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#pas de féminisme sans les personnes trans
meloshbielka · 2 months
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Je ne serai jamais un homme
Ce n'est pas parce que l'identité de genre peut être une caractéristique profonde d'une personne, un sentiment d'appartenance fort et intangible que ce sur quoi elle s'est construite n'est pas arbitraire à l'origine = le genre.
C'est en ce sens que je disais dans un précédent texte que le genre n'est que stéréotypes. J'entends par stéréotypes quelque chose d'infondé, attribué aux personnes en fonction de leur organes génitaux sans aucun lien avec eux.
Bien sûr que l'identité de genre existe chez l'écrasante majorité des êtres humains : iels ont besoin du genre pour se construire en tant que personne, pour se placer en société, et on ne peut pas changer l'identité de genre d'une personne (ce qu'essaient de faire les thérapies de conversion), il n'y a que la personne concernée et elle seule qui peut la déterminer et peut-être en changer un jour.
Oui, les identités femme et homme existent et ne sont pas prêtes de disparaître.
Mais quand je parle de genre, je fais surtout référence aux caractères associées arbitrairement aux hommes et aux femmes, à leurs comportements appris, à leur expression sociale à travers les vêtements, la voix, les gestes, etc. Je ne parle pas de comment les gens s'identifient car je ne comprends même pas moi-même le concept de s'identifier à un genre. Comme je l'ai déjà dit, ce qu'on associe au genre masculin me concernant, à savoir ma présentation sociale (vêtements, coiffure) et le genre grammatical que j'utilise pour parler de moi (qui est directement lié à ma présentation, fondée sur des goûts personnels, mais aussi à ma volonté de m'éloigner du "programme" qu'on m'a imposé à la naissance = tu seras une fille et tu te présenteras comme telle) n'est pas une caractéristique si importante que ça pour me décrire en tant qu'être humain. En réalité, je m'en fiche un peu d'être masculin en apparence, à l'échelle individuelle et intime, ce ne sont que des goûts parmi tant d'autres, mais je suis conscient qu'à l'échelle collective ça veut dire beaucoup et que ça échappe à mon contrôle. Comme tout le monde, je suis assigné, déterminé également par le regard des autres, et je ne peux pas faire grand-chose pour m'en extirper.
Il peut y avoir plusieurs raisons pour lesquelles une personne trans s'identifie comme femme ou homme (c'est aussi valable pour les personnes cis dans une moindre mesure, tout dépend de leur conscience du genre).
Parce que c'est comme ça qu'elles sont perçues socialement, tout le temps, et donc traitées (coucou le sexisme) : c'est une perspective matérialiste, peu importe comment les personnes se sentent vraiment et leurs opinions politiques sur la question du genre et du féminisme, elles sont traitées comme des hommes ou des femmes et sont placées dans la hiérarchie sociale en fonction. Homme et femme sont des statuts sociaux. Ce n'est pas faux en soi, et je comprends qu'on puisse accepter ces identités pour ces raisons.
Et pourtant je refuse de me définir en tant qu'homme, même si on me perçoit comme tel socialement la plupart du temps. Peut-être que je ne veux pas passer pour un homme toute ma vie, peut-être que c'est en partie pour ça que je veux tester plus d'androgynie dans mon apparence (cf arrêter la testo et ne pas porter de binder). Peut-être aussi que je n'ai pas l'impression de me reconnaître dans le vécu associé à un homme cis. À part mon apparence, il n'y a rien qui me rapproche des stéréotypes masculins, ni dans mes comportements, ni dans ma socialisation, ni dans mon rapport au corps (je n'ai pas de souci avec ce qui est considéré comme un corps féminin, je n'ai pas les éventuels complexes qui peuvent se retrouver chez des hommes cis, liés à leur pénis par exemple, ou à la calvitie, que je compte bien ne pas avoir car cette apparence masculine ne me correspond pas). Ne pas vouloir de torse plat, ne pas vouloir être musclé, ne pas vouloir être viril, ne pas vouloir être particulièrement poilu du visage, tout ça n'est pas anodin dans mon ressenti. Bien sûr certains hommes peuvent se retrouver aussi dans ce que je dis, et dans ces cas-là je me demande bien pourquoi ils s'accrochent tellement à leur identité d'homme… Si c'est leur pénis, ok, je ne juge pas, tant qu'ils ne sont pas transphobes ni sexistes (ce qui réduit pas mal le champ des possibles…), je respecte toutes les raisons pour lesquels une personne adopte une identité, tant qu'elle ne cherche pas à imposer un carcan aux autres. Je n'ai pas de souci avec les personnes cis qui ne comprennent pas la transidentité mais respectent les personnes trans, acceptent que d'autres personnes perçoivent le genre différemment. Mais je pense que celles qui rejettent le plus les personnes trans sont aussi celles qui ont un problème à régler avec leur propre genre… Si tu es à l'aise avec ton genre, qu'il se trouve être conforme aux attentes de la société cishétéronormée, et bien tant mieux pour toi j'ai envie de dire, tu auras moins de problème dans la vie, et il me semble que tu n'as aucune raison de t'en prendre aux autres. Vis ta vis et laisse les autres vivrent la leur.
Bref, si pour toi tu es un homme parce que tu es attaché au fait d'avoir un pénis et pas une vulve, grand bien te fasse. Mais si tu t'en fiches un peu d'être né avec un pénis, si tu ne considères pas cela comme supérieur, et que tu te dis homme juste parce qu'on t'a dit que tu en étais un, alors tu peux aussi réfléchir un peu plus en profondeur et peut-être participer à renverser le patriarcat en te désolidarisant de cette identité et de ces représentants les plus problématiques. Montrer des modèles d'hommes respectueux des femmes, c'est bien, mais le problème fondamental c'est l'ordre patriarcal qui est lié à l'hétérosexualité obligatoire et au système de genre… Donc il me semble plus pertinent de se désidentifier, de lutter activement pour participer le moins possible à l'oppression sexiste (et aux autres oppressions). Refuser tes privilèges, les atténuer. Très peu d'hommes le font. Et ce n'est pas en disant qu'on est non-binaire parce qu'on est sensible et qu'on aime le vernis. Je caricature mais j'ai peur qu'il y ait un mouvement dans ce sens, une sorte de pirouette pour maintenir la domination sous une forme plus douce en apparence. Non, c'est en refusant l'hétérosexualité, c'est en refusant l'exploitation des femmes, c'est en refusant de faire carrière et en se tournant par exemple vers des activités intellectuelles qui font avancer les luttes, et/ou en faisant des boulots de soin, en s'occupant d'enfants, c'est en dénonçant les comportements problématiques d'autres hommes, en rompant les solidarités, en fréquentant plus de de femmes et de personnes hors normes, etc etc.
Et ce, massivement, car à l'échelle d'une poignée d'individus rien ne changera. C'est aussi par le bas qu'on peut imposer une forme de changement politique, même si ça peut être en parallèle dans l'autre sens aussi.
Tout ça pour dire que personnellement ça ne me parle pas du tout de m'accrocher à une identité d'homme, pas plus que de femme, mais que je peux comprendre que d'autres personnes le fassent.
S'identifier en tant qu'homme ou femme, quand on es trans, c'est aussi un moyen de se faire respecter, et d'éviter certaines violences. Parce qu'être réassigné.e en permanence à notre corps, à telle ou telle caractéristique physique, être out en tant que personne trans, c'est épuisant et potentiellement dangereux. Pour la plupart des gens, être féminine et utiliser le féminin=femme et être masculin et utiliser le masculin=homme. Donc si on dit qu'on est un homme et qu'on passe pas trop mal (ce qui est déjà une chance), on nous genre tout de suite au masculin… Idem pour femme et féminin. Pas d'explications à donner, pas de questions déplacées, pas de remise en question de notre genre. C'est donc aussi une simplification, pour faire comprendre aux personnes cis qui ne voient pas en dehors de la binarité qu'on n'est pas notre genre assigné…
S'identifier en tant qu'homme ou femme quand on est trans peut être aussi lié au corps, tout comme pour beaucoup de personnes cis (en partie parce qu'elles n'ont pas réfléchi à la question du genre et/ou qu'elles vivent dans un environnement très stéréotypé) mais chez les personnes trans il me semble qu'il y a une forte dimension sociale consciente, qui coexiste avec de la dysphorie corporelle. Ce qu'on peut ne pas supporter sur son corps c'est à la fois ce qui nous identifie aux autres à tort comme des hommes ou des femmes (pilosité, poitrine, etc) mais aussi sentir qu'on n'a profondément pas envie d'avoir ces caractéristiques, qu'elles sonnent fausses sur soi, qu'elles sont en trop, qu'elles n'auraient jamais dû se développer en premier lieu. Ce n'est pas une expérience que je vis mais je rapporte ce que j'ai pu comprendre d'autres personnes trans. C'est un rejet plus profond, qui peut s'accentuer avec le temps, au fur et à mesure d'une transition parfois. Pour moi, tel que je le comprends, vouloir absolument un torse plat, plus de poils, voire un pénis, est lié au fait de se reconnaître dans l'identité d'homme. On regarde les autres hommes, majoritairement cis, et on est jaloux, on souffre de ne pas avoir le même corps qu'eux, on trouve cela injuste et c'est une souffrance qui peut être grandement apaisée par les chirurgies, les hormones, la musculation. J'imagine que c'est similaire pour les femmes trans pour des caractéristiques considérés comme féminines.
Les personnes trans comme cis ont donc plusieurs raisons tout à fait légitimes de s'identifier comme femme ou homme.
Mais ces identités existent aussi parce qu'il y a des personnes pour les utiliser…
Il n'appartient pas aux personnes trans de bouleverser l'ordre du genre, du moins à elles seules, elles ont toutes les bonnes raisons de ne pas trop le faire car cela entraîne souvent des violences et une marginalisation sociale. Pour moi c'est plus encore à la masse des personnes cis de commencer à rejeter ces identités, en particulier aux hommes puisqu'ils sont en situation de domination dans l'ordre du genre. Évidemment, plus les hommes sont privilégiés socialement (blancs, valides, bourgeois) et plus ils doivent questionner le genre. Mais les femmes aussi ont un rôle à jouer en arrêtant autant que possible de jouer le jeu de l'hétérosexualité.
En tant que personne trans relativement privilégiée (masculin, blanc, valide, issu de classe moyenne) je refuse d'appartenir au groupe des hommes juste parce que je ressemble dans mon apparence à un homme, juste parce que je suis masculin, et que j'ai pris de la testostérone. J'ai conscience que dans un certain nombre de situations cette identité homme m'est imposée par le regard social, que je le veuille ou non, et ça me protège aussi. Mais autant que faire se peut, je parlerai de ma transidentité, de ma non-binarité, je montrerai que les choses ne sont pas si simples, je naviguerai dans ce flou androgyne dangereux mais si libérateur.
J'ai le privilège pour l'instant d'évoluer dans des espaces respectueux, même à dominante cis, et j'ai un certain passing, donc je suis bien placé pour mettre un peu de dissonance dans tout ça. Ce ne sont pas à mes sœurs et adelphes transfem qui se prennent la transmisogynie et dont l'identité est constamment remise en question sur la base d'un sexisme décomplexé de nécessairement clamer haut et fort leur non-binarité, leur détachement partiel ou total de l'identité femme (si elles le peuvent de manière safe c'est bien mais ça doit pas être facile). Je pense à celleux qui ne passent pas ou pas tout le temps, à qui on va bien faire sentir qu'elles ne sont pas assez féminines ou à l'inverse qu'elles en font trop et qu'elle sont trop vulgaires. Le corps des femmes et des personnes fem encore et toujours commentés, jugés, moqués…
Je comprends parfaitement que, même si en aparté elles ne sont pas dupes sur la binarité, elles s'identifient en tant que femmes, déjà pour les mêmes raisons que des hommes trans peuvent s'identifier en tant qu'homme (cf plus haut), mais aussi parce que le prix social à payer est encore plus grand dans notre système patriarcal.
Moi je peux, à ma petite échelle, et de manière toute relative (je suis anxieux et je me protège aussi), m'émanciper un peu de la binarité dans l'espace social, petit à petit, car étant considéré comme masculin, on posera toujours moins les yeux sur moi que sur une personne fem.
Je ne suis pas dans cette démarche juste parce que fuck la binarité, c'est aussi la façon d'être qui se rapproche le plus du rapport à mon corps et de mon ressenti sur le genre. Je pense que je pourrais à long terme me détacher de plus en plus du regard des autres, du comportement et du physique attendu d'un homme, pour signifier que je ne rentre pas dans cette case.
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a-room-of-my-own · 3 years
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Coucou Tilly, je viens à toi en quête de mots de réconfort, si tu en as… j’étais ado/jeune adulte en 2014-2016, à un moment où le féminisme cessait enfin d’être un gros mot et où le futur semblait plutôt optimiste pour les droits des femmes, et même s’il restait du chemin, j’étais persuadée que la dynamique était bonne, que la situation des femmes n’iraient qu’en s’améliorant dans les années qui allaient suivre. Aujourd’hui je vois la notion même de féminisme se déliter. Les activistes trans vident le mot même de « femme��» de son sens et personne ne réagit. Des barrières que je ne pensais jamais pouvoir être franchies tombent sans que les « normies » ne se rendent compte de rien - cet été, Elle a consacré un entrefilet à Laurel Hubbard pour saluer « celle a fait l’histoire » en allant aux JO (!); aujourd’hui le président des États Unis et l’ACLU suppriment le mot « femme » du combat pour le droit à l’avortement, et pourtant, le peak trans de la société que j’attendais ne se produit pas. Je perds espoir.
Faut pas. Les réseaux sociaux amplifient le phénomène mais dans le fond 95% des gens n'ont aucune idée de quoi il retourne. Dans quelques années on en parlera avec le même effarement qu'aujourd'hui quand on mentionne la lobotomie comme technique médicale ou l'obsession de la sexualité des enfants chez certains dans les années 70.
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radcaen · 3 years
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Cisgenre : Définition
"Cis n'existe pas. Les femmes ne sont pas une sous-classe de leur propre classe sexuelle." -C. Hulting-
Le terme cisgenre est réfuté par les féministes radicales (voir cet article pour savoir pourquoi), mais que signifie t-il réellement ? Et par qui a t-il été inventé ? Nous pensons que les réponses à ces questions sont importantes pour bien comprendre les enjeux qui entourent ce mot.
Origine
Le terme cisgenre provient de l'allemand "zisexuell", signifiant cissexuel. Il a été utilisé pour la première fois par le sexologue Volkmar Sigusch en 1991 dans son essai "Les Transsexuels et notre vision nosomorphique", qu'il cite comme origine du terme dans son essai "La Révolution Néosexuelle" publié en 1998. Que l'on cite l'un ou l'autre de ces essais comme origine, on peut s'accorder sur le fait que le mot a été inventé dans les années 90.
Le terme genre, qui est la base de la transformation de cissexuel en cisgenre, a été inventé par le sexologue Néo-Zélandais John Money.
Signification
Le terme "cisgenre" décrit tout personne qui n'est pas trans et donc, dont l'identité de genre correspond au sexe. Le genre signifiant ici une identité interne et personnelle, l'idée selon laquelle une femme peut être cisgenre signifie que les femmes sont naturellement genrées au féminin (avec tout les stéréotypes que cela sous-entends). Le mot cisgenre revient à naturaliser l'oppression des femmes. Il s'agit d'essentialisme.
Le terme cisgenre peut être utile pour parler de personnes qui ne sont pas trans, en théorie. En pratique tout le monde comprends quand on ne précise pas que la personne est trans, et utiliser le terme "biologique" est également efficace. En revanche le préfixe "cis" est régulièrement utilisé pour placer les femmes dans une position de groupe oppressif, ou pour discréditer un discours.
Cis implique également une notion de privilège, inhérent au fait de ne pas être transgenre.
Problématiques
Les deux hommes à l'origine des termes "genre" et "cisgenre" ont une chose en commun : ils étaient pédophiles. Volkmar Sigusch croyait en une sexualité de l'enfant, compatible avec le désir des adultes. Son but était d'aider les pédophiles à créer des relations saines avec les enfants, ou au moins d'arrêter d'entrer en contact avec eux. Il croyait que la sexualité n'était pas traumatisante pour les enfants, tant qu'elle n'était pas abusive.
Money était persuadé que la sexualité se développait grâce aux expériences, et était acquise. Il a donc poussé David Reimer (un patient à qui il a fais subir une réassignation sexuelle) et son frère  à pratiquer des actes sexuels devant lui pour conditionner leur développement. Les deux garçons étaient enfants. Lorsqu'ils résistaient, Money les forçait, et il prenait des photos qu'il partageait avec ses collègues. Le cas de David Reimer est connu car les deux enfants se sont suicidés suite aux mauvais traitements qu'ils ont subis à cause de Money. Il s'agit d'un des cas les plus fameux de réassignation sexuelle.
Conclusion
Les féministes radicales rejettent l'idée selon laquelle les femmes sont naturellement soumises, attirées par le rose et faible physiquement. La naturalisation de notre oppression est une attaque directe au féminisme, et n'est qu'une autre manière de dire que les femmes sont juste comme ça, et qu'on y peut rien.
Sans même prendre en compte l'origine douteuse du mot, les féministes rejettent ce concept. Mais le fait qu'il ait été créé par des hommes ayant une tendance pour la pédophilie le rend simplement inacceptable. Le concept du genre avait été théorisé par des féministes de la Seconde Vague avant que le mot ne soit inventé.
Aucune femme (ni homme) n'est cisgenre.
Sources externes : Post de Women Read Women sur Twitter "Cisgender" sur Wikipédia (article Anglophone) "Cisgenre" sur Wikipédia (article Francophone) "John Money" sur Wikipédia
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Note
Je viens sans envie de vexer, mais ton dernier post reblogué est absurde. Les femmes ne sont pas réduit à leur corps et leurs organes génitaux, mais elles sont oppressées dans le monde entier parce qu'elles ont ce corps. Les millions de couples chinois/indiens/pakistanais etc qui avortent leurs enfants le font parce que ces enfants ont des vagins. C'est comme dire qu'on réduit personnes noires si on dit qu'elles ont les cheveux crépus.
Hello !
Alors je réponds super en retard parce que j'ai pas le réflexe de regarder ma boîte de réception mais si je ne me trompe pas tu parles de ce post:
Tumblr media
Le tweet original a pour but d'inclure les femmes transgenres dans le féminisme en expliquant qu'un féminisme les excluant a alors pour critère : un vagin, un utérus etc. Et justement ! L'auteur dénonce que ce n'est pas le cas: une femme trans -en plus de subir la transphobie- sera également victime de misogynie.
Le but ce n'est pas ici de parler d'organes génitaux, mais de dénoncer les terfs et d'inclure toutes les femmes dans le féminisme, avec ou sans vagin.
J'espère avoir éclairci le point ! Si tu veux continuer la discussion tu peux m'envoyer un message privé :)
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imsleepy · 4 years
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J.K Rowling, merci
« Sex is real. »
La vérité, c’est que nous sommes très nombreuses à le penser. Seulement nous ne sommes que très peu à oser en parler par peur de nous faire cancelled, insulter et menacer. Car oui, nous en sommes arrivées là. Mais nous n’avons pas à avoir peur. Nous n’avons pas à avoir peur de parler de nos vécus, de dénoncer les violences systémiques instrumentalisant nos corps biologiques. Supprimer la notion de sexe, c’est supprimer les problématiques liées à celui-ci. Qui souffre à cause du non accès à l’avortement ? Qui est enfermé pendant ses règles dans certaines régions du monde ? Vous ne pouvez pas effacer toutes ces violences. Vous ne pouvez pas supprimer le sexe uniquement pour coller à vos idéologies nauséabondes. Et il n’y a rien de transphobe là-dedans, c’est juste factuel.
Depuis toute petite, je sens que je suis une femme. Je l’ai senti quand à 16 ans j’ai enfin su identifier mon clitoris qui non, ne ressemble pas à ceux que l’on voit dans les pornos. Je le sais quand je regarde les actualités et me rends compte que je ne pourrais peut-être un jour plus avorter. Je le sais quand je me réveille en sang parce que j’ai mes règles. Je le sais quand je vois que dans certains pays mes sœurs ne sont que des utérus sur pattes.Etre femme ça ne se résume pas à ça. Il y a des milliers de façons d’être femme. Mais dans notre société être femme c’est aussi ça. Et je ne laisserais personne me dire que tout cela n’a aucune valeur.
Parler de sexe biologique et soutenir les personnes trans n’est pas incompatible. Mais pour comprendre cela, encore faudrait-il faire preuve d’un peu d’honnêteté intellectuelle. Parler de sexe biologique n’est pas invalider les personnes trans. Dire le contraire est un raccourcis qui ne démontre rien d’autre que de l’ignorance ; du sujet et des termes.
Par ailleurs, pour tous les hommes qui répondent à J.K Rowling, qui osent la moquer, la tourner en dérision : honte à vous. Vous ne faite que saisir une occasion de plus de déverser votre misogynie nauséabonde en expliquant à une femme qu’elle a tord et qu’elle ferait mieux de la fermer. Étonnamment, ça ne dérange personne, tant que ça va dans le sens de la police pro-genre, c’est acceptable.
Quant à ceux qui sont entrain de retirer Harry Potter à J.K Rowling en décrétant que cette œuvre ne lui a jamais appartenu, honte à vous. Ce n’est pas parce que quelqu’un a des positions politiques bancales voire révoltantes qu’il faut lui nier tout lien avec son œuvre. Harry Potter est sorti de son imagination, de l’imagination d’une femme, que vous le vouliez ou non. Elle a su porter cet univers et pour cela nous lui en seront éternellement reconnaissant.e.s.
Cancel une femme parce qu’elle ose faire entendre sa voix, parce qu’elle ose parler de sa réalité, c’est de la haine. C’est de la misogynie. Vous avez utilisé le terme Terf pour faire taire ces femmes. Mot qui par ailleurs ne veut plus rien dire. Maintenant, critiquer le genre, se poser des questions est catégorisé comme transphobe. Terf n’est qu’un nouveau mot brandis à toute occasion pour mettre fin à un débat, pour réduire au silence quiconque n’irait pas dans votre sens.
Mais on vous voit, vous qui par peur de ne pas être assez woke souscrivez à des théories sans même les remettre en question. Vous qui par peur d’être traitées de transphobes dites amène à tout. Le féminisme et les luttes sociales plus généralement ne sont pas une course à qui sera le plus tolérant et le plus aveuglément inclusif. Il y a des limites et vous les avez franchies.
Bravo, vous qui avez réussi à faire passer pour féministe le fait d’harceler une femme sous prétexte qu’elle parle de son corps, de nos corps. Sous prétexte que ce qu’elle dit ne vous plait pas.
Bravo, vous qui voulez faire croire au grand public qu’être femme se résume uniquement à un sentiment.
Mais nous on sait et on ne se laissera pas faire. Tout ça n’est qu’un effet de groupe, une fois les écrans coupés vous n’êtes plus rien.
Alors merci, merci J.K.Rowling pour oser dire tout haut ce que nombre de femmes pensent tout bas. Merci à celles qui se mettent en danger en lui apportant son soutien. On vous aime, vous n’êtes pas seules.
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Traduction du texte de J.K. Rowling
J.K. Rowling écrit à propos de ses raisons pour s’être exprimée sur les questions de sexe et de genre
Avertissement : ce texte contient un langage inapproprié pour les enfants.
C’est n’est pas un texte facile à écrire, pour des raisons qui vont rapidement devenir claire, mais je sais que le moment est venu pour moi de m’expliquer sur un sujet particulièrement toxique. J’écris cela sans aucune volonté d’ajouter à cette toxicité.
Pour les gens qui l’ignorent : en décembre dernier, j’ai tweeté mon soutien à Maya Forstarter, une spécialiste des taxes qui a perdu son travail pour ce qui a été jugé comme des tweets « transphobes ». Elle a amené son problème devant le tribunal du travail, demandant au juge de juger si la croyance philosophique que le sexe était déterminé biologiquement était protégée par la loi. Le juge Tayler a jugé que non.
Mon intérêt pour les questions trans remontent à presque deux ans avant le cas de Maya, deux ans pendant lesquels j’ai suivi de près les débats autour du concept d’identité de genre. J’ai rencontré des personnes trans, lu des livres, des blogs et des articles écrits par des personnes trans, des spécialistes du genre, des personnes intersexes, des psychologues, des safeguarding experts (ndt : un mot métier spécifiquement britannique, dédié à surveiller que les mesures prises ne sont pas néfastes à la population), travailleurs sociaux et médecins, et j’ai suivi le débat en ligne et au travers des médias traditionnels. A un certain niveau, mon intérêt pour la question était professionnel, car j’écris des polars contemporains, et mon héroïne, détective, a l’âge d’être intéressée et affectée par ces questions, mais à un autre niveau, c’est particulièrement personnel, comme je suis sur le point de l’expliquer.
Tout au long de mes recherches, des accusations et menaces de la part d’activistes trans fleurissaient sur mon mur Twitter. Ça a été initialement déclenché par un like. Pendant que je commençais à développer un intérêt pour l’identité de genre et les questions transgenres, j’ai pris l’habitude de faire des captures d’écran des commentaires qui m’intéressaient, comme moyen de me souvenir de ce que je pourrais vouloir creuser plus tard. A une occasion, j’ai accidentellement cliqué sur « aimer » au lieu de prendre une capture d’écran. Cet unique like a été jugé comme une preuve de crime de pensée, et un niveau bas mais persistant de harcèlement a commencé.
Des mois plus tard, j’ai aggravé mon criminel like en m’abonnant à Magdalen Burns sur Twitter. Magdalen était une jeune féministe et lesbienne immensément brave, qui mourrait d’une tumeur agressive au cerveau. Je me suis abonnée parce que je voulais la contacter directement, ce que j’ai réussi à faire. Cependant, comme Magdalen croyait fermement en l’importance du sexe biologique, et ne pensait pas que les lesbiennes devraient être qualifiées de bigotes pour refuser de sortir avec des femmes trans avec un pénis, des liens ont été fait dans la tête des activistes trans de twitter, et le niveau de harcèlement sur les réseaux sociaux a augmenté.
Je mentionne tout cela seulement pour expliquer que je savais parfaitement ce qu’il allait se passer quand j’ai soutenu Maya. A ce stade, je devais en être à ma quatrième ou cinquième « cancellation » (ndt : annulation ; quand des gens décident qu’une célébrité ne vaut plus rien parce qu’elle a dit quelque chose jugé offensant). Je m’attendais aux menaces de violence, à m’entendre dire que j’étais littéralement en train de tuer des personnes trans avec ma haine, à être appelée une chienne ou une pute et, bien sûr, à voir mes livres brûlés, même si un homme particulièrement violent m’a indiqué qu’il les composterait.
Ce à quoi je ne m’attendais pas suite à ma cancellation était l’avalanche d’emails et de lettres qui me sont tombées dessus, l’écrasante majorité d’entre eux étant des messages positifs, reconnaissants, et exprimaient leur soutien. Ils venaient d’un mélange de personnes gentilles, empathiques et intelligentes, certaines travaillant dans des milieux d’occupant de dysphorie de genre et de personnes trans et qui étaient profondément inquiètes de la manière dont un concept socio-politique est en train d’influencer les lois, les pratiques médicales et la sécurité. Elles s’inquiètent des dangers pour les jeunes, les personnes homosexuelles, et de l’érosion des droits des femmes et des filles. Et par-dessus tout, elles s’inquiètent du climat de peur qui n’aide personne, et surtout pas les jeunes trans.
J’ai pris de la distance par rapport à Twitter pendant plusieurs mois à la fois avant et après avoir tweeté pour soutenir Maya, parce que je savais que ça ne faisait rien de bien pour ma santé mentale. Je suis uniquement revenue parce que je voulais partager un livre pour enfants gratuitement pendant la pandémie. Immédiatement, les activistes qui se considèrent clairement comme bons, gentils et progressistes sont revenus en masse sur mon mur, se pensant en droit de surveiller mon langage, m’accusant de haine, m’appelant par des insultes misogynes et surtout, comme toute femme impliquée dans ce débat le sait, en m’appelant TERF.
Si vous ne le saviez pas déjà, et pourquoi le sauriez-vous ?, TERF est un acronyme créé par les activistes trans qui veut dire Feministe Radicale Excluant les Trans. Dans la pratique, une très large démographie de femmes sont appelées TERFs, et la grande majorité d’entre elles n’ont jamais été féministes radicales.  Des exemples de soi-disant TERFs vont de la mère d’un enfant gay s’inquiétant que son fils veule transitionner pour échapper au harcèlement homophobe qu’il subit, jusqu’à une vieille dame jusque là absolument pas féministe qui a déclaré ne plus jamais se rendre chez Mark & Spencer parce qu’ils permettent à n’importe quel homme déclarant être une femme d’entrer dans les cabines d’essayage des femmes. Ironiquement, les féministes radicales n’excluent pas les trans, puisqu’elles incluent les hommes trans dans leur féminisme, comme les hommes trans sont nés femmes.
Mais les accusations d’être TERF ont été suffisantes pour intimider beaucoup de personnes, institutions et organisations que j’ai autrefois admirées, qui tremblent maintenant devant ces menaces de cours de récré. « Ils vont nous appeler transphobes ! », « Ils vont dire que je déteste les personnes trans ! », et puis quoi encore, ils vont dire que tu as des puces ? Je parle en tant que femme biologique, beaucoup de personnes en position de pouvoir devraient avoir plus de couilles (ce qui est sans doute possible, si on en croit le genre de personnes qui soutient que le fait que les poissons-clowns peuvent changer de sexe veut dire que les humains ne sont pas une espèce dimorphique).
Du coup, pourquoi je fais ça ? Pourquoi je m’exprime ? Pourquoi ne pas sagement faire mes recherches en gardant la tête baissée ?
J’ai cinq raisons pour lesquelles le nouvel activisme trans m’inquiète, et qui m’ont convaincue que je devais m’exprimer.
Premièrement, j’ai un fonds caritatif dédié à réduire la misère sociale en Écosse, notamment pour les femmes et les enfants. Entre autres choses, mon fonds soutient des projets pour les femmes en prison et pour les survivantes de violences domestiques et violences sexuelles. Je finance aussi la recherche médicale pour la sclérose en plaques, une maladie qui affecte très différemment les hommes et les femmes. Ça fait un moment qu’il est devenu clair pour moi que le nouvel activisme trans est en train d’avoir (ou risque fortement d’avoir, si toutes ses exigences sont acceptées) un impacte significatif sur beaucoup des causes que je soutien, parce qu’il souhaite éroder la notion juridique de sexe pour la remplacer par celle du genre.
La deuxième raison est que je suis une ancienne maitresse d’école, et la fondatrice d’une organisation caritative pour les enfants, ce qui me donne à la fois un intérêt pour l’éducation, et pour la protection des enfants. Comme beaucoup, j’ai de grandes inquiétudes concernant les effets que le mouvement des droits des trans est en train d’avoir sur ces deux choses.
La troisième raison est que, en tant qu’autrice interdite (ndt : ses livres sont interdits à plusieurs endroits parce que considérés comme contraires aux bonnes mœurs), je m’intéresse particulièrement à la liberté d’expression, et je l’ai publiquement défendue, même pour Donald Trump.
La quatrième raison est que les choses sont en train de devenir particulièrement personnelles. Je suis inquiète du nombre énorme de jeunes femmes qui souhaitent transitionner, et du nombre croissant qui souhaitent détransitionner (revenir à leur sexe initial), parce qu’elles regrettent d’avoir pris cette mesure qui, dans certains cas, a altéré leur corps définitivement et les a privées de leur fertilité. Certaines disent qu’elles ont décidé de transitionner après avoir réalisé qu’elles étaient attirées par les personnes de même sexe, et que cette transition était en partie motivée par l’homophobie présente dans la société ou dans leur famille.
La majorité des personnes ne savent probablement pas, et je l’ignorais moi-même avant de faire mes recherches sur le sujet, qu’il y a dix ans, la majorité des personnes qui voulaient changer de sexe était des hommes. Cette tendance s’est maintenant renversée. La Grande Bretagne a vu une augmentation de 4400% des filles présentées pour un traitement visant à transitionner. Les filles autistes sont largement surreprésentées parmi elles.
Le même phénomène a été observé aux Etats-Unis. En 2018, La chercheuse et physicienne américaine Lisa Littman a exploré la question. Dans une interview, elle dit :
« En ligne, les parents décrivent un motif très inhabituel de personnes s’identifiant comme trans, où plusieurs amis, et parfois même un groupe entier d’amis s’identifient comme trans en même temps. J’aurais été négligente si je n’avais pas considéré la contagion sociale et l’influence des pairs comme facteur potentiel. »
Littman mentionne Tumblr, Reddit, Instagram et Youtube comme facteurs contribuant à l’Apparition Rapide de la Dysphorie de Genre (Rapid Onset Gender Dysphoria), où elle pense que dans le milieu de l’indentification transgenre, « les jeunes ont créer salles de résonnances particulièrement isolées ».
Son article a déclenché un scandale. Elle a été accusée d’être biaisée et de répandre des fausses informations sur les personnes transgenres, exposée à une vague d’abus et une campagne organisée pour discréditer à la fois elle et son travail. Le journal a retiré ses recherches de leur site, l’a réétudié, et l’a republié. Cependant, sa carrière a souffert du même arrêt que celle de Maya Forstater. Lisa Littman a osé remettre en question l’un des points centraux du discours des activistes trans, qui est que l’identité de genre d’une personne est innée, comme son orientation sexuelle. Personne, les activistes insistent, ne peut être convaincu de devenir trans.
L’argument de beaucoup d’activistes trans à l’heure actuelle est que si vous ne laissez pas un adolescent dysphorique transitionner, il va se suicider. Dans un article expliquant pourquoi il a démissionné de Tavistock (une clinique du NHS dédiée au genre en Angleterre), le psychiatre Marcus Evans explique que l’affirmation que les enfants se tueraient s’ils n’étaient pas autorisés à transitionner « ne correspond à aucune étude ou donnée dans ce domaine. Ni avec les cas que j’ai rencontrés pendant des années de pratiques de la psychothérapie ».
Les écrits de jeunes hommes trans révèlent un groupe de personnes sensibles et intelligentes. Plus je lisais leurs récits sur leur dysphorie de genre, avec leurs descriptions d’anxiété, de dissociation, de troubles de l’alimentation, de mutilation et de haine contre soi-même, plus je me demandais, si j’étais née 30 ans plus tard, si moi aussi j’aurais envisagé la transition. L’attrait d’échapper au fait d’être une femme aurait été énorme. J’ai eu beaucoup de troubles obsessionnels du comportement quand j’étais jeune. Si j’avais trouvé, en ligne, une communauté et du soutien que je ne pouvais pas trouver dans mon environnement immédiat, je pense que j’aurais pu être persuadée de devenir le fils que mon père aurait ouvertement préféré avoir.
Quand je lis à propos de l’idéologie du genre, je me souviens à quel point je me considérais comme distancée du sexe quand j’étais jeune. Je me souviens de Colette qui se décrivait comme « une hermaphrodite mentale » et les mots de Simone de Beauvoir « c’est tout à fait normal pour une future femme de s’indigner des limitations qu’on lui impose de par son sexe. La vrai quelques n’est pas de savoir pourquoi elle devrait les rejeter, le problème est plutôt de comprendre pourquoi elle les accepte. »
Comme je n’avais pas la possibilité de devenir un homme dans les années 80, c’est par les livres et la musique que j’ai vaincu mes problèmes mentaux et le jugement sexué qui mettent tant de filles en guerre contre leur corps dans leur adolescence. Heureusement pour moi, j’ai trouvé mon propre sens d’être autre, et mes propres hésitations à propose d’être une femme reflétés dans le travail d’écrivaines et de musiciennes qui m’ont rassurée sur le fait que, malgré tout le sexisme que le monde nous jette à la figure, c’est ok de se sentir perdu, sombre, sexuel et non sexuel, incertain de quoi ou qui nous sommes.
Je veux être très claire : je sais que la transition sera une solution pour certaines personnes dysphorique, même si je suis consciente grâce à mes recherches que les études ont de manière constante montrées qu’entre 60 et 90% des adolescentes dysphoriques guérissent en grandissant. Encore et encore, on m’a dit « rencontre des trans ». Je l’ai fait. En plus de jeunes gens, qui étaient tous adorables, il se trouve que je connais une personne qui se considère comme une femme transsexuelle, plus vieille que moi et merveilleuse. Bien qu’elle soit ouverte sur son passé en tant qu’homme gay, j’ai toujours trouvé difficile de la considérer comme autre chose qu’une femme, et je pense (et espère) qu’elle parfaitement heureuse d’avoir transitionné. Etant plus vieille, cependant, elle est passé par une plus longue et rigoureuse période d’évaluation, de psychothérapie, et par différentes étapes de transformation. L’explosion actuelle de l’activisme trans presse pour une suppression de ce système solide à travers lequel les candidats qui souhaitent un changement de sexe devaient autrefois passer. Un homme qui ne souhaite pas être opéré et qui ne prend pas d’hormone peut maintenant obtenir un Certificat de Reconnaissance de Genre et être considéré comme une femme aux yeux de la loi. Beaucoup de personnes ne sont pas conscients de ça.
Nous vivons la période la plus misogyne dont j’ai fait l’expérience. Dans les années 80, j’imaginais que mes futures petites filles, si j’en avais, auraient la vie beaucoup plus facile que la mienne, mais entre les attaques contre le féminisme et la culture internet saturée de porno, je pense que les choses sont en fait devenues pires pour les filles. Je n’ai jamais autant vu les femmes être dénigrées et déshumanisées à ce point. En partant de la longue histoire d’harcèlement sexuelles du leader du monde libre et de sa fière affirmation « attrapons-les par la chatte », en passant par le mouvement incel (célibataires involontaires) qui détestent les femmes qui ne veulent pas leur offrir du sexe, jusqu’aux activistes trans qui déclarent que les TERFs doivent recevoir des coups de poings et être rééduquées, les hommes de tous les bords politiques semblent d’accord : les femmes cherchent les ennuis. Partout, on dit aux femmes de se taire et de s’assoir, ou alors… 
J’ai lu tous les arguments soutenant que le fait d’être une femme ne résidait pas dans le corps sexué, et les affirmations que les femmes biologiques n’ont pas d’expériences communes, et je les trouve, aussi, profondément misogynes et régressifs. Il est très clair que l’un des objectifs de nier l’importance du sexe est de détruire ce que certains ont l’air de considérer comme l’idée cruelle et ségrégationniste que les femmes on leur propre réalité biologique ou, tout aussi terrifiant pour eux, qu’elles partagent une réalité unifiante qui fait d’elles une classe politique cohésive. Les centaines de mails que j’ai reçues ces derniers jours prouvent que cette destruction inquiète tout autant. Ce n’est pas assez pour les femmes d’être des alliées des trans. Les femmes doivent accepter et admettre q’il n’y a aucune différence matérielle entre les femmes trans et elles-mêmes.
Mais comme beaucoup de femmes l’ont dit avant moi, « femme » n’est pas un costume. « Femme » n’est pas une idée dans la tête d’un homme. « Femme » n’est pas un cerveau rose, une affection pour Jimmy Choos ou une autre de ces idées sexistes qui sont maintenant présentées comme progressives. De plus, le langage « inclusif » qui appellent les femmes « mentruantes » ou « personnes avec vulve » est considéré par beaucoup de femmes comme déshumanisant et retirant aux femmes leur dignité. Je comprends pourquoi les activistes trans considèrent que ce langage est approprié et gentil, mais pour celles d’entre nous qui avons reçu des insultes crachées par des hommes violents, ce n’est pas neutre, c’est hostile, et aliénant.
Ce qui m’amène à la cinquième raison pour laquelle je suis profondément inquiète des conséquences de l’activisme trans contemporain.
J’ai été une personne publique depuis plus de 20 ans, et je n’ai jamais parlé publiquement du fait que j’ai été victime de violences domestiques et d’abus sexuels. Ce n’est pas parce que j’ai honte que cela me soit arrivé, mais parce que c’est traumatisant d’y repenser et de s’en souvenir. Je me sens également responsable de ma fille, que j’ai eu de mon premier mariage. Je ne voulais pas m’attribuer une histoire qui la concerne également. Cependant, il y a peu, je lui ai demandé comment elle se sentirait si je parlais publiquement de cette partie de ma vie, et elle m’a encouragée à le faire.
J’ai mentionné ces choses non pas pour gagner de la sympathie, mais comme geste de solidarité envers le nombre énorme de femmes qui ont une histoire similaire à la mienne, qui ont été accusées de bigoterie pour s’inquiéter du devenir des espaces dédiés aux femmes.
J’ai réussi à échappé à mon premier mariage avec difficulté, mais je suis maintenant mariée à un homme bon et respectueux, à l’abri et à l’aise d’une manière que je n’aurais jamais crue possible. Cependant, les cicatrices laissées par la violence et les abus sexuels ne disparaîtront pas, peu importe à quel point on vous aime, peu importe l’argent qu’on gagne. Mon éternelle nervosité est une blague dans la famille, même moi je sais que c’est drôle, mais je prie pour que mes filles n’aient jamais les mêmes raisons que moi de détester les bruits soudains, ou de découvrir une personne derrière moi quand je ne l’ai pas entendue s’approcher.
Si vous pouviez entrer dans ma tête et comprendre ce que je ressens quand je lis l’histoire d’une femme trans tuée par un homme violent, vous trouveriez de la solidarité. Je ressens un sentiment de terreur viscérale concernant la manière dont cette femme trans aura passé ses derniers instants sur Terre, parce que j’ai également connu ces moments de terreur infinie quand je réalisais que la seule chose qui me gardait en vie était le self-contrôle bancal de mon attaquant.
Je pense que la majorité des personnes qui s’identifient comme trans ne présentent aucun danger pour les autres, mais sont vulnérables pour les raisons mentionnées précédemment. Les personnes trans ont besoin et méritent une protection. Comme les femmes, ils ont plus de chances d’être tués par un partenaire sexuel. Les femmes trans prostituées, notamment celles racisées, sont particulièrement exposées aux risques. Comme toutes les autres victimes de violences domestiques et d’abus sexuels que je connais, je ne ressens que de l’empathie et de la solidarité pour les femmes trans qui ont été violentées par des hommes.
Donc je veux que les femmes trans soient en sécurité. En même temps, je ne veux pas que les femmes et les filles soient moins en sécurité. Quand vous ouvrez la porte des toilettes et des cabines d’essayage à tous les hommes qui pensent se considérer comme des femmes, et comme je l’ai dit, les certificats de changement de genre sont maintenant délivrés sans aucune opération ou aucune hormone, alors vous ouvrez la porte à tous les hommes qui veulent entrer. C’est la simple vérité.
Samedi matin, j’ai lu que le gouvernement écossais avançait sur des plans controversés concernant la reconnaissance du genre, qui vont, dans les faits, faire en sorte que tout ce qu’un homme a besoin pour « devenir une femme » est de dire qu’il en est une. Pour utiliser un mot très contemporain, j’ai été « triggered » (tdr : déclenchée ; se dit quand une personne fait face à un élément qui cause chez elle de la panique). Fatiguée par les attaques incessantes des activistes trans sur les réseaux sociaux, alors que j’étais seulement là pour donner à des enfants des retours sur des images qu’ils avaient dessinés pour mon livre pendant le confinement, j’ai passé beaucoup de ce samedi dans un endroit très sombre dans ma tête, alors que les souvenirs d’un grave abus sexuel que j’avais vécu dans ma vingtaine tournaient en boucle dans ma tête. Cet abus s’est déroulé à une époque où j’étais particulièrement vulnérable, et un homme a profité de cette détresse. Je ne pouvais pas bloquer ces souvenirs et je trouvais difficile de contenir ma colère et ma déception face au fait que le gouvernement sacrifiait la sécurité des femmes et des filles.
Tard ce samedi, alors que je regardais les dessins des enfants avant d’aller au lit, j’ai oublié la première règle de Twitter, en jamais s’attendre à une conversation nuancée, et j’ai réagie à ce que je pense être un langage dégradant envers les femmes. J’ai parlé de l’importance du sexe et j’en paie le prix depuis. J’ai été transphobique, une pute, une chienne, une TERF. Je méritais d’être cancelled, frappée, morte. Tu es Voldemort, a dit une personne, pensant clairement que c’était le seul langage que je comprendrais.
Ce serait tellement plus simple de tweet le hashtag approuvé, parce que bien évidement les droits des trans sont des droits de l’homme, et bien entendu la vie des trans a de l’importance, pour récupéré des woke cookies (ndt : des bons points des bien-pensants) et de profiter de la vague agréable qui suit l’affirmation de signes de vertu. Il y a de la joie, du soulagement et de la sécurité dans la conformité. Comme Simone de Beauvoir l’a également écrit « Et sans doute il est plus confortable de subir un aveugle esclavage que de travailler à s’affranchir : les morts aussi sont mieux adaptés à la terre que les vivants. »
Un grand nombre de femmes sont avec raison terrifiées des activistes trans : je le sais parce que beaucoup m’ont contactée pour me raconter leur histoire. Elles ont peur d’être doxxée (ndt : qu’on révèle leur identité à leur travail et à leurs proches), de perdre leur travail ou leur moyen de subsistance, et peur de la violence.
Mais tout aussi désagréable que ce soit d’être constamment prise pour cible, je refuse de m’incliner devant un mouvement que, je pense, est en train de causer du mal en détruisant le mot « femme » comme classe politique et biologique, et en offrant une protection aux prédateurs comme peu avant eux. Je me tiens aux côtés des braves femmes, hommes, gays, hétéro, et trans qui défendent la liberté d’expression et de penser, et les droits et la sécurité des personnes les plus vulnérables dans la société : les jeunes gays, les adolescents fragiles, les femmes qui dépendent des espaces dédiés aux femmes et souhaitent les conserver. Les sondages montrent que ces femmes sont une vaste majorité et excluent seulement celles qui sont suffisamment privilégiées ou chanceuses de ne pas avoir été confrontées à la violence masculine ou aux abus sexuels., et qui ne se sont pas fatiguées à se renseigner sur le sujet.
La seule chose qui me donne de l’espoir est que ces femmes manifestent et s’organisent, et qu’elles ont quelques hommes et personnes trans décents avec elles. Les partis politiques qui cherchent à apaiser les voix les plus fortes dans ce débat ignorent les inquiétudes des femmes à leurs risques et périls. En Grande Bretagne, les femmes se rejoignent à travers les partis, inquiètent de l’érosion de leurs droits si difficilement obtenus et de l’intimidation dont elles sont victimes. Aucune des femmes critiques du genre auxquelles j’ai parlé ne déteste les trans, au contraire. Beaucoup d’entre elles se sont intéressées au sujet justement parce qu’elles s’inquiétaient pour eux, et elles sont très sympathique envers les adultes trans qui veulent simplement vivre leur vie, et qui font face à des attaques d’un activisme qu’ils ne soutiennent pas. La plus grande ironie est que la tentative de faire taire les femmes avec le mot TERF a peut-être poussé plus de jeunes femmes à rejoindre le féminisme radical que le mouvement a vu en des années.
La dernière chose que je veux dire est la suivante. Je n’ai pas écrit ce texte dans l’espoir que quiconque sorte un violon pour moi, même pas un tout petit. Je suis extraordinairement chanceuse : je suis une survivante, certes, mais pas une victime. J’ai seulement mentionné mon passé parce que, comme chaque personne sur Terre, j’ai un passé complexe qui impacte mes peurs, mes intérêts et mes opinions. Je n’oublie jamais cette complexité innée quand je crée un personnage, et je ne l’oublie certainement pas quand on parle des trans.
Tout ce que je demande, tout ce que je veux, est qu’une empathie similaire, une compréhension similaire soit étendue à ces millions de femmes dont le seul crime est de vouloir que les inquiétudes soient entendues sans recevoir des menaces et de la violence.
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delphes · 5 years
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J'aimerai vraiment croire dans le féminisme prôné par Instagram, vraiment, et après je vois que aucun grand compte ne se bouge le cul pour défendre les femmes en minorités, sous prétexte qu'il ne faut pas se tirer dans les pattes parce qu'on a des choses plus importantes à combattre (AKA le patriarcat) ou plus vicieusement parce qu'elles estiment que ces femmes ne méritent pas de faire partie du combat. Le dernier est purement transphobe, le premier purement condescendant. Quand tu n'es pas directement concernée par une lutte, c'est tellement facile de dire à la personne oppressée "oh mais c'est bon arrête ya plus important comme combat que cette gué guerre entre militantes." eh bien non ! Parce que ce genre de raisonnement mène au second que j'ai cité CAD l'exclusion pure, simple et violente d'une partie de la population. Dire "les femmes ont le droit à des espaces non inclusifs, loin de leurs oppresseurs", oui ! Évidemment ! Mais les femmes trans ne sont pas des oppresseurs, de un elles ne sont pas des hommes (et ceci est soutenu scientifiquement), et de deux elles sont tout autant, et même plus oppressées que les femmes cisgenres. Sortir que tels activistes trans ont fait tel truc à tel femme cisgenre féministe et militante n'a pas de sens et c'est digne d'un comportement de gamins de 6 ans. Reprocher à toute une communauté des faits divers perpétrés par des individus (aussi nombreux soit-ils) est stigmatisant, discriminant, et nie la réalité des faits qui établissent clairement la position d'oppression de cette communauté . C'est un procédé qui peut être appliqué à tous les membres d'une société, qu'importe qu'ils soient en minorité ou non.
Le féminisme n'a rien à craindre des femmes et des hommes trans parce qu'ils sont trans. Il est porté depuis des dizaines et des dizaines d'années par ces même personnes qui sont si facilement rejeté et qui veulent simplement avoir le droit de vivre tranquillement leur vie comme tout un chacun, et pas d'accomplir je ne sais quel plan complètement enfumé pour obtenir la victoire du patriarcat. Si les droits et accomplissements obtenus par le féminisme reculent les premières victimes en seront les femmes trans et racisées.
Maintenant il y a des personnes trans qui sont réfractaires, qui ne sont pas féministes, mais comme il y a des femmes cisgenres qui ne sont pas féministes, voire même qui pensent que sans patriarcat la femme n'est rien et peut être aussi oppressive qu'un homme. Est-ce que du coup on va trier les femmes sur le volet pour être sûr qu'il n'y aura aucun oppresseurs dans l'assemblée ? À mon avis les exclusions doivent s'appliquent et se justifient quand la personne que l'on veut exclure est oppressive MAIS qu'elle profite aussi du système. Dans le cas des réunions en non-mixité raciale les blancs, en non-mixité religieuse les chrétiens (surtout catholiques), en cas de non-mixité de genre les hommes. Sans cette condition de privilèges impliqué par le système, l'exclusion devient du sectarisme. Et je suis fermement convaincu que le sectarisme mène à la haine, l'incompréhension, et la violence entre les groupes sectarisés (ya juste à voir les exemples dans l'histoire it's enough).
Bref bref je devrais pas me laisser réfléchir à voix haute et plutôt que d'écrire ça je devrais terminer mon mémoire sur Monsieur ou me coucher (d'où le fait que yaura sûrement des fautes j'ai la flemme de me relire) mais j'avais besoin que ça sorte, pas forcément pour alimenter de débat, juste pour moi.
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shik-aya-chan · 5 years
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Podcasts Francophones
Je passe en 1h30 et 2h30 dans ma voiture les jours de semaine, il faut bien que je m'occupe pendant ces 7h30 à 12h30.
La radio y'a trop de pub, pas assez de musique, et pas assez d'émissions intelligentes et qui m’intéressent.
Je suis donc abonnée à 30 (!!) podcasts. J'écoute pas tout ce que ces éditeurs produisent, mais je vous fait partager ma petite sélection.
C'est parti.
   "6 minutes english" et "the english we speak"
Ces sont deux podcasts de la BBC, format courts. Le premier c'est surtout de la grammaire, avec un peu de vocabulaire, et le second beaucoup de vocabulaire, avec notamment de l'argot (british).
6 minutes english
the english we speak
"Studio 404" de l'éditeur Qualiter
Podcast long (ça dure parfois 2h), sortie mensuelle.
Ca parle de nouvelles technologies et des actuelles, les hôtes font des chroniques et parfois de la fiction, il y a un petit peu de critique sociale.
Ils feraient ce format de façon hebdomadaire, je serais au top de ma vie.
Studio 404
"De quoi jme mail" de RMC / 01.net
Format 'moyen' (un peu moins d'une heure), hebdomadaire, sur les nouvelles technologies, et ce qui se passe dans la tech sur le moment.
Je sais qu'on critique les journalistes de 01.net, mais c'est pour moi l'occasion d'entendre parler d'objets ou polémiques dont je n'aurais aucune idée sans ça.
Et j'adore Victor Jachimovicz.
Je n'ai que deux choses à leur reprocher : ils ne parlent pas dans le micro (je dois mettre le son à fond pour entendre) et je trouve aucun endroit ou il y a un récap de ce qu'ils ont parlé (quand il font une sélection d'objet, c'est embêtant)
De quoi jme mail
"Ça peut pas faire de mal" par France Inter
Emission littéraire d'une heure, ou Guillaume Gallienne nous lit/résume un livre.
Ça me permet d'avoir une culture littéraire sans lire le livre, et en plus j'adore sa voix.
Ça peut pas faire de mal
"La méthode scientifique" par France Culture
Emission de h avec des invités, sur des sujets diverses.
Personnellement, j'écoute principalement ceux qui traitent d’informatique et de médecine. Très complet en général, entrecoupé de trois morceaux de musique.
La methode scientifique
"LSD, La série documentaire" par France Culture
Chaque semaine, un grand thème en quatre épisodes, autonomes et complémentaires. Produit par différentes personnes.
Il y a vraiment beaucoup de thèmes. Je vous met en vrac ce qui m'a marqué (du plus récent au plus ancien) :
"Des arbres et des hommes", "Masculins, est-ce ainsi que les hommes se vivent", "Être pauvre", "Les transidentités, racontées par les trans", "Le Génie des bébés", "Engagés volontaires, se battre pour des idées", "Sorcières", "En séance, étapes d’une psychanalyse", "Quatre femmes de science", "Rouge comme les règles", "Le salariat n’est pas mort, il bouge encore (09/17)"
LSD, La série documentaire
Ensuite des podcasts moins faciles à catégoriser.
"Quoi de meuf" par Nouvelles Écoutes
Présenté par Clémentine Gallot, "Une conversation générationnelle et intersectionnelle sur la pop culture". J'aurais ajouté le mot féminisme quelque par dans leur description.
Format alternativement moyen et courts (deux types d’émission), cela fait référence aux sujets abordés dans la newsletter du même nom (que je conseille aussi).
Quoi de meuf
"Un podcast à soi" par Arte Radio
Charlotte Bienaimé nous a pour l'instant produit 13 épisodes magnifiques.
J'avoue que pour certain, j'avais envie de casser des trucs après l'écoute, mais le militantisme me fait souvent ça, puisqu'on parle souvent de personnes qui subissent des discriminations au point de ruiner leur vie.
Le thème principal est bien sûr les femmes, décliné avec pleins de sujets sociétaux.
C'est un de mes podcasts préférés.
Un podcast à soi
"Yesss" Par Podcast Factory
Présenté entre autres par Anaïs Bourdet (Paye ta Shnek), c'est un jeune podcast qui parle des Warriors, qui célèbre les victoires de femmes contre le sexisme.
Ça donne un petit coup de fouet et de positivité.
Yesss
"Sois gentille, dis merci, fais un bisou" par Madmoizelle
Clemence Bodoc interview des "femmes ordinaires aux destins extraordinaires : juste parce qu’elles ont décidé de faire ce qu’elles voulaient". Et franchement c'est inspirant. Des journalistes, des autrices, des sportives, des militantes, des humoristes, ...
Il y en a un qui m'a particulièrement touchée, celui de Florence Porcel.
Sois gentille, dis merci, fais un bisou
"La Menstruelle" par Podcut
En général entre 20 et 50 minutes, mensuel (bizarrement)
6 femmes parlent de ce sujet tabou que sont les règles. Je l'écoute parce que ça fait du bien d'entendre parler de règles sans que ce soit tabou, sale, caché, ...
La Menstruelle
"La Poudre" par Nouvelles Écoutes
Lauren Bastide interview des femmes (en français principalement, mais parfois en anglais) pour une conversation intime et profonde.
Je découvre des femmes dont je n'vais jamais entendu parlé, et je re-découvre des femmes que je ne connaissais qu'en superficie.
Si vous rappelez d'Anne Hidalgo et de la polémique sur le festival d'Afrodescendants et Personnes Noires non mixtes, elle explique son point de vue dans le podcast.
La Poudre
"Sister Sister" par Madmoizelle
Moins de 20 minutes, plus ou moins hebdomadaire. En général, ce sont les rédactrices de Madmoizelle qui ont des discutions à coeur ouvert de sujets de la vraie vie (souvent en Guest : Marion Seclin). Cela oppose souvent deux visions, et peut permettre de commencer sa propre réflexion.
Sister Sister
"The Boys Club" par Madmoizelle
Mymy et Fabrice Florent présentent un mercredi sur deux une heure d'émission sur la masculinité, comment ils définissent être un homme, quel rapport ils sont avec les autres hommes, leur corps.
C'est méga intéressant, plein d'invité avec plein de points de vue, l'interview va dans le sens que veut prendre l'invité (c'est le contraire d'intrusif).
J'adore ce podcast.
The Boys Club
"Histoires de Darons" par Rockie
Fabrice Florent anime bimensuellement une heure de podcast à propos de pères plus ou moins jeunes, de leur rapport à la parentalité, à leur propre père, leur vision de l'éducation. C'est souvent touchant.
Histoires de Darons
"Les couilles sur la table" par Binge Audio
Victoire Tuaillon nous propose un jeudi sur deux, pour 45 minutes, une analyse d'un sujet sociétal à propos de la masculinité. Elle invite des chercheurs et des experts pour décortiquer tout ça.
J'ai tellement envie que chaque épisode fasse deux heures, c'est trop intéressants. (en plus j'ai pas le temps de lire leurs livres ou thèse, et le format audio me convient mieux que l'écrit)
Les couilles sur la table
"Mansplaning" par Slate
Thomas Messias, un homme trentenaire, blanc, hétéro, cisgenre, marié et père, questionne la masculinité.
Et ben c'est le seul podcast français sur la masculinité à l'initiative d'un homme (je laisse de coté Fab Flo, c'est pas réellement son sujet), et c'est nécessaire. Je trouve que parfois il ne va passez loin dans l'analyse, mais c'est un bon début.
Mansplaning
"Dans le Genre" par Nova
Un dimanche sur deux, en une heure, Geraldine Sarratia part à la rencontre d’une personnalité qu'elle interroge sur le rapport qu'il ou elle entretient avec son genre et son identité.
Là encore je découvre des personnes publiques que je ne connais pas, leur histoire et leur rapport au genre. Quand Geraldine pose aux femmes la question "Est-ce que vous vous trouvez féminine ?" peu répondent oui. Et ce sont pourtant des femmes qui jouent les codes du féminin. Geraldine pose aussi aux homems la question "Est-ce que vous vous trouvez viril ?" et beaucoup d'hommes répondent également non. Les codes de genre seraient-ils une grosse intox ?
Dans le Genre
"Extimité"
Douce et Anthony donnent la parole, une heure, de façon bimensuelle, à des personnes minorisées.
Je n'ai pas encore écouté beaucoup d'épisodes, mais ça part bien.
Extimité
"Miroir Miroir" par Binge Audio
Jennifer Padjemi, un mardi sur deux pour 30-40 minutes, parle de représentations, de beauté, de corps, et des normes avec des personnes minorisées pour apprendre à déconstruire les standards imposés.
Notamment, des emissions sur la grossophobie, l'invisibilisation du handicap, de l'homophobie, du racisme.
Miroir Miroir
"Garçons"
Seulement deux épisodes d'une quarantaine de minutes, mais qui font tellement de bien ! Cela partait pour être une série sur les hommes gay, leur vie, leur coming out.
Garçons
"Gouinement Lundi" par Fréquence Paris Plurielle
Une heure mensuelle, pour et par des femmes aimant les femmes. Purée ça fait du bien.
Gouinement Lundi
"A bientôt de te revoir" par Binge Audio
Sophie Marie Larrouy a une conversation complètement surréaliste avec sa.on invité.e, et c'est à mourir de rire. J'adorais l'émifion qu'elle avait avec Navi sur Madmoizelle.
A bientôt de te revoir
"Laisse-moi kiffer" par Madmoizelle
Louise anime chaque semaine près de 2 heures de conversations, avec deux équipes de 3 personnes de la la rédac. Beaucoup de digression, et au milieu un mini kiff et un grand kiff, ou ces personnes parlent de ceux qu'elles ont aimé dernièrement.
C'est en général très drôle, ça me fait respirer entre d'autres podcasts plus sérieux.
Laisse-moi kiffer
"Anouk Perry Pocasts"
Cette ancienne de Madmoizelle (décidément) est une serial podcasteuse, et il serait difficile de décrire son travail. Elle aime particulièrement le thème de la sexualité, mais traite de plein d'autre sujets.
Anouk Perry Pocasts
"Mortel" par Nouvelles Écoutes
Taous Merakchi (plus connue sous le pseudo de Jack Parker, encore une ancienne de Madmoizelle) parle de la mort, qui est un sujet assez peu traité dans les médias. C'est pas la joie de vivre, mais c'est intéressant, on apprend des choses et ça fait réfléchir.
Mortel
"Alors Voila" par France Inter
Baptiste Beaulieu, auteur du blog éponyme de romans, fait une petite chronique (3 minutes) pleine de poésie et d'espoir une fois par semaine.
Alors Voila
"Chalalove" par Gemmyo
L'histoire de couples (pour l'instant que des hétéro) sur leur histoire, pourquoi et comment ils aiment l'autre. C'est mignon et léger.
Chalalove
"Transfert" par Slate
Une heure d'histoire, racontées par plein de gens différents.
Je sais jamais très bien si ce sont des histoires vraies ou des fictions, mais en tout cas c'est comme un audio livre à la première personne, et moi j'adore qu'on me raconte des histoires.
Transfert
"ARTE Radio"
ARTE Radio, c'est une narration, un personnage, une histoire, une dramaturgie, un dispositif sonore. Donc souvent c'et assez perché.
Voici mes préférés :
"Héroine", "Mental fm", "Devenir juive, rester sois même", "Sex and Sound", "Mycose the Night", "Coming In")
ARTE Radio
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hellojvc1825 · 3 years
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21, 22 et 23. Témoignages de Juliette Lancel, d’une collaboratrice et d’une de ses modèles
Juliette Lancel : « Il y a deux ans, au début de l'été 2014, j'ai donc publié le projet féministe http://harcelementderue.tumblr.com . Suite à sa médiatisation, les membres du 18-25 sont tombés dessus et ont décidé d'occuper leurs vacances en consacrant des topics entiers (parfois des dizaines de pages) pour se moquer du physique des femmes qui ont témoigné. Ils ont ensuite réalisé des détournements des photographies, tous plus infects les uns que les autres. [Un des sites créés pour ça est toujours en ligne malgré les efforts de l'époque de l’auteure de ce témoignage, nous n’en diffuserons pas l’adresse pour épargner les filles concernées] Suite à mes réactions et à mes démarches, aidées de plusieurs féministes pour signaler les tumblrs sur lesquels étaient publiées ces images, une campagne de harcèlement a suivi. Insultes simultanées sur twitter, intimidations, etc… Y compris un raid intitulé “opération silence féministe”. Comme je n'avais pas de page facebook dédiée, ils se sont rabattus sur la page “Stop harcèlement de rue” et ont créé un bot qui publiait des insultes que les militantes ont dû supprimer à la main tout un week-end. »
L’une des modèles : « Quand j’ai vu la déferlante d’insultes et d’images « parodiques » (pour être dans l’euphémisme), ma photo n’avait pas encore été publiée, et j’ai eu la trouille. Une camarade a même décidé entre temps de ne pas publier son image. Je me suis posé la question, et je me suis rappelée pourquoi on faisait ça, donc j’ai décidé d’assumer. Par contre j’ai bloqué tous les accès que je pouvais pour éviter un harcèlement direct, comme je suis plutôt facile à retrouver. Depuis hier, j’ai enlevé les liens vers mes pages pros avant de tweeter avec #HelloJVC, pour protéger ma famille, mon mec a clairement la trouille … Au départ je voulais m’abstenir de témoigner, mais on peut pas laisser passer ça. » Deux articles de l’époque :
http://www.mhfreq.org/tag/jeuxvideo-com/
http://www.madmoizelle.com/jeuxvideocom-culture-misogyne-270098
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20. Témoignage de E.
« Les utilisateurs du 18-25 trainent dans mes mentions depuis environ six mois maintenant, ils reviennent hebdomadairement. Dès que je prends la parole sur un sujet concernant le féminisme, je peux compter sur eux pour briller avec leurs remarques sexistes et leurs insultes. De plus, ils m'envoient des messages, anonymes parfois (via Curiouscat, mais lors des raids) comprenant des injures antisémites et des insultes nazies et hitlériennes. Je pense qu'il est temps que leur petit jeu cesse, et je suis déterminée à ce que @JVCom décide enfin de pratiquer le ban avec adresse IP, ne serait-ce que pour montrer qu'ils se sentent concernés par les histoires de cyberharcèlement dont ils sont responsables (en laissant les topics d'insultes et de raids sur le site), au lieu de se terrer dans le silence. »
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19. Le témoignage de MonsieurQ (@_MonsieurQ_), dessinateur
« Ils ont créé ce topic suite à la publication d’une BD sur la virilité. J’ai voulu t’envoyer le lien et apparemment c’est supprimé depuis cette nuit ! (plutôt cool). On tombe toujours dessus dans les résultats google mais on est redirigé vers l’accueil du forum.
(merveilleux titre). Suite à ça j'avais reçu des messages sur ma page facebook monsieur Q (jamais perso) que je supprimais tout de suite. ça s'etait calmé assez vite je pense pas que c'etait “organisé” car c'etait pas tout d'un coup. ça a duré sur 3-4 jours avec des messages homophobes éparpillés. »
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18. Témoignage de L.
« Je dénonce régulièrement la haine du forum depuis au moins 2014, je me prends régulièrement des topics et du harcèlement à cause de ça. Puisque je défends les amies attaquées aussi. Et parce que je suis trans. J’ai aussi vu des photos de féministes et de personnes trans utilisées comme « sticker » sans autorisation. »
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17. Témoignage anonyme
« Je tenais à faire part de mon vécu avec JVC, c'est à dire les forum du 15-18 et 18-25. Déjà, j'ai connu ce site en ayant été harcelé sur un autre forum d'un site d'activités pour enfants/pré-ado me semble t-il en 2010 (j'avais quoi, 11 ans ?) puis, un peu plus tard (2011-2012) j'ai commencé à trainer sur ces fameux forums, par pure curiosité en pensant que c'était un peu le côté edgy de l'internet français, en me disant que les gens étaient peut être plus mature. Bien j'ai pu constater un taaas de choses, pire que malsaine, sous la “sois disant” surveillance des modérateurs. Des raids contre des jeunes youtubers, des blogs, des commentaires affreux pour effrayer des gens sur doctissimo, des liens renvoyant sur de la pedopornographie posté volontairement sur le +35, des gens balançant des numéros de leurs ex pour qu'iel se fasse traiter de tous les noms… Bref, c'est assez grimaçant de voir que tous les modos ferme les yeux en juste “fermant les topics” et ne prennent zéro responsabilités envers les raids causés sur d'autres réseaux sociaux. »
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16. Témoignage anonyme
« Comme témoignage, je peux dire que le simple fait de suivre/retweeter des féministes fait que de temps en temps je me prends des insultes dans mes mentions. J’ai plutôt eu de la chance, mais j’ai masqué à vue. »
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15. Témoignage anonyme
« J’ai tweeté sur #HelloJVC. Pour faire court, j’ai vu venir le harcèlement et j’ai voulu les bloquer avant qu’ils n’utilisent ma maladie contre moi. J’ai eu droit à des insultes et à « C’est pas notre faute si t’es fragile » suite à mon thread. Je ne sais pas s’il est important de mentionner que j’avais pris soin de ne pas mentionner le nom du 18-25 pour éviter les soucis, et que mon thread n’était même pas contre eux. »
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14. Témoignage anonyme
« En avril 2016, un topic de deux pages a été créé à mon sujet sur un des forums de JVC, avec diverses insultes à mon égard à cause de tweets féministes que j’avais postés récemment. L’un d’eux (qui postait sur le sujet) est venu m’envoyer le lien du sujet via tweet. J’ai par la suite passé mon compte en privé, et je n’ai pas témoigné sur #HelloJVC par peur d’une nouvelle vague de harcèlement. »
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13. Témoignage de P.
« Je n’ai pas été insultée, mais plutôt menacée d’insulte. Ca a été automatique dès que j’ai tweeté sur le #HelloJVC. Les réactions des membres du 18-25 ne se sont pas fait attendre. En revanche, sur mon deuxième compte, personnel et qui ne se revendique pas féministe ouvertement, aucune réaction pour des tweets équivalents. Pour moi, ils visent clairement celleux dont il y a « féministe » dans le nom … J’avais peur que ça s’envenime en répondant ou en tweetant à nouveau sur le # … J’ai dû prendre mon courage à deux mains pour continuer. »
L’auteure du témoignage a tenu à rajouter : « Quelqu’un a essayé de se connecter à mon compte 10 fois en quelques minutes en tentant de changer mon mot de passe. Vu le moment où c’est arrivé, je suis sûre que c’est un gars du 18-25 qui a fait ça. »
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12. Témoignage anonyme
« Je suis allée défendre une femme trans qui se faisait emmerder par eux, avec des fans du raptor. Du coup, après, ils m’ont harcelée, insultée, et fait des comptes avec ma photo. Le seul moyen c’est de bloquer, bloquer et changer de pseudo. Je sais qu’il y a eu un post sur moi dans leur forum mais je ne suis pas allée voir. Vu qu’ils sont agités depuis #HelloJVC, j’ai mis mon profil en privé pour pas que ça recommence. »
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touteslesimages · 3 years
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L’insupportable indécence de la droite
La droite est indécente. Par définition, par nécessité. Sans principes ou idéaux pour la guider, sans faits pour appuyer ses prétentions, elle doit systématiquement recourir à la mauvaise foi, à la calomnie et au mensonge. Surtout, elle doit pervertir les concepts et le langage, et créer de toute pièce des ennemi-es imaginaires.
C’est que les prétentions de la droite ne résistent pas à l’épreuve des faits. Le néolibéralisme, doctrine de droite qui domine le monde depuis des décennies, n’a fait que fragiliser les services sociaux, appauvrir les populations, transformer les hôpitaux et universités en entreprises, nous isoler les un-es des autres et augmenter le pouvoir des corporations qui, pour le profit, nous exploitent, nous écrasent, nous empoisonnent, détruisent la terre et les communautés. Le conservatisme moral, quant à lui, ne fait que maintenir un ordre social injuste et violent envers les personnes appartenant à des groupes minoritaires, qu’elles soient queer, trans, racisées, migrantes ou pauvres.
Pour justifier ce système social et économique dont ils sont les seuls bénéficiaires, un système qui nous écrase et menace la survie même de notre espèce (et de combien d’autres!), les ténors de la droite n’ont d’autre choix que de détourner l’attention de leur bilan putride, et de désigner de faux coupables à des problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés, entretenus ou inventés. Une litanie de mensonges visent ainsi à nous inculquer les idées délirantes, mais pourtant médiatiquement omniprésentes, qui ne servent que les intérêts des élites : les politiques sociales menaceraient les finances publiques; l’immigration menacerait les emplois, la langue et la culture; le féminisme menacerait les hommes; l’islam menacerait la civilisation occidentale; l’antiracisme menacerait la liberté d’expression; la gauche radicale menacerait la liberté, etc. Des termes entièrement interchangeables, puisque de toute façon tout cela est faux. Pourvu qu’on obtienne une panique morale!
Les gauchistes/wokes/SJW/islamogauchistes/snowflakes (qu’importe le qualificatif méprisant en vogue chez les réactionnaires) qui tentent de faire contrepoids à ce discours dominant sont tantôt présenté-es comme des personnes frivoles et trop sensibles qui ne comprennent pas les idées qu’elles défendent, tantôt comme des enragé-es travaillant méthodiquement à détruire le monde occidental et à ouvrir de nouveaux goulags. La droite s’érige en opposition prête à faire barrage : responsable et rationnelle, elle seule pourra nous préserver de la décadence et de la barbarie.
L’une des stratégies préférées des élites de droite et de leurs suppôts pour attaquer ceux et celles qui tentent de résister, de contre-attaquer, qui défendent des idées de gauche, c’est de s’emparer de concepts ou de principes qui font aujourd’hui l’objet d’un apparent consensus social, de les vider de leur sens et de les reprendre à leur compte au moyen d’un travail de perversion acharné, puis d’accuser la gauche de les menacer, dans leur nouvelle version néolibérale et conservatrice, qui ne sert plus que leurs intérêts politiques ou économiques. C’est ce qui se produit avec la « liberté d’expression » et la « laïcité ».
La liberté d’expression, ou l’impunité des dominant-es
Depuis quelques années, la droite, qui depuis toujours, s’est fait une spécialité d’intimider, de ridiculiser, d’infiltrer, de menacer, de tabasser, d’emprisonner, de judiciariser, de lyncher ou d’exécuter tous ceux qui menacent l’ordre capitaliste-patriarcal-blanc (organisations ou activistes anarchistes, communistes, syndicalistes, pacifistes, antiracistes, féministes, autochtones, anticolonialistes, écologistes, LGBTQIA2S+, etc.), s’est en effet découvert une passion dévorante pour la liberté d’expression, à peu près au moment où les groupes ci-nommés ont commencé à occuper plus d’espace dans la sphère médiatique et culturelle et dans les débats publics, et à s’en servir pour critiquer les politiques et systèmes violent-es mis-es en place et défendu-es par la droite.
Mais ce qui émeut la droite, ce n’est pas que des professeur-es perdent leur emploi pour leur critique de l’apartheid israélien ou que des États interdisent la promotion du mouvement BDS. Que des organisations travaillent à faire fermer les facultés jugées progressistes ou à faire renvoyer des profs qui contestent l’ordre établi. Que des fonctionnaires soient mis-es à pied pour avoir dénoncé des abus ou des négligences, et que les autres se taisent par peur de représailles. Que des étudiant-es soient expulsé-es, mis-es en demeure ou traîné-es en justice par leur université pour leurs idées ou actions politiques. Que régulièrement, des femmes (le plus souvent racisées, féministes, trans) qui prennent la parole dans l’espace public soient les cibles de tant de messages haineux et de menaces de mort qu’elles finissent par s’en retirer. Qu’un philosophe soit désinvité d’un forum par un ministre, après qu’un chroniqueur mythomane l’eut calomnié dans une feuille de chou. On cherchera longtemps des prises de position enflammées de chroniqueur-ses de droite défendant la liberté d’expression de ceux et celles qui sont réduit-es au silence par des gouvernements, des corporations ou diverses institutions, puisque c’est de leur propre camp que proviennent presque toujours les attaques, les vrais affronts à la liberté d’expression.
Plus une journée ne passe toutefois sans qu’une vedette surmédiatisée de la droite ne prétende sur diverses tribunes être victime de censure de la part de groupes militants de gauche, un refrain repris en chœur par une kyrielle de commentateur-ices scandalisé-es. Mais ces riches vedettes blanches ne crient pas vraiment à la censure : elles hurlent en fait pour exciter la meute qui se chargera de rappeler à l’ordre celui ou celle qui leur a tenu tête. Elles dénoncent la main sur le cœur l’attaque dont elles sont victimes et l’homogénéité du discours public monopolisé par la gauche bien-pensante, sachant que leur lectorat radicalisé par des années de martèlement de leurs idées nauséabondes se chargera de la job de bras. Le chroniqueur de droite peut en toute quiétude crier à la censure sur les tribunes les plus en vue, en même temps qu’il appelle au renvoi de Bochra Manaï, qu’il fait annuler une conférence de Daniel Weinstock en lui prêtant des propos qu’il n’a pas tenus, qu’il appelle de ses vœux à la fermeture de facultés qui seraient trop à gauche. En même temps que ses chiens enragés s’acharnent sur l’une de ses cibles de prédilection, des gens qui osent porter une parole progressiste dans les médias, ou seulement y apparaître (Judith Lussier, Martine Delvaux, Safia Nolin...). Des femmes, évidemment, des féministes, des personnes appartenant à des minorités sexuelles ou raciales, bien sûr, qui dès qu’elles auront été ciblées par une vedette de Québecor, seront harcelées, intimidées, menacées de mort, jusqu’à ce qu’elles ferment leurs comptes de réseaux sociaux ou prennent une pause professionnelle, réduites au silence dans l’indifférence médiatique à peu près totale.
Heureusement, la « liberté d’expression » du chroniqueur de droite aura été défendue, et avec elle le socle de la civilisation occidentale qui, on le sait, s’est constituée grâce à la supériorité de l’homme blanc, et à l’effacement de ses subalternes.
La droite s’est toujours illustrée par ses efforts pour réduire au silence, pour écraser ceux et celles qui résistent, et la chose est aussi vraie que jamais.
La catholaïcité
Voilà une autre passion relativement récente de la droite. L’hypocrisie de la droite en matière de laïcité est particulièrement crasse. On se rappelle que la droite a historiquement été farouchement opposée à la séparation de l’Église et de l’État : chacun-e sait qu’au Québec (comme ailleurs), politiciens conservateurs et curés allèrent longtemps main dans la main, ces derniers s’assurant de détourner leurs ouailles des dangereuses idées progressistes ou révolutionnaires importées d’Europe ou des États-Unis (par des juifs, évidemment, pour ajouter une petite dose d’antisémitisme), en retour d’un droit de regard sur toutes les grandes décisions politiques et de divers congés fiscaux. Heureusement, le pouvoir de la soutane a pâli, et la droite défend désormais de toutes ses forces la laïcité! Ben non lol.
Rappelons-nous que l’école publique québécoise fut confessionnelle jusqu’à l’an 2000, et que les écoles publiques du Québec ont offert le choix entre un cours d’enseignement moral ou un cours d’enseignement religieux (catholique ou protestant) de 1984 à 2008. Le contenu de ce derniers cours incluait entre autres l’apprentissage de prières ou le dessin de scènes de la vie du Christ. Manifestement, la droite n’avait pas encore découvert les vertus de la laïcité, puisque cet état de fait semblait lui convenir tout à fait. Elle s’indigna plutôt de l’annonce, dans les années 2000, de la disparition de cet enseignement catholique, et de l’apparition du cours d’Éthique et culture religieuse, qui visait pourtant à rendre les écoles québécoises véritablement laïques. Les commentateur-ices et organisations de droite qui se présentent aujourd’hui comme les nobles gardien-nes de la laïcité (l’ADQ, la CAQ, le PQ, Bock-Côté, Martineau et compagnie) ont déchiré leur chemise durant des années, scandalisé-es qu’on s’attaque à l’identité catholique de la nation, nouvel outil d’un complot visant à la promotion du multiculturalisme auprès de l’innocente jeunesse. Parce que, on le sait, l’identité de la nation québécoise, c’est sa culture blanche et catholique.
Dans la même veine, rappelons-nous, un peu plus récemment, l’opposition catégorique de la droite au retrait du crucifix au Salon bleu, alors qu’il fut installé sous Duplessis. Duplessis qui est le symbole même de l’alliance de l’Église et de l’État, de la censure (la vraie celle-là), et que les prétendus défenseurs les plus acharnés de la liberté d’expression et de la laïcité (jusqu’à François Legault lui-même, ces derniers jours) travaillent pourtant depuis des années à réhabiliter. Logique, puisqu’on sait que la droite n’en a rien à battre de la laïcité ni de la liberté d’expression, mais adore les chefs autoritaires prêts à tout pour écraser la gauche.
Les expressions de la religion catholique semblent mystérieusement toujours tomber, pour la droite, sous le giron de l’histoire ou de la culture plutôt que de la religion, ce qui passe très bien chez une population raciste qui se considère comme civilisée, et voit les musulman-es comme des barbares menaçant-es. Ainsi, ce détestable gouvernement, qui se dit féministe et a fait de la « laïcité » son cheval de bataille, a pu se mêler de la foi des gens et restreindre, au nom de la laïcité, la liberté de religion et les droits des femmes musulmanes comme aucun autre dans notre histoire récente.
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On sait très bien que quand la droite dit « laïcité », elle dit en fait « catholicisme » et « contrôle de l’islam », on sait que quand elle dit « liberté d’expression », elle dit « impunité pour les dominant-es et répression pour les dominé-es ». On sait que quand elle affirme qu’il n’y a pas de racisme systémique au Québec, elle dit que les discriminations et les violences sont justifiées. On sait que quand la CAQ prône la laïcité et dénonce la censure tout en adoptant une loi brimant la liberté de religion et en travaillant à réhabiliter Duplessis, ce n’est pas qu’elle est mêlée, mais plutôt qu’elle fait le choix de jouer sur les peurs racistes, la haine pathologique de la gauche et l’ignorance de son électorat, qu’elle séduit à coups de politiques racistes et mortifères camouflées sous des apparences de gros bons sens, en vrai parti de pas bons opportunistes prêts à vendre leur mère si ça peut leur rapporter deux, trois votes. On sait que quand le Premier ministre qualifie Mathieu Bock-Côté de grand intellectuel et fait la promotion de ses ouvrages, c’est pour réaffirmer que son camp et celui de sont parti est bien celui des idéologues d’extrême droite qui aiment leur Québec bien blanc, effrayé et soumis. La droite ment, détruit, manipule. C’est tout ce qu’elle fait. Tâchons de ne pas tomber dans les pièges qu’elle nous tend, de ne jamais accepter les termes qu’elle souhaite imposer, et de se rappeler de toujours présumer de sa mauvaise foi.
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vraiesmeufs · 6 years
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Neïla
12h00, Jussieu.
Je retrouve Neïla quand je sors de cours. On avait décidé de déjeuner ensemble, je l’emmène donc dans un grec pas loin. C’est toujours dans les grecs que tu as les meilleures conversations. On commande et on prend place.
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Neïla vient de Paris mais habite désormais à Marseille. Elle a quitté la capitale il y a plus d’un an, après une prépa pour aller étudier aux Beaux Arts là-bas.  “Je suis déjà allé à Marseille lorsque j'étais toute petite, mes souvenirs sont très lointains. Mais même s’ils ne sont pas très nets, j'ai toujours gardé un bon sentiment à propos de cette ville. Vers la fin de la prépa, lorsque tout le monde commençait à passer des concours pour des écoles, j'ai repensé à Marseille et j'ai eu un pressentiment très fort. J’ai donc décidé de tester le concours des Beaux Arts là-bas et j’y suis allée trois, quatre jours. Déjà, j'ai adoré l'école et son cadre : elle est à l’entrée des calanques, on voit les collines, les montagnes, il y a des forêts autour de nous... On m’avait dit aussi qu’aux Beaux Arts de Marseille, il faut être très autonome parce que les professeurs s’en fichent un peu de toi. Pour moi c’est parfait parce que très souvent, je ne m’entends pas très bien avec les profs et je me suis dit que contrairement aux Beaux Arts de Paris, je pourrais naviguer un peu dans l’école et faire ma vie sans qu’on me dise quoi que ce soit. Je vais à l’école pour le matériel : je ne peux pas travailler des matières comme le bois, le métal ou la terre gratuitement en dehors de l’école, et aussi pour la place. L’école est très très grande et vaste, il y a énormément de place.”
“J'ai toujours prêté attention aux détails : je vais faire attention aux gens, aux gestes, je vais être touchée par des détails, des couleurs… Pour moi, il y a de la beauté dans toute chose, même dans un trajet de RER. Je sais qu’à Marseille, ce sentiment d'être connectée aux choses qui m'entourent s'est décuplé.Je me souviens que, quand je venais d'arriver, j'avais le sentiment de tout ressentir très fort et ça me le fait encore. Lorsque je fais un trajet en bus, je regarde par la fenêtre : je vois les palmiers, les montagnes, les bâtiments, la mer au loin…”
“C'est en marchant dans les rues de la ville que je me suis rendue compte que c'était vraiment là que je devais et que j'avais envie d'être. Aujourd'hui, je ne regrette pas du tout. Je pense qu’on a tous besoin d'une période de solitude dans la vie et être ici me permet d’avoir cette solitude, afin de pouvoir me concentrer sur moi même. Je pense que j'ai beaucoup changé, j'ai grandi ici en assez peu de temps et je me sens là où je devrais être. J’ai vraiment de l'amour pour cette ville comme on peut avoir de l'amour pour notre ville d'enfance par exemple. Je sais que quand arrive le printemps où l'été,  je marche toute seule dehors comme si j'étais chez moi, avec aisance. À Paris, même si tu aimerais croire que ce n’est pas le cas, tu es toujours un peu préoccupé par le regard des autres, tu te dis “mais si je porte mon foulard comme ça les gens vont penser ceci” ou “si je suis en short les gens vont dire ça”... Ici je sors en claquettes/djellaba et le lendemain hyper pimpée, et personne ne me regarde mal.”
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Neïla dessine depuis toute petite et a toujours aimé ça. Quand elle est arrivée au collège, elle avait du mal à tenir des carnets et réservait plutôt ses marges de cahiers de cours à ses dessins. “J’étais plus à l’aise pour dessiner dans mes cahiers de cours parce que j’avais le droit de rater plutôt que dans un carnet tout propre, et je me sentais bien plus libérée dans mon trait. Au final, mes meilleurs dessins étaient là où on les attendait le moins. En 2015, je suis rentrée dans une prépa publique dans le 94, elle était vraiment cool. C’est cette année que je me suis mise à la peinture sérieusement, avant cela me faisait un peu peur. Au début, quand tu ne manies pas le truc c’est bizarre, mais je m’y suis vite mise, j’ai persévéré et j’ai commencé à enchaîner les petites peintures. Dans mes premières peintures, je représentais beaucoup les choses qui se passaient autour de moi : des discussions que je pouvais avoir, des endroits que je connaissais, beaucoup de personnes de ma famille..”
Trop de choses, trop d’idées la travaillait et elle ressentait le besoin de les poser quelque part, des les rendre matérielles pour passer à autre chose. “C’est un peu un moyen de vider toutes mes idées, tous mes sentiments. J’ai toujours peur que les choses se perdent. Que ce soit en peinture, en dessin ou en photo, j’ai une envie de sauvegarder, de mettre en valeur des personnes, des lumières, et des endroits pour qu’on s’en rappelle. Je me rends de plus en plus compte de la puissance qu’on a de pouvoir fabriquer une image, de pouvoir représenter ce que tu veux, c’est quelque chose qui fait du bien.”
Elle compare la composition de ses dessins à des collages : “Très souvent je compose mes images bizarrement : il n’y a pas trop de sens, certains objets flottent et tout à l’air totalement détaché du reste. J’attache beaucoup d’importance aux objets et aux symboles dans mes dessins parce qu’ils ont tous un sens particulier. Je dessine beaucoup de gens, c’est une des choses qui m’importent le plus. On me dit souvent que tous mes dessins ont un trait de ressemblance : que je le veuille ou non, très souvent mes personnages finissent toujours par ressembler à des membres de ma famille que ce soit le nez ou les yeux, il y a toujours quelque chose en commun avec mes tantes, mes cousines ou ma mère.”
“Je crois que j'ai vraiment sorti mes dessins de mes carnets de cours pendant cette année de prépa, ça a été un grand tournant dans ma vie et je n'ai jamais autant ressenti le besoin d'écrire et de dessiner. J'ai acheté un carnet personnel pour la première fois et je voyais ma famille tous les jours pendant deux semaines à cette période. Je les dessinais tous les jours  : c'était aussi la première fois que je dessinais ce qui se passait devant moi, j'ai dessiné des visages, des scènes, des discussions… J'ai rempli ce carnet pendant ces deux semaines et même s'il restait des pages vides, je ne l'ai plus jamais utilisé. A un moment j'ai cru perdre ce carnet, et d’ailleurs cela m'a littéralement fait pleurer parce qu’il avait pris énormément de valeur. Pas forcément par rapport aux dessins qui sont dedans mais pour ce qu’il représentait, c’est-à-dire une trace de qui nous avons été et de la vie qu’on a ici, quelque chose que j’aurais voulu transmettre à mes enfants. À partir de ce moment-là, j'ai commencé à prendre mes carnets au sérieux.”
En ce moment, Neïla est en deuxième année aux Beaux-Arts et c'est cette année qu’elle a réussi à sortir ses dessins de ses carnets et à se dire que ça pouvait être une oeuvre en soi, un travail. “Dans mes images, il y a toujours un mélange entre ma mémoire personnelle, (des choses que j'ai vu) et une mémoire collective. Je dessine souvent des sujets ou des scènes auxquelles tout le monde peut s'identifier, même si je sais que les gens ne sont pas touchés de la même façon. Par exemple, en partageant mon travail sur mes réseaux sociaux, je me suis rendu compte que la plupart des retours de ceux qui ont pu s'identifier sont souvent des personnes de couleur, en particulier des jeunes femmes maghrébines, arabes, noires.”
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On dérive ensuite sur la place des femmes maghrébines dans le débat féministe et sur son absence de représentation. “Cela dépend de quel débat on parle. Si on parle du débat féministe majoritaire, celui qu'on voit dans les médias et sur les plateaux télé, leur place est inexistante.”
“Si il y a “débat”, les journalistes inviteront toujours une militante maghrébine/musulmane voilée par exemple, ils ne la prendront pas au sérieux ou essaieront de la décrédibiliser. Ce qu'ils adorent faire aussi, c’est d’inviter la seule femme maghrébine qui est d'accord avec eux pour pouvoir dire “regardez, elle est d'accord avec nous votre copine”. Je trouve les médias mainstream très hypocrites de parler de sujets comme le féminisme parce que dans l'ensemble ils n'ont pas envie de donner la parole et n’ont même pas envie d'accepter qu’il y ait d’autres réalités que la leur, ils veulent juste imposer leur point de vue et gérer notre image comme ils le souhaitent. S'ils voulaient savoir ce qui se passe réellement, ils nous donneraient le micro et nous laisseraient une place pour qu'on puisse créer nos films, développer nos projets…”
“Aujourd’hui, si une meuf me dit “je suis féministe et toi?” je ne saurais pas quoi lui répondre.. OK mais c’est quoi ton féminisme à toi ? Parce que souvent, il ne va pas m’inclure, il ne va pas inclure mes potes, ma pote qui porte le voile, ma pote trans, ma pote noire, ma pote juive… Ca ne veut rien dire “être féministe” parce qu’il n'y a pas qu’un seul féminisme. Je pense que les femmes maghrébines, et les femmes racisées en général auront plus de force quand 'elles se soutiendront entre elles, pour gagner en force, en nombre, et donc en visibilité. Notre voix a plus de portée quand elle se trouve dans les débats qui sont organisés par NOUS, dans les marches qui sont organisées par NOUS, dans les espaces créés par NOUS. C’est là qu’elle sera mise en lumière, pas à la télé ni dans les magazines malheureusement.”
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Le 6 octobre, Neïla se réveille un matin et reçoit un message d’une amie qui lui envoie une vidéo de Gucci. Elle regarde et se rend compte que la marque italienne a plagié un de ses projets pour une publicité : “je regardais le truc et j'avais du mal à réaliser. Je me suis demandé si c'était moi qui abusait, je l’ai donc montré à mes meilleurs amis qui ont tous été choqués. Pour résumer, j'ai fait une vidéo avec un vidéaste qui est basé à Londres, avec qui je suis devenue amie. Il avait beaucoup aimé les cartes de tarot que j'avais faites et il m'a proposé de donner vie à ses cartes; l'occasion s'est présentée cet été lorsque je suis allée à Londres. On a travaillé ensemble, on a fait le casting, j'ai peint tous les décors... on a travaillé dessus comme des malades.
Peu de temps après, Gucci a posté une vidéo avec le même cadre, la même typographie, les mêmes couleurs, la même atmosphère, la même idée. Alors bien sûr il y avait des gens sur la page qui disaient “mais arrêtez de vous indigner, vous n’avez pas inventé le tarot”. Je n'ai jamais dit que c’était le cas mais c'est la forme et le style de la vidéo qui a été plagié en réalité.  En fait, ils ont volé la coquille, ce qui leur semblait esthétique et ont whitewashé tout le casting. Ils ont tout dépolitisé : c'est passé de quelque chose qui avait énormément de sens à une publicité de merde.
A l'époque où c'est arrivé, je n'avais plus aucune énergie, j'ai juste désinstallé Instagram et essayé d’oublier l’histoire. Ils ont eu une réaction très bizarre : le CM de Gucci m’a dit qu’il ne fallait pas les blâmer eux mais AnotherMan Magazine, qui ont réalisé l’édito pour eux, mais le magazine et la réalisatrice m’ont bloqués, et Gucci a bloqué mon nom des commentaires. La personne avec qui j’ai réalisé cette vidéo était elle aussi énervée, mais ne comptait rien faire contre eux. Je ne me voyais pas me battre seule contre une aussi grosse enseigne, mes épaules n’étaient pas assez fortes pour ça.Tout ce que je me suis promis, c'est de continuer à travailler comme une folle, de la manière la plus sincère et authentique possible.
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On parle ensuite de l’appropriation des codes de la banlieue : sacoches, bob, Air Max TN, les dégaines de bicraveurs sont à la mode. D’ailleurs, la banlieue n’est pas la seule à plaindre, toutes les paroles minoritaires (la communauté noire,  maghrébine, féministe, LGBT…) voient leur style volé à des fins commerciales par des entreprises qui ne servent aucune de leurs valeurs et qui ne les comprennent même pas. Pour le meilleur comme pour le pire. “S’il y a bien quelque chose qui m'énerve, c'est que des paroles se fassent récupérer tout le temps, que des gens volent constamment. C'est fatiguant de savoir qu'ils utilisent des codes, des symboles et des choses qui ont une grande importance dans la vie des gens comme si c'était vide de sens, tout en récupérant de l'argent qui ne leur appartient pas.  On a beaucoup d'exemples dans la mode, de personnes qui vont tout le temps se réapproprier des choses qui ne leur appartient pas pour se faire de l’argent dessus, et qui récupèrent tous les crédits. Encore une fois, c'est une histoire de sincérité. C’est l’une des choses les plus importantes dans la vie en général mais en particulier dans l’art :quand tu n’es pas sincère, ça se sent à 10 000 km et ça pue.”
“Que pourraient faire les créateurs pour remédier à ce problème ? “S’ils veulent absolument travailler sur des cultures qui ne leur appartiennent pas, ils ont intérêt à aller chercher des personnes de cette culture, à collaborer avec eux et  leur donner la place et les outils nécessaires, et à les rémunérer. Si la mode aime tant “la street” pourquoi ne pas travailler directement avec des stylistes, des photographes et des modèles qui habitent là bas et vivent de cette culture au quotidien ? Au lieu de prendre une femme blanche, de lui crêper les cheveux, d’augmenter la taille de ses lèvres et de lui mettre des créoles, pourquoi ne pas avoir casté une mannequin noire dès le début ? Au final, ils nous montrent que ce qu’ils ont envie de voir de cette culture et de cette vision est très souvent raciste, dangereux et faux. Pareil dans le cinéma, le documentaire et tout art en réalité : bien représenter les gens c'est tellement important.”
“Si tu ne te sens pas capable de représenter quelqu'un et de le faire respectueusement ne t'aventures pas à le faire, reste dans ta zone de confort parce que faire le contraire est très dangereux et néfaste. Des fois, je tombe sur des trucs et je me dit : “mais de quel droit ?” Ils essayent d'aborder des thématiques ou des problèmes qui existent dans certaines communautés qu’ils ne connaissent pas. À force d'utiliser notre image à tort et à travers, ils ont un contrôle sur nous et peuvent vraiment affecter nos vies. Si toute ta vie, tu vois quatre manières différentes d'être toi, tu commences à te dire que tu n’es pas normal car tu ne rentres dans aucune case. C'est mauvais pour ta santé mentale et très vite on se met à intégrer les représentations qu’ils nous donnent et à se juger les uns les autres. Évidemment que si l’on était bien représentés par les bonnes personnes, on se sentirait bien plus libre et plus à l’aise avec nos différences.”
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Enfin, je lui demande c’est quoi être une Vraie Meuf pour elle : “On est tellement riches et tellement plurielles qu’il n’y a pas une façon d’être une vraie meuf. Mais du coup être une vraie meuf c’est dans l’intitulé : c’est être le plus vrai avec soi même et les autres, et vraiment écouter son instinct. Ne pas avoir honte de qui on est, parce que ça paralyse plus qu’autre chose.
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meloshbielka · 1 year
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Citation inspirante du jour
Endoctriné dès leur enfance à croire que la beauté est le spectre de la femme, leur esprit prend la forme de leur corps et, enfermé dans cette cage dorée, ne cherche qu'à décorer leur prison.
Mary Wollstonecraft, Défense des droits de la femme (1792)
Je ne suis pas une femme. Je ne suis pas perçu en tant que femme dans la société, et je ne désire pas l'être la plupart du temps. Pourtant je me sens toujours très concerné par le féminisme, et pas uniquement dans une perspective plus actuelle de lutte contre le patriarcat qui opprime également les personnes autres que des femmes. Non, parfois j'ai l'impression de me sentir concerné autant que peut l'être une femme. C'est à un niveau émotionnel, c'est profond. Quand je suis en colère c'est avec mes tripes, ce n'est pas juste de l'empathie pour autrui ou une révolte intellectuelle.
Si je suis tant touché par le féminisme, ce n'est pas juste parce que j'ai vécu socialement en tant que femme pendant 30 ans (et que j'ai des traumas liés à une dynamique de couple cishétéro dans lequel j'ai vécu à une place de femme), ce n'est pas juste parce que je suis profondément révolté par les inégalités de manière générale, comme peuvent l'être certains hommes aussi, même si ces raisons sont importantes et pèsent leur poids dans la balance.
Si je suis autant touché que peuvent l'être beaucoup de femmes (mais pas toutes...), c'est aussi parce que j'ai conscience de m'inscrire dans une histoire, d'être lié à une mémoire collective du groupe social des femmes, en particulier occidentales, encore plus qu'une mémoire collective des personnes queer. Je ne peux m'empêcher d'imaginer les différentes vies que j'aurais pu mener à des époques plus lointaines, et l'un des scénarios les plus plausibles est celui où j'aurais été toute ma vie considéré comme une femme, où j'aurais vécu en tant que femme, étant donné le peu de liberté laissée en termes de déviation de genre. J'aurais pu être ce qu'on appelle une personne trans aujourd'hui, c'est-à-dire sentir en privé que la féminité qu'on attend de moi ne me correspond pas, et la performer en public à contre-cœur, pour avoir la paix, j'aurais pu être une femme lesbienne dans le placard, c'est-à-dire avoir une façade hétéro en société mais dans l'intimité aimer et désirer des femmes en cachette. Mais je n'aurais eu que très peu de chance de vivre en tant qu'homme (encore plus personne non-binaire étant donné la binarité stricte de la société occidentale), c'est-à-dire de manière publique, car la transition sociale aurait été beaucoup plus compliquée, voire quasiment impossible.
Il y a donc un double mouvement qui s'opère en moi : d'un côté je m'éloigne de mon assignation d'un point de vue personnel, identitaire, et d'un autre côté je suis ramené historiquement, collectivement, à elle car à une époque plus lointaine, j'aurais subi tout ce que les personnes assignées femmes subissent dans la société sans avoir vraiment le choix. Autrement dit, je me sens féministe pas uniquement parce que je désire l'égalité des genres, mais aussi car je me sens politiquement et historiquement une femme.
Et cela n'enlève rien à mon identité présente, cela ne remet pas en cause le fait de me désidentifier de la catégorie femme en tant que construction sociale, en tant qu'ensemble de normes qui ne me correspondent pas.
D'un point de vue intime, je suis un être humain.
D'un point de vue social, je suis un homme ou une personne non-binaire, suivant le contexte.
D'un point de vue historique, mémoriel, je suis une femme.
D'un point de vue global, je suis l'ensemble de ces identités.
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a-room-of-my-own · 4 years
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1 - Je me suis fait un réflexion sur le traitement du mouvement trans dans les médias, comparés aux mouvements LGB et au féminisme. Être LGB et être une femme n'apporte rien à l'économie. Je n'ai pas réussi à trouver d'études fiables sur le sujet, mais je n'ai pas l'impression que les femmes consomment plus que les hommes, bien qu'elles y soient encouragées (je me souviens même de séries d'animations annulées parce qu'elles attiraient les filles et qu'elles ne consommaient pas assez de jouets)
2 - Être gay, bi ou lesbienne n'inclut pas non plus une consommation excessive de choses et d'autres, donc l'apport à l'économie est très faible pour ces personnes. En revanche, le mouvement trans actuel qui oscille entre des vêtements et des colorations de cheveux criardes et des opérations esthétiques et chirurgicales couteuses se défini globalement par son apparence et un besoin de consommation excessif. Ce n'est pas un mouvement politique ou social.
3 - Ce mouvement ne s'inquiète pas des conditions de vie des trans qui sont dans la précarité ou qui doivent se prostituer (d'ailleurs, ils soutiennent la prostitution…) Il ne critique pas des injustices sociales mais ne se préoccupe que de problèmes individuels. C'est un mouvement pour jeunes riches qui ont des moyens à mettre dans les vêtements, du cosmétique, des médicaments ou des opérations et ça rapporte beaucoup à ceux qui doivent investir dans ces domaines là.
4 - Tout ça pour dire que je ne serais pas surprise si l'engouement pour le mouvement trans s'inscrivait dans la continuité de la société de consommation et que beaucoup y trouvaient un intérêt à faire prospérer cette tendance. Je regrette que beaucoup de vrais trans soient réduits au silence ou se rassurent de voir le mouvement trans bénéficier de plus de visibilité à cause des pervers et de jeunes hétéros qui dévoient des revendications sensées et s'écharpent pour obtenir des privilèges.
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C'est très vrai dans le sens où tout ce que tu peux utiliser pour segmenter une population peut ensuite servir à créer des clientèles. Quand tu crée un produit la première étape c'est de définir ta cible, et ensuite de construire ta promo en fonction de ta cible. Il y a vieux débat sur la publicité / les médias sur le fait de savoir si ils reflètent la réalité ou s'ils sont prescripteurs. Dans le sens est-ce que la publicité et les médias remplissent un besoin existant ou est-ce qu'ils créent le besoin pour ensuite le remplir ?
A mon sens c'est les deux, et dans notre société de consommation, de plus en plus de la prescription. Et pour créer un besoin une bonne technique c'est de créer de nouveaux segments. Typiquement l'adolescence en tant qu'âge de la vie avec sa propre culture est une invention quasi entièrement commerciale. Avant on passait de l'enfance à l'âge adulte quasi sans transition, l'invention de l'adolescence a permis de développer toute une gamme de produits à destination de ce nouveau segment. Et récemment on a inventé les "tweens", les pré-ados. Et ce qui est fascinant c'est de voir à quel point ça marche, et comment en quelques années les gens sont convaincus que ça existe et que ça n'a pas été fabriqué de toute pièce.
Le féminisme et surtout les mouvements LGBT ont eux subi une forme de prédation, comme d'autres mouvements avant eux. Le féminisme "parce que je le vaux bien" sert à vendre des produits dérivés, les mouvements LGBT aussi, mais également à créer des segments. Pourquoi tu crois que les marques sont à fond dans le rainbow ? Pour se donner une bonne image, certes, mais aussi pour vendre.
Au delà de ça, la théorie des identités de genre s'inscrit parfaitement dans l'ultra individualisme de nos sociétés où les gens se conçoivent tous comme uniques et spéciaux, ce qui est aussi le discours des marques. Vous êtes uniques, vous êtes vous, vous méritez *produit*.
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radcaen · 3 years
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Texte complet de JK Rowling
Ce texte a été traduit par criticalqueenlesbian sur Tumblr. Prenez le temps de lire le post sur son blog et de la remercier de son travail.
J.K. Rowling écrit à propos de ses raisons pour s’être exprimée sur les questions de sexe et de genre
Avertissement : ce texte contient un langage inapproprié pour les enfants.
Ce n’est pas un texte facile à écrire, pour des raisons qui vont rapidement devenir claire, mais je sais que le moment est venu pour moi de m’expliquer sur un sujet particulièrement toxique. J’écris cela sans aucune volonté d’ajouter à cette toxicité.
Pour les gens qui l’ignorent : en décembre dernier, j’ai tweeté mon soutien à Maya Forstarter, une spécialiste des taxes qui a perdu son travail pour ce qui a été jugé comme des tweets « transphobes ». Elle a amené son problème devant le tribunal du travail, demandant au juge de juger si la croyance philosophique que le sexe était déterminé biologiquement était protégée par la loi. Le juge Tayler a jugé que non.
Mon intérêt pour les questions trans remontent à presque deux ans avant le cas de Maya, deux ans pendant lesquels j’ai suivi de près les débats autour du concept d’identité de genre. J’ai rencontré des personnes trans, lu des livres, des blogs et des articles écrits par des personnes trans, des spécialistes du genre, des personnes intersexes, des psychologues, des safeguarding experts (ndt : un mot métier spécifiquement britannique, dédié à surveiller que les mesures prises ne sont pas néfastes à la population), travailleurs sociaux et médecins, et j’ai suivi le débat en ligne et au travers des médias traditionnels. A un certain niveau, mon intérêt pour la question était professionnel, car j’écris des polars contemporains, et mon héroïne, détective, a l’âge d’être intéressée et affectée par ces questions, mais à un autre niveau, c’est particulièrement personnel, comme je suis sur le point de l’expliquer.
Tout au long de mes recherches, des accusations et menaces de la part d’activistes trans fleurissaient sur mon mur Twitter. Ça a été initialement déclenché par un like. Pendant que je commençais à développer un intérêt pour l’identité de genre et les questions transgenres, j’ai pris l’habitude de faire des captures d’écran des commentaires qui m’intéressaient, comme moyen de me souvenir de ce que je pourrais vouloir creuser plus tard. A une occasion, j’ai accidentellement cliqué sur « aimer » au lieu de prendre une capture d’écran. Cet unique like a été jugé comme une preuve de crime de pensée, et un niveau bas mais persistant de harcèlement a commencé.
Des mois plus tard, j’ai aggravé mon criminel like en m’abonnant à Magdalen Berns sur Twitter. Magdalen était une jeune féministe et lesbienne immensément brave, qui mourrait d’une tumeur agressive au cerveau. Je me suis abonnée parce que je voulais la contacter directement, ce que j’ai réussi à faire. Cependant, comme Magdalen croyait fermement en l’importance du sexe biologique, et ne pensait pas que les lesbiennes devraient être qualifiées de bigotes pour refuser de sortir avec des femmes trans avec un pénis, des liens ont été fait dans la tête des activistes trans de twitter, et le niveau de harcèlement sur les réseaux sociaux a augmenté.
Je mentionne tout cela seulement pour expliquer que je savais parfaitement ce qu’il allait se passer quand j’ai soutenu Maya. A ce stade, je devais en être à ma quatrième ou cinquième « cancellation » (ndt : annulation ; quand des gens décident qu’une célébrité ne vaut plus rien parce qu’elle a dit quelque chose jugé offensant). Je m’attendais aux menaces de violence, à m’entendre dire que j’étais littéralement en train de tuer des personnes trans avec ma haine, à être appelée une chienne ou une pute et, bien sûr, à voir mes livres brûlés, même si un homme particulièrement violent m’a indiqué qu’il les composterait.
Ce à quoi je ne m’attendais pas suite à ma cancellation était l’avalanche d’emails et de lettres qui me sont tombées dessus, l’écrasante majorité d’entre eux étant des messages positifs, reconnaissants, et exprimaient leur soutien. Ils venaient d’un mélange de personnes gentilles, empathiques et intelligentes, certaines travaillant dans des milieux s’occupant de dysphorie de genre et de personnes trans et qui étaient profondément inquiètes de la manière dont un concept socio-politique est en train d’influencer les lois, les pratiques médicales et la sécurité. Elles s’inquiètent des dangers pour les jeunes, les personnes homosexuelles, et de l’érosion des droits des femmes et des filles. Et par-dessus tout, elles s’inquiètent du climat de peur qui n’aide personne, et surtout pas les jeunes trans.
J’ai pris de la distance par rapport à Twitter pendant plusieurs mois à la fois avant et après avoir tweeté pour soutenir Maya, parce que je savais que ça ne faisait rien de bien pour ma santé mentale. Je suis uniquement revenue parce que je voulais partager un livre pour enfants gratuitement pendant la pandémie. Immédiatement, les activistes qui se considèrent clairement comme bons, gentils et progressistes sont revenus en masse sur mon mur, se pensant en droit de surveiller mon langage, m’accusant de haine, m’appelant par des insultes misogynes et surtout, comme toute femme impliquée dans ce débat le sait, en m’appelant TERF.
Si vous ne le saviez pas déjà, et pourquoi le sauriez-vous ?, TERF est un acronyme créé par les activistes trans qui veut dire Féministe Radicale Excluant les Trans. Dans la pratique, une très large démographie de femmes sont appelées TERFs, et la grande majorité d’entre elles n’ont jamais été féministes radicales.  Des exemples de soi-disant TERFs vont de la mère d’un enfant gay s’inquiétant que son fils veuille transitionner pour échapper au harcèlement homophobe qu’il subit, jusqu’à une vieille dame jusque là absolument pas féministe qui a déclaré ne plus jamais se rendre chez Mark & Spencer parce qu’ils permettent à n’importe quel homme déclarant être une femme d’entrer dans les cabines d’essayage des femmes. Ironiquement, les féministes radicales n’excluent pas les trans, puisqu’elles incluent les hommes trans dans leur féminisme, comme les hommes trans sont nés femmes.
Mais les accusations d’être TERF ont été suffisantes pour intimider beaucoup de personnes, institutions et organisations que j’ai autrefois admirées, qui tremblent maintenant devant ces menaces de cours de récré. « Ils vont nous appeler transphobes ! », « Ils vont dire que je déteste les personnes trans ! », et puis quoi encore, ils vont dire que tu as des puces ? Je parle en tant que femme biologique, beaucoup de personnes en position de pouvoir devraient avoir plus de couilles (ce qui est sans doute possible, si on en croit le genre de personnes qui soutient que le fait que les poissons-clowns peuvent changer de sexe veut dire que les humains ne sont pas une espèce dimorphique).
Du coup, pourquoi je fais ça ? Pourquoi je m’exprime ? Pourquoi ne pas sagement faire mes recherches en gardant la tête baissée ?
J’ai cinq raisons pour lesquelles le nouvel activisme trans m’inquiète, et qui m’ont convaincue que je devais m’exprimer.
Premièrement, j’ai un fonds caritatif dédié à réduire la misère sociale en Écosse, notamment pour les femmes et les enfants. Entre autres choses, mon fonds soutient des projets pour les femmes en prison et pour les survivantes de violences domestiques et violences sexuelles. Je finance aussi la recherche médicale pour la sclérose en plaques, une maladie qui affecte très différemment les hommes et les femmes. Ça fait un moment qu’il est devenu clair pour moi que le nouvel activisme trans est en train d’avoir (ou risque fortement d’avoir, si toutes ses exigences sont acceptées) un impacte significatif sur beaucoup des causes que je soutien, parce qu’il souhaite éroder la notion juridique de sexe pour la remplacer par celle du genre.
La deuxième raison est que je suis une ancienne maîtresse d’école, et la fondatrice d’une organisation caritative pour les enfants, ce qui me donne à la fois un intérêt pour l’éducation, et pour la protection des enfants. Comme beaucoup, j’ai de grandes inquiétudes concernant les effets que le mouvement des droits des trans est en train d’avoir sur ces deux choses.
La troisième raison est que, en tant qu’autrice interdite (ndt : ses livres sont interdits à plusieurs endroits parce que considérés comme contraires aux bonnes mœurs), je m’intéresse particulièrement à la liberté d’expression, et je l’ai publiquement défendue, même pour Donald Trump.
La quatrième raison est que les choses sont en train de devenir particulièrement personnelles. Je suis inquiète du nombre énorme de jeunes femmes qui souhaitent transitionner, et du nombre croissant qui souhaitent détransitionner (revenir à leur sexe initial), parce qu’elles regrettent d’avoir pris cette mesure qui, dans certains cas, a altéré leur corps définitivement et les a privées de leur fertilité. Certaines disent qu’elles ont décidé de transitionner après avoir réalisé qu’elles étaient attirées par les personnes de même sexe, et que cette transition était en partie motivée par l’homophobie présente dans la société ou dans leur famille.
La majorité des personnes ne savent probablement pas, et je l’ignorais moi-même avant de faire mes recherches sur le sujet, qu’il y a dix ans, la majorité des personnes qui voulaient changer de sexe était des hommes. Cette tendance s’est maintenant renversée. La Grande Bretagne a vu une augmentation de 4400% des filles présentées pour un traitement visant à transitionner. Les filles autistes sont largement surreprésentées parmi elles.
Le même phénomène a été observé aux États-Unis. En 2018, La chercheuse et physicienne américaine Lisa Littman a exploré la question. Dans une interview, elle dit :
« En ligne, les parents décrivent un motif très inhabituel de personnes s’identifiant comme trans, où plusieurs amis, et parfois même un groupe entier d’amis s’identifient comme trans en même temps. J’aurais été négligente si je n’avais pas considéré la contagion sociale et l’influence des pairs comme facteur potentiel. »
Littman mentionne Tumblr, Reddit, Instagram et Youtube comme facteurs contribuant à l’Apparition Rapide de la Dysphorie de Genre (Rapid Onset Gender Dysphoria), où elle pense que dans le milieu de l’indentification transgenre, « les jeunes ont crée salles de résonances particulièrement isolées ».
Son article a déclenché un scandale. Elle a été accusée d’être biaisée et de répandre des fausses informations sur les personnes transgenres, exposée à une vague d’abus et une campagne organisée pour discréditer à la fois elle et son travail. Le journal a retiré ses recherches de leur site, l’a réétudié, et l’a republié. Cependant, sa carrière a souffert du même arrêt que celle de Maya Forstater. Lisa Littman a osé remettre en question l’un des points centraux du discours des activistes trans, qui est que l’identité de genre d’une personne est innée, comme son orientation sexuelle. Personne, les activistes insistent, ne peut être convaincu de devenir trans.
L’argument de beaucoup d’activistes trans à l’heure actuelle est que si vous ne laissez pas un adolescent dysphorique transitionner, il va se suicider. Dans un article expliquant pourquoi il a démissionné de Tavistock (une clinique du NHS dédiée au genre en Angleterre), le psychiatre Marcus Evans explique que l’affirmation que les enfants se tueraient s’ils n’étaient pas autorisés à transitionner « ne correspond à aucune étude ou donnée dans ce domaine. Ni avec les cas que j’ai rencontrés pendant des années de pratiques de la psychothérapie ».
Les écrits de jeunes hommes trans révèlent un groupe de personnes sensibles et intelligentes. Plus je lisais leurs récits sur leur dysphorie de genre, avec leurs descriptions d’anxiété, de dissociation, de troubles de l’alimentation, de mutilation et de haine contre soi-même, plus je me demandais, si j’étais née 30 ans plus tard, si moi aussi j’aurais envisagé la transition. L’attrait d’échapper au fait d’être une femme aurait été énorme. J’ai eu beaucoup de troubles obsessionnels du comportement quand j’étais jeune. Si j’avais trouvé, en ligne, une communauté et du soutien que je ne pouvais pas trouver dans mon environnement immédiat, je pense que j’aurais pu être persuadée de devenir le fils que mon père aurait ouvertement préféré avoir.
Quand je lis à propos de l’idéologie du genre, je me souviens à quel point je me considérais comme distancée du sexe quand j’étais jeune. Je me souviens de Colette qui se décrivait comme « une hermaphrodite mentale » et les mots de Simone de Beauvoir « c’est tout à fait normal pour une future femme de s’indigner des limitations qu’on lui impose de par son sexe. La vrai quelques n’est pas de savoir pourquoi elle devrait les rejeter, le problème est plutôt de comprendre pourquoi elle les accepte. »
Comme je n’avais pas la possibilité de devenir un homme dans les années 80, c’est par les livres et la musique que j’ai vaincu mes problèmes mentaux et le jugement sexué qui mettent tant de filles en guerre contre leur corps dans leur adolescence. Heureusement pour moi, j’ai trouvé mon propre sens d’être autre, et mes propres hésitations à propose d’être une femme reflétés dans le travail d’écrivaines et de musiciennes qui m’ont rassurée sur le fait que, malgré tout le sexisme que le monde nous jette à la figure, c’est ok de se sentir perdu, sombre, sexuel et non sexuel, incertain de quoi ou qui nous sommes.
Je veux être très claire : je sais que la transition sera une solution pour certaines personnes dysphorique, même si je suis consciente grâce à mes recherches que les études ont de manière constante montrées qu’entre 60 et 90% des adolescentes dysphoriques guérissent en grandissant. Encore et encore, on m’a dit « rencontre des trans ». Je l’ai fait. En plus de jeunes gens, qui étaient tous adorables, il se trouve que je connais une personne qui se considère comme une femme transsexuelle, plus vieille que moi et merveilleuse. Bien qu’elle soit ouverte sur son passé en tant qu’homme gay, j’ai toujours trouvé difficile de la considérer comme autre chose qu’une femme, et je pense (et espère) qu’elle est parfaitement heureuse d’avoir transitionné. Étant plus vieille, cependant, elle est passée par une plus longue et rigoureuse période d’évaluation, de psychothérapie, et par différentes étapes de transformation. L’explosion actuelle de l’activisme trans presse pour une suppression de ce système solide à travers lequel les candidats qui souhaitent un changement de sexe devaient autrefois passer. Un homme qui ne souhaite pas être opéré et qui ne prend pas d’hormone peut maintenant obtenir un Certificat de Reconnaissance de Genre et être considéré comme une femme aux yeux de la loi. Beaucoup de personnes ne sont pas conscients de ça.
Nous vivons la période la plus misogyne dont j’ai fait l’expérience. Dans les années 80, j’imaginais que mes futures petites filles, si j’en avais, auraient la vie beaucoup plus facile que la mienne, mais entre les attaques contre le féminisme et la culture internet saturée de porno, je pense que les choses sont en fait devenues pires pour les filles. Je n’ai jamais autant vu les femmes être dénigrées et déshumanisées à ce point. En partant de la longue histoire d’harcèlement sexuelles du leader du monde libre et de sa fière affirmation « attrapons-les par la chatte », en passant par le mouvement incel (célibataires involontaires) qui détestent les femmes qui ne veulent pas leur offrir du sexe, jusqu’aux activistes trans qui déclarent que les TERFs doivent recevoir des coups de poings et être rééduquées, les hommes de tous les bords politiques semblent d’accord : les femmes cherchent les ennuis. Partout, on dit aux femmes de se taire et de s’asseoir, sinon… 
J’ai lu tous les arguments soutenant que le fait d’être une femme ne résidait pas dans le corps sexué, et les affirmations que les femmes biologiques n’ont pas d’expériences communes, et je les trouve, aussi, profondément misogynes et régressifs. Il est très clair que l’un des objectifs de nier l’importance du sexe est de détruire ce que certains ont l’air de considérer comme l’idée cruelle et ségrégationniste que les femmes on leur propre réalité biologique ou, tout aussi terrifiant pour eux, qu’elles partagent une réalité unifiante qui fait d’elles une classe politique cohésive. Les centaines de mails que j’ai reçus ces derniers jours prouvent que cette destruction inquiète tout autant. Ce n’est pas assez pour les femmes d’être des alliées des trans. Les femmes doivent accepter et admettre qu’il n’y a aucune différence matérielle entre les femmes trans et elles-mêmes.
Mais comme beaucoup de femmes l’ont dit avant moi, « femme » n’est pas un costume. « Femme » n’est pas une idée dans la tête d’un homme. « Femme » n’est pas un cerveau rose, une affection pour Jimmy Choos ou une autre de ces idées sexistes qui sont maintenant présentées comme progressives. De plus, le langage « inclusif » qui appellent les femmes « personnes menstruées » ou « personnes avec vulve » est considéré par beaucoup de femmes comme déshumanisant et retirant aux femmes leur dignité. Je comprends pourquoi les activistes trans considèrent que ce langage est approprié et gentil, mais pour celles d’entre nous qui avons reçu des insultes crachées par des hommes violents, ce n’est pas neutre, c’est hostile, et aliénant.
Ce qui m’amène à la cinquième raison pour laquelle je suis profondément inquiète des conséquences de l’activisme trans contemporain.
J’ai été une personne publique depuis plus de 20 ans, et je n’ai jamais parlé publiquement du fait que j’ai été victime de violences domestiques et d’abus sexuels. Ce n’est pas parce que j’ai honte que cela me soit arrivé, mais parce que c’est traumatisant d’y repenser et de s’en souvenir. Je me sens également responsable de ma fille, que j’ai eu de mon premier mariage. Je ne voulais pas m’attribuer une histoire qui la concerne également. Cependant, il y a peu, je lui ai demandé comment elle se sentirait si je parlais publiquement de cette partie de ma vie, et elle m’a encouragée à le faire.
J’ai mentionné ces choses non pas pour gagner de la sympathie, mais comme geste de solidarité envers le nombre énorme de femmes qui ont une histoire similaire à la mienne, qui ont été accusées de bigoterie pour s’inquiéter du devenir des espaces dédiés aux femmes.
J’ai réussi à échapper à mon premier mariage avec difficulté, mais je suis maintenant mariée à un homme bon et respectueux, à l’abri et à l’aise d’une manière que je n’aurais jamais crue possible. Cependant, les cicatrices laissées par la violence et les abus sexuels ne disparaîtront pas, peu importe à quel point on vous aime, peu importe l’argent qu’on gagne. Mon éternelle nervosité est une blague dans la famille, même moi je sais que c’est drôle, mais je prie pour que mes filles n’aient jamais les mêmes raisons que moi de détester les bruits soudains, ou de découvrir une personne derrière moi quand je ne l’ai pas entendue s’approcher.
Si vous pouviez entrer dans ma tête et comprendre ce que je ressens quand je lis l’histoire d’une femme trans tuée par un homme violent, vous trouveriez de la solidarité. Je ressens un sentiment de terreur viscérale concernant la manière dont cette femme trans aura passé ses derniers instants sur Terre, parce que j’ai également connu ces moments de terreur infinie quand je réalisais que la seule chose qui me gardait en vie était le self-contrôle bancal de mon attaquant.
Je pense que la majorité des personnes qui s’identifient comme trans ne présentent aucun danger pour les autres, mais sont vulnérables pour les raisons mentionnées précédemment. Les personnes trans ont besoin et méritent une protection. Comme les femmes, ils ont plus de chances d’être tués par un partenaire sexuel. Les femmes trans prostituées, notamment celles racisées, sont particulièrement exposées aux risques. Comme toutes les autres victimes de violences domestiques et d’abus sexuels que je connais, je ne ressens que de l’empathie et de la solidarité pour les femmes trans qui ont été violentées par des hommes.
Donc je veux que les femmes trans soient en sécurité. En même temps, je ne veux pas que les femmes et les filles soient moins en sécurité. Quand vous ouvrez la porte des toilettes et des cabines d’essayage à tous les hommes qui pensent se considérer comme des femmes, et comme je l’ai dit, les certificats de changement de genre sont maintenant délivrés sans aucune opération ou aucune hormone, alors vous ouvrez la porte à tous les hommes qui veulent entrer. C’est la simple vérité.
Samedi matin, j’ai lu que le gouvernement écossais avançait sur des plans controversés concernant la reconnaissance du genre, qui vont, dans les faits, faire en sorte que tout ce qu’un homme a besoin pour « devenir une femme » est de dire qu’il en est une. Pour utiliser un mot très contemporain, j’ai été « triggered » (tdr : déclenchée ; se dit quand une personne fait face à un élément qui cause chez elle de la panique). Fatiguée par les attaques incessantes des activistes trans sur les réseaux sociaux, alors que j’étais seulement là pour donner à des enfants des retours sur des images qu’ils avaient dessinés pour mon livre pendant le confinement, j’ai passé beaucoup de ce samedi dans un endroit très sombre dans ma tête, alors que les souvenirs d’un grave abus sexuel que j’avais vécu dans ma vingtaine tournaient en boucle dans ma tête. Cet abus s’est déroulé à une époque où j’étais particulièrement vulnérable, et un homme a profité de cette détresse. Je ne pouvais pas bloquer ces souvenirs et je trouvais difficile de contenir ma colère et ma déception face au fait que le gouvernement sacrifiait la sécurité des femmes et des filles.
Tard ce samedi, alors que je regardais les dessins des enfants avant d’aller au lit, j’ai oublié la première règle de Twitter, ne jamais s’attendre à une conversation nuancée, et j’ai réagis à ce que je pense être un langage dégradant envers les femmes. J’ai parlé de l’importance du sexe et j’en paie le prix depuis. J’ai été transphobe, une pute, une chienne, une TERF. Je méritais d’être cancelled, frappée, morte. Tu es Voldemort, a dit une personne, pensant clairement que c’était le seul langage que je comprendrais.
Ce serait tellement plus simple de tweeter le hashtag approuvé, parce que bien évidement les droits des trans sont des droits de l’homme, et bien entendu la vie des trans a de l’importance, pour récupéré des woke cookies (ndt : des bons points des bien-pensants) et de profiter de la vague agréable qui suit l’affirmation de signes de vertu. Il y a de la joie, du soulagement et de la sécurité dans la conformité. Comme Simone de Beauvoir l’a également écrit « Et sans doute il est plus confortable de subir un aveugle esclavage que de travailler à s’affranchir : les morts aussi sont mieux adaptés à la terre que les vivants. »
Un grand nombre de femmes sont avec raison terrifiées des activistes trans : je le sais parce que beaucoup m’ont contactée pour me raconter leur histoire. Elles ont peur d’être doxxée (ndt : qu’on révèle leur identité à leur travail et à leurs proches), de perdre leur travail ou leur moyen de subsistance, et peur de la violence.
Mais tout aussi désagréable que ce soit d’être constamment prise pour cible, je refuse de m’incliner devant un mouvement qui, je pense, est en train de causer du mal en détruisant le mot « femme » comme classe politique et biologique, et en offrant une protection aux prédateurs comme peu avant eux. Je me tiens aux côtés des braves femmes, hommes, gays, hétéro, et trans qui défendent la liberté d’expression et de penser, et les droits et la sécurité des personnes les plus vulnérables dans la société : les jeunes gays, les adolescents fragiles, les femmes qui dépendent des espaces dédiés aux femmes et souhaitent les conserver. Les sondages montrent que ces femmes sont une vaste majorité et excluent seulement celles qui sont suffisamment privilégiées ou chanceuses de ne pas avoir été confrontées à la violence masculine ou aux abus sexuels., et qui ne se sont pas fatiguées à se renseigner sur le sujet.
La seule chose qui me donne de l’espoir est que ces femmes manifestent et s’organisent, et qu’elles ont quelques hommes et personnes trans décents avec elles. Les partis politiques qui cherchent à apaiser les voix les plus fortes dans ce débat ignorent les inquiétudes des femmes à leurs risques et périls. En Grande Bretagne, les femmes se rejoignent à travers les partis, inquiètent de l’érosion de leurs droits si difficilement obtenus et de l’intimidation dont elles sont victimes. Aucune des femmes critiques du genre auxquelles j’ai parlé ne déteste les trans, au contraire. Beaucoup d’entre elles se sont intéressées au sujet justement parce qu’elles s’inquiétaient pour eux, et elles sont très sympathique envers les adultes trans qui veulent simplement vivre leur vie, et qui font face à des attaques d’un activisme qu’ils ne soutiennent pas. La plus grande ironie est que la tentative de faire taire les femmes avec le mot TERF a peut-être poussé plus de jeunes femmes à rejoindre le féminisme radical que le mouvement a vu en des années.
La dernière chose que je veux dire est la suivante. Je n’ai pas écrit ce texte dans l’espoir que quiconque sorte un violon pour moi, même pas un tout petit. Je suis extraordinairement chanceuse : je suis une survivante, certes, mais pas une victime. J’ai seulement mentionné mon passé parce que, comme chaque personne sur Terre, j’ai un passé complexe qui impacte mes peurs, mes intérêts et mes opinions. Je n’oublie jamais cette complexité innée quand je crée un personnage, et je ne l’oublie certainement pas quand on parle des trans.
Tout ce que je demande, tout ce que je veux, est qu’une empathie similaire, une compréhension similaire soit étendue à ces millions de femmes dont le seul crime est de vouloir que les inquiétudes soient entendues sans recevoir des menaces et de la violence.
Sources externes : Traduction de critiqualqueenlesbian Texte original de Jk Rowling
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booksbywomennl · 4 years
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Pauline Jakubowski - Hello, Dolly, son site Pauline fait beaucoup de choses : elle brode, elle coupe et elle colle. Je vous invite à aller découvrir son fanzine sur Dolly Parton réalisé en collages ! Citations, interviews, photos, Pauline présente 10 trucs pour mieux la comprendre ! Je vous laisse allez voir son site qui regorge de pépites et qui vous donnera un aperçu de ce zine ! Gaze, la revue qui célèbre les regards féminins - le kisskissbankbank J'aurais préféré présenter la couverture sans la censure instagram tant ce portrait est magnifique ! Gaze, future revue semestrielle, a besoin de nous sur leur crowfunding ! Des interviews, des portraits, Gaze célèbre la diversité des regards féminins. Une publication portée par Clarence Edgar-Rosa, autrice entre autres de l'Abécédaire joyeusement moderne du féminisme chez Hugo & Cie, Juliette Gabolde, Tiphaine Guéret et Laura Lafon. On dit bravo les meufs et on va les aider pour que ce beau projet voit le jour ! Polyseme Magazine- leur site Avec déjà 4 numéros à leur actif(un 5e en préparation), Polyseme Mag promeut le travail artistique(photographie, sculpture, poésie...) des femmes(cis et trans) et des personnes trans binaires et non-binaires. Les deux créateur.rices font un boulot dingue et les revues sont un plaisir à feuilleter et refeuilleter. Juliette Patissier - Comment avoir des plantes gratuites chez soi Paru depuis peu aux éditions Ulmer, les zines de Juliette sont également toujours disponibles sur son google drive ! Trouver des pots, réussir ses boutures et ses semis, comment s'occuper de son avocat ou de son lierre, Juliette nous livre toutes ses astuces. De vrais petits guides à avoir sous la main ! Vous pouvez retrouver également Juliette sur instagram et au sein de son collectif Zines dans le salon, que je vous invite fortement à suivre également, ça donne envie de s'y mettre !   Le string zine - leur instagram Un zine 100% écoféministe, made in Pigalle ! De l'histoire, des femmes inspirantes, un quartier qui change mais qui garde malgré tout son âme, bref, un super zine à découvrir ! Glory Book box - leur site La Glory Book Box la première box littéraire 100% autrices propose chaque mois deux livres mais surtout un livret complet contenant les biographies des autrices du mois, des conseils de lecture sur le thème, des pistes de films, séries, podcast et pleins d'autres choses en plus ! Les box sont en vente sur le site glorybookbox.eu et les livrets peuvent aussi s'acheter individuellement pour 2,50€ en version pdf. La revue Bien, Monsieur - leur site Créée en 2015 par Elsa Abderhamani et Juliette Mancini, Bien, Monsieur est une revue semestrielle de bande-dessinée qui, comme les coordinatrices l'indiquent, regroupe des "histoires un peu philosophiques, un peu politiques, un peu drôle". Oisif agressif - leur site Pour bien comprendre Oisif agressif, voici un extrait de l'edito du premier numéro : il offre des textes et des illustrations sortis tout droit de l'imaginaire. Trente pages "à l'ancienne", avec des bouts de phrases sur des bouts de papiers collés ici et là. Un travail onirique à découvrir absolument ! Petit numéro hors série, l'anti guide de Lyon, par ici ! Women who do stuff - leur site Est-ce nécessaire de présenter Women who do stuff ? Infolettre mensuelle présentant des portraits de femmes qui font des trucs et ne s'en excusent pas, les créatrices ont également sorti en septembre dernier un premier numéro papier sur le thème "Internet". Articles, témoignages, photos, il accueille toute une pluralité de voix qui parlent de leur relation avec cet outil. Un deuxième numéro est en préparation, sur le thème de la Famille, et on a hâte de voir ce que ça va donner ! Made by Women Zines, son site Laura est créatrice de zines sur les femmes artistes(en anglais). Pour l'instant au nombre de 6, on y retrouve notamment Amrita Sher-Gil ou Artemisia Gentileschi. J'ai vraiment hâte que d'autres sortent, je les trouve magnifique  !  Laura est présente également sur instagram et sur etsy ! Les ourses à plumes - leur site Webzine féministe, les Ourses à plumes ont lancé leur première revue physique il y a 2 ans maintenant, elles ont à cœur de proposer une ligne éditoriale intersectionnelle afin de donner la parole à celleux qui ne l'ont pas souvent. Le deuxième numéro est sorti en fin d'année dernière et je vous invite fortement à aller découvrir leur sommaire, qui achèvera de vous convaincre ! Panthère Première - leur site Depuis 2017 et 2 fois par an, vous pouvez retrouver Panthère Première en librairie et dans plein d'autres endroits cools. "Revue indépendante de critique sociale", elle se définit comme publiant des articles et enquêtes à l'intersection entre la sphère privée et la sphère sociale et comment ils peuvent s'articuler autour de ces deux hémisphères. Des articles de fonds passionnant, pour une revue papier de qualité !
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shegazes · 4 years
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Entretien avec la Fille Renne, photographe et créatrice du magazine Polysème.
1- Quand est né ta passion pour la photographie ?
Mon père et mon grand-père faisaient de la photographie et avaient pas mal d'appareils argentiques, j'ai donc suivi assez naturellement. Mon père m'a offert mon premier appareil argentique lorsque j'avais dix ans et je n'ai jamais cessé la photographie depuis.
2- Dans ta pratique de la photo, est ce que tu te poses la question de la représentation de la femme, comment tu la mets en scène, ce que tu choisis de représenter ?
Je n'ai pas forcément d'idée de mise en scène particulière lorsque j'arrive sur un shooting. Les idées se créent à plusieurs sur le moment. J'essaie au maximum de photographier les personnes dans leur environnement afin qu'elles se sentent à l'aise. Pour le reste, ça commence souvent par une tasse de thé et je photographie les gens simplement, je les laisse parler, bouger, et je m'adapte. Il est rare que je demande de prendre des poses particulières ou que je guide.
Je n'apprécie pas la photographie male gaze, c'est-à-dire des photographies de femmes, souvent très normées, sur-sexualisées, faites clairement pour les fantasmes des hommes cisgenres hétérosexuels. J'essaie de montrer autre chose lorsque je photographie des femmes et je pense qu'avec le female gaze, on (on = artistes qui ne sont pas des hommes cisgenres) arrive petit à petit à se réapproprier l'image du corps féminin, à montrer d'autres facettes et plus de diversité. Cela veut dire montrer des corps sans les sexualiser systématiquement, montrer la grossesse, les menstruations, la santé mentale, le travail du sexe, des femmes grosses, des femmes trans, des femmes non-hétérosexuelles, des femmes racisées, des femmes non-valides, etc.
Parallèlement, il est aussi important de travailler sur le problème de la représentation pour sortir d’une surreprésentation des corps très normés, et dans cette idée la, je fais attention aux femmes avec qui je collabore.
Pour en savoir plus sur le female gaze en photographie, les travaux de l'universitaire Morgane Blain sont intéressants.
3- Tu as créé un magazine féministe qui s’appelle Polysème, est ce que tu peux nous parler de ta démarche et du magazine ?
Polysème est une association cofondée avec l'autrice Raphaëla Icguane en 2018, suite au constat de l'hégémonie cismasculine dans les milieux artistiques. Le but est de visibiliser les créations artistiques produites par les femmes (cis et trans) et des personnes trans binaires ou non-binaires. Pour cela nous avons décidé de créer une revue indépendante, Polysème Magazine. L'art étant constamment profondément politique, notre travail est très engagé et revendique un féminisme intersectionnel et radical.
Le magazine existe sous deux formats auto-publiés, disponibles en papier ou numérique : un grand format de 250 à 350 pages, collectif, sur des thématiques précises ; et Mini Polysème, un format A5, de 44 à 64 pages, dédié à un-e artiste, un matériau, un thème, ...
Pour chaque numéro collectif, nous lançons un appel à projets. Nous y publions des entretiens avec des artistes, créateurs-ices, militant-e-s et intellectuel-le-s, des contributions visuelles (photographie argentique, instantanée, broderie, tatouage, peinture, illustration, sérigraphie, dessin, sculpture, etc.) et littéraires (poésie, essai, nouvelles, etc.).
4- Pour en savoir un peu plus sur toi, si tu devais choisir un photographe, un disque, un film, un livre, lesquels seraient-ils ?
Pour le-a photographe, je choisis Diane Arbus, car elle a su s'imposer dans un milieu bien plus cismasculin qu'aujourd'hui, n'est pas restée "la femme derrière l'homme" (Allan Arbus) et avait à cœur de représenter celleux qui n'ont pas de voix.
Pour l'album, pourquoi pas The Big Roar, de The Joy Formidable.
Pour le film, je vais tricher et proposer une série, Top of the Lake, car elle a été réalisée par Jane Campion (seule femme à avoir eu une Palme d'Or au festival de Cannes et une des rares nommées pour l'Oscar du meilleur réalisateur). Dans cette série policière, elle traite de féminisme, sororité, masculinité toxique, pauvreté, pédocriminalité et violences sexuelles, tout ça en six épisodes, avec la géniale Elisabeth Moss.
Enfin, pour le livre, j'ai été très marqué-e récemment par Le livre noir de la gynécologie, de Mélanie Déchalotte. L'autrice a fait un remarquable travail journalistique afin de lister le panel complet des violences gynécologiques et obstétricales auxquelles s’exposent femmes, hommes trans et personnes non-binaires en France. Le tout est complété par des comparaisons avec les systèmes de santé canadien et d’autres pays européens, des textes de loi française et l’origine historique de certaines pratiques aberrantes toujours usitées.
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La Fille Renne & Baptiste
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Praline Goupil http://instagram.com/pralinegoupil & Rose Farfadet http://instagram.com/rose_farfadet
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Eva Merlier https://www.instagram.com/evatralala_/
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