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simon-pradaut-blog · 4 years
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Comme nous avons pu le voir avec l’apparition de la télévision, les utilisateurs se sont vus dépossédés de nombreux droits et de nombreuses facultés les définissants comme citoyens et donc comme individus libres au sein d’une société. Avec l’apparition du web le problème n’a fait que s’intensifier tout en restant extrêmement opaque. Effectivement la personnalisation du web pour chaque individu crée un filtre enfermant chacun dans son « paradis artificiel ». Je parle ici du citoyen, car il se définit comme membre d’un État, du point de vue de ses droits et devoirs. Avec mes explications précédentes, je doute que cette définition s’applique encore aux sociétés contemporaines occidentales.
Premièrement un état regroupe des personnes aux caractéristiques sociales et culturelles communes plus ou moins marquées, au passé commun dans une zone géographique délimitée, régie par un pouvoir institutionnalisé. Mais dans l’espace mondialisé qu’est internet aujourd’hui et où la personnalisation est de mise. Le passé est brouillé et le savoir mondialisé. L’individu ne se sent donc plus réellement citoyen car peut-être trop éloigné de ce qu’est un État.
Deuxièmement, en ce qui concerne les droits, nous avons pu voir que depuis longtemps les psycho-technologies en ont pris le contrôle. Comment nos droits peuvent ils être encore ceux exposés par les lois quand notre raison n’est pas entièrement notre ?
Troisièmement peut on prendre nos devoirs au sérieux quand nous ne sommes plus inclus dans l’état et que nos droits sont bafoués ? Comment respecter nos devoirs quand nous ne sommes plus que des mineurs contrôlés par des majeurs ? En clair, les psycho-technologies donnent un nouveau statut au mot citoyen, mais qu’en est il ? Quelles sont les influences de cela sur nous et notre mémoire ? 
Pour tenter de répondre à ces questions, il faut d’abord tenter de comprendre ce qu’est le Big Data, l’élément clef de l'économie et de la politique 2.0.
Le big data (les mégadonnées ou les données massives) désigne des ensembles de données devenus si volumineux qu'ils dépassent l'intuition et les capacités humaines d'analyse et même celles des outils informatiques classiques de gestion de base de données ou d’information. En effet, nous procréons environ 2,5 trillions d’octets de données tous les jours. Ce sont les informations provenant de partout : messages que nous nous envoyons, vidéos que nous publions, informations climatiques, signaux GPS, enregistrements transactionnels d’achats en ligne et bien d’autres encore. Ces données sont baptisées Big Data ou volumes massifs de données. Les géants du Web, au premier rang desquels Yahoo (mais aussi Facebook et Google), ont été les tout premiers à déployer ce type de technologie. Cependant, aucune définition précise ou universelle ne peut être donnée au Big Data. Étant un objet complexe polymorphe, sa définition varie selon les communautés qui s’y intéressent en tant qu’usager ou fournisseur de services. Une approche transdisciplinaire permet d’appréhender le comportement des différents acteurs : les concepteurs et fournisseurs d’outils (les informaticiens), les catégories d’utilisateurs (gestionnaires, responsables d’entreprises, décideurs politiques, chercheurs), les acteurs de la santé et les usagers. Le big data ne dérive pas des règles de toutes les technologies, il est aussi un système technique dual. En effet, il apporte des bénéfices mais peut également générer des inconvénients. Ainsi, il sert aux spéculateurs sur les marchés financiers, de manière autonome avec, à la clé, la constitution des bulles hypothétiques. L’arrivée du Big Data est maintenant présentée par de nombreux articles comme une nouvelle révolution industrielle semblable à la découverte de la vapeur (début du 19e siècle), de l’électricité (fin du 19e siècle) et de l’informatique (fin du 20e siècle). D’autres, un peu plus mesurés, qualifient ce phénomène comme étant la dernière étape de la troisième révolution industrielle, laquelle est en fait celle de « l’information ». Dans tous les cas, le Big Data est considéré comme une source de bouleversement profond de la société.
Le Big Data avant d'être un outil est donc une gigantesque base de données. Ces données sont celles de nos traces, de nos passages sur internet. Elles sont fournies soit par des prestataires privés, (banques, sites internet, fournisseurs d’accès, etc,..) ou bien par l'Open Data, informations fournies souvent par les États (qui sont dans l’obligation de le faire), ou encore des organisations privées qui décident de verser librement ces informations dans le domaine publique. Des logiciels permettent aux entreprises de trier cette masse pour en dégager des informations utilisables dans de nombreux domaines. Ces technologies mixées à des outils statistiques nous placent dans une société probabiliste digne des plus grands livres de science fiction.
Ce qui intéresse les utilisateurs actuels du Big Data, les entreprises, c'est d'abord de pouvoir connaître leurs cibles. Cette immense banque de données, de traces, permet de dégager de nombreux points d'informations nous définissant comme individu. Avec ces points il est alors aisé de créer un profil regroupant nos caractéristiques et ce pour chaque individu naviguant sur internet ou ses environs. Ces profils une fois couplés à des outils statistiques permettent de déterminer les désirs des utilisateurs et donc de personnaliser leurs expériences de navigation sur le web. Ainsi  Spotify sait quel titre mettre à la suite d'un premier choisi. Facebook sait quels amis nous conseiller d'ajouter. Les sites d'achats en ligne savent quels produits mettre en avant dans leurs publicités. La liste pourrait être encore longue. En bref chaque site que nous visitons peut refléter notre vision du monde et nos intérêts du moment.
Évidemment cet outil qu’est le Big Data ne sert pas que ces intérêts, encore assez visibles et évidents pour chacun.
L'exemple me paraissant le plus adéquat, impactant, intéressant et révélateur du manque d’intérêt global porté aux données personnelles en transit dans le Big Data est l'affaire Cambridge Analytica.
Cambridge Analytica (CA) était une société de publication stratégique combinant des outils d'exploration et d'analyse des données. Créée en 2013 comme une filiale des Strategic Communication Laboratories spécialisée en politique américaine, elle possède des bureaux à New York, Washington et Londres. Elle se retrouve en 2018 au centre d'un scandale mondial pour avoir organisé l'« aspiration » des données personnelles de plusieurs dizaines de millions d'utilisateurs de Facebook dans le but de cibler des messages favorables au Brexit au Royaume-Uni et à l'élection de Donald Trump aux États-Unis en 2016. Ce scandale provoque en mai 2018 la mise en faillite et la disparition de Cambrige Analytica.
Pour acquérir ces nombreuses données, CA avait créé un quizz diffusé sur Facebook. En accédant à ce quizz l’utilisateur acceptait, sans nécessairement sans rendre compte, que CA puisse avoir accès à toutes les données de son profil ainsi que celles de ces amis. Ainsi ce quizz agissait comme un mix entre un virus et un cheval de troie. Une fois ces données récupérées, CA a pu créer des profils regroupant plus de 5000 points de données définissant les électeurs anglais et américains inscrits sur Facebook. Ils ont pu grâce à cela dégager trois grandes catégories. Les électeurs sachant pour qui voter, ceux choisissant de ne pas voter et enfin les indécis. C’est cette dernière catégorie qui a été la cible principale de CA. Les indécis ne savait pas pour qui voter, il était donc possible de les influencer.
Pour pouvoir influencer ces électeurs, des intelligences artificielles procédaient au cas par cas sur les réseaux sociaux. Comme je l’ai expliqué tout à l’heure, le Big Data permet la personnalisation du contenu sur le web. C’est donc ainsi, en diffusant du contenu personnalisé sur des réseaux en lesquels les utilisateurs avaient entièrement confiance que le stratagème a pu fonctionner. Les électeurs indécis voyaient donc dans leurs espaces numériques des pubs ou des suggestions qui les poussaient à prendre position à propos d’un sujet sur lequel ils n’avaient pas encore d’avis.
Par exemple, un électeur Américain ne savait qui choisir entre Hillary Clinton et Donald Trump, cette personne ne partageait pas d’idéaux en particulier avec l’un ou l’autre candidat. Pour le convaincre de choisir le président Trump, CA a fait rentrer dans l’espace numérique de cette électeur, des vidéos, photos, articles diffamant H. Clinton. Et le tour et joué, cette personne jusque là indécise, voyant des informations provenant d’un site en lequel, elle a entièrement confiance va comprendre que H. Clinton est une mauvaise personne en incapacité de diriger le pays. Cela prouve donc en quoi ce système est pernicieux.
Avant le jugement pour utilisation illégale de données personnelles, CA a mis la clef sous la porte en détruisant au passage toutes les données en leur possession. Nous n’avons donc aujourd’hui qu’une idée confuse des données exactes que l’entreprise avait en sa possession et de sa manière d’agir. Durant ce procès, Brittany Keyser, ancienne employé ayant participé à la révélation de l’affaire, qualifie ces outils psycho-technologiques, d’armes militaire. De plus, les juges terminent en précisant que les lois ne sont pas encore en capacités de juger et comprendre ce genre de cas.
Nous devinons donc que CA n’est qu’un grain de sable dans le business du Big Data. C’est pour cette raisons que Mark Zuckerberg, le PDG et créateur de Facebook, à était appelé à comparaître plusieurs fois ces dernières années devant les juges de divers ordres mondiaux. On lui reproche de ne pas savoir ce que deviennent les informations personnelles de milliards de personnes transitant sur son site. Il lui est aussi demandé d’éclaircir la proportion dans laquelle la diffusion de propagande et de fakes news est possible sur son réseau.
Après cette exemple, les droits et devoirs du citoyen me semblent nuls. La démocratie est entièrement remise en question. Nous pouvons donc nous demander quels sont nos droit sur ces données personnelles libres d’accès sur internet ? Sommes nous manipulables ? Sommes nous aussi libres que nous le pensons ? On ne peut malheureusement pas trouver une réponse aisément à ces questions actuellement. Mais étant donné l’état actuel des choses, on peut se demander comment un individu ayant une valeur marchande peut rester libre des ses actions et de sa mémoire.  
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simon-pradaut-blog · 6 years
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simon-pradaut-blog · 6 years
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simon-pradaut-blog · 6 years
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simon-pradaut-blog · 7 years
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