Tumgik
#teuf
negrophile94 · 29 days
Text
Tumblr media
3 notes · View notes
knightofcydonia77 · 1 year
Text
rien ne sera jamais comme tu le souhaites
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
18 notes · View notes
djedjemrt · 1 year
Text
Tumblr media
4 notes · View notes
mediathequecarcosa · 1 year
Text
Entremorts chez les Troglodytes
Les ambitions démesurées n’étaient pas dans ma nature. Ni l’économie, ni la littérature et encore moins la politique ne m’intéressait foncièrement. Je n’avais pas envie de devenir riche, ni connu et encore moins important. Des responsabilités ? À quoi bon donner de l’énergie à un monde qui ne m’avait pas attendu pour courir et qui attendrait de moi ma mise au pas ? Je ne suis ni un chien, ni un soldat et encore moins l’un des futurs rouages d’une termitière au bord de l’explosion.
Évidemment, je faisais des études de géologie, la seule discipline à mes yeux qui cherchait la Beauté, la vraie. La géologie, c’était une beauté naturelle, sans apparat, un sublime naît des entrailles de la Terre, un sublime qui ne trompe pas et qui n’a jamais été entravé par l’Homme. En faisant ces études, je m’assurais un apport en bourses gouvernementales mensuel afin de financer mes activités extra-scolaires, si je puis les nommer ainsi. Je n’allais jamais à l’université, de toute façon mon rythme de vie n’était pas compatible avec les horaires que ce milieu me demandait. Je me couchais généralement à cinq heures du matin, pour me réveiller à dix-sept heures. Je ne vivais pas en journée, d’ailleurs, je détestais cela, la journée. Prendre le métro avec des femmes en tailleurs, garçons en chemises, noyés dans les effluves d’eau de parfum, de déodorant et de dentifrice. Manger à midi avec tous ces travailleurs affamés, faire la queue à la boulangerie pour grignoter un panini sans âme, et retourner s’affairer jusqu’à dix-huit heures pour le compte d’une multi-nationale tentaculaire, ou pour des professeurs oubliables, recrachant des cours oubliés afin d’accéder à un diplôme inutile ; tout cela, je le refusais catégoriquement. Je ne comptais pas m’inscrire dans la continuité de ce monde, préférant la flânerie aux problématiques sociales de mon époque. Ce que j’aimais, c’étaient les gens. Les gens qui se trémoussent, les gens qui discutent un peu éméchés, les gens qui suent sur une piste de danse, les débits de boisson, la musique qui sonne les oreilles, les sols qui collent et les murs qui vibrent. J’aimais ce que la nuit, en ville, offrait comme étrange poésie. Ceux qui le matin sentaient le dentifrice, puaient la bière quand le soleil avait tourné. C’est ce que la nuit offrait comme intimité à tous les peuples de la Terre que je chérissais le plus. Inconnus les uns aux autres dans les bus, dans les bureaux ou les salles de classe ; amis pour la vie, amoureux foudroyé et ennemis jurés la nuit. Je vivais dans l’obscurité pour l’authenticité sociale qu’elle offrait, la journée était un monde sans beauté, sans vérité, sans âme, et c’est bien cela que je lui reprochais à la journée : son mensonge en plein jour. Plus il faisait clair, moins l’on était soi-même, et je ne pouvais supporter de parler à des acteurs ou à des menteurs. J’aimais que l’on me prenne à part en soirée et que l’on me raconte toute sa vie, sans voile, totalement déchiré. J’écoutais le monde qui chuchote, le monde d’en dessous, celui qui ne se dévoile que sous les étoiles, ce monde que l’on veut tant faire taire et qui parle le plus franchement.
Je séjournais dans un minuscule appartement, aux toilettes sur le pallier et aux draps sales. Je m’y effondrais en rentrant et m’y réveillais en sueur. Un local d’appoint, ou je contrôlais mon style vestimentaire, mon hygiène et ma faim. Je ne faisais que m’y préparer ou décuver, je n’y vivais presque jamais. C’est dans la rue que je passais le plus clair de mon temps, dans les caves des bars ou sur les comptoirs ; dans le regard de mes amis ou les paroles des filles. Cette vie noctambule me ravissait et une sensation d’excentricité me parcourait quand je rentrais en zigzags dans mon local moisi, comme le sentiment d’être en adéquation avec ce que je voulais faire du monde dans lequel l’on m’avait projeté il y a de cela vingt ans déjà.
Agnès m’avait appelé à seize heures pour discuter de la soirée passée. J’avais la tête au fond de mon cul et le cul au fond de mon lit ; je décuvais d’une soirée masquée au Café des Cimes où j’avais roulé des patins à un inconnu et refait le monde avec deux SDF qui passaient quand je fumais une cigarette.
"T’étais aux Cimes hier soir non, tu portais quoi comme masque ?" J’ai répondu y avoir été avec Elsa et Fanfan, tous les trois masqués en Guy Fawks. J’ai continué en lui disant avoir passé une excellente soirée, ce qui était vrai, puis j’ai pris une dizaine de minutes pour lui expliquer à quel point ces dernières semaines avaient été agréables et comment assumer mon style de vie m’avait fait du bien, ce qui était partiellement faux, brodant ma vie en omettant les angoisses existentielles. Elle se montra ravie de me sentir dans cet état-là sans poser plus de questions, et me proposa rapidement une soirée techno dans les catacombes de la ville.
"Ça ne te fera pas de mal de danser dans les profondeurs après avoir parcouru les cimes !" M’avait-elle dit, ce à quoi j’avais ricané et lui avais demandé ce qui la motivait à aller crapahuter dans la poussière.
"Le son mec. C'est les "Enter the Trix" qui posent ce soir; qu’est-ce qu’ils sont bons, ça va taper à mort, on va s’éclater, j’ai pas mieux à te dire !" Sur quoi j’avais accepté sans broncher. Attiré par les vagues détails qu’Agnès m’avait fourni, je me suis préparé en conséquences : tout de noir vêtu et chaussures de sécurité. Pas friand de ces soirées en général, j’avais accepté parce que rien de mieux ne m’avait été proposé. J’ai mangé un steak congelé et avalé d’un coup un grand verre de lait, ce qui m’avait, d’un coup sec, allègrement retourné l’estomac.
Nous avions rendez-vous aux abords de la Place des Oubliés, à deux stations de métro de chez moi. Agnès avait un chapeau de cow-boy entortillé de leds, signe distinctif afin de reconnaître les dealers des non-dealers. Devant les monolithes de sons, le dealer se faisait phare impétueux et illuminait par ses drogues ces si festifs rassemblements. Je ne croyais pas vraiment que la drogue ait été le centre des soirées illégales comme celle-ci, mais forcé de constater qu’elles constituaient le cœur de la pratique, en tout cas une part importante. C’était arrangeant de sortir avec Agnès, elle m’offrait de la drogue et savait, par sa douceur d’âme, tenir une conversation enrichissante et gérer les accros en manque. Nous partagions une philosophie commune, celle du monde nocturne et de cette authenticité dont je vous ai déjà parlé.
Place des Oubliés, nous avions fumé une clope alors que je lui expliquais ma discussion passionnée avec les deux SDF d’hier, les problèmes qu’ils m’avaient raconté et notre accord sur le mensonge général que le monde de la journée reflétait. Notre porte d’entrée était un compteur électrique tagué par une certaine "Arkéron", pseudonyme de l’organisatrice, et quand on l’ouvrait s’avérait être un passage secret vers les catacombes. Nous entrâmes dans les entrailles de la ville à 21 heures.
Pendant que nous avancions à tâtons dans les tunnels, ma camarade m’expliqua le chemin de retour : " D’abord à droite, puis tu fais gauche gauche, droite, tout droit et au fond du tunnel à gauche. T’as capté ?" À ce moment, j’ai acquiescé, tout en sachant que je resterais collé aux basques d’Agnès toute la soirée et qu’elle me sortirait de là sans sourciller, habituée comme elle était. Plus on s’enfonçait entre les ossements, plus la musique se faisait forte et réveillait les morts par cette techno tant anachronique. Arrivé à destination, la salle s’est ouverte à nos yeux : un vaste espace poussiéreux ou des dizaines de personnes tapaient du pied devant un mur noir de sub. Surélevés, les DJs surplombaient l’attroupement, mais en scrutant bien, les platines cachaient un couloir, un couloir sans fond. Ce couloir m’a intrigué dès notre arrivée.
Agnès arriva comme le messie, un petit groupe se détacha de la foule et ayant reconnu la signification des lumières sur son chapeau, se jetèrent à son cou pour lui acheter des taz. Je ne faisais plus attention à la musique, et encore moins à la peuplade gigotante, mon regard était inexorablement attiré par ce tunnel, ce tunnel si sombre et sans fin, comme si au bout de cette noirceur se trouvait mon salut. La clé de ma curiosité s’offrit à moi sans même que je le demande : Arkéron était une amie du lycée, nous venions tous les deux d’une banlieue, et elle se trouvait justement sur le piédestal, devant l’entrée du tunnel. Dans le tumulte des camés, je réussis à placer à Agnès que j’allais checker Sharon (Arkéron) et que je revenais en vitesse ; je ne sus jamais si elle m’avait entendu. J’ai traversé la foule doucement, en essayant de déranger le moins possible tous ces gens galvanisés par la musique, et après quelques regards mécontents, j’arrivai à côté des marches de l’estrade. Sharon me repéra instantanément et me fit signe de monter. L’on se serra dans les bras en haussant le ton pour s’entendre entre les lignes de bass et l’on se raconta rapidement nos vies.
J’ai ramené la conversation autour du tunnel à l’arrière, ce qui la fît bien rire. "T’es toujours attiré par les plans foireux toi c’est pas possible !" Me dit-elle en riant. "Tu peux y aller, je vais pas t’en empêcher, mais personne ne sait ce qu’il y a derrière, c’est la première fois qu’on pose ici. Prends une lampe et surtout, si tu commences à te sentir perdu, tu reviens sur tes pas et tu ne t’enfonces pas plus." C’est sur ces maigres précautions que je m’engouffrai dans le tunnel.
Plus j’avançais, plus la musique faiblissait, plus l’obscurité était épaisse. La noirceur d’un monde sans lumière, d’un univers inconnu et enivrant, ou seule la nuit règne. Tout n’était plus que silence, et je me sentis fondre dans cette obscurité, me confondre avec elle. Je respirais un air chargé en putréfié, un air qui transpirait la seule vérité de ce monde, un air de mort. Voilà où se trouvait la Beauté que je cherchais tant, dans le noir monochrome des souterrains. Alors que j’avançais sans lumière, défiant les conseils d’Arkéron, ce même sentiment qui m’animait en rentrant torché tous les soirs me vint, celui d’avoir enfin trouvé ma place. Comme un passereau sur sa branche, je sifflotais de bonheur, accélérant le pas dans ces couloirs, errant sans but dans ce lieu dégueulant la peur. J’empruntais un couloir, puis un autre, en chantonnant l’air d’une chanson de Sam Cooke. Je ne sus quelle chanson me vint sur le moment, mais après coup, je pus en déterminer son titre : A Change is Gonna Come.
Brusquement, mon chant se fit plus ample, résonnant dans un espace infini. J’étais tombé sur une salle gigantesque et ça, grâce à Sam Cooke. J’ai allumé la lampe de mon téléphone à ce moment là, je m’en souviens. La salle m’apparut en partie, une voûte titanesque où la lumière se perdait dans la hauteur et dans la profondeur. Une pièce aux murs lisses, en béton ciré. Je foulais le sol jonché de pierres d’une pièce dénotant drastiquement par son architecture du reste des goulots que j’avais traversé. En m’avançant, quelque chose de grand m’attirait, quelque chose sans fin, attirant comme l’odeur d’un gâteau sortit du four. Ce qui se cachait dans la pénombre, c’était un puits, un puits circulaire et sans fin.
Qui avait pu creuser une chose pareille, une chose si parfaite, d’une circulaire sans défaut que seule une machine était capable de faire, ou les nains des meilleures mines de Tolkien ? Beaucoup de choses éveillaient ma curiosité, mais l’atmosphère m’empêchait de faire des liens, d’avoir peur ou même de fuir.
Je me suis souvenu que dans Voyage au centre de la Terre, un des explorateurs jetait un caillou dans un trou pour en déterminer la profondeur : ce que je fisse. Le caillou ne me renvoya pas de bruit pendant cinq bonnes minutes, puis un "plouf" lointain m’affirma que le fond de ce puits était aqueux, ce qui me rassura au cas où j’y glisserais.
Vous me sentez venir, une histoire pareille n’annonce qu’une chose : que je glisse dans le puits. C’est exactement ce qu’il se passa, mais d’abord, je me mis à rebrousser chemin. Ma raison s’était éveillée à la vue de ce puits, une telle perfection concentrique me mettait mal à l’aise. Sans rire, qui était capable, ici dans ces catacombes oubliées, de construire un puits si profond et si lisse ? En y pensant, mes jambes sans que je leur demande d’agir se mirent à reculer, en toute autonomie, pour m’éloigner du trou. C’est en me mettant à me perdre dans les couloirs qu’un faible pépiement m’interpella. En me dirigeant vers le bruit, je reconnus distinctement le chant d’un petit oiseau. J’étais sauvé, un oiseau me tenait compagnie et m’aiderait à retrouver mon chemin. Je suivis ses gazouillis et lorsqu’au détour d’un tunnel saturé d’obscurité, je fis une pause, le passereau apparu dans le champ de ma lumière. Un tout petit oiseau brun et tout perdu, posé sur une pierre. Quand il me vit, il se figea, et s’envola sans attendre en passant par-dessus mon épaule. C’était ma chance, je devais suivre son instinct animal, il devait sentir le courant d’air en provenance de la surface. Je me mis à détaler derrière l’oiseau qui piaillait, me narguant par son impressionnante rapidité. À court de batterie pendant la course, mon téléphone s’éteignit, me projetant dans le noir le plus complet, ne pouvant désormais me fier qu’à mon ouïe pour suivre le passereau. C’est alors qu’après une course effrénée, le chant du petit oiseau se perdît dans l’écho d’une salle gigantesque, et qu’il se jeta dans le puits que je ne voyais plus.
Et c’est ainsi que j’y glissai, dans ce puits sans fond.
La terreur de la mort me transi et je fis une chute interminable de plusieurs secondes. L’air glaciale qui nichait dans les catacombes disparues, et avant que je puisse me demander "pourquoi", j’étais au fond de l’eau. À ma grande surprise, l’eau était tiède, presque agréable de s’y baigner. Une eau si plaisante que la peur s’évanouit, laissant place à cette même curiosité qui m’avait attiré dans les tréfonds. Il ne faisait pas noir ici, le bassin était éclairé par le fond d’une myriade de roches qui m’étaient inconnues : des rouges, des bleu et des vertes, comme de l’agate luminescente. Je flottais dans une eau clair "comme de l’eau de roche", c’était le cas de le dire. Il faisait calme, et c’est dans ce bassin que je me sentais le mieux, mieux qu’à la soirée techno, qu’en compagnie d'Agnès ou de Sharon, comme chez moi. J’ai barbotté quelques minutes dans la mare souterraine, scrutant, benêt, ébloui par la splendeur du lieu. Une caverne au plafond ondulé, taillé dans la roche, et en son centre ce bassin lumineux à l’eau tiède, ou de petits axolotls souriaient à la vie, jouant entre les algues. L’atmosphère de la pièce était humide et tiède, la même lourdeur qu’une grosse douche chaude en plein hiver, où les miroirs sont tout embués, où l’on se rase en sifflant. Trempé comme un nourrisson au sortir de sa mère, j’essayait de me sécher sans y arriver ; en face de moi, j’eus remarqué une petite sortie en voûte, percée dans la pierre, de la lumière en son fond. En y pénétrant, le couloir fit résonner mes pas. Il était lui aussi éclairé par de petits amas d’agates rouges vert et bleu. En essayant de deviner de quelle espèce était ces roches, des voix distinctes se firent entendre au fond du couloir.
"Quelqu’un se baigne ? J’ai cru entendre des clapotements dans le bassin." Ces voix étaient sans nul doute humaines ! Ils parlaient distinctement la même langue que moi, j’étais sauvé et j’avais quelques questions à poser à ces gens vivants dans les entrailles de la ville. J’eus la présence d’esprit d’appeler dans le couloir, que l’on me vienne en aide :
"Aidez-moi ! Je me suis perdu et j’ai glissé dans le puits, vous savez comment remonter ?" Puis un grand silence s’installa, et les voix qui se rapprochaient pouffèrent de rire :
"Qu’est-ce qu’il dit celui-là, la surface. Je ne reconnais pas ta voix, mais tu dois être un sacré rigolo ! C’est l’heure des Mélopées, qu’est-ce que tu fais à barboter aux Laveries ?"
Sentant que quelque chose ne tournait pas rond, je pris une pause, entendant les voix se rapprocher de plus en plus. Qui c’étaient ces habitants des cavernes, des troglodytes ?
C’est alors qu’ils apparurent. Ce n’était pas des humains, rien de cela. Pas de nez, pas d’yeux, pas de cheveux ni de poils. Ces êtres étaient blancs, d’un blanc diaphane, comme les axolotls du fond du bassin. Ils étaient humanoïdes, se tenaient sur leurs deux jambes et remuant leurs deux bras pour marcher certes, mais ils étaient semblables, presque clones. Deux bonshommes blancs, à la peau translucide, une bouche fendant leur tête toute ronde. L’on aurait dit ces personnages qu’un enfant de maternelle dessinerait, les personnages bariolés de Keith Haring, lisses et sans expression du visage. Ils étaient nus, mais n’avaient pas de parties génitales, du lisse et du plat, voilà ce qu’était leur corps. Je restais figé, transi d’incompréhension. Ils se marraient tous les deux, visiblement très amis. Ces êtres parlaient mon dialecte, et pourtant, ils n’étaient pas mes contemporains. Ils étaient aveugles, mais marchaient droit, sans s’aider d’une canne ou de quoi que ce soit d’autre, voyant sans yeux. Quand ils m’approchèrent, ils marquèrent une pause aussi, à quelques mètres de moi. "Toi, tu n’es pas de chez nous, ça, c’est sûr. Décline ton identité étranger !" En parlant, il dévoila de son sourire plusieurs rangées de petites dents pointues ; dans sa voix traînait un semblant d’assurance. Il avait aussi peur que moi, je le sentais, il ne riait plus du tout malgré son vaste sourire figé.
"Qui êtes-vous ? C’est quoi cet endroit ? Je suis où bordel !"
Il est vrai qu’avec le recul que j’emploie pour raconter cette histoire, je m’en veux d’avoir réagis si brusquement, mais que voulez-vous, l’on ne rencontre pas des êtres surnaturels si souvent. Pourtant des monstres j’en avais croisé plus d’une fois la nuit, mais des êtres de ce genre, c’était bien la première fois. Ils étaient terrifiés aussi, et se mirent à courir dans le sens inverse. Ils détalèrent et je ne sais pas pour quelle raison, je les suivis, les poursuivant comme une bête avide d’explications. Je beuglais :
"Qui êtes-vous ? Ou je suis ? C’est quoi ce délire ?" Et eux, ils courraient. Nous filions les uns derrière les autres dans ces étranges grottes. De la roche lisse et noire au mur, sillonnée, comme taillée par la tête d’un grand pinceau, le tout toujours baigné par les lueurs de ces étranges pierres colorées. Ils tentaient de me perdre dans les tunnels, contre-tunnels et sous-tunnels de la caverne, mais j’avais des yeux, contrairement à eux, et il m’était simple de les repérer lorsqu’ils m’échappaient. L’habitude de courir leur manquait, ils se blessaient à chaque foulée. Je croisais dans ma folle chevauchée de nombreux lambeaux de peau, sans compter les gouttes de sang de plus en plus importantes.
C’est alors que l’un d’eux trébucha violemment contre une pierre du chemin tandis que l’autre continua à s’enfuir, disparaissant dans le labyrinthe. Je m’arrêtais alors aux abords du blessé qui me supplia de ne pas le tuer. Ce à quoi je rétorquais que je n’étais pas ici pour le tuer, que je cherchais mon chemin, que j’étais perdu. Il ne se releva pas, et je m’accroupis près de lui sans qu’il ne le remarque. Je pus voir de plus près sa blessure. Une entaille d’où émergeait une Beauté sans pareille. Sa jambe svelte, blanche comme la neige, était ouverte de part et d’autre. Une jolie déchirure qui baillait sur les muscles de son mollet. De la fissure, s’écoulait un liquide orange blafard, qui giclait de sa plaie.
"Laissez-moi regarder cela" Lui dis-je. "Regarder ?" Me répondit-il. "Oui, vous ne pouvez pas le savoir, mais je ne suis pas fait comme vous, j’ai ce qui s’appelle des "yeux", ce sont deux petits organes au milieu de mon visage, comme vous votre sourire, qui me permettent de regarder, de voir ce qui m’entoure. Comment faites-vous pour ne pas vous perdre dans ce labyrinthe sans yeux ?" Il souffrait, mais se montra incrédule face à ma compassion.
"Voir, voir, voir… Comme les Anciens…" Je ne saisis pas bien ce qu’il voulait dire et avant même que je puisse lui poser une question, il reprit.
"Et bien… Et bien les cristaux ! Vous avez eu la délicatesse de m’expliquer votre condition, vais-je faire de même. Vous savez à quoi ressemble ces cavernes, vous devez sûrement les voir, si c’est comme ça que vous le dîtes. Ces roches froides qui sont partout dans ces caves. Et bien, ce sont elles qui nous permettent de nous repérer. Nous ne voyons pas comme vous, mais nous sentons. Nous sentons leur rayonnement, et selon leur emplacement nous sentons un rayonnement différent. Par exemple, je sais que nous sommes dans le couloir menant aux dortoirs externes, car le rayonnement est disons, plus tropical, vous me comprenez. Vous parlez mon langage, donc devait aussi avoir une bouche pour le faire ? Je me trompe ? Il n’attend pas que je lui réponde pour continuer. Représentez vous cela comme le goût, vous sentez sur votre palais les ondes que cela procure en vous, et bien, c’est ainsi que nous sentons ces cristaux. Ce sont comme des goûts, mais plus… Spatialisé."
Cet être était d’une impressionnante courtoisie, et me calma tandis que je l'écoutais. Je pris de ma poche un tissu que j’avais mis là pour me protéger (dans le cas où la police viendrait à gazer la soirée techno), avec lequel j’ai embaumé sa blessure. Il sursauta et posa sa main sur la mienne, action qui le rassura instantanément. Il faisait naître entre nous une tendresse distraite et naturelle.
"Vous avez un prénom, quelque chose ?" Lui demandai-je. "Je ne vois pas, mais je me nomme : je suis Étang, de la tribu des Troglodytes. Et vous qui êtes-vous ?" Ils s’appelaient eux-mêmes les Troglodytes, et cette question du langage m’interpella de plus en plus. "Je suis Mathias, de la surface." Son sourire revint, je l’aidais à se relever, le soutenais par l’épaule en direction de ce que je compris après être leurs pénates.
Désormais, la techno semblait si lointaine ; à la surface, muette et invisible aux Troglodytes. Étang était un être charmant. Au cours de la longue marche dans les tunnels, il m’en apprit plus sur son monde. Selon lui, ses ancêtres s’étaient enterrés, il y a de cela plusieurs "sencé" d’années (des millénaires pour nous), parce que la surface devenait trop dangereuse. Ils s’étaient construit un réseau de cités souterraines et générations après génération, au contact des cristaux de ces galeries, leur morphologie changea.
Ils avaient remplacé la vue par des sensations plus intérieures, et ressentaient plus qu’ils ne verraient jamais. Ils sentaient la lumière, et se reconnaissaient par le timbre de leurs voix, mais surtout par leurs personnalités et réactions langagières. Lentement, ils arrêtèrent de se reproduire, préférant des formes de reproduction plus spirituelles, qui marchaient ici dans les profondeurs. Il n’osa pas entrer dans les détails, alors que les questions ne faisaient qu’affluer dans mon caisson. La chaleur se fit de plus en plus intense et l’humidité de plus en plus dense. Étang me fît remarquer que nous approchions du centre. Nous passâmes une voûte noire qui ouvrît le tunnel sur une salle immense en forme d’œuf et creusant dans la pierre sur une bonne centaine de mètre de hauteur. La salle en œuf était baignée par un puits de cristaux, toujours les mêmes, mais cette fois de la taille d’un baobab, pendant du plafond et éclairant toute la voûte caverneuse. Des balcons, des terrasses, des ponts creusés dans les parois et des fenêtres concentriques, l’architecture de cet espace était d’une remarquable splendeur. Tout était élégamment relié, sans fioritures ; de la roche lisse ondulée, des lucarnes çà et là, pointillant les prodigieuses parois. Je me perdais dans le détail.
J’en oubliais la surface.
Outre l’armée de Troglodytes qui nous attendait, tous transi de peur, ces êtres ne dégageaient aucune forme de violence, dans un environnement complètement aseptisé. Des mousses placardées sur la roche les empêchaient de se faire mal pour protéger leurs peaux de veau. Collée contre les falaises, des bulles mandarines d’à peu près toute les tailles, et certaines accrochées au sol comme des mauvaises herbes. Ce lieu était un oasis écrasant de grandeur qui faisait l’effet d’une merveille apaisant. Je n’étais qu’ébahi, rien que médusé de stupéfaction.
Étang leur expliqua la situation en haussant le ton pour que la majeure partie de la tribu entende. Rapidement et sans trop de présentations, je fus appelé dans le quartier des Longéins (les sages), pour discuter. Nous prîmes un dédale d’escaliers et de couloirs humides ruisselants d’eaux chaudes, pour enfin accéder à une salle matelassée et très haute, recouverte par de millions de banderoles de couleurs partant du plafond et tombant à hauteur de bras. Les livres textiles d’une civilisation ne comprenant qu’en touchant. C’est ici que je trouvais la seule trace de technologie de ce pays : un mur semblable à la soirée que j’avais laissé, des enceintes jonchées çà et là sur le sol et dans la roche, branchées à quelques "lecteurs de cristaux", comme ils appelaient cela ici. L’on m’expliqua que les Sages gardaient ici les reliques du passé de ce monde, archives qu’ils avaient cousu dans de la toile de cristaux pour pouvoir les écouter pour toujours.
Ce lieu, la douceur de ces gens, la chaleur de cette ville, tout ici réparait mes blessures et rien ne me déplaisait. Ni bus, ni dentifrice et pas même d’université. Pas de nuit, pas de jours que des aveugles se protégeant des malheurs de la surface. Ils n’étaient pas laids, au contraire, ils étaient la définition d’une forme de pureté, l’essence d’eux-mêmes. Ils étaient déchargés de la vue, et donc déchargés du regard et de ses aprioris. Ils se reconnaissaient par leur humour, par leur sensibilité. Ils s’aimaient pour ce qu’ils ressentaient les uns envers les autres, et rien chez eux ne cherchaient à la déliaison, à la contradiction ni à la méchanceté. C’est ce que le Sage m’expliqua, visiblement ravis de parler à un être de la surface :
"En creusant ces cités, nous avons fait le vœu de laisser au ciel la cruauté et la souffrance, en s’enfonçant dans les entrailles de notre Terre-Mère nous avons découvert que le Paradis ne se trouvait pas, ne se méritait pas, mais qu’il se creusait." Je frissonnais. "Nous avons laissé la nécessité et les besoins en surface, ici notre peau "sucrénize " (photo-synthétise.) la lueur de ces orbes qui jonchent notre cité, et nous ne dormons quand nous le voulons. Il n’y a ni contrainte de temps, ni d’espace puisque que nous n’avons rien d’autre à faire que de creuser selon nos envies. Les enfants passent la journée à jouer entre eux, dans les nappes phréatiques, les adultes arrosent les mousses, écoutent les archives du passé et discutent. La vie est simple, ni métier, ni fonction, chacun a la place pour être pleinement lui-même, se comprendre et sonder les merveilles de sa conscience. Nous méditons, nous pleurons les malheurs de notre tumultueux passé, et nous nous baignons."
La vie que les Troglodytes menaient était sensiblement celle qui me faisait rêver : ils n’avaient pas à se battre pour se faire une place, ils étaient accueillis pour eux-mêmes, pour leurs êtres et pas pour l’emploi qu’ils faisaient de celui-ci. Ils ne se lavaient pas, ne mangeaient pas et passaient leur temps à discuter, tordre et retourner les problèmes de l’existence ensemble, dénouer les situations amicales et amoureuses complexes, se faisaient des amis et se prélassaient ensemble.
Ils me firent visiter la cité. Me montrèrent les nappes phréatiques, d’immenses bassins où de longs silures aveugles nageaient paisiblement entre les fougères aquatiques. Des eaux chaudes et claires remplies par de longs ruisseaux coulant depuis les rochers ou de hautes cascades s’écrasant dans de profonds puits. Ils m’amenèrent aussi aux salles de Hasphass (rêveries), des cavernes aux plafonds de milliers de cristaux arc-en-ciel, et de sols molletonnés d’une tiédeur sans pareille. Ces êtres étaient retournés dans le ventre de leur mère et y avaient trouvé la paix : enfin, je saisissais le but de mon existence, il fallait que je vienne vivre ici, les étudier, montrer à la surface que la paix avait été possible quelque part dans ce monde. Il existait ici une forme d’authenticité sans pareille, et si la vérité avait logé quelque part dans ce bas-monde ce devait être sûrement ici.
Je leur parlais de mon monde, du brouhaha, de l’argent, concept qu’ils eurent du mal à comprendre ; des filles, des garçons, du jour et de la nuit, sujet lui qui les fascina. Mon monde leur parut "froid", un monde sans douceur, sans amour, ou les gens n’étaient que des outils employés par la nécessité aux services de plus puissants, de plus possédants. J’étais d’accord avec eux, mais avant qu’ils figent leurs opinions, je leur ai parlé de la fête. De cet espace libre ou chacun cherche son plaisir et le partage avec d’autres. La fête était une enclave protégée, régulièrement attaquée, mais qui fleurissait un peu partout, comme de la mauvaise herbe. La musique accompagnait ces moments, et ils en déduisirent que la musique et la fête étaient une seule et même chose. Rétissant à l’exploration de la surface, ils m’invitèrent néanmoins à ramener un jour une "fête" chez eux, que je les fasse danser. C’est la larme à l’oeil que je m’imaginais dans ce rêve éveillé : tous mes amis réunis dans ce pays merveilleux, partageant la boisson et la discussion avec ces êtres si doux. Je nous voyais investir les balcons et les cascades, nous baigner et chanter en cœur.
Ils m’invitèrent ensuite à me baigner avec eux, avant qu’ils m’aident à repartir. Nous nous baignâmes et jamais je ne me sentis aussi bien. Ils étaient d’une intelligence fulgurante. En barbotant dans les bassins chauds, nous discutâmes de l’âme et de son existence, de l’amour entre les peuples, de la puissance énergétique de la conscience, de la friabilité du langage, puis l’on se lança dans une grande explication de nos sensations, eux de leurs ressentis, et moi des miens. Jamais, je dis bien jamais je ne m’étais senti aussi compris, aussi respecté et aussi chéri, personne en surface n’avait leur sensibilité ni leur amabilité. Ils avaient développé toute une grammaire de la sensation, me sortant des mots comme "Élitrise" ou "Monadorés" qui signifiaient successivement la chaleur dans le crâne lorsque l’on est fier de ce que l’on fait, et le serrement du cœur quand l’on sait qu’une époque bénie touche à sa fin. Ils lisaient en moi comme dans un livre ouvert, comprenant chacun de mes états, et ne remettant jamais en question ce qui pouvait se tramer en mon for intérieur. Ils me rassurèrent sur l’existence, en me prouvant qu’elle n'était pas une suite de souffrances ponctuées de brefs moments de bonheur, mais bien l’inverse pour celui qui se permet de le sentir ainsi. Ils avaient la vie simple, mais l’esprit complexe, et leurs inter-relations me paraissaient être un mystère.
Certains s’étaient aimé profondément par périodes, me trouvant toujours un mot différent pour qualifier l’amour qu’ils avaient eu, d’autres étaient amis depuis plusieurs années sans jamais se parler et d’autres encore chérissaient comme leurs enfants des êtres plus âgés qu’eux. Des amours pluriels, différents en fonction du temps, du lieu et du moment, une espèce qui fonctionnait non pas sur l’édification et la ruine, mais bien sur l’approfondissement et la pérennisation. Leur cité était gavée de mémoires et de souvenirs, les parois des galeries étaient toute gravées de petits mots, qu’ils reconnaissaient par le toucher.
Après un temps qui parut durer une semaine comme une petite heure, ils me raccompagnèrent, Les Longéins, Étang et quelques autres qui étaient devenus mes amis, au bassin où j’étais tombé en arrivant. Ils avaient construit une échelle dans la roche qui remontait dans les catacombes pour moi, et je sentis la tristesse que leur provoquait cette séparation. Après moultes embrassades, Étang me tendît un cristal bleu luminescent et pris la parole :
"Mathias de la surface, ta rencontre a, à jamais, changé la figure de notre monde. Tu nous as aujourd’hui prouvé que dans la différence, une forme de ressemblance existe, celle de l’amour entre les peuples, et qu’une entente est possible entre nos deux mondes, si froid semble être le tiens. Nous t’accueillerons avec plaisir si tu veux revenir jeter tes yeux dans notre humble cité, ou d’y convier la Fête pour que nous la rencontrions en personne. Ces grottes sont magiques, et quand l’amour anime un être, elles sont capables de le changer, même physiquement. Si un jour, tu veux nous rejoindre, il te faudra perdre tes yeux, comme nous, pour être des nôtres. Rien de plus simple. Reviens-nous, Mathias de la Surface, reviens-nous aveugle et le cœur ouvert à la rencontre. Nous avons hâte de te revoir. Rentre dire adieu à ceux que tu aimes, et quitte définitivement ton monde glacial. "
Sur ses paroles, j’ai pleuré, de mes yeux pleurés et l’ai enlacé de toutes mes forces, comme l’on embrasse une cause, comme l’on retrouve une maîtresse à la gare. Je saluais mes camarades Troglodytes, et me mis à monter à l’échelle qui devait me ramener à la surface.
Plus je remontais, plus je quittais la chaleur maternelle des entrailles de la cité, plus mon choix se confirmait : j’irais vivre chez les Troglodytes. En arrivant dans la noirceur polaire de la salle toute en voûte, je pris mon cristal pour me repérer.
J’avançais sans me soucier de mon chemin, et au fil de ma course, je semblais reconnaître les tags et les tombes. En débarquant dans la salle où la musique grondait, je ne fus pas surpris de la voir déserte. Combien de temps étais-je resté dans les entrailles de la Terre à me prélasser ? Je le saurais en sortant des catacombes, j’espérais qu’Agnès ne s'était pas trop inquiétée pour moi. Je devais me rappeler ses indications pour remonter : à droite, puis à gauche, encore à gauche, à droite, tout droit et au fond du tunnel à gauche. C’était cela ? Non, je me trompais sûrement, ça commençait par "gauche", oui voilà, à gauche, puis à droite, encore à droite, à gauche, tout droit et au fond du tunnel à droite, j’avais inversé le sens avec toute ces histoires. Que je pouvais être bête parfois !
Donc je pris à gauche, puis à droite, à gauche et il n’y avait pas de tunnel. Un croisement, pas de tunnel. Bon, je m’étais sûrement trompé, je rebroussais chemin comme Sharon me l’avait conseillé. Deux heures après, j’étais perdu et mes yeux souffraient du manque de lumière. J’étais desséché, crevant de froid et de faim, courant comme un passereau perdu dans les mines. Je ne reconnaissais plus rien, la gauche et la droite n’avait plus de sens pour moi. Je me fondais dans la pénombre, peinant à apercevoir la lueur du cristal que je tenais en main. Je devenais fou, entendais la musique techno que j’avais perdue en quittant la soirée, j’entendais Agnès rire et Sharon mixer. Je ne verrais bientôt plus la lumière, aveuglé par la noirceur des ténèbres de ces maudites catacombes.
Et puis quelques heures après, presque aveugle, hystérique et en pleurs, j’entendis que mes cris de terreur résonnaient d’une bien étrange façon, comme si j’étais tombé sur une salle en voûte, au plafond immense. J’eus craché de soulagement : je ne remonterais jamais à la surface, ne reverrais jamais mes amis, non mon salut se trouvait dans les entrailles de la Terre, chez les Troglodytes.
J’irais les rejoindre de ce pas, sans passer par la case "Adieu Maman, adieu Papa." Avant même de trouver le puits, je me suis empressé d’employer le cristal luminescent pour me crever les yeux, afin de ne jamais plus revenir dans ce monde que je haïssais tant, avec ce dentifrice et ces chemisiers. Après une courte hésitation, je me transperçais le globe oculaire et m’époumonant de douleur. Mon globe me gicla dans les mains et j’eu à peine le temps de m’enfoncer le pieu cristallin dans l’autre que la douleur me coucha sur le sol. Avec mes dernières forces, je me traînais jusqu’au puits. Ramper, ramper, ramper jusqu’au paradis, jusqu’au vrai, jusqu’au monde qui m’attend, jusqu’à l’amour, jusqu’à la beauté. J’étais arrivé sur le puits. Mais quel puits ?
Pas de puits. Plus de puits. Du béton ciré, mais pas de puits. Avais-je rêvé ?
Avais-je été drogué ? Où étais-je ? Je les ai vu ces êtres blafards, nous avons passé la nuit ensemble, je le sais, je les ai enlacés, je le sais : je l’ai vu ! Où était ce puits ? Pas de puits. Pas de puits. Rien que du béton froid. Rien. Rien que du béton, du béton froid. Et le puits alors ? Où le puits ? Où est le puits ? Et le puits alors ? Le puits ? Là, il était ! Le puits, le voilà. Non, du béton. Du béton ciré, du béton ciré et froid. Donc pas de puits ? Et le puits alors ? Je l’ai vu ce puits, il était là, juste là, de mes yeux… Mes yeux… Mes yeux…
Je me vidais de mon sang sur le béton froid, suffocant de douleur.
Putain de monde de merde. Putain de froid de merde. Putain de connerie de merde. Putain de chemisiers, putain de réalité de merde, putain d’idéal, putain de genres de merde, putain de putain de putain de putain…
Étendu dans une gigantesque salle, Mathias de la surface tenait l’arme qui l’avait aveuglé dans la main droite, et grattait le sol de ses ongles avec la gauche. Mathias chercha le puits, mais le puits s’était rebouché. Personne ne retrouva le puits, et l’on retrouva le jeune homme 24 heures après, les ongles en poussière, les deux yeux crevés, un bout de rocher badigeonné de sang dans les mains. Agnès et Sharon avaient appelé les secours après la soirée, à onze heures du matin. Une équipe de pompier habituée aux catacombes avaient parcouru le dédale, et été tombé sur Mathias, étendu dans une salle couverte de mousses. Il s’était crevé les yeux. Les journaux mirent cela sur le compte de la drogue, des "free party", de la jeunesse, que des conneries.
- Entremorts chez les Troglodytes, Vincent Hatem, 09/12/22, 13:35.
2 notes · View notes
streetninjart · 2 years
Photo
Tumblr media
February 2022 - Nantes - France
11 notes · View notes
liiazz · 1 year
Text
Tumblr media Tumblr media
🧛🏾🧛🏾🪓
3 notes · View notes
sadieplant · 2 years
Text
Tumblr media Tumblr media
faites dessiner vos potes en teuf / marswag evon
4 notes · View notes
iboga · 13 days
Video
youtube
Novo Is The New C
Bonjour à tous🌞 J'espère que vous passez un super samedi. J'ai quelque chose de spécial pour vous aujourd'hui : découvrez mon tout nouveau morceau 'Novo Is The New C'. Préparez-vous à un voyage captivant dans une réalité altérée. Montez le volume et laissez-vous transporter ! 
0 notes
bearavershop · 4 months
Text
¿Cuál es tu tema favorito para bailar al lado del bombo? 🔊🔊🔊
📷 Crédito vídeo aletek23_
0 notes
shroomkriss · 2 years
Photo
Tumblr media
Annonce événement : Salut à tous, j'annonce ma participation au game of shrooms 2022 (la récompense est une casquette custom) -C'est quand: le 11 juin 2022 -En quoi sa consiste : c'est une chasse aux tresors -conditions : avoir un compte Instagram - comment y participer : des créateurs du monde entier vont cacher une de leur oeuvre et poster une photo de la zone avec coordonnées géographiques, La première personne à récupérer l'oeuvre la garde ( faudra juste poster une photo avec l'oeuvre et mettre des tag précis pour valider le faite que sa à été récupérer) Pour plus d'info: Compte insta - @shroomdrop Site - https://yumfactory.com/gameofshrooms/ ( mon pin sera placer sur la carte quelques jours avant) Musique: Gorillaz - feel good inc. ( dang3r, Chemical noise et 4wennkend Remix ) #cartoon #art #illustration #graphics #fictionalcharacter #lineart #visualarts #clipart #creativearts #artwork #modernart #dessin #tablettehraphique #graphicaltablet #champi #champignon #shroom #Mushroom #drawing #teuf #teufeur #teufeuse #color #shroomspirit #shroomkriss #shroomart #event #concours #gameofshrooms2022 #chaseauxtresors https://www.instagram.com/p/CdDrJEOMjOl/?igshid=NGJjMDIxMWI=
0 notes
roycen · 2 years
Audio
0 notes
maisonprose · 2 years
Photo
Tumblr media
Follow @maisonprose on Instagram 
Paris parfum teuf. Depuis une rue tard hier soir. Paris Parfum Teuf, une heure du matin À Parmentier les danseurs sur les lampadaires Un beatbox par métro, les sons frappés du corps, Danses / de vandales / sur les bancs verts / catins Rythmes mutins, le retour des pogos la sueur l'entrain L'alcool à flots, à distance de peau, l'odeur l'humain Les taxis en rogne bloqués sur les boulevards Des shots sortis des coffres des bouteilles des lascars Les peuples du soir qui frappent le pavé Ombres apparues une fois l'année Attirés par les grills les canons les corps tarifés Fête de la musique des quais Aux jolis quartiers
0 notes
gerceval · 6 months
Text
j'ai installé mon sapin = go Secret Santa Kaamelott 2023
bon les potes on va pas se mentir on est dans une période de creux en termes de nourriture, donc il va falloir se sustenter nous-mêmes, mais surtout les uns les autres grâce à un nouveau secret santa du fandom !!! ça fonctionne exactement comme les années précédentes (cette année je reprends la main sur l'orga car je suis moins en galère de taf hihi), voici les détails :
comment ça marche
tu remplis ce sondage pour t’inscrire
(tu vérifies que tes mp et ton inbox sont bien ouverts pls même juste en anon)
tu reçois dans tes mp sur tumblr l’url d'une personne qui t’es attribuée au hasard parmi les inscrits
tu lui concoctes secrètement un cadeau : fanfic, fanart, fanvid, chanson, montage photo, ou quoi que ce soye sur le thème de kaamelott (pour s’inscrire il faut donc être prêt à créer quelque chose à offrir à quelqu’un !) + si ça te fait envie tu peux lui envoyer des petits messages anonymes gentils qui font plaisir pendant le mois de décembre, à condition de ne pas révéler ton identité
dès que tu as fini tu m’envoies le cadeau que tu as préparé via l’adresse mail que je t’aurai communiquée
le 25 décembre, tout le monde trouve un cadeau dans sa boîte mail, et on révèle qui était le secret santa de qui !
les dates
jusqu’au 30 novembre minuit : inscriptions
1er décembre : attribution des secret santas
1er-23 décembre : confection des cadeaux dans tous les recoins
25 décembre : teuf et love
comment participer
juste en remplissant ce sondage avant le 30 novembre (attention après le 30 ce sera trop tard j’aurai déjà fait le tirage au sort pour répartir les santas !)
pour ma part je participerai encore pas cette année (je suis moins en galère de taf mais quand même pas à ce point là) je m'occuperai juste de la coordination, de l'organisation, et de lire/admirer/rebloguer vos magnifiques œuvres une fois que noël sera passé 😊
(je tague sous le read more quelques vieilleux de la vieille et/ou gens enthousiastes de l'année dernière pour que le post soit vu mais pas du tout besoin d'être tagué.e ici pour participer of course, d'autant que j'oublie très très probablement du monde !!)
@kaantt @kabbal @pigeonneaux @sloubs @dagss @miung-dreamer @hermie62 @shezzarus @enez-sun @thehappyegg @calimera62 @zialinart @jananabananawithnopeel @pia-writes-things @superiorkenshi
49 notes · View notes
helyiios · 6 months
Note
WAIT NO Benthan + “you really are extraordinary” instead
One thing about Benji Dunn is that he likes to talk. No, not even talk, he likes to speak.
Which, honestly, isn't his fault, not entirely : he's been brought up in a rather distant environment, and none of his achievements got his parents' saying more than a 'good job,' or getting him a handshake. A handshake !
So yes, to make up for this crippling need of approval, Benji Dunn likes to speak, to say anything and everything, and hopefully then someone would like what he has to say. Maybe.
Which leads him to now, walking in the middle of Paris with a bleeding Ethan who had a concussion, resting on his shoulder and his unrelenting need to fill in the silence.
"And then I was like, hum. Well, okay I don't exactly remember what I said, but it was not nice, and the guy looked at me really meanly, and I—"
"Benj," his friend softly interrupts, barely conscious, "someone's walking up to us."
"Huh ? Oh, shit. Avert your eyes."
"Don't think I can even keep them open."
"L'est pété ton pote ?" (Is your friend drunk ?) one of the guys who was walking towards them asks, something like mockery in his tone, "ça fait toujours la teuf, à votre âge ?" (Still partying at your old age ?)
"Don't look at them, don't look at them..."
Ethan's bodyweight is affecting him a little more than he'd like to admit, and he's doing his utmost best not to collapse. The mission had him getting a nasty cut on his left arm.
"HÉ OH, J'TE CAUSE !" (HEY, I'M TALKING TO YOU !)
Oh, for fuck's sake.
Thing is, he knows Ethan can speak French, because he's read his file and he's heard him do it before. And it was really attractive. But right now, Ethan isn't in any shape to do anything else but fight for his survival, so it was up to him to manage.
"Vous savez comment c'est, Pigalle..." (You know how it is, Pigalle...) he blurts out with a gulp, the small trace of an English accent in his voice. Maybe those intensive courses in Oxford did find their usefulness. "On a peut-être trop bu." (Maybe we had too much to drink.)
"L'a l'air en bien mauvais état ton poto," (your buddy looks in bad shape,) another man adds, eyeing him from head to toe. "Si j'te disais de vider tes poches là, tu f'rais quoi ?" (If I told you to empty your pockets, what would you do ?)
Okay, this was getting really fucking ridiculous. They were NOT getting mugged right after a shitty mission. He did not have time for that.
"J'sais pas," (I dunno,) Benji carefully replies. "Non, je pense." (No, I think.)
"Tu penses ? Il se prend pour qui, le rosbif ?!" (You think ? Who does the Brit think he is ?!)
"Allez mon reuf, fais c'qu'on te dit," (c'mon bro, do what we're telling you,) the first man grins, taking a small pocket knife out of his puffy jacket. "Sinon..." (Or else...)
"Benj ? We need to go," Ethan is mumbling against him, and the blood is still pouring and coating his hair. "What..."
"Allez, file ta thune !" (C'mon, give us your money !)
"Non, j'ai pas envie," (no, I don't wanna,) Benji replies with a loud sigh, clearly irritated. "Dégagez." (Get lost.)
"FILS DE—" (SON OF A—)
Suddenly there's a gun in the agent's hand (his own, actually,) and he's brandishing it annoyedly at the three men in front of him.
"Non, sérieux. Dégagez." (Nah, for real. Get lost.)
"Les gars—" (Guys—)
"J'ai passé une soirée de merde," (I just had a shit night,) Benji continues, and Ethan's looking at him with stars in his eyes, "alors sérieux, barrez-vous." (So seriously, get the fuck out.)
There's a few seconds where the men seem to gauge him, but then their apparent leader just turns on his heels, taking off in the darkness, the two others right behind him. He lowers his weapon.
"Okay, we really need to get you to the van," he mumbles as he puts it back in his pants, "you're going to lose all your blood at this pace."
"I didn't know you could speak French," Ethan simply notes, completely dazed. "You really are extraordinary."
"Sure, mister-I-speak-15-languages."
"You sound hot when you speak French," his friend grins, his smile slightly loopy. "Very attractive, you should do it more often..."
"Je prends note," (I'm noting that down) Benji snorts before making him rest against him more comfortably. "Learnt it at uni, with Russian and Italian. I wanted to sound cool."
"Well, I like discovering new things about you."
34 notes · View notes
iboga · 28 days
Video
youtube
C'est l'heure l'apéro, le meilleur moment pour poster un nouveau morceau. Attendez la 2ème bière pour l'écouter. Mental Contamination : Un mélange de rythmes tribaux et d'énergie cyberpunk pour envahir vos sens.
0 notes
bearavershop · 4 months
Text
Pa que mas...🔊🔊 Soundsystem 🔊🔊
1 note · View note