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#rue de la loge
philoursmars · 3 months
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Allez, une série de 5 posts : "Invader à Marseille" ! (si vous en connaissez d'autres, dites-le moi !)
Rue de la Loge avec Notre-Dame de la Garde en ligne de mire
Promenade Louis Brauquier, sous le Fort Saint-Jean.
Quai de la Joliette, sur la façade Art Déco de l'ancienne Compagnie Générale Transatlantique
Sous l'église Saint-Laurent
Rue de la Loge
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swedesinstockholm · 27 days
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5 avril
j'aimerais pouvoir instaurer un quota de temps de pensée quotidien consacré à un sujet. j'accorderais quinze minutes par jour au sujet r. par exemple, quinze minutes quotidiennes que j'aurais épuisées dès 8h15 du matin et hop je serais tranquille pour le reste de la journée. je lui ai parlé de pessoa et il m'a dit qu'en grand romantique il avait adoré le berger amoureux ou un truc comme ça, j'étais assise sur la marche devant la véranda au soleil et je me suis pris la tête dans les mains en gémissant. autre sujet: ce soir dans le train pour revenir de sète je parlais du sud avec maman, je disais que vivre ici était plus sain que vivre au luxembourg, et puis j'ai vu mon reflet dans la vitre avec ma casquette mes nouvelles lunettes de soleil et mon double denim et j'ai imaginé que c'était le reflet de mon moi d'ici. mon moi qui est là où elle est censée être.
6 avril
cet après-midi dans la voiture pour aller à pézenas je me disais que je devais rediriger mon énergie et remplacer r. par le sud de la france. ne plus tomber amoureuse que de territoires. me concentrer sur les arbres et les champs et les vignes qui défilent par la fenêtre ouverte de la voiture et le vent qui s'engouffre dedans et qui fait du bruit par dessus nostalgie et la colline de sète et celles d'agde et les bateaux qui rentrent dans l'hérault et ceux amarrés aux quais et sur le vocabulaire marin et le bruit des vagues sur la plage et l'odeur de marée et le pin du port de la pointe courte et les falaises du cap d'agde et les marais du bagnas et les flamants roses qui marchent avec la tête dans l'eau et les mouettes qui crient dans le ciel quand le soleil commence à se coucher. ne plus tomber amoureuse que de territoires et de littérature. j'ai trouvé la nouvelle édition décensurée de ravages dans une librairie à pézenas, le gros livre mauve qui trônait en exposition sur la table en ellipse de la librairie exc quand j'y avais lu géotropismes. maman me l'a acheté et je l'ai serré contre moi jusqu'à la voiture. autres cadeaux de la journée: une glace caramel beurre salé-chocolat à la mirondela, une vieille chemise de nuit à bords rouges que j'ai trouvée en triant des cartons chez mamie dans la pièce du fond, une bouteille de thé glacé rooibos-pastèque-menthe que h. avait déposée sur la table en bas parce que j'avais dit que j'adorais la bouteille rouge et rose quand on était chez elle.
ce matin j'étais encore en train de feuilleter le catalogue immobilier de sète et je me disais que quand je sortirais de ma non-vie, ce serait comme si je revenais de la mort. et quand on revient de la mort, tout est du bonus. quand on revient de la mort les choses sont moins graves et elles pèsent moins lourd, la gravité perd de son pouvoir, le centre de la terre n'a plus le même attrait. j'imagine. quand je reviendrai de la non-vie je veux faire les choses sans réfléchir. je sais pas quelle forme ça prendra de revenir de la non-vie, peut être que j'arriverai jamais à en sortir, mais dans ma tête ça va quand même finir par arriver.
8 avril
petit journal d'amour qui était caché dans ma banane toute la soirée d'hier dans les loges de la maison poème puis sur mes genoux pendant ma discussion intime interminable avec r. assis sur l'accoudoir du canapé puis sur la banquette du bar avec l., d. et c. et les autres et enfin sous la pluie de bruxelles pour rentrer chez m. en chantonnant don't go wasting your emotions lay all your love on me toute seule dans les rues de st. gilles. au bar l. m'a dit qu'elle adorait ma banane et je l'ai ouverte pour lui montrer sa meilleure qualité: mon journal rentre dedans! et elle a dit c'est de là que viennent tes poèmes! elle a fait une remarque sur le pendentif en perles et j'avais envie de lui raconter l'histoire de r. qu'y a derrière mais c'était pas trop le moment. ils se sont rencontrés hier soir. j'étais en train de discuter avec l. et d. quand je l'ai vu accoudé au bar en train de discuter avec la serveuse mais j'ai fait semblant de pas le voir, jusqu'à ce qu'il se retourne et me voie. je lui ai pas sauté dans les bras comme dans mes fantasmes, je l'ai pas serré fort contre moi, j'étais trop timide, et lui aussi était timide, c'était un peu bancal, et puis l. a dit mais tu connais des gens ici! et je me suis rapprochée de lui en disant c'est mon seul ami. elle a demandé comment on s'était rencontrés et j'ai dit ici à la maison poème et on aurait dit que je racontais une histoire de rencontre amoureuse très romantique.
j'ai passé la soirée à discuter avec lui au lieu de me joindre aux autres. il parlait beaucoup et parfois je m'ennuyais et je me disais est-ce que je suis vraiment amoureuse de lui au point de me priver de discussions avec mes pairs poètes? visiblement oui. il m'a confié plein de trucs intimes sur ses névroses et j'ai remis les deux pieds en plein dans la delulu. j'ai de nouveau réussi à me persuader qu'il était juste terrorisé de m'avouer et surtout de s'avouer à lui-même qu'il avait des sentiments amoureux pour moi. je veux pas en démordre. il m'a confié qu'il aimerait avoir une expérience homosexuelle et je me demandais s'il me disait ça parce qu'il me prend pour une lesbienne et que donc il a moins peur d'être jugé. il m'a dit que ça coinçait encore un peu parce qu'il craignait le regard des autres mais ok OK non mais j'y crois pas, est-ce que je suis vraiment en train de parler de la sexualité de r. alors que hier soir j'étais de retour sur les planches, derrière un micro, j'avais de nouveau les genoux qui tremblaient mais à part ça j'étais archi à l'aise, même avec les gens, quand j'étais pas prise en otage par les états d'âme de r. j'étais avec l. et d. et c. et j'étais normale et l. était un coeur avec moi, je me sentais même presque jolie, je portais mon double denim de sète et j'étais bronzée de la mer mon amour merci ma peau coopératrice. r. m'a écrit que j'avais l'air dans un méga mood en rentrant et je sais pas trop ce que ça veut dire mais j'ai dit ça c'est parce que je reviens de la mer lol. j'allais pas lui dire que c'était à cause de lui. ça c'est parce que t'étais là r. la vérité c'est que j'étais pompée à bloc parce que j'avais des interactions sociales avec des gens qui n'étaient ni des retraités ni des gens de ma famille, j'ai rencontré des nouveaux gens cool j'étais dans mon monde et les gens m'aimaient bien ET j'étais contente d'être avec r. c'était tout ça à la fois.
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1340fatboy · 10 months
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Camille Monfort, la légende du "Vampire de l'Amazonie" (1896).
En 1896, Belém s'enrichit en vendant le caoutchouc amazonien au monde entier, enrichissant du jour au lendemain les paysans qui construisent leurs riches demeures avec des matériaux venus d'Europe, tandis que leurs femmes et leurs filles envoient leurs vêtements se faire laver sur le vieux continent et importent de l'eau minérale de Londres pour leurs bains.
Le "Theatro da Paz" était le centre de la vie culturelle en Amazonie, avec des concerts d'artistes européens. Parmi eux, l'un d'entre eux attirait particulièrement l'attention du public, la belle chanteuse d'opéra française Camille Monfort (1869 - 1896), qui suscitait des désirs inavouables chez les riches seigneurs de la région, et une jalousie atroce chez ses épouses en raison de sa grande beauté.
Camille Monfort a également suscité l'indignation pour son comportement affranchi des conventions sociales de son époque. La légende raconte qu'on l'a vue, à moitié nue, danser dans les rues de Belém, alors qu'elle se rafraîchissait sous la pluie de l'après-midi, et la curiosité a également été attisée par ses promenades nocturnes solitaires, lorsqu'on l'a vue dans ses longues robes noires et fluides, sous la pleine lune, sur les rives du fleuve Guajará, vers l'Igarapé das Almas.
Bientôt, autour d'elle, des rumeurs se créent et des commentaires malveillants prennent vie. On disait qu'elle était l'amante de Francisco Bolonha (1872 - 1938), qui l'avait ramenée d'Europe, et qu'il la baignait avec de coûteux champagnes importés d'Europe, dans la baignoire de son manoir.
On disait aussi qu'elle avait été attaquée par le vampirisme à Londres, à cause de sa pâleur et de son apparence maladive, et qu'elle avait apporté ce grand mal à l'Amazonie, ayant une mystérieuse envie de boire du sang humain, au point d'hypnotiser les jeunes femmes avec sa voix lors de ses concerts, les faisant s'endormir dans sa loge, pour que la mystérieuse dame puisse leur atteindre le cou. Ce qui, curieusement, coïncidait avec des rapports d'évanouissements dans le théâtre pendant ses concerts, expliqués simplement comme un effet de la forte émotion que sa musique produisait dans les oreilles du public.
On disait aussi qu'elle avait le pouvoir de communiquer avec les morts et de matérialiser ses esprits dans des brumes éthérées denses de matériaux ectoplasmiques expulsés de son propre corps, lors de séances de médiumnité. Il s'agit sans aucun doute des premières manifestations en Amazonie de ce que l'on appellera plus tard le spiritisme, pratiqué dans des cultes mystérieux dans des palais de Belém, comme le Palacete Pinho.
À la fin de l'année 1896, une terrible épidémie de choléra ravagea la ville de Belém, faisant de Camille Monfort l'une de ses victimes, qui fut enterrée dans le cimetière de Soledade.
Aujourd'hui, sa tombe est toujours là, couverte de boue, de mousse et de feuilles sèches, sous un énorme manguier qui la fait plonger dans l'obscurité de son ombre, seulement éclairée par quelques rayons de soleil projetés à travers les feuilles vertes.
Il s'agit d'un mausolée néoclassique dont la porte est fermée par un vieux cadenas rouillé, d'où l'on peut voir un buste de femme en marbre blanc sur le large couvercle de la tombe abandonnée, et attachée au mur, une petite image encadrée d'une femme vêtue de noir.
Sur sa pierre tombale, on peut lire l'inscription :
« Ci-gît
Camille Marie Monfort (1869 - 1896)
La voix qui a charmé le monde ».
Mais certains affirment encore aujourd'hui que sa tombe est vide, que sa mort et son enterrement n'étaient rien d'autre qu'un acte visant à dissimuler son cas de vampirisme, et que Camille Monfort vit toujours en Europe, aujourd'hui à l'âge de 154 ans.
(L'image originale a été retouchée pour extraire les détails. Et non, ce n'est pas un téléphone portable qu'elle tient dans ses mains, mais un petit carnet).
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lounesdarbois · 11 months
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La racaille est un nemesis. Les destructions ont visé pour le moment des marques et des structures qui ont speculé sur la persécution des Blancs depuis 20 ans : - Five Guys (Obama) - Foot Korner (pro-racailles) - Action (produits plastiques ultra-discount sur le modèle americain) - Lidl (regardez la clientèle d'un Lidl) - Chatelêt (sans commentaire) - Macdo - Centres des impôts - Concessions Yamaha (T-Max) - Zoo (symbolique du singe lâché) - Mediathèques (livres débilisants pour enfants lus par grosses dames vengeresses) - Mairies - Écoles (école obligatoire 2023 = gynécée autour d'un octogone de MMA, présence obligatoire) - caméras de surveillance
Voilà. Qui veut bouger pour défendre ces moyens de coercition? Toutefois il faut raison garder. Les récentes algarades nocturnes sont le fait de très parcimonieux dilettantes racailles. Il n'y a là rien qui annonce "la vraie grande pluie qui balaie les trottoirs" (Taxi Driver). Tous ces paresseux se sont excités sur ce qu'ils avaient à portée de main mais ils ne sont pas "allé chercher" hors de leur zone de confort (ce sont des bourgeois) les vrais leviers de vrai pouvoir, et ils n'en n'ont même pas seulement eu l'idée (ce sont des primitifs): - Skyrock - CAF - Sièges de banques agressives style Goldman Sachs, Rotschild - Sièges de partis politiques - Journaux, presse, TV, médias (un seul journaliste de Libé dépouillé de son appareil photo, c'est ça une "jeunesse révoltée en lutte"?) - Les fourrières - Les Influenceurs - Les fauteurs de guerre - Les gens qui ont touché au business de la pornographie. - ambassades étrangères - dépôts de carburant
C'est dire comme ces remueurs de merde estampillés lutteurs pour la justice sont loin du compte. Zéro conscience politique, cent pour cent cerveau reptilien.
Quand à la police lâchée par sa hiérarchie elle a pris grand soin de ne pas abîmer la racaille alors qu'elle mutilait exprès les Gilets Jaunes en visant la tête ("a voté") pendant 2 ans.
Les Gilets Jaunes d'ailleurs, doivent ne surtout pas sortir du bois. Dès lors qu'il y aurait 2 fronts le pouvoir se débrouillerait pour les envoyer l'un sur l'autre. C'est là une des grandes prédictions de Roger Holeindre, Dieu ait son âme: "si on descendait dans la rue le pouvoir armerait les banlieues dans le quart d'heure pour sauver la république", et on peut croire sur parole cet homme dont chaque mot fût payé par des actes dans sa vie, et quels actes!
Il ne faut pas s'affoler pour 3 supermarchés pillés, 2 caméras sciées et quelques infrastructures de parc à bestiaux momentanément endommagées. "Y a tchi" comme on disait à Grenoble. Est-ce cela le chaos? Mais alors l'ordre public est cent fois pire avec sa mort lente unanimement admise, le "bah c'est la vie hein c'est comme ça" de tous les mouligasses qui y sont rois, qui vous imposent leur sale rythme et vous rendent faibles.
L'ordre public, "l'apaisement", pour quoi faire ? Pour que des trans éduquent des racailles dans les écoles ? Pour que des dindes masquées DRH virent des pères de famille de 55 ans? Pour que des prédatrices fanatisées dépouillent par divorces des acharnés réglos bosseurs pacifiques? Tous ceux, police et braves gens qui essaient d'empêcher le nemesis de faire son œuvre, se battront à leurs risques et périls pour la parité, pour le "mois des fiertés", pour les foules sorties du néolithique il y a 2 semaines et qui frappent à la porte, pour le masque et l'asepsie, ils se battront pour ce qui les tue et cela au profit de la syna, des loges, des bourges, et de toute la nomenclature hispano-romagnole "européenne" des Nunez/Hidalgo/Valls/Castaner.
Les masques tombent, y compris ceux des états "alliés" algériens, américains. Lisez leurs récentes circulaires officielles concernant nos malheurs. La manière dont ces fissdep entassés devant le KFC en flammes suent d'impatience de grapiller quelques chicken wings dans la curée promise est le plus merveilleux tombé de masque en plein jour depuis Yalta. Ils n'ont pas compris que l'histoire de France a toujours précédé l'histoire de leurs nations: 1776, 1830, etc. Et l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne... s'il arrive malheur à la France ce qu'à Dieu ne plaise toutes ces nations qui la jugent se mangeront l'onde de choc comme sous Bonaparte. La France, faute d'être aidée et aimée, est la nation "seule contre tous" mais tous ceux de l'intérieur et de l'extérieur qui ricanent de la voir sans défense se trouvent un jour fort dépourvus lorsque confrontés à de surprenants nemesis.
"Je vais dormir tranquille maintenant car je sais que mon pire ennemi veille sur moi"
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lepartidelamort · 3 months
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« Au début de l’année 1934, éclatait encore une fois un gros scandale financier de la Troisième République, l’escroquerie des Crédits municipaux, ayant, comme par hasard, pour principal auteur un Juif russe naturalisé, Stavisky. La complicité dans cette filouterie d’une justice putréfiée – ses personnages n’ont point changé – de la plupart des politiciens radicaux et maçons, n’avait jamais été plus flagrante. La presse et les organisations de droite s’en emparèrent, firent une campagne énorme. L’opinion suivit. Camille Chautemps, président du Conseil, le plus lourdement compromis parmi les protecteurs avérés du coquin juif, dut se démettre le 27 janvier. Son remplaçant, Daladier, apparut dès ses premiers actes comme le radical réputé "dur", chargé de sauver le parti et ses loges. Les manifestations de rues conduites par les troupes d’Action française se multipliaient et s’amplifiaient de jour en jour au chant du Ça ira.
L’extrême-gauche communiste amorçait une campagne parallèle. Le limogeage du préfet de police Chiappe, d’un arbitraire grossier, acheva de mettre le feu aux poudres. Le 6 février au soir, le rassemblement de plusieurs centaines de milliers de Parisiens, sur la place de la Concorde, prit rapidement l’aspect d’une insurrection populaire, ayant pour but immédiat l’Assemblée du Palais Bourbon. La police, fidèle en majorité au préfet éconduit réagissait mollement. La garde mobile créée par un ministère de droite contre les "rouges", défendait le pont. Le premier barrage fut forcé. La garde tira. Le premier mort tomba vers sept heures et demie. La manifestation, plus ou moins disloquée, devenue sporadique et qui, jusque-là, avait compris de nombreux curieux, se regroupa beaucoup plus serrée, et redoubla de violence à partir de dix heures. Les assauts des Parisiens, les fusillades de la garde se prolongèrent jusqu’à plus de minuit. La journée s’acheva avec le dernier métro…
La vieille République maçonnique demeurait maîtresse du terrain. Daladier, pourtant, était démissionnaire quelques heures plus tard. Paris vécut la journée du 7 pratiquement sans État, sous le contrôle des pelotons de la garde, dont on ne savait plus à qui ils obéissaient. Le soir, enfin, on apprenait l’arrivée au pouvoir d’un "conciliateur", Doumergue, dit par Léon Daudet "Gastounet le Brandadair". La démocratie était définitivement sauvée. Les vingt patriotes militants tombés dans la nuit du Six Février – exceptions les quelques curieux tués en dehors de la bagarre – ont leurs noms inscrits en tête du livre d’or de notre Révolution. (…)
Rien ne fut plus abject que la contre-offensive des Juifs, des Maçons, de la Ligue des Droits de l’Homme, des démocrates-chrétiens, de tous les humanitaires professionnels, tombant en transes pour l’exécution de quelque terroriste chinois, pour une touffe de cheveux arrachée dans le ghetto, et n’ayant que sarcasmes et rictus joviaux devant les morts français, les morts naïfs et purs de la Concorde. Jamais le bourreau ne fut plus cyniquement érigé en victime, et martyr désarmé mué en égorgeur. (…)
Nous avons longtemps traité avec beaucoup trop de pudeur et de réserve l’un des aspects pourtant essentiels de 1934. Nous avons porté rituellement de pieuses gerbes sur les tombes de nos camarades morts. Nous avons qualifié comme il convenait – nul ne l’a fait avec plus de puissance qu’Henri Béraud – les infectes et stupides canailles parlementaires qui les firent massacrer. Nous n’avons pas assez dit que nos morts furent aussi les victimes de leurs chefs. (…)
Le Six Février 1934, les chefs nationaux n’étaient pas sur la Concorde. J’y étais, aux minutes les plus meurtrières. Je ne les y ai pas vus, personne ne les y a vus. Ils étaient donc dans leurs postes de commandement. Ce pouvait être leur place. Je les y ai vus aussi, entre deux fusillades. Ils s’y tournaient les pouces, il s’y faisaient des mots d’esprit, ils se refusaient à croire qu’il y eût tant de morts que ça ! Ils n’avaient pas une consigne à distribuer, pas une idée en tête, pas un but devant eux. Les uns et les autres étaient moralement les obligés de la démocratie. Hors d’elle, ils n’avaient aucune raison d’exister. Sur ses tréteaux, ils assumaient le rôle obligatoire de l’opposant. Sautant sur une occasion assez considérable en effet, mécontents aussi du limogeage d’un policier indulgent à leurs frasques, ils venaient de se livrer au jeu classique de l’émeute, en forme de menace tartarinesque : "Retenez-moi ou je vais faire un malheur."
Mais pour ce petit jeu-là, ils avaient mobilisé des dizaines de milliers de jeunes hommes, de croyants ingénus, d’anciens soldats. Ils les avaient excités, fanatisés, chauffés à blanc. Au moment de l’action, la foule réapprit les gestes du combat et de la barricade, avec des morceaux de plâtre, des poignées de gravier et quelques lames Gillette fichées au bout d’un bâton. Les chefs, qui les avaient jetés poings nus contre les armes automatiques, s’étaient volatilisés, les uns sans doute par calcul (je pense à l’abject La Rocque), les autres saisis peut-être de vagues et tardifs remords, n’ayant plus guère qu’un souci : nier la gravité de l’événement qu’ils avaient criminellement engendré. Cette nuit-là, j’entendis Maurras dans son auto, parmi les rues désertes, déclarer avec une expression de soulagement : "En somme, Paris est très calme !" Oui, mais c’était le calme d’une chambre mortuaire.
La suite de l’histoire ne fut pas moins déshonorante. Les "chefs" de la droite firent un concert de clameurs. Certes, les "fusilleurs" étaient ignobles. Mais que leur reprochaient les "chefs" des ligues ? Ils leur reprochaient d’avoir triché en faisant tirer. Admirable politique de ces vieillards ! Incomparable symbole de cette bourgeoisie dégénérée, qui, pour n’avoir jamais eu la virilité de prendre les armes librement, de mettre sur sa conscience quelques cadavres nécessaires, aura été le complice de ses hallucinantes et imbéciles hécatombes, après desquelles le Six Février n’est même plus un fait divers en deux lignes ! Il eût fallu, en somme, que la République laissât aimablement bafouer et reconduire à coups de canne ses gendarmes, déculotter ses députés, envahir, saccager et brûler son Parlement, le tout représentant du reste, en l’occurrence, le chef d’œuvre de l’acte gratuit. Les ministres du Six Février, inutile de le cacher, avaient le droit de tirer. C’était même un devoir. (…)
Les chefs communistes, autres tireurs de ficelles, mais ceux-là, fort avisés, avaient lancé leurs fidèles sur le pavé pour profiter à toutes fins utiles du hourvari. Mais la majorité de ses fidèles ne s’en doutait pas. Pour la première fois depuis fort longtemps, les étudiants de Paris et les prolétaires rouges, armée traditionnelle de nos révolutions, manifestaient côte à côte contre la même corruption, avec la même sincérité, au même cri : "À bas les voleurs !" Les chefs de droite n’y comprirent rien, ils n’avaient rien prévu, ils ne savaient rien voir. (…)
Le Six Février (...) engendra certainement le Front populaire, favorisa en tout cas singulièrement sa naissance, en faisant figure d’une provocation énorme, passant de loin l’idéal de ce que l’adversaire le plus machiavélique pouvait rêver dans le genre. (…) Le Six Février démontra que l’armée d’une révolution nationaliste existait en France, mais que son erreur principale avait été de ne point faire d’abord sa révolution contre de pseudo-chefs.
Cette armée n’a pas pu s’anéantir en deux lustres. Éparse, elle existe toujours. Mais le "fascisme" français à la mode de 1934 n’était pas viable parce qu’il conservait trop d’attaches avec la vieille bourgeoisie de droite. Cette bourgeoisie accumula, dans ces heures fiévreuses de la dernière insurrection du type romantique, c’est-à-dire anachronique, les preuves définitives de sa caducité, de son aboulie, de son incapacité politique, de sa désunion, de sa légèreté cocardière. »
Lucien Rebatet, Les crimes du 6 février 1934, Je suis partout, 4 février 1944
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ce-sac-contient · 11 months
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❝ Tant que les hommes n’auront pas pris conscience de leur condition — je ne dis pas seulement de leur condition sociale mais de leur condition en tant qu’hommes et de l’extrême précarité de celle-ci : durée dérisoire par rapport au champ d’action de l’espèce tel que l’esprit croit l’embrasser, soumission plus ou moins en cachette de soi-même à des instincts très simples et très peu nombreux, pouvoir de penser, oui mais d’un ordre infiniment surfait, pouvoir frappé d’ailleurs de routine, que la société veille à canaliser dans des directions déjà définies où sa surveillance peut s’exercer et, de plus, pouvoir sans cesse défaillant en chaque homme et sans cesse équilibré par un pouvoir au moins égal de ne pas penser (par soi-même) ou de penser mal (seul ou, de grande préférence, avec les autres) ; tant que les hommes s’obstineront à se mentir à eux-mêmes ; tant qu’ils ne feront pas la part sensible de l’éphémère et de l’éternel, du déraisonnable et du raisonnable qui les possèdent, de l’unique jalousement préservé en eux et de sa diffusion enthousiaste dans le grégaire ; tant que sera départi aux uns, en Occident, le goût de risquer dans l’espoir d’améliorer, aux autres en Orient la culture de l’indifférence; tant que les uns exploiteront les autres sans même en tirer de jouissance appréciable — l’argent est entre eux en tyran commun — l’argent est entre eux en serpent qui se mord la queue et mèche de bombe — ; tant qu’on ne saura rien en faisant mine de tout savoir, la bible d’une main et Lénine de l’autre ; tant que les voyeurs parviendront à se substituer aux voyants, au cours de la nuit noire, et tant que... (je ne puis non plus le dire, ayant moins que quiconque la prétention de tout savoir; il y a plusieurs autres tant que, énumérables), ce n’est pas la peine de parler, c’est encore moins la peine de s’opposer les uns aux autres, c’est encore moins la peine d’aimer sans contredire à tout ce qui n’est pas l’amour, c’est encore moins la peine de mourir et — printemps à part, je songe toujours à la jeunesse, aux arbres en fleurs, tout cela scandaleusement décrié, décrié par les vieillards — je songe au magnifique hasard des rues, même de New York, c’est encore moins la peine de vivre. Il y a, je songe à cette belle formule optimiste de reconnaissance qui revient dans les derniers poèmes d’Apollinaire : il y a la merveilleuse jeune femme qui tourne en ce moment, toute ombrée de ses cils, autour des grandes boîtes de craie en ruine de l’Amérique du Sud, et dont un regard suspendrait pour chacun le sens même de la belligérance; il y a les Néo-Guinéens, aux premières loges dans cette guerre —  les Néo-Guinéens dont l’art a toujours subjugué tels d’entre nous bien plus que l’art égyptien ou l’art roman — tout au spectacle qui leur est offert dans le ciel — pardonnez-leur, ils n’avaient à eux seuls que les trois cents espèces de paradisiers —  il paraît qu’ils « s’en payent », ayant à peine assez de flèches de curare pour les blancs et les jaunes ; il y a de nouvelles sociétés secrètes qui cherchent à se définir au cours de multiples conciliabules, au crépuscule, dans les ports ; il y a mon ami Aimé Césaire, magnétique et noir, qui, en rupture avec toutes les rengaines, éluardienne et autres, écrit les poèmes qu’il nous faut aujourd’hui, à la Martinique. Il y a aussi les têtes de chefs qui affleurent à peine de la terre et, ne voyant encore que leurs cheveux, chacun se demande quelle est cette herbe qui vaincra, qui aura raison de la sempiternelle « peur de changer pour que ça recommence ». Ces têtes commencent à poindre quelque part dans le monde — tournez-vous sans fatigue et sans cesse de tous les côtés. Nul ne sait avec certitude qui sont ces chefs, d’où ils vont venir, ce qu’historiquement ils signifient — et peut-être serait-il trop beau qu’ils le sachent eux-mêmes. Mais ils ne peuvent manquer d’être déjà : dans la tourmente actuelle, devant la gravité sans précédent de la crise sociale aussi bien que religieuse et économique, l’erreur serait de les concevoir comme produits d’un système que nous connaissons entièrement. Qu’ils viennent de tel horizon conjecturable, nul doute : encore leur aura-t-il fallu faire leurs plusieurs programmes adjacents de revendication dont les partis jusqu’ici ont estimé n’avoir que faire — ou l’on retombera vite dans la barbarie. Il faut, non seulement que cesse l’exploitation de l’homme par l’homme, mais que cesse l’exploitation de l’homme par le prétendu « Dieu », d’absurde et provocante mémoire. Il faut que soit révisé de fond en comble, sans trace d’hypocrisie et d’une manière qui ne peut plus rien avoir de dilatoire, le problème des rapports de l’homme et de la femme. Il faut que l’homme passe, avec armes et bagages, du côté de l’homme. Assez de faiblesses, assez d’enfantillages, assez d’idées d’indignité, assez de torpeurs, assez de badauderie, assez de fleurs sur les tombes, assez d’instruction civique entre deux classes de gymnastique, assez de tolérance, assez de couleuvres ! Les partis : ce qui est, ce qui n’est pas dans la ligne. Mais si ma propre ligne, fort sinueuse, j’en conviens, du moins la mienne, passe par Héraclite, Abélard, Eckhard, Retz, Rousseau, Swift, Sade, Lewis, Arnim, Lautréamont, Engels, Jarry et quelques autres ? Je m’en suis fait un système de coordonnées à mon usage, système qui résiste à mon expérience personnelle et, donc, me paraît inclure quelques-unes des chances de demain.❞
— André Breton, Prolégomènes à un troisième manifeste du surréalisme ou non (1942) in Manifestes du surréalisme
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fdelopera · 2 years
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Welcome to the 10th installment of 15 Weeks of Phantom, where I post all 68 sections of Le Fantôme de l’Opéra, as they were first printed in Le Gaulois newspaper 114 yeas ago.
In today’s installment, we have Part III of Chapter 4: "La Loge N° 5” (“Box 5”), and Part I of Chapter 5: "Suite de « La Loge N° 5 »" ("Box 5 Continued").
This section was first printed on Wednesday, 6 October, 1909.
For anyone following along in David Coward’s translation (the link is to the Kindle edition on Amazon US), the text starts in Chapter 4 at, “That night, tickets were sold for Box 5” and goes to Mme Giry’s line, “What happened was that someone went and upset the Phantom!”
There are some differences between the standard 1st Edition text and the Gaulois text. In this section, these include:
1) In the Gaulois text, the section starts out with an amusing little interchange between Moncharmin and Richard (highlighted in red in the first column):
"Yes, this is getting old," agreed Armand Moncharmin, as he carefully slipped the Phantom's note into his pocketbook.
"You're keeping that?" asked Richard.
"Out of curiosity," said Moncharmin.
2) In the Gaulois text, Leroux actually named the people who rented out Box 5 on the evening in question, and were summarily escorted out after raucous laughter was heard emanating from the box. This section is highlighted in red in the second column.
In Coward's translation, this text appears between "They immediately started carrying on again and this time I had them ejected for good" and "Send for the security man."
Leroux's text switches between the description from the Inspector, which I have italicized, and Richard’s and Moncharmin's comments, which are “in quotes”:
Before leaving the theatre, they gave their names. Among them, there was a journalist.
"Oh dear! Now we're in for trouble!" cried Richard.
Who stated that he will write an article.
"Egad!" cried Moncharmin.
This journalist is named Maxime Defrance.
"Don't know him," Richard and Moncharmin proclaimed in unison, reassured.
The other four were: M. and Mme Darklay and their daughter, from Rue de la Paix.
"The Darklays, but the Darklays are incapable of conducting themselves in such a manner!" said Moncharmin. "I know the Darklays, they are very respectable people; what does this mean?"
And M. Malpertuis.
"Malpertuis," cried the two Managers. "Let's hope that's not the Malpertuis from the Fine Arts! No... No... He would have requested a seat or a box. Malpertuis would never pay for his seat anywhere... But if he was invited by the Darklays? Good heavens!"
M. Malpertuis stated as he left that he would complain to the Managers.
3) Compare the Gaulois text, highlighted in red above: "ils en étaient ressortis et avaient appelé l'ouvreuse qui leur a demandé ce qu'ils voulaient" to the 1st Edition: "ils en étaient ressortis et avaient appelé l'ouvreuse qui leur a demandé ce qu'ils avaient".
Translation from the Gaulois:
They had gone out again and had called the box keeper, who asked them what they wanted.
Translation from the 1st Edition:
They had gone out again and had called the box keeper, who asked them what they needed.
4) Compare the Gaulois text, highlighted above: "L'ouvreuse me l'a assez répété, ce qui prouve bien que tout cela n'est qu'une plaisanterie" to the 1st Edition: "et c'est ce qui prouve bien que tout cela n'est qu'une plaisanterie".
Translation from the Gaulois:
“The box keeper told me several times, which proves that this was all just a practical joke.”
Translation from the 1st Edition: 
“And this proves that this was all just a practical joke.”
5) Compare the Gaulois text: "Qu'on aille me chercher l'ouvreuse ! hurla-t-il... Tout de suite ! Tout de suite !" to the 1st Edition: "Qu'on aille me chercher l'ouvreuse ! commanda-t-il... Tout de suite !" 
Translation from the Gaulois:
"Someone go get me the box keeper!" he roared... "Now! Now!"
Translation from the 1st Edition:
"Someone go get me the box keeper," he ordered... "Now!"
6) Minor differences in punctuation.
Click here to see the entire edition of Le Gaulois from 6 October, 1909. This link brings you to page 3 of the newspaper — Le Fantôme is at the bottom of the page in the feuilleton section. Click on the arrow buttons at the bottom of the screen to turn the pages of the newspaper, and click on the Zoom button at the bottom left to magnify the text.
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alain-keler · 1 year
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Journal du mardi 14 mars 2023.
Résumé des épisodes précédents :
  Je travaille sur un projet personnel sur les minorités dans l’ex-monde communiste d’Europe, projet qui verra la parution d’un livre en 2000 « vents d’Est » et qui obtiendra en 1997 à New York le prix Eugene Smith.
  Mon troisième voyage me conduit dans l’enclave arménienne du Haut-Karabakh, enclave découpée par Staline selon un adage connu : diviser pour mieux régner, et  dont les résultats se transformerons en conflits après la dislocation de l’empire soviétique. Je loge dans la maison de MSF à Stepanakert, capitale du Haut-Karabakh.
Mercredi 13 avril 1994.
   Il devait être 6 heures du matin lorsque retentirent les sirènes. Je m’habillais vite car nous devions nous réfugier en cas d’alerte dans la cave, cave qui n’aurait jamais résistée à un bombardement. Au bout d’une quinzaine de minutes, rien, alors nous sortons tous dans la rue, et quelle ne fut pas notre stupéfaction de voir un Mig azéri voler très doucement et à très basse altitude, sans bruit, au-dessus de la ville. Puis une déflagration déchira le silence trompeur de l’avion qui passait.
Arrivés sur la zone touchée, des immeubles d’habitation, toute la population était dehors. La bombe avait explosé devant les bâtiments, ce qui avait évité un massacre. La façade fut sévèrement endommagée par l’onde de choc, et il n’y a eu qu’un seul mort, un homme qui sortait son chien. Un miracle. Pour le chien je ne sais pas.
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whatdoesshedotothem · 2 years
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Friday 20 June 1834
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12 40
no kiss – boiled water 1st time now for Miss W- in our little portable Jones with spent lamp - fine morning F74° at 7 ¼ - breakfast at 8 ¼ - left Miss W- at home and out at 9 - Left François with the passport at the prefecture de la police and drove to the Jardin des plantes -  called at the Audoins  - not at home - Cuviers not up - left my card and box of Jones’s promethean light - with mille compliments to Madame Cuvier begging her acceptance of it - then to M. Desfontaines - died about 2 months after I saw him in July last - quite sensible to the last - quoted Virgil to M. Jussien fils ½ hour before his death - wished he could be insensible if only 3 hours before his death - the gardener and his wife glad to see me - he still kept his place and they lived in Desfontaines’ house now taken by M. de Mirbel M. Brogniart has succeeded M. Desfontaine - sent to ask if he was at home - called for 5 minutes and made his acquaintance and left box of lights for his father with mille compliments and remercimens for his letter to Comte Vargas de Bédémar at Copenhagen etc and little work box for Madame Audoin with compliments and regrets at not seeing her - then came François and I must go to the prefecture – went - difficulty about Eugenie – must send two respectable householders to the commissary police of the quartier I was in to give her a certificate to enable her to get a passport granted by the French authorities as a French subject - home at 11 sent to Amyot  the bookseller and he helped me out – great pother – wrote to ‘His Excellency Earl Granville British Embassy’ to ask him to give me another passport for George Joseph Booth - IN- came and sat with us above an hour and drunk a tumbler and half of sheer vin de penas sstrong Spanish wine - Lord G - sent me back my own passport and one for George – out again at 2 - back to the prefecture to identify Miss W- and Eugenie and George and got all the passports done – sent mine and George’s to the Swiss Chargé d’affaires and Eugenie to the French foreign office and went to the exposition for ¾ hour and saw the others 3 salles - great machinery and all sorts of cloth etc etc
SH:7/ML/E/17/0045
 not so interesting as the salle we saw 1st - then to my little apartment at rue Saint V- paid my rent 320/. up to 15 May 1835 and paid the porter her annual 20/. and paid the taxe personnelle the 1st  time I have ever done it?  then to Chevalier’s rue St. Denis (good shop for furniture prints and the like) and got things for Lady Stuart - called at Perrelet’s to give him back his ticket for the exposition and saw things at Madame Contants and home at 6 ½ - found very civil note from Miss Berry enclosing her billet ‘par ordre du roi’ for one of the royal loges at the Comédie Française (theatre Français Palace Royal) no. 11 2nde gallérie - box for 4 but only holding 3 comfortably - there at 8 ½ - the 1st piece ‘l’hotel Garni’ just over - much interested in ‘La Jeunesse de Henri 4’  a quips upon his poverty and scrapes this and his wilderness gets him into - the people seemed to enjoy it - very well filled house considering the heat - Madame Mante did Clara (my lady)  very well -  Miss W- tired - asleep between the pieces lying along the bottom of the box - so did not stay till the end of the ‘L’Ecole des maris’  but came away at 10 ¼ - called and sat 1/2 with the Norcliffes to take leave – they are to go at 9am tomorrow - gave IN- the nacre snuff box I bought for her but inadvertently left at the engravers’ (Maurisset’s) 3 years ago -   home at 11 – very fine very got day – F74° at 12 ½ tonight
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papiersnoirs · 2 months
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Yo les punx, désaxé.es, déviant.es & autres schlags du coin,
Suite à la folle soirée d'ouverture du squat Radieux Logis de vendredi dernier, on remet ça mercredi 6 mars mais cette fois ça commencera plus tôt, dès 20h, avec les groupes :
Plutôt Mourir (Punk, La Rouille) Musique : https://plutotmourir.bandcamp.com/album/demo 
Chien FLic (Power non-violence, Finistère/Touraine) Musique : https://chienflic.bandcamp.com/album/wouf
Respecte le lieu et les gens stp, rien ne tombe du ciel, le DIY et l'autogestion ça implique que tout le monde se sente concerné.e et participe à faire vivre ce lieu et ces soirées, merci de pas faire n'imp'! VENUE: RADIEUXLOGIS 63 Rue Dupont des Loges, 35000 Rennes
**Pense à prendre tes bouchons, nous n'en avons pas pour tout le monde**
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magnicifent · 3 months
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Rue de la Loge, Vieux Lyon, France
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unalm · 4 months
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17.
(…) ce métal furtif, ces tirs constants autour de soi, les voitures qui fusent en tous sens dans la rue et sur les voies express comme autant de balles. Le silence de la réserve, des villes le long des voies rapides, des communautés rurales, ce genre de silence ne fait que renforcer le fracas d’un cerveau en feu.
La première fois qu’ils nous ont attaqués, nous avons continué de courir même si les balles allaient deux fois plus vite que le son de nos cris, et même quand leur chaleur et leur vitesse nous trouaient la peau, nous brisaient les os, le crâne, nous transperçaient le cœur, nous avons continué, même quand nous avons vu les balles faire ondoyer nos corps dans les airs comme un drapeau qui claque, comme tous ces drapeaux et ces édifices apparus à la place de tout ce que nous connaissions de cette terre jusque-là. Les balles étaient des prémonitions, des fantômes peuplant les rêves d’un avenir dur, fulgurant. Les balles continuèrent leur course après nous avoir transpercés, devinrent la promesse de ce qui nous attendait, la vitesse et la tuerie, la ligne dure, fulgurante, des frontières et des édifices. Ils ont tout pris et l’ont réduit en poussière aussi fine que de la poudre à canon, ils ont tiré des coups de feu en l’air pour célébrer leur victoire, et les balles perdues se sont envolées dans un néant d’histoires écrites à l’encontre de la vérité, vouées à l’oubli. Ces balles perdues et leurs conséquences retombent sur nos corps qui ne se méfient pas, encore aujourd’hui.
103.
Il avait lu et fait profil bas. Avait laissé les années se dissoudre comme elles le font quand on les traverse ailleurs, dans un livre, au bloc, dans un rêve.
113.
Je leur dirais que s’ils le faisaient boire, il se rappellerait que dalle. Son trou de mémoire serait si effarant qu’il avancerait et reculerait dans le temps, avalerait la soirée.
167.
Une balle va si vite qu’elle chauffe, et chauffe tellement qu’elle en devient mauvaise, sa trajectoire est si rectiligne qu’elle vous transperce proprement le corps, fait un trou, déchire, brûle, ressort, continue sa course, affamée, ou alors reste, refroidit, se loge, empoisonne. Quand une balle vous perfore, le sang coule comme d’une bouche trop pleine. Une balle perdue, à l’image d’un chien perdu, peut mordre n’importe qui n’importe où, uniquement parce que ses dents sont faites pour mordre, mâcher, déchirer la chair, une balle est faite pour dévorer tout ce qu’elle peut.
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mysteresurterre · 4 months
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Ironsworn du Nouvel An
J'ai profité du Nouvel An pour jouer à Ironsworn à plusieurs. Jusqu'à présent je n'y avais joué qu'en solo et c'était une expérience géniale ! Avec quatre joueurs et joueuse en session guidée (moi en MJ), c'était une mine de rebondissements assez complexes à garder en tête... je vais essayer de retranscrire cette partie, parce qu'elle était elle aussi géniale (et pour en garder une trace). Je mettrai sous silence certaines péripéties pour éviter une surcharge. Aussi, le monde a été crée par tout le monde au travers des liens et vœux d'historique. Ce n'est pas un monde joli mais nous étions tous d'accord dès le début pour une ambiance un peu sale.
Les noms des PJs sont en gras pour bien comprendre qui fait quoi. Les autres personnages sont pour la plupart des liens mais pas tous !
___
Tout débute lorsque Lisbeth se fait arrêter par la garde de la ville d'Asdendorf. Lisbeth mène plusieurs vies en parallèle, et ce n'est pas à cause de son emploi au bordel des tanneries qu'elle a été arrêtée. Non, Lisbeth est une sorcière du convent de Burrow et elle sera brûlée pour ça. Elle est retenue au poste de garde et Ferris Bloyn - capitaine de son état - laisse échapper son identité lors d'une conversation avec son beau-frère venu lui rendre visite. Le beau-frère en question est aussitôt intrigué par la soi-disant sorcière et il se rend dans les geôles.
Bernardt von Helbauer fait donc face à Lisbeth et lui propose un marché : il peut la libérer si elle lui prête en échange les pouvoirs de son "cercle" de sorcières. Y voyant là sa seule échappatoire, la prisonnière accepte. Il ne reste plus à Bernardt qu'à négocier avec Ferris... mais comme les deux hommes s'entendent comme larrons en foire, ils mettent en scène un Ferris assommé et Bernardt comme Lisbeth sont libres de partir.
Bien sûr l'absence de Lisbeth est remarquée d'une part au bordel et d'autre part au convent. Dans les tanneries, Mark, un habitué des lieux, est chargé de libérer Lisbeth. Il remonte la piste sans trop de mal. Pour le convent, c'est Sarah, une sorcière nouvellement arrivée qui est chargée de retrouver la disparue. Mark et Sarah arrivent devant le poste de garde alors que Bernardt en sort avec Lisbeth. Ils s'expliquent entre eux brièvement dans la rue, conviennent qu'il faut sortir de la ville au plus vite avant que l'alerte ne soit donnée et font route vers la forêt de Burrow non loin de là.
La cheffe des sorcières, dame Ilda, demande alors au groupe de sauver le convent et Sarah jure sur le fer de mener cette tâche à bien. Alors qu'elle empoigne l'insigne tendue par dame Ilda, un feu se manifeste depuis son épée et la brûle tout en instillant dans son esprit un sentiment de désapprobation. Malgré la douleur et le feu, Lucia lie sa promesse au fer : elle enquêtera.
De manière évidente, une personne a dénoncé les activités de Lisbeth et cela lui a valu une condamnation. Dans Asdendorf, le trio apprend vite qu'une chasseuse de monstre y est en ce moment. Les sources de chacun se recoupent : elle s'appelle Sola, loge au "Poney Doré", dort le jour, part la nuit, se drogue à outrance et use de potions à bases de cheveux, sang ou même cendres de sorcières ; tout ça pour traquer une créature au Nord d'Asdendorf... certainement pour le compte d'un des nobliaux de la ville haute. Bernardt suspecte qu'il s'agit du duc Eos pour essayer de remettre en exploitation une mine qu'il possède.
Un jour passe et le trio est rejoint par Lucia, sœur de la sorcière de Burrow Katja. Dès lors, le groupe se sent de confronter la chasseuse de monstre au "Poney Doré". Malheureusement rien ne se passe comme prévu. Deux personnes étranges se tiennent devant l'auberge, elles attendent dans le froid à l'extérieur alors qu'elles pourraient entrer. Elles portent toutes deux sous d'épaisses capes des broches argentées identiques. Intrigué mais prudent, le groupe préfère continuer son plan : à savoir enlever Sola. Passer par le toit de l'auberge, menotter la chasseuse puis ressortir de la ville et la confronter aux sorcières. Voilà le plan, sauf que Bernardt se fait assommer alors qu'il écoute à la porte de la chasseuse, seul dans le couloir de l'auberge. Il se réveille quelques minutes plus tard, secoué par Mark : Sola est morte égorgée et un insigne d'argent est posé sur son dos.
Une affaire qui n'aurait dû être qu'un simple sauvetage les a tous les quatre entrainés dans les rouages du jeu politique d'Asdendorf...
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gedjub · 5 months
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051223 Si caches était le mot pour dire les yeux, ça ne m'étonnerait pas, mais pour les tiens il faudrait un adjectif de lumière (force en vision périphérique)
071223 scapespace
+ L'un dans l'autre, même si c'est rien qu'une fois
081223 comment être un monde meilleur? (Microbiote)
+ Un musicien joue pour sa plante d'agave des chansons dont il adapte les paroles pour elle.
141223 66, rue des éperons
+ 99, rue des oreilles
+ Nachts Fenster wie Bühnen
+ Je réfléchissais à notre empathie relative à la taille de l'objet envers lequel se dirige le sentiment, je pensais au autres animaux: plus l'être est petit, moins grande est l'empathie. La petite araignée qui loge chez moi en ce moment a ravivé ce questionnement. Felix, en voyant les vidéos et photos que j'en ai faites, a fait mention de Lucas, cette autre petite araignée un temps très présente sur internet et considérée toute mignonne. Elle est petite, on pourrait l'écraser mais, comme moi en ce moment avec mon araignée, on la filme en gros plan et alors on est pris d'affection pour elle, on prête des sentiments connus à ses gros yeux noirs et brillants, à ses petites pattes avant qui gigotent comme les bras d'un bébé. Cependant, tous les jours j'ai peur de l'a tuer en l'écrasant parce qu'elle se déplace et que je pourrais ne pas la remarquer sous mon pas, sous ma main, comme j'écrase certainement des dizaines ou des centaines d'autres insectes toutes les jours en marchant dans la rue, sur l'herbe, ou comme j'en avale sûrement en respirant, etc. Personnellement, je sens bien que mon empathie exacerbée me rend la vie plus difficile. (Plus belle et riche aussi, oui.) C'est donc de bonne guerre dans l'univers, ce fait qu'on éprouve moins de peine envers une fourmi mourante qu'un chien souffrant, ou même qu'un cochon d'Inde malade.
151223 pas sommeil. Je me souviens du magasin Z.
+ J'ai laissé disparaitre l'araignée derrière la porte du petit placard à compteurs. J'aimerais qu'elle réapparaisse. J'ai peur de l'avoir tiré par le fil sans le voir et de l'avoir projetée ailleurs que là où je crois qu'elle est, en sécurité cachée de moi.
161223 quelqu'un lui a dit que le mot "test" était un mot anglais compliqué, alors il a toujours du mal à le prononcer. Puzzle
171223 You make me flower
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lepartidelamort · 1 month
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Le château de Saint-Germain-en-Laye et le châtiment des juifs de Bray-sur-Seine
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Pour le grand public, la ville de Saint-Germain-en-Laye est le centre d’entraînement du PSG ou le lieu de la fête millénaire des Loges, avec ses attractions populaires.
« La fête des Loges c’est depuis 1138, à l’époque c’est Saint Louis qui a lancé la première... »
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Une fête très familiale à ne pas confondre avec la foire du Trône, cette rencontre annuelle de la racaille à la porte Dorée.
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Pour le petit public, plus cultivé, Saint-Germain est la ville du fameux château où se reposaient des rois de France, aujourd’hui remplacé par le fort de Brégançon et la Lanterne (à Versailles), où le couple du prince et de la régente, Brigitte 1er, fuient les caméras.
C’est aussi là que le fils de François Hollande, l’avocat antiraciste Thomas, recevait ses copines et ses copains pour des parties pas très fines. Aujourd’hui, enfin, depuis 150 ans, le château est devenu un musée d’archéologie nationale, après avoir été désossé de ses dépendances – vendues au plus offrant – lors de la Révolution. Fin de la parenthèse culturelle républicaine.
C’est sur Wikipédia, qui recèle des trésors à la fois involontaires et intacts, que Jean-Michel Vernochet a déniché une sacrée perle...
Philippe Auguste construit en pierre une tour logis et entoure le palatio d’un mur de fortification. « À son retour de croisade, le roi était venu se reposer à Saint-Germain-en-Laye de ses fatigues, et, le 18 mars 1192, il en partit précipitamment, à l’insu de ses courtisans, pour aller à Bray-sur-Seine pour faire bonne justice de quelques juifs qui avaient mis à mort un chrétien. » En effet, en 1191, un Juif avait été tué par un chrétien qui, selon le chroniqueur Guillaume Le Breton dans sa Vie poétique de Philippe-Auguste, se trouvait incapable de rendre avec intérêts l’argent qu’il avait emprunté. Agnès de Baudement, connue sous le nom de Comtesse de Braine, mère de Robert de Dreux, faisait sa résidence à Bray au mois de mars 1191 peu avant Pâques. Des commerçants juifs avaient obtenu d’elle, au moyen de remises commerciales considérables, qu’elle leur livre le prisonnier. Ils s’emparèrent de lui et le conduisirent sur une place, où, après l’avoir publiquement dépouillé ils lui avaient attaché les mains derrière le dos et mis une couronne d’épine. Les Juifs l’avaient ensuite conduit par tout le bourg en l’accablant de coups de fouet, afin d’impressionner les autres habitants, puis ils l’avaient pendu. Arrivé à Bray, le roi Philippe-Auguste fit placer des gardes aux portes, se saisit de tous les Juifs, et en retint quatre-vingts qu’il condamna à être brûlés sur la même place.
Pour les juifs, il s’agissait d’une rumeur
À l’époque médiévale, se trouvait tous les 20 kms une communauté juive ou un groupement de Juifs. Ce qui permettait à un commerçant de se rendre d’une ville à une autre dans une seule journée et de pouvoir rentrer chez lui pour le Chabbat. Entre la Champagne, la Brie et le Gâtinais, il est facile de repérer les toponymes juif tels « Rue des Juifs », « Rue de la Juiverie », et notamment à Provins, Bray-sur-Seine, Coulommiers, Brie-Comte-Robert, Sens, Melun, Ivry-sur-Seine, etc. (...) Au XIIe siècle, Bray-sur-Seine avait une importante communauté juive, y compris les rabbins tels que Jacob le Tossafiste, et R. Isaac. Plusieurs commentateurs sont nés dans cette ville, tels R. Matathia et Phineas, et il y avait aussi quelques Juifs très riches. En 1191, après le meurtre d’un Chrétien qui avait lui-même tué un Juif, la rumeur courut qu’il aurait été crucifié par ces derniers. Aussi, sur ordre du roi Philippe Auguste, une centaine de Juifs furent brûlés dans cette ville en représailles. D’autres Juifs, pour refus de baptême, se laissent égorger. Après le bannissement de 1306, les Juifs reçurent l’autorisation de retourner s’installer à Bray-sur-Seine. (kkl.fr)
Cette histoire, incroyable aujourd’hui, nous rappelle le bûcher des 200 Talmud à Paris, (le livre était accusé d’être un substitut à la Bible), ordonné en 1242 par Saint Louis (Louis IX). Le Talmud avait été déclaré « infâme » par le tribunal. Les rabbins qui avaient défendu l’ouvrage lors du procès se barrèrent ensuite en Palestine.
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Sept siècles, sept décennies et sept années plus tard (777 ans, d’après les calculs de Jovanovic), ce sera le grand incendie de Notre-Dame, soit le symbole de la chrétienté qui part en fumée.
Enfin, quatre ans après ce bûcher aux criminels fantômes, la Palestine est attaquée par les descendants de juifs d’Europe de l’est et du Maghreb, principalement, qui ont pris possession de ce pays arabe en 1948, suite à des tractations avec les autorités britanniques. Ces militaires qui assassinent des civils par milliers sont-ils influencés par le Talmud ? C’est toute la question.
E&R
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comme-du-monde · 7 months
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Val-Terreur 3 Lettre de Sixtine à Quentin
Mon très cher Quentin,
On est arrivé à Val-Terreur à la fin du mois passé à peu près en même temps que les premières neiges. Excuse-moi de ne pas t’avoir écrit avant, j’suis juste pas bonne comme toi avec les mots pis mes mains tremblent encore du choc de notre voyage. Au départ de la Capitale, on était cinq : trois autres caravaniers, notre guide pis moi. Atteindre la jungle nous a pris quatre jours; quatre jours de chansons, de poèmes improvisés et de camaraderies. On a laissé nos bêtes de trait au Passage Sud, pis on a chargé nos sacs avec toutes nos provisions. C’était pesant, mais on n'avait pas le choix; une roue de charrette, ça s’embourbe trop facilement dans la terre sombre et humide de la forêt vierge. Ça se passait bien, à part que Marcus, un des caravaniers, a commencé à se plaindre d’un trou dans sa botte. On l’amputait juste en bas du genou dix-neuf jours plus tard, au Passage Nord. Notre guide aussi a décidé d’arrêter ça là; sa famille vient toute de Passage Nord, pis il nous rassurait que le chemin était facile à suivre. Ça fait qu’on est parti le lendemain à trois : Maximus, un jongleur du bas de la ville; Ana– ou Hana, une barbare d’à peu près mon âge avec un pas pire latin; pis moi.
Comme de fait, le chemin était facile à suivre pis, comme de fait, on est arrivé au Colisée plus rapidement qu’autrement. Le Colisée c’est laid, Quentin. Le Colisée c’est pas d’autre chose qu’un trou d’à peu près 3 mètres de profond– pas plus grand que la Place de l’Empereur avant qu’ils refassent la statue. Ça sent la mort. Y’a des drains partout, mais la terre est rouge pis ça sent quand même. Ça s’est su rapidement qu’on allait à Val-Terreur pis on s’est fait inviter à regarder les jeux dans une loge. Je t’épargne les détails, mais Maximus trouvait ça pas mal drôle de voir un barbare se faire faire la passe. Il s’égosillait pis s’égosillait de plus belle pendant qu’un bourreau préparait un bûcher. Ana, elle, a pas dit un mot.
Elle a seulement recommencé à parler une trentaine de kilomètres au nord du Colisée, après avoir étranglé Maximus dans son sommeil; pis seulement pour le maudire. Rendues là, on avait récupéré des bêtes autrement condamnées aux Jeux pis on filait à vive allure vers les galeries. On nous avait dit qu’un ædificier nous attendrait là, mais j’y croyais pas vraiment. J’en avais jamais vu pis je doutais encore de leur existence. Si y’a un moment que j’aurais aimé que tu sois là avec moi, Quentin, c’est quand on est arrivé aux galeries. Y’était là, l’ædificier! Assis sur une roche à jouer de son instrument qui sonne comme des criquets. Il portait un casque de chitine qui cachait sa face pis une partie de sa barbe. Ana avait l’air méfiante, mais moi j’me pouvait plus. Il nous a dit qu’il s’appelait mousse. Il m’arrivait aux hanches pis son linge, sa barbe et ses affaires avaient l’air mouillés, même si le temps était sec. On a décidé de marcher le reste du trajet, vu que mousse avait jamais monté de bête pis qu’on avait mangé celle de Maximus de toute façon.
Pendant que tu célébrais probablement les Saturnales, on franchissait les palissades de Val-Terreur. Pendant que tu courais les rues illuminées de la Capitale, que tu baignais dans la lumière sainte du Temple du Soleil Invaincu, que tu gravissais le podium de Mars en obéissant aux décrets du Roi Minable; je marchais parmi les coquilles vides des maisons en ruines de Val-Terreur. Quand le parfum du vin et des gâteaux envahissait tes sens, ivre; je subissais les effluves âcres du feu de bois mouillé– la gorge irritée et les yeux en larmes. Quand tu t’époumonais sur des airs de fête, bras dessus, bras dessous avec tes camarades; esclaves, philosophes, sénateurs– j’encaissais le silence d’une sauvageonne tourmentée, ou les stridulations d’un étranger sans nom. Le lendemain, quand tu recouvrais les pieds nus d’Adofar d’une flanelle, je me recueillais devant un monument défiguré, sans nom; dans un sanctuaire abandonné, inondé et envahi d’herbes hautes, de crapauds et d’oiseaux.
C’est froid ici. On nous traite comme des fantômes qui hantent périodiquement Val-Terreur avant de disparaître, exorcisés par le passage des saisons. Même près de l’âtre de la Collision Frontale, la seule auberge au nord du Colisée, le réconfort nous échappe; la bière est drabe. Tiède.
Des fois, j’envie Marcus. Des fois, j’envie Maximus.
Je pars pour l’ouest demain. Avec Ana et mousse. Une sentinelle a aperçu une arkourangue la semaine passée. J’aimerais mieux être sous le couvert de la forêt que dans une ville désertée.
Quentin, mon très cher frère, ne vient pas à Val-Terreur. Y’a rien pour toi ici. Je vais revenir avec un idolum.
Prépare mon triomphe.
Ta Sixtine Huitième jour du mois de janvier de l’an 924 ab Urbe condita
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