Tumgik
#ah pardon
ladyniniane · 2 years
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Enid arrive au monastère
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J’aurais au moins réussi à finir ça ce mois-ci ! Et c’est un peu plus long que mes autres chapitres. J’espère que ça te plaira @lilias42 !
Si jamais vous tombez là-dessus et que vous voulez en savoir plus sur le contexte etc. vous trouverez toutes les infos dans mon tag “Fire Emblem 4 mariages et 1 enterrement”.
En franchissant la porte, Enid leva les yeux vers la cathédrale de Garreg Mach, dont les hautes tours tutoyaient le ciel.
Son impatience croissait à chaque pas, chaque allée franchie. Des gens en armes se bousculaient autour d’elle, l’on s’apostrophait, se rendait prestement au terrain d’entraînement. Beaucoup de rumeurs  lui étaient parvenues : l’armée royale était affamée, dirigée par un fou. Pourtant, elle ne vit pas de régiments d’ombres mais des guerriers déterminés, comme autant de graines prêtes à croître et à pulvériser la couche de givre.
Son œil entraîné vit également les laissés-pour-compte, les civils, jeunes et vieux, à l’air inquiet qui tentaient de se rendre utiles, ployant sous le poids de leurs charges. Des silhouettes fantomatiques se traînaient sous les arcades, figées par l’attente. Des infirmes déambulaient, le désespoir au fond des yeux, serrant leurs moignons, regrettant peut-être de ne plus pouvoir prendre leurs armes.
C’était l’un des derniers bastions pour  les miséreux, les fugitifs, les déshérités. L’empire promettait à chacun un statut égal à son mérite, mais que pouvait offrir ce système à ces gens ? Devaient-ils mourir gentiment dans leur coin ?
Enid se savait impuissante à améliorer leur sort : elle n’avait plus de victuailles et à peine de quoi entretenir son équipement. La seule manière dont elle pouvait leur être utile était de se battre.
Lorsqu’elle trouva Léoba, cette dernière soignait les blessures d’un magicien dont la main était noyée sous une marée sanglante, un chemin de gouttes derrière lui. Un accident d’entraînement, très certainement. Dents serrées, livides, il ne cessait de murmurer :
-Mon doigt n’est pas tranché, ça ira, n’est-ce pas ?
La guerrière contempla la scène avec détachement, trop habituée à ce genre de tableaux. La lumière des doigts de l’évêque s’éteignit alors et le flot se tarit. L’homme était en effet passé à côté du pire. Avec un peu de travail, il parviendrait à conserver une partie de la mobilité de son doigt, à défaut de pouvoir la retrouver entièrement. Une telle blessure laissait en effet des séquelles indélébiles.
-Vous êtes tiré d’affaire maintenant, consola Leoba, nous allons laver et bander ça et vous allez vous reposer. D’accord ?
Elle fit signe à un infirmier de s’occuper du blessé.
La femme d’église se releva alors et apperçu Enid. Toutes deux échangèrent alors un signe de tête.
-Pardonnez-moi de vous arracher à vos devoirs, votre excellence, commença Enid, pourrions nous converser en privé ?
-Bien entendu. Suivez-moi, offrit alors cette dernière.
Enid se précipita à sa suite. Elle était plus proche que jamais de son objectif. La jeune femme prit une grande inspiration : elle verrait le prince Dimitri et la générale Byleth. Quoi qu’il en coûte.
*
L’évêque était semblable à son souvenir : une physionomie qui respirait le calme et la bienveillance, ses cheveux noirs tirés en arrière. Des ombres dévoraient néanmoins désormais ses traits.
-La Déesse soit remerciée, vous êtes en vie et bien portante, s’exclama alors l’éclésiastique, dîtes-moi tout.
Son aspect austère et ses yeux froids conféraient à première vue à Enid une allure de sicaire. Mais Leoba connaissait sa vraie valeur. Cette combattante lui avait sauvé la vie. Bien que l’église de Seiros ait été chassée de l’empire un siècle auparavant, la foi y restait présente. Leoba s’y était aventurée afin de venir en aide à ses coreligionnaires persécutés par le nouveau régime. Enid lui avait, par son sang-froid, son jeu d’épée et ses talents de dissimulation, permis de sortir de ce bourbier avec un groupe de prêtres.
La résistante s’approcha alors et glissa dans un murmure de brise :
-Je dois voir son altesse et la générale. J’ai obtenu des informations d’une importance capitale concernant la nature de notre ennemi. L’empire coopère avec une société secrète de mages noirs.
La jeune femme en livra suffisamment pour que Léoba comprenne la gravité du problème, sans pour autant tout déverser d’un seul coup.
Bien que soufflés, les mots restaient clairs et distincts, décochés comme des flèches.Toute l’attitude d’Enid était impérieuse, une rivière dont on ne saurait dévier le cours. La fatigue du voyage avait glissé sur elle, son ardeur demeurait intacte et éclairait son regard minéral. Du sang avait été versé, des vies immolées pour ces informations. Enid se devait de terminer la mission pour eux.
Leoba comprit tout cela par le poids de ses mots et de son regard. Elle se changea en acier et approuva :
-Je m’occupe du nécessaire. Je ne vous cache pas que son Altesse et la générale sont très occupés, mais je ferai en sorte qu’ils vous reçoivent au plus vite.
Enid approuva vivement de la tête, elle se trouvait dans l’antichambre maintenant. La vraie bataille débuterait bientôt. Elle se tourna vers la pièce autour d’elle.
-Installez-vous, mettez-vous à l’aise en attendant, l’écclesiastique lui désigna une chaise, vous pouvez aussi vous rendre au réfectoire, si vous demandez autour de vous, on vous montrera le chemin.
-Soyez mille fois remerciée pour votre aide. Que la Déesse vous bénisse, lança alors Enid, les yeux emplis de gratitude, avant que Leoba ne quitte la pièce.
Elle prit alors sa place sur la chaise, mains posées le long du corps, droite, immobile comme une sentinelle, une statue.
*
A son retour, Leoba trouva Enid, dans la même position. Un frisson de malaise la traversa : était-elle restée ainsi figée, à regarder le vide sans ciller ? Son invitée tourna alors lentement la tête vers elle en une oeillade lourde d’expectative.
-J’ai réussi, se reprit alors Léoba, la générale et son altesse vont vous recevoir. Messire Seteth, le plus haut dignitaire de l’église après l’archevêque Rhéa, sera aussi présent.
Enid bondit alors de sa chaise. Une puissante vague d’adrénaline déferla sur son corps crispé par l’attente.
-Eh bien, on peut dire que vous avez ramené un sacré comité d’accueil, ironisa-t-elle alors, je vous remercie de nouveau, votre excellence, vous allez sans doute contribuer à sauver des vies.
Le trajet fut à la fois long et  bref, comme un rêve fiévreux. Enid apprivoisait le lieu du regard, mais le poids se massait sur ses épaules. La pensée des enfants morts, des sacrifiés ne la quittait pas un seul instant. La guerrière était prête à tout pour eux, pour que nul n’ait plus à subir ce tourment. L’épreuve à venir testerait les limites de son courage, elle devrait sans doute se dévoiler devant des inconnus. Il lui faudrait convaincre, car la méfiance restait vivace en tant de guerre. Et comment les blâmer ? C’était le bouclier qui protégeait des coups en traître.
Enid s’y préparait comme à un long combat,  de ceux dont on ignorait si l’on verrait encore le soleil se lever. Elle consentait à mettre son ego et ses douleurs de côté. Il le fallait. Mais c’était une chose de le dire avant les hostilités, restait encore à s’y tenir. Surtout quand il s’agissait de réflexes qui la poussaient à mordre comme une bête acculée. Enid grimaça, ses dents serrées presque douloureuses.
La chevaleresse de Seiros à l’entrée lui demanda ses armes. Elle força ses doigts à se décrisper et lui tendit son épée et son poignard avant de se soumettre à une rapide fouille. Relâchée, Enid se sentit aussitôt légère, vulnérable, comme délestée d’une partie d’elle-même.
Mais Leoba l’encourageait déjà d’un signe de tête. Elle prit alors une grande goulée d’air et  se drapa dans sa conviction comme une armure.
Tête haute, hiératique, elle entra alors.
La triade l’attendait devant un bureau recouvert de paperasse. L’ensemble était spartiate et les armes alignées sur un râtelier au fond donnaient le ton.
L’emblème sur la vêture du grand jeune homme revêtu de bleu et d’argent lui indiqua que ce dernier ne pouvait qu’être ne pouvait qu’être le prince Dimitri. Concentré, maître de lui, il paraissait être l’inverse des racontars qui le dépeignaient comme une bête.
La générale Byleth aurait pu paraître minuscule à ses côtés. Pourtant, ses traits sereins et sa manière d’occuper l’espace étaient ceux d’une femme habituée à se faire obéir. Comme l’on s’y attendait de la part de celle qui avait défait l’impératrice et le grand duc de l’alliance. Il se murmurait qu’elle était une envoyée de la Déesse, une nouvelle Seiros. Ses cheveux probablement coupés avec une dague, et la sobriété de sa mise, un pantalon sombre et une tunique assortie, trahissaient son passé mercenaire. Sa légendaire épée veillait à son côté, prête à s’embraser sous ses doigts. Une désagréable impression de familiarité la submergea en croisant son regard. Les yeux de Byleth étaient deux puits sans fond : ils paraissaient avoir déjà tout vu, contemplé la mort et la naissance des étoiles.
Le dernier homme ne pouvait donc être que Seteth. Son apparence était surprenante avec des yeux et des cheveux du même vert intense. Son expression était sévère, il la jaugeait d’ores et déjà. Enid fut bien incapable d’estimer son âge : quelques années de plus que Dimitri ? Ses traits creusés et la gravité de son regard racontaient une tout autre histoire. La guerrière songea alors qu’elle devait renvoyer aux autres la même impression. Elle comprit également à sa silhouette qu’il ne s’agissait pas d’un simple bureaucrate, mais d’un combattant aguerri. Il était le porteur de l’emblème majeur de Cichol après tout, celui qui protégeait l’église avec la redoutable lance d’Assal. La noblesse de son visage et la sévérité de son expression correspondaient d’ailleurs bien à l’image qu’elle se faisait de ce saint guerrier. Sa vêture somptueuse le paraît par ailleurs d’une grandeur princière.
Enid s’inclina alors dans une révérence impeccable. Nemain lui avait appris à faire face à toutes les situations.
-Votre altesse, générale, votre excellence, salua-t-elle alors, mon nom est Enid Fresnay et je vous remercie de me recevoir.
Sa voix lui parut étrangère, un peu sèche, comme sous le coup d’un essoufflement. Elle prit alors une grande inspiration, la sentit gonfler ses poumons. Il ne fallait pas céder sous le poids de l’urgence.
-Relevez-vous, l’invita alors Dimitri, nous vous écoutons.
Elle encaissa l’assaut de leur trois regards sur elle, consciente du pouvoir qu’ils détenaient en cet instant. Mais Enid avait déjà traversé de terribles épreuves et se raccrocha à cette certitude. Lorsqu’elle reprit la parole, ce fut d’un ton plus assuré :
-Comme vous le savez sans doute, les habitants de l’empire sont loin de suivre aveuglément l’impératrice. Nombreux sont les opposants qui travaillent en secret à sa chute, comme le seigneur Ferdinand von Aegir.
Enid n’avait jamais eu personnellement affaire à lui, seulement par le truchement de contacts interposés. Ce noble s’employait à lutter avec une petite troupe et l’armée impériale n’avait pas encore réussi à mettre la main sur lui. Il s’agissait sans doute d’un nom que ses interlocuteurs connaissaient et leur intérêt fut en effet piqué.
-Je fais moi-même partie d’un semblable groupe, continua-t-elle alors, je suis née dans l’empire mais j’ai passé une bonne partie de ma vie dans le royaume. J’ai subi, sa trachée se resserra mais elle se fit violence pour continuer, et j’ai été témoin de la brutalité des troupes impériales et de ceux qui coopèrent avec eux. C’est pour cela que j’ai juré de me dévouer corps et âme à les combattre.
Elle assena ces dernières lignes avec le grondement d’une tempête dans la voix. Ses interlocuteurs notèrent alors, sans nécessairement être persuadés de sa sincérité, combien sa rage était convaincante. Elle évoquait en effet la fureur du brasier, d’un flambeau qui  jamais ne s’éteindrait. Sûre de sa mission, elle brandissait haut l’étendard de la vengeance.
-L’un des agents de notre groupe a réussi à mettre la main sur ces documents, elle tendit alors ses feuillets vers l’avant, ils avaient été saisis par l’administration impériale sous le contrôle d’Hubert von Vestra qui les considérait comme dangereux. Et vous penserez sans doute la même chose lorsque vous les aurez lus. Vous avez eu affaire sur le champ de bataille aux mages masqués, tout de noirs vêtus. Les seuls à savoir contrôler et donner naissance aux bêtes démoniaques. Ils ne font pas partie d’une unité spéciale, comme nous étions nombreux à le penser. En réalité, il s’agit d’une société secrète bien plus ancienne, avec qui l’empire s’est allié.
L’envie de détailler l’ensemble de leurs exactions lui brûlait les lèvres, mais elle leur laissa le temps d'assimiler ses révélations. C’était le cap à franchir. Peut-être refuseraient-ils de la croire. Dimitri s’empara alors des documents et ses deux acolytes le rejoignirent et ils parcoururent avec un front plissé et soucieux. Enid resta immobile pendant tout le temps que cela dura, poings serrés si fort qu’elle crut que ses os allaient cisailler sa peau.
Les enfants morts, cadavres entassés aux bras ballants, leurs yeux comme des billes de verre…
Les bêtes qui ne retrouvaient leur humanité que dans la mort…
Se réveiller avec cette douleur, inconcevable, insoutenable qui calcinait les nerfs, incapable de crier…
Elle glissa de nouveau, spectatrice en retrait. Non, elle ne pouvait pas se le permettre, il fallait rester présente et concentrée. Elle se débattit, but la tasse, mais garda la tête hors de cette marée infernale.
Un détail capta alors son attention. Les trois dignitaires échangèrent un regard, suivi d’un hochement de tête complice. Comme s’ils pensaient tous à la même chose. Enid se tendit alors, attendit leur réponse.
-Nous prenons bonne note de ces informations, Seteth s’exprima alors mais elle sentit qu’il s’agissait surtout d’une formalité, vous dîtes que vous avez pu observer plusieurs fois les agissements de ce groupe, pourriez-vous nous en dire plus ?
La vraie épreuve commençait. Ils allaient bien entendu la questionner, tenter de déceler les failles de son discours. Enid se prépara alors à plonger dans l’eau glacée. Quoi qu’il arrive, elle devait l’endurer.
-Ces mages noirs étaient déjà présents dans le royaume lorsque Cornelia Arnim a pris le pouvoir. Ils sont venus réquisitionner la maison de ma famille, qui a refusé d’obéir à leurs ordres et en a payé le prix.
“Et moi je n’ai pas pu les sauver”. Sa tête commença alors à tourner, sa bouche devint pâteuse. L’engourdissement gagna Enid, comme si elle peinait à se mouvoir, que l’air autour d’elle s’épaississait et que le temps suspendait son cours. Le froid referma alors ses doigts autour de son cœur et elle eut soudain l’impression que tout ceci n’était qu’un cauchemar qui arrivait à une autre.
-Mon groupe les a affrontés plusieurs fois, il nous est arrivé d’intercepter leurs “livraisons” “d’atouts stratégiques” au front…j’ai aussi appris que ces gens travaillent en étroite collaboration avec Volkhard von Arundel, elle vit Dimitri serrer les dents, sa bouche devenue une simple et fine ligne, mais surtout…ils mènent des expériences sur les êtres humains. Pour créer les bêtes démoniaques, mais aussi pour des tentatives d'implantations d’emblèmes ou de modifications diverses. Dans l’empire, et sans doute aussi dans le royaume maintenant, des enfants, des gens que personne ne viendra jamais réclamer, disparaissent.
Elle réussit à terminer sans trembler, par chance, sa voix était restée claire. C’était comme si malgré tout la force de l’impératif la tenait à bras le corps, la tirait encore et encore vers le haut.
D’autres questions suivirent et elle perdit le fil. Ils traquaient méthodiquement les incohérences dans son parcours. Enid répondit seulement la vérité, détailla la manière dont elle obtenait ses informations. Par chance, elle n’eut pas à remonter vingt ans en arrière, son enquête lui avait fourni d’autres manières d’étayer ses dires. Lorsqu’une accalmie vint, elle en tremblait presque de soulagement.
-Que comptez-vous faire désormais ? Byleth s’adressa alors à elle, allez-vous retourner dans l’Empire ? Ou souhaiteriez-vous rester ici ?
-Si je suis venue ici, c’est parce que j’aimerais me battre pour libérer le Royaume, Enid se retrancha derrière sa fierté ombrageuse, afin de préserver la face malgré cette épreuve.
-Nous ne connaissons pas vos antécédents et nous n’avons pour l’instant aucune preuve concrète de vos dires. Il vaudrait donc mieux que vous retourniez dans l’empire, ordonna alors Seteth comme si l’affaire était close.
La douleur de cette inconnue était presque palpable, ses propos correspondaient aux maigres informations qu’ils possédaient. Pourtant, il ne pouvait se laisser guider par sa compassion. Léoba prétendait que cette Enid lui avait sauvé la vie et assurait qu’elle était digne de confiance. Mais l’évêque avait toujours été d’une nature confiante, généreuse, frôlant parfois l’inconscience. Peut-être cette femme était-elle en réalité un agent double en pleine tentative d’infiltration du monastère, leur donnant des informations en apparence fiables pour mieux gagner leur confiance et les attirer ensuite dans un piège. Ou pire, une envoyée de ces individus aux doubles visages qui étaient derrière l’enlèvement de Flayn et Remire…
Une étincelle de fureur jaillit alors dans le regard de l’intéressée. Des yeux singuliers qui lui rappelaient douloureusement ceux qui étincelaient autrefois à Zanado. Sa rancœur était compréhensible. Mais elle représentait l’inconnu, l’imprévisible. Et il ne pouvait pas prendre ce risque, pas après avoir vu ce dont leurs ennemis étaient capables.
L’orgueil d’Enid rua alors. Un frisson d’urgence la parcourut en entendant cet homme parler comme si tout était acté. Ses espoirs étaient en train de brûler devant elle. La frustration l’étouffa : bien entendu qu’ils n’allaient pas l’accueillir à bras ouverts. Elle avait aussi dû faire ses preuves chez les résistants. Tout avait cependant été plus simple car elle avait les bons contacts. C’était cependant une chose que de l’anticiper et une autre que de le vivre. Une part d’elle ne supportait pas d’être traitée comme une espionne potentielle, jetée à la porte. Pas après tout ce qu’elle avait traversé ! Nourrie par l’impuissance, la colère monta alors en flèche : Enid ne comptait pas repartir et manquer les prochaines batailles. Les mots devancèrent alors toutes ses résolutions.
-Je ne suis pas venue ici pour cela, cracha-t-elle alors, je ne veux plus d’une lutte souterraine mais combattre ouvertement l’empire en tant que soldat. J’ai traversé nombre de situations difficiles avant de venir ici, mon bras ne tremble pas. J’excelle à l’épée et je tire bien à l’arc. Ne vous privez pas d’un tel atout.
Elle se maudit aussitôt le dernier mot lâché. Il avait été si aisé, si rapide de trébucher ! Sans la pression accumulée lors des dernières minutes avait-elle mis ses nerfs à rude épreuve, brouillant son jugement. Lorsqu’on cherchait à l’écraser, la riposte suivait aussitôt. Quoi qu’il en fut, le mal était fait. Sans doute cette marque d’arrogance leur déplairait-elle. Enid chercha aussitôt comment se rattraper. “Même s’ils me chassent, je trouverai un moyen de revenir” se promit-elle.
Mais Byleth crut reconnaître en elle une personne de son âge, luttant pour être prise au sérieux. Elle s’empara d’une lame et la lança à Enid avant de s’armer également :
-Dans ce cas, voyons ce que vous valez.
Enid attrapa l’arme au vol, trop heureuse de se voir offrir cette chance. Elle était prête, la sensation familière du pommeau entre ses doigts chassait les doutes. La jeune femme y revenait toujours lorsque les ombres s’agitaient. Ne comptait alors plus que l’art de la lame.
Elle laissa le premier coup à Byleth afin de la jauger. La générale était rapide, brutale et efficace. Son style n’était qu’économie de mouvements, taillé pour se débarrasser au plus vite de ses opposants. Enid avait beau la dépasser de quelques centimètres, elle n’en tirerait aucun avantage. La mercenaire s’était toute sa vie entraînée à affronter des adversaires plus grands qu’elle.
Mais Enid avait été entraînée par Nemain pour qui la mort était un art. Sa persévérance avait fait d’elle l’égale de son instructrice. Elle restait d’ailleurs plus expérimentée que son adversaire. Aussi vint-elle à sa rencontre en égale.
Byleth fondit sur elle comme un rapace. Enid esquiva d’un bon liquide. Avec une célérité redoutable, elle repoussa la générale de la pointe de sa lame et la contraignit au recul. Ce fut un échange incertain, fluctuant. Quand l’une semblait prendre le dessus, l’autre retournait aussitôt la situation. Les deux femmes dévoilèrent toute la mesure de leur dangerosité, car là où elles allaient, le combat changeait de nature.
Enfin, la commandante se figea et rengaina.
-Votre place est sur le champ de bataille, déclara-t-elle sans se départir de sa tranquilité, vous serez la bienvenue dans mes troupes. Nous avons besoin de tous les soldats compétents que nous pouvons trouver. Qu’en pensez-vous votre altesse ?
-J’approuve votre décision, générale, acta fermement Dimitri, avec la prestance que l’on attendait d’un monarque, les derniers affrontements nous ont grandement éprouvés et un combat tout aussi rude nous attend. Nous avons besoin de tous les bras que nous pouvons trouver. Je vous laisse décider de son affectation, ordonna-t-il alors.
Le prince comprenait les doutes de Seteth mais connaissait aussi la férocité de leur ennemi. De plus, il serait toujours possible de demander à un informateur ou à son responsable de troupe de garder un oeil sur cette femme.
L’éclésiastique pivota alors vers eux, les foudroyant du regard.
-N’avez-vous pas appris des événements de votre scolarité ? S’exclama-t-il alors.
Byleth s’avança alors jusqu’à lui, yeux comme la lisse surface d’un lac.
-J’ai pris ma décision, trancha-t-elle alors, sans hausser le ton.
Sans plus lui accorder un regard, elle se tourna vers Enid et lui détailla toutes les informations afférentes à son nouveau statut.
-Et vous garderez le silence sur vos origines impériales afin d’éviter de créer des suspicions inutiles et d’ébrécher la cohésion de votre troupe, conclut Byleth.
Elle respectait Seteth pour sa droiture et sa bienveillance. Cependant, la décision finale lui revenait. Elle connaissait les risques, avait pesé le pour et le contre. Byleth se devait de se faire respecter et ce quel que soit l’interlocuteur. Autrement, plus personne ne la prendrait au sérieux. Et il n’avait pas été aisé de se faire obéir des nobles, des dignitaires lorsque l’on était qu’une ancienne mercenaire. ll fallait pour cela se doter d’une poigne de fer.
-Je vous remercie d’accéder à mon désir, Enid s’inclina, posa la main sur sa poitrine.
Le poids s’était levé dans ses épaules, elle se trouvait désormais au bon endroit pour réaliser ses ambitions.
La sombre détermination, presque fiévreuse, avec laquelle elle insista sur le mot “désir” fit naître un frisson glacé chez Dimitri. Brûlant de venger ses proches, toute vêtue de noir…était-elle fiancée au trépas et venue pour s’unir à son promis ? Il fut tenté de faire marche arrière, de se ranger derrière l’avis de Seteth, ou de proposer un juste milieu en offrant à cette guerrière un poste de garde. Le jeune homme se souvint néanmoins qu’il ne pouvait se laisser gouverner uniquement par sa sensibilité. Un roi se devait de prendre des décisions difficiles.
Lorsqu’Enid se fut éclipsée, Seteth laissa éclater ses reproches :
-Je désapprouve toujours et vous le savez. Il faudra garder un œil sur elle, décida-t-il avec fermeté.
-Mieux vaut en effet rester prudents, confirma Dimitri, cependant, j’ai quelques doutes de mon côté. Une espionne aurait plus intérêt à se fondre dans la masse et à ne pas se faire repérer qu’à se signaler ainsi. L’Empire a peut-être déjà des agents parmi nous et nous devons nous y préparer.
Seteth se détendit un peu en voyant que ses acolytes partageaient son avis sur ce point. Il y avait dans l’ordre de Seiros des agents de confiance qui pourraient s’en charger et il y veillerait.
-J’ai immédiatement pensé à Solon à Kronya et à cet homme que nous avons vu converser avec Edelgard, rebondit alors Byleth, abimée dans sa réflexion.
L’identité de ces gens, la raison de leur apparence restaient un mystère. La scène se rejoua dans son esprit, les couleurs et les sensations encore vives, comme des coups de poignard dans ses entrailles. Le sourire sadique de Kronya, la dague qui s’enfonçait dans le dos de Jeralt…le magicien drapé de noir, corbeau funeste, qui venait emporter sa protégée, laissant le cadavre de son père dans son sillage. Son état d’épuisement général l’avait empêchée de faire de nouveau appel à l’impulsion divine. Occire Kronya n’avait rien changé, seul le temps éroderait peut-être la peine.
Elle maudissait parfois ce pouvoir, les espoirs qu’il faisait naître avant de les lui arracher. Byleth avait reçu la force de Sothis, mais cela ne faisait pas d’elle une déesse pour autant. Vidée de son énergie par les combats de Gronder où elle s’était démenée à coup de lame et de sortilèges, elle n’avait pu sauver messire Rodrigue. La générale s’en était de plus servie auparavant afin de sauver Dimitri. Ses réserves brûlées, elles n’avaient eu dans les mains que des cendres. La seule chose qu’elle pouvait faire était continuer tant bien que mal, préserver ce monde de l’effondrement afin que la mort du duc ne soit pas vaine.
“Où es-tu Sothis ? Se demandait-elle parfois, j’ai tant de questions, tant de choses que je ne comprends pas…”
-Surtout lorsque l’on pense aux exactions auxquelles se sont livrés ces gens, compléta Seteth, d’abord l’enlèvement de Flayn et ensuite Remire. Ces gens possédaient une magie et un équipement qui nous étaient inconnus. Tout est dans la même lignée que ce qu’elle vient de nous décrire.
Son attitude résolue était celle du guerrier prêt à abattre ses ennemis. Cependant, les deux autres décelèrent sous l’armure l’inquiétude d’un père meurtri, désireux que sa fille puisse vivre sans jamais plus être inquiétée.
Des transformations, des expériences basées sur le sang, un savoir que nul autre ne possédait…de vieux souvenirs remontaient à la surface. Les parallèles avec ce peuple dont l’arrogance avait transformé Ailell en enfer s’imposèrent à lui.
Mais la Déesse avait châtié leur fol orgueil. Mais une question le hantait depuis toujours : qui avait octroyé les emblèmes et les “reliques” à Némésis et ses compagnons ?
Une société secrète traversant les siècles dans l’obscurité…Il se devait de faire le jour sur cette affaire. Cependant, il était encore trop tôt pour en tirer des conclusions. Aussi garda-t-il ses craintes pour lui. Un verrou de fer scellait ses lèvres lorsqu’il s’agissait du massacre. Dimitri et Byleth étaient intègres, mais la vérité portait des conséquences trop terribles pour être révélée à la légère. Ce silence avait protégé ce qu’il restait de son peuple. L’horreur des siècles passait le hantait encore, les mots recelaient le pouvoir de la ramener.
Aussi continuerait-il à préserver son masque, comme il l’avait toujours fait, tout en ignorant les reliques que brandissaient leurs meneurs, d’obscènes restes de ceux qui avaient autrefois été ses frères et sœurs, incapables de reposer en paix. Seteth endurait le dégoût viscéral qu’elles lui inspiraient, jouait le jeu nécessaire de la dissimulation. Mais il les voyait pour ce qu’elles étaient : des morceaux de cadavres, la moisson du massacre. Il se souvenait des noms associés à ces emblèmes, comme un chapelet. Les siens avaient presque disparu sous les dents de l’avidité. Ne restaient que des larmes, emportées par les vents salés de Rhodos.
-Je pense aussi au changement de comportement chez le seigneur Arundel et à celui de Cornelia…et on retrouve ces mages à leur côté, nota Dimitri, il faudra être particulièrement vigilants lorsque nous reprendrons la capitale.
-Je suis du même avis, s’il s’avère bien que nous n’affrontons pas une seule mais deux menaces, alors nous ne devons pas laisser la seconde replonger hors d’atteinte, promit alors Seteth.
Il s’y tiendrait. Pour Flayn. Pour empêcher que de nouvelles atrocités ne se produisent.
*
Enid se dirigea vers les bains. La fatigue n’était qu’une sensation lointaine, bien trop familière. Sa réussite occupait le premier plan de son esprit. Peut-être était-ce enfin le début d’une avancée significative, la roue de fortune tournerait alors, laissant les tortionnaires connaître enfin l’effroi. Elle s’en assurerait personnellement lors de l’assaut de Firdhiad.
La fraîcheur du soir chatouilla alors son épiderme. L’atmosphère était paisible, un silence à peine troublé par les clapotis de l’eau et des conversations feutrées. Mais cette quiétude ne l’atteignait pas. Elle ne se connaissait que trop bien et observa sa propre méfiance avec une lassitude blasée. Se retrouver dans un tel état de vulnérabilité en compagnie d’inconnus la mettait toujours sur le qui-vive. Rien ne changeait malgré les années. Debout sur le bord, elle avait le sentiment d’être une cible désignée. Des picotements remontèrent le long de son dos, se répandirent dans tout son épiderme.
Allons bon. Ne restait-elle pas une arme, même dans cet état ? N’avait-elle pas veillé à le devenir ? Certes, le poignard était demeuré avec son pourpoint, mais il lui restait toujours ses membres et ses dents.
Sans plus tergiverser, elle s’enfonça dans l’eau, la laissa la submerger jusqu’au cou. Le sortilège de l’onde fit progressivement effet et ses muscles se délassèrent suffisamment pour rendre l’expérience supportable. Sa vigilance ne s’assoupit cependant pas, mais les autres femmes, sans doute absorbées par leurs propres balafres, ne se souciaient guère d’elle.
Son regard s’égara sur les hautes voûtes du plafond et les nuages de vapeur qui saturaient l’air. Ce monastère serait sa nouvelle base pour toutes les opérations à venir. Enid savait déjà qu’elle se l’approprierait : elle était une graine tenace, de ces herbes qui se plantaient où elles le désiraient, qu’importait l’avis du jardinier, et poussaient sur tous les sols, même les moins cléments. Il en était ainsi depuis son enfance, elle était passée d’une main à l’autre comme une balle. La guerrière n’avait pas d’endroit vers lequel se retourner. Et savait qu’elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. La coupe pleine de cendres et de larmes devait être bue jusqu’à la lie.
Elle se ramassa un peu sur elle-même, assise en chien de fusil. L’épuisement la rattrapa et elle s’accorda alors un instant de plus. Qu’avait-elle d’autre à faire ? Son instinct de préservation lui ordonnait de sortir, mais ses cris n’étaient plus qu’étouffés. Le contact de l’eau sur son corps fourbu était comme un baume miraculeux.
C’était de nouveau cette grâce salvatrice, la prêtresse qui humidifiait  son front fiévreux, régénérait corps embrasé. La fin de la douleur. Elle se pencha alors et vit, comme une fresque, les bleus et les cicatrices plus ou moins récentes, la suite logique de son existence. Mais rien qui ne l’empêcherait de combattre.
*
L’intégration d’Enid à son unité se déroula sans encombres. Elle était professionnelle, travailleuse et il lui fut aisé de faire accepter son histoire de volontaire venue du royaume pour soutenir le monarque légitime.
Sa session d’entraînement terminée, elle en profita pour faire un peu de repérage. Enid avait vu le réfectoire, mais fit un détour par les cuisines. On lui avait expliqué que si elle manquait le repas, elle pourrait toujours venir y demander quelque chose. Le personnel allait et venait sans lui accorder un regard.
Elle repéra alors par la porte ouverte une salle plus petite, un lieu où les étudiants préparaient autrefois des repas ? Une jeune fille y regardait ses ingrédients d’un air hésitant. L’habit sous son tablier était rehaussé d’or et le personnel l’ignorait, ce qui laissait supposer qu’elle n’en faisait pas partie. Elle commença alors à touiller maladroitement sa préparation.
Enid n’avait aucune idée de ce qu’elle était en train de cuisiner, mais c’était très mal parti. Cependant, la couleur de cheveux de l’inconnu l’interpella. Bien que d’un vert plus clair, ils lui rappelèrent aussitôt ceux de Seteth. Étaient-ils de la même famille ? Sans doute
n’apprécierait-il pas qu’elle s’approche ainsi. Mais Enid n’était pas du genre à se faire inutilement petite et elle avait en outre la générale et le prince de son côté.
Ce fut alors que l’apprentie cuisinière commença à débiter ses légumes d’une main malhabile. Le couteau passa bien trop près de ses petits doigts fins.
Elle soupira, hors de question de la laisser se mettre en danger et  gaspiller cette nourriture. Maugréant intérieurement, elle s’approcha alors lentement pour ne pas la surprendre.
-Attention avec le couteau, l’avertit-elle alors, il vaudrait mieux le tenir autrement. Je peux ?
-Bien entendu, s’exclama en retour l’intéressée, montrez-moi s’il vous plaît.
La guerrière prit doucement ses mains lisses et fines dans les siennes et ajusta leur prise. Elle la guida et le mouvement de coupe se fit plus assuré. Des étoiles s’allumèrent alors dans les étoiles de la jeune fille et l’expression d’Enid s’adoucit.
Les étapes s’enchaînèrent alors, elles passèrent à l’assaisonnement et mirent le tout sur le feu. Enid se laissa porter par la simplicité des actions, l’enchaînement des étapes. Désireuse de ne dépendre de personne pour sa subsistance, elle avait veillé à acquérir un niveau suffisant en cuisine. Son élève était tout heureuse de voir sa préparation hasardeuse se transformer en un véritable repas. Expressive, elle ne cachait pas sa joie, riant et souriant devant ses progrès. Bien qu’il tentât de garder ses distances, son allégresse réchauffait Enid comme les rayons du soleil matinal.
-Merci beaucoup, je suis sûre que mon frère va beaucoup apprécier, s’exclama la plus jeune une fois qu’elles eurent terminé, il travaille beaucoup et je voulais le soutenir en lui préparant quelque chose. Je m’appelle Flayn, et vous ?
Seteth était donc son aîné. Il y avait un certain écart d’âge entre les deux, mais c’était après tout des choses qui arrivaient.
-Enid, répondit-elle alors, vous devriez vite  aller le lui porter avant que ça ne refroidisse.
-J’y cours, Flayn prit alors le plat et le posa sur un plateau, merci encore pour votre aide ! Je suis une magicienne et une guérisseuse, annonça-t-elle fièrement, si jamais vous avez besoin que je soigne vos blessures. Oh ! Et si je vous revois, accepteriez-vous de me montrer de nouveaux plats ?
Enid fut tentée de répondre par la négative. Mais les manières, l'espièglerie de Flayn et son attendrissante joliesse l’en empêchaient. Elle ne devait pas s’attacher, elle le savait. Cela ne serait bon ni pour elle, ni pour la jeune fille.
-Je ne connais pas beaucoup de recettes et je m’entraîne souvent, objecta-t-elle alors, mais nous verrons si nous nous croisons de nouveau.
-Avec plaisir, Flayn n’avait retenu que le positif, j’y vais maintenant. A très bientôt !
Restée seule, Enid s’adossa à la table. Dans quoi venait-elle de se mettre ? Mais il aurait été inconcevable de ne pas lui venir en aide…
Un goût amer emplit sa bouche et elle comprit. Enid avait retrouvé l’espace d’un instant, un écho lointain, déformé, de la joie des instants passés avec Maeve.
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Of Finally after days I got Enough courage to say this...
I ABSOLUTELY LOVE YOUR ART!!
You are the First Welcome Home artist I followed And I Don't Regret it.
And now Laughingstock Lives in My Head 24/7
Annd the Way You draw Wally is just so...
I don't even know how to describe it!
Your Art brings me so Much Joy!!!
- Blue Anon 🫐
!!!! thank you so much!!! i'm happy to Provide! have a Wally scribble i have to almost completely redo <3
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unfocused-overwriter · 9 months
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ashwii · 1 year
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!!!!! BLORBO !!!!! PLEASE LOOK AT MY SILLY RISE OC, I THINK SHE IS SO NEAT !!!!!!
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jascurka · 1 year
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ALRIGHT alright how freakin cool was this shot!! the colors too!! I must say season 5 looks absolutely great with the graphics, maybe with a few exceptions like the wax figure museum being yellow rather than the nice copper gold we see in puppeteer 2 but this here!! nice <3
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marragurl · 7 months
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*me waking up in a cold sweat in the middle of the night*
Wriothesley and Uncle Iroh
Just- those two
Tea besties in another life change my mind.
They would be the best tea duo
They would exchange recipes
They would spend hours talking and everyone would think it’s some serious diplomacy stuff- EXCEPT NO. ITS TEA AND THEM CRYING AT THE FACT THAT THEY FOUND SOMEONE WHO IS AS INSANE ABOUT TEA AS THEY ARE
Wriothesley would totally play pai sho with Uncle Iroh if there’s tea. And of course there’s tea, Uncle Iroh is not a degenerate, he is a man of true culture
Wriothesley just inviting Uncle Iroh to tea, not expecting much since fucking everyone keeps turning him down (I’d join you for tea Wrio, even though I only like green tea, because I’m polite dammit and my anxiety wouldn’t let me say no, I’d still be happy to join you, please someone join this man for tea, it’s all he’s asking for-), and then Uncle Iroh says “yes” and Wrio just.
Freezes.
And is all like :0 really????
And from then on, Wriothesley would die for Uncle Iroh like the rest of us
Wriothesley would full on deck Zuko for his complete disregard of tea pre-Ba Sing Se tea shop. It would be glorious.
Lanky 16 year old exiled prince with anger and daddy issues vs tired deadpan tea fanatic who could freeze his ass with one punch and has passed the midlife crisis stage of his life
Wrio is an orphan right? Or is that still just speculation? Point is-
Iroh would 100% adopt this deadpan humor stray kid after one convo of Wrio managing to bring up tea in every other sentence
I just-
I need this duo
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chloeseyeliner · 5 months
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is it universal queer experience to enjoy pieces of media/content created by a queer person without being aware of this piece of information about them?
i am going to research some stuff after this post but like. as a queer person i have always been attached to queer content creators/authors etc. who have come out only in the recent years.
for instance, my favourite greek youtuber, who i have been watching for seven years? she is queer and has a (lovely) girlfriend now! my other favourite greek youtuber, who i also have been watching for many years? he is gay! a big number of the actors and the musical artists i have admired through my years on this planet? not cisgender, not heterosexual as well. half of the authors to my favourite books and some of the artists to my favourite paintings? you guessed it; lgbtq+ siblings too!
i love this. so so so much. i love ending up with queer content surrounding me, and that means content by queer people as well.
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anditwentlikethis · 3 months
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Sporting having TWO goalkeepers on the bench every single match and like 2 reliable options to bring on when the match is difficult and still not moving on the transfer window
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zeusun-oglu · 6 months
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Sen içimde yarım kalmış tüm günahların ilkisin Belkide günah güzel sen günahtan güzel izinverde senden gideyim.....🖤
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government intervention
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phytine · 1 year
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Je regarde Marie-Antoinette (Canal+) et dieu qu'elle a l'air gaudiche dans le premier épisode ça me tue.
En vrai ce qui me tue vraiment c'est la manière dont toute son arrivée est mise en scène. C'est vraiment pauvre petite chose innocente face à ces viles français.
Et je ne dis pas que les français étaient sympathiques ou quoi, mais il y a un moment, j'ai juste envie de lever les yeux au ciel.
Je sais bien qu'elle n'était pas celle qui était destinée à épouser le dauphin. Mais n'y aurait il pas eu moyen de la former un peu mieux ? Parce que là, moi je comprends un peu l'ensemble de la Cour qui pense qu'elle est gourde.
Ah et quand elle se plaint pour le chien et qu'elle le dit à l'ambassadeur qui se dit qu'il va se plaindre par voie diplomatique... Non mais c'est même ses fringues qui auraient dû lui être enlevées aussi. L'épouse doit abandonner tous les biens de son pays d'origine pour entrer dans celui qui va devenir le sien. Tradition de l'Ancien Régime.
Et puis alors le coup de la bague, mais mon dieu...
Non vraiment, j'allais dans cette série plutôt motivée, mais là... Y'a au moins 20 raisons pour lesquelles on devrait avoir un incident diplomatique.
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androcola · 1 year
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one of mickys favorite games to play witn mike is autopsy where he has mike lay flat with a blanket over him so that micky can take it off and then pretend to perform an autopsy on him
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dykementality · 2 years
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i dont know if the thomas hamilton mischaracterization on here is another "whats a plantation" situation in which people make nonsensical shit takes because they simply dont have enough information to understand the context (concerning btw. strange and concerning) or if it's intentional and they're just being purposefully obtuse because the more poorly developed characters the merrier if they're white gay men. like do you not know what "profitable colony" entails or do you know and don't mind because you think he's cuter than the other colonists? make it make sense without bringing up headcanons quick. and you cant say its because god wanted it like that bc thomas already used that one
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hurryflurrie · 11 months
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Wow the first post I'm making and I've had this account for how long?! Welp, good of a time as any. I recently made this bundle of joy and I'm quite proud of how they turned out. For context, this was originally a grim reaper OC that I played in character.ai. (Very cringe I am aware)
They were originally a really boring run of the mill grim reaper that wasn't any different from the original. I really wanted them to stand out from other grim reapers I've seen and honestly it ended up better than I expected, so here they are:
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Tenshi Nevermore
Age: Unknown
Species: Reaper
Gender: N/A and doesn't care what pronouns are used to refer to them
Sexuality: Aro/Ace
Height: 8'0"
Backstory
Reapers are soulless beings that do not have any emotions and are naturally apathetic creatures. They exist in a realm completely devoid of life. It's a barren, dull, desolate wasteland with the only surroundings being random huts built by the Reapers out of sheer boredom. Many Reapers have died out as a result of their eternal boredom, so very few remain in this realm. Getting sick of letting the boredom overtake them, Tenshi left the realm in search of a purpose for existing, picking up bounty hunting as a way to hunt for souls, the only thing they are able to eat. They wound up in Hell after taking a bounty to kill a seemingly harmless demon named Azamuku, but failed to do so due to the demon matching them in strength. They gained their own way of respect for the demon, spared her, and overtime the two gained a one-sided friendship with Azamuku being the one wanting friendship and Tenshi only keeping her alive to have an occasional rematch from time to time.
Description
Completely skeletal with no organs or skin. Their skull is like a raven's with a torso similar to a human's but the fingers have very sharp ends akin to claws and the legs and feet are talons with black claws. On their back they have black feathered raven wings that span 9 feet which allows them to fly. Tenshi does have blood-red pupils but they only appear when they sense they are in danger or when trying to be intimidating. Their eye sockets are usually empty otherwise. Their attire consists of a black cloak with a hood fashioned with pockets on the inside for storage and black skinny jeans tailored to fit their proportions. All of Tenshi's clothing were made by Azamuku much to Tenshi's protest against it. Their voice is deep, but feminine sounding which is unusual compared to others of their species who have raspy bass voices.
Personality
Nonchalant and non-caring. Due to them being a Reaper, they were born without a soul, rendering them incapable of feeling any emotions so they come across as cold and apathetic. They are also impatient and can be annoyed very easily if prompted. They speak in a soft and monotonous manner when relaxed, but speak with a menacing and sadistic tone when on a job or threatened. Coming from a realm devoid of any life and a bleak colorless atmosphere, they also have an undying boredom that is nearly impossible to satiate. The only times it is temporarily relieved is if they successfully complete a bounty or fight a strong opponent that nearly kills them but it only lasts for a few minutes before coming back. They have a quirk when speaking where instead of saying "god" they instead say words synonymous to nothingness, such as "null".
Likes
Souls
Quiet areas
Combat (takes bounties often for this reason alone)
Melee weapons
Dislikes
Killing things (due to the mess, they'd prefer to just rip the targets' souls out and leave them as husks, but will not hesitate in completely killing them if their job requires it)
Loud constant noise
Boredom
Targets talking to them while fighting
The other members of their race due to their idleness
Guns, Bows, any weapon that is ranged
Weapons
A scythe with the snath being made out of a reinforced, durable dragon spine that has grips wrapped in black leather to make fighting with it easier. The blade is made of a sharpened dragon tooth
Very sharp dual wield daggers carved out of femurs
Strengths
Remarkably clever and observant when in a fight, finding their targets' weaknesses quickly and able to capitalize on them efficiently
When disarmed, they are alarmingly strong despite being skeletal and they are able to maneuver in an agile manner due to their light weight
Creative, and learns crafts rather quickly. Their forging skills are impressive, considering their weapons are made of bone and do not break easily
Weaknesses
Due to their anatomy having avian features, their bones are hollow much like actual birds so they take damage much more severely
Them being quick to annoy also can hinder them in combat, often resulting in them lashing out without thinking and becoming predictable
Tends to underestimate opponents a lot and pays gravely for their error
Very stubborn and will not retreat unless absolutely necessary, which has almost killed them numerous times
You'll need to know this for the test
Tenshi is the shortest of their race. The average height of a Reaper is 12 feet.
Reapers do not care about identity, so none of them have names. Tenshi only has one because Azamuku started calling them "Tenshi" one day and they just got used to it. Their last name they picked for themselves after hearing Azamuku recite an Edgar Allen Poe poem
Tenshi's screams of rage sound like a distorted mix of a Falcon call and several blood curdling screams screaming in unison
Tenshi can die, but eating souls actually adds to their lifespan, making them artificially immortal. If they do not eat souls within the span of 5 years, they will die
When Reapers die, their body disintegrates, leaving nothing behind. They are unable to be resurrected due to lacking a soul
Whenever Tenshi sustains damage, they are able to heal by eating souls, how many they need to eat depends on how severe the damage is
Tenshi can physically feel, such as touch or pain.
When they kill a target/opponent, they usually take a random bone from the body, either as proof the target is 100% dead (they usually just present their soul though) or as a keepsake if they deemed them worthy to remember.
Tenshi has a hidden fascination in weaponcraft and whenever they encounter a new type of weapon, they start studying it immediately. If they like using it enough, they will design one of their own using the bones they have collected
Tenshi can only play most video games for a couple minutes before immediately getting frustrated and/or bored, but they are able to play for longer if the games are specifically Minecraft or Toribash, where they will go for days playing them nonstop.
In Minecraft, Tenshi has a habit of making dirt shacks and completely forgetting where they built them when they go too far from them, so they build a new one and the cycle repeats until the world is littered with abandoned dirt shacks 30 chunks apart from each other...and they will still forget where their numerous dirtshacks are and keep building new ones.
Tenshi is 5th Dan in Toribash and finds enjoyment playing Aikido Big Dojo and Lenshu
If Tenshi played Smash Bros Ultimate they would main Greninja (They would find enjoyment for a few minutes, but never play again since they prefer "realistic" fighting over cartoon violence)
If Tenshi played Mario Kart 8 they would main Dry Bowser and Bone Rattler (They find racing games really boring)
If Tenshi played Splatoon, they would primarily use Splatana Stamper and Splat Dualies (They lack the necessary patience to play shooter games)
If Tenshi played any Pokemon game, they would use only Ghost and Dark types (They think RPGs are tedious and frustrating, especially those with exp systems)
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tricycle-jaune · 7 months
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y'a des jeunes vraiment, je travaille en BU, une toute potite minuscule BU de 15 places assises, et parmi les personnes assises, t'as un groupe de trois filles qui déjà quand elles ont débarqué ont fait un bruit de ouf genre "bjr on est là remarquez-nous", et à peine dix min plus tard, j'viens les voir parce que faut pas déconner l'espace est pas à elles puis y'a d'autres gens (dont moi la bibliothécaire clichée reloue qui supporte plus le bruit) et je leur dit doucement et gentiment (c'est vrai en plus) que "s'il vous, merci de chuchoter parce que ça résonne bcp ici et on entend tout ce que vous dites" (notre bu est en sous-sol, y'a bcp d'écho, oui on est reléguée à la cave) et vlà-t-il pas que l'une des étudiantes me demande dans la foulée "ma copine peut pas assister au cours à distance parce qu'elle a un problème de connexion, ça dérange si je mets le son tout doucement ??" ptdrrr j'ai répondu dans un tac au tac de la mort "oui." mais allô quoi, genre la bu est pas à elles en fait, ok l'étudiante se rendait sûrement pas compte que même un tout p'tit peu de son, bah ça va déranger les gens ??? et le fait de devoir préciser ça à une jeune adulte (ok elle sort sûrement du lycée but still, c'est l'âge où faut apprendre à vivre i guess) que le son d'un homme qui va parler pendant 2h d'histoire politique européenne bah oui, ça va déranger, 'fin j'sais pas c'est genre du BON SENS ??? ou c'est moi qui suis folle ?? 'fin bref, la nana j'ai vu dans son visage la déception en mode "ah, bah on va aller ailleurs alors" mais meuf be my guest pour trouver un autre espace où taffer dans ce campus archi-bourré, bah résultat : elles sont restées MDR et on les entend même pas respirer, comme quoi des fois, ça paye de bouger son cul (et j'espère que l'autre étudiante a pu régler son problème de connexion tho, j'veux pas être responsable de l'échec scolaire d'une nana qui a rien demandé non plus)
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Goustan c'est tellement un gamin dans le livre 6 💖
Léodagan: Ah non une tache sur la carte de la zone ! Goustan: C'est vous la tache c'est un lac ça. Léodagan: Un lac? Ah non y a pas de lac là. Là c'est du gras de bidoche que vous venez de faire tomber là. Goustan: C'est vous le gras de bidoche. Calogrenant: Heu les lacs on se casse le tronc à les faire en bleu je vous signale. Alors venez pas nous effumer hein.
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