Tumgik
#Cracher-mortel
indoraptorgirlwind · 19 days
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Damn, i just wanted to check the wiki. Not get deppressed over the fact that Hap's and Baron Samedi's actors passed away...
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May they Rest In Peace knowing they played from the coolest characters in the show
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starwalker03 · 3 months
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Okay but I'm up to season three of Grimm now which means I am now aware of the convoluted plot Eric decided was necessary to sneak Nick out of the country as a means of kidnapping and I just. Surely that's a fanfic cliche is 'what if the kidnapping plot worked' and yet I can only find ONE FIC and it doesn't even go into all the possible torture and drama cause it starts with him already being rescued. Like. Bruh.
(I'll write it myself if I've gotta but unfortunately my brain does this thing where it doesn't let me write fic until I've finished a show so it's gonna take a while)
Pls someone tell me they have fic recs for this.
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iradiei · 3 months
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24 janvier
“D’un autre côté, c’est de sa faute aussi : à force d'être sympathique, tout le monde en profite !” A-t-on idée de concevoir la bonté comme une faiblesse ? Quelle stupeur aujourd'hui, alors que nous vaquions à nos occupations quotidiennes et moyennement rémunérées - comme quoi, même les génies sont obligés de travailler, tout se perd ma bonne dame ! -, nous apprîmes que dans l’environnement mortellement lassant du monde professionnel, il était mal perçu de se laisser aller à la bienveillance. Ces qualités dont vous parliez lors de votre entretien d’embauche ? Laissez tomber - mais pas de trop haut, ça risquerait de casser en touchant le sol -, ce ne sont que des grains de sable que vous devez, par convention, jeter aux yeux des employeurs, sans jamais les user ensuite. Soyez ponctuellement en retard, bienveillants par la violence des propos et travaillez seul dans vos équipes. Il serait malencontreux de faire preuve de bonne volonté, voire d’initiative, et d’essayer de faire marcher correctement - voire mieux - un vieil automate enrayé ; et puis quoi, encore ? Essayer d'être efficace ? Mais si nous étions efficaces, qu’est-ce qui nous resterait ? On ne pourrait même plus se plaindre au boulot, et c’est bien une des seules choses qui n’a pas changé depuis que le monde est monde : “Et non, vous ne toucherez pas à mon droit de cracher dans le dos de mes collègues, ni à la mine renfrognée que j’arbore dès que j’arrive, chaque matin. Déjà que je vais crever au boulot, ne m'obligez pas, en plus, à faire quelque chose que j’aime, merde !”
Autre point des plus stupéfiants, c’est que les seules réponses qui arrivèrent à notre endroit, lorsque nous fîmes part de notre désarroi, furent des résignations désolées. Parce qu’il semblerait que, le “monde du travail” - comme on le dit si joliment aux enfants, de peur qu'ils refusent d’aller trimer si on leur parle directement du turbin -, ce soit forcément un environnement prompt à se donner envie de devenir une piñata accrochée à la lampe du salon - mais, si déjà, faites-nous plaisir et avalez des bonbons sans trop de mauvaises choses, que les gamins puissent au moins se régaler convenablement ! - plutôt qu’un endroit où il serait possible de changer les choses. Pire encore, les platitudes habituelles à ce propos sont courantes, et témoignent autant d’une lassitude héritée des aînés - qui, en passant, sont tout aussi cons que les jeunes, mais les pâquerettes de cimetière semblent donner des relents de sagesse plus que de naphtaline - que d’un manque cruel d’ambition et d’envie de changement de la part des jeunes qui vomissent ce qu’ils ont appris de générations brisées avant eux. C’est à croire qu’ils sont devenus plus vieux que leurs propres vieux, et comme le regrettait déjà l’autre, qui disait qu’on devrait bientôt dire des “parents de cons”, parce que les vieux paraissaient plus raisonnables et plus disposés au changement que les jeunes, nous supposons que, bientôt, nous serons tous des cons enlisés dans une léthargie pathétique qui n’a même plus la force de se dégoûter elle-même.
Et pendant que vous regrettez que l’homme est un loup pour l’homme, nous giclons autant d'étoiles nacrées qui vous tomberont sur la gueule.
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J'entends les chants des sirènes
Regarde autour de moi tous ces gens qui m'aiment
Je veux toucher le soleil avant que la pluie ne vienne
T'inquiètes pas, seul les faibles se font bouffer par le système
J'entends les chants des sirènes
Regarde autour de moi tous ces gens qui m'aiment
Je veux toucher le soleil avant que la pluie ne vienne
T'inquiètes pas, seul les faibles se font bouffer par le système
Déchiré dans une boîte Parisienne
Pour la quatrième fois de la semaine
Et c'est même pas le week-end
Tous mes nouveaux amis sont proches du star-système
Tous mes vieux potes subissent la merde de la vie quotidienne
Je rêvais d'être connu en jouant aux petites voitures
Maintenant les labels et les groupies veulent ma signature
Oui j'assure, je suis le génie qui a écrit "Sale Pute"
J'aimais pas l'adolescence, laisse moi kiffer ma vie d'adulte
Des bises, des poignets de mains, des sourires hypocrites
Reprends une bouteille, les deux premières sont parties trop vite
Sous champagne personne n'écoute mais les gens parlent
Dis-moi qui tu connais, je te dirai si t'es fréquentable
Loin du commun des mortels, tellement loin
En route vers le succès je me fais sucer dans le train
Je trouve la plénitude au sens propre complètement plein
De l'autre côté du petit écran, je laisse mes empreintes parmi les grands
J'entends les chants des sirènes
Regarde autour de moi tous ces gens qui m'aiment
Je veux toucher le soleil avant que la pluie ne vienne
T'inquiètes pas, seul les faibles se font bouffer par le système
J'entends les chants des sirènes
Regarde autour de moi tous ces gens qui m'aiment
Je veux toucher le soleil avant que la pluie ne vienne
T'inquiètes pas, seul les faibles se font bouffer par le système
Mes potes disent que je change, moi je dis que j'évolue
Cette époque où j'étais perdu d'avance est révolue
Je prends même plus la peine d'avoir une opinion
Je fais des copier-coller de discussions, je crée l'illusion
Je pars toucher l'horizon à dos de vodka bison
Mais le temps passe je reste en place et le soleil change de position
Un pote attend mes mandats dans sa prison
Pendant que je suis dans un dîner mondain, en train de régler l'addition
Quand je parle de mon prochain disque les yeux de mes fans s'illuminent
Le problème c'est que j'ai toujours pas écrit une ligne
J'ai la chanteuse du moment en featuring
Y a deux ans je l'aurais sûrement insultée au fil d'une rime
De plus en plus de vautours me tournent autour
Au secours ça commence à sentir la fin des beaux jours
J'ai pas téléphoné pour l'anniversaire de ma sœur
Alors que j'appelle mon manager toutes les trois heures
Ma meuf pète un câble, veut qu'on passe du temps tous les deux
Moi je suis au Cap d'Agde dans la chatte du Diable (dans la chatte du Diable)
Un dernier verre et je touche les cieux (je touche les cieux)
Tous mes vieux, je pars en voyage des valises sous les yeux
J'entends les chants des sirènes
Regarde autour de moi tous ces gens qui m'aiment
Je veux toucher le soleil avant que la pluie ne vienne
T'inquiètes pas, seul les faibles se font bouffer par le système
J'entends les chants des sirènes
Regarde autour de moi tous ces gens qui m'aiment
Je veux toucher le soleil avant que la pluie ne vienne
T'inquiètes pas, seul les faibles se font bouffer par le système
Déprimé, dans un bar Caennais, vidé
Je regarde mon téléphone en rêvant qu'il se remette à vibrer
Parfois un vieux pote m'appelle, mais c'est plus pareil
Parfois mon ex m'appelle, j'aurais pas dû la perdre
Les requins avec qui je taffais, les suceurs qui me grattaient
M'ont poussé à cracher un deuxième disque raté
Pendant que je buvais du champagne pour me déshydrater
Je vivais dans le passé, des nouveaux artistes m'ont remplacé
Mes ex-fans déçus cherchent le Orelsan du début
Mais même-moi je crois que je l'ai perdu
Mon banquier m'avait prévenu, les impôts vont te foutre à terre
à quel moment j'ai cru que j'allais passer au travers
Je suis passé de la vie d'une mini star au connard de l'histoire
à Caen, je suis rien de plus qu'un gros poisson dans une petite mare
Fête chaque victoire mais y a un juste milieu
Apprends à remonter la pente avant d'entrer dans un cercle vicieux
Où sont passées les sirènes?
Regarde autour de moi tous ces gens remplis de haine
Après l'ivresse vient la migraine
Au final je crois que je me suis fait bouffer par le système
Où sont passées les sirènes?
Regarde autour de moi tous ces gens remplis de haine
Après l'ivresse vient la migraine
Au final je crois que je me suis fait bouffer par le système
J'entends les chants des sirènes
Regarde autour de moi tous ces gens qui m'aiment
Je veux toucher le soleil avant que la pluie ne vienne
T'inquiètes pas, seul les faibles se font bouffer par le système
J'entends les chants des sirènes
Regarde autour de moi tous ces gens qui m'aiment
Je veux toucher le soleil avant que la pluie ne vienne
T'inquiètes pas, seul les faibles se font bouffer par le système
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metataxy · 1 year
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Complaint about the tv series ‘Grimm’ #892392834092
Okay, so by the end of season 2 the protagonist has gotten sprayed in the face TWICE by wesen people who spit a contaminant (the Cracher Mortel and the guy who was like a Tsetse botfly).  In both cases, he knew he was going up against wesen that did that.  Why the heck did he never invest in some PPE?
(Maybe the show was predicting the majority attitudes of heterocis men during the pandemic?)
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melodiiesxfmadness · 1 year
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( au 001: the grimm diaries. )
full name: Bianca Noelle Pena-Pérez nicknames: Bee, Anca, First Noelle, Peña, Pérez. date of birth: April 24th, 1985 place of birth: Todos Santos, Mexico hometown: La Crescenta, California Residence: Washington, DC ( neighborhood: Anacostia ) Religion: Roman Catholic, lapsed Height & Weight: 5'7" & 136 lbs. Hair & Eyes: Dark brown & blue. relationship status: multi li. highly selective. ( chemistry × understanding of how multi li / being a responsible wp works. )
Skin tone: almond nationality: Chicana ( her parents became naturalized citizens in 1990 ) ( Mexican-American ) heritage: Mexican/Salvadoran ethnicity: Hispanic parents: Agata Maritza Pena-Pérez ( Mother, alive ). | Gerardo Rodolfo Pérez ( Father, alive ). siblings: Adán Darío Pena-Pérez ( older brother, alive ), Félix Iván Pena-Pérez ( older brother, alive ), & Javiera Socorro Pena-Pérez ( younger sister, alive ). orientation: bisexual ( male lean ), greyromantic. gender: female species: mortal/grimm
A Grimm (Ger. "wrath") is a special person who possesses incredible powers, such as being able to see the true form of Wesen even when the Wesen don't want them to. For centuries, Grimms have taken it upon themselves to police and hunt the Wesen population and to protect normal humans from the unknown threat around them. Grimms are all descended from human knights that participated in the Fourth Crusade, where they found a treasure that apparently needed protecting. Grimms are never referred to as Wesen, and all Wesen seem to group them into a "not us" category, so whatever Grimms are, they are not Wesen. Grimms' strength can also be measured in the fact they can casually take down Wesen who possess superhuman strength, such Jagerbars or Klaustreich, and can easily overpower humans.
Grimm abilities: Grimms possess many powers; the most commonly used one is their ability to see Wesen when they are woged, but only if the Wesen is startled, scared, angered, or stressed, or something else happens that disrupts the Wesen's concentration. They are also able to see woged Wesen on film recordings. Grimms have absolutely no influence over this ability. Grimms have one to two extra cones in their eyes compared to most people, which allows them to see things most people can't, such as Wesen. A Grimm's ability to detect Wesen is not limited to sight; Nick Burkhardt demonstrated the ability to detect the presence of Rosalee Calvert and Andre, despite having been temporarily blinded by the latter. Later, he describes a sort of subtle electric tension in his jaw and forehead when there are Wesen nearby. This "sixth sense" alerts the other perceptory senses, in effect amplifying them. Due to Grimm's differences in nature, they react differently to Cracher-Mortel spit than other people. The rage stage comes much earlier, and the Cracher-Mortel is unable to control them. They also still possess their Grimm powers, making them very dangerous. Nevertheless, despite being disoriented and confused, they are still calmer and don't just charge at people to attack them like other humans and Wesen under the control of a Cracher-Mortel. Grimms also possess slightly superhuman strength, durability, agility, reflexes, speed, and even morphallaxis. This allows them to go toe to toe with any Wesen, except Siegbarste, and survive things that would kill a normal person. Grimms' strength can also be measured in the fact they can casually take down Wesen who possess superhuman strength, such Jagerbars or Klaustreich, and can easily overpower humans. Grimms' durability is particularly notable; several times, Nick shrugged off blows from creatures with incredible strength. For example, when facing a Schakal, the creature smashed a toaster on his head, but he recovered in seconds. He was even able to escape from a beating with a Siegbarste, with the worst of his injuries being a few bruised ribs. It has also been shown that the blood of a Grimm can destroy the animal part of a Hexenbiest. In essence, the Hexenbiest becomes human after this and is no longer a part of the Wesen world. It is currently unknown if this will work on other members of the Wesen world. Furthermore, it is unable to work if it has been performed before or if the Hexenbiest has Grimm blood in their veins, as was the case with Juliette and Adalind due to both having had Nick's blood in them, making them immune. Grimms also possesses greater resistance to arsenic's drug-like effects and are thus able to resist the effect of the Coins of Zakynthos. Additionally, Grimms seem to have a natural aptitude for fighting, particularly against Wesen, and with ancient and medieval weapons. They also possess incredible observational abilities and keen instincts. There also seems to be some natural aptitude in the Grimm lines of artistic talent as there are many detailed pictures in Aunt Marie's books from the other Grimms, and Nick has an aptitude for drawing as well. When blinded, Nick's hearing is enhanced to the point of hearing things from a distance, as he was able to hear Rosalee coming and Hank's conversation with Wu on the phone despite being far away. He was also able to hear a fly buzzing on the ceiling, as well as destroy many objects thrown near him with his kanabo when he and Monroe were testing his hearing.
languages: Spanish ( Mexican, native ), English ( as a second language ), Portuguese, Italian. allergies: mango. celery. favorites: music genres / artists: reggae, tejano, dinah jane, citizen queen, música latina. tattoos: piercings: zodiac sign: Taurus.
staffed at: MedStar Washington Hospital Center occupation: Trauma certified registered nurse (TCRNs) degree: bachelor's of science in nursing, RN-to-BSN Purdue University Global ( class of 2009 ). additional job training: two years in the RN Critical Care Training Program at Medstar Georgetown University Hospital. occupation description: Trauma nurses provide triage, diagnosis, and care for patients with critical injuries and illnesses. They provide immediate emergency care including CPR and first aid, prepare patients for surgical procedures, and assist in emergency surgical procedures. salary: $77,901 ( yearly ), $1,498.09 ( weekly @ 40 hours ), $37 ( hourly ). work schedule: 7:00am to 7:00pm - monday, tuesday, wednesday, thursday, saturday. ( off friday & sunday ) occupation responsibilities: Providing triage, diagnosis and care for trauma patients, and preventing secondary complications. Handling serious injuries and illnesses, such as car accidents, suicide attempts, and heart attacks. Preparing patients for emergency operations and assisting surgeons in the operation. Distributing emergency medications. Working with urgent care patients and traumatized family members. Managing a chaotic and stressful work schedule. important link:001 important link:002 important link:003
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petitfugu · 3 years
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Le Fugu, Vous savez, c'est ce petit poisson exquis qui doit être préparé par un chef cuistot expert, sous peine de devenir un plat mortellement toxique. 1mm de coupe non maîtrisée et HOP ! Adieu le poisson gourmand et bonjour le cimetière. En apparence, c'est un poisson plutôt drôle, presque mignon. Mais à l'intérieur, au delà des entrailles peu ragoutantes qu'on retrouve chez tous les poissons, il cache une poche de mort. Et ce poison ne laisse presque aucune chance à celui qui l'ingère. Je pense que la comparaison entre le Fugu est moi est plutôt appropriée. J'étais une petiote sans trop de problèmes, au contraire. Je faisais même l'unanimité autour de moi. Et puis un jour, va savoir ce qu'il s'est passé... Peut-être 1mm de coupe non maîtrisée et HOP, c'est la poche de poison qui se répend. Je suis devenue, ce qu'on appelle dans le jargon ''une personne toxique''. Perverse narcissique ? Je n'irais pas jusque là, mais : toxique ? Oui, clairement. Et vous savez quoi ? C'est bien plus douloureux d'être toxique, que de vivre sous la coupe d'une personne toxique. Ayant expérimenté les deux, mon opinion est faite et bien tranchée. Alors, pourquoi est-ce que je suis là à blablater ? Pour un certain nombre de choses... Pour la catharsis, pour peut-être toucher quelqu'un qui souffre d'être toxique, pour vous donner de quoi satisfaire vos envies de vilipender et cracher sur une de vos ''semblables'', etc etc, liste non exhaustive. Alors si tu as un peu de temps à perdre, viens je t'emmène dans mon quotidien de personne toxique ! Toxiquement votre, Le Fugu
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alexar60 · 4 years
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Cage thoracique
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Les murs blancs avaient un aspect malsain. Ils étaient trop blanc, trop clean pour rendre heureux. Ils cachaient quelque chose. J’attendais en feuilletant une vieille revue économique à la con lorsqu’elle sortit. La porte fit sursauter la patiente qui la succédait. Elle attendait les fesses sur le bord de la chaise que le médecin l’appelle. Mon amie sortit et en voyant sa mine déconfite, ses yeux injectés de larmes, je savais que la nouvelle serait mauvaise.
« Alors ? » demandai-je. Elle ne répondit pas. Son médecin venait de demander à la suivante d’attendre encore un peu puis, il me demanda d’entrer. Elle resta dans la salle d’attente me tournant le dos. C’était plus grave qu’on pouvait croire. Le docteur ferma la porte après s’être assuré qu’une assistante soutiendrait ma copine puis, il dit de suite : « Je vous conseille de vous assoir. C’est… » Je m’exécutai, je m’assis toujours suspendu à ses lèvres. Il retourna derrière son bureau et repris son discours : « Elle a une maladie rare, très rare. En fait c’est la première fois qu’on découvre sa maladie ». Je sentis mon ventre se nouer. Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures, cas rare équivaut à guérison impossible. Alors, je demandai ce qu’elle avait. « Une fleur pousse dans ses poumons. »
Ebahi par sa réponse, je restai la bouche entrouverte à me demander comment cela était possible. « Vous voulez dire comme Chloé dans l’écume des jours ? Un nénuphar ? ». Il hocha la tête : « C’est presque cela, à la différence qu’il s’agit d’une rose ». Il donna quelques explications plus ou moins claires pour me rassurer. Toutefois, il affirma que ce ne sera pas facile. Une opération a plus de risque de mal se finir, une chimio pourrait être mortelle, des médicaments n’apporteront rien et ne rien faire, elle s’étouffera. Dans tout ça, je ne voyais rien de rassurant en dehors du sourire affiché sous ses lunettes de médecin.
Elle était toujours debout dans la salle d’attente. Elle venait de compléter son dossier médical et écoutait les explications de l’infirmière sur la suite de son traitement. Lorsqu’elle me vit, ses yeux brillèrent laissant glisser quelques perles sur les joues. Elle voulait se cacher. Alors, je l’étreignis longuement, elle libéra ses sanglots sur mon épaule, je chuchotai qu’on vaincra ensemble cette maladie. Autour, les gens nous regardaient avec un air affligé, l’infirmière attendait. Elle tourna la tête en soupirant, elle ne voulait pas être prise dans ce mouvement de tristesse.
Les jours passèrent. Au début, il fut difficile de l’accepter. On ne savait pas quand la fleur bourgeonnerait. Elle n’osait plus sortir. Elle avait peur du soleil, de la pluie, de la chaleur de l’humidité. Elle avait même peur d’ouvrir la bouche. Elle restait allongée soit sur le lit, soit sur le canapé et j’entrai dans son jeu en m’occupant de tout. Par moments, elle ressentait la douleur grimper dans sa poitrine. Le mal grignotait petit à petit de la place dans son poumon droit. La nuit, je dormais mal. Sa respiration se faisait de plus en plus sifflante et souvent, elle se réveillait en pleine nuit après un cauchemar.
C’était toujours le même rêve horrible. Elle mangeait ou se promenait. En fait, il y avait toujours du monde  lorsque la fleur jaillit de sa cage thoracique. Le déchirement de sa peau et ses os était insupportable puis, les pétales se déployèrent du bourgeon pendant que la tige s’élevait doucement. Cette poussée fulgurante attira de nombreux curieux dont la plupart applaudirent face à un tel spectacle. Les rires, les moqueries la réveillaient constamment. Parfois, une araignée sortait de la fleur comme d’une pochette surprise et commençait à faire sa toile
Avec l’aide de la famille, elle retrouva courage. Nous partîmes souvent chez ses parents ou son frère pour profiter de l’air pur de la montagne. Autrement, nous partions en weekend, tantôt dans la Manche, parfois sur le littoral atlantique, bref des endroits qui puissent la dépayser en espérant que cela lui fasse du bien. De même, elle reprit le travail, comme pour montrer que la maladie n’est pas importante et qu’elle peut vivre avec. Et toujours, je l’accompagnai à l’hôpital pour les examens et ses consultations. Je lisais dans les regards du personnel soignant qu’ils ne trouvaient toujours rien.
Au fil des semaines, les symptômes s’aggravèrent. Elle avait de plus en plus mal à la poitrine. Elle toussait régulièrement faisant un bruit sec et grave. Parfois, elle crachait du sang, rappelant la tuberculose. Sa respiration devint continuellement sifflante, elle avait du mal à ingurgiter, le larynx  gêné par quelque-chose qui d’après les scanners, ressemblait à un bulbe. Déjà la fleur commençait à l’étouffer. Les médecins envisagèrent l’opération. Mon amie accepta, seulement la chirurgie ne fit que ralentir la floraison car ils ne réussirent qu’à couper la tige.
Dès lors, elle s’habitua à ce problème récurrent. Pendant un temps après l’opération, elle alla mieux, retrouva le sourire ainsi que des couleurs. Elle ne ressentit plus de douleur aux poumons. Elle reprit même le sport. Seulement, un après-midi, le mal revint comme une décharge électrique. Nous étions en pleine rue, elle souffrit tellement qu’elle se recroquevilla et ne bougea plus. J’appelai les urgences. A l’hôpital, les spécialistes virent sur les scanners que les racines de la rose s’enfonçaient jusqu’à transpercer les seins.et le dos. Il n’y avait plus rien à faire.
Elle était étendue sur le dos dans le lit. Elle regardait dans le vide vers le plafond ou la fenêtre. Elle ne tourna pas la tête quand j’entrais. Je demandais bêtement comment elle se sentait. Elle ne répondit pas. Je m’assis à côté d’elle tout en lui tenant la main. Elle laissa faire sans le moindre regard à mon égard. Elle restait muette. Elle avait peur de parler. Elle resta plusieurs jours dans cette chambre d’hôpital avant de rentrer. Hélas, elle n’était plus la même. Déjà, elle avait terriblement maigri, mais aussi la maladie la déchirait.
Par moment, elle cherchait la dispute. Elle affirma que cette rose était mon amour qui l’étouffait, qui la tuait à petit feu. Elle cherchait un prétexte, elle voulait que je parte et ne la vois pas dépérir. Mais je ne répondis pas à provocations. Je restais en sa compagnie avec au fond de moi, une petite lueur d’espoir même si je n’y croyais tellement plus.
De plus en plus fatiguée, elle dormait plus de quinze heures par jour, et le peu de temps durant son éveil, elle le passait allongée, elle ne pouvait plus bouger. Ne serait-ce qu’avancer le torse en avant était une interminable torture. Elle avoua sentir les racines pénétrer sa chair de l’intérieur. Elle avait mal et n’avait plus de larme pour pleurer. Alors, dès qu’elle fermait les yeux, je pleurais pour elle. Sa respiration sifflante revint, la douleur envahit sa gorge, le mal était de retour avec les bourgeons du printemps. La fleur allait bientôt éclore. Seulement, nous étions en plein confinement suite à une nouvelle contamination générale, les hôpitaux débordés ne purent l’accueillir. Elle resta dans notre lit à subir cette tragédie qui lentement la rongeait.
Un matin, elle me réveilla en agrippant mon bras. Elle me dit que sa gorge lui faisait terriblement mal, cela la grattait de l’intérieur. A ce moment, j’ignorai que les épines de la tige écorchaient sa trachée. Je lui apportai à boire et des antidouleurs. Trois jours plus tard, elle n’arrivait plus à parler. La fleur était visible au fond de sa gorge. Sa respiration devenait de plus en plus faible. La rose poussa vite…en deux jours, elle sortit de sa bouche. Elle ne pouvait plus rien manger. J’étais impuissant à l’aider, surtout que couper la tige pouvait s’avérer dangereux car plus on la taillait, plus sa racine s’endurcissait. Etouffée par les pétales, blessée à sang par les épines, transpercée par les racines, elle partit un soir, un mardi soir, peu avant que l’ambulance n’arrive enfin.
Du sang coulait sur son menton, ses yeux se révulsèrent comme prise de démence. Elle serra ma main si fortement qu’elle faillit casser mon poignet. Je l’encourageai à tenir, je la suppliai de rester avec moi. Je ne me voyais pas sans elle. Pour une fois, je retenais mes larmes. Soudain, j’entendis un craquement, elle ne se contracta plus. La fleur rouge contrastait avec la pâleur de sa peau. Elle garda les yeux ouverts, rivés sur moi. Je l’appelai, je sanglotai me demandant pourquoi le ciel nous tombait sur la tête. Je restai assis, tenant sa main qui se refroidissait lentement quand on sonna à la porte. Les pompiers ouvrirent sans difficulté. L’un d’eux enleva sa main de la mienne. J’avais encore mal d’elle. Je n’avais plus de larme, je ne réalisai pas jusqu’à ce qu’un des pompier me dise : « Je suis désolé ». Il n’y a rien de pire que de perdre un être cher, je ne le souhaite à personne.
L’autopsie confirma que la racine avait percé le cœur. Ils étaient nombreux à venir à son enterrement. Je ne pensais pas qu’elle était autant aimée. Je l’ai vue une dernière fois avant la mise en bière. Ils avaient retiré la rose qui fana rapidement peu après son décès. La fleur vivait tel un parasite sur sa santé. Elle était belle, maquillée pour cacher son teint blanc. Elle était bien coiffée et portait sa robe préférée. Quand le cercueil descendit dans le caveau, je crois être le seul à ne pas sangloter. Ensuite, ils partirent tous, me laissant seul avec sa tombe. Je suis resté une heure et je m’en suis voulu d’avoir été autant impuissant alors qu’elle avait besoin de moi. Je voulus mourir. J’ai repensé à nos plus beaux moments et je me suis dit que ce n’est pas ça qu’elle aurait voulu. Puis, je suis parti marcher. Déjà, elle me manquait terriblement. J’ai compris la douleur ressentie par Colin à la perte de Chloé. J’ai maudit Boris Vian ; Un jour, j’irai cracher sur sa tombe. Ensuite, je suis rentré me saouler pour évacuer ce cauchemar. Mais le lendemain, comme elle n’était pas là, j’ai recommencé après avoir pleuré.
Alex@r60 – août 2020
Photo: modèle Andrea Ellone
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rrrrrrrggggggg · 3 years
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Le quatorze Décembre mil neuf cent quatorze, vers onze heures du soir, au milieu d’un état parfait de veille, ma prière dite et mon verset quotidien de la Bible médité, je sentis tout-à-coup, sans ombre d’étonnement, un changement des plus inattendus s’effectuer par tout mon corps. 
Je constatai tout d’abord qu’un pouvoir jusqu’à ce jour-là inconnu, de m’élever librement à travers l’espace m’était accordé ; et l’instant d’après, je me trouvais près du sommet d’une puissante montagne enveloppée de brumes bleuâtres, d’une ténuité et d’une douceur indicibles. La peine de m’élever par mon mouvement propre me fut, de ce moment, épargnée ; car la montagne, arrachant à la terre ses racines, me porta rapidement vers des hauteurs inimaginables, vers des régions nébuleuses, muettes et sillonnées d’immenses éclairs. Toutefois, la singulière ascension ne fut que de courte durée. 
Bientôt, tout mouvement cessa et à une assez faible distance de mon front, j’aperçus une nuée lourde et très dense, qu’en dépit de sa couleur légèrement cuivrée je comparai à la semence fraîchement versée de l’homme. Au-dessus du sommet du crâne, un peu vers l’arrière, apparut alors une lueur comme d’un flambeau reflété par une eau dormante ou un miroir ancien. Tous mes sens demeurèrent, durant la succession rapide de ces tableaux, aussi éveillés qu’ils le sont à ce moment où j’écris ; mais je ne ressentais ni crainte, ni curiosité, ni étonnement. 
Des régions que je savais situées bien loin derrière moi jaillit, l’instant d’après, une sorte d’ove gigantesque et rougeâtre qui, lancé avec une violence inouïe dans l’espace, eut tôt fait d’atteindre la ligne du front ; et là, changeant tout-à-coup de mouvement et de couleur, il s’arrondit, se rétrécit, devint lampe d’or, s’abaissa jusqu’à frôler mon visage, remonta, s’étendit à nouveau, reprit sa forme ovale de soleil angélique, s’alla placer à une faible hauteur au- dessus de mon front et me regarda longuement dans les yeux. Et sous cet astre séraphique, une plaine d’or vaporeux, d’or de Sheba, s’étendit, enchantement pour ma vue, jusqu’aux confins de ce pays d’amour. 
Alors une immobilité parfaite, une immobilité absolue frappa soleil et nuages, me procurant la sensation inexprimable d’un accomplissement suprême, d’un apaisement définitif, d’un arrêt complet de toute opération mentale, d’une réalisation surhumaine du dernier Rhythme. La lettre H était ajoutée à mon nom ; je goûtais la paix, oui, Storge, Storge ! je goûtais, moi ! une sainte paix, il n’y avait plus dans ma tête, trace d’inquiétude ni de douleur, j’étais prêtre selon l’ordre de Melchisédec. 
Hélas ! la vision éternelle et très courte s’évanouit ; je me retrouvai dans mon insupportable logis ; mais des ailes puissantes, ou, plus exactement, des élytres invisibles mais que je devinais immenses m’éventaient avec un adorable bruissement, et des chuchotements pleins de fraternelle compassion et entrecoupés de sons de luth étranges, m’interrogeaient dans un langage inconnu. 
Au souvenir très-vivant de ce changement d’état survenu en pleine vie physique et conscience mentale absolue, se mêle l’obscur sentiment que ma préparation morale ne répondait pas encore à l’importance du phénomène et que le beau soleil de Sheba n’était lui- même qu’un voile, un dernier voile peut- être, que mon indignité n’osa point soulever.
Quelque temps après, la grâce me fut accordée de visiter ma vraie patrie spirituelle. Ce deuxième voyage s’accomplit dans des conditions fort différentes de celles du premier ; car loin de me sentir parfaitement maître, comme dans l’expédition précédente, de toutes mes facultés physiques et mentales, je me trouvais, à l’instant où l’influx dangereux me saisit, plongé dans un sommeil extrêmement profond. Jérémie, dans le chapitre XXIII de son livre, établit une distinction des plus précises entre le premier état de vision pure ou de Pathmos apocalyptique, et le second, qui est celui de la réceptivité dans les abîmes du sommeil. 
Une vaste étendue de lacs obscurs, verdâtres et pourrissants, envahis par une folie de tristes nymphéas jaunes, s’ouvrit tout-à-coup à ma vue. Sur ces eaux stagnantes et désolées comme les yeux des paralytiques, un pont de fer était jeté, d’une forme hideuse et d’une longueur épouvantable, et à l’extrémité de ce pont, après une traversée de millions d’années, un paysage s’offrit à mes yeux dont je n’entreprendrai pas d’exprimer la mortelle, l’infernale mélancolie. C’était une plaine immense et déserte, enfermée dans un cercle hostile et muet de hautes et vigilantes montagnes. Solitude sans issue, irrévocable condamnation, abandon extrême ; et, dans toute cette satanique immensité, pas un pouce de terrain qui ne fût recouvert, à en étouffer, d’une herbe jaune, cendreuse, répugnante, que je comparai, en dépit de sa hauteur d’arbuste, à la mousse roussâtre et altérée qui ronge les vieilles pierres sépulcrales. 
Le soir tomba. Alors un univers de terreur, des milliards et des milliards de fois plus vaste, plus peuplé et plus scintillant que notre ciel sidéral, s’alluma au-dessus de ma tête, et le mouvement, visible à l’œil nu, de ces cosmos tourmentés, était accompagné d’un bruit odieux, criminel, ennemi de toute méditation, de tout recueillement. Et le sens secret de tout ce mouvement et de tout ce fracas était : il faut multiplier et diviser l’infini par l’infini durant une éternité d’éternités ; ni repos, pour toi, ni souvenir, ni amour, ni espoir ; multiplie, multiplie, divise, divise ; ces mondes tomberont dans le chaos, et tu les remplaceras par d’autres ; mais tu seras toujours ici, toujours à cette même place, et tu multiplieras et diviseras. Et tu sentiras éternellement le dernier nombre, le son suprême, la finale de ce rhythme martyrisant sur le bout de ta langue, et, misérable victime de ta propre iniquité, ridicule jouet de ton propre orgueil scientifique, tu feras des efforts désespérés pour rejeter ce dernier nombre, pour le cracher, pour le vomir : en vain ; il s’effacera de ta débile mémoire et tu retomberas dans le calcul infini, dans le tourbillonnement du rhythme éternel. 
Alors, du fond de mon épouvante et du sommet de mon exaspération, je m’écriai : « où est le Maître de ce pays ? où est le Roi de cet affreux Royaume Aven ? qu’il apparaisse ! lui, il me comprendra, m’abritera sous son aile noire et froide, m’aimera, me sauvera ; car s’il est dans cet infini de douleur, de terreur et d’abandon une créature amie de l’Amour, ce ne peut être que le Prince déchu de ces Royaumes ! »
Des milliards d’affreux regards stellaires se concentrèrent sur mon visage, un rire de démon illumina la face de l’éternel Mouvant. « L’étoile du matin cherche l’ÉTOILE DU MATIN, le fils de l’homme appelle le FILS DE L’HOMME. Tout est accompli. Tout est accompli. » Veuille le Divin, sourd à mes noires prières entendre, ô Storge, les vôtres.
– Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz, Épître à Storge, 1917
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leotanaka · 3 years
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Top 5-10 (depending on how many you want to do) wesen in Grimm?
eisbiber
mauvais-dentes 
balam
el cucuy
kitsune
fuchsteufelwild
cracher mortel
glühenvolk
la llorona
volcanalis
yaguaraté  
naiad
mishipeshu 
willahara 
i know that’s more than 5-10 but there are so many wesen on the show that i love :) 
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freeezingrain · 4 years
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L’eau fait fondre la glace.
Gruvia fanfic.
Read it on ff.net : https://www.fanfiction.net/s/13307689/1/L-eau-fait-fondre-la-glace
***
L'hémoglobine en grande quantité faisait pâlir l'homme. Il ne pouvait pas bouger tant la douleur autant physique que mentale paralysait ses muscles. Il avait l'impression que ses os étaient glacés, et il commençait déjà à ne plus sentir ses muscles correctement. Chaque cellule de son corps semblait être en ébullition, et il avait envie de hurler. Il hurlerait si la vue devant lui ne lui faisait pas encore plus mal que sa douleur physique.
Juvia Lockser venait de se poignarder pour le sauver ; Gray Fullbuster venait de se poignarder pour la sauver.
Leur suicide avait été ridiculement coordonné, et ils se retrouvaient tous les deux blessés gravement. Leur pronostic vital était engagé, et il n'y avait pas besoin d'examen médical pour le comprendre : ils s'étaient transpercé le ventre avec leurs magies. L'épée de glace de Gray était toujours figée dans son estomac, et la lame d'eau de Juvia était clouée dans sa chair maintenant écarlate de son propre sang.
Même l'eau autrefois si douce et bleue de Juvia était cramoisie et inquiétante quant à la quantité de sang qui y était.
Elle avait souri avant de se tuer, et elle souriait encore alors qu'elle était aux portes de la mort. Gray avait envie de lui arracher ce sourire de son visage, qu'elle arrête de faire comme tout allait bien parce que tout n'allait pas bien. Ils allaient mourir ! Si jeunes, terrassés par la guerre, il y aurait bientôt une sépulture avec les combattants qui ont laissé leur vie dans cette bataille, et leurs noms y figureraient.
Pourquoi ? Elle n'avait que dix-neuf ans, et il en avait vingt. Était-ce vraiment un âge pour mourir ? Ne devaient-ils pas attendre d'être plus vieux, plus sages ; d'avoir vécu plus de choses ?
Le rictus de douleur sur le visage de Gray se mua en une grimace tandis qu'il empêchait ardemment les larmes de couler sur ses joues. Ses yeux étaient sûrement vitreux, et peut-être quelques larmes étaient-elles tombées même s'il s'évertuait à les retenir, il ne savait pas. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il tremblait comme une feuille, la faiblesse s'emparant de son corps alors que son sang continuait de couler en grande quantités sur le sol, créant une flaque rouge et écœurante à ses pieds. Son pantalon devait être maculé d'hématies ; il devait lui-même être pathétique et repoussant.
Mais il devait lui dire. Il devait lui avouer avant que ça ne soit trop tard, fatalement.
– Je ne pouvais pas... Blesser un compagnon, surtout pas toi...
Ses poumons brûlèrent, et sa respiration se fit plus sifflante. Son appareil respiratoire devait sûrement être touché lui aussi ; les bronches brûlaient.
Pour la première fois, Gray avait froid. Alors qu'il était connu pour être un mage glacé, contrôlant le gel à la perfection, il se sentait frissonner et trembler à la brise froide qui soufflait sur eux.
Sa fin était proche, il le sentait.
– Alors, j'ai choisi cette solution, finit le garçon avant d'être interrompu par une quinte de toux violente qui lui fit cracher un peu de sang. Pendant un moment, il faillit tomber à cause de sa toux mais il se reprit en se stabilisant un peu plus sur ses jambes.
Sans qu'il ne s'y attende, quelque chose de magnifique se produisit.
Les lèvres de Juvia s'étirèrent doucement dans un sourire éreinté. Alors qu'elle avait cessé de lui sourire après avoir vu qu'il avait reproduit le même geste que le sien, elle lui offrait cette belle vision à nouveau.
Le sang qui souillait ses lèvres faisait mal à Gray, quelque part dans sa poitrine. Elles étaient roses, ses lippes, et toutes tremblantes. Si fines et délicates, et maintenant salies par cette bataille.
Juvia avait l'air si petite, au milieu de ces atrocités. Si innocente, et pourtant, tellement impliquée dans le massacre.
– Gray-sama...
Ces mots n'étaient qu'un souffle. Quelque chose qui aurait pu réchauffer le coeur du concerné dans d'autres circonstances, mais qui le glaçait à ce moment précis. Son esprit voulait fuir loin, quelque part où il n'aurait pas à accepter la vérité.
Mais comme depuis sa plus tendre enfance, il devait accepter la vérité. Comme ce jour affreux où on lui avait arraché son innocence.
Il ne voulait pas se conformer à cette idée ; à cet avenir où Juvia et lui seraient morts.
Mais leurs blessures étaient mortelles.
Il ne voulait pas l'entendre dire ses derniers mots.
Tout cela était si prématuré.
– Merci, ça me touche, murmura la prêtresse des eaux, et Gray eut presque du mal à entendre ce qu'elle lui disait.
Gray voulut faire un pas mais le sol se déroba sous ses pieds, l'épée de glace se dématérialisa ; sa dernière création rejoint les limbes au même moment que la conscience le quittait doucement. La lame d'eau de Juvia disparut dans un écran de fumée éphémère. Gray voulut la rattraper, il ne voulait pas qu'elle puisse se blesser en tombant. Il voulait la préserver de cette horrible réalité.
Quelle ironie ! Il avait peur qu'elle ne se blesse alors qu'elle était en train de mourir.
Ça ne devait pas se passer comme ça.
C'était si injuste.
Gray plongea dans l'inconscience. Sa lucidité s'évanouit, et il eut le temps de sentir le sol froid sous son corps avant de perdre le toucher.
Il ne sentait plus rien.
Alors ça y est, il allait rejoindre Ur ? Sa mère ? Son père ?
Tout cela semblait si étrange, comme s'il ne devait pas encore les rejoindre. Il avait tant de choses à faire avant de mourir. Tant de projets à réaliser, tant de lieux à explorer. Il voulait accueillir un disciple comme Ur l'avait fait avec lui pour lui inculquer son savoir avec la passion qu'il avait pour la magie de fabrication de glace. Il voulait avoir une grande maison avec un jardin, il voulait visiter d'autres contrées pour tester tous les arts culinaires possibles. Il voulait connaître d'autres saveurs, d'autres paysages, d'autres cultures.
Il voulait encore rire avec ses amis. Il voulait boire avec Cana, discuter de magie avec Lucy, se battre avec Natsu, se faire sermonner par Erza. Il voulait discuter d'Ur avec Lyon, partager de bons souvenirs et songer à une chose essentielle.
L'avenir.
Il n'aurait pas d'avenir.
Rien.
Le néant.
Gray avait toujours été effrayé par le fait de fonder une famille. Il n'avait pas eu le temps de profiter de la vie de famille étant petit, celle-ci lui avait été arrachée avec sadisme, en même temps que son innocence. Alors, le jeune homme s'était toujours demandé s'il en serait digne, d'avoir une famille. Pourrait-il être un bon père ? Un bon mari ? Serait-il capable de porter un être aussi fragile qu'un bébé ?
De toute façons, il n'avait plus à se poser ce genre de questions. Il était mort.
Mort.
Et puis soudainement, au bout du néant.
Une pulsation dans sa poitrine.
La sensation fit frémir Gray et il grogna. Il bougea, mal à l'aise dans la position dans laquelle il était.
Attendez. Comment pouvait-il encore ressentir des choses ?
Une seconde pulsation.
Gray ouvrit les yeux et ceux-ci piquèrent de manière désagréable lorsque le froid s'attaqua à la pupille, méchamment. L'homme bougea un peu, dégageant son bras de dessous son corps où celui commençait à être ankylosé.
Son cœur battait.
Pourquoi son cœur battait-il ?
L'horrible douleur qui le prit à la poitrine lui prouva bien qu'il était vivant. L'homme se tordit de douleur, se cambra et amena son corps dans des positions qu'il ne pouvait même pas imaginer.
Il était en vie.
L'homme vit un peu trouble pendant quelques instants. A cause de quelques larmes, ou du froid qui régnait autour de lui ? Il n'en savait rien. Et il ne parviendrait à élucider aucun mystère si la migraine qui lui prenait le cerveau persistait. C'était insupportable, et malgré la douleur de ses muscles et de chaque parcelle de son corps éreinté, le garçon parvint à se mettre sur les genoux, nonobstant chancelant. La bile lui monta à la gorge lorsqu'il remarqua la flaque de sang dans laquelle il gisait jadis, mais il se retint de rendre le contenu de son estomac avec une déglutition forte.
Puis, il y eut cette sensation.
Le souffle de Gray se coinça dans sa gorge et une intense impression de chaleur s'empara de tout son être. Comme si le plus bienveillant des êtres de ce monde venait de s'emparer de lui et de son corps. Pendant quelques instants, il resta figé à l'étrange impression, et il apprécia simplement le fait d'être submergé par cette vague de douceur qui déferla en lui.
Et, il y eut la réalité.
Water make : blood.
Cette sensation, Gray la connaissait. Cette chaleur qui parcourait ses veines était familière, et il se maudit pour ne pas l'avoir compris avant. Il avait l'impression qu'il était poussé par une force soudaine, et bientôt, il se sentit beaucoup mieux.
C'est alors qu'il remarqua l'étrange liaison magique qui venait se planter dans son bras gauche, juste au niveau d'une veine palpitante. Le maître de la glace se retint de toucher cet étrange fil qui semblait lui apporter du sang, et c'est en suivant sa provenance qu'il découvrit son propriétaire.
Sa propriétaire.
Utilisant ses dernières forces, Juvia usait de sa magie pour le sauver. Elle lui donnait son sang sans réserve ni regret. Allongée sur le sol, la tête face à la glace qui recouvrait le macadam, elle ne respirait déjà plus alors que le plasma qu'elle donnait à Gray quittait son corps.
Comme une balle frappant son adversaire, Gray prit la réalité en pleine face, d'un coup. Comme une gifle qu'on lui aurait asséné et qui crierait : Allez, accepte la vérité !
Elle était en train de mourir.
Peut-être était-elle déjà morte.
Mais pas lui. La vie rejoignait son corps alors qu'elle quittait celle de Juvia ; le liquide vital s'insufflait dans son corps tel une douce caresse. Tendre, mais mortellement douloureuse alors qu'il regardait la jeune femme se vider de son sang. Pour lui.
Au bout d'un petit instant, la liaison magique disparut. Gray trouva la force de bouger, il la puisa tout au fond de lui même et força ses muscles usés et fatigués à se mouvoir. Avec tout le respect qu'il lui devait, il attrapa la jeune femme décédée de ses mains tremblantes, et l'amena contre sa poitrine comme s'il s'agissait d'un jeune bébé. Ses propres doigts, sales et pleins de sang caressèrent sa peau laiteuse souillée par la bataille. D'un geste tendre, il passa doucement sur les entailles qu'il lui avait lui-même infligées.
Il s'en voulut, et la sensation de culpabilisation tordit son ventre et son cœur.
Elle ne pouvait pas être partie.
Elle n'aurait pas voulu partir maintenant.
Tenant son corps frêle contre le sien, Gray plongea sa tête dans ses cheveux bleus tandis qu'il la berçait, d'avant en arrière. Il avait l'impression qu'on lui déchirait le cœur, qu'on torturait son âme, et que sa vie était terminée. Tout le monde l'avait quitté, il avait toujours été sans famille, et lorsqu'il envisageait enfin un futur, celui-ci lui était arraché.
Gray huma l'odeur de ses cheveux, et il sentit les larmes couler sur ses joues et des sanglots gutturaux sortir de sa gorge alors qu'il comprenait qu'il ne la verrait plus jamais.
Son sourire lumineux s'éteignait pour toujours.
Gray hurla.
***
– Dis maman, c'est quoi aimer ?
Mika Fullbuster mit quelques instants à comprendre que son fils de cinq ans, Gray, venait de lui parler. Mais quand l'information lui monta enfin au cerveau, elle cligna deux fois des yeux et baissa son livre qu'elle posa sur la table à manger, après avoir marqué sa page. Le petit garçon avait ses deux petites mains sur les genoux de sa génitrice, et la regardait de deux grands yeux grisâtres inquisiteurs. La jeune femme sourit en voyant son fils unique la regarder de cette façon, et elle l'attrapa sous les aisselles avant de le placer sur ses genoux.
– Pourquoi cette question, chéri ? le questionna-t-elle de sa voix douce.
– C'est Lia, elle m'a dit "je t'aime", ou un truc du genre, dit-il avec nonchalance. Moi aussi je l'aime, ça veut dire qu'on est amoureux ?
La femme aux cheveux roux rit doucement en entendant son bébé se questionner sur des questions si matures. Gray avait toujours été ainsi. Très silencieux, mais très curieux sur le monde qui l'entourait. Cela lui arrivait parfois de simplement s'installer dans l'herbe du jardin, et de contempler le paysage montagnard pendant de nombreuses minutes, voir de nombreuses heures sans interruption, s'émerveillant simplement du monde qui l'entourait. Et ensuite, il allait questionner ses parents sur toute sorte de choses qu'il avait pu apercevoir.
Lia Alrcric était une petite fille blondinette de sa classe, et elle avait de grands yeux bleus qui faisaient tomber tous les garçons. Les enfants de la classe de Gray se disaient alors tous amoureux de la fillette, au même titre que le Fullbuster lui-même. Cependant, Mika ne pouvait nier que c'était une petite fripouille, et qu'elle se plaisait bien à jouer avec tous les garçons de sa classe en changeant d'amoureux toute les semaines, plongeant son dévolu sur un nouveau petit garçon à chaque fois. Cela devait être bien la cinquième fois qu'elle avouait son amour à Gray depuis le début de l'année scolaire.
Gray fronça les sourcils en constatant que sa mère ne lui répondait pas. Le petit garçon gonfla les joues, et il essaya de capter le regard rêveur de sa mère qui regardait ailleurs. Il rouspéta en croisant les bras sous son petit torse, et c'est à ce moment là que Mika se rendit compte qu'elle le faisait patienter depuis qu'il lui avait posé sa question.
Il ressemblait à Silver, en fronçant les sourcils ainsi.
– Désolé mon cœur, je pensais à ton papa, expliqua-t-elle avec son sourire rieur.
Le petit garçon sembla réfléchir un instant. Comme son géniteur, il mit sa main sous son menton, fouillant activement ses méninges. Puis, il sembla avoir une révélation, et il s'exclama :
– Papa et maman sont amoureux, n'est-ce pas ?
– Bien sûr, assura Mika.
– Ça veut dire que vous resterez ensemble pour toujours ?
Comme toujours lorsqu'elle parlait avec son fils, Mika hocha la tête tout en abordant un joli sourire. Le petit brun sembla satisfait de la réponse, et il s'agita un peu, tout heureux.
– Donc je vais rester avec Lia pour toujours ?
La jeune femme aux boucles rousses fronça les sourcils, et son regard vert se perdit sur le mur derrière Gray. Après quelques instants de réflexion, elle dit :
– Peut-être que oui, peut-être que non. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'un jour, tu trouveras quelqu'un de spécial. Même si la vie est compliquée, cette personne restera avec toi, et elle te soutiendra.
Cela sembla totalement embrouiller le petit qui abordait toujours le même froncement de sourcils.
– Je comprends rien, maman !
Mika répondit simplement par un rire cristallin qui s'éleva dans la pièce.
***
Le sang. Les cris. La douleur renversant l'estomac. Les flammes. La destruction. La désillusion, le désespoir, les larmes. Et puis la mort.
Partout, partout, partout.
La petite main du garçonnet de neuf ans tremblotait. Elle était tâchée de sang aussi, le sien, et celui de la femme devant lui. Ses minuscules doigts enlaçaient ceux de la femme rousse qui lui avait donné la vie, et il enserrait sa main avec désespoir. Comme si avec la pression qu'il exerçait, elle allait se lever et lui dire que tout allait bien. Qu'ils allaient partir de ce champ de bataille horrible, cet affreux patelin autrefois si paisible maintenant jonché de cadavres. Qu'ils allaient trouver son papa et qu'ils partiraient tous les trois très loin, vivre une vie paisible comme ils l'avaient toujours fait.
La poutre de leur maison était tombée sur le dos de Mika qui ne pouvait plus bouger un seul muscle. Elle avait à peine la force de bouger ses yeux et sa bouche, et peut-être ses bras si elle rassemblait toutes les forces qui lui restaient.
C'était fini pour elle, elle devait s'y résoudre.
– Maman ? appela la voix tremblotante de Gray qui semblait essayer de se persuader que tout allait s'arranger. Comme s'il essayait de repousser la fatalité. L'écrasante vérité.
Mika ouvrit les yeux avec un effort colossal et elle regarda son petit garçon qui lui tenait la main, le visage baigné de larmes. Elle toussa, et se força à sourire à la prunelle de ses yeux.
– Mon amour... murmura-t-elle avec douceur. Gray...
Rassuré que sa mère retrouve un peu ses esprits, il serra sa main plus fort et entreprit de dégager la poutre qui l'avait assommée, mais Mika l'en empêcha.
– Gray, tu dois fuir, dit-elle fermement. Va retrouver papa, et partez tous les deux.
Le petit garçon secoua la tête de droite à gauche.
– Tu m'as toujours dit de ne pas dire de bêtises, alors pourquoi t'en dis ? cria le petit garçon en reniflant. Viens avec moi, on va trouver papa et partir ensemble !
Résignée, Mika ferma les yeux dans un geste de négation bien défini. Sa vie prenait fin, elle le sentait dans ses entrailles. Elle était sûrement paralysée au niveau de ses membres inférieurs – si elle les avait encore – et la plaie ouverte par les débris qui lui étaient tombés dessus lui avait fait perdre trop de sang. Elle ne pouvait même pas se lever pour partir avec son fils, et Déliora finirait sûrement par revenir. Elle devait le faire partir pour ne pas qu'il y passe lui aussi.
– Gray, tu vas m'écouter attentivement, fit-elle, haletante. Tu vas courir le plus loin possible d'ici. Si tu trouves ton père sur le chemin, pars avec lui. Sinon, pars seul, mais il faut que tu t'en ailles.
– Mais maman...
– Il n'y a pas de mais, Gray ! Va-t-en je te dis !
Les larmes coulèrent de plus belle sur le visage de Gray qui sanglotait bruyamment, et il amena la main de sa génitrice sur ses yeux. En sentant la fraicheur des larmes de son enfant, Mika sentit ses yeux devenir humides à leur tour.
D'habitude, elle ne pleurait pas. Elle n'était pas comme Silver qui exposait ses émotions et souriait en permanence. Elle était plus renfermée et taciturne. Elle était malheureusement rabat-joie parfois, mais elle était comme ça.
Gray était comme son père, lui. Mais allait-il le rester après ça ?
En voyant que son fils n'avait pas bougé et pleurait toujours sur son corps, Mika releva le visage du garçonnet à l'aide de sa main et se força à lui sourire.
– Je t'aime. Je t'aime tant...
Gray la regarda et enfouit de nouveau sa tête dans la douceur de la main de sa mère. Elle caressa sa joue avec son pouce.
La tendresse d'une mère. L'amour qu'elle lui portait.
– Maman...
– Gray, écoute-moi, lui insuffla-t-elle avec affection. J'ai besoin que tu entendes ce que j'ai à dire.
Alerte, Gray ouvrit ses yeux plus grand et renfila en regardant sa maman.
– Je suis désolée, mon chéri. Désolée de ne pas pouvoir te voir grandir ni t'accompagner dans chaque étape de ta vie comme le devrait une mère. Je vais devoir te quitter ici.
Les sanglots du petit garçon se firent plus fréquent, tandis qu'il assimilait doucement les informations, se murant dans un mutisme douloureux.
– Je suis sûre que tu vas devenir un homme remarquable, je suis juste déçue de ne pas pouvoir te voir grandir. J'aurais tant aimé... Tant aimé... elle renifla et serra la main de son fils. Tu vas te faire des amis, je suis sûre que tu trouveras de vraies personnes qui seront là pour toi et qui t'accompagneront dans les moments difficiles de ta vie. Et surtout, tu trouveras une personne qui t'aimera et que tu aimeras en retour.
Elle caressa une dernière fois la pommette rougie de son fils, puis, sa main tomba. Ses forces étaient épuisées, et elle ne se sentait plus capable de bouger un seul muscle. Avec fatalité, son destin la rattrapait, et elle sentait doucement ses dernières forces la quitter.
– Je suis sûre que tu seras un père remarquable, lui murmura-t-elle avec tendresse. J'en suis persuadée.
Gray l'enlaça et posa sa tête au creux de son cou, la serrant contre son petit corps tremblotant. Il respira une dernière fois son parfum. Celui d'une mère, et celui qui avait toujours constitué un cocon rassurant dans lequel il se nichait toujours lorsqu'il se sentait mal.
Dernier soupçon d'innocence.
Dernière fois qu'il se nichait dans ses bras, au milieu de ce macabre désespoir.
Dernière fois qu'il voyait celle qui lui avait donné la vie.
– Alors je t'en prie, Gray...
Il se redressa un peu pour écouter les dernières paroles de Mika.
Il se sentait déjà seul. Si seul.
Mais il ne devait pas baisser les bras. Malgré cela, il allait devoir avancer. Mais comment continuer à vivre après ce massacre ? Après qu'on lui ait retiré son innocence à seulement neuf ans ?
Allait-il s'en remettre, un jour ? Pourra-t-il vivre une vie normale ?
L'abandon.
Il avait envie de hurler.
– Vis...
Gray se réveilla en sursaut, le corps baigné de sueur. Tout son être fut agité de spasmes quelques instants et il agrippa les draps sous lui. Puis, il se redressa prestement et regarda autour de lui, paniqué.
Était-ce un rêve ?
Non, un souvenir ?
***
– Gray-sama. Gray-sama, revenez à vous.
C'est à ce moment là qu'il remarqua les mains douces de Juvia sur ses joues, et son sourire inquiet devant lui. Uniquement vêtue de sa nuisette, les cheveux en bataille, elle était assise à ses côtés et attendait patiemment qu'il reprenne ses esprits. Sa main caressa l'épiderme des joues imberbes du brun tandis qu'elle l'allongeait doucement sur son propre corps, nichant sa tête entre ses seins. Tout contre son corps, le jeune homme sembla commencer à se calmer progressivement, sa respiration pantelante redevenait calme petit à petit.
Juvia ajusta le drap sur leurs corps, et elle caressa le dos du garçon tandis qu'elle caressait ses cheveux d'une manière apaisante. Gray commença à se souvenir d'où il était, et de ce qu'il faisait avec la jeune femme. Elle était sa petite amie depuis trois ans, et ils avaient tout deux survécu après la bataille d'Alvaress. Même s'ils avaient eu d'horribles blessures, ils s'en étaient sortis.
Mais ce souvenir continuait de le hanter.
– Encore le même cauchemar ? souffla Juvia tout en se blottissant contre lui.
Il acquiesça, et ils se turent un instant, profitant d'un silence agréable et reposant. Gray s'endormait presque, au creux de ses bras, mais la sueur de son corps le faisait frissonner. Juvia ne tarda pas à le remarquer, et elle lui fit signe de se lever, tandis qu'elle faisait de même.
– Allons prendre une douche, ça vous fera du bien, assura-t-elle avec un joli sourire, presque maternel.
– A trois heures du matin ? rétorqua Gray, presque amusé alors qu'il arquait son sourcil.
Il savait que Juvia le trouvait charmant ainsi.
– Bien sûr, répondit la jeune femme tout en se dirigeant vers la salle de bain, faisant onduler ses hanches de manière exagérée alors qu'elle marchait.
Le jeune homme rit un petit peu, et il décida alors de la suivre, bien intéressée par sa petite proposition.
Grâce à elle, sa vie était enfin meilleure. Elle était enfin ce qu'il avait toujours voulu.
Ils pansaient leurs blessures ensemble.
***
Voici un écrit pour lequel j’avais fait de la pub il y a quelques temps de ça, et j’ai finalement décidé de le poster ici ! J’espère que je pourrai écrire quelque chose de sympa dans peu de temps... J’avoue que j’ai un peu de mal avec les cours.
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indoraptorgirlwind · 4 months
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Cracher-Mortel (French: To spit Deadly)
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Cracher-Mortel are confident and incredibly dangerous Wesen. They have no problems with infecting innocent people with their spit and using them as "zombie" slaves. They also have strong ties to Voodoo ceremonies, as they are responsible for inspiring multiple events. They are generally intelligent and cunning, as well as sophisticated and smartly dressed, often wearing a suit and a top hat. They are also very calm and have a sadistic sense of humor. Cracher-Mortel also have a slight reputation for starting revolutions, using the zombie victims to create chaos.
Notables: Baron Samedi
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Jour 35 – 20/04/2020
[Thomas et Arcimbaldo sont dans la forêt en direction de Treffendel. Après le carnage qui a eue lieu dans la cabane suspendue, les deux hommes ne se parlent plus. Thomas a du mal à trouver le sommeil, cette nuit là il rêve qu’il retrouve Olivia morte.]
 Thomas se réveilla en sursaut. Les poings serrés, un cri au bord des lèvres, une boule de colère au ventre. Il regarda Arcimbaldo dormir comme un bienheureux et c’était comme si la rage venait de lui planter un couteau en plein dos. Il avait rongé la corde de sa patience pendant trop longtemps. Arcimbaldo ne lui avait apporté que des ennuis, ils avaient peut-être été amis autrefois mais c’était il y a si longtemps que le cœur du chevalier aux roses ne s’en souvenait pas. Il se leva et récupérant ses affaires, commença à atteler son cheval. Rosalie, inquiète de ces mouvements nocturnes inhabituels, hennit en donnant des coups de sabot. Arcimbaldo se réveilla.
-« Qu’est-ce qui se passe Thomas ? On nous attaque ? » lâcha le colosse en cherchant en vain son épée à la lueur des flammes.
Mais Thomas ne répondit pas, et comme personne ne vint à l’assaut, il baissa sa garde.
-« Qu’est-ce que tu fais ? »
-« Ca ne se voit pas ? » siffla une voix acide qui ne ressemblait guère à celle du preux chevalier.
-« Tu ne pourras pas te repérer dans cette forêt, tu as besoin de moi pour te guider. »
Le sang de Thomas ne fit qu’un tour. Il fonça sur Arcimbaldo l’épée tirée, prêt à lui trancher la gorge, à faire taire à jamais cette bouche d’imbécile et fermer ces yeux de mufles. Sur le visage de celui qu’il avait tant de fois appelé son frère, le colosse vit une haine inhumaine, trop grande pour être contenue dans un corps d’homme et qui s’élançait à présent comme un cheval au galop sur lui, affamée à l’idée de le déchiqueter et de le lacérer, une haine immonde et répugnante qui existait seulement pour lui, à cause de lui. Des frissons parcoururent son échine. Invoquant tout son cœur, Thomas parvint à retenir son bras. Ses paroles se firent froides et tranchantes comme sa lame.
-« Je n’ai pas besoin de toi Arcimbaldo, c’est toi qui as besoin de moi ! Besoin de moi pour soutirer de l’argent à ton oncle en me forçant à marier ta cousine, besoin de moi pour que je te sorte des bars alors que tu y es ivre, besoin de moi pour que je trahisse et que je tue ! »
Il rengaina son arme. Une petite voix dans sa tête trottait pourtant, lui susurrant d’en finir avec cet idiot qu’il traînait comme une pierre, fardeau trop lourd pour celui qui rêve d’une vie si simple.
-« Evidemment j’ai besoin de toi, nous sommes ensemble dans cette histoire. » répondit Arcimbaldo avec une candeur généreuse. Il posa sa main sur l’épaule de Thomas mais ce dernier se dégagea d’un geste violent, comme écœuré et dégoûté. « Qu’est-ce qui te prend ? »
-« Laisse-moi. » répondit froidement Thomas, craignant de succomber aux mots rouges que lui murmurait toujours la petite voix.
-« Mon ami… » Arcimbaldo espérait pouvoir le raisonner, mais lorsque le chevalier aux roses sentit la main du colosse se poser sur lui, il lâcha les rennes de sa colère et lui asséna un coup violent.
Arcimbaldo tomba à genoux et vomit du sang. Il crut aussi cracher une dent, mais malgré le feu qui dansait, l’obscurité était trop épaisse pour qu’il puisse en être sûr.
Thomas s’apprêtait à monter sur son cheval lorsqu’il sentit son crâne se briser.
Il tomba à la renverse et vit, dans la main du colosse, une pierre couverte de sang. Un hurlement de rage déchira la nuit. Thomas réussit à bloquer le second coup que lui envoya Arcimbaldo. Son cœur battait si fort qu’il voyait rouge et rouge seulement et n’entendait rien d’autre que ces tambourinements affolés. Aveugle aux coups qui allaient lui être portés, sourd aux cris de rage qui lui étaient crachés, le chevalier aux roses tira son épée.
Des bruits métalliques frappèrent la forêt comme des éclairs. Tantôt c’était Arcimbaldo qui avait le dessus, tantôt c’était Thomas qui était à un cheveu d’ange de blesser mortellement son ennemi. Finalement, Thomas réussit à désarmer Arcimbaldo, qui, épuisé, tomba au sol. La morsure de la trahison l’avait défigurée. Sur son visage, des larmes de souffrance, de rage et de tristesse se mélangeaient. Thomas était le seul en qui il avait eu confiance, le seul qu’il avait aimé comme un frère et dont il pensait être aimé comme d’un frère. Il avait rêvé de leurs aventures, il s’était imaginé vieillir à ses côtés, aimer ses enfants comme s’ils avaient été les siens. Quelle était donc ce déchirement qu’il ressentait dans chacun des atomes de son être ? Le colosse était prêt à gratter sa chair de ses ongles pour parvenir à son cœur et se l’arracher pourvu que cette douleur s’arrête ! Aussi, il fut soulagé de voir Thomas ramasser son épée et diriger les deux lames vers sa nuque.
-« Mourir est toujours la fin… » murmura Arcimbaldo qui avait souvent entendu son oncle répéter ce vieil adage sans jamais le comprendre jusqu’alors. Il ferma les yeux et attendit.
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aelfcosmic · 4 years
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_________J O R M U N G A N D__________
jormungand/iormungang est l'un des 3 enfant de loki et enfant de la geante Angrboda, il porte plusieurs nom celons les mythologies et cultures. A ne pas confondre le Jormungand et le Nidhogg qui lui ronge les racines d'Yggdrasil et ce nourris des cadavres du Niflheim. Jormungand a l’apparence d’un immense serpent couvert d’écailles, d’une gueule hideuse à l’haleine mortelle, capable de cracher du venin mortel, avec un regard terrifiant. jeune, Jörmungand est élevé dans le monde des géants au Jötunheim ,il se mit à grandir à une vitesse gigantesque . Effrayé par cette créature incontrôlable et par cette prophecie, Odin, le roi des dieux, le jeta dans les océans pensant ainsi le neutraliser. Dans les eaux , Jormungand continua de grandir sous l'eau jusqu’à ce que son corps fasse le tour du monde, ou il ce morda la queue. À la moindre secousse de son corps, la surface des eaux se couvre de vagues et lorsque Jormungand saute ou se retourne, des tempêtes et des raz-de-marée ravagent les océans. Destiné a comabtre Thor et prendre d’assaut Asgard il ne se limite pas qua cela. Jörmungand est essentiel à la bonne marche du monde. Entourant Midgard,il participe pleinement à la cohésion du monde, à sa stabilité. Il est egalement la limite entre le monde des hommes, des dieux et le Jotunheim, où règnent les puissances negative et les géants… A la différence qu'il existe un passage, un lien entre le monde humain et le monde céleste( bifrost) . Tous comme Loki, Fenrir et Hel, Jörmungand est un acteur pricipal du Ragnarök. Lors du Ragnarök, Jormungand permit la libération des « forces obscures » et l’assaut du Midgard. Il provoqua un gigantesque raz de marée en surgissant de la mer accompagné des Géants pour combattre les Ases et tout particulièrement Thor. Thor réussi à le vaincre mais il s'écroulera mortellement atteint par le poison de Jormungand. . .
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aainaalyaa · 4 years
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Soyez toujours prêt à affronter tout ce qui vient ... même une souche du virus Corona et du SRAS. Les Terrestres sont conçus pour avoir la foi même lorsqu'ils affirment être athées.
La peur paralysera la forme et créer un chemin contractuel pour que tout se mêle à l'imagination.
L'auto-sabotage n'est pas le moyen idéal de se laisser aller.
Évitez de cracher ou d'éternuer en plein air ... cela peut propager le virus mortel si vous êtes infecté. Couvrez-vous le nez et la bouche avec un mouchoir lorsque vous toussez ou éternuez, puis brûlez-le au four.
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loctopode · 4 years
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marée
Ça rigole J'en rigole N'oublie pas J'oublie dois pas moi ciel de Paname Est lacrimo Les nuages ''pleuvent'' Pluie n'atteint pas batteurs de pavés Ça chiale grave Plein plein Ça chiale grave Gilet jaunes Ça chiale grave Moi Jchiale  Jvie plus Plus droit Non droits Le non droit de pensé pullule Jchiale grave Phrase jte hais Pense comme moi Et jte dirai que je t'aime J'm'en branle le cubitus Jchiale qd même Passkeu raz le neurone D'mtaire C'est la faute à pépé 68 Toujours le cul sur la plage Jchiale grave. T'as laisser passer JChiale grave pépé 68. Jchiale grave génération 6o kaik t'as dis à ton gosse ?. Jchiale grave . Tu toi moi nous Tous avons laisser passer Jchiale grave Tous avons .. Nous enterrer le pouvoir de gueuler Nous enterrer nous Le pouvoir de cracher Jchiale grave Tu toi moi nous Mi a terre Le droit de liberté Jchiale grave Comme ''pleuvent'' le fleuve jaune gilet Jchiale grave Et c'est d'une inutilité mortel Bah voilà suis morte Et Joyeux Noël
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