Onirisme.
18 mars 2019
18 mars 2019
Ô mon beau tilleul, toi, qui si souvent m’a apporté la paix, me revoilà à tes pieds.
Mon grand ami, compagnon de mes insomnies
Combien de fois ai-je soupirée, rêvée, fantasmée, logée au creux de ton bois noueux ?
Tu m’as apporté réconfort, une fois mes yeux fermés, figée dans mon for.
Et aujourd’hui, je reviens.
Le cœur lourd semblable à un poids mort.
Pourquoi m’as-tu laissé espérer, toi si sage que tu es, que les choses changeraient ?
Que je pourrais enfin me sentir libre et aimée, tel que je suis, ne pas être une pâle copie de mes désirs et volontés ?
Alors si je suis fautive, pourquoi pas lui ?
Pourquoi me sens-je seule coupable ?
En ai-je demandé ou espéré trop ?
Pourquoi restes-tu désespérément silencieux à ma détresse, ô mon bel ami ?Toi, qui les jours de pluie, m’offrais les plus beaux espoirs de voir venir des jours meilleurs.
Toi, qui par le bruissement apaisant de tes feuilles, m’a si souvent souffler un mot réconfortant.
Pourquoi n’est-tu plus là ?
Aurais-je oublié le son de ta voix durant ces si beaux temps ?
Gardes-tu jalousement tes conseils si salvateurs, parce que je t’ai délaissé ?Pourtant… Je ne t’ai pas oublié, chaque jour où le ciel se faisait maussade, je te rappelais à mon bon souvenir, toi aussi ?
Je t’ai fais fuir ?
A.
2 notes
·
View notes
La fin de la fin
25 Octobre 2016. Un jour comme un autre pour certains, un anniversaire pour d’autre, un mauvais jour ou un bon jour, pour ma part c’était la fin. Aujourd’hui, je fais le pas de raconter mon histoire, anonymement, je ne cherche rien, si ce n’est un exutoire pour faire table rase de tout ça.
Assise à même le sol de mon petit appartement d’étudiante, un petit vingt mètre carré loué dans une résidence sociale pour étudiant, juste la bonne taille pour une personne seule. Seule. C’est ainsi que je me définis à cet instant, perdue dans un immense brouillard et fatiguée de vivre. Une bouteille vide à mon bord, une seconde entamée dans ma main et une clope en train de se consumer dans l’autre. Les deux mêmes chansons coincées en boucle, Where is my mind ? Des Pixies et Whiskey Lullaby de Brad Paisley. Deux chansons que j’ai mis très longtemps à pouvoir réentendre.
Je fixe à tour de rôle le vide de mes larmes et les boites de médicaments face à moi. Je ressasse sans cesse ma vie, comment j’en ai fais pour en arriver à ce point de non retour. Je pensais que ça allait passer, mais finalement non. Je me souviens de ce jour comme si c’était hier.
Comme chaque lundi, je suis allée en cours après une courte nuit de deux, trois heures, c’était monnaie courante pour moi, les derniers temps. Un cours magistral optionnel sur les méthodes d’enseignement et la didactique des langues de troisième année de Langues vivantes. J’avais horreur de ce cours, je m’y faisais chier, comme dans tout mes cours en faite. J’étais rentrée chez moi, il n’était pas là à mon grand soulagement. J’avais lâché mon sac, las, à côté du bureau et j’en sorti mon énorme trieur déjà plein en ce début d’année. J’avais essayé de bosser mes différents exposés sur l’histoire allemande, en fumant clope sur clope, envahie par mes mauvaises pensées quotidienne, j’avais pris l’habitude de vivre avec. L’heure de partir garder les enfants approchait à grand pas tandis que mon coeur se décomposait. Une envie d’hurler, c’était logée en moi à m’en tordre les boyaux, je tremblais à mesure que les souvenirs, TOUT les souvenirs remontaient. Je suis restée assise sur mon BZ, plusieurs minutes, heures ? J’avais perdue toute notion du temps. J’ai appelé ma chef pour lui dire que je ne pouvais pas garder les enfants, pas dans cet état, leurs cris et leurs caprices m’auraient fait plus de mal qu’autre chose.
Chose faite, je suis allée acheter mes bouteilles. Intelligente façon de traiter le problème, n’est-ce pas ? C’était ma façon depuis un an. Depuis cette nuit. Une fois rentrée, j’ai débouché une bouteille et j’ai bu au goulot. J’avais jamais compris l’intérêt de gâcher un verre pour trois euros cinquante huit. Coincée dans un gouffre de panique, je me suis mise à farfouiller dans ma boite à pharmacie, les mains tremblantes, tout ce qui était susceptible de calmer mon état de grand mal. J’avais finir par sortir quatre boites. Lysanxia, Lexomil, Atarax. J’ai pris un demi comprimé d’Atarax pour m’apaiser. Assise sur le sol, adossée à l’assise de mon BZ, je penchai la tête en arrière en prenant de grande inspiration pour me détendre. Mais mon corps et mon esprit en avait décidé autrement, j’avalais à nouveau quelques gorgées et subitement, mon regard se posa sur les quatre boites de médicaments, posés. Là. Sur le sol. Pêle-mêle. Me lorgnant sournoisement.
C’est peut-être comme ça que ça doit se finir… Je suis fatiguée de me battre. Après tout ça, c’est sûrement ce que je mérite.
Dans un soubresaut de lucidité, j’agrippai mon téléphone et appela ma tante. Elle répondit presque immédiatement et mes larmes se mirent à couler instinctivement. J’étais en train de perdre le contrôle, de ma voix fébrile, je lui ai demandée si je pouvais lui rendre visite. Ma tante est une des plus merveilleuses personnes que je connaisse, comme une mère pour moi, depuis que je m’étais émancipée de la maison familiale. Je n’ai rien contre mes parents, nous avons une relation cordiale, c’est ça, cordiale. Bref, je m’égare.
Le trajet en bus fut un calvaire, les yeux rougis, la mine basse et les mains tremblantes. J’avais honte de moi et le regard des gens me renvoyaient une image pitoyable. Oui, je le mérite. Je me suis traînée sous la pluie, jusqu’à l’appartement. Quand elle a ouvert, je me suis effondrée dans ses bras, non, vraiment. Mes jambes se sont dérobées sous moi et mes intestins noués m’ont mise à genoux. Je me souviens avoir soufflée un Je n’en peux plus Tata, je veux mourir. Mon cousin m’a aidé jusqu’à la cuisine pendant que ma tante me servait un café. J’ai essayé de me calmer, se fut long et de mot mal assuré, je tentais tant bien que mal de tirer au clair tout ce fouillis sans vraiment y parvenir. Cela donnait à mon discours, une certaine incohérence. Ma tante voulait que je reste dormir, mais je ne pouvais pas, je voulais rentrer me glisser sous ma couette et ne plus exister, disparaître avec l’espoir que demain serait meilleur. Accablée par le regard d’inquiétude et d’incapacité de ma tante, mon cousin et ma jeune cousine. Peu encline, elle me ramena chez moi, jusqu’à ma porte, je ne voulais pas la laisser rentrer à cause des bouteilles et des médicaments, toujours étalés sur le sol. Je lui avais expliqué, ce qui était en train de se passer quand je l’ai appelé et elle m’avait conseillé de les jeter dans les toilettes. J’avais la ferme intention de le faire quand je suis rentrée, puis la porte fermée, elle s’envola loin, très loin. J’attrapai la bouteille et j’en bu quelques lampées en allumant la musique avant de reprendre ma place initiale au sol. Mon portable vibra, c’était lui. Il voulait que je descende faire une soirée chez des amis en bas, je me traînais jusqu’à la fenêtre et constatait que l’appartement de ma voisine de rez-de-chaussé était plein de mes amis, ceux que je considérais comme tels à l’époque. Pas envie de voir leur gueule. Je répondis par la négative avant de recevoir un déferlement de SMS, me disant que si on battait de l’aile, c’était ma faute, que j’avais une propension énorme à gâcher nos bons moments et ainsi de suite, les reproches habituels, eux aussi j’en avais pris l’habitude.
Ne me croyez pas assez idiote pour m’être foutue en l’air à cause d’un con, c’est une des raisons, mais il y en a tellement. Je les accumule depuis ma naissance et on m’a doté de la capacité de ne jamais oublier, rien. Certains souvenirs sont confus, mais reste présent et apparaissent par flash de temps à autre quand les jours se font un peu sombre, c’est pour cette raison, que j’ai décidé de coucher tout ça à l’écrit, pour partager mes vieilles douleurs, dans l’espoir que si quelqu’un tombe dessus et se reconnaisse dans certaines situations, qu’il sache, qu’il peut s’en sortir que rien n’est fini.
J’allumai une clope et fini la première bouteille, je ne perdis pas de temps pour ouvrir la seconde. J’essayais de m’imaginer le tableau et je le trouvais minable, pitoyable, j’aurai voulu le brûler. Les minutes avançaient et doucement, l’idée d’en finir fit son nid au creux de moi, s’enfonçant un peu plus comme un poignard. J’alternais larmes et état catatonique. Et puis, ma main glissa vers une plaquette et j’en pris un. Puis deux. Une plaquette. Une boite, puis les quatre. Une vague de soulagement me réchauffa le coeur et pour la première fois en 2 ans et demi, je me sentie sereine, apaisée. Ma clope à la main, je me délectais de la fumée et du goût de la cigarette. Les affres de la vie ne me faisait plus souffrir. J’allais partir en paix.
A ce moment, j’ai pu expérimenté la théorie Freudienne du ça, du surmoi et du moi : je voulais partir, en finir, mon surmoi essayait de contre balancer ma décision et mon ça m’a sauvé.
Je sais que pour beaucoup, le suicide est une preuve de lâcheté. Je le pensais aussi, figurez-vous, mais j’ai pu ressentir les effets de ce besoin vital. Quand plus rien ne vous sourit, que vous accumuler beaucoup trop de merde et qu’il n’y a personne pour vous écouter et vous comprendre. Bien sûr, des personnes essayent avec bienveillance ou juste pour leur conscience, j’aurai aimé que ma meilleure amie soit là, elle était deux étages en dessous, ils étaient tous deux étages en dessous, et celui que j’espérais tant, deux rues plus loin, mais chacun a ses problèmes et essayent de les gérer à sa manière. J’avais tout sauf l’envie de m’expliquer, de me justifier, de m’adonner à cet épanchement narcissique. Je croyais avoir les épaules pour faire face seule, parce que j’avais toujours fais ainsi. Je me suis trompée.
Comment je suis encore là ? Mon cerveau. Apparemment, je vous le dis en toute franchise, je ne me souviens de pas grand-chose après avoir éteins ma clope et m’être allongée sur mon canapé et ce pendant trois jours. Ce nigaud de cerveau, qui avait, un peu plus tôt, prit la décision d’en finir, a eut un soubresaut de conscience et aurait envoyé un message aux personnes dont j’étais le plus proche à ce moment là, alors que je voulais tout sauf les impliquer dans cette histoire. Égoïste, n’est-ce pas, étant donné que forcément mon acte, les mêlait à cette histoire ? Je ne m’en rendais pas compte, car avec tout mon bordel, je ne concevais pas que je pouvais être un être cher pour quelqu’un.
Un simple Désolée.
Je me souviens de coup pour me réveiller, je ne les ressentais pas vraiment, de mes yeux embués, je voyais Lola* me donner de grand coup pour me tenir en vie. Tandis que Vivien* essayait de me relever et de me faire vomir avec ces doigts. Ça je m’en souviens car la douleur s’est fait ressentir jusqu’à deux semaines après. J’entendais des échos de cris, de pleurs, les yeux à demi-clos et mon cœur ralentissant. J’ai sentis ce pincement, cette douleur avant de fermer les yeux.
Ça pue putain c’est quoi ce truc ? De l’éther. On essayait de me tirer de mon sommeil. Des pompiers. Ils me parlent. Je ne comprends rien, je ne veux pas comprendre. Il faisait froid. J’avais froid. Le camion. Les visages de ma tante, mon cousin et ma cousine, qu’est-ce qu’ils font là ? La lumière blanche et forte de l’ambulance.
Je suis désolée. Je ne veux plus.
Mon coeur s’est arrêté de battre quelques secondes, ils ont réussi à me réanimer en chemin. Les deux jours, qui ont suivi, ont été ponctué d’hallucination, de phase de sommeil et d’engueulade avec les infirmières. Sous hallucination, malgré les lavements, j’ai arraché plusieurs fois mes perfusions, persuadée d’entendre les cris de mes parents et des infirmiers dans le couloir et voulant les voir, je me levais. Personne. Ils m’ont récupéré en train d’errer dans les couloirs. Je me souviens d’image très floue, du monde, qui penchait sur le côté, de l’infirmier, de lui.
On m’a transféré trois jours après dans une unité psychiatrique, où je suis restée deux mois et demi et où j’ai pu faire un début de point sur ma vie.
Je suis mal placée pour faire la leçon, mais si un jour, une telle décision fait son chemin jusqu’à vous, parlez-en, appelez quelqu’un, n’importe qui, allez sonner chez un voisin, ne rester surtout pas seul. Ne vous faites pas avoir…
Aujourd’hui lorsque je relis ces lignes, j’y trouve de l’espoir et du bienfait, bien heureusement, j’ai été sauvé ce jour là et j’en ai fais du chemin, c’est long et loin d’être toujours facile, une bataille de tout les jours, MA bataille de tout les jours, celle qui me permet d’apprécier la vie telle qu’elle est, malgré la société et le monde pourri dans lequel on vit. Si je partage ce texte aujourd’hui, c’est pour que les personnes, qui souffre, y trouvent de l’espoir. Cette période est la pire de ma vie jusqu’à maintenant, même si j’en ai connue d’autre depuis. Mais je me suis fais violence, je me suis battue corps et âme, de tout mon coeur. Et aujourd’hui quand je vois le chemin que j’ai parcouru, je suis fière, même si je suis encore jeune. La souffrance psychique et psychologique n’a pas d’âge, elle existe et n’a rien d’égocentrique ou d’égoïste. Insufflez-vous la vie dans tout ce qui peut vous y raccrocher, même si aujourd’hui, le temps est dégueulasse, demain il sera peut-être plus clément. Si ce n’est pas le cas, donnez-vous les moyens pour le rendre plus clément. On a le droit de souffrir, d’être triste, d’être de mauvaise humeur, mais on a aussi le droit d’être heureux, pas par le biais et l’approbation de l’autre mais par soi-même.
Soyez fort et rendez vous heureux!
3 notes
·
View notes