Gravité et lâcher-prise.
Gravité et lâcher-prise. L’art de devenir disciple de Jésus.
Prédication par Andrew Rossiter à Bergerac le 12 novembre 2023 (Une reprise d’une prédication de 2020)
Marc 8.31-38, Romains 4.13-18
Avez-vous vu le film «Gravity» d'Alfonso Cuarón avec Sandra Bullock (le docteur Ryan Stone) et George Clooney (Matt Kowalsky)?
Sinon je peux le recommander. Certes le film ne parle pas à tout le monde. C’est un film d’espace, d’action et de suspense où j'étais tenu sur le bord de mon siège. Je l’ai vu la première fois dans l’avion qui m’amenait en Australie. Même si je n’étais pas en apesanteur, le fait d’être dans une boîte en métal qui volait à plus de 800 kilomètres à l’heure à des milliers de mètres du sol ajoutait à l’effet du film.
Si vous ne l’avez pas vu, vous pouvez regarder la bande annonce: www.youtube.com/watch?v=k7RY4Br9jog-. Et peut-être je vous donnerai envie de le regarder ou de le re-regarder. Mais un avertissement quand même cette prédication contient des «spoilers».
Je suis convaincu que presque tous les films américains contiennent des références directes ou indirectes aux textes bibliques. Et c’est le cas de ce film «Gravity» qui, pour ma part, parle symboliquement de ce que c’est devenir disciple de Jésus.
D’abord un résumé du film, très rapide. Le film met en scène un groupe d’astronautes qui sont en mission avec le jeune Dr Ryan Stone. C’est sa première mission et elle est engagée pour apporter quelques améliorations au télescope spatial Hubble. Le chef de la mission est un astronaute expérimenté et c’est sa dernière mission, il profite pleinement de ses sorties en espace.
Tout se déroule sans incident jusqu’au moment où le débris d’un satellite se heurte contre le shuttle spatial tuant l’équipage, sauf Kowalsky et Stone qui est projetée dans l’espace loin du vaisseau. Le film raconte comment les deux survivants, Stone et Kowalsky, bricolent pour rester en vie, en passant d’un vaisseau à un autre. L’oxygène commence à manquer et le commandant Kowalsky décide de donner la seule chance de survie à Stone en se séparant d’elle.
Toujours en lien spirituel avec son mentor, Stone trouve le courage de piloter une capsule de sauvetage chinoise pour atterrir en Mongolie.
Il y a plusieurs thèmes dans ce film, et je vais partager avec vous ce matin 5 points qui donnent à réfléchir de notre manière de devenir et de rester attacher à Jésus.
La première chose que j’ai remarqué c’est que le commandant Kowalsky semble «plus grand que nature». Il remplit l’écran par sa présence avec son éternel sourire. Il joue de la musique country dans son casque pendant qu’il s’amuse à faire des virées autour de la station spatiale. Il prend plaisir à la vie, de l’espace, de la vue sur terre. Il est remplit d’une joie profonde. Et je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ce verset dans les Proverbes (8.30) «Jour après jour, je lui donnais de la joie, je jouais sans cesse devant lui». Tandis que Stone est de marbre, elle est concentrée, elle semble bien porter son nom «Stone» une pierre, sans émotion.
Quand le danger frappe et la station est détruite, c’est Kowalsky qui devient le guide. «Ecoutez ma voix», il dit. Il dirige les actions de Stone et dicte les gestes à faire qui vont sauver sa vie. Il est précis et exacte dans ses exigences. Par sa présence active Stone va réussir à s’en sortir.
La troisième chose que j’ai remarqué c’est que Kowalsky n’est pas du tout autoritaire, mais il suggère et encourage. Il n’est jamais en colère, même quand Stone est maladroite ou quand elle veut faire les choses insensées. Les instructions qu’il donne sont toujours englobées des phrases positives et il loue sans cesse les efforts de Stone. Il transmet autre chose que des gestes à faire, il transmet l'espérance et la confiance qu'il a en sa jeune collègue. C’est comme s’il lui offre la force nécessaire pour affronter les périls. Il ne fait jamais quelque chose à sa place, mais elle a certitude qu’il est toujours là, à ses côtés.
Arrive alors ce moment dans le film où tout se bascule. Kowalsky doit quitter Stone. Il doit couper le cordon qui les relie afin qu’elle puisse vivre, sans lui. Sa présence est devenu un frein à la survie de Stone. Il n’aura pas assez d’oxygène pour les deux.
Nous assistons à cette séparation des deux. Nous voulons qu’une autre solution existe, mais nous savons qu’un de deux doit se sacrifier pour l’autre. Nous partageons impuissants le regard des deux de vouloir rester ensemble dans cette relation qu’ils ont bâti. Une relation qui les a maintenu en vie jusqu’à là. Mais cette relation ne peut pas aller au-delà de cet espace irréel de non-gravité. Ils flottent et ils ne peuvent aller nul part.
La dernière chose que je partage avec vous est encore un bouleversement. Kowalsky est parti et Stone reste seule. Elle s’est réfugié dans une capsule chinoise mais elle ne comprend rien du manuel d’instruction - c’est du chinois pur! C’est vraiment sa dernière chance de pouvoir arriver sur terre et elle panique.
C’est à ce moment que Kowalsky revient. Il est là assis à côté d’elle.
Quoi! Je me suis dit c’est quoi tout ça? Ce n’est pas possible, il est mort, mais il est là. Comment c’est possible? Peut-être j’ai loupé un morceau du film. Peut-être je n’ai pas tout compris dans les sous-titrages. Peut-être c’est son fantôme, après tout c’est un film américain et ils aiment beaucoup le para-normal. Ou peut-être c’est une hallucination née de son désir de ne pas être seule. Elle a tant aimé qu’il soit là que son imagination le projète devant ses yeux. Toutes ces idées passent par ma tête dans un instant.
Pourtant je sais qu’il est mort, et je sais qu’il est là. C’est une présence physique, le siège bouge quand il se tourne vers elle. C’est lui, mais ce n’est pas lui.
Et j’ai compris, c’est tout simplement une parabole de la résurrection. Je ne dit pas qu’un vendeur de machines à café est le Christ, c’est une parabole pour m’aider à comprendre ce que c’est de suivre Jésus. Il est présent non pas de mon imagination, non pas physiquement mais bien réellement. Il ne donne pas des explications. Il n'essaie pas de prouver par des arguments qu'il est là. Par son sourire il transmet une force d’encouragement. Par son regard il indique un chemin possible. Elle sait maintenant, d’une manière intuitive, ce qu’il faut faire.
Cette rencontre n’enlève en rien ce qu’elle doit accomplir pour revenir de l’espace. C’est elle qui doit diriger le vaisseau chinois. C’est elle qui doit affronter les dangers du retour. C’est elle qui doit guider, freiner et manœuvrer pour accomplir son atterrissage.
Le film termine avec son arrivée sur terre quelque part, j’imagine, dans le désert Gobi. C’est ici que la gravité, si absente dans le film, est présente. Elle vit. Elle émerge d’un gros plan d’eau comme la première vie sur terre, comme quitter les eaux de baptême. Elle pose un pied devant l’autre, elle hésite, elle trébuche, elle marche d’un pas incertain. Et elle est seule, mais pas comme avant.
La résurrection n’est pas autant un événement quelque part dans le passé une fois pour toutes, mais bien plus: ce retour sur terre à nos vies de tous les jours. Nous revenons transformés afin de reprendre notre chemin. Elle retrouvera surement sa fille. Elle continuera, sans doute, à faire son travail. Mais elle vivra désormais grâce à une expérience hors du commun.
Etre disciple de Jésus ne fait pas nécessairement de nous des heros ou des saints. Connaître Jésus, le ressuscité, fait de nous des hommes et des femmes qui marchent à jamais en sa présence.
Je vous invite à regarder ou à re-regarder le film avec ces cinq points en tête afin de refaire l’histoire de votre relation avec le ressuscité. Celui-même qui vient pour transformer nos vies en vie véritable.
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Apprendre à tomber
Peut-on espérer rencontrer quelqu'un d'intéressant quand on a une vie de merde ?
C'est une vraie question.
Mon Responsable de Master est un rêve de célibataire, du genre agaçant toujours à l'aise partout : grand, beau mec, des yeux de renard, métier prestige, suradapté socialement, bardé de diplômes & d'honneurs ET pas (plus ?) marié. Caréné à peine moins que Thomas Pesquet, du genre à me faire chercher le sommeil longtemps. Mon âge à peu près, en tout cas un Gen X comme moi, et encore scandaleusement attirant. C'est bien simple, à côté de lui les autres types ont l'air de gnomes agités de tics.
Quand il instruit quelqu'un d'important – pas nous, mais un journaliste ou d'autres chercheurs – il a une manière de souligner les points de soudure logiques de son discours avec un merveilleux sourire imperturbable qui semble ne s’adresser à personne d’autre qu’à lui-même, et on sourit à notre tour, quand même conquis par ce chatoiement impérial de muscles sous la fourrure, et puis soudain le sourire disparaît, aussi machinalement qu’il est venu, le tigre reprend sa route et sans bien savoir pourquoi, on se sent d’un coup malheureux, dérouté et un peu floué.
Un jour de grand décolleté, j'ai surpris son regard dans le couloir me laissant supposer qu'il est bien hétéro (?). La nuit suivante, alors que je me retournais dans mon petit lit en me grattant - me demandant quel genre de fille pouvait bien avoir accès à une merveille pareille - d'un coup je me suis vue, avec mon squat de punaises, la solitude qui me colle aux semelles pire qu'un bout de PQ, mon compte en banque à sec, ma reprise d'études que jeunes et vieux prennent comme un prétexte de plus pour me regarder de haut ; et ma vie, tellement suturée de partout comme une face de boxeur que je ne saurais même pas par quel bout la prendre, si je devais la raconter.
Le rire m'est venu comme çà.
Quand tu es une fille, on te bourre le crâne avec du plâtre pendant ta jeunesse pour que tu ne te laisses jamais aller, que tu ne profites jamais de la vie et que tu te sentes toujours du mauvais côté de la médaille : coupable de tout et libre de rien.
On te raconte, par exemple, que si tu te mets en colère, si tu ne cherches pas à plaire, si tu picoles, si tu sors tous les soirs, si tu dis toujours ce que tu penses... et surtout si tu nommes la violence masculine partout où tu la vois, non seulement tu ne trouveras pas de gars potable, mais même : çà sera entièrement de ta faute. Et comme tu es un peu con - et comme, soyons honnêtes, on éduque les filles pour qu'elles soient décoratives, pas pour qu'elles réfléchissent - tu y crois.
Jusqu'au jour où tu prends un marteau et tu en assènes un grand coup sur tous ces petits flics qui patrouillent dans ta tête. Et si tu sens la vieille culpabilité revenir, par exemple lorsque tu as fini la plaquette de chocolat en rotant de béatitude, tu t'aperçois vite que quelque chose a changé.
Pourtant c'est Kendrick qui a raison :
Love, let's talk about love / is it anything or everything you hoped for ? / Or do the feeling haunt you ?
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