Danevil et Luna! Nuit đ
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hier soir j'ai fait une crise d'angoisse parce que j'Ă©tais PERSUADĂE qu'il y avait quelqu'un dans ma maison et j'avais si peur, j'Ă©tais tĂ©tanisĂ©e.
vers 3h30 j'ai entendu un bruit de vaisselle brisée, j'étais en larmes, j'ai fermé ma porte de chambre à clé, je suis montée sur le toit et j'ai appelé le 17 et y a une patrouille qu'est arrivée.
les mecs ont dû me prendre pour une zinzinos de catégorie premium, j'étais en pyj sur le toit, tremblante, je voulais pas rerentrer et je pouvais pas leur ouvrir. ils ont dû escalader le toit mdr.
bref plus de peur qu'autre chose, aprÚs leur checking ils m'ont rappelée pour visiter les piÚces une à une pour me rassurer.
coeur sur vous les messieurs que j'ai embĂȘtĂ©s tard dans la nuit.
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Ms Luigia "Gina" Lollobrigida OMRI (4 July 1927 â 16 January 2023)
Destined to be called "The Most Beautiful Woman in the World", Ms Lollobrigida was the daughter of a furniture manufacturer, and grew up in the pictorial mountain village. She studied sculpture at Romeâs Academy of Fine Arts, and started her career with minor Italian film roles before coming third in 1947âs Miss Italia pageant.Â
After refusing a contract with Howard Hughes to make three pictures in the United States in 1950, Ms Lollobrigida gained for starring turns in 1952âs âFanfan la Tulipeâ and 1953âs âBread, Love and Dreams,â the latter of which netted her a BAFTA nomination for Best Foreign Actress.
Ms Lollobrigidaâs first American film was âBeat the Devil,â a 1953 adventure comedy directed by John Huston that cast her opposite Humphrey Bogart. Over the course of the â50s and â60s, she starred in numerous French, Italian and European-shot American productions, with highlights including âTrapezeâ with Burt Lancaster and Tony Curtis, âThe Hunchback of Notre Dameâ as Esmerelda, âSolomon and Shebaâ with Yul Brynner, âNever So Flewâ with Frank Sinatra and Steve McQueen, âCome Septemberâ with Rock Hudson, and âWoman of Strawâ with Sean Connery, and âBuona Sera, Mrs. Campbell,â with Shelley Winters.
Her roles made her a major sex symbol of Italian cinema; in 1953, she won Italyâs David di Donatello award for Best Actress for her performance in the opera star Lina Cavalieriâs biopic âBeautiful But Dangerous,â known in Italian as âThe Worldâs Most Beautiful Woman.âÂ
She later won two more David di Donatello Award for âImperial Venusâ and âBuona Sera, Mrs. Campbell,â a Golden Medal of the City of Rome in 1986, a 40th Anniversary David in 1996 and a 50th Anniversary David in 2006. In 1961, she won the Golden Globesâ Henrietta Award for âWorld Fan Favorite,â and received nominations for âFalcon Crestâ and âBuona Sera, Mrs. Campbell.â
After the â60s, Lollobrigidaâs career began to slow down, but she continued to act intermittently, including in the 1995 Agnes Varda film âLes cent et une nuits de Simon CinĂ©ma,â and in â80s TV shows such as CBSâ âFalcon Crestâ and ABCâs âThe Love Boat.âÂ
Ms Lollobrigida also developed a successful second career in photojournalism during the â80s. She obtained an exclusive interview with Cuban leader Fidel Castro and also photographed many famous film stars, as well as publishing a number of books of her photographs.
In 2011 she made her final film appearance, playing herself in a cameo for the Italian parody film âBox Office 3D: The Filmest of Films.â
The screen legend sale of some of her 23 jewels from her Bulgari  collection at Sothebyâs in 2013 to help fund an international hospital for stem-cell research.Â
On 16 October 1999, Lollobrigida was nominated as a Goodwill Ambassador of the UN Food and Agriculture Organization
Ms Lollobrigida won the Berlinale Camera at the Berlin Film Festival in 1986, Karlovy Vary Film Festival special prize in 1995, and the Rome Festivalâs career prize in 2008. In 2018, she received a star on the Hollywood Walk of Fame.
Ciao, Gina, Riposa in Pace
(Armando Pietrangeli, âLight and Shadow,â Gina Lollobrigida,1960, Trapeze 1956, Woman Of Rome,1954, Salomon & Sheba,1959, Come September, 1961,Un Bellissimo Novembre,1968, The Hunchback of Notre Dame,1956, In London to publicise her book of photographs titled Italia Mia,1974, Fidel Castro shot by Ms Lollobrigida,1974, Gina Lollobrigida pictured on July 11, 2022 in Rome).
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Que vaut votre tendresse si elle manque de mĂ©chancetĂ©, si elle manque de force, si toucher votre corps ne change pas votre pouls...âšâšâš
Que vaut votre rugositĂ© si elle manque de sentiment, si elle manque de jeu, si elle manque de goĂ»t, si elle manque de style...âšâšâš
Que vaut la nuit si elle a des rĂšgles, si elle obĂ©it Ă la raison, si le scĂ©nario est prĂ©dĂ©terminĂ©......âšâš
Que valons-nous si nous ne pouvons pas rendre la douleur agrĂ©able, la grossiĂšretĂ© tendre et les pensĂ©es sales joliment jouĂ©es...âšâšđđȘœ
Billy Milligan
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 "Je remercie le temps perdu
les amours gùchésl
es non-dits et les faux sourires
 je remercie les rendez-vous manquésl
es instants gaspillés
les ruines et les effondrementsl
es interstices
les trous dans le jean
les doigts dans le trou
je remercie le compte à rebours et les horloges d'église bloquées
les fruits talés
la popote des jours
les restes du frigo
les nuits mal fagotées
je remercie les Ă©boueurs et les boites Ă livres
les petits gestes et les petits espaces
une bonne vieille soupe de matins et de nuits
de vin et de café
ce qui tient bon
ce qui nous tient
la solidarité
le sursis
l'indulgence des miens
l'Amour
et le flegme morne des bĂȘtes
de toutes les bĂȘtes
dans les fleurs sales."
Thomas Vinau
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Chaque Ă©tĂ© depuis une trentaine d'annĂ©es la descente graduelle de la Civilisation direction Afrique suit son cours. C'est comme le long dĂ©boutonnage d'un homme qui se rend compte peu Ă peu ĂȘtre un singe et n'y voit aucun problĂšme, et au point oĂč il se trouve cet Ă©tĂ©, un bouton de plus ou de moins, se dit-il, quelle diffĂ©rence ?
Ainsi nous aurons droit comme chaque année:
- aux clandos psychiatriques dĂ©ambulant cul nu en hurlant sur le bitume fondu, ne s'arrĂȘtant que pour chier accroupis sur les poubelles publiques (toujours en hurlant).
- à  la stupéfaction des pachas de l'époque ottomane écrasés de chaleur dans leurs chaises de plage sur les seuils, ne parvenant à manier leur éventail qu'à deux mains
- aux filles de gauche voix enrouée dans la file d'attente des épiceries de nuit: "mais meuf what deux fuck?" pour faire américaine-
canaille toujours trop bronzées, pieds sales, irrécupérables.
- aux bandes de cailleras à la recherche de "chose-kek à gratter", blédards à teinture vendeurs de clopes, bonobos vomissant leurs lÚvres marchant bras dépliés et mains sous le genou
- aux lapeuses de glace au sucre de 40 berges cheveux courts, surpoids, cette fois tout à fait répugnantes, qui ont déjà renoncé à l'effort parce qu'elles ont leur gosse à la maison, leur chose entiÚrement en leur pouvoir qu'elles vont malaxer tout leur soûl toute leur vie restante pour se venger de la vie
- les bourges-"bohÚmes" de plus en plus effeminés chaque année, de plus en.plus ambigus, toujours plus cocufiés, cambriolés, mais c'est justice.
- aux transports en commun transformés en zoos roulants, bouillants, puants.
- aux "Ă©vĂ©nementiels", aux "fĂȘtes", toujours les mĂȘmes : un Ă©tal navrant d'objets Ă vendre sous une tente en toile cirĂ©e, une estrade vide avec des haut-parleurs crachant "du son", des brochures sur une table entourĂ©e de panneaux, c'est tout.
On ne le répétera jamais assez. Le processus d'extermination des Blancs est une guerre qui oppose non pas 2 fronts mais 3.
1/Le front des "vrais" avec les fas, les tras, "les petites gens les braves gens", les Gilets Jaunes, certains droitards, certains bourgeois, certains non-Blancs amis, nous, moi.
2/ le front des clandos, des envahisseurs, des colonisateurs, des métisseurs, des racailles, des profiteurs bien visibles, bien abrutis, identifiables, irréfutables.
3/ le front le plus méchant et le moins visible: bourges-bohÚmes, planqués, banques, médias, synas, loges, Pà B, boumeurs, antifas, élus, fonctionnaires, agents de l'étranger, bref toute la racaille du haut et de l'intérieur.
Il n'y a rien de pire que le front numĂ©ro 3, pas mĂȘme la racaille mĂȘme si elle Ă©tait multipliĂ©e par clandestins au carrĂ© le tout au maximum de leur crasse en fermentation sous cagnard dans maillot de foot synthĂ©tique. Le grand espoir de ces Ă©meutes de sauvage c'est que ces primitifs une fois rassasiĂ©s de leurs bĂątonnets de surimi au Capri-Sun chourrĂ©s dans les Lidl forcĂ©s Ă la Porsche-bĂ©lier s'en aillent demander un supplĂ©ment d'argent de poche aux bourges-bohĂšmes du front numĂ©ro 2.
Par pitiĂ© les fas ne sortez pas du bois alors que la fĂȘte bat son plein! Nul ne doit risquer une minute de GAV pour un immeuble de bureau cramĂ©. Je suis sorti du bois en novembre 2005, GAV pour extinction de feux de voiture Ă Echirolles. La belle affaire... c'est fini ce temps-lĂ . Intervenir signifierait une interruption catastrophique de l'affrontement entre le front numĂ©ro 2 et le front numĂ©ro 3.
Une idiote m'a dit que de toute façon tout le monde est bobo. Je lui ai dis non pas, pas les fachos. Et quand les bourges-bohĂšmes auront Ă©tĂ© bien dĂ©troussĂ©s, bien rossĂ©s, bien fessĂ©s, bien outragĂ©s par la racaille peut-ĂȘtre alors voudront-ils devenir des hommes c'est Ă dire, hĂ©las pour eux, des fachos. "Mais nous on nique les fachos"... Teu teu teu petites putes, tout beau, tout beau. L'arrĂȘt des hostilitĂ©s rĂ©veille une insolence refoulĂ©e ? Qui va niquer qui? Toujours des promesses. On vous renvoie trois mille autres cailleras sur la gueule ou vous avez suffisamment de quoi faire avec les dĂ©gĂąts des dix mille de la semaine derniĂšre ?
Certains ont discerné quelle fabuleuse aubaine offrait le déchaßnement de tous ces primitifs:
- tout d'abord ces rats se sont donnés à voir au monde tels qu'ils sont vraiment et non tels que le monde voudrait qu'ils fussent.
- ils ont cassĂ© les barreaux de la prison des Blancs, ils ont saccagĂ©, ridiculisĂ©, piĂ©tinĂ© presque chaque mirador du camp de concentration oĂč nous Ă jetĂ© le front numĂ©ro 3: magasins de vĂȘtements franchisĂ©s, panneaux publicitaires, restaurants industriels, Ă©coles publiques, mediathĂšques de gauchistes, etc.
- ils ont menacé physiquement les insolents collabos ordinaires du front numéro 3: boumeurs, gauchistes, "activistes", hurleuses en surpoids, salopards anti-Blanc, insolentes, bouches inutiles de toutes sortes.
Toutefois que ces singes avachis dans leur hamac de sieste perpetuelle ne s'imaginent pas avoir accompli un quelconque travail lucratif. Ces quadrupÚdes branlomanes sous shit ont encore beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent à se faire s'ils veulent bien mettre momentanément en sourdine leur lùcheté de pillards opportunistes de caravanes et tourner leurs groins renifleurs vers les opportunités fabuleuses des segments de marché encore intacts de la société de consommation. "La maniÚre dont tu comptes en dit long sur ce que tu as brassé, la maniÚre dont tu pompes en dit long sur ce que tu as sucé".
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CONCRETE JUNGLE | rpg city sombre
tw : criminalité ; pour public majeur et averti.
đȘ Sous son Ă©ternelle chape de pollution Londres est dualitĂ©, entre pierre historique et acier puant la modernitĂ©. GonflĂ©e d'Histoire, celle avec une majuscule et rincĂ©e d'une pluie mi-lĂ©gende mi-punchline, la ville rĂąle, ronfle, gronde, vit en dĂ©pit de tout, embrassant sa grisaille et son passĂ© peu ragoutant. Mais Ă quel prix ? Qu'est-elle prĂȘte Ă sacrifier pour persister ? Comment assure-t-elle la pĂ©rennitĂ© de son Ă©cosystĂšme sans jamais se trahir ? Elle contamine ses habitants, expose ses tares et ses aspĂ©ritĂ©s lorsque la lumiĂšre du jour disparaĂźt et que les nĂ©ons et lampadaires prennent le relai. Sur l'autel de pavĂ©s mouillĂ©s se multiplient les consĂ©quences. Qu'attendre d'autre d'une ville qui a recyclĂ© ses brancards de guerre en barriĂšre de plate-bandes ? Londres est sale comme l'eau de son artĂšre fluviale et imprĂ©visible comme ses ruelles mal-Ă©clairĂ©es, cachĂ©es pour rĂ©sister au progrĂšs. Ici, il y a ceux qui se battent pour sortir de leurs circonstances, ceux qui s'accrochent pour garder le statut avec lequel ils sont nĂ©s ou qu'ils ont rĂ©ussi Ă chopper et puis il y a les Ăąmes effrĂ©nĂ©es qui crachent Ă la gueule des cartes qu'on leur a donnĂ©. Un doigt sous le plateau de la balance, un pied sur l'accĂ©lĂ©rateur, ils tricheront si ça change assez les choses pour que le sort leur soit favorable. Tout se joue la nuit, quand les gens bien comme il faut dorment, contents d'ignorer ce monde parallĂšle qui pourtant orchestre tout le reste. Londres n'est pas une ville-lumiĂšre, non, c'est un Ă©tau de brouillard et de chuchotements qui s'Ă©changent comme une passe ou quelques grammes de came.
DISCORD | MOODBOARD | PLAYLIST
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Je regarde la rediff de la Nuit du MusĂ©e au Louvre (live que j'avais manquĂ© </3) et la conversation autour de l'art et de la connaissance oĂč Etoiles avait mentionnĂ© Amine m'a automatiquement ramenĂ©e Ă son Ă©dition avec lui.
La discussion a certes été abordée de nombreuses fois mais je pense qu'il est important de réitérer les intentions d'Etoiles depuis le début.
J'avais adorĂ© le live avec Amine, il posait des questions auxquelles je n'aurais jamais pensĂ© et c'Ă©tait rafraĂźchissant d'entendre quelqu'un avec une mĂ©thode de rĂ©flexion trĂšs diffĂ©rente de la mienne. Etoiles a mentionnĂ© plusieurs fois les rĂ©serves d'Amine parce qu'il n'avait jamais visitĂ© le musĂ©e et avait peur de passer pour un con alors que le principe mĂȘme des Nuits au MusĂ©e est de montrer que la culture n'est pas rĂ©servĂ©e et accessible qu'aux Ă©lites coincĂ©es et riches.
Quelques jours aprĂšs le live, j'ai vu tout le backlash qu'Amine s'est pris sur les rĂ©seaux, entre le racisme et les propos absolument dĂ©gradants Ă son Ă©gard, le jugeant "pas assez intelligent" pour ce genre de contenu, ALORS QUE LE PRINCIPE C'EST DE RAMENER DES GENS QUI NE CONNAISSENT PAS TANT DE CHOSE DE CE GENRE DE CONCEPTS !!!!!!! Et ça m'a rendu fou. L'accĂšs Ă la culture devrait ĂȘtre cĂ©lĂ©brĂ©, mais non, les gens ont dĂ©cidĂ© d'ĂȘtre des idiots de premiĂšre classe en s'attaquant Ă un homme qui posait juste des questions PERTINENTES (un homme arabe de surcroĂźt, histoire de remuer le couteau dans la plaie vu le nombre de tweets odieux et racistes qui m'ont vraiment fait froid dans le dos considĂ©rant qu'ils se dĂ©signent comme Ă©tant fans d'Etoiles et viewers rĂ©guliers...). Juste parce que votre vision de l'art vous paraĂźt tĂȘĂȘĂȘĂȘĂȘĂȘĂȘllement supĂ©rieure au commun des mortels, cela n'en fait pas une vĂ©ritĂ© fondĂ©e. Vous ĂȘtes juste de sales gosses insupportables incapables de penser Ă quelqu'un d'autre que votre petite personne. Vous ne mĂ©ritez pas le contenu exceptionnel fourni par Etoiles, sincĂšrement.
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Texte Ă©crit en dĂ©but dâannĂ©e pour une revue qui semble en pause/abandon
Il y'a des redondances (rĂ©sonances ça fait plus classe) avec le petit chapitre âGĂąteau de puteâ du livre l'etoile de mer car Ă©crit au mĂȘme moment sur les base des mĂȘme notes
Voilou
***
Celle qui sort.
La nuit a Ă©tĂ© ma premiĂšre et ma seule vocation, le lieu et le foyer de toutes mes rĂȘveries enfantines. Dans la cour de rĂ©crĂ© se distribuent les rĂŽles du papa, de la maman et j'annonce aux camarades que moi je ne veux ĂȘtre ni le pĂšre ni la mĂšre : je suis la jeune adulte, celle qui sort la nuit. On m'assigne le rĂŽle du bĂ©bĂ©.
Durant de longues heures passées dans les salles de concert et les trajets nocturnes, ma peau subit les résilles des collants, le vent, la pluie, les tabourets. Le bitume et le béton martÚlent la chair de mes pieds. Les salles de concert sont pleines de filles tristes au corps fatigué.
Je flĂąne entre les toilettes et le bar, je cherche des piĂšces de monnaie, je vis ma timiditĂ© le plus pleinement quâil est possible de le faire, je trouve une ombre dans laquelle mâasseoir. Jâattends que quelque chose se passe et vienne me modifier. Quand je bois suffisamment, j'accepte des mains dans mon slip et des Ă©bats grotesques dans les buissons. La nuit brutalise mon corps et mes organes, elle mâennuie, me dĂ©sespĂšre, elle me remplit de rien. Il nây a rien de plus vide et plus bĂȘte que mes nuits. Cela tombe bien : j'aime le vide et jâaime la bĂȘtise. La nuit est mon Ăąme sĆur.
VoilĂ quelques semaines que je me promĂšne avec ce qui ressemble Ă un petit ami. Câest si rare que je renifle la moindre tendresse. Mon museau sombre dans des coudes, de la nuque, de lâoreille et des mailles de tshirt sans que jamais lâodeur de la mort ne vienne Ă poindre. Un tel rĂ©confort n'est pourtant jamais gratuit.
Je dis âmon mecâ dans les conversations et personne ne rĂ©agit. Câest donc que je suis normale ! et donc il est normal pour les gens de me voir faire des choses normales. Personne ne semble avoir compris de quelles horreurs est fait lâamour.
En classe de cinquiĂšme jâai constatĂ© que mes seins tombaient dĂ©jĂ , l'idĂ©e dâĂȘtre aux yeux des garçons un thon intouchable sâest installĂ©e dans chaque cellule de ma peau. Les sĂ©ries TV et les romans ont continuĂ© de faire naĂźtre divers songes de romances. Je les ai cultivĂ©s comme les bactĂ©ries secrĂštes d'un laboratoire hermĂ©tique.
Je dis âmon mecâ dans les conversations et jâai le sentiment de rĂ©pudier mon monde. Le monde des cageots et leurs Ă©levages de moisissures.
Il est 4h30 et mon mec me demande pourquoi on ne rentre pas, quâest-ce que je trouve ici d'intĂ©ressant ? Nous sommes fatiguĂ©s, je ne sais pas quoi lui rĂ©pondre.
äž Je suis dĂ©solĂ©e, je ne veux pas rentrer. Je prĂ©fĂšre rester câest toujours ça quâils n'auront pas !
äž Qui ça âilsâ ? Moi je vais rentrer toi tu restes ?
Je lui demande de mâattendre et rassemble lentement mes affaires.
Dans le tramway, Un mec met un coup de sac Ă dos sur ma tĂȘte, et mon voisin me dĂ©fend :
äž Eh ! Oh !
äž Oh la la dĂ©solĂ©
äž T'as mis un p'tit coup lĂ ! mais allez c'est pas grave !
Les deux parlent trÚs peu le français. Ils se sourient. Le voisin sort de son sac une barquette cellophanée de poulet Le Gaulois. Il murmure quelque chose qui semble le rendre heureux.
Je prends la main de mon mec avec lâimpression de contaminer le monde.
Il me semble que si je rentre (chez moi, dans mon foyer, dans mon lit, dans les bras de mon petit ami) mes progĂ©nitures clandestines sâĂ©teindront. Jâaimerais que le chauffeur de tramway mâemmĂšne au dĂ©pĂŽt et me recouvre dâune vieille couverture sale. Tant que je reste dehorsâŠ
Je tourne la clĂ© dans la serrure de mon studio et la nuit se dissout dans une orgie de produit Ă lentilles et de dentifrice. Sous la couette, mon mec se colle Ă mon corps que je fige ; il touche une peau que je crispe. «Tu es ma paresseuse prĂ©fĂ©rĂ©e». Je simule les modulations de lâendormissement. J'entends lâemballage dâune capote se dĂ©chirer et son sexe comprimĂ© de latex se faufile dans lâobscuritĂ© menaçante des draps. Je marmonne : «Tu vois, tu as fini par rentrer.»
Ce nâest pas grave, rien nâest grave. Tout est normal et je suis normale. La prochaine nuit me repĂȘchera. Toujours ça quâils n'auront pas.
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Nuit đ Danevil et Luna Malmort
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Here is the first of the pair of plates that started my collection. I found them at an estate sale, already framed with these matching mats. Whoever owned them before me clearly loved them. They are from the 1830s and in very good condition. I will post its other half shortly.
The text reads:
La Mode
Capote de velours double de gros de naples- Robe de satin de la Reine-Manteau de rĂšps indien du magasin des deux nuits.
In English: (I couldnât figure out what ârĂšpsâ means)
The Fashion
Double velvet hood wholesale of (from) Naples- Satin dress of the Queen-Raincoat from the Indian store of the two nights.
A note on translation: yes, âcapoteâ is used to mean âcondomâ these days, but literally it means âhoodâ.
[Image ID: a framed fashion plate with two models and two frame mats, one blue and one green. The woman on the left faces the viewer. She wears a pink bonnet with four large pink feathers in the center trimmed with a stripped pink ribbon. Her temple curls peak out of the brim. She has a wide, square-shaped collar of white lace. Her dress cornflower blue with large sleeves puffed until the elbow and v-shaped pleats on the bodice. It has a small matching shoulder cape or shawl with an edge of trapezoidal cutouts.
The second woman is turned away from the viewer, her fave hidden by a bonnet of the same type as before, but dark blue with white trimming. She wears a grey two-tiered cape with a green collar and striped with two thin red bands with a green ivy pattern between.]
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De quel éclat d'or dans un trou boueux es-tu le cou désiré ? De quelle gorge nouée es-tu la solitude et le verre de vin vide ? De quelle pitié, de quelle forge froide es-tu le marteau oublié, le visage dans les mains ? De quel ossuaire es-tu la neige, le souvenir livide, la chemise ouverte sur des colombes ? De quelle peur, de quelle insomnie, de quelle tristesse es-tu le bateau ivre ? De quelle clameur, de quelle éclaboussure, de quel deuil es-tu la blessure qui ne guérira plus ? Comme la morsure, comme le cri et l'acidité du jour. De quel appel, de quelle supplique, de quelle priÚre es-tu la sourde oreille et le mur d'enceinte ? De quelle terre, de quelle racine, de quelle compilation d'étoiles es-tu le descendant incertain, le passager clandestin ? De quel sentiment sans bras, de quels désirs sans chair ni salive, es-tu la rédition ? De quelle espÚces de cellules, de patience, de miracle, d'utopie, es-tu la question encore en suspend ?
à de quel cri incarnes-tu la bouche ? De quelle pensée es-tu la piÚce détachée ? De quelle passion es-tu les pieds sales, la prophétie ? De quelle statuaire es-tu le relent d'amour si éternellement figé ? De quelle Venise es-tu le scaphandrier perdu en haut du dÎme? De quel ventre, de quel couteau es-tu la souffrance indivisible? De quelle apparence es-tu le reflet, le héros dans son miroir ? De quel regret, de quel tonnerre, de quel abandon, es-tu l'impossible haine ? De quel frisson, de quelle fracture, de quelle cérémonie secrÚte, es-tu l'inconsolable enfant ?
Un jour, un jour tu me le diras, tu me le diras Ă l'oreille, lĂ sous la demeure des arbres qui pleuvent dans la gueule grande ouverte de milliards d'Ă©toiles... Tu me le diras Ă bout touchant, comme la nuit et le nid, comme lorsque les mots nous tuent sans qu'on en sache le pourquoi.
Alors tu me diras de quelle langue incompréhensiblement sonore, tu es le mot de passe oublié dans l'obscurité du monde ?
jacques dor
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Jean Baptiste Poncet (b.1827 - d.1901), 'Allegorie de la Nuit ou Diane sur un char tire par des Hiboux', oil on canvas, c.1884, French, for sale for 6,000 - 8,000 CHF in Beurret & Bailly's Important Paintings sale, March 2021; Basel, Switzerland.
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Nous rangeons la vaisselle sale dans l'Ă©vier, nous nous mettons Ă la fenĂȘtre, nous respirons la froideur des Ă©toiles, nous boudons la lune ou bien nous admirons ses mantilles.
Nous Ă©pions le chat, nous Ă©coutons les allĂ©es et venues du chien - un oiseau remue, le cĆur d'un arbre bat - nous croyons que la nuit frissonne pour nous.
Ils éteignent au loin : une maison fond dans les ténÚbres.
Les coassements des grenouilles s'Ă©gaillent, un homme pisse dans la suie, une chouette hulule et transit la nuit.
La nuit se tait.
La chouette et son gosier bleuĂątre se font attendre.
Cécile se remet au piano, abuse de la pédale douce parce que des inconnus dorment.
Je fais ma toilette dans l'ombre, je m'Ă©claire avec ma cigarette.
CĂ©cile joue toujours.
Je m'allonge sur notre lit, je ferme les yeux : le parfum des roses entre, la fenĂȘtre se change en hublot.
Des volailles remuent sur les perchoirs, le silence se replace, les doigts de CĂ©cile se fatiguent.
Elle vient, elle se penche sur mon feu orange, elle vérifie mon buste, elle s'en va avec ma cigarette, elle se lave vite les dents.
Je crois entendre une adolescente sportive qui se purifie au soleil, sous le visage d'une fontaine.
C'est fini.
CĂ©cile crache dans une cuvette.
Elle se peigne, elle déplie sa chemise de nuit qu'elle lance sur la chaise, elle détruit la symétrie des repasseuses.
Elle nettoie ses ongles sans les voir, elle Ă©crase ma cigarette sur l'appui de fenĂȘtre, elle met sa tĂȘte dans les parfumĂ©es, elle me dit que la nuit comme la pluie tombe dans ses cheveux.
Violette Leduc, Ravages.Â
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Est ce quâon a conscience que cette femme qui a peur des oiseaux et des loups, qui est de nature conciliante, a dĂ©cidĂ© de tenir tĂȘte Ă ses parents et sâest enfuie de CarmĂ©lide ? Et quâelle a ensuite envoyĂ© bouler sa belle-doche et Cryda ?
Elle est partie (probablement) seule sur les routes en payant des diligences puis des guides pour se rendre Ă Tintagel. TOUTE SEULE. Elle a bravĂ© la solitude, les bruits Ă©tranges de la nature, les nuits froides, parce quâelle voulait le retrouver.
La Bretagne du VĂšme siĂšcle, câest pas les autoroutes dâaujourdâhui avec des Courtepaille et des aires (sales) pour faire pipi.
Mais elle lâa fait car rendre hommage Ă son mari (supposĂ©) dĂ©cĂ©dĂ©, le revoir une toute derniĂšre fois, avait plus de sens et dâimportance que de rester cloĂźtrer en CarmĂ©lide par peur dâengueulades familiales.
Est ce quâArthur y a pensĂ© au moins quâelle sâest mise en danger pour lui, pendant ses dix annĂ©es dâexil ? Est ce quâil a enfin compris Ă ce moment-lĂ toute lâimmense affection quâelle lui porte ? Est ce quâil a ressenti du remords ?Â
****
PurĂ©e ce personnage est tellement fort dans tous les sens du terme. GueniĂšvre đ§Ą
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Baiser
« Dans la pluie de ce soir d'hiver
de 1942 dans un tram,
Ă Bruxelles, place Brugmann,
il a le privilĂšge d'ĂȘtre assis
en face d'une infirmiĂšre
qui, elle, ne veut pas encore de lui,
alors que lui, veut déjà d'elle.
Mais elle tremble déjà de lui,
mais aussi d'une mallette entre les jambes,
elle fait de la RĂ©sistance.
« Halte-là , police,
tout le monde descend dehors. »
Fouille générale.
Restent au fond du tram
deux amoureux transits.
Sors, s'il te plait,
c'est des grenades que j'ai lĂ
laisse-moi seule, ignore moi.
Lui, en face d'elle, ne bronche pas.
Alors, il l'embrasse de toutes ses forces,
avec tout ce quâil a,Â
avec presque rien, car il nâa rien,
avec tout ce quâil a, car il a tout,
avec son cĆur,Â
avec son Ăąme,Â
avec sa langue, il la pĂ©nĂštre,Â
pour la faire taire
lâanĂ©antir, elle
anesthĂ©siĂ©e,Â
annihilée...
Ce bout de soirée ne suffit pas.
Baisers sans fin, une nuit ne suffit pas.
Ivresse sans fin, la vie ne suffit pas.
l'éternité ne suffit pas.
Ils ne sont plus rien,Â
trop légers,
trop fragiles en
ces ultimes instants de vie :
dans quelques secondes,Â
ils vont ĂȘtre fusillĂ©s.
Non, car
le policier rit, goguenard :
« Ach so, französische KĂŒssÂ
Profitez de la vie, les zamoureuxÂ
dans cette sale guerre »
Tout le monde rentre dans le tram...
Ces amoureux furent mon pĂšre et ma mĂšre...
Respect pour mon pÚre ! »
petit bùtard, je ne sais pas qui est mon vrai grand-pÚre: inconnu butté à Verdun, oui mais, Français? Allemand? Juif? Communiste? dans mon ùme je suis un peu tout ça.
cell henry victor
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