Tumgik
#manger un papier avec son nom
Envoûtement amoureux rapide.
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ENVOUTEMENT AMOUREUX RAPIDE PAR NOM OU PRENOM, EVOUTEMENT AVEC PHOTO Les biens faits de la magie noire, sorcellerie Dans divers contextes historiques, anthropologiques, religieux et mythologiques, il est fait pratiqué de certains genres de puissances surnaturelles ou magiques.La formule Magique de Sorcellerie d’Amour, cette formule est très puissante et assurera un lien affectif entre vous et…
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swedesinstockholm · 3 months
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23 février
j'ai entendu une humoriste sur france inter qui disait qu'elle se sentait tellement seule qu'elle allait se faire faire des manucures pour que quelqu'un la touche et les gens dans le studio ont poussé des exclamations de dégoût choqué, les gens ne sont clairement pas prêts pour mon livre. et puis ce matin, toujours sur france inter, j'ai entendu un écrivain que je connaissais pas qui parlait de son travail d'homme à tout faire et de sa situation d'ultra précarité et que parfois c'est dur mais bon c'est lui qui l'a choisi (avant il était photographe et il portait des costumes dior). il est publié chez gallimard mais il est quand même homme de ménage et archi pauvre, il peut pas chauffer plus d'une pièce de son appartement que j'imaginais tout pourri à la bordure d'un paris imaginaire avec de la tôle rouillée et des murs qui suintent. il faut que j'arrête de voir la publication comme une finalité. je veux de l'argent, tant pis pour la liberté, ça veut rien dire la liberté. il me faut un plan de carrière.
25 février
encore en train d'écouter le nouvel album d'mgmt, je crois que je commence à l'adorer. j'étais un peu partagée au début. j'ai regardé des interviews et ça m'a replongée en 2008 dans mes jours de groupie en chef d'andrew vanwyngarden. ils sont inextricablement liés à mon adolescence de bloggueuse insupportable mais touchante (quelqu'un m'avait dit ça un jour dans les commentaires et je trouve que c'est une bonne description). dans une interview on leur demande pourquoi ils sont pas sur les réseaux sociaux et andrew dit qu'à leur époque c'était pas cool de s'auto-promouvoir et que faire un selfie c'était le truc le plus embarrassant du monde et ça m'a fait réaliser que beaucoup de temps avait passé depuis... je sais pas, que je suis née? aussi j'ai toujours honte de faire un selfie en public.
andrew a 41 ans. il est verseau, comme r. et comme a. j'ai réécouté leurs deux premiers albums hier, après m'être promenée sur le campus du lycée pour me rouler dans la nostalgie. la nostalgie de quoi, je sais pas trop parce que j'étais aussi déprimée à 17 ans qu'aujourd'hui, le seul truc bien c'était la musique les concerts et ma double vie de bloggueuse populaire où les gens me disaient que je leur manquais quand je partais en vacances. la première fois que j'ai écouté mgmt c'était un dimanche matin sur youtube, c'était le printemps et j'avais 17 ans et j'étais assise au pc dans la pièce de l'ordi et il faisait probablement soleil. le soleil et le printemps sont des composantes importantes de ma relation à mgmt. leur musique me rend nostalgique de plein de choses que j'ai connues et pas connues. comme wildflower des avalanches. 
les choses pas connues: les époques avant les années 90; les états-unis. les choses connues: un truc doux et joyeux de l'enfance, une piscine chaude où il fait bon vivre; les sapins, la forêt de manière générale; le soleil (PLEDGE ALLEGIANCE TO THE SUN); le jardin de la maison quand j'étais petite, les fleurs de ma grand-mère, les habits que j'aimais quand j'étais petite (le tshirt avec les papillons, du rose barbie et du vert fluo, du jaune bordé de rouge, des pois, des fleurs); du bois (meubles).
6 mars
je me force à écrire. je suis en crise. j'ai envie d'exploser et d'imploser en même temps. j'ai envie de manger du sucre mais j'en ai pas envie, j'ai juste besoin de combler un vide, HA, à chaque fois je crois avoir trouvé un truc profond mais après je me rappelle que ça existe déjà et que c'est archi commun. j'essaie d'écrire un texte sur les mythes pour un appel à textes mais je me sens submergée par l'ampleur du thème et par les choses que j'ai à dire mais en même temps j'ai rien à dire. j'ai trop pris goût à avoir mes textes publiés dans des revues, c'est en train de devenir addictif, comme mon addiction aux annonces de location immobilières bruxelloises sur fb. je suis accro aux photos d'apparts dans lesquels me projeter et je suis accro à voir mon nom imprimé sur du papier.
mon texte sur a. tiré de bluettes que j'ai été assez naïve d'envoyer à deux revues différentes a été sélectionné par les deux revues et j'ai du choisir entre les deux et ça m'a stressée toute la journée lundi. j'en avais mal au ventre, comme à chaque fois que je dois faire un choix, ça a pris des proportions de vie ou de mort, j'avais peur de faire le mauvais choix et de le regretter toute ma vie. j'arrive pas à accepter l'idée selon laquelle y a pas de mauvais choix. dans ma vision des choses, y en a toujours un qui est forcément mieux que l'autre. j'arrive pas à voir les choses à égalité, tout est en compétition. alors j'ai demandé conseil à j. de paris, vu qu'elle a fait des meilleurs choix de vie que moi, je me suis dit que son intuition fonctionnait mieux que la mienne, et je l'ai suivie.
j'ai écrit aux deux revues en rentrant de la chorale et j'avais l'impression d'être dans the voice quand les candidats doivent choisir un coach et qu'ils s'excusent auprès des autres de pas les avoir choisis, sauf que ça aurait été mille fois plus facile de choisir un coach de the voice (mika). j'arrivais pas à croire que j'étais en train d'écrire un mail à une revue pour leur dire qu'elles pouvaient pas publier mon texte, j'avais l'impression de me tirer une balle dans le pied. en plus elles m'ont dit que ça leur faisait rien à elles que mon texte soit publié ailleurs. j'arrive pas à m'en remettre. l'autre revue m'a dit que c'était un beau luxe de pouvoir choisir mais entre la peur de faire le mauvais choix et la déception de pas être publiée dans mouche j'arrivais à peine à savourer le goût du succès.
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profenscene · 2 years
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Dimanche 18 septembre
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Et le dimanche, on s'évade !
Nona porte un T-shirt à l'effigie d'une chaîne de restaurants. Nona vit avec deux femmes qui n'occupent pas leur corps d'origine. Nona aime promener Nounouille, le chien à six pattes, et manger des crayons. Nona est surveillée par une cellule armée cherchant à vaincre l'Empereur Nécromancien. Nona rêve d'apocalypse.
Troisième volume surprise de ce qui devait être au départ la Trilogie de la Tombe Fermée et qui s'est métamorphosée, de fait, en Tétralogie, Nona la Neuvième n'est pas la seule anomalie dans cette série de science-fiction perchée et baroque.
Là où ses deux prédécesseurs, Gideon la Neuvième et Harrow la Neuvième, balançaient le lecteur dans un univers inconnu, au sein d'une histoire plutôt classique, Nona renverse la formule : le monde dans lequel évolue la protagoniste est bien plus familier, mais l'histoire reste, pendant la plus grand part du roman, cachée à nos regards, même si elle suit directement le deuxième volume. On assiste à la vie quotidienne d'une enfant de cinq ans piégée dans le corps d'une jeune fille de dix-neuf et de ses deux gardiennes, dont le nom sera tu afin de ne pas divulgâcher pour ceux qui ont commencé le cycle. Son environnement, une ville en ruines dans laquelle chacun vivote à sa manière, est loin des palais terrifiants et des vaisseaux improbables auxquels l'autrice, Tamsyn Muir, nous avait habitués.
Et c'est là qu'on pourra décrocher. Se demander par quelle arnaque on suspend les péripéties haletantes dont on voulait la clé - les questions non résolues étant légion - pour nous raconter, par le menu, cinq jours d'une vie certes mouvementée, mais bien différente de celle des deux héroïnes que nous connaissons.
Nona la Neuvième aurait dû être la première partie du dernier livre, et non un roman à lui seul. Et cela se sent parfois : nombre d'éléments sont mis en place sans que leur importance soit forcément dévoilée dans les dernières pages. Malgré tout, il y a un charme fou, à se poser, après deux volumes bourrés d'intrigues, de révélations et d'explosions (au sens propre comme métaphorique), pour observer des personnages, connus et nouveaux, dans un environnement quotidien. Moins pressée par la narration, l'autrice s'amuse plus que jamais, sans jamais nous laisser au bord de la route.
Nona la Neuvième est une autre facette du cycle de La Tombe Fermée. Un autre regard sur un univers que l'on croyait familier. Avec un tempo plus lent, Muir nous montre que, même s'ils s'en prennent plein la tronche, bon sang ce qu'elle les aime, ses êtres de papiers. Et cet amour est contagieux.
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dream---cather · 3 months
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Reste avec moi
Chapitre 2
Plus tard dans la soirée lorsque je travaille Loona descend au eleven pour me parler de ça merveilleuse journée à l’école.  
“OMG il est tellement beau, il est tellement gentil et une voix tellement belle” Dit-elle avec des étoiles dans les yeux. 
Comme réponse je ne fais que lever les yeux de mes notes de cours à elle est ne fais que la regarder un court instant. 
“Ca vas me regarde pas comme ça, tu ne c’est même pas c’est quoi l’amour dû à n’a jamais eu, tu peux pas comprendre” Au même moment un client rentre dans eleven. On lui fis un bonjour.Il choisit son truc puis passe à la caisse et pars.
“Tu dois faire mes devoirs et essaye que ça soit parfait pour impressionner Félix”Dit-elle en les sortant de son sac et les déposant à côté de la caisse.
“Je l’ai veux avant de dormir” Dit-elle en partant.
Je réussie à finir ses devoirs et les mien jusqu'à avant que mes tante vienne prendre ma place pour que je puis aller manger. Une fois à l’appartement, je sors le repas du soir puis commence à le manger.
“Bon tu à fini mes devoirs j'espère”Dit Loona une fois sortie de la salle de bains. Je ne fais qu' un pouce en l’air puisque je mangeais.
 Je finis mon repas puis vais me coucher.  Le lendemain, je me lève et je me dirige vers la cuisine pour manger. Par la suite je vais prendre ma douche puis me changer pour partir à l’école.
Lorsque je me dirige vers la classe, je vois Loona et ses amies se diriger toutes contentes vers Félix et d’autres garçons. Il reste discuté ensemble jusqu’à temps que la cloche sonne puis il se sépare pour aller chacun dans leur classe.
“Salut” Dit Félix en me regardant avec un sourire. J'allais lui répondre mais le prof est arrivé au même moment.
“La semaine prochaine il aura un examen sur ce qu'on a vu depuis le début des cours” Dit le prof avant de commencer son cours. Lorsque le cours finit pour le dîner, Loona se retourne vers Félix.
“Si tu veux je peux te prêter mes notes pour mieux étudier ou on pourrait étudier ensemble si tu veux?”
“Ça ne me dérange pas” Dit Félix en la regardant.
“Génial, Samedi à la bibliothèque?”
“Ça me vas”
Je quitte la classe puis par manger sur le toit. J’allais commencer à manger mais Loona m'écris un message.
Loona:
Tu pourrais me prêter tes notes?
T/p:
Non, tu n’avais qu’à n’en prendre toi même
Loona:
Donne les moi ou je vais aller voir ma mere
T/p:
Tu les veux pour quand?
Loona :
Samedi
Je roule des yeux puis ferme mon téléphone et retourne manger.
Puisqu’un à congé aujourd’hui Loona à décider d’aller étudier avec Félix à la bibliothèque. Je suis allé avec eux pour faire de même.Bien sûr Loona m’a clairement dit de ne pas se mettre à la même table qu’eux. Je me suis mis sûr une table beaucoup plus loin d’eux. Lorsque j'étudie, un jeune homme passe à côté de moi puis me pose une question.
“Salut, je peux m'asseoir là?”Dit-il avec un sourire. Je lui fais oui de la tête et enlève mes choses sur le siège à côté.
“Désoler j’aurais pris une autre place mais il à n’a plus”Je ne fais que lui adresser une sourire.
“En Fait moi c’est Jisung” Il me tend la main et  je la sert.   
“Et toi?...tu n'as pas de nom?” Je ris et écris T/p sur un bout de papier avant de lui donner. Il le prend et le lis à haute voix en me regardant. Je lui prend le papier des mains et lui écrit quelque chose avant de lui repasser. Il prend le papier et le relie à nouveau ;à haute voix.
“Est-ce que je suis nouveau?...Oui je suis arrivé en même temps que Félix…Je pense que tu le connais? Vous êtes dans la même classe non” Je lui réponds oui de la tête et lui reprend le papier puis lui repasse.
“Comment tu sais…C’est mon petit doigt qui me l'a dit!” Je lui adresse un sourire.
“Tu fais quoi?” Je lui passe un nouveau papier
“J’étudie pour un examen…Moi je suis venu pour faire des recherches pour un oral sur la guerre de Corée!...dit tu sais ou sont les livres qui parle de ça?”Je lui tend un papier qui lui explique où sont rangés les livres qu’il cherche.
“Merci!”
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38 - L'ORTIE
1 - les fruits
2 - les feuilles
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Si les feuilles, les graines et les racines peuvent être utilisées ce sont les feuilles qui sont le plus consommées. Véritable cocktail de nutriments, l’ortie est l’une des plantes les plus intéressantes d’un point de vue nutritionnel. 
j’ai testé une recette à base de graines d’ortie.
Enfin les “fruits” d’ortie, pour être exact.
On confond souvent, mais les petites grappes vertes qui pendent des plants femelles de l’ortie dioïque (Urtica dioica) sont ses fruits, pas ses graines.
Je savais depuis un moment qu’ils étaient comestibles, j’en mangeais régulièrement cru, mais je n’avais jamais essayé de les cuisiner.
C’est chose faite !
Des super-aliments sauvages pour l’hiver
Les feuilles d’orties ont une concentration exceptionnelle en nutriments, minéraux et vitamines.
Dans 100 g de feuilles fraîches, tu trouves :
Du calcium, 80 % des AJR (apports journaliers recommandés) ;
Du fer, 60 % des AJR ;
Des protéines complètes ;
De la vitamine C, 4 fois les AJR ! (et 6 fois plus que dans l’orange) ;
Des vitamines A, E, B, K…
Des minéraux ; Etc.
C’est également l’un des végétaux les plus riches en protéines complètes (environ 8 g/100 g dans les feuilles fraîches). L’ortie contient en effet 18 acides aminés dont 8 essentiels que le corps ne synthétise pas, ce qui en fait une protéine parfaitement assimilable par l’organisme au même titre qu’une protéine animale et contient davantage de protéines végétales que le soja, qui fait pourtant référence en la matière.
- Ses feuilles sèches contiennent 40% de protéines
L’ortie renferme également une forte concentration de potassium, de calcium (4 fois plus que le yaourt), de zinc, de magnésium, de manganèse, de silice.
Elle sait calmer les douleurs articulaires et les allergies (les Egyptiens l’utilisent depuis l’Antiquité !)1.
Et argument non négligeable : elle a très bon goût !
1 - les fruits
Mais les fruits d’Ortie, c’est un concentré de concentré.
Ils sont tellement riches qu’il est déconseillé d’en manger le soir que si tu souhaites bien dormir…
Mais c’est parfait pour te booster en hiver !
Comment reconnaître les fruits d’Ortie ?
L’ortie dioïque (comme son nom l’indique) est une plante dioïque, c’est-à-dire qu’elle a des plants mâles, et des plants femelles.
Les deux portent des fleurs, mais seuls les plants femelles portent les fruits, c’est donc eux qui nous intéressent.
Les fleurs et fruits de plant femelle sont des grappes vertes pendantes qui ressemblent à des chatons de noisetier, alors que les fleurs de plant mâle sont de très petites billes verdâtres/rougeâtres, en grappes dressées ou horizontales.
Je t’ai fait un montage comparatif, pour t’aider à les distinguer :
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A gauche, inflorescences de plant femelle ; à droite, inflorescences de plant mâle.
Récolter et conserver les fruits d’Ortie
Tu peux récolter les fruits d’Ortie à la fin de l’été, d’août à octobre, voire un plus tard si tu fauches régulièrement tes orties pour qu’elles poussent toute l’année.
En fonction de la période, ils peuvent encore être bien verts, ou tendre vers le marron.
Mets des gants, coupe les grappes et, une fois rentré, tu auras juste à tirer le long des grappes pour faire tomber les fruits.
Tu peux facilement les conserver une semaine dans un petit tupperware au frigo.
Mais pour en avoir tout l’hiver, je les sèche dans un endroit sec et aéré !
Tu as deux options :
Récolter les orties entières, les sécher tête en bas puis récolter les fruits plus tard ;
Récolter seulement les grappes et les sécher sur du papier journal.
J’ai testé les deux, le résultat est le même.
Puis une fois secs, je les ai placés dans des pots à confiture, c’est ma réserve pour cet hiver ;)
Tu peux aussi congeler ces fruits ou les lacto-fermenter dans une saumure, mais je n’ai pas encore essayé.
Les recettes avec des fruits d’Ortie !
J’ai testé les fruits d’Ortie :
Ajoutés aux soupes d’ortie, mixés avec les feuilles ;
Mélangés à du fromage frais (type chèvre frais ou sérac, en Suisse) pour l’apéro .
Revenus à la poêle dans un peu d’huile, sur des galettes.
Évidemment, tu peux aussi les manger cru, ils ont un goût de “vert” (chlorophylle) et ça croustille.
Mais ce que je préfère, c’est beurrer une tartine de bon pain au levain et y ajouter les fruits d’Ortie.
2 - les feuilles
Crues ou cuites, en soupe, infusion, tarte, salade…. il y en a pour tous les goûts !
L’ortie est ensuite plutôt simple à cuisiner. 
En soupe ou en risotto, elle apporte un petit goût en plus, en omelette, dans des smoothies, des jus, en quiche, en salade, en pesto, en infusion, dans un cake, un appareil à tarte, elle remplace le basilic en pesto ou encore les épinards , dans le muesli… L’ortie se consomme de 1001  façons, comme un légume classique finalement. L’ortie séchée (en poudre ou en feuilles) se trouve facilement chez les herboristes, dans les magasins bio et naturels. La plante fraîche est plus rare dans le commerce. L’ortie est tout aussi intéressante dans sa version fraîche ou sèche, à une nuance près, comme l’explique Caroline Gayet : "La plante fraîche est majoritairement composée d’eau. Dans la plante sèche, l’eau est évaporée, elle est donc plus concentrée en principes actifs, à l’exception des vitamines".
En revanche (les feuilles), lorsqu’on la fait cuire, qu’on la plonge dans l’eau bouillante ou qu’on la fait sécher, l’ortie perd tout effet irritant.
Un tel palmarès hisse l’ortie au rang de "super aliment". Et contrairement à ses consœurs plus exotiques comme les baies d’açaï ou de goji ou encore la spiruline, l’ortie est moins chère, surtout si vous vous donnez la peine d’aller la cueillir vous-même !
Pas de contre-indications à la consommation d’orties
L’ortie ne présente pas de contre-indications particulières, même les femmes enceintes peuvent en consommer à dose nutritionnelle en version sèche (évitez l’ortie fraîche pendant les mois de grossesse). Toutefois, la phytothérapeute met en garde : "L’ortie est très riche en principes actifs, il ne faut donc pas la surconsommer et il faut bien respecter les dosages".
Notamment si vous suivez un traitement contre l’hypertension, un traitement diurétique, anti-inflammatoire, anticoagulant, l’ortie peut entrer en interaction avec ces traitements. Ne faites pas de surdosage et demandez conseil à votre médecin avant de commencer une cure d’ortie.
Idées recettes express
Pour faire des infusions ou des décoctions on utilise un mélange de feuilles + tiges. En effet,  la tige a son intérêt car c’est la partie la plus riche en silice.
En infusion :
20 à 30 g de plante sèche par litre d’eau, infusion 30 minutes
En décoction :
30 à 60 g de plante fraîche par litre d’eau en décoction pendant 5 mn
L’ortie en cuisine
Les jeunes pousses et feuilles font de l’ortie un des meilleurs légumes sauvages. Le goût des jeunes pousses est très délicat; par contre celui des feuilles un peu âgées est plus fort et rappelle assez nettement le poisson.
Pour la cuisine, on utilise :
les jeunes pousses de l’ortie pour les salades
les jeunes pousses (avec les 4 premières feuilles) de la petite ortie (moins fibreuses que la grande ortie) pour la cuisson.
Les salades
Pour les salades, attendre 6 à 12 heures avant de les consommer, et bien arroser d’huile pour éviter le piquant résiduel éventuel. Goûter avant pour sentir si le piquant est effectivement parti.
Pesto d’ortie :
Mixez 50 g de feuilles d’ortie fraîches, 25 g de parmesan râpé, 1 c. à s. de pignons de pins, 2 gousses d’ail et 5 cl d’huile d’olive. Salez et poivrez selon votre convenance.
Potage d’ortie :
Faites revenir 2 oignons. Ajoutez 4 pommes de terre, 50 g de feuilles d’ortie séchée, du sel, du poivre. Ajoutez un litre d’eau, cuire 15 mn à ébullition. Mixez et dégustez !
Omelette aux orties
Fouettez 6 œufs avec le sel et le poivre. Ajoutez 200 g de feuilles d’ortie fondues, mélangez. Cuire 15 mn.
Les plats
La petite ortie peut se cuisiner comme des épinards ou des blettes.  En gratin, en purée, la seule limite sera votre imagination.
En tant que condiment
La poudre séchée d’ortie peut se mettre dans toutes les salades et dans tous les plats. Elle se marie très bien avec les céréales et les légumineuses.
L'eau d'orties
Cette recette est parfaite pour recharger les batteries, car elle est riche en sels minéraux. Elle est connue en tout premier lieu, pour sa capacité à soutenir la détoxification de l’organisme.
POUR LA RECETTE :
Vous aurez besoin d’une carafe, d’eau et de feuilles d’ortie.
Mettre deux grosses poignées d’orties préalablement nettoyées, dans un litre d’eau froide.
La laisser reposer à température ambiante pendant une nuit.
Le lendemain filtrer les feuilles et c’est prêt !
Un léger goût de banane est perceptible, ce qui plaira aux enfants. Je vous recommande d’ailleurs de la préparer avec eux !
À boire comme de l’eau, sans exagération.
Sources
Apprendre Préparer (Sur)vivre
Entretien avec Caroline Gayet, diététicienne-phytothérapeute, auteure de Ma Bible des secrets d’Herboriste et conseillère à l’Herboristerie du Palais Royal
L’ortie c’est malin, Alix Lefief-Delcourt, Editions Leduc.s
Les vertus de l’ortie, Alessandra Moro Buronzo, Editions Jouvence
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alexar60 · 2 years
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Transylvanie express (22)
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Les 21 premiers épisodes sont disponibles ici
Ses yeux étaient d’un bleu si profond qu’on pouvait s’y noyer. Ils étaient grands, immenses et rappelaient énormément les personnages de mangas. De temps en temps, elle recoiffait une mèche rebelle. J’étais surpris de voir qu’elle ne portait pas de chignon, mais laissait sa longue chevelure retomber sur les épaules. Si elle n’était pas châtain aux yeux bleus, elle ressemblerait à Ludmilla. Elle riait à son compagnon, exposant de jolies dents blanches. Je remarquai leurs mains se caresser à côté de leurs assiettes qui restaient toujours pleines.
-          Je serai presque jalouse, murmura Ludmilla en montrant un petit air amusé.
Surpris, je réagis en remontant le buste et en détournant le regard. Mon assiette était vide et j’attendais le serveur pour réclamer un dessert. Autour de nous, les tables de la salle à manger étaient toutes occupées par des couples ou juste par des commerçants itinérants. Il n’y avait aucun enfant, aucune famille malgré le standing étoilé du palace.
Un domestique en costume noir récupéra nos assiettes puis revint avec des crêpes Suzette. Je commençai à couper mon dessert lorsque je fus pris de vertige. Tout commença à tanguer; les tables, les clients, la salle entière bougeait au rythme de vagues inexistantes. Mes mains accrochèrent la nappe. J’inspirai fortement sans montrer la moindre émotion.
-          Est-ce que tu me trouves belle ?
-          Comment ? répondis-je
La voix venait de loin. Cependant, elle m’aida à revenir sur terre. Autour de nous, les gens ne bougeaient plus. Ils ressemblaient à des pantins, des marionnettes de chiffon ou de cire. J’observai la fille aux yeux bleus. Ce n’était plus qu’une poupée de porcelaine. La bouche fermée était peinte, ses yeux recouvraient la moitié de son visage blanc et ne remuaient pas. Même le serveur debout derrière la table des salades et des entrées, présenta une stature de mannequin. Seule mon amie gesticulait en mangeant sa crêpe.
-          Comment ? s’étonna-t-elle.
-          Est-ce que tu me trouves belle ?
La voix résonna une seconde fois. Elle venait de très loin. Ludmilla me dévisagea, inquiète de me voir tourner la tête à tout bout de champs. Personne ne remuait. Nous étions cernés de poupées plus ou moins jolies. Je frottai me yeux avant de répondre.
-          Oui, bien sûr !
-          De quoi parles-tu ?
-          Tu m’as demandé si je te trouvais belle, alors je te réponds oui. Tu es très belle.
Elle rougit, et se remit à découper sa crêpe. Les autres clients du restaurant retrouvèrent leur apparence humaine. Dès lors, un brouhaha interrompit brutalement le silence pesant.
-          C’est gentil, mais je n’ai rien dit !  
Nous ne parlâmes plus, continuant de déguster la fin du repas. Ensuite, nous nous levâmes afin de retourner dans notre chambre. Mais en passant devant le comptoir d’accueil, un concierge nous interpela.
-          Lady Jezikova, vous avez reçu un télégramme.
Surpris, nous nous regardâmes car nous n’avions jamais donné le nom de Ludmilla à qui que ce soit dans l’hôtel. Elle approcha et récupéra le morceau de papier. Son visage blêmit soudainement. Son regard devint humide. Elle pinça ses lèvres entre les dents. Les clients présents dans le hall se transformèrent lentement en mannequin de grand magasin avant de retrouver leur apparence au bout de quelques courtes secondes.
-          Y a-t-il un téléphone, ici ?
-          Désolé madame, c’est en court d’installation partout dans Bucarest. Vous en trouverez un dans le bureau des postes au bout de la rue.
Après quelques explications, elle m’oublia et se dirigea vers la sortie. Je restai éberlué au milieu du hall et ne réagis qu’une fois Ludmilla hors de ma vue. Alors, je me précipitai à l’extérieur du palace. Le portier signala la direction de la jeune femme, mais avec le brouillard, je ne vis pratiquement rien. Dès lors, je marchai au mieux, en espérant ne pas me tromper de rue. Apparemment, le relai de poste n’était pas très loin.
En m’éloignant de l’hôtel, je m’éloignai aussi des bruits de la rue. J’avançai au milieu du brouillard, distinguant mal les façades des maisons pourtant si proches. Je marchai lorsque je vis une silhouette au loin qui avançait à pas pressés.
-          Ludmilla ? criai-je.
Elle s’arrêta et après avoir posé une question, elle reprit son chemin.
-          Est-ce que tu me trouves belle ?
-          Ludmilla ! Attends-moi !
Elle continua de marcher, éloignant la brume devant elle. Sa démarche n’avait rien de naturel, frôlant presque le sol. Sur le coup, je me demandai si je suivais bien Ludmilla. Puis, elle se retourna ; je reconnus son visage, ses joues roses, ses lèvres rouges et ses yeux marron. Dès lors, j’accélérai. Elle ne m’attendit pas, reprenant son pas forcé.
-          Est-ce que tu me trouves belle ? Entendis-je.
L’écho résonna dans mon esprit, comme s’il venait de mon subconscient. Mon amie franchit une grille pour entrer dans une sorte de parc. Cela m’étonna, d’autant qu’elle ne connaissait pas la ville. Elle marcha sur le chemin cerné d’arbres et de brouillard. Elle dégageait sur son passage un parfum de vanille et de fleur d’oranger. Je l’appelai mais toujours elle répondait par :
-          Est-ce que tu me trouves belle ?
Je ne vis rien du jardin, pas plus que de la lumière qui se noircissait de plus en plus. Il était midi, pourtant, on se crut en pleine nuit. Je persistai à suivre Ludmilla. Elle avançait encore dans le parc, s’engouffrant de plus en plus profondément dans ce labyrinthe de verdure et de coton. Elle ne s’arrêta plus, laissant le vent apporter quelques mots à mon ouïe. :
-          Est-ce que tu me trouves belle ?
Alors, essoufflé, fatigué et brutalement pris de vertige, je criai une réponse à moitié étouffée par un manque d’oxygène : « Oui ! ». Ludmilla s’arrêta soudainement pour se retourner et m’attendre. J’essayai de retrouver une respiration normale. Par moment, afin de ne pas tomber, je me retenais en appuyant la main sur l’arbre le plus proche. Elle ne portait plus sa robe de couleur mais un long manteau noir. Une capuche recouvrait ses cheveux. Et un écho brisa le silence :
-          Est-ce que tu me trouves belle ?
Je ne pensai plus ni n’arrivai à parler. Je marchai difficilement en titubant. Mon cœur sembla éclater mes tympans, je l’entendis battre dans ma gorge, dans chacune de mes veines. Aussi, arrivant à cinq mètres de ma compagne, je m’arrêtai avant d’appuyer la main contre un arbre.
-          Est-ce que tu me trouves belle ?
Ses lèvres n’avaient pas remué. Ce n’était pas Ludmilla. La créature portait un masque à l’image de mon amie. Elle glissa jusqu’à moi. L’odeur de vanille et de fleur d’oranger laissèrent place à une odeur putride, une odeur de rat crevé. Elle approcha sans faire de bruit, pourtant, j’entendis bien sa phrase répétée avec agressivité :
-          Est-ce que tu me trouves belle ?
Je fuis ! Je fis demi-tour ! Mais à peine commençai-je à courir que je sentis une pression sur mon épaule. Quelque-chose agrippa mon cou, s’y enfonçant au plus profond. Je sentis mon sang me quitter, Un filet de sang coula aussi de mon nez. Le col de ma chemise se teinta de rouge. La chose buvait goulument, pénétrant toujours ses crocs dans ma chair.
-          Est-ce que tu me trouves belle ?
Je tombai sans réaliser qu’elle venait de parler, alors qu’elle me dévorait, tout en accompagnant mon corps sur le sol. Je crus à mon dernier souffle, je m’attendais à disparaitre, à mourir ici. Et dans un ultime soupir, je murmurai :
-          Oui. Tu es très belle.
A ce moment, elle releva la tête avant de s’évanouir dans le brouillard. Un vent frais frôla mon visage. Je me relevai, exténué, Je courus jusqu’à la grille d’entrée. Puis, après avoir reconnu la rue, je retrouvai la route jusqu’au palace. Ludmilla, habillée de sa jolie robe colorée, m’attendait dans le hall. Elle m’enlaça, heureuse de me revoir. Elle releva le col de ma chemise.
-          Tu es blessé ? demanda-t-elle.
Il était taché de rouge brun. Pourtant je n’avais aucune trace de morsure.
Photo: Dirk Wüstenhagen
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fallenrazziel · 3 years
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Les Chroniques de Livaï #518 ~ UN PARFUM DE CULPABILITE (juin 846) Mike Zacharias
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le  personnage   le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le   plus fort de    l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur   ?   Qu'est-ce   qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en   devoir de   répondre à ces questions en vous livrant ma  propre vision   de sa vie, de   ses pensées, des épreuves qu'il a  traversées, ainsi que   celles des   personnes qui l'ont côtoyé, aimé,  admiré, craint,   détesté. Si   j'essaie le plus possible de respecter le canon,   quelques libertés    seront prises sur les aspects de sa vie les plus   flous. Quelques    personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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Je sors de l'hôpital où Lynne est encore en convalescence. La pauvre a beaucoup souffert lors du retour ; elle a du tenir à elle seule une bande de titans tandis que les civils couraient vers la porte de Trost. Je m'en veux de ne pas avoir pu l'aider mais mes autres hommes avaient fort à faire de leur côté, et la situation nous a séparés sur le terrain. Elle a un bras plâtré et une jambe en mauvais état mais le médecin m'a certifié qu'elle se remettrait. Lynne a souri à travers le bandage qu'elle avait sur le visage en entendant ces mots. Les explorateurs ont une volonté si inébranlable... Même après avoir traversé un tel enfer, ils ne peuvent simplement rester sur le côté. Je suis fier de mon escouade.
Gelgar, Nanaba et Henning se portent mieux et sont sortis hier. Ils étaient bien contents de retourner à leurs devoirs, même si je leur ai donné des jours de congé supplémentaires. Ils m'ont répondu qu'ils s'étaient assez reposés et que je devais avoir trop de travail administratif barbant, alors ils se sont proposés pour m'aider. En vérité, c'est surtout Erwin qui croule sous la tache. Les courriers de toutes sortes - réclamations, menaces, félicitations - s'accumulent dans son bureau, et s'alignent même sur les meubles contre le mur. Il ne sort presque plus... Les mauvaises langues disent qu'il se cache pour éviter les journalistes curieux.
Nous seuls - Hanji, Livaï et moi - savons ce qu'il en est. Il est fatigué et gérer tous ces problèmes avec le public en plus de son travail d'administration, c'est trop pour lui. On veille scrupuleusement à sa tranquillité. Il a refusé de nous donner un peu de son boulot, et il nous chasse même de son bureau la plupart du temps. Il ne veut pas de réconfort... mais j'ai dans l'idée qu'il nous cache des choses. Une intuition. Il s'est mis récemment à trimballer une odeur... suspecte. Je l'ai remarquée car il n'en a pas d'habitude. Et quand j'essaie de m'approcher pour comprendre ce qu'elle veut dire, il fait en sorte de s'éloigner ou de me claquer la porte au nez. Il veut peut-être me le casser pour que je cesse de le fourrer partout... mais il ne m'aura pas comme ça.
Je suis bien décidé à en savoir plus. Alors je monte à son étage en espérant pouvoir me glisser dans son antre quelques instants.
Les marches défilent et me voilà dans le couloir. J'avance à pas de loup vers la porte d'Erwin et colle mon oreille contre le bois. Je perçois de subtils grattements sur du papier. Il est là, évidemment. Où pourrait-il être ? Il a toutes les commodités attenantes à son bureau, il n'aurait besoin de sortir que pour manger. Même pour ça, il ne se montre plus guère... Je m'inquiète pour mon vieux camarade.
Je toque du doigt et pousse le battant. Je glisse ma tête à l'intérieur. Il ne lève même pas les yeux sur moi. Je saisis tout de suite au vol un parfum épais, tout à fait inhabituel, qui n'est pas d'origine humaine. Ca ressemble à de la citronnelle, mêlée à une odeur de vin éventé... Je n'ai jamais senti ça auparavant. Oh, toi... tu me caches quelque chose. A nous tous.
J'avance lentement, les mains dans le dos, faisant semblant de ne rien remarquer. Des perles de sueur coulent sur le visage d'Erwin. Il fait très chaud aujourd'hui. Mais même dans ces conditions, Erwin n'est pas du genre à transpirer. Et je doute que seul le travail de bureau le mette dans cet état. Et c'est cette odeur que j'ai sentie la dernière fois et qui m'a retourné. Celle de sa transpiration. Cela m'évoque immédiatement un signal d'alarme, et allume quelque chose en moi.
Ne me dis pas que tu as placé cette fragrance épaisse dans le but de masquer cette odeur parce que tu savais que je la remarquerais et que je trouverais ça étrange ? Tu n'es pas un stratège à ce point-là ? Et bien, cela ne marche que partiellement. Le parfum de sa nervosité flotte tout de même jusqu'à moi, car je suis capable de l'isoler des autres. Tu ne m'auras pas comme ça, vieux.
Il relève enfin la tête. Une goutte tombe sur son parchemin. Je fouille dans ma poche et lui tends un mouchoir qui y traînait. Il le prend et se tamponne le visage. Tu devrais lever le pied, prendre l'air un peu... Tu ressembles à un mort vivant. En vrai, tout en lui paraît plus pâle et éteint. Malgré sa transpiration, on ne sent pas la chaleur émaner de lui. Il semble froid et dur, comme de la pierre. C'est l'effet qu'il fait aux nouveaux, mais pas à moi d'habitude. Je me demande si les autres ont remarqué ou si je suis le seul...
Il ne dit rien, et retourne à la lecture de son document, mais je me doute qu'il ne lit pas vraiment. Cependant, il ne m'a pas demandé de sortir, dois-je le prendre comme un signe de... quelque chose ? Je me cale contre le bureau et croise les bras. Tu veux me parler ? Tu nous as pas dit grand chose depuis notre retour. Tu as des tas de raison de te tracasser, pour sûr. Mais ça me paraît plus compliqué que ça, pas vrai ?
Il pose ses papiers et pose son menton sur ses mains. On a échoué, ok ? Tous ensemble. C'est pas quelque chose que tu dois porter seul. On était tous partants sur ce coup. Ouais, j'étais pas chaud, c'est vrai. Mais personne te reproche d'avoir essayé. Si tu as... autre chose sur la conscience dont tu veux te décharger... tu sais, nous ne sommes pas seulement tes subordonnés, mais surtout tes amis...
Il se lève de son fauteuil et son mouvement mêle de nouveau le parfum de sa transpiration et celui de la citronnelle. Je crois que c'est la seule odeur que je pourrais lui associer maintenant. Elle n'est pas désagréable, mais elle ne m'évoque rien de positif... Je sens qu'il retient quelque chose de grave et qui le ronge... Qu'est-ce que ça peut être ?
Il dit enfin qu'il va organiser une réunion spéciale, pour nous quatre, et qu'à ce moment il aura quelque chose à nous dire. Quelque chose d'important. Quand ? Bientôt. Ok... Prends le temps qu'il te faut mais tarde pas trop. Tu te sentiras mieux après. Et... aère un peu la pièce aussi. On sent que tu es pas sorti de là depuis un moment. Si Livaï rentre là-dedans, il va nous faire un malaise !
Je ne parviens pas à lui arracher un sourire. Mentionner le nain pour plaisanter y parvient toujours d'habitude. Mais pas cette fois... Je crois même qu'il s'est renfrogné davantage au moment où j'ai prononcé son nom...
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ceciatelli · 3 years
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Traduction en français d'un court extrait du premier roman de Kami Kohitsuji Agnus Dei I. Cet extrait provient du groupe VK Russe de Kazeki. Bonne lecture ! ^^
Prologue "Le Grand Banquet d'Eté"
-
Parfois Fran se demandait.
Tout a commencé exactement comme dans un conte de fées.
En juillet 196X. Par une chaude après-midi d'été...
Bien que ce soit la période des vacances, le couloir de la maison du vicomte Battour était littéralement rempli d'un nombre impressionnant de personnes élégamment habillées.
Bientôt, les serviteurs en queue de pie apparaissent et escortent habituellement la vague de personnes dans le jardin.
En se promenant dans le manoir, Fran a contemplé avec étonnement le somptueux intérieur rococo, et lorsqu'elle est entrée dans le jardin, elle est restée sans voix devant son immensité. Elle connaissait Paris et sa banlieue, mais seulement la banlieue, elle ne pouvait donc pas imaginer un tel manoir.
Toute cette immensité se mêlait parfaitement à la beauté du jardin français, et Fran s'est soudain sentie seule.
- "Hors de propos serait plus correct", a soudainement souri la jeune fille.
L'invitation au "Grand banquet d'été" du vicomte Battour, célèbre dans les milieux mondains, était étrange pour Fran, simple élève du Conservatoire de Paris.
Des robes de bal ou des queues de pie brillantes, des mots élégants inconnus ont clignoté comme les pièces colorées d'une mosaïque, rendant Fran encore plus solitaire.
Séparée de la vague humaine et pénétrant dans le jardin anglais attenant, Fran s'est assise sur un banc en bois avec un soupir de soulagement. Contrairement aux arbres artificiellement plantés et taillés en fleurs du jardin français, le naturel du jardin anglais plaisait davantage à Fran.
- Vous vous ennuyez, mademoiselle ?
Une voix soudaine est venue de derrière et a presque fait sursauter Fran.
- Je vous demande pardon. Je m'appelle Gustave Kahn, reporter pour le magazine PLEIADES. Je vous ai déjà vu, mais vous êtes parti seule si vite...
C'était un jeune homme mince et grand, âgé de vingt-cinq ou six ans. Le smoking ivoire se marie parfaitement avec ses cheveux bruns.
- Je suis Françoise Vian. Mais tout le monde m'appelle Fran. Une étudiante de deuxième année au conservatoire.
- Une musicienne en herbe, non ?
- Je suis spécialisée dans la théorie. J'étudie la musique de manière académique... c'est un cours similaire au département d'art.
-Et bien, alors vous pourriez être un docteur en musique ou un critique.
Le jeune homme désigna de sa main Fran, dans laquelle se trouvait un verre d'apéritif.
-Je vous demande pardon. Je ne suis pas du tout habitué à ce monde et je suis dans l'embarras.
-C'est la première fois que vous participez à un tel banquet ? La nourriture est étonnamment bonne. Mais c'est à peu près tout. Pour faire simple, la famille Battour ne peut pas se vanter d'une excellence particulière.
-J'ai entendu des rumeurs, mais je ne savais pas que la famille du vicomte était si riche.
-Au contraire, c'est vrai. Après tout, c'est le talent de cette famille d'accroître sa richesse au détriment de la guerre. Ils sont célèbres, mais il est difficile de rester une famille unie.
-Oui, mais il y a un grand musicien parmi eux. Serge Battour, vous le connaissez ?
-Oui, juste son nom, mais il arrive une fois par siècle. C'est étonnant que dans une famille de réalistes, il y ait un musicien.
-J'ai pensé écrire un article sur ce Serge Battour, j'écris beaucoup ici depuis l'année dernière. Ça ne ressemblait à rien, et puis soudain, juste avant les vacances, c'est arrivé.
-Vous avez été invité au banquet de ce soir. Et pourtant, inviter des étudiants est inhabituel.
-Hmm, j'ai reçu une réponse d'un certain Henri Battour.
-Henri, Henri, je ne le connais pas... Bien que je sois en bon contact avec la famille Battour. Mais même les parents d'autres pays se réunissent au banquet.
Fran, pour prouver qu'elle ne mentait pas, a sorti précipitamment une lettre de sa pochette et l'a tendue au jeune homme.
-Je peux le lire ? Ah, ces armoiries sur le sceau appartiennent sans aucun doute à la famille Battour. Donc, "Madame Françoise Vian...
J'ai reçu une lettre. Je suis prêt à répondre à certaines questions sur les origines de Serge Battour.
Le 7 juillet, toutes nos connaissances et tous nos proches sont obligés de faire un "banquet". Si ça ne vous dérange pas, venez. L'invitation est jointe.
Henri Battour
P.S. : Pour que vous soyez plus à l'aise, nous allons préparer une chambre."
C'est incroyable. On dirait que vous êtes parents. Il semble que j'ai été irrespectueux... Vous devriez peut-être demander au majordome ou à la gouvernante pour M. Henri. Toute la famille Battour, hommes et femmes, est célèbre pour sa beauté. Les hommes en particulier ont un nez droit et de grands yeux. Vous les reconnaîtrez donc immédiatement grâce à ce trait distinctif. Si vous restez ici, vous n'entendrez pas la cloche pour le dîner.
Le jeune homme a pris la main de Fran avec un salut et s'est précipité vers la maison. Sa réaction laissait entendre que seuls les proches resteraient à l'intérieur après le dîner.
"Est-ce que je pourrai... ?"
La salle à manger était entièrement préparée pour le banquet et toute décorée de roses orange et roses. Elles devaient provenir d'une boutique de fleuriste parisienne, toutes ces roses en grand nombre, décorées en collage et entraînant les gens dans un monde de rêverie. La grande table centrale était entourée de plus petites tables. Il y avait la place la plus basse dans le coin de la pièce, et bien sûr Fran s'y est positionnée contre le mur. Elle craignait qu'une dame rigide ne s'assoie à côté d'elle, mais par chance, il s'agissait d'un magnat du pétrole américain, et Fran, en raison de sa faible connaissance de l'anglais, s'est entièrement consacrée au repas. Comme l'avait dit le jeune homme Kahn, la nourriture jusqu'au dessert était exceptionnelle, grâce au chef engagé.
Une fois le dîner terminé, les gens se sont dispersés dans le salon et la salle de jeux, et Fran est restée seule. Bien que légèrement fatiguée, elle a attrapé un domestique supérieur pour demander où se trouvait M. Henri, mais n'a rien reçu d'autre qu'un froid "je ne demande pas à savoir" et "s'il vous plaît, n'entrez pas ici".
En fin d'après-midi, les gens se pressaient à nouveau dans le couloir pour rentrer chez eux. Fran réfléchissait déjà à la manière dont elle allait rentrer seule et à ce qu'elle allait dire en guise d'adieu, lorsqu'une voix féminine obligeante a retenti à proximité.
-Mme Françoise ? C'est Mlle Françoise ! Je t'ai cherché partout. J'avais peur que tu sois déjà parti, alors j'ai attendu ici.
Une jeune fille de deux ou trois ans plus jeune que Françoise a eu du mal à retenir ses larmes de joie.
-Je cherchais aussi M. Henri.
-Je suis désolée. M. Henri a dit qu'étant donné que la journée était trop mouvementée, il vous rencontrera demain. Je vais vous conduire à votre chambre immédiatement...
La jeune fille s'est précipitée vers l'armoire et en a sorti le manteau de Fran et sa valise blanche.
-Ta chambre est à l'étage, fais attention dans les escaliers.
La jeune fille était habillée d'une robe noire et d'un tablier blanc à volants, comme si elle était à la Belle Époque. On ne sait pas si le maître s'était habillé de cette manière pour respecter l'atmosphère du manoir, et Fran n'était manifestement pas préparée à une telle ringardise, mais la jeune fille semblait tout à fait satisfaite de sa position.
Un labyrinthe de couloirs s'étendait depuis l'escalier, et s'arrêtait finalement à la mansarde, ce qui fit penser à Fran qu'elle n'était clairement pas la bienvenue ici.
Cependant, une telle chose ne briserait pas Fran. La jeune fille a à peine gardé son sang-froid et est restée calme, comme elle l'avait fait en cherchant à gagner la confiance de ses camarades de classe. En raison de sa petite taille, elle n'était pas prise au sérieux en tant qu'élève du lycée, mais à peine commençait-on à lui parler, qu'on sentait immédiatement qu'elle était intellectuellement plus âgée, c'est le genre de fille qu'elle était.
À l'intérieur, la pièce mansardée s'est avérée être meublée avec goût, avec des meubles d'un design complexe qui ont plu à Fran. Le papier peint, décoré de fleurs d'été, semblait neuf, et il y avait une salle de douche équipée, bien qu'étroite. En ouvrant la haute fenêtre et en laissant l'air de la nuit entrer dans la pièce, Fran a enfin pu se détendre véritablement.
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unmug · 3 years
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Des chiffres dorés, des flyers et un docteur du ventre
Avril 2020. 10 h 30. La permanence ouvre à 14 h mais devant la porte de l’association, il y a déjà des dizaines de personnes qui attendent, pour être sûres d’être les premières, d’avoir une place, d’avoir quelque chose. Je vois leurs ombres à travers les rideaux fermés. 
Quand j’ouvrirai tout à l’heure, elles vont se ruer sur la porte, il n’y aura pas de bienveillance pour les vieux d’abord ou pour cette dame en fauteuil roulant ou pour les gamins sur qui on marche, qu’on pousse derrière ; c’est chacun pour sa peau, c’est la même terreur dans leurs yeux ; il n’y a pas de compassion pour les autres gamins parce que les leurs ont faim, c’est une foule affamée, effrayée de mourir de faim, effrayée de mourir de la maladie ; ils ont des masques faits de tout et n’importe quoi : des foulards, des tee-shirts, des essuie-tout, du cellophane ; leurs mains sont enveloppées dans des gants Mapa, des gants de chantier, des gants en latex, des gants en laine ; ils se soutiennent et ils s’insultent dans la même phrase, ils supplient, ils pleurent, ils me tendent des papiers qui n’ont pas le moindre sens, qui un passeport, qui une adresse de domiciliation, qui un morceau de papier avec un numéro d’identifiant de je ne sais quoi ; je dis que je n’ai pas besoin de papiers, que je donnerai à tout le monde de toute façon jusqu’à ce que je n’ai plus rien, ils ne comprennent pas, et cherchent d’autres papiers justificatifs, j’abandonne et prends ceux qu’ils me tendent.
Quand j’ouvrirai la porte, ce sera des heures de chaos. Pour l’instant, j’ai les mains qui tremblent et j’essaie de respirer. Je reçois un message : ma collègue ne viendra pas, elle a attrapé le Covid, elle a 40 de fièvre.
La semaine dernière, le Secours catholique a appelé la police. Fermés depuis le début du confinement, comme toutes les autres associations - à l’exception du Secours populaire - ils ont voulu rouvrir leur permanence. Deux mamies sont donc arrivées le matin à leur local, emplies de leur foi et de leur chaleur humaine et ont préparé les petits formulaires classiques à remplir pendant les permanences : nom, prénom, statut administratif, objet de la demande, etc. Et quand elles sont allées ouvrir les grilles l’après-midi, il y avait là une centaine de personnes. La foule affamée, qui voulait toute entière entrer en premier, pour être sûre d’avoir quelque chose pour manger. 
Les deux mamies ont eu peur. Elles ont dit : Non, reculez, non, chacun son tour, non allez, ohlala mais c’est quoi ça, ohlala mais arrêtez, non attendez nous sommes âgées, reculez, « on a faim ! » criait la foule... Et puis elles n’arrivaient plus à refermer les grilles, et elles avaient de plus en plus peur, donc elles ont appelé la police qui a dispersé la foule affamée. S’en est suivi un mail que j’ai reçu : « Notre permanence reste finalement fermée durant le confinement, nous renvoyons vers votre association ».
11 juin 2020. Préfecture. Je suis convoquée pour récupérer des récépissés de façon groupée et pour les remettre aux destinataires, afin d’éviter le maximum de déplacement en préfecture. Ça me va très bien, tant que les personnes ont des récépissés, c’est déjà une belle avancée. Sur la devanture de la préfecture, le même panneau que depuis le 17 mars : « En raison des consignes sanitaires, la préfecture est fermée au public jusqu’au 15 juin ». Le 15 juin. Tout le monde parle du 15 juin. Tout le monde dit : J’irai à la préfecture le 15 juin, Il faut attendre le 15 juin, La préfecture est fermée jusqu’au 15 juin, Attends le 15 juin, après tu pourras demander à la préfecture.
Alors, en attendant que les rivets soient mis sur les récépissés, j’échange avec la responsable ; comme on dirait « tiens il fait beau aujourd’hui », je lui dis « en tout cas, vous allez avoir du monde lundi ! [le 15 juin] » avec un sourire. « Oh non, me dit-elle, on reste fermés. » Hein ? C’est écrit partout, sur la porte de la préfecture, sur le site de la préfecture, sur les sites de toutes les préfectures de France, plus exactement, qu’ils rouvrent au public le 15 juin. Elle m’explique que, voyez-vous, durant le confinement, le ministère de l’Intérieur a trouvé que, fichtre alors, c’était tout de même bien pratique cette histoire d’être fermé au public : les agents en préfecture travaillent beaucoup mieux quand il n’y a pas de public. Alors, c’est décidé, désormais, tous les services étrangers en préfecture vont être dématérialisés.
Un service public qui travaille mieux sans public.
Mon sourire tombe par terre. En une seconde, je pense à toutes les personnes qui vont revenir au bureau dès qu’elles verront que la préfecture ne les reçoit pas, comment on va faire ? « Non, mais attendez, lui dis-je, les personnes que vous n’allez pas recevoir, comment vont-elles faire ? Elles n’ont pas Internet, elles n’ont pas d’ordinateur. 40 % ne parlent pas français. Comment voulez-vous qu’elles accomplissent des démarches sur Internet ? » La réponse lui apparaît comme une évidence : « Oh, elles viendront vous voir ! »
La colère me fait me lever de ma chaise. Je dors 4 h par nuit depuis le 17 mars. D’une voix un peu plus sèche que je ne l’aurais voulu pour ce lieu, je lâche : « Ah mais parfait ! Où est l’argent ? » Elle me regarde avec des yeux interrogatifs, ne voyant strictement pas le rapport entre ma question et ce qu’elle venait de dire. « La longue file d’attente que vous avez normalement tous les jours devant la préfecture, si vous voulez qu’elle vienne tous les jours devant mon bureau, je l’accueille avec grand plaisir, j’achète 15 ordinateurs et j’embauche 15 salariés et en plus je serais certaine que les gens seront bien accueillis ! Mais où est l’argent pour faire tout ça ? » Ses épaules tombent légèrement quand elle semble comprendre ce que je dis. Elle réfléchit quelques secondes, puis me répond : « Je sais ! On va vous donner des flyers. »
21 novembre 2020. Je passe la tête dans le couloir et j’appelle le numéro suivant, c’est à Omid, qui vient dans mon bureau. « Je suis marié », il me dit. Je fronce les sourcils, je me demande pourquoi il me dit ça, je sais qu’il est marié, on dirait qu’il me l’annonce. « Oui, je sais, Omid », je réponds. Il a l’air soulagé que je le sache. « Ah. Ma femme, elle habite en Iran. Tu connais l’Iran avec les Afghans ? » Oui, je connais l’Iran avec les Afghans : les Iraniens sont racistes et impitoyables avec les Afghans qui, s’ils résident en Iran, doivent se cacher, se terrer dans les maisons et ne jamais en sortir, raser les murs pour ne pas être attrapés par la police iranienne et être envoyés dans des camps, renvoyés en Afghanistan, battus, torturés, tués. Oui, je connais l’Iran avec les Afghans, Omid. Il est soulagé de nouveau : « Ah, c’est bien. Ma femme elle a attrapé le Covid. Elle pouvait pas aller à l’hôpital, parce que c’était l’Iran. Alors elle est morte. Comment je dois faire pour dire ça à l’OFPRA ? »
Il a dit toute la phrase sans la moindre intonation, sans la moindre émotion sur son visage. Je pense que je n’ai pas compris, que j’ai mal entendu, qu’il a fait une erreur de verbe. Je ne sais pas comment formuler, je tourne des phrases dans ma tête, je lui dis : « Qu’est-ce que tu veux dire à l’OFPRA exactement ? » Toujours sans la moindre intonation particulière, il me répond : « Que ma femme elle est morte avec le Covid. Elle a pas eu le temps de venir habiter ici avec moi. »
13 janvier 2021. « Ecoutez Madame, cette patiente est in-sup-por-table ! Elle n’arrête pas de venir et de revenir au cabinet ! Je ne peux pas recevoir les gens sur demande, ce n’est pas un magasin ici ! Alors, non, je ne lui donnerai pas d’autre rendez-vous et ce n’est pas la peine qu’elle vous fasse appeler non plus, non c’est non ! » Il raccroche. Ce connard est chirurgien et la patiente « in-sup-por-table », c’est A., qui le supplie pour qu’il opère sa fille de 8 ans des végétations. Ce n’est pas elle qui a décrété qu’il fallait que sa fille se fasse opérer, c’est le médecin traitant, puis un spécialiste à l’hôpital qui a fait passer des examens à sa fille, laquelle ronfle la nuit comme une locomotive et ne peut pas dormir. La petite a des grandes cernes sous les yeux. La mère aussi, parce qu’elle surveille toutes les nuits si sa fille ne meurt pas dans son sommeil. Mais le chirurgien demande, pour opérer la fille, la signature du père autorisant l’opération. Le père n’est pas là : le père, j’avais demandé un visa pour réunification familiale pour lui, accordé, j’avais pris le billet d’avion pour lui et il devait venir en France le 18 mars 2020. Confinement le 17 mars, pas de chance.
Alors la mère, chaque semaine, elle va dans le cabinet du chirurgien et elle veut lui montrer les vidéos de sa fille qui ronfle la nuit pour qu’il voie que ça n’est pas une vie ça, et qu’il consente à opérer sa fille sans la signature du père qui est toujours coincé à Khartoum. Le chirurgien, il trouve ça in-sup-por-table. 
La mère, elle vient aussi chaque semaine dans mon bureau pour me demander d’envoyer un mail à l’ambassade, au ministère de l’Intérieur, au bureau des réfugiés, à Macron, à l’OFPRA, à l’OFII, à l’UNHCR, à toute la galaxie, pour soit faire venir son mari, soit faire opérer sa fille, mais que je fasse quelque chose bon Dieu. Et j’ai beau tout faire, je ne sers à rien. Le mari est toujours à Khartoum et la fille ne peut toujours pas respirer.
6 février 2021. Omid pose un courrier de la CAF sur mon bureau, je le lis et lui explique ce qu’il veut dire, puis lui demande s’il a compris. Quand je relève la tête, je vois qu’il n’écoutait pas et qu’il pleure. J’attends en silence. Il essuie ses larmes et me dit : « Un jour, je sais pas pourquoi, j’ai commencé de pleurer et maintenant toujours je pleure. Est-ce que tu peux me donner l’adresse d’un docteur du ventre ? J’ai mal dans mon ventre, pour ma femme. »
24 mars 2021. « C’est pour un anniversaire, un mariage, pour offrir ? » me dit la fleuriste. « C’est pour une tombe ».
Sur la porte du petit cimetière, il y a une affiche collée, informant des concessions qui vont être reprises car elles sont à l’abandon. Seule la moitié du cimetière est occupée, il reste encore un beau carré d’herbe verte pour planter des caveaux. Considérant la population locale, je doute que le cimetière soit plein un jour. Quand j’étais petite, ma mère m’emmenait dans ce cimetière pour porter des fleurs à ses parents. Elle ne manquait pas de me montrer chaque tombe et de m’expliquer qui était Jean Tournebise, Marie Gouttebroze, Angèle Gouttegata et tous les autres, leur village de naissance, l’intégralité de leur existence, comment ils étaient morts, comment ils avaient vécu. Ils étaient tous, de près ou de loin, parents avec nous, des cousins, le neveu de ton arrière-grand-père, la belle-sœur de la cousine de ma tante, des connexions qui me faisaient mal au cerveau, d’autres dont je me disais - après en être arrivée au bout - que finalement ces gens n’étaient pas de ma famille, mais ma mère démentait, au point que j’avais l’impression que tout ce cimetière était rempli de mes ancêtres et que c’était un peu chez moi.
Et puis, il y avait ces énormes caveaux, plus haut que les autres, qui en imposaient, avec des petits toits qui protègent de la pluie - Pourquoi ils se protègent de la pluie s’ils sont morts, maman ? Chut ! - et ceux-là, Maman disait qu’ils n’étaient pas de la famille, c’étaient des riches. 
Alors, en entrant dans le cimetière, mes yeux refont ce même parcours naturel, comme pour vérifier que tous mes ancêtres lointains sont toujours bien là, même si j’ai depuis oublié qui ils sont, comment ils sont morts et comment ils ont vécu, de quel village ils venaient, eux qui n’étaient que des cousins de neveux de tantes de belles-sœurs, décidément je suis bien nulle en famille. Et sur la première vieille tombe, une nouvelle ligne est apparue, avec un nouveau nom et au bout un chiffre doré : 2020. Sur la deuxième tombe, même chose. Sur la quatrième aussi. Sur la cinquième, sur la sixième.
Et dans tout le cimetière, dans chaque allée, des multitudes de nouvelles lignes sont apparues, avec toujours ce même chiffre doré, indiquant l’année de la mort : 2020.
Je dépose mon pot de fleurs sur la tombe de ma mère. Je regarde son chiffre doré 2020. « J’ai pas eu le temps de revenir plus tôt », je lui dis. Je regarde le nom de mon père et de mon frère au-dessus du sien. « J’espère qu’ils t’emmerdent pas trop » je lui dis, puis « remarque, toi t’es dans ton paradis donc tu dois pas être avec eux ! » Je rigole, je pleure, je marmonne « putain, mais quel paradis ? », je voudrais bien un docteur du ventre.
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fillesmissiles · 3 years
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TU T’EN CRISSES-TU DES VIEUX EN CHSLD? - Lorena B. Mugica
Collecte d’histoires d’une wannabe préposée aux bénéficiaires (juin - août 2020)
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Horaire
07h00 Prendre le rapport, lire son plan de travail et signer le cahier de présence
08h00 Poursuivre les toilettes et les bains
08h10 Distribuer les cabarets dans l’aile C
08h15 Faire manger (249 et aide partielle 2244)
09h30 à 09h45 PAUSE
11h00 Vider les poubelles et les désinfecter avec le virox + remplir les chariots.
12h30 Tournée après le dîner
        1  - Amener à la toilette et sieste selon chaque résident :
             2241, 2243, 2244,   2245, 2246, 2247, 2248, 2249, 2250, 2251, 2252.
       2 - Installé pour la sieste : 2261
       3 - Lever : 2264
13h45 à 14h PAUSE
14h00 Lever résident de leur sieste et passer la collation.
14h15 Réunion d’équipe avec l’infirmière.
14h45 Inscrire les selles et aviser l’inf. si suppositoire pour le lendemain
14h59 DÉPART
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Monsieur B. a un vieux cahier rouge et usé dans lequel il inscrit tous les prénoms des gens qu’il rencontre.
-       Boonnn…jouuur…Votre nom… à vouuuus...c’est… quooo…ooiiiii ?
-       Lorena.
-       Looooo…rrrreee….naaaaaa ! Je…l’ai nooo…té. Queeeel…que part.
Quand je viens porter son dîner, monsieur me dit : « Voootre…nooom à… vouuuus… c’est… quoooiiiii ? »
C’est la première fois que je donne un bain. Il me répète : « Vos…cheee…veux. Ils sont. dooorés. Ils re…flètent… leeee… sooooleil ».
Je lui frotte fort le dos : « Aaaaaah… Ouiii ! ».
Je souris. Je me sens importante, privilégiée d’être là avec lui.
***
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Madame S. a 106 ans et une forme physique plus que surprenante. Elle est complètement sourde. On me prévient qu’elle peut avoir un comportement agressif, «surtout au réveil». Autrement dit, quand on suit l’horaire : on la réveille à 7h30 pour l’asseoir pour le déjeuner qu’on sert à 8h. Je comprends qu’elle soit agressive, elle n’entend pas ce qu’on fait ou ce qu’on dit. C’est normal que tout la prenne par surprise si elle n’a pas de contact visuel ! Sans oublier le port du masque qui l’empêche de lire sur nos lèvres. Quand elle ne nous comprend pas, elle soupire d’exaspération et tourne la tête. Elle a encore de très bons yeux, c’est donc par écrit que je communique avec elle quand les gestes sont incompris.
Mon truc pour la lever du lit le matin c’est de lui flatter un peu les cheveux et de lui faire des petits clins d'œil. On se prend à deux, on lève la tête du lit puis, chacune assise à ses côtés, on lui gratte le dos. Elle adore et elle fait toujours des « Aaah ouui! ». Ça me fait vraiment rire. J’adore la réveiller. Un autre jour, je passe devant la chambre de madame S. Comme à l’habitude, je vois une chaîne de grattage de dos entre madame S. et deux collègues préposées.
Étant sourde, quand elle parle, elle parle fort. Dans la salle commune, alors que tout le monde est réuni pour un meeting de 10 minutes, madame S. crie à sa voisine de fauteuil : « T’AS TU VU ÇA, SA JUPE ? C’EST INDÉCENT ! ».
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Madame I. passe ses journées les yeux fermés. Elle répond à son nom, mais il faut répéter souvent. Quand on dit son nom, elle entrouvre un peu les yeux à chaque fois.
-    Irène ?
-    Quoi ?
Silence.
-       Irène ?
-       Quoi ?
-       Est-ce qu’on a fini ?
-       …
-       Madame ?
-       …
-       Madame ?
-       QUOI ?
 Elle a les yeux grands ouverts et me regarde fixement.
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Jour 1 en CHSLD
Je me sens à ma place.
Première rencontre d’intervention.
J’ai peigné des cheveux.
***
Au moment de lui servir le dîner, une résidente (née en 1932) me dit d’une voix rauque : « C’est pas drôle vieillir… Ça se peux-tu ».
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À la fin de notre première semaine de formation, l’autre préposée et moi allons dire au revoir aux résident-es. Pour madame S., j’écris sur un bout de papier : « À vendredi ».
Elle nous envoie des becs soufflés et nous répète « À vendredi ! ». Madame M., nous dit un timide et rauque « À vendredi… ». Monsieur B. s’exclame « Jeee vouuuus… aiiiiime !!! ».
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Il y a trois ailes : le résident-es permanents-es (A), une aile fermée (B) et celle où je suis attitrée (C), les lits psychosociaux. Ce sont des chambres pour des résident-es de passage en attente d’une place en résidence ou en CHSLD. Lorsqu’il y a des nouveaux et des nouvelles, à cause de la covid, iels doivent faire deux semaines d’isolement, c’est-à-dire sans sortir de leur chambre.
Jour 3 en CHSLD
Madame C. fait des allers-retours avec sa marchette, sacoche sur la poignée. Il ne faut JA-MAIS toucher à la sacoche. Madame C. répète : « C’est y’ousse que j’vais ? ».
Dans sa sacoche, des trésors. Ses trésors. Elle garde précieusement les papiers pliés en quatre. Les papiers, ce sont ceux qui sont déposés sur les cabarets qui indiquent le menu et la consistance des repas. Les papiers en question détaillent les repas, mais le plus important : la texture. Beaucoup sont aphasiques. L’aphasie est un problème de langage dont les conséquences sont multiples et qui affecte la faculté de parler et provoque des problèmes de déglutition (pour essayer de comprendre ce que ça fait, mets une guimauve dans ta bouche et essaye de boire de l’eau). Les résident-es aphasiques ont dans leur cabaret des toasts ou du poulet sauce brune en purée.
Quand madame C. s’assoit, elle déplie les papiers délicatement, les ausculte avec beaucoup d’attention à cinq centimètres de son visage en se grattant le menton.
-       C’est à quelle heure l’heure du dîner ?
-       On a déjà dîné.   
-       Ah bin ! Vous m’avez oubliée, j’ai pas diné moi. Pouvez-vous me dire à quelle heure on mange ?
-       Le souper est vers 4h30-5h.
-       Et là, il est quelle heure ?
-       2h.
-       Mon dieu que le temps passe pas vite… Pis vous la voyez où l’heure ?
-       Sur l’horloge juste ici.
-       Ah ! Bin oui ! On oublie hein, c’est tannant. Excusez-moi. J’ai peur de vous déranger.
Une minute plus tard : « Pouvez-vous me dire yé quelle heure ? ».
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Deuxième semaine en CHSLD
Première rencontre avec madame G. Elle est très petite, genre 4’7’’.
Ses yeux sont énormes, agrandis par les verres de ses lunettes, les pommettes bien rondes et des cheveux blancs au brushing s’allongeant jusqu’au plafond. Son visage minuscule semble magnifié par un dentier qui la rend étrange et superbe à la fois.
Ce jour-là, au moment de faire sa toilette, elle me dit : « J’ai 95 ans moi et mon doux, je souhaite à personne de se rendre à cet âge-là ! ».
Elle rit.
Je ris avec elle.
***
Le cahier des selles c’est la Bible du CHSLD. À chaque quart de travail, on doit inscrire la consistance du caca des résident-es : petite, moyenne, grosse, dure, liquide, p’tites boules… Après deux jours sans caca, c’est le suppositoire.
C’est toujours à ce moment que madame R. vient nous décrire ses selles et explique de long en large ce qui se passe dans ses intestins : « Ce matin, j’suis allée aux toilettes, pis y’a rien qui’a sorti. Mais bon, après le petit déjeuner, par contre, là, j’en ai fait une petite de même ! J’sais pas ce qui se passe, ça fait une journée que j’ai pas fait de la toilette. La dernière fois par contre, c’était une grosse molle … »
Si on ne l’arrête pas, la description continue. Elle n’est pas la seule, ça parle beaucoup et souvent de caca en CHSLD.
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Monsieur E. porte un collier cervical suite à une chute. Je lui fais sa toilette basse (la toilette basse, c’est après un pipi/caca, laver avec une guenille humide et savonneuse puis sécher). Pour essuyer son pénis, je pousse la petite peau vers l’arrière. Avec un pénis mou, c’est pas si facile ! Il me dit en riant : « Arrêtez ça, vous allez le réveiller ! » Monsieur E. a 94 ans.
Comme sujet de conversation, il y a le caca, mais aussi les érections de vieux parce que oui, étant donné leur âge, c’est toujours surprenant !
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***
Aux chaises berçantes à l’intersection des couloirs, madame C. :
« Pouvez-vous bin m’dire POURQUOI BIN, on me lève, pour me laisser ICI, dans le COULOIR ?! Pouvez-vous bin m’dire c’que j’fais ici? C’est pas ma maison ici ! C’est quand est-ce que bin don’ j’vais pouvoir sortir ?
C’est par où qu’on sort ? ».
Alors que madame C. continue à être fâchée et ne pas comprendre ce qu’elle fait ici, l’infirmière répond :
-    À 10h vous allez pouvoir sortir !
-    Bon. Il est quelle heure-là ?
-    C’est bientôt l’heure. Regardez l’horloge est juste là !
-    Ah bon ok. Et mon mari ?
-    Il va venir cet après-midi.
-    Bon. Ok. Merci.
Je vais voir l’infirmière et lui demande :
-       Il va vraiment venir son mari ?
-       Bin non. Il est mort.
Je réalise qu’avec une mémoire d’environ 4 minutes, c’est un mensonge qui ne lui fait pas de mal.
***
Seule avec madame J., normalement souriante dès le réveil, ses petits yeux bleus portent un regard confus et troublé.
-       Bonjour madame, je viens faire votre toilette basse.
-       Ah oui ? Ah bon, ok. Mais, mais… Est-ce que je peux vous poser une question ?
-       Oui ?
-       Bin… C’est que… Pouvez-vous me dire ce que je fais ici ? Je ne comprends pas ce que je fais ici… Je comprends que je ne suis pas ici pour travailler… Pouvez-vous m’expliquer ?
J’ai mal dans mon cœur. J’ai une grosse boule parce que je sais ce que je dois lui répondre, parce que j’ai entendu une autre préposée lui dire.
-       Je suis désolée de vous le dire, mais vous êtes ici parce que vous êtes atteinte de la maladie d’Alzheimer. Vous êtes ici pour qu’on s’occupe de vous.
-       Et ça fait longtemps que je suis ici ?
-       Oui, ça fait quelques mois déjà. On prend soin de vous.
Quelques jours plus tôt, c’est elle-même, madame J. qui m’explique qu’elle est atteinte d’Alzheimer : « C’est que des fois j’oublie. ». Elle comprend sa maladie jusqu’au moment où elle oublie qu’elle oublie. Quand ça arrive, elle devient anxieuse, inquiète, confuse et triste : « C’est ça qui est tannant, c’est que j’sais pu… J’sais pu quoi, qui… ». Lorsque je repasse devant sa chambre, elle discute avec une infirmière. Madame J. sort de sa chambre, les yeux gonflés, renifle. Elle s’excuse. Elle m’explique qu’elle est atteinte d’Alzheimer.
-       Voulez-vous un câlin ?
-       Oui.
On se donne un gros colleux. Elle pleure et moi aussi, j’ai les yeux pleins d’eau. Je lui propose de se mettre belle pour lui remonter le moral. Ensemble, bras dessus, bras dessous, on fait demi-tour vers sa chambre pour se mettre du rouge à lèvre rose.
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Quand on arrive pour la lever du lit, un matin, madame M. nous regarde, couchée, la corde de la cloche d’appel autour du cou. Quand je m’en rends compte, elle tourne lentement la tête vers moi et me regarde de ses yeux tristes. Ça me pince en-dedans. Je me dis que ce n’est certainement pas ici qu’elle va (re)trouver le goût à la vie. Posée dans son fauteuil, devant son mur blanc brillant et vide. Plus tard dans la journée, l’infirmière affirme que madame M. semble avoir renoncé à la vie et qu’il faut la surveiller. On change la cloche d’appel par une clochette comme celle au restaurant.
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Madame I. fait la sieste l’après-midi avec de la musique classique. Elle tape du pied, les yeux fermés et des fois elle fredonne. Alors que je mets la musique lors de sa sieste d’après-midi, une collègue préposée me dit : « Baisse le volume un peu, j'haïs assez ça la musique classique ! ».
Une autre fois, madame I. est assise dans son fauteuil. Dans sa chambre, il y a beaucoup de photos. C’est l’une des rares chambres décorées qui porte les traces d’un passé vivant et rempli d’amour. Il y a quelques photos d’elle et de son mari. Ils ont l’air follement amoureux, ils s’embrassent. Je lui montre et lui demande :
-       Les reconnaissez-vous ?
Elle regarde longuement. Elle ne dit rien, prend la photo dans ses mains et regarde de près. De sa toute petite voix, elle me répond : « Non ».
Et elle ricane. J’ajoute : « Oui sont beaux, hen ? Ils ont l’air amoureux ».
Elle ricane encore, sourit de ses quatre dents et hoche légèrement la tête pour dire oui.
***
Monsieur B., atteint d’Alzheimer, lui qui écrit les prénoms dans son cahier rouge, me dit : « Maaaa… femmmmme. Laaaa maaa…laaaa..diiiie... Ca me faiiit…. de la peiiiii…ine qu’ellllll….e m'aaaa… ouuuuu…bliiiié… quuuue je laaa… retrouuuuveraiiiii… paaaas. ».
À sa dernière journée en résidence, on se dit au revoir : « Ça vaaaa quaaand…. je voooiiis vos yeuuuux. J’aiiiime vos yeuuux, je ne vous ou…blie….rai… jamaiiiiiis! ». 
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Sortir dehors voir les fleurs avec madame S., la madame sourde. On regarde les fleurs dans les pots de l’entrée bétonnée de l’hôpital. On s’émeut ensemble d’une fleur qui est douce comme le velours.
Semaine 3 en CHSLD
Madame R., qui vient me prendre la main pour marcher un peu, me demande : « Il est où Robert ? » pour la énième fois de la journée.
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Dans une chambre, un ballon de fête de 93 ans.
Je pense à voix haute (naïvement) :
-       C’était sa fête récemment ?
-       Ça ? Oh non ! Ça fait longtemps !
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Ma dernière journée en CHSLD
12h44. J’attends l’appel de ma docteure. Le téléphone sonne. Je réponds. Je lui dis que je dois arrêter, que j’ai besoin que quelqu’un me dise d’arrêter parce que je suis épuisée, à bout, faible et que je n’arrive pas à m’arrêter moi-même. Je ne dors plus, je pleure souvent, je bois pour me calmer parce que la vie est too much. Je reçois un diagnostic de trouble anxio-dépressif. La docteure me dit que je suis « en burn out ». Elle me rédige un billet d’arrêt de travail et me prescrit des antidépresseurs. Elle m’explique que mon cerveau est malade et que je dois prendre soin de moi avant de m’occuper des autres.
Je reviens au travail après mon appel. Je tiens à faire de cette dernière journée un beau souvenir. Je décide que je vais mettre du vernis à ongle à ma madame préférée, madame S., la madame sourde de 106 ans. Cette journée-là, elle porte un chandail rouge vif.
Je vais la voir et lui propose avec des gestes de lui mettre du vernis à ongle : « Non, oh non ! Non, non, non… ».
Je reviens avec des vernis. J’ai choisi plusieurs couleurs : bleu, argent et, of course, le rouge. Rouge Noël comme son chandail. J’attends sa réaction. Elle se cache les yeux, tourne la tête. Puis tranquillement, tend le bras et choisit le rouge. Elle me regarde à nouveau, roule les yeux, sourire en coin. Je veux lui faire plaisir, la faire briller, cette femme de 106 ans que je trouve tellement belle. Je veux lui faire sentir qu’elle est spéciale pour moi.
C’est sur mon temps de pause que je lui mets le vernis rouge. Il n’y a presque personne sur l’étage, c’est notre tête à tête. Je lui fais les ongles lentement, elle me regarde les yeux brillants, la bouche entrouverte :
-       Oh mon dieu ! Ça fait tellement longtemps ! Avant, j’en portais tout le temps !
Quand j’ai fini, je m’en mets sur le pouce. Pour elle, pour moi, pour me souvenir.
Je suis partie sans dire bye. Le cœur gros, mais sans regarder derrière, avec le sentiment d’avoir pris les meilleures décisions, autant en commençant, qu’en arrêtant.
Aucun regret, ongle rouge à l’appui.
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tomub · 4 years
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"Bonjour M’sieurs Dam’s
J’ai 31 ans, je partage ma vie entre New York, Singapour et un petit village dans les Cévennes où j’arrive à passer 90 % de mon temps de travail.
Je suis hackeuse oui, oui, ce ne sont pas que des mecs qui sirotent des binouzes l’autre main fourrée dans le paquet de chips en alternance avec le clavier de compète...
Moi je me shoote au kèfir de fruits, et la main dans le bol avec des tomates cerises, des bâtonnets de carottes, des branchettes de céleri, et des fois, des frites de panais hmmmmm !
Tout ça bien sûr assez local puisqu’il y a 31,56 m entre le lieu de production et le lieu de consommation....
j’ai voulu tenter ....un soir ....le circuit court...en passant par la fenêtre mais j’ai trébuché, emporté un fil électrique un peu en fin de vie qui a causé, à défaut de circuit court, un court- circuit ....il y a donc des limites à tout système.
On est six permanentes et notre club accueille des woofeuses hackeuses au gré des...chantiers cybernétiques.
Vous comprendrez que, vu le job que j’ai, je ne vais pas balancer :oui, bonjour, voilà, j’habite 14 impasse de la rue du mur (traduis ça en english just pour le fun) à Lanuéjols !!!!
Vous pourrez regarder sur les pages couleur gilet, je suis inconnue.
Je m’appelle Anne , vraisemblablement d’origine irlandaise puisque mon nom de famille est O’nymous .
On est un groupe de girls permacultrices, épicuriennes, informaticiennes....
Oh, n’allez pas projeter vos fantasmes, vos délires si freudiens qu’ils en deviennent siffrediens , Rocco prends ton cataplasme d’éther là où tu sais......
on est sans mecs parce que ça ne s’est pas trouvé jusqu’à présent....Zora de Toulon est passée la semaine dernière, on a troqué des graines, du miel d’altitude ....énorme : nous les Cévennes, elle son gratte-ciel là où vous savez.
Nous vivons en totale autarcie, on regarde sur Google Earth là où nous habitons, et on ne voit ...rien ...
il faut dire qu’un membre de notre groupe, on l’appellera Fucka Ennessa ....a bossé à Mountain View sur le projet 5G clustering qui consiste à tagger les personnes présentes sur un damier mondial constitué de cases d’environs 5m sur 5.....
Prison break game over....
C’est prêt depuis plus de dix ans . Elle en a profité pour ....reboiser notre lieu de vie en attendant que la nature le fasse en un peu plus longtemps....rassurez vous, aujourd’hui, on est raccord, donc pas détectable en ...avant/après...
Cat Woman, elle, est spécialisée dans la reconnaissance faciale, elle n’a jamais émargé avec le même nom, ni les mêmes empreintes digitales chez Anyvision et Realface, même que dans une des deux, elle était un mec....
Elle avait même trafiqué un epicanthus....vas-y Robert, fait mouliner tes serveurs, on a tout nettoyé.
On s’amuse beaucoup d’ailleurs que les Fake détracteurs du foulard islamique arguaient de raisons sécuritaires pour l’interdire et maintenant c’est 135 € si on n’est pas ...voilée, enfin ....masquée, vous m’aviez comprise !!!!
On aime la vérité.
On déteste donc les infos en boucle, puisque tout ça est manipulé d’une façon tellement lourdingue mais comme c’est en boucle, ça devient une réalité.
Pas LA réalité, .....une .....réalité.
On ne peut pas tout révéler ici, vous arrêteriez de me lire, tant ce qui se prépare est ....imprévisible pour le commun des mortels.
Un bras de fer planétaire est en train de se dérouler en coulisses.
Tout ce que vous savez n’est que la partie accessible, c’est à dire celle qui est visible dans le monde ....tangible.
La vraie bataille se déroule sur un autre plan de conscience et c’est un bras de fer titanesque.
Je tremble souvent lorsque je vous lis, et que certains d’entre vous congèlent des réserves.
Le pétrole est une arme de destruction massive des peuples.
L’électricité est un outil que l’ont distribue mais que l’on peut décider de couper.....
C’était une discussion que nous avons eue avec Zora.
On veut exciter une cité ? On coupe l’électricité ...ça pue l’allitération à plein nez ça..
Mais replacez cela dans un contexte insurrectionnel avec le grand cinéma médiatique bien huilé.
Une pure fiction bien entendu :
Stations services plus alimentées....on s’en fout...vous êtes confinés
Supermarchés rationnés, pour des raisons de sécurité, c’est l’armée qui garde gratuitement le garde- manger ...garde à vous......garde. .......avoue ....que c’est bien pensé tout ça
Et puis pour bien vous faire .....Mariner tiens elle est muette elle, comme la grande......du même..NON : on touche au courant....:
en apothéose, des ....délestages dans la distribution électrique, on trouvera bien une photo d’un gilet jaune en train de débrancher une prise électrique à Trifouillis Le Château....
Histoire d’énerver les accrocs au jeux vidéos, à Nixflet et aux médias en boucle.
Ahhhhhhhh, plus que des infos à 20h les jours pairs, au prix d’efforts surhumains de nos équipes sur le terrain pour rétablir cette fée qui vous manque tant, à 20 h précises pour un point de notre vénérien Président, depuis la Warbackroom quelque part dans le Marais, qui nous dira de rester masqués chez nous, tant l’heure est grave mais qu’il s’occupe de tout .
Autant vous dire que là, le premier confinement n’était qu’un pâle exercice de test et que les adeptes de la stérilisation et de la lactofermentation seront largement récompensés.
Le papier hygiénique !!!!
Quelle myopie de se focaliser sur du papier hygiénique .....
Quatre jours sans boire ou quatre jours sans papier hygiénique....ça mouline dans votre tête ?
Prenez ça comme un jeu.
Les deux jambes dans le plâtre, seul au milieu de nulle part, de quoi ai-je besoin pour ma famille et moi, pendant 4 à 5 semaines où il y a des T rex en liberté dehors......
Allez-y, ce jeu n’est pas .....anodin....
Ah , j’oubliais, ....pas sûr que quand on ouvre le robinet, il se passe quelque chose...du moins ....pas tout le temps,
C’est là d’ailleurs que vous comprendrez l’inutilité du papier ....hygiénique quand la chasse d’eau est aussi vide que les distributeurs de billets.
Je n’ai pas de téléphone portable.
Les complotistes parlent de puces sous cutanée alors qu’ils arborent le dernier GSM sous leur cul tanné...
Nos ordinateurs n’ont pas de caméras, sous sommes sous le niveau des radars, operating system perso.
Si vous avez des sous à la Sociétale Générée, vous serez les premiers à vivre du ....jamais vu ....
Si vous avez des sous de placés....déplacez vous pour les déplacer pour les claquer en autonomie, en forêts en terrains tant qu’il est encore temps.
La météo va se dégrader au fil de l’automne, qui ne sera pas monotone mais plutôt morne automne, façons sanglots longs des violons .
Un petit mot pour votre nouveau sous-groupe le ministère des bonnes nouvelles. Gardez le moral et voyez tout le positif de cette extra ordinaire période.
Ne vous laissez pas influencer par les pessimistes, ce sous-groupe est tout ce que les dirigeants détestent : un distillateur de positivisme et d’espoir.
J’ai lu quelques interventions et la rampe de lancement vers Pluton était aussi chaude que mon ....infusion de millepertuiss’ ...ça rime ...avec Klimt o hisse !
T’es négatif ?? Bye bye Pluto !!!!
Tu viens de te faire Mické !!!!
Woawwww je me relis !!!!!
Anne O’nymous est bavarde ...depuis toujours...même petite ....
Ne stressez pas !
Respirez
Oxygénez vous le plus possible
Ça permet de mieux réfléchir
Ça déprime est l’anagramme de carpe diem
Choisissez votre camp
Gardez la tête haute, les yeux résolument tournés vers l’avenir, ça va chauffer ....
Je reviendrai plus tard , là c’était le tour de chauffe
À vos projets, à notre avenir dont nous avons les cartes maîtresses en main
À très bientôt
On vous aime depuis notre ....culo del mundo ...
M’sieurs Dam’s "
Vivement la suite.
(Trouvé sur : "autonomiecledufutur", groupe fb disparu depuis😉)
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lesgenouxdanslegif · 3 years
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HUIT ANS.
Huit ans pile qu’on a commencé à écrire nos conneries suite à une soirée très légèrement arrosée. Huit ans d’amour fou pour le sport le plus stylé de l’univers même si parfois le truc ressemble plus à une promenade dans le jardin d’un EHPAD qu’aux foulées d’une finale olympique. Ce sport tellement stylé qu’il est possible de manger, vomir, dormir, rire et chialer en seulement quelques heures, quelques minutes pour les plus doués, quelques secondes pour Jim Walmsley. Ce sport qu’on aime tant avec toutes ses contradictions. Ce sport qui n’est même pas vraiment un sport mais une marche gourmande où on se fait des potes qu’on ne reverra jamais. Cette chose merveilleuse qui ronge les cerveaux, fait de la chapelure avec les muscles et tord les chevilles dans des axes peu recommandés (là tu viens de faire un rictus ou de penser à ta dernière entorse, on le sait).
BREF. Huit ans d’obsessions pour la compression blanche, certaines vestes Finisher parfaites pour sortir les poubelles (ou qui font même office de sacs poubelle), l’entorse de la cheville, l’attaque talon (et donc la quête de pétrole), les grosses cuisses (et donc les sauces), le trail à Paris (lol), les affiches de courses qui dégomment  les rétines, les certificats médicaux falsifiés sur Paint et les scotchs sur les tétons.
BREF. Tout ça pour dire qu’on vous prépare une surprise. Un truc énorme. C’est bien simple, vous n’êtes pas préparés. Rendez-vous à la fin du mois de mai.
En attendant ce délicieux moment qui va se déguster aussi religieusement qu’une soupe trop salée au cœur de la nuit, le numéro 4 de notre revue papier est disponible en précommande jusqu’au 31 mai. Le gros avantage à bouger son cul maintenant est l’économie des frais de port (en plus d’avoir son nom dans la revue, ce qui est encore plus classe que la légion d’honneur). Fonce : www.pointdecote.fr
Merci pour tout. On vous aime encore plus fort qu’une bière tiède à l’arrivée d’une course.
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Photo David Gonthier / Pixel en Cime
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joaniepencil · 3 years
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Fanatique de muffins
Chapitre 4
Résumé : Billie et le capitaine Syverson se rencontre par hasard.
Avertissement :Mention de violence, sang et mutilations.
Pairing : Capitaine Syverson x OFC
Comme toujours Syverson ne m'appartient pas !
Les reviews sont les bienvenus!
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Billie avait remplacée une collègue de la banque toute la semaine. Plutôt que d’être simple caissière comme d’habitude, elle avait ouvert des comptes et renseigner des clients qui avaient besoin d’une aide plus soutenue. C’était un travail très intéressant mais pour Billie il nécessitait beaucoup de concentration et d’être en constante adaptation.
Elle s’efforçait de ne pas laisser voir sa surdité. Plus d’un client ne voulait pas être servie par, selon eux, une handicapée. Elle travaillait d’arrache-pied pour avoir une belle carrière même si elle se doutait bien qu’elle allait plafonnée sous peu.
Le vendredi après-midi vers 16h, sa collègue et amie de la réception lui envoya un message par messagerie interne.
Réception : J’ai une ouverture de compte. Veux-tu le prendre ou je lui dit de revenir. Il veut s’acheter une maison bientôt. Très sexy.
Une ouverture de compte était une procédure plutôt longue et prenait généralement près d’une heure si en plus le client voulait s’acheter une maison cela allait être encore plus long. Billie ne voulait pas prendre la chance de perdre un client. Si en plus il était sexy pourquoi pas.
Billie: Oui je vais le prendre. J’arrive dans 2 minutes. Elle passa rapidement aux toilettes. En arrivant à la réception, elle demanda son nom à la réceptionniste.
-James Syverson. Je peux lui dire de repasser lundi. Ça va te prendre des plombes. On est vendredi! On devait finir à 16h30.
-T’inquiète pas. Tu peux partir je vais fermer derrière toi, dit-elle en lui faisait un sourire. Elle lissa son blazer bleu marine sur sa camisole de dentelle crème et s’assura que son pantalon assorti tombait bien. Elle se redressa bien droite sur ses talons aiguilles multi-couleurs et bomba le torse. La réceptionniste leva les deux pouces.
Avec toute l’assurance que lui donnait son tailleur, elle s’approcha de la salle d’attente presque déserte. James Syverson attendait patiemment debout face à la fenêtre. Il avait les mains dans les poches de son pantalon gris. Les manches de son chandail noir étaient remontées sur ses avant-bras. Billie s’attarda un instant sur ses fesses magnifiquement musclées. Cet homme devait passer des jours entiers à la salle de musculation pour avoir ce physique. Il avait coupé ses cheveux depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu.
« Ça suffit, c’est ton client pas un steak chez le boucher. »
--Monsieur Syverson?
Il se retourna et la reconnu instantanément. Son visage s'illumina d’un sourire. Elle lui sourit en retour en lui tendant la main. Elle se présenta à nouveau.
-Billie Morgan.
-Ravie de vous revoir Mademoiselle Morgan. Il prit sa petite main dans sa grande main chaude. Il avait gardé sa barbe fournie. Il était absolument à tomber par terre mais il rappelait toujours autant de mauvais souvenirs à Billie.
-Suivez-moi, je vais m’occuper de vous. Elle le précéda vers son bureau en essayant d’avoir l’air le plus naturel possible.
Sy regarda cette très jolie femme marcher devant lui en se déhanchant légèrement sur ses talons hauts et se demanda quel effet cela faisait de caresser ses belles fesses rondes. Il fit de très gros efforts pour se concentrer sur son dos et ses cheveux qui laissaient dans leur sillage un doux parfum de menthe et romarin.
Elle l’entraina dans un petit bureau et l’invita à s’asseoir, tandis qu’elle refermait la porte. Elle s’assit devant lui et posa son regard sur lui. Il prenait pratiquement tout l’espace disponible dans le bureau avec sa large carrure. Son regard était sûr mais Sy vit ses mains trembler légèrement. Elle était nerveuse.
-Alors Monsieur Syverson vous souhaitez ouvrir un compte et éventuellement acheter une maison?
-Oui. Appelle-moi Sy s’il te plait Monsieur Syverson c’est mon père. Lui dit-il avec un sourire. Ils venaient tout naturellement de passer au tutoiement plus personnel mais ça ne dérangeait pas Billie.
Elle baissa les yeux en souriant.
-D’accord. J’espère que tu as une bonne heure devant toi? On en a pour un bout de temps.
-Non. Ne t'inquiète pas.
Elle commençait à pianoter nerveusement sur son ordinateur puis s’arrêta.
-Je te sers un café, thé? Il hocha la tête.
-Oui un café s’il te plait. Noir.
Billie se releva et sortit. Elle en profita pour prendre plusieurs grandes respirations pendant que la cafetière infusait les deux tasses de café. C’était plus fort qu’elle chaque fois qu’elle le voyait, elle revoyait la scène dans le chalet.
« Putain Morgan calme toi. C’est un client, il ne va pas te manger. »
Elle revint un peu plus calme avec les deux tasses de café bouillantes. Elle le buvait noir elle aussi remarqua Sy. Il prit un petit une gorgée et la regarda au-dessus de sa tasse.
Ses mains tremblaient toujours pendant qu’elle prenait elle aussi une gorgée.
Durant l’heure qui suivit, elle lui fit presque subir un interrogatoire. Il venait de prendre sa retraite de l’armée et s’était fait muter dans le même poste de police que son frère comme capitaine. Il avait 35 ans. Elle sut qu’il conduisait un Ford F-150, qu’il louait un appartement dans un quartier non loin de chez elle. Elle déglutit avant de lui demander.
-Votre statut civil? Marié, célibataire…
-Divorcé. Célibataire. Billie se mordit le petit diamant sur sa lèvre inférieure en pianotait.
L’heure passa à toute vitesse. Finalement, Billie avait arrêté de tremblée et semblait beaucoup plus à l’aise. Syverson dégageait une énergie très forte mais très calme.
Quand elle sortit chercher des papiers, le regard de Sy tomba sur une photo sur le bureau. Elle était photographiée avec un petit chien. Un Jack Russell. Elle souriant encore de ce beau sourire éclatant.
Quand elle revint il lui demanda :
--C’est ton chien? En pointant la photo.
Elle hocha la tête en lui tendant les documents.
-Oui elle s’appelle Mia.
Il signa aux endroits indiqués.
-Elle ne doit pas manquer d’énergie! Tu fais comment pour la garder en appartement? J’ai un Akita américain. Il est en train de devenir fou en ville.
-J’ai une maison avec un grand jardin et puis il y a un parc à chien sur Tribeca street. Je l’emmène aussi courir tous les matins, sinon elle devient dingue et mange mes souliers! Sy se mit à rire.
Sans savoir elle venait de lui donner une mine d’informations sur elle.
-Tu vis dans le coin? Elle hocha la tête. Tu connais un bon restaurant, pour l’instant je n’en ai pas trouvé de bon, seulement des fast-food. Elle grimaça un peu, réfléchit et mordilla le petit diamant sur sa lèvre.
-Tous dépend de tes goûts! Il y a chez Mom’s qui a une bonne cuisine bio et Swartz qui fait des pizza maison à tomber par terre. Sinon la boulangerie de Donna fait les meilleurs sandwich et muffins de la ville, il y a quelques petits resto pubs sympa aussi… Tout dépend de toi.. Il y a aussi d’excellents BBQ selon Luke. Nous avons terminé Ty as-tu d’autres questions, sur tes finances? Je vais transmettre ton dossier pour approbation tu devrais avoir des nouvelles rapidement. Il se releva de tout son long.
-Non tout est parfait. Merci beaucoup. Il allait sortir mais se retourna. Je… voudrais t'inviter, tu as faim?
Malheureusement pour lui, il eut le réflexe de se frotter la moustache en parlant et Billie perdit ce qu’il lui demanda.
-Pardon?
Sy perdit son courage. Comment une si petite femme pouvait-il lui faire perdre tous ses moyens ?!
-As-tu un numéro de téléphone si jamais j’ai d’autres questions.
-Oui bien sûr. Elle ouvrit un tiroir et pris une petite carte de visite et griffonna son email professionnel dessus. Elle le lui tendit.
--Merci.
Elle le raccompagna à la porte de façon très professionnel et lui serra la main avant de le laisser partir.
-Bonne soirée mademoiselle Morgan.
-Bonne soirée Monsieur Syverson.
Sy partit vers son camion la tête pleine de ce petit bout de femme puis son téléphone sonne.
-Allo!
-Capitaine? Les Maladouchi ont recommencés, on a une nouvelle victime.
Sa bonne humeur s’envola presque.
-D’accord j’arrive.
Pendant ce temps de retour dans son bureau, Billie regarda son téléphone.
Jane : N’oublie pas l’essayage de ta robe!
-Fuck!
Elle avait totalement oublié ce stupide essayage de robe.
Elle ne prit même pas la peine de se changer, elle enleva simplement son épinglette de la banque sur le revers de son veston et sauta dans le premier taxi.
Vingt minutes plus tard, elle arrivait dans la très chic boutique de robe de mariée Signé Madame.
Luke voulait que sa femme soit la plus belle mariée, elle avait un budget illimité.
Elle accepta la flûte de champagne qu’on lui tendit et se dirigea vers le salon privé au fond de la salle. Jane et sa sœur Sara l’attendaient déjà. Jane fulminait.
-Ca fait une demi-heure qu’on t’attends qu’est ce que tu foutais?
-Désolée, j’ai eu une ouverture de compte à la dernière minute. Je ne pouvais pas décaler. Il était déjà dans la salle d’attente.
Jane vida sa coupe de champagne.
-Un homme ? Il en valait la peine au moins?
-Oui. C’était le capitaine de Luke, Ty. Il est…
Jane se mit à rire.
-Ty? Sy plutôt!
-C’est ce que j’ai dit! Ty!
Jane se mit à rire.
--Pas Ty avec un T, Sy avec un S.
Elle écrivit les lettres sur la table avec son doigt.
-Merde ! Quelle conne! Je l’ai appelé comme ça toute la soirée!
Elle détestait se tromper de nom. Les deux filles étaient tordues de rire. Billie fulminait elle repoussa une mèche de cheveux dans son dos.
-Alors ces robes….
Dans une allée sombre non loin de là, Sy ne pensait plus à la jolie rousse. On avait découvert un nouveau corps. Une jeune femme. Une petite vingtaine d’années à en juger par ses vêtements plutôt ce qu’il en restait.
Sa robe courte était déchirée, laissant son corps mutilé exposé aux rats. On lui avait attaché les mains avec sa petite culotte, son ventre et son sexe était entièrement lacérés de fine entailles plus ou moins profondes mais le pire c’était son visage. On l’avait tellement défigurée qu’elle n’avait même plus figure humaine. Sa tête n’était qu’une bouillie de sang et de cervelle. Le légiste prenait des photos du corps tandis que les enquêteurs de la police scientifique recueillaient les indices.
-On lui a fait exploser le crâne au bâton de baseball capitaine.
-Merde! Jura Morgan.
Il avait des hauts le cœur.
-Va plus loin Morgan. Ne contamine pas la scène.
Sy avait vu beaucoup de mort et de blessures impressionnante durant sa carrière militaire mais il fallait avouer que c’était horrible.
Sy se pencha sur la jeune femme. Elle avait des pétales de roses dans ses cheveux blond platine. On pourrait encore sentir son parfum de mauvaise qualité au-delà du sang.
-Encore une pauvre fille qui s’est fait enlever par les Maladouchi? Demanda Evans en prenant des photos.
-Probablement. Marco à laisser sa signature. Pointa Sy avec sa lampe de poche sur l’abdomen de la jeune femme.
Marco Maladouchi était un vrai malade. C’était le boucher de la famille. Sy n’arrivait pas à le coincé pour la torture des victimes de leur commerce. Ils enlevaient des jeunes femmes sans familles et les forçaient à se prostituer puis quand elles rapportaient moins d’argent, Marco les mutilait avant de les tuer à coup de batte. La famille était riche et puissante à New-York, les meilleurs avocats travaillaient pour eux.
-Allons rendre visite à Marco…
.,………
Sy assit un peu brusquement le suspect dans la salle d’interrogatoire.
--Alors Marco? Grosse soirée? Cette petite avait fait quoi cette fois ? Elle ne voulait mettre ta petite queue dans sa bouche?
Marco était atteint d’une déficience intellectuelle. Il ne pouvait être tenu responsable de ses crimes et les Maladouchi le savait. Sy le terrorisait littéralement mais il avait compris qu’il ne devait pas parler aux policiers.
Sy donna une grande claque sur la table.
-Pourquoi tu as fait ça Marco?
Marco se recroquevilla sur lui-même en tremblant. Un bip sonore prévint Sy de sortir de la pièce.
-Cet enculé refuse de parler. Luke avait les bras croisés et regardait le suspect au travers de la vitre sans teint.
-Tu le terrorise Capitaine. Il ne parlera pas. Tonton Alvaro est arrivé avec son bataillon d’avocat.
- Fais chier! Ils vont tuer combien de filles avant qu’on les arrête?
Marco fut libéré faute de preuves. Il n’avait pas laissé le moindre indice qui pouvait l’incriminer. Ils continuaient de tourner autour sans pouvoir mettre la main dessus.
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claudehenrion · 3 years
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N'ayez pas peur : c'est pour votre bien !
   Le grand Pape qu'a été Jean Paul II, sanctifié depuis, se serait-il lourdement trompé, lorsqu'il nous disait ’‘N'ayez pas peur !“ ? Ce qui s'est passé depuis la fin du premier trimestre de cette année 2020, qui devrait rester dans l'Histoire-à-venir comme un millésime excellent dans le pire (à condition qu'il existe encore une ’'Humanité”, au sens où ce mot a été utilisé, depuis le début de l'aventure de l'Homme sur la Terre) est très inquiétant. Vous souvenez-vous combien elle était douce à vivre et agréable à fréquenter, “notre” Terre, il y si peu de temps encore ? Je me suis un peu inspiré de loin d'une idée de Patti Tillis et Mark Sargent, “It’s just a mask”, pour revisiter avec vous notre Histoire récente… et celle à venir, bientôt .
  Car au fond, pour chacun d'entre nous, plus ou moins bien cocooné dans un fauteuil douillet, occupé à temps presque plein (faute de mieux) et avec plus ou moins de lassitude (après 7 mois) à regarder sur son récepteur-télé les informations auxquelles les “on” aux manettes ont décidé que nous pouvions avoir accès, on dirait qu'il ne se passe rien de significatif, en dehors du covid... en tout cas, rien qui vaille la peine de se faire du mouron, rien qui justifie qu'on s'y arrête et qu'on en parle entre nous. Tout va mal... mais on sent bien que le pire du pire est à venir !
   Je sais ! C’est un gag plus qu’un ‘’pire’’ : Macron a chopé le covid, et avec lui plein de ces gens qui se croient importants à force de “se la jouer”… ’'Moi, je le porte tout le temps !“, aimait-il à répéter geste à l’appui, démontrant ainsi de manière somptueuse que toute leur comédie rituelle soi-disant sanitaire et leurs ballets gestuels ne servent à rien ou peu s'en faut. Mais pour notre plus grand malheur, le ridicule ne tue plus, de nos jours !). ’'Moi, commente de son côté Ma'ame Michu, ça me ferait plutôt rigoler. Après tout, c'est normal que, masque pour masque, le leur ne soit pas meilleur que le mien. Tout ça, c'est une histoire de masques et compagnie”. Et de fait, en dernière analyse il se pourrait bien que ce soit le masque, ce maudit masque, qui soit le vrai “mètre étalon” de cette ‘’crise’’
  Retour sur images : en quelques mois, et à cause de ce satané masque, la France est devenue une caricature de pays socialiste dans lequel –comme dans feues les ’’soi-disant démocraties dites populaires’’ de sinistre mémoire– c'est le gouvernement qui décide ce qui est permis et ce qui est défendu. Par exemple... les grands événements, les commémorations, les messes et leurs équivalents dans les autres religions, les mariages, les enterrements, les examens scolaires , les spectacles, les restaurants entre amis et les matches de foot, tout ça est terminé, fini, déclaré “défendu” en 2 temps 3 mouvements, sans la moindre explication. Circulez... y a rien à voir. Et personne n'a protesté. Pas un mot. Rien.
  Les petites entreprises, les petits commerces, les indépendants (à domicile ou non), les voyages, Terminé, aussi… Et les plus ‘’riquiqui’’ des déplacements (aller acheter une baguette et un médicament vital ou faire le tour du pâté de maison ave Médor… il a été soumis à la formalité infamante dite de l’Ausweis ‘’dérogatoire’’, humiliation que jamais des citoyens de pays civilisés n'ont eu à subir en temps de paix : même les radars sont moins infantilisants. Et pourtant, à part quelques “barouds d'honneur”, vite maîtrisés par la fabrication, par les médias aux ordres, d'un sentiment (injustifié) de culpabilité et de responsabilité individuelle...   Personne n'a sérieusement protesté, terrorisé par des avalanches de messages indignes, affolants : côté “pile”, c'est la sinistre litanie quotidienne du non moins sinistre Salomon –mais quand va-t-il se taire, ce Philippulus de malheur !) et, côté “face”, c'est la rengaine  “c'est pour votre bien. Ce n'est qu'un masque après tout !”.
  Résumons : en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le gouvernement a installé (durablement semblerait-il) un régime d'authentique terreur (à ceci près que celle-là, pour la première fois de l'Histoire, se nourrit elle-même d'elle-même, s'auto-justifie et s'auto-entretient) qui lui permet, ou va bientôt lui permettre de contrôler ce que vous faites, où vous allez, quand et pourquoi, ce que vous allez manger, qui vous voyez, et combien de rouleaux de papier-cul vous avez acheté. J'exagère à peine. Et le plus surprenant, dans cette histoire invraisemblable, est que les gens ne s'en étonnent même pas et qu'ils ne paniquent pas en voyant l'efficacité terrifiante de ce gouvernement à leur nuire. Au contraire, ils ont peur de leurs voisins, de leurs petits-enfants (ou de leurs grands-parents, relégués dans la cuisine –pour ceux qui ne sont pas en EHPAD, dans des antichambres de la mort par solitude, abandon, chagrin), et de ceux qui laissent traîner une narine dehors en mettant leur masque. Je vous avoue que, plus que par le covid, je suis littéralement terrifié par le fait que mes contemporains acceptent toutes ces horreurs (qui étaient impossibles, et inenvisageables, hier encore) sans se poser mille et une questions. 
  Car je vais vous raconter la suite : après le chapitre “Mais voyons, c'est juste un masque, trois fois rien”, voici venir le chapitre “Mais voyons,  c'est juste un vaccin. C'est pour vot’ bien, qu'on vous dit. Et ça ne sera pas obligatoire”, foi de “celui qui vous le dit”. Ce qui sera sans doute vrai…  jusqu'au jour où vous découvrirez que vous ne pouvez plus prendre l'avion, d'abord, puis le train, puis aller au cinéma ou au concert, puis entrer dans un supermarché, puis faire vos courses dans votre quartier… si vous ne montrez pas que vous l'avez bien subi, ce vaccin-pas-obligatoire-foi-d'animal. Vous n'y croyez pas ? Cela vous semble impossible ?  
   C’est que vous avez déjà oublié qu'il vous a fallu moins de 48 heures pour oublier toute votre vie passée, tout ce que vous aimiez, votre chère liberté durement conquise par vos aïeux, et que vous avez déjà donné à ce gouvernement un blanc-seing implicite pour limiter et contrôler vos aller-venues, l'emploi du temps de vos vacances, la scolarité de vos enfants, ce qu'il appelle “votre santé” , pour transformer nos villes en morgues peuplées de fantômes sans visages, sans expression, et qui s'évitent l'un l'autre comme des pestiférés, tout ça juste parce que des “on” anonymes et sans la moindre compétence ni le moindre droit, vous ont dit que c'était ça qu'il fallait faire. Au nom de quoi ne se sentiraient-il pas “autorisés” à répéter ses mêmes comportements, puisque vous n'y trouvez rien à redire ? J'entends déjà les béni oui-oui : “Dans d'autres pays, peut-être, mais ici, en France, dans la Patrie de la Liberté chérie, ce n'est pas possible…”. On se demande où les héritiers des sans culottes de 1789 et des grognards de la Grande Armée ont été dégoter une telle soumission masochiste devant l'inacceptable ?  
  Dans nos rues peuplées d'ombres furtives, anonymes et fuyantes, les fantômes qui vont et viennent avec une agitation revancharde ne sont déjà plus tout-à-fait des humains (pas encore des “cyborgs” –mais ça ne saurait tarder, partis comme on l'est), déjà plus “une foule”… à peine une juxtaposition de semi-robots qui se surveillent l'un l'autre en cherchant à dépister “l'ennemi”, celui qui n'obéit pas comme un zombie aux ordres venus d'un néo-iso-Big Brother élyséen. (NDLR : et que dire… des stades, des salles de sport et des enceintes autrefois dédiées aux joyeux cris de joie des “supporters” de deux équipes aujourd'hui réduites à leur Press-book et à leur dépôt de bilan… Que dire des stations de sport d'hiver silencieuses… des plages sans jolies filles qui exhibent leur ravissant bronzage devant des jeunes gens déjà conquis ? ). Avez-vous pensé qu'il vous est déjà interdit de lécher un riche “ice-cream à l'italienne” en flânant devant des boutiques pleines de “riens” d'un goût douteux pourtant si tentants, pendant les vacances ? 
   Mais tout cela n'est pas grave, en fin de compte : “Ce n'est qu'un masque, qu'un vaccin” (qu'on va vous injecter “SGDG”, ça c'est garanti !), qu'un petit geste de rien du tout pour une distanciation contre l'humanité… qu'un interdit de fêter Noël avec vos 5 enfants (puisque avec le Papa et la Maman ça ferait 7…). Quand je vous répète, depuis plus de 7 ans, que “la folie est sortie des asiles…”, vous voyez bien que c'est moi qui ai raison contre tous les mauvais génies qui ne nous veulent que du mal ! Jusqu'à quand ? Jusqu'oú ? Relisez-donc les “billets” de ces derniers jours sur le complotisme, et demandez-vous de quel côté sont la raison, la sagesse et la probabilité… et de quel côté le “n'importe quoi”, l'affolement, la contrainte et l'interdiction (pour ne pas rappeler une récente mise dans un hôpital psychiatrique)… Et qui des uns ou des autres, est dans le vrai… dans le ''moins faux''… ou dans l’irresponsabilité comme cette idée délirante de la députée UDI Valérie Six qui veut remettre à toute personne vaccinée covid 19, un “passeport vert pour retrouver une vie normale” (sic  !). Quant aux 60 % qui n'ont pas confiance en cette mascarade, notoirement pas assez testée… ils n'auront droit qu'à un moignon, un ersatz, un semblant de vie. Il y a des coups de pied qui se perdent, mais ça a l'avantage d'être clair : nous sommes dirigés par des tyranneaux putatifs, et cette majorité d’amateurs professionnels a des penchants dictatoriaux !
  Bonnes vacances, malgré tout. Gardons la foi en l'Homme, plaignons nos frères français (et un peu les autres aussi, mais ça va faire un sacré boulot, avec les italiens, les autrichiens, les suédois …). Et soyons certains que si “le pire n'est pas toujours obligatoire”, c'est surtout parce que “Aide-toi toi-même, et le Ciel t'aidera”… Je vous souhaite du fond du cœur un Joyeux, un très joyeux Noël’’, malgré la manière étrange dont nos grands hommes tout petits gèrent cette crise (si ce n'était pas le cas, “ça se saurait”, et les résultats montreraient qu'ils ont eu raison de nous traiter comme des délinquants quelque peu ‘’minus habens’’). Nous nous retrouverons “l'année prochaine”, disons le mercredi 6 janvier 2021 (“date à reporter sur vos agendas”), juste à temps pour tirer les Rois, si Dieu le veut, mais chacun de son côté, comme il se doit, dans cet Absurdistan en marche vers son néant définitif, et le nôtre par conséquent
H-Cl. 
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payetoncouple · 4 years
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« tu es ma copine, tu devrais être celle avec qui je couche le plus »
J'ai décidé d'écrire mon témoignage, je crois que j'en ai vraiment besoin pour avancer. Il y a deux ans, j’ai mis fin à ma plus longue et plus sérieuse relation. Cinq ans, on parlait mariage et enfants, on vivait à distance depuis un an pour des raisons professionnelles mais avant ça, nous avions vécu ensemble. Il parait qu’à distance, le risque de séparation augmente grandement. A l’époque je n’ai pas compris que ce n’était pas un risque mais plutôt une chance, dans mon cas.
En apparence, mon ex-compagnon et moi formions un couple équilibré et heureux. En apparence.
Il m’a fallu deux ans pour comprendre pourquoi je m’étais enfuie comme ça, pourquoi j’ai tout fait pour rompre, pourquoi je me sentais aussi mal alors que tout allait si bien entre nous.
Durant cinq ans, j’ai vécu ce qu’on appelle une relation abusive.
Ça me donne envie de vomir quand j’y pense mais je sais (je remercie le médecin qui m’a suivie cette année), que si je continue à ne rien dire, j’en souffrirai toute ma vie. Alors voilà, je le dis, j’en parle, je témoigne.
J’avais dix huit ans, un climat familial tendu et un besoin d’indépendance. Il était à peine plus âgé, il avait une famille de hippies et un petit appartement à lui. Je suis tombée amoureuse très vite, je disais que tout se faisait tellement naturellement entre nous, c’était magique ! Mais c’est plutôt comme une araignée tissant progressivement sa toile pour piéger un insecte. J’aurais du mal à dire comment ça s’est vraiment fait, il était très distant au départ, il disait que je ne l’intéressais pas mais ses gestes et ses actes me prouvaient le contraire. Toujours très doux, toujours là quand j’avais besoin. Je me disais qu’il était peut-être réticent à s’engager à cause de son ex qui lui avait manifestement bien brisé le cœur.
Quand nous marchions dans la rue, il s’arrêtait toujours auprès des SDF pour leur donner quelque chose et discuter un peu. J’ai cru trouver l’homme le plus généreux et gentil au monde.
Un jour, il a dit qu’il m’aimait. Peu de temps après, je venais vivre chez lui. Ça avait l’air d’un conte de fée. J’avais trouvé un prince dont il ne manquait plus que le cheval blanc.
Et puis, ce que j’ai perçu comme « son seul défaut » a fait surface. Il était coureur et pas qu’un peu. Il justifiait son attitude par une frustration de longue date, liée au fait qu’avant il ne plaisait pas aux femmes. J’ai su ensuite que son ex l’avait quitté pour ça. Il m’a imposé sa vision du couple, lui qui se tapait qui il voulait quand il voulait. C’était à prendre ou à laisser. Je l’aimais, j’ai accepté avec un pincement mais accepté quand même.
Ç’aurait pu être tout, ok mon ex couchait partout comme il voulait mais certains couples pratiquent le libertinage et tout va bien. Moi, je n’avais jamais fait l’amour avec personne d’autre, et ça me gênait alors j’essayais de faire abstraction. Mais il y a eu le fichier Excel. Je crois que c’est là que j’aurais dû fuir parce qu’après ça, il m’a abimée de plus en plus. Sauf que j’étais déjà dépendante de lui. Financièrement et sentimentalement.
Un jour, il m’a montré un fichier Excel sur lequel il notait toutes les filles avec lesquelles il couchait. J’étais bien entendu dessus. Il m’a dit « tu es ma copine, tu devrais être celle avec qui je couche le plus ». Ça parait délirant ? Pour moi aussi, maintenant. Combien de fois ai-je couché avec ce mec alors que je NE VOULAIS PAS ? Combien de fois, je me suis sentie sale parce qu’il s’en était tapé une autre avant moi ? « Je me prot��ge, t’en fais pas », « de toute façon tu seras toujours mon vaisseau mère, la principale de toutes » c’était toujours ce qu’il me disait. Il m’offrait ces phrases comme un genre de privilège de petite amie. J’écartais les jambes, et les points sur le Excel grimpaient. J’avais la pression, j’avais peur qu’il me quitte, j’avais peur d’avoir le cœur brisé, j’avais peur de ne plus avoir son amour, j’avais peur de devoir rentrer dans ma famille.
D’autres comportements se sont ajoutés, toujours justifiés. Il parlait avec une voix douce, il semblait ne jamais rien imposer et pourtant il me forçait sans cesse la main. Subtil et efficace.
Il m’a comparée de plus en plus aux autres femmes. Celles avec lesquelles il couchait, les actrices porno qu’il aimait, les inconnues croisées dans la rue. Par exemple, il disait que mes seins n’avaient pas la bonne forme, et de comparer avec image à l’appui pour me montrer ce que sont de beaux seins. Et il l’a fait avec de nombreuses parties de mon corps. Mais certaines était très bien, alors je pouvais me rassurer, ça sauvait les meubles. Aujourd’hui, je suis toujours complexée.
Il m’a prise en photo et filmée à mon insu. Il a stocké les fichiers sur une clé USB. Il a justifié son œuvre comme une aide quand il manquait de moi (NOUS VIVIONS ENSEMBLE, BORDEL). Quand je l’ai découvert, j’ai été horrifiée. Ma pression a monté d’un cran, j’ai commencé à avoir peur de ce qu’il pouvait en faire. Comme toujours, il justifiait ses pratiques déviantes par son manque de femmes dans le passé, c’était normal, il fallait que je sois compréhensive, le pauvre avait tant souffert.
Je dormais parterre. Parce qu’on avait pas la place pour un lit double (on vivait dans un 18m² très mal agencé, pour sa défense) et qu’il prétendait avoir besoin d’un vrai lit pour son dos. Puisque je ne souffrais pas du dos, pourquoi aurais-je eu besoin d’un lit ? Et il n’était pas question de déménager, trop cher, trop chiant, trop compliqué.
Comme j’étais étudiante et que je ne gagnais pas ou peu (selon les périodes) d’argent, il fallait que je sois utile. Alors je faisais le ménage. TOUT le ménage. En plus des cours, des stages. A un moment, j’ai quitté l’appartement durant quatre mois pour un stage dans une autre ville. Il n’a jamais fait le ménage. J’ai dû tout rattraper en rentrant, du moins j’ai essayé car autant dire que c’était devenu un taudis. Il y avait même une colonie d’insecte. Tout ça en quatre mois. Et lui, qui trouvait ça normal. (ET MOI QUI DORMAIS TOUJOURS PARTERRE !!) Au milieu de sa crasse. Mais je ne devais pas me plaindre, il faisait « quand même » la vaisselle.
Puisque c’était son appartement, je devais vivre selon ses règles. Je ne pouvais pas décider où ranger mes affaires, j’avais un demi niveau d’étagère pour tout mettre. Tout le reste lui appartenait. Il mettait son bazar partout et j’étais tenue d’être ordonnée de mon côté. Si je devais me lever plus tôt que lui, j’étais tenue de ne pas le réveiller, de ne pas faire de bruit. Je prenais mon repas soit dans la salle de bain, soit à la fac car je ne devais pas allumer la lumière et manger l’aurait réveillé. C’était comme ça tous les matins durant plusieurs années.
Lorsque j’étais malade, il me réveillait en plein milieu de la nuit car il ne supportait pas de m’entendre renifler ou tousser, il disait que ça l’empêchait de dormir. Peu importe si moi, j’avais 40 de fièvre et les poumons en feu, son sommeil était plus important.
Un jour, il a dit qu’il trouvait ma sœur canon et qu’il coucherait bien avec. J’ai été choquée, je lui ai dit que je n’acceptais pas ça. Il a répondu « ok, je ne la toucherai pas. Mais tu sais, si mon frère veut coucher avec toi, ça ne me dérange pas ». Et lors d’un événement de famille, son frère a justement eu des gestes déplacés envers moi. Je me sentais tellement mal que j’ai peiné à en parler à mon ex-compagnon. Quand finalement je l’ai fait, il a pris son parti en invoquant la même PUTAIN de justification que pour lui-même « il est célib depuis un moment, le pauvre doit être en manque ».
Des hommes de son entourage ont parfois été lourds voire plus, parce qu’ils pensaient (d’après ce que mon ex leur disait de nous et surtout de moi), que j’étais une fille facile, que j’étais une accro du sexe.
La dernière année de notre vie commune, il était au chômage. On vivait de l’argent de ses parents et de ma gratification de stage. Il a passé sept mois à jouer aux jeux vidéos avant que la pression parentale ne le pousse à chercher un job. Je n’avais plus rien sur mon compte bancaire.
Il disait qu’il était un grand économe et s’en servait pour justifier ses refus d’acheter quelque chose. En fait, il préférait dépenser son argent dans des composants informatiques et des jeux. Une année, il n’a rien fait et ne m’a rien offert pour mon anniversaire parce qu’il voulait s’acheter une nouvelle carte graphique. Une autre fois, il m’a offert un bracelet trouvé parterre. Lorsque nous étions en relation à distance, il prétendait ne pas avoir les moyens d’acheter un billet de train pour me voir et réclamait par contre que je vienne. Un de mes amis a voulu se montrer gentil et a proposé de venir le chercher lorsqu’il passait vers chez lui, il ne lui demandait rien en retour. Il voyageait donc gratuitement. Un jour, ils parlaient de jeux dans la voiture. Mon ex s’est vanté d’avoir acheté un casque de VR à 400€.
Quand nous avons commencé à parler de mariage et d’enfants, il a dit vouloir trois enfants pour « reproduire suffisamment mon patrimoine génétique, sinon ça sert à rien ». Oui, il a vraiment dit ça. Il s’est offusqué lorsque je lui ai dit que je voulais garder mon nom de naissance et continuer à travailler. « Mais qui va élever les enfants ? » Pour lui, refuser de porter son nom était un affront et ne pas devenir mère au foyer tout autant. Mais je n’ai pas lâché. Mon nom, c’est la base de la construction de mon identité, c’est moi, c’est important. J’ai fini par négocier un nom composé et il accepté l’idée que je travaille. On avançait. Ou pas. Il a alors déclaré qu’il travaillerait moins, que je rapporterai l’argent puisque je voulais le faire. Sur le papier ça sonne comme une victoire, mais sa façon de le dire ne m’y a pas fait croire une seule seconde. Et c’était toujours comme ça quand il y avait un désaccord. Lorsqu’il pliait en ma faveur, j’avais toujours une impression étrange, une forme de culpabilité, comme si j’étais horrible, comme si je le maltraitais. Dans d’autres cas, il acceptait parce qu’il trouvait un autre moyen de me pousser dans son sens, de façon plus détournée mais on finissait toujours par aller dans son sens. Son intérêt était toujours plus important que le mien ou celui de notre couple. Il n’y a jamais eu de « nous » dans ce couple, seulement du « lui ».
Dans les dernières années, ma confiance en moi était au plus bas et mon corps me dégoûtait toujours plus. Je n’arrivais plus à éprouver la moindre envie de faire l’amour. A chaque fois, je complexais. Je pensais à ses remarques sur moi, sur mes pratiques, sur mon manque d’expérience. Il a suggéré que je couche avec un autre homme pour être plus expérimentée. Avec la distance, il disait qu’il voulait de plus en plus se taper Machin ou Truc, j’avais l’impression d’être devenue secondaire. J’ai commencé à refuser certains rapports sexuels. Les tensions ont apparu. Il me faisait culpabiliser, il me disait qu’on ne se voyait déjà pas assez, qu’il était en manque, qu’il allait se sentir mal. Et puis, il a fini par me dire qu’il allait se taper plein d’autres filles puisque je ne voulais pas le soulager. Je précise qu’il ne l’a pas dit comme ça, c’était plus subtil, un truc du genre « il ne faudra pas t’étonner si je craque et que je fais ça avec Machin », quelque chose plutôt comme ça. Une fois, où je n’ai pas clairement dit non, où j’ai juste dit que je n’étais pas trop motivée, il y a quand même eu du sexe. Mais je ne voulais pas, vraiment pas du tout. Je ne savais pas comment refuser. J’aurais dû dire non, j’aurais dû partir. Je me souviens que j’ai réfléchi toute la nuit à partir de chez lui, prendre le premier train et rentrer chez mes parents. Je ne l’ai pas fait.
J’ai quitté cet homme après cinq longues années. J’ai rencontré quelqu’un en ligne qui me parlait de problèmes de couples et qui m’a fait me demander si je voulais vraiment l’épouser et surtout ce que je m’apprêtais à faire vivre à mes futurs enfants. Je n’allais pas bien. Je savais que je me sentais trop mal pour tout ça. Et il y a eu cette question « est-ce que tu veux que tes enfants te voient dans cet état quand ton homme part coucher avec Machin ou Truc ? ». A l’époque, je précise que tout ce qui a été dit précédemment ne me semblait pas anormal. Je disais qu’il n’avait vraiment aucun défaut, à part celui d’être coureur de jupons. Il m’a fallu deux ans et une thérapie pour comprendre.
J’ai vécu dans une relation abusive avec ce qu’on appelle un pervers narcissique. Ce genre de personne est malade et bien souvent refuse de s’en rendre compte. Dans son petit univers, tout le monde gravite autour de lui, il est parfait et tout le monde est inférieur à lui. Je ne veux pas lui trouver des excuses. Ce type est un malade mental et il m’a beaucoup blessée. Aujourd’hui, je veux dire que je ne méritais pas ça. Ni moi, ni personne d’autre.
J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai écris tout ça. Je voudrais que d’autres personnes s’échappent comme j’ai pu le faire, si possible plus vite que moi ou qu’elles ne s’engagent même pas, qu’elles comprennent tout de suite à qui elles ont affaire. Je pense que sans le forum et la relation à distance, je serai toujours avec lui, plus brisée que jamais, à le servir dans son appartement de merde et à endurer ses remarques et pratiques déviantes.
Un couple, c’est une égalité. La balance ne doit jamais pencher plus d’un côté que de l’autre.
Si vous vous êtes reconnu.e dans ce texte, s’il vous plait, allez vous en. Si vous avez déjà vécu ça et que vous êtes aussi déjà parti.e, ne vous en voulez pas, dites-vous que vous avez du mérite, que vous n’avez pas abandonné une pauvre âme mais bien quelqu’un qui NE VOUS VOULAIT AUCUN BIEN.
Et, je sais que c’est dur mais dites-vous bien que ce n’est pas votre faute. Vous êtes une victime. Vous n’avez pas à avoir honte ou à vous reprocher quoi que ce soit. Si vous en avez besoin, parlez. Ne laissez pas cette personne vous pourrir la vie, même à-travers vos souvenirs. Le couple est une relation bienveillante dans laquelle on doit se sentir en sécurité. Si tu trouves que ton partenaire te tient des propos blessants et te fait culpabiliser, n’hésite pas à te renseigner sur Le cycle des violences
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estherkahn · 3 years
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Illusions perdues
Dans 1 an et demi, j’aurai terminé mes études de journalisme. Ces études qui pour la première fois m’intéressent et dont je sais pourtant que j’ai repris pour ne pas continuer. J’ai repris, comme si j’avais voulu m’assurer qu’il n’y a pas, tant que l’on est à l’intérieur de ce système, le moindre petit espoir de vivre debout. Comme un devoir de certitude. Vérifier que toutes les lumières sont bien éteintes avant de quitter la maison. Et quand on en a le cœur net, seulement alors, tourner les talons et n’y plus penser. J’ai voulu m’informer du mieux possible sur la société et ses médias, qui me fascinent depuis toujours. En connaître les rouages, observer la chose sous toutes les coutures. J’ai voulu apprendre à connaître cet ensemble, le plus longtemps possible (dans l’époque où je vis, cette limite se laisse définir par l’âge maximum au delà duquel on ne bénéficie plus des bourses d’études). Maintenant, je suis presque arrivée au terme de cet apprentissage. Après vingt années d’école, de ce monde, je ne connais pas tout. Mais je dispose de suffisamment d’éléments pour pouvoir partir sans avoir peur de rien regretter.
Je commence à connaître les contours de cette ambiance dominante, à en appréhender les techniques, les habitudes, les canaux et réseaux d’influence, le langage, les éléments de sociologie... et je sais que ma place est ailleurs. Au-delà de la curiosité, je sens déjà que ce qu’ils ont à offrir, en terme de style de vie, d’éthique, ne m’intéresse pas. Devenir journaliste, monnayer ma pensée, mon écriture, mes désirs, faire de la soupe avec les mots pour vendre des papiers dans des médias. Être asservie à l’impératif de la vente. Me vendre, te vendre, nous vendre, vendre l’information, la pensée, les mots, les images, donner aux gens ce qu’ils aiment pour qu’ils en redemandent. Et avec ça, espérer pouvoir changer le monde? espérer surtout avoir de quoi manger à la fin du mois... Entreprise démesurée, teintée de vanité. Cette ambition me ressemble si peu. Elle ressemble à un rêve mégalomane qui ne serait pas le mien. On a du me la souffler à l’oreille ou alors, dans un instant d’hubris... Avec ce métier, ce qui venait en premier se retrouve en dernier. La motivation originelle (prendre la plume au nom de valeurs humanistes) et son caractère noble, s’efface peu à peu derrière des contraintes absurdes. Pas besoin d’en faire l’expérience pour le savoir. Il suffit d’étudier le fonctionnement des médias. D’ailleurs, on nous enseigne que l’avenir sera dur et moi, je ne saurais pas faire semblant d’y croire encore. Je ne saurais pas ne pas voir ma propre hypocrisie.
Je ne crois plus aux héros. Il y a la nature, par-dessus laquelle on a construit des machines. Ces machines ont une formidable propension à écraser les hommes. Ceux qui en ont le courage peuvent en réchapper. Je me rends compte maintenant de ce qui vient de m’arriver: j’ai tout bonnement déchanté.
Tout ce que je veux c’est pouvoir vivre sereine, avec un peu de bonheur chaque jour. Commencer par me changer, moi, ce serait déjà pas mal. L’actualité politique qui “me bouffe l’existence”, me détourne sans cesse de ce but. C’est difficile, c’est impossible. Je sais que je ne ferai pas de politique, que je ne la commenterai pas, ne la regarderai même pas. Du moins pas tant que la politique sera ce qu’elle est aujourd’hui. Je n’ai pas les épaules et je n’ai pas l’envie pour ça. Et puis comment prétendre voir les choses clairement, quand on évolue dans un brouillard perpétuel? Prendre à bras le corps les choses que je trouve les plus difficiles depuis longtemps, c’est autre chose. Oui, je m’en sens capable. Le documentaire est peut-être la seule voie journalistique que je m’imagine emprunter à l’issue de ces deux ans. Comme une manière de liquider cette période et de rendre à ces ombres blanches accumulées avec le temps leur incandescence première. Et je filmerai les gens qui ont le courage de suivre leur propre voie.
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