Tumgik
hors-binaire · 7 months
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Beyond the Gender Binary
"They tell us to be 'ourselves,' but if you listen closely, there's more to that sentence: '... until you make them uncomfortable.' [...] There is always a limit. A breaking point. Once you cross the line, then you are 'too much' and are put back in your place. In this way, acceptance of self-expression becomes conditional."
-Alok Vaid-Menon. Beyond the Gender Binary, p. 10
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hors-binaire · 7 months
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Top de sport
À l'adolescence, mes brassière sport étaient devenues une partie intégrante de mon corps. Que mes seins se pavanent pendant que je faisais mes activités du quotidien, c’était non. Il était difficile de m’imaginer qu’ils allaient être là pour le restant de mes jours. J’ai tellement souhaité de ne pas en avoir, tout comme mes menstruations, que je m’étais dit que si je portais mon top tous les jours, je devrais être capable de m’y habituer. 
-Ah, ça peut couper ma circulation? Je peux développer un cancer; des problèmes de dos; de l'acnée?
J’ai dû changé mes habitudes de changer mes sein en pancake pour une version qui me mettait inconfortable. Lorsqu’ils étaient mis en liberté, rien ne les retenait de se mettre dans une position dysphorique. Il ne m’était jamais traversé l’esprit que porter un top de sport quasiment 24/7 pourrait avoir un impact sur ma santé. Il aurait fallu que ma poitrine respire sur une plus longue période qu’une douche de 5 min. 
J'ai tenté de faire la paix il y a longtemps avec ce feeling, mais il est hors de question que je me sente ainsi pour le restant de mes jours...
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hors-binaire · 7 months
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Permis de conduire
Je m’avance dans le stationnement de la SAAQ. 
« Prenez un tournant ici, MADAME. » Me dit l’évaluateur. 
Une tension règne dans le véhicule depuis le début de l’examen. Je le sens jusque dans ma colonne vertébrale. Je suis persuadé.e d’être à mon meilleur. Obéissant.e, je tourne et je m’approche des automobiles stationnées en rang d’oignon. 
« Maintenant, MADAME, montrez-moi votre stationnement vers l’arrière. »
Pardon ? Un parking de centre d’achat dans une évaluation de conduite à Montréal ? Certainement, il cherche à me faire échouer, car c’est la seule manoeuvre que je n’es pas pratiqué.e. Je m’engage dans la place que reposera la Sunfire de ma mère. Je commence à douter que je vais être capable de le faire du premier coup, mais je continue qu’en même à reculer tranquillement. J’hésite à me replacer, de peur de perdre des points. Mon amie m’avait dit qu’il fallait le réussir d’un coup et c’est ce que je compte faire. L’arrière de la petite Pontiac se recule et soudainement, l’employée gouvernementale s’exclame alors que mon auto accote doucement sur la voiture à côté. 
-Mais qu’est-ce que vous faites, MADAME?! -Je… je suis désolé.e… j’ai paniqué. Je pensais pouvoir y arriver. -Avancez-vous ici.
J’abandonne ma manœuvre et je me stationne dans la place libre face à nous. Je me sens quitté la réalité et je plonge dans un état de rêve. Je n'arrive pas à comprendre ce qui vient de se passer. J’ai à peine à croire que je viens d’échouer mon examen de conduite pratique. Ma tête tourne un peu par la tristesse de ce qui vient de se passer.
-J'imagine que je n’ai pas passé? -Oh que non MADAME. C’était très dangereux ce que vous venez de faire.
Les larmes qui s’accumulent dans mes yeux commencent à couler sur mes joues. 
-Vous ne voulez pas que je vous fasse une parking en parallèle à place? -Non MADAME, vous avez échoué.
Le mot MADAME résonne à chaque coup. En plus d’être condescendant depuis le moment que nous avons quitté la SAAQ, il a dû m’appeler ainsi à chaque interaction que nous avons eue. Son ton réducteur, imprégné du patriarcal, vient me chercher au plus profond de mon être. 
Nous commençons à argumenter, mais je sais très bien que je ne gagnerai jamais. En fait, rendu au point où nous en sommes et au nombre de MADAME qu’il a utilisé, je commence à bouillonner. Je sens une pression sur ma poitrine et l’anxiété s’empare de mon corps. À chaque mention du mot, une vague de chaleur se propage dans mon visage ou coule présentement un déluge incontrôlable. Prochaine fois qu’il sort de sa bouche, je vais probablement exploser. 
-MADAME, calmez-vous s’il-vous-plait! Celle-ci était de trop. -Pourriez-vous arrêter de m’appeler MADAME ?!
Pour la première fois de ma vie, je dis à voix haute le malaise; le mal; le dégoût profond que je ressens face à ce mot, qui est pourtant une marque de respect. Je n’entends plus rien. Il me répond mais j’ai aucune idée de ce qu’il me dit. J’ai juste hâte de ne plus entendre sa voix.
Il finit de marquer des notes dans mon dossier et il sort de la voiture. J’y reste quelques instants. Le mot continue à faire des échos dans ma tête. Je suis humilié.e.
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