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#rue des marchais
toutplacid · 2 months
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Graphs dans le tunnel passant de la rue Sigmund-Freud à la rue des Marchais, Paris 19e – stylo bille 8 couleurs, carnet n° 139, 30 octobre 2023.
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lisaalmeida · 4 months
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On se parlait peu, on n’avait pas à se rassurer.
J’étais avec elle tout le temps même quand je la quittais.
Je me demandais comment j’avais pu vivre avant si longtemps sans la connaître, vivre dans l’ignorance.
Dès que je la quittais elle grandissait à vue d’œil.
Je marchais dans la rue et je souriais à tout le monde, tellement je la voyais partout.
Je sais bien que tout le monde crève d’amour car c’est ce qui manque le plus, mais moi j’avais fini de crever et je commençais à vivre.
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— Romain Gary -
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chic-a-gigot · 1 year
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La Mode nationale, no. 50, 15 décembre 1894, Paris. no. 2. — Carré en guipure sur filet. Modèle de Mme Marchais, 46, rue de Clichy, à Paris. Bibliothèque nationale de France
Explication des gravures:
No. 2. — Carré en guipure sur filet (Modèle de Mme Marchais, 46, rue de Clichy). Après avoir fait voire carré, montez-le sur un cadre en fil de laiton ou sur un métier, a fin de bien le tendre, ce qui facilite le travail et en fait la régularité. Pour broder le filet, prenez du fil à dentelle, bien brillant, puis commencez à faire tous les contours au point de reprise, ensuite remplissez tous les motifs au point de toile.
Ce joli carré peut servir comme entre-deux de rideaux ou peut encore orner le milieu d'une tétiere, coussin, etc.
No. 2. — Square in guipure on netting (Model by Mme Marchais, 46, rue de Clichy). After making even square, mount it on a brass wire frame or on a loom, in order to stretch it well, which facilitates the work and makes it regular. To embroider the net, take very shiny lace thread, then start making all the outlines with the darning point, then fill in all the patterns with the canvas point.
This pretty square can be used as a curtain insertion or can even adorn the middle of a headrest, cushion, etc.
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swedesinstockholm · 6 months
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17 septembre
je fais des infidélités à r., je viens d'envoyer ma nouvelle chanson, ou plutôt le prototype de ma nouvelle chanson à c., il m'a dit qu'il était à la rue, enfin je sais pas s'il l'est toujours, j'espère pas. pendant que j'étais en train de prendre de ses nouvelles j'ai eu une notif de r. qui me demandait si j'étais en train de faire caca sur le selfie avec un flacon de v.i.poo saveur citron que je lui ai envoyé dans les toilettes de h. vendredi soir et j'ai pas pu m'empêcher d'éclater d'un rire sale. pourtant apparemment vendredi soir chez h. je faisais la gueule, parce que hier soir quand elles disaient qu'elles avaient trouvé k. plus avenante que d'habitude, j'ai fait remarquer que ne pas être avenante n'était pas toujours un choix, ce à quoi m. a répondu sèchement que c'était pas compliqué de faire un effort, ne serait-ce que par respect pour les autres, et d'un coup j'ai senti les larmes derrière mes yeux et j'ai commencé à tourbillonner vers les ténèbres en passant par des endroits archi sombres (pas envie d'en parler ici) et au fond la mort me faisait des grands signes. c'est la seule qui peut tout arrêter. je l'ai pas dit ça à c. quand il m'a demandé comment je me portais. et je le dirai pas à f. demain non plus, mais elle de toute façon elle me demandera pas comment je vais.
à part ça j'ai passé une plutôt bonne première journée toute seule, je me suis réveillée avec une hallucination auditive de la voisine qui ouvrait la baie vitrée en appelant mon nom puis j'ai allumé mon téléphone et vu la vidéo que m'envoyait s. où on les voit toutes autour d'une table dans un bar à prague en train de chanter le refrain de ma chanson de la perf de minibang et j'ai explosé de rire et de joie. après avoir déjeuné je suis partie me promener sur la plage grise j'ai marché pendant deux heures et demi en marmonnant des paroles inspirées par la surface marbrée des grandes flaques au bord de l'eau qui ressemblaient à la surface de saturne et aussi à la table basse du salon chez r. et j. quand j'étais petite. hier je marchais dans les vagues entre les digues et mes pieds se prenaient dans les algues et je levais les jambes bien haut pour m'en dépêtrer et je trouvais que c'était une excellente métaphore pour sortir de la mélancolie, je faisais comme si c'était les algues qui me tirent vers l'abysse, celles de kirsten dunst dans melancholia, et que j'avais enfin trouvé un moyen de m'en dépêtrer. délivrer. délivrée libérée. mais bof, pas trop non.
dans tous les cas j'adore me faire pousser par les vagues, qu'elles soient brutales avec moi, qu'elles me plaquent me broient et m'avalent, la mer est mon amante préférée. mais c'est aussi la seule que j'aie jamais eue. the sea is the only lover i've ever had. ce matin elle était verte et elle faisait du bruit pendant que moi je vivais ma petite histoire avec saturne. j'ai passé l'après-midi à travailler sur le texte pour point de chute et ce soir j'ai fait une ratatouille et j'ai regardé un truc sur les camping cars sur m6 et la météo parce que ça y est je suis devenue maman.
18 septembre
finalement en attendant que r. se libère c'est avec c. que je vais collaborer, le temps d'une soirée, il m'a proposé de faire une performance poétique avec lui pour l'expo de tina gillen et j'ai dit oui mais j'ai pas osé demander si c'était rémunéré. il m'a envoyé un million de liens vers des appels à projets/maisons d'édition/revues littéraires/le contact de son ami poète qui ressemble à linus de lost qui pourrait être intéressé par la publication de mon éventuel recueil de poésie dans sa maison d'édition/etc. on est restés au téléphone pendant une éternité et je voulais que tout le monde m'entende parler de ma vie professionnelle d'artiste avec mon accent de la ville sur la terrasse.
j'ai pas continué ma chanson sur saturne ce matin parce que les flaques avaient disparu et j'avais pas d'inspiration, y avait de la brume et le soleil pointait derrière et j'étais trop occupée à essayer d'arriver au cap avant que la brume se lève pour faire des photos d'aqualand dans le brouillard, mais le ciel bleu m'a rattrapée. j'ai fait des jolies photos quand même. y avait des pêcheurs qui pêchaient dans le bassin qui entoure l'île d'aqualand avec les toboggans en fond et ça faisait une atmosphère très paisible. sur le chemin du retour j'ai vu deux femmes rentrer dans l'eau seins nus, une jeune et une plus âgée, peut être que c'était sa mère. la jeune portait un short et je me suis demandé si c'était la même fille que j'avais vue faire la roue seins nus en boxer un matin en haut de la plage. quelle vision.
19 septembre
je me suis levée tard ce matin alors au lieu d'aller au cap d'agde je suis allée nager parce qu'il faisait chaud, j'ai mis mon bonnet et j'ai fait des longueurs de crawl entre les digues, oh c'était bien. j'essaie de trouver une autre manière de le décrire qu'en disant que je me battais avec la mer parce que je me battais pas avec elle, j'adore l'énergie qu'elle me fait dépenser pour pouvoir lui répondre, rester à niveau, j'adore l'intensité que ça génère, j'adore comme ça devient même un peu dramatique. je voulais plus sortir de l'eau. je me suis laissée flotter sur le dos en essayant de m'abandonner complètement à la mer en écartant les jambes face à l'horizon et je pensais à la femme que j'avais entendue sur france inter en déjeunant qui disait que quand on avait fait l'expérience de violences dans l'enfance, souvent après on avait du mal à s'abandonner pendant le sexe et donc à avoir des orgasmes. hier soir en regardant l'amour est dans le pré à un moment y avait un type qui me faisait tellement de peine que j'ai du changer de chaîne parce que ça me rendait trop triste et je me suis demandé si moi je passais dans ce genre d'émission, combien de gens changeraient de chaîne devant l'insoutenable nullité de ma vie?
quand je suis sortie de l'eau j'ai posé mon haut de maillot et je me suis allongée sur ma serviette et c'est mon nouveau truc préféré. c'est très bien pour la confiance en mon corps. je me suis mise d'abord sur le ventre, puis sur le dos, la tête tournée vers la mer, je regardais les gens passer au bord de l'eau en scrutant leur regard pour voir s'ils me mataient mais non, personne me matait, personne n'en avait rien à foutre de mes seins. moi j’en ai toujours quelque chose à foutre des seins. je les regarde du coin de l’oeil, derrière mes lunettes de soleil, sous ma casquette, je mate les femmes seins nus sur la plage et j’ai l’impression d’être une voyeuse perverse. je me suis baignée seins nus avec f. quand elle m'a rejoint, il était temps que la mer voie mes seins. en même temps avec toutes les fois où elle les a fait sortir de mon maillot c'est pas comme si elle les avait jamais vus, petite coquine.
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alexar60 · 2 years
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Voyage dans le temps
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C’est une de ces histoires difficiles à raconter. Tout simplement parce qu’elle est invraisemblable
Mon grand-père a vécu son enfance à Questembert dans le Morbihan puis il partit faire ses études à Rennes. Il logeait une petite chambre qu’il partageait avec un autre étudiant de sa ville natale. Le soir, il avait pris l’habitude de se promener le long des quais de la Vilaine. Très souvent, il s’arrêtait pour écouter un violoniste. Le musicien n’était pas toujours présent. Les cheveux en bataille, toujours mal fringué, il apparaissait comme un vagabond et jouait sans jamais réclamer d’argent. D’ailleurs, si on lui offrait une pièce, il refusait catégoriquement. Par contre, il acceptait un verre de bière ou juste un verre d’eau. Ainsi, il jouait pendant une heure ou deux, égayant la nuit venue à l’aide de sa musique. Mon grand-père disait qu’il avait vu les étoiles danser au son de son violon.
Quand il me parlait de cet  homme, où plutôt de sa musique, il avait toujours les yeux qui pétillaient. Il écoutait, appréciait. Il disait qu’il était plus que musicien, il était magicien. Ensuite, le joueur de violon partait, disparaissant dans les rues pleines de sombre. On ne le revoyait apparaitre qu’au même endroit et à la même heure.
Un jour, mon grand-père lui adressa la parole. Il avait de nombreuses questions mais il ne reçut que peu de réponses. L’homme n’était pas très causant. Il préférait jouer ses airs de musique. Avec lui, on partait dans le passé avec Mozart, Beethoven, Vivaldi ou Haendel. Mais il y avait aussi de nombreuses chansons et airs originaux. Dans ces cas, mon papy essayait de les retrouver.
Les années passèrent. Mon aïeul quitta Rennes pour Dieppe où il rencontra ma grand-mère. Puis, ils se marièrent et déménagèrent à Nantes. La famille s’agrandit avec trois enfants. Plus tard, les petits enfants… Bref, la vie. Durant mon enfance, mon ancêtre s’amusait à siffloter quelques musiques dont il gardait le souvenir. Il parlait de temps en temps de cet homme qui bouleversa sa vie. D’ailleurs, il s’était mis à la musique jouant du mieux qu’il pouvait du piano et du violon. Il disait toujours qu’il était moins bon que le clochard de Rennes.
Je me souviens d’un jour. C’était pendant les grandes vacances durant mes six ans. La télévision diffusait une émission de variété organisée par les Carpentier. Les invités étaient toujours les mêmes, Joe Dassin, Johnny, Carlos, Gainsbourg, Sardou et j’en passe. Un sketch débile puis Julien Clerc entra en scène. Il chanta « ma préférence » pour la première fois. Mon grand-père se leva, troublé par la musique. « Je la connais » affirma-t-il. Je l’ai entendu il y a longtemps. Je garde encore en mémoire le visage perturbé de mon grand-père.
Durant la semaine, pendant un repas de famille, il parla de cette chanson avec son frère. Je les écoutais se questionner sur la mélodie qui, d’après mon grand-père, était déjà joué lorsqu’il était étudiant. Mon grand-oncle resta muet avant de rappeler que ce n’était pas la première fois qu’il avait cette sensation d’avoir entendu une chanson récente. Ils restèrent sans réponse, puis ils parlèrent d’autre chose.
Quelques années plus tard, je passais mes premières vacances à Rennes. Je marchai avec mes parents pour rejoindre l’appartement d’un oncle. Pour faire vite, nous nous retrouvâmes à longer la Vilaine. C’est alors que nous entendîmes une magnifique chanson jouée au violon. A l’angle d’un pont, un homme à l’air débraillé jouait du violon. Autour de lui, quelques personnes écoutaient, le visage enthousiaste et ravi par l’harmonie des notes de musique. Malgré la nuit tombée, nous nous arrêtâmes pour apprécier les mélodies. Un homme voulut déposer quelques pièces. Dès lors, le musicien arrêta de jouer et signala qu’il n’était pas ici pour ça, mais pour apporter un peu de beauté dans notre triste monde. Puis il recommença de gratter son violon faisant apparaitre des musiques venues d’ailleurs. L’homme joua pendant une bonne heure avant de ranger son instrument et de partir. Juste avant, ma mère eut la bonne idée de le prendre en photo.
Lorsque nous retournâmes finir nos vacances chez mes grands-parents à Nantes, ma mère profita pour faire développer les pellicules prises à Rennes. Elle les récupéra, et nous nous amusâmes à les regarder. Je me moquai de ma petite sœur, nous trouvâmes quelques photos jolies. Je me suis fait enguirlander pour avoir fait une grimace sur l’une des photos. Mon grand-père prenait plaisir à les regarder se souvenant des rues qu’il côtoyait durant sa jeunesse. Soudain, il eut un choc en découvrant le portrait du violoniste. C’était exactement le même musicien qu’au temps de sa période étudiante. Il n’avait pas changé ; le même visage, le même regard, le même manteau vieux et abimé.
Mes parents assurèrent qu’il devait être un descendant de cet homme que mon ancêtre appréciait tellement. Il garda longtemps la photo dans la main, les yeux brillants, le regard dans le doute. Le soir, il partait à Rennes. Nous le revîmes que deux jours avant notre départ.
Lorsqu’il rentra, il posa son sac dans la salle de bain. Ma grand-mère demanda si son séjour s’était bien passé. Il répondit par un « excellent et stupéfiant ». Il n’ajouta rien de plus et reprit ses petites habitudes. Il s’assit ensuite dans son fauteuil et lit le journal du jour. Il semblait heureux et sifflait un air que je ne connaissais pas. « Alors, c’était lui ? » chuchotai-je en passant à côté de lui. Il haussa les sourcils et se mit à sourire. Puis il tourna une page du journal. Le soir, il proposa d’aller manger au restaurant. Surprise, ma grand-mère s’interposa en expliquant qu’elle préparait un gigot. « On n’a à peine dix ans encore à vivre ensemble ! » exclama-il mettant soudainement un léger malaise. Puis il me regarda et dit brusquement : « Quand tu seras plus grand, méfie-toi d’une certaine Hélène. Elle te rendra malheureux. » « Et toi, dit-il à ma sœur, tu auras une très belle famille ». Nous le regardâmes prendre son blouson et sa casquette avant d’ouvrir la porte et de nous presser à nous habiller.
Personne ne comprit les propos de ce jour, jusqu’à ce que je retourne à Rennes pour un voyage chez des amis. Je venais de divorcer de la mère de mes enfants. Hélène était partie avec un autre. En fait, c’était le père de mon troisième. Je ne vais pas éterniser sur cette histoire. Je longeai la Vilaine après avoir rendu visite à des cousins. La nuit était merveilleusement étoilée et même s’il on était en hiver, je n’avais pas la sensation de froid. Je regardai la lune refléter dans l’eau de la rivière lorsque j’entendis un étrange air de musique. A une centaine de pas, je vis un homme en train de jouer du violon. Quelle fut ma stupéfaction que de reconnaitre celui qui jouait déjà quinze ans auparavant. Il jouait, le regard emporté par sa mélodie. Je m’arrêtai, écoutant une musique à la fois douce et puissante. Il jouait si bien que les passants ne pouvaient que s’arrêter. Il joua encore deux chansons et s’arrêta en souhaitant à tous une belle nuit. Il rangea son violon et changea de trottoir, s’enfonçant ensuite dans une ruelle. Je le regardai avec curiosité. J’étais intrigué par cet homme qui semblait vaincre le temps.
Tout à coup, je reconnus une voix derrière moi. « Et maintenant ? Nous allons où ? ». Je me tournai et me trouvai à quelques mètres d’un duo que je connaissais. L’un était ce violoniste qui venait de partir dans le sens inverse, l’autre était mon grand-père décédé depuis cinq ans. Sur le coup, il ne porta pas attention à ma présence et suivit le musicien qui parlait à voix basse : « Tu en as assez vu, nous retournons à ton époque ! ». Ils passèrent devant moi. Je croisai le regard de mon aïeul et compris en voyant son sourire qu’il ne pouvait pas me parler. Les deux hommes prirent le même chemin que le musicien. Je décidai de les suivre, mais ils disparurent dans la partie la plus sombre de la ruelle.
Je restai à observer cette rue étroite. Je cherchai une éventuelle issue. Seulement je ne trouvai rien qui pouvait cacher quelqu’un, ni lui permettre de quitter la ruelle, sans être vu. Dès lors, je retournai chez mes amis et depuis, je reste persuadé que mon grand-père a vécu un voyage dans le temps.
Alex@r60 – juillet 2022
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clhook · 2 years
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hier je marchais dans la rue trkl et je suis passée devant un mec et une meuf qui discutaient, le mec disait un truc du style "... avec ses boutons sur la face elle rougit parce qu'elle a honte d'être une putain" et après il a dit super fort "salope !" au moment où je les dépassais sur le coup je me suis dit "euh ok gros chelou" puis un peu plus loin je me suis rappelée que 1) j'ai de l'acné et 2) j'étais rouge comme une tomate parce que je venais de sortir du ciné où j'avais pleuré comme une madeleine du coup depuis j'arrête pas de me demander s'il parlait de moi et si oui pk il aurait dit ça genre c'était complètement gratuit ??? et maintenant je me sens hyper mal et vexée lol
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aisakalegacy · 1 year
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Automne 1894, Al Simhara, Égypte (2/6)
Toute la nuit, ma tête bourdonna d’excitation, et malgré l’épuisement de mes trois mois de voyage, je ne pu fermer l’oeil de la nuit. Savoir que s’élevaient, si proche de moi, les vestiges immortels d’une si grande civilisation, et que j’allais faire partie de l’histoire en aidant à en révéler les secrets !… Après plusieurs heures, je me relevai finalement, fou comme un diable, et je sortis de ma chambre pour une marche matinale.
Je marchai jusqu’aux ruines du temple d’Amon et je continuai mon excursion le long du Nil. Au port de Sagafa, ma promenade dérangea une myriade d’oiseaux qui s’élancèrent en piaillant dans un vol désordonné pour aller se poser plus loin, là où les portefaix et mariniers étaient moins affairés et ne les dérangeraient pas encore. Assis à même le quais, les jambes pendant dans le vide, des hommes en culotte, veste et turbans buvaient du thé à la menthe en mangeant des dates.
Je réalisai alors que j’étais assoiffé, affamé, et qu’il était temps pour moi de rebrousser chemin et retourner au café du souk. La matinée progressant, les rues s’étaient remplies de fellah en robes bleues guidant des mules chargées de marchandises. Des hommes cachés sous de grands burnous ou des galabeya colorées se bousculaient et se coudoyaient entre les étals d’épices et de tissus. Des Européens, suivant leur drogman dans la foule, se pressaient pour gagner l’ombre des panneaux de bois suspendus entre les maisons pour conserver la fraicheur de la rue.
Je parvins à regagner le café au-dessus duquel j’étais logé. Imitant mon voisin de table, je commandai une fowl - du moins c’est ce que j’aurais juré l’avoir entendu dire, et je m’attendais donc à recevoir de la volaille. Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’on m’apporta un plat chaud à base de fèves broyées au sel, au poivre et au cumin : j’avais en fait commandé un foul… Disposé à l’aventure, je mangeai néanmoins, et je fus agréablement surpris par ce plat, comme je l’appris plus tard, que les Egyptiens dégustent pour le petit déjeuner et qui a deux mérites : celui de bien tenir au corps, et de ne coûter presque rien.
Je passai toute ma journée à flâner. Le soir, au dîner, un jeune garçon rejoint ma table, commanda quelque chose et sorti un livre. Il est courant en Egypte que des hommes qui ne se connaissent pas partagent les mêmes tables, je l’avais découvert en arrivant à Alexandrie, aussi je ne m’en formalisai pas. En revanche, je réalisai rapidement que le livre de ce jeune homme était en anglais, et j’entamai la conversation. Ce premier ami s’appelait Ayman : son anglais était maladroit mais il comprenait tout ce que je lui disais, et il m’expliqua qu’il se formait pour devenir drogman - un choix de carrière d’autant plus pertinent que Louxor attire de plus en plus d’Occidentaux, tous prêts à payer le prix pour les services d’un bon interprète. Ce jeune entrepreneur me proposa ses services, que je refusai en lui expliquant que j’avais déjà un drogman avec qui il fallait que je prenne contact. Lorsque je lui donnai son nom, Ayman fut immédiatement en mesure de m’expliquer où il habitait. C’est ainsi que je fus en mesure, dès le lendemain, de rencontrer l’homme qui devint le prolongement de ma voix dès que je devais me retrouver en compagnie non occidentale : Monsieur Farid Kamel.
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partheniasimblr · 1 year
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Barbara by Jacques Prévert
War does not spare the life of people you love, it takes without counting and never returns anyone!  For almost a year the war rages on my continent, 2,000 km from my country...
I know words are powerless but I wish to share a poem to all people suffering from war here in the hope, perhaps naïve, that it has a comforting effect.
This poem was published in 1946.  It’s about friendship and universal brotherhood, it’s about love... and it’s about foolish cruelty of war! (the translation is at the end)
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Rappelle-toi Barbara Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là Et tu marchais souriante Épanouie ravie ruisselante Sous la pluie Rappelle-toi Barbara Il pleuvait sans cesse sur Brest Et je t'ai croisée rue de Siam Tu souriais Et moi je souriais de même Rappelle-toi Barbara Toi que je ne connaissais pas Toi qui ne me connaissais pas Rappelle-toi Rappelle-toi quand même ce jour-là N'oublie pas Un homme sous un porche s'abritait Et il a crié ton nom Barbara Et tu as couru vers lui sous la pluie Ruisselante ravie épanouie Et tu t'es jetée dans ses bras Rappelle-toi cela Barbara Et ne m'en veux pas si je te tutoie Je dis tu à tous ceux que j'aime Même si je ne les ai vus qu'une seule fois Je dis tu à tous ceux qui s'aiment Même si je ne les connais pas Rappelle-toi Barbara N'oublie pas Cette pluie sage et heureuse Sur ton visage heureux Sur cette ville heureuse Cette pluie sur la mer Sur l'arsenal Sur le bateau d'Ouessant Oh Barbara Quelle connerie la guerre Qu'es-tu devenue maintenant Sous cette pluie de fer De feu d'acier de sang Et celui qui te serrait dans ses bras Amoureusement Est-il mort disparu ou bien encore vivant Oh Barbara Il pleut sans cesse sur Brest Comme il pleuvait avant Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé C'est une pluie de deuil terrible et désolée Ce n'est même plus l'orage De fer d'acier de sang Tout simplement des nuages Qui crèvent comme des chiens Des chiens qui disparaissent Au fil de l'eau sur Brest Et vont pourrir au loin Au loin très loin de Brest Dont il ne reste rien.
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Remember Barbara It rained all day on Brest that day And you walked smiling Flushed enraptured streaming-wet In the rain Remember Barbara It rained all day on Brest that day And I ran into you in Siam Street You were smiling And I smiled too Remember Barbara You whom I didn't know You who didn't know me Remember Remember that day still Don't forget A man was taking cover on a porch And he cried your name Barbara And you ran to him in the rain Streaming-wet enraptured flushed And you threw yourself in his arms Remember that Barbara And don't be mad if I speak familiarly I speak familiarly to everyone I love Even if I've seen them only once I speak familiarly to all who are in love Even if I don't know them Remember Barbara Don't forget That good and happy rain On your happy face On that happy town That rain upon the sea Upon the arsenal Upon the Ushant boat Oh Barbara What shitstupidity the war Now what's become of you Under this iron rain Of fire and steel and blood And he who held you in his arms Amorously Is he dead and gone or still so much alive Oh Barbara It's rained all day on Brest today As it was raining before But it isn't the same anymore And everything is wrecked It's a rain of mourning terrible and desolate Nor is it still a storm Of iron and steel and blood But simply clouds That die like dogs Dogs that disappear In the downpour drowning Brest And float away to rot A long way off A long long way from Brest Of which there's nothing left.
Translation © Lawrence Ferlinghetti
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misskaraba · 1 year
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L'attachement
J'ai toujours pensé que j'étais une fille solitaire qui se complaisait dans sa solitude, et c'est vrai. J'aime être seule, mais c'était avant que je le sois réellement. Non pas que la solitude soit pesante, au contraire elle est agréable mais comment dire...
Mise en contexte
Cela fait un an que je vis dans un autre pays, et comme ceux qui ont déjà quitté le lieu où ils avaient grandi, le changement ce n'est vraiment pas le top, au fil du temps a cause de la distance j'ai commencé à perdre le peu d'amis que j'avais. De base j'étais une solitaire et maintenant se trouver loin de ceux à qui on a été proche c'est un comme se perdre sur une planète extraterrestre. Tout était bizarre et je comparaît tout de là où je venais versus la terre qui m'accueillait.
L'adaptation
En plus d'un nouveau pays, de nouvelles personnes et surtout une nouvelle langue. J'ai du prendre sur moi pour vivre tout ça, sans compter le stress, la peur de l'inconnu et tout les trucs malsains pour le mental qui vont avec. Et j'ai du me débattre pour m'ensortir et trouver un semblant de sérénité. Et je peux dire que j'ai fait de mon mieux dans les lieux où je fréquentais on peut maintenant me reconnaître, sans réellement que je sois connue, je me suis faite une seule amie et de même nationalité que moi après plus de 8mois. Tout en effet était parfait.
Routine
De base je suis quelqu'un de casanière donc, cela été facile pour moi de prendre mes marques là où je vivais, je sors généralement une fois par semaine, je me réveille entre 10h et midi, je m'endors a partir de 4h du matin, sans aucune vie sociale, encore une fois cela a un semblant de perfection tout a fait rassurant et ça me plaisait, quand j'avais un peu mal au dos ou, j'étais essoufflée en gravissant les marches je savais qu'il était temps pour moi de sortir prendre un peu l'air, et dans ces moments je marchais environ une petite heure puis je rentrais dans mon petit chez moi bien douillet.
Rencontre
C'est dans l'unes de mes petites promenades que j'ai rencontré ce jeune homme ( parce qu'il y en a toujours un) je ne sais pas réellement ce qui s'est passé mais il m'a plu d'une certaine manière. Il était sur le lieu de son travail, moi je marchais tranquillement aspirant dans tout mes pores la tranquillité qui émanait de cette rue déserte, quand il m'a interpellé, je me suis arrêtée mine de rien il m'a demandé mon nom un peu surprise, je lui ai dit comment je m'appelait, et c'est la qu'il m'a dit qu'il allait m'ajouter à ses amis de Facebook, c'était drôle, et j'ai souris. Je lui demandé le sien sachant qu'il serait plus facile pour moi de le trouver sur Facebook vu que le prénom que je lui ai donné n'était pas celui de mon Facebook et celui de mon compte aurait été un peu difficile pour lui de l'écrire dans sa langue maternelle. Voyant que j'avais mon téléphone en main il a préféré me donner son numéro pour faire plus simple.
Incompréhension
C'était bizarre et comme je l'ai mentionné plus haut ça m'a plu.
Bizarre pourquoi:
L'aspect désinvolte de la situation m'a charmé, il était là au calme sur son lieu de travail, face à ses collègues et très sûr de lui, il est allé droit au but sans faire palabres quoi!
Pourquoi la scène m'a fait plaisir :
J'ai aimé ce qu'il dégageait, j'ai rigolé, je n'ai pas été réticente, et après un an j'ai remarqué que quelqu'un m'a vu. J'aime passer incognito, mais quelque fois j'aime que quelqu'un ait remarqué que je fais l'invisible et c'était cela, c'était rafraîchissant de voir que quelque de mon âge me regarde dans une petite ville où se montrer gentil et devenir un pervers il n'y a qu'un pas. J'ai aimé cet échange. Cela a refait mon après-midi.
L'attachement
Étant donné que je n'ai que son numéro et son prénom. Je ne pouvais lui trouver sur les réseaux et dire que j'ai cherché c'est peu... Mais je l'ai quand même écrit, vu que c'est moi qui ai son numéro ce qui ne voulait rien dire parceque c'est lui qui m'a adressé le premier, pendant que j'y pense je me demande si je n'aurais pas du attendre quelques jours avant de lui parler bref, ce qui est fait est fait comme on dit. Ce que je trouve un peu saugrenue c'est mon attitude parceque de base je ne suis pas vraiment cool face aux inconnus, on me reproche même d'avoir mauvais caractère et l'air toujours énervé, face a lui, j'ai été aimable, souriante et lui ai donné mon numéro de bonne foi.
Je suis le genre de personne très méprisante dans le sens que je ne regarde pas ton mur, je mets rarement de statut, tu m'écris en ce moment je te réponds l'année prochaine, genre je suis le vrai profil fantôme. Voilà que je me suis mise a attendre ses sms, j'ai désactivé le mode ne pas déranger, je vérifie mes notifications tout ça le premier jour, ensuite on ne s'est plus parler. Et quelqu'un que je connais a peine dont j'ignore encore son nom de famille commence à me manquer, il est devenu celui dont je vérifie le profil chaque quart d'heure j'étais même prête à faire des statuts visés, tout ça après une seule discussion d'autant plus il y avait rien d'anormal on faisait seulement connaissance. On s'est parlé puis quelques jours plus tard, c'est moi qui l'ai écrit. Parceque je n'arrêtais pas de cogiter, en cherchant à savoir s'il s'est passé quelque chose de mal, si j'ai dit quelque chose de mal, s'il a été sanctionné dans son travail parcequ'il a parlé à une passante, s'il me trouvait ennuyeuse... Mais il s'avère que je ne lui ai pas demandé tout ça parcequ'il n'est pas encore ce que je considérerais comme un ami, se serait a la limite chelou, vu que lui posait déjà plein de question alors qu'à la base c'est lui qui a voulu me connaître. Voilà on ne s'est parlé que deux fois, et je pense déjà à lui. Je me rends compte a quel point ça m'a manqué d'avoir un ami et je ne peux pas lui dire ça non plus vu qu'on se connait a peine, il ne faut surtout pas paraître trop collante au risque de faire fuir mon premier éventuel ami depuis un an. Je pense même a reprendre mes cours juste pour parler un peu mieux et essayer de maîtriser cette langue étrangère qui veut me tuer! Ou mieux encore essayer de me libérer de ce début d'attachement maladif que j'ai envers cette personne quasi inconnue, parceque je n'ai jamais connu cette partie de moi.
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collinederigaud · 2 years
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La Mémoire vive
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On appelle ça des tâches de naissance Mais comme on voit autre chose dans la forme des nuages On voyait dans celles de Gorbatchev L’archipel des terres promises
Elles descendaient du haut du crâne vers le front Certains y lisaient l'ébauche d'un nouveau continent D’autres les larmes d'une Russie qui pleure ses voisins meurtris
Pourquoi se séparer de ceux que l’on a martyrisés ?
Je me souviens de ce voyage Mai le joli mai dans les rues de Berlin Je marchais sur le Mur sans m'en apercevoir Pourtant au sol on en voyait la trace Ligne de vie et de mort dans une ville qui fut séparée d'elle-même
Je marchais sur le Mur quand d'autres y moururent.
Elle nous revient très vite cette Histoire Berlin Est, Berlin Ouest, le no man's land, Check Point Charlie… C'était encore là il y a 33 ans On pouvait mourir pour ça
Mais en 1989 un homme a laissé le peuple passer Il a donné l'ordre de ne pas tirer.
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Photo 1 : Une de Libération, 1er septembre 2022, Mikhaïl Gorbatchev ©Yousuf Karsh. Photo 2 : Inscription sur le Mur de Berlin, 1990 ©Andreas Altwein.
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chic-a-gigot · 2 years
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La Mode nationale, no. 29, 20 juillet 1895, Paris. No. 3. Détail du col en guipure. Modèle de Mme Marchais, 46, rue de Clichy, à Paris. Bibliothèque nationale de France
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stillsweetandwild · 2 years
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Je dormais chez Aline presque tous les soirs. Elle avait des cheveux qui devenaient un peu plus longs à ma demande. On se parlait peu, on n’avait pas à se rassurer. J’étais avec elle tout le temps même quand je la quittais. Je me demandais comment j’avais pu vivre avant si longtemps sans la connaître, vivre dans l’ignorance. Dès que je la quittais elle grandissait à vue d’œil. Je marchais dans la rue et je souriais à tout le monde, tellement je la voyais partout. Je sais bien que tout le monde crève d’amour car c’est ce qui manque le plus, mais moi j’avais fini de crever et je commençais à vivre.
L’angoisse du roi Salomon de Romain Gary (Emile Ajar).
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alexar60 · 2 years
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Le chant du coq
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J’avais un peu trop bu, et fatigué, je décidai de quitter mes amis alors que la soirée n’était pas encore finie. Stéphane me proposa de me ramener. Seulement, son regard croisait toujours celui de Maryse. Je compris qu’il était préférable qu’il reste, surtout en raison de son état d’ébriété. Dès lors, je rentrai à pied. Je n’avais pas un long trajet ; juste emprunter un chemin à travers champs et j’arrivai à deux rues de chez moi.
Je marchai en titubant légèrement. En sortant du village, je faillis trébucher et me retrouvai dans le fossé au bord de la route. Enfin, je reconnus le sentier à prendre. Je me faufilai éclairé par les étoiles. Quelques arbres cachèrent la lune. Je pris plaisir à me promener dans cette nuit où seuls les hululements résonnèrent. Je sentis l’inquiétude m’envahir quand un oiseau déploya ses ailes, s’envolant en frôlant les branches d’arbres. Toutefois, je me ressaisis continuant d’avancer dans une nuit totale.
Après une dizaine de minutes, je fis attention car je devais longer une mare. C’est avant de l’atteindre que je remarquai une lueur au milieu de l’étang. Je pensai d’abord à un feu-follet. Mais en portant plus attention, je remarquai que la lumière se déplaçait. C’était une jeune femme habillée de blanc. Elle avait de l’eau jusqu’aux cuisses et semblait perdue. Sa main tenait une de ce vieilles lanternes à huile qu’on trouve dans les antiquités. Ses longs cheveux noirs contrastaient avec sa robe d’une blancheur étincelante. Elle marchait difficilement, baissant la tête comme pour chercher quelque-chose.
-       Ca va ? Avez-vous besoin d’aide ? criai-Je.
Sur le coup, elle ne répondit pas. Elle regardait autours d’elle la surface de l’eau pourtant sombre. Je restai sur le bord de l’étang à l’observer. J’espérai qu’elle n’avait rien. Dès lors, je l’appelai de nouveau. A ce moment, elle releva la tête et dit ;
-       J’ai perdu mon médaillon. J’ai besoin de le retrouver avant le chant du coq.
-       Vous l’avez perdu dans l’eau ?
-       Oui, quelque part par-là ! affirma-t-elle en montrant du doigt une partie de la mare.
Son visage m’effrayait un peu. Il était d’une pâleur extrême. Pourtant, il était aussi d’une beauté remarquable. Je ne prêtai pas attention à la couleur de ses yeux, l’obscurité ne le permettait pas. Je demeurai intrigué par sa présence dans l’eau. Je commençai à désaouler. Aussi, je réalisai ne pas la connaitre.
-       Vous êtes du village ? demandai-je. Je ne crois pas vous connaitre.
-       Oui, j’habite à l’orée de la forêt. A l’autre bout. Mais je n’ai pas le temps de parler, je dois trouver mon médaillon.
Elle tourna en rond au milieu de la flotte. Je compris qu’elle ne sortirait pas tant qu’elle n’aura pas son bijou. Curieusement, sa robe blanche ne semblait trempée. Quelques fois, elle s’arrêtait, baissant le bras pour approcher la lampe et voir le fond de l’eau. J’essayai en vain de la convaincre de sortir. Il faisait froid, il faisait nuit, la vase cachait surement son médaillon et elle devait être fatiguée. Mais elle déclarait toujours qu’elle devait trouver son médaillon avant le chant du coq.
-       Ecoutez, revenez au bord ! Vous allez tomber malade.
-       Laissez-moi tranquille ou alors, aidez-moi ! cria-t-elle.
Sa voix, qui était plutôt douce, devint subitement aigue signalant son agacement. Elle continua de marcher difficilement, faisant quelques remous. Puis, elle s’arrêta et me dévisagea. Elle attendit que je la rejoignisse. Malaise ? Hypnose ? Je retirai mes chaussure et mes chaussettes, remontai mon pantalon jusqu’aux genoux et avançai dans l’étang.
L’eau était pratiquement gelée. Je mis un temps et m’y pris à deux fois, avant de m’enfoncer plus dans le mini-lac. J’approchai d’elle, essayant de ne pas trop mouiller mon futal. Elle m’attendait, tendant toujours la lanterne dont le scintillement reflétait à la surface de l’eau.
-       Vite, il ne reste plus beaucoup de temps ! Je dois le retrouver avant le chant du coq ! dit-elle.
J’essayai de regarder mais ne pus rien voir dans mon entourage. L’eau était si noire qu’il était impossible d’apercevoir le fond. D’ailleurs, mes pieds remuaient une boue épaisse à chaque mouvement. Je crus même qu’ils resteraient enlisés. Pendant ce temps, la jeune femme continuait de chercher. Elle ne se souciait pas de moi, éclairant uniquement son côté. Elle marchait lentement, s’arrêtant pour regarder. Je ne savais si elle voyait quelque-chose. Nous restâmes un très long moment sans se parler, zyeutant, du mieux qu’on pouvait, le fond de l’eau.
-       Comment appelez-vous ? demandai-je.
-       Il faut se dépêcher ! Obtins-je comme réponse.
Le ciel commençait à s’éclaircir. Une lumière orangée illumina l’horizon.
-       Déjà si tôt ? murmurai-je.
-       Il faut se dépêcher avant le chant du coq, répéta-t-elle.
Je cherchai, persuadé que je ne trouverai jamais le bijou en question. Je commençai à m’agacer. Je râlai intérieurement en me demandant ce que je fichai ici et pour une inconnue qui n’avait rien à faire de moi. Elle cherchait toujours, la panique envahit son esprit. Elle accéléra ses mouvements, inquiète de voir le soleil montrer le bout de ses rayons. Elle exigea que je continue de chercher.
J’avançai d’un pas, lorsque mon gros orteil cogna quelque-chose. Était-ce une pierre ? J’hésitai à me baisser. Puis, après avoir caresser du pied l’objet, je réalisai qu’il était trop lisse pour être naturel. Alors, sans perdre un instant, je me baissai, trempant mon pull. Ma main fouilla la vase et agrippa un morceau de métal. Une fois hors de l’eau, j’essuyai le médaillon et l’ouvris. Elle contenait une photo en noir et blanc. C’était un jeune homme habillé en militaire. Il portait un calot sur la tête. Une autre image représentait la belle aux cheveux longs.
J’appelai la jeune femme qui se précipita en voyant le médaillon. Etrangement, son sourire forma une triste cicatrice sur sa figure blanche. Ses doigts blancs accueillirent l’objet avec délicatesse. Elle me remercia avant d’ajouter :
-       C’est mon fiancé. Il doit bientôt rentrer. Il est beau n’est-ce pas ?
Je n’eus pas le temps de répondre qu’un cri venu de nulle part ébranla le ciel à moitié clairsemé. C’était le chant d’un coq. Je pris soudainement peur en découvrant la forme de plus en plus translucide de la jeune femme. Elle disparut tel un nuage de fumée au-dessus de l’eau, après avoir dit une dernière fois « merci ».
Les vêtements trempés, je rentrai jusque chez moi. J’étais content de me changer et de pouvoir me coucher. Cependant, je ne trouvai pas le sommeil repensant encore à ce spectre au milieu de la mare. Je pensai avoir rêvé, j’espérai avoir tout imaginé. Mais en effectuant des recherches les jours suivants. J’appris que l’étang s’appelait auparavant la mare Madame. Parce qu’on découvrit une femme en tenue de mariée. Elle s’y était noyée après avoir appris la mort de son fiancé, tué au combat en 1916. Depuis, son fantôme apparaitrait la nuit anniversaire de sa mort jusqu’au chant du coq.
Alex@r60 – juillet 2022
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pauline-lewis · 3 days
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youtube
En avril j'ai replongé dans l'album d'Of Montreal, Hissing Fauna, Are You the Destroyer ?. Oui je sais, je ne parle ici que des albums sortis autour de 2007. Que voulez-vous, j'avais vingt ans et ces albums ont modelé celle que je suis, ou alors j'ai modelé ma personnalité pour leur ressembler, je ne suis pas sûre (what came first ?). Toujours est-il qu'on se confond désormais.       Donc mardi je marchais dans les rues de Brest et je me disais que malgré les années et toutes les autres musiques qui se sont empilées sur lui, Hissing Fauna restait la représentation la plus proche de toutes mes contradictions, de mes monologues intérieurs à bâtons rompus et la bande originale de mon anxiété, cet animal bizarre et franchement relou que j'imagine habillé d'un justaucorps en lycra rose fluo et les yeux maquillés. J'aime que ce disque chante les craintes de l'existence avec joie, avec malice, énergie, mauvaise foi avec la voix enthousiaste de Kevin Barnes.       C'est un album qui raconte l'impossibilité de recoller les morceaux éparpillés de soi mais qui invite quand même se pardonner quand on a tout cassé à l'intérieur (parce qu'après tout, on peut toujours chanter). Il me donne l'impression qu'il y a une certaine forme de beauté dans le chaos, dans les nerfs à vif, dans la tension, qu'on peut danser pour chasser les nuages noirs et il est vrai que sous le ciel gris je me suis retrouvée à adapter mon pas au rythme sautillant de ses mélodies comme si quelqu'un filmait une comédie musicale dont j'étais l'héroïne bancale.       Ma chanson préférée dans ce disque reste "The Past is a Grotesque Animal", un long monologue obsessionnel qui ne sacrifie jamais le rythme, une sorte de transe autodestructrice qui bizarrement ne me foudroie plus aux mêmes endroits mais me secoue toujours autant.       Dimanche je me disais qu'il n'y avait rien qu'un livre ou un disque ne puisse pas consoler et c'était une pensée assez débile (comme j'en ai parfois quand je veux tordre mon cerveau dans un sens comme on coiffe une mèche rebelle avec un nuage de laque) mais ma foi comme le chante Kevin, we want to be beautiful not realistic.
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revedeleda · 22 days
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boule à la gorge
je marchais dans la rue et sentais une boule de mon piercing tomber, je la ramassais et la plaçais dans ma bouche afin de ne pas la perdre et la revisser devant un miroir tranquillement, et à mesure que j'avançais, je la sentais descendre de ma bouche, lentement, je n'aurais plus qu'à tousser pour la récupérer, la boule tenait sur un fil dans ma gorge, et finalement je l'avalais complètement, tant pis
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📞 I want you… 🤗
Hello Happy Learner! Cette semaine, nous allons parler argent 💰 ! Et je vous lance même un petit sondage à ce sujet à la fin de cet article 🤓 Je vous explique… Je marchais dans la rue en écoutant un podcast (mes deux activités préférées en même temps, autant vous dire que j’appréciais fortement le moment🥰), quant tout à coup… Une pièce était là, par terre à attendre qu’une main la récupère… Je me…
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