Tumgik
#grande oeuvre
jonathan-pradillon · 1 year
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Grand tableau contemporain : Vaste texture couteau or orange rose iridescente.
œuvre réalisée au couteau à la peinture acrylique sur châssis en bois entoilé en coton (100% coton, toile cloutée). Couleurs iridescentes. Rebords du châssis peint à la peinture acrylique noire. Protection : œuvre vernie à la bombe aérosol brillante.
Pour voir un aperçu vidéo de cette peinture, rendez-vous sur : https://youtu.be/sEZ-nLe0H5I
Format : 116 cm x 89 cm x 2,5 cm.
Diagonale : 146,2 cm.
Poids approximatif : 3 kg.
Date de réalisation : 02/2023.
Artiste : Jonathan Pradillon
Pièce unique.
œuvre signée. Certificat d’authenticité fourni. Emballage soigné.
Prix : 600 €.
(ŒUVRE VENDUE)
Pour acquérir cette peinture, rendez-vous sur : 
Singulart : https://www.singulart.com/fr/oeuvres-d-art/jonathan-pradillon-vaste-texture-couteau-or-orange-rose-iridescente-1795704
Artmajeur : https://www.artmajeur.com/jonathan-pradillon/fr/artworks/16633747/vaste-texture-couteau-or-orange-rose-iridescente
Artfinder : https://www.artfinder.com/manage/jonathan-pradillon/product/vast-iridescent-pink-orange-gold-knife-texture-6c2fc/?utm_campaign=shareaholic&utm_medium=copy_link&utm_source=bookmark
Saatchiart : https://www.saatchiart.com/art/Painting-Vast-iridescent-pink-orange-gold-knife-texture/968246/10231059/view
Etsy : https://www.etsy.com/fr/listing/1432247105/grande-peinture-sur-toile-vaste-texture?click_key=598a933d0d62afcea349203c8300e327339d807b%3A1432247105&click_sum=f1d8b7e7&ref=shop_home_active_1&langid_override=3
Artsper : https://www.artsper.com/fr/oeuvres-d-art-contemporain/peinture/1886796/vaste-texture-couteau-or-orange-rose-iridescente
Amazon : https://www.amazon.fr/dp/B0BXL98SN5?ref=myi_title_dp
youtube
4 notes · View notes
vipereaspic · 1 year
Text
Tumblr media
The three phases of the Magnum Opus: Nigredo, Albedo, Rubedo 
(from Pretiosissimum Donum Dei, published by Georges Aurach in 1475)
19 notes · View notes
onlyhurtforaminute · 1 year
Video
youtube
TRISTE TERRE-GRAND OEUVRE
9 notes · View notes
uneanneebleue · 2 years
Text
Tumblr media
« Le bleu n'a pas de dimension, il est hors dimension, tandis que les autres couleurs, elles, en ont ».
Yves Klein - L’infini bleu
6 notes · View notes
galerie-grace · 3 months
Text
Saskia Weyts. Travaux disponibles. Grands formats
Tumblr media
S.X. Respiration. 78x116cm. Eté 2022. Huile sur papier. 2100 €
Tumblr media
S.W. Corps clair. 78x116cm. Eté 2022, Huile sur papier. 2100€
0 notes
fredchabot · 7 months
Text
Tumblr media
Expo du 15 oct au 15 janvier Aux Hermites (37). 4 grandes pièces vont faire le déplacement.
0 notes
sabaneevaldml · 9 months
Text
Année : 2005 Médium : terre cuite Hauteur : 46 cm
0 notes
random-brushstrokes · 2 months
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Norman Lindsay - Rita Lee (1938-1942)
The act that the figure of Rita looms large in the oeuvre of Norman Lindsay is no small endorsement, given that the artist worked with approximately 130 models during his highly productive period of the 1930s and 1940s. Writing to his biographer, Norman Hetherington, Lindsay stated that during ‘the late thirties, when all the uproar of the twenties had died down, I had the best time of my life. The press left me alone when I ceased to be news. I had no exhibitions and sold work through the dealers…’ It was during this period that the artist was introduced to Rita Lee, a statuesque Pre-Raphaelite beauty of Spanish and Chinese parentage, whom Lindsay was to feature in a diverse selection of paintings, ranging from theatrical creations such as Crete 1940 to more decorous examples including Rita of the Nineties 1942. ‘One girl, named Rita, that I painted many times during my attack on oils, was the only one I got results from. She was a quiet, simple creature, very reticent, but she always expressed the emotion of any pose I put her in.’ Lindsay valued not only Rita’s versatility, but also (to borrow a phrase from Arthur Conan Doyle) her ‘grand gift of silence’, stating that ‘She was not a talker. She’d sit aloof and reticent behind her mask. She was a perfect model for oil painting,’ her reticence being ‘…one of her best assets. Chattering models are a nuisance.’ Whether the success of their working relationship was due to the model’s striking looks, her capacity to convey emotion or her ability to let the artist focus on the task at hand (or a combination of all three), as the artist’s granddaughter Helen Glad has noted, ‘Norman Lindsay never did a bad painting of Rita, which is why they are worth so much more than the others.’ (source)
165 notes · View notes
exhaled-spirals · 7 months
Text
« Imaginez les remarques que pourrait faire un observateur. . . de notre espèce, . . . comment elle se transforme, comment elle se consume depuis un siècle environ. Il aurait grand sujet de se divertir à nos dépens en constatant le curieux retournement de nos efforts inventifs contre nous-mêmes. Tandis que nous croyons nous soumettre les forces et les choses, il n'est pas un seul de ces attentats savants contre la nature qui, par voie directe ou indirecte, ne nous soumette, au contraire, un peu plus à elle et ne fasse de nous des esclaves de notre puissance, des êtres d'autant plus incomplets qu'ils sont mieux équipés.
. . . Et ne parlons pas des odeurs, des bruits que vous endurez, des trépidations, des courants de toute fréquence, des nourritures synthétiques, que sais-je ! Et quant à l'intellect, mes amis, quant à la sensibilité. . . on vous soumet l'esprit à une merveilleuse quantité de nouvelles incohérentes par vingt-quatre heures ; vos sens doivent absorber, sans un jour de repos, autant de musique, de peinture, de drogues, de boissons bizarres, de spectacles, de déplacements, de brusques changements d'altitude, de température, d'anxiété politique et économique. . . que toute l'humanité ensemble, au cours de trois siècles, en pouvait absorber jadis !. . . Cependant que la politique aligne nos multitudes, leur fait donner la main ou dresser le poing, les fait marcher au pas, voter, haïr ou aimer ou mourir en cadence, indistinctement, statistiquement.
La machine économique est, au fond, une exagération, une amplification colossale de l'organisme. . . et nous pouvons suspecter. . . qu'il se produira, dans l'âge qui vient, une dépression des valeurs intellectuelles, un abaissement, une décadence comparables à ceux qui se sont produits à la fin de l'antiquité ; la culture à peu près abandonnée, les œuvres devenues incompréhensibles ou détruites. . . toutes choses malheureusement très possibles [si] les moyens de possession et de jouissance, l'incohérence imposée par la fréquence et la facilité des impressions, la vulgarisation immédiate et l'application aux productions, aux évaluations et à la consommation, des fruits de l'esprit, de méthodes industrielles, finissent par altérer les vertus intellectuelles les plus élevées et les plus importantes : l'attention, la puissance méditative et critique, et ce qu'on peut nommer la pensée de grand style. . .
Nous vivons sous le régime perpétuel de la perturbation de nos intelligences. L'intensité, la nouveauté, dans notre époque, sont devenues des qualités, ce qui est un symptôme assez remarquable. Je ne puis croire que ce système soit excellent pour la culture. Sa première conséquence sera de rendre ou inintelligibles ou insupportables toutes les oeuvres du passé qui ont été composées dans les conditions toutes contraires et qui exigent des esprits tout différemment formés. »
— Paul Valéry, "Notre destin et les lettres", conférence donnée le 17 février 1937
101 notes · View notes
coolvieilledentelle · 8 months
Text
Tumblr media
Je te souhaite du temps   Je ne te souhaite pas tous les dons possibles. Je ne te souhaite que ce que la majorité ne possède pas : Je te souhaite du temps pour te réjouir et rire, Si tu l’utilises bien, tu en tireras grand profit.   Je te souhaite du temps pour ton oeuvre et ta pensée, pas seulement pour toi-même, mais aussi pour en donner. Je te souhaite du temps, pas pour te presser et courir, mais le temps de pouvoir être content.   Je te souhaite du temps, pas seulement pour le laisser s’écouler. Je souhaite qu’il t’en reste, Pour t’émerveiller et te fier, au lieu de le regarder sur ta montre passer.   Je te souhaite du temps pour toucher les étoiles, et du temps pour grandir, c’est-à-dire pour mûrir. Je te souhaite du temps pour espérer à nouveau et aimer. Remettre à plus tard est insensé.   Je te souhaite du temps pour te retrouver, Pour vivre chaque jour, chaque heure avec félicité. Je te souhaite aussi du temps pour pardonner. Je te souhaite d’avoir le temps d’exister!   Elli Michler
53 notes · View notes
francepittoresque · 2 months
Photo
Tumblr media
18 mars 1907 : mort du chimiste et académicien Marcellin Berthelot ➽ http://bit.ly/Marcellin-Berthelot Le grand savant, l’illustre penseur, avait pris place, de son vivant déjà, auprès des plus hautes figures du XIXe siècle. Sa fécondité était admirable ; sa pensée embrassait toutes les connaissances ; son oeuvre apparaît comme une des plus vastes qui aient été accomplies
14 notes · View notes
keepittoyourshelf · 2 years
Text
Not that anybody that reads this would actually care, but the reason behind my extreme saltiness over SJM’s oeuvre (but ACOTAR specifically) is that I really feel like something I loved and had genuine excitement over was literally ripped out of my hands and stomped on when I finally realized how gross Rhys is and how fucked up her worldview must be in order to write stuff like this.
Discovering a new book and a new world is one of the most wonderful feelings, and continuing to live in that world even after you’ve finished is like the gift that keeps on giving. Instead I feel like someone violently woke me up from the best dream ever. What do you mean Rhys is a misogynist pig in feminist clothing? What do you mean Feysand’s grand love story is actually the epitome of romantic disfunction? What do you mean like 99% of her characters are assholes you’ll be forced to keep reading about in order to collect scraps on the ones you actually DO care about?
A part of me kind of wants to go back to that blissful ignorance of the before times, but I’m thankful I have tons of other worlds that I get to live in, and love, and revisit endlessly that don’t make me cringe every other sentence.
219 notes · View notes
empiredesimparte · 1 year
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Opening speech of the Cannes Film Festival by His Imperial Majesty Emperor Napoleon V
Only the pronouncement is authentic.
Cinema is part of the Francesim. Francesim saw, in 1895, the first public projection organized by the Lumière brothers at the Salon Indien of the Grand Café in Paris, projection which attracted 33 spectators at 1 Franc the place. In Francesim, one can see simultaneously all the new works, French as well as foreign, a panorama of creativity.
Yes, ladies and gentlemen, the Festival is a time of meetings and exchanges. During two weeks, all the professionals of the cinema, actors, directors, technicians, come daily to share their passion with the public. It is also a time of opening on the foreign very precious.
The Cannes International Film Festival was born from a will to fight against a fascism that had distorted European cinema, and it has never stopped welcoming, protecting and bringing together the greatest filmmakers of their time and from all horizons.
Cinema is a dream that we all share. We all have the feeling that there is, on the map of the universe, one more country, where cities all over the world where stories are told, where images are invented, where children's dreams become adults' dreams.
Thank you @officalroyalsofpierreland and @nexility-sims for sharing your fantastic sims :)
⚜ Traduction française
Discours d'ouverture du Festival de Cannes par Sa Majesté Impériale l'Empereur Napoléon V :
Seul le prononcé fait foi.
Le cinéma fait partie de la Francesim. La Francesim a vu, en 1895, la première projection publique organisée par les frères Lumière au Salon Indien du Grand Café à Paris, projection qui attira 33 spectateurs à 1 Franc la place. En Francesim, l'on peut voir simultanément toutes les oeuvres nouvelles, françaises comme étrangères, un panorama de créativité. Oui, Messieurs Dames, le Festival est un temps de rencontres et d'échanges. Pendant deux semaines, tous les professionnels du cinéma, acteurs, réalisateurs, techniciens, viennent quotidiennement partager leur passion avec le public. C'est également un temps d'ouverture sur l'étranger très précieux. Le Festival International du Film de Cannesest né d’une volonté de lutte, contre un fascisme, qui avait dénaturé le cinéma européen, et il n’a cessé d’accueillir, de protéger et de réunir les plus grands cinéastes de leur temps et de tous les horizons. Le cinéma, c'est un rêve que nous partageons tous. Nous avons tous le sentiment qu'il y a, sur la carte de l'univers, un pays en plus, où les villes partout dans le monde où se racontent des histoires, où ils s'inventent des images, où les rêves d'enfants deviennent des rêves d'adultes.
64 notes · View notes
fashionbooksmilano · 7 months
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Elsa Schiaparelli
Dylis E. Blum
Exposition Musée de la mode et du textile, Paris 17 mars-29 août 2004
UCAD, Paris 2004, 320 pages, 25x31,3cm, ISBN 2901422764
euro 120,00
La créatrice italienne Elsa Schiaparelli (1890-1973) est l'une des figures majeures de la mode des années 1930. Des débuts de sa carrière à ses collections d'après-guerre, ce livre explore la vie et l'oeuvre de cette personnalité hors du commun.
Cette parisienne d'adoption se fait connaître dans les années 1920 en inventant le «sportswear» et se singularise très tôt par l'utilisation de matériaux novateurs inédits pour les vêtements: matières plastiques, Rhodophane, fermetures Éclair colorées, etc. Les relations étroites qu'elle noue avec les acteurs des avant-gardes, en particulier les dadaïstes et les surréalistes - Man Ray, Jean Cocteau, Salvador Dalí -, donnent lieu à partir de 1935 à des collaborations fécondes.
Elsa Schiaparelli aborde son travail d'une façon instinctive plus que rationnelle, laissant une grande place à la surprise et à l'humour par l'emploi de motifs détournés et la création d'accessoires aux formes les plus fantaisistes. Elle a inauguré une mode où l'inconvenant devient possible et son répertoire demeure aujourd'hui une source d'inspiration inépuisée pour les créateurs.
Elsa Schiaparelli est sans doute la styliste qui incarne le mieux la collaboration entre l'art et la mode, et c'est l'une des originalités de cet ouvrage que de la mettre en valeur. Plus de 300 illustrations, dont beaucoup sont inédites, présentent les vêtements et accessoires qu'elle a créés, mais aussi de nombreux dessins, photographies d'époque, portraits réalisés par les plus grand photographes de mode, oeuvres d'art qui furent à la source de son inspiration et qu'elle influença à son tour... Une filmographie et une chronologie détaillées complètent le livre, véritable ouvrage de référence.
16/10/23
32 notes · View notes
uneanneebleue · 2 years
Text
Tumblr media
"Tu sais ce qu'il faut faire pour vivre au milieu des sirènes ? Tu descends au fond de la mer très loin. Si loin que le BLEU n'existe plus. Là où le ciel n'est plus qu'un souvenir. Une fois que tu es là, dans le silence, tu y restes. Et si tu décides que veux mourir pour elles, rester avec elles pour l'éternité, alors elles viennent vers toi et jugent l'amour que tu leur porte. S'il est sicère, s'il est pur et si tu leur plaît, alors elles t'emmèneront pour toujours".
Le Grand Bleu - Jacques Mayol à Johanna.
4 notes · View notes
pompadourpink · 1 year
Text
Fairytale #1 - Sleeping Beauty
Once upon a time lived a king and queen who were grieved, more grieved than words can tell, because they had no children. They tried the waters of every country, made vows and pilgrimages, and did everything that could be done, but without result. At last, however, the queen found that her wishes were fulfilled, and in due course, she gave birth to a daughter. A grand christening was held, and all the fairies that could be found in the realm (they numbered seven in all) were invited to be godmothers to the little princess. This was done so that by means of the gifts which each, in turn, would bestow upon her (in accordance with the fairy custom of those days) the princess might be endowed with every imaginable perfection. When the christening ceremony was over, all the company returned to the king's palace, where a great banquet was held in honour of the fairies. Places were laid for them in magnificent style, and before each was placed a solid gold casket containing a spoon, fork, and knife of fine gold, set with diamonds and rubies.
Il était une fois un Roi et une Reine, qui étaient si fâchés de n’avoir point d’enfants, si fâchés qu’on ne saurait dire. Ils allèrent à toutes les eaux du monde ; voeux, pèlerinages, menues dévotions, tout fut mis en oeuvre, et rien n’y faisait. Enfin pourtant la Reine devint grosse, et accoucha d’une fille : on fit un beau Baptême ; on donna pour Marraines à la petite Princesse toutes les Fées qu’on pût trouver dans le Pays (il s’en trouva sept), afin que chacune d’elles lui faisant un don, comme c’était la coutume des Fées en ce temps-là, la Princesse eût par ce moyen toutes les perfections imaginables. Après les cérémonies du Baptême toute la compagnie revint au Palais du Roi, où il y avait un grand festin pour les Fées. On mit devant chacune d’elles un couvert magnifique, avec un étui d’or massif, où il y avait une cuiller une fourchette, et un couteau de fin or garni de diamants et de rubis.
But just as all were sitting down to table an aged fairy was seen to enter, whom no one had thought to invite -- the reason being that for more than fifty years she had never quitted the tower in which she lived, and people had supposed her to be dead or bewitched. By the king's orders a place was laid for her, but it was impossible to give her a golden casket like the others, for only seven had been made for the seven fairies. The old creature believed that she was intentionally slighted, and muttered threats between her teeth. She was overheard by one of the young fairies, who was seated nearby. The latter, guessing that some mischievous gift might be bestowed upon the little princess, hid behind the tapestry as soon as the company left the table. Her intention was to be the last to speak, and so to have the power of counteracting, as far as possible, any evil which the old fairy might do.
Mais comme chacun prenait sa place à table, on vit entrer une vieille Fée qu’on n’avait point priée parce qu’il y avait plus de cinquante ans qu’elle n’était sortie d’une Tour et qu’on la croyait morte, ou enchantée. Le Roi lui fit donner un couvert, mais il n’y eut pas moyen de lui donner un étui d’or massif, comme aux autres, parce que l’on n’en avait fait faire que sept pour les sept Fées. La vieille crut qu’on la méprisait, et grommela quelques menaces entre ses dents. Une des jeunes Fées qui se trouva auprès d’elle l’entendit, et jugeant qu’elle pourrait donner quelque fâcheux don à la petite Princesse, alla dès qu’on fut sorti de table se cacher derrière la tapisserie, afin de parler la dernière, et de pouvoir réparer autant qu’il lui serait possible le mal que la vieille aurait fait.
However, the fairies began to bestow their gifts upon the princess. The youngest ordained that she should be the most beautiful person in the world; the next, that she should have the temper of an angel; the third, that she should do everything with wonderful grace; the fourth, that she should dance to perfection; the fifth, that she should sing like a nightingale; and the sixth, that she should play every kind of music with the utmost skill. It was now the turn of the aged fairy. Shaking her head, in token of spite rather than of infirmity, she declared that the princess should prick her hand with a spindle, and die of it. A shudder ran through the company at this terrible gift. All eyes were filled with tears. But at this moment the young fairy stepped forth from behind the tapestry.
Cependant les Fées commencèrent à faire leurs dons à la Princesse. La plus jeune donna pour don qu’elle serait la plus belle personne du monde, celle d’après qu’elle aurait de l’esprit comme un Ange, la troisième qu’elle aurait une grâce admirable à tout ce qu’elle ferait, la quatrième qu’elle danserait parfaitement bien, la cinquième qu’elle chanterait comme un Rossignol, et la sixième qu’elle jouerait de toutes sortes d’instruments dans la dernière perfection. Le rang de la vieille Fée étant venu, elle dit, en branlant la tête encore plus de dépit que de vieillesse, que la Princesse se percerait la main d’un fuseau, et qu’elle en mourrait. Ce terrible don fit frémir toute la compagnie, et il n’y eut personne qui ne pleurât. Dans ce moment la jeune Fée sortit de derrière la tapisserie, et dit tout haut ces paroles :
"Take comfort, your Majesties," she cried in a loud voice. "Your daughter shall not die. My power, it is true, is not enough to undo all that my aged kinswoman has decreed. The princess will indeed prick her hand with a spindle. But instead of dying, she shall merely fall into a profound slumber that will last a hundred years. At the end of that time, a king's son shall come to awaken her."
— Rassurez-vous, Roi et Reine, votre fille n’en mourra pas ; il est vrai que je n’ai pas assez de puissance pour défaire entièrement ce que mon ancienne a fait. La Princesse se percera la main d’un fuseau ; mais au lieu d’en mourir elle tombera seulement dans un profond sommeil qui durera cent ans, au bout desquels le fils d’un Roi viendra la réveiller.
Tumblr media
The king, in an attempt to avert the unhappy doom pronounced by the old fairy, at once published an edict forbidding all persons, under pain of death, to use a spinning wheel or keep a spindle in the house. At the end of fifteen or sixteen years, the king and queen happened one day to be away, on pleasure bent. The princess was running about the castle, and going upstairs from room to room she came at length to a garret at the top of a tower, where an old serving woman sat alone with her distaff, spinning. This good woman had never heard speak of the king's proclamation forbidding the use of spinning wheels.
Le Roi, pour tâcher d’éviter le malheur annoncé par la vieille, fit publier aussitôt un édit, par lequel il défendait à toutes personnes de filer au fuseau, ni d’avoir des fuseaux chez soi sur peine de la vie. Au bout de quinze ou seize ans, le Roi et la Reine étant allés à une de leurs Maisons de plaisance, il arriva que la jeune Princesse courant un jour dans le Château, et montant de chambre en chambre, alla jusqu’au haut d’un donjon dans un petit galetas, où une bonne Vieille était seule à filer sa quenouille. Cette bonne femme n’avait point ouï parler des défenses que le Roi avait faites de filer au fuseau.
"What are you doing, my good woman?" asked the princess.
"I am spinning, my pretty child," replied the dame, not knowing who she was.
"Oh, what fun!" rejoined the princess. "How do you do it? Let me try and see if I can do it equally well."
— Que faites-vous là, ma bonne femme ? dit la Princesse.
— Je file, ma belle enfant, lui répondit la vieille qui ne la connaissait pas.
— Ah ! que cela est joli, reprit la Princesse, comment faites-vous ? donnez-moi que je voie si j’en ferais bien autant.
Partly because she was too hasty, partly because she was a little heedless, but also because the fairy decree had ordained it, no sooner had she seized the spindle than she pricked her hand and fell down in a swoon. In great alarm, the good dame cried out for help. People came running from every quarter to the princess. They threw water on her face, chafed her with their hands, and rubbed her temples with the royal essence of Hungary. But nothing would restore her. Then the king, who had been brought upstairs by the commotion, remembered the fairy prophecy. Feeling certain that what had happened was inevitable, since the fairies had decreed it, he gave orders that the princess should be placed in the finest apartment in the palace, upon a bed embroidered in gold and silver.
Elle n’eut pas plus tôt pris le fuseau, que comme elle était fort vive, un peu étourdie, et que d’ailleurs l’Arrêt des Fées l’ordonnait ainsi, elle s’en perça la main, et tomba évanouie. La bonne Vieille, bien embarrassée, crie au secours : on vient de tous côtés, on jette de l’eau au visage de la Princesse, on la délace, on lui frappe dans les mains, on lui frotte les tempes avec de l’eau de la reine de Hongrie, mais rien ne la faisait revenir. Alors, le Roi, qui était monté au bruit, se souvint de la prédiction des Fées, et jugeant bien qu’il fallait que cela arrivât, puisque les Fées l’avaient dit, fit mettre la Princesse dans le plus bel appartement du Palais, sur un lit en broderie d’or et d’argent.
You would have thought her an angel, so fair was she to behold. The trance had not taken away the lovely colour of her complexion. Her cheeks were delicately flushed, her lips like coral. Her eyes, indeed, were closed, but her gentle breathing could be heard, and it was therefore plain that she was not dead. The king commanded that she should be left to sleep in peace until the hour of her awakening should come. When the accident happened to the princess, the good fairy who had saved her life by condemning her to sleep a hundred years was in the kingdom of Mataquin, twelve thousand leagues away. She was instantly warned of it, however, by a little dwarf who had a pair of seven-league boots, which are boots that enable one to cover seven leagues in a single step.
On eût dit d’un Ange, tant elle était belle ; car son évanouissement n’avait pas ôté les couleurs vives de son teint : ses joues étaient incarnates, et ses lèvres comme du corail ; elle avait seulement les yeux fermés, mais on l’entendait respirer doucement, ce qui faisait voir qu’elle n’était pas morte. Le Roi ordonna qu’on la laissât dormir en repos, jusqu’à ce que son heure de se réveiller fût venue. La bonne Fée qui lui avait sauvé la vie, en la condamnant à dormir cent ans, était dans le Royaume de Mataquin, à douze mille lieues de là, lorsque l’accident arriva à la Princesse ; mais elle en fut avertie en un instant par un petit Nain, qui avait des bottes de sept lieues (c’était des bottes avec lesquelles on faisait sept lieues d’une seule enjambée).
The fairy set off at once, and within an hour her chariot of fire, drawn by dragons, was seen approaching. The king handed her down from her chariot, and she approved of all that he had done. But being gifted with great powers of foresight, she bethought herself that when the princess came to be awakened, she would be much distressed to find herself all alone in the old castle. And this is what she did.
La Fée partit aussitôt, et on la vit au bout d’une heure arriver dans un chariot tout de feu, traîné par des dragons. Le Roi lui alla présenter la main à la descente du chariot. Elle approuva tout ce qu’il avait fait ; mais comme elle était grandement prévoyante, elle pensa que quand la Princesse viendrait à se réveiller elle serait bien embarrassée toute seule dans ce vieux Château : voici ce qu’elle fit.
She touched with her wand everybody (except the king and queen) who was in the castle -- governesses, maids of honour, ladies-in-waiting, gentlemen, officers, stewards, cooks, scullions, errand boys, guards, porters, pages, footmen. She touched likewise all the horses in the stables, with their grooms, the big mastiffs in the courtyard, and little Puff, the pet dog of the princess, who was lying on the bed beside his mistress. The moment she had touched them they all fell asleep, to awaken only at the same moment as their mistress. Thus they would always be ready with their service whenever she should require it. The very spits before the fire, loaded with partridges and pheasants, subsided into slumber, and the fire as well.
Elle toucha de sa baguette tout ce qui était dans ce Château (hors le Roi et la Reine), Gouvernantes, Filles d’Honneur, Femmes de Chambre, Gentilshommes, Officiers, Maîtres d’Hôtel, Cuisiniers, Marmitons, Galopins, Gardes, Suisses, Pages, Valets de pied ; elle toucha aussi tous les chevaux qui étaient dans les Écuries, avec les Palefreniers, les gros mâtins de basse-cour et la petite Pouffe, petite chienne de la Princesse, qui était auprès d’elle sur son lit. Dès qu’elle les eut touchés, ils s’endormirent tous, pour ne se réveiller qu’en même temps que leur Maîtresse, afin d’être tout prêts à la servir quand elle en aurait besoin ; les broches mêmes qui étaient au feu toutes pleines de perdrix et de faisans s’endormirent, et le feu aussi.
All was done in a moment, for the fairies do not take long over their work. Then the king and queen kissed their dear child, without waking her, and left the castle. Proclamations were issued, forbidding any approach to it, but these warnings were not needed, for within a quarter of an hour there grew up all around the park so vast a quantity of trees big and small, with interlacing brambles and thorns, that neither man nor beast could penetrate them. The tops alone of the castle towers could be seen, and these only from a distance. Thus did the fairy's magic contrive that the princess, during all the time of her slumber, should have nought whatever to fear from prying eyes.
Tout cela se fit en un moment ; les Fées n’étaient pas longues à leur besogne. Alors le Roi et la Reine, après avoir baisé leur chère enfant sans qu’elle s’éveillât, sortirent du Château, et firent publier des défenses à qui que ce soit d’en approcher. Ces défenses n’étaient pas nécessaires, car il crût dans un quart d’heure tout autour du parc une si grande quantité de grands arbres et de petits, de ronces et d’épines entrelacées les unes dans les autres, que bête ni homme n’y aurait pu passer : en sorte qu’on ne voyait plus que le haut des Tours du Château, encore n’était-ce que de bien loin. On ne douta point que la Fée n’eût encore fait là un tour de son métier afin que la Princesse, pendant qu’elle dormirait, n’eût rien à craindre des Curieux.
At the end of a hundred years, the throne had passed to another family from that of the sleeping princess. One day the king's son chanced to go a-hunting that way, and seeing in the distance some towers in the midst of a large and dense forest, he asked what they were. His attendants told him in reply the various stories which they had heard. Some said there was an old castle haunted by ghosts, others that all the witches of the neighbourhood held their revels there. The favourite tale was that in the castle lived an ogre, who carried thither all the children whom he could catch. There he devoured them at his leisure, and since he was the only person who could force a passage through the wood nobody had been able to pursue him. While the prince was wondering what to believe, an old peasant took up the tale.
Au bout de cent ans, le Fils du Roi qui régnait alors, et qui était d’une autre famille que la Princesse endormie, étant allé à la chasse de ce côté-là, demanda ce que c’était que ces Tours qu’il voyait au-dessus d’un grand bois fort épais ; chacun lui répondit selon qu’il en avait ouï parler. Les uns disaient que c’était un vieux Château où il revenait des Esprits ; les autres que tous les Sorciers de la contrée y faisaient leur sabbat. La plus commune opinion était qu’un Ogre y demeurait, et que là il emportait tous les enfants qu’il pouvait attraper, pour les pouvoir manger à son aise, et sans qu’on le pût suivre, ayant seul le pouvoir de se faire un passage au travers du bois. Le Prince ne savait qu’en croire, lorsqu’un vieux Paysan prit la parole, et lui dit :
"Your Highness," said he, "more than fifty years ago I heard my father say that in this castle lies a princess, the most beautiful that has ever been seen. It is her doom to sleep there for a hundred years, and then to be awakened by a king's son, for whose coming she waits."
— Mon Prince, il y a plus de cinquante ans que j’ai ouï dire à mon père qu’il y avait dans ce Château une Princesse, la plus belle du monde ; qu’elle y devait dormir cent ans, et qu’elle serait réveillée par le fils d’un Roi, à qui elle était réservée.
This story fired the young prince. He jumped immediately to the conclusion that it was for him to see so gay an adventure through, and impelled alike by the wish for love and glory, he resolved to set about it on the spot. Hardly had he taken a step towards the wood when the tall trees, the brambles and the thorns, separated and made a path for him. He turned in the direction of the castle, and espied it at the end of a long avenue. This avenue he entered, and was surprised to notice that the trees closed up again as soon as he had passed, so that none of his people were able to follow him.
Le jeune Prince, à ce discours, se sentit tout de feu ; il crut sans balancer qu’il mettrait fin à une si belle aventure ; et poussé par l’amour et par la gloire, il résolut de voir sur-le-champ ce qui en était. À peine s’avança-t-il vers le bois, que tous ces grands arbres, ces ronces et ces épines s’écartèrent d’elles-mêmes pour le laisser passer : il marche vers le Château qu’il voyait au bout d’une grande avenue où il entra, et ce qui le surprit un peu, il vit que personne de ses gens ne l’avait pu suivre, parce que les arbres s’étaient rapprochés dès qu’il avait été passé.
A young and gallant prince is always brave, however; so he continued on his way, and presently reached a large forecourt. The sight that now met his gaze was enough to fill him with an icy fear. The silence of the place was dreadful, and death seemed all about him. The recumbent figures of men and animals had all the appearance of being lifeless, until he perceived by the pimply noses and ruddy faces of the porters, that they merely slept. It was plain, too, from their glasses, in which were still some dregs of wine, that they had fallen asleep while drinking. The prince made his way into a great courtyard, paved with marble, and mounting the staircase entered the guardroom. Here the guards were lined up on either side in two ranks, their muskets on their shoulders, snoring their hardest.
Il ne laissa pas de continuer son chemin : un Prince jeune et amoureux est toujours vaillant. Il entra dans une grande avant-cour où tout ce qu’il vit d’abord était capable de le glacer de crainte : c’était un silence affreux, l’image de la mort s’y présentait partout, et ce n’était que des corps étendus d’hommes et d’animaux, qui paraissaient morts. Il reconnut pourtant bien au nez bourgeonné et à la face vermeille des Suisses, qu’ils n’étaient qu’endormis, et leurs tasses où il y avait encore quelques gouttes de vin montraient assez qu’ils s’étaient endormis en buvant. Il passe une grande cour pavée de marbre, il monte l’escalier il entre dans la salle des Gardes qui étaient rangés en haie, la carabine sur l’épaule, et ronflants de leur mieux.
Through several apartments crowded with ladies and gentlemen in waiting, some seated, some standing, but all asleep, he pushed on, and so came at last to a chamber which was decked all over with gold. There he encountered the most beautiful sight he had ever seen. Reclining upon a bed, the curtains of which on every side were drawn back, was a princess of seemingly some fifteen or sixteen summers, whose radiant beauty had an almost unearthly luster. Trembling in his admiration he drew near and went on his knees beside her. At the same moment, the hour of disenchantment having come, the princess awoke, and bestowed upon him a look more tender than a first glance might seem to warrant.
Il traverse plusieurs chambres pleines de Gentilshommes et de Dames, dormant tous, les uns debout, les autres assis, il entre dans une chambre toute dorée, et il vit sur un lit, dont les rideaux étaient ouverts de tous côtés, le plus beau spectacle qu’il eût jamais vu : une Princesse qui paraissait avoir quinze ou seize ans, et dont l’éclat resplendissant avait quelque chose de lumineux et de divin. Il s’approcha en tremblant et en admirant, et se mit à genoux auprès d’elle. Alors comme la fin de l’enchantement était venue, la Princesse s’éveilla ; et le regardant avec des yeux plus tendres qu’une première vue ne semblait le permettre :
"Is it you, dear prince?" she said. "You have been long in coming!"
— Est-ce vous, mon Prince ? lui dit-elle, vous vous êtes bien fait attendre.
Charmed by these words, and especially by the manner in which they were said, the prince scarcely knew how to express his delight and gratification. He declared that he loved her better than he loved himself. His words were faltering, but they pleased the more for that. The less there is of eloquence, the more there is love. Her embarrassment was less than his, and that is not to be wondered at, since she had had time to think of what she would say to him. It seems (although the story says nothing about it) that the good fairy had beguiled her long slumber with pleasant dreams. To be brief, after four hours of talking, they had not succeeded in uttering one-half of the things they had to say to each other.
Le Prince charmé de ces paroles, et plus encore de la manière dont elles étaient dites, ne savait comment lui témoigner sa joie et sa reconnaissance ; il l’assura qu’il l’aimait plus que lui-même. Ses discours furent mal rangés ; ils en plurent davantage ; peu d’éloquence, beaucoup d’amour. Il était plus embarrassé qu’elle, et l’on ne doit pas s’en étonner ; elle avait eu le temps de songer à ce qu’elle aurait à lui dire, car il y a apparence (l’Histoire n’en dit pourtant rien) que la bonne Fée, pendant un si long sommeil, lui avait procuré le plaisir des songes agréables. Enfin il y avait quatre heures qu’ils se parlaient, et ils ne s’étaient pas encore dit la moitié des choses qu’ils avaient à se dire.
Now the whole palace had awakened with the princess. Everyone went about his business, and since they were not all in love they presently began to feel mortally hungry. The lady-in-waiting, who was suffering like the rest, at length lost patience, and in a loud voice called out to the princess that supper was served. The princess was already fully dressed, and in the most magnificent style. As he helped her to rise, the prince refrained from telling her that her clothes, with the straight collar that she wore, were like those to which his grandmother had been accustomed. And in truth, they in no way detracted from her beauty. They passed into an apartment hung with mirrors, and were there served supper by the stewards of the household, while the fiddles and oboes played some old music and played it remarkably well, considering they had not played at all for just a hundred years. A little later, when supper was over, the chaplain married them in the castle chapel, and in due course, attended by the courtiers in waiting, they retired to rest. They slept but little, however. The princess, indeed, had not much need of sleep, and as soon as morning came the prince took his leave of her. He returned to the city, and told his father, who was awaiting him with some anxiety, that he had lost himself while hunting in the forest, but had obtained some black bread and cheese from a charcoal burner, in whose hovel he had passed the night.
Cependant tout le Palais s’était réveillé avec la Princesse, chacun songeait à faire sa charge, et comme ils n’étaient pas tous amoureux, ils mouraient de faim ; la Dame d’Honneur, pressée comme les autres, s’impatienta, et dit tout haut à la Princesse que la viande était servie. Le Prince aida à la Princesse à se lever ; elle était tout habillée et fort magnifiquement ; mais il se garda bien de lui dire qu’elle était habillée comme ma mère grand, et qu’elle avait un collet monté, elle n’en était pas moins belle. Ils passèrent dans un Salon de miroirs, et y soupèrent, servis par les Officiers de la Princesse, les Volons et les Hautbois jouèrent de vieilles pièces, mais excellentes, quoiqu’il y eût près de cent ans qu’on ne les jouât plus ; et après souper, sans perdre de temps, le grand Aumônier les maria dans la Chapelle du Château et la Dame d’Honneur leur tira le rideau ; ils dormirent peu, la Princesse n’en avait pas grand besoin, et le Prince la quitta dès le matin pour retourner à la Ville, où son Père devait être en peine de lui. Le Prince lui dit qu’en chassant il s’était perdu dans la forêt, et qu’il avait couché dans la hutte d’un Charbonnier, qui lui avait fait manger du pain noir et du fromage.
His royal father, being of an easygoing nature, believed the tale, but his mother was not so easily hoodwinked. She noticed that he now went hunting every day, and that he always had an excuse handy when he had slept two or three nights from home. She felt certain, therefore, that he had some love affair. Two whole years passed since the marriage of the prince and princess, and during that time they had two children. The first, a daughter, was called "Dawn," while the second, a boy, was named "Day," because he seemed even more beautiful than his sister.
Le Roi son père, qui était bon homme, le crut, mais sa Mère n’en fut pas bien persuadée, et voyant qu’il allait presque tous les jours à la chasse, et qu’il avait toujours une raison en main pour s’excuser, quand il avait couché deux ou trois nuits dehors, elle ne douta plus qu’il n’eût quelque amourette : car il vécut avec la Princesse plus de deux ans entiers et en eut deux enfants, dont le premier qui fut une fille, fut nommée l’Aurore, et le second un fils, qu’on nomma le Jour, parce qu’il paraissait encore plus beau que sa sœur.
Many a time the queen told her son that he ought to settle down in life. She tried in this way to make him confide in her, but he did not dare to trust her with his secret. Despite the affection which he bore her, he was afraid of his mother, for she came from a race of ogres, and the king had only married her for her wealth. It was whispered at the court that she had ogrish instincts, and that when little children were near her she had the greatest difficulty in the world keeping herself from pouncing on them. No wonder the prince was reluctant to say a word. But at the end of two years the king died, and the prince found himself on the throne. He then made a public announcement of his marriage, and went ceremoniously to fetch his royal consort from her castle. With her two children beside her, she made a triumphal entry into the capital of her husband's realm.
La Reine dit plusieurs fois à son fils, pour le faire expliquer, qu’il fallait se contenter dans la vie, mais il n’osa jamais se fier à elle de son secret ; il la craignait quoiqu’il l’aimât, car elle était de race Ogresse, et le Roi ne l’avait épousée qu’à cause de ses grands biens, on disait même tout bas à la Cour qu’elle avait les inclinations des Ogres et qu’en voyant passer de petits enfants, elle avait toutes les peines du monde à se retenir de se jeter sur eux, ainsi le Prince ne voulut jamais rien dire. Mais quand le Roi fut mort, ce qui arriva au bout de deux ans, et qu’il se vit maître, il déclara publiquement son Mariage, et alla en grande cérémonie quérir la Reine sa femme dans son Château. On lui fit une entrée magnifique dans la Ville Capitale, où elle entra au milieu de ses deux enfants.
Some time afterwards the king declared war on his neighbour, the Emperor Cantalabutte. He appointed the queen mother as regent in his absence, and entrusted his wife and children to her care. He expected to be away at the war for the whole of the summer, and as soon as he was gone the queen mother sent her daughter-in-law and the two children to a country mansion in the forest. This she did that she might be able the more easily to gratify her horrible longings. A few days later she went there and in the evening summoned the chief steward.
Quelque temps après le Roi alla faire la guerre à l’Empereur Cantalabutte son voisin. Il laissa la Régence du Royaume à la Reine sa mère, et lui recommanda sa femme et ses enfants : il devait être à la guerre tout l’Été, et dès qu’il fut parti, la Reine Mère envoya sa Bru et ses enfants à une maison de campagne dans les bois, pour pouvoir plus aisément assouvir son horrible envie. Elle y alla quelques jours après, et dit un soir à son Maître d’Hôtel :
"For my dinner tomorrow," she told him, "I will eat little Dawn."
"Oh, Madam!" exclaimed the steward.
"That is my will," said the queen; and she spoke in the tones of an ogre who longs for raw meat.
"You will serve her with piquant sauce," she added.
— Je veux manger demain à mon d��ner la petite Aurore.
— Ah ! Madame, dit le Maître d’Hôtel.
— Je le veux, dit la Reine (et elle le dit d’un ton d’Ogresse qui a envie de manger de la chair fraîche), et je la veux manger à la Sauce-robert.
The poor man, seeing plainly that it was useless to trifle with an ogress, took his big knife and went up to little Dawn's chamber. She was at that time four years old, and when she came running with a smile to greet him, flinging her arms around his neck and coaxing him to give her some sweets, he burst into tears, and let the knife fall from his hand. Presently he went down to the yard behind the house, and slaughtered a young lamb. For this, he made so delicious a sauce that his mistress declared she had never eaten anything so good. At the same time, the steward carried little Dawn to his wife, and bade the latter hide her in the quarters which they had below the yard.
Ce pauvre homme voyant bien qu’il ne fallait pas se jouer à une Ogresse, prit son grand couteau, et monta à la chambre de la petite Aurore : elle avait pour lors quatre ans, et vint en sautant et riant se jeter à son col, et lui demander du bon du bon. Il se mit à pleurer, le couteau lui tomba des mains et il alla dans la basse-cour couper la gorge à un petit agneau, et il lui fit une si bonne sauce que sa Maîtresse l’assura qu’elle n’avait jamais rien mangé de si bon. Il avait emporté en même temps la petite Aurore, et l’avait donnée à sa femme pour la cacher dans le logement qu’elle avait au fond de la basse-cour.
Eight days later the wicked queen summoned her steward again.
"For my supper," she announced, "I will eat little Day."
The steward made no answer, being determined to trick her as he had done previously. He went in search of little Day, whom he found with a tiny foil in his hand, making brave passes -- though he was but three years old -- at a big monkey. He carried him off to his wife, who stowed him away in hiding with little Dawn. To the ogress, the steward served up, in place of Day, a young kid so tender that she found it surpassingly delicious.
Huit jours après la méchante Reine dit à son Maître d’Hôtel :
— Je veux manger à mon souper le petit Jour.
Il ne répliqua pas, résolu de la tromper comme l’autre fois ; il alla chercher le petit Jour, et le trouva avec un petit fleuret à la main, dont il faisait des armes avec un gros Singe ; il n’avait pourtant que trois ans. Il le porta à sa femme qui le cacha avec la petite Aurore, et donna à la place du petit Jour un petit chevreau fort tendre, que l’Ogresse trouva admirablement bon.
So far, so good. But there came an evening when this evil queen again addressed the steward.
"I want to eat the queen with the same sauce as you served with her children."
This time the poor steward despaired of being able to practice another deception. The young queen was twenty years old, without counting the hundred years she had been asleep. Her skin, though white and beautiful, had become a little tough, and what animal could he possibly find that would correspond to her? He made up his mind that if he would save his own life he must kill the queen, and went upstairs to her apartment determined to do the deed once and for all. Goading himself into a rage he drew his knife and entered the young queen's chamber, but a reluctance to give her no moment of grace made him repeat respectfully the command which he had received from the queen mother.
Cela était fort bien allé jusque-là ; mais un soir cette méchante Reine dit au Maître d’Hôtel :
— Je veux manger la Reine à la même sauce que ses enfants.
Ce fut alors que le pauvre Maître d’Hôtel désespéra de la pouvoir encore tromper. La jeune Reine avait vingt ans passés, sans compter les cent ans qu’elle avait dormi : sa peau était un peu dure, quoique belle et blanche ; et le moyen de trouver dans la Ménagerie une bête aussi dure que cela ? Il prit la résolution, pour sauver sa vie, de couper la gorge à la Reine, et monta dans sa chambre, dans l’intention de n’en pas faire à deux fois ; il s’excitait à la furet et entra le poignard à la main dans la chambre de la jeune Reine. Il ne voulut pourtant point la surprendre, et il lui dit avec beaucoup de respect l’ordre qu’il avait reçu de la Reine Mère.
"Do it! do it!" she cried, baring her neck to him; "carry out the order you have been given! Then once more I shall see my children, my poor children that I loved so much!" Nothing had been said to her when the children were stolen away, and she believed them to be dead.
The poor steward was overcome by compassion. "No, no, Madam," he declared. "You shall not die, but you shall certainly see your children again. That will be in my quarters, where I have hidden them. I shall make the queen eat a young hind in place of you, and thus trick her once more."
— Faites votre devoir, lui dit-elle, en lui tendant le col, exécutez l’ordre qu’on vous a donné ; j’irai revoir mes enfants, mes pauvres enfants que j’ai tant aimés ; car elle les croyait morts depuis qu’on les avait enlevés sans lui rien dire.
— Non, non, Madame, lui répondit le pauvre Maître d’Hôtel tout attendri, vous ne mourrez point, et vous ne laisserez pas d’aller revoir vos chers enfants, mais ce sera chez moi où je les ai cachés, et je tromperai encore la Reine, en lui faisant manger une jeune biche en votre place.
Without more ado he led her to his quarters, and leaving her there to embrace and weep over her children, proceeded to cook a hind with such art that the queen mother ate it for her supper with as much appetite as if it had indeed been the young queen. The queen mother felt well satisfied with her cruel deeds, and planned to tell the king, on his return, that savage wolves had devoured his consort and his children.
Il la mena aussitôt à sa chambre, où la laissant embrasser ses enfants et pleurer avec eux, il alla accommoder une biche, que la Reine mangea à son souper, avec le même appétit que si c’eût été la jeune Reine. Elle était bien contente de sa cruauté, et elle se préparait à dire au Roi, à son retour, que les loups enragés avaient mangé la Reine sa femme et ses deux enfants.
It was her habit, however, to prowl often about the courts and alleys of the mansion, in the hope of scenting raw meat, and one evening she heard the little boy Day crying in a basement cellar. The child was weeping because his mother had threatened to whip him for some naughtiness, and she heard at the same time the voice of Dawn begging for mercy for her brother. The ogress recognized the voices of the queen and her children, and was enraged to find she had been tricked. The next morning, in tones so affrighting that all trembled, she ordered a huge vat to be brought into the middle of the courtyard. This she filled with vipers and toads, with snakes and serpents of every kind, intending to cast into it the queen and her children, and the steward with his wife and serving girl. By her command these were brought forward, with their hands tied behind their backs.
Un soir qu’elle rôdait à son ordinaire dans les cours et basses-cours du Château pour y halener quelque viande fraîche, elle entendit dans une salle basse le petit Jour qui pleurait, parce que la Reine sa mère le voulait faire fouetter, à cause qu’il avait été méchant, et elle entendit aussi la petite Aurore qui demandait pardon pour son frère. L’Ogresse reconnut la voix de la Reine et de ses enfants, et furieuse d’avoir été trompée, elle commande dès le lendemain au matin, avec une voix épouvantable qui faisait trembler tout le monde, qu’on apportât au milieu de la cour une grande cuve, qu’elle fit remplir de crapauds, de vipères, de couleuvres et de serpents, pour y faire jeter la Reine et ses enfants, le Maître d’Hôtel, sa femme et sa servante : elle avait donné l’ordre de les amener les mains liées derrière le dos.
There they were, and her minions were making ready to cast them into the vat, when into the courtyard rode the king! Nobody had expected him so soon, but he had travelled posthaste. Filled with amazement, he demanded to know what this horrible spectacle meant. None dared tell him, and at that moment the ogress, enraged at what confronted her, threw herself head foremost into the vat, and was devoured on the instant by the hideous creatures she had placed in it. The king could not but be sorry, for after all, she was his mother; but it was not long before he found ample consolation in his beautiful wife and children.
Ils étaient là, et les bourreaux se préparaient à les jeter dans la cuve, lorsque le Roi, qu’on n’attendait pas si tôt, entra dans la cour à cheval ; il était venu en poste, et demanda tout étonné ce que voulait dire cet horrible spectacle ; personne n’osait l’en instruire, quand l’Ogresse, enragée de voir ce qu’elle voyait, se jeta elle-même la tête la première dans la cuve, et fut dévorée en un instant par les vilaines bêtes qu’elle y avait fait mettre. Le Roi ne laissa pas d’en être fâché ; elle était sa mère ; mais il s’en consola bientôt avec sa belle femme et ses enfants.
112 notes · View notes