Tumgik
#le geste répété de la mer
visionnomade · 3 months
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Vision du 16 février 2024
Quand j'étais en troisième, je suis partie en voyage scolaire en Angleterre. Pour ce faire, nous avons pris le ferry qui, comme chacun·e sait, est la solution la plus économique mais aussi la plus longue. Nous avons embarqué le soir pour passer la nuit en mer, dans une grande salle où personne n'a vraiment pu dormir. Il se trouve que j'avais le mal de mer tout en étant émétophobe. Alors j'ai parcouru la Manche près des chiottes, le visage vert de gris.
Nous avons dîné sur le bateau. Un plat réconfortant, des spaghettis à la bolognaise. Rien ne pouvait entrer, à tout moment tout pouvait sortir, et j'étais face à mon assiette dégueulasse comme si on m'infligeait la pire des tortures. Je n'ai rien avalé et mes copines étaient très compatissantes. Puis notre prof d'anglais s'est approchée de notre table. Elle m'a demandé pourquoi je ne mangeais pas. Je ne pouvais pas parler, c'était au-dessus de mes forces. Ma tête était enveloppée d'un brouillard douloureux et iodé, chaque geste, chaque pensée même me demandait un effort de concentration maximum pour ne pas vomir. Agacée par mon mutisme, la prof a répété la question et je me suis faite engueuler. L'une de mes amies a fini par dire que j'étais malade, à croire que ça ne se voyait pas sur ma gueule.
Il existe un paradoxe dans l'idée de parler de ce qui ne va pas. Quand il y a agression par un tiers, il faut parler et le dénoncer parce qu'il doit y avoir sanction en réponse. Sauf qu'il arrive régulièrement que l'on mette en doute la parole de la victime, surtout quand cette dernière n'est pas un homme cis, blanc, hétéro et valide. Et puis on ne viendra pas tirer les vers du nez de la victime, d'une part parce que ce n'est pas correct quand elle n'est pas prête à parler, mais aussi parce qu'on aime bien détourner le regard. Ça ne veut pas dire qu'il y a deux cases franches et ces réactions aux faits peuvent se croiser. Remarquez simplement l'intention.
L'anecdote que j'ai citée plus haut est légère, c'est volontaire, c'est pour l'exemple. Il y a des moments où ça ne va juste pas, avec des causes plus ou moins graves et sans l'intervention directe d'un tiers (du moins à un instant T). En dehors de toute empathie sincère émise par une personne souhaitant s'enquérir de l'état de son ami·e, il y a d'autres cas tous plus égoïstes et narcissiques les uns que les autres. Je ne vais pas bien = l'autre exige une explication. On insiste pour connaître le motif de cette tronche en biais parce qu'elle démange notre curiosité, dérange notre confort et devient l'occasion rêvée de déverser tous nos conseils non sollicités. Je ne sais pas vraiment ce que ça cache, moi je ne suis ici que pour faire de la psychologie de comptoir. Toutefois, rien ne m'agace autant que : "Bah qu'est-ce que t'as ? Pourquoi tu pleures ? Mais pourquoi tu m'as rien dit ? Bah fallait me le dire ! Et comment tu voulais que je devine ?" Vous ne trouvez pas ça infantilisant, vous ? Comme si on devait porter une responsabilité supplémentaire... Flemme.
Sur le ferry, j'avais 14 ans et ma prof trente de plus. Elle avait plusieurs classes de collégien·nes à gérer pendant une semaine complète dans un pays étranger et allez savoir l'état de son oreille interne à elle aussi. Elle a perdu patience. Les accidents, ça arrive. Je l'aimais bien en plus cette prof.
La dépression, c'est autre chose. Plusieurs fois dans l'année, de façon épisodique, je suis interrompue dans mon quotidien par des pensées négatives et intrusives, et je lutte intérieurement pour rassembler mon sens commun (les anglophones disent get your shit together et j'aime beaucoup). Je n'ai pas envie de répondre aux questions, je ne deviendrai pas responsable de votre inconfort.
P.S. : j'ai traversé la Manche aller et retour sans vomir une seule goutte.
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cimhon · 4 months
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Même si je sais déjà que les mots sont vides, j'aimerais souvent t'écrire. J'essaie souvent et parfois lorsqu'alliés au seul mot que je veux te dire, tous les autres que j'ajoute et que je connais vides plus que lui retombent en pluie sur le monde et semblent le faire scintiller, j'y crois. Je les remugle, les mâche, les retiens dans ma bouche pâtifiée, distille leurs corps, jusqu'à ce que l'heure tardive fassent goutter du bord de mes lèvres le bruit liquide éclaté, la vibration de cette matière qui s'est amalgamée sans qu'on ne puisse plus la palper, l'éphémère chant texturé d'une possible liberté. Dans le noir, enfin seuls, vides encore mais ensemble mélangés et translucides, leurs sons qui s'abattent en molles rafales au hasard indifférent sur mont lit, vivent et ouvrent la violence d'une beauté inarticulée, l'agitation du désir, paysage urbain, la forêt à perte de vue, la mer immense, m'arrachent au sommeil et me paraissent intimes. L'odeur insulaire des tamarins qui bordent les marais et les nuées de moustiques qui s'en échappent, les dimanches matins passés avec mon frère à regarder des peplums devant notre vieille télé, l'éclatement de la chair bulleuse des agrumes contre le palais, l'âcreté des clopes que nous fumions cachés à l'orée du bois avec Julien, les yeux de Martha qui m'absorbèrent tout entier en une fois, les ballerines d'Ariane à la fac, la montagne -seul- , ton retard à notre premier rendez-vous à Lisbonne, ton nom... Tout me revient une seconde, tout s'en échappe en une seconde, tout disparaît en une seconde. Et je m'en fous. Je me regarde laissé à l'écart du temps, par les secondes et les minutes alors que tout est toi. Je ne peux voir ce que je veux voir à tout prix et qui se tient tout prêt: il n'y a plus de maison, plus de Rome, de Berlin, il n'y aura pas d'Afrique du Sud ni de Sénégal. Il y a ton visage et ton nom qui sont de mon refuge la matière oubliée. Pourtant partout mate sombre vorace, elle recouvre tout et mon corps, un bitume bleu-noir-froid qui fond l'été, qui craquelle l'hiver, pour telle ou telle autre raison changeant, qui sans fatuité sans pathos sans considération s'en va, arrache ma peau au passage, laisse à sa place la persistante sensation d'une surface douce et grasse, l'empreinte collante d'une main appuyée fort sur un corps suant, la lymphe que la chair brûlée libère. Toi, ce sont ces mots qui ne peuvent être écrits. Leurs sons seuls ont détruit de leur écho le corps qui voulait, en en abritant la passion, en empêcher sans doute les mouvements. Ils ont fait de cette demeure, de ces murs prompts sans cesse à s'effondrer à chaque nouvelle fissure, le clac répété de l'échec du désir. Bien loin de disparaître au matin, comme la lumière des lucioles a besoin d'un cadavre pour témoigner de ce qu'elle fut, ils restent là , fragiles carcasses d'insectes, et moins qu'avant je ne puis les saisir sans qu'ils se disloquent. Si le monde ne coule pas de nos bouches ensemble, je ne peux pas parler. Te dire je t'aime à toi que j'aime, pour de l'amour immobilisé penser te faire l'otage? Nous savions tout et tout fut oublié: les gestes seuls habitent le temps et le lieu et les vandalisent. Les gestes seuls habitent. Ils font peur puisqu'ils ne font que disparaître et qu'aucun mot, aussi dur et calcifié qu'il soit, n'en constituera jamais ni le squelette ni l'étui. Aucun mot n'est fragile et délicat assez pour évoquer sans la disperser la vapeur du souvenir. La nuit, serais-je à ce point crédule pour penser qu'un mot fige le geste? La nuit, je la connais bien, elle ne me dit rien que le bruissement lointain de l'effondrement du jour qui ne viendra pas. Je t'aime, et comment ai-je pu penser te le dire puisque tu es loin de moi et que le mot, quand il n'est pas celui de l'autre, comme un golem, abdique le désir d'être. La nuit je sais que tu m'oublies.
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lmv-h · 5 years
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Le geste répété de la mer // The sea’s repeated gesture
Caressant son rivage bleu tout au long de la nuit, patiente, patiente, rhétorique entêtée qui jamais ne persuade, les rochers ne voulant pas être galets, les nuits et les jours et les siècles s’écoulant avant que les galets ne soient réduits en sable, le sable enfin barrant le chemin de la mer à l’intérieur des terres, une île se formant du limon. Néanmoins cette nuit toute entière et toutes les nuits de notre vie la mer caressant son rivage bleu, patiente, patiente.
*
Stroking its blue shore throughout the night, patient, patient, determined rhetoric that never persuades, the rocks unwilling to be pebbles, nights and days and centuries passing before the pebbles dwindle to join the sand, the sand itself at last barring the sea’s way into the land, an island forming from the silt. Yet still all this night and all the nights of our life the sea stoking its blue shore, patient, patient.
La myriade du passé, elle entre en nous et disparaît. A l’exception des fragments qui, quelque part en elle, comme des diamants, refusent d’être consumés * The myriad past, it enters us and disappears. Except that within it somewhere, like diamonds, exist the fragments that refuse to be consumed
Jusqu’à ce que parfois un esprit ou un corps ancien – – on ne voit plus vraiment lequel ce peut bien être- ces insistances indurées ayant évincé toutes les autres, devienne pur diamant, transparence dure taillée en mille facettes miroitant des lumières de l’invisible, irisation originelle, arc-en-ciel de mort.
Until sometime an ancient mind or body-it’s not clear anymore which it may be- those indurate insistences having crowded out all else becomes all diamond: hard transparence cut to a thousand facets gleaming with lights of the unseen, a primal iridescence, rainbow of death.
Le saint, béni soit-il, erre encore »,dit Jacob, « il erre à la recherche d’un lieu où se reposer
* The holy one, blessed be he, wanders again,’ said Jacob. ‘He is wandering and looks for a place where he can rest
Entre les pages une plume de roitelet pour marquer quel passage ? Du sang, pas sec, perles écarlates sur la poussière des pierres. Un regard étonné que l’on perçoit à peine au visage qui se tourne – Quelle chose, qui avait-il vu ? Des traces. Voici l’auberge froide, le voyageur l’a dépassée cherchant encore la chaleur d’une étable, un lieu où naître.
* Between the pages a wren’s feather to mark what passage? Blood, not dry, beaded scarlet on dusty stones. A look of wonder barely perceived on a turning face- what, who had they seen? Traces. Here’s the cold inn, the wanderer passed it by searching once more for a stable’s warmth, a birthplace.
J’appris qu’elle s’appelait Proverbe  * I learned that her name was Proverb
Et les noms secrets de tous ceux, rencontrés, qui nous entraînent plus loin au fond de notre labyrinthe de vallées et de montagnes, de vallées tortueuses et de montagnes plus escarpées – leurs noms cachés sont toujours, comme Proverbe, des promesses : Rune, Présage, Fable, Parabole, ceux que nous rencontrons seulement dans un instant de grâce, un regard échangé, ou côtoyons, des années, sans les reconnaître
mais dont un mot plus tard revient chanter pour nous comme d’en haut parmi les feuilles, encore tout près mais invisible
nous tirant d’arbre en arbre vers le temps et le lieu inconnu où nous pourrons apprendre ce qu’arriver veut dire.
*
And the secret names of all we meet who lead us deeper of valleys and mountains, twisting valleys and steeper mountains- their hidden names are always, like Proverb, promises: Rune, Omen, Fable, Parable, those we meet for only one crucial moment, gaze to gaze, or for years know and don’t recognize
but of whom later a word sings back to us as if from high among leaves, still near but beyond sight
drawing us from tree to tree towards the time and the unknown place where we shall know what it is to arrive.
Extrait de/ From : Breathing the Water, (pages 46-51) Denise Levertov – Traduction de Raymond Farina 
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nuit-pourpre · 3 years
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Lohorie Valendrin [ep.02]
[Fantasy]
La nuit tombe.
Je m’arrête au bord d’un sentier. Mes jambes supportent toujours mieux les heures de marche après un combat, d’habitude. Là, c’est comme si je vieillissais. Le vent frais chatouille mes os. Il me faut du petit bois.
Je m’appelle Lohorie Valendrin. J’ai plus d’une vingtaine d’hivers, dont cinq passés chez les patrouilleurs. Je suis très instruite, et habile au combat, pour une fille née dans un lupanar.
Ma mère m’a toujours dit et répété que le monde me ferait payer chaque action, bonne ou mauvaise, de la pire des façons. Parce que j’étais spéciale.
Elle avait en même temps la naïveté, ou l’hypocrisie, de prétendre que ces épreuves seraient une chance, et qu’elles me grandiraient. Pour la chance, j’aurais tout aussi bien pu naître homme.
Quand je parle de ma mère, je ne parle pas de celle qui m’a mise au monde et qui est morte en le faisant, mais de la maquerelle qui a fait de ma survie son cheval de bataille, pour une raison que j’ai pu que soupçonner au fil du temps. Les enfants qui tuent leur génitrice à la naissance, chez moi, on les appelle Agrippa ou Agrippine, en fonction de ce qu’on voit entre leurs jambes. Chez les putes, les coutumes sont différentes. On les appelle un peu comme on veut.
Il se trouve que Lohorie fait référence à une nymphe dans une légende des Syphorides. Elle aurait rassemblé sous un noyer les dépouilles de deux amants maudits, avant de les ramener à la vie par le pouvoir de leur amour. La fin est plus réaliste : parce que la nymphe a osé invoquer une magie impie sans l’autorisation des puissances supérieures, la région est maudite et une peste décime tout le monde. Tout ça pour deux jouvenceaux qui aimaient trop le sexe. Je crois que le message que ma mère voulait transmettre par ce baptême devait ressembler à “Ma fille, je sais pas ce qu’on va foutre de toi, mais une chose est sûre : toute ta vie tu causeras des désastres en croyant faire le bien”.
Ou peut-être qu’elle aimait juste bien la consonance.
Ma mère était assez instruite. Elle avait un client régulier, et de la haute. Le genre prêt à allonger neuf sols d’or pour une nuit à parler de philosophie entre deux étreintes pas folichonnes et plutôt courtes. Et neuf sols d’or, à l’époque, ça pesait au moins cinq écus de maintenant. En général je restais derrière la cloison, dans l’alcôve où je dormais, pour écouter leurs discussions, et je méditais dessus pendant les brefs et rares moments où les choses se corsaient. De temps en temps, c’est pendant, qu’il lui parlait de l’éclectisme de Coryathoras ou du système de Wilhelm Gszeiger opposant les vertus conséquentes aux vertus formelles. J’ai appris à quatre ans des mots que même les nobliaux n’acquièrent qu’à leur florescence. Et des euphémismes, aussi, beaucoup d’euphémismes. Il appelait toujours ma mère sa “vérité du cœur''. En gros il était marié.
Les curetons, les jeunes premiers, les couples racornis et les tristes époux que j’ai connus par la suite n’avaient pas la faconde de cet éminent professeur, mais à leur manière, ils m’ont tous appris de petites choses.
Elle ne m’a jamais dit qui étaient ses parents à elle. Vu ce qu’elle m’a appris d’autre, on pourrait croire ça étrange. J’ai gardé de ma mère deux enseignements majeurs, deux maximes qui m’ont profité par la suite, plus qu’elles ne m’ont nui : ne deviens quelqu’un d’autre que si on te paie très cher, et apprends à tuer avant d’être tuée.
Elle savait, elle, que quand on est une femme, on est d’abord une marchandise, et seulement à défaut, une menace. C’était sa façon à elle de me dire d’être moi-même. Ou de devenir une menace.
La chaleur du feu grésille sous le vent. Ma couverture réchauffe ce qui peut l’être, mes doigts insensibles remuent tant bien que mal, dans le creux de ma poitrine. Toute repliée, je m’éveille, alors que le ciel bleuit pour une autre journée.
Je vérifie que le médaillon en triangle est toujours dans ma poche, je me lance sur la route et je prie vaguement pour que le destin m’envoie un cheval pour remplacer celui noyé en mer avant mon arrivée. Je ne sais même plus ce que je prie, à force. Si Dieu existe, c’est un alchimiste à la retraite qui a bidouillé notre cosmos par erreur avant de laisser la mixture moisir sur sa commode.
Le bateau n’est pas loin, à quelques encablures à travers le maquis, si les indications des paysans sont bonnes.
La forteresse de Karwn-Tibba m’apparaît comme dans une fantaisie où ressusciterait l’ancien temps. Je suis trop jeune pour l’avoir connu, mais c’est à ça que devait ressembler le monde des seigneurs, de la courtoisie et des messes noires. La pierre des quatre tours qui encadrent le donjon exhalent une nuée d’oiseaux sur le ciel blanc, comme le souffle vaporeux que le froid trahit devant ma bouche.
Il surplombe un archipel de petits bosquets perçant la lande comme les touffes d’un chat galeux. Les brumes du matin sont tenaces. Les créneaux du bastion flottent au-dessus, dans le contrejour aveuglant.
Les cris des mouettes me parviennent. J’atteins le promontoire rocheux où la grande Roue de pierre à six branches est sculptée face à la pâleur levante, et j’observe au sud les ruines de la crique où le sloop est amarré. Il y a une véritable ville derrière cette grosse colline castrale, à l’est mais mon contact a décidé de m’attendre ici, à l’écart. Plutôt les vestiges d’une abbaye maudite que l’indiscrétion des quais marchands. Je dégringole tant bien que mal le chemin pierreux. Huit des dix matelots sont là, à glander sous le clocher effondré. Je les surprends avec ma voix.
Regardez-moi ces grands garçons ! Même pas peur des banshees ou des vampires ?
Alors que je m’apprête à excuser mon retard, je m’interromps et me fige, la main sur le fer de ma hache. Quelque chose ne va pas. L’un d’eux s’est levé, l’arbalète à la main, dont le crin est tendu, et qu’il pointe sur moi.
Lohorie ! Tu nous as foutu les jetons !
Ferme la et vise, le reprend le vieux Bænor. Toi, bouge pas !
J’incline la tête, l’air vaguement surpris. Mon cœur s’emballe et mes bras se tendent.
Là, les gars, c’est vous qui me foutez les jetons.
Ouais, à juste titre ! vocifère Bænor entre ses quelques dents.
Où est le chef ? Le Commandeur nous attend.
Il n’est pas en état de parler, le chef.
Bon, ça, ça vous regarde. Tant que vous m’amenez au Commandeur, je suis conciliante.
Ta gueule ! Ferme ta gueule, bordel. Ta hache ! Jette la vers moi doucement. Voilà… Et vire ta main de ta ceinture. Tes deux mains ! En l’air, que je les voie bien.
Il s’approche de moi lentement, sur le côté, laissant la mire dégagée à la jeune recrue en veste de laine noire. Puis, à une distance idéale pour que je sente son haleine de poisson, il me détaille de haut en bas.
On sait que le Commandeur t’a envoyée récupérer quelque chose de cher. Voilà l’idée : tu lâches ça à tes pieds, tu tournes les talons et tu survis. Et ton épée ? Jolie. T’as trouvé ça où ?
Sur un type qui n’en a plus besoin.
Tu comptais t’en servir ?
Faut être con pour prévoir de se servir d’une épée et la porter dans le dos.
Bah tu vas pouvoir nous la laisser aussi, alors.
Ne sois pas trop gourmand, Bænor. L’épée est à toi si tu veux, mais mon boulot doit être payé. Laisse moi trois des gars pour m’emmener jusqu’à ma paie, et je trouverai bien une histoire pour vous sauver le cul. Vous ne gagnerez rien sinon, crois-moi.
Il ricane, considère un instant ma proposition et parcourt mon faciès à la recherche de signes de trouille. Il les voit forcément. J’ai toujours été mauvaise en bluff. C’est déjà un miracle que la sorcière de la forêt se soit laissée avoir.
Je vais prendre les deux, ma p’tite Lohorie. Pas de geste brusque ou le gamin t’aligne. Pas vrai gamin ?
Le gosse acquiesce mollement.
Finnean… dis-je la voix tremblante alors que le vieux dégage la sangle autour de mes épaules pour s’emparer de l’épée du Chevalier-Intendant.
Tais-toi, Lohorie ! On te laisse la vie, c’est pas si mal, d’accord ?
C’est comme ça que tu me remercies d’avoir écouté tes pleurnicheries ? Ta fiancée te manque, mais je suis assez certaine que si elle te voyait maintenant, à suivre ce tas de merde en trahissant une amie…
Et la relique ? s’impatiente le vieux après avoir jeté l’épée dans l’herbe.
Quelle relique ?
Le truc que tu dois ramener au Commandeur.
T’en sais quoi, que je dois lui ramener un truc ?
Le chef l’a dit. Très exactement il a dit que le Commandeur voudrait voir ce que tu as trouvé
T’as pas pensé, génie, que ça pourrait être quelque chose d’abstrait ?
Comment ça ?
Mon boulot, c’était une information, que je vais lui rapporter. Un truc bien planqué dans ma tête. Un truc qu’on ne peut pas revendre à un receleur. Un truc qu’on ne peut physiquement pas toucher, et dont seul le Commandeur voit l’utilité. Un peu comme toi.
Sans lui laisser le temps d’y réfléchir, je brise son nez d’un coup frontal, broie son genou avec le talon et entends claquer la corde raide de l’arbalète. Le projectile éclate contre le chemin, derrière moi, me manquant assez largement.
J’attrape l’épée au sol après une roulade précipitée. Sans même extraire la lame, je frappe du pommeau la tempe du vieux tordu en deux, qui s’effondre sans mot. Les sept gaillards me font face, le gamin lâche son arbalète détendue et se fige.
Je… J’ai fait exprès de viser à côté, Lohorie !
Voilà ce qu’on va faire, camarades ! On oublie cet incident, j’en parle pas au Commandeur, et vous me faites pas chier jusqu’à la fin du boulot. Finnean, ta prochaine erreur sera la dernière. Compris ?
Je… Je suis désolé, Lohorie, tu sais, il nous a pas laissé…
C’est bon Finnean, conclus-je en faisant basculer le corps inerte d’un coup de botte. Aide moi à ligoter ce connard à un pilier. Les autres, préparez le sloop, on met les voiles !
Un peu plus tard, alors qu’un rais de lumière transperce les nuages dans une éclaircie dorée, Bænor s’éveille avec un mal de crâne, fermement ficelé. Je m’accroupis devant lui et finis de mâchonner un pain de seigle avant de lui sourire.
Dieu, ce que j’avais faim ! Tu vois cette abbaye, Bænor ? J’ai étudié auprès des savants du Sud. Je connais les fantômes. Y’a bel et bien une banshee, ici. Mais je vais te dire un secret : elles ne sortent qu’une heure après le crépuscule, ce qui te laisse à peu près… Six heures. Secoue la tête si tu préfères mourir maintenant.
Il respire lourdement. Ses yeux roulent frénétiquement, dissociés et globuleux. Il s’évanouit de nouveau. Je soupire, me lève et rejoins le gamin qui m’attend, un cordage sur le bras.
Nous nous éloignons et il déglutit en faisant le signe de la Roue sur sa poitrine. Il murmure :
C’est vrai, ça, pour la banshee ? Heureusement qu’on a pas campé dedans cette nuit…
Les fantômes ça n’existe pas, Finnean.
La tête me tourne. Voilà une journée et une nuit que le sloop fend la chair des vagues houleuses, en voyant les rumeurs d’orages très loin dans le ciel, danser autour de l’horizon comme une meute de loups suivrait de loin un voyageur blessé. Sans trop s’approcher.
J’ai passé le temps avec la mauvaise bière des quartiers du capitaine de ce rafiot. Une bière locale, que l’oncle de Finnean apprécie “ironiquement”. Elle est aussi trouble et pâteuse que brutale au palais.
C’est parce que les Tibbseits la brassent à partir de merde de cochon et de racines, pas d’orge !
Je le regarde un instant, le gallon presque achevé ayant partiellement raison de mon jugement, et lui sers une grimace sous la bruine glacée qui commence à mouiller le pont. Il éclate de rire.
Tu me fais marcher ?
Non non ! siffle-t-il du fond de son gosier, le sourire écarquillé. Et on y ajoute des algues rances pour la mousse.
Y’a pas de mousse.
T’es vraiment une déconneuse, toi, hein ? Tu viens de quelle île ?
Je pouffe. Puis percevant la sincérité dans sa question, hoche la tête en balbutiant le nom d’une vallée à des centaines de lieues au sud de l’archipel.
Alors là, je vois pas du tout…
Là où on boit plus de vin que de bière et où les oliviers poussent mieux que les chardons.
Beh merde… Avec ton accent, j’aurais pas cru à une continentale.
Il a sur cette phrase un vague recul, comme s’il trouvait tout à coup notre proximité physique dérangeante.
Ce n’est pas l’autre bout du monde, tu sais.
Partout où il peut se passer plus de trois jours sans qu’il pleuve, crois-moi, c’est l’autre bout du monde !
Le roulis s’intensifie. Le vent aussi. Les rideaux de pluie s’épaississent et remuent notre tas de bois. Un grand coup de lame me fait lâcher le bastingage et mon outre de bière. Je tombe sur le mât, l’équilibre chancelant. Je me réveille d’une petite claque et lève les yeux vers la pointe craquelante, la face trempée.
Un éclair saisit la mer à l’horizon. J’aperçois de l’autre côté une silhouette sur les eaux. Enfin c’est plutôt la voix de Finnean qui nous avertit...
La caravelle du Commandeur ! On y est, ça y'est ! On est au récif d’Asperal !
Prié soit-Il… soupire l’oncle. Après une demi-journée à tourner en rond, j’étais prêt à prendre moi-même la barre.
Tu aurais mieux fait ?
Hé, regardez !
Finnean escalade la proue. La silhouette du navire se dessine de plus en plus distinctement. Le vent remplit tout à coup la voile. Le sloop accélère. Je m’en vais moi aussi scruter, entre les dos d’écume et le ciel ombrageux, les deux colosses de bois flanqués l’un à l’autre, attendant à distance d’une pointe rocheuse noire et acérée.
Lequel est-ce ? je demande à Finnean.
Ce n’est pas normal, panique-t-il. Bon sang ! La voilure est abîmée…
Il hurle au barreur de virer, juste avant que mes oreilles ne perçoivent, sur le pont du château de bois compact formé par les deux nefs, un cri, puis deux, en sourdine. Un abordage. Je me retourne et hurle :
Le Commandeur est en danger ! Maintenez le cap et amarrez-nous à leur bord…
Vous voulez notre mort ou quoi ?
Le Commandeur me paie !
Nous aussi, mais pas pour crever !
Il ne paiera rien s'il meurt !
Un navire de cette taille ? Nous pourrons les semer si nous gardons nos distances, et si le Commandeur prend le dessus, il comprendra qu’on ait pas eu des envies suicidaires !
Je saute sur la poupe, après quelques enjambées, j’attrape la barre au matelot qui la tire de son côté, je le rue avec mon épaule et détourne le cap, avec une force désespérée.
Qu’est-ce que vous foutez ? me crache l’oncle de Finnean en relevant l’homme. On fonce droit sur des foutus pirates si vous virez par bâbord !
Je ne vais pas à bâbord mais à gauche ! je tente d’articuler en serrant les dents.
C’est la même chose, bougre d’âne !
Va me chercher mon épée et prépare un grappin. Un seul ! Je ne te demande pas de risquer ta vie, mais je dois monter à bord.
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claudehenrion · 3 years
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''En marche''... vers des impasses majeures, ici et là ?
  ''Les nouvelles du monde sont inquiétantes'', écrivions-nous récemment. Et de fait, si on regarde les choses en face, toutes les perspectives envisageables sont sombres, depuis... un bout de temps. Souvenons-nous : après le prévisible effondrement de l'Union soviétique de sinistre mémoire, les Etats-Unis s'étaient retrouvés seuls à la barre du monde, au point que Francis Fukuyama prédisait ''la fin d l'Histoire'' (Quel con !). La tentation de ''laisser filer du mou'' a été la plus forte, ce qui a permis au nouvel Empereur de l'Empire du milieu (Zhong Guo, en pinyin), l'insatiable Xi JinPing, de laisser parler son désir de vengeance et son appétit de toute puissance, et de re-poser à sa manière le problème du ''leadership du monde'' (et de la Lune !). Mais Chine et USA jouent leur match à un niveau où personne ne peut les suivre. Il nous reste... tous les sujets qui sont à notre taille, et c'est illimité !
  Plus près de nous, mais pas moins dangereux, autre drame est comparable à ce combat de titans entre la Chine et les USA. Inférieur en taille, mais pas en risques potentiels, c'est le combat que la Turquie d'Erdogan a entrepris contre l'Europe, en rêvant officiellement de rétablir presque à l'identique l'Empire Ottoman, auquel ce satrape a ajouté un arrière-goût d'extrémisme religieux pour les besoins de sa cause : une victoire définitive de l'Islam sur… tout ce qui n'est pas ''lui'', en commençant par la Grèce, cet ennemi héréditaire de tout turc, depuis Byzance et Constantinople, en passant par Smyrne-Izmir et, depuis peu, par ou plutôt pour les richesses minérales de la mer Egée : cette jolie poussière d'îles merveilleuses (qui étaient autant de petits paradis... avant Erdogan et ses vagues de faux ''migrants'') a offert à la Grèce un espace maritime immense... qui est bourré de richesses sous-marines tellement attrayantes pour n'importe quel bandit de grand chemin...
  Le scénario de la tragi-comédie en cours est simple : ''Erdogan insultant Macron'' et fait résonner la Méditerranée d'invectives, de grossièretés et de cris guerriers ! Mais comme tout est plus compliqué que ce qu'on voit, c'est chacun de ces deux protagonistes qui sent, dans cette fureur du führer turc un moyen de regrouper autour de lui tout ce que son pays peut compter de nationalistes, de patriotes et de xénophobes, dans une  ''pêche aux voix'' inespérée. Une menace de guerre étrangère (peu probable à ce jour, mais pas impossible...) a toujours été le meilleur ciment possible pour resserrer un peuple autour de ses chefs. Pour Recep Erdogan, coincé dans et par de multiples crises intérieures dont il ne peut se sortir que ''par le bas'', il faut attirer l'attention sur la politique étrangère et sur la Grèce, victime expiatoire toute désignée : il y a beaucoup à gagner, sous la mer si bleue...
  En ce qui concerne Macron, la situation est, contre les apparences au premier degré, tout aussi claire : ses dérapages répétés sur une fausse Histoire de France réinventée lui ayant fait perdre tout un électorat pourtant ''légitimiste'', il se répand donc en leçons de morale (le seul savoir-faire de la Gauche française, depuis toujours !) et de gestes symboliques envers la Grèce, qu'il voit dans le rôle du ''petit poucet'' devant le méchant ogre turc (ça, c'est exact !) ! Et pendant ce temps-là, Erdogan détruit toute possibilité de paix en Méditerranée, il inonde l'Europe de faux ''migrants'' au gré de sa fureur, il annexe une partie de l'Arménie et il passe à l'attaque à Chypre, et tout cela en se cachant derrière des pantins à sa solde...
  Ces remarques amènent une autre série de réflexions qu'il n'est plus possible d'éviter, sur la survie de la France en tant que ce qu'elle est, c'est-à-dire que ''ce qu'elle a été''. Notre présent et notre futur proche dépendent, en cet instant de notre histoire, de la convergence de quatre ou cinq forces antagonistes, (idée que les lecteurs de ce Blog connaissent). Avec une brutalité rarement ou jamais rencontrée dans l'Histoire, notre pays se retrouve au cœur d'attaques bien ciblées, qui sont le fruit blet de : (1)- les faux progrès d'une Science devenue folle à en menacer l'humanité, (2)- l'économie, soigneusement détruite par l'impéritie de nos dirigeants, (3)- les velléités de conquête d'un Islam qui se définit comme guerrier et qui se croit invincible, (4)- le trop envahissant coronavirus, qui fait parler de lui à proportion inverse de sa nocivité intrinsèque et que nous évoquons souvent, ces temps-ci (mais c'est une autre sujet), et (5)-  la nullité insondable de notre personnel politique, son imprévoyance, ses hésitations, ses ''pas de deux'', sa terreur de complots inventés, et son refus obstiné d'écouter qui ne pense pas selon les codes et les critères absurdes de la doxa officielle... crise qu'il est facile d'imputer au seul coronavirus, alors qu’il ne se trouve là qu'en tant que catalyseur.
  Inexplicablement, ces ''cavaliers de l'Apocalypse'' se manifestent dans pratiquement tous les pays dits ''avancés'' (qui le sont de plus en plus... mais dans le sens où on dit qu'un camembert est ''avancé’‘), mais il n'y a guère qu'en France qu'ils le font ''à l'unisson'' et avec une violence telle qu'ils menacent en permanence de tout emporter : notre performance devant le covid n'est comparable qu'à celle -catastrophique- de la Belgique... notre dette nationale s'envole lorsque les autres restent contrôlables... et pour chaque attentat qui a lieu en Europe, il y en a plusieurs en France, aux absurdes ''4 coins de l'hexagone''. Je ne sache pas que qui que ce soit, sous les lambris dorés de la République, se soit jamais posé cette question en ces termes, et c'est vraiment regrettable : rien d’autre n’importe !
  Ces menaces, qui se rapprochent à en devenir perturbantes dans notre ''quotidien'', existent depuis longtemps, et sous des formes assez proches de celles que nous connaissons, à ceci près que, jusque là rampantes et insidieuses, elles sont devenues ostensibles et agressives. Notamment, un envahisseur, puisque c'est ainsi qu'il se définit lui-même, cherche à terroriser l'Europe sous un flot discontinu d'assassinats ''au hasard'', que nos leaders sans leadership ont laissé se développer et gagner du terrain en inventant les pires fausses excuses possibles.  
  Ce qui rend la situation si préoccupante, c'est que devant chacune de ces crises, nous avons adopté une forme de comportements dits ''moutonniers'', en acceptant tout, sans ''moufeter'' : aucune des stratégies qu'on nous a imposées n'a été à la hauteur... nous avons multiplié les mauvaises analyses... nous nous sommes vautrés avec délectation dans les idées le plus indéfendables... notre vocabulaire a été revu et corrigé de manière à ne plus avoir de sens... nous avons renié notre magnifique Histoire... dénigré nos grands hommes... accepté qu'ils soient insultés... et fait nôtres les idioties proférées par les ennemis de notre Nation. Nous avons baissé le front, demandant pardon de tout ce que nous n'avions pas fait, acceptant qu'on accuse nos aïeux de gestes qui pourraient sembler déplacés de nos jours... C'est bien simple : il suffit que n'importe quel cuistre ignare (mais haineux à en crever) nous accuse selon ses fantasmes, son inculture ou les bobards à la mode... de n'importe quoi, pourvu que ça nous soit opposable à charge... pour que nous nous couvrions la tête de cendres ! La seule explication que j’ai pu trouver : nous sommes devenus complètement fous !
  Nous nous soumettons servilement aux idées les plus absurdes, les plus incongrues, les plus indéfendables... et qui, en plus, changent avec le vent. Et si vous doutez du bien fondé de cette analyse, constatez que ces remarques sont soulignées presque à l'excès à propos de la crise dite ''du coronavirus''  qui voit des bandes de Philippulus, réunis en Comités d'incapables, blatèrer ''24 /24'' sur ''la'' (?) covid 19 ... exactement comme d'autres Diafoirus le font pour tout ce qui nous égare depuis plusieurs décennies devant un entrisme islamo-tout-ce-que-vous-voudrez-phile déjà très avancé mais dont il est sauvagement interdit de parler, alors que nous en sommes à la fois les victimes consentantes, les promoteurs aveugles, les coupables associés, les souteneurs ‘’maso’’ et les propagateurs comateux...
  Dans ce long processus dégénératif, nous avons sciemment sapé toutes nos chances d'éviter des confrontations  auxquelles il nous faut maintenant faire face. Vous rendez-vous compte du chemin qu'il nous faut remonter à contre-courant, en pleine tourmente ? Mais plus vite nous abandonnerons notre fatras d'anciens référentiels mortifères, et plus vite nous aurons une chance de remettre les horloges à l'heure. Si nous ratons ce rendez-vous là aussi, nous ouvrirons la porte à des lendemains qui, vraiment, ne chanteront pas. Mais le temps nous est compté : l'Histoire repasse rarement les plats !
H-Cl.
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Tumblr media
(source : paraitquavenise.blogspot.com)
(petite scène de la ville quotidienne, XXXVII, l’invisible et le visible) 
par le calle, le vénitien disparaît et réapparaît ; et cette manifestation, ce presque mirage, est aussi le lien entre la terre et l’eau, un témoignage précieux de cette unique combinaison à saisir ; ainsi ces deux vendeurs de poisson l’empruntant chaque jour de marché acheminent ainsi leur cargaison de la lagune au campo ; et dans leur va-et-vient régulier, leur évanouissement répété à l’angle de la maison impliquant un retour en forme de surgissement, chante devant moi un caractère puissant de la ville, un geste unique qui la définit dans ce qu’elle a de plus secret ; le calle qui n’existe ici que pour unir deux éléments, eau et terre, le calle qui mène à leur embarcation de mer, au canal invisible, l’autre monde de cette place
© Pierre Cressant
(samedi 25 février 2012)
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troisiemepaupiere · 4 years
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#3
C’est une toute petite beauté qui monte qui monte
Par les mains
Par les oreilles
Par la bouche
Par les yeux
Par les pieds
C’est une voix qui s’élève dans ce premier temps où le son est encore entre deux rives En mouvement interne de haut en bas, une traversée des cordes vocales Ça fait comme quand la mer monte Quand la vague se dépose   Ça fait monter la température du corps À l’intérieur ça circule librement, un mouvement par seconde C’est une toute petite beauté qui monte qui monte Elle se loge dans le ventre Elle installe un paysage Une respiration C’est un corps habité par une toute petite beauté qui monte qui monte Il passera l’hiver et toutes les saisons Un corps où la vie va et devient
Par les pieds solides Dont les avancées glissent parfois dans des palmes  
Par les mains légères
Par les yeux profonds
Par la bouche ouverte
Par les oreilles au vent
C’est un port de tête renversant comme d’être en haut d’une falaise Des phalanges qui s’accordent à la roche Pendant que plus bas se font et se défont les ombres passantes Des longues chevelures Des plantes qui dévalent Et de celles qui grimpent Des passiflores Qui font courber la nuque C’est une toute petite beauté qui monte qui monte Comme d’être sur les hauteurs des feux de Yanartaş Dans tous les creux d’une peau où demeurent les foyers Et quand s’éteignent les flammes Les cris du cœur entendus depuis l’intérieur Dans ce fleuve de méridiens Un corps mouvant Dans une toute petite beauté qui monte qui monte
Par les sols vibrants
Par la sphère céleste
Par les yeux de l’autre Qui immergent la chair
Par les cimes hésitantes
Par la canopée projetée
C’est un geste précis qui chemine sous la lumière Dix doigts qui se mesurent aux lendemains changeants Une vision qui s’entend dans tous les bruits égarés Comme les bruits répétés, infiltrés, avalés De ceux qui deviennent des images forteresses Des fluides persistants qui enveloppent la peau C’est une toute petite beauté qui monte qui monte Qui tapisse tout Comme d’être allongé sous un arbre durant chaque saison En jachère Les yeux ouverts Qui voient tomber le temps qui passe Les yeux fermés Qui sentent le temps qui se transforme Et tout son petit monde Éprouver chaque mouvement, chaque son, chaque déplacement Ceux des mille-pattes Ceux des mille membres Sur une toute petite beauté qui monte qui monte
Par les eaux souterraines
Par les cavités rocheuses
Par les tissus de la peau
Par les plaines vallonnées
Par les extrémités des plumes Des retombées lentes de l’usage de la vitesse
C’est un corps nué d’ocre sur les bords de l’infini Qui donne des frappes dans le vide Qui déplace les vents et les balbutiements Comme une rythmique au ralenti Dans des souffles profonds Parmi tous les volatiles et les lueurs des globes oculaires C’est une toute petite beauté qui monte qui monte Comme une éclosion feutrée Dans des courbes qui serpentent Qui se déroulent Dans une danse organique Au-delà du jour Qui cisaille la nuit Jusqu’aux origines de ses cellules
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fanfictera · 7 years
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La Balance des Dragons // Chapitre 14 : Tavernes et tremblements
Auteur: Douce Plume
Univers:
 Dark Fantasy (inspiré du MMORPG TERA RISING -accessible même si on ne connait pas Tera)
Résumé :
Jeune alchimiste Elfe pleine d’avenir, Eveanna se voit confier une mission importante par son maitre, Hustod. Malheureusement l’aventure ne va pas se dérouler comme prévu. Elle devra fuir tout ce qu’elle connait, entrainée malgré elle par un archer pervers alcoolique et une ex- Lancière devenue marchande de chaussures. Pourra-t-elle retrouver sa vie ou devra-t- révéler son potentiel de sorcière pour sauver les dragons de la folie ?
Mises en garde : Alcoolisme, Violence, Blessures
>>MASTERLIST<<
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Chapitre 14 : Tavernes et tremblements
Port Coupe-Gorge
Eveanna se matérialisa sans bruit sur un chemin isolé longeant la place centrale. Le village n’était qu’un amas de petites maisons de bois blotties au milieu de la jungle. Au loin le soleil couchant caressait les voiles des bateaux assoupis dans le port. L’air sentait la pluie et la marée. Elle s’enfonça dans l'étroite ruelle en évitant les flaques de boue.
 Par où commencer ? Elle était quasi-certaine de le trouver en bonne compagnie en train de se saouler aux frais de quelqu’un d’autre. Elle se dirigea donc vers la mer, espérant y trouver les tavernes les plus animées. Le port n’était pas très grand et elle eut vite fait le tour des établissements remplis de marins ivres. A chaque fois elle décrivait Aledaran et à chaque fois on le connaissait. Mais tous était unanimes, il n’était pas venu depuis un moment. Certains avaient d’ailleurs l’air d’avoir très envie de lui mettre la main dessus.
 La nuit tomba alors qu’elle sortait de la troisième taverne. Il aurait dû être là. Cela défiait toute logique. A moins qu’il soit déjà parti vers une autre ville ? Non, cela non plus n'était pas logique. La dernière option était la moins réjouissante. Il devait se trouver dans le seul endroit où personne n’avait envie d’aller le chercher.
 Elle changea de direction et s’enfonça profondément dans la ville. A mesure qu’elle avançait, l’air se chargeait d’une odeur d’urine et de poisson pourri.Le quartier était sombre et d’un calme inquiétant. Arrivée à destination il ne restait que la lune pour éclairer ses pas. Un ivrogne à moitié endormi était affalé près de l’entrée, marmonnant qu’il avait un rêve.
 Elle franchit la porte d’un pas mal assuré. La taverne tenait les promesses de son apparence extérieure. L’unique salle était petite et sombre. A sa gauche le tavernier frottait sans entrain son comptoir crasseux où cuvaient deux épaves. Un silence pesant régnait. Ici on buvait sans joie.
La jeune elfe prit son courage à deux mains et balaya la pièce du regard. Par chance il y avait peu de clients et aucun ne prêta attention à elle. Elle repéra vite son compagnon. Il était assis seul à une table tout au fond de la pièce, l’air maussade. Le nez dans son verre, il ne la vit pas s’assoir en face de lui.
-          « Aledaran ?
-          Ouais c’moi «
Il leva les yeux et la regarda sans la voir. C’était mal parti : il était complétement ivre.
-         « Tu me reconnais au moins ? «
L’archer soupira et se frotta le crâne, essayant de reprendre ses esprits.
-          « Ouais. T’es la grande blonde aux gros seins.  Cellequi prend feu. «
Eveanna s’empourpra et se retint de faire un commentaire désobligeant :il fallait absolument qu’elle le ramène.
-          « … je suis venue te chercher.Yrlyg nous  attends.
-          Qu’elle attende encore, j’ai pas fini mon verre. «
Il porta le gobelet à ses lèvres  et le vida en entier.Il  fit ensuite signe au tavernier et ajouta :
-          « Ni celui d’après d’ailleurs.
-          Ale, on ne peut pas rester ici…
-          Pourquoi pas ? Y’a plein à boire.
-          Ale j’ai promis à Yrlyg…
-          T’aurais jamais dû. Tu sais c’qu’elle te f’ra si tu tiens pas parole ?
-          Non, mais tu…
-          Elle te tuera. «
Eveanna écarquilla les yeux de surprise et soupira. « C’était incroyable ce qu’il pouvait inventer pour ne pas repartir », se dit-elle. Devant son air incrédule, il reprit.
-          « J’suis sérieux. Elle te tuera. Elle déchain’ra le feu sur toi et p ’t’ être même qu’ensuite elle te mangera. Si elle a faim. 
-          Je… «
La sorcière allait lui répliquer que l’alcool le rendaitimaginatif mais elle se ravisa.
-          « Alors… il vaudrait mieux rentrer. Sinon … elle nous tuera tous les deux. «
Ale regarda son verre avec une incommensurable tristesse.
-          « Si seulement…
-          Ale ? «
Eveanna avait attrapé la main d’Aledaran pour essayer de le ramener à la réalité. Ses doigts étaient  à tel point couturés de cicatrices qu’elle faillit avoir un mouvement de recul. Elle tint bon et tenta une approche différente:
-          « Ale, j’ai froid aux pieds.
-          Hein ?
-          Le paquet qu’Yrlyg t’as demandé de ramener, ce sont mes chaussures. Tu n’as pas négocié avec la Dame pour me laisser comme ça, si ? «
Le tavernier interrompit leur discussion en posant devant chacun d’eux un petit verre remplie d’une mixture sombre peu engageante. Il reluqua l’Elfe puis lança un regard à l’archer, un petit sourire aux lèvres. La sorcière le foudroya du regard jusqu’à ce qu’il s’en retourne à son comptoir. Ale en profita pour retirer sa main etboire son verre cul-sec.
-          « Sous la table. Mets-les tout d’ suite, on y va.
-          D’accord mais cette fois, on paye ! »
Elle s’empressa d’attraper le paquet. Alors qu’elle enfilait ses chaussures, Ale s’était levé et avait attrapé le verre restant qu’il avala d’une traite. Il tenta de marcher et faillit s’affaler contre la table. Eveanna eut à peine le temps de le rattraper.
-          «On dirait que tu n’as pas vidé qu’une seule bouteille toi…
-          C’est possible.
-          On va y aller doucement alors».
Aledaran tenait à peine debout. L’elfe se demandait ce qu’il avait bien pu subir pour avoir besoin de boire autant. Elle soutenait  à grand peine son compagnon, bien plus lourd qu’elle. Ils marchaient à petits pas en faisant des écarts dans une sorte de danse bancale. Ils dépassèrent le comptoir sous l’œil morne du tenancier.
 -          « Dis… je n’ai pas d’argent et tu n’es pas en état de courir. Tu es sûr que c’est raisonnable ?
-          T’inquiète, l’endroit est à moi.
-          Tu ..  quoi ? tu as acheté la taverne ????
-          Ouaip. Mais dis rien à la vieille sinon elle va raser l’ port. »
Il ricana, ce qui le fit tituber de plus belle et manqua de les faire tomber.Ils reprirent leur marche encore plus lentement, franchissant enfin la porte. La  brise nocturne les accueillit à l’extérieur, faisant frissonner l’Elfe. Il fallait maintenant rentrer. Aller vers le port semblait la meilleure solution.  
L’Elfe dirigea ses pas avec difficulté dans la bonne direction. L’archer reprenait un peu ses esprits grâce au vent frais de la nuit, mais pas assez pour marcher tout seul.Il vacilla et s’arrêta un instant. Ce qu’il était lourd. Cela devait venir de tout cet entêtement.
Il se tourna vers Eveanna et s’empêcha de tomber en se rattrapant au mur derrière elle. Il était trop près mais la jeune sorcière ne pouvait pas reculer plus, son épaule touchant déjà les planches rêches du mur. Cette situation ne lui plaisait pas, son cœur battait trop fort à son gout.
Soudain Aledaran posa une main sur sa joue et la regarda dans les yeux :
-          « Tu lui ressembles tellement… »
Elle allait demander des détails mais sa question n’eut pas le temps de franchir ses lèvres. Une énorme déflagration retentit et souffla une partie de la taverne, les projetant au sol. Elle se retrouva écrasée sous l’archer qui, le dos tourné à l’explosion, avait encaissé le plus gros des dégâts.
Sonnée et à moitié sourde, elle essayait de se dégager tant bien que mal. Elle appelait l’Humain et le poussait de toutes ses forces mais il ne réagissait pas. Il semblait avoir perdu connaissance. Autour d’eux les flammes consumaient les planches du bâtiment détruit et la fumée s’épaississait à vue d’œil. Il fallait absolument qu’elle se relève.
Enfin, au prix d’un effort titanesque, elle finit par le faire rouler sur le côté. Alors qu’elle se remettait debout, elle vit à ses pieds une boule métallique  animée d’une pulsation bleue. Elle n’eut pas le temps de réagir qu’un énorme pied recouvert de plaques surgit pour la renvoyer au loin. La boule explosa avec force, heureusement hors de leur portée.  
Eveanna leva les yeux et découvrit une Amane immense la surplombant. Deux longues nattes descendaient le long de sa lourde  armure argentée reflétant les flammes. Aux rares endroits de son corps non couverts de métal, on distinguait un mélange de peau et de pierre d’un brun doux. Sa main droite brandissait une lance gigantesque et son bras gauche tenait fermement un grand bouclier aux renforts d’acier.  
La lancière lui parlait mais Eveanna ne pouvait que voir ses lèvres bouger tant ses oreilles bourdonnaient. L’ Amane l’attrapa et la fit s’agenouiller près d’Ale, lui intimant par gestes de rester à terre. La lancière se plaça devant eux et les couvrit de son  bouclier pendant que l’Elfe s’assurait de l’état de l’archer. Ses blessures semblaient sérieuses mais il respirait encore.
Autour d’eux le feu se propageait et l’épaisse fumée âcre les empêchait de voir quoique soit. Mais ce n’était pas le cas de leur adversaire qui avait repéré leur position et poursuivait son bombardement.  Une seconde détonation retentit. L’air crépita autour d’eux et se chargea d’énergie avant d’exploser en sphères de lumières bleues. Les flammes et les explosions se disputaient le prix de la lumière la plus intense. L’ Amane, aveuglée, leva instinctivement son bouclier pour encaisser le choc.
 Les décharges et les bombes semblaient venir d’un endroit différent à chaque fois. L’ennemi se déplaçait sur la colline les surplombant mais l’épaisse fumée rendait toute réplique impossible. Le groupe ne pouvait que rester à l’abri alors que les coups répétés faisaient gronder le bouclier de la Lancière et la terre tout autour d’eux.Ils étaient bloqués et la fumée commençait à les priver d’oxygène.
L’attaque suivante fut bien plus forte et obligea l’Amane à enfoncer profondément ses pieds dans le sol pour absorber le choc d’une triple décharge d’énergie. Elle soupira de mécontentement alors qu’un rire  s’élevait au loin suivi de cliquetis inquiétants. Raffermissant sa prise sur son bouclier chauffé par les flammes, elle commença à chercher une issue du regard. En vain.
Eveanna n’arrivait plus à respirer et elle ne pouvait rien faire pour Ale dans cette fournaise. La lancière pouvait les couvrir mais elle n’aurait jamais l’allonge nécessaire pour toucher leur assaillant sans quitter sa position. Le stress faisait courir de petites flammes le long des mains de la sorcière. Il fallait qu’elle fasse quelque chose avant que le feu reprenne le dessus sur sa magie.
Elle glissa sa main dans son sac et attrapa son pâle disque de combat.Il n’était pas très puissant mais leur donnerait l’allonge nécessaire pour une contre-offensive. Elle se concentra et fit planer son arme à quelques centimètres de sa paume avant de se coller contre le dos de l’Amane, attirant son attention, puis lui mimant son plan.
Cette dernière grogna son approbation tout en encaissent une nouvelle volée  d’explosifs.Eveanna profita du temps de recharge de l’arme de l’assaillant pour répliquer.Elle envoya plusieurs boules de feu dans la direction des derniers tirs. Aucunes n’atteignirent leur cible mais cela suffit à agacer leur adversaire qui les arrosa d’une rafale puissante en représailles.
L’Elfe se replia de justesse derrière l’Amane qui ne bougea même pas d’un pouce alors que son bouclier vibrait encore sous l’impact.
-          « Recommence !, cria-t-elle
-          QUOI ?, hurla l’Elfe sourde en retour
-          RECOMMENCE !
-          NON ! «
Elle était paralysée par la peur et les flammes grandissaient sur ses bras. Entendant les cris, Aledaran se réveilla à moitié, grognant de douleur et toussant à cause de la fumée. Il tenta de se relever mais retomba, inconscient.
-          « RECOMMENCE ! hurla l’ Amane entre deux  explosions tonitruantes
-          JE…PEUX PAS… je… «
Dès que la Lancière entendit le cliquetis de rechargement de l’arme, elle posa sa lance, planta son bouclier dans le sol et agrippa la sorcière à deux mains pour la jeter en avant vers le champ de bataille.
-          « RECOMMENCE !» hurla-t-elle à nouveau, « RETOURNE- LUI TES FLAMMES SINON NOUS SOMMES MORTS ! »
L’Amane avait raison. Si le feu voulait sortir alors autant qu’il serve à quelque chose.Tremblante, l’Elfe se concentra de toutes ses forces et appela sa magie. Le bras tendu vers le ciel, la paume vers le haut, elle fit voler son disque au maximum de sa puissance.   Son arme se mit à tournoyer si vite qu’elle avait peur qu’il se brise. Mais ce n’était pas suffisant, elle n’avait le droit qu’à un seul essai.
La terreur faisait courir le feu sur l’ensemble de son corps. L’Elfe ressemblait maintenant  à une statue de flammes au milieu du brasier. Face à la menace, ses pensées s’emballèrent. Elle était en première ligne, sans protection. Elle n’avait rien demandé et  maintenant elle frôlait la mort deux fois par jour. Est-ce qu’on lui demandait son avis ? Est-ce qu’on s’inquiétait pour elle ?  Elle suffoquait sous le poids de la peur et de la magie. Elle voulait que tout cela cesse. Que cette bataille idiote s’arrête.
La colère emporta la peur tel un raz de marée. Levant la main toujours plus haute, elle convoqua le feu comme elle ne l’avait jamais encore fait. La température augmenta autour d’elle à mesure qu’elle aspirait les flammes de l’incendie de la taverne. Le disque prit une telle vitesse qu’il gémissait et crépitaient de petites étincelles. Une tornade de feu entourait son bras tendu surmonté du disque chauffé à blanc.
-         «   BRULE ! «
Elle déchaina les flammes loin devant elle sur ce qu’elle supposait être la position de l’assaillant. Une intense lumière déchira le ciel, virant à l’écarlate avant d’accoucher d’une tempête incandescente. D’énormes boules de feu tombèrent par rafales, écrasant et carbonisant la végétation de la colline. Des cliquetis et des jurons s’élevèrent au loin. Puis… rien.
Eveanna avait du mal à reprendre sa respiration et dû mettre un genou à terre pour ne pas s’effondrer, à bout de forces.Machinalement elle replaça son disque encore chaud dans son dos et tenta de reprendre ses esprits. Son feu s’était apaisé en ayant partiellement rasé la colline heureusement dépourvue d’habitations. Leur adversaire s’était enfui, blessé peut-être. C’était fini.
La sorcière, bien qu’épuisée, se força à se lever et à se retourner. Derrière elle la taverne n’était plus qu’une ruine fumante et des gens étaient morts. Elle ne comprenait pas pourquoi on les avait attaqués avec une telle violence. Ni pourquoi on les avait aidés. Elle tituba jusqu’à ses compagnons et s’effondra près d’eux plus qu’elle ne s’agenouilla.
L’Amane était penchée sur le corps de l’archer inanimé et releva la tête en l’entendant l’approcher :
-         « Eveanna, ça va ? Demanda-t-elle
-          Oui je crois. Mais comment... ?
-          Il faut partir. Maintenant.
-          Quoi ? Mais qui … «
Grifeuille ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase et se leva pour replier sa lance et remettre son bouclier :
-          « Je m’appelle Grifeuille. Yrlyg m’envoie.
-          Yrlyg ?, Mais…et les blessés ?
-          Les soigneurs vont arriver. Nous on part. «
Eveanna n’en revenait pas. Il y avait des blessés, beaucoup de dégâts, et il fallait fuir comme une voleuse à nouveau? La Lancière avait remarqué son air effaré et lui répondit fermement en la regardant droit dans les yeux :
-          « Cette attaque vous ciblait. On cherchera le pourquoi plus tard. Mon boulot c’est de vous mettre en sécurité. «
Elle n’attendit pas de réponse et se baissa pour attraper Aledaran. Elle le déposa sur son épaule comme s’il ne pesait rien, veillant à ne pas le cogner contre son bouclier puis se mit en marche, ignorant ses gémissements. Voyant que la sorcière ne bougeait pas, elle l’attrapa par le bras et l’aida à avancer. Cependant la progression était laborieuse et trop lente au gout de l’Amane. Au bout d’un pâté de maison elle lui lança :
-          « Ça ne va pas ?
-          Plus de forces », haleta l’Elfe
-          « Tu as des potions ? »
Les potions ! Avec tout ça elle avait encore failli les oublier. Sa tête tournait mais elle réussit tout de même à faire fonctionner son sort de rappel. Elle glissa sa main dans son sac et en sorti une fiole lisse remplie d’un liquide rouge. Mais alors qu’elle allait la déboucher, la Lancière lui glissa :
-          « Prends plutôt la bleue.Ta mana est à sec :c’est ça qui te ralenti, pas tes blessures »
Eveanna s’exécuta et avala sans protester la potion bleue au gout amer. Elle sentit la magie affluer dans ses veines et sa respiration s’apaiser. Ses joues retrouvèrent presque instantanément des couleurs.
-          « Et pour lui ? » demanda l’Elfe en désignant le blessé. « On ne pourrait pas lui donner une potion de soin pour le soulager ?
-          Impossible. Cela soignerait les brûlures avec les échardes et les morceaux de vêtements dedans. Il faut d’abord nettoyer.
-          Alors on va l’emmener comme ça ?
-          Oui. Il faudra qu’il tienne le coup jusqu’à la maison d’Yrlyg. »
Devant l’air inquiet de la sorcière, elle ajouta :
-          « J’ai caché des chevaux près du port, juste à l’orée de la jungle. Mais il faut faire vite : ses blessures sont graves et on a peut-être été suivis. «
Joignant le geste à la parole, l’immense Amane repartit dans la nuit d’un pas décidé, Eveanna sur ses talons.
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Précédent : Chapitre 13:  La lance de Kaia   // suivant: Chapitre 15 :Médecine douce
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saturnefanfictions · 7 years
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En 2015, j’ai écrit le plus fidèlement possible mes souvenirs de ma mère, les plus anciens, et aussi ceux qui m’ont le plus marquée. J’ai rédigé tout à la main, ai relié les pages, et lui ai offert pour son anniversaire. Ça a eu un grand succès dans ma famille, ils ont tous lu et commenté. D’ailleurs mon frère, mon père et mon cousin avaient l’air très envieux et il est clair qu’ils auraient voulu que je le fasse pour eux aussi. ^^’
Bref, comme c’était pas une fanfic j’ai pas pensé une seconde à mettre en ligne, je me disais qu’un texte autobiographique, sur ma mère de surcroît, ça intéresserait personne. Mais @andersandrew ne serait pas contre y jeter un œil, donc voilà, je mets sur Tumblr.
Et là, contrairement aux fanfics, pour une fois je peux dire que absolument tout m’appartient. :D
Warning, pavé sous le cut !
À l'époque où je n'avais pas conscience d'être un enfant, mon univers se réduisait à trois personnes.
Il y avait mon frère dont j'enviais l'assurance et le talent. À la fois grâce et plaie, il représentait un élément instable pouvant déraper de compagnon de jeu à menace explosive – et inversement – en une fraction de seconde.
Il y avait mon père, perchoir à câlins et allié indéfectible. Celui vers qui me tourner pour obtenir protection ou faveurs, et à qui une mauvaise note lui tirait le même commentaire impassible qu'une bonne. Ces choses-là n'étaient pas importantes pour lui. Il n'était pas un adulte au sens propre, mais un égal à l'esprit joueur.
S'il y avait une figure d'autorité parentale, quelqu'un à rendre fier et dont je cherchais l'approbation, c'était bien ma mère. Elle dégageait une dignité un brin sévère dont mon père était dépourvu, qui la rendait bien plus crédible à mes yeux. Tout geste affectueux ou compliment de sa part était inestimable car rare et mérité. Ce n'était pas quelque chose qui lui venait naturellement. Le moindre tapotement sur la tête, aussi maladroit fût-il, valait son pesant d'or.
Hors de ce cercle restreint, tout n'était qu'abstraction. J'évoluais dans un théâtre d'ombres qui ne s'animait qu'en ma présence. Il ne me serait pas venu à l'idée que les instituteurs, les passants dans la rue ni même les murs de l'école aient une existence propre et indépendante de la mienne.
Ils étaient là, voilà tout.
Le mur noirci s'élevait haut, ses pierres rongées de sable jusqu'au sommet. L'horizon ondoyant avalait l'azur du ciel dans le roulis de la mer étouffé par la rumeur citadine.
Mon attention s'était fixée sur un petit crabe inerte à mes pieds. Fascinée, je pris le risque de le toucher du bout du doigt, l'enfonçant davantage dans le sable tiède. Il n'en bougea pas plus. Le soleil traçait les reflets rouges orangés et les contours de son corps translucide comme il l'aurait fait pour une pierre précieuse.
Le crabe était mort. Je n'en ressentais aucune tristesse. Peut-être même une once d'orgueil : je pouvais disposer à ma guise de ce qui, vivant, aurait pu me faire du mal.
Je courus droit vers le parasol pour en déloger mon père, le forçant à venir voir le crabe afin qu'on le ramène pour l'offrir à ma mère. Je pensais qu'il s'agissait là du plus beau cadeau qui soit.
Le train avait démarré depuis longtemps lorsque je tournai enfin la tête. Je fus surprise de voir le paysage défiler à grande vitesse par la fenêtre. Je réalisai soudain que ma mère n'était nulle part en vue, et la cherchai des yeux, la peur s'ancrant dans mon ventre. J'étais entourée d'inconnus sans visage. Un garçon pleurait à chaudes larmes, lui aussi ne comprenait pas pourquoi sa mère n'était pas là.
Je ne pleurais pas, moi. J'ignorais ce que je faisais là, mais je savais que j'étais supposée le savoir. Dans le brouillard confus de ma mémoire, je me souvins que ma mère m'avait tout expliqué, sans que je n'en retienne un mot.
Il ne m'en fallut pas plus pour que toute angoisse s'évapore. Si ma mère savait que j'étais ici, c'est que je n'avais aucune raison de m'inquiéter.
Une femme essayait en vain de consoler le garçon en lui assurant qu'il reverrait sa mère.
Son avant-bras reposait sur la table et sa main remuait nerveusement, comme animée d'une volonté propre. Incapables de rester calmes, les doigts s'occupaient à chasser un grain de sucre ou tapoter la surface de bois comme un animal aveugle. Le tintement de cuillères dans les tasses rythmait le débit régulier de sa voix, seulement interrompu par un marmonnement approbateur ou bref commentaire de mon père.
L'odeur du café saturait l'air.
Les coudes appuyés sur la table, je laissai tomber ma tête jusqu'à caler mon menton sur le moelleux de l'avant-bras en faisant mine d'écouter. Ma mère ne broncha pas à l'invasion – il était fort probable qu'elle n'ait rien remarqué, tant elle était absorbée dans cette conversation qui ne m'intéressait pas. Je m'affalai davantage, allongeant ma tête sur son bras et pressant mon nez froid contre sa peau. J'en inspirai le parfum de fer à peine perceptible, bercée par le ronronnement de sa voix.
Tandis qu'elle prenait une gorgée de café sans se formaliser de sa fille monopolisant son bras, je tournai la tête et collai mon nez contre le dos de sa main – celle-ci s'immobilisa docilement, me laissant respirer l'odeur de fer qui s'était précisée. Je fermai les yeux, imaginant une mine au plus profond des entrailles de la Terre. La pesanteur d'un casque équipé d'une lampe dont le faisceau lacérait les ténèbres et éclaboussait les roches luisantes d'humidité.
Je manquai de trébucher, essuyant d'un revers de manche mon front couvert de suie. Des pierres roulaient sous mes pieds et la pioche pesait lourd dans mes mains percluses de cloques. Des wagonnets chargés de monceaux bruts de fer roulaient derrière moi dans un crissement qui couvrait les échos des voix de mineurs.
La pioche s'abattit dans la roche avec fracas et engendra une rampante fissure. La paroi se craquela, le sol se mit à trembler. Nous nous mîmes tous à courir vers la sortie alors que tout s'effondrait autour de nous. La lumière du jour brillait au loin comme une promesse.
Les poutres qui soutenaient la voûte du plafond se brisèrent et tout s'écroula. Ensevelis dans le noir et suffoquant dans l'air qui se raréfiait, nous grattions les roches à nous en arracher les ongles....
Je rouvris les yeux dans la lumière vive de la cuisine, éblouie et les paupières lourdes. Ma mère parlait toujours, et les légers mouvements dans son bras m'indiquaient qu'elle hochait la tête avec véhémence pour appuyer ses propos. Sa main tressautait sous ma joue, comme un faible animal pris au piège.
Je pris soin d'inspirer une dernière bouffée de fer avant de la libérer.
L'oreiller dans mon dos ne faisait guère qu'amortir la morsure du bord du lit. La couverture qui enveloppait mes genoux exhalait une odeur douceâtre de poussière. Ses bords râpés au bleu fané avaient quelque chose de rassurant. Dans ce cocon de lumière mordorée dans l'angle du lit et de l'armoire, je me blottissais contre ma mère en peinant à garder mes yeux entrouverts. La joue pressée contre son épaule, bercée par sa voix qui s'écoulait comme du miel liquide, je luttais contre le sommeil.
Non pas pour connaître la fin de l'histoire qu'elle me lisait – je la connaissais si bien que j'aurais pu la réciter de mémoire – mais pour prolonger ce moment où elle s'occupait exclusivement de moi. Engourdie dans un nuage de coton, je regardais entre mes cils les images de l'album sans vraiment les voir. La voix marquait des pauses, et un doigt pointait un détail du dessin tandis que je développais l'art de bailler en silence, sans ouvrir la bouche. Pourvu que cela ne finisse jamais.
Ça n'a l'air de rien, l'angle d'un lit et d'une armoire, des draps fleurant bon la lessive, la teinte pastel des murs, le bleu tendre d'une couverture usée... mais ces instants ont associé pour toujours imaginaire et plénitude.
Je traçai le dernier pétale en tirant la langue d'application. Ce fut avec fierté que je reposai le feutre, mon dessin achevé – les pétales étaient tous à peu près de la même taille et il ne restait pas de trou pour une fois. La fleur s'élançait dans le ciel ensoleillé et dépassait le toit de la maison. Le même schéma répété inlassablement. Je ne pouvais me résoudre à dessiner autre chose qu'une maison jouxtant une géante fleur sous un radieux soleil.
Repoussant les feutres sur le bureau, je saisis le dessin en appelant ma mère pour le lui offrir.
Mes doigts plongèrent dans la fourrure douce et épaisse. Décrocher le manteau dans l'atelier étriqué ne fut pas une mince affaire, mais je parvins à l'extirper de la masse en tirant de toutes mes forces. Le cintre tomba à terre avec un bruit métallique tandis que je passais un bras, puis l'autre. Le manteau pesait lourd sur mon dos et mes mains se perdaient dans les manches.
Je saisis le tabouret au passage afin de fouiller dans les armoires et trouver de quoi compléter le déguisement.
Hissée sur le tabouret et un genou pressé contre le lavabo, je me penchai sur le triple miroir afin d'étudier mon visage sous tous les angles. En les inclinant de la bonne manière, je pouvais même voir à quoi ressemblait ma tête de derrière. Un bandeau retourné encerclait mon crâne et une plume famélique de pigeon s'y trouvait plantée.
En équilibre précaire sur le lavabo, tout le maquillage de ma mère que j'avais pu dénicher. Je n'avais pas la moindre idée de l'utilité exacte de ces palettes de couleurs. Était-ce pour les yeux, les joues ou les lèvres ? J'aurais été bien en mal de le dire. Toujours est-il que cela faisait l'affaire comme peinture de guerre indienne.
J'achevai de tracer des lignes rouges, noires et vertes sur mon front et mes joues avant de tout ranger. J'avais le temps de jouer au moins une heure tant que la maison était vide, et je nettoierais tout au savon ensuite.
Ma mère n'en saurait rien.
L'eau remuait à gros bouillons dans la casserole, faisant trembler bruyamment le récipient en verre qu'elle contenait. Le chocolat onctueux y englobait ma cuillère et distillait dans la cuisine une alléchante odeur. À côté, ma mère s'essuyait les mains sur son propre tablier avant de beurrer le plat. J'en profitai pour lécher la cuillère pleine de chocolat brûlant.
Le résultat n'était jamais aussi savoureux que le processus en lui-même. Ce mélange de parfums sucrés, de plats à lécher et d'instructions de ma mère à suivre à la lettre.
Nous pencher dans le vide pour effrayer notre mère était un plaisir raffiné que je partageais avec mon frère. À chaque fois qu'il y avait une falaise, un précipice, bref, qu'une chute mortelle était à craindre, nous ne pouvions résister à l'envie de nous approcher du vide en lui criant de regarder et que nous allions tomber.
Ça valait la peine de risquer la chute pour la voir s'enfuir en clamant qu'elle ne voulait pas voir ça.
Le soleil filtrait entre les feuilles des arbres, mouchetant de taches lumineuses le chemin de terre et d'herbe. La sangle des jumelles sciait ma nuque et le lourd objet se balançait et heurtait mes côtes à chaque pas. Chacun marchait à son rythme et le groupe s'était étalé, avec en tête mon frère et mon cousin. Je me tenais au niveau de ma mère qui se trouvait en grande discussion barbante. Je tirai sur sa manche pour attirer son attention, mais elle m'ignora. Ou plutôt, elle ne m'avait pas remarquée comme c'était souvent le cas lorsqu'elle était ainsi prise dans son flot de paroles.
Je profitai de l'aubaine pour ôter les encombrantes jumelles qui pendaient à mon cou et, tout en marchant, les approchai avec précaution de sa main. Pas trop vite, afin de ne pas briser sa transe.
La manœuvre fonctionna : la main me débarrassa diligemment de mon fardeau sans que ma mère n'ait rien remarqué. Un rictus en coin, j'échangeai un regard avec mon père qui riait des yeux. Une heure de randonnée plus tard, ma mère se demanda à voix haute pourquoi elle portait les jumelles.
Il n'était pas rare qu'aux repas je me déleste dans son assiette des aliments que je n'aimais pas. Car elle mangeait absolument tout, jusqu'à la moelle des os et le gras spongieux et jaunâtre du poulet. Si bien que nous l'appelions parfois Médor.
Mon frère et moi étions bien plus difficiles qu'elle, à son grand dam. Il ne nous était pas permis de quitter la table tant que l'assiette n'était pas vide. Nous avions développé quelques ingénieuses techniques afin d'éviter ce supplice. Glisser des morceaux dans la serviette de tissu. Amasser les dernières bouchées dans les joues sans avaler, puis tout recracher dans les toilettes. Malgré cela, je demeurais souvent dernière à table, enchaînée là par une assiette pleine.
Le pire était la tarte aux poireaux.
Un jour que j'avais échoué à m'en débarrasser par les moyens habituels, je me retrouvais seule face à une énorme part de tarte verdâtre. Ma mère prenait le soin de passer régulièrement dans la cuisine afin de me surveiller. Je passai de longues minutes à échafauder des plans pour me tirer de là. Dans un élan d'adrénaline, je saisis l'assiette et courus jusqu'au salon où les fenêtres étaient grandes ouvertes, et n'hésitai pas à balancer la part au-dehors avant de revenir à la hâte.
À peine eus-je retrouvé ma place devant mon assiette désormais vide, que ma mère entra dans la cuisine. Je m'empressai de clamer tout sourire que c'était très bon, ce qui me valut un regard hautement suspicieux.
Elle eut beau chercher dans la poubelle et sous les meubles, elle ne put trouver l'évidence du crime.
Maman, avec une bonne vingtaine d'années de retard, je te présente mes excuses pour avoir exilé cette part de tarte. Mais sache que les oiseaux l'ont appréciée mieux que je n'aurais jamais pu le faire.
Bon anniversaire.
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baillyf · 4 years
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Quand Boris Johnson fait du copier collé
Boris Johnson et Priti Patel visitent les lieux de l'attaque (EPA) Boris Johnson a été accusé d'avoir copié sur un blog un guide sur le cadre juridique de l'affaire de terreur de London Bridge. L'auteur anonyme du blog Secret Barrister a décrit le plagiat apparent comme de la shithouserie militaire », accusant M. Johnson d'avoir essentiellement copié et collé mon article de blog». Mais une source proche du Premier ministre a catégoriquement nié que l'explication de M. Johnson - dans un fil Twitter de 16 messages - ait été copiée. Téléchargez la nouvelle application Independent Premium Partager toute l'histoire, pas seulement les gros titres Le fil du PM a été publié dimanche, peu de temps après la publication du long article de blog sur le site Web de Secret Barrister. L'auteur du blog a souligné que, en plus de faire les mêmes points dans une séquence similaire à celle de son article, l'explication du PM liée au même document Prison Reform Trust et a répété la même observation sur la mauvaise déclaration des commentaires faits par Lord Justice Leveson concernant le rôle de la Commission des libérations conditionnelles. Forme L'actualité britannique en images 1/50 24 février 2020 Un couple à l'abri des vagues qui s'écrasent sur la promenade de Folkestone, dans le Kent, car le mauvais temps continue de causer des problèmes à travers le pays Pennsylvanie 2/50 23 février 2020 Reconstitution Viking lors du Jorvik Viking Festival à York, reconnu comme le plus grand événement du genre en Europe Pennsylvanie 3/50 22 février 2020 L'ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, la créatrice de mode Vivienne Westwood et la rédactrice en chef de WikiLeaks Kristinn Hrafnsonn assistent à une manifestation contre l'extradition de Julian Assange devant le haut-commissariat de l'Australie à Londres Reuters 4/50 21 février 2020 Un travailleur récupère des véhicules bloqués par les inondations sur l'A761 à Paisley, en Écosse Getty 5/50 20 février 2020 Des policiers devant la mosquée de Regents Park, dans le centre de Londres, après qu'un homme aurait été poignardé au cou. Des images de la scène ont montré un jeune homme blanc dans un haut à capuchon rouge dirigé depuis la mosquée par la police Reuters Getty Images 7/50 18 février 2020 Modèles sur le podium lors du défilé Bobby Abley à la London Fashion Week Pennsylvanie 8/50 17 février 2020 Rachel Cox inspecte les dommages causés par les inondations dans sa cuisine à Nantgarw, dans le sud du Pays de Galles, où les résidents retournent chez eux pour inspecter et réparer les dommages à la suite de la tempête Dennis Pennsylvanie 9/50 16 février 2020 La rue Teme à Tenbury Wells est vue sous les eaux de crue de la rivière Teme qui déborde, après que la tempête Dennis a provoqué des inondations dans de grandes étendues de Grande-Bretagne AFP via Getty 10/50 15 février 2020 Présenter des modèles de créations au défilé Richard Quinn lors de la London Fashion Week à Londres Reuters Pennsylvanie 12/50 13 février 2020 Démissionne comme chancelier de l'Échiquier. Le départ de M. Javid intervient juste un mois avant un budget crucial, destiné à tracer la voie à suivre pour le nouveau gouvernement - et fait de lui le chancelier le moins ancien depuis plus de 50 ans EPA 13/50 12 février 2020 Le fermier Tommy Aitchison de North Shortcleugh farm nourrit ses moutons à Elvanfoot, en Écosse. Un avertissement jaune pour la neige et la glace reste en place dans la majeure partie de l'Écosse, la police a signalé un certain nombre d'accidents dans la région avec de nombreux itinéraires affectés par la neige et la glace Getty 14/50 11 février 2020 Robyn Peoples, gauche, 26 ans, et Sharni Edwards, 27 ans, au Loughshore Hotel, à Carrickfergus, après être devenus le premier couple à avoir un mariage homosexuel en Irlande du Nord Pennsylvanie 15/50 10 février 2020 Des vagues déferlent sur un camion sur le front de mer de Blackpool alors que des avertissements météorologiques concernant le vent, la neige et la glace ont été émis dans de grandes parties du pays. 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Javid intervient juste un mois avant un budget crucial, destiné à tracer la voie à suivre pour le nouveau gouvernement - et fait de lui le chancelier le moins ancien depuis plus de 50 ans EPA 13/50 12 février 2020 Le fermier Tommy Aitchison de North Shortcleugh farm nourrit ses moutons à Elvanfoot, en Écosse. Un avertissement jaune pour la neige et la glace reste en place dans la majeure partie de l'Écosse, la police a signalé un certain nombre d'accidents dans la région avec de nombreux itinéraires affectés par la neige et la glace Getty 14/50 11 février 2020 Robyn Peoples, gauche, 26 ans, et Sharni Edwards, 27 ans, au Loughshore Hotel, à Carrickfergus, après être devenus le premier couple à avoir un mariage homosexuel en Irlande du Nord Pennsylvanie 15/50 10 février 2020 Des vagues déferlent sur un camion sur le front de mer de Blackpool alors que des avertissements météorologiques concernant le vent, la neige et la glace ont été émis dans de grandes parties du pays. 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Le cheval, qui mesure 4 mètres de haut et peut accueillir 10 personnes à l'intérieur, a été tiré par un groupe de supporters avec des drapeaux indiquant "BP Must Fall" BP ou non BP / PA 19/50 6 février 2020 Des membres de l'équipe du Programme d'enquête sur les échouages ​​de cétacés examinent une baleine morte décédée après s'être échouée dans l'estuaire de la Tamise à Medway au cours du week-end Pennsylvanie 20/50 5 février 2020 Les enfants de l'école secondaire Oaklands à Bethnal Green et les familles appartiennent à Westminster avant de remettre une pétition au Home Office, alors qu'ils demandent au gouvernement de modifier les lois britanniques sur le regroupement familial des réfugiés Pennsylvanie 21/50 4 février 2020 Rasputin l'ours polaire, secoue l'eau comme il est dévoilé au Yorkshire Wildlife Park, Doncaster Pennsylvanie 22/50 3 février 2020 Activité policière à l'intérieur d'un cordon où un homme a été abattu par la police armée lors d'un incident lié au terrorisme à Streatham, Londres EPA 23/50 2 février 2020 Micheal Ward avec son Rising Star Award aux côtés de Daniel Kaluuya Baftas Reuters AFP / Getty 25/50 31 janvier 2020 Les partisans de l'UE pro affichent une bannière `` Ici pour rester, ici pour se battre, les migrants entrants, les conservateurs sortis '' du pont de Westminster devant les chambres du Parlement à Londres. La Grande-Bretagne quitte officiellement l'UE le 31 janvier, entamant une période de transition de onze mois EPA 26/50 30 janvier 2020 Kiko le British Bulldog âgé de 2 ans avec son propriétaire, Ebel Perez, de Shiremoor, North Tyneside Pennsylvanie 27/50 29 janvier 2020 Les eurodéputés britanniques et leurs assistants ainsi que des membres du groupe politique socialiste et démocrate lors d'une cérémonie avant le vote sur le retrait du Royaume-Uni de l'UE au Parlement européen à Bruxelles AP 28/50 28 janvier 2020 Les torches sont allumées à l'aide d'une torche avant le festival Up Helly Aa Viking. Originaire des années 1880, le festival célèbre l'héritage nordique des Shetland Pennsylvanie 29/50 27 janvier 2020 Le lanceur d'Angleterre Mark Wood est soulevé par Joe Root après avoir remporté le dernier guichet de l'Afrique du Sud pour remporter le match et la série au cours de la quatrième journée du quatrième test chez Wanderers à Johannesburg Getty 30/50 26 janvier 2020 Les artistes interprètes ou exécutants participant à un défilé impliquant des costumes, des danses de lion et des chars, au cours des célébrations du Nouvel An chinois dans le centre de Londres, qui marque l'année du rat Pennsylvanie 31/50 25 janvier 2020 Un couple se promène le long du canal Basingstoke près de Dogmersfield dans le Hampshire Pennsylvanie 32/50 24 janvier 2020 Boris Johnson gestes alors qu'il regarde une performance lors des célébrations du Nouvel An lunaire chinois à Downing Street à Londres Reuters 33/50 23 janvier 2020 Gabriella Zaghari-Ratcliffe se tient à côté de son père Richard Ratcliffe, le mari de Nazanin Zaghari-Ratcliffe et de sa mère Barbara, alors qu'ils s'adressent aux médias à Downing Street après une réunion avec le Premier ministre Boris Johnson Pennsylvanie 34/50 22 janvier 2020 Rosa Connolly examine de près lors d'un aperçu de l'exposition des Tyrannosaures au Musée national d'Écosse, Édimbourg Pennsylvanie 35/50 21 janvier 2020 Le soleil se couche derrière les grues à tour et les toits de Londres dans le quartier financier de la ville Pennsylvanie 36/50 20 janvier 2020 Le prince Harry, duc de Sussex, s'entretient avec le Premier ministre Boris Johnson alors qu'ils assistent au Sommet d'investissement UK-Afrique à l'Intercontinental Hotel à Londres. Johnson accueille des dirigeants africains et des représentants gouvernementaux de haut niveau ainsi que des entreprises britanniques et africaines lors du Sommet d'investissement Royaume-Uni-Afrique, visant à renforcer le partenariat économique du Royaume-Uni avec les pays africains Getty 37/50 19 janvier 2020 Joe Root célèbre avec ses coéquipiers d'Angleterre après avoir pris le guichet de Rassie van der Dussen au cours de la quatrième journée du troisième test contre l'Afrique du Sud à Port Elizabeth. Il a remporté les quatre meilleurs portillons de sa carrière au cours de la journée, ce qui a vu l'équipe locale suivre dans leur deuxième manche. Ils traînent l'Angleterre par 188 courses avant le cinquième jour Getty 38/50 18 janvier 2020 Les drag queens posent sur le tapis rose alors qu'elles participent à la "Queen's Walk" lors du RuPaul's DragCon UK à Kensington Olympia AFP via Getty 39/50 17 janvier 2020 Kitty Ross, conservatrice de l'histoire sociale, se reflète dans une vitrine tout en tenant un violon squelette des années 1880 qui fait partie de l'exposition Sounds of our City à l'Abbey House Museum de Leeds Pennsylvanie 40/50 16 janvier 2020 Le Britannique Harry, duc de Sussex (C), accueille le tirage de la Coupe du monde de rugby à XV 2021 dans les jardins du palais de Buckingham à Londres, Grande-Bretagne, le 16 janvier 2020. Le duc, qui devrait prendre du recul par rapport aux fonctions royales supérieures, s'est entretenu avec des ambassadeurs de la Ruby League et des enfants de l'école primaire catholique St Vincent de Paul à Londres EPA 41/50 15 janvier 2020 Des véhicules négocient la route inondée B4069 à Christian Malford dans le Wiltshire après que la rivière Avon a éclaté ses rives Pennsylvanie 42/50 14 janvier 2020 D'énormes vagues ont frappé la digue à Porthcawl, au Pays de Galles, alors que des rafales allant jusqu'à 80 mph de la tempête Brendan ont perturbé le Royaume-Uni Pennsylvanie 43/50 13 janvier 2020 Des marionnettistes de Vision Mechanic répètent avec la plus grande marionnette d'Ecosse, une déesse de la mer de dix mètres de haut appelée Storm, dans l'enceinte du Museum of Flight, East Lothian. Entièrement fabriqué à partir de matériaux recyclés, il a été dévoilé avant ses débuts lors des célébrations du Celtic Connections Costal Day à Glasgow ce week-end Pennsylvanie 44/50 12 janvier 2020 Une planche à voile saute en l'air après avoir heurté une vague dans la mer au large de la plage de West Wittering dans le West Sussex Pennsylvanie 45/50 11 janvier 2020 Mikuru Suzuki célèbre sa victoire au championnat féminin des BDO World Professional Darts Championships 2020 à Londres Pennsylvanie 46/50 10 janvier 2020 L'un des sept nouveaux lionceaux au West Midlands Safari Park à Kidderminster Pennsylvanie 47/50 9 janvier 2020 Rawson Robinson, de Nenthead, à la frontière de la Cumbria et du Northumberland, déneige le village modèle qu'il a construit dans son jardin Pennsylvanie 48/50 8 janvier 2020 Les gens lisent des messages écrits sur la fresque de David Bowie à Brixton, dans le sud de Londres, sur ce qui aurait été le 73e anniversaire du chanteur Pennsylvanie 49/50 7 janvier 2020 L'Angleterre Stuart Broad célèbre avec son coéquipier Ben Stokes après le licenciement de l'Afrique du Sud Rassie van der Dussen au cours de la cinquième journée du deuxième match de cricket d'essai au Cap. Stokes a remporté les trois derniers guichets en l'espace de 14 livraisons pour conclure une victoire de 189 points AFP via Getty 50/50 6 janvier 2020 Des manifestants à Londres participent à une manifestation en soutien à une femme britannique reconnue coupable d'avoir menti au sujet d'un viol collectif à Chypre AP Le blog contenait également des critiques à l'encontre du Premier ministre pour avoir tenté de marquer des points politiques bon marché "à la suite de la tragédie et accusé le gouvernement de mentir carrément" sur le contexte de la libération anticipée d'Usman Khan, mais cela n'a pas été répété. Écrivant sur Twitter, séminaire entreprise Londres l'auteur de l'avocat secret a déclaré: Le premier ministre a essentiellement copié et collé mon article de blog dans un fil de discussion et l'a fait passer pour sa propre explication. Regardez plus Un billet de blog que j'ai dû écrire pour réfuter les mensonges qu'il a passés hier à jaillir. C'est de la shithouserie de qualité militaire. » Il a ajouté plus tard: La possibilité que les propres conseillers juridiques du PM aient rédigé son fil de discussion sans se soucier de mes écrits doit être soigneusement étudiée. Mais je ne peux tout simplement pas le voir. Dans l'affirmative, cela signifierait qu'un PM qui n'a jamais auparavant participé à aucune forme d'exposition juridique détaillée - son style est célèbre pour son pinceau large et ses couleurs vives - a décidé de rien pour publier un long explicateur juridique sur une question complexe, des heures après la mienne. largement diffusé. Newsletter Inside Politics Les dernières nouvelles sur le Brexit, la politique et au-delà directement dans votre boîte de réception Entrez votre adresse email Continuer Continuer Veuillez saisir une adresse e-mail L'adresse e-mail n'est pas valide Remplissez ce champ L'adresse e-mail n'est pas valide L'e-mail existe déjà. Connectez-vous pour mettre à jour vos préférences de newsletter Inscrivez-vous avec votre compte social ou cliquez ici pour vous connecter Je souhaite recevoir des informations sur la politique chaque matin par e-mail Cela signifierait également qu'il a décidé, par pure coïncidence, de créer un lien vers le même document PRT auquel je suis lié, et a même fait une digression (comme je l'ai fait) pour clarifier un commentaire de Leveson qui a été mal rapporté dans la presse. Le nombre de personnes qui ont (apparemment indépendamment) remarqué les similitudes de fond, même si la langue a changé, me fait croire que je ne deviens pas fou. L'explication la plus évidente est que Johnson (ou probablement ses conseillers spéciaux) ont pris leurs informations sur le blog, supprimé le contexte gênant et l'ont utilisé pour présenter Johnson comme un sage juridique partageant sa sagesse. Ou, comme on me dit que les universitaires l'appelleraient, plagiat. » Le blog a été présenté comme une tentative de dissiper la confusion sur les raisons pour lesquelles Usman Khan a été libéré de prison après avoir purgé huit ans de prison. Il établit les différences entre l'emprisonnement pour la protection du public (IPP), instauré par le parti travailliste en 2005 pour les délinquants jugés dangereux pour le public, la détention similaire pour la protection du public (DPP) pour les délinquants dangereux âgés de 18 à 21 ans et la détention prolongée Peines (EDS) qui les ont remplacés en 2012 sous le gouvernement de coalition. Il a expliqué comment Khan avait initialement été condamné à une peine d'une durée indéterminée en 2012, en vertu de laquelle il devait être détenu pendant au moins huit ans, et aurait ensuite à convaincre la Commission des libérations conditionnelles qu'il ne constituait plus un danger pour le public avant d'être libéré. Et il a raconté comment la Cour d'appel a par la suite modifié cela en une peine prolongée, qui ne nécessitait pas l'approbation de la Commission des libérations conditionnelles avant sa libération sous licence à la fin de la période de huit ans. En utilisant une formulation différente, le fil Twitter de M. Johnson a essentiellement fait les mêmes remarques et renvoyé les lecteurs au même document Prison Reform Trust, avant de faire la même remarque sur la mauvaise interprétation généralisée des commentaires de Lord Justice Leveson. Le fil de discussion de M. Johnson a conclu: Bien que quatre juges principaux aient considéré que Khan était dangereux, il devait être automatiquement libéré à mi-parcours en raison de la loi de 2008 sur le travail.
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ocine-atamose-blog · 5 years
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Comme un pouce à demi luxé, réveillé rendormi par l’impossible geste répété, l’eau jaillit après la moitié du verre du fait de la trop forte pression, je vois cet homme couché contre un tronc qui pèle et son enforce s’est envolé, sa masse est brune, ses jaillissements sont osseux et ne rejoignent pas la chair de l’air, on a enlevé, la biche blanche en porcelaine que j’ai acheté lui ressemble, une main contre le sol si jamais tu devais te vider ferme, les feuilles forment un lit mort sauf autour de toi et du tronc et de sa terre, tout bouge sans bruit au dessus, sauf l’immeuble et sauf toi, je ne me rappelle d’aucun automne, soudain tu as battu la mesure deux fois sur le sol, ta jambes s’est revigoré et disparu, elle est disparu, qui l’a portée ? certaines feuilles autour de ton corps, ll y a certaines feuilles autour de ton corps, comment tu vas
C’est la saison où l’écorce se 
Ramasse Comme la pluie goyave
C’est la saison  où l’écorce est goyave Comme la pluie se ramasse
C’est la saison où la goyave s’écorce Et se ramasse comme la pluie vous ramasse
C’est la saison des fables tueuses nées Des arbres plus en vie qu’endormis C’est le retour, déjà.
Mon retour. Moie Soleil, écorce, goyave, pluie, mal ce n’est plus ton oeuvre, soleil. Le temps agite, tu l’as crains. Reposez-vous ensemble dans le couvert homme, attendu, aux phénomènes de vous inconnu. Pour comprendre comment le Soleil et le Temps nous regarde, il fallait écrire, il faut s’aimer, il faut être au monde sans y être venu, il faut se couper de taire, appuyer la terre dans sa paume, laisser aucune place entre son cou et un enfant-à, il faut ne plus connaître les directions des autres par rapport à soi, être là regardant la face du monde  ultime, celle du dénudé, du dénuement,  du dépouillé extatique miroir jamais atteint par distance dieu isolé des autres seuls dieux. Celui-là, ceux-là je n’en aurais pas peur. Les dieux vivent dans la rue. S’allongent sous les arbres. Vous regardent comme le soleil et le temps vous regardent, chacun leur tour, car quand le soleil, plus le temps et temps plus soleil.
Et vous partez à l’université faire de la philosophie, trouver tout ce qui déjà fut trouvé. Moi je sors dans la rue, sous fatigue. Une femme inconnue encore sur mes lèvres. Le goût d’une femme le goût des lèvres d’une femme. Je crois que le quart de tes lèvres me fut donné avec tout l’amour que Dieu a soudain souhaité m’éprouvé.
On nous ment, qu’y a-t’il vraiment entre ma rencontre du paquet de cigarettes de la  veille, trop fumée, et les lèvres d’une femme, sinon la béance d’une bouche peut-être mienne ou tienne d’ailleurs, même si de mon âge, personne n’en parle. C’est la seule histoire, collée sur la crémation de ce qui me fit  naître, aurais-je voulu jeter un enfant à la vie, cela vaut-il un néant, un jamais, le seul Jamais,  si même n’eusse-je pas été infertile, le suis-je, qu’en dites-vous, vous qui cachez ma vue, qui mentez comme je respire ventouse gonflante disjonctante face à la croissante planète qui lui sert de corps où gravitent  le contraire de jamais, la pierre tombale qui referme en libérant le corps de Jamais, et nous pouvons posséder alors mon seul usage en trombe le tombe, car la pluie si ce n’est Jamais, qu’est-ce, dites-moi, le refrain de la fumée ingurgitée qui s’allumera grise fourrure des loups au ballon qu’un foetus éclate, démord, démange, mâche comme autant de bouts de plastique déversées à la mer à l’aube pour finir la journée, oui les clochards sonnent, elles peuvent sonner, qu’y a-t’il d’ailleurs entre la cloche et le phénomène du concentré, la centration, la concentration, le centre, le con, oui le sexe de la femme au centre goût déjà de sa lèvre assises écoutant l’allemand qui est-elle moi répondant dans une situation vie dont je ne pourrais penser que le minuscule fait. Bouche qu’aspire ou expire, emprisonne -t’elle ou libère-t’elle ceux qui peuvent encore être faits libérés ou prisonniers, et il  gonfle sous la chaleur et s’emporte, haut oui, jusqu’au froid il va, aussi haut que le froid déleste du Soleil et  du Temps, ou le chaud cesse seulement  tranquillement sereinement de respirer, comme soixante questions posées à une fille pour qu’elle reste et en paix face à son choix de ne pas rester, sereine plus de possibilité quand on  arrive là où l’on doit être, dans la  demeure du dormeur sous l’arbre, du soleil et du temps, le seul qui dorme réellement sous  quelque chose.
C’est pour cela d’ailleurs qu’il est si proche du soleil et du temps, il est sous il peut être sous la nuit quand il rêve est-il soleil ou temps quelque fois le jour remuant, le temps ou soleil rêvent-ils qu’ils sont lui, le Temps te rêve, le soleil te rêve et éveillé est-il toujours dessous, oui il l’est comme aucun de nous,
et comme une voile immense un rideau  qui sépare certes la circonférence quand on veut avoir traversé tous les diamètres et finir en beauté par tracer recouvrir le pourtant final de la planète, vous rendez-vous compte d’ailleurs qu’une idée en emporte toujours une autre, que la lèvre et les oiseaux d’enfance est la page, la même page, que la mort voile chaleur, que la Terre de même que la peau est un lieu précis si on veut la préciser où s’approche notre circonférence, partout où vous marchez vous pourriez vous trouez à la circonférence, sur le chemin de la  circonférence, doigt bleu, l’étendue, l’englobe de la surface, et cette voile, le vent ne souffle plus sur le lierre, je découvre ce silence, où autre m’est dit, sans demander la préserve, non pas cette fois, sans visage, ou le mien ? Va rencontrer de mon visage four dans les creux d’échappements du lierre, et cette voile qui parvient, depuis la fumée du camp jusqu’au froid,  relie de début à fin, ceux qui se déshabillent, vont muet prendre la douche, après la traversé du m’unir emportant, et qui laisse leurs ongles, la trace empruntée de leurs ongles,  à qui, à Dieu, sur les murs quand le gaz se répand, ma soeur se ronge les ongles, je les laisse pousser mi-longs, j’oscille entre force, vigueur fervente, et plénitude de la chair qui coffre l’utilisation des muscles, ou les avaler, cette voile qu’est mon  corps, de la bouche jointe, enduite, à la fumée qui s’échappe, beaucoup plus qu’une odeur de brûlure qui cachemire la brulure, qu’une fumée, dans le bleu délai et le blanc relevé des carrelages de salle de bain, et je vais au miroir, les corps tombent parfois au même instant composé, et on les charge ensemble pour bruler, le tison de mon enfance, la grande pierre qui enfle sur le lit et les draps partent en fumée sous mes pieds réchauffés dans le noir, mon père qu’allume du fer, sur le corps la chaleur devant le feu, arrêté par la cheminée à une certaine distance, et chaud, la peau chaude, comme pierre chaude sur la plage, et la voile qu’est mon corps relie la fumée chaude au froid du temps, du dormeur et du soleil, elle les relâche là où il n’y a plus rien, là où il n’y a plus, où i ne pourrait pas, là où se voit la vie beaucoup plus que la mort, comme seuls peuvent la regarder le soleil, le temps, le dormeur, avec une idée si éteinte qu’elle finit par s’éteindre avant que vous ne m’ayez lu, une idée cloisonnée en dénivelé, en humanité.
Une idée dans le territoire de l’humanité.
Mais pas à elle. Sur elle.
C’est pour les fous ou pour plutôt les sous, les sous les maîtres, qui ont  idée. J’aimerai connaitre cette connaissance, la structurer.  Mais le vent ressouffle sur le lierre. je vouloir dessiner ? Inachevé, voué à déjecter, j’en vais.
Que dira t’on de la forme de mes lettres ? Mais qu’en est-il de moi, de la forme de mon corps ?
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reseau-actu · 5 years
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Le 29 novembre les députés vont devoir se prononcer sur une proposition de loi contre les violences éducatives ordinaires, portée par Maud Petit (MoDem). Pour la première fois, elle a de bonnes chances d’être votée.
« Les enfants ont droit à une éducation sans violence. Les titulaires de l’autorité parentale ne peuvent user de moyens d’humiliation tels que la violence physique et verbale, les punitions ou châtiments corporels, les souffrances morales. »
Voici les deux phrases qui devraient faire de la France le 55e pays interdisant les violences éducatives ordinaires (VEO), soit des gestes comme la fessée, la gifle, mais aussi les menaces, les cris ou les propos humiliants souvent tolérés pour élever les enfants. Ces deux phrases correspondent à l’article 1 de la proposition de loi que nous révélons portée par la députée MoDem, Maud Petit, dont les auditions en commission des lois ont démarré ce jeudi.
Une mesure pédagogique, sans sanction pénale
Le texte qui prévoit d’être inséré à l’article 371-1 du Code civil sur l’autorité parentale – « un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant » – partira en séance à l’hémicycle le 29 novembre. La règle posée étant de nature exclusivement civile, elle ne s’accompagne d’aucune sanction pénale. Pas question de stigmatiser les parents. L’objectif est de favoriser une prise de conscience.
La mesure est donc pédagogique et énonce un principe clair qui a vocation à être répété aux pères et mères, à et imprégner leur comportement futur : on ne peut éduquer son enfant par la violence même celle que l’on considère « légère », résumée par le « une fessée n’a jamais fait de mal ». Le texte favorise également le lancement de campagnes de sensibilisation et d’actions d’accompagnement. Une étude de 2012, parue dans la revue « Déviance et Société », a montré que dans plusieurs pays abolitionnistes le seul fait de l’interdit a permis un changement rapide des mentalités.
La fin du serpent de mer ?
Il ne reste plus que cinq pays à ne pas avoir voté l’interdiction des VEO dans l’Union européenne : la Belgique, l’Italie, la République tchèque, le Royaume-Uni et la France. Un amendement modifiant le Code civil avait bien été voté en décembre 2016, mais censuré fin janvier 2017 par le Conseil Constitutionnel pour des raisons de procédure.
Le 22 février 2018, la députée Maud Petit, déjà elle, dépose avec François-Michel Lambert une proposition de loi dans ce but. Elle n’a pas été inscrite à l’ordre du jour. Le 3 juillet 2018, c’est la sénatrice socialiste Laurence Rossignol qui présente un amendement complétant la définition de l’autorité parentale excluant ces pratiques. Il a été rejeté. « Cette fois, je suis optimiste. Plusieurs membres du gouvernement se sont prononcés en faveur de cette interdiction », analyse Maud Petit.
La France isolée au niveau international
« Cela fait 29 ans que la France a signé la convention internationale des droits de l’enfant où l’article 19 l’engage à adopter un texte prohibant ces pratiques. » Une situation qui a mis le pays à l’index. En février 2016, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU avait demandé à la France (pour la quatrième fois !) « d’interdire expressément les châtiments corporels dans tous les milieux, y compris au sein de la famille. »
« C’est un enjeu de santé publique », insiste la députée qui relève le lien entre violence éducative et maltraitance : « La première est le terreau de l’autre ». Selon les études, 75 % des maltraitances caractérisées ont lieu dans un contexte de punitions corporelles « à but éducatif » pour lesquelles des parents n’ont pas appris à empêcher l’escalade.
Le «droit de correction» existe toujours
Il faut rappeler que le Code pénal interdit toute forme de violence physique envers les enfants. Il érige d’ailleurs en circonstance aggravante le jeune âge de la victime. Toutefois, il existe une jurisprudence qui admet un « droit de correction » (issu du Code civil de 1804).
La dernière fois qu’il a été reconnu, c’était en octobre 2014. Une cour d’appel a relaxé un père qui avait donné des coups de baguette et un coup de pied aux fesses de son fils en précisant que « la possibilité est donnée à tout parent d’user d’une force mesurée et appropriée à l’attitude et l’âge de leur enfant du moment que cela n’a pas de conséquence corporelle ou psychique pour celui-ci, cette possibilité s’inscrivant dans le cadre de l’obligation éducative des parents ».
Le droit de correction est donc actuellement reconnu pour les parents, les enseignants (Cass. 2002) et les baby-sitters (Cass. 2003). En effet, à l’école, seules des circulaires, qui n’ont pas la même force juridique que la loi, rappellent qu’il est interdit de recourir aux châtiments corporels. Et dans de nombreux contextes de vie de l’enfant (les lieux de santé, d’accueil,…), aucun texte ne mentionne l’interdiction des châtiments corporels et humiliations. La nouvelle proposition de loi contre les violences éducatives ordinaires vise ainsi à poser un interdit sociétal.
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eglise22 · 6 years
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Retraite première des Communions à Saint-Brieuc
Samedi 26 mai 2018 à la Maison-Mère des des Filles du Saint-Esprit 53 enfants de notre Communauté Pastorale (32 de Notre Dame de la Mer et 21 d'Étables sur mer) accompagnés de 11 encadrants et 8 mamans se sont retrouvés pour une journée conviviale et un temps de retraite en vue de recevoir le Sacrement de l'Eucharistie dimanche 3 juin prochain.
Après l'accueil et la formation de 8 équipes, nous avons répété les chants de la célébration du 3 juin. L'abbé Roland Le Gal nous à ensuite accueilli dans la chapelle pour vivre le sacrement de la réconciliation. A 12h30 pique-nique à l'intérieur à cause du brouillard, ce qui n'a pas empêché les enfants d'aller jouer les uns une partie de foot et les autres une partie de cache-cache dehors pour le plaisir de toutes et tous.
A 13h30 retour dans les salles en équipe pour finir le circuit des ateliers ; entre décorer la nappe pour la célébration, la parabole du semeur, la découverte de la vie de Saint François d'Assise et le bricolage ou encore découvrir les gestes de la messe avec Élodie et l'abbé Damien Ayola, il y avait de quoi faire. L'après-midi est très vite passée, l'enthousiasme et la joie des enfants et des encadrants étaient beau à voir.
Une maman nous a fait la surprise de ramener des gâteaux, donc à 16h00 après l'envoi par l'abbé Ayola et certaines recommandations par Élodie, nous nous sommes retrouvés pour un goûter en plein air en attendant les parents.
Merci à vous tous grands et petits qui avez fait de cette journée, un superbe souvenir. Pour ma part, je tiens à remercier tous ceux qui ont collaboré à la catéchèse durant ces deux années sur la communauté pastorale. Je change de mission et je ne serai pas en paroisse l'année prochaine, deux belles années d'une très belle aventure avec les catéchistes, les parents et les enfants, votre accueil m'a été précieux.
via Communauté des paroisses du Littoral Ouest https://ift.tt/2kA7EC5
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nuit-pourpre · 3 years
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Lohorie Valendrin [ep.05]
[Fantasy]
Automne 146, quelque part dans l'Archipel,
On se représente souvent la mort comme quelque chose de simple, soudain, binaire. On vit et l’instant d’après, on meurt. C’est romantique.
Souvent c’est une figure personnifiée, un vieux charretier dans une nuit d’orage, un spectre qui porte un glaive noir, un oiseau annonciateur, un souffle, un baiser, un squelette rieur, un négociateur de contrats ultimes, qui viendrait récolter nos dettes, ou une camarde pathétique dont les lamentations feraient fondre de désespoir l’énergie vitale de ceux dont l’heure est venue… En vérité, la mort, c’est un travail complexe. La mort ne se presse pas. Elle a tout le temps devant elle.
Le mucus ressort. Ma toux est grasse, mes oreilles anesthésiées par le froid.
La nuit est tombée sans que je m’en aperçoive. Et le ciel, vaguement plus engorgé, ressemble au magnifique tableau qui avait marqué ma première mort. Mais le bruit d’eau qui m’entoure dans l'obscurité, n’est pas celui d’un petit torrent. Ce n’est pas la Mélusine.
Je me redresse. Le triangle est toujours solidement arrimé à sa ficelle. Ma seule possession restante. Je le cache sous ma bande et me relève péniblement.
Frigorifiée, je titube dans le sable, les cheveux secoués par des bourrasques mortelles. Il y a une grosse épave, là. Un tiers de caravelle balancée par la tempête sur cette plage isolée. Où suis-je ?
Deux corps sont couchés sur la grève. L’un, sous un reste d'écoutille, dégage une odeur de charogne et de sang, comme s’il avait été à moitié dévoré. Les requins ?
L’autre gît à quelques pas, étalé sur le ventre, le cul à l’air, couvert d’algues et de sel, boursouflé par la noyade, et le visage qui mord le sable. Mon instinct m’éloigne de l’épave. Il n’y aurait pas eu grand chose à récupérer de toute façon.
Je râpe la plante de mes pieds sur les dunes serties d’épines. Je m'écarte du rivage pour apercevoir un pré endormi. Il y a un moulin. Mon cri de joie retentit en saccades, haché par le froid qui me congestionne. Les pales tournent dans la brise féroce, grinçant sur la tête d’une bâtisse faite d’ardoise. Des jachères couvrent la plaine, de l’autre côté, et je perçois le scintillement de la lune encore derrière… L’autre rivage. C’est une petite île, ou une presqu’île.
Je me jette sur la porte, les pieds boueux dans le sol détrempé. Elle est fermée. J’entends du mouvement discret, à l’intérieur. Je tombe à genoux contre le linteau et je frappe avec toute la force de mon poing, avec mon meilleur accent.
À l’aide ! S’il vous plaît, mon navire s’est échoué !
Une voix rauque me répond quelque chose que je ne comprends pas. Le vent souffle de plus en plus fort dans mon dos. Je frappe à nouveau.
La voix reprend de plus belle. Je crois qu’il a répété la même phrase. Je me lève.
Désolée… Je ne peux pas rester dehors.
Je prend de la distance et me précipite, l’épaule en avant, pour fracasser l’entrée. Je mets tout mon poids dans le choc et elle s’ouvre sèchement. L’élan m’emporte et je fonds à l’intérieur, précédée d’un bruyant sifflement. Les bourrasques hurlent. Je lutte pour refermer la porte. Elle a un loquet en bois. Mais elle n’était pas verrouillée. Seulement bloquée dans son cadre, avec l’humidité. Je m’effondre et je sens mes muscles se pétrir sous une douleur que je n’avais jamais connue. Il y a un tas de petit bois dans le fond de la pièce et juste à côté, une paillasse où, sous plusieurs couches de laine, un petit vieux s’est redressé et me fixe dans la pénombre. Je tente d’articuler en grelottant :
Je … n’ai pas… entendu ce… que vous me di… disiez.
Il secoue la tête et avec un sifflement paniqué dans la voix, me rétorque sous de grands gestes :
Je vous disais juste de pousser un peu la porte ! Elle a tendance à bloquer.
Je soupire et je sombre à moitié. J’ai l’impression que tout mon corps est pris d’une seule et même crampe. Les sensations reviennent, si vives qu’elles m’étourdissent.
J’entends la voix du petit vieux. Et sa toux. Ses crachats infernaux, qui ressemblent à des râles d’agonie. Je sens à chaque secousse qu’il pourrait s’écrouler devant moi et rendre l’âme. Mais je n’ai plus la volonté de bouger. Il semble allumer un feu dans son poêle, vu comme mes muscles se réchauffent lentement. Une lueur rouge remplit la pièce. Je souris.
J’ai vu l’épave.
Ces mots lui arrachent une quinte supplémentaire. Il est si ébranlé cette fois qu’il en lâche son tison par terre et se fracasse, tombant de moitié sur le bord de son lit.
Les p’tits gars du village iront jouer dedans… Demain matin… Toujours comme ça.
Je me hisse à quatre pattes pour aller l’aider, je l’installe sur sa paillasse à nouveau en me traînant piteusement.
Toujours comme ça, poursuit-il.
La toux reprend. Interminable.
Les gens meurent. Les autres vivent.
Vous devriez vous taire, lui dis-je. Je vais m’occuper du feu. Vous avez déjà fait beaucoup.
Les autres vivent, les gosses jouent là où on est mort… Et tout le monde s’en fout.
Je le laisse à son éruption pulmonaire. Je quitte le pied de son lit et m’allonge en position fœtale devant la flamme qui palpite, derrière sa grille. Même à bonne distance, j’ai l’impression que ce minuscule petit poêle me brûle la peau. Je m’endors sur mon bras, après un murmure exténué.
Elle n’a pas l’air très bonne pour la santé, votre île.
Je m’éveille le lendemain, en grelottant. Une pelisse me couvre. J’entends le bourdonnement d’un gros coléoptère. Je me redresse, encore un peu engourdie, et profite de l’haleine tiède du poêle dont les braises finissent de blanchir. Je jette un œil vers la paillasse du vieux. Elle sent vaguement la merde. La mouche glisse entre ses lèvres, mollement entrouvertes alors qu’il reste, immobile, étendu sur le dos. L’insecte ressort de longs instants après, paisiblement. Une main frêle dépasse du lit. Les doigts sont raides. Il ne tousse plus. Il n'a plus de couverture sur lui. Je soupire dans mes vêtements puants de sel et de sueur détrempée. J’avale sa réserve de pain rassis, un petit fromage et de grandes lampées de bière. J’emporte ce que je peux dans un baluchon et je repars sans un mot, mais pensive. Cette cape de laine pue la brebis moisie. Comme tout, sur cette île.
Je franchis la combe des champs qui entourent le moulin. Je rejoins la plage pour y frotter mes vêtements et je longe en grelottant la côte, sous le ciel blanc.
J’atteins le petit bourg de six baraques et une taverne qui a poussé près d’un banc de sable, sur la face sud de ce caillou de malheur.
Il y a là un petit bateau de transport à fond plat, dont les matelots font escale pour se ravitailler. Ce sont des gens de Tibba, vu la coupe de leurs habits et leurs motifs carrelés. Je me réfugie dans l’auberge où on me regarde d’abord comme une mendiante.
Je fais ce qu’il faut pour être acceptée à bord. Je n’avais pas fait ça depuis des années.
Je me joins à l’équipage pour la suite de leur trajet. J’expire de joie en apprenant qu’ils se rendent à Brennorid.
Brennorid, c’est l’une des Îles Maîtresses. La plus grande. La capitale économique, aussi. En général les marchands venus du sud ne connaissent que ce port dans tout l’Archipel.
Je comprends pendant les deux jours de traversée mouvementée qui s’ensuivent, qu’il me sera difficile de garder indéfiniment ce pendentif autour de mon cou. S’il a bien l’importance que le Commandeur lui prétendait, je dois découvrir son origine. Je dois savoir dans quoi je me suis embarquée. Si la sorcière sylvestre a pu être localisée par feu mon employeur, malgré tous ses efforts pour garder le fragment loin des yeux indiscrets, c’est peut-être qu’il est impossible de vraiment disparaître, quand on porte cette relique. Si d’autres gens s’y intéressent, mon seul salut, c’est le temps.
J’aurais pu le jeter à la mer, ou par-dessus bord, pour me délester de cette angoisse qui m’étreint de plus en plus. Mais je suis une étrangère, vagabonde sans armes, sans statut, sans entourage. Si je dois connaître une mort violente prochainement, ce triangle n’y sera pas pour grand-chose. Il a, en outre, assez de valeur pour qu’un Commandeur de la Guilde Azur, magnat de la Fédération des Îles Libres du Cyan, ait estimé qu’il était juste de l’acquérir au prix d’une centaine de livres d’or. Personne, dans ma situation, ne jetterait ça au large. Mais si je dois tenter de le vendre à quelqu’un d’autre, ou en retirer d’autres avantages, je dois savoir de quoi il s’agit.
Il y a cette Académie de mages : Hammerstone. Ils sont sur l’île de Gwada, qu’un simple détroit sépare de Brennorid.
J'irai. Je n'ai pas le choix.
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dusudaunord · 6 years
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Road trip en Écosse : itinéraire de 10 jours à travers les îles de Mull, Skye et les Highlands
Road trip en Écosse : itinéraire de 10 jours à travers les îles de Mull, Skye et les Highlands
“A toi, Julie mon amour.”
Nouvelle exploration des Highlands ; nous revenons aux sources du premier road trip en Ecosse, celui de 2015 — à travers les routes du Nord, celles de l’Ile de Mull et de l’Ile de Skye. Nous y avons déniché de nouveaux spots, peu connus et hors des sentiers battus, qui, nous l’espérons, vous plairont !
Notre point de départ sera Paris (by car) pour rejoindre Ouistreham sur la côte Normande, où nous embarquerons à bord du MV Mont St-Michel. Expérience de mer que nous aimons tant, moments suspendus, esthétique unique. Arrivés à Portsmouth, nous remonterons tout au Nord de l’Ecosse ! Un très graaaand périple de plus de 3 000 km A/R !
La première partie de l’article est dédiée à une belle prise de vue à bord du Mont Saint-Michel — nous détaillons en deuxième partie les itinéraires, cartes et superbes paysages écossais.
  NOTES DE VOYAGE — Elgol, bout du monde sur l’Ile de Skye. Au loin les Black Cuillin sortent violemment de la mer. Ici les trois éléments — eau, terre et mer — forment un tout d’une esthétique spectaculaire et remarquable. A voir !
  NOTES DE VOYAGE — Les Highlands. L’œil du voyageur saura trouver ici une aventure photographique unique faite de routes, de traversées, de compositions majestueuses. Le poète Lord Byron a écrit à la vue de ces paysages quelques-uns des vers les plus somptueux de la poésie britannique : « She walks in beauty, like the night / Of cloudless climes and starry skies; / And all that’s best of dark and bright / Meet in her aspect and her eyes; / Thus mellowed to that tender light / Which heaven to gaudy day denies. »
  NOTES DE VOYAGE — Contemplation nocturne de la mer. La lune brule de temps à autre le vaste horizon d’encre. Le MV Mont Saint-Michel avance à pleine vitesse à travers le trafic du Channel. Instants de voyage. Instants de mer.
CARTES ET ITINÉRAIRES ILLUSTRÉS DE ROAD TRIP
Vous le savez, nous aimons créer et composer nos cartes — voici le détail de notre itinéraire de road trip en Ecosse qui commence à… Paris, pour atteindre notre « finish point » : Neist Point Lighthouse sur l’Ile de Skye.
Paris, Ouistreham, Portsmouth, Lancaster, Loch Lomond, Oban, Isle of Mull, Isle of Skye, puis le retour vers Portsmouth et Paris. 3 000 kilomètres d’un voyage dense, une traversée de l’English Channel sublime, de belles adresses,… et une magnifique exploration photographique des Highlands !
La route vers les terres nord-écossaises marque l’esprit du voyageur à partir de Glasgow (avis subjectif sans nul doute). Au dessous de cette ligne imaginaire, les paysages vallonnés et les campagnes herbeuses sont plutôt monotones. (Nous crevions d’envie de photographier les ambiances post-industrielles de Manchester et Liverpool. Pas le temps sur ce voyage !)
      Le passage à travers le Loch Lomond & The Trossachs National Park marque visuellement l’entrée dans cette Ecosse sauvage que nous aimons tant. L’A82 (axe routier majeur vers les paysages les plus sauvages) révèle de belles surprises, bien que longue et ennuyeuse sur une grande partie de son tracé — Quant aux A85, A87 et A830, elles offrent de magnifiques instantanés d’Ecosse à capturer en début ou fin de journée (nous y revenons plus bas).
      PARTIE I — LA TRAVERSÉE DE L’ENGLISH CHANNEL
La mer occupe une place particulière dans nos périples et les traversées en ferry sont un des plaisirs doux de notre métier. Les 20 nœuds de vitesse moyenne (37km/h) des grands navires (re)donnent au temps une place significative dans le plaisir et l’attente du voyage. C’est à bord du MV Mont Saint-Michel de la compagnie maritime Brittany Ferries, que nos Leica ont figé les ambiances si particulières de ces géants des mers.
Départ 15h45 de Ouistreham (Port de Caen) pour une arrivée à Portsmouth à 21h15 (05h45 de traversée de jour / 07h00 de nuit). Cabine Commodore 4 couchettes avec hublot n°9008.
    NOTES DE VOYAGE — Le ciel bas, les températures fraîches donnent à ces départs vers les Îles Britanniques des accents très particuliers — l’avion a banni depuis longtemps ces rituels d’attente. Comprenez par là, une attente émotionnelle riche.
  NOTES DE VOYAGE — A travers la structure monumentale d’acier blanc, le voyageur déambule sur le pont détrempé par une brume épaisse, col de par-dessus relevé. On s’attend à croiser les silhouettes perdues d’un Joseph Kessel ou d’un Hugo Pratt, s’adonnant à quelques esquisses ou textes préparatoires.
Le Mont Saint-Michel. Instants photographiques.
Le Commandant du Mont Saint-Michel, Monsieur Bertrand Cuvillier, nous autorise à une rare prise de vue au cœur de la passerelle, lors des manœuvres de sortie du port de Ouistreham. Courtes paroles échangées, informations de bord dictées avec une voix précise, les officiers et sous-officiers orchestrent une danse millimétrée entre les différents espaces de pilotage.
Les commandes déportées à bâbord permettent au Commandant et son second de voir le quai et les techniciens qui s’affairent à larguer les énormes aussières. Quelques manettes actionnent les hélices à pas variable des moteurs auxiliaires, du bout des doigts, Mr. Cuvillier arrache avec délicatesse l’énorme navire des quais de béton.
  NOTES DE VOYAGES — L’homme se déplace avec assurance et sobriété le long des grandes baies vitrées de la passerelle. Avec un tempo rapide, il regarde les informations données par les instruments disséminés autour de lui. Ajuste de quelques millimètres les manettes. Actionne par pression d’autres boutons clignotants. Les gestes sont précis, maintes fois répétés. Chaque vibration ressentie semble lui donner une écho précis de la prochaine action à réaliser.
    Passé les digues de sortie de port, le navire installe sa vitesse de croisière. Peu à peu les discussions sont plus légères — l’instrumentation électronique gère la routine de navigation. La nuit pose doucement ces ambiances que nous aimons tant. Celles des voyages du passé, où le temps n’était qu’une information relative.
    NOTES DE VOYAGES — “C’est un aussi bel art de savoir se conduire envers les hommes que de savoir se conduire envers les navires” — Le Miroir de la mer, Joseph Conrad
      Nous nous enfonçons dans les entrailles du Mont Saint-Michel. La zone est sensible. Peu de personnes peuvent accéder au cœur de ce colosse d’acier. L’air semble vibrer sous l’impulsion des énormes moteurs MaK type 6M43 et Wartsilla 9L20C — presque 30 000 chevaux-vapeur ! De grandes armoires électriques tapissent les lieux contrôlants des kilomètres de câbles, de tuyaux, de flux,… Les pupitres de contrôles, les outils électroniques, les écrans… L’ensemble est déroutant et dégage une esthétique industrielle très particulière.
    NOTES DE VOYAGES — La planche contact. L’objet fascine les photographes depuis ses origines. Elle agglomère une chronologie visuelle, comme une page qui remonte le temps.
  Le navire est un espace fermé. Ouvert aussi. C’est un monde qui s’active à chaque traversée. Une ville que l’on transporte et que l’on rapporte à son point de départ. Mille de nos images n’expliqueront pas vraiment notre amour pour ces structures flottantes. Assemblage formidable qui nous donne tant de matières pour rêver, contempler, photographier. A travers les sabords de notre cabine, la beauté simple de l’horizon défile. De nuit, de jour, l’esthétique sobre appelle une attitude contemplative. Les mots sont rares.
  NOTES DE VOYAGES — Les lignes de tension sont difficiles à trouver dans ces espaces confinés. Il faut composer avec peu ou trop, selon les cas. Forcer la double-exposition. Assembler des bribes de moments, et faire monter en nous cette belle interrogation : qu’allons-nous trouver de l’autre côté ?
  PARTIE II — ET NOW… ROAD TRIP EN ECOSSE
Notre itinéraire de road trip est très long, plus de 3 000 km aller/retour ; notre récit commence à partir de Lancaster ! Les étapes précédentes sont à considérer comme des étapes de transition permettant de rejoindre le Nord de l’Écosse.
  Mini-guide pratique
Pour la location de voiture, pas de secret : il faut comparer. Regardez par exemple sur AutoEscape (souvent le moins cher !) ou RentalCars. Passer par des courtiers et/ou des comparateurs donne les meilleurs prix car ils comparent beaucoup de loueurs.
On le dit souvent sur ce blog mais les Highlands sont des terres peu peuplées et trouver des restaurants, des “groceries” voire des stations-essence ouverts à tout heure est un doux rêve. Un seul conseil : manger aux bonnes heures, faire le plein du véhicule même si le réservoir n’est pas vide, stocker un peu de nourriture et d’eau, au cas où.
Le nombre d’hébergements est limité aussi, mieux vaut réserver en avance, surtout si vous y allez en haute-saison (l’été).
Attention aux midges en été (minis moustiques des Highlands, particulièrement pénibles) : si vous le pouvez, évitez juillet et août ! Si vous n’avez pas le choix, on a entendu du bien de ce spray Avon pour les repousser.
Une chose à acheter avant de partir : la carte routière de l’Écosse, afin de pouvoir vous y retrouver sur les petites routes. Google maps et les GPS veulent toujours “aller vite”, alors qu’en road trip on veut aller doucement et explorer :) Et rien ne vaut une bonne carte pour ça ! Les Michelin sont top — repérez les routes panoramiques, surlignées en vert = vos meilleures amies.
Et bien sûr, si vous n’avez pas déjà : 2 ou 3 adaptateurs électriques UK pour recharger vos téléphones et appareils photo.
Enfin côté guides papier, il y a bien sûr le Lonely Planet, le Routard… Et si vous voulez faire des randos, citons aussi le Walking in Scotland (éd. Lonely Planet, en anglais).
De Lancaster à Oban
Env. 410 km // Un peu moins de 05h00 de route
  Comme nous l’avons dit un peu plus haut, nous privilégions les parties de route au-dessus de Glasgow et plus généralement à partir du Loch Lomond & The Trossachs National Park. Notez toutefois que plus au Sud (en Angleterre donc :), les sommets arrondis du Cumberland, situés dans le Lake District National Park offrent de très beaux panoramas, où quelques sommets frôlent les 1 000 mètres d’altitudes (Scafell Pike, Helvellyn, Skiddaw,…). De même que le Yorkshire Dales National Park qui peut séduire avec ses immenses pâturages rythmés de murets de pierres sèches. So British !
A 50km au Nord-Ouest de Glasgow, Loch Lomond ! Ce loch mythique appelle une esthétique d’une belle pureté, notamment par grande lumière. Les superlatifs sont en règle générale de mise pour parler de Lomond : « le plus grand, le plus beau,… ». Les eaux sombres et les réflexions y sont effectivement photogéniques (mais… il n’est pas notre préféré !). C’est aussi un Parc National depuis 2002 (Loch Lomond & The Trossachs National Park). Pas mal d’îles ponctuent les eaux navigables avec quelques rencontres improbables comme des wallabies (!) sur Inchconnachan. Pourquoi pas ! On dit que la lumière est miraculeuse dans cette partie du Royaume-Uni, des teintes très particulières, très chaudes, très douces — une bonne excuse pour aller explorer le coin !!
  NOTES DE VOYAGE — Ces petites îles moussues comparables à Eilean na Moine font parties de l’iconographie formidable de Loch Lomond. Agglomérations végétales à l’esthétique impeccable : pins d’Ecosse, bouleaux, saules, bruyères, genévrier, sont les espèces les plus courantes.
  NOTES DE VOYAGE — Inchcailloch, Clairinsh, Torrinch, Creinch, Inchmurrin, Aber… autant de sons rocailleux gaéliques en bouche qui annoncent la beauté et la variété des lieux. Certaines de ces îles se visitent d’autres sont du domaine privé. Nous avons fait une halte lors de notre trajet retour à la Cameron House. On en reparle en toute fin d’article.
  Halte du soir à une dizaine de kilomètres d’Oban, le Knipoch Hotel. Adresse un peu stricte mais un accueil d’une grande cordialité, quelques airs de maison de maître. Pas mal ! Les grands canapés type Chesterfield, les peintures aux murs, les vastes tapis donnent à cette étape une jolie allure. La maison possède son restaurant et une carte des saveurs tout à fait respectable ! On vous recommande l’étape.
      De Oban à Tobermory (Ile de Mull)
Env. 60 km // Un peu moins de 02h00 de route (traversée en ferry Oban-Craignure compris)
  Le départ du premier ferry de la Caledonian MacBrayne est imminent. 06h45, gare maritime d’Oban, quelques grappes de travailleurs se pressent bruyamment à bord du navire. La traversée vers Mull dure une cinquantaine de minutes et c’est le cœur vaillant qu’il faut sortir sur le pont, photographier cette brume humide et froide qui donne toute l’épaisseur à l’air écossais.
  NOTES DE VOYAGE — Personne ne s’aventure sur les espaces extérieurs du ferry. L’air vif et humide donne à ces moments une saveur unique. Le navire avance vite à travers ce large bras de la Mer d’Ecosse.
  Terminal de Craignure, 07h30. Le ferry s’immobile quelques minutes et repart aussitôt dans un éprouvant brouhaha. Mull semble toute entière figée dans une masse atmosphérique bleue. Repéré sur la carte quelques jours auparavant, direction Loch Beg et ses jeux de réflexions.
  NOTES DE VOYAGE — L’Ile de Mull souffre de l’écrasante beauté de Skye. C’est un fait ! Pourtant, on y (re)trouve une esthétique écossaise subtile et à la fois généreuse : des routes merveilleuses, des gammes colorielles très riches, des perspectives incroyables,…
  Peu connu, Loch Beg un espace étrange entre îlots de mousses épaisses, eaux calmes d’une belle pureté, grandes colonies d’oiseaux marins ; le tout en forme d’estuaire à l’esthétique impeccable ! Dans son prolongement, le grand Loch Scridain s’ouvre vers l’océan ! La route A849 vous emmènera à travers la lande et les grandes plaines de Mull !
La réflexion est celle du Ben More, quasi 1 000m. C’est le seul munro de l’île (comprenez seul sommet de plus de 3 000 pieds ~ en référence à Sir Hugh Munro qui lista tous les sommets d’Ecosse dès 1891). On vous conseille d’explorer cette partie de Mull par grande lumière (si si, le soleil sort de temps à autre), la vision y est réellement sublime ! Joie d’un road trip en Ecosse :)
  NOTES DE VOYAGE — Il y a dans cette race bovine « la Highland Cattle », plus qu’une imagerie iconique de l’Ecosse. Le manteau brun, les cornes spectaculaires, la douceur des yeux, la placidité vis à vis d’un environnement rageur — tout cela inspire un profond respect.
NOTES DE VOYAGE — Cette partie de Mull révèle des paysages d’une grande harmonie colorielle. Il y a ces maisons, aux formes modestes souvent réduites à l’essentiel — une porte, quelques fenêtres. Pourtant, rien ne semble plus juste que leur dessin dans ces décors grandioses. Les murs blancs immaculés appellent votre regard en un instant. Quelques remparts d’arbres tentent de défendre les lieux contre les vents humides.
  NOTES DE VOYAGE — Couleurs de Mull : Aurore, Marron Baillet, Beige, Bistre, Jaune Vénitien, Brou de Noix, Bronze, Brun Café, Brun Isabelle, Kaki, Lavallière, Noisette, Paille, Orpiment, Poil de chameau, Prasin, Rouge Tomette, Terre de Sienne, Vert Armée, Vert Mousse, Vert Véronèse, Viride.
  La remontée vers Tobermory au Nord-Est de Mull réserve quelques bonnes surprises. L’île possède de très beaux itinéraires comme cette B8035 ! Honnêtement nous y sommes tombés un peu par hasard ! Les cartes-papier restent un must-have, préparer sa road map du lendemain est un petit plaisir du voyage ! Cette route, insignifiante de prime abord, révèle quelques kilomètres tout à fait remarquables !
  NOTES DE VOYAGE — Ce ruban de goudron et de pierres semble attendre la prochaine tempête avec une certaine résignation. Posés au plus prêt de l’eau, ces quelques kilomètres dégagent une grande fragilité. D’un côté la mer, de l’autre des murs de roches chaotiques. On n’ose imaginer la violence des bourrasques de la Mer d’Ecosse, s’écrasant sur ces frêles agglomérats.
  Tobermory est un joli pied-à-terre qui concentre la quasi-totalité de la population de Mull. Les quelques façades colorées du port peuvent donner des images intéressantes, pas si simple sans une lumière correcte.
Nous avons séjourné au Tobermory Hotel. Pas grand chose à dire sur l’hotel, l’accueil y est charmant, les chambres, sans être spacieuses, sont propres et confortables. A noter que l’espace est très étroit donc pas mal d’escaliers intérieurs à escalader pour accéder aux étages supérieurs — Son restaurant sert une cuisine tout à fait honnête.
Avis aux voyageurs d’été, la capacité hôtelière de Tobermory est très limitée. Il est donc absolument nécessaire de réserver votre chambre bien à l’avance.
  D’Ile de Mull à Ile de Skye
Env. 280 km // Un peu plus de 04h30 de route
  La route vers l’Ile de Skye depuis l’Ile de Mull commence par le ferry « Finnish – Lochaline », opérée par la Caledonian MacBrayne. Comptez une dizaine de minutes pour traverser le Sound Of Mull.
Les bacs et ferries sont de grands classiques de la traversée des eaux écossaises. Les plus courtes, seulement quelques minutes et une poignée de miles — aux plus longues, plusieurs heures, pour atteindre les îles les plus reculées.
Chaque traversée révèle une émotion particulière, des porte-conteneurs lancés à pleine vitesse, des orages aux pluies diluviennes qui s’abattent et disparaissent en un instant ! Des levers ou des couchers de soleil miraculeux, des arrivées sublimes dans les lochs,…. Il y a dans ces expériences de mer quelque chose d’unique qui touche au plus près l’essence du voyage.
  NOTES DE VOYAGE — Par temps maussade, on peine à imaginer la vie tout au long des siècles, au cœur de ces terres reculées, couvertes (encore) de quelques forêts de conifères et d’herbes coupantes.
  NOTES DE VOYAGE — La mer et les lochs s’interpénètrent sans cesse, donnant au paysages écossais une typologie très particulière.
  Direction Loch Eilt, entre Glenfinnan et Mallaig, le long de l’A830 — la célèbre et énigmatique Eilean na Moine, située dans sa partie Ouest. On peut reconnaître ce minuscule îlot dans deux Harry Potter (Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban et Harry Potter et les Reliques de la Mort – Part 1). Très photogénique évidemment, il y a plein de mystère autour de ces quelques pins posés sur les eaux sombres du Loch.
Il faut s’arrêter sur le bas côté non aménagé de cette portion de l’A830, un brin dangereux et mal fichu ! Pour info, Loch Eilt est une propriété privée (si, si !), même s’il y a aucune chance qu’on vous fasse une remarque, le lieu reste d’un accès non autorisé.
  NOTES DE VOYAGE — Highlands. Eilean na Moine (Route A830) «Ici, la lande arbore une très large palette d’ocres, des bruns les plus foncés aux jaunes les plus éteints. Eilean na Moine nous regarde avec un bleu sourd jouant par fantaisie avec la profondeur des eaux. Quant aux forêts, du moins pour les plus résistantes, elles sont d’un vert froid vibrant, étonnement saturé, qui réveille avec élégance les pourpres des sols.»
  L’A87 — C’est un segment de route de 160km très intéressant à inclure pour un bon road trip en Écosse ; permettant de relier Invergarry à Idrigill, tout au Nord de l’île de Skye. (Vraiment idéal si vous partez de Mull vers Skye). De très belles choses à voir : les grands lochs défilent durant le trajet (La beauté de Loch Loyne mais Loch Cluanie, Loch Duich, Loch Alsh,… sont tout aussi magnifiques), de beaux sommets en vision lointaine (Sgurr Fhuaran, Beinn Fhada, Carn Eige,…) et des passages étroits (très photogéniques) comme Glen Shiel ! Moins connu que Glen Coe, les enfilades rocheuses y sont sublimes !
Si votre road map et votre planning sont assez souples, privilégiez les heures de crépuscule ou d’aurore, les visions de paysages écossais sont puissantes et marquantes !
  NOTES DE VOYAGE — Ecrire, c’est comme craquer une allumette au cœur de la nuit en plein milieu d’un bois. Ce que vous comprenez alors, c’est combien il y a d’obscurité partout. La littérature ne sert pas à mieux voir. Elle sert seulement à mieux mesurer l’épaisseur de l’ombre. William Faulkner
      Notre étape pour la nuit est l’élégante Duisdale House, située au sud de Skye. Le lieu affiche un certains raffinement et positionne son restaurant comme un lieu emblématique de la gastronomie de l’île. C’est une grande bâtisse le long de l’A851 dont les aménagements intérieurs et les chambres mixent des styles contemporains / traditionnels. On s’y sent bien, l’ensemble est confortable et de bon goût !
Mention spéciale à la carte du restaurant et aux saveurs proposées. D’une très grande qualité ! Les produits locaux sont d’une fraîcheur sublime et les assiettes sont d’une esthétique parfaite. Le bémol reste le côté pompeux de l’accueil, un peu trop maniéré selon nous ; trop de tralalas pour pas grand chose. Dommage. On vous recommande tout de même l’adresse !
  NOTES DE VOYAGE — Le pavillon de chasse, construit en 1865, a peu à peu été transformé en gite puis en hôtel. Même si Skye propose plus d’hôtels que Mull, nous vous invitons à réserver au plus tôt ! Les Highlands sont à la mode et l’été, tous les hôtels et pensions affichent complets.
Ile de Skye
Env. 280 km // Un peu plus de 04h45 de route (A diviser sur 2 jours)
  Prononcez en gaélique Eilean a’ Cheò, l’Île des Brumes… Oui, Skye est capricieuse et la météo peut rebuter les plus motivés d’entre nous. Toutefois l’île est vaste (plus de 1 700 km2) et le vent omniprésent est capable de dégager le ciel en quelques minutes. Mais soyez prévenus, les niveaux de pluie sur cette île sont très élevés ; il pleut beaucoup et toute l’année !
  NOTES DE VOYAGE — Skye l’emblématique ! Il est vrai que cette île déclenche une fascination pour le voyageur et le photographe. La géologie, la météo, les couleurs créent une expérience visuelle et esthétique tout à fait particulière. Quelquefois dépouillées, d’autrefois grandiloquentes, ces visions de la nature écossaise ne peuvent laisser indifférents !
  Le long de la petite route B8083 en direction d’Elgol, ne manquez pas le petit Loch Cill Chriosd, dont la seule prétention est d’offrir quelques jeux de réflexions intéressants. Il y a dans cette ambiance de demi-lumière quelques airs d’Argentine ou de Chili ! :)
Plus loin, il faut s’arrêter au Loch Slapin. En fonction de l’heure et de la marée, de belles compositions sont à photographier avec comme toile de fond les 928 m du Bla Bheinn !
    NOTES DE VOYAGE — Skye appelle l’exploration. Rouler longtemps, bouffer du kilomètre pour trouver ces points de vue, ces perspectives, ces enfilades rocheuses — Mais aussi attendre que le soleil soit suffisamment puissant pour donner du volume à tout cela !
  NOTES DE VOYAGE — Proche d’Elgol, la traversée du plateau rougeoyant des Red Cuillin est propice à quelques belles escapades dans la lande écossaise.
  Il faut aller tout au bout de la petite B8083 (env. 23km), et atteindre la pointe Ouest de cette jolie péninsule de l’île of Skye. La route sillonne les beaux paysages granitiques des Red Cuillin. Quelques maisons posées le long de petites falaises, un « port », des plages de galets. C’est Elgol !
Ce qui fait tout l’intérêt de ce petit village, c’est cette vision puissante des Black Cuillin jaillissant de l’eau ! Par grande lumière, la roche volcanique et la végétation donnent ces belles tonalités ocres. A une petite dizaine de kilomètres d’Elgol par la mer, ce gros massif montagneux monte à quasi 1 000 m avec sa pointe, Sgurr Alasdair. Pas mal du tout ! Des sorties en mer sont possibles pour s’approcher des Black Cuillins et s’infiltrer dans les lochs attenants : Loch na Cuilce, Loch Scavaig et Loch Coruisk !
  NOTES DE VOYAGE — Black et Red Cuillin. Munros / Pics (Isle of Skye). Sgùrr Alasdair (992m), Sgùrr Dearg (986m), Sgùrr a’ Ghreadaidh (973m), Sgùrr na Banachdich (965m), Sgùrr nan Gillean (964m), Bruach na Frìthe (958m), Sgùrr MhicChoinnich (948m), Sgùrr Dubh Mòr (944m), Am Basteir (934m), Blà Bheinn – Blaven (928m), Sgùrr nan Eag (924m), Sgùrr a’ Mhadaidh (918m), Garbh-bheinn (808m), Glamaig (775m), Marsco (736m), Beinn Dearg Mhòr (731m)
  Une fois rebroussé chemin (et oui, pas de chemin alternatif) et repris l’A87, plus au nord, à la jonction entre Portree, Dunvegan et Broadford — le Sligachan Old Bridge. Le vieux pont offre de beaux points de vue sur les Cullin. Certes un grand classique, très pittoresque mais l’élégance de l’ensemble vaut l’arrêt.
      Toujours plus au Nord de Skye, la petite route B884 permet de gagner notre point le plus septentrional de ce voyage : Neist Point Lighthouse. Quelques beaux lochs sont de la partie le long de cette route insignifiante comme Loch Mor.
Vigilance tout de même… La densité de voitures en été est telle qu’il peut être difficile de circuler ! La route est très étroite et quelquefois dangereuse sur certains segments.
Neist Point Lighthouse : c’est un des grands sites touristiques de l’île, non sans raison. Le phare est monument classé au patrimoine du Royaume-Uni et date du début du XXeme siècle — la géologie du lieu impressionne par sa démesure et sa grande beauté. Un sentier aménagé de quasiment 1 kilomètre permet de s’approcher au plus prêt du bâtiment. Toutefois, le phare n’est pas accessible.
On vous recommande d’attendre la lumière de fin de journée, lorsque la mer et l’air marin créent une atmosphère plus évanescente. Les grandes formes de Neist Point ressortent avec magie. De beaux moments de photographie.
  NOTES DE VOYAGE — «En Ecosse, les routes tournent énormément sans autre raison apparente que de vous faire admirer tous les aspects d’un même paysage. Le ciel, dans cette partie du monde, semble plus lourd qu’ailleurs. J’entends par là, on y ressent une pesanteur, une densité qui donne à la photographie un rendu assez particulier. La lumière peut-être étonnamment vive et diffuse à la fois. Des nappes d’air opaques créent cette esthétique mystérieuse.»
  Autre ambiance, autre lieu emblématique. Le plafond nuageux, très bas au petit matin, ne permet pas de voir à plus de 10 mètres les formes iconiques d’Old Man of Storr — l’atmosphère est belle, un brin intimidante ; le vide sur les hauteurs de Storr stresse le corps. Les longues minutes de montée se font avec quelques mètres de visibilité, le brouillard est toujours dense sur Skye. Le soleil n’est pas encore suffisamment chaud pour souffler l’air blanc. Dans notre dos, les panoramas venteux de Loch Leathan et Sound of Raasay commencent à s’ouvrir.
On revient année après année revoir le vieux visage de pierre — pèlerinage de voyage certainement, on ne se l’explique pas. Rien de mystique, juste une envie de saluer le vieil homme et le Levant sur Skye.
  NOTES DE VOYAGE — « Ce jour-là, j’ai bien cru tenir quelque chose et que ma vie s’en trouverait changée. Mais rien de cette nature n’est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu’on porte en soi, devant cette espèce d’insuffisance centre de l’âme qu’il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr. » L’usage du monde, Nicolas Bouvier
  NOTES DE VOYAGE — Autre livre merveilleux à partager : “À travers l’Écosse” de l’écrivain Robert Louis Stevenson. Grand voyageur dans l’âme, l’Ecosse hante Stevenson où qu’il aille dans le monde. Rien ne saurait lui faire oublier les éléments de la nature (humaine et sauvage) écossaise. Cet homme, à travers ses mots, révèle un caractère plein de douceur, de finesse et d’intelligence. «L’accueil réservé à un récit ne tient pas seulement au talent de celui qui écrit, mais autant, peut-être, à l’expérience dont a hérité celui qui lit ». Aux Éditions Complexe. Collection : Le Regard Littéraire
  La partie Nord-Est de l’île de Skye réserve de belles découvertes, souvent très facilement accessibles. C’est le long de l’A855 qu’il faudra rouler. Tout d’abord les très beaux points de vue sur le Kilt Rock et la chute d’eau de Mealt. Un vaste parking a été aménagé pour permettre d’admirer la perspective. Souvent bondé, il va falloir jouer des coudes pour faire les bonnes photos !
5 kilomètres après cette étape (en direction du Nord donc), toujours sur l’A855, prenez une petite route sur la gauche. Un panneau de signalisation indiquera “Rathad a’ Bhealaich / Cuithearaing / Quiraing”. Cette route vous emmène vers Quiraing et son beau point de vue. C’est aussi un fameux spot de randonnées
  NOTES DE VOYAGE — La célèbre cascade Mealt Falls donne aux voyageurs cette grande perspective finalisée par les plis d’un kilt imaginaire de basalte, donnant son nom à Kilt Rock… A droite, le panorama de Quiraing incluant une des routes les plus iconiques de Skye.
  Nous avons dormi dans un chouette hôtel sur l’Ile de Skye : le Bosville Hotel. Une très bonne adresse qui joue la carte d’un hype sympa, sans la lourdeur de l’étiquette « tout est cool ici ». L’accueil est très chaleureux, la décoration, les chambres, les parties communes : tout est beau et pratique. Le Bosville a son restaurant. La aussi, tout est bien maitrisé et le rapport qualité/prix nous a semblé très intéressant. Mention particulière pour le personnel — d’une grande gentillesse et toujours en clin à vous rendre service.
Deux bémols : garer la voiture est compliqué. L’hôtel possède un micro parking devant sa façade mais les places sont prises en un instant. Quelques parkings existent autour, situés entre 200 et 400 mètres. Un peu embêtant si vous avez des bagages lourds. Autre bémol, les vieux parquets d’origine n’ont pas été changés lors de la rénovation, ce qui signifie que les pas des personnes s’entendent. Rien d’oppressant ni stressant , mais si vous avez le sommeil léger, cela peut ennuyer.
Cette une belle adresse de Skye, nous avons beaucoup aimé les quelques nuits passées dans cet hôtel.
  NOTES DE VOYAGE — La décoration du Bosville joue la carte des camaïeux doux, chaleureux complétés par des meubles en bois naturels. La simplicité des lieux est portée par de beaux aménagements comme la salle de bain. Les détails sont maîtrisés et l’esthétique qui s’en dégage est très belle.
De l’Île de Skye à Chester
Env. 760 km // Un peu moins de 09h00 de route (A diviser sur 2 jours)
  Il est temps de quitter Skye et sa magnificence géologique pour regagner le Sud de l’Angleterre et atteindre Portsmouth. C’est la quasi-fin de ce road trip en Ecosse. Même si la route est très longue et particulièrement ennuyeuse dans ce coin des Highlands, il est toujours intéressant de rester attentif aux paysages environnants et repérer quelques pépites qui donneront de bonnes images de road trip.
  Avant l’arrivée sur la majestueuse vallée de Glen Coe, l’A82 longe Loch Leven — dont la qualité principale est d’offrir une belle vision lointaine sur Sgorr Nam Fiannaidh (le beau pic arrondi).
  Tout en dessous de l’injustement célèbre Loch Ness, une petite merveille d’eau douce, soigneusement cachée le long de (l’interminable) A82 : Loch Oich au cœur des grandes vallées du Great Glen. Les arbres forment un rideau épais depuis la route et ne permet pas de bien profiter des pontons et petits ports d’attache.
Loch Oich est une des belles «pièces» du Canal Calédonien (100 km de canaux, écluses et lochs, de Fort Williams à Inverness). A noter qu’on y trouve pas mal d’adresses (plutôt familiales) style cabanes A-Frame et… de beaux châteaux pour des nuits plus classiques. La lumière du Couchant y est tout simplement fantastique !
  NOTES DE VOYAGE — Il y a ces rares moments où ce soleil d’Ecosse émerge d’un ciel chargé depuis des jours. En quelques secondes, le paysage s’ouvre et se transforme de façon radicale. Beauté fugace d’une trentaine de secondes.
  Autre pépite visuelle : Glen Shiel. Entre Invershiel et Loch Cluanie, ce passage étroit d’une vingtaine de kilomètres, le long de l’A87 est d’une grande beauté. C’est un haut lieu de la randonnée dans les Highlands — comprenez de la randonnée bien costaud, qui fait bien mal aux mollets !! Pour ceux que cela intéresse, n’hésitez pas à visiter ce site : WalkHighlands. Très chouette !
  NOTES DE VOYAGE — Bien moins connu que Glen Coe (image N/B), la vallée de Glen Shiel (images couleurs) saisie le voyageur par ses masses rocheuses mystérieuses et ses jeux atmosphériques de fin de journée. A voir.
  Nous avons marqué un arrêt pour la nuit à la très célèbre Cameron House, installée au cœur du Loch Lomond. C’est une institution dans les Highlands, où il est de bon ton d’y passer un week-end entre amis ou en famille. C’est un beau manoir avec des dépendances contemporaines qui peu à peu, à évoluer en hôtel. La qualité de l’ensemble est vraiment pas mal, il faut le reconnaître. Petite surprise de la maison, un hydravion est proposé pour un survol du Loch Lomond et des environs. Pas fait mais on ne peut qu’imaginer une belle expérience. Si vous avez le temps et les moyens…
  NOTES DE VOYAGE — La Cameron House et son hydravion ! Bon, on reconnait qu’il nous a tapé dans l’œil. On imagine bien les prises de vue par temps clair au-dessus du Loch Lomond. A suivre donc !
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  Ce voyage est le fruit d’un partenariat avec Brittany Ferries. Le choix des contenus des articles nous reviennent librement.
Cet article Road trip en Écosse : itinéraire de 10 jours à travers les îles de Mull, Skye et les Highlands a été publié sur ✖ Carnets de traverse.
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lepavemasque-blog · 7 years
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La mort de la truite
 L'horizon était orageux. Par cette lourde soirée d'été, nous décidâmes de partir à la pêche. La vallée était relativement calme, une petite brise soufflait sur le plateau. Mais bientôt, au fond de la vallée nous en serions abrités. La nuit tombait et il fallait un moyen de locomotion plus rapide que la marche pour pouvoir rentrer avant l'orage, nous prîmes alors le quad. Avant d'entamer le chemin escarpé, nous attrapâmes trois belles sauterelles vertes qui constitueraient nos appâts. Ces pauvres bêtes allaient être percées par le hameçon puis noyées, pour éventuellement  finir englouties par une truite qui échaperait finalement à la ligne.
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La pêche était beaucoup plus commune dans nos contrées à l'époque de nos grandsparents qui possédaient pour la plupart leur canne. Aujourd'hui, les gens vont acheter leur truite (saumonée, colorée, fumée... Désolé si j'oublie d'autres options), tout droit sortie d'un élevage. La plupart d'entre nous n'ont pas le temps d'aller pêcher, certains n'aiment point cette activitée devenue un loisir aussi. Nous avons choisi notre mode de vie, ne nous plaignons pas. En revanche, si tous les Français devaient manger du poisson provenant exclusivement des rivières, lacs, océans et mers appartenant à la France, les poissons disparaîtraient rapidement. Sans compter que les dernières décennies, la pollution des eaux n'a cessé de faire des dégâts sur les population de truites mais également d'autres espèces comme la moule perlière par exemple. Alors nos élevages ne sont pas forcément si mauvais. Il faut pouvoir préserver les espèces, ainsi que leurs milieux de vie. A nous d'élever dans de bonnes conditions nos poissons.
L'avènement de la biologie a permis de reunir de nombreuses connaissances qui doivent nous permettre de nourrir la population mondiale. Continuer l'exploitation des milieux, des espèces ne doit plus se faire. Il faut préserver la biodiversité, mais ce n'est pas comme si on vous l'avait assez répété. Agriculture et élevage ne peuvent plus être intensifs. Ces activités intensives doivent être décentralisées. Nourrir la population est un enjeu d'hier d'aujourd'hui et de demain. L'industrie agro-alimentaire a grandement besoin d'évoluer. D'autres problèmes se mettent en travers, des inégalités puisque la qualité a un prix aujourd'hui. Je pense que certaines zones devraient être interdites aux hommes et laissées à la nature. Les parcs naturels étant un début de projet allant dans le même sens que cette idée. La préservation des espèces ne doit pas être négligée. Ne condamnons pas les élevages puisqu'ils peuvent permettre la conservation des espèces dans les milieux naturels ainsi que la consommation de la population. Il faut donc développer des élevages durables et respectueux des animaux, ici des truites. L'écrire reste bien entendu facile à faire, comme on le dit toujours. Le faire est une autre chose, je pense que l'Etat doit investir dans la reconversion des élevages plus ou moins intensifs.
Il faut toujours se dire que ce que mange l'animal en question, c'est ce que nous mangeons et que les conditions de vie de l'animal influent sur la qualité de la nourriture qu'il fournira.
Mais le problème de la nourriture ne se situe pas qu'au niveau de la production, ne mettons pas le producteur à la barre des accusés. Le consommateur y a sa place aussi. Les problèmes sont souvent "plurifactoriels". Le gaspillage entre en jeu, celui du consommateur et celui des grandes surfaces. Revenir aux petits magasins, aux petites épiceries, à la poissonnerie réduirai-T-il le gaspillage? Ces airs dans lesquels flottent les mots de gaspillage et de bio ont du mal à passer dans la société. D'autres méthodes existent, ainsi l'agriculture qui utilise les excréments de poissons semble être une belle idée. Idée qui nous force à bien s'occuper des poissons si on veut de bons légumes (et éventuellement de bons poissons). Nous avons peu de pouvoir à une échelle plus importante, nos articles s'adressent donc à nos lecteurs en espérant qu'un jour, « les plus puissants » pourront y réfléchier et agir.
Préparer la canne à pêche ne fait pas partie des savoir faire des jeunes d'aujourd'hui, se branler, jouer sur PC ou portable, glander devant des vidéos et les réseaux sociaux, se mettre en boite, fumer et boire, mettre des capotes, embrasser tout le monde et n'importe quoi, ça c'est mieux. Rester au sein de la truie que sont vos parents, vos magasins. Ne nous emportons pas, le courant est calme se soir et il ne faudrait pas hausser le ton, les truites partiraient se cacher. Retraités que sont certains jeunes! L'une d'entre nous, est mandatée pour tenir la ligne pendant que nous réparons une autre ligne qu'elle vient de casser. Soudain, ça mord, elle tire la canne et se met à crier, impressionnée par sa prise inattendue.
Nous nous précipitons pour attraper la truite le plus rapidement possible. Pendant ce temps, la rivière coule toujours et des saumons sont toujours élevés dans des conditions déplorables. Mais le fil s'est coincé deux mètres plus haut dans un pin, effrayée elle n'a pas réfléchi et a tiré sec. Mais c'est peut-être grâce à ce geste que nous avons pu pêcher cette belle truite fario de 24 centimètres. Une fois le poisson attrapé, il faut le tuer. C'est une femelle, elle s'agite dans tous les sens, voyant la panique et surtout sa mort arriver. Elle se remue, glisse dans nos mains. Assommer la truite ou lui briser la colonne en mettant un doigt dans sa bouche et en tirant vers l'arrière? Nous prenons un bâton, elle est belle, colorée. Il faudra bien l'assommer. Du courage, de l'hésitation, tuer l'animal est toujours un moment difficile, mais il fait partie intégrante de la vie de celui-ci, de la nôtre. Paf, sa tête reçoit le coup attendu.
Mon frère a abîmé un œil de la truite, il n'en n'est pas fier, soucieux du respect de L'animal. Tout le monde, se sent coupable. Un filet de sang se répands le long de son corps gluant. On la regarde tous, ébahis, parsemée de point oranges entourés d'un bleu ciel sur un ensemble gris verdâtre original, elle reste immobile, morte mais splendide. La belle prise nous suffit, nous remontons en quad à la lumière de l'Iphone… Quel décalage. Un fois rentrés, il faut vider la truite.
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D'abord la trancher, par dessous, du trou d'ou elle pond ses œufs jusqu’à la base de sa tête. Puis ses organes se détachent plus ou moins facilement et tombent au fond l'évier, le coq se régalera…
Malheureusement, elle avait des œufs, triste fin, nous sommes déçus. Le lendemain midi, elle finira dans notre assiette après être passée sur le grill avec son filet d'huile.
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Une si grande différence avec le poisson pané ou même avec la truite d'élevage, l'amour de la nature peut-être ? Prions pour elle, pour nous pour ses confrères, pour que notre monde change. Vive l'élevage ! Sans lui, il n'y aurait plus de truites, il n'y aurait pas cet article.
Timothé Lhoste, Pavé de Septembre 2016
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