Tumgik
#Thé Urn
lemuseedesmiroirs · 2 years
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Récits d'induction I
Prologue
Il s'agit là d'un court recueil de poèmes de trois soirées sous l'influence d'alcool au Parc national du Bic. Il dénonce la censure et ramène des questions marginales liant amour inconditionnel et psychotropes.
[Rien de plus]
Oublier c’est prévoir un avenir
Où l’on brulerait que les cendres
Se rappeler de ne plus penser, retenir
Il le faudrait de janvier à décembre
Chaine alimentaire
Que la plume d’un acteur
Jamais me suis-je senti malfaiteur
Ce monde est le miens, je le sais
Mais encombré de responsabilités
Alors je vis à moitié
Dans le vide [je mis] un premier pied
Ma proie en profite
Mais elle gagne et je meurs
C’est bien elle le prédateur
Mais elle sait et moi, je mens
On me rappelle le petit enfant
Mais celui-ci se ferait gober
[Écraser, déchirer] en une bouchée
J’ai aperçu le monde de lui et elle
Qui ne peut qu’être d’autant cruel
Sorti dehors du réel
Un contrôle superficiel
Tu récoltes ce que je sème
[C’est pour cela que je t’aime]
La dose
La dose m’affaisse
La dose m’arrache
Cette réalité m’est révolue
La dose y reste
La dose s’attache
J’agis comme si c’était voulu
La dose fait le poison
Comme si c’était une option
De [quantifier la solution]
[De] greffer danger à l’action
S’y retrouver ébahi
Un long mur de lilas gris
Défraichis mais si exquis
Le malheur me suffit
Minable
[Il] faut voir loin et foncer, mais je reste à apaiser mes sens
Ils voudraient qu’on agisse en silence
D’une communauté aux bains de sang
Toutefois, tout de même, nous y trouvons [un] sens
Et soudain les pensées s’affament
Au fond du crâne, [crament]
D’un air minable; je les recule
Puis les accumule
Tant que j’en ai l’espace
Pourtant, certaines dépassent
Le contexte comme seule impasse
Mais elles s’en sortent bien plus douées
Qu’une âme abandonnée
Thé Haché, Céder
À force d’oublier, il accumule
Dans de nerfs agiles, une urne
De mensonges dont l’empoigne brûle
Un amas de pensées taciturnes
Elles arrachent au cœur son humeur
Quittes à s’avérer d’une douleur
Accérée, éfilée à piquer
Abimer, briser, l’infâme l’a rasé
Tel une tâche, il nettoie les taches
Puis, [encore], il se noie dans sa tasse
Y ajoute du thé
Préalablement haché
Pour qu’il puisse enfin
Céder
[Double-tranchant]
Premier tranchant
Tolérer son zèle
Crochets, venin, évidents
Dents serrées, goinfré de bleu
Accrochez-vous au réel
Vous le fuirez
Mais au plafond, mes jambes clouées
N’accordent que le moindre des sauts
Second tranchant
Secret de Polichinelle
Je, nous, mens
Menton, rabat-le
J’ai moi-même souillé la pelle
Nous m’avons berné
Une immense beauté
Est façade de tous les défauts
Racines
En me déracinant
Je me brûle comme l’acide
Je tire des racines
Que la sève plus limpide
En m’y attachant
Je me jette dans le vide
C’était pourtant si facile
Un parfum me délaissant du sapide
© Alexis Tremblay 2022
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moomindeco · 3 years
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By Elirl Saarinen
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Ah, que de vies sauvées en se tripotant devant Netflix! (hache tague : sauver dévie!)
Un nouveau texte de Modeste Schwarz:
Non, je ne suis pas fier d’être un complotiste. C’est trop simple. Il suffit d’un QI un peu au-dessus de 100, et d’une familiarité sommaire avec l’histoire humaine, laquelle, depuis l’époque des plus vieilles structures étatiques dont on ait gardé souvenir, consiste en une série pratiquement lassante de complots, discrets ou non (les plus récents le sont assez peu) couronnés ou non de succès.
Ce qu’il y a, en revanche, d’un peu bête dans ce type de mentalité contemporaine qu’on taxe généralement de «complotisme» est d’une autre nature : c’est la tendance à oublier qu’à une époque de coexistence pacifiée comme la nôtre, les pires violences faites à la masse se font, le plus souvent, avec son assentiment – certes peu éclairé, mais réel. Qu’on bourre les urnes (de plus en plus, au demeurant), qu’on manipule les sondages, c’est une chose. Mais depuis l’artilleur-prodige Napoléon, il est devenu fort rare que ces élites politiques, qui mentent et manipulent, soient sorties de nulle part. Qu’on le veuille ou non, elles sont – d’une manière ou d’une autre – représentatives.
L’histoire des cafés illustre bien mon propos. J’ai personnellement grandi dans le mythe du café familial, revendu par ma grand-mère une décennie avant ma naissance ; j’en ai, plus tard, ouvert un dans un autre pays, qui a eu pas mal de succès tout au long de sa trop brève existence. J’ai fréquenté les cafés de Paris, de Belgrade, de Minsk, de Budapest, de Tbilissi, de Chișinău, de Stockholm, de Madrid, de Erevan, d’Odessa, de Bucarest et de Sarajevo.
Mais surtout, j’ai aussi vécu dans des zones tribales qui ignorent presque totalement cette institution, et qui m’ont fait comprendre à quel point elle ne fait qu’un avec ce que l’Europe a appelé « société civile ». Dans le monde tribal, on passe son temps en cérémonies d’hospitalité. Les pauvres du village dorment et travaillent à l’étroit, pour pouvoir réserver une pièce d’apparat à cet épuisant rituel social : recevoir. Il n’y a pas de café au village, parce que chaque maison en est un. Ce n’est donc pas (loin de là !) qu’on n’aimerait pas le café, le vin en terre chrétienne, le thé, la conversation, la cigarette et «le flirt» (dans le cadre, certes, de la préparation de mariages arrangés). Ce qu’on ne supporte pas, c’est la publicité : aucune maison n’a vocation à devenir cette auberge espagnole où tout un chacun peut entrer sans être invité, à la seule condition d’être décemment habillé et d’avoir de quoi payer sa consommation (dans le monde tribal, on la paie de toute façon – et assez cher – en renvoyant les invitations). Apparu en même temps que la démocratie parlementaire, le café est le lieu de l’anonymité potentielle : l’endroit où l’on peut choisir de parler ou d’écouter en silence, de (se) présenter ou non (activités que l’exercice de l’hospitalité traditionnelle rend, en revanche, obligatoires).
Comme tel – et j’en ai personnellement fait l’expérience – le café est un lieu structuralement libéral. Le mien n’était pas ouvert depuis trois mois que j’étais déjà la coqueluche de la gauche libérale du Bassin des Carpates, dont les quotidiens, imprimés à Budapest avec subventions de Georges Soros, chantaient sincèrement mes louanges.
En 2020, on a versé beaucoup de larmes de crocodile sur l’euthanasie de cette institution, dans le cadre de la dékoulakisation à prétexte grippal décidée par Davos. Pour ma part, j’ai surtout vu, à longueur de newsfeed, tous mes anciens habitués, admirateurs et enthousiastes, soutenir frénétiquement sa mise à mort, à grand coups de #stayathome impérieux. Je parle de gens appartenant presque tous à des tranches d’âge pour lesquelles la dangerosité de la fameuse grippe est officiellement nulle.
Alors bien sûr, mes anciens collègues qu’on retrouve pendus derrière leur comptoir me font de la peine. Mais c’est un chagrin dénué de surprise : voilà ce qui arrive quand on met son bonheur entre les mains de monsieur tout le monde. C’est-à-dire du citoyen : cet être qui n’est votre cousin ni par le sang, ni par le mariage, auquel ne vous lie aucun serment, pas même l’entretien en commun d’un fossé d’irrigation. Votre café n’étant la maison de personne, personne ne se sacrifiera pour la sauver : pas même quand ce sacrifice se résume à la « mise en danger » (au demeurant hautement hypothétique) d’une vieille tante centenaire à laquelle on ne rendait de toute façon plus guère visite ; ou simplement à courir le risque d’être perçu, par d’autres crétins du même nid, comme un « irresponsable » insuffisamment zélé dans la croisade des « vies sauvées » à force de masturbation devant Netflix.
Tout cela vous semble futile ? Vous avez bien raison.
Futile, comme l’institution du café, comme la société civile et la démocratie. Dans l’histoire de l’humanité, tout cela aura été une passade : un amour passionné le temps d’un soir, dont on a honte le lendemain, et qu’on a déjà oublié le surlendemain.
Futile, comme les appels – aujourd’hui ressassés par divers philanthropes à lunettes, censément anti-davosiens (mais ne seraient-ils pas plutôt sous-davosiens ?) – à « recréer du lien ». Quels liens, au juste ? Ceux qui débouchaient – dans le meilleur des cas – sur la coexistence érotico-passagère du « jeune diplômé » et de la « femme émancipée » et, trois ans plus tard, à leur divorce ? Mourir pour Tinder ? Vraiment ?
Futile, comme ces terrasses de la liberté, où des individus en état d’atomisation sociale (laquelle ne date absolument pas de mars 2020, puisqu’elle est la conséquence de décennies, voire de siècles de démolition méthodique de la famille, du clan, de la tribu) reconquièrent héroïquement le droit à une passagère proximité anatomique – qu’eux-mêmes n’ont, en général, jamais souhaité pérenniser à l’époque où elle était encore licite.
Quand les gouvernements davosiens, bêtes féroces acculées, vont « durcir le ton » (comprendre : quand la dictature deviendra ouvertement meurtrière), combien de ces citoyens-convives seront disposés à affronter le risque de se faire effectivement tuer (et pas par une grippe) pour sauver le café ? Presque aucun, naturellement.
Dans le monde tribal, au contraire, quand quelqu’un, entre égaux (mais c’est un monde très égalitaire), projette un assassinat, le plus simple est généralement d’exterminer toute la famille – pour se soustraire à la vendetta, sinon inévitable, et interminable. Du coup, en général, on assassine, finalement, assez peu. C’est la différence entre humain libre et humain domestiqué.
Vos maîtres ont laissé fonctionner vos cafés le temps qu’ils ont jugé nécessaire à la domestication. Une fois l’être collectif ramené à la structure mentale de Greta Thunberg, bien entendu, fin de la récréation : assez traîné dans les bars, Schwab et ses copains ont projeté pour vous des fourmilières autrement plus productives, et autrement mieux protégées du racisme, de l’homophobie et du complotisme.
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elle-if · 6 years
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Comédie de la Soif
1. Les parents 
Nous sommes tes Grands-Parents 
Les Grands ! 
Couverts des froides sueurs 
De la lune et des verdures. 
Nos vins secs avaient du cœur ! 
Au Soleil sans imposture 
Que faut-il à l’homme ? boire. 
MOI – Mourir aux fleuves barbares. 
Nous sommes tes Grands-Parents 
Des champs. 
L’eau est au fond des osiers : 
Vois le courant du fossé 
Autour du Château mouillé. 
Descendons en nos celliers ; 
Après, le cidre et le lait. 
MOI – Aller où boivent les vaches. 
Nous sommes tes Grands-Parents ; 
Tiens, prends 
Les liqueurs dans nos armoires 
Le Thé, le Café, si rares, 
Frémissent dans les boulloires. 
– Vois les images, les fleurs. 
Nous rentrons du cimetière. 
MOI – Ah ! tarir toutes les urnes ! 
[...]
4. Le pauvre songe 
Peut-être un Soir m’attend 
Où je boirai tranquille 
En quelque vieille Ville, 
Et mourrai plus content : 
Puisque je suis patient ! 
Si mon mal se résigne 
Si j’ai jamais quelque or, 
Choisirai-je le Nord 
Ou le Pays des Vignes ?… 
– Ah songer est indigne 
Puisque c’est pure perte ! 
Et si je redeviens 
Le voyageur ancien, 
Jamais l’auberge verte 
Ne peut bien m’être ouverte. 
~ Arthur Rimbaud
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#0 - Prologue
Tous ces hommes ou ces femmes vont revenir,
Hanter vos rêves à venir, votre âme à nuire,
Ils s’allieront devant vos colonnes bleues
Saliront vos salons, de bottes de sept lieues
Ils n’ont point disparu, ils vivent à rebours 
Ils vous guettent, tapis dans l’ombre des faubourgs
Dans l’angle mort des tours, des torches, des canons
Dans le brouillard de gaz, s’unissent sans fanons
Inventent la suite. Souffleurs de verreries
Ici et maintenant ! Vivent leurs rêveries
De meilleurs lendemains ? C’est un vieux rêve anxieux
Que font ces grands enfants trop irrévérencieux
Il est des colères qu’on ne soignera point
Avec des sous doses de collyres au poing
La faim, la soif, le froid. Ou le feu, ou la glace
Volent bien bas, valent bien quelques bris de casse
Aujourd’hui la rue est nulle et non avenue.
Hilarante et râlante, elle tombe d’une nue
Elle aura des femmes, des hommes décidés
Et elle aura bientôt des armes et des idées
Non ! Nos lignes en feu n’auront pas fait que fuir
Les esprits lumineux n’ont nul besoin de luir’
Ils brillent parce que leurs yeux voient bien trop loin
Et trouvent paille d’or au beau milieu du foin
Le sang et les larmes. Ou le lait et le miel
S’écoulent du fond de la terre jusqu’au ciel
Où le rouge de la rose vire à l’orange
Tout juste au-dessus des hauts-fourneaux de Florange
Dans un soudain sursaut démocrate en sursis
Les médiocres ont des mots d’ordre à cette heure-ci
Partout et tout le temps Cosette ou Jean ValJean
Thénardier et Javert contre les pauvres gens
 La rue est-elle une piste de thé dansant ?
Champagne et biscuit pour tous les sans dent !
Le peuple pardonne à celui qui nous offense 
L’ami de l’ennemi que son ami finance
Quarante neuf trois pour cent ne font consensus
Sans qu’on sache lequel numerus fait clausus
A élire des chats, vous nous avez appris.
Oui ! élire des chats. Nous sommes des souris
La souricière fait désormais salle comble
La foule file et s’y faufile comme un omble
Des hordes de désordre, issues de nulle part
Portées d’ombres de part et d’autre du rempart
Serti d’ors et de jais, et de jade et d’argent
Mais d’ores et déjà, d’heure en heure, des gens
De tout horizon en marche vers l’Élysée
S’en vont grossir les rangs contre élite exilée.
Elle y cherchait un trône, on en fit son tombeau
Quolibet funèbre versé par tombereau
Non, ce n’est pas la pluie qui arrose les chefs
D’un déluge d’éloge. On sent un crachat bref
Non, ce n’est pas la peur qui masque le visage
Plutôt, ce vol d’oiseaux noirs qui fuient la vie sage.  
Le chant du cygne est neuf mais l’air est familier
Le peuple parti seul, reviendra par millier
La vie est lunaire puis le sommeil diurne
Il n’y a que nos cendres qui iront dans une urne
Alors que nos larmes se sont tant déguisées
En ce rire pointu, sont lames aiguisées.
Sur nos faces de boue, vous avez craché
Nous dormons debout pour ne pas vivre couchés
                                                                                             (Décembre 2016)
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traitor-for-hire · 3 years
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Les Quatre Filles March - Chapitre 24
Potins
Pour prendre un nouveau départ et nous rendre au mariage de Meg l'esprit libre, il serait bon de commencer par quelques potins sur les March. Et laissez-moi vous dire en préambule, que si certains des lecteurs plus âgés estiment qu'il y a trop de « roucoulades » dans l'histoire (je ne crains nullement d'entendre cette objection de la part des plus jeunes), je ne peux que faire écho à Mrs. March en disant, « À quoi pouvez-vous vous attendre, quand j'ai quatre jeunes filles pleines de vie à la maison, et un fringant jeune voisin juste en face ? »
Les trois années qui se sont écoulées n'ont apporté que peu de changements dans cette famille tranquille. La guerre est finie, et Mr. March est sain et sauf à la maison, et s'occupe de ses livres et de la petite paroisse qui a trouvé en lui un pasteur par nature et par vocation. Un homme calme, studieux, abondamment doté de cette sagesse qui vaut mieux que le savoir, de cette charité qui appelle tous les hommes « frères », de cette piété qui s'épanouit en une personnalité auguste et aimable.
En dépit de la pauvreté et de l'intégrité stricte qui l'avaient tenu à l'écart des réussites les plus matérielles, ces attributs attiraient à lui de nombreuses et admirables personnes, aussi naturellement que les fleurs attirent les abeilles, et tout aussi naturellement il leur offrait le miel dans lequel cinquante années d'une vie difficile n'avaient pas distillé une goutte d'amertume. Les jeunes gens retrouvaient chez l'érudit aux cheveux gris le même sérieux et la même jeunesse de cœur qu'ils possédaient ; les femmes troublées ou pensives venaient instinctivement lui raconter leurs doutes et leurs peines, certaines de trouver la sympathie la plus douce, le conseil le plus sage ; les pécheurs dévoilaient leurs péchés au vieil homme au cœur pur, et se voyaient à la fois réprimandés et absous ; les hommes doués trouvaient en lui un compagnon ; les ambitieux entrapercevaient des ambitions plus nobles que les leurs ; et même les mondains confessaient trouver ses croyances belles et justes, même si elles « ne paieraient pas. »
Vu de l'extérieur, les cinq femmes pleines d'énergie semblaient gouverner la maison, et c'était le cas dans bien des domaines ; mais l'homme silencieux assis au milieu de ses livres était toujours le chef de la famille, la conscience du foyer, son ancre et son réconfort ; car dans les moments troublés, c'était toujours vers lui que se tournaient ces femmes affairées et inquiètes, qui trouvaient chez lui un époux et un père, dans le sens le plus pur de ces mots sacrés.
Les filles avaient confié leurs cœurs à leur mère - leurs âmes à leur père ; et à leurs deux parents, qui vivaient et œuvraient pour elles avec dévouement, elles offraient un amour qui grandit avec elles, et les liait tous tendrement par le plus doux des liens, qui illumine la vie et survit à la mort.
Mrs. March est toujours aussi vive et gaie, bien que ses cheveux soient plus gris que la dernière fois que nous l'avons vue, et elle est si absorbée en ce moment par les affaires de Meg que ses visites maternelles manquent assurément aux hôpitaux et aux foyers, toujours pleins de « gars » blessés et de veuves de soldats.
John Brooke accomplit son devoir en homme pendant un an, avant d'être blessé et renvoyé chez lui sans être autorisé à revenir. Il ne reçut ni étoiles ni galons, mais il les méritait, car il avait risqué tout ce qu'il possédait et de bon cœur, et la vie comme l'amour sont d'autant plus précieux qu'ils sont en pleine floraison. Parfaitement résigné à sa démobilisation, il se consacra à se rétablir, à se préparer à prendre un emploi, et à économiser pour acheter une maison pour Meg. Avec le bon sens et le solide esprit d'indépendance qui le caractérisaient, il refusa les offres plus généreuses de Mr. Laurence, et accepta une place d'aide-comptable, trouvant plus de satisfaction à débuter avec un salaire honnêtement gagné, qu'à prendre des risques avec de l'argent emprunté.
Meg avait passé ce temps à travailler aussi bien qu'à attendre, et était devenue très femme, avisée dans les arts domestiques, et plus jolie que jamais, car l'amour est le meilleur des embellisseurs. Elle avait ses ambitions et ses espoirs de jeune fille, et ressentait quelque désappointement quant aux humbles débuts de sa nouvelle vie. Ned Moffat venait juste d'épouser Sallie Gardiner, et Meg ne pouvait s'empêcher de comparer leur belle maison et leur voiture, leurs nombreux cadeaux, et leurs splendides tenues, avec les siens, et de souhaiter en secret avoir les mêmes. Mais d'une manière ou d'une autre l'envie et le mécontentement s'évaporaient quand elle pensait au patient amour et au travail que John avait investis dans la petite maison qui l'attendait ; et quand ils s'asseyaient ensemble au coucher du soleil, et passaient en revue leurs simples plans, le futur semblait toujours si beau et éclatant, qu'elle en oubliait les splendeurs de Sallie, et avait l'impression d'être la jeune fille la plus fortunée, la plus heureuse de la chrétienté.
Jo n'était jamais retournée chez Tante March, car la vieille dame s'était si bien entichée d'Amy, qu'elle lui avait fait miroiter l'offre de leçons de dessin avec l'un des meilleurs professeurs ; et Amy, pour bénéficier de cet avantage, aurait servi une maîtresse bien plus difficile. Aussi elle consacrait ses matinées à son devoir, ses après-midi au plaisir, et prospérait magnifiquement. Jo, pendant ce temps, se dévouait à la littérature et à Beth, qui restait délicate, même longtemps après sa maladie. Elle n'était pas exactement invalide, mais elle ne fut plus jamais la créature en bonne santé au teint rose qu'elle avait été ; pourtant elle demeurait pleine d'espoir, joyeuse et sereine, occupée à accomplir les tâches tranquilles qu'elle aimait, l'amie de tous et l'ange du foyer, bien avant que ceux qui l'aimaient le plus ne s'en soient rendu compte.
Aussi longtemps que le Grand Aigle payait un dollar la colonne pour ses « sornettes », comme elle les appelait, Jo se considérait comme une femme de ressources et écrivait ses petits romans d'amour avec diligence. Mais de grands plans fermentaient dans son cerveau affairé et son esprit ambitieux, et le vieux fourneau métallique du grenier contenait une pile grandissante de manuscrits tachés d'encre, qui inscriraient un jour le nom de March au panthéon des auteurs.
Laurie était docilement parti à l'université pour faire plaisir à son grand-père, et poursuivait ses études de la manière la plus plaisante pour lui. Favori de tous, grâce à son argent, ses manières, de nombreux talents, et au cœur le plus généreux qui ait jamais attiré des ennuis à son possesseur en essayant d'en éviter à d'autres, il était en grand danger de se voir trop gâté, et l'aurait probablement été, s'il n'avait possédé un talisman contre le mal sous la forme du bon vieil homme associé à sa réussite, de l'amie maternelle qui veillait sur lui comme s'il était son fils, et dernièrement, mais plus important encore, du fait de savoir que quatre jeunes filles innocentes l'aimaient, l'admiraient et croyaient en lui de tous leurs cœurs.
Étant seulement un « glorieux être humain », bien sûr il
folâtrait et flirtait, tantôt dandy, tantôt sentimental, s'adonnant à la natation ou à la gymnastique, au gré des modes de l'université ; il parlait argot, il mit à l'épreuve et fut éprouvé, et fut plus d'une fois très près d'être suspendu et expulsé. Mais comme sa bonne humeur et son amour de l'amusement étaient les causes de ses plaisanteries, il parvint toujours à se sauver grâce à une confession franche, une expiation honorable, ou par l'irrésistible pouvoir de persuasion qu'il possédait à la perfection. En fait, il était plutôt fier de ses échappées belles, et aimait à faire frémir les filles avec des récits détaillés de ses triomphes sur des tuteurs colériques, des professeurs pleins de dignité, et ses ennemis vaincus. Les « gars de ma classe » étaient des héros aux yeux des filles, qui ne se lassaient jamais des exploits de « nos camarades », et avaient fréquemment l'occasion de profiter des sourires de ces extraordinaires créatures, quand Laurie les ramenait avec lui à la maison.
Amy appréciait particulièrement ce grand honneur, et s'épanouit pour faire sensation parmi eux ; car « Milady » découvrit bientôt ce don de fascination dont elle était pourvue et apprit à en user. Meg était trop absorbée par son John bien à elle pour se soucier d'aucun autre homme de la création, et Beth trop timide pour faire autre chose que les observer de loin, et se demander comment Amy osait les diriger ainsi ; mais Jo se sentait tout à fait dans son élément, et trouvait très difficile de s'empêcher d'imiter les attitudes, les phrases, et les frasques toutes masculines qui lui semblaient plus naturelles que l'étiquette assignée aux jeunes dames. Ils aimaient tous énormément Jo, mais ne tombèrent jamais amoureux d'elle, bien que très peu repartissent sans avoir offert un ou deux soupirs sentimentaux en tribut à l'autel d'Amy. Et parler de sentiments nous amène tout naturellement au « Colombier ».
C'était le nom de la petite maison brune que Mr. Brooke avait préparé comme premier foyer de Meg. Laurie l'avait baptisée, en disant que c'était tout à fait approprié aux doux amoureux, qui « se promenaient en roucoulant comme un couple de tourterelles ». C'était une petite maison, avec un petit jardin à l'arrière, et un bout de pelouse de la taille d'un mouchoir de poche à l'avant. Meg entendait y placer une fontaine, un bosquet et une profusion de ravissantes fleurs ; mais pour l'instant la fontaine était représentée par une urne qui avait connu des jours meilleurs, et ressemblait fortement à un vieux bol à thé ; le bosquet se composait de plusieurs jeunes mélèzes, qui semblaient hésiter quant à vivre ou mourir, et la profusion de fleurs n'était indiquée que par un régiment de bâtons, placés pour montrer où les graines avaient été plantées. Mais tout à l'intérieur était charmant, et l'heureuse fiancée n'y voyait nul défaut, de la cave au grenier. Il est vrai que le couloir était si étroit, que c'était une chance qu'ils n'aient pas de piano, car ils n'auraient jamais pu en faire rentrer un. La salle à manger était si petite qu'elle contenait tout juste six personnes, et les escaliers de la cuisine semblaient conçus dans le but précis d'envoyer à la fois la cuisinière et sa vaisselle pêle-mêle dans la caisse à charbon. Mais une fois accoutumé à ces petites imperfections, rien ne pouvait être plus complet, car le bon sens et le bon goût avaient supervisé l'ameublement, et le résultat était extrêmement satisfaisant. Il n'y avait pas de tables à dessus de marbre, de longs miroirs, ou de rideaux de dentelle dans le petit parloir, mais des meubles simples, quantité de livres, et, disposés un peu partout, les jolis cadeaux qui venaient de mains amicales et étaient d'autant plus beaux de par les messages d'amour qu'ils portaient.
Je ne pense pas que la Psyché de porcelaine donnée par Laurie perdit de sa beauté parce que Brooke avait lui-même installé l'étagère sur laquelle elle se tenait ; qu'un tapissier aurait pu draper les rideaux de mousseline simple plus gracieusement que la main artiste d'Amy ; ou qu'un placard fut jamais mieux garni en vœux de bonheur, en mots joyeux et en espoirs heureux que celui dans lequel Jo et sa mère rangèrent les quelques boîtes, barils et paquets de Meg ; et je suis absolument certain que la cuisine toute neuve n'aurait jamais pu avoir l'air si accueillante et si propre, si Hannah n'avait pas arrangé chaque casserole et chaque poêle au moins une douzaine de fois, et arrangé le feu, tout prêt à être allumé à la minute où « M'dame Brooke rentrera à la maison ». Je doute également qu'aucune autre jeune matrone ait jamais commencé sa vie avec une aussi vaste provision de chiffons à poussière, de maniques et de sacs de tissus, car Beth en avait fait suffisamment pour durer jusqu'aux noces d'argent, et avait inventé trois genres de torchons différents uniquement pour la porcelaine de la mariée.
Les gens qui payent pour faire faire ce genre de choses à leur place ne savent jamais ce qu'ils perdent ; car les tâches les plus domestiques gagnent en beauté lorsqu'elles sont effectuées par des mains aimantes, et Meg en trouva de si nombreuses preuves que tout, dans son petit nid, depuis le rouleau à pâtisserie jusqu'au vase en argent sur la table du parloir, lui évoquait l'amour de sa famille et de tendres pensées.
Quels moments heureux ils passèrent à planifier tous ensemble ; quelles excursions solennelles pour faire des emplettes, quelles erreurs amusantes ils firent, et quels accès de fou rire ils eurent devant les ridicules « affaires » de Laurie ! Dans son amour des plaisanteries, ce jeune gentleman, quoique bientôt diplômé de l'université, était plus que jamais un jeune garçon. Sa dernière marotte avait été d'amener avec lui, lors de ses visites hebdomadaires, quelque article nouveau, utile et ingénieux pour la jeune maîtresse de maison. Une fois un sac de pinces à linge tout à fait remarquables ; une autre une merveilleuse râpe à muscade qui tomba en pièces au premier usage ; un lave-couteaux qui abîmait toutes les lames ; ou un balai qui ôtait proprement les poils du tapis, mais laissait la poussière ; des colles infaillibles qui ne collaient rien d'autre que les doigts de l'acheteur floué ; et tous les genres de ferblanterie, d'une tirelire jouet pour la petite monnaie, à une merveilleuse lessiveuse qui lavait à la vapeur, avec toutes les chances d'exploser dans le processus.
En vain Meg le supplia d'arrêter. John en riait, et Jo l'appelait « Mr. Toodles ». Il était possédé par un désir de soutenir l'ingéniosité Yankee, et de voir ses amis convenablement équipés. Aussi chaque semaine voyait arriver une nouvelle absurdité
Tout fut enfin terminé, jusqu'aux arrangements de savons colorés assortis aux couleurs des différentes chambres, réalisés par Amy, et à la table mise par Beth pour le premier repas.
« Es-tu satisfaite ? Est-ce que tu te sens comme chez toi, et penses-tu que tu seras heureuse ici ? » demanda Mrs. March, comme elle traversait avec sa fille ce nouveau royaume, bras dessus, bras dessous, car en ce moment elles semblaient se raccrocher l'une à l'autre avec plus de tendresse que jamais.
« Oui, Mère, parfaitement satisfaite, grâce à vous tous, et si heureuse que je ne peux même pas en parler », répondit Meg, avec une expression bien plus éloquente que des mots.
« Si seulement elle avait une domestique ou deux, ce serait très bien », dit Amy en sortant du parloir, où elle avait essayé de déterminer si le Mercure en bronze irait mieux sur les étagères ou sur la cheminée.
« Mère et moi en avons parlé, et je me suis décidée à essayer d'abord sa façon de faire. Il y aura si peu à faire, qu'avec Lotty pour faire mes courses et m'aider çà et là, je devrais avoir juste assez de travail pour ne pas paresser ou m'ennuyer de la maison, répondit tranquillement Meg.
— Sallie Moffat en a quatre, commença Amy.
— Si Meg en avait quatre sa maison ne pourrait les contenir, et Monsieur et Madame devraient camper dans le jardin », intervint Jo, qui, enveloppée dans un immense tablier bleu, passait un dernier coup de chiffon sur les poignées de portes.
« Sallie n'est pas la femme d'un homme pauvre, et il faut de nombreuses servantes pour tenir sa belle demeure. Meg et John débutent humblement, mais j'ai le sentiment qu'il y aura au moins autant de bonheur dans la petite maison que dans la grande. C'est une grave erreur, pour les jeunes femmes comme Meg, de ne se laisser rien d'autre à faire que s'habiller, donner des ordres, et bavarder. Quand je me suis mariée, au début, je me languissais que mes habits s'usent ou se déchirent, pour avoir le plaisir de les raccommoder ; car j'en avais plus qu'assez des travaux de fantaisie et d'embellir mon mouchoir de poche.
— Pourquoi est-ce que tu n'allais pas à la cuisine pour faire des petits plats, comme Sallie dit qu'elle le fait pour s'amuser, quoiqu'ils ne tournent jamais bien, et que les domestiques se moquent d'elle, dit Meg.
— Je l'ai fait, après un temps ; non pas pour "m'amuser", mais pour qu'Hannah m'apprenne comment les choses doivent être faites, pour que mes domestiques n'aient pas à rire de moi. C'était un jeu alors, mais il est venu un temps où je fus vraiment reconnaissante de posséder non seulement la volonté, mais les capacités de cuisiner de bons plats pour mes petites filles, et de me servir, quand je ne pouvais plus me permettre d'engager de l'aide. Tu commences à l'opposé, Meg, ma chérie, mais les leçons que tu apprends maintenant te serviront en temps voulu, quand John sera plus riche, car la maîtresse d'une maison, si splendide soit-elle, devrait savoir comment le travail doit être fait, si elle souhaite être bien et honnêtement servie.
— Oui, Mère, j'en suis sûre », dit Meg, en écoutant respectueusement la petite leçon ; car les meilleures des femmes s'étendront à loisir sur le sujet passionnant de la vie domestique. « Savez-vous que je préfère cette pièce à toutes les autres pièces de ma petite maison », ajouta Meg, une minute plus tard, quand elles furent à l'étage et qu'elles vinrent inspecter la lingerie.
Beth était là, en train de déposer soigneusement les piles neigeuses sur les étagères, exultant devant tant de richesses déployées. Toutes les trois rirent aux mots de Meg ; car cette lingerie était une plaisanterie. Voyez-vous, ayant dit que Meg n'aurait pas un centime de son argent si elle épousait « ce Brooke », Tante March se trouva dans l'embarras une fois que le temps eut apaisé sa colère et lui fit regretter sa promesse. Elle ne revint jamais sur sa parole, et s'adonna à toute une gymnastique mentale pour contourner cet obstacle, et finit par échafauder un plan capable de la satisfaire. Elle ordonna à Mrs. Carrol, la maman de Florence, d'acheter, de faire faire et marquer une généreuse quantité de linge de table et de maison, et de l'envoyer comme étant de sa part. Ce qui fut loyalement accompli, mais le secret fut éventé, et grandement apprécié par toute la famille ; car Tante March faisait de son mieux pour ne pas avoir l'air au courant, et insistait qu'elle ne pouvait rien donner d'autre que les perles à l'ancienne mode, depuis longtemps promises à la première mariée.
« C'est la marque d'une bonne ménagère, et j'en suis heureuse. J'avais une jeune amie qui avait commencé dans sa maison avec six draps en tout et pour tout, mais elle avait des rince-doigts pour recevoir, et cela la satisfaisait », dit Mrs. March, en tâtant les serviettes damassées avec une appréciation toute féminine de leur qualité.
« Je n'ai pas un seul rince-doigts, mais un service qui me durera toute la vie, d'après Hannah ; et Meg avait l'air aussi satisfaite qu'il lui était possible de l'être.
« Toodles arrive », s'écria Jo depuis en bas, et elles descendirent toutes à la rencontre de Laurie, dont la visite hebdomadaire était un événement important dans leurs vies tranquilles.
Un grand jeune homme aux larges épaules, aux cheveux coupés court, avec un chapeau de feutre qui ressemblait étrangement à un bassin et un large manteau, descendit rapidement le chemin à pas lourds, enjamba la clôture basse sans ouvrir le portillon, pour aller tout droit à Mrs. March, les deux mains tendues, avec un chaleureux
« Me voici, Mère ! Oui, tout va bien. »
Les derniers mots étaient une réponse au regard que lui avait jeté la vieille femme ; un regard gentiment interrogateur, que les beaux yeux lui avaient rendu si franchement que la petite cérémonie se conclut comme à l'accoutumée par un baiser maternel.
« Pour Mrs. John Brooke, avec les félicitations et les meilleurs vœux du fabricant. Bénie sois-tu, Beth ! Quel rafraîchissant spectacle tu offres, Jo ! Amy, tu commences à être bien trop belle pour une seule fille. »
Tout en parlant, Laurie offrit un paquet emballé de papier brun à Meg, tira sur le ruban dans les cheveux de Beth, fixa l'immense tablier de Jo, et tomba dans une attitude de ravissement feint aux pieds d'Amy, puis il serra les mains de tout le monde, et tous commencèrent à parler.
« Où est John ? demanda Meg, inquiète.
— Il s'est arrêté pour prendre le certificat pour demain, m'dame.
— Quelle équipe a gagné le dernier match, Teddy ? » s'enquit Jo, qui persistait dans son goût pour les sports masculins, en dépit de ses dix-neuf ans.
« La nôtre, bien sûr. J'aurais aimé que tu sois là pour voir ça.
— Comment va la charmante Miss Randall ? demanda Amy, avec un sourire lourd de sens.
— Plus cruelle que jamais ; ne vois-tu pas comme je me languis ? » et Laurie se donna une claque sonore sur la poitrine avant de pousser un soupir mélodramatique.
« Quelle est la dernière plaisanterie ? Ouvre l'emballage pour voir, Meg » dit Beth en lorgnant le paquet bosselé avec curiosité.
« C'est une chose qu'il est utile d'avoir dans la maison, en cas d'incendie ou de voleurs » fit remarquer Laurie, lorsqu'une petite crécelle d'alarme apparut, sous les rires des filles.
« À n'importe quel moment où John n'est pas là, et que tu as peur, Mrs. Meg, fais juste tourner ça par la fenêtre de devant, et ça alertera le voisinage en un clin d'œil. Bel objet, n'est-ce pas ? » et Laurie leur donna un aperçu de sa puissance qui leur fit se boucher les oreilles.
« En voilà de la gratitude ! Et à propos de gratitude, ça me rappelle que je dois mentionner que tu devras remercier Hannah pour avoir sauvé ton gâteau de mariage de la destruction. Je l'ai vu entrer dans votre maison quand je passais devant, et si elle ne l'avait pas défendu comme un homme j'en aurais chipé un morceau, car il avait l'air remarquablement appétissant.
— Je me demande si tu grandiras jamais, Laurie, dit Meg, d'un ton maternel.
— Je fais de mon mieux, m'dame, mais je ne peux pas monter bien plus haut, j'en ai peur, un homme ne peut guère espérer faire plus qu'un mètre quatre-vingt en cette époque dégénérée », répondit le jeune homme, dont la tête arrivait au niveau du petit chandelier. « Je suppose que ce serait une profanation que de manger quelque chose dans ce boudoir flambant neuf, aussi, comme j'ai terriblement faim, je propose un ajournement, ajouta-t-il.
— Mère et moi allons attendre John. Il y a quelques dernières choses à préparer, dit Meg, en vaquant à ses affaires.
— Beth et moi allons chez Kitty Briant chercher plus de fleurs pour demain », ajouta Amy, en ajustant un chapeau pictural sur ses boucles picturales, et en appréciant l'effet comme chacun.
« Viens, Jo, n'abandonne pas un camarade. Je suis dans un tel état d'épuisement que je ne peux pas rentrer à la maison sans aide. N'enlève pas ton tablier, quoi que tu fasses ; il est particulièrement seyant », dit Laurie, tandis que Jo remisait sa nouvelle abomination dans son immense poche, et lui offrait son bras pour supporter ses faibles pas.
« Tant que nous y sommes, Teddy, je veux te parler sérieusement à propos de demain », commença Jo, comme ils s'éloignaient ensemble. « Tu dois promettre de bien te conduire, et de ne jouer aucun tour, qui ruinerait nos plans.
— Pas un seul tour.
— Et ne dis pas des choses amusantes quand nous sommes censés être sérieux.
— Je ne le fais jamais ; c'est ta spécialité.
— Et je t'implore de ne pas me regarder pendant la cérémonie ; je suis sûre de rire si tu me regardes.
— Tu ne me verras pas ; tu pleureras tellement que le brouillard qui t'entourera obscurcira la scène.
— Je ne pleure jamais, qu'en cas de grand malheur.
— Comme quand de vieux amis partent pour l'université, hein ? l'interrompit Laurie avec un rire suggestif
— Ne te pavane pas. J'ai seulement geint un petit peu, pour tenir compagnie aux filles.
— Exactement. Dis-moi, Jo, comment est Grand-père cette semaine ? D'assez bonne humeur ?
— De très bonne humeur ; pourquoi, tu t'es mis dans le pétrin, et tu veux savoir comment il le prendra ? demanda vivement Jo.
— Allons, Jo, est-ce que tu penses que je regarderais ta mère en face, et lui dirais "Tout va bien", si ce n'était pas le cas ? et Laurie stoppa net, l'air offensé.
— Non, je ne le pense pas.
— Alors ne sois pas si suspicieuse ; je ne veux qu'un peu d'argent », dit Laurie en reprenant la marche, apaisé par son ton chaleureux.
« Tu dépenses beaucoup, Teddy.
— Ma chère, je ne dépense pas mon argent ; il se dépense tout seul, d'une façon ou d'une autre, et disparaît sans que je m'en aperçoive.
— Tu es si généreux et tu as si bon cœur, que tu prêtes à tout le monde et ne peux dire "Non" à personne. Nous avons appris pour Henshaw, et tout ce que tu as fait pour lui. Si tu dépenses toujours ton argent de cette façon, personne ne t'en blâmera », dit Jo avec affection.
« Oh, il a fait une montagne d'une taupinière. Tu n'aurais pas voulu que je laisse ce cher camarade se crever à la tâche, juste pour avoir un peu d'aide, quand il vaut une douzaine de nous autres flemmards, n'est-ce pas ?
— Bien sûr que non ; mais je ne vois pas l'intérêt d'avoir dix-sept gilets, une infinité de cravates, et un nouveau chapeau chaque fois que tu reviens à la maison. Je croyais que tu avais dépassé ta phase dandy ; mais de temps à autre elle réapparaît sous une autre forme. En ce moment il est à la mode d'être hideux ; de faire en sorte d'avoir une tête de brosse à récurer, de porter une camisole de force, des gants orange et de grosses bottes carrées. Si c'était laid à bon marché, je ne dirais rien ; mais cela coûte aussi cher que le reste, et je n'en tire aucune satisfaction. »
Laurie rejeta la tête en arrière, et rit de si bon cœur à cette attaque, que le bassin en feutre tomba de sa tête, et Jo le piétina, ce qui offrit seulement une opportunité à son ami d'exposer les avantages d'un costume rudimentaire, tandis qu'il pliait le chapeau maltraité et le fourrait dans sa poche.
« Ne me fais plus la leçon, bonne âme ; j'en entends bien assez toute la semaine, et j'aime m'amuser quand je rentre à la maison. Je me lèverai demain, indépendamment des dépenses, et je ferai la satisfaction de mes amis.
— Je te laisserai en paix si tu voulais seulement laisser pousser tes cheveux. Je ne suis pas aristocratique, mais j'ai quelques objections à être vue en compagnie de quelqu'un qui ressemble à un jeune boxeur, observa Jo, sévère.
— Ce style sans prétention favorise l'étude ; c'est pourquoi nous l'adoptons », répliqua Laurie, qui ne pouvait certainement pas être accusé de vanité, ayant volontairement sacrifié une belle chevelure bouclée pour une brosse de quelques millimètres.
« Tant que j'y pense, Jo, je crois que le petit Parker commence vraiment à désespérer après Amy. Il parle d'elle constamment, écrit des poèmes, et rêvasse de la manière la plus suspecte. Il ferait mieux d'étouffer sa passion dans l'œuf, n'est-ce pas ? » ajouta-t-il après une minute de silence, comme un frère aîné faisant une confidence.
« Bien sûr que oui ; nous ne voulons plus de mariages dans cette famille pour les années à venir. Dieu ait pitié de nous, à quoi pensent donc les enfants ! » Et Jo avait l'air aussi scandalisée que si Amy et le petit Parker n'avaient pas seulement treize ans.
« Ce sont des temps troublés ; et je ne sais pas ce qui nous attend, m'dame. Tu n'es guère qu'un bébé, mais tu seras la prochaine, Jo, et nous resterons tous à nous lamenter, » dit Laurie, en secouant la tête devant cette époque de dégénérescence.
« Moi ! Ne t'inquiète pas ; je ne suis pas du genre convenable. Personne ne voudra de moi, et c'est tant mieux, car il devrait toujours y avoir une vieille fille dans une famille.
— Tu ne veux donner de chance à personne », dit Laurie, avec un regard en coin, et une touche de couleur supplémentaire sur son visage cuit par le soleil. « Tu ne veux pas montrer le côté tendre de ton caractère ; et si un gars en a jamais un aperçu par accident, et ne peut s'empêcher de montrer que ça lui plaît, tu le traites comme Mrs. Gummidge traita son soupirant ; tu lui jettes de l'eau froide et te fais si épineuse que personne n'ose te toucher ou te regarder.
— Je n'aime pas ce genre de choses ; je suis trop occupée pour me soucier de ces sottises, et je pense que c'est horrible de briser des familles de la sorte. Maintenant ne dis plus rien à ce sujet ; le mariage de Meg nous a tous tourné la tête, et nous ne parlons de rien d'autre que d'amours et d'autres absurdités. Je ne veux pas m'énerver, alors changeons de sujet » ; et Jo semblait tout à fait prête à jeter de l'eau froide à la moindre provocation.
Quels qu'aient été ses sentiments, Laurie trouva moyen de les exprimer dans un long sifflement, et la terrible prédiction, comme ils se séparaient au portail, « Note bien ce que je te dis, Jo, tu seras la prochaine. »
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withstarsineyes · 7 years
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14.01.2017 Hué (VIETNAM) Visite de la majestueuse Citadelle avec un guide ce qui nous a permis de mieux la comprendre. Puis nous nous sommes perdus dans le dédale du marché de Hué. En flânant dans les rues, nous nous demandions où les gens pouvaient bien être, où ils faisaient leurs courses… Nous avons atterri par hasard dans une fourmilière géante !! Cela nous a rappelé le souk de Marrakech ! Raphaël n'avait qu'à regarder intensément un biscuit ou un bonbon lui faisant envie, une main se tendait immédiatement pour lui offrir ce qu'il convoitait, parfois il n'avait qu'à passer la langue sur ses lèvres et la magie opérait..! Je ne vous cache pas que cela nous mettait mal à l'aise par moment car il avait bien compris la combine et pouvait se faire trop insistant à notre goût.
Note:
Hué, capitale du Vietnam de 1802 à 1945, est la seule ville impériale existant encore au Vietnam. Elle s'inspire de l'architecture des palais impériaux chinois. Elle fait plus de 6 km carrés cernés de murs de 6 mètres de haut. C’est une ville dans la ville ! Elle comprend trois enceintes concentriques délimitant:
- la citadelle ou Kinh Thanh = un rempart « à la Vauban » entouré de fossés et percé de 10 portes fortifiées. Ajoutez-y des canaux, des bastions et 9 canons sacrés (ça sent la présence française..ils ont été coulés à partir des armes des vaincus sous Gia Long pour conserver le «souvenir éternel» de ces évènements); défenseurs symboliques de la cité, ils représentent les 5 éléments et les 4 saisons.…
La très belle porte du Midi est l'entrée principale de la cité royale. La porte centrale, de couleur jaune symbole de la royauté, était réservée à l'empereur et à sa famille. Elle n'était ouverte que quelques fois dans l'année lors de grandes cérémonies. Le reste du temps l'empereur pouvait sortir seul par une porte située au nord.
L’empereur habillé de jaune entrait par la porte centrale, les mandarins vêtus de vert, par les portes adjacentes à la porte principale, venaient ensuite les soldats, les chevaux et les éléphants par les portes latérales. D’autres portes à l’ouest étaient réservées aux épouses en rose et aux concubines en violet.
- la cité royale ou Hoang Thanh = destinée aux administrateurs, aux soldats et aux serviteurs de la cour
- la cité pourpre interdite ou Tu Câm Thanh = c’est le domaine particulier de la famille impériale. Les nombreux palais et bâtiments sont réservés aux proches ainsi qu’aux épouses et concubines de l’empereur sans oublier leurs nombreux enfants..!! Une zone réservée aux femmes où seul l’empereur avait droit de s’y rendre (ainsi que les eunuques) et une zone réservée à l’empereur et ses conseillers, interdites aux femmes..
Une sacrée forteresse pour protéger la famille impériale. Les murs atteignent parfois 20 mètres de large avec un remblai en terre entre deux couches de briques..!
Malheureusement les photos sont interdites dans de nombreux batiments.
A l'intérieur du temple Thé To Mieu ou temple dynastique (photo au dessus de celle des urnes), où les gens viennent prier et vénérer les empereurs de la dynastie Nguyen, tout est en rouge et or. Il y a des autels honorant 10 des 13 empereurs de la dynastie. Au temps de la colonisation, seuls 7 empereurs y étaient vénérés, les autres ayant été jugés trop antifrançais ! Grâce à la guide, nous avons mieux compris pourquoi il y a eu autant d'empereurs (13 donc) en seulement 143 ans (1802-1945) : certains empereurs n'ont régné que quelques jours avant de se faire empoisonner !! Et le plus long règne dura plus de 36 ans : pas grand chose comparé à la reine d'Angleterre ;-)  Le règne des empereurs fut ponctué de "scandales" : l'un était homosexuel, l'un n'eut pas d'enfant malgré 103 concubines, l'un tua son demi-frère pour accéder au trône... Certains empereurs ont du accéder au trône très jeunes, 7 ans pour le plus jeune. Imaginez, Raphaël empereur l’an prochain...! Il m’a demandé en quoi consistait le “métier” d’empereur, cela ne lui a pas du tout convenu! 
On peut voir sur la photo les neufs urnes dynastiques, ce sont les plus grandes du Vietnam.Elles furent fondues en 1836, sous le règne de Minh Mang pour symboliser les pouvoirs de la famille royale.Chacune porte le nom d’un empereur honoré dans le temple dynastique.
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reseau-actu · 6 years
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Plutôt nationaliste et conservatrice, la diaspora turque en France penche largement pour Recep Tayyip Erdogan. A l’exception notable des Kurdes.
Hatice, 39 ans et longue chevelure blonde, a fait la queue pour voter au consulat de Turquie à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Arrivée à l’âge de quatre ans en France, la jeune femme arbore fièrement un t-shirt floqué « Istanbul ». Pas de doute pour elle, Erdogan est bien le meilleur choix pour l’avenir de son pays de naissance.
« Depuis que je suis petite, je vais en Turquie tous les ans, et j’ai pu voir un vrai changement après son arrivée. Il a amélioré le niveau de vie des Turcs, et a autorisé le port du voile, qui était interdit avant. C’était un problème : les femmes voilées ne pouvaient pas faire d’études longues. » A quelques mètres d’elle, Emre*, moustache blanche et cheveux gris ras, est catégorique : « Celui qui n’aime pas Erdogan n’aime pas son propre père ! ».
LIRE AUSSI >Muharrem Ince, le social-démocrate qui menace de renverser Erdogan
Comme beaucoup d’autres Turcs de France, Hatice juge « injuste » la une de l’hebdomadaire Le Point qualifiant, fin mai, Erdogan de dictateur. Souleymane, étudiant en physique-chimie de 20 ans, soutient qu’il n’y a en Turquie aucun problème de liberté d’expression. Quant aux Kurdes, l’étudiant considère qu’ils devraient être plus reconnaissants envers le numéro un turc : « Pourquoi sont-ils anti-Erdogan après tout ce qu’il a fait pour eux ? Grâce à lui, les tensions sont apaisées, ils peuvent parler leur langue, ils ont des écoles et des droits. »
LEs Kurdes considèrent qu’Erdogan les a trahis
Dans la diaspora en général, les avis sont parfois plus mélangés. Melik*, 24 ans, né en France de parents turcs traditionnels, n’a pas demandé la double nationalité. « Quand je vais à Istanbul, c’est beau, c’est calme. Et laïc… J’aimerais que ça reste comme ça. » Mais il n’en est pas si sûr… « Mes parents votent Erdogan – forcément, ils sont musulmans très pratiquants. Mais moi, j’ai peur que le pays s’islamise trop, que le port du voile finisse par être imposé partout. »
A l’autre bout de Paris, Azade* et son mari Bazo* tiennent un kebab. Autour d’une table où le thé est servi, ils évoquent avec inquiétude les élections avec deux amis. Ils sont tous Kurdes, et ne voteront pas pour Erdogan : ils considèrent qu’il les a trahis. « Il a aidé les Kurdes quand il est arrivé. Mais le vent a tourné. Aujourd’hui, nos droits régressent. On ressent des pressions quand on parle notre langue, il rase nos villages en prétendant lutter contre le terrorisme, il emprisonne à tout-va… » C’est d’ailleurs depuis la prison que leur candidat, Selahattin Dermitas, leader du HDP (le parti démocratique des peuples, pro-kurde), fait campagne. « Erdogan l’accuse de lien avec le terrorisme. Dès que quelqu’un lui pose problème, c’est ce qu’il dit. Le putsch de 2015 lui a bien servi, il s’en sert comme excuse pour asphyxier toute opposition. »
LIRE AUSSI >Des milliers d’internautes moqueurs disent « ça suffit » à Erdogan
Bazo ne se fait pas d’illusions, et dénonce les conditions du scrutin : « Il a déplacé les urnes loin des petites villes, où les Kurdes votent, et accuse le HDP de terrorisme pour que personne ne s’y allie. Ce n’est pas un combat à armes égales. Mais j’espère qu’on pourra au moins le déstabiliser. » Azade craint pour la démocratie. « Erdogan a joué au démocrate devant l’UE pour avoir les fonds nécessaires pour relancer l’économie du pays. Aujourd’hui, il n’en a plus besoin, d’autant qu’il exerce un chantage avec les réfugiés syriens. Un jour, il a dit :’La démocratie n’est qu’un train. Arrivés à destination, vous descendez.’ Alors l’avenir avec lui, on le connaît. »
*Les prénoms ont été modifiés
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elleidees-blog · 6 years
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Centres de table et arrangements floraux pour une belle table d'automne
L’automne est déjà là. Si vous prévoyez un dîner en famille le week-end, ou une fête avec vos amis, vous ne devez pas oublier de décorer la table avec un grand arrangement floral et une pièce maîtresse.
Nous aimerions vous montrer quelques exemples de centres de table incroyables qui ont l’air si bien que vos invités seraient ravis de s’asseoir à la table. Utilisez des citrouilles, des feuilles, des légumes, des fruits ou des baies pour décorer la table, ajoutez une belle nappe et des serviettes. Vous pouvez choisir une décoration de table plus traditionnelle en servant de la porcelaine et des éléments de couleurs rouges, ou faire un arrangement vert olive, blanc ou violet et décorer avec des feuilles naturelles, des noix ou des poires. Regardez quelques idées pour des arrangements impressionnants, des centres de table et des paramètres pour impressionner vos invités.
Arrangements floraux et centres de table pour l’automne
Il y a plusieurs façons de décorer votre maison de manière élégante et festive pour l’automne. Les citrouilles, les pommes de pin, le feuillage d’automne et les glands sont une poignée de thèmes populaires qui peuvent servir d’inspiration. Vous pouvez mélanger tous ces éléments ensemble sur la table ou vous pouvez les échelonner devant vos pas. Ou vous pouvez également faire une couronne de citrouilles miniatures.
Nous aimons l’idée de placer une guirlande faite de pommes de pin de grande taille qui incorpore des feuilles de magnolia fraîches ou de la verdure fixées avec du fil de fleuriste. À la fin du dîner, prenez les éléments de la guirlande fraîche et rangez-les dans une boîte en plastique. Lors de la décoration de la table pour l’automne, il est préférable de tirer le meilleur parti de votre argent et choisissez un thème qui peut également être utilisé pour les saisons d’Halloween et de Thanksgiving. Il n’y a pas besoin d’être trop précis sur les vacances.
Enroulez plusieurs cordes autour de quelques branches sèches avec des feuilles d’automne colorées et fixez tout avec un nœud. Pour faire différentes hauteurs, vous pouvez faire une belle présentation avec de petites citrouilles blanches. Ajoutez une touche éblouissante à votre centre avec ce simple ajout: assemblez un assortiment de feuilles d’automne colorées et utilisez un fil pour les attacher à une longue corde pour former une belle guirlande saisonnière. En utilisant des crochets adhésifs temporaires, attachez la guirlande à votre nappe.
Choisissez des branches parmi les feuilles d’automne colorées et rangez-les simplement dans un grand verre rempli d’eau. De ce point focal frappant, construisez le reste de votre écran de bureau. Rassemblez une série de citrouilles saisonnières dans un mélange de couleurs, de tailles et de textures pour créer de la variété. Empilez des citrouilles plates de tailles graduées et couvrez avec une grande urne de verre (disponible dans les magasins d’artisanat ou en ligne).
Centres de table et arrangements floraux de l’automne
Remplissez un autre récipient en verre plus petit avec des ananas blanchis, et inversez-le; Vous pouvez l’utiliser pour terminer une des citrouilles les plus plates, mais n’hésitez pas à improviser. Ajouter une plante en pot (comme un petit olivier) à la disposition de la texture. Placez les petites citrouilles autour des plus gros objets et les feuilles les plus brillantes dispersées sur toute la table.
Prenez un récipient rond ou ovale et remplissez-le de terreau. Plantez un mélange de plantes succulentes (comme l’echeverias) vers le centre de la tasse, laissant beaucoup d’espace autour des bords. Placez de petites citrouilles orange et blanches sur le sol. Ajouter des légumes de saison tels que le chou frisé, les radis et les aubergines. Utilisez également des herbes fraîches (comme le romarin et la sauge) pour remplir tout espace. Envelopper avec plus de citrouilles et d’ananas.
Remplissez un récipient rustique avec les deux tiers de l’eau. Utilisez un couteau d’art pour tracer des cercles un peu plus grands que le fond d’une lumière de thé dans les mini citrouilles orange. Couper et sculpter les cercles pour permettre à une bougie de s’adapter confortablement à l’intérieur. Insérez les bougies de thé. Remplissez les citrouilles entières avec de l’eau. En utilisant la photo comme guide, ajoutez des feuilles d’automne vives et des brins d’herbes pour ajouter de la couleur et de la texture.
Belles centres de table
Si vous ne l’avez pas encore, commencez par un guirlande de la vigne. Choisissez un nombre impair de mini citrouilles blanches. Fixez les citrouilles aux sélections et ensuite travailler les sélections sur la guirlande vide, en veillant à les espacer uniformément avec toutes sortes de parures d’automne.
Sécuriser le citrouilles à la couronne avec du fil. En utilisant des sélections de fleurs supplémentaires, attachez de belles couleurs et des textures riches à votre guirlande, remplissant les espaces entre les citrouilles. Ajouter un assortiment de feuilles d’automne à la guirlande avec des sélections et des fils pour une finition encore plus colorée.
Pour la prochaine idée de centre, vous devriez avoir trois bols de tailles graduées. Placer la mousse fleuriste humide dans chaque bol, et couper, au besoin. Empilez les bols du plus grand au plus petit. En utilisant des sélections de fleurs, fixer les citrouilles et les artichauts blancs dans un arrangement asymétrique à la mousse de chaque niveau.
Prenez un mélange de plantes à base de plantes fraîches et enveloppez-les dans des sacs en plastique afin qu’ils puissent être replantés plus tard. Attacher les baies aux fleurs. Utilisez des herbes, des poivrons et des baies pour remplir les espaces entre les citrouilles et les artichauts. Si vous le souhaitez, créez des pièces d’accentuation plus petites avec des bols individuels, des brindilles à base de plantes et des citrouilles individuelles.
La clé pour organiser les feuilles est de les regrouper par taille et couleur comme s’il s’agissait de fleurs. L’érable rouge ardent fait un beau point de contraste par rapport au feuillage plumeux du séquoia avec des tons gris et verts sur les franges.
Ne pas oublier d’accompagner la composition entière avec une nappe appropriée et élégante. Les serviettes, selon l’occasion, peuvent être monochromatiques ou avec des impressions amusantes. Les grandes bougies conviennent aux dîners romantiques ou aux membres adultes de la famille, mais faites très attention s’il y a des enfants à la table.
Une vaisselle typique de la saison automnale peut également présenter des tons plus contrastés sur un fond chaud; ou de tons rougeâtres pour surprendre sur une nappe blanche.
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justpaulinhere · 6 years
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Flirter avec la Mort
Image trouvée sur le tumblr de chaunguyenj.
Une ombre noire traversait le ciel, bien au-delà des Montagnes du Bélier. Si quelqu’un avait été là pour le voir, cette personne aurait vu un cavalier sombre galoper à travers l’immensité céleste, ralentir en passant à la cime des arbres, et enfin se poser dans une clairière bien connue du voisinage. Mais bien sûr, dans cette région si reculée du Disque, il n’y avait personne d’assez fou pour oser s’aventurer dans les bois par une nuit aussi calme. C’était presque contre nature, mais il n’y avait même pas un loup pour se faire entendre depuis le coucher du soleil.
Par conséquent, il n’y eut aucun témoin pour voir la Mort descendre de son destrier et observer longuement un sablier avant d’aller grattouiller le chat[1] de la maison. Pas âme qui vive.
Cette clairière était connue comme demeure ancestrale de la famille Wood, dont des descendants semblaient occuper l’unique chaumière depuis toujours. Bien sûr, « connue » revêtait un sens particulier dans cette contrée. Disons que les trois quarts des commères des villages alentour avaient sans doute des histoires à raconter sur le grand-père, l’arrière-grand-mère, où le petit-fils de tel ou tel personnage qui était devenu, au fil des racontars, plus ou moins légendaires.
Depuis quelque temps, cependant, il n’y avait plus que Sophia qui y vivait. Être seule dans ces montagnes hostiles demandait pas mal d’organisation, et un bon gourdin à pointes. Comme celui qui restait accroché à la poutre du salon, c’est-à-dire toujours à portée de main, si on prend en considération la largeur de la chaumière.
Mémé Ciredutemps était venue à quelques occasions dans cette chaumière. Les sorcières étaient un peu le service public de la région, et elle avait notamment mis au monde les trois dernières générations de Wood, gardé en pension l’une des chèvres de la grand-mère de Sophia qui s’était cassé une patte, et avait soigné encore d’autres membres de la fratrie. Sophia se souvenait que la dame honorable proférait certaines sagesses parfois. Des choses qui n’étaient liées ni aux chèvres, ni aux arbres pour une fois. Mais elle n’avait jamais réussi à les comprendre.
Présentement, Sophia luttait avec une chèvre qui était allée se jucher à l’étage supérieur de la grange, par une prouesse gymnique incompréhensible. C’était une jeune chèvre qui traversait une période difficile de son développement où lutter contre toute forme d’autorité semblait opportun. Sophia traversait une période tout aussi difficile qui consistait à lutter contre toute forme de rébellion.
.oOo.
La Mort poussa la porte de la masure devant l’insistance du chat qui savait se faire comprendre. Il[2] avait un peu de temps devant lui, encore, aussi prit-il son temps avant de s’approcher de la porte de la grange. Il faut dire que les temps étaient calmes, le mage Rincevent venait tout juste de sauver le Disque d’une énième destruction orchestrée par les forces de la Basse-Fausse et le carnet de commandes de la Mort s’était soudainement vidé. Il se demandait si le destin n’avait pas perdu sa chemise à la dernière soirée poker du jeudi soir organisé au sommet du Mont Cori Celesti. Toujours était-il que ses soirées étaient désespérément vides depuis plus d’une dizaine de jours et qu’il se retrouvait, lui, la Mort, à se déplacer pour le bas peuple juste pour tuer le temps. Ce qui ressemblait tout de même à un comble !
Il allait ouvrir la porte de la grange lorsqu’un bêlement rageur se fit entendre, suivit d’un cri aigu. La jeune femme était étendue sur le sol dans une position très peu décente, mais la Mort ne se laissa pas décontenancer. Il sortit de nouveau son sablier et abattit sa faux.
Une ombre fantomatique s’éleva au-dessus du corps, se releva prestement et, après avoir avisé l’inconnu qui se trouvait là, sur le seuil de la porte, se saisit du second gourdin qui était accroché le long de l’échelle.
« Qu’est-ce que vous faites là ?
- J’ai le regret de vous annoncer que vous êtes morte.
- Ah oui ? Quand bien même, vous allez déguerpir de chez moi ! »
La Mort se servit de sa faux pour pointer le corps inerte, étendu au sol, et Sophia rougit avant de rajuster ses jupons. Enfin, pas les siens, les siens…
La Mort était intrigué, du moins il l’aurait été s’il avait pu éprouver des émotions. Les ombres ne font pas partie du monde sensible, et les fantômes arrivent très rarement à y jouer un rôle. Enfin bon, se dit-il, elle disparaîtrait bientôt, et il avait encore le temps de grattouiller un peu le chat. Il se détourna de la jeune femme
« Et c’est tout ? Il ne se passe rien d’autre ? »
Elle n’eut pas de réponse.
« Je vais juste rester là, comme ça ? Ou vous allez m’emmener avec vous ? Est-ce que je suis un fantôme ? »
Encore un silence. La Mort n’avait aucun mal à ignorer les vivants comme les morts, on aurait pu appeler ça une déformation professionnelle. Sophia resta pensive un instant. Rien n’avait vraiment changé, mis à part qu’elle pouvait voir à travers ses mains, et qu’elle se sentait beaucoup plus légère. Elle s’approcha d’une des chèvres et put la toucher sans problème. Elle jeta une œillade meurtrière sur celle qui était à l’étage et s’occupait à manger le foin.
Elle finit par retourner dans la pièce à vivre et par se plier aux coutumes des Montagnes du Bélier. Quelques minutes plus tard, elle posait une assiette de ragoût fumante devant son hôte, qui installé près de la cheminée et caressait un chat ronronnant. Sophie n’avait encore jamais vu cette sale bête émettre quoi que ce soit d’autre qu’un feulement indigné lorsqu’elle s’en approchait.
« Vous êtes encore là ? demanda-t-il. Ce n’est pas normal.
- Ah, merci ! fit-elle d’un ton agacé.
- Je vous prie de m’excuser pour le désagrément. » Il abaissa une nouvelle fois sa faux sur la jeune femme qui s’exclama, mais rien ne se produisit.
« Je suis un fantôme, c’est ça ? »
La Mort savait très bien ce qu’était un fantôme. Et il savait aussi qu’il n’en voyait pas un devant lui en ce moment même, mais il détestait paraître ignorant de certaines choses. Et un mort qui refusait de mourir, ça pouvait remettre en cause l’équilibre même de l’univers !
« C’est ça, fit-il après un long moment. Un fantôme. Maintenant, vous voulez bien m’excuser, mais il y a encore beaucoup de monde qui m’attend… »
.oOo.
Quelques jours plus tard.
Sophia s’était rapidement rendu compte qu’elle ne pouvait pas s’éloigner de son corps. Pas de très loin, du moins. Elle avait pensé l’enterrer près du gros chêne où le reste de sa famille était aussi enterré… mais elle avait vite compris que si elle pouvait très bien y aller, elle ne pourrait sûrement jamais en revenir. Elle pourrait aussi enterrer le corps dans la grange, mais alors elle ne pourrait plus jamais sortir de la maison. Bien qu’elle appréciât de vivre seule dans ces bois, elle s’y était plus habituée qu’autre chose, elle adorait aller au village et au marché, où elle pouvait découvrir de nouvelles choses (à petites doses, tout de même, elle n’était pas hérétique), et rencontrer de nouvelles personnes.
Et puis elle avait eu une idée.
Elle avait commencé par vérifier qu’elle ne ressentait plus rien, en se piquant le doigt avant de se décider à s’incinérer. Elle avait installé le bûcher à bonne distance de la maison et maintenant, elle attendait tranquillement auprès des braises rougeoyantes. Après cela, elle pourrait très bien descendre au village avec son urne funéraire, c’est-à-dire en mettant un pot de confiture supplémentaire dans son sac.
.oOo.
La Mort était installé à son bureau. Il y avait eu une épidémie d’assassinats à Al Khali et il avait été éloigné des affaires courantes. Pour tout dire, il ne se souvenait même plus de Sophia, mais heureusement Albert était toujours là pour le rappeler à ses devoirs à l’heure du thé. Ils se retrouvèrent tous deux à écumer les grandes bibliothèques à la recherche d’un indice quelconque sur cet étrange « fantôme » qui hantait les Montagnes du Bélier. Mais en vain.
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La Mort avait encore attendu une semaine supplémentaire avant de se présenter les mains vides devant la porte de Sophia. Il lui avait présenté ses plus sincères excuses pour ne pas avoir réussi à accomplir son devoir. Elle l’avait invité à entrer.
Il faut dire que Sophia avait bien mis son plan à exécution : elle était allée au village comme d’habitude. Seulement personne n’avait semblé la remarquer. Il n’y avait eu que Mémé Ciredutemps pour la saluer, et tout le reste s’était juste étonné de voir un sac flotter dans les airs.
Sophia était morose, elle se sentait déjà plus horriblement seule qu’elle ne l’avait jamais été. Elle ne fit pas l’erreur de proposer du ragoût à la Mort, ni lui ni elle n’avaient vraiment besoin de manger. Ils parlèrent peu, même si elle était un peu curieuse des choses de la mort…
Le chat se fit beaucoup caresser, et tous trois passèrent une bonne soirée dans l’ensemble.
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Albert s’inquiétait. Il se rendait bien compte que quelque chose d’étrange et d’anormal se passait avec son Maître, mais il n’arrivait pas à trouver quoi. Il sentait que quelque chose n’allait pas, quelque chose bougeait… changeait.
Ysabell avait également remarqué que son père se conduisait de manière étrange. Mais elle avait le sentiment que ce n’était pas si mal que ça comme changement.
Et en effet, la Mort faisant très souvent de petits écarts dans ses journées de travail pour aller passer un peu de temps auprès de Sophia.
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Le printemps faisait son grand retour dans les Montagnes du Bélier. Sophia était en route pour aller voir Mémé Ciredutemps. Elle avait pris son temps pour se décider à venir parler de son petit problème. Il faut dire qu’elle n’était pas vraiment pressée qu’on y trouve un remède. Quoi ? Elle était morte jeune tout de même ! Elle comptait bien profiter du temps qu’il lui restait, même si elle avait conscience de jouer les prolongations.
.oOo.
Sophia ne pouvait plus vraiment parler avec beaucoup de personnes et elle appréciait vraiment ces soirées qu’ils passaient ensemble. La Mort lui manquait, elle avait appris à apprécier sa compagnie, et ça faisait presque deux semaines qu’il n’était pas venu.
Il y avait de l’orage ce soir-là, elle pouvait entendre la pluie ruisseler du toit et goutter à travers les quelques trous jusque dans les bols qu’elle avait disséminés un peu partout dans la pièce.
Ploc, ploc, ploc…
Elle était installée devant la cheminée, et tricotait un pull pour passer le temps. Le chat était roulé à ses pieds et dormait doucement. Elle avait aussi appris à apprécier la compagnie du sale matou, qui était devenu un peu moins vicieux depuis que la Mort avait commencé à leur rendre visite.
Ploc, ploc, ploc…
Il faudrait vraiment qu’elle pense à réparer la toiture, mais elle avait trop peur de tomber du toit. Elle savait bien que rien ne pourrait lui arriver de pire que la dernière fois, mais elle n’avait quand même pas envie de retenter sa chance.
Bom. Bom. Bom. Ploc…
Sophia alla ouvrir la porte, le gourdin hérissé de pointes à la main. C’était la Mort, qui était là. On aurait été dans n’importe quel univers obéissant proprement aux lois de la physique, celui-ci aurait été ruisselant de gouttes et ses capes auraient été détrempées, elles lui colleraient les os. Mais sur le Disque, même les gouttes de pluie avaient peur de la Mort et préféraient faire un détour pour éviter de croiser son chemin. Elles y déployaient à peu près autant d’énergie qu’un mage de rang huit à l’Université de l’Invisible.
« Je suis désolé de ne pas t’avoir donné de nouvelles. Il y a eu une épidémie de peste, et Rincevent…
- Tu veux bien arrêter tes excuses et venir te mettre au chaud ? fit-elle avec douceur. Et oui, si tu veux, tu pourras te plaindre de Rincevent, qu’est-ce qu’il a encore fait ? »
.oOo.
Sophia était à nouveau installée dans la cuisine de Mémé, face à une tasse de thé aux couleurs et aux mouvements peu réconfortants. Ça sentait le truc magique, pas tout à fait honnête.
Mémé lui avait expliqué que pendant le dernier convent, elle avait abordé la question avec ses consœurs sorcières, de son cas problématique. Elles n’avaient trouvé aucun remède contre son problème. Il faut dire qu’elles avaient plutôt l’habitude de soigner les vivants, et non pas les morts… Elles avaient même invoqué un petit démon, mais il n’avait pu leur être d’aucune aide.
Sophia avait fini par parler, quelque part au milieu de leur conversation, de ses entrevues avec la mort. Il faut dire qu’il n’y avait guère qu’avec Mémé, la Mort et ses chèvres qu’elle pouvait parler de ce genre de choses, le reste du pays refusant de la voir, et ses chèvres ne pouvaient pas vraiment lui apporter le moindre conseil. Mémé l’avait mise en garde : « Qui flirte avec la mort, épouse un cercueil. »
.oOo.
La phrase avait tourné dans son esprit pendant quelques jours, mais Sophia avait fini par arrêter de se torturer avec. Personne n’arrivait à la faire mourir correctement ? Eh bien, tant pis ! Elle n’allait pas s’empêcher de vivre pour autant.
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La Mort le sentait, Azrael n’était pas content. Cette entrevue tournait mal et il était en train de se faire remonter les bretelles par son supérieur hiérarchique. Certes, il y avait peut-être eu un peu de relâchement ces derniers temps. Un tout petit peu… Ah ? Beaucoup ? Oh, ouais, c’est une question de point de vue…
La Mort ne pouvait pas ressentir d’émotion, mais il était tellement passionné par les hommes qu’il essayait tant bien que mal de penser ces sentiments. C’est ce qui l’avait conduit, notamment, à adopter sa fille, Ysabell.
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Sophia fêtait son anniversaire aujourd’hui. Enfin, son autre anniversaire, celui de sa mort. Et de sa rencontre avec la Mort, qui était présent pour les festivités, par ailleurs.
La Mort essayait tant bien que mal de comprendre les hommes, c’était un sujet qui le passionnait. Il arrivait tant bien que mal à imiter leurs émotions, et… ouais, si on mettait à part son apparence squelettique et les deux orbes bleus qui lui servaient d’yeux, il y arrivait un peu. Cependant, il n’avait toujours pas acquis le sens des convenances.
« Je pense qu’on devrait arrêter de se voir.
- Comment ça ne plus se voir ?
- Je veux dire… ici. »
Il y eut un silence.
« Ici-bas, précisa-t-il. »
Sophia lui fit une scène. Ce n’était pas dans son habitude, elle était plutôt calme et patiente, surtout depuis qu’elle était morte. Mais elle le mit tout de même à la porte sans qu’il n’ait eu le temps de remplir ses devoirs auprès du chat. Elle était en colère, et elle se sentait trahie. Elle voulait vivre et elle trouvait qu’elle y arrivait plutôt bien si on omettait son apparence fantomatique.
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La Mort passa cette nuit-là au Tambour Percé, dans l’honorable ville d’Ankh-Morpork, et essaya autant d’alcools à l’apparence plutôt repoussante que le barman accepta de lui servir.
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Le temps passa. Sophia était toujours en colère. Et puis elle finit par pardonner. Puis par regretter. Et enfin par accepter[3].
Elle était tranquillement installée devant la cheminée. Le toit de la chaumière avait été réparé, tout avait été rangé, et Mémé devait passer le lendemain. Sophia grattouillait le chat sur ses genoux, et repensait à ce que la dame honorable lui avait un jour proféré : « Qui flirte avec la mort, épouse un cercueil. »
Sophia avait enfin compris. Elle se sentait somnolente, bercée par le ronronnement sourd du chat et la douce chaleur du feu… Elle ferma les yeux pour la dernière fois.
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« Je t’attendais… »
[1] Les chats sont un peu le genre de bestiau à s’adapter à n’importe quel climat pour peu qu’on leur donne un peu de magie. Sur le Disque-Monde, ils n’ont pas besoin d’aller faire la sieste dans des recoins improbables de la maison de leurs esclaves pour collecter l’énergie magique : elle vient naturellement à eux. Les sorcières connaissent un mot de patois à l’apparence très savante pour désigner l’espèce de chat qui vit dans les Montagnes du Bélier : Shelaatinougmis et se traduit littéralement par Protecteur-aux-griffes-trop-acérées avec un petit vague dans le sens qui fait qu’on ne sait pas si le chat protège votre maison ou la sienne. [2] La Mort est masculin (n.d.a.). [3] L’auteur assume l’entière responsabilité pour ce résumé éhonté de la fin du récit.
Vous pouvez trouver tous les texte originaux ici.
Nombre de mots : 2792
Ce texte a été écrit dans le cadre des défis proposés par La gazette des bonbons aux citrons, et en réponse à celui suivant :
- Défis de saison : "Qui flirte avec la mort, épouse un cercueil"
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vaovaowagner-blog · 7 years
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Filazan-draharaha 21 Mey 2017
1. Fiarahabana «Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. 26Je t’ai fait connaître à eux et te ferai encore connaître, afin que l’amour que tu as pour moi soit en eux et que je sois moi-même en eux.» C’est par cette bonne nouvelle tirée de l’évangile selon Jean chap 17 verset 25 à 26 que nous vous saluons en ce dimanche de la FFPM 2. Avy amin’ny FJKM Montrouge-Paris  : Antsampiderana Ny Sampana STK eto amin'ny FJKM Montrouge dia faly manasa antsika rehetra, amin'ny Antsam-piderana izay ho zarainy amintsika ny Asabotsy 27 Mai , manomboka amin'ny 5 ora hariva ao amin'ny EPUdF Montrouge 64 rue Maurice Arnoux 92120 Montrouge. Hisy rakitra, sy varotra sakafomaivana, amin'io fotoana io ;
3. Avy amin’ny FJKM PENIELY PARIS ANTSINANANA  :  
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4. Avy amin’ny FJKM BETELA FAHAMARINANA  : Fanokanana Fiangonana
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5. Vaovaon’ny FJKM Wagner
Ny Takarivan’ny Fanahy :  Fanomanana ny Pentecôtes Ho fanomanam-panahy hiatrehana ny Pentecôtes,dia hisy fotoampivavahana  ny Zoma 26 Mey 2017 sy ny zoma 2 Jona 2017 manomboka aminy 7h30 hariva.
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Culte et piquenique de notre Eglise le jeudi 25 mai 2017 de l’Ascension :
Cette année encore nous allons célébrer l’ascension ensemble. La journée se passera sur l’île de loisirs Jablines Anet. Le culte se déroulera, à couvert, au Chalet du Grand Lac à partir de : 10H La salle sera ouverte à partir de 9H
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Le culte sera suivi d’un grand piquenique tiré de nos paniers, comme nous savons très bien le faire, puis d’un après midi de détente, d’échanges et de jeux.
Pour les retardataires, l’inscription est encore possible aujourd’hui, car nous devons transmettre la liste des participants demain matin sans faute.
Vaovaon’ny Sampana  Sekoly Alahady :  Le samedi 27 mai Thé-Concert de louange
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Valopin’adidy Ny valopin'ny adidy dia azontsika raisina any amin’ny mpitantsoratra. Ampahatsiahivina isika fa ny adidy dia hezahina aloa isam-bolana, satria isam-bolana ny CHARGES eto amin’ny Fiangonantsika. Raha misy kosa fiovana ny mombamombantsika, adiresy, mail, na koa anarana, dia aza misalasala manatona ahy handraisako an-tsoratra izany fiovana izany. Misy urne hitantsika eo am-pidirana eo, andraisana ny pieces jaunes any amintsika izay tsy ampiasaintsika, urne FIMA, entina hanampiana ny fiangonana any Madagasikara. Tsy pieces jaunes ihany anefa fa raha mihoatra no fointsika, dia mety koa.
Ny fizaran-draharaha :
Ny Diakonina tompondraharaha amin’ny volana MEY 2017 ho avy izao dia ny Groupe I (FANANTENANA)     Ny Sampana tompon-anjara amin’ny raharaha manampy ny Diakonina amin’ny volana MEY dia ny Sampana Sekoly Alahady, volana an’ny Sekoly Alahady ny volana mey. Ary dia mamaky ny Tenin’ny Soratra Masina koa izy ireo.
Filazana manjo : Androany no hanatanterahantsika Fiangonana ny famagiana fahoriana sy ny fampaherezana ny fianakaviana RAJAOFERA Edine sy ny zanak’amanjafiny izay namohy ny rahavaviny, Itkvavy Marthe RAJAOFERA tamin’ny zoma 28 aprily 2017, tany Madagasikara. Toy ny efa fanaontsika dia ho tanterahina eto ny famangian’ny Fiangonana ny fianakaviana  ho fampaherezana azy, rehefa avy any Madagasikara izireo.
Les prochain culte après l’Ascension : Le dimanche 28 mai 2017, dimanche fête des mères, à 16H, 7 Bis rue du pasteur Wagner 75011 Paris - L’Ecole du Dimanche débute à 15h.
Le dimanche 4 juin, la célébration de la Pentecôtes à l’église de l’Annonciation 19 rue Cortambert 75016 Paris à 16H
Le dimanche 18 juin, dédié à notre Pasteur et à sa famille, Alahadin’ny Mpitandrina. A cet effet une enveloppe vous sera distribuée pour l’expression de notre considération et de notre gratitude, puis nous nous réunirons autour d’un pot à l’issue du culte.
En partenariat avec le site de la FJKM Wagner, le site de RADIO FAHAZAVANA est consultable à l’adresse www.radio-fahazavana.org.
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