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sophiecornetdsaa · 5 years
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Moderato Cantabile, l’expérience immersive de l’écriture de Marguerite Duras
Un cri. Celui d’une femme. Une inconnue qui est désormais inanimée dans son sang. Anne Desbaresdes l’a entendu. Il résonne encore dans sa tête.  Encore ce cri, toujours ce cri. Une fin de journée, des notes répétitives d’un leçon de piano dans l’appartement au dessus du café, d’une scène de crime.  Autour d’une bouteille de vin, les questions s’enchainent, s’entrecoupent et s’articulent avec des bribes de vie personnelle. La passion amoureuse l’intrigue. Cette même passion qui a poussé un homme a tuer sa maîtresse. 
«Qu’est-ce que ça veut dire, moderato cantabile ?  – Je ne sais pas.»
Assise sur un banc public au bord de Seine, je plonge dans l’atmosphère angoissante du roman de Marguerite Duras, Moderato Cantabile. Après quelques dizaines de page, un homme d’environ 80 ans m’interpèle d’un « Ah Moderato Cantabile, très bon choix de roman! ». Un sourire au coin des lèvres, je reprends ma lecture et je n’ai pu en ressortir qu’une fois le dernier point, de la dernière ligne, du dernier chapitre atteint. 
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Couverture du roman Moderato Cantabile de Marguerite Duras aux Editions de Minuit.
Publié en 1958 aux Editions de Minuit, Moderato Cantabile présente le personnage tourmenté d’Anne Desbaresdes, pensive et renfermée dans sa condition de femme et de mère dans une ville industrielle, triste mais fleurie. Elle déambule aux côtés de son fils, pianiste en herbe et de Mademoiselle Giraud, sa professeure intransigeante et obstinée. Les personnages sont découverts à travers la répétition monotone des situations et des discussions. Le roman se résume autour de trois évènements clés: une leçon de piano, un fait divers (meurtre passionnel), et une rencontre... Anne Desbaresdes, perturbée par le cri dont elle a été témoin, noue une relation intriguant avec Chauvin, un habitué du comptoir du bar d’en bas dont on ne sait que trop peu de choses, mais qui à l’inverse, en sait beaucoup. 
«Moderato, ça veut dire modéré, et cantabile, ça veut dire chantant, c’est facile.»
Le roman laisse entrevoir des manques, des vides dans la narration qui traduisent la pensée complexe et torturée de l’héroïne. L’intrigue augmente à mesure que cette dernière se perd, et accentue ainsi l’atmosphère oppressante d’une histoire où rien ne se passe, mais où tout est en suspens. 
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Image issue de l’adaptation au cinéma de Moderato Cantabile par le réalisateur Peter Brook en 1960, avec Jeanne Moreau et Jean-Paul Belmondo.
L’écriture expérimentale de Marguerite Duras prend un tournant décisif avec Moderato Cantabile, un roman puissant dont l’écriture singulière créer une expérience immersive pour le lecteur. Une expérience que j’ai vécu, que j’ai aimé, et qui m’a en même temps dérangée. Le langage et le style de l’écrivaine créent une sensation surprenante et inhabituelle de lecture qui m’a beaucoup fait réfléchir. De fait, le lecteur est amené à faire sa propre interprétation des évènements et des intentions des personnages au fil des rencontres car Moderato Cantabile reste mystérieux et l’issue de la trame narrative incertaine. 
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sophiecornetdsaa · 5 years
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A breath of fresh air for “Les Inrockuptibles”.
Who has never heard about Les Inrockuptibles? Who has never read one of their picky articles? Who has never discovered talented artists through their recommendations? Very few people, I think. In fact, since 1986, the French magazine has become vibrant centres of culture.
First as a bimonthly, then as a monthly and now as a weekly magazine, Les Inrockuptibles has adapted itself to the evolution of the press. However, the digital switchover competitors are increasingly stifling the struggling magazine.
Les Inrockuptibles invited my ten classmates and I to redesign both the printed and the digital version of the magazine. As students of a two-year graduated course in editorial design but also as the target age-group of the editing team, we seized the opportunity to give our opinion for an improved version of this cultural experience. During five months -from November to February 2019-, each of us has developed his vision of the cultural weekly based on innovative concepts in order to give back to their identity a current strength. So, who are they? Both prescribers and talent seekers, Les Inrockuptibles write columns and critical articles with intellectual approaches and clear-cut opinions.
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Three covers from the current version of Les Inrockuptibles magazine.
Following their unusual editorial approach, I worked on the layout of a new cover based on the desire to reassert their stance as prescribers. I first designed to the millimeter a white masthead « Les Inrockuptibles » with the Akzidenz Grotesk character and its imposing Super Italic version. It is made up of three lines, so that it takes half of the cover and creates a very distinctive identity.
I also chose to emphasize today’s priority to be as attractive as possible while respecting the integrity of the background photograph. Therefore, the masthead is adapted to the overlayed people and subjects thanks to an outlined version of the type. Each publication will have its own personalized version of the masthead composed of more or less important amount of white. This graphic charter fits all possible variations and media by establishing the visual identity of the magazine on the newsstand.
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Three new covers of Les Inrockuptibles, redesigned by Sophie Cornet.
The challenge of redesigning the layout is two-fold: how can the magazine speak to today’s readership and reconnect with the atmosphere of the 1980-90’s layout? Here, I chose to conciliate several generations of readers by thinking about the structure of the magazine itself. The article section of Les inrockuptibles informs the readers about cultural news, while the critical section gives sharps feedbacks of Les Inrockuptibles team about the latest cultural releases. This principle of separation has to be interpreted as a delimitation of the scope of the journalist’s commitment, thus dividing the structure of the weekly into two distinct parts. The articles are in a black text setting and a four-colour printing layout, while the critical reviews are in a specific monochrome referring to one particular category. A red tint is used for the music section, dark blue for cinema, green for exhibitions, yellow ochre for books, and more. So, at first glance, the readers can not get lost and the printed version of Les Inrockuptibles stands out from today’s oppressive crowd of magazines.
As unconventional as this sounds according to the model of the traditional magazine, I chose to separate the images from the texts in the layout. Thus, it suggests different patterns to the reading experience so that everyone can identify.
The first stage summarizes in images the topics of the critical reviews. The first page relevant to each cultural category is composed of captations and images with no margins, when the following pages are only devoted to texts. Then, the second stage points out the journalist’s principal argument by highlighting a short sentence with the use of the Akzidenz Grotesk Super Italic character and a thin arrow. The third stage focuses on the plain text set in Miller Regular and Italic and offers an undisturbed reading experience. Some readers are indeed more sensitive to the images and others to the texts. Finally, everyone can find their own rhythm of reading depending on whether they expect a quick overview of the infirmation or a longer and more complete analysis.
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Pages of Les Inrockuptibles redesigned by Sophie Cornet: an article in four-color printing and critical reviews in monochromes.
It was a very enriching experience to learn how to create a graphical representation of an editorial stance and how to develop appropriate solutions. Now, it’s time to introduce all our eleven different layout suggestions and concepts to Les Inrockuptibles team. Maybe the magazine will emerge safe and sound soon from the crisis with fresh new ideas. 
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sophiecornetdsaa · 5 years
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Les caractères variables, le futur de la typographie?
Tout typographe, à savoir tout graphiste dont la typographie est le matériel premier de création, recherche continuellement le caractère idéal qui répondrait à des critères spécifiques. Les divers caractères typographiques sont indexés depuis le développement du numérique dans des fichiers « font » TTF (True Type Font) ou OTF (Open Type Font) qui comprennent les différentes variations -regular, italic, bold, etc- d’un même caractère typographique. Les glyphes créés forment alors un ensemble statique, non modifiable et directement prêt à être utilisé.
Les caractères variables, un nouvel outil de création multidimensionnel.. Depuis 2016, une spécification du format OpenType offre des outils expérimentaux aux graphistes et typographes, comme une nouvelle manière de concevoir la typographie, non plus comme un résultat fini, mais un résultat évolutif et adaptable. Ces outils sont des caractères variables, de l’anglais variable fonts dont un seul et même fichier font réunit un ensemble de styles. Les usagers ont ainsi accès à toute une gamme de polices intermédiaires dont ils sont libres de définir les valeurs de graisse, de chasse, d’axe de pente, ou encore d’empattements. À partir d’un style réglé « par défaut » par son créateur, la font dispose de curseurs de réglages indépendants qui offrent une impressionnante richesse de possibilités. Diverses plateformes en lignes comme Dinamo Dark Room ou V-Fonts existent aujourd’hui pour visualiser en direct notre action sur les réglages à définir. Les interfaces sont simples, ludiques et appâtent la curiosité des férus de la typographie. Elles permettent de comprendre leur mécanique d’adaptation et plus largement les spécificités d’une lettre et de son dessin. Ainsi, le typographe a aujourd’hui un besoin fondamental de précision, mais n’est-il pas de fait trop exigent?
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Capture d’écran du site https://dinamodarkroom.com/, caractère variable Ginto Regular 
..qui interrogent la pratique typographique contemporaine De nos jours, la pluralité de l’offre typographique est colossale au point de s’inquiéter de la nécessité ou l’utilité même des caractère variables. Ce nouveau « jouet » des dessinateurs de caractère prône le potentiel de la gestuelle des caractères et questionne la volonté présente d’appropriation de ses outils de création. Par là, le typographe dispose du contrôle d’une police de caractère hybride et personnalisable: il fait son propre mélange �� la façon dont un coloriste mélangerait les teintes d’un nuancier afin d’obtenir une couleur unique. Certains projets nécessitent la création d’un caractère custom, fait sur-mesure, mais cela demande du temps et un savoir faire qui n’est pas du ressort de tout typographe. En permettant une production quasi infinie de variables, ces caractères variables seraient une réponse à l’urgence typographique. Mais une réponse qui peut être dangereuse. En effet, à la fois innovatrice et complexe, cette nouvelle technologie n’est pas à l’abri d’utilisations maladroites de graphistes plus ou moins rigoureux et avertis.
Au final, les caractères variables sont un service offert aux graphistes et typographes à la recherche d’appropriation, de précision et de distinction de leur matériel graphique. Mais ne nuirait-ils pas directement aux dessinateurs de caractères qui deviendraient à termes dispensables? Bien plus qu’une nouvelle technologie, les caractères variables font naître une perception et idéologie nouvelle de l’utilisation typographique.
Vidéo de démonstration
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sophiecornetdsaa · 5 years
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Graphic design studio of my dreams, where are you?
While looking for a great internship sitting abroad, would you have liked a bit of help? I mean, there are so many graphic design studio all around this wild world, and you, young student without experience, you feel lost. It is like looking for a needle in a hay stack : you don’t know where or how many time it will take you. What a daunting sensation! Time wasted in search of foreign references in culturally attractive cities you might appreciate such as Amsterdam, London, Stockholm or maybe Budapest, where would you see yourself in four months? By trying to get an answer to this personal issue, I found the instinctive website AAAtlas from a German private project run by Christian Hansen since 2013.
AAAtlas what? As a light brown map with a bewildered proliferation of markers, AAAtlas is a non-commercial project in progress that aim to map selected graphic design studios from around the world. The creator sorts the proposals received on this platform of dialogue and classifies them on a map. Each marker corresponds to one precise and frequently updated location. On that day, the 26th of January 2019 there are 2758 studios at 3699 locations and the last update was the day before.
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Print screen of the AAAtlas map on the 26th of January 2019.
In addition to its indexing function, AAAtlas is very interesting in the analysis of the territory distribution of those studios. Markers are packed together around capital cities and large urban centers, and it reflects some particularly prolific areas for creation. Next to Belgium, the Netherlands, Germany, Switzerland or England, France seems to be a no-man’s land. Every marker is separated by hundreds of kilometers and the only dynamic area is Paris. Does this disturbing observation illustrates a significant delay that France has in graphic design or just a lack of rigor in the indexation work?
The main weakness of this archive could be that it does not make an exhaustive list but it is led by suggestive choices. However, AAAtlas is a great initiative towards the difficulty of finding new graphic design studios around the world in the vastness of Internet.
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sophiecornetdsaa · 5 years
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“The Praise of Emptiness” explore la page blanche.
Au-delà de l’atmosphère terrestre, l’espace fascine. Il est immense et regorge de mystères qui questionnent autant qu’ils inspirent nos vies. Mais comment définir l’espace si l’on ne connait pas ses limites? Composé de corps célestes en mouvement, l’espace est vide. Il est vide de matière, vide de lumière, vide de vie et devient difficilement concevable pour l’Homme.
Autour de photographies d’astres de la NASA, j’ai entrepris une exploration de la notion de vide dans l’édition The Praise of Emptiness. Un format 200 x 280 mm et 182 pages sont nécessaires à l’expérience contemplative proposée du vide matérialisé par la blanc d’une page imprimée.
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Photographie de la couverture du projet The Praise of Emptiness, 2018.
En opposition au rien, la densité est considéré comme un potentiel de perturbation à éviter. Les informations sont réduites à une numérotation des images et un sommaire placés en marge des pages afin de ne pas troubler la composition générale.Le vide est sélectif et permet d’aller à l’essentiel. Dans un refus d’utilisation de la page entière, les éléments graphiques sont en tension, le blanc devient dynamique et circule autour de la matière imprimée. L’espace inoccupé devient un nouveau langage graphique mis à l’épreuve. Exclusivement traitées en noir et blanc, les photographies sélectionnées révèlent le caractère inaccessible associé à l’espace et ses astres. Mais l’inaccessible perdure dans le traitement des photographies : les pages de l’édition sont repliées sur elles-même et certaines images, imprimées à l’intérieur du format, ne sont visibles que par transparence du papier. D’autres sont morcelées par différents formats de papier et ne peuvent être vues entièrement qu’une fois assemblées. Ces principes renforcent, par la création d’un manque, la présence du vide dans l’édition.
En souhaitant adopter un geste soustractif relative à la notion de vide, j’ai finalement réalisé un travail contradictoire d’accumulation du contenu et des effets avec une posture démonstrative bien trop bavarde. Les variations de mise en page sont trop nombreuses et la lecture contemplative, censée être apaisante, en est perturbée. Toutefois, ce projet reste tout de même pertinent dans l’intention déployée d’exploration d’une notion abstraite. En effet, la transparence des pages, le traitement iconographique et la présence soutenu du blanc en définissent nettement la cohérence esthétique et formelle.
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Photographies des pages intérieures du projet The Praise of Emptiness, 2018.
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sophiecornetdsaa · 5 years
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A tribute to Cy Twombly.
Cy Twombly is an American artist working in Europe on the sublimation of movement during the twentieth century. His art radically reworked langage by experimenting some technics and tools that considerably modified the Abstract Expressionism trend art of the period. By refusing any categorization, Cy Twombly was criticized and misunderstood by American artists. In this context, I imagined a letter that I could have written to him if I had lived at the same time as him.
15th April, 1979.
Dear Mr. Twombly,
If there is one thing I will remember from my recent trip to New York, it is my meeting with you. It was not an usual meeting among two natural people, I mean, we have never really seen each other. But I discovered your work during your retrospective exhibition at The Whitney Museum of American Art and it was like meeting you in the flesh. I was impressed by your storytelling abilities surrounding words, signs and stylized representations of a subject which you specifically chose because it reflects something important for you. By experimenting the representation of langage you unleashed yourself and now you bring the audience into fragments of your life with an authentic sensitivity.
Though your artwork, I saw flowers, roses and petals that flew away such as words in a poem. But it was the huge black canvases that caught my attention. In front of the monumental black canvas, Untitled, - maybe the 1970 one -, my attention was caught and I found myself enthralled by the strength of fluid and continuous lines, reminiscent of chalk on a blackboard. The self-acting and colorless scrawls move in an abstract way and depict the traces of your gesture.In fact, the overall shape of your work isn’t the most important thing : you figure the creative process and that is simply genius! Meanwhile, do not listen to the criticism, your ambition is considerable and I look forward to seeing your future paintings.
Yours faithfully, Sophie.
PS : May I ask you why a large majority of your paintings are still « Untitled »? Is that a deliberate choice in favor of abstraction, or just a trivial thing for you?
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Untitled, by Cy Twombly, 1970. Oil-based house paint and crayon on canvas. 345,5  x  405 cm.
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sophiecornetdsaa · 5 years
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L’espace sans contrainte d’Helena Almeida.
Helena Almeida est née à Lisbonne il y a 84 ans. Helena Almeida travaille la peinture, la photographie et la performance. Helena Almeida est une artiste majeure de l’art conceptuel des années 1970. Helena Almeida est décédée il y a deux mois.
L’artiste portugaise laisse derrière elle une œuvre marquante et hautement poétique, comme une variation autour du corps et de l’espace. Des séries de photographies en noir et blanc, des touches de peinture d’un bleu Klein profond et un corps : voilà ce qu’on retient de son travail aujourd’hui.
Helena Almeida questionne la limite des supports. Entre l’instantanéité de la photographie, la réflexion et la rapidité du dessin ou la temporalité de la performance, elle confronte les techniques dans une même œuvre. Au centre de son travail, on retrouve un corps… son corps. Avec la photographie, Helena Almeida délimite de nouveaux espaces où elle s’exprime et déambule. Par ses gestes, elle révèle la part cachée de l’oeuvre, l’action de peindre. Dans Pintura habitada, l’artiste se photographie en train de peindre au travers d’un miroir. Face à elle-même, on distingue l’expression de son visage. Helena se regarde. Des touches d’un bleu intense jaillissent de l’extrémité du pinceau photographié comme le résultat physique du geste créatif de l’artiste. Dès lors, l’espace s’embrouille. La photographie s’étend dans une dimension plus large se lie entre la peinture et la performance. Mais cette démarche de décloisonnement des supports est source d’ambiguïté. La photographie est-elle le témoignage d’une performance ou l’œuvre finale? Une ambiguïté séduisante et largement revendiquée par l’artiste, qui n’y apporte aucune réponse.
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Pintura habitada [Peinture habitée] par Helena Almeida, 1975 Acrylique sur photographie, 46 x 50 cm. Collection Fundação de Serralves – Museu de Arte Contemporânea, Porto.
Helena Almeida orchestre l’espace et le temps. Si la photographie est l’image fixe d’un moment précis, l’artiste se plait à en déjouer les caractéristiques par le travail de la série. Elle décompose les mouvements et créé des images narratives avec une esthétique et une intention cinématographiques. Toujours et exclusivement dans un noir et blanc texturé d’un grain envoûtant, ses photographies sont simples, épurées et expressives. Helena Almeida chorégraphie ses gestes, travaille ses postures et immortalise ses performances comme dans la série de 1995 intitulée Saida negra. En cinq photographies, la main de l’artiste étale des pigments sur une toile blanche. Le geste est beau et marque une progression. La trace témoigne du mouvement du corps et le résultat est éloquent. Ainsi, Helena Almeida se livre à une poésie du geste dans un espace libéré de ses contraintes.
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Saida negra [Sortie noire] par Helena Almeida, 1995 Photographie noir et blanc (5 éléments), 71 x 48 cm Collection Norlinda and José Lima
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sophiecornetdsaa · 5 years
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The revival of the album cover between two forms of art.
In Troyes, the town where I grew up, The Message has opened based on a fresh and attractive concept of a meeting place around music and vinyl records. All generations are depicted. Confirmed rockers share a coffee with electro-lovers during the day and musicians perform in concerts during the evening. Though the golden age of the vinyl culture - with The Beatles, David Bowie or The Rolling Stones - has been over for almost forty years, this bar is new. Today, in the digital age, the physical reality of music is missing, but the vinyl trade is coming back for our greatest pleasure.
Everytime I go there, my eyes go slightly out of focus. When I take in the bar shelves embellished by with so many album covers of all kinds. There are lots of photographs, realistic illustrations, abstract shapes or also typographical layouts. Everything is beautiful. I want to go off with my arms loaded with these treasures.
However, what is a great album cover for today? Some people consider covers as the front of the packaging of a commercially released audio recording. It serves the visibility of the object and creates a buying impulse based on its aesthetic qualities. For others, a great cover works with a pleasure purpose and a well-thought out object. It may be linked to the musicians’ work or in a completely independent manner.
I like to think that cover art is intelligent and offers the possibility to look into an exclusive artistic and musical multi-sensory experience. It is a free area of creation and a transposition from music to other elements of expression such as graphic design can be. I notice a painted cover with bright colors on The Message’s facing shelf. The workmanship reminds me of the work by Groduk & Boucar, two Parisian graphic artists. This first assumption turned out to be true and the album, named Cadran, is by the band Agar Agar I have been listening to for some months. I think this is one example of a perfect match between two forms of art. They show off each other and it is quite obvious!
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Photographs of Cadran, the Agar Agar’s cover album created by Groduk & Boucar.
The graphic artwork reflects an outstanding music band’s identity. The cover illustration makes a picture out of sounds and words, using the same emotions than the Agar Agar’s electro/pop and hypnotic musics. It sends us into new aquatic spaces with a heady and entrancing sensation. Unknown sounds from elsewhere amalgamate together to create a weird and attractive atmosphere. This collaboration is like a forgotten world we will discover with all our senses at the same time. That is for me a great album cover from today’s revival of the vinyle culture we can observe on the emerging cultural places like The Message.
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sophiecornetdsaa · 5 years
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Offprint : l’expérience du grand bain.
Qui n’a jamais éprouvé de confusion entre l’excitation et l’inquiétude? Être enfant et perdre ses parents lors d’une fête foraine en est une bonne illustration, et se rendre au salon Offprint en a été, pour moi, une autre.
14h45, samedi 10 novembre 2018, Rue Bonaparte, 6ème arrondissement de Paris. J’entre pour la première fois à l’école des Beaux-Arts. L’endroit est prestigieux. Je passe la porte principale, prends un billet d’entrée gratuite et me dirige vers la porte suivante. Dans la cour intérieure du Palais des Études est organisée la neuvième édition d’Offprint - Art Publishing Fair - autour de 170 éditeurs internationaux et indépendants issus de l’art contemporain, de la photographie et du design. Une immense salle surplombée d’une imposante verrière en charpente métallique se présente devant moi dans un nuancier ocre à couper le souffle. Elle est magnifique. Des ouvertures arquées et des statues d’artistes d’un blanc éclatant dominent l’espace. J’aurai pu passer des heures à regarder chaque détail de cette architecture chargée d’histoire et pourtant, je ne la considère qu’à peine. Mon regard est comme happé par toute cette effervescence qui se passe autour de moi. C’est un beau capharnaüm. Les gens s’agglutinent autour d’étalages à perte de vue d’éditions et de discussions plurilingues. Je suis toute excitée à l’idée de me mêler à eux pour regarder, manipuler, découvrir ces objets graphiques pour lesquels je suis venue. Je me lance, déterminée à assouvir ma curiosité…
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Photographie du salon Offprint 2018, cour intérieure du Palais des Études des Beaux Arts de Paris.
Lâchée dans le grand bain de l’édition contemporaine je me retrouve perdue.
De l’excitation, je passe soudainement à la confusion. Suis-je à ma place? Que voir? Que faire? Où aller? Que regarder? À qui parler? Beaucoup trop de questions se pressent dans ma tête à mesure où je me fais littéralement bousculer par la foule qui m’entoure. Tous ces éditeurs, tous ces livres feuilletés, j’en suis ravie! Mais qu’ai-je retenu? J’aurai pu faire un emprunt pour acheter ces livres qui me faisaient de l’œil, mais la raison l’a emporté. Je suis rentrée bredouille avec seule la brochure gratuite de l’entrée en poche. Tout est embrouillé dans ma mémoire. À trop en voir, je n’arrive plus à savoir ce que j’ai considéré, aimé ou même envié.
Frustrée de cette expérience, je ressasse ma journée et je réalise que je ne l’ai pas vécue comme j’aurais aimé. Faire le choix des Beaux Arts de Paris comme lieu pour ce salon est prestigieux et très intéressant dans les contrastes créés. Différentes époques et styles se confrontent de manière surprenante et séduisante. Obnubilée par les objets exposés, je n’ai malheureusement pas apprécié à sa juste valeur le cadre général qui s’offrait devant moi et je me suis perdue, accaparée par mes pensées, dans ce tourbillon d’informations.
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sophiecornetdsaa · 6 years
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A committed visitor eulogizes female artists though a photography report.
Vincent Ferrané is a self-taught Parisian photographer born in 1974. Over one year and a half, he made an undercover work in enigmatic and symbolic spaces showing fragments of women’s everyday lives as artists. This project is named Visitor and was published in 2018. The book is composed of photography series of 17 emerging women artists working in the intimacy of their studios in Paris. Instead of exhibiting photographs of achieved pieces of art, he captured moments of creation across the discipline of painting, installation, performing and sculpture with sensibility. The photographs are taken with an admirable softness catching the gestures of the artists’ productions with various attitudes. Some photographs seem to be stolen moments while others seem to be the result of careful decisions on the shooting composition.
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“Visitor” book with the 17 names of the artists photographed by Vincent Ferrané, Libraryman editions, 2018.
Inspired by the pioneering essay Why Have There Been No Great Women Artists? of the art history researcher Linda Nochlin, Vincent Ferrané wondered about the situation of women artists from a contemporary standpoint in Paris. Into feminist issues, The photographer immortalizes the steps of creation in those areas of freedom and doubts through trial and error. It reflects his commitment to the gender equality and women rights.
The act to be photographed in their studios is considered such as the moment of recognition for the artists and his work. Those places fascinate, they really take our understanding of the artists to new heights. In the past, we all think about the photographer Hans Namuth and his collaboration with Jackson Pollock, capturing him in his process of painting, or even about André Villers taking pictures of Pablo Picasso. However, this phenomenon depicts significant inequalities between men and women, who are particularly poorly represented in the cultural world of yesterday and today. Vincent Ferrané’s work breaks down a former archetypal stand on stereotyped society, far more concerned on women rights than we would think at first glance.
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Photograph of Mimosa Echard by Vincent Ferrané, “Visitor”
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Photograph of Apolonia Sokor by Vincent Ferrané, “Visitor”
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sophiecornetdsaa · 6 years
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La face sombre de Boris Vian.
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Portrait de Boris Vian, photographie, Archives Cohérie Boris Vian
Des étalages à perte de vue de livres empilés dans une librairie d’occasion : je suis à la recherche d’une nouvelle lecture digne d’occuper mes temps de trajets parisiens. La surabondance littéraire me donne le tournis m’empêchant de fixer mon choix sur un nouveau compagnon de voyage. Soudain, mon regard s’arrête sur un nom qui m’est familier : Boris Vian.
C’est une valeur sûre ! À ce moment-là j’ai déjà lu L’Écume des jours, L’Herbe rouge et L’Arrache-coeur. Les univers surréalistes de cet auteur, dotés de machines imaginaires, de personnages et d’étranges intrigues, mêlés à son écriture singulière, me plaisent et font naître le désir d’une nouvelle découverte.
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Couverture du roman J’irai cracher sur vos tombes de Boris Vian (Vernon Sullivan), éditions du Scorpion, 1946
J’irai cracher sur vos tombes. Un titre provocateur ? Pourquoi pas ! Satisfaite, je prends l’édition et me dirige en caisse sans même lire la quatrième de couverture.
La préface me fait comprendre que l’auteur n’est pas réellement Boris Vian, mais Vernon Sullivan, le pseudonyme qu’il utilise pour signer certains de ses romans. Ce livre est un pastiche des romans noirs populaires américains, dont Boris Vian se dit le traducteur en 1946. Jugé à sa parution comme un livre à scandale défiant les bonnes moeurs, je découvre un univers sombre, à l’ambiance et aux discours oppressants.
Une histoire de vengeance. La vengeance d’un homme noir - Lee Anderson -, qui se revendique blanc dans une société raciste suite au lynchage son frère cadet, coupable d’avoir été amoureux d’une blanche. Boris Vian parle de métissage à travers la sexualité libidineuse, violente et malsaine de ce personnage. L’enchainement des actions rythme la narration avec suspens, comme dans tout bon roman policier. Dans un mélange de bourbon, de cigarettes et de jeunes filles sexualisées, ce roman m’a glacé le sang. L’agressivité des faits et gestes de Lee Anderson s’amplifie jusqu’à devenir insoutenable. Néanmoins, J’irai craché sur vos tombes m’a convaincue et restera longtemps dans ma mémoire.
Les romans signés par Vernon Sullivan sont beaucoup plus engagés que ceux de Boris Vian. On découvre une complémentarité et une diversité très intéressantes dans le travail de l’écrivain aux multiples talents (il est également poète, chanteur, jazzman, peintre, acteur..). Mes attentes face à ce livre ont été rudement bouleversées. Le style d’écriture est à l’opposé de celui du Boris Vian que je connaissais. Il est sérieux, dérangeant et d’une extrême violence. 
Boris Vian est surprenant. Il m’a sorti de ma zone de confort et ses propos cinglants font la force de ce roman qui dénonce le racisme et l’intolérance d’une époque.
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sophiecornetdsaa · 6 years
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Le 1 hebdo reinvents the current printed newspaper.
Le 1 is a weekly newspaper initiated by Éric Fottorino - the former president of le Monde -. The concept is convincing : each issue deals with a hot topic analyzed from different perspectives by writers, anthropologists, historians but also artists, poets, philosophers and journalists. This newspaper, created in 2014, had to renew the editorial offer in order to adapt to a digital society altered by new technologies and their massive information flows. Today as its 218th issue, Le 1 is being released even the most skeptical people that the printed press is not dead. It simply needs to readapt itself to the new needs of society and to take into account the increasing speed of our lives.
Le 1 does not have answers to everything, on the contrary, it has questions for everything.
A weekly newspaper in the spirit of the times
The paper is a contemporary medium containing reevaluated journalistic items. Le 1 is « a newspaper used to better understand the world » which is readable in only one hour. It is composed of one folded sheet of paper. It inquires into one leading subject and it got its name from the figure « 1 », the device of the rational and sensitive knowledge. The A1 size of the newspaper does not make the reading easy, so it is not targeted at commuters. However, this layout is a travel proposal with an astonishing opening. The result is in total opposition with tradition by following a groundbreaking inspirational path : a modernized bright idea newspaper.
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The folding newspaper, illustration by Jochen Gerner
Breaking with the editorial offer
Le 1 was created in order to challenge the traditional editorial rules, concerning both the content and the design. Antoine Ricardou was mandated to do the graphic design of this newspaper. He came up with the idea of the unexpected size and the unusual paper-sheet with wide-open spaces. The typography arrangement and the legibility are crucial settings because of the density of printed text. Two Hoefler & Frere-Jones’ typefaces were selected : Archer for the titles and Sentinel for the common text. Pagination helps the reader to understand this off-grade reading path. A stately object is built, between a book and a magazine, and gives readers the needs to collect issues, when others newspapers are thrown out to their tragic destiny.
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Photograph of various cover pages of the weekly newspaper Le 1.
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sophiecornetdsaa · 6 years
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ZAÏ ZAÏ ZAÏ ZAÏ
À une semaine de la 6e édition de Formula Bula, le festival de « bande dessinée & plus si affinités » organisé par la Médiathèque Françoise Sagan, j’aimerais revenir sur le road movie Zaï Zaï Zaï Zaï scénarisé et illustré par Fabcaro. Publié en 2015 dans la collection Monotrème [mini] par les éditions 6 pieds sous terre, cet ouvrage se joint à d’autre récits intimistes, poétiques, engagés dans la réalité d’aujourd’hui. Le lecteur est emporté avec allégresse dans une succession de situations et de répliques improbables, au long de 72 pages qui paraissent filer en un instant bien trop rapide.
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Première de couverture par Fabcaro.
Une narration absurde..
Fabcaro retrace le périple de Fabrice (petit, les cheveux gris, la quarantaine), un illustrateur de bande dessiné qui donne à l’intrigue son point de départ inattendu en oubliant sa carte de fidélité à la caisse d’un supermarché. Entre attaques au poireau et roulades arrières parfaitement réalisées, une chasse à l’homme s’engage dans une société qui fait du fugitif l’ennemi public numéro 1.
« Fais pas le con, lâche ce poireau.. »
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Planche tirée de Zaï Zaï Zaï Zaï - page 5
Au rythme d’une situation par page, le lecteur suit les rebondissements insensés et les réactions excessives des divers personnages rencontrés. Chaque planche est composée d’une grille de 6 cases régulières qui entrainent une cadence constante de lecture. Les traits des illustrations, au stylo et au pinceau, reproduisent avec réalisme des scènes de la vie réelle. Des aplats, d’un coloris ocre pas très flatteur, donnent de la profondeur et soulignent les personnages et éléments importants des décors. Fabcaro installe un univers où le récit est tout autant - voire plus - important que le dessin.
« Ce qui compte le plus pour moi, c'est le récit, plus que le dessin. Je me sens surtout conteur, narrateur. Installer des univers, c'est ce que je préfère. » Fabcaro, interview pour Télérama
..pour un livre très engagé
Si la chanson « Siffler sur la colline » de Joe Dassin a inspiré le titre de cette BD, la narration absurde est en réalité utilisée pour créer un décalage constant avec de vrais propos soutenus et défendus par Fabcaro, qui attribue au personnage de Fabrice sa propre identité. À partir d’un délit ridicule, ce dernier parle indirectement de tolérance et d’acceptation de l’autre, tout en faisant une critique de la société en englobant les médias, les forces de l’ordre, et la consommation excessive. Dans cette société, le statut d’auteur de bande dessiné est trop souvent considéré comme un hobby, et la précarité est malheureusement de plus en plus importante.
On peut espérer que, grâce à l’humour incisif et au succès de Zaï Zaï Zaï Zaï, des centaines de lecteurs n’oublieront plus leur carte de fidélité magasin !
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sophiecornetdsaa · 6 years
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Welcome to The Big Lebowski’s  astonishing world !
Have you ever been upset by a film character until reconsidering all your life perspectives ? This is actually one of The Big Lebowski’s aftermath. Directed by the Coen brothers, this cult 1998 movie depicts a guy and his rug. This guy is Jeffrey Lebowski, also called « The Dude ». He stands for the kind of oddball person that you would like to meet once in your lifetime. The Dude is the king of laziness : he is an unemployed, has-been, sloppy pot-smoker who doesn’t respect any other rules than bowling ones. However he is also amusing and captivating. By trying to get a new carpet from his namesake, he sweep us along an unusual story punctuated by sensual bowling games, too many White Russian cocktails and explosive meetings in an American 1990’s atmosphere.
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The Big Lebowski snapshot, with The Dude (Jeff Bridges) and his rug.
Both comical and pathetic at the same time, The Dude became such a symbol that a new religion is born in the real world : The Dudeism. It draws heavily from Jeffrey Lebowski’s positive lifestyle and consists in searching spiritual quietness with nonchalance. So, if you write a cheque for a 60 cent milk carton, wearing a plaid pair of long johns with sandals (and socks obviously), a long bathrobe as a coat and a pair of sunglasses, it is because you have everything of a real Dudeist.
« There is no better prozac than The Big Lebowski. »  Dudely Lama (an early Dudeist)
This nonsense religion even goes so far as to organize a yearly festival in 2002 celebrating The Big Lebowski film. What an insane idea !! It makes up a community of several hundreds of people wearing the same eccentric outfits and debating each other. A website was also created especially for the occasion, providing a lot of weird goodies of this pop culture cinema : shirts, pins, posters but also bic lighters, jellies shoes or even onesies for your favorite baby.
From this point, I know you are very intrigued by this social effervescence. So let me reveal you the well-known White Russian recipe which the consommation rocketed after the movie success. For one White Russian, you need : 6cl of Vodka, 6cl of coffee liqueur, 4cl of liquid cream and 1 large ice cube. Well, now you will be able to face all the Lebowski’s clones you will meet in your entire life.
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The Big Lebowski’s fans during the Lebowski Festival in New York.
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A fan imitating the supermarket scene and attitude of The Dude in the movie The Big Lebowski.
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sophiecornetdsaa · 6 years
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La Perruque place ses caractères en marge.
Oublions un instant les conventions et imaginons que le graphisme contemporain soit à la contribution. Cette manière de penser parait aujourd’hui utopique, et pourtant, la maison d’édition parisienne Surface Utiles propose une nouvelle expérience : une série de spécimens typographiques d’un autre genre.
Un jour de mai à Bagnolet. Il est 16h30. Nous passons les portes de la Fonderie de l’Image. Des graphistes passionnés débattent de création typographique et des étudiants s’affairent à l’organisation. Nous voilà à la huitième édition des Puces Typographiques. Quarante exposants s’offrent à nous mais notre curiosité est happée par le stand de Surfaces Utiles, une curieuse maison d’édition et sa revue La Perruque (anciennement Payez l’Imprimeur). Totalement hors-normes, La Perruque s’apparente à un mètre à mesurer dénué de graduations, mais recouvert formes typographiques imprimées en noir et blanc. Nous pouvons manipuler, dérouler, faire défiler ces bandes de lecture souples devant nous et comprenons alors que chaque numéro (#) correspond à un caractère particulier en collaboration avec un graphiste/typographe.
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Scénario d'usage de La Perruque et son support de présentation. source : http://la-perruque.org/
Engagé et stratégique, Surfaces Utiles permet la production de spécimens gratuits basée sur une économie de la contribution.
Ce projet ambitieux est initié en 2015 Olivier Bertrand. La démarche est simple : elle consiste à valoriser les chutes de l’industrie en profitant des espaces vacants en marge des impressions courantes offset. Surface Utiles rompt avec la voie normative de la production en refusant la perte de matière première, ce qui créé un paradoxe avec les habitudes de consommation actuelles. De ce fait, certains pourraient interroger sa valeur morale en considérant qu’elle vole du matériel payé par d’autres pour en faire profit par la suite. Pourtant il n’en est rien.
En effet, la maison d’édition passe des accords avec des imprimeurs curieux - dont son complice MediaGraphic - qui autorisent la récupération de matériel en vertu de la liberté de création. Ces marges glanées définissent le modèle économique de la publication : elle est créée gratuitement et diffusée à prix libre sans volonté de faire du profit. Revue en marge, La Perruque se contente de très peu pour innover et développer un système aussi éthique que pertinent dans sa forme graphique. Un nouvel espace éditorial décloisonné est donc défini avec une audace qui fait toute l’originalité du projet.
La Perruque est certes culottée mais n’en est pas moins rusée.
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Ensemble des spécimens typographiques La Perruque. Par ordre de parution #1 Axel Chavot [ouvre] – Grotex Micro #2 Axel Benassis [brade] – Lumette Vinyle #3 Raphaël Bastide [annonce] – Millimètre #4 Justin Bihan [répond à Alex Chavot] – VG5000 Modern #5 Jérémy Landes-Nones [cadence] — millimetre,  #6 Large [déroule] — Kreuz #7 Collectif we.ch [commente] — Savate #8 Benoît Bodhuin [s’exclame] — bb-book a #9 Alice Jauneau [enlumine] — Graduel #10 Yoann Minet [offre] — Petite Mort #11 Laurent Müller [écrit] — Arcturus #12 Swiss Typefaces [véhicule] — Kopyme #13 Clément Le Tulle-Neyret [cite] — Immortel source : http://la-perruque.org/
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