Tumgik
#les drapeaux de papier
kino51 · 1 year
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Les drapeaux de papier  2018
Il arrive non alourdi par la connaissance, bien entourés, fait un film très correct alors qu’il est si jeune. bon. ?
0 notes
lalignedujour · 2 years
Text
Le festival de jonglage était trop cool. Le bénévolat au marché était trop cool. L'après-midi seul à écouter des nouvelles musiques francophones était trop cool. Le sciage de bois était trop cool. Le sport du soir était trop cool. Le moment de tendresse ensuite était trop cool. Et même ce matin, la sortie à Intermarché était trop cool. En ce moment, tout est trop cool.
Quand je fais des commandes en ligne, je fais souvent le pingre. Pour économiser 3€, je choisis plutôt la livraison en point relais à 12,6km de chez moi. Et donc quelques jours plus tard, je me maudis en devant y consacrer une demi-demi-journée. Je dois prendre mon vélo, arpenter la nationale, me faire doubler par des 38 tonnes. Mais en fait, c'est pas de la pingrerie, c'est plutôt imposer une activité au futur-moi.
Le parking d'Intermarché, on dirait un tapis de petites voitures, mais en grandeur nature (il y a un mini-rond-point, et une mini-rampe d'accès). J'y navigue comme si j'étais une petite voiture (parfois, je fais "vroum").
Sur place, je me mêle aux gens normaux qui font leurs courses en supermarché, les gens que je vois jamais au marché, aux festivals, parce qu'ils sont soit dans leurs maisons, soit dans leurs voitures, soit à Intermarché. Donc c'est trop cool de les croiser - je ne les hais pas, tout au plus, je les méprise. Pas question de prendre de la bouffe, je vais prendre une ramette de papier, des gants de vaisselle parce que parfois je dois rincer brûlant et bah faut pas forcément se brûler les mains dans la vie, et des élastiques pour cheveux pour former les drapeaux agenre (il est pas ouf) et pansexuel (il est pas mal) sur mes poignets lors de la Pride. (Comme des badges, je dois avoir une petite problématique de légitimité.) Je demande à une employée s'il y a des boules quiès, probablement à un rayon parapharmacie. Elle m'indique, je la remercie, je trouve, je la recroise dans la file d'attente de la caisse, je lui dis que j'ai trouvé et je la remercie.
Elle ouvre une caisse et me fait passer en prem's car j'ai pas grand chose. Et derrière, ça se chamaille. Elle fait un peu l'arbitre, demande à ce qu'on ne se batte pas. Je demande si ça arrive souvent, elle me dit au moins une fois par jour, avec les retraité·es. Elle se moque un peu. Je forme une hypothèse selon laquelle on a besoin d'un niveau constant d'enjeu dans sa vie, et c'est sans doute la raison pour laquelle les personnes qui en ont moins ailleurs se créent des problèmes pour ensuite les régler / se plaindre. Ses yeux se fixent sur moi, ça a l'air de l'intéresser. J'ai l'impression que j'aurai compté dans sa journée comme elle aura compté dans la mienne : un peu. Interaction de 40 secondes trop cool, je repars avec un sourire.
En sortant, un monsieur décroche son vélo électrique. On se salue car on a tous les deux un véhicule alternatif (une communauté naturellement unie par un sentiment de minorité, en somme). On discute quelque-chose comme 90 secondes et ça nous file tous les deux la patate ! Comme souvent quand je prends le temps de discuter, il me dit que les gens prennent pas assez le temps de discuter. Je lui dis que c'est agréable parce que quand on aura fini de discuter, je vais être sur mon vélo, je vais repenser à l'échange et ça va m'alimenter. Et on se quitte assez vite, soudainement. Comme un échange dans le Sud : vite initié, vite intimité, vite terminé. Allez bonne journée ! Bonne journée à toi ! Je repars avec un double-sourire.
Sur le retour, un camion de livraison va pour s'engager sur la Nationale. Je reconnais mon livreur dpd, celui qui est un peu timide. (Je connais aussi mon livreur gls, et mon livreur chronopost, c'est souvent le même prix en fait en livraison à domicile, donc j'ai rarement le prétexte de la pingrerie pour m'offrir une sortie.) Il me laisse la priorité, je lui fais un grand coucou, il me fait un grand coucou, on dirait qu'il est content de me voir. Triple-sourire au moment où il me double.
Plus loin, je vois au dernier moment un hérisson écrasé (récemment). Je ne peux pas l'éviter complètement et je sens sont museau sous mes roues, ou plutôt sous mes fesses.
Puis, le même camion se réinsère sur la Nationale. Il me relaisse la priorité, je lui refais un grand coucou, il me refait un grand coucou.
Je crois que je compte pour ces personnes comme elles comptent pour moi : un peu, et c'est déjà beaucoup.
3 notes · View notes
garancequatorze · 6 months
Text
#15 (Chiffonniers)
Nous autres chiffonniers traversons des campagnes révolues. Nous couchons dans les greniers des maisons abandonnées et, bien reposés au matin, nous vidons les armoires. Dans nos sacs, nous emportons les draps encore souillés du sang des naissances, dans lesquels plusieurs générations ont vomi l’alcool du samedi et dormi tant bien que mal. Nous déchirons les drapeaux des batailles mémorables pour les pointer à nos crochets. Nous enroulons des kilomètres de gaze où les soldats abîmés ont laissé de leur peau. Nous enfournons des jersey que les jours de sueur ont jaunis et des chemises de larmes qui dormaient la semaine — tous ces lambeaux de vies que les mains ont pliés avant que d'autres tissus ne les recouvrent sur la pile, tous ces signes brodés d’un rébus qui semble remonter les siècles et les fleuves de lessive, mais que rien ne nettoie ni ne ravive plus. Nous emportons dans nos grabats des temps incertains, noués d'amour et noués de guerre, blessures et pansements dont nous broyons les fibres pour les étaler, sur de larges grilles métalliques, en feuilles de papier chiffon dont nous faisons sécher la couleur laiteuse au vent de la nuit — qui en a déjà vu de toutes les crasses. Les temps mélangés sont notre matériau, l'espace est notre méthode.
1 note · View note
faloulou · 1 year
Text
5 thématiques inoubliables pour l’anniversaire des enfants
Tumblr media
Les pirates : cette thématique est idéale pour les garçons et les filles qui aiment l’aventure et les trésors cachés. Vous pouvez décorer la salle avec des drapeaux pirate, des trésors et des cartes au trésor. Les enfants pourront s’amuser à chercher le trésor caché et à se déguiser en pirates.
Kit anniversaire à thème : Kolat le Pirate
3. Les super-héros : cette thématique est idéale pour les garçons et les filles qui aiment les histoires de super-héros. Vous pouvez décorer la salle avec des posters de super-héros, des ballons en forme de bouclier et des confettis en forme de super-héros. Les enfants pourront s’amuser à se déguiser en super-héros et à sauver le monde.
4. Les animaux de la jungle : cette thématique est parfaite pour les enfants qui aiment les animaux. Vous pouvez décorer la salle avec des ballons en forme d’animaux, des guirlandes en feuilles et des décorations en papier mâché. Les enfants pourront s’amuser à se déguiser en animaux de la jungle et à explorer la forêt tropicale.
5. Les dinosaures : cette thématique est idéale pour les enfants qui aiment les dinosaures. Vous pouvez décorer la salle avec des ballons en forme de dinosaures, des posters de dinosaures et des décorations en papier mâché. Les enfants pourront s’amuser à se déguiser en dinosaures et à explorer le monde jurassique.
Quelle que soit la thématique choisie, l’important est que les enfants s’amusent et se sentent spéciaux. N’oubliez pas de prendre des photos et des vidéos pour que les enfants puissent se rappeler de cette journée inoubliable.
Des outils parentaux très important pour chaque parent positif
Bien-être numérique :
FamiSafe Jr (Application de Contrôle Parental & Traceur Enfants) de Wondershare Technology Group Co.,Ltd : Télécharger gratuitement ICI
Contrôlez et Protégez Vos Enfants Face à Internet: Comment contrôler et protéger votre enfant des dangers et risques de l’Internet ? + Un Logiciel De Contrôle Parental
Liste de livres pour enfants et parents :
Consultez mes livres recommandés pour les enfants
Consultez mes livres recommandés pour les parents positifs
Lorsqu’un enfant grandit pour commencer à dessiner, à colorier ou à écrire, la tenue d’un journal est un moyen incroyable d’aider vos enfants à mieux s’exprimer. Découvrez nos journaux imprimables pour enfants, créés spécifiquement pour aider les enfants à mieux exprimer leurs sentiments, encourager la gratitude et stimuler l’imagination.
Connectivité émotionnelle avec vos enfants :
Se connecter émotionnellement à un niveau plus profond avec votre enfant est CRUCIAL et parfois plus difficile. Nous jouons souvent à CE JEU dans notre famille pour créer un espace sûr où nos enfants peuvent partager leurs questions et leurs émotions sans jugement.
Nous offrons même un « temps d’exemption » pour la durée de ce jeu, où tout ce qu’il nous dit est hors de la table pour les conséquences.
Gestes anti-harcèlement à partir de 6 ans: Apprenez à vos enfants les gestes simples et les principes à tenir face au harcèlement scolaire à partir de 6 ans avec support vidéo
Découvrez ces autres articles sur la connectivité émotionnelle sur le blog !
Autres outils parentaux très important sélectionnés pour vous
EDUQUER ZEN: Comment éduquer son enfant avec efficacité et amour pour en finir avec les cris et les pleurs : une méthode inédite qui s’adapte au caractère et au tempérament de votre enfant.
Défi pour arrêter de crier: Ce défi de 30 jours consiste à mettre en place des techniques pour arrêter de crier sur ses enfants.
50 petits jeux pour enfants à partir de 3 ans: un livre idéal contenant 50 règles de jeux pour faire jouer vos enfants à partir de 3 ans. Amusez vos enfants pendant des heures!
Kit anniversaire à thème : Kolat le Pirate : Kit pdf de 50 pages clef en main pour un anniversaire à thème 100% reussit: planning, fiches jeux et animation, scénario complet, carte invitation …. etc
Pack complet Magic lecture : Méthode d’apprentissage de la lecture simple, rapide et efficace mis au point par une orthophoniste. Découvrez nos 4 modules d’une durée totale de 32 minutes et les fichiers pdf offerts avec.
Abc Calcul Mental: Astuces et techniques pour progresser en Calcul Mental
Pour enfin connaître les tables de multiplication: Les astuces d’un professeur agrégé de mathématiques pour retenir facilement les tables de multiplications.
0 notes
malojenin · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media
Film : Les Drapeaux de papier, Nathan Ambrosioni
Agence : Silenzio
0 notes
captain-tiggy · 4 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Want to go out tonight? I know a place. It’ll do us some good.
Noémie Merlant as Charlie in Les Drapeaux de Papier (2018) dir. Nathan Ambrosioni
99 notes · View notes
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Noémie Merlant for ‘Les Drapeaux de Papier’ at the 33ème Festival International du Film Francophone, October, 2018 (for @ladyonfire28) x
116 notes · View notes
ladyonfire28 · 4 years
Note
I don't know where that anon is from, but I saw that Les Drapeaux de Papier will be shown on TV5MONDE USA with English subtitles on May 31 at 8:42pm.
Omg !!!! 
Tumblr media
And i just saw that they already had shown it back in december 2019 haha ! 
So yeah y’all better find that channel somewhere and watch and record it with the subtitles haha
37 notes · View notes
wiwiregarde-2019 · 5 years
Photo
Tumblr media
Film n°9 :
Les drapeaux de papier
Sorti en 2019
1 note · View note
Text
Découvrez le film du jeune réalisateur Nathan Ambrosioni
Tumblr media
Il n’a que 19 ans et pourtant il a réalisé le film « Les Drapeaux De Papier ». C’est un film dramatique français qui est sorti en février 2019 et qui est disponible sur une appli de streaming. Jetez-y un œil !
0 notes
profenscene · 3 years
Text
Mercredi 13 octobre
Tumblr media
Soyons honnêtes, la première Vulcanion est en phase de bolossage aigu du prof de français. Ils bavardent de plus en plus, se foutent de ce que je propose, sans jamais basculer dans l'irrespect - ce sont des lycéens - et à l'exception d'une poignée d'élèves hyper courageuses, ne participent que si l'activité est évaluée.
Mais ce qui hisse tous les drapeaux rouges, me concernant, est qu'ils salissent la classe. Ce n'est pas grand chose : quelques papiers par terre, ou ces petits bouts d'agenda que l'on peut arracher pour arriver directement à la bonne page. J'ignore pourquoi, mais ça a toujours été pour moi le signe que la classe déconne et qu'il faut agir.
Et cette année, je n'ai aucune excuse. Ce n'est pas une question d'inexpérience, de crainte - parce que oui, ça arrive que l'on craigne une classe, il n'y a pas de honte à ça, juste des interlocuteurs - ou d'obstacles matériels : c'est juste que j'ai la flemme. J'ai fini par apprendre, à force de taloches dans la tronche, comment reprendre en main un groupe qui part à vau l'eau et qui ne réagit ni à la rationalité, ni aux efforts du prof. Mais je déteste ça. Établir un protocole hyper rigoureux, mettre en place un plan de classe digne de Périclès, pour préserver les mômes au travail et isoler les relous, préparer des activités toujours plus précises, ne laissant aucune possibilité de faire semblant de bosser, ne pas marquer la moindre hésitation... Jusqu'à ce qu'ils aient compris que les quelques règles que j'ai établies en début d'année ne sont pas négociables.
Je déteste ça parce que ça me crève davantage que de préparer de chouettes cours, ou tenter de trouver la clé qui motive chacun d'entre eux. Mais je ne pourrai rien faire de cela tant qu'on n'aura pas la base : un respect des codes. J'espérais, enseignant à de jeunes gens, pouvoir m'affranchir de cette étape. Il faut toujours y passer, de façon plus ou moins stricte. Et plus j'attendrai avec les Vulcanions, plus il faudra insister. Alors autant y aller.
Mais ça fait vraiment chier.
10 notes · View notes
Text
Tumblr media
La langue allemande ne dérive des vocables Rede [discours] et reden [discourir] que le seul adjectif rednerisch [déclamatoire], et la consonance de cet adjectif n'est pas très belle: une performance "déclamatoire" est toujours suspecte de n'être gue de l'esbroufe. On pourrait presque parler d'une méfiance envers l'orateur [redner) inhérente au caractère allemand.
En revanche, les langues romanes, qui sont bien loin d'une telle méfiance et apprécient l'orateur, font une distinction très nette entre les genres oratoire et rhétorique.
À leurs yeux, l'orateur [orator] est un homme honnête qui cherche à convaincre par sa parole, un homme qui, dans un authentique souci de clarté, s'adresse à la fois au cœur et à la raison de ses auditeurs. Le qualificatif «oratoire» exprime un éloge dont les Français honorent les grands classiques de la chaire et du théâtre, un Bossuet ou un Corneille par exemple. Mais la langue allemande a eu, elle aussi, ses grands orateurs comme Luther ou Schiller. Pour le genre «déclamatoire» et douteux, on a, en Occident, un adjectif spécial: «rhétorique» ; le rhéteur - ce mot remonte à la sophistique des Grecs et à l'époque de leur décadence - est le faiseur de phrases, celui qui obscurcit l'intelligence. Mussolini fait-il partie des orateurs [Oratoren] ou des rhéteurs [Rhetoren] de son peuple? Sans doute a-t-il été plus proche du rhéteur que de l'orateur et il a fini, au cours de sa funeste évolution, par sacrifier entièrement au genre rhétorique. Mais maintes choses chez lui, que l'oreille allemande tient pour «déclamatoires» [rednerisch], ne le sont pas vraiment car elles dépassent à peine cette teinte d'éloquence qui est absolument naturelle dans la langue italienne.
Popolo di Napoli! Peuple de Naples! telle était la formule d'adresse de ce discours d'anniversaire. Cela paraitra un peu emphatique et archaïsant à un auditeur allemand. Mais je me suis souvenu du papier que, peu de temps avant la Première Guerre mondiale, un distributeur de prospectus m'avait glissé dans la main à Scanno.
Scanno est une petite ville des Abruzzes, et les habitants de cette région sont fiers de leur force physique et de leur témérité. Un magasin nouvellement ouvert y faisait sa publicité de lancement, et la formule d'adresse était la suivante: Forte e gentile Popolazione di Scanno! «Forte et noble population de Scanno!» Comme la formule de Mussolini «Peuple de Naples!» avait l'air simple à côté.
Quatre mois après avoir entendu Mussolini, j’entendis la voix de Hitler pour la première fois. (Je ne l'ai jamais vu, jamais entendu directement, puisque c'était interdit aux Juifs; au début, je l'aperçus parfois dans un film parlant, plus tard, lorsque le cinéma me fut interdit de même que la possession d'un poste de radio, j'entendis ses discours ou des fragments diffusés par les haut-parleurs de rue et à l'usine.) Le 30 Janvier 1933, il était devenu chancelier et le 5 mars devaient se tenir les élections qui affermiraient son autorité et lui assureraient la docilité du Reichstag. Les préparatifs des élections, dont l'incendie du Reichstag faisait partie - encore un élément de la LTI! -, étaient réalisés sur une très grande échelle, il était impossible que cet homme eût des doutes quant à son succès; il parla en direct de Königsberg, sentant son triomphe assuré. La comparaison d'ensemble avec le discours de Mussolini à Naples me semblait juste malgré l'invisibilité et la distance du Führer. Car, devant la façade illuminée de l'hôtel de la gare principale à Dresde, depuis laquelle un haut-parleur retransmettait le discours, se pressait une foule passionnée, sur les balcons se tenaient des SA avec de grands drapeaux à croix gammées et, venant de la Bismarckplatz, une retraite aux flambeaux se rapprochait. Du discours lui-même je ne percevais que des bribes, en fait des éclats de voix plus que des phrases. Et, cependant, j'avais alors déjà exactement la même impression que celle que je devais avoir jusqu'au bout. Quelle différence avec le modèle mussolinien!
Le Duce, bien qu'on perçût la tension physique avec laquelle il imprimait de l'énergie à ses phrases et visait à la domination de la foule à ses pieds, le Duce était toujours emporté par le courant sonore de sa langue maternelle, il s'abandonnait à elle, nonobstant sa prétention à la domination, il était, même lorsqu'il glissait de l'oratoire au rhétorique, un orateur sans contorsions, sans convulsions. Hitler, au contraire, qu'il se montrât onctueux ou méprisant -les deux tons qu'il aimait employer en alternance -, Hitler parlait ou plutôt criait toujours convulsivement. On peut, fût-ce dans la plus grande excitation, conserver une certaine dignité et un calme intérieur, une assurance, un sentiment d'unité avec soi-même et sa communauté. Cela a manqué dès le début à Hitler, ce rhéteur conscient et exclusif, ce rhéteur par principe. Même au coeur du triomphe, il n'était pas sûr de lui et fulminait contre adversaires et idées adverses. Il n'y avait jamais de sang-froid, jamais de musicalité dans sa voix, dans le rythme de ses phrases, mais toujours et seulement une galvanisation sauvage des autres et de soi-même.
L'évolution qui fut la sienne, en particulier pendant les années de guerre, ne le fit passer que du stade d'agent provocateur à celui de victime de provocations, de la ferveur convulsive au désespoir en passant par la rage impuissante. Quant à moi, je n'ai jamais compris comment il avait pu, avec sa voix enrouée et si peu mélodieuse, avec ses phrases grossières, à la syntaxe souvent indigne d'un Allemand, avec la rhétorique criante de ses discours, entièrement contraire au caractère de la langue allemande, gagner la masse, la captiver ou la maintenir dans l'asservissement pendant une durée aussi effroyablement longue. Car on peut bien imputer ce qu'on veut à l'action prolongée d'une suggestion passée et à celle d'une tyrannie sans scrupule et d'une peur tremblante - «Plutôt que d'me faire pendre, j'préfère croire à la victoire», était une blague répandue à Berlin vers la fin du Troisième Reich) -, le fait est là, effroyable, que cette suggestion a pu se former et persister, grâce à la terreur, chez des millions de gens jusqu'au dernier instant.
Au Noël de l'année 1944, alors que la dernière offensive allemande sur le front ouest avait déjà échoué, alors qu'il ne pouvait plus y avoir le moindre doute quant à l’issue de la guerre, alors que, régulièrement, des ouvriers que je croisais sur le chemin de l'usine ou de la maison me chuchotaient, et quelquefois pas si bas: «Tête haute, camarade! Ça ne durera plus très longtemps...», je discutai avec un compagnon d'infortune de l'atmosphère présumée dans le pays. C'était un commerçant munichois, par essence bien plus munichois que juif, un être réfléchi, sceptique, absolument pas romantique. Je parlai des fréquentes paroles de réconfort que j'entendais.
Il me dit qu'il en était de même pour lui mais qu'il n'y attachait aucun prix. Selon lui, la foule, comme auparavant, ne jurait que par le Führer. «Et même si, chez nous, quelques-uns sont contre lui: qu'il fasse un seul discours ici et tous lui appartiendront de nouveau, tous!
Je l'ai entendu parler plusieurs fois au début, à Munich, alors que, dans le norâ de l'Allemagne, personne ne le connaissait encore. Aucun ne lui a résisté. Et moi non plus. On ne peut pas lui résister.» Je demandai à Stühler quelles étaient donc les racines de cette irrésistibilité.
«Je n'en sais rien, mais on ne peut pas lui résister», fut sa réponse immédiate et entêtée.
Et en avril 1945, alors que même les plus aveugles savaient que tout était fim, alors que, dans le village bavarois où nous nous étions réfugiés, tout le monde maudissait le Führer, alors que la chaîne des soldats en déroute n'avait plus de fin, il se trouvait pourtant toujours, parmi ces hommes las de la guerre, déçus et aigris, l'un ou l'autre pour affirmer, le regard fixe et les lèvres ferventes, que le 20 avril, le jour de l'anniversaire du Führer ce serait «le tournant», que viendrait l'offensive allemande couronnée de victoire: c'est le Führer qui l'avait dit et le Führer ne mentait jamais, il fallait le croire lui plus que tous les propos raisonnables.
Où se trouve l'explication de ce miracle qu'on ne peut contester d'aucune manière? Il existe une justification d'ordre psychiatrique assez répandue avec laquelle je suis entièrement d'accord et que je voudrais simplement compléter par une explication d'ordre philologique.
Le soir du discours du Führer à Königsberg, un de mes collègues qui avait vu et entendu Hitler à plusieurs occasions me dit qu'il était convaincu que cet homme finirait dans la folie religieuse. Pour ma part, je crois aussi qu'il aurait voulu se prendre pour un nouveau Sauveur allemand, que l'exaltation de la mégalomanie césarienne en lui était en conflit permanent avec le délire de la persécution, ces deux états pathologiques se renforçant mutuellement, et je crois que c'est justement à partir d'une telle maladie que l'infection a gagné le corps du peuple allemand affaibli et psychiquement détraqué par la Première Guerre mondiale. Mais, de mon point de vue de philologue, je continue de croire que si l'impudente rhétorique de Hitler a produit un effet aussi monstrueux, c'est justement parce qu'elle a pénétré avec la virulence d'une épidémie nouvelle dans une langue qui, jusqu'ici, avait été épargnée par elle, c'est parce qu'elle était au fond si peu allemande, tout comme le salut et l'uniforme imités des fascistes - remplacer la chemise noire par une chemise brune n'est pas une invention très originale -, tout comme l'ensemble ornemental des manifestations de masse.
Quoi que le nationalsocialisme ait pu apprendre des dix années de fascisme qui l'ont précédé, même s'il a pu être infecté par une bactérie étrangère, finalement, il est, ou est devenu, une maladie spécifiquement allemande, une dégénérescence proliférative de la chair allemande ; et, par le biais d'un empoisonnement venu, en retour, d'Allemagne, le fascisme, certainement cruel en soi mais pas aussi bestial que le nazisme, a sombré en même temps que lui.
(Viktor Klemperer, LTI - La langue du IIIe Reich, 1947)
Le covidisme actuel, qui flambe tout autant qu’un fanatisme religieux des temps anciens, est d’abord et en premier lieu un symptôme de la langue, comme le dit Schiller en parfait précurseur de l’enseignement psychanalytique «la langue qui poétise et pense à ta place…», la place étant bien entendu celle du sujet de l’inconscient, marqué $ (S barré) par Lacan… En psychanalyse, le sujet ne parle pas, il est parlé et c’est par là qu’il s’appréhende.
3 notes · View notes
noemiemerlvnt · 4 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Noémie Merlant in the movie "les drapeaux de papier" on January 12, 2019 in Saint Jean de Luz, France
223 notes · View notes
alexar60 · 3 years
Text
L’hôtel particulier (13)
Tumblr media
Les douze premiers chapitres sont ici.
Chapitre 13 : Bloqué
Les travaux débutèrent assez rapidement. Blandine vint uniquement le premier jour pour dicter des ordres aux ouvriers. Ces derniers étaient cinq et s’activaient énormément dans le but de respecter les délais. Par moments, je les rejoignais et les observais travailler. Je posais quelques questions sur la façon dont il casserait une cloison ou sur les plans définis par l’architecte. Puis, je retournais chez moi préparer un projet de voyage car le brouhaha des travaux commença à me taper sur le système.
Le soir, je retrouvais ce silence pesant mais soudainement agréable. Je restais plusieurs secondes à profiter de ce silence, jusqu’au claquement d’une porte, un bruit de vaisselle cassé ou le plus souvent, un rire d’enfant. Dès cet instant, je me rappelais que la maison était un peu…hantée. Sachant qu’il m’était impossible de les voir, je retournais dans la partie habitable  au calme  vaquer à mes occupations quotidiennes ou profiter de Tatiana quand elle était là.
J’évitais de me trouver en face du chat noir. Il montrait de plus en plus une apparence malsaine. Il se montrait agressif avec nous, crachant plus qu’il ne miaulait. En fait, je ne l’ai jamais entendu miauler. Le chat faisait peur à Tatiana, pourtant elle adorait les animaux mais celui-ci semblait possédé. Elle avait employé le terme « Possédé » pour le définir.
Par contre, la femme de la nuit ne revenait plus depuis quelques jours. Je n’étais plus réveillé par son approche glaciale ni par son souffle sur ma nuque, à moins que je ne dormisse au moment de son passage ou que je ne l’entendisse plus à force d’avoir pris l’habitude. Aussi, je me sentis plus serein en n’ayant plus cette inquiétude à mon réveil.
Il arrivait après le repas du soir que je m’amusasse à visiter les chambres en travaux. Je découvris ainsi la progression et commençai à imaginer comment seront les chambres par la suite. Seulement un soir, quelque chose troubla ma curiosité. En effet, une des chambres soi-disant vide était meublée. Le mobilier plutôt rétro n’avait cependant rien de particulier si ce n’est qu’il donnait plus à la chambre un aspect romantique avec le lit en baldaquin, la couleur rouge vif du papier peint et de la couverture. J’entrais pour voir une photo qui trainait sur une commode lorsque j’entendis la porte se refermer juste dans mon dos. Toutefois, je continuais d’avancer et fut troublé en découvrant le portrait de Diane. Elle posait dans une tenue sexy affichant ses longues jambes dans des bas de soie, un pied posé sur une chaise les mains prêtes à défaire la lingerie. De plus, je remarquai son dos et fus surpris de découvrir un tatouage à hauteur de sa hanche droite.
Soudain, un toc sur le carreau me fit sursauter. Je me retrouvais nez-à-nez avec le visage d’un spectre qui m’observait attentivement. Son visage déformé présentait une chair verte et putréfiée. La tête ressemblait aux têtes qu’on trouve sur les drapeaux de pirates. Sa chevelure coiffée en chignon de la belle époque indiqua qu’il s’agissait d’une femme. Sa main colla à la vitre. Elle me regardait attendant que j’ouvre la porte. Comme nous étions au premier étage, je compris qu’elle volait. D’ailleurs quelques mèches rebelles voltigeaient au gré du vent.
Pris d’une terrible panique, je courus sortir de la chambre mais je fus encore plus terrifié en découvrant la porte sans poignée. J’étais enfermé dans la pièce, sans téléphone ni personne pour m’ouvrir puisque j’étais seul dans la maison. Le fantôme cogna de nouveau contre la fenêtre. Je tournai la tête pour le surveiller, il me dévisageait étrangement de ses orbites noires et vides d’yeux. Toujours la main posée sur le carreau, il attendait patiemment. Je remarquai le verre en train de devenir opaque car il gelait de plus en plus. Je craignis qu’il ne se fissure permettant au spectre d’entrer et de m’attaquer.
Le regard toujours rivé sur cet être abject, je poussai la porte. J’essayai aussi d’incruster mes doigts entre le battant et la feuillure en vain car je n’arrivai qu’à me pincer les phalanges. Le fantôme montra un sourire de plus en plus morbide. Ses dents noircies par le temps s’affichèrent à ma vue ajoutant à sa forme squelettique un spectacle d’horreur.
J’angoissai encore plus. Je sentis la peur posséder mes tripes. Je voulus fuir, m’échapper mais la porte resta fermée. Alors, par dépit, je hurlai espérant être entendu dehors par quelques passants sur le trottoir. La chose continua de  m’observer. C’est difficile de dire qu’elle m’observait quand on réalise qu’elle n’a pas d’yeux. Pourtant, elle suivait ma personne quels que soient mes gestes. Je m’éloignai de la porte pour me protéger derrière le lit, sa tête tourna pour me suivre ; elle inspecta en même temps la chambre. Je ne savais pas quoi faire pour l’éloigner ou partir.
Le spectre appuya de nouveau la paume de la main contre la fenêtre, elle semblait déterminée à entrer, frappant avec son autre main. Sa bouche s’ouvrit soudainement jusqu’à détacher la mâchoire inférieure et puis, un son attira mon attention. C’était le bruit d’une poignée qui se baissait.
Je n’attendis pas deux secondes avant de me précipiter vers la sortie quitte à pousser mon sauveur. Je ne me souciai pas de qui il pouvait s’agir : Tatiana ? Un ouvrier qui a oublié ses outils ? Blandine venue visiter la progression des travaux ? Je m’en contrefichai. La porte ne s’ouvrit pas suffisamment, alors, je la tirai.
Diane me fit face. Elle fut surprise autant que moi. Elle écarquilla ses beaux yeux noirs.
-          Que faites-vous dans ma chambre ? s’écria-t-elle.
Je ne répondis pas de suite. Je soupirai d’abord et tournai la tête ensuite pour lui montrer le fantôme à la fenêtre. Seulement, il avait disparu laissant place à une vision éloignée de branches d’arbres secouées par le vent et visibles grâce à l’éclat de la lune. J’inspectai la chambre qui n’avait pas changé.
-          Je vous attendais, murmurai-je bêtement. J’avais quelques questions à vous poser. Notamment, votre présence dans cette maison.
Elle sourit avant de souffler. Puis elle me demanda de quitter la chambre promettant qu’on se reverrait. Diane portait quelques fleurs dans sa chevelure rappelant le film qu’elle m’avait montré. De même, sa robe de soie ne cachait rien, elle ne portait rien dessous. Je pouvais détailler ses formes de la pointe des seins au triangle noir sous son ventre. J’abandonnai le seuil et découvris qu’elle n’était pas seule. Dans le couloir, un homme au visage caché par un masque d’oiseau, attendait. Il ne dit rien, pas même un mot répondant à mon salut.
L’homme en smoking entra dans la chambre suivi par Diane dont j’admirai le dos. Ainsi, je remarquai le tatouage sur la hanche droite. C’était une rose bleue. Je déglutis en me souvenant que je connaissais quelqu’un d’autre avec un tatouage identique. La jeune femme me fit un clin avant de fermer la porte, me laissant seul dans le couloir. Au fond du couloir, le chat noir était assis, il se léchait la patte puis me regarda et partit en grimpant les escaliers.
Dès lors, je voulus mes réponses. J’ouvris la porte pour retourner dans la chambre. Et surprise, elle était redevenue vide. Il n’y avait personne, ni meuble ni fantôme, même le parquet arraché durant l’après-midi, n’était plus là ! Je constatai le vide autour de moi puis, je partis me reposer.
Etendu sur le canapé, j’échangeai quelques messages avec Tatiana. Elle m’envoya quelques sexto suivis d’une photo coquine prise en selfie dans son vestiaire pendant sa pause. Je répondis par un smiley et demandai qu’elle me rejoigne dès qu’elle aurait fini de travailler. Je restai quelques minutes à attendre sa réponse. J’avais les yeux dans le vide et repensais au tatouage. La rose bleue avait une histoire à mes yeux. C’était une histoire d’amour qui s’est perdue dans mes souvenirs. Je restai allongé, la tête posée sur l’accoudoir, j’observai le plafond et regardai une araignée marcher. D’ordinaire, je l’aurais écrasé, mais cette nuit, je l’ai juste regardée marcher sur le plafond.
Mon portable vibra ! Tatiana répondit : « Oui. Avant, je passerai chez moi prendre quelques affaires. »
Alex@r60 – janvier 2021
Photo de Samuel Araya
14 notes · View notes
franckdoutrery · 3 years
Text
Est-ce vraiment du belge ?
Tumblr media
Qui est ce Belge dont les médias parlent tout le temps ? Le Belge qu’ils louent ou critiquent à tort et à travers ? Ils disent que le Belge est un gros consommateur de waterzooi. Qu’il mange trop de « pain français » et de frites à la mayonnaise. Qu’il boit trop de bière, surtout de la Gueuze. Qu’il est en surpoids, à la limite de l’obésité. Qu’il a un accent à couper au coutelas, avec des rrrr râpeux qui écorchent le larynx, surtout en fin de mots. Des mots comme bière, dont il a bu une demi-douzaine de verres. Ce dont il n’est pas fier. Qu’il abuse de l’expression une fois, comme dans « Écoute une fois, fieu ! » Vous n’avez qu’à ouvrir la radio ou la télévision : tôt ou tard il sera question de ce Belge. Il fait 1,72 m de taille pour 79 kg. Il est marié et père de 2,4 enfants. Mais c’est qui au juste ? Il s’appelle comment ? Jan Peeters ou Pierre Dubois ? Allez, dites-le une fois !
J’ai interrogé là-dessus ma famille au énième degré, mes voisins, mes collègues et néanmoins amis, mes congénères, le ban et l’arrière-ban. Jusqu’aux simples passants dans la rue. Eh bien, autant l’avouer tout de suite : je suis revenu bredouille de mon sondage. Un passant m’a dit tout au plus que ça doit être un homme. Disons un type, un garçon, peut-être un monsieur. En tout cas un mâle. Puisqu’on emploie toujours l’article masculin le. On dit le Belge. « Le Belge raffole de ceci, le Belge a horreur de ça. » Si c’était une femme, on dirait la Belge, non ? Faut croire que l’écriture inclusive n’est pas encore passée par là.
C’est ce qui m’amène à poser une question à mille francs belges : finalement, qu’est-ce qui est belge ? Le pays avec ses 11,46 millions d’habitants ? Le drapeau, l’hymne, l’armée, l’équipe nationale de foot ? On est d’accord, tout ça est belge. Mais encore ? Eddy Merckx et Eden Hazard ? Aussi ! Le Lion de Waterloo et le signal de Botrange ? Itou ! Et tout ce que le Belge produit, est-ce de ce fait aussi du belge ? Ça dépend ! Si c’est de la trappiste de Westfleteren ou du fromage de Herve, sans doute ! Mais des bouquins ? Des livres belges ? Bien sûr, profitant de la vague du « circuit court » et du slogan Achetez local !, un éditeur peut tenir ce langage : « Vous êtes belge, je suis belge, achetez donc mes livres belges ! » Mais n’est-ce pas là un abus de langage inspiré par l’appât du gain ? Car qu’y a-t-il de vraiment belge dans ces livres ? L’auteur, l’éditeur, l’imprimeur, le distributeur, le libraire ? Le papier et l’encre ? Un assortiment de tout ça ? Mettons-nous au moins d’accord sur ceci : dès qu’il s’agit de création littéraire ou savante (poésie, romans, monographies, essais, bandes dessinées, chansons, théâtre), la belgitude disparaît au bénéfice des trois langues nationales. Certes, il existe des dialectes belges, qui se prêtent aussi à la création, mais il n’existe pas de « langue belge ». On ne peut parler ou écrire belge que par ironie.
Pour ménager les susceptibilités locales, transposons le problème de l’autre côté de la frontière linguistique. On se souvient de Hugo Claus et de son roman Le chagrin des Belges. Encore des Belges, direz-vous, mais ce n’est pas ma faute. (Dans le titre néerlandais Het verdriet van België, il s’agissait du chagrin de la Belgique.) Néanmoins, est-ce un livre belge ? L’auteur l’était, puisque né à Bruges en 1929. Toutefois son roman (1983) est édité par une maison hollandaise (De bezige bij à Amsterdam), entreprise issue de la Résistance et dont un des premiers titres fut une traduction néerlandaise du Silence de la mer de Vercors. Cette nouvelle avait été publiée clandestinement en France dès 1942 par les Éditions de Minuit, autre maison née de la Résistance et dont Vercors fut le cofondateur. On voit que pour ces gens-là, la nationalité d’un livre était le cadet de leur souci. C’est d’ailleurs la même maison d’Amsterdam qui publia la première traduction de La peste de Camus.
Mais faisons un pas de plus. Angèle Manteau, vous connaissez ? Une Dinantaise née de père français et de mère belge. Une dame on ne peut plus belge et francophone. Sauf qu’elle apprend le néerlandais à Bruxelles, crée sa propre maison d’édition, l’implante à Amsterdam, où elle édite entre 1938 et 1970 des dizaines d’auteurs hollandais et flamands (sans parler des traductions d’auteurs français, comme Françoise Sagan), et finit distinguée par l’ordre d’Orange-Nassau. Encore une dont la bibliothèque ne classe pas les livres par drapeaux nationaux. Une qui ne connaît – et ne reconnaît ! – que la littérature sans frontières. Un peu comme ces médecins du même nom, qui voulaient soigner et nourrir au mépris des passeports ou des fiertés nationales. Vive donc les livres qui nourrissent, soignent, instruisent ou amusent, quel que soit le pré carré qui les a vu naître ! Des livres qui n’ont rien à déclarer à la douane ! Des livres libres, en somme !
3 notes · View notes
jeanchrisosme · 3 years
Quote
Je vous parlerais d'un temps Que même les moins de 20 ans, Peuvent connaitre... Qu'importe le nombre des années ., Pour simplement être, Ou bien même faner.... Le temps où l'innocence, Telle une cure de jouvence Teintait de rose mon petit univers... Un optimisme tout contre et surtout envers.. La mélodie du bonheur , Une vie stérile et sans heurts... J'ai traversé mon  existence, En mouvement et pressée... Je croquais la vie en insolence Pas un seul instant posée... Ivre de frissons, Toujours en émotion, Trop souvent en passion... J'ai vécu hors des chemins  de la raison, En fugue de moi même... Et de combien de "je t'aime"... Puis vint un hivers , On aurait pu me croire à terre... J'ai plié dos et genoux... J'ai affronté ce destin devenu fou, J'ai tû les cris, En habitant mes  écrits... Chaque colère, En larmes amères... Chaque désespérance, Dans un seul pas de chance.... Le corps hurlant en douleur, Un sourire  fier cachant des pleurs... J'ai affronté  la tempête, Sans jamais être prête... Quelques regards chagrins,   Quelques âmes ayant âchées ma main... Combien d'aveux désolés... Alors j'ai suivi les drapeaux Qui jalonne la route du grand repos, A la force de vie qui coule dans mes  mots... Des pages entières  raturées, États d'âmes sublimés Par la course de la plume sur le papier... Juste quelques notes en envolées, Pour  une musique des Maux révélés...
Katia
3 notes · View notes