J’ai oublié de le publier ici 🤦♀️
Discussion nocturne
« Vous l’avez retrouvée ? »
Au début il ne comprenait pas sa question, puis devant son regard gêné, il craignit de saisir son sens. Sa question suivante confirma son doute.
« Votre épouse, enfin première épouse, vous l’avez retrouvée ? »
Il ne s’attendait pas à cette question. Il savait qu’éventuellement il devrait la confronter pour ce qui s’est passé cette nuit-là dans la tour, mais de toutes les questions qu’elle pouvait lui poser depuis son retour, celle-là ne faisait pas partie de la liste.
Il avait trouvé Guenièvre dans le jardin à contempler le paysage qu’offrait la nature, silencieuse et avait décidé de se joindre à elle.
Tous les deux se croisaient rarement depuis que Kaamelott était tombé, lui trop occupé à gérer les affaires d’état. Du coup il avait profité de l’occasion pour discuter un peu avec elle.
Cela faisait dix ans qu’ils ne s’étaient pas vu alors oui il y avait des choses à dire, sur lui, sur elle, sur le royaume et toutes les personnes qui ont fait partie de leur quotidien.
Mais la première chose qui intéressa Guenièvre, était de savoir s’il avait retrouvé sa première épouse. Il ne savait pas quoi en penser, il ne sait plus quoi penser.
Vingt-cinq ans qu’il gardait le secret. Cet ombre du passé qui a détruit la vie d’une jeune fille innocente ne cessera de s’immiscer entre eux tant qu’il continuera à jouer le lâche.
Alors fatigué, de cette vie, de son retour, il lui répondit le plus sincèrement possible.
« Non, je ne l’ai pas retrouvé »
« Ah, désolée de l’apprendre. Ça a dû vous dévaster »
Dévasté ? il n’en était pas sûr. Déçu ? oui un peu. En retournant dans cette villa, une part de lui espérait qu’elle y serait, même si les probabilités que ce soit le cas étaient faibles voire nulles.
Mais à ce moment, il voulait se raccrocher à quelque chose et sa vie à Rome prenait une grande place dans sa vie. La preuve, au bord de la mort, il y était retourné.
« Bon après j’avais surtout besoin de récupérer du coup je n’avais pas trop la tête à penser à quoi que ce soit »
« Je comprends, vous étiez en train de mourir » répondit Guenièvre, d’un regard mélancolique
Il préféra regarder devant lui pour ne pas à subir le regard de son ex épouse.
Le silence s’installa, lui ne sachant pas quoi dire et elle retournant surement dans ses pensées. Pendant un moment Arthur crut avoir prit la mauvaise décision en s’asseyant à ses côtés.
Il pensait que connaissant Guenièvre bavarde, qu’elle allait l’assaillir de questions et lui faciliter la tâche pour briser la glace, mais pas à ce qu’elle reste silencieuse.
Il avait bien remarqué, lors de repas ou dans les rares moments où il la croisait qu’elle était bien silencieuse. Cette pensée laissa un goût amer.
« Vous souhaitez qu’on fasse des recherches ? » demanda t’elle soudainement
« Des recherches ? pour quoi faire ? »
« Ben pour la retrouver, pour quoi d’autre ? » elle leva les yeux au ciel
« Non mais oui, pour quoi faire ? »
Il était perdu, pourquoi diable voudrait elle lancer des recherches pour retrouver Aconia ?
Elle se tourna vers lui pour le regarder dans les yeux.
« Vous avez dû vous séparer de votre épouse pour réunir la Bretagne, de ce fait cela vous a rendu malheureux et dépressif, sans compter la perte de votre meilleur ami.
Vous n’êtes pas revenu de votre plein gré mais votre sens de la morale vous a obligé à rester pour reconstruire ce pays »
Elle baissa quelques secondes ses yeux, comme pour réfléchir à ses prochains propos avant de les lever de nouveaux vers lui
« Alors maintenant que le pays a clairement montré que sans vous rien ne va, ben vous pouvez bien imposer votre choix pour la prochaine reine, je ne pense pas que les gens diront quelque chose.
Du coup, si jamais vous décidé de rester, autant tenter d’être heureux de ce côté-là »
Il aurait dû être heureux en entendant ces paroles, ou du moins se sentir soulagé, mais Arthur n’arrivait pas à se défaire de ce poids dans son ventre.
Jamais il n’avait connu de personne aussi compatissante de toute sa vie, et en tant que roi, il en avait croisé du monde. Même aujourd’hui, elle passait son bonheur à lui avant le sien. Il ne savait pas quoi répondre, ses paroles l’ont touché et pris d’un élan d’émotions, il préféra regarder devant lui. Il ne fallait pas qu’il craque, surtout pas devant elle.
Elle devait interpréter son geste comme de l’indifférence de sa part et tenta de se rattraper maladroitement.
« Je voulais juste vous faire cette proposition, vous n’êtes pas obligé de la suivre. Je sais que parfois je peux m’emporter dans mes histoires de romance, désolée »
« Non, ne vous excusez pas, j’étais juste surpris »
Il ne put s’empêcher de sourire un peu devant sa réaction
« Ah bon ? »
« Oui, surpris et ému. Merci à vous de toujours penser à me protéger mais aujourd’hui ma recherche du bonheur est bien autre »
« C’est-à-dire ? »
« Vous » répondit il
« Moi ? » Guenièvre semblait perdue. Qu’est-ce qu’elle venait faire dans cette histoire ?
Il savait qu’elle ne comprendrait pas et il s’y était préparé.
« Quand je suis parti, enfin quand je me suis lâchement enfuit en vous laissant derrière, pendant toutes ces années j’ai eu le temps de réfléchir.
Contrairement à ce que vous devez penser, j’ai pensé à vous et pas qu’un peu »
Elle ne disait rien mais il avait son attention.
« Mon mariage avec Aconia était une erreur, jamais je n’aurais dû m’attacher »
« Vous étiez jeune et amoureux, c’est compréhensible »
« Oui, jeune, amoureux et naïf »
Ses lèvres s’étirèrent à cette pensée bien amère aujourd’hui.
« Naïf car je savais qu’elle avait renoncée mais je voulais m’y accrocher car l’idée de devenir roi ne m’emballait pas, et encore moins de vous épouser, vous ou une autre.
Mais force de constater est qu’on finit par s’attacher aux choses qui nous entourent. La Bretagne, les chevaliers, la bouffe, le vin aussi étonnant que cela puisse paraitre, et puis finalement vous »
« Je ne devais pas être facile à supporter, désolée »
« Non, non, vous étiez vous, juste vous, jeune, gentille et prête à faire fonctionner ce mariage » il marqua une pause avant de reprendre sur un ton plus bas
« Et tout comme on s’attache, on se détache aussi de certaines choses, et Aconia en fait partie »
Elle resta silencieuse, plongée sans doute dans une réflexion profonde
« Vous êtes sur ? d’après ce que j’ai compris et surtout vu, vous avez quand même tenu plus de vingt ans votre promesse »
C’était difficile à croire pour elle, cet homme avait quand même tenu de nombreuses années attachées à un mariage caché et en mettant l’avenir du royaume en péril en refusant de lui faire un héritier.
C’est pour dire à quel point il l’aimait.
« Aussi sur que le fait que votre mère est nulle en pâtisserie »
Elle ria à cette image, rejoint par Arthur
« Vous savez, il parait qu’elle s’est améliorée ces dernières années » balança t’elle
« Oui il parait mais je ne préfère pas vérifier si vous voulez bien » les gâteaux de Dame Séli était bien la chose qui ne l’avait pas manqué pour le coup. Ça et le climat.
Guenièvre souriait à présent à pleines dents, une première depuis qu’ils étaient revenus. Il ne l’avait pas vu beaucoup sourire, elle restait souvent dans son coin comme perdu.
Même s’il était trop occupé à vagabonder à droite et à gauche, dès qu’il l’apercevait, il prenait quelques instants pour l’observer.
Il ne pouvait pas faire grand-chose sur le moment mais au fond de lui il espérait trouver le temps de lui parler et de lui dire ce qu’il a dans le cœur. Elle lui avait manqué.
« Pour revenir sur votre proposition, non je n’ai pas envie, ni le besoin de retrouver Aconia.
De toute façon je ne sais même pas si elle est toujours en vie et si elle l’est elle est bien trop âgée maintenant »
« Je n’avais pas pensé à cette éventualité »
« Mais il y a autre chose que vous pouvez faire pour moi »
« Et qu’est-ce que c’est ? » demanda t’elle
« Laissez-moi vous courtiser Guenièvre »
Elle resta bouche bée, les yeux grands ouverts
« J’ai envie de vous courtiser, de vous épouser et de régner sur le Royaume de Logres à vos côtés.
J’ai envie de nous offrir cette histoire d’amour tant méritée, surtout vous, j’ai envie de faire perdurer l’histoire d’Arthur et de Guenièvre, j’ai envie de vous faire connaitre les choses de l’amour et de découvrir les choses ensembles.
Je sais que le temps perdu ne se rattrape pas mais je m’engage à faire du reste quelque chose d’inoubliable tant que vous voudriez de moi »
Voila il l’avait dit, cela lui travaillait depuis des semaines, depuis cette histoire de couronne de fleurs. Il ne trouvait jamais le bon moment pour l’approcher
Des larmes coulaient sur ses joues roses la rendant encore plus adorable. Elle n’en croyait pas ses yeux.
« Vous êtes sur ? enfin je veux dire, vous le penser vraiment ? »
Il lui offrit son plus beau sourire
« Je n’ai jamais été aussi sûr de ma vie que maintenant »
Il approcha lentement ses mains pour essuyer ses larmes, son premier geste de tendresse depuis leur baiser, puis dans un doux murmure il poursuivit
« Laissez-moi vous aimer dignement »
Ses yeux se remplirent de nouveau de larmes alors elle les ferma, les laissant couler qu’il essuya de nouveau tendrement avant de les rouvrir et lui offrir un sourire plein de douceur
« Oui, mon Roi » et elle colla ses lèvres aux siennes.
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