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#jour2
eiffel21 · 9 months
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Ce que cache un masque
Il avait longtemps erré, d’une région à une autre, d’un métier à un autre, ne sachant que faire de l’enveloppe corporelle dont il avait été doté 32 ans auparavant.
C’était l’hiver et une petite annonce l’avait attiré dans le Nord. Un avis de « Recherche homme ou femme à tout refaire » l’avait intrigué et convaincu de tenter sa chance au pays des bourrasques et des froides averses. L’employeur, l’Institut vital, en la personne de Monsieur G, s’était montré très intéressé par son profil dès les premières minutes d’entretien. Au bout d’un quart d’heure, à sa grande surprise, l’affaire était conclue et un CDD signé.
Dans le feu de l’action, il avait omis de demander quelles tâches il aurait à accomplir, quel rôle il jouerait pour cet étrange institut. Mais pouvoir poser ses valises quelques temps le soulageait grandement.
Il était fatigué de courir d’un job à un autre ; las de se plier aux desiderata de patrons dont les seules ambitions étaient d’accélérer la production pour plus de bénéfices. Le rôle de l’employé soumis, il le connaissait par cœur, jusqu’à la nausée. Faire semblant pour être toléré dans une équipe, taire sa colère face aux injustices, aux insultes dont lui ou d’autres étaient victimes, arborer un sourire forcé face aux clients qu’il roulait dans la farine, il en avait soupé.
De façon subtile, dans cette ville grise bordée par la Manche, une petite voix intérieure s’était manifestée et avait murmuré : « écoute moi, ce job est différent, alors fonce ». Et bizarrement, il s’était senti en accord avec elle.
Ce qu’il appris dès le premier jour à l’institut Vital fut une révélation. Ici, il n’avait rien à faire, il avait à être. C’était la seule et la meilleure façon de remplir sa mission : apporter du bonheur aux autres. Il comprit rapidement que le masque qu’il avait porté toute sa vie, devenu inutile, devait être déposé pour de bon. Et comme une évidence, il vit la beauté que cachait ce masque, un trésor enfin révélé.
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mauxpourdesmots · 2 years
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Les joies simples
Sortir de la mer les cheveux qui collent la peau salée séchée par le vent marin.
S'allonger sur le lit le chat qui vient contre moi ses ronronnements qui apaisent la douceur de ses poils.
Une tasse de thé chaud quelques pages d'un livre les paupières lourdes s'endormir paisiblement.
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cloud-hoper · 2 years
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jour 2
(pour la première fois : je parle. et cela, cela seul suffit à décrire la transformation intense qui m'a bouleversée ces derniers mois)
je parle et j'ai la sensation que jamais les mots ne tariront
déjà mon bras me fait mal de la précipitation, les lettres se cognent les unes contre les autres, j'ai trop à dire pour traduire le tumulte, le tsunami du dedans, cette grande vague qui pendant six mois m'a engloutie et m'a recrachée nue sur la grève, haletante, épuisée mais vivante, mais suturée
de mes plaies ne suitent plus que des angoisses qui rapidement se désagrègent, elles ont vite compris qu'il n'était plus leur temps, et ont perdu sur ma peau couturée leurs points d'attache
passée au travers du déluge je me découvre entière quand je pensais m'être émiettée dans mes mensonges, dans mes silences dans lesquels les autres trop souvent se sont glissés. je me découvre en éruption constante, c'est qu'il en faudra du temps pour découdre de mon derme toutes ces mains qui l'ont pétri, une à une, c'est qu'il en faudra des larmes pour laver leurs empreintes
mais enfin je respire, dans le sel et la sueur et les nuits sans sommeil, l'apnée est finie et je grelotte avec un sourire qui me transperce les lèvres : je respire, toujours je respire, et à chaque bouffée, chaque sanglot je sens que je me déploie, je me solidifie
qu'il est bon, qu'il est bon de clore ce brouillon de moi-même, qu'il est violent, doux, cruel et tendre ce temps de la croissance.
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lordservilo · 2 years
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Jour 2 - Miel
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penseeephemere · 2 years
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Brouillon
Dans le brouillon de mon mémoire j'écris : les rêves ignorent les paradoxes. J'écris aussi, dans la dissertation de français de mon frère : en quoi peut-on dire que La Bête humaine est une tragédie ? Et puis, dans un essai de philosophie : le corps est à la fois le lieu de l'instinct et celui qui rend possible tout acte de conscience.
J’aime bien. Mais je voudrais parler de magie bleue. Je n'aime que cela, les pensées en poussière, le mystère de la nuit, les histoires d'aventure dans des pays en ruines et les palais des princes déchus, les explorations des labyrinthes sombres. Je préfère les livres inachevés, les livres qui me gardaient éveillée la nuit durant, comme les livres que j'ai toujours rêvé d'écrire, comme les voyages je n’ai pas entrepris.  Je ne m'aime que dans mes rêves : éthérée, silencieuse, passagère. 
Mes folies resteront au brouillon. C’est préférable. Pour des questions de décence, puisqu’il s’agirait tout de même de rester intelligible dans un exercice académique.
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christophe76460 · 4 months
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✨🙏 𝟭𝟮 𝗝𝗢𝗨𝗥𝗦 𝗗𝗘 𝗝𝗘𝗨̂𝗡𝗘 𝗘𝗧 𝗣𝗥𝗜𝗘̀𝗥𝗘𝗦 - 𝗝𝗢𝗨𝗥 𝟮 🙏✨
Nous sommes reconnaissants pour ce deuxième jour de jeûne et de prière. Merci pour tous les projets de l'ennemi contre l'Église qui sont déjoués. Merci pour le discernement, merci pour nos oreilles qui sont disposées à recevoir tes avertissements et tes orientations afin d'échapper aux pièges du malin.
Rejoignez-nous au Centre Kodesh et dans toutes les églises Vases d'Honneur pour nos soirées de prière et de victoire. 🌟🙌
#Vasesdhonneur #Jour2 #Jeuneetpriere
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scribe-feliciter · 3 years
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2. L'oubli
C'est construire une digue de glaise contre les vagues de l'oubli.
Travail de Sisyphe que de rafistoler les mots en guise d'ancres. Les mains pleines de chaux, je colmate, les pieds glissants. J'ai choisi de lutter contre l'oubli. J'ai choisi un sacerdoce, pris ma robe de bure pour lutter contre mon esprit malin. L'impression de prendre le chemin des croisés, l'impression que ce que je fais ne suffira jamais, que l'oubli engloutit tout. Si je fais bien mon travail, on se souviendra de moi, parce que j'aurais protégé de l'oubli.
Je ne supporte pas l'oubli. Je ne supporte pas l'idée d'oublier - les livres, les passages, les citations, les connaissances, mon passé, ce que j'ai fait, ce que j'ai offert. J'ai vu l'oubli ravager une personne comme un tsunami. Il demeure, dans l'ombre comme un croque-mitaine. Je crie au loup.
La pointe de plomb sur le papier, je me souviens du petit carnet que je me trimballais. J'en connaissais tous les mots. Perruche bien éduquée, acharnée, j'en récitais les citations sur commande, texte, auteur, ouvrage (ligne). Je me souviens d'un temps où je me souvenais de tout. Où je pouvais réciter tous les livres que j'ai lu, tous les cartels, tous les animaux. L'hébreu et l'allemand se mélangent. Je lis, puis j'oublie. Je sens ma mémoire qui se craquèle, chateau de sable balayé par les vents.
Je lis, puis j'oublie.
Tout s'efface.
Alors je garde les choses qui ne servent plus (ancres), alors que je garde un cahier où je note ce que j'ai fait, alors je comble les vides d'un album, alors que je garde un cahier où je note ce que j'ai ressenti, ce que j'ai vu. Je crée une digue de mots et d'objets face à l'orage.
Il n'y a rien derrière moi. Il n'y a que le blanc, la statique. Le passé se dissoud comme du papier carton sous l'orage de l'oubli. Rien ne semble plus réel. Rien n'existe.
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workshop-lisaastras · 2 years
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JOUR 2 — Interview
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Comment avez-vous trouvé et développé le sujet ?
Valentin : Le sujet “Faux-semblants” a été donné à toute la classe. On a ensuite été réparti en groupes de deux et on a chacun travaillé sur le sujet. On a commencé par faire des recherches sur internet, on a donné nos idées et notre vision des choses, et de là, le sujet nous est venu tout seul. Et c’est comme ça qu’on a créé le sujet “le reflet et son identité” à deux. C’est seulement une semaine avant le workshop qu’on a su qu’on allait encadrer toute l’école. Nos profs nous ont dit “on va vous mettre par groupes de deux, c’est nous qui les faisons et c’est nous qui faisons tous les groupes de l’école”. C’était un peu vague au début, toujours hier matin d’ailleurs, mais on a réussi à travailler ensemble !
Et qu’est-ce que ça fait de gérer autant de monde à deux ? Vous vous en sortez ? Valentin : En vrai ça va, c’est pas trop compliqué. Parfois c’est difficile de capter tout le monde. De manière générale ça va, mais ils ont un peu de mal à trouver ce qu'ils vont faire. Certains ont traité des sujets un peu sensibles, un peu bancals.
Julia : Valentin a beaucoup d’idées et veut beaucoup aider, c’est gentil mais je pense qu’il faut les laisser patauger un peu.
Valentin : Et pourquoi tu me le dis pas à moi ça ?
Julia : Bah je le dis maintenant (rires). Mais sinon tout se passe bien, on commence à voir de bonnes idées même s'ils ont du mal à se détacher de leur idée principale, à la faire évoluer et à ouvrir l’esprit sur autre chose que les thèmes des réseaux sociaux, de l’apparence physique et de problèmes un peu trop compliqués à mettre en place pour un workshop qui dure une semaine.
Gérer une classe pour le moment, ça va, on est aidé par les deux professeurs, mais j’ai un peu peur de quand ils vont partir.
Valentin : Demain on est livré à nous-mêmes ! Merci beaucoup !
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christinedesrochers · 3 years
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Hiroshi Sugimoto. 1993. Ionian Sea, Santa Cesarea. 
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justinboisco · 4 years
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Fantômes
Un doux parfum, une brise légère trahissent leur présence. Mes fatômes chéris. Il y a ceux qui ne font que passer, ceux qui rôdent toujours autour de moi et ceux que je convoque quand mon rythme cardiaque s’accélère, que les murmures ne s’arrêtent. P’tit yogi en tailleur sur mon épaule gauche a une présence si légère et puissante à la fois que les murmures se taisent. Les maîtres lumière me guident, m’aident à faire mes choix. Ils m’envoient des signes, me chuchotent des mots, redessinent un nuage, me caressent la joue avec le souffle de l’air, un flocon de neige, une perle de pluie ou me réchauffe le corps avec les rayons du soleil. Quand l’heure est grave, ils font descendre de la poussière d’étoile. Les particules dancent dans un tourbillon de paillettes. J’y vois leur message. Et il y a les feu follets, insouciantes âmes qui errent en s’amusant. Que d’agitation quand ils se manifestent. Ils entrent dans mon territoire sans prêter attention à ceux qui les entourent. Bousculent tout, dérangent la tranquilité installée. Quelques anciens sont outrés et bougonnent. Moi, je souris. Je souris à la vie, à l’innocence, l’insouciance, à l’énergie de ces petites âmes. Un pur bonheur. Merci d’être là, mes fantômes chéris.
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fuckuuufuckingfuck · 4 years
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seulement 13min de retard pour auj
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days-of-a-nurse · 3 years
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Reconfinement day 2
Jour 2 : Samedi 31 Octobre
Je ne travaille pas aujourd'hui, c'est mon weekend de repos, alors je suis allée faire des courses. Masque au nez, attestation virtuelle sur mon téléphone, carte professionnelle infirmière dans ma poche, me voilà partie avec mes parents chez qui je vis encore pour le supermarché le plus proche.
Premier arrêt, la boulangerie : il y a tellement de queue que nous faisons demi tour avant même d'avoir quitté la voiture. On prendra notre pain a Carrefour, même si les baguettes industrielles n'ont pas la même qualité. Je ne peux m'empêcher de penser que les gens n'apprennent jamais rien, ils ont vu ce que leurs surconsommation du premier confinement a fait, ils ont vu que ça ne servait à rien, et ils recommencent quand même. Rien que cette vue me mine le moral.
Deuxième arrêt : Carrefour, pas mal de monde sur le parking mais pas plus que d'habitude le weekend, ça me rassure. Je passe par la pharmacie de la zone commerciale chercher de quoi soulager mes douleurs de règles, je viens de finir mon cycle et je suis à court d'Antadys, je sais que si la situation empire, je n'aurais plus le temps d'aller en acheter, il est temps que je sois prévoyante, il n'est pas question que je me retrouve a travailler côté covid sans antalgiques pour calmer mes douleurs de dos et de ventre habituelles pendant mes règles.
Puis je me dirige vers le supermarché, je vais chercher un nouveau stylo ou deux, le mien s'est bloqué et je n'arrive plus a sortir la mine, impossible de le réparer. Quelques chaussettes, ma tête de linotte a acheté la mauvaise taille la dernière fois et je ne m'en suis rendue compte qu'après les avoir portés. Je passe devant les étales de cadeaux de Noël, Halloween n'est même pas fini qu'ils commencent déjà à remplir les rayons .... Une boîte attire mon regard, ma pâtissière intérieure se réveille, un kit pour imprimer des messages sur des biscuits ? Ohh et il n'est pas cher !! Bon je me fait un petit plaisir....
Je passe devant les costumes d'halloween, il y a des chapeaux de sorcières pas cher, je repense à l'apéro skype spécial Halloween que l'on doit faire ce soir avec une partie de ma famille du côté paternel, là encore je cède et l'ajoute à mon panier. Il me faut plus de raison de sourire ....
Dernier achats, les ingrédients qu'il me manque pour préparer l'entremet que j'ai prévu pour fêter le départ d'une de mes collègues. Là aussi une bonne raison de sourire et de rire. On essaye de trouver de l'espoir et du réconfort là où l'on peut, sinon on pleurerais de fatigue et de frustration.
Bon sang les gens recommencent, la farine disparaît a vitesse grand V, il n'y a plus qu'un ou deux paquet de levure, chimique ou boulangère et je vois les gens se ruer sur le chocolat. Bon en passant devant les pâtes je vois que les gens ont été plus raisonnables, les rayons sont encore bien garnis, les gens ne sont peut-être être pas aussi tête de pioche que je ne le pensais.
J'observe les gens autour de moi, les employés reçoivent plus d'un de mes regards noirs, ils devraient montrer l'exemple, vu qu'ils demandent a tous de bien porter leurs masques dans le magasin, mais les trois quarts d'entre eux le porte sous le nez. J'ai envie de hurler mais je me retiens, trop d'histoire de gens s'étant fait agresser lorsqu'ils ont demandé au gens de porter leur masque correctement et trop de fois où j'ai vu des gens rappelé à l'ordre baisser à nouveau leurs masque dès qu'ils pensent qu'on a le dos tourné... La bêtise humaine m'attriste.
Je rentre et m'attelle à ma pâtisserie, ça au moins me permets de me vider l'esprit.
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mauxpourdesmots · 3 years
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L'oubli
Les jours passent depuis que tu es partie. Je pensais à ta voix tous les jours ; à ta respiration compliquée à cause des années de tabac fumé. Et les jours passent… J’essaie de me souvenir des moments heureux à tes côtés, il y en a si peu et je ne veux pas les perdre. Souvent, ils sont submergés ou entrecoupés des moments tristes et douloureux, beaucoup plus nombreux.
Et j’oublie. Je me souviendrais toujours de toi, même si ce n’est pas de ta voix. Une odeur, un bruit, une habitude, une fleur, un rire. Ce n’est plus trop douloureux de t’oublier
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cloud-hoper · 4 years
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(jour 2) - fantômes
c’est le son d’une ambulance
qui ne hurle que sous mes cils
souvent je me demande pourquoi tu ne l’entends pas ?
ce sont les cloches du temple
– qui ne peuvent sonner de là où je suis
le temple est à plusieurs centaines de kilomètres
leur tintement pourtant bruisse à l’orée de mes oreilles
c’est le parquet qui craque sous tes pas
- je reconnaîtrais ta démarche entre toutes, toujours -
les jours où ton absence te remplace
tu n’es pas là, et les planches ne craquent pas
ce n’est que moi – que moi
c’est la petite flamme qui miaule devant la porte
je lui ouvre pour l’accueillir
pourtant le perron est vide
et ma tête résonne des miaulements de mon fantôme
tous ces bruits inofficiels
la bande-son de mes ombres
mes petits invisibles à moi
mes chimères inaudibles – ou presque
des heures à me demander
vis-tu à l’intérieur
ou à l’extérieur de mon crâne ?
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sari-eliott · 5 years
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Bonjour !
Voici mon inktober d’hier.
à tout’ !
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penseeephemere · 3 years
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Quel est donc ce reflet ?
C’est la question que je me posais, il y a un peu plus d’un an de cela, dans l’appartement vide, quand le monde entier s’est arrêté. J’étais seule face au miroir. Face à ce que j’avais toujours voulu fuir.
Je comptais les heures, les grains de poussière, le poids des jours. Il n’y avait plus que moi et mon silence, épais comme les couvertures dans lesquelles je m’enveloppais pour ne plus sentir le froid intérieur.
Il y avait mes clavicules en creux dans le miroir et mes deux yeux vides, avides, qui grandissaient jusqu’à me manger le visage. Je m’y perdais. Je pouvais passer des heures à plonger dans ce reflet qui m’était inconnu. Plus je me dévisageais, plus je m’égarais. Mon nom n’avait plus de sens. Mon nom était dilué dans les béances des jours gris. Mon nom n’était plus rien dans l’effondrement du monde.
Je garde peu de souvenirs de cette période-là. Je n’étais plus moi-même. Je me définissais uniquement par mon errance. Même mon reflet m’avait trahie ; à qui appartenait ce corps qui m’échappait ? Le miroir était alors le lieu de mes tortures comme de mes fascinations. 
J’observais mon reflet lorsque je n’étais pas occupée à remplir les heures qui passaient. Je m’endormais sur mes défaillances. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait ; à ce jour, je ne l’ai toujours pas saisi. J’attendais la nuit ; elle me permettait d’écrire. Le jour, je ne parvenais pas à rassembler mes pensées, inextricables, elles me maintenaient dans l’immobilité. 
Le monde s’était arrêté net et moi avec, ne me laissant pas d’autre choix que de plonger en moi-même - que de me regarder, enfin. Je n’ai pas aimé ce que j’ai vu. J’avais toujours réussi à fuir l’étrangère intérieure, et soudain il n’y avait plus qu’elle, dans chaque recoin de l’appartement vide, dans les rais de lumière entre les rideaux, dans tous les reflets de tous les miroirs. Elle a pris toute la place. Elle a mangé mes yeux mouillés. Elle a mis des ronces dans ma gorge et des pierres dans mon ventre. La solitude l’a faite sortir du miroir et l’intruse en moi a envahi le peu d’espace qu’il me restait. 
A ce jour, écrire reste ma seule manière de revenir au monde.
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