets rouges, d'autres à reflets bleues, à longue queue ou long bec. Tout m'émerveille et m'est absolument inconnu. J'essaie d'enregistrer le sentier que nous empruntons parmi ce véritable labyrinthe végétal. Dans cette partie non inondée de la mangrove nous croisons d'innombrables sentiers en tous sens, uniquement visible une fois le nez dessus. Philippe prend alors conscience que je pourrais ne pas retrouver mon chemin retour et décide de s'arrêter à chaque intersection de sentiers pour bien me montrer comment me repérer. Puis nous sortons de la mangrove pour continuer de marcher le long de sa lisière bordée d'une épaisse et foisonnante végétation tropicale. Enfin apparaît des traces de civilisation à la vue de grandes rizières dont je trouve les hautes tiges bien sèches. Le riz est mûre me précise t-il, c'est le temps de la récolte. Nous croiserons plus loin quelques gros cochons attachés à un palmier par une patte, alors que nous ne sommes pas encore au village. Je comprends qu'il n'existe aucun prédateur pour eux dans les parages. J'aperçois loin devant un haut bosquet d'arbres majestueux. Nous arrivons me dit-il. Pourtant je ne parviens pas à distinguer la moindre habitation dans cette végétation verdoyante.
Soudainement mon compagnon s'écarte du chemin pour s'enfoncer dans la mangrove le filet sur l'épaule. Je le suis. Nous pénétrons d'abord les pieds dans une épaisse boue gluante puis dans l'eau jusqu'aux genoux. Hinaya nous observe depuis un terrain moins boueux pour elle. Un petit bolong de faible profondeur traverse la mangrove et vient l'alimenter en eau salée au gré des marées. C'est au milieu de celui-ci que nous nous tenons à marée basse dans une trentaine de centimètres d'eau épaissit de vase et de boue en suspensions. Le bout de rappel entre les dents, le filet bien dégagé, Philippe se prépare au lancer. C'est à l'aide d'une brusque rotation du torse accompagnée de gestes coordonnées que l'épervier se déploie de toute sa surface. Ce coup-ci, le filet ramené est bien chargé d'un menu tout frétillant. Je reconnais de petits mulets, de petites dorades et peut-être même de petites saupes. Quelques lancers supplémentaires finiront de remplir la bourriche tandis qu'un sourire se dessine sur ce visage que je trouvais bien soucieux. Nous franchissons dans la boue la centaine de mètres restant pour rejoindre le village. En réalité il s'agit seulement d'un des trois quartiers du village bien distinct les uns des autres et séparés par les rizières. Chaque quartier abrite une famille au sens étendu du terme.
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