Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - Chapitre 7
Ceci est un Hateread du tome 10 de la saga Tara Duncan, inspiré par le long travail de Patricklemorse. Pour plus d’explications ou d’introduction, référez vous au post « Hateread de Tara Duncan tome 10 – Dragons contre démons - 0 : Dans les épisodes précédents » !
L’ensemble des extraits cités entre guillemets et en italiques appartiennent à madame Sophie Audoin-Mamikonian, que j’appellerai Madame S.A.M par facilité.
Bonjour bonjour,
Je continue très vite la critique du tome 10 de Tara Duncan. L’intrigue m’a lancée, j’ai envie de savoir la suite et de poursuivre mes petites critiques tant que je suis encore en vacances !
Dans le chapitre précédent, Lisbeth venait d’apprendre qu’elle avait été empoisonnée pendant des années, l’assassin était arrêté et il était décidé de discuter de la question avec Safir, l’ami vampyr de Tara.
On peut maintenant poursuivre l’histoire avec le concerné, dans ce chapitre qui s’intitule « Safir : Ou comment se retrouver dans une situation où l’on voit sa vie défiler devant ses yeux et où l’on regrette de ne pas être beaucoup plus vieux, histoire que ça dure plus longtemps. ».
J’espère sincèrement qu’on va pas tenter de le tuer aussi, sinon je vais finir par ouvrir un bingo de mes favs que l’intrigue tente d’assassiner.
« Tara avait totalement tort.
Safir Dragosh le vampyr n’était pas inquiet.
Il était terrifié.
Ce n’était pas un sentiment très agréable. Après tout, il était un redoutable prédateur, au sommet de la chaîne alimentaire ; normalement, c’était lui qui était censé terrifier, pas le contraire.
Mais comment ne pas être épouvanté par les démons ? Ils étaient, à ses yeux, la quintessence du mal. Une sorte d’organisme monstrueux avide de chair et de sang qui n’aurait de cesse d’avoir tout dévoré. »
Eeeeet top !
Je suis désolée autant que vous, ça devient vraiment une habitude, cette histoire, mais faut admettre que « qui n’aurait de cesse d’avoir tout dévoré », ça n’a pas de sens. « tout », ça réfère à quoi ? L’univers ? Et « qui ne s’arrêterait pas avant d’avoir tout dévoré », ça sonne mieux.
Mais bref, on a le droit à un peu de Safir qui s’inquiète de la situation ! Un personnage secondaire dont les préoccupations sont legits, oh mon dieu ! Je jubile !!! Je suis pas sarcastique, c’est le deuxième meilleur moment de ma lecture de ce livre.
« Cette… cette stupide humaine, cette Impératrice de pacotille osait évoquer un accord avec les monstres. Et parlait même d’un mariage. Ce n’était même plus absurde, c’était indigne. Humains à courte vue et courte mémoire ! Ils ne savaient pas, ils n’avaient aucune idée de ce qu’étaient réellement les démons. Oh, ils en avaient peur, de cela il était sûr. L’Impératrice avait eu beau leur opposer tous les arguments les plus logiques pour autoriser le roi des démons à venir sur AutreMonde, Safir avait bien senti qu’elle était mal à l’aise. Il ne l’avait pas approchée, restant discrètement à l’arrière de la délégation vampyr venue protester contre l’arrivée programmée des démons. »
Un personnage secondaire allié des protagonistes et qui dénonce les conneries de Lisbeth pour ce qu’elles sont, c’est Noël… continue, Safir <3
« Cela dit, l’Impératrice l’avait surpris. Les avait tous surpris. Alors que la discussion devenait véhémente entre l’ambassadeur vampyr D’ravil et Lisbeth, celle-ci avait tranché d’un ton sec.
— Le démon arrivera exactement en même temps que la délégation Dragon. Les gardes qui les escortent seront exactement le même nombre. Notre première ligne de défense contre les démons sera donc les dragons. Leurs vieux adversaires. Ce sera un excellent test afin de voir comment ils vont réagir. Les uns comme les autres. Et je ne vais pas les recevoir ici. Nous choisirons un autre lieu, plus neutre qu’AutreMonde. Je n’ai pas envie, s’il s’agit d’une invasion déguisée, que les démons aient le travail mâché en s’emparant de ce palais et de cette planète, si c’est leur but.
Un épais silence était tombé dans la pièce où elle avait reçu la délégation en privé. Puis les vampyrs s’étaient inclinés. C’était un bon plan. Les dragons et les humains, ensemble, étaient plus forts que les démons, ils l’avaient abondamment prouvé. S’il réagissait, le roi des démons risquait fort de devenir un otage précieux. Oui, ce genre de plan, les vampyrs pouvaient le comprendre. Et l’approuver. »
Le plan est pas incohérent, mais venant de la meuf qui crie devant tout le monde qu’elle a été empoisonnée pendant des années avant de penser à être discrète, j’ai comme le pressentiment que ça va déraper.
« Mais Safir, lui, ne l’approuvait pas. La veille, il s’était éclipsé à la recherche de Tara afin de lui faire part de son inquiétude. Mais si la jeune fille partageait cette inquiétude, elle n’avait pas conscience, suffisamment à son goût, de l’urgence de la situation. Elle ne devait pas approcher les démons. Elle devait s’en méfier, elle devait les craindre et les haïr.
Mais comment lui faire comprendre ? »
SAFIR JTM OFFREZ LUI LE MONDE.
« Il faisait les cent pas dans la suite qui lui avait été attribuée. Depuis qu’il avait aidé Tara, Omois lui avait offert une suite à demeure dans le palais (bon, ce n’était pas un si gros effort, vu qu’il y en avait des milliers comme celle-ci). Les décorateurs avaient suivi ses indications et, comme chez lui, les signes mathématiques et les équations défilaient sur les murs noirs, symboles d’argent apaisants.
Mais cela ne l’apaisait pas.
Il contempla sa tasse de sang de poulet du petit déjeuner avec morosité. Il n’avait pas faim, l’inquiétude lui coupait l’appétit. Il se drapa dans sa robe sombre parsemée des mêmes symboles argentés que sur les murs, ses longs cheveux noirs balayant son visage angoissé. »
Bon, je mettrais bien un autre « L’Oréal, c’est pas du tout le moment », mais le passage descriptif se justifie, Safir n’est pas le personnage qu’on a le plus croisé, et en plus il n’est pas en situation d’urgence, donc un rappel de son environnement et de son apparence ne sont pas malvenus.
Je suis biaisée, n’est-ce pas ?
Safir a un autre problème, assez grave. Avant qu’elle se transforme, Selenba et lui étaient fiancés. Il est désormais en couple avec Satila, la sœur de cette dernière ; mais malgré tous ses efforts, il n’arrive pas à se débarrasser de son amour/obsession pour Selenba. Il a tout à fait conscience d’à quel point c’est néfaste, d’ailleurs la narration compare ça à ce que ressent Magister pour Selena, la mère de Tara. Et, wow. J’ai vaguement l’impression de suivre un vrai personnage ? Avec des vrais problèmes ? Faut que je m’assois, là, c’est trop.
Les pensées de Safir sont interrompues par une voix qui l’interpelle et qui est celle de Selenba, et ARGH. J’aurais préféré que ce soit Satila. On ne l’a pas assez vue dans les bouquins, elle mérite son apparition, non ? Ce ne serait pas intéressant qu’on voit réellement leur relation et les tentatives qu’il fait de mener une vie de couple normale avec elle ? Qu’elle s’aperçoive qu’il est plus froid qu’il le devrait ? Qu'on ait le droit à son ressenti à elle aussi ?
Bon, qu’est-ce qu’il y a, Selenba ? Tu viens le tuer ? Super, je prépare le bingo…
« S’efforçant de remuer le moins possible, il murmura :
— Tu es venue me tuer, Selenba ?
Il aurait voulu que sa voix soit plus cassante, car elle traîna traîtreusement sur les dernières syllabes du nom de son ancienne fiancée. (En vrai, j’aime beaucoup ce genre de détails. Se faire trahir par une intonation plutôt que d’expliquer dans les dialogues pourquoi est-ce que l’autre nous manque, malgré tout, c’est… je sais pas. C’est poétique, dans un sens.)
Ce que celle-ci ne rata pas, évidemment. Elle secoua ses longs cheveux d’un blanc d’os et, à son immense surprise, recula, rengainant ses longues griffes.
Elle prit une pose de pin-up (m-mais quoi.), les mains sur les hanches, et lui lança un étincelant sourire.
— Te tuer ? Quelle idée saugrenue ! Pas du tout. C’est pour Toi, répondit- elle en insistant sur le T. Je suis revenue pour Toi. Je suis prête.
— Quoi ? Mais prête à quoi ? répondit Safir en ayant la pénible impression d’être passé dans une dimension parallèle où il ne comprenait plus rien à rien.
— Comment ça, prête à quoi ? Mais à être guérie, bien sûr ! Et à t’épouser ! Je me rends, je t’aime, je t’ai toujours aimé et j’ai quitté Magister ! »
...
J’ai le droit de savoir quand est-ce que je suis passée d’une scène plus ou moins intéressante à la trente-neuvième rediff de l’épisode 283 des Feux de l’amour ?
Non mais c’est une blague, y a un changelin qui s’est glissé dans la scène, c’est pas possible.
Ou, si on se réfère au titre, c’est une feinte cruelle de la part de Selenba pour tourmenter Safir avant de l’éliminer. J’espère vraiment que celui-ci va comprendre son bluff, parce que là c’est plus des gros sabots qu’a Selenba, c’est deux poutrelles en béton vissées à ses chevilles.
Bref, une transition (qui nous ramène au même endroit, au même moment) plus tard…
« Safir avait l’impression d’avoir reçu un traduc poilu sur la tête. L’un de ceux qui pesaient au moins trois tonnes.
[...]
— D’accooooord, fit-elle patiemment. Quelle est la partie que tu n’as pas comprise ? Celle où je dis que je veux être guérie ou celle où je t’annonce que j’ai quitté Magister ?
OK, là, c’était deux traducs qu’il eut l’impression de recevoir sur le crâne.
— Tu… tu as quitté Magister ? Mais… »
Pourquoi tu la crois. POURQUOI tu la crois. Pourquoi. Pourquoi. Safir, reste avec moi. Tu te prétendais intelligent au début du chapitre. Pas toi aussi, je t’en conjure. Stp, ton crush peut pas te rendre aussi bête.
« — C’est un vrai loser, celui-là, grogna Selenba en regardant pensivement ses longs ongles assortis à la couleur de son cuir (Selenba, si tu te comporte encore comme une ado, je vais te prendre par les cheveux et je vais te mettre dans la piscine et je vais retirer l’échelle et je vais ajouter un plafond à la piscine). Incapable de vaincre Tara, pathétiquement amoureux de Selena, cet imbécile s’est fait mordre. Par la femme de sa vie. Qui était un loup-garou.
Elle dévisagea Safir qui n’était visiblement pas au courant et la regardait avec horreur. Et une totale incompréhension.
— Mais Selena est morte ! »
C’EST LA SEULE QUESTION QUI TE PRÉOCCUPE ??? Safir, chaton, Selenba vient d’évoquer l’amour pathétique de Magister envers Selena, ça te rappelle pas quelqu’un ? Ça te rappelle pas un parallèle que tu as fait dans ta tête il n’y a pas cinq minutes et qui devrait t’inciter à être prudent et à te barrer d’ici avant d’être tué ? Et elle vient de parler du fait que Magister s’est fait mordre par un loup-garou, je… Bon, admettons, c'est vrai qu'apprendre que Selena a fait ça n'a aucun sens, mais justement ! C'est toutes les paroles de Selenba qu'il faudrait remettre en question, là.
« — Il l’a fait revenir. Sauf qu’elle l’a attaqué. Et croqué. Enfin pas elle, mais une petite fille qui… (Selena, t’es à deux secondes à pied de la piscine. Gaffe à ton cul.)
Safir lui opposa un regard vitreux et elle décida d’éviter les détails inutiles. (Safir, ce que je disais de Moineau et de sa façon de gérer une situation de crise dans le chapitre 4 s’applique aussi à toi. T’es face à ton ex que tu aimes encore malgré tout et qui t’apprend des nouvelles absurdes, joue encore une fois les blasés et tu perds ton immunité auprès de moi.)
— Bref. Disons que le corps de Selena l’a mordu. Magister est un loup-garou maintenant.
Safir se sentit chanceler sous le choc. Il raidit les genoux. Pas question de se montrer faible devant Selenba. Elle était comme un requin. Si elle sentait qu’il était moins fort, elle était capable de l’attaquer.
Il se détourna d’elle et fonça sur l’ordimagique. »
Oh, beau réflexe, tiens. Tourner le dos à ton ennemie redoutable qui est capable de profiter du moindre accès de faiblesse, je me demande ce qu’il va se passer, tiens.
Safir contacte Tara sur la ligne d’urgence pour lui apprendre que Magister s’est transformé en loup-garou, c’est… absolument stupide. Pourquoi tu te fies à ce que raconte Selenba ? Pourquoi tu n’attends pas qu’elle soit partie pour discuter de ça avec Tara sans qu’elle le sache ?
Évidemment, Tara est déjà au courant, on le sait depuis le tome précédent.
« Safir sursauta lorsque Selenba se pencha sur son épaule gauche. (Contre toute attente, elle n'essaie pas de le poignarder par surprise. C'aurait été plus intéressant)
— Coucou ! fit joyeusement la vampyr à Tara. Devine qui vient dîner ce soir, enfin petit-déjeuner ce matin ?
Tara en resta bouche bée.
Safir intervint avant que la jeune fille ne lance l’alarme et ne réveille tout le palais.
— Selenba a quitté Magister. Elle est revenue, elle veut être guérie.
— Et je veux l’épouser, précisa la vampyr avec un grand sourire »
POUR QUELLE RAISON, GRANDS DIEUX, EST-CE QUE TU LA CROIS SUR PAROLE ?
Mais mon Dieu mais Safir, on t’a grillé les neurones au chalumeau, c’est pas possible ?? Putain, je connais l’adage « l’amour rend bête », mais pour un type qui dénonce la stupidité des actions de Lisbeth, tu vaux vraiment pas tripette à côté ! On parle d’une meuf qui est fidèle à Magister depuis des années, qui a essayé de tuer tout le monde dans l’entourage de Tara, toi compris (probablement, j’ai pas le souvenir de tous les bouquins en tête, mais ça m’étonnerait pas) ! Pourquoi penser que ce qu’elle dit est ne serait-ce qu’un peu vrai ? En dehors de la possibilité qu’il s’agisse d’une magouille tordue de Magister, Selenba n’est simplement pas fiable, prise seule !
« — L’épouser ? Votre tête est mise à prix, Selenba. Vous avez déjà eu votre chance, répondit-elle froidement, lorsque je vous ai guérie une première fois. Vous l’avez refusée en buvant de nouveau du sang humain. Je ne vois pas très bien pourquoi on vous en donnerait une autre.
— Hum… fit pensivement la vampyr, peut-être parce que j’ai sauvé tes jolies fesses et accessoirement la Terre, en ne tuant pas Demiderus et en contrant les plans de Magister pour s’approprier les objets démoniaques ? Tara pinça les lèvres. Malheureusement et même si c’était pour servir se propres plans, à savoir continuer à se nourrir des Terriens sans défense,
Selenba avait raison. Elle les avait effectivement aidés. Et leur avait sauvé la vie.
Slurk.
La vampyr éclata de rire en voyant la tête de Tara. »
Slurk de quoi ?! T’as un contrat qui t’oblige à faire confiance à une personne sous prétexte que celle-ci t’a sauvé la vie, poulette ? Non parce que Magister aussi t’a sauvé la vie, ça l’a pas empêché de revirer aussi.
Apprenez de vos erreurs, bon Dieu.
« — Moi, j’étais là lorsque Magister s’est fait mordre. Mais toi, petite humaine, comment le sais-tu ? Il est venu te voir, il t’a prévenue ? Il t’a demandée en mariage lui aussi ? Comme le dragon et le démon ?
Tara sursauta.
— Yerk, non, quelle horreur ! Je n’ai pas à vous répondre. Cela ne vous regarde pas. Je le sais et c’est tout.
Ne jamais donner d’informations gratuitement à ses ennemis. Cela faisait partie de ce que lui avaient appris l’Impératrice et l’Imperator lors de sa formation d’Héritière. (Oui enfin bon, Lisbeth « J’AI ÉTÉ EMPOISONNÉE PENDANT DES ANNÉES OMG » Duncan a dû la sécher, cette formation. Et puis franchement, t’appelle ça être formé ? C’est le genre de chose qu’on t’apprend day one)
[…] La vampyr se renfrogna. Elle avait déjà découvert que Tara, en dépit de son très jeune âge, était difficile à manipuler (wow, Tara tombe pas dans le piège marketé piège indiqué avec des panneaux « piège ». Je suppose qu’elle est un peu plus compétente que Safir). Elle décida de ne pas insister.
Elle apprendrait bien un jour comment la fille avait fait pour découvrir ce qu’elle pensait être un secret bien gardé… et qu’elle comptait utiliser afin de montrer à quel point elle pouvait être utile. »
Selenba leur apprend aussi que c’est Magister qui est à l’origine de la tentative d’assassinat sur Mourmur, et qu’elle est bien celle ayant permis d’empoisonner Lisbeth. Donc… elle veut vraiment se réformer ? Comme ça ?
Je… non, en fait. Non.
« Selenba regarda Safir et s’étira, attirant délibérément l’attention du vampyr sur sa magnifique silhouette.
— Elle est dure en affaires, la petite, dit-elle. Alors, en attendant qu’on vienne m’arrêter et m’interroger, qu’est-ce qu’on pourrait bien faire, toi et moi ?
Elle se rapprocha de sa démarche de panthère, suggestive et ondulante. Safir déglutit. Tressaillit lorsqu’elle posa ses mains sur son torse. Par tous les dieux d’AutreMonde, pourquoi était-il incapable de résister à cette femme ? »
Je vais vomir.
C’est bon, vous pouvez tout annuler. J’aime plus Safir. Il m’aura fallu sept pages, mais j’aime plus Safir. C’est un con doublé d’un sale ingrat, qui n’a aucune considération pour Satila. Il ne pense pas un instant à elle, pas un instant au fait qu’elle a été là pour lui et l’a soutenu avec patience malgré tout. Il ne pense pas à se montrer compatissant envers elle, à voir ce passage comme une épreuve qu’il lui faut surmonter. Le premier obstacle, la première tentation ? Il cède. Tout ce qui compte, c’est que Selenba est bonne, et qu’elle fait mine de se réintéresser à lui. Ses actes néfastes passés ? La possibilité qu’elle le manipule ? Le mal que ça va faire à Satila de voir sa sœur se jouer de nouveau d’eux à coup de revirements d’idée ? La possibilité que Selenba lui fasse du mal à elle aussi, parce que c’EST SELENBA ? Et même si Selenba est sincère, le fait que Safir peut passer d’une femme à l’autre sans se soucier de tout ça, comme si elles étaient interchangeables ? Qu’il la considère comme un jouet, sans tenir compte de ses émotions ?
Nique-toi, Safir. J’emmène Satila se faire réconforter ailleurs, t’es immonde.
« Il laissa passer un moment, respirant le parfum très léger de la vampyr, détaillant le visage trop blanc qui révélait son statut de BSH. Il sentait son souffle si rapide, bien plus rapide que le sien, tandis que son métabolisme accéléré par le sang humain la rendait presque invincible, mais en même temps la tirait si vite vers la mort. Les vampyrs non contaminés vivaient des millénaires, alors que les BSH vivaient rarement plus de cinq cents, six cents années. »
Je pense que ce moment est très bien placé pour expliquer une caractéristique du lore de mon univers, pas vous ? Non ? : 4.
Avant que Safir puisse céder à la tentation (pour moi, désolée, mais il y a déjà cédé, c’est irréversible), Xandiar et Séné arrivent pour arrêter Selenba. Ils la menottent copieusement, et…
« Selenba eut un sourire amer. Mais ne fit aucun commentaire. Safir savait qu’il n’aurait pas dû s’inquiéter pour elle, à quel point elle était impitoyable et forte, mais la voir ainsi immobilisée lui fit mal au cœur. Selenba le vit dans ses yeux et réprima un sourire victorieux. Bien. Plus il aurait de compassion pour elle, plus vite il viendrait la délivrer. Elle baissa la tête, comme si elle était vaincue, laissant ses longs cheveux d’un blanc cru lui couvrir le visage. »
Safir, si t’as encore un peu de dignité, tu vas parler à Satila pour éviter de la faire souffrir et tu vas te retirer dans un lieu très loin du monde où tu risqueras pas de libérer Selenba. Parce que si tu t’avises de la libérer, je te fous dans la piscine à sa place, capiche ?
Je suis sincèrement dégoûtée. Après, dans mes souvenirs, Safir était ambigu moralement au début de la série, il retourne donc peut-être à ça. Mais quand même. Reste célib, dans ce cas, entraîne pas une meuf qui a rien demandé dans tes conneries.
« Xandiar, lui, ne fut pas dupe. Il avait, lui aussi, saisi ce qui se tramait entre les deux vampyrs. D’une secousse sèche, il la fit sortir de la pièce, solidement encadrée par les gardes, puis se tourna vers Safir.
— Elle vous manipule, vous le savez, n’est-ce pas ? gronda-t-il vers Safir.
Cette soi-disant reddition fait sans doute partie d’un plan de Magister. Ne tombez pas dans le piège juste parce que vous êtes amoureux d’elle. Safir fronça les sourcils. (merci de posséder des neurones, Xandiar. Ce chapitre en avait désespérément besoin.)
— Si c’était votre femme, Séné, à la place de Selenba, répliqua-t-il sans chercher à nier l’évidence, que feriez-vous ? (ta femme c’est Satila, connard)
— Ma Séné ne tue pas des gens pour le plaisir. Et n’éprouve aucun attrait pour la douleur. N’essayez pas de comparer l’incomparable, vampyr…
Et avant que Safir, vexé, puisse répondre, il sortit de la pièce. »
Moi, je serais pas vexée, à ta place, je serais plutôt morte de honte et de culpabilité. Aucune remise en question, ce type, c’est fou.
« Une fois seul, Safir s’assit dans le fauteuil qui attendait patiemment derrière lui. L’étreinte moelleuse ne l’aida pas à se détendre. Tout ce qui venait de se passer était totalement inouï. Hélas ! Xandiar avait raison. Il n’allait pas laisser Selenba croupir très longtemps en prison. Il ne pouvait tout simplement pas… (ok, Safir a donc choisi la piscine à toit, je vois. Et sans hésitation, hein. Je suis scotchée.)
Soudain, l’écran devant lui s’alluma, le faisant sursauter. Et de nouveau en quinze minutes il frôla la crise cardiaque lorsqu’un masque noir de rage s’afficha devant lui.
Safir reconnut le cercle rouge sur la robe d’un gris sombre de tempête. Se redressa lorsqu’il réalisa qui il avait devant lui.
Magister. Le maître des sangraves.
L’être le plus dangereux – après les démons… – que Safir ait jamais eu le malheur de croiser.
— Tu crois avoir gagné ? hurla Magister. Elle m’appartient ! Tu es mort, vampyr !
Et la communication fut brutalement coupée. »
Mais Magister, tu es cringe. Je vais faire un compteur « Mais Magister, tu es cringe », là. J’ai même pas envie de m’expliquer.
Mais Magister, tu es cringe : 2 (ça et son cassage de gueule dans le chapitre 5)
« Sa porte s’ouvrit brutalement et, l’espace d’une seconde, Safir crut qu’il allait vraiment faire une crise cardiaque, prêt à foudroyer l’assassin, avant de songer que ça commençait à bien faire les gens qui pénétraient dans sa suite comme dans un moulin »
Pffff…
Bon, on peut se poser cinq minutes pour discuter ?
Le chapitre commence par Safir qui blâme l’aveuglement de Lisbeth sur le danger réel des démons. Il voulait convaincre Tara, qui elle-même semble imprudente, de se méfier. Celle-ci lui a rapporté l’affaire de l’empoisonnement, et ça le perturbe, car ça concerne Selenba, qu’il aime toujours d’une façon incontrôlée, mais dont il sait qu’elle est mauvaise.
Selenba se pointe, et il cède à ses pulsions, sans la moindre pensée pour Satila. Sans la moindre considération sur le fait que lui-même blâmait d’autres gens de se jeter sans hésitation dans la gueule du loup. C’est ironique, quand même. Mais le pire est qu’il ne remet pas ça en question une seule seconde. S’il avait mentalement lutté, en narration, avec toutes les contradictions que j’ai évoqué, entre sa passion et tout ce que le raisonnable indiquerait qu’il fasse, entre son envie que tout soit simple et le danger évident et réel, j’aurais pu apprécier le développement. Si on soulignait l’ironie de son mépris pour Lisbeth, alors que lui-même se fait avoir, ça m’aurait intéressé. Là, c’est juste… hurgh, j’aime pas ça.
Je déteste aussi bien le trope de « l’homme à qui son premier amour manque et qui est tellement pris dedans sans aucun semblant de logique qu’il doit être arrêté par les personnages avant de faire une connerie » que celui de « la femme dont les instincts maternels dépassent tout, sans aucune cohérence ».
Et je suis vraiment deg qu’ils fassent ça à Safir. C’est un des rares personnages de fond qui connaît une évolution au fil des tomes, qui n’est pas juste un placeholder à réactions. Au début du chapitre il commençait si bien, pourtant… Raah, nique.
« Sa porte s’ouvrit brutalement et, l’espace d’une seconde, Safir crut qu’il allait vraiment faire une crise cardiaque, prêt à foudroyer l’assassin, avant de songer que ça commençait à bien faire les gens qui pénétraient dans sa suite comme dans un moulin.
Parce que ce n’était pas un sangrave envoyé par Magister.
C’était un technicien, vêtu de blanc, accompagné par deux gardes, qui tenait un appareil qui bipait et clignotait furieusement.
— Ça vient d’ici ! S’exclama-t-il.
Puis il leva les yeux et réalisa qu’un vampyr, pas content du tout, le regardait en tapotant du pied, genre : « Pour l’instant, c’est calme, mais il ne va pas tarder à y avoir du sang et des cris. »
Mais j’ai droit à du bonheur, vite fait, ou faut vraiment tout m’arracher ? C’est pas suffisant de rendre Safir complètement antipathique, il faut en plus que ce chapitre soit un carnaval de trucs insensés ?
Merde, ce chapitre aurait été le meilleur de ce bouquin s’il s’était agi d’une introspection des contradictions qu’on traverse quand notre premier amour devient un être qu’on ne reconnaît plus, et que sa présence continue de nous tourmenter malgré tous nos efforts !
Vous savez quoi ? Si ce post atteint sept notes, je réécrirais ce chapitre selon mes standards, et je le publierai ici.
Le goal n’est pas haut, mais c’est parce que j’ai vraiment besoin d’un truc cathartique après cette bouse.
« — C’était Magister, répondit crûment Safir en montrant les crocs. Je crois qu’il n’est pas très content que son ex-petite amie soit venue me voir pour se rendre. Et pour nous livrer ses plus sombres secrets… enfin, si tout ceci n’est pas un complot compliqué pour gagner ma confiance. Parce qu’elle a dit qu’elle voulait m’épouser, bien sûr. L’appât parfait. (Safir, trésor, c’est pas parce que tu prétends que tout ça est compliqué et élaboré que ça l’est. Là, ce que tu viens de faire, c’est trébucher sur une corde d’amarrage tendue devant des escaliers blancs.)
Le technicien finit par réussir à refermer la bouche. Il faut dire qu’il s’occupait juste de détecter les signaux anormaux dans le palais, pas de se retrouver au beau milieu d’un conflit entre un vampyr, une vampyr buveuse de sang humain réputée pour tuer tout ce qui bougeait et le terrifiant maître des sangraves. (Compassion. Moi aussi, je me demande ce que je fous là.) Il finit par reprendre et ses esprits et sa respiration.
— Ah, euuh, balbutia-t-il en s’accrochant à la première pensée qui lui traversa le cerveau. Ma… Magister ?
— Xandiar vient de l’emmener en prison. Vous pensez que je dois l’épouser ?
Le technicien cligna des yeux. Et fit un pas supplémentaire en arrière.
— Ma… magister ?
Safir eut un sourire féroce et s’avança un peu, ce qui fit reculer encore plus le pauvre technicien.
— Dites, il faut suivre un peu ! Non, pas Magister, je parlais de Selenba bien sûr. »
Comment ça, « bien sûr » ? C’est le mois des fiertés, love who you love ! A dix notes, j’écris une fanfic Safir x Magister.
(Non je déconne, ils ont aucune alchimie, faites pas ça)
« — Je… je n’en sais rien, bafouilla le technicien, affolé de se retrouver conseiller matrimonial. Eh bien, tout est en ordre, alors. Je… il faut que je fasse mon rapport, c’est ça. Tout de suite. Super, super-urgent. Je vais vous laisser, alors, hein. À… à un de ces jours.
Et il fila plus vite qu’un kré-kré-kré ayant repéré une salade fraîche. »
J’ai eu un rire nerveux IRL, je jure. Vous avez dû remarquer que je n’ai commenté aucune note de fin de page faite jusqu’à présent. Eh bah c’est bien, je vais continuer comme ça. Je vais même pas les lire. Hors de question.
Safir s’agace sur sa porte, qui laisse entrer n’importe qui. Celle-ci lui répond qu’elle fait entrer les gens accrédités, donc elle ne fait que son travail. Honnêtement, on s’en fout, mais j’ai comme le sentiment que ce passage qui paraît trivial va être d’importance plus tard, donc je me permets de vous en informer.
« Safir fixa l’œil. Le vampyr se rendit compte qu’il allait finir par loucher s’il continuait et renonça. Il se détourna. Après tout, la porte avait raison, ce n’était pas sa faute… Elle ne faisait qu’obéir aux directives. Et c’était bien pitoyable de sa part de passer sa frustration sur une porte. »
C’est pas la seule chose pour laquelle tu es pitoyable, bout de chou <3
« Il s’assit et se mit à réfléchir profondément. Tout ceci était incohérent. Selenba débarquait chez lui. Se rendait. Voulait être guérie.
Et l’épouser. C’était surtout ce dernier point qui le perturbait vraiment beaucoup.
Pourquoi ? Il n’était qu’un des nombreux vampyrs de Krasalvie, certainement ni le plus célèbre ni le plus important. Son poste de Haut Mage au Lancovit n’avait rien de vital, même s’il était prestigieux. Il n’était pas une clef pour accéder à quelqu’un de haut placé, bien d’autres étaient plus intéressants pour approcher les ministres ou le président vampyr. Il réfléchit plus profondément encore. Quelle était la seule chose qu’il avait lui et pas les aut…
Soudain il se leva, surprenant le fauteuil.
— Tara ! s’exclama-t-il dans la pièce vide. Mais, bien sûr, c’est Tara !
Puis il se renfrogna. Il n’était pas le seul à être proche de Tara. Robin, Cal, Gloria D’aavil, Fafnir, Sylver, Isabella, Manitou, tous pouvaient contacter l’Héritière. Sauf que, lui souffla son cerveau, tous ces gens ne sont pas dingues amoureux de Selenba. Alors que toi, si.
— Mais, dit-il à voix haute, ils savent très bien, Magister comme Selenba, que je ne trahirai pas Tara. »
Wow, mais il a presque des principes, c’est trop mignon.
Non, en vrai, c’est pas si mal de voir qu’il essaie de solliciter ses neurones pour comprendre qu’effectivement, on l’utilise. J’aurais préféré qu’il le fasse avant, mais pour l’instant, il n’a encore rien fait qui puisse blesser Satila, en pratique. Mais vous en faites pas, je le garde à l’œil, et j’ai franchement déchanté pour ce qui est d’avoir de l’affection envers lui.
« Puis une pensée perfide et dangereuse se fraya un chemin dans sa tête comme un ver acide. Oh mais si, il y avait une chose pour laquelle il trahirait Tara sans hésiter une seconde.
Bloquer les démons. Si trahir la jeune fille signifiait empêcher les démons de venir sur AutreMonde et ainsi d’envahir sournoisement sa galaxie sous le couvert d’amitié et d’échanges commerciaux, il le ferait. Et plutôt deux fois qu’une.
Et le pouvoir de Magister venait directement des démons. »
P… Pouvez-vous m’indiquer le rapport entre ces phrases, s’il vous plaît ? Je suis perdue. Quel est le rapport entre les actions menées sournoisement par Magister et le fait qu’il puisse être un allié pour affronter les démons ? Non parce que le chef des sangraves a aucune raison de s’en prendre aux démons. Il aurait plutôt des raisons de s’attaquer aux dragons, qui sont leurs ennemis jurés.
De tous les points de vue, Safir n’a aucune raison de trahir Tara et de s’allier à Magister. Non seulement celui-ci n’est pas fiable, mais en plus, s’il faut choisir de s’allier à l’un ou l’autre des camps, il ne va certainement pas aller contre les démons au côté des dragons, qu’il hait, et des humains, qu’il affronte depuis neuf tomes !
« Jurant, il attrapa quelques affaires et fila vers la prison.
Il devait parler avec Selenba. »
Safir, non, tu perds littéralement tous tes neurones en sa présence, reviens.
Le mec est fort, quand même. Il comprend qu’on veut le manipuler, et qu’est-ce qu’il fait ? Il se dit « Hmm, pourquoi voudrait-on me manipuler ? Ah, peut-être parce que je n’aime pas les démons ! Ça doit vouloir dire que Magister va m’aider à me débarrasser des démons ! »
À côté de lui, Lisbeth, qui veut recruter l’assassin incompétent qui a voulu tuer Mourmur, passe presque pour une génie.
Safir voit que Selenba est tranquillement interrogée par des scriptes, qu’on nous décrit pendant cinq paragraphes que je ne retranscrirai pas, parce que c’est chiant et pas intéressant. J’ajoute juste un point au compteur.
Je pense que ce moment est très bien placé pour expliquer une caractéristique du lore de mon univers, pas vous ? Non ? : 5 (osef de vos scriptes, madame S.A.M., la tension est morte et vous continuez de lui tirer dessus pendant qu’on la descend dans sa tombe).
Il y a aussi un Diseur de Vérité, sans gnome, apparemment, ainsi que Séné et Xandiar.
« Selenba dégustait une tasse de… vue l’odeur, non pas de thé, mais de sang. Safir déglutit. L’odeur délicieuse du sang humain flotta jusqu’à lui, alors que la porte était fermée et qu’il regardait au travers de la vitre. Il leva les yeux. Ah, il y avait un système d’échange d’air, raison pour laquelle il pouvait sentir le sang. »
C… C’est possible d’avoir des infos intéressantes, là ? Je souffre, en fait.
« Juste au moment où il franchissait la porte, Selenba laissa négligemment tomber : « Et bien sûr, en ce moment la forteresse grise se trouve près de Tivoul, une petite bourgade des marches du Nord. D’où est originaire l’ancien époux de l’Impératrice, Daril Kratus. Je crois qu’il appartient toujours à son frère, ce duché. »
Tous, y compris Safir, sursautèrent dans la pièce. Elle venait de leur livrer Magister ! »
Autre coupure.
Les Taraddicts et anciens Taraddicts, j’ai une question… la première fois que vous l’avez lu, ce passage, il a eu quel effet sur vous ? Enfin, pour ceux qui l’ont lu.
Je précise que je ne me moque pas, je m’interroge sincèrement. Parce que je n’ai pas suivi la série au fur et à mesure de la sortie des tomes. L’identité de Magister n’est pas une question qui m’importe, donc je n’ai pas le point de vue construit au fil des ans d’un fan cherchant à débusquer cette vérité. Ce qui m’intéresse, perso, c’est plutôt ses motivations et s’il a un but final ; savoir qui il est ne va pas résoudre la question, pour moi. Mais je sais que quelqu’un ayant eu toutes les infos au compte-goutte n’a pas forcément eu les mêmes préoccupations que moi, donc j’aimerais bien savoir si à ce stade de la lecture de la saga, ce genre de passage vous a investi ou non.
Pour moi, ce genre de révélation fracassante est bien gentil, mais ça coupe surtout une autre scène qui m’intéresse. Que je le veuille ou non, Safir demeure un personnage que j’appréciais jusque-là, et quand je lis ce chapitre, Magister n’est pas la première chose qui me vient en tête. Ce que je veux savoir, c’est si Safir est vraiment perdu pour la cause. S’il va vraiment tout abandonner pour une histoire perdue d’avance, au risque de blesser ceux qui l’entourent. Comment Satila, qui a l’air d’être une femme bien, va réagir à une trahison pareille. Je veux m’investir dans les persos secondaires, pas les voir balayés par monsieur l’antagoniste principal et sa sidekick sexy du mal. Surtout pour des questions d’identité secrète qu’on nous tease depuis le tome 1. C’est pas le moment, pour moi.
Bref, cet indice crée une effervescence chez les personnages. Selenba continue sur ses révélations, suggérant que des Hauts Mages ont aussi pu travailler avec Magister. Séné et Xandiar sont conscients qu’il peut s’agir d’une manipulation ou d’un mensonge ; et alors que Séné menace Selenba, Safir intervient.
« — Pourquoi moi ? demanda-t-il. Pourquoi maintenant ? Cela a-t-il à voir avec les démons ?
Selenba le regarda. Pour la première fois depuis longtemps, il put voir de la surprise dans les yeux de la belle vampyr. Ah. Elle ne s’attendait pas à cette question.
— Les démons ? finit-elle par demander, après avoir réfléchi quelques fractions de seconde. Tu penses que ma reddition a un rapport avec l’arrivée des démons annoncée sur AutreMonde ?
Elle éclata de rire.
— Eh bien non. Cela n’a rien à voir. J’ai été parfaitement sincère. Je ne veux plus perdre mon temps. Et j’ai envie de retrouver une vie normale. Où rien ni personne ne va essayer de me tuer ou de me faire du mal juste pour me montrer qu’il est plus fort que moi.
Safir, ému, scruta les yeux rouges et vit la souffrance que l’orgueilleuse vampyr n’avait pas l’intention de dévoiler. Mais elle était là, tapie dans l’ombre. Et maintenant, il savait qu’elle avait mal. Il ne savait pas ce qui s’était passé entre elle et Magister et vu la réaction du sangrave, clairement, ce n’était pas un choix de sa part que Selenba le quitte…
Tout ceci était de plus en plus bizarre. »
Je tape Safir avec un balai. Je tape Safir avec un balai. Je tape Safir avec un balai.
Pardonnez-moi, continuons. Un elfe arrive pour informer tout le monde que la Forteresse n’est plus là où Selenba affirmait qu’elle se trouvait. Ça fait rire la vampyr.
« — Ah, mon Sombre Seigneur a dû trouver mon mot !
Tout le monde se tourna vers elle.
— Sombre Seigneur ? persifla Safir, agacé. (JE TE FRAPPE AVEC UN BALAI SAFIR.)
— Vous… vous lui aviez laissé un mot ? souffla Séné, ahurie.
— Je l’ai largué, précisa la vampyr joyeusement. Je sais que ce n’est pas super-correct de larguer son petit copain avec un mot, ni très courageux, mais bon, si je lui avais dit en face, je serais sans doute morte à l’heure qu’il est. »
Bon, allez, Selenba et Safir dans la piscine. Mourrez bien.
« Elle se pencha comme si elle partageait une super-confidence. (la narration, gaffe, tu vas les rejoindre)
— Je ne sais pas si vous avez remarqué (mais à la rentrée, il y a différents types de profs), mais il n’aime pas beaucoup les contrariétés. Et perdre son Chasseur, là, oui, c’est sans aucun doute une contrariété.
Safir s’approcha d’elle et la dévisagea.
— C’est sans doute la raison pour laquelle il m’a appelé.
Selenba se crispa. Si elle jouait la comédie, il était prêt à lui donner tout de suite le Diamant de Cristalleo de la meilleure comédienne d’AutreMonde. (si on suivait tes standards, les acteurs de Plus belle la vie recevraient tous un Oscar)
— Il t’a appelé ?
— Oui.
— Comment ?
— Par le vidéocristal. Il a d’ailleurs été immédiatement repéré par les services de sécurité du palais. C’était très… curieux, cet appel.
— Je n’ai pas précisé que je venais te retrouver, fit-elle pensivement. Et je ne pense pas que son service de renseignement soit efficace au point de lui avoir rapporté tout de suite que j’étais au palais de Tingapour. D’autant que je ne savais pas moi-même où je devais me rendre, puisque jusqu’au moment où j’ai appelé au Lancovit, je pensais que tu étais soit là-bas, soit en Krasalvie. Il est bon. Il a tout de suite deviné.
Safir n’aima pas le ton rêveur et admiratif de la vampyr. »
Vous voulez savoir une autre tendance irritante de ces bouquins ? Mettre une scène, puis faire en sorte que les personnages, dans le même chapitre, te sortent les déductions et explications les plus capillotractées et inutiles pour ladite scène. Ce genre de choses ne rend pas une scène banale géniale, madame S.A.M. ! Je me posais zéro question sur la raison pour laquelle Magister avait appelé Safir, notamment parce que la scène était parfaitement ridicule. Y revenir ne me fait que rappeler que Magister est cringe. D’ailleurs, pour la peine :
Mais Magister, tu es cringe : 3. Inutile de protester, c’est comme ça.
Sans compter qu’au moment où Safir et elle se racontent tout ça, Selenba est encore filmée, y a toujours Xandiar et Séné, toujours les scriptes. Cette scène n’a aucun sens.
Soudain, deux des gardes présents ouvrent le feu sur le groupe. Tara, plus haut, ressent une vive douleur, tandis que Séné, Xandiar, Selenba et Safir s’apprêtent à se protéger. Le Diseur et les scriptes, eux, n’ont pas ce réflexe.
Et le chapitre se termine là.
Bon Dieu, qu’est-ce que je viens de lire.
Bon, bah huh… Moi qui me réjouissais de lire un chapitre focalisé sur Safir, c’est un peu râpé. Ça n’aura été que déceptions, incohérences et personnages détestables. J’aimerais bien pouvoir me dire que le vampyr sera en mesure d’évoluer dans le tome, mais le problème, c’est que dans mes souvenirs, il a déjà eu un revirement similaire qui l’a conduit à une situation semblable. J’avoue que je ne saurais pas dire dans quel tome c’était ni comment ça s’est fait, mais j’en suis profondément persuadée.
Bref, euh… c’était le chapitre 7 ! Yay ! Deux critiques en un jour !
Le prochain chapitre se concentrera sur… un scripte ?!
Non, je refuse. Bye.
Prenez soin de vous et à la prochaine !
7 notes
·
View notes
Magnifique - Derek Morgan
Masterlist
Résumé : Tu as du mal à aimer ton corps.
Warnings : problème lié à l'image de soi (⚠️s'il vous plaît, ne lisez pas, si c'est un sujet sensible pour vous), Trouble du Comportement Alimentaire sous-entendu (⚠️s'il vous plaît, ne lisez pas, si c'est un sujet sensible pour vous), angst, hurt/comfort, whump, dites-moi si j'en ai loupés d'autres.
Nombre de mots : 3.3k
Version anglaise
Chanson qui m'a inspiré : Body par Julia Michaels
Dans une cabine d’essayage, tu regardes le reflet de ton corps dans une robe rouge. Tu te regardes sous toutes les coutures et tu vois seulement les défauts. Pour toi, la robe ne flatte pas ta silhouette alors que Derek t’a assuré que ça serait le cas. Tu n’aimes pas le décolleté, il ne met pas ta poitrine en valeur. Tu n'aimes pas la façon dont ton ventre est visible à travers le tissu. Et enfin, tu n’aimes pas la façon dont on peut voir tes jambes à cause de la petite taille de la robe. Tu tires un peu sur le bas de la robe, espérant la rendre plus longue alors qu’une remarque d’un ex résonne dans ta tête. Tu continues à examiner chaque centimètre de ton corps dans le miroir jusqu’à ce que te tordre. Tu finis par soupirer, comprenant que ton corps n’est pas fait pour cette robe. Tu as l’impression que ton corps n’est pas fait pour beaucoup de vêtements et ça a le don de te faire souffrir.
-Tu es prête, mon ange ? questionne Derek, à l’extérieur de la cabine.
-Euh, oui.
Avec appréhension, tu ouvres le rideau et Derek ne dit rien pendant une seconde, te regardant de haut en bas. Son silence te rend un peu plus nerveuse et te convainc que tu devrais enlever cette robe tout de suite.
-Tu es magnifique, Y/N, complimente-t-il avec un sourire.
-Je ne trouve pas, secoues-tu la tête en regardant à nouveau ton reflet.
-Tu rigoles ? Tu es super belle.
-Je ne sais pas. Regarde mon ventre ! t’exclames-tu en montrant la partie de ton corps. Et la robe ne met pas mes jambes en valeur non plus. Et puis, je la trouve courte.
-Elle est à peine à mi-cuisse. Et elle te va parfaitement bien.
-Je ne sais pas…
Comme pour te rassurer, Derek pose ses mains sur tes épaules et embrasse ton front.
-Je te promets que tu es incroyable dans cette robe, t’assure-t-il et tu forces un sourire. Tu devrais la prendre et si vraiment tu trouves qu’elle ne te plait pas, tu peux toujours la changer. Allez, je te l’offre, annonce Derek, content.
-Derek, tu n’as pas…
-Ha, ha…, t’interrompt-il en bougeant son index de gauche à droite. Je te l’offre, ça fera pour notre restaurant de la semaine prochaine. Et puis, on a pas pu être souvent ensemble ces derniers temps, je te dois bien ça.
-Tu sais que tu n’as pas à te faire pardonner pour ton travail, affirmes-tu en prenant sa main.
-Alors, vois ça comme un cadeau parce que je t’aime. Tu veux essayer autre chose ?
-Non, déclares-tu sans perdre une seconde. Je vais me changer.
Tu refermes le rideau et commences à te déshabiller sans trop t’attarder sur ton reflet. Quand tu as fini, tu sors de la cabine et vois une femme légèrement plus jeune que toi dans la même robe. Malgré toi, tu penses qu’elle lui va mieux. La robe épouse parfaitement ces courbes et tu trouves la femme magnifique. En la regardant, tu te dis que tu aimerais être comme elle.
Après avoir payé la robe, vous retournez dans ton appartement. Tout le chemin, tu restes silencieuse, perdue dans tes pensées nourries par les différentes remarques que tu as pu entendre au cours de ta vie. Derek remarque ton mutisme tout de suite. Il ne te questionne pas, sachant que tu risques de te braquer. Malgré le fait que vous êtes ensemble depuis un an, tu as encore du mal à venir vers lui quand tu en as besoin. C’est une des choses sur laquelle vous travaillez. Tu fais des efforts depuis votre rencontre, mais parfois, tu continues à t’isoler.
Quand vous arrivez chez toi, tu poses tes affaires avant d’informer que tu souhaites être dans une tenue plus confortable. Derek s’installe sur ton lit pendant que tu te changes.
Dans ta salle de bain, tu regardes ton reflet alors que tu es en sous-vêtements. Quand tu sens tes pensées négatives devenir un peu plus fortes, tu tournes le dos à ton miroir et continues de te changer. Même pour enlever ton maquillage, tu ne te regardes pas.
Une fois finie, tu t’allonges à côté de Derek. Instantanément, il te prend dans ses bras avant d’embrasser le haut de ton crâne.
-Tout va bien ?
-Oui. Je suis juste un peu fatiguée, mens-tu en écoutant les battements de son coeur.
-Tu es sûre ?
-Promis, affirmes-tu en l’embrassant chastement. Tu peux dormir ici ce soir ? J’aimerais rester dans tes bras.
-Bien sûr.
Ta demande est tout ce dont Derek a besoin pour savoir que tu ne vas pas bien. Derek a beau encore ignorer la raison, ce n'est qu'une question de temps avant qu'il la trouve. Il te connait assez bien pour savoir la façon dont tu agis quand tu ne vas pas bien sans que tu aies besoin de prononcer un mot. Toutefois, à cet instant, il préfère te serrer un peu plus contre lui, voulant t’apporter le réconfort dont tu as secrètement besoin.
Tu pensais que dans quelques jours, tu irais mieux. Tu as souvent des phases où tu détestes ton corps plus que d’habitude, mais celle-ci est tenace. Tu n’es à l’aise dans aucun de tes vêtements, tu te sens moche et tu n’arrives pas à apprécier ce que tu manges. Tout est horrible et tu veux juste te morfondre dans ton lit et ne plus jamais sortir.
Malheureusement pour toi, tu dois aller à ton rendez-vous avec Derek. Avec le peu de force que tu as, tu arrives à sortir de ton lit.
Après avoir pris une douche, tu ouvres ton placard. Tu fais défiler les différents vêtements, sans grande volonté. Quand tu tombes sur la robe que Derek t’a offerte, tu hésites entre la porter ou la brûler. Tu sais que ça lui ferait plaisir de te voir avec, mais tu n’es toujours pas convaincue. À contrecoeur, tu prends le cintre avant d’enfiler la robe, espérant que cette fois, tu vois ce que Derek a vu.
Tu ajustes la robe comme il faut et tu te regardes dans le miroir de ta chambre. Tu as toujours la même vision : seulement des défauts. En continuant à examiner ton reflet, tes yeux se remplissent de larmes alors que dans ta tête, les phrases telles que : “tu n’es pas belle”, “tu ressembles à rien” et autre horreur ne cessent de tourner.
Les larmes te montent de plus en plus aux yeux et tu te refuses de pleurer. Tu ne peux pas craquer ce soir. Tu dois passer la soirée avec Derek. Tes démons doivent attendre un peu plus longtemps. Tu prends de profondes inspirations et quand tu es sûre que tu n’es plus sur le point de pleurer, tu prends ton maquillage. Tu as espoir qu’embellir ton visage t’aidera. Peut-être que ça peut rattraper ta tenue. De plus, le fait de te pomponner t’aide parfois à te sentir un peu mieux - même si ce n’est pas une solution miracle. Cependant, cette fois, ton humeur s’empire. Les cernes sous tes yeux se moquent de toi alors que tu essayes de les couvrir et les quelques boutons sur ton visage n’arrangent pas la situation.
Tu essayes de camoufler tes défauts un maximum en te disant que ceux-là, tu peux t’en débarrasser pendant au moins quelques heures. Quand tu es plus ou moins satisfaite du résultat, tu retournes vers ton miroir pour vérifier que tu es à peu près présentable.
Malgré ton maquillage, tu ne trouves pas mieux. Ta robe est toujours ridicule et tu as beau essayer de rajouter des accessoires, tu ne te trouves toujours pas belle. Agacée, tu finis par enlever la robe et tu retournes dans ton placard. Tu es dans la même situation qu’au début.
En regardant à nouveau tes robes, tu réalises qu’il n’y a pas ta robe blanche. C’est une robe simpliste mais dans laquelle tu te sens à l’aise. Tu as une idée d’où elle pourrait être alors tu vas dans ta buanderie, en te maudissant. Quand tu découvres que ta robe est bien dans la machine qui est en train de tourner, tu t’assoies par terre en étouffant un cri. Tu n’as plus de solution de repli et il est hors de question que tu mettes ta nouvelle robe. Te sentant dans une impasse, tes larmes reviennent tout aussitôt. Cette fois, tu n’as pas la force de les retenir. Elles coulent librement sur tes joues, ruinant ton maquillage par la même occasion. Tu pleures pendant une dizaine de minutes, tu n’oses même pas imaginer ce à quoi tu dois ressembler. Quand tu es un peu plus calme, même si quelques larmes continuent de couler, tu retournes dans ta chambre et prends ton téléphone.
Message de toi à Derek, 18h58 :
Je viens d’avoir mes règles, je ne me sens pas d’aller au restaurant. Ça te dérange si on annule ?
Message de Derek à toi, 18h59 :
Pas de soucis. Tu as besoin que je t’apporte quelque chose ? Je peux rester avec toi, si tu veux.
Message de toi à Derek, 19h01 :
Pas besoin. J’ai tout ce qu’il faut. Désolée de t’avoir prévenu à la dernière minute.
Message de Derek à toi, 19h02 :
Ne t’excuse pas, repose toi. Je t’aime ❤️
Tu réponds à son “je t’aime” avant de poser ton téléphone sur ta table de nuit. Tu enfiles rapidement un jogging et ton sweat préféré puis, tu quittes ta chambre.
Dans ta cuisine, tu prends plusieurs snacks et tu t’installes dans ton salon. Tu lances la première série que Netflix te propose. Tu regardes les épisodes sans y prêter attention pendant que tu manges des chips. Sans surprise, tu as l’impression de t’enfoncer un peu plus dans ta spirale. Tu pourrais être dans un restaurant chic avec ton petit ami et tu es dans ton salon en sweat à grignoter.
La culpabilité te ronge quand tu penses à Derek. Tu t’en veux de lui avoir menti, surtout quand il fait autant attention à toi, mais tu n’as pas la force morale de quitter ton appartement.
Tu finis par fondre en larmes à nouveau, détestant la phase dans laquelle tu es. Tu te sens somber et au lieu d’essayer de remonter à la surface, tu te laisses couler dans ce sentiment de vide.
Trois semaines plus tard, tu es toujours misérable et tu n’as toujours pas osé en parler à Derek. Une partie de toi aimerait lui parler de tout ce que tu ressens et une autre veut pouvoir réussir à t’en sortir sans son aide. Tu peux le faire, tu y arrivais bien avant de le rencontrer. Tu peux le refaire. Par conséquent, quand Derek rentre d’une enquête, tu fais tout ton possible pour ne pas montrer ton mal être. Tu sais que c’est un jeu compliqué, ses capacités de profiler vont te battre en un rien de temps, mais tu ne veux pas l’embarraser avec tes démons.
Bien évidemment, Derek sait ce qu’il se passe. Ses sens sont en alerte depuis l’achat de la robe et il n’a pas besoin d’être un profiler pour savoir que tu ne vas pas bien. Il te connait par coeur. Il attend juste le bon moment pour t’en parler, malheureusement avec son travail, ce moment a été repoussé plusieurs fois.
Cependant, ce soir-là, il est décidé : il va te parler. Il ne peut pas continuer à rester silencieux en sachant très bien que tu n’es pas près de venir vers lui. Avant de t’inviter à te confier à lui, il veut te mettre à l’aise en te proposant une sortie agréable. Il a prévu un cinéma puis un repas à emporter chez toi. Il préfère finir la soirée chez toi, voulant s’assurer que tu sois dans un environnement où tu te sens bien.
Quand Derek arrive chez toi, tu es en train de finir ton maquillage. Il te lance un compliment que tu ne prends pas au sérieux. Il te regarde te préparer depuis ton lit. Il voit tes mouvements hésitants quand tu regardes avec plus d’attention ton reflet. Enfin, ton silence lui donne un indice en plus. En temps normal, vous n’arrêtez pas de discuter, surtout quand vous n’avez pas pu vous voir pendant plus d’une semaine à cause d’une enquête.
Tu ouvres ton placard et commences à faire défiler les vêtements. Quand tu ne t’es toujours pas décidée cinq minutes plus tard, Derek se lève et te rejoint.
-Pourquoi tu ne mets pas la robe rouge ? demande-t-il en pointant le vêtement en question.
-C’est pas un peu trop habillé pour un cinéma ?
-Pas forcément.
-Je pensais mettre ma robe blanche, dévoiles-tu en la prenant.
-Mon ange, tu es magnifique dans cette robe, mais tu la mets souvent. Tu as plein de vêtements qui te vont très bien. Tu devrais changer.
Tu pèses rapidement le pour et le contre, te rappelant très bien de ta réaction la dernière fois que tu as voulu mettre ta nouvelle robe. Finalement, tu forces un sourire et la prends.
-C’est vrai. Je vais mettre la rouge.
Au même moment où tu es sur le point de te changer, le téléphone de Derek sonne. Il sort de ta chambre pour aller le chercher dans l’entrée. Pendant ce temps, tu sors la robe du cintre et tu l’enfiles. Tu lisses ta robe de tes mains puis, tu jetes un coup d'œil au miroir. Instantanément, les larmes te montent de nouveau aux yeux.
Contrairement à la dernière fois, tu te retiens de pleurer. Derek est juste dans la pièce à côté, il ne peut pas te voir dans cet état. Toutefois, tu n’as pas le temps de calmer tes émotions que Derek revient dans ta chambre. En te voyant pleurer, Derek te prend tout de suite dans ses bras. Tu sanglotes pendant plusieurs minutes alors que Derek caresse ton dos, espérant calmer tes pleurs. Quand il juge que tu es apte à parler, il pose ses mains de part et d’autre de ton visage pour pouvoir te regarder.
-Parle-moi. Qu’est-ce qui ne va pas ?
-Je…, bégayes-tu avant de secouer la tête, c’est ridicule.
-Tu sais très bien que si ça te met dans cet état, ce n’est pas ridicule. Parle-moi, répète Derek sur un ton doux et tu pousses un soupir.
-C’est juste que je n’aime pas ma tenue. Je t’ai dit, c’est ridicule de pleurer pour ça, te lamentes-tu en le voyant froncer les sourcils. Je n’arrive pas à me sentir bien cette robe hideuse. Je me trouve moche dans cette robe, avoues-tu en évitant ses yeux.
-Pourquoi tu parles de toi comme ça ?
-Je ne sais pas. J’arrive juste pas à me sentir bien dans cette robe, répètes-tu d’une voix plus faible. Je ne comprends pas comment tu peux me trouver belle avec.
-Ce n’est pas qu’à propos de la robe, n’est-ce pas ? s’enquiert-il, connaissant la réponse.
-Ma relation avec mon corps a toujours été compliquée, tu le sais, mais ces derniers temps, je me sens vraiment comme une merde, confesses-tu, tes lèvres tremblant. Je ne me sens pas bien dans mon corps, aucun de mes vêtements ne me va, je peux à peine me regarder dans le miroir et je me sens moche.
Au fil de tes phrases, ta respiration devient de plus en plus saccadée. Derek essuie les quelques larmes qui ont coulé sur tes joues. Tu n’avais même pas senti que tu avais commencé à pleurer. Derek est sur le point de te répondre quand tu le devances :
-Je sais que tu vas me dire le contraire, que tu vas me dire que tout ça, c’est dans ma tête, mais je ne peux m’en empêcher. Je te jure que j’aimerais me regarder dans le miroir et dire que je suis belle comme tu le fais, mais je ne vois pas ce que tu vois. Je veux aimer mon corps comme toi tu l’aimes, je te jure, je veux réellement m’aimer, mais ça semble impossible. Je ne peux pas penser une chose positive sur moi, murmures-tu, ta voix se brisant. À chaque fois que je pense que je vais un peu mieux, je me rappelle de toutes les remarques qu’on a pu me faire, que ce soit des exs, des amis ou même ma famille, et c’est retour à la case départ, informes-tu en tentant de sécher tes larmes, en vain. Et peu importe le nombre de fois où tu me complimentes, j’arrive pas à te croire. Je sais que tu es sincère, mais je n’y arrive pas. J’ai juste l’impression que tous les mots que tu me dis sont des mensonges pour essayer de me faire sentir mieux. Ce n’est pas la vérité, et d’une certaine façon, j’en suis consciente, c’est juste plus fort que moi. J’ai l’impression que je suis vouée à toujours détester mon corps et…, continues-tu en prenant une grande inspiration, ça me fait peur. Je ne veux pas continuer à ressentir tout ça. Je ne sais pas quoi faire.
Les gestes étant plus forts que les mots, Derek te serre de nouveau contre lui. Ce n’est pas la première fois que tu fonds en larmes devant lui, cela n’empêche pas que son cœur se fend en t’écoutant déverser tout ton mal être. Tu caches ton visage dans le creux de son cou, te sentant honteuse d’être aussi vulnérable.
-Je suis désolée, on est en retard pour le film à cause de moi, articules-tu contre son torse.
-On peut toujours aller le voir un autre jour. Ce n’est pas grave, t’assure Derek en embrassant ton crâne.
-Le fait est que ce n'est pas la soirée que tu avais en tête. Désolée.
-Tu n’as pas à t’excuser parce que tu ne te sens pas bien.
- Je sais, mais c’est la deuxième fois qu’on annule nos plans à cause de moi.
-Tu parles du restau ? Tu avais tes règles, ce n'est pas de ta faute.
Suite à la phrase de Derek, la culpabilité vient s’ajouter à tes autres émotions. Tu te sépares de lui et tu poses ton regard sur tes mains, jouant avec tes ongles nerveusement.
-Je t’ai menti, en fait. J’avais mis cette robe pour te faire plaisir et j’ai fini dans le même état. J’ai préféré annuler plutôt que te parler. Je suis désolée, je t’avais promis que je ferais des efforts, dis-tu en relevant les yeux sur lui. J’ai juste tellement peur d’être un fardeau pour toi. Je ne veux pas que tu te lasses de moi parce que je ne vais pas bien mentalement. Je sais toujours pas comment j’ai fait pour t’avoir et je ne veux pas te perdre à cause de ça. Et puis, je veux pouvoir me débrouiller seule… Enfin, on voit comment ça marche ! t’exclames-tu en roulant des yeux. Je comprendrais si tu voulais partir.
-Hey, je ne vais pas te laisser alors que tu as besoin de moi, affirme Derek en posant une main sur ta joue. Écoute, je ne peux pas imaginer tout ce que tu ressens, mais je resterai toujours à tes côtés, surtout quand ça va mal. Et s’il faut que je te répète chaque seconde que tu es magnifique jusqu’à ce que tu me croies, je le ferai. Toutefois, je pense que ça pourrait t’aider si tu en parlais avec un professionnel.
-Probablement, finis-tu par concéder. Tu m’accompagnerais ? Au moins à la première séance, j’aurai besoin de soutien.
-Avec plaisir. Je viendrai avec toi à autant de séances que tu veux, accepte Derek avec un sourire réconfortant.
Tu es consciente de tout le chemin qu’il te reste à faire avant de pouvoir t’aimer, mais tu as réussi à faire le premier pas.
Pour la première fois depuis plusieurs semaines, tu lâches un soupir de soulagement. Tu embrasses chastement Derek puis, tu t’appuyes à nouveau contre son corps, ses bras te protégeant de tes démons.
Masterlist
{Ceci est mon blog secondaire donc je répondrai aux commentaires sous le pseudo @marie-sworld}
4 notes
·
View notes