Princess Grace kisses 14 years old Romanian gymnast Nadia Comaneci, who was the Queen of the Montreal Olympics, after she took part of gymnastics exhibition in Antibes, France on October 24, 1976.
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Quel beau livre que celui-ci, de Lola Lafon : La petite communiste qui ne souriait jamais. C’est un biographie atypique de Nadia Comaneci, dont je me souvenais, lors des Jeux Olympiques ultérieurs à ceux qui ont fait instantanément sa gloire, ceux de Montréal en 1976. Plus tard, en 1980 à Moscou, ou à Los Angeles en 84, elle était attendue, et je savais l’aura qui accompagnait.
Pendant la lecture du livre, j’ai regardé en parallèle ses prestations lors des moments phares de son parcours en compétition. Comme Lola Lafon, j’ai essayé de scruter son visage, j’ai vu ses sourcils bien droits, ses ombres sous les yeux. J’ai essayé de deviner ce qu’elle pensait, ressentait. C’est impossible. Elle est opaque. Et c’est vrai que ses sourires sont rares, même en 1976, même quand elle détraque la machine à afficher les notes qui n’arrive pas afficher le premier 10 de l’histoire correctement !
Que se passe-t-il dans sa tête lorsqu’au Texas, elle est sommée de monter sur la poutre alors qu’elle a le bras qui la fait souffrir horriblement ? Elle y va néanmoins, exécute la plupart de ses figures sans appui, sauf pour la sortie, ce qui l’emmène droit à l’hôpital juste après la fin de l’épreuve, hôpital où on lui fait comprendre la gravité de son infection, les conséquences possibles qu’elle a frôlées. Peu importe, elle a fait gagner son équipe.
Il y a quelque chose de militaire dans son abnégation, mais de mystérieux aussi. Profondément intime. Peut-être un combo de talent, de volonté et de discipline, un mélange d’égo et d’oubli de soi insolite.
Oui, son entraîneur était spécial, mélange de père débonnaire et de baratineur, mâtiné de tortionnaire. Mais elle l’a aimé, et probablement dominé, à sa manière. Dès son plus jeune âge, elle n’a pas dit ses limites, et elle s’est ainsi protégée des attentes excessives. C’est du moins ce qu’elle dit. Quand on l’écoute parler dans les interviews tardives où elle ressemble désormais à une américaine plus vraie que vraie, il y a quelque chose qui reste opaque. Une façon de ne rien révéler de ses sentiments, de ses émotions. Elle garde ses secrets.
Et pourtant quel destin incroyable. Être une étoile au moment même où le régime communiste du fou Ceausescu se durcit, ce fut au début une chance, avec cet entraîneur Belà qui décida d’égaler voire de surpasser les russes, puis une malédiction. Elle devint alors une vitrine du communiste. Elle vécut la dépossession de son corps. Qui devait rester performant malgré la puberté, la tristesse, la privation. De 1981 à 1989, vivre en Roumanie, c’était très dur, tout autant pour elle que pour le reste de la population. La peur de la délation, la Securitate partout, la nourriture nulle part, le chauffage à 14, des décrets qui condamnent l’avortement, qui exigent des femmes de faire des enfants (5 !) (on est là dans un « réarmement démographique » pur et dur qui fait frissonner). Elle finit par faire de l’ombre à Ceausescu et tomba en disgrâce ; elle était surveillée, traquée, devint le jouet de son fils, jusqu’à sa fuite, de nuit, à pied, à travers la Hongrie, encore mystérieuse, trop proche de l’effondrement du régime pour être bien vue, devenue suspecte. On l’a accusée, en Occident, d’avoir bien profité du système et de l’avoir fui pressentant qu’il était en phase terminale. Et une fois au USA, la traque à nouveau, par les journalistes qui commentent tous ses faits et gestes.
Dans la biographie, Lola Lafon renvoie dos à dos les deux acteurs de la guerre froide. Dans une interview, elle parle de peste et de choléra. Au fond, le capitalisme est-il vraiment synonyme de liberté ? Ici, nos téléphones nous géolocalisent, le corps des femmes est tout autant scruté et commenté, la réussite est tout aussi ardemment recherchée. Elle refuse de simplifier ce conte de fée qu’on voudrait nous faire avaler : la petite fée, l’écureuil bondissant a rejoint l’Occident pour devenir libre ? Pas si simple. Et dans cette biographie atypique où la narratrice fait comme si Nadia commentait ses chapitres, la gymnaste au téléphone ou par mail, nuance la grisaille de la dictature, le soleil des USA, l’absence de liberté. Elle minimise la souffrance. Elle ne s’apitoie jamais.
Plus elle parle, moins elle se révèle et reste une énigme, de celles qui font les mythes.
NB : ci-dessus, les 7 épreuves où Nadia Comaneci a obtenu un 10/10 en 1976 à Montréal, à l’âge de 14 ans et est entrée dans l’histoire, celle de la gymnastique, mais aussi dans la grande.
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Fluff Flashback: Nadia reacts (or doesn’t) to a Special Slow Motion Study of Herself.
[Timestamp 9.08]
From the 1977 Romanian Exhibition tour of the Untied States, ABC's Wide World of Sports gives us this almost quaint and rather extended fluff where they forced Nadia to watch herself in slow motion and listen to the music they had assigned to her for her reaction. Which is comically no reaction. I imagine that she is mostly going "What the fuck?"
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