Tumgik
#vous pouvez me poser des questions
freecple · 2 months
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Mari cuckold répond à vos questions intimes sur son cocufiage .
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who-am-i-in-the-world · 10 months
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Mtmte Rung x cybertronien reader
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Vous avez toujours été sur le terrain. Que ce soit dans votre vie avant la guerre ou pendent celle-ci. Votre sire vous a entrainée à être dure et froide. Vous obligent à combattre des gladiateurs et en vous fessent coucher avec des bots plus vieux que vous. Alors vous pouvez maintenait vous imaginez qu’il n’est pas facile pour vous d’exprimer vos émotions. Pourtant vous êtes dans le bar, une boisson de haute qualité au servo vous demandent où allait votre vie. Vous étiez épuisée, c’est le moins qu’on puis dire. Vos optiques fermées, votre tête vers vos cuisses avec un bras qui tient la boisson sur la table et l’autre autour de votre bassin. C’est à peine si vous avez senti le doux touchez sur votre plaque d’épaule gauche.
'Que dirais-tu d’aller te ressourcer dans notre chambre avant de le faire sur la table.' Une voix douce et calme vient doucement à votre récepteur gauche. Vous obligent a regarder le magnifique bot qui était aussi votre compagnon. Vous ne vous rapeliez pas l’avoir vue en entrant dans le bar, mais ça n’a aucune importance en se moment.
Un doux son fatiguer mes d’approbations est sortie de votre bouche. Avec ça, vous vous été levez (avec le peu de force qui vous restait), avez attrapez votre adorable compagnon du même bras qui tenait autrefois votre boisson et été sortie du bar.
...
Apprêt avoir traverser une partit du vaisseau vous été enfin arriver a votre destination et Rung ses occupez de taper le code voyant que vous commenciez doucement a vous pliez en deux. Il vous traina ensuit doucement à la couchette vous disent de vous allongez et est parti dans une salle (semblable a une salle de bain terrienne). Vous en avez profité pour vous mètre plus alaise. Vous placiez sur le dos mes de façon à ce que vaux aile/portière ne vous fassent pas mal. Vous avez ensuite replié vos bras sur votre bas ventre et avez croiser vos jambes une sure l’autre. Rung est ensuite réapparue avec un produis dans les servos et ses approchez de vous.
'C’est mal?' Questionna t'il. Vous l’avez doucement regardé comme si vous le voyez pour la première fois depuis votre création. 'Y/N?'
'Je veux voire tes optiques…' ça sonnait un peut plus sec que vous ne le vouliez. Vous vous êtes immédiatement excusé. Pourtant cela ne la pas empêchez de vous sourire, de retirer ses lunette avec son servo libre et de les poser sur la petite table de cheves accoter. Il a ensuite ouvert la crème an a pris un peut avec ses chiffres et pauser le contenue accoter de ses lunettes. Il s’est ensuite approché de vous et vous avez doucement déposé votre servo sur sa anche en le regardent dans les optiques.
'Tu na ma toujours pas répondue chérie, ses vraiment douloureux?' Il reposa doucement la question pour ne pas vous surprendre dans le silence confortable.
'Pas si pire.' Votre voix épuisée sortie quelque seconde plus tard. Il vous offrit un autre sourire et à doucement commencer à appliquer la crème entre vos câbles près de votre blessure fraiche, comme Ratchet luit avais montré. Prennent la peine de doucement les frotter pour vous détendre le plus possible.
Apprêt qu’il est fini, vous lavez doucement attirer contre vous pour qu’il se couche accote de vous et laver remercier d’un chuchotement a peine présente. Puis vous avez cacher votre visage dans ses câbles de cous pendent qu’il se collait un peu plus à vous.
Tu n’aurais jamais pu demander mieux, un petit ami qui ne te pousse pas à bous et ne pause aucune question sur ton caractère distend. Un jour tu lui parleras de tons passer mes pour listent tu préfères en profitez le plus possible.
-dite moi que je ne suis as la seul qui est en amoure avec Rung!!!!!!!!!
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darkchaton444 · 1 year
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Link ou BEN ? x Reader
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Hey hey hey ! Si vous aimez cette histoire et qu'elle n'avance pas assez vite à votre goût, vous pouvez toujours en lire d'autres tout aussi palpitantes sur mon compte Wattpad <3 :
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IMPORTANT :
Ça fait une éternité que je n'ai pas joué aux jeux Zelda et NON je n'ai pas joué au nouveau :') Me bâchez pas pliz-
Parcontre, si -> Je dis de la merde <-
Reprenez moi sans vergogne XD
Bonne lecture ! ____________________________________________________________
[Narrateur à la 1e pers.] [Dans notre monde.] [Pov : ???]
Il y a de ça quelques années, les premiers jeux de Zelda ont fait un carton.
Notamment Zelda Majora's Mask, sur la Nintendo 64, sorti en l'an 2000. Bien que le jeu et les graphismes pouvaient parfois être simplistes voire laisser à désirer, l'histoire et le gameplay ont séduit bon nombre de joueurs.
Dont moi.
Lorsque je n'étais encore qu'un gamin, j'avais l'une de ces fameuses Nintendo 64. Elle m'avait été offerte par mon grand père. Je ne possédais pas beaucoup de jeux à l'époque, mais je ne m'en plaignais pas. Mon favoris était, oui, Zelda Majora's Mask.
Ce ne sont que des années plus tard, à présent grandis, que j'ai cours à l'Université. Au début de mon parcours universitaire, j'avais appris que mes parents avaient emménagés dans une petite banlieue tranquille. Alors, un 28 août, j'ai décidé de leur rendre visite.
Au moment de prendre le chemin du retour, après un bon 3 heures à converser autour d'une tasse de café, c'était à ma grande joie que mon père m'avait redonné ma vieille Nintendo. Heureux de pouvoir rejouer aux jeux de mon enfance, durant le trajet alors que j'étais entrain d'y penser, j'apperçu une rue différente des autres. Dans celle-ci, plusieurs maisons s'adonnaient à des ventes de garage. Une idée avait alors germée dans un coin de mon esprit, celle de pouvoir trouver d'anciennes cartouches de jeux.
En parcourant diverses de ces ventes de garage, j'en étais arrivé à tomber sur le fameux jeu de Zelda. Il était dans une boîte avec d'autres jeux, mais aucun autre sur la même console. Cette boîte se trouvait entre quelques tableaux à l'art douteux et d'autres babioles toutes aussi étranges. Et alors ?
Eh bien, vous n'imaginez pas ma joie à ce moment-là. La cartouche de jeu était mise à la vente par un vieil homme qui avait tout bonnement le même aura que ceux dans les films d'horreur. Mais un aura étrangement généreux et sympathique, car au lieu de me la vendre, il me l'avait donné gratuitement.
Ainsi, je l'avais juste remercié poliment sans me poser d'avantages de questions. À cette époque, les films d'horreur n'avaient pas tous ce même début de piège.
Puis je me suis rendu à mon dortoir universitaire, hâtif de pouvoir rejouer à Zelda Majora's Mask.
Et...
C'était donc là que mon pire cauchemar... Mon ébat contre les ombres, eut commencé. Comme Il le dit si bien... Je n'aurais pas dû faire ça.
Ce n'est que plus tard, les mains crispées sur la manette en étant couvert d'un profond malaise, que je fixai mon Link brûler sur place dans une posture glitchée. La statuette de BEN, se trouvait devant moi, positionné à côté du vendeur au sourire effrayant. Qui est BEN ? Je ne savais pas, et je ne suis toujours pas sûr. Il m'avait juste dit qu'il était mort noyé, et qu'il voulait être libéré.
Je pense... Je ne sais plus... Avoir donné plus d'informations sur mon blog... Il fallait que j'en parle. J'ai essayé d'en parler. J'ai vraiment essayé...
Mais BEN me contrôlait et me guidait malsainement peu importe ce que je voulais faire, surtout sur le net. Il prenait contrôle de tout objet électronique avec lequel j'utilise. Lorsqu'il veut me parler plus clairement, on tchatte sur un site appelé CleverBot. Si je refuse, il me tourmente, encore et encore.
I have something to show you. Go play (J'ai quelque chose à te montrer. Va jouer)
Avait-il dit une fois. Je lui ai donc répondu.
I don't want to... (Je ne veux pas...)
Sur ce, j'avais arrêté de lui parler et je n'avais pas été jouer comme il me l'avait ordonné. Mais comme je l'ai précisé, il avait continué de me tourmenter, par vengeance ou bien par manipulation. Je voyais son image, celle de Ben, dans des endroits où il n'était pas supposé être. Si je faisais une recherche internet, il apparaissait, avec ce sourire dérangeant.
Je... Je n'en peux plus... Je n'arrivais plus à dormir, les nuits. Je le voyais même dans mes cauchemars. Lorsque j'étais seul dans ma chambre de campus universitaire, j'avais l'impression qu'il était là. Je sentais... Son aura. Depuis que j'ai joué à la cartouche de jeu, et qu'Il me manipule, je sens cette aura horrifiante n'importe où. N'importe quand. Et le pire. C'est que je ne sais toujours pas quand est-ce qu'il compte en finir...
J'avais besoin de sortir de ma boîte à terreur et à solitude, où j'allais devenir complètement fou. Ça faisait quelques jours déjà que je sentais les mêmes symptômes que celles de la dépression. Je ne sais pas si c'était parce que je ne voulais pas, ou si c'était car je pensais que je ne pouvais pas aller en cours, mais j'ai commencé à créer des excuses pour ne plus y aller. Déjà car je n'en avais plus la force, mais ensuite car je n'en avais plus la concentration ou la motivation.
J'avais alors décidé de revenir au nid familial, quand je sentais que j'allais craquer... J'avais besoin de réconfort, de visages rassurants. J'avais finalement envisagé cette idée uniquement après deux putains de mois d'hantises sans donner de nouvelles à personne.
Je n'avais pas préparé des centaines de valises, seulement une et un sac à dos suffisaient. J'avais zieuté ma Nintendo 64, et en avait avancé la main vers elle, mais je me suis stoppé dans mon élan.
Et décidé de la laisser là-bas.
Face à ma requête, mes parents étaient à la fois inquiets mais heureux, que je vienne. Ils ignoraient tout de ma situation actuelle, et je ne comptait pas la leur dire. Je veux juste me bercer d'illusions d'espoir, en retrouvant mes proches.
Ils m'ont installé dans une chambre d'invitée qui était assez simpliste. Ils ont gardé quelques uns de mes anciens meubles, comme le lit, mon bureau ou les commodes, mais la décoration m'était étrangère. Même si au fond, peu importe.
J'ai donc installé mon ordinateur portable sur mon ancien bureau, et ai placé ma Nintendo 64...
Et... Ai placé ma Nintendo 64...
À peine la console prit, je la relâcha en me crispant et elle retomba dans le sac. Ce n'est pas possible... CE N'EST PAS POSSIBLE.
"- Je... Je ne l'ai pas amenée avec moi..." Murmurais-je pour moi-même en tremblant...
J'entendis des pas lourds dans le couloir, ainsi que les craquements du plancher. C'était mon père, à coup sûr. Vu que j'ai laissé la porte ouverte, j'entendis sa voix rauque et calme.
"- Tout va bien, bonhomme ? Bon je sais que tu n'es plus un p'tit gars, mais sache que ta mère et moi, nous sommes vraiment heureux que tu sois à la maison."
J'étais ensuite resté, planté là, à observer la console pendant quelques secondes silencencieuses. Puis je lui répondit que j'étais également heureux.
La nuit tombée, de nouveau, je ne pu m'endormir. Mais cette fois, ce n'était pas à cause de ma conscience, ou de mes nombreuses visions cauchemardesques. Mais c'était littéralement de Sa faute.
Il faisait exprès ; Il me spammait de messages sur CleverBot. Même en mettant mon phone à silencieux, même en l'éteignant, même en sachant que normalement CleverBot ne peut pas envoyer de notifs, bordel. Le son des notifications qu'il m'envoyait étaient agaçant. Il voulait clairement que j'allume ma Nintendo. Il voulait jouer.
Do it. (Fais-le.)
Do it.
Do it.
Do it.
Do it.
Do it.
LEAVE ME THE FUCK ALONE (LAISSE MOI PUTAIN DE TRANQUILLE)
Last chance. (Dernière chance.)
Or what? (Ou quoi?)
Or you'll be the one who meet a terrible fate. (Ou tu seras celui qui rencontrera une terrible fin.)
Cette dernière phrase me fit trembler d'un coup sordide. J'ai froid, et je suis déjà mort de peur. Donc je peux vraiment mourir ? Et comment il va faire, pour me tuer ? Produire une décharge électrique ? ET PUIS QUOI ENCORE ?
Je suis venu ici pour échapper à ça, et me voilà encore en face de lui.
Go fuck yourself.
Sur ce, je me redresse brusquement sur mon lit. Le phone se remet à faire des bruits de notifications. Dans une poussée d'agressivité, je fracasse le portable de toute mes forces contre le mur. L'écran se brise en morceaux et quelques bouts mécaniques s'effondrent n'importe où sur le sol. Pourtant, de ma position, je constate l'écran qui est toujours allumé.
Sans savoir pourquoi, mon cœur se met à éclater dans ma poitrine. Tellement que j'ai peur de frôler la crise cardiaque. Mon souffle s'accélère et tremble sous la peur. Même en l'ayant éclaté sur le mur, il demeure fonctionnel. Ce bordel...
"- Laisse-moi tranquille... Ben..."
Soudain, du téléphone, un enclenchement vocal se fait entendre. Un son comme lorsqu'on fait "Dit Siri". Puis un rire méchaniquement enfantin sort de l'écran. C'est insupportable. Cette voix est malsaine et malveillante. Le rire tourne en boucle comme si c'était un sombre enregistrement. Ça ne s'arrêtera pas, non, tant que je ne ferai rien. J'ai toujours les foies. Mais c'est grâce à ça, que je réussis à empoigner ma couverture bleue, de la dégager de sur moi, de me lever et de marcher d'un pas non assuré vers la petite machine électronique.
Le rire est toujours en cours, lorsque je le prends. L'écran est si craquelée que je ne vois pas quelle application a employée Ben. À bout de nerf, je serre les dents. La peur et la frustration se font violence en moi. Les heures de sommeil manquées commencent à se faire sentir. Mes cernes témoignent de ma fureur. Ça fait... Deux mois.
Le rire continue de se moquer de moi. De se moquer de ma frustration, de mon désespoir. Une idée aussi sombre que Sa personnalité me surgit dans la tête. Sans me soucier du plancher qui craque comme un appel à l'aide, je n'ai qu'un endroit en tête.
J'arrive dans la salle de bain et allume aussitôt la lampe torche du téléphone. Et écrase celui-ci sur la surface de la cuvette de toilette. Dans le bain, je met le bouchon et active la chapelure d'eau. La baignoire se remplit peu à peu.
Je l'observe avec amertume et satisfaction, avant de prendre le téléphone, puis mettre la caméra bien en joue sur l'eau sombre : l'éclat de la lampe du téléphone fait un reflet semblable à la lune sur la mer.
"- Et ça, ça t'amuse, p'tit con ?"
Le rire se tût instantanément et un silence de mort arrache la place. Un rictus mauvais apparaît au coin de mes lèvres. Cependant, le silence glacial se brisa par quelque chose de plus inquiétant, encore. Cette fois, au lieu d'un rire machiavélique, se fait entendre... Un halètement. Une respiration lourde mais remplie de glitchs, à l'autre bout du fil.
"- T'as les foies, là, hein ?" Murmurais-je avec agressivité. "Alors ça fait quoi ? T'as du fun ?"
"- Tu n'aurais pas dû faireça."
À peine sa phrase prononcée, je lâche sans remords le téléphone dans l'eau et tout bruit ainsi que source de lumière se meurtrie instantanément. Je pousse un soupir de relâchement.
Ce doit être mon cerveau qui est saturé, mais mon sentiment d'apaisement fut vite interrompu, une fois le pied mis dans ma chambre. La télévision était ouverte sur la lune de Majora's Mask, avec la musique de Healing qui se joue avec les mauvaises notes.
La Nintendo n'est absolument pas connectée. En fait, rien n'est connectée à cette télévision, je ne l'avais jamais ouverte depuis ma venue.
"- ... Ben..." Prononçai-je plus comme un appel qu'un effroi.
La bouche de la lune se mit à bouger :
"- Won--- der-- ful-- Moon. Congra---tulations, He---rrr--o." (Merveilleuse lune. Félicitations, héros.)
Les mots avaient plusieurs intonations comme si BEN pigeait ces mots sur... Le Web...?
"- No-ot. Won---der--ful----en--o-o-ough." (Pas assez merveilleuse.)
Je me pinça l'arrête du nez. Depuis plusieurs minutes déjà, mon corps s'était habitué à remplacer la terreur par la colère et l'impatience. Mes nerfs allaient lâcher et ça me prit tout pour ne pas hurler ces mots :
"- Que. Me. Veux. Tu. À la fin ?"
"- Pl--aaa-y. Wit--h y--yo--u." (Jouer avec toi.)
"- Et ce n'est pas ce que tu fais depuis 2 mois !?"
"- W-wh--y b-b-b-bee--ing--so --st-ubbo--rrn ? I---I on-ly wan--t a f--rrriend. Co-nnn-ect your N-n-n-nint-t-tend--o." (Pourquoi être si têtu ? Je veux seulement un ami. Connecte ta nintendo.)
En soupirant sombrement, je la sortit de mon sac. Pourquoi est-elle là ? J'entends déjà mes lecteurs écrire "moi, je l'aurais brûlé, mis au chemin, donnée même". Et croient-ils que je n'ai pas essayé ? Croient-ils que je ne me suis pas arraché mes cheveux lorsque je me rendais compte que la Nintendo trouvait le moyen de réapparaître comme par magie ? Et la cartouche, même ?!
Je m'asseyai devant la TV, posant la nintendo en face. Je précisa que je n'avais amené aucun fil et qu'aucun, exactement comme la console, n'était apparu des enfers.
"- Y--ouu- Do--nnt--NEED--it." (Tu n'en as pas besoin.)
(C'est ainsi que Ben créa le Bluetooth- XD (Pardon.))
Lorsque j'appuyai sur le bouton de démarrage de ma console, rien ne se passa. Après tout ce qui se passait, je m'attendais à ce qu'elle s'allume tout aussi magiquement que les autres situations improbables.
"- Ça ne marche pas." Maugréais-je.
Les yeux encore sur la console, le même rire insupportable que tout à l'heure raisonna et lorsque je regarda l'écran de la télé, la lune avait disparu. Elle avait fait place à un jeune garçon plutôt réaliste, au sourire malfaisant. Ses yeux étaient saignants et sa peau était grise bleutée.
BEN drowned...
"- I-I-I don't NEED i-it t---to b-b-be t---urn--ed O-on. I-I-I ju--ust NEED y---yo-u to b-b-be neeear i-it." (Je n'ai pas besoin que ce soit allumé. J'ai juste besoin que tu en sois proche."
"- Qu--"
Soudain, je ne su absolument pas si j'étais devenu fou. Mais...
Ben tira les bras vers moi avant que des doigts ne sortent de la télévision, allant s'appuyer à son rebord. À partir de là, tout se passa bien trop vite. Et dans cet ordre :
Son sourire figé. Sa forme réaliste sortant de la télévision. Mon cri d'horreur.
Puis le noir.
Et enfin... Le bruit du vent.
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huntikfrance · 1 year
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[FR] Aujourd'hui, Huntik France a 8 ans!!! Merci à vous tous qui suivez l'actualité du blog! Pour fêter ça, je réponds à vos questions en Story sur Instagram (Mais vous pouvez toujours me poser des questions ici sur Tumblr!) ;)
[EN] Today, Huntik France is 8 years old!!! Thank you to all of you who follow the news of the blog! To celebrate it, I answer your questions in Story on Instagram (But you can always ask me questions here on Tumblr!) ;)
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marie-swriting · 7 months
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Déclaration D'amour - Jake "Hangman" Seresin
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Masterlist
Speak Now TV Masterlist
Partie deux
Partie une - deux (version anglaise)
Résumé : Tu es avec Jake depuis quatre moi, mais vous ne sortez pas officiellement ensemble. Mais ça va arriver bientôt, n'est-ce pas ?
Warnings : Jake est un connard (ce n'est pas contre lui, je l'aime, je vous jure), angst, tromperie, consommation d'alcool (consommez l'alcool avec modération), dites-moi si j'en ai loupés d'autres.
Nombre de mots : 5k
Chanson qui m'a inspiré : Foolish One (Taylor's Version) (From The Vault) par Taylor Swift
Le nouvel arrivage de livres dans la caisse à côté de toi, tu ranges les ouvrages dans les rayons adéquats. Tu fais attention à bien les mettre par ordre alphabétique et parfois, tu jettes un coup d'œil à la quatrième de couverture, ajoutant ainsi un nouveau roman à ta - longue - pile à lire. Tu poses le dernier tome d’une saga à sa place quand une voix masculine se fait entendre derrière toi.
-Excusez-moi, est-ce que vous auriez un livre sur comment s’excuser après avoir annulé un rendez-vous à la dernière minute ?
-Jake ! t’exclames-tu en le prenant dans tes bras. Qu’est-ce que tu fais là ?
-Je me sentais mal par rapport à hier. C’est pour toi, dit-il en se détachant de toi et en te tendant un gros bouquet de roses rouges.
-Oh, merci ! Elles sont magnifiques, souris-tu en l’embrassant chastement. Mais je t’ai déjà dit que ce n'était pas grave. Tu étais fatigué de ta journée de travail, je comprends. On peut toujours organiser quelque chose à un autre moment, ce soir par exemple. Je finis à 18h30, tu peux venir me chercher à dix-neuf heures. 
Dans ta voix, on peut entendre l’espoir en plus de la nervosité. Jake et toi, vous ne pouvez pas vous voir fréquemment à cause de son travail en tant que pilote et il est très souvent de sortie avec ses amis. Tu es consciente qu’il est normal que Jake et toi ne passiez pas toutes vos journées ensemble, mais deux ou trois fois par semaine pourraient être un bon début, tu penses.
Tu le regardes, attendant sa réponse impatiemment mais quand tu l’entends soupirer, tu devines sa réponse. Même si tu t’y attendais, tu ne peux t’empêcher d’être déçue.
-Le problème c’est que j’ai déjà dit à mes collègues que je passerais la soirée avec eux.
-Pas grave. Tu n’as qu’à m’envoyer un message quand tu es libre, affirmes-tu en forçant un petit sourire. 
-Parfait. Je ne vais pas te déranger plus longtemps. À plus tard, te salue-t-il et il t’embrasse.
Tu regardes Jake partir amoureusement. Quand il n’est plus en vue, tu sens l’odeur des roses et ta déception quitte ton corps pour laisser place à de l’attendrissement. Peu importe qu’il n’ait pas pu se libérer pour toi ce soir-là, il s’assure toujours de se faire pardonner comme aujourd’hui. Tu restes dans ta bulle et marches en direction de l’arrière boutique afin de poser ton bouquet. Tu trouves un récipient où mettre tes roses quand ta collègue Cora éclate ta bulle.
-Qui t’a offert ces roses ?
-Jake. Elles sont belles, tu ne trouves pas ?
-Wow, il doit avoir beaucoup de choses à se reprocher, commente-t-elle en regardant les fleurs que tu mets dans le vase de fortune.
-Pas du tout. Pourquoi tu dis ça ?
-Comme on dit plus le bouquet est gros, plus il a de choses à se faire pardonner.
-Personne dit ça, déclares-tu, les sourcils froncés.
-Il a encore annulé, hein ? dit-elle, sa question sonnant plus comme une affirmation.
-Il avait une bonne excuse.
-Comme toujours ! Je ne comprends pas comment tu peux encore rester avec lui. Si mon copain annulait autant de rendez-vous, je…
-C’est pas mon copain, l’interromps-tu en évitant son regard.
-Qu’est-ce que tu veux dire ?
-On ne sort pas vraiment ensemble, informes-tu et en voyant son regard, tu te dépêches de te justifier : On veut y aller doucement. Jake peut partir en déploiement à n’importe quel moment alors on ne veut pas avoir trop d'attaches. 
-Attends, tu es en train de me dire que tu es avec ce mec depuis plus de quatre mois, vous vous allez à des rendez-vous, vous vous embrassez et vous dormez chez l’autre mais vous n’êtes même pas officiels ? Il est pire que ce que je croyais. Enfin, Y/N, n’oublie pas sa réputation ! Jake ne fait pas dans le sérieux. Et pour preuve, il t’a enfin présenté à ses amis ? demande Cora et tu restes mutique. C’est bien ce que je pensais. Pourquoi tu restes encore avec lui ? Il va te briser le cœur tout comme Logan.
-Il est différent ! t’énerves-tu, ne supportant plus ses remarques et la mention de ton ex. Écoute, tu ne le connais pas et tu ne sais presque rien de ma relation avec Jake alors arrête de me donner des conseils que je ne veux pas. J’ai appris de mes erreurs, je sais ce que je fais.
Sur ce, tu dépasses ta collègue et retournes à ton travail. Pendant que tu continues de ranger les livres, tu ne peux t’empêcher de repenser à ta conversation avec Cora. Tu sais qu’elle ne pensait pas à mal, mais tu es agacée de constater qu’elle te pense trop bête pour ne pas savoir gérer tes relations seules. Tu as connu des hommes… idiots, pour rester politiquement correct, mais tu as plus de jugeote et Jake t’a prouvé qu’il était différent de tes exs. Ce n’est pas parce qu’il annule souvent vos rendez-vous qu’il est forcément mauvais. Il est un homme bien. Tu en es sûre. 
À la fin de ta journée, tu récupères tes roses et salue Cora sans rien ajouter, encore en colère par ses mots. En arrivant chez toi, tu places tes roses dans un vrai vase et les mets sur ta table de salle à manger. 
Ce soir-là, tu passes la soirée seule à manger devant Orgueil Et Préjugés. Pendant ton visionnage, tu ne peux t’empêcher de fondre devant la déclaration d’amour de Mr.Darcy à Elizabeth. Tu attends le jour où ça sera ton tour, le jour où, comme dans les romans à l’eau de rose que tu lis, tu auras le droit à une déclaration remplie d’amour de la part de celui que tu aimes. Tu sais que tu as l’air d’une femme désesperée romantiquement, mais tu as grandi avec cette idée d’une grande histoire d’amour où l’homme que tu aimes est parfait et tu n’as cessé de le chercher depuis ton adolescence. Peut-être que Jake sera enfin cet homme et qu’il avouera ses sentiments bientôt. Tu l’aimes beaucoup et tu aimerais bien partager le futur que tu as en tête avec lui. 
Quand ton film se finit, tu prends ton téléphone et regardes tes notifications. Tu n’as rien reçu. Pas un appel, ni un message. Tu pensais que peut-être Jake t’enverrait un texto pour te parler de sa fin de journée ou au moins pour te dire un mot gentil, mais rien. Silence radio. Ça devrait être signe qu’il s’amuse bien avec ses amis, mais tu ne peux t’empêcher de voir ce silence comme un mauvais présage. Tu n’as pas l’air de lui manquer. Certes, quand il est avec ses amis, tu comprends qu’il ne passe pas sa soirée sur son téléphone, mais un message ne serait pas de trop ! Mitigée, tu poses ton téléphone et lances un autre film d’amour. 
Toute la soirée, tu continues de vérifier ton téléphone sans changement. Quand tu finis par aller te coucher vers minuit, tu ne cesses de soupirer et ton esprit commence à repenser à toute ta relation avec Jake et à douter. 
Une fois installée dans ton lit, tu jettes un dernier coup d'œil à ton portable et quand tu vois qu’il n’y a toujours rien de nouveau, tu pousses un grognement et poses ton téléphone sur ta table de nuit avec agressivité. Tu changes de position dans ton lit et essayes de dormir, en vain. Tu as beau te tourner encore et encore, tu ne sembles ne pas être confortable et ton esprit tournant à mille à l’heure n’arrange rien les autres. Ce manque de message de la part de Jake te fait plus mal que tu ne veux l’admettre. Enfin, une chose est sûre, ta déclaration d’amour ne viendra pas ce soir. Peut-être que tu n’aurais pas dû t'emballer autant finalement ? Peut-être que ta relation avec Jake ne durera pas ? Peut-être que dans les mots de Cora il y avait un brin de vérité ? Tu secoues la tête, espérant chasser ces voix qui commencent à te rendre de plus en plus perplexe. Si tu en discutes avec Jake, la situation s’arrangera sûrement. N’est-ce pas ?
En tous cas, tu as l’impression que la situation s’arrange la semaine suivante. Tu n’as pas vraiment discuté avec Jake, mais vous avez pu vous voir un peu plus souvent. 
Ce jour-là, vous avez passé l’après-midi ensemble. Vous n’avez rien fait de spécial. Jake est simplement venu chez toi et vous êtes restés sur ton canapé à regarder des films et à parler de sujets lambdas. 
Ta tête sur son épaule, tu te dis que tu avais raison de faire confiance à Jake. Quand il a le temps, il est le parfait… petit ami ? Partenaire ? Ami ? Peu importe le terme, il est parfait. Vous ne vous disputez jamais et vos discussions ne se finissent jamais finis sur un blanc gênant. Tout va bien dans le meilleur du monde. Tu as presque l’impression que vous êtes de plus en plus proches du moment où vous allez enfin officialiser votre relation. Tu pourras enfin l’appeler tiens et tu pourras partager plus que quelques heures par-ci par-là avec Jake. Tu peux imaginer un futur avec lui, c’est pourquoi tu veux tellement croire que ce que vous avez est quelque chose de bien, malgré les circonstances particulières. 
Quand il commence à se faire tard, Jake se prépare pour retourner chez lui. De temps en temps, il reste dormir chez toi, mais quand il doit se lever tôt le lendemain, il préfère rentrer, son appartement étant plus proche de son lieu de travail. Une fois prêt, Jake se dirige vers la porte d’entrée pendant que tu le suis, un air fatigué sur ton visage.
-Envoie-moi un message quand tu es arrivé, dis-tu en baillant et Jake te regarde tendrement.
-Je le ferai. 
-On peut se revoir samedi prochain ?
-J’ai déjà prévu quelque chose avec mon squad au Hard Deck. 
-Et tu penses que ça dérangerait beaucoup si je t’accompagnais ? demandes-tu d’une petite voix avant que l’embarras te rattrape. Désolée, c’était malpoli. Je n’aurais pas dû m’inviter comme ça. C’était stupide. Je… Préviens-moi quand tu es arrivé. Bonne nuit, t’exclames-tu, prête à refermer la porte, mais Jake t’arrête.
-Ce n’était pas stupide. En fait, ça fait un petit moment que je me dis que je devrais te les présenter.
-C’est vrai ?
-Bien sûr. On se connait depuis quatre mois, c’est normal que tu les rencontres. Je viendrai te chercher et comme ça, on pourra passer la soirée ensemble, déclare-t-il en posant ses mains sur tes joues. 
-Parfait. 
-Bonne nuit, Y/N.
Jake te sourit avant de poser ses lèvres sur les tiennes. Votre baiser dure seulement quelques secondes et tu l’apprécies autant que possible, célébrant cette nouvelle avancée dans votre relation. Vous n’êtes toujours pas officiels, mais il veux te présenter à ses proches, vous êtes sur la bonne voie. Quand Jake brise le baiser, il caresse tendrement ta joue avant de tourner les talons. Tu le regardes partir puis refermes ta porte, un sourire idiot au visage.
Quand tu arrives au Hard Deck, le bras de Jake autour de ta taille le samedi suivant, ce n’est plus un sourire idiot que tu as sur le visage, mais un sourire nerveux. Tu sais que Jake est proche de ses collègues et tu veux absolument faire bonne impression. Tu espères de tout ton coeur que ce moment se passera bien. Pour toi, il est décisif et tu ne peux pas te permettre de faire un faux pas. 
Quand vous retrouvez un groupe de personnes habillées de Kaki, à l’exception d’un homme qui porte une chemise hawaïenne, tes mains deviennent un peu plus moites. Jake te présente rapidement les membres de son squad et tu fais de ton mieux pour retenir les prénoms. Pour l’instant, tu n’as retenu que celui de Natasha, comme elle est la seule femme. Jake te propose si tu veux boire quelque chose et jugeant que tu as besoin de déstresser, tu lui demandes une bière. Il t’embrasse la joue avant de se rendre au bar, te laissant seule.
-Je n’arrive pas à croire que tu es réelle, commence Natasha, les yeux grands ouverts. Quand Bagman nous a dit qu’il voulait nous présenter quelqu’un, je pensais qu’il se moquait de nous. Je n’aurais jamais pensé qu’il serait le genre de mec à se caser et je dois avouer que je suis étonnée de voir que tu arrives à le supporter.
-Quand on apprend à le connaître, il laisse l’arrogance de côté et on réalise qu’il est quelqu’un de bien, réponds-tu en rigolant.
-Jake nous a dit que vous vous êtes rencontrés il y a quatre mois, c’est ça ? te questionne Bradley.
-Oui, dans un café. Je venais juste de récupérer ma commande quand Jake m’est rentré dedans et en bref, il m’a offert un nouveau café avec son numéro sur le gobelet.
-Je vois qu’il sait toujours faire une bonne première impression, rit Natasha. Tu fais quoi dans la vie ?
-Je travaille dans une petite librairie. Je suis payée pour être entourée de livres, je ne peux pas rêver mieux.
-C’est cool ! Je devrais sûrement passer. Je n’ai pas lu quelque chose de nouveau depuis un moment, t’informe Bradley et instantanément, tes yeux s’illuminent.
-Oh ! Je peux te donner des recommandations si tu veux. Tu préfères quel genre ?
S’ensuit alors une discussion à propos de ton sujet préféré, les livres. Bradley te parle des titres qu’il apprécie, des romans qu’il veut lire depuis des années et tu l’écoutes avec passion. Tu lui donnes toute une liste d’auteurs et d’ouvrages à regarder, ce qu’il note dans son téléphone. Pensant que tu aurais sûrement d’autres recommandations à lui donner, tu lui demandes de te donner son numéro. Au même moment où tu enregistres son contact, Jake revient vers toi et passe son bras autour de tes épaules.
-Tu n’essayes pas de me la voler, Bradshaw, hein ?
-On parlait livres, mais ce sujet doit sûrement t’être inconnu, réplique Bradley et Jake lui sourit d’un air suffisant.
-Oh non, elle en parle tout le temps. Tu n’as pas fini d’avoir des suggestions, dit Jake avec un faux air désespéré. 
-Hey ! Je t’ai fait découvrir de bons livres, te défends-tu.
-C’est vrai. Bon, je vais faire une partie de billard, tu restes là ?
-Ouais, je suis bien là. 
Jake te fait un sourire avant d’aller retrouver certains de ses amis à la table de billard. Tu restes en compagnie de Bradley, Natasha et de Bob qui vient tout juste de vous rejoindre. Vous continuez à faire connaissance et tu es rassurée de voir que tu arrives plutôt bien à t’intégrer - tu n’es pas vraiment une personne très sociale, préférant tes livres plutôt que les personnes.  
Au fur et à mesure de votre discussion, tu finis par apprendre que Bradley est un bon pianiste et tu demandes à le voir en pleine action. Il n’a pas besoin qu’on lui demande deux fois et il se dirige vers le piano avant de jouer Great Ball Of Fire by Jerry Lee Lewis. Natasha, Bob et toi chantez avec lui et vous êtes vite suivis par les personnes présentes dans le bar. Jake te rejoint et chante à tes côtés, parfois il te fait même tourner.
Quand Bradley finit de jouer, tu rigoles avec tes nouveaux amis, ravie de constater que tu passes une bonne soirée. Jake te demande si tu veux boire quelque chose à nouveau et tu l’informes que tu n’as pas encore fini ta bière. Il te prévient qu’il va se chercher une autre boisson, t’abandonnant pendant un moment. 
-Natasha ne rigolait pas quand elle disait que tu étais un pianiste hors pair ! Très bon choix de chanson, d’ailleurs, complimentes-tu Bradley.
-C’est celle que je préfère. Mon père la jouait souvent quand j’étais petit. J’ai des bons souvenirs de cette chanson avec mes parents. 
-Je vois ça. Tes parents avaient l’air d’être adorables ensemble.
Pendant que vous faisiez connaissance, Bradley t’a rapidement parlé de ses parents et tu dois avouer que la façon dont il parle de leur relation, on dirait presque une histoire sortant d’un de tes livres préférés. 
-Ils l’étaient ! te confirme Bradley avec un air nostalgique. Peut-être un peu trop. J’aimerais avoir une relation comme ils ont eu.
-Je suis sûre que ça sera le cas. Tu as l’air d’être un mec génial. Tu mérites une histoire d’amour aussi belle que la leur.
-Toi aussi.
Bradley te sourit avant de continuer de te parler de ses compétences de pianiste pendant que tu cherches Jake du regard près du bar. Tu t’attendais à le voir avec une bouteille ou un verre en main, cependant c’est la vision de Jake avec une femme qui a ses bras autour de sa nuque que tu découvres. Tes sourcils se froncent, ignorant qui est sa femme et pourquoi elle est aussi proche de ton… de Jake. Jake finit par défaire l’emprise de la femme alors qu’il lui dit quelque chose. Il te rejoint au même moment où Bradley s’excuse pour aller aux toilettes. 
-Qui c’était ? questionnes-tu, ne lui laissant pas le temps de commencer la conversation.
-Qui était qui ?
-La femme qui était littéralement dans tes bras.
-Oh, euh, je ne sais pas. Elle a essayé de me draguer, mais je lui ai dit que j’étais déjà en bonne compagnie, explique Jake avec un sourire dragueur, mais tu restes sceptique. Y/N, je t’assure, je ne la connais pas. Tu n’as pas à t’inquiéter.
-Je ne m'inquiète pas. Je suis juste curieuse, mens-tu. 
Pas totalement convaincu par ton affirmation, Jake pose ses mains sur tes joues avant de te rapprocher et de t’embrasser avec passion. Même si un doute continue de persister dans ton esprit, le baiser de Jake arrive à t’apaiser, malgré tout.
Toutefois, c’est réellement pendant les semaines suivant votre sortie au Hard Deck que tu te sens beaucoup mieux. Jake se fait plus présent, chassant ainsi chaque doute que tu avais en tête. Il arrive à avoir plus de temps pour toi et vous arrivez même à passer trois jours d’affilés ensemble, chose inédite dans votre relation. Cette fois c’est sûr, tout va bien. Tout ce que Cora a pu te dire ou même ce que tu as pu penser étaient faux. Peu importe ce qu’on dit sur Jake et ses relations amoureuses, tu es l’exception. Jake tient à toi et il est honnête. Votre relation a un vrai futur. 
Tu es tellement sur un petit nuage que tu n’es pas aussi triste que d’habitude quand Jake te dit qu’il ne peut pas venir passer la soirée chez toi car il est épuisé. Tu lui souhaites de bien se reposer avant de reprendre ta lecture. Alors que tu es au milieu d’un chapitre, tu reçois un message de ton amie Laura que tu n’as pas vu depuis des mois. Elle te demande si tu veux aller au bar à côté de chez elle. Ton amie te manquant, tu acceptes sans hésiter avant d’aller te préparer. 
En arrivant au bar Scented Sky, tu as un grand sourire sur ton visage, impatiente de retrouver Laura. Quand tu sors de ta voiture, tes yeux sont attirés par une voiture trois places plus loins qui ressemble à celle de Jake. Au début, tu te dis que c’est juste une drôle de coïncidence puis tu fais attention à la plaque et reconnais celle de Jake. Instantanément, tes sourcils se froncent. Tu ne comprends pas comment il peut être là alors qu’il t’a dit qu’il voulait dormir, sans oublier que ce bar est à l’opposé de chez lui. 
Continuant de chercher une explication rationnelle, tu te diriges vers l’entrée du bar. Avant de passer la porte, tu jettes un coup d'œil à la fenêtre à côté et tes yeux se remplissent de larmes face à la scène. Jake t’a bien menti. Il est au bar et il est loin d’être fatigué alors qu’il pose ses lèvres sur la même femme qui était au Hard Deck, la femme qu’il a affirmé ne pas connaitre. Le monde s’écroule sous tes pieds en les voyant s’embrasser passionnément et enlacés ensemble. Les larmes coulent sur tes joues sans que tu puisses les arrêter. Tu as envie de rentrer dans le bar et d'insulter Jake de tous les noms, mais le choc est si fort que tu fais demi-tour et retournes chez toi, essayant encore de comprendre ce que tu viens de voir. 
Quand tu fermes ta porte d’entrée, tu appuies ton dos contre le mur avant de glisser et d’éclater en sanglots. Tu tiens ta tête entre tes mains, totalement désespérée et en colère, pas seulement contre Jake, mais contre toi-même. Tu te demandes comment tu n’as pu voir les signes. Maintenant que tu y repenses, tu réalises que, en effet, tous les éléments étaient devant toi : il garde une distance émotionnelle, il n’utilise jamais de surnom affectif, il ne te met pas en priorité et ainsi de suite. Tu pensais avoir trouvé quelqu’un d’honnête et tu te sens bien bête en réalisant que ce n’est pas le cas. Tu aurais dû écouter Cora, tu aurais dû écouter ton instinct. Tu pensais avoir appris ta leçon, surtout après ta relation avec Logan, il faut croire que tu as encore un long chemin à faire. 
Une fois que tes pleurs se calment, tu te lèves et tu te jettes dans ton lit, prenant à peine le temps de te changer. Tu restes là, allongée sur le dos, à regarder le plafond, sans réussir à comprendre ce qu’il t’arrive. Finalement, tu n’es pas l’exception. Comme toujours. Et tu ne le seras jamais. Tu n’auras jamais le droit à ton histoire d’amour, à ta déclaration d’amour, à ton “tout est bien qui finit bien”. 
Ton téléphone te prévenant de l’arrivée d’un nouveau message te coupe dans ta descente aux enfers. Tu le prends en main et quand tu vois que c’est Jake te souhaitant de passer une bonne nuit, tu as envie de lui répondre par un long message lui expliquant à quel point tu le détestes. Toutefois, tu n’as pas la force alors tu supprimes simplement son numéro et le bloques de tes réseaux sociaux. Tu te sens un peu plus légère, mais toujours aussi misérable. Tu ne veux plus jamais le revoir.
Ton vœu n’est pas exaucé. Tu as pu éviter Jake seulement pendant une semaine. Malgré tous tes efforts, Jake force le destin en venant te voir au travail. Tu le vois entrer dans la librairie, mais tu continues ton travail, prétendant être trop occupée. Tu ne réagis même pas quand il est en face de toi. Face à ton manque de réaction, Jake est perdu. Il s’attendait à ce que tu lui sautes dans les bras et ton mutisme le prend de court. 
-Hey, Y/N, c’est moi, commence-t-il avec un grand sourire. J’ai vu que tu ne répondais pas à mes messages et je n’arrive pas à te trouver sur les réseaux, bizarrement, donc je me suis inquiété. Tout va bien ? Tu m’ignores ?
-Je ne sais pas, tu m’as donné une raison de t’ignorer ? questionnes-tu en levant les yeux vers lui et en forçant un sourire.
-Euh, non. Enfin, je suppose que non.
-Alors, non, je ne t’ignore pas. Tu es tellement un mec génial, je ne vois pas pourquoi je voudrais t’ignorer, t’exclames-tu, ironiquement.
-D’accord, j’ai loupé quelque chose. Tu veux bien qu’on en parle ? 
-Je ne veux pas te parler.
-Si tu ne veux plus me parler, je pense que je mérite au moins une explication. On a quand même vécu quelque chose pendant plus de quatre mois, exige Jake et pour toi, c’est la phrase de trop.
-Dans l’arrière-boutique. Maintenant. 
Face à ton ton autoritaire, Jake n’ose même pas faire un commentaire déplacé et te suit pendant que tu te rends dans l’arrière-boutique. Cora vous regarde faire au loin, complètement perdue par l’expression énervée sur ton visage - tu ne lui as rien dit sur ta découverte, trop honteuse. 
Quand tu refermes la porte derrière Jake, tu croises les bras sur ta poitrine et tu lui lances des éclairs.
-Alors, qu’est-ce qui se passe ? demande Jake avec un air détaché. 
-Je ne sais pas, dis-moi, toi, commences-tu, en te retenant de crier. Je croyais que tu étais fatigué alors qu’est-ce qui s’est passé pour que tu te retrouves au Scented Sky ?
-Je ne vois pas de quoi tu parles.
-Ne joue pas au plus con que moi ! Il y a une semaine, je t’ai demandé si tu voulais qu’on se voie et tu m’as sorti ton excuse stupide de “je suis trop crevé pour venir passer la soirée chez toi.” Et pourtant quand je suis allée au bar, je t’ai vu, en pleine forme. 
À ta dernière phrase, les yeux de Jake s’ouvrent en grand, la panique visible. Son cerveau cherche tout de suite une explication rationnelle, mais avant qu’il puisse te la dire, tu te dépêches de rajouter : 
-Et ai-je besoin de préciser que tu n’étais pas seul quand je t’ai vu ? Tu étais avec la femme du Hard Deck. Tu sais, celle que tu ne connaissais pas du tout. Sans oublier de préciser que tu étais en train de l’embrasser. 
-J’ai une bonne explication, s’empresse-t-il de dire.
-Ah oui ? Et laquelle ?
Jake te regarde et choisit ses mots avec précautions avant de parler, comme s’il était face à un animal dangereux. Il ne t’avait jamais vu t’énerver auparavant. Il ne pensait même pas que c’était possible alors il ignore la façon dont tu pourrais réagir s’il disait un mot de travers.
-Elle m’a encore fait des avances et avant que je puisse réagir, elle m’a embrassé.
-Je t’ai dit que j’ai tout vu et tu continues à me prendre pour une conne ?! rétorques-tu, choquée par son mensonge. Tu étais celui qui a posé tes lèvres sur les siennes, tes mains étaient sur ses hanches ! Comment tu peux penser que je vais croire ce que tu viens de me dire ? Comment tu as pu me faire ça ? Je croyais qu’on avait quelque chose !
-Je…, bégaye-t-il avant de reprendre d’une voix calme : Ecoute, je t’ai dit que je n’étais pas encore prêt pour une relation, rien n’est officiel entre nous et…
-Et je le comprends ! l’interromps-tu sèchement. Mais ça ne te donne pas le droit de me faire croire que tu tiens à moi pour juste aller voir ailleurs. Tu sais, si tu m’avais dit que tu n’étais pas prêt pour une relation et que tu voulais rencontrer d’autres filles en même temps, tu aurais dû me le dire et je t’aurais dit que ce n’était pas ce que je voulais et on en serait restés là ! Tu n’as pas été honnête avec moi alors que je t’ai tout donné ! Tu as trahi ma confiance comme tous les autres, souffles-tu, les larmes te montant aux yeux.
-Je n’ai jamais voulu que ça soit le cas. Je te jure que j’avais les meilleures intentions.
-Si ça c’est toi avec les meilleures intentions, je n’imagine même pas ce que c’est quand tu t’en fiches de la personne. Tu as tout gâché. Tu m’as pris pour une idiote pendant des mois et tu as eu aucun remord ! Je n’ai fait que de te défendre, répéter à tout le monde que tu étais quelqu’un de bien et tu as prouvé à tout le monde que tu es bien comme ta réputation te décrit et que je suis bien la fille stupide et désespérée à voir le bien dans les pires des hommes. Dis-moi honnêtement, tu comptais me dire un jour que tu ne comptais jamais faire quelque chose de sérieux avec moi ou est-ce que tu m’aurais laissé deviner en faisant le mort ? questionnes-tu et Jake ne répond pas. Ton silence veut tout dire. J’arrive pas à croire que j’ai pu penser que tu aurais pu être le bon. Mais au moins, tu m’as servi à quelque chose. Je devais apprendre à écouter mon instinct quand il me dit de quitter une relation plutôt que de persister. Grâce à toi, j’ai bien appris ma leçon cette fois. Je te déteste, Jake, prononces-tu en le regardant droit dans les yeux. Je ne veux plus jamais te revoir.
-Y/N, attends…, tente de dire Jake.
-Non ! Pars d’ici et ne viens plus jamais me parler. 
Jake n’ajoute rien et quitte la pièce, sans lancer un regard en arrière. Une fois que la porte est refermée, tu laisses tes larmes couler librement sur tes joues. Tu t’assoies, n’ayant plus de force dans les jambes alors que la porte s’ouvre à nouveau, laissant apparaître Cora. Elle n’attend pas avant de te prendre dans ses bras. Elle te caresse le dos, affectueusement, pendant que tu sanglotes.
-Je ne savais pas ce que je faisais. Tu avais raison, Cora. 
-J’aurais aimé que ça ne soit pas le cas.
-Je suis tellement bête.  
-C’est lui qui est bête, il ne sait pas ce qu’il a perdu.
Les mots de Cora devraient être réconfortants et pourtant, tu te sens encore plus mal. Jake ne sait peut-être pas ce qu’il a perdu, mais toi tu sais que tout ce que tu as perdu, du temps, de l’amour, de l’énergie et surtout de la confiance. Tu sais qu’il te faudra du temps pour t’en remettre. 
Et en effet, il te faudra plusieurs mois avant que tu puisses passer une journée sans penser à Jake. Maintenant, tu commences enfin à avancer. Cette relation, bien que courte, a su te marquer, juste pas comme tu l’aurais souhaité. Depuis votre séparation, tu as décidé de te mettre en priorité plutôt que d’attendre qu’un homme te montre son amour. Tu as besoin de comprendre ce que tu veux et ce que tu mérites dans une relation et tu peux seulement le faire seule. Tu as besoin de savoir comment exister et t’aimer sans dépendre du regard d’un petit ami. 
Pour la première fois de ta vie, tu es ta propre priorité et tu te sens bien en tant que célibataire. Tu ne serais pas contre de vivre ton histoire d’amour épique un jour, mais tu es satisfaite de ta vie actuelle. Tu te suffis à toi-même et cela est la plus belle déclaration d’amour que tu aies pu avoir.
Masterlist
{Ceci est mon blog secondaire donc je répondrai aux commentaires sous le pseudo @marie-sworld}
Speak Now TV Masterlist
Partie deux
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yaminahsaini · 5 months
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🫧Se soigner grâce à l’oxygénothérapie hyperbare:
J’ai publiée une vidéo sur ma chaîne YouTube pour vous présenter tout ce qui concerne cette thérapie (avant de me poser des questions, merci de la regarder jusqu’au bout pour bien comprendre si ce n’est pas déjà fait)➡️ https://youtu.be/bqYrUloGOdI?si=iOXlBEpsViYM3pCP
L’oxygénothérapie hyperbare m’aide énormément, ça n’a que des bienfaits et pourtant méconnue en France.
J’ai l’opportunité de bénéficier de séances régulières grâce au centre Oxygenome (n’hésitez pas à aller sur leurs site internet/les contacter pour toutes informations, réserver des séances, louer ou acheter des caissons➡️ https://oxygenome.fr). C’est accessible à absolument tout le monde et non qu’au milieu médical. C’est sûrement ce qui peut également vous aider alors je pense qu’il est important que vous ayez conscience que ça existe.
Depuis que j’en fais certains de mes symptômes ont diminué/sont supportable, par exemple :
•Je n’ai plus de crises de migraine
•Je n’ai plus de brouillard cérébral/brainfog (hors fatigue insupportable).
•Je n’ai plus de crise insupportable d’endométriose.
Plus je fais de séances, plus je sens des améliorations.
C’est une thérapie bénéfique contre lyme & les co-infections (dont j’ai pu également bénéficier lorsque j’avais commencée mes soins aux États-Unis).
Petite info: J’ai pu d’ailleurs voir de mes yeux l’évolution de certains patients qui en bénéficient. Bref, Je ne vais pas pouvoir lister tout les bienfaits (que ce soit médical ou non) car il y’en a trop. Vous pouvez donc chercher sur internet pour chaque cas ce que l’oxygénothérapie hyperbare peut procurer.
Ps: Ce n’est pas une thérapie prise en charge donc malheureusement pas accessible à tout le monde.. Non reconnue en France, très peu d’études sont faites malgré que l’on ne peut que constater ses bienfaits. C’est pourquoi en milieu hospitalier ce n’est réserver qu’au cas grave car les réglages ne sont pas les mêmes.
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NSBC • Chapitre 33
Je ne me suis pas approché du berceau. Je sais à peine à quoi ressemble mon fils, et il a déjà un mois. Mais je n’arrive pas à m’y résoudre. Je ne le vois que comme une gêne qui m’empêche de vivre ma vie comme je l’entends. Et qui me réveille en pleine nuit, aussi.
C’est Kalpita qui se lève pour le calmer, toujours. Et même si ça a l’air de lui faire plaisir de s’occuper d’Aurèle, je vois bien qu’elle me jette de temps en temps des regards tristes.
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Le temps s’est calé sur mon humeur, aujourd’hui, morose et indécis. En ce premier jour d’automne, il neige à Oasis Springs.
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C’est bien la première fois que j’enfile mon manteau d’hiver et un bonnet dans cette ville.
C’est dimanche, et c’est aujourd’hui que maman, Raph’, Mariko et Gaëlle viennent faire la connaissance d’Aurèle. Avant cela, nous avons tous les deux été très occupés par nos travaux respectifs. Cette journée aura au moins le mérite de me faire souffler.
J’ai allumé un feu avant leur arrivée pour chauffer la maison. Je pensais qu’elle allait juste servir de décoration, cette cheminée, mais non !
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J’ai été tellement content de les voir arriver ! J’ai l’impression que ça fait une éternité que je n’avais pas vu mon frangin et ma petite sœur… !
« Salut, toi !
— Gabyyy !! »
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Bon, j’ai dû attendre avant de pouvoir enlacer mon frère, Mariko lui a sauté dessus avant… Au moins ils sont toujours aussi amoureux, ça fait plaisir à voir.
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« Raah, vous vivez ensemble non ? Vous pouvez pas faire ça chez vous ? Dans mes bras, frangin !
— Oh que t’es lourd, Gaby… ! »
Mais il a dit ça en riant.
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Et puis vient le tour de maman… et elle, je sais qu’elle va pouvoir lire en moi comme dans un livre ouvert.
« Bah alors, mon chéri, pourquoi cet air tout triste… ? »
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« Maman… »
Alors je lui raconte tout. Mes insécurités depuis la naissance d’Aurèle, le fait que je me sens coupable de ne rien ressentir à part de la frustration quand je regarde ma progéniture…
« Je vois… Tu n’arrives pas à faire le deuil de l’idée que tu te faisais de ta vie.
— Non…
— Mais dans la réalité, ta carrière n’est en rien entravée par la présence d’Aurèle, tu le sais, ça ?
— Je sais, mais… il est tellement petit pour l’instant… C’est normal…
— C’est ton fils, tu ne peux rien y changer. Il n’a pas demandé à naître, mais maintenant qu’il est là, il faut que tu fasses partie de sa vie, c’est ainsi. »
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Je sais qu’elle a raison, mais c’est beaucoup plus compliqué que ça…
Elle a tenu à voir son petit-fils, alors je l’ai emmenée dans la chambre. Il ne dort pas. Mais au même moment, il se met à pleurer. Kalpita est occupée avec ma fratrie, alors ma mère me lance un regard qui dit « qu’est-ce que tu attends ? ». Alors pour la première fois, sous le regard insistant de maman, je prends mon fils dans mes bras et lui donne le biberon.
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C’est étrange, cette chaleur qui se propage en moi, comme ça. J’observe minutieusement la bouche de ce petit être rose téter avec attention le bout du biberon. Il est… mignon. C’est vrai, c’est mignon, un bébé. Non ? Je ne peux m’empêcher de sourire.
« Tu as encore faim… ? chuchoté-je. »
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Je me retourne légèrement et voit maman qui m’observe depuis mon lit avec un regard satisfait.
« Tu es toujours sûr de ne pas éprouver d’amour pour ton fils ? »
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Je n’ai pas répondu. J’en ai marre qu’elle ait toujours raison.
Au même moment, j’ai eu l’impression qu’on m’observait de l’extérieur.
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Mais quand j’ai regardé par la fenêtre, il n’y avait personne. J’ai dû rêver.
Je ne suis pas devenu papa-poule pour autant après cette visite. Mais je vais voir Aurèle de temps en temps, quand même. Kalpita a l’air ravi. Tellement ravi qu’elle m’a surprise un matin à me poser une question qui m’a presque fait tomber de ma chaise.
« Et si on se mariait ? »
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« Euh… Bah… J’y avais jamais réfléchi…
— Comme ça, on sera une vraie famille ! »
Elle me prend un peu de court, là… Mais… C’est vrai, pourquoi pas, après tout ? Je ne suis pas malheureux, avec elle. Je pense même que j’ai plutôt de la chance de l’avoir. Et maintenant, on est parents…
« Bon bah… D’accord. »
Je ne sais pas si c’est un signe quelconque, mais au même moment, un coup de tonnerre fait trembler les murs de la maison.
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allen-san · 10 months
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Je vais reprendre ici mes précieuses FAQ que j'avais créer sur Skyrock ^^
Sur cet article, maintenant que le Manga est revenu, nous allons essayer d'élaborer des hypothèses plus ou moins vraisemblable sur ce manga ! . Tout le monde pourra à la fois poser une question, répondre à la question d'une autre personne ou tout simplement écrire ce qui l'intrigue dans le manga . Les autres ainsi que moi même, pourront essayer de répondre à toutes les questions que vous vous posez ! Et en plus, je trouve que ça fait vraiment du bien d'écrire tout ça quelque part, ça vide la tête et permet de mieux y réfléchir je trouve ^^
C'est comme un forum, mais sans obligation de création de compte et sans obligation de connexion semestriel ! Vous pouvez venir exposé vos idées quand vous voulez ! .
J'écrirais tout ici ! Chaque personne sera mis en lien avec sa ou ses questions et pareil pour la ou les personnes qui y répondront ! ^^ .
Bien commençons =) ( par contre, débrouillez vous pour faire la différence entre les questions et les réponses XD )
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Question 1 : Qui est vraiment le cœur et peut-il se fragmenter en plusieurs morceaux ?
Réponse de Allen-kun-chan :
Je sais pas du tout pour le cœur parce qu'on pense que ça serait Lenalee mais et si c'était une personne qu'on n'a jamais prêter attention ?. Je pense aussi, que cela pourrait très bien être Allen, surtout après avoir lu le Chapitre 233
Réponse de Elogane :
C'était la principale question avant que tout le bordel avec Neah arrive xD Dans le chapitre 158, le Comte dit que le porteur du coeur est déjà "éveillé", et qu'il cache son identité parmi les exorcistes. Je suppose que ça veut dire que le Cœur est conscient de son statut, et c'est pour ça (même si ça me fait du mal à le dire), je ne pense pas qu'Allen ou Lenalee soient le Cœur. Après, j'avoue que personne d'autre "ressort" assez parmi les exorcistes pour être candidat (bon, en même temps c'est le but du Cœur de se cacher xD), et personne n'a plus d'infos que d'autres. Kanda aurait pu être un bon candidat aussi, vu qu'il a caché son niveau de général, mais je ne le vois pas comme "s'inquiétant" pour la Mémoire du 14e (comme le dit Apo dans le chap 202). Et puis, Apo dit bien dans le chap 203 que "personne d'autre que lui entretient un lien aussi fort avec son Innocence", donc... autant dire qu'Hoshino peut nous faire tourner en rond encore bien longtemps xD.
Ma réponse :
En effet, si vraiment le coeur est au courant de qui il est vraiment, cela ne peut pas être un personnage qu'on connaît déjà, à moins qu'il / elle ne le cache bien ... Pour Neah, Kanda serait plus en mode " je vais le découper en rondelle " XD .
Question 2 : Allen serait-il une Innocence indépendante au même titre que le cardinal ?
Réponse de Elogane :
Je n'ai lu qu'une seule fois une fic là-dessus, et j'avoue que l'idée est très intéressante, mais je ne crois pas au final qu'Allen ne soit qu'une Innocence. Après tout, comme l'a dit Komui, seuls les humains peuvent subir une malédiction. En plus de ça, on a vu Allen saigner un nombre incalculable de fois, et son trou dans son coeur n'aurait pas été un problème si il était fait entièrement d'Innocence (surtout que Tyki n'aurait même pas pu y passer la main en premier lieu xD) Donc non, Allen est bel et bien humain, ou Noah si vous voulez x) [PS : j'avoue que j'ai rêvé une fois... le trou dans le coeur d'Allen a été réparé par son Innocence ? Eh bien dans mon rêve, chaque blessure qu'il avait eu avait été soignée comme ça, et du coup son apparence était à moitié d'Innocence... en fait c'était très étrange et triste, et surtout ça me fait des frissons dans le dos. Bref.
Ma réponse :
Très juste ! On à une myriade de preuve qu'Allen est bel et bien un humain ! A moins qu'il est moitié-moitié ? XD . Il n'empêche qu'il reste une énigme à lui tout seul XD . Étrange ton rêve ... mais j'aime beaucoup l'idée ! .
Question 3 de VK-Yuki-and-Lenalee-dgm : Au départ on aurait dit qu'Allen est le "destructeur" et le "temps" le Comte .Et si jamais c'était Neah le "destructeur" et le "temps" Allen ?!.
Ma réponse :
Oui c'est vrai que tout laisse à penser qu'Allen est le Destructeur du Temps ... mais en même temps Hevlaska dit à Allen que dans un futur proche son pouvoir va " laisser place " à un destructeur du temps ! Et puis au départ, il y a 35 ans, c'est Neah qui avait l'épée et non "Allen" ! Donc c'est Neah le véritable destructeur du temps ... mais je ne sais pas si Allen est le temps, ça s'apparente plus au Comte " Millénaire " peut-être même que le " temps " s'apparente au Clan Noah car ils vivent en tant qu'âmes inlassablement à travers les âges ...
Réponse de Elogane :
Mmh, je ne pense pas que ça marche dans ce sens, mais une petite précision a apporter est qu'Allen N'EST PAS le Destructeur du Temps, Hevlaska dit bien que son Innocence "créera un extraordinaire Destructeur du Temps" (chapitre 7). Donc Allen va être la cause de ce Destructeur du Temps, mais pas forcément la principale raison. Sinon, on est très tentés de penser à une histoire de remonter dans le temps etc, mais je ne pense pas que ce soit ça, en tout cas je crois plus à la version "officielle" que le Temps = le Comte xD (sauf si cette histoire de temps fait référence à Pasta qui a rajeuni, mais comme ça c'est déjà passé c'est plus une prédiction à ce stade xD)
Ma réponse :
Il est vrai que j'avais toujours compris que c'était Allen qui allait devenir Destructeur du temps ... mais maintenant que tu le dit, je vois cette révélation sous un autre angle . "Son Innocence va créer " cette phrase est tout de même très étrange, comment ça " créer " ? A force d'utilisation de son Innocence après avoir était blesser par celle-ci, puis par Kanda et enfin atteint par Apo, Neah fait de plus en plus son apparition ... Est-ce que cela voudrait vraiment dire que c'est Neah que " crée " l'Innocence ? Ou bien peut-être, et là je divague complètement, que l'Innocence d'Allen va devenir aussi autonome qu'Apocryphos ?
Question 4 de Yuki and Lenalee : Au sujet du 14eme, Neah, que veux-t-il vraiment ? Pourquoi devenir le Comte ? je pense que ça cache quelque chose d'autre .
Ma Réponse:
Par esprit de vengeance peut-être ? Le Comte à détruit sa famille après tout, enfin c'est ce qu'il pense, car apparemment pour la Mère de Mana et lui tout serait entièrement de la faute de Mana selon le Comte ... Il se pourrait que Mana ait conduit sa Mère jusqu'à son triste sort, sans doute sans le faire exprès ( ou pas ) mais le Comte l'accuse de ce qu'il lui est arriver ( en clair, sans le savoir, il s'accuse lui-même ) . Bon, je trouve très bizarre que le Comte en veuille autant à Mana pour sa Mère ... Ensuite c'est vrai que ça cache un truc, non seulement la vengeance mais peut-être aussi veut-il vraiment prendre sa place et gouverner le monde entier ! . je ne sais trop qu'en penser ...
Réponse de Elogane :
De base, le Comte a été séparé entre Neah et Mana, et je ne sais pour quelle raison, c'est Mana qui a récolté du "titre" au final tandis que Neah a hérité de l'appellation "14e". Ça aurait pu être une histoire de jalousie si ça ne s'en tenait qu'à là, mais comme on l'a vu dans les chapitres les plus récents, Mana est terrifié de la mémoire du Comte (chapitre 233 je crois ?), donc je suppose que la Mémoire d'Adam est du type à engloutir son hôte... Ce qui laisse à penser que Neah cherche alors à protéger son frère (comme le dit Road dans le chap 205, "Neah s'est battu pour le bien de Mana"). Alors pourquoi tuer le Comte Millénaire et prendre sa place ? Actuellement, je dirais que ça peut être en partie par vengeance, Neah veut tuer "Adam" car il a englouti Mana. Mais pourquoi prendre sa place ? Que pourrait faire Neah en tant que Comte ? Peut-être le saurons-nous un jour :').
Ma réponse :
J'aimerais savoir aussi pourquoi c'est Mana le tenant du Titre ... peut-être comme tu, parce qu'Adam est plus fort ? Cela voudrait aussi dire que le Compte originel à séparer sa double personnalité ... Une plus forte que l'autre . Je me le demande aussi... un monde meilleur ? XD M'étonnerait grandement ^^' Contrôler tout les Noah ? Possible ... Ou bien est-ce juste une menace pour faire en sorte qu'Adam relâche Mana de lui même ?
Questions 5 : Si ni Allen ni Lenalee n'ont le cœur, alors pourquoi l'innocence les a-t-elle sauvés ? Est-elle une entité vivante et bienveillante ?.
Ma Réponse :
On ignore beaucoup de choses sur L'Innocence, d'où elle vient, quelqu'un l'a-t-il placé sur Terre pour aider les humains ? Si oui, ça serait une personne ayant créer cet " artefact " pour combattre les Noah ( même si ça à plus l'air de les éveiller que de les battre ... sauf dans le combat contre Skin Bolic ) . On ignore aussi toutes les capacités dont elle peut faire preuve .
Réponse de Elogane :
Que l'on soit d'accord, l'Innocence n'est pas qu'un simple caillou magique, il y a des raisons pourquoi elles se lient aux exorcistes. Je ne sais pas si on peut la qualifier de "vivante", je dirais plutôt "consciente", mais je ne dirais surtout pas qu'elle est "bienveillante". On est dans D.Gray-man, c'est-à-dire impossible d'avoir que du blanc ou du noir x) La preuve, les Innocences ont blessé et tué encore et encore des gens, comme les expériences de synchronisation, Kanda et Alma, ou encore en se transformant en Déchu avec Suman. Donc pas moyen que les Innocences puissent toutes être qualifiées de bienveillantes. Par contre, il est possible que les Innocences d'Allen et Lenalee soient bienveillantes juste envers leurs compatibles. Elles répondent à leurs souhaits, comme quand Allen a demandé plus de puissance afin de former son épée, ou même pour se réunir avec Crown Clown. Les Innocences sont bien connectées à un niveau bien plus profond, elles ressentent les émotions des compatibles (la colère d'Allen face à son premier Akuma niveau 2), les pensées peut-être (Allen a dû se rappeler qu'il voulait aider les humains ET les Akuma pour retrouver Crown Clown), et elles doivent avoir un certain attachement à leur hôte pour vouloir les protéger ou les empêcher de disparaîtres (le crystal de Lenalee ou le coeur d'Allen). Après, les Innocences restent encore un grand mystère, et la plus humaine à ce jour est Tsukikami (d'ailleurs, je me demande pourquoi personne à la section scientifique n'a encore sauté sur Timothy pour avoir des réponses xD).
Ma réponse :
En y réfléchissant mieux ( j'avais zappé cette question XD ) il est vrai que l'Innocence n'a pas fait que du bien, mais ce n'est pas vraiment sa faute ... c'est plus celles des humains fou comme Luberrier qui en sont la plus grande cause ... DGM dépeint notre société à travers l'imaginaire... quand les humains sont en guerre, ils sont prêts à tout pour survivre, quitte à faire des expériences ignoble sur leurs pairs et le Manga le montre très bien ... Ensuite, oui je pense que l'Innocence est intelligente, elle ressent les émotions de son porteur, c'est pour ça qu'elle me fait penser à une entité ^^ Ouaiiis c'est vrai ça ! Pourquoi ils ne lui ont pas sauté dessus pour l'examiner ? XD .
Question 6 de Allen-Kun-Chan : Pourquoi Komui à fait venir sa sœur à la congrégation? si ça se trouve il n'y avait pas que l'innocence là dedans parce que Komui est beaucoup plus au courant qu'on pourrait le croire finalement .
Ma Réponse :
Eh bien je pense que ce n'est pas vraiment Komui qui a voulu l'amener à la Congrégation, c'est plutôt Luberrier qui l'y a forcer je pense . On voit bien que Komui regrette tout ce qui c'est passer ( d'où son sister complex XD ) . La pauvre faisait partie du groupe d'enfants sur lesquelles la Congrégation à fait des expériences et heureusement elle à réussi à se synchroniser . Ensuite c'est vrai que Komui sais beaucoup de choses, mais Lenalee ne doit pas avoir le cœur, sinon les exorcistes ne partiraient pas à sa recherche et le manga serait fini depuis longtemps ^^ mais c'est vrai que quelques énigmes entoure la famille Lee .
Réponse de Elogane :
Je ne comprends pas exactement la question ??? En tout cas, c'est pas Komui qui a emmené Lenalee à la Congrégation, elle a été enlevée plus petite et il l'a rejointe quelques années plus tard pour la soutenir et la protéger, en trouvant sa place dans le côté "administration" de la Congrégation. Étant un scientifique et ayant participé aux anciennes expériences de synchro, c'est possible que Komui en sache pas mal sur l'Innocence, mais jamais assez pour la comprendre totalement.
Question 7 : Que veut dire Cross par " il y a un obscur envers à cette guerre " ? Bookman à compris quelque chose qu'il ne veut même pas dire Lavi ... mais quoi ? Et aussi, pourquoi ne veut-il pas que Lavi évolue au rang de Cristallin ?
Réponse de Yuki and Lenalee :
"Obscur" ça doit être en rapport avec Neah ou la fameuse innocence autonome et n'oublions pas que Bookman sait des choses sans que les autres ne le sache ( exemple Cross sait modifier les akuma)
Et au sujet de Lavi, il veut pas que son seul "héritier" aille dans le rang des exorcistes puisque Lavi fait parti des Bookmens et non des exorcistes .
Réponse de Elogane :
Je crois que la citation exacte est qu'il y a un "côté caché" à cette guerre. Ce qui résume assez bien Dgm, y'a toujours un truc caché xD Je ne sais pas si ça fait référence au Troisième côté de la guerre, ou plus récemment à cette histoire de destruction du monde et de piliers. Bookman est au courant, ce qui ne m'étonne pas, il a dû sûrement l'apprendre quand il était chez les Noahs. Je pense que le secret pour l'instant est encore trop gros pour Lavi, parce qu'il n'est pas encore assez impartial dans son travail, et il veut peut-être éviter que Lavi le révèle. Et sinon, il ne veut pas que Lavi évolue en type cristallin parce que ça voudrait dire qu'il est lié encore pus profondément à son Innocence, il sera impossible de s'en séparer et Lavi ne pourrait plus faire son métier de Bookman en étant aussi impliqué.
Ma réponse :
C'est bien " obscur envers " que Bookman dit ^^ Et oui, tout ceci doit être trop lourd à porter pour que Lavi le sache .. je pense que Bookman n'a pas confiance en lui pour le révéler aux autres, il veut juste lui éviter d'avoir trop de chose sur le coeur ... Quand on voit son ancien lui " Deak " on comprend pourquoi, jamais il ne souriait, ni ne s'amusé ... Même si au début il s'est forcé à être ainsi, au fur et à mesure c'est devenu vrai et Bookman ne veut surtout pas que Lavi perde à nouveau ce côté de sa personnalité, même si il le veut aussi plus sérieux ^^ .
Question 8 : Selon vous, que signifie de D de Mana et Neah. D. Campbell ? Si " l'homme gris " est bien Allen ... alors qui est " D ", Mana ou Neah ? Voir peut-être les deux !? .
Réponse de Elogane :
Je ne pense pas que le D fasse référence à une personne en particulier. Beaucoup pensent que ça veut dire "Dear", comme les "Cher" au début d'une lettre, mais j'ai lu quelque part que le D est une référence à une des idées de nom qu'Hoshino voulait donner à son manga, qui commençait aussi par un D. Je vérifierai où j'ai lu ça.
Question 9 : Pour un personnage ? Pour la destruction ? Autre chose ?
Réponse : : Nous savons maintenant que le D du titre veut dire " Dear ", en Français " chers " .
Question 10 : Et si Mana et Neah avaient eu un 3 ème frère ? ( je m'appuis sur un dessin suspect dans le Tome 23 montrant le bras d'un bébé réveiller alors que les deux autres dorment ! )
Ma Réponse :
Maintenant nous savons ce qui l'en ai vraiment, ( attention SPOIL ! ) Mana et Neah sont une seule et unique personne : Le Comte Millénaire ! . Celui-ci, à une époque très lointaine, s'est scindé lui-même en deux .. Pourquoi à-t-il fait cela ? Telle est la vraie question ..
Réponse de Elogane :
Quel dessin au juste ? J'ai pas trouvé xD Sinon, je ne pense pas qu'il y ait eu de 3e frère Campbell, Neah et Mana ne sont que deux mais on peut considérer une troisième "entité" si on compte la Mémoire d'Adam.
Ma réponse :
Quelque part dans le Tome 23 ( je chercherais où plus tard XD ) . Ensuite peut-être que j'ai mal vu XD .
Question 11 de VK-Yuki-and-Lenalee-dgm : Qu'est ce qui s'est vraiment passé il y a 35 ans pour Allen ?.
Ma Réponse :
C'est vrai que c'est un mystère, comment il à fait pour rajeunir ? Était-il une vraie personne ou une Innocence comme le Cardinal ? . En tout cas une chose est sûre, c'est Allen/Pasta qui à proposer à Neah de garder sa mémoire .
Réponse de Elogane :
Qu'est-ce que j'aimerai le savoir, ça résoudrait pas mal de questions xD Ce qui est sûr, c'est que Pasta a recueilli la Mémoire de Neah. Après, il faut savoir aussi ce qu'il s'est passé DANS ces 35 années. En tout cas, à un moment donné, Pasta s'est retrouvé avec une Innocence et a rajeuni (jusqu'au stade de bébé ou d'un enfant de 5 ans, je ne sais pas). L'arrivée de l'Innocence est peut-être la raison de ce rajeunissement, ou peut-être pas, mystère ¯\_(ツ)_/¯
Question 12 : D'où vient le nom de " Campbell " ? Était-ce le mari de Katerina ( en supposant qu'elle se soit marié un jour ) qui avait ce nom ou il vient d'elle ? De quel membre ce compose sa famille ( frères, soeurs, tante) ? .
Réponse de Elogane :
Le nom Campbell vient bien de Katerina et de sa famille, dont le seul autre membre qu'on connaisse est Cyrus, le chef de famille. Je ne pense pas que Katerina soit mariée, le manoir Campbell a l'air très isolé et Neah aurait mentionné à un moment donné la présence d'un "père" s'il y en avait eu. Pour Cyrus, Neah l'appelle "oncle", donc je suppose que c'est le frère de Katerina ?...
Ma réponse :
Soit c'est son frère, soit c'est quelqu'un de la famille Campbell que Neah considère comme tel ...
Question 13 : Maintenant que nous savons que Neah et Mana ne font qu'un, on peut se demander comment se nommer le Comte originel ? Avait-il pris le nom de son Noah : Adam ? ou bien avait-il son propre nom avant de se scinder en deux ? .
Réponse(s) de Neahetaine :
Je pense qu'il y a une forte probabilité que le Comte Originel portait le nom d'Adam. Ce que tu appelles "son Noah", c'est la Mémoire Noah que possède un Noah. Un nom est attribué à chaque mémoire : il s'agit du nom du Noah originel, le tout premier. Par exemple, la Mémoire Noah du Plaisir, le premier s'appelait Joyd. Certes, le Comte est un cas particulier. Sa Mémoire Noah est celle du "Comte Millénaire", à l'instar de la Mémoire du Plaisir, du Désir et tout ce qu'on veut. Le nom de cette Mémoire est Adam. Nous savons, à propos de notre fameux Comte, qu'il a vécu 7 000 ans, contrairement aux autres Noahs qui ont vu des générations se succéder les unes aux autres. Donc, avant la séparation en deux, le Comte était le Comte Millénaire Originel, comme souligné, d'ailleurs, dans le tome 25, quand Neah demande au Comte s'il a oublié les champs de blés, "ce paysage qui a conquis le coeur du Comte Millénaire... lui qui avait vécu une éternité de sept mille ans ?" / O .O oooooh je vois !
Réponse de Elogane :
Je pense qu'Adam est le nom du Comte comme de l'hôte, même si je ne pense pas trop devoir utiliser ce terme. Le Comte n'est pas un Noah qui est censé se réincarner, il est "constant", et ça ne m'étonnerait même pas que le Comte soit vraiment le premier homme sur Terre. Étant un cas spécial, il n'a pas vraiment de Mémoire à proprement parler, puisque c'était la même personne pendant 7000 ans ! Neah et Mana ont hérité à deux de son titre de Comte Millénaire, et je suppose que c'est là qu'à commencé la folie de Mana, parce que la "Mémoire" était brisée entre eux deux.
Ma réponse :
Je pense de même, Hoshino ne fait rien au hasard et il est évident que le Comte soit le premier homme sur Terre puisqu'il est Adam et Katerina porte en 2ème prénom " Eve ",dans la bible Adam et Eve sont les premiers humains à avoir étaient créer et mis sur la Terre ( c'est bien ça hein ? XD pas Catholique pour un sous XD ) . Puis il y à aussi le fameux " déluge " puis le nom " Noah " qui fait référence là encore à la Bible ...
Questions 14 : de VK-Yuki-and-Lenalee-DGM Cette fameuse nuit d'hiver, c'est réelle ou non ? Le comte s'est-t-il débarrasser de son côté humain ?.
Ma réponse :
Je pense qu'elle est réelle et que cette nuit là Mana, ou tout du moins le Comte, c'est comme " séparer " de Mana, transférant son esprit dans l'Akuma . Ainsi, il n'est rester qu'Adam dans l'esprit du Comte.
Réponse de Elogane :
J'avoue que malgré toutes les révélations sur le Comte et Mana récemment, je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui a pu se produire. Mana et le Comte sont une seule et même personne, c'est indéniable, mais je ne sais pas si la Mémoire peut se séparer de son hôte ou pas, enfin bref c'est louche tout ça et je ne sais pas comment le résoudre x)
Question 15 de VK-Yuki-and-Lenalee-DGM : Il y a aussi pour Tyki . On sait que Neah et Mana se ressemble tant car ils sont une seule est même personne ..et pour Tyki ? Un fils caché ? Une autre face ?.
Ma réponse :
Il est en effet très étrange que Tyki ressemble autant à Mana et Neah . à croire que c'est soit : le fils de l'un d'eux , soit : une autre partie du Comte originel ... après tout, il aurait pu y avoir un 3eme enfant caché ... A moins qu'ils soient cousins ? Pas par le Comte originel car à ce que l'on sait il n'a pas de frère ou de soeur ... Peut-être un enfant naturel de Katerina ? Et aussi, lui et Sheryl sont-ils vraiment frères ? Car ils ne se ressemble pas du tout ! Tyki est bien trop beau pour que Sheryl et lui soit liée par le sang ..
Réponse de Elogane :
Là dessus, j'ai ma propre théorie, qui est assez... glauque, il faut dire ^^|| Je ne crois pas que Tyki soit un fils de quiconque, et j'avoue que ma théorie ne répond pas à comment il peut être le frère de Sheryl, mais... je pense que Tyki a hérité du corps de Neah. Littéralement. Une sorte de nouvelle âme, parce que celle de Neah était partie ? Oui, je sais que c'est super glauque, et je sais même pas pourquoi je le mets là parce que j'ai rien pour soutenir cette idée mais... faut bien une raison, non ? ^^||
Ma réponse :
C'est une idée comme une autre, connaissant Hoshino, ça m'étonnerais pas que ce soit ça XD En tout cas, ça expliquerait pleins de trucs !
Question 16 : de Teruko As-tu compris cette histoire de un qui est devenu deux sur le comte ?
Ma réponse(s) :
Eh bien j'a quelques théories ... d'abord sur le fait que Adam à de très grand pouvoir, et avant de se séparer en 2 je pense qu'il était triste d'être seul ... alors il a choisit de tout recommencer, de se scinder en deux pour avoir quelqu'un à ses côtés pour partager son immense pouvoir et combler sa solitude .
Réponse de Elogane :
On ne sait pas pourquoi exactement Adam s'est séparé en deux comme ça. Solitude ? Pourtant il venait de rencontrer Katerina. Envie de changement ? Lol, je sais que 7000 ans c'est long mais c'est bizarre xD Peut-être n'y a-t-il pas de raison... ¯\_(ツ)_/¯
Question 17 : Alors, il me vient une question en tête ... D'où vient le nom de famille de Yû, Kanda ? Nous savons déjà que c'est la branche asiatique qui lui à donné son nom de " Yû " ( peut-être le prénom de son prédécesseur ) Mais d'où vient le nom de " Kanda " ? L'a-t-il choisi de lui-même ? .
Réponse de NeahEtaine :
Je pense que "Kanda Yuu" était le nom qu'il avait d'avant et qu'il l'a simplement récupéré, d'une manière ou d'une autre. Je crois que c'est Tiedoll qui le lui a donné. Peut être qu'il connaissait l'ancien Kanda Yuu. C'est qu'il n'est plus tout jeune, le Tiedoll ! Ce qui renforce cette idée, c'est "Alma Karma". Alma est un nom typiquement féminin. Or, nous savons tous que c'était une fille, avant. Et si ce n'était qu'une matrice, pourquoi ce serait-on donné la peine de lui donné un nom de famille, alors qu'Alma tout court aurait suffit ? C'est parce que ce devait être son nom d'auparavant, tout simplement. Si vraiment Yuu et Alma n'avait pas été leurs noms d'avant, ce n'est pas cohérent. Ils sont nés en Chine. Pourquoi leur aurait-on donné, autrement, un nom Japonais et un nom Européen plutôt que des noms typiquement Chinois ? Donc oui, je pense que c'était leur nom d'avant et qu'ils ont simplement été repris par simplicité. Et puis... C'est plus facile de se repéré avec les Innocences, non ? S'il fallait retenir deux noms pour chacun... ah ah xD
Réponse de Elogane :
Je crois que c'est Tiedoll qui lui a donné, mais je suis pas sûre du tout @-@
Question 18 : Quel est le véritable prénom de Lavi ?
Réponse de Allen-Kun-Chan :
Pour la question de quel est le véritable nom de Lavi, en fait on ne le saura jamais je pense ^^' . Dans le Labo de Komui à la fin du Tome 26, Lavi dit qu'il ne se rappel pas lui-même de son vrai prénom tellement il en à eu ... Et on apprend aussi que c'est Bookman qui lui choisit chacun de ses nouveaux noms et que tous correspondent à une Chronique de l'histoire .
Question en réponse 19/2 : Oui en effet, mais est-ce son véritable prénom ou un parmi tant d'autres ? ^^
Réponse de Elogane :
Mystère x) Peut-être qu'on le saura quand on apprendra son passé, mais c'est pas près d'arriver . Le seul autre alias qu'on connaisse est "Deak", le 48e. Je pense que Lavi se souvient de son premier nom, mais il ne doit pas avoir plus d'importance à ses yeux que les 48 autres. Petite parenthèse sinon, j'ai lu quelque part qu'Hoshino était déjà censée avoir dévoilé le passé de Lavi, mais qu'elle n'a pas eu le temps au milieu de tous les événements. Dommage :') Et un autre détail, une image est censée représenter Lavi, une de début de chapitre avec un cercueil et une cage à oiseau vide je crois, mais je n'arrive pas à la retrouver X_X / Il me semble que c'est l'illustration pour le Chapitre : La + Vi ^^ .
Questions suite au Chapitre 225 ( donc attention au spoils ) :
Question 20 : Neah à dit une chose très étrange à Tyki : " ta forme réincarnée " ... Qu'est-ce que cela veut dire ? En plus apparemment cela lui donne envie de vomir et de pouffer de rire ...Se moque-t-il de l'humain dont Joyd à pris l'apparence ?
Ma réponse :
Cette question ramène aux Théories de voyage dans le Temps possiblement effectué par les Perso ou de Dimension parallèle ...
Réponse de Elogane :
Alors, clairement, oui, Neah se moque x) Après, si on part sur ma théorie que Tyki possède le corps de Neah... Je comprends qu'il ait envie de vomir ^^|| Et peut-être aussi de rire. Nerveusement. Je sais pas à quoi ressemblait le Joyd précédent, mais en tout cas je préfère notre Tyki actuel x3
Question 21 : Nous avons pu avoir un aperçu de ce que deviennent Lavi et Bookman, mais apparemment ils n'ont rien dit et Lavi est mal en point ... Que va-t-il leur arriver ? Bookman pourrait-il retourner auprès des Noah pour sauver Lavi ?
Réponse
Question 22 : Les Jasdebi ont attraper Apocryphos .. La question est : comment ? Ils sont très puissant pour avoir réussi à l'avoir en tout cas ! . Mais vont-ils réussir à le faire parler ? Et quels infos va-t-il leurs dévoilé ? .
Réponse de Elogane :
Je pense qu'il est plus facile pour les Jasdebis d'attraper Apo par rapport à Tyki par exemple. Le pouvoir de Tyki lui permet de passer à travers la matière sauf l'Innocence, et puisqu'Apo n'est constitué que de ça... autant dire que Tyki n'est qu'un simple humain face à lui. Les Jasdebis eux peuvent attaquer et le ralentir de loin avec leur imagination, beaucoup plus pratique et rapide qu'un combat au corps à corps avec une entité comme lui. Après, pour ce qui est de le faire parler... Apo n'est pas humain, on ne sait même pas s'il ressent la douleur, et y'a aucun moyen qu'il révèle l'emplacement du Cœur à mon avis. Pour l'instant, le seul avantage est qu'il ne poursuit plus Allen en cherchant à fusionner avec lui.
Question 23 : J'ai vu sur Tumblr une question en Anglais sur Tyki qui m'a troublée ... Serait-il possible que Joyd ait posséder Mana à un moment donnée avant d'être " Tyki" ? Wisely et Road savent quelque chose à son sujet ! Dans l'arche, celle-ci lui à dit des choses étranges alors qu'ils parlaient du Comte, comme quoi Tyki était différent des autres car il est ... Mais elle ne continue pas sa phrase ! . Elle voulait aussi par dessus tout que Tyki garde ses cheveux longs ( longs comme ceux de Mana à l'époque .. ) .
Réponse :
Question 24 : Autre chose qui à intrigué cette personne sur Tumblr, nous savons tous que Neah et Mana ont eut à faire aux autres Noah et que dans leur fuite, Mana à payer le prix fort ..lorsque ( je crois que c'est Cross ) raconte cette histoire nous voyons Neah sous forme " d'ombre " qui pleure au-dessus de Mana allonger près de lui inconscient ... Hors, après cela apparemment, nous voyons Road tenir fermement Mana dans ses bras le protégeant d'un Neah furieux ... Si Mana s'est montré lui aussi hostile envers les Noah, pourquoi Road l'a-t-elle protéger contre Neah ?? Et puis il voulait s'enfuir avec lui, je ne vois pas pourquoi il aurait voulu s'en prendre tout à coup à son frère !? A moins que Mana est déjà changer de camp à ce moment là ...Et que le Compte est fait surface en lui ? Et je suis sûr que la personne que nous voyions derrière cette scène est Bookman.. Que sait-il ? .
Réponse de Elogane :
Je vois le passage avec Neah au dessus de Mana et Road, c'est dans le chapitre 218, mais l'autre passage que tu décris ne me dit rien... Mais ce qui est sûr, c'est que Bookman a vu et sait pas mal de choses, mais ça serait une plaie de lui extirper la vérité de la bouche (une petite pensée pour Lavi svp)
Question 25 : Combien de temps Allen va-t-il résister à la prise de Neah comme il le fait à la fin du chapitre ? Quel choix va-t-il faire ? Rejoindre Kanda et partir ensemble à la recherche de cette maison en quête de réponse ? Que compte faire Link maintenant que Allen est redevenu lui-même ? Le suivre ou bien essayer de forcer Neah à resurgir ?
Réponse de Elogane :
Si Allen réussira à résister à Neah jusqu'au bout, je ne sais pas... Surtout que les titres de chapitres n'aident pas ^^|| ("Adieu à Allen Walker" par exemple) Son but actuel est de rejoindre le manoir Campbell, Kanda je pense ne fera que le suivre en s'assurant qu'il est toujours lui-même, et Link... le suivra sûrement aussi (s'il le retrouve) en attendant qu'il cède :/ Il ne s'impliquera pas directement en tout cas.
Questions suite au Chapitre 227 ( attention au spoils ) :
Question 26 : Tim est devenu un tas de poussières ... sera-t-il possible qu'il reprenne forme un jour ? .
Réponse de Elogane :
Je garde quand même un espoir T^T Allen est en route pour le manoir Campbell, il aura peut-être des réponses là-bas, et en plus il y à Urcampy, donc probablement quelqu'un qui sait comment fonctionnent les golems. Cornelia n'est pas loin non plus, donc perso je pense que Tim a toutes ses chances de revenir si Allen atteint le manoir (#C'estBeauL'Espoir)
Question 27 : Les exorcistes arriveront-ils à retrouver Allen ? En plus Krory veux absolument que celui-ci s'enfuit le plus loin possible ! Mais en compagnie de Chaoji, arrivera-t-il à échapper à la confrontation avec Allen si ils le retrouvent ?
Réponse de Elogane :
Pour l'instant ils y ont échappé, mais j'ai peur de la réaction de Chaoji si un jour il revoit Allen... ça va encore foutre la merde cette histoire x)
Je continue de mettre ici toutes les questions que je me pose ( et les votre aussi ) sinon je vais devenir dingue !! >w< Attention Spoils .
Question 28 : Il est fort possible que nous sachions enfin la vérité sur Allen ... Que va-t-on découvrir ? Qu'il est bel et bien l'homme il y à 35 ans que l'on à vu dans les Chap et qui lui ressemblent fortement ? ( Les Anglais le nomme Pasta = Past Allen ) alors je vais faire de même.)
Question 29 : Si Pasta est vraiment le Allen que nous connaissons ... comment à-t-il rajeuni ? Même Neah se pose la question ! . Aurait-il des pouvoirs magiques ? . Serait-ce en utilisant les pouvoirs de Neah devenus siens ? Je ne pense pas, car sinon pourquoi Neah était-il si surpris ? A moins qu'il ignore que Pasta s'est servi de ses pouvoirs ?
Réponse :
Suite au Chapitre 234, les personnages aurait fait un voyage dans le temps ...
Réponse de Elogane :
La seule hypothèse que j'ai là-dessus est que l'arrivée de l'Innocence a changé l'apparence et la mémoire de Pasta. Peut-être en se battant contre la Mémoire de Neah ? Je ne pense pas que ce rajeunissement a été intentionnel, sinon Allen se souviendrait de tout.
Question 30 : Quel rôle joue Mother ? Est-elle la mère de Pasta ? Peu probable, une tante peut-être ? Une cousine éloignée ? En ttout cas elle est liée d'une manière ou d'une autre à la famille Campbell .
Réponse de Elogane :
Je ne pense pas que Mother soit liée directement à qui que ce soit, pour moi elle est une partisane de Neah qui a dû les soutenir pendant leur fuite, c'est comme ça qu'elle doit en savoir autant sur la réincarnation de Neah en Allen. Mais pas une parente, je ne crois pas.
Question 31 : Cross aussi est très lié à cette famille . On à l'impression qu'il les connaît depuis très longtemps ... Mais comment ? Hasard ? Parent éloigné ? Autre ? .
Réponse de Elogane :
Humm, je dirais que Cross est ami d'enfance de Neah et Mana, tout comme Pasta, même si ça fait bizarre qu'autant d'acteurs de la guerre se lient comme ça dans le passé (ça fait un compatible, même s'il ne devait pas l'être à l'époque, 2 Noahs et l'apprenti Bookman. Grosse coïncidence quand même).
Question 32 : Qui est vraiment Pasta ? Quel est son nom ? D'où il vient ? Qui est sa famille ? Quel lien l'unit à Neah ?
Réponse de Neahetaine :
Beaucoup semblent penser que Pasta est le "prédécesseur" de Lavi ; le premier apprenti de Bookman. On sait, après tous, que Bookman a perdu son premier apprenti en enregistrant la Guerre Sainte du côté des Noahs et qu'il préfère éviter d'en parler (preuve en est qu'il se tait lorsque le sujet est mentionné par Sheryl, il me semble, et Lavi n'était même pas au courant !) Pasta aurait fais exactement la même "erreur" que Lavi et se serait mis à s'impliquer dans la guerre ce qui l'a, en quelque sorte, conduis à sa perte. Allen est compatible avec l'Innocence, comme Bookman et Lavi, d'ailleurs. Et tout porte à croire qu'Allen n'est pas né avec son Innocence - Neah ne serait pas suicidaire au point d'accepter d'être dans le corps d'un compatible ! Il n'avait pas l'air très très ravi de voir une Innocence à son bras, la première fois qu'il a réellement posséder Allen, en fait... Même si plus tard, il tente de s'en servir avec un grand sourire contre Tyki.
Réponse de Elogane :
Pasta est le personnage dont on sait le moins : on connaît même pas son prénom ! On suppose qu'il s'appelait lui aussi Allen (le nom doit bien venir d'autre chose qu'un chien), et beaucoup de gens (moi y comprise) pensent qu'il était l'apprenti Bookman avant Lavi. En tant que Bookman, je ne pense pas qu'il ait de famille, et il a dû rencontrer Neah quand Bookman étudiait la guerre depuis le côté des Noahs, avant de se lier d'amitié avec lui.
Suite au Chapitre 232 :
Question 33 : Red à été vendu, mais par qui ? Pourquoi ? Pour se débarrasser de lui ? Sûrement ......
Réponse de Elogane :
Red ne se souvient pas du visage de ses parents, et la mémoire de son passé doit être assez floue, mais je pense qu'un jour des gens l'ont kidnappé de la rue et l'ont revendu en tant qu'esclave au cirque (ou comme nouveau "numéro" dans le freak show ToT)
Question 34 : Va-t-on enfin voir ce qu'il s'est passé dans Lost Fragment of Snow dans les Chapitres à venir ?
Réponse de Neahetaine:
Je pense qu'on est bien partis pour ! Le début semblait être un point de vue d'Allen. Mais là, on part plutôt sur un point de vue de Cross depuis deux chapitres. Donc ce sera sûrement un mélange. Et la dernière phrase de Road, dans le 234, laisse à penser qu'on va ENFIN en savoir plus sur cette histoire de destruction du monde et de pilier ! Peut être même sur ce que sont réellement les Noahs et leur mission. Le mieux serait que ce soit sous forme de flashback, du point de vue du Noah du Rêve !
Et puisqu'on parle du pilier... C'est intriguant que les sept stigmates sur le front des Noahs ressemblent au pilier... Sept, comme les sept péchés capitaux, peut être, mais pourquoi avoir donné cette forme au Pilier ? Parce que c'est exactement la même ! Dans la religion, les stigmates sont les blessures du Christ ; des marques miraculeuses disposées sur le corps comme les cinq blessures du Christ, d'ailleurs. Je me demande si cela a un quelconque lien...
Réponse de Elogane :
l y a de grandes chances oui, en tout cas ça s'y apprête ^^ Je sais ce qu'il se passe dans Lost Fragment of Snow, mais je ne vais pas le révéler ici, si on le découvre dans les prochains chapitres;)
Question 35 : Que faisait Mana dans ce cirque ? Pourquoi y être aller ? Est-ce parce qu'il sait qu'il est l'auguste ? Parce qu'il est tout de même étrange que le Clown et l'Auguste se retrouvent dans le même endroit et qui plus est là où on est censé les trouver : un Cirque ! .
Réponse de Elogane :
Mana a tout oublié dans sa folie, mais je ne sais pas exactement ce qui l'a poussé à rejoindre un cirque, ou même à adopter un chien puis le nommer Allen. Vraiment, en une vingtaine d'années il y a eu largement le temps de se passer n'importe quoi. Vu la peur de Mana face à la Mémoire d'Adam, normalement il devrait s'éloigner de tout ce qui se rapprocherait de l'esthétique de clown, alors pourquoi en devenir un ? Là je sèche ^^||
Question 36 : J'ai appris dans le Tome 26 ( dans le Labo de Komui ) que le Clan Bookman était très étendu et que beaucoup se trouvés dispersés de par le monde ... Qui sont-ils ? On-t-ils tous une Innocence ? Un fan à demandé à Hoshino si c'était un pur hasard si Bookman et Lavi avait une Innocence chacun et elle à répondu à travers eux en disant que Bookman savait à l'avance qu'il était compatible ! Étrange ... Comment à-t-il pu le savoir à l'avance ? L'a-t-il senti au fond de lui ? Le lui à-t-on dit ? Et pour Lavi alors ? L'a-t-il trouvé par hasard ? ( oh tiens ! un Compatible ! XD ) Serait-il possible qu'il l'utilise pour combattre à ses côtés dans cette guerre ?
Réponse de Elogane :
Le Clan Bookman est un mystère qui j'espère sera résolu en même temps que le passé de Lavi. Je ne pense pas qu'ils aient tous une Innocence, je n'en vois pas l'intérêt, cependant je me demande en effet si Bookman en sait plus sur l'Innocence qu'il ne l'aurait laissé entendre... ce n'est pas dû hasard en tout cas, Bookman sait toujours ce qu'il fait, mais si il avait cette info AVANT d'arriver à la Congrégation... alors d'où la tient-il ? De chez les Noahs ? D'un précédent passage chez les exorcistes ? ¯\_(ツ)_/¯
Question 37 : Une personne sur Twitter à suggéré l'idée que la mémoire d'Allen aurait pu être modifié .. Si oui, par qui ? Comment ? Pourquoi ? Perso, je pense que c'est tout à fait plausible car trop de choses sont étranges dans le passé d'Allen, comme la fameuse nuit où il à transformer Mana en Akuma... Était-ce réel ? ou factice ? Si c'était réel, Mana aurait-il, comme je l'ai dit plus haut, abandonner totalement son lui humain au profit d'Adam ? Mais si c'était factice, que c'est-il vraiment passé ce soir là ? Mana à-t-il perdu les pédales au point de se transformer en le Comte ? Ou autre chose ?
Réponse de Elogane :
C'est possible que la mémoire d'Allen ait été modifiée, mais par qui et pourquoi ? Quel serait l'intérêt de manipuler la mémoire d'un gamin lambda pour lui faire croire que le Comte Millénaire est son père qu'il a transformé en akuma ? Zéro plus-value, ou y'a un truc que je vois pas x) Et comme je l'ai dit plus haut, aucune idée pour cette fameuse soirée sur le pourquoi du comment le Comte et Mana ont pu se séparer...
Question 38 de NeahEtaine : Si les Noahs cherchent réellement la vengeance pour ce que le pilier a fait.... pourquoi ont-ils fais croire au Comte Millénaire, destiné à devenir ce "pilier", qu'ils étaient une famille et tout ? Ils devraient plutôt le détester, lui ! .
Réponse de Elogane :
Je n'ai pas assez étudié le dernier chapitre pour espérer répondre correctement, et j'avoue que j'ai pas complètement suivi cette histoire de pilier, mais... De ce que j'ai suivi, le Comte/Mana formera dans le futur un pilier qui détruira tout, comme un autre pilier a détruit le monde originel des Noahs. Pourquoi prétendre être une famille, pourquoi utiliser le Comte ? Aucune idée. Cross parle de vengeance, mais je ne sais même pas contre quoi.
Question 39 de NeahEtaine : Est-ce que les Noahs ne chercheraient non pas uniquement la vengeance envers le "pilier", mais également a, d'une manière ou d'une autre, sauver le monde de la catastrophe ? Et aussi... Est-ce que l'avènement des Trois Jours de Ténèbres, la mission qui incombe le Comte Millénaire (selon Wisely) n'est pas également lié à tout cela, d'une manière ou d'une autre ?
Réponse de Neahetaine :
Et puis il ne faut pas oublier que dans l'arc avec Miranda Lotto, Road a défini le clan Noah comme étant les VRAIS apôtres de Dieu.
Réponse de Elogane :
Les 3 jours de ténèbres doivent être liés au pilier, mais j'ai l'impression que les Noahs ne cherchent pas à sauver le monde, ils veulent détruire celui-ci aussi parce que c'est ce qui est arrivé au leur. C'est comme si on déchire ton doudou sans raison, et on t'en donne un autre à la place. Tout ce que tu as envie de faire, c'est te débarrasser de ce nouveau doudou qui n'est pas à toi et retrouver celui qui te tenait tant à coeur (oui, j'ai une maturité de 2 ans et demi xD). C'est ce que cherchent à faire les Noahs je crois, c'est une certaine forme de jalousie face à ce qu'ils ont perdu. / Je vois ce que tu veut dire XD
Question 40 de NeahEtaine : Si les Noahs cherchent réellement à sauver le monde de la destruction... alors que fait l'Innocence, à ce propos ? Est-elle en réalité le "mauvais côté de la guerre" ou bien à la base, d'une manière ou d'une autre, elle est à associer aux Noahs ? Je veux dire, certes elle détruit la Matière Noire, ce qui inclut Akuma et Noah, mais comme souligner, à nouveau, dans le "Labo de Komui" du tome 26, chaque coup porté par l'Innocence à un Noah déchaîne la mémoire Noah et la force quasiment à sortir en effaçant la personnalité de son "hôte".
Réponse :
Si, comme le dise les Noah, l'Innocence est le mauvais côté ( en faisant en sorte de déchaîné la mémoire Noah et effacer celle de l'Hôte) ça pourrait expliquer pourquoi ils s'en prennent aux Exorcistes . Serait-elle le fruit d'une expérience E.T ? Après tout, on ignore tout d'elles ! Okay le cube à était trouvé et de là les Innocence sont nées ... mais qu'elles sont-elles vraiment ?
Réponse de : NeahEtaine:
C'est un peu tiré par les cheveux, mais... en fin de compte, qu'est ce qui prouve que l'Innocence est le bon côté ? D'après ce qui a été révélé à Allen, quand il a intégré l'Ordre Noir, quelqu'un a un jour trouvé un cube parlant de comment le Comte Millénaire a été battu, qu'il reviendrait un jour et qu'il fallait réunir les morceaux d'Innocence éparpillés dans le monde... C'est... Très peu, en fin de compte. Autrement dit : l'Innocence est le cristal de Dieu et les Noahs les méchants juste parce qu'un cube trouvé quelque part l'a dit ? Très convaincant...
Ma réponse :
Pas du tout je te rassure ! ^^ c'est vrai qu'en en sait trèèèèèèès très peu sur cette matière venu du ciel ... Est-ce que cela viens vraiment d'une entité quelconque ? Comment l'as-t-on trouvé, par hasard ? ça serait fort ... Quelqu'un était-il là pour le voir tombé du ciel ? Ou est-ce que la personne l'aurais tout simplement trouvé dans un endroit précis et inventé ensuite cette histoire étant une personne croyante ? Et puis, le Cube semble avoir des inscription dans une autre langue, c'est peut-être voulue de la part d'Hoshino de ne pas faire une écriture précise mais si c'est vraiment une autre langue, alors laquelle ? E.T ? XD . En tout cas, ça ne peut être de fabrication humaine ... Et aussi, ça devait être un TRES gros cube pour pouvoir contenir 109 Innocences ! Plus gros que celui qui est présenté lorsque Komui en parle !
Question 41 de NeahEtaine: Et puis... Il y a aussi cette ressemblance entre l'apparence d'Apocryphos et la forme de la mémoire Noah. Si on ne le savait pas, on aurait pu croire qu'ils étaient exactement la même chose ! Je ne sais pas si c'est lié, mais Neah n'a pas de mémoire, comme le souligne Wisely. Donc il ne se réincarne pas. Et Apocryphos, qui ressemble à une mémoire Noah, cherche à fusionner avec Allen, qui a Neah en lui. Tout cela est vraiment intriguant .
Ma réponse :
Je n'avais jamais fait attention à cette ressemblance ( honte à moi XD ) mais maintenant que tu le dit, il est vrai que c'est très étrange qu'Apo ait cette apparence ... Il dit vouloir protéger le coeur, il sait alors qui là et où il se trouve .. Serait-ce Allen qui l'à ? ou alors, chose improbable ...ce serait le Comte ? car on y réfléchissant bien, Neah veut s'en prendre à Mana, hors si Apocryphos contrôle le corps d'Alllen en fusionnant avec lui, il contrôlera aussi Neah ...Ensuite, Apo serait-il la forme Noah que n'a pas Neah ? possible ...
Réponse de Elogane :
J'avoue que c'est intriguant, mais faut faire fort pour qu'Apo soit une partie de la Mémoire de Neah ! Je veux dire, de l'Innocence qui serait une partie du Comte Millénaire ??? C'est une théorie super intéressante à creuser, mais je ne suis pas sûre qu'elle aboutisse. Après tout, Innocence et Matière Noire sont diamétralement opposés, et Allen n'aurait pas autant souffert la première fois qu'Apo l'a atteint si c'était à l'origine une partie de lui.
Question 42 de NeahEtaine : Un autre point intriguant dans DGM, c'est le mystère qui entoure l'oeil caché de Lavi ! Que peut-il bien y avoir derrière ce cache-oeil ? Il s'évertue à ne pas montrer ce oeil plus que tout. Nous savons que Lavi possède une mémoire eidétique, qu'avoir perdu son oeil (selon le Reverse 2) lui a permis de devenir Bookman et qu'il s'évertue coûte que coûte que personne ne le voit. Son cache oeil est waterproof pour qu'il puisse le garder sous la douche (merci la section scientifique) . Il se débat même lorsqu'Allen, dans le Labo du tome 26, tente de le lui enlever. C'est tout de même étrange, tout ce mystère autour d'un simple oeil. S'il n'y avait rien à cacher... pourquoi en faire toute une histoire ?
Ma réponse :
C'est vrai que cet oeil est étrange ... il y doit avoir un pouvoir caché ... Pourquoi est-ce grâce à cet oeil " perdu " que Lavi à pu devenir Bookman ? C'est qu'il à quelque chose de spécial ! Pareil si il veut tant le cacher .. c'est qu'il y à bien un truc caché !! Mais quoi ? Un oeil doré ? un super pouvoir spécial Bookman ? Alors le vieux Panda l'aurait aussi et pourtant ... il à ses deux yeux . Hâte d'avoir plus de réponse >w<
Question 43 de Neahetaine : Quand Tyki "ordonne" à Wisely de tout lui expliquer à propos de Mana car c'est de sa faute si ils n'ont rien pu tirer de Bookman, Wisely répond que Tyki s'en souviendra de lui même très bientôt. Il ajoute, dans ses pensées, que lorsque "il" cherchera à absorber Tyki et à le faire disparaître, il se souviendra de son destin mystérieux qui l'a lié à Neah, il y a 35 ans.
Ma question est donc : Quel destin ? Quel lien unissait ces deux personnages ? Nous savons que les deux se ressemblent et que Neah trouve l'apparence de Joyd très risible (au point qu'il pourrait en vomir), il faut dire... ils se ressemblent énormément. J'ai l'idée qu'ils aient un lien familiaux, mais...cela ne peut pas être que ça, n'est ce pas ? Ils étaient "liés" il y a 35 ans. Ils ont donc dû se connaitre ou un truc du genre... Aussi, Tyki ressemble tellement peu à Sheryl, que ce soit au niveau du caractère ou du physique. Donc... sont ils réellement des frères ? Surtout qu'ils n'ont pas le même nom de famille.
Ma réponse :
En effet, tout ceci est très suspect, cela fait entendre que lorsque Joyd s'éveillera totalement, Tyki saura le fin mot de l'histoire mais lequel etc ? C'est vrai que j'ai pensé moi aussi que lui et Neah avait un lien de parenté vu à quel point ils se ressemblent ! des Frères ? des cousins ? ou bien possible que c'est plutôt l'ancienne apparence de Tyki qui était lié à Neah ? Autre chose, on sais dans le dernier fanbook ( pas sorti ici ; . ; ) que Tyki à la même date de naissance qu'Allen ...qui à Neah en lui, coïncidence ? je crois pas ... Certes, tout deux ne se ressemble pas du tout XD[/c)
Réponse de Elogane :
Tyki est le corps de Neah ? =3 . Sinon, pour son lien à Sheryl, beaucoup supposent qu'ils sont demi-frères avec des pères différents (c'est pourquoi l'un s'appelle Kamelot et l'autre Mikk)
Question 44 de Neahetaine : Nous voyons Neah sous forme " d'ombre " qui pleure au-dessus de Mana allonger près de lui inconscient ... Hors, après cela apparemment, nous voyons Road tenir fermement Mana dans ses bras le protégeant d'un Neah furieux". Alors je me dis... et si dans l'une des deux scènes, ce n'était pas Neah, mais Tyki ? Par exemple, au moment où il y a l'ombre de Neah. C'est un peu tiré par les cheveux, mais cela me turlupine...
Ma réponse :
Alors ça j'y avais pas pensé XD Mais oui, c'est une idée que j'aime beaucoup ^^
Question d'un Visiteur : Comment Allen, qui est donc probablement bel est bien le porteur de mémoire, a t-il pu ne pas vieillir ? Seuls les Noah ne vieillissent pas, mais il faut qu'ils soient en éveil non ? qu'est ce qu'il a foutu Neah pendant 30 ans ?
Ma réponse :
Eh bien je pense au contraire que les Noah vieillisse comme tout le monde, la preuve étant que chacun ( à part le Comte bien sûr ) à dû changer d'apparence un nombre incalculable de fois pour cause de vieillesse, peut-être car on à réussi à les battre ? Mais toujours est-il que je pense qu'ils peuvent vieillir . Ensuite pour Neah, je pense qu'il était en sommeil à l'intérieur de Pasta durant tout ce temps .
Réponse de Elogane :
Ce n'est même pas une question de ne pas vieillir ici, Pasta devait être vers ses 20 ans avant de recueillir la Mémoire de Neah, Red n'en avait que 6 ou 7 ! Il ne s'agit pas de stopper le vieillissement, il s'agit de l'inverser ! Même Neah se pose la question, et la seule chose qui me semble assez puissante pour faire un truc pareil, c'est l'Innocence. Je n'ai aucune autre piste là-dessus :/ (Après pour le vieillissement des Noahs, c'est un autre débat. Certains disent qu'ils continuent de vieillir, d'autres pensent que leur apparence se fige une fois éveillés. Je penche plutôt pour la 2e option, mais c'est surtout parce que j'ai du mal à imaginer un Tyki de 15 ans se transformer en Noah xD)
Question 45 de Neahetaine : Dans le tome 25, le Comte Millénaire s'acharne à essayer de faire comprendre à Neah qu'il n'est pas Mana. Je me demande alors si cela ne pourrait pas être la vérité et que ce soit Neah qui se fourvoie. Peut-être que ce serait Tyki, qui est en réalité Mana ?
Question 46 sur Discord : Dans le dernier chapitre des scans, Cross dit un truc intéressant. "Tu peux enfin rire, comme tu le faisais jadis." Jadis, quand est-ce exactement ? Sur la case d'après, on voit Mana et Neah enfant, à leur hauteur, comme si un troisième gamin (de leur taille à peu près, merci la perspective) les regardait. Cross a connu Mana et Neah quand ils étaient gosses ? Est-ce qu'il aurait grandi avec eux ?
Réponse de Elogane :
Je pense que Cross de base avait le même âge que Neah et Mana à l'époque (et peut-être Pasta aussi), cependant, quand tout est parti en sucette, il s'est passé un truc et je pense que Cross maintenant n'est plus humain. Mother a dit qu'il a "transcendé l'humanité", et faut pas se leurrer, à plus de 50 ans je ne pense pas que Cross serait aussi bien conservé x) Après, quand et comment il les a rencontrés, mystère.
Question 47 sur Discord : C'est déjà louche que autant de côtés de la guerre se réunissent alors que la guerre était en "pause". Quelles sont les chances qu'un compatible soit ami d'enfance avec deux Noah et un apprenti Bookman ?
Question 48 : En ce qui concerne son masque, est-ce qu'il l'a toujours eu ? L'a-t-il créer par magie ? A quoi il sert exactement ?
Réponse de Elogane :
Actuellement, mis à part cacher la partie droite de son visage et lui permettre visiblement de se transformer (comme en Skull dans l'arche), on ne sait pas à quoi ce masque sert. Vu qu'il l'a perdu maintenant, peut-être le saura-t-on si Cross est bel et bien en vie ? À suivre...
Suite au Chapitre 235 :
Question 48 : Depuis quand exactement Apocryphos recherche-t-il Allen ? Car de le voir apparaître comme ça on peut ce dire que ça fait vraiment très longtemps qu'il est sur ses traces
Questions 49 : Red se souvient d'avoir était pris dans les bras de quelqu'un il y à fort longtemps ... mais qui ? Qui est cette personne que l'on voit ? Il n'y à pas de trame et la personne n'a pas les cheveux noirs, alors c'est pas Neah ni Mana... Cross peut-être ? Serait-ce un preuve supplémentaire qu'il est Pasta ?
Question 50 : de LapetiteShippeuse On sait que le rôle principal du clan Bookman, c'est d'écrire des chroniques des bas fonds de l'Histoire des hommes, des choses que personne ne saura jamais... mais pourquoi donc en réalité ? Ce clan ne serait-il pas allié au clan Noé, Bookman ayant été pour un temps (encore jugé intemporel) allié avec eux ? Ce ne serait pas impossible, le clan n'étant pas particulièrement fan des êtres humains, l'attachement étant prohibé. Est-ce que par le plus grand des hasards, ces chroniques ne seraient-elles pas destinées à aider les Noé, à en savoir plus sur les humains pour mieux anéantir l'humanité ?
Ma réponse :
En effet ! c'est très intéressant ! O . O Il est vrai que Bookman à un temps était un adepte de Neah avant de rejoindre les Exorcistes . Ensuite, il est vrai qu'on ne sais absolument rien sur ce Clan ... Bookman à dit un jour à Lavi qu'ils ne sont d'aucun côté, qu'ils sont juste là pour retranscrire l'histoire, je ne pense pas que ces chroniques sont là pour un camp ou l'autre mais juste, tels les historiens, pour les futurs génération afin qu'elle sache ce qu'il s'est passé .
Réponse de Neahetaine :
j'ignore si tu connais le manga Pandora Hearts de Jun Mochizuki. Je l'apprécie énormément et, l'ayant connu après D Gray-man et du fait qu'il se soit fini avant, j'ai remarqué une certaine... "similitude" entre le devoir du clan Bookman de consigner l'histoire et ce qui est appelé les "Jury" dans PH. Grosso modo, dans PH, il y a plusieurs "dimensions" qui sont un peu des univers parallèles. Il y a plusieurs "Jury " est chacun est chargé de surveiller "l'histoire" d'une de ces dimensions pour... consigner comment la dimension s'auto-détruira elle-même. Juste comme ça. Et fait intéressant, vers la toute fin du manga, l'un de ces Jury avoue qu'ils le font pour une raison qui "dépasse l'entendement humain" et que "les humains ne peuvent pas comprendre". L'un des personnages du livre émet l'hypothèse que c'est peut-être juste comme ça, pour collectionner toute les fins possibles du monde comme on collectionnerait des timbres ; soit de réunir tout pleins de fin pour construire une dimension qui n'en a pas. Alors tu en fais ce que tu veux, parce qu'honnêtement, j'ai aucune idée d'en quoi ça peut aider à quoi que ce soit XD peut-être que ça pourra aider quelqu'un de plus éclairé dans son raisonnement (comme elogane qui participe souvent à la FAQ xD)
Questions 51 : Lorsque Allen décrit à Mana comment était habillé le " stalker ", Mana croit que c'est Neah .......pourquoi ? ça voudrait dire alors que Neah était aussi un Prêtre ? Aussi je doit dire, que je suis maintenant certaine que Hoshino nous dévoile The last fragment of snow dans le Manga car j'ai un passage traduit où on assiste à tout ce qu'on voit en ce moment : Cosimo, le chien et maintenant Cross qui apparaît pour menacé la vie de Red ! Tout ça est écrit dans ce passage traduit que j'ai ! . Avec tout ces chapitres, The last fragment of snow devient comme un spin-off presque ! . En tout cas, Apo est là depuis le tout début et je ne cesse de me demander comment il arrive à " tracé " Neah ? Est-ce dans sa nature d'Innocence autonome ? Pourquoi n'a-t-il pas agi avant pour protéger le coeur ? Depuis quand il existe au juste ? Comment est-il né/ créer ? . Questions 52, vu sur FB : Qui est vraiment Allen Walker? (Je veux dire l'original et non celui que nous connaissons) Quelle était la relation entre Allen et Road? Réponse de : Neahetaine Je pense que Road a juste trouvé qu'Allen était très amusant et mignon la première fois qu'elle l'a vu dans l'arc de Miranda Lotto. Si je me souviens bien, Road ne comprenait pas bien la petite fixette d'Allen sur les Akuma et leur salut. Elle s'en est bien amusée à faire s'auto-détruire des Akuma devant lui juste pour voir sa réaction. Quand elle est partie après sa petite partie, elle semblait déjà beaucoup apprécié Allen comme on aime un nouveau jouet. Avec le temps, elle a dû s'attacher à lui . Je pense cependant que le fait qu'Allen soit le 14e a fait ressurgir l'affection qu'elle avait pour Neah et qu'elle l'a peut-être un peu transposé sur lui, ajoutant encore plus d'amour Pourquoi Neah à fait ce qu'il à fait et s'il avait une raison ? Pourquoi Neah et Tyki sont-ils si similaires ? Qu'est-ce que Road doit révéler de tout ce dont elle a été témoin? (Elle en sait plus que Cross et Bookman sur l'histoire et les événements derrière la guerre et derrière l'existence même du monde dans lequel ils vivent) Que signifient ces mains dorées autour de Road sur la couverture du volume 27 ? Qu'est-ce que le Pilier ? Questions 53, en rapport au Labo de Komui : Question 54 : "présumées disparues" C'est assez étrange que Hoshino utilise ce terme, est-ce ça confirmerais ce que tout le monde pense. Cross toujours en vie mais cacher comme dans la saison 2 ? Ma réponse : Je me suis fait la même réflexion... le terme " présumé" m'a pratiquement assurée que ça signifiait que Cross était toujours en vie...
Question 55: Kanda dit que Lavi est plus puissant que lui mais qu'il ne le montre pas. Est-ce que ça veux dire que la puissance de Lavi est supérieur à celle que l'on vois dans l'anime et le manga ?
Dans l'épisode 88 (tome 13 nuit 120 pour ce qui ne lisent que le manga) que Lavi est bien plus puissant que Allen, mais également qu'il enchaîne les technique avec plus d'aisance qu'il ne le fait habituellement. (sans oublier son "Gouka Kaijin Hi ban" qui se divise en 2 alors qu'il ne l'a jamais fait auparavant) A ce moment là et en sachant ce que nous dit Kanda, est-ce que Lavi ne se bat pas sérieusement parce qu'il le veut ou parce qu'il ne sais pas quel force il peut vraiment utiliser ? . Quand il se bat contre Kanda facile de deviner, il ne veut pas sérieusement le blesser. Mais contre les Akuma ? On vois dans les épisodes 61-62 et 63 que Lavi a du mal contre les Akuma qui attaque le bateau, il se fait même engueuler par Bookman par ce qu'il n'a pas pensé à utilisé l'un de ses sceaux.
Si ça ne tenais qu'à moi je penserais que Lavi a toujours fais en sorte de se montrer jovial et "plus faible "que les autre, alors quand il doit se battre il ne le fais jamais a fond. Comme si il oubliait des fois qu'il avait cette puissance en lui. (un peu comme son sourire, il donne tellement de faux sourire qu'il ne sait même plus lui même si le sourire qu'il offre aux autres est sincère) .
Ma réponse : En effet, cela laisse à penser qu'il est très puissant mais qu'il ignore qu'il à toute cette puissance en lui, la preuve quand Dick s'en va, Lavi ne se souvient pas de ce qu'il à fait... Cela prouve que son ancien lui est beaucoup plus puissant de " Lavi " et qu'il à possiblement préférer oublier cette vie-là car il se juger lui-même trop dangereux pour les autres et ça serait ainsi qu'il aurait choisi de créer " Lavi ", un être joviale qui ne ferait moins de mal à ses amis en baissant sa puissance ... D'autant plus qu'on voit bien qu'il y à encore des techniques non utilisé avec son marteau grâce aux " ? " présents parmi ses sceaux ...
Réponse de lapetiteshippeuse :
Effectivement, d'un point de vue combattif, comme de sa personnalité, Lavi n'est pas celui qu'il paraît. On ne connaît pas encore comme les autres personnages ce dont il est vraiment capable. Ce n'est que dans les épisodes 88 et autour qu'on voit, au détriment de ses compagnons quelque fois qu'il a d'autres facultés (combat à main nus, mémoire eidétique, utilisation du poignard LES YEUX FERMÉS) Mais je sens que tout ça a un rapport avec son oeil gauche : Lavi ne semble pas l'apprécier et dans un des reverse, il me semble que Allen essaie de lui enlever son cache oeil mais il se débat pour le garder. D'autant que dans les dernières FAQ de Komui (auxquelles Komui ne participe toujours pas), on a demandé à Lavi pourquoi ce cache oeil, qui répond froidement "Je n'ai pas envie d'en parler".
On sait que cet oeil lui a permis de devenir Bookman et Hoshino nous dit qu'il laisse déjà présumer quelque chose quand il trouve la clé dans la chambre des Noé. Quelqu'un a théorisé que ce cache oeil lui sert justement à contrôler sa puissance ; mais je ne suis pas d'accord. Déjà parce que je ne vois pas l'intérêt d'un contrôle de puissance à mesure qu'ils combattent des akumas augmentant leurs niveaux, on l'aurait vu le retirer pour défoncer Allen et utiliser son pouvoir pour retrouver la clé. Personnellement, j'ai imaginé que peut-être, cet oeil avait un pouvoir de nécromancie (ayant pour théorie derrière que "le maitre" qui "a tout appris" à Cross question nécromancie, serait Bookman) et que par conséquent, à la congrégation mieux vaut le cacher. Mais à nouveau, ça ne fonctionne pas : Lavi n'aurait caché son oeil que deux ans plus tôt avant d'entrer dans la congrégation, et rappelons que Allen lui même est maudit par un akuma, une oeuvre de démons, cela lui a même donné un pouvoir de nécromancie, et il n'a pas à le cacher. Tout cela semble être ok (à part pour Chaoji) Donc deuxième hypothèse fausse. Mystère et boule de gomme, mais je pense toutefois que la puissance d'attaque de Lavi est liée à cet oeil mystérieux.
Réponse de : Neahetaine
Je ne pense pas qu'il faille oublié que Lavi a reçu un entrainement rude en tant qu'apprenti Bookman. Il me semble que Bookman lui a un peu appris la médecine mais aussi plusieurs types d'arts martiaux. Et ce n'est pas plus mal qu'il connaisse sur le bout des doigts les arts martiaux. Quand on va de guerre en guerre comme lui, un accident est vite arrivé... c'est facile d'être pris en otage et exécuté. Ce serait bête que Bookman perde son successeur parce qu'il est aussi inoffensif qu'une mouche
La Faq 1 se termine ici, vous pouvez toujours m'envoyez vos réponses aux questions qui sont ici en commentaire mais les futurs questions / réponses se trouveront sur la FAQ 2 ! ^^
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lavoyageuse · 1 year
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Tout premier billet: un grand bonjour ^^
Bonjour à toutes et tous. Ce premier billet sera pour me présenter et présenter ce blog. Je suis assistante sociale spécialisée dans le logement. Mon travail au quotidien est d’accompagner les personnes qui ont des dettes locatives que ce soit en amont avant un commandement de payer ou déjà au stade de l’assignation voire de l’audience.
Le but de ce blog sera d’aider au mieux les personnes qui se trouvent dans cette situation ou qui pourraient l’être avec en premier lieu une succession de billets où j’évoquerai certains sujets en rapport, la plupart du temps venant de questions qui m’ont été posées lors de mes accompagnements ou de situations que j’ai vues. Bien sûr, je n’évoquerai jamais de situations précises, ce sera toujours en général, secret professionnel oblige ^^.
Pour certains, ce que je dirai parfois pourra ressembler à enfoncer des portes ouvertes, mais si j’en parle c’est que la question s’est posée et que cela pourra peut-être être utile à quelqu’un.
En second lieu, je peux répondre à vos questions, si vous en avez et si je connais la réponse ^^!!! Vous pouvez me demander d’expliquer plus en détails certains points évoqués dans les billets ou de parler d’un point précis que je n’ai pas encore abordé. 
Vous pouvez également me poser une question particulière sur votre situation spécifique, auquel cas, je répondrai en privé. Je précise que je ne demanderai jamais d’informations personnelles, pas même votre vrai nom. La seule chose que je pourrais éventuellement demander serait dans quel département vous habitez parce que selon les départements certains dispositifs changent. J’espère que ce blog pourra aider certaines personnes et c’est dans ce but qu’il est créé. J’ajoute, cela me parait logique mais bon je préfère le dire, que c’est entièrement gratuit, je ne demande absolument rien en échange, juste de la patience si je mets du temps à répondre ^^
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lilias42 · 1 year
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Un autre UA en cours et qu'on tente de garder sous contrôle : "Tout ce que je veux, c'est te revoir..." (ou Lambert survit), acte 1.
Bon, j'ai un nouveau UA qui est arrivé dans ma tête... donc, le voici. ça fait une petite pause avec CF vu que bon, au bout d'un an, j'avais vraiment besoin d'une pause... et qui finit en moins "et tout le monde crève, pis y a la révolution et les méchants sont fini avec tout le monde qui est heureux dans la réincarnation" , là, même si ça va être un peu long, on a une fin heureuse en moins de dix ans pour la relation principale, et moins de soixante pour la fin heureuse pour tout le monde. Là, c'est moins d'un an pour l'avoir !
Pour que tout le monde s'y retrouve :
-on est dans le même contexte que dans le pré-canon de CF. Comme pour ma voie dorée en AM, je garde les mêmes règles et éléments que dans ma fanon sauf qu'on est à un moment différent.
-Pour le contexte de mon pré-Duscur, il est déjà posté sur ce blog alors, vous pouvez vous référer à ce billet si vous voulez plus de détail.
-ici, on est pile après la Tragédie sauf que contrairement au canon, Lambert survit. Je ne vous donne pas plus de détail, tout est dans ce qui suit.
-deux points de vocabulaires : "bled / bleds" est l'ancienne orthographe du mot "blé" et jusqu'au XIXe siècle, on utilisait ce mot aussi pour parler toutes les céréales panifiables, rien à voir avec le "bled" contemporain, et une "géline" est l'ancien nom des poules, ce qui est également un mot médiéval / moderne (on pouvait par exemple devoir un quart de géline tous les ans à son seigneur alors, on lui ramenait une poule tous les quatre ans). Les personnages vivants dans un univers de fantasy, je trouvais que cela collait d'utiliser des mots de vieux français.
Comme toujours, si vous avez des questions, vous pouvez me les poser sans problème.
Je vais essayer de faire tenir cette histoire en 3 parties (qui s'appelle acte ici car j'avais envie et que ça sonnait bien avec le découpage de l'histoire à mon avis). Je vais essayer de garder ça sous contrôle et ne pas trop exploser les compteurs avec une histoire interminables alors, je vais essayer de me limiter à 3 (ou au pire, je couperais l'acte 2 ou l'acte 3 en deux, même si j'aimerais éviter mas bon, on verra bien).
Donc ! C'est parti pour ce dérivé de CF ! Pour rester dans mes anciens titres qui sont des descriptions, il s'appelle "Lambert qui survit" et sinon, je pense que ce serait "Tout ce que je veux, c'est te revoir..." (si je ne change pas d'avis entre temps).
Et un grand coucou à @ladyniniane ! C'est ce dont je t'avais parlé et merci pour tes conseils !
Avertissement ! Si vous aimez Lambert, passez votre chemin ! Je ne vais pas être tendre avec lui !
+même si c'est plus dans la seconde partie, il y a des situations de dépression et de désespoir avec quelqu'un qui se sent vraiment au plus profond du trou. Ce n'est surement pas aussi fort que pour Dimitri mais, je préfère vous prévenir au cas où vous êtes sensibles à ses sujets.
Acte 1
Rodrigue tenait Félix par les épaules alors qu’ils avançaient difficilement entre les autres familles déjà arrivées, cherchant des nouvelles, des informations, des confirmations de leur inquiétude ou le miracle d’une angoisse infondée même si personne n’en avait, quelque chose… cela faisait une semaine, même moins pour l’arrivée des nouvelles et personne n’arrivait encore à y croire… enfin, à part tous ceux qui savait que cela tournerait mal, l’avait hurlé à corps et à cri, tout fait pour l’empêcher mais, même eux n’auraient pas imaginé un fiasco pareil…
« Rodrigue ! On m’a annoncé votre arrivé ! La Déesse soit louée ! Vous êtes là !
Le père leva la tête et vit Gustave arriver à grands pas vers eux, l’air grave et sombre, visiblement épuisé, un paquet dans ses bras.
– Oui, nous avons sauté sur notre monture dès qu’on a su, Alix s’occupe de Fraldarius et de gérer les émissaires de l’Alliance. Quelles sont les dernières nouvelles ? Le questionna-t-il, mort d’inquiétude. Le messager s’est évanoui de fatigue avant de nous dire quoi que ce soit… et…
– Où est Glenn ? Le devança Félix. Il n’est pas là ? Et où est Nicola ? Et Jacques ?
– Merci pour votre vitesse… il glissa son regard vers le louveteau, hésitant avant de dire quoi que ce soit devant lui. Je préfère vous en parler entres adultes pour les informations plus… sensibles…
– Glenn, c’est pas sensible. Où est mon frère ?! Où est Nicola ? Où est Jacques ? Pourquoi personne du convoi n’est là ? Et Dimitri ?
– Son Altesse est revenue, tout comme Sa Majesté, tenta de le rassurer Gustave. Ils sont gravement blessés mais heureusement, ils ont été rapidement pris en charge par les villageois des environs qui ont été alertés par l’incendie, ce qui leur a surement sauvé la vie. Cependant, Son Altesse a été blessée par nos hommes pour défendre le fils de la maison qui les a recueillis, ils ont cru que cette famille les avait pris en otage. Heureusement, le Flutiste des Glaces soit loué, Areadbhar est arrivée à le maintenir en vie, il va s’en sortir.
Rodrigue eut un petit soupir de soulagement, rassuré de savoir Dimitri en vie même si du peu qu’il savait sur ce qui s’était passé, seulement survivre serait une épreuve très difficile pour lui… pour n’importe qui faisant partie du convoi et qui était revenu d’ailleurs… Glenn, Nicola et Jacques auraient besoin de beaucoup de repos et de soin pour s’en remettre. Il ferait tout pour qu’ils puissent se rétablir en paix à Fraldarius, l’eau du lac les soignerait et les protégerait… … … et se serait plus sûr pour le Royaume d’avoir un roi majeur au lieu d’un régent, encore moins un comme Rufus. Les mois qui venaient s’annonçaient très difficiles, surtout du point de vue diplomatique, il avait besoin de stabilité pour éviter un autre bain de sang…
– Je m’en fiche de Lambert ! S’écria d’un coup Félix, furieux avant que Rodrigue ne puisse ne l’en empêcher, occupé par ses pensées. C’est pas Glenn, Nicola et Jacques ! Pourquoi tu ne dis rien sur eux Gustave ?!
– Félix, calme-toi… le reprit un peu Rodrigue, moins énergique qu’il n’aurait dû l’être normalement mais, il n’en avait ni la force, ni l’envie, avant d’ajouter malgré cela. Gustave. Je comprends que vous soyez débordés et que vous voulez que nous nous mettions au travail, ce que je ferais sans délai aux vues de la situation. Cependant, pour l’instant, ce qui me préoccupe le plus est d’avoir des nouvelles de mon fils, de mon compère, et de tous mes hommes. C’est ce qui m’inquiète le plus, tout comme mon cadet. Je vous le demande de père à père. Dites-nous comment vont-ils, je vous en prie…
Gustave se ferma encore plus, se murant dans le silence, mal à l’aise, avant d’avouer, la voix brisée.
– Ils… ils ne sont pas là… Sa Majesté Lambert et Son Altesse Dimitri sont les seuls à être revenu de Duscur vivants… tous… tous les autres membres du convoi sont morts. Nous avons pu ramener le corps de Jacques mais, pas celui de Nicola… il était bien trop endommagé pour être ramené… et pour Glenn… on ne l’a pas retrouvé. Il fait partie des disparus…
– Alors, il n’est pas mort ! Rétorqua Félix en essayant de sortir de l’étreinte de son père. Il doit être encore quelque part ! Vous n’avez juste pas assez bien cherché ! Il a surement dû tomber épuisé quelque part et d’autres duscuriens l’ont recueilli ! Juste pas ceux de ce village ! Ils ont sauvé Dimitri alors, ils ont dû le faire aussi pour Glenn ! Mon frère ne peut pas être mort ! Pas comme ça ! Pas pour…
– Je suis désolé, le coupa Gustave en leur tendant le petit paquet qu’il tenait. C’est tout ce qu’on a retrouvé de lui pour le moment…
Rodrigue le récupéra, défaisant la corde qui tenait le tout ensemble en tremblant de tous ses os, les mêmes mots que ceux de Félix tournant dans sa tête. Non… non… non… ce n’était pas possible… il devait y avoir une erreur… Glenn ne pouvait pas être mort… pas lui… pas lui aussi… il était si fort… encore plus qu’eux tous… le meilleur des chevaliers de sa génération… il ne pouvait pas… pas pour…
« Il ne peut pas être mort pour Lambert lui aussi ! »
Cependant, le tissu dissimulait le reste d’un plastron explosé par un puissant sort de magie noire, un trou en plein milieu de la poitrine au niveau du cœur, ainsi qu’une épée brisée en mille morceaux, qu’il reconnaitrait entre mille après l’avoir vu brandi des centaines de fois à la maison, pour s’entrainer avec son petit frère… non… pas ça… pas lui… ça ne pouvait pas…
Mais, le père ne pouvait pas nier la réalité de ce qu’il tenait entre les mains… ce… Glenn…
– Glenn est…
– Non ! C’est pas possible ! Il n’est pas mort ! Il n’est pas mort ! Il va revenir ! Il va revenir papa ! Il ne peut pas être mort comme ça ! Il ne peut pas… » S’écria encore Félix, même si ses yeux se teintant de rouge ne pouvaient se détacher du peu qu’il restait de son frère… il ne restait que ça… c’était tout ce qu’il restait de Glenn… son louveteau… son fils… il n’en restait…
« Il n’en reste rien… ! Où est mon fils ?! Tu avais dit que tu ramènerais tout le monde en vie de ta folie ! Ils devaient tous rentrer à la maison ! Et tu rentres tout seul ! »
Rodrigue sentit ses jambes trembler mais, il se força à rester stable alors que Félix fondait en larmes contre lui, s’accrochant à son manteau pour tenir droit. Le père se baissa à sa hauteur, serrant son fils restant dans un de ses bras et les restes de son ainé dans l’autre, contre son cœur alors qu’il pleurait aussi silencieusement, la gorge serrée de chagrin… même eux pourraient s’y noyer… mais il ne devait pas faillir, il ne devait pas tomber maintenant, il devait tenir… il devait tenir pour Félix et le Royaume… même si…
« Glenn… Nicola… je suis désolé… tellement désolé… tout ceci n’aurait jamais dû arriver… si seulement nous avions pu… mais aucun regret ne vous ramènera… je vous en supplie, de là où vous êtes en attendant la réincarnation, protégez-nous… »
*
Félix finit par s’endormir en pleurant, accroché à son père comme toujours. Confiant à regret les restes de Glenn à Gustave, Rodrigue porta son fils dans ses bras vers leur chambre habituelle. Elle était toujours en ordre au cas où il devait se rendre d’urgence à la capitale pour plusieurs jours.
« Nous devons nous mettre le plus rapidement possible au travail. Avec la convalescence de Sa Majesté et la mort d’une grande partie de la tête du Royaume et d’autant de membres de l’administration, Faerghus va surement entrer dans des temps très instable, surtout que ce voyage était très impopulaire. Après tout ce qui s’est passé et autant de mort, la colère sera d’autant plus forte partout et il nous sera difficile de l’apaiser, déclara Gustave. Dans un moment de conscience en revenant, Sa Majesté a juré que…
– Gustave, par pitié, laissez-moi coucher Félix et le confier à quelqu’un de confiance avant de me raconter tout ceci, le reprit Rodrigue en serrant son louveteau contre lui, ce dernier accroché à son cou. Il a toujours entendu dans son sommeil, et il a vécu bien assez de choses horribles pour aujourd’hui… il ajouta à voix plus basse avant que Gustave ne puisse ajouter quoi que ce soit. Je sais… mais laissez-moi le traiter comme l’enfant qu’il est encore, mon fils aussi a besoin de soin.
– Je comprends votre envie de vous occuper de lui dans un moment aussi difficile mais, le Royaume aussi a besoin de vous… et même plus que jamais le temps de la convalescence de Sa Majesté. Il doit passer avant tout pour tout faerghien respectable.
Rodrigue entendait d’ici la remarque d’Alix à ses mots, qui sonnait plus horriblement juste que jamais à présent… même s’il ne devait jamais dire de telles choses à voix haute, encore plus à présent… ce serait bien trop dangereux pour eux… il demanda à une de ses épéistes dont il était sûr de la fidélité en toute circonstance de veiller sur lui puis, alla coucher son petit dans son lit. Cependant, Félix ne le lâcha pas, s’accrochant solidement à son cou. À regret, Rodrigue souffla à son fils, en priant pour que sa voix ne tremble pas.
« Je suis désolé mon louveteau mais, il faut que je te laisse… j’ai beaucoup de travail… je dois faire en sorte que tout tienne… je ne veux pas que tu grandisses dans un chaos encore plus grand que celui va arriver… je te protégerais Félix, je te le promets… je reviens dès que possible… »
Heureusement ou non, Félix le lâcha, le laissant partir. Posant un dernier baiser sur le front de son fils, le père rejoignit Gustave en lui demandant le moindre détail des évènements pour tenter de comprendre ce qui s’était passé et quel scénario ils n’avaient pas anticipé.
Une fois dans un bureau à part où le désordre ambiant signalait un passage important de jour comme de nuit, Gustave trouva un petit espace où étaler une carte de Faerghus et Duscur où était représenter les principales routes, les villes, les lieux-dits et les éléments particuliers permettant de s’orienter ou de faire les itinéraires. Gustave pointa une vallée étroite du doigt, sur le chemin des Pèlerins. Il s’agissait d’une voie sacrée de pèlerinage vers la capitale et le Grand Temple de Duscur, ainsi que le chemin le plus court pour s’y rendre… mais aussi un des plus dangereux pour un convoi de la taille du leur… Myrina avait prévenu mille fois qu’un tel chemin serait bien trop risqué, l’idéal pour une embuscade où il serait très difficile de se défendre… comme la grande majorité d’entre eux, dont les jumeaux, ils avaient tous soutenus de passer par la côte… ça aurait été bien plus long mais aussi plus prudent… sauf que Lambert était du parti d’aller au plus vite…
« Le convoi s’est engouffré dans ces gorges mais, il a pris du retard à cause d’une route en mauvaise état. Les chariots s’embourbaient dans des nids de poule et ont retardé l’arrivée à l’étape suivante. Comme le ciel et la nuit était sombre, ils ont levé le camp pour faire une halte et reposer les chevaux, contrairement à ce qui était prévu.
– Une route aussi fréquentée et entretenue en mauvaise état pile au bon moment… gronda Rodrigue, peu dupe de tout ça, le cœur de plus en plus lourd en devinant exactement ce qui s’était passé cette nuit-là.
Il mettrait même sa main au feu que c’était ce qu’avait anticipé Myrina…
– C’est vrai que c’est étrange. Ensuite, du peu que nous savons, des troupes habillées en noir et en rouge sombre les ont encerclés et les ont attaqués par surprise. Le prince a parlé de « corbeaux humanoïdes » alors, on se demande s’ils ne portaient pas des masques, si ce ne sont pas ses blessures et l’horreur de la situation qui l’ont fait cauchemarder tout éveillé. À cause de la fatigue de la marche, de l’obscurité et de l’enclavement de la gorge, la garde a été dans l’impossibilité de s’organiser et s’est retrouvée déborder par des troupes bien supérieures en nombre…
– « …Ils attaqueront aussi surement l’intendance depuis les hauteurs des gorges. Il leur suffira de disposer des archers, des magiciens et des lanceurs de javelots ici… ici… et à cet endroit. Ils pourront ainsi cibler l’intérieur même de nos défenses. Ce passage est un véritable piège et un lieu parfait pour les embuscades. Si vous voulez vraiment passer par ici, il faudrait entrainer nos troupes à se battre spécifiquement dans un environnement pareil et que nous soyons beaucoup plus de militaires que le nombre prévu pour le moment. Il faudrait également beaucoup plus d’unités volantes ou d’homme sachant escalader des pentes abruptes, mes hommes des piémonts ne suffiront pas. Non, traverser ses gorges est une folie […]. Si vous tenez tant que ça à y passer, faites-les nous traverser de jour et allez immédiatement nous barricader dans le village fortifié un peu plus loin. Il ne faut absolument pas que nous y passions de nuit, ce serait comme demander à ce que nous nous fassions exécuter avec le sourire aux lèvres »… … … Rodrigue hésita à finir la déclaration de Myrina, encore parfaitement claire dans son esprit mais, s’y résolut, en écho avec ce qu’il n’avait cessé de répéter. « …et je suis comme tout le monde, je tiens à ma vie et je veux revenir entière chez moi auprès de ma famille… ». C’était une des prévisions des dangers qui arriveraient sur la route. Myrina avait utilisé les cartes et les descriptions du terrain pour tenter d’anticiper les menaces qui pourraient planer sur le convoi. Est-ce bien ce qui s’est passé ? Le questionna-t-il pour être sûr.
Gustave baissa les yeux en hochant la tête, tout aussi conscient de la situation que lui… Rodrigue sentit son poing se serrer, le sang gelé, la morsure glaciale de la colère dévorant son cœur endeuillé.
– Tout ceci aurait pu être facilement éviter avec plus de préparation. C’était évitable. Mais…
Il se força lui-même à se taire, sachant que cela ne résoudrait rien et que cela les mettrait tous en danger, surtout que tout le monde devait chercher des coupables… l’occasion de régler ses comptes avec son voisin et rival était bien trop belle… tous les coups étaient permis dans ces cas-là… l’homme avala donc bon gré mal gré ce qu’il avait envie de cracher, laissant le duc parler et donner une réponse plus convenable.
– Qu’avez-vous commencé à faire ?
– Je vais vous expliquer. Mais nous devons être extrêmement prudent, les murs ont des oreilles. De plus, les grands seigneurs de l’Ouest ont déjà commencé à battre la campagne pour convaincre leurs sujets de lancer une vendetta contre Duscur, avec Kleiman à leur tête qui hurle qu’il faut « purger les hérétiques de cette Terre »… autant dire qu’il n’a jamais ouvert une seule fois les Écritures pour déclarer des choses pareilles.
– Et il n’a pas vu non plus l’état de nos comptes et du trésor… nous sommes en pleine césure, et de la nourriture a déjà été réquisitionner pour le convoi, nous allons surement devoir la rationner et en acheter encore plus à nos voisins… de plus, le voyage a couté très cher, et L… Sa Majesté a utilisé les fonds des réserves de la couronne pour le financer, et une partie des grands seigneurs. On n’avait pas le temps de prélever un impôt exceptionnel en deux lunes, et il aurait rendu le voyage encore plus impopulaire qu’il ne l’était déjà. Si l’instabilité perdure, il sera difficile de lever les impôts et les taxes afin de renflouer les caisses… on va surement devoir faire payer le don gratuit aux églises en fixant le montant nous-mêmes, et une redevance exceptionnelle à la noblesse tellement les caisses sont vides… une opération militaire, même à titre privée serait suicidaire pour tout le royaume… enfin, ils doivent penser que les mines de Duscur constituent une raison suffisante pour saigner encore plus Faerghus à blanc.
– Je le pense aussi, même si je vous conseillerais de vous méfier. Les seigneurs de l’Ouest ne vous portent guère dans leur cœur et risquent de faire barrage à vos actions », déclara Gustave, et Rodrigue nota avec méfiance le fait qu’il ne se soit pas inclus dans la prise de décision. Lui aussi n’était guère aimé des très grands seigneurs de l’Ouest qui le voyaient comme un cadet parvenu, bien que ce soit moins pire que leur mépris pour Nicola. Cela voulait surement dire quelque chose s’il ne s’incluait pas ainsi, mieux valait être prudent. « De plus, même si Sa Majesté vous a confié le Royaume le temps du voyage, maintenant qu’il est terminé, la loi donne le pouvoir à Son Altesse Rufus. Il faudra attendre que Sa Majesté soit réellement en pleine possession de ses moyens, s’il en décide ainsi, pour qu’il lui ôte la charge de régent à son frère et vous la reconfie… surtout que je ne pense pas que le régent vous épargnera… nous savons tous les deux que votre relation avec le frère du roi est… compliqué…
« Si les premiers veulent l’obligation d’envoyer leur enfant à la mort ou c’est la tête coupée collective, le second être orphelin dès l’enfance, et tous autant qu’ils sont avoir une espérance de vie qui dépasse péniblement la trentaine dans leur famille, je leur offre ma place avec joie… comme ça, je rentre chez moi avec mon fils m’occuper de mes terres et de ma famille… »
Rodrigue fit taire cette voix sombre au fond de lui. Penser à des choses pareilles n’aiderait personne, autant lui que le Royaume. Il n’avait pas de temps à perdre en rumination ou avec sa colère, il devait être efficace pour Faerghus. S’il se perdait là-dedans, il ne vaudrait surement pas mieux que ces vengeurs qui semblaient déterminer à achever leur propre pays. De plus, une fois que Lambert aurait retrouvé ses esprits et se serait remis, s’il n’avait pas enfin retenu la leçon après ce qui s’était passé, il essayerait encore de ménager la chèvre et le chou, ce qui rendrait la situation encore plus confuse et explosive qu’elle ne l’était déjà… déjà que l’adhésion du peuple était surement réduit en poussière après ce qui s’était passé… c’était Lambert qui avait tout manigancé pour ce voyage, c’était connu, son peuple ne l’oublierait pas de sitôt et risquait de lui faire sentir… Non… Il devait tout faire pour éviter que le chaos ne s’installe et garder le Royaume en ordre, au moins pour que son fils ne grandisse pas pendant une guerre civile.
Le père pensa à Félix, à la conversation qu’il avait eu avec son ainé ce soir-là… Glenn avait raison quand il disait que les joues de son petit frère étaient encore toutes rondes… il n’avait même pas commencé à muer… il était tout petit... son corps ne se transformait même pas encore pour devenir celui d’un homme… ses réactions et sa manière d’agir… il était si jeune… ce n’était pas encore un adolescent… ce n’était qu’un enfant… son enfant… son louveteau… il refusait de laisser quoi que ce soit le menacer de près ou de loin. Il ferait tout pour le protéger ! Même du roi lui-même si nécessaire !
– Mais ça, je dois le garder pour moi et ne rien dire en toutes circonstances… se souligna le père à lui-même avant d’ajouter en duc du Royaume, prenant son chapelet entre ses doigts pour se calmer. Faisons en sorte d’éviter que la situation ne se dégrade encore plus qu’elle ne l’ait déjà.
*
Quand Alix sut ce qui s’était passé une fois le messager remis sur pied, puis ses informations complétées par la lettre de Rodrigue, il ne put s’empêcher de bouillir de colère. Oui, pour le Royaume, c’était mieux que le roi majeur survive, ça aurait été encore plus un merdier sans nom si on avait eu une régence jusqu’à la majorité de Dimitri, encore plus une de Rufus, et encore bien plus d’arguments raisonnables… mais par la Déesse ! Sur les deux survivants qu’il y avait eu, c’était Dimitri – les Braves en soient loués et remerciés pour l’éternité – et Lambert, et est-ce qu’il devait « remercier » Némésis en personne pour ça ?! C’était lui le responsable de ce fiasco ! Il n’avait tué personne de leur camp lui-même mais, c’était lui qui avait poussé tout le convoi à la mort avec ses conneries ! ça n’aurait pas pu être Glenn ou Nicola ou les deux l’autre survivant ?! Tout le monde mais pas lui ! Pas ce connard ! S’il y avait une seule justice divine dans ce foutu monde, il serait curieux de voir la gueule des juges et des jurés !
Cependant, l’homme fit tout pour se ressaisir immédiatement. La situation était critique, ça allait être un dangereux jeu d’équilibriste et un bras de fer permanent pour maintenir le Royaume en un seul morceau… enfin bon, ils avaient quatorze ans d’expériences sous Lambert, plus dix-neuf sous Ludovic avec Rodrigue, ça valait toujours mieux que zéro à quelques mois maximum comme ce chien idiot. Ça les aiderait à s’en sortir et tant pis s’ils devaient l’abandonner sur le bord de la route au passage.
Bon, le connard était en vie, et quand ils étaient conscients, autant Lambert que Dimitri juraient devant la Déesse que les duscuriens n’y étaient pour rien, d’accord… il fallait faire en sorte de faire tourner cette nouvelle, afin d’étouffer dans l’œuf toute envie de vendetta. Il faudrait encore quelque chose pour concentrer la colère face à ce fiasco mais, le peuple était très conscient que ce voyage était né de la volonté de Lambert seul. S’ils se débrouillaient correctement, le roi pourrait devenir le centre de cette colère et la concentrer sur lui… ce n’était pas l’idéal mais, c’était toujours mieux que la guerre avec Duscur… avec de bons agents qui courraient de ville en ville pour éparpiller les bonnes informations, ça devrait le faire.
Si elle ne finissait pas par péter une amarre pour de bon et par faire le doigt d’honneur que Lambert méritait, Alix pourrait surement demander l’aide de Fregn. Les srengs n’attaquaient pas les gens à terre, sauf les êtres les plus méprisables, et pas de doute que le chien idiot en faisait partie maintenant. Il pourrait s’en servir pour la convaincre de l’aider dans cette tâche, en plus de renouveler leur aide pour éloigner Sylvain de Miklan… même si les srengs n’étaient pas un élément à négliger. Lambert avait surement perdu toute dignité à leurs yeux, et les traités de paix avec les srengs prenaient en compte la respectabilité des deux partis, ils étaient surement tous à refaire maintenant… Thorgil ne laisserait jamais passer une telle occasion, comme tous les autres rois srengs avec deux sous de jugeote. Là aussi, il ne faudrait pas se louper mais, il y réfléchirait à ce moment-là avec Rodrigue et les Charon.
Il faudrait aussi qu’ils se méfient des seigneurs de l’Ouest. Alix voyait d’ici ces chiens errants se lécher les babines, utiliser le deuil et la souffrance de tout le Royaume pour en provoquer encore plus. Les filons duscuriens valaient bien encore plus de sang versé et encore plus de mort… ils devaient les neutraliser au plus vite.
Enfin, et le plus important, son rôle à Egua serait surtout de protéger leur fief, en particulier leur réserve loogienne… lors de la fondation du Royaume, le roi Loog avait accordé à la famille de tous ses compagnons de construire une réserve de nourriture inaliénable, même sur ordre de roi à part si le seigneur régnant en cédait une partie au roi en échange de contrepartie, en remerciement de tous les services rendus pendant la guerre, et parce qu’il ne les considérait pas comme acquis ou de la merde. Normalement, elle était censée être juste pour conserver assez de bled pour nourrir leur capitale un mois mais, il était devenue de coutume de demander d’agrandir la réserve loogienne à chaque fois que le seigneur en cédait une partie à la couronne… à force, la leur était devenue immense, assez pour qu’Egua tienne un an de siège sans ravitaillement… évidemment, les jumeaux n’avaient pas été assez cons pour donner un grain de bled de cette réserve pour le convoi, comme tous les gens avec deux neurones actives. Lambert les avait déjà quasi forcés à lui avancer de l’argent qu’il ne rembourserait jamais, il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin.
Mais bon, Alix voyait déjà les chiens errants venir gratter à sa porte, tout ça pour le supplier de leur donner l’aumône avec des yeux de chiot suppliant… puis japper et de montrer leurs petits crocs en menaçant de le mordiller avec…
« Qu’ils essayent, et je leur montrerais ce que c’est de vraiment mordre. Un chien errant ne fera jamais le poids face à un loup, » gronda-t-il intérieurement, se tendant comme un arc prêt à envoyer une flèche, son regard s’affutant dans le reflet de l’eau de son verre… il voyait presque le portrait effrayant de Guillaume à l’intérieur.
Il la but d’une traite, n’essayant même pas de calmer le torrent furieux en lui. Au contraire, qu’il l’alimente. Cette colère lui donnait de la force, la rage de protéger leur fief et de tout faire pour que ce désastre n’ait pas plus de conséquence sur lui et encore moins sur sa famille, même s’il devait égorger Lambert lui-même pour sa connerie… il n’en avait plus rien à foutre de ce connard à ce stade, même s’il avait intérêt à être discret pour ne pas finir la tête sur le billot le premier.
« Pour l’un ou l’autre… abusez de mon frère et de sa patience, ou que qui que ce soit utilise le louveteau pour le forcer à se tuer au travail, que ce soit Lambert ou Rufus, et je jure que je finis le travail des comploteurs à leur place… »
*
Les nouvelles de Fhirdiad arrivèrent d’abord par les marins à Gautier, puis avec les cadavres de leurs hommes pour les annonces officielles trois semaines après la Tragédie. Sylvain n’en croyait pas ses yeux. Tant… tant de corps et de morts ! Il sentait que c’était la pire idée du siècle comme tout le monde mais, il n’aurait jamais imaginé que ce serait à ce point-là ! Il n’y avait que la famille royale qui avait échappé par miracle à ce massacre ! Dire que Dimitri était là-bas ! Il avait surement tout vu en plus ! Non, il avait tout vu tout court ! C’était impossible qu’il n’ait rien vu… par les dieux d’Asgard, il devait être dans un état !
« Faudra que je négocie pour me rendre à la capitale dès que l’occasion se présentera, songea-t-il, sachant déjà qu’il ne pourrait pas aller à Fraldarius pour la morte saison après tout ceci, les routes étaient bien trop dangereuses, encore plus maintenant qu’il était majeur à Gautier. Dimitri doit être en miette à l’intérieur en plus de l’extérieur… par les Ases et les Vanes, tout ça car Lambert n’a écouté ni Snotra ni Odin ! C’est vraiment un roi sans yeux ! Résultat, il a emmené tout le monde à la mort et traumatisé à vie son propre fils ! Si ses blessures ne le tuent pas aussi ! Dimitri… je t’en supplie, survie… »
« Quel gâchis… grogna son père en lisant la lettre l’informant de ce qui s’était passé. Toutes ses vies perdues pour rien… apparemment, dans un éclair de conscience, Sa Majesté et Son Altesse auraient dit que ce n’étaient pas des duscuriens qui les ont attaqués… Son Altesse parle de corbeau à forme humaine ou d’humain à tête de corbeau…
Il jeta un regard suspect à Fregn, Miklan grognant à leur mère à la suite de leur père.
– C’est bien une attaque de sauvages ce genre d’embuscade, surtout pour des lâches comme les srengs. En plus, les autres magiciens comme ta sœur-là, Huld, couverts de tatouages de la tête au pied, c’est pas une de leur spécialité de se transformer en monstre ? Surtout que vous montez déjà des monstres à tête de corbeaux…
– Si c’était des métamorphes srengs, on ne vous aurait pas attaquer en pleine montagne, ce genre de terrain n’est clairement pas à notre avantage, même avec nos valravens, rétorqua-t-elle sans trembler. On aurait voulu vous attaquer malgré les traités, on aurait juste remonté le fleuve pour piller Fhirdiad puis se tirer ensuite. Ça aurait été bien plus rentable et moins dangereux. De plus, personne n’a intérêt à la mort de votre roi chez nous. Si on veut un bon défi, on va voir les Loups Inséparables ou la Grande Famille. De plus, quand on attaque, on a le courage de le faire chez vous, et aucun souverain raisonnable ne se serait faufiler ainsi en pleine montagne. Là, il n’y avait pas assez de bled pour que le défi en vaille la chandelle, c’est bien trop dangereux pour peu de résultat. Personne à part un roi sans yeux n’y serait allé pour la beauté du geste, et ils ne sont pas assez puissants pour se permettre une telle expédition, ou ils se feraient renverser à la seconde même où ils proposeraient l’idée à leurs concitoyens. »
Isidore fronça le nez à sa réponse, avant de demander à ce que quelqu’un effectue des recherches sur les magies permettant de se métamorphoser, puis donna ses ordres pour qu’on s’occupe des morts. Sylvain resta près de sa mère, l’aidant à poser ce qui restait de leurs armes dans les mains des défunts ou contre leur cœur pour ceux qui n’avaient plus de bras. C’était autant la coutume sreng que celle de Gautier pour les morts au combat après tout, même si les formules différaient.
« Merci pour tout ce que tu as fait, tu as bien mérité de te rendre au Valhalla accompagné des valkyries, soit fier de toi pour ta force et tout ce que tu as apporté à ce monde. Repose en paix jusqu’au Ragnarök… » souffla Fregn à chacun, imité par Sylvain. Isidore était occupé à autre chose qu’eux, et Miklan était déjà parti de l’autre côté de la forteresse, aucun des deux ne l’entendrait utiliser les formules srengs.
Quand ils eurent fini, ils se lavèrent les mains puis, Fregn alla ouvrir un tonneau rempli d’hydromel. Elle en remplit deux grands gobelets puis, deux bassines avant de répandre son contenu entre les morts, pour leur offrir un dernier verre chez les vivants et abreuver les chevaux des valkyries, aidé par son fils. À la fin, ils burent tous les deux leur propre verre en leur compagnie pour leur souhaiter un bon voyage.
« Personne n’est devenu un berserkr pendant les combats on dirait… commenta Fregn en finissant son hydromel.
– Un berserkr ? S’étonna Sylvain en se rappelant de cette légende. Ce sont les guerriers-fauves d’Odin en personne… pourquoi l’un d’entre eux apparaitrait chez les fodlans qui croient en Seiros et Sothis seule ?
– Hum, je ne t’en ai pas parlé ? Enfin, c’est vrai que c’est très rare. Exceptionnellement, des magiciens peuvent devenir des berserkir quand ils sont au plus profond du désespoir, ou quand ils n’ont pas d’autres choix pour survivre. Ils entrent alors en transe et se transforme en bête pour survivre à la menace, même si la plupart d’entre eux restent bloqué sous cette forme. Quand ils meurent en sachant se retransformer ou au combat, Odin les intègre dans son armée de berserkir où là, ils peuvent entrer en transe à volonté. On reconnait le corps d’un berserkr par la présence de fourrure ou d’attribut animal, un peu comme pour le Bavard, même si lui n’était pas un berserkr, bien trop pacifique pour ça. C’est justement en s’inspirant de ces guerriers que nos ancêtres ont mis au point la métamorphose animale. Étant donné la violence des combats, j’ai pensé qu’on pourrait en croiser un, et il aurait fallu une cérémonie funéraire spéciale pour lui alors, je faisais attention à tout signe étrange…
– C’est pas faux. Hum… j’ai vu personne ressembler à ça en tout cas… mais tu en as déjà vu ?
– Non, le dernier berserkr connu était justement le dernier Gautier avant que cette famille ne jure allégeance à Loog et à Fodlan. Gylfe Olofosson Gautier se serait transformé plus d’une fois en un énorme renard pendant qu’il combattait l’Empire, au départ pour empêcher l'annexion de ses terres à Adrestia, étant donné qu'il était du peuple sreng, puis pour le roi Loog qui lui avait prouvé qu’il méritait son dévouement. Les membres de sa famille se faisaient régulièrement exécuter pour rébellion et désespérait souvent mais, c’était le seul qui était aussi un magicien alors, il était parvenu à se transformer alors qu’il était sur le point de se faire capturer et couper la tête, raconta-t-elle.
Sylvain se souvient un peu alors de l’avoir aussi lu dans un livre d’histoire fodlan mais, qui disait que ces transformations n’étaient qu’un ajout de la légende pour embellir ou tâché son histoire selon les auteurs. Déjà qu’il ne fallait pas dire trop fort que Gautier avait été sreng et pas un territoire fodlan autonome toujours dressé contre l’empire, dire qu’en plus qu'un des fidèles compagnons du roi Loog était tellement sreng qu’il était aussi un berserkr des légendes, c’était un peu trop pour plusieurs personnes de Fodlan, Isidore le premier. Fregn but une gorgée d’hydromel avant de reprendre, pensive.
– Hum… j’ai aussi entendu parler de deux jumeaux de la même époque plus au sud qui aurait fait la même chose, l’un magicien, l’autre lancier mais, je suis moins sûr que c’était bien deux berserkir… après tout, il n’y en a qu’un des deux qui était magicien… enfin, on en a pas réentendu parler depuis chez nous… pour dire à quel point c’est rare… enfin, encore heureux étant donné qu’on peut très difficilement revenir en arrière. Pour Gylfe le Berserkr, il fallait plusieurs jours pour se retransformer et ça aurait été très douloureux, et je n’ai pas d’autres informations pour ces jumeaux, surtout que d’autres sources disent qu’ils ne l’étaient pas vraiment. Ça aurait été un frère et une sœur du même père mais, de mères différentes qui seraient nés le même jour et auraient développé un lien fusionnel semblable celui entre des jumeaux.
– On dirait l’histoire de Torf et Poppa Daphnel… se rappela Sylvain. Enfin, c’est surement mieux que ce soit aussi rare si c’est difficile de redevenir humain, encore plus vu comment on peut en devenir un. En plus, les berserkir deviennent des animaux à taille humaine mais, sans un esprit humain alors, ça doit être facile de les prendre pour de vraies bêtes sauvages. Même s’ils sont féroces, ils peuvent toujours être pris pour des cibles par des chasseurs une fois la fureur du combat passé.
– Oui, encore plus s’ils ne se calment pas… encore heureux dans un sens, cela n’est pas arrivé. Ils ont déjà dû tous sombrer au plus profond du désespoir, et aucun n’aurait dû se rendre dans ce convoi digne d’un roi sans yeux, ils ne méritaient pas de finir leur vie comme une bête sans conscience ni âme à part l’idée de survivre…
Sylvain hocha la tête en finissant son verre. Malgré tout ce qui s’était passé, c’était surement mieux qu’aucun berserkr ne soit apparu…
Fregn observa le champ de mort à leurs pieds, pensive. Tout ça pour un roi sans yeux… quel gâchis et quelle honte… c’était des personnes compétentes qui tenaient le gouvernail en ce moment avec les Loups Inséparables et la Grande Fratrie mais, ce n’était surement qu’une question de temps.
« Il faudra que j’essaye ce dont m’a parlé Huld, histoire de parer à toutes éventualités… ce n’est pas garanti que ça marche mais, ce sera toujours mieux d’essayer que rien. »
*
« Tu vas voir avec Ingrid ?
Francis regarda sa femme Diane, accompagné d’Hector et Colin, tous aussi inquiet que lui, tous portant leurs habits de deuils noirs et blancs. Plus de quinze jours après le départ du convoi et à peine une semaine et demie après leur retour sur leurs terres, ils avaient appris ce qui s’était passé lors du voyage… la lettre était arrivé avec le corps de Frédérique et tous leurs hommes. A part le prince et le roi, tout le monde était mort et depuis, Ingrid s’était enfermée dans sa chambre en refusant de sortir ou de prononcer un mot quand elle ne pleurait pas… ça faisait deux semaines maintenant…
– Oui… au moins lui faire dire quelque chose ou manger un peu…
– Et toi papa, tu as mangé ? Lui demanda Hector.
– Et toi maman ? Ajouta Colin. Vous n’étiez pas à table avec nous à midi…
Les deux parents échangèrent un regard mal à l’aise, avant que Diane n’ellipse la question, s’étant mis d’accord pour ne pas dire qu’ils ne mangeaient qu’une fois par jour à présent, pour donner leur nourriture à leurs enfants.
– Oui, ne vous en faites pas, nous sommes simplement débordés. On pourra remanger avec vous quand la situation se sera un peu calmée… on va essayer d’au moins être là à midi.
Elle ne mentait pas complètement, ils étaient débordés et savait à peine où donner de la tête, surtout que leurs caisses étaient presque vides. La santé financière n’était déjà pas très bonne de base – c’était même pour ça que Frédérique avait insisté pour aller en Duscur, parce que la compensation était très intéressante tellement personne ne voulait y aller – mais c’était encore pire maintenant… il avait dû contribuer un peu pour financer ce voyage et ils s’étaient saignés pour bien équiper leur fils ainé, en se disant que son gambison et son bouclier de voyageur pourrait toujours servir ou être revendu. La couronne n’avait surement pas les moyens de leur payer la somme promise, leurs terres étaient pauvres, et tout le Royaume allait surement devoir mettre la main à la poche pour le tenir debout et rembourser ce voyage… et Francis se maudissait de penser directement à tout ceci mais, il pouvait aussi faire une croix sur l’argent promis en dot par les Fraldarius pour le mariage d’Ingrid et Glenn… il savait que c’était la mort de son frère et de son fiancé qui avait poussé sa fille à s’enfermer mais, il devait aussi penser à comment s’occuper de son fief ou même de sa propre famille…
« J’y penserais une fois qu’elle ira mieux, c’est trop tôt… » décida-t-il en reprenant le chemin vers la chambre de sa petite.
La porte était fermée, comme toujours depuis qu’ils avaient su pour… dire qu’avant, Ingrid passait son temps dehors et ne restait dans sa chambre que pour dormir…
Toquant légèrement à la porte, Francis s’annonça, espérant ne pas trop entrer dans son espace mais, elle devait manger un peu.
« Ingrid ? C’est moi, je t’apporte ton repas. C’est de la soupe à l’oignon, tu aimes bien ça… » Pas de réponse. « Elle est bien chaude, tu devrais la manger maintenant, ça te réchauffera aussi un peu… on n’aura surement pas les moyens de se procurer du bois… » Toujours pas de réponse. Il ajouta alors. « J’entre.
Doucement, presque sur la pointe des pieds, le père ouvrit la porte de la chambre. Il trouva sa fille roulée en boule dans sa couverture, cachée dans un coin avec un livre dans les mains. Il le reconnut tout de suite comme le cadeau que lui avait fait Glenn pour son anniversaire, un recueil de légende de chevalerie… elle le lisait en boucle à chaque fois qu’il venait la voir depuis…
Francis l’approcha prudemment, avant de se baisser vers elle en demandant, tâtant le terrain.
– Cette histoire raconte quoi ?
– L’histoire de deux chevaliers… l’un disparait alors, l’autre se transforme en chien pour le retrouver… il n’arrête pas de chercher jusqu’à le retrouver, même s’il doit mourir d’épuisement… à la fin, ils se retrouvent et l’amour du disparu permet à sa fiancée de redevenir humaine… tu crois que ça peut arriver ? Peut-être que si ça arrive, je pourrais… je pourrais peut-être… moi aussi, je… je…
Elle se remit à pleurer, Francis abandonnant le bol sur le sol pour tenir sa fille dans ses bras en essayant de la consoler. Elle appelait Glenn, elle appelait Frédérique, elle appelait tout le monde… elle voulait revoir tout le monde, quitte à devoir s’enfermer dans le corps d’une bête mais, c’était impossible… complètement impossible…
– Je suis désolé… je suis désolé ma chérie… tout ça n’aurait jamais dû arriver… »
Ce fut les seuls mots qu’il trouva à dire, n’ayant aucune idée de ce qui aurait pu dire d’autres dans une telle situation, à part soutenir sa famille et ses enfants dans cette épreuve avec tout ce qu’il avait en lui…
*
Quatre semaines après leur arrivée à Fhirdiad, les funérailles collectives pour tous les morts et autant de nuit pratiquement sans dormir, Rodrigue arriva à prendre quelques minutes pour diner avec Félix. Ils mangèrent leur soupe coupée avec du pain pour la rendre plus consistante en discutant tous les deux, ayant peu d’occasion de le faire sans que le père ne soit épuisé. Il faisait tout le travail des personnes mortes avec les Charon, même si Rufus semblait vouloir faire le ménage dans sa première belle-famille en en éloignant plusieurs ou en les séparant, surement par peur d’une alliance familiale, voir avec les Fraldarius à cause des derniers évènements. Aux vues de l’instabilité qui s’étaient installé à l’Ouest, même si les seigneurs étaient des alliés de Rufus, ce dernier ne devait pas vouloir que l’Est devienne une force d’opposition, même si sa manière de faire les rendait bien moins efficace pour pallier aux difficultés actuelles. Le seul qui pourrait faire quelque chose pour contrer les actions du régent, c’était Lambert mais, si Dimitri se réveillait parfois quelques heures grâce à la protection d’Areadbhar, son père ne l’avait pas encore fait. Le prince ne serait pas aussi fragile, il aurait donné la Relique au roi mais, ce n’était pas le cas. Quand bien même, lors d’un moment de conscience à leur retour, Lambert aurait interdit d’enlever la protection physique de Blaiddyd à son fils, de peur qu’il ne survive pas sans elle. Au moins une chose de raisonnable de sa part…
Rodrigue fit tout pour éloigner ses pensées de lui. Il se ménageait dès que possible quelques minutes à partager avec son louveteau et pour écrire à Alix mais, c’était toujours si peu… il ne voulait pas gâcher ses instants si précieux avec Félix… sa petite forteresse de chaleur dans cette période si sombre…
Leur ordinaire était plus frugal que ce à quoi ils étaient habitués mais, pour économiser la nourriture et mieux la gérer, toute la ville était rationnée depuis le début de la semaine à l’exception des blessés et des malades, même pour les nobles. Ils ne mangeaient même plus de viande, à part le dimanche pour le jour de la Déesse, comme aujourd’hui.
« Tient Félix… Rodrigue lui donna sa part carnée, la posant dans son assiette.
– Et toi papa ? Tu aimes bien la viande aussi…
– Tu en as plus besoin que moi pour grandir correctement. Si tu ne manges pas assez, tu resteras tout petit, lui expliqua-t-il en se souvenant des histoires de Nicola, leur racontant que leur père était très petit car, devant courir dans tout son fief pour échapper à ceux qui voulaient lui voler son héritage et ses terres alors, il n’avait pas forcément accès à une bonne nourriture.
– Oui mais toi, tu es aussi très fatigué, tu travailles beaucoup, et c’est pas grand-chose, alors… il coupa la petite tranche de maigre pour lui en donner la moitié. Tient, pour toi.
– Merci mon louveteau », lui sourit-il.
Ils piquèrent tous les deux leur moitié et n’en firent qu’une bouchée en même temps, se faisant rire un peu tous les deux de leur synchronisation. Rodrigue passa un doigt affectueux sur la joue de son fils, le cœur plus léger d’être avec lui… ces rares petits moments de lumière avec les lettres d’Alix… il ne les échangerait pour rien au monde…
Ils finissaient de nettoyer leur assiette quand un serviteur entra dans l’étude. Rodrigue s’attendit à un nouvel appel à la vengeance contre Duscur mais, l’homme leur annonça à la place :
« Sa Majesté a repris connaissance. Il est encore faible mais, ses jours ne sont plus en danger. On vous demande immédiatement dans ses appartements.
Au lieu d’être soulagé, Rodrigue sentit tout son corps se tendre, comme avant un combat difficile. À part par l’entrebâillement de la porte, il n’avait pas vu et n’était jamais allé au chevet de Lambert, n’ayant tout simplement pas le temps de le faire entre toutes ses obligations et le peu de temps qu’il pouvait accorder à Félix ou pour écrire à Alix. Il avait à peine pensé au moment où Lambert se réveillerait ou si on lui annonçait sa mort… ce qu’il devait faire ou non, comment agir… il n’avait pas envisager que la simple pensée de le voir vivant l’angoisserait autant, pas au point de vouloir refuser… mais il devait bien obéir…
Le père sentit le poing de Félix se serrer sur sa manche, son petit grognant en s’accrochant à lui.
– T’as pas à le voir si t’as pas envie… pas après…
Rodrigue le fit taire en posant sa main sur ses épaules et en lui faisant non de la tête, un avertissement silencieux avec son air grave. Évidemment, son fils avait senti son appréhension… il devait faire plus attention à mieux caché ce qu’il ressentait… de plus, ils devaient faire très attention à ce qu’ils disaient, c’était dangereux. Rufus avait déjà jeté un noble au cachot pour avoir osé dire tout haut que Lambert était indigne de son statut de roi… un roturier aurait eu droit à la corde… il fallait être extrêmement prudent, même ses lettres avec Alix étaient codées quand ils se plaignaient l’un à l’autre de la situation, ce qui était un des rares moments où ils pouvaient vraiment vider leur sac sur cette farce grotesque… le père avait déjà prévenu son fils mais, c’était difficile pour quelqu’un d’aussi jeune de mentir autant sur ce qu’il pensait vraiment, encore plus après ce que Lambert avait fait à leur famille… mieux valait prendre les devants.
– C’est un ordre, je dois y aller. Mais tu peux rester ici si tu veux, tu n’es pas obligé de venir si tu ne veux pas voir Lambert tout de suite. D’accord ?
Félix fit la moue mais, accepta d’un hochement de tête. Rodrigue le remercia en passant sa main sur sa tête, avant de suivre le domestique jusqu’aux appartements de Lambert.
Plus ils se rapprochaient, plus le nœud de ses entrailles se resserra, l’appréhension montant à chaque pas, l’empêchant de plus en plus de respirer, comme si ses poumons avaient gelé… mais ce fut pire quand le père entra dans la chambre de son roi.
Il était là, allongé dans son lit, une de ses épaules complètement bandée à cause d’un coup de hache qui aurait surement pu le décapiter, si le coup avait été plus précis. Des brûlures de magie noire le recouvraient de toutes parts (mais il était encore en vie contrairement à Glenn, dont le torse avait été explosé par un sort), plusieurs de ses os étaient cassés (mais il était encore en vie contrairement à Nicola, dont tous les os avaient été si disloqué qu’on n’avait pas pu le ramener), ainsi que des coupures et une contusion à la tête… …heureusement sans gravité (mais il était encore en vie contrairement à Jacques dont le crâne avait été explosé à coup de masse)… cela ne devrait pas le tuer (contrairement à tous les autres membres du convoi). Il avait l’air hagard, le teint gris, les yeux ternes et cernés mais, il bougeait encore…
Lambert bougeait encore lui…
Rodrigue n’avait rien ressenti de tel quand Dimitri avait entrouvert les yeux. Pour lui, cela n’avait été que du soulagement de le voir bouger, parler un peu, de le voir demander comment allait les jeunes duscuriens dont la famille les avait sauvés, l’ayant accompagné à Fhirdiad, son sourire de voir le frère et la sœur vivants à ses côtés. Cela sonnait parfaitement juste de le consoler quand il s’était excusé que tout le monde soit mort, surtout Glenn qui serait mort à sa place… c’était normal et la vérité de lui dire que ce n’était pas de sa faute… ce n’était pas sa faute, c’était une victime de toute cette histoire lui aussi…
Là, quand Lambert tourna son regard bleu terne vers lui, l’air désolé, perdu, Rodrigue ne ressentit rien de tout cela, juste un vide profond qui transperçait sa poitrine, un torrent furieux rempli de mépris se déversant à l’intérieur. Il savait qu’il n’en restait plus grand-chose, encore plus du côté d’Alix mais, ils avaient été amis tous les trois, ils avaient même grandi ensemble, côte à côte pendant des années… mais là, en le voyant ici, allongé dans ce lit et en vie alors que tant de monde était mort… alors que Glenn, Nicola, Jacques et tellement d’autres de ses proches et sujets étaient morts comme ils l’avaient tous anticipés… quand Lambert les avait tous jeté à la mort sans réfléchir… son esprit ne put penser qu’à une seule chose quand son roi bafouilla, ne pouvant ne rien dire d’autre de toute façon :
« Je suis désolé… »
« Tu es tellement pathétique… tes excuses ne me rendront jamais mon fils et mon compère, ni aucun autre enfants, parents, frères, sœurs, cousins, tantes, oncles, amis et mêmes rivaux et ennemis de personne… tu ne ramèneras jamais personne avec tes excuses, il fallait y penser et écouter ce que tu ne voulais pas entendre avant chien idiot… »
Cependant, Rodrigue se força à dire avec soulagement, même s’il devait en vomir après. Il devait dire ceci, pour le bien de sa famille et pour protéger ce qui lui restait.
« Je suis heureux de vous voir hors de danger Votre Majesté… J’espère que vous vous rétablirez vite… »
Ses mots creux semblèrent contenter Lambert, qui arriva à grimacer un sourire triste et rassuré en le voyant mais, cela ne fit que donner un haut-le-cœur à Rodrigue. Il ne voulait pas ça, il voulait son fils ! Son compère ! Ses sujets dont il avait trahi la confiance en étant obligé de les envoyer à la mort ! Rodrigue sentait la colère d’Alix d’ici, savait exactement à quoi il penserait s’il était à sa place comme s’il était à côté de lui… ils étaient toujours blessés en même temps, même en ne recevant aucun coup… l’autre était l’un et l’un et l’un était l’autre, depuis toujours…
« Mais quel connard… il gobe tout ce qu’on lui raconte sans hésité… comme s’il n’avait pas envoyé tout le monde à la mort lui-même… c’est de sa faute si on est dans la merde jusqu’au cou ! Alors, tu ranges tes excuses, vire Rufus et tu nous laisses gérer avec des gens compétents ! »
Rodrigue savait que ce serait ce à quoi penserait Alix en voyant tout ceci… les jumeaux seraient aussi inconscients que lui, ils lui enverraient surement tous leurs reproches dans la figure avant de le laisser se débrouiller seul… mais pour garder la tête sur les épaules dans tous les sens du terme et pour le bien du Royaume, ils devaient garder le silence…
Le duc échangea alors des banalités avec Lambert, lui demanda comment il se sentait, puis l’informa de l’état de Dimitri et du Royaume, ainsi que les premières actions qu’ils avaient fait avec Gustave, Lachésis et Thècle Charon maintenant qu’elles étaient à la capitale… quand Rufus les laissait travailler en paix et sans détricoter tout ce qu’ils faisaient quand ça ne lui plaisait pas, c’était lui le régent officiel après tout… cependant Gustave l’empêcha de lui en parler, Lambert était trop fatigué pour ça… ils purent discuter que quelques minutes avant que le blessé ne se rendorme…
Quand il ressortit enfin de cette chambre et retourna mécaniquement dans son bureau pour se remettre au travail, Rodrigue avait toujours ce mauvais gout dans sa bouche, sa gorge serré… tellement que le nœud fissurait tout ce qui l’entourait, sa magie réagissant bizarrement à tout ceci… il voudrait tellement qu’Alix soit là…
« Et bien, quelle tête d’enterrement…
Le duc fit tout pour ne pas montrer quoi que ce soit en entendant Rufus l’approcher, le coupant sur le chemin de son étude. Il regarda le… régent l’approcher, la seule personne de tout le palais à peu près en forme et de relative bonne humeur, même s’il agitait les envies de revanches des seigneurs de l’Ouest. À ses joues bien pleine et son énergie, il ne devait pas respecter le rationnement mais bon, c’était le cadet des soucis de Rufus de respecter les règles et il ne s’en cachait pas… si Lambert ne tarderait surement pas à être l’un des hommes les plus détester du Royaume, Rufus l’était déjà aux vues de son comportement et de ses propres prises de position… discrètement, Rodrigue répondit en respectant l’étiquette.
– Veuillez m’excuser, je suis simplement très fatigué, mes devoirs me prennent énormément de temps et d’énergie.
– Bien, on aurait dit que vous étiez déçus de voir mon frère en vie, gronda-t-il avec un sourire qui devait se vouloir menaçant mais, qui n’impressionnerait pas Rodrigue si ce n’était pas le régent, il avait vu largement pire comme adversaire. J’avoue que je trouvais ça suspect après ce qui s’est passé, encore plus quand je vous voie être contre la guerre contre les duscuriens, alors qu’ils sont évidemment coupables.
– Je ne songerais à rien de tout cela envers Sa Majesté, lui assura-t-il en repoussant son malaise de tout à l’heure, ne devant rien montrer à Rufus s’il tenait à sa tête. Et je ne fais qu’écouter les dires de Sa Majesté et de Son Altesse, toutes deux jurent que les duscuriens ne les ont pas attaqués, mais sauver au contraire. Ils doivent surement la vie aux villages voisins, en particulier la famille Molinaro qui se sont occupés d’eux. Son Altesse était dévastée quand il a appris ce qui était arrivé à ce village à qui son père et lui doivent la vie. Si l’enquête prouve la culpabilité des duscuriens, je reverrais mes positions mais pour le moment, nous devons surtout penser au maintien du Royaume dans cette période de césure et de deuil. Les Charon, les Gautier, mon frère et moi-même pensons préférables d’épargner une guerre à nos finances, et d’orienter le maximum de nos fonds vers le maintien des aides aux nécessiteux, l’achat de vivres de première nécessité, de l’administration, la justice, la protection des routes et la lutte contre le brigandage, expliqua-t-il encore en faisant tout pour ne pas se tirer une flèche dans les pieds au passage.
– Hum… bien, même si cela me semble bien lâche et facile. Cependant… », Rufus lui attrapa le bras, serrant comme il pouvait malgré son absence totale d’entrainement, sauf à celui des plaisirs, « …vous n’êtes pas sans ignoré que mon père Ludovic vous portait en haute estime, et même bien trop si vous voulez mon avis. Vous avez intérêts à être à la hauteur des louanges que le vieux vous faisait, me suis-je bien fait comprendre ?
– Bien évidemment, mon seul désir est la survie du Royaume et de son peuple, comme feu Sa Majesté le roi Ludovic l’avait toujours à cœur. Je me dévoue corps et âme à cet objectif de bien commun.
– Tant mieux, cela vaut mieux pour votre tête. Ne vous prenez pas pour plus que vous n’êtes, surtout que vous semblez assez lent à la tâche alors que le pire a été évité. Lambert et Dimitri sont en vie, c’est tout ce qui compte. Vous devriez vous en réjouir.
Rodrigue se mordit la langue, faisant tout pour être aussi impénétrable que possible. Rufus le répétait souvent celle-là…
« Arrêtez d’être triste car, des membres de votre famille et de votre peuple sont morts pour rien dans une boucherie évitable. Soyez plutôt heureux et parfaitement satisfait car, mon frère et son fils sont encore en vie. Si ça va pour la famille royale qui est MA famille, cela va pour tout le monde alors, retournez au travail sans vous plaindre. »
Enfin… c’était comme ça que ça sonnait dans les oreilles de tout le monde. Les sœurs Charon étaient les premières à vouloir l’étrangler pour ça, ayant perdu treize frère, sœur, beaux-frères, belles-sœurs, neveux et nièces dans la Tragédie, comme pratiquement tout le palais et la ville mais, tous savaient que la phrase suivante était l’ordre de se taire sinon, c’était la corde.
Le duc répondit alors, faisant tout pour être parfaitement dans son rôle de subordonné.
– Je remercie tous les jours la Déesse pour la survie de la famille royale. Ma lenteur et celles de mes associés s’expliquent par la surcharge de travail et le manque de mains, plusieurs d’entre nous sont morts pendant la Tragédie. Nous travaillons également à résoudre ce dernier problème avec les sœurs Charon. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser Votre Altesse, je me dois de retourner à mes tâches », déclara-t-il avec une révérence respectueuse et en soulignant le « Votre Altesse » en se montrant le plus soumis possible au régent afin de respecter ses désirs et ne pas s’attirer ses foudres.
Rodrigue s’esquiva pour se rendre dans son bureau après avoir vu le sourire satisfait de Rufus. S’il se montrait suffisamment docile envers lui, il devrait plus facilement pouvoir manœuvrer dans l’administration et refuser des choses à ses fidèles, arguant qu’il n’était pas contre lui mais, juste en désaccord. C’était humiliant de s’aplatir devant un homme tel que Rufus, et ça n’arrangeait pas cette impression de vide interne en lui mais, cela en vaudrait la peine si cela pouvait protéger des vies et le Royaume, en particulier si ça protégeait sa famille.
Le duc travailla jusqu’à tard, cette sensation désagréable ne le quittant pas une seconde jusqu’à ce qu’il arrive à se trainer jusqu’à ses appartements, à bout de force, comme si voir Lambert puis Rufus l’avait vidé de son énergie.
Cependant, quand il entra, il fut accueilli par Félix, encore debout malgré l’heure tardive, un chat tricolore à côté de lui, appelé « Fleuret » à cause de ses tâches ressemblant à des fleurs et en référence à Fleurette. C’était un des errants qui parcouraient le palais, son fils l’avait pratiquement adopté depuis qu’il était ici, il lui tenait compagnie. Les cahiers de Félix étaient entassés sur le bureau, ses mains couvertes d’encre indiquant qu’il avait bien travaillé pendant la journée. Rodrigue faisait attention à ce qu’il ne néglige pas trop ses études, il aurait toujours besoin d’une tête bien faite, encore plus dans une période aussi incertaine qui s’annonçait. Deux assiettes aussi pleines que le rationnement le permettait les attendaient aussi.
Son louveteau sauta du banc quand il le vit rentrer, se précipitant vers lui pour enrouler ses bras autour de sa taille. Il ne dit rien mais, Rodrigue comprit où il voulait en venir. Son inconfort d’avoir revu Lambert s’envola, chassé par son envie de serrer Félix dans ses bras, comme si c’était un miracle de le voir en vie… c’était un miracle qu’il soit en vie, il était né si faible… il était encore si fragile, qu’un enfant… mais il était aussi si fort, ne tombant pas… comme sa mère… comme toujours… Rodrigue ferait tout pour qu’il ne risque rien…
« Je suis un père horrible, je m’appuie plus sur mon fils que l’inverse… je suis désolé Félix… mais merci pour tout… merci d’être là… je t’aime mon louveteau, plus que tout… je te protégerais… »
Ils mangèrent tous les deux avant que Félix n’aille dormir, Fleuret contre sa poitrine. Allumant une petite sphère de feu au-dessus de sa feuille, Rodrigue écrivit à Alix pour raconter tout ce qui s’était passé aujourd’hui, tout en codant leur lettre personnelle, écrivant à l’ammoniac entre les lignes ordinaires. D’habitude, il écrivait leurs codes dans une autre encre invisible qui se révélait à la chaleur, il pourrait feindre que ces mots n’étaient que des grognements entre frères et de la prudence excessive mais là, c’était des états d’âmes plus dangereuses pour eux… mieux valait utilisé une encre sympathique nécessitant un réactif, même s’il devait l’économiser… il voulait juste en parler plus avec Alix que seulement en devinant ce qu’il pensait.
Une fois sa lettre scellée et avoir réciter ses prières pour sa famille, le Royaume et les morts, Rodrigue alla se coucher après avoir vérifié que son fils allait bien, s’enfonçant dans un sommeil agité, sa magie picotant dans ses veines à cause de toutes les émotions de la journée.
*
« Grmph… il ne manque pas de culot celui-là… »
Rufus descendit un verre de vin dans ses appartements, repensant à sa confrontation avec Rodrigue plus tôt. Il savait qu’il mentait, ce type mentait mal et cela se voyait. Il disait se réjouir de la survie de la famille royale et pour Dimitri, le régent voulait bien y croire mais, pour Lambert, il savait que c’était faux, même si rien ne l’indiquait sur son corps quand il parlait, Rufus le sentait ! De quoi il se plaignait ?! Lambert était en vie et Dimitri aussi, le Royaume qu’ils aimaient soi-disant tous allaient survivre, pas la peine de faire des têtes d’enterrement à chaque fois qu’il voyait leur roi ! ça devrait les rassurer au contraire ! Ils cachaient tous quelque chose, c’était sûr ! Tous ! Tous ! Et ce loup enragé le premier ! Mais c’était impossible de le prouver ! Son visage était aussi impénétrable que celui de ce glaçon de Ludovic !
« Foutu loup enragé ! »
Enfin bon, il avait pu voir Rodrigue s’aplatir et ça, Rufus ne pourrait jamais s’en lasser. Voir l’un des favoris évidents et avérés de son père devoir admettre ce qu’il était, qu’un simple vassal dont il pouvait demander et obtenir la mort quand il voulait, c’était satisfaisant.
« La prochaine fois, je le fais s’agenouiller devant moi, qu’il apprenne enfin où est sa vraie place. »
Sortant la clé de sa chemise de corps, Rufus ouvrit doucement sa cassette où il gardait le testament de son père, le lisant encore, se rappelant de ce vieux lion édenté et essoufflé, en train de dépouiller son propre fils de son héritage avec sa stupide idée de monarchie élective, tout ça pour choyer les rejetons de son « grand frère » ador��.
« …ainsi, écrivait la main tremblante de Ludovic, secoué de toux et de crachat de sang tuberculeux, les tâches rendant le parchemin presque illisible à plusieurs endroits à présent mais, Rufus le connaissait par cœur à ce stade, en mon âme et conscience, je me dois de l’admettre et reconnaitre que dans la situation actuelle, si je devais voter pour élire le prochain roi, ma voix irait aux jumeaux Rodrigue Achille Fraldarius et Alix Persée Fraldarius. Selon mon expérience, mon esprit et ma propre réflexion, ainsi que l’observation de leurs parcours et décisions antérieurs, ils sont les plus à même de prendre soin du Royaume pour le mener vers un jour meilleur. … »
Rufus froissa le papier entre ses mains, maudit les noms encore parfaitement visibles malgré le sang qui noircissait de jour en jour, même s’il n’arriva toujours pas à le jeter au feu. Ce vieux lion… il le voyait encore, le teint gris, les joues creuses, les yeux mort… un squelette vivant juste rempli de maladie, vidé de vie et de force mais, qui en trouvait encore assez pour affirmer qu’il ne laisserait jamais Lambert devenir roi, qu’il n’était pas fait pour ça et qu’en substance, il était indigne de cette tâche… il serait encore là, Ludovic s’en donnerait surement à cœur joie pour dire qu’il avait raison… après tout, ce n’était qu’un bloc de glace insensible avec juste le Royaume et la famille de son « grand frère » Guillaume en tête…
« Alors père ? Ils s’en sortent comment tes petits favoris ? Si intelligents, si habile, si compréhensifs des besoins du peuple, si raisonnables et avec la tête sur les épaules ? Et la famille de ta petite créature Héléna qui était – oh ! – bien plus douée que Lambert en politique, tout comme le reste de sa fratrie ? Qui mettrait Lambert sur le droit chemin en étant sa petite femme ? Tu dois te sentir bien con de les voir tous échouer comme ça et d’avoir provoqué toutes ses morts, avec l’aide des duscuriens. Ils auraient préparé ce voyage sérieusement, rien de tout ça ne serait arrivé. Enfin, te connaissant, tu dirais à Lambert qu’il est trop naïf et borné… grogna-t-il tout seul en renfermant les documents volés à double tour dans sa cassette. S’ils sont si forts, je peux bien les titiller un peu, ils s’en sortiront bien… Déesse, j’aimerais tellement voir ta tête ! »
*
« Derdriu ! Derdriu à l’horizon capitaine ! Cria le marin au nid-de-pie.
– Aaaaah ! C’est bon de revenir à la maison !
– Surtout qu’on a fait de bonnes affaires !
Ivy sourit en voyant ses hommes s’agiter tout en travaillant, nouant et dénouant les bons nœuds, veillant aussi à ce que les voiles tiennent correctement le vent. Elle-même tenait la barre, son navire volant sur les vagues alors qu’elle aussi voyait leur port d’amarrage, bien protégé par la mer au fond de sa lagune. Après six mois à commercer en Almyra, ça faisait du bien de retrouver leur Alliance bien-aimé à la plupart d’entre eux, même Ivy avait déjà hâte de reprendre la mer pour se rendre en Faerghus. Ça faisait une éternité qu’elle n’avait pas rendu visite aux jumeaux, Glenn et Félix, elle avait plein de choses à raconter aux garçons ! Elle avait aussi mis la main sur un thé que Félicia aurait surement adoré si elle était encore parmi eux, elle voulait aussi passer lui dire bonjour et le partager avec elle, même si Ivy était bien moins bec sucré qu’elle. Enfin, avant ça, fallait déjà qu’ils passent les bancs de sable recouverts par la marée haute, puis déchargent leurs marchandises… Ivy devait aussi payer ses marins, mettre l’argent dont ils n’avaient pas besoin pour leur prochain voyage à la banque, aller refaire leurs passes-ports et papiers officiels pour cette année car, l’administration adorait les épices… bref, autre chose à faire que rêvasser avant de retourner voguer sur les flots !
– Vous discuterez à terre ! Passons le Croche-Navire et on parlera en descendant notre butin ! Ordonna-t-elle alors que Noce s’envolait de son épaule pour ajouter.
– Passage dangerrrreux ! S’exclama le perroquet gris à la queue rouge en volant tout autour des marins. Tout le monde sur le pont !
– Bien capitaine ! »
Habilement, ils passèrent le banc de sable piégeux puis, arrivèrent à bon port. Une fois les formalités administratives réglés, leurs cargaisons en lieu sûr, les rendez-vous pris et les intermédiaires payés, ils allèrent tous fêter leur retour à leur taverne habituelle, buvant à leur santé une grande chope de bière.
« Et bien Ivy, ça fait un moment qu’on ne vous avait pas vu ! S’exclama la tavernière, une bonne connaissance à eux à force. Vous êtes allés plumer qui cette fois pour ramener un pactole pareil ?
– Almyra pendant six mois et on a fait des affaires complètement légales Tessa, lui assura-t-elle avec un sourire. C’est pas ma faute si les gens sont nuls pour négocier. En tout cas, ressert moi une bonne choppe, ça me changera du jus de fruit !
– À la vitesse où vous videz vos verres, je parie que vous étiez dans la partie où ils n’ont pas le droit de boire de l’alcool, ria la tavernière en devinant déjà qu’elle allait faire une excellente recette ce soir.
– Ouais, loi divine du coin. Ils fument pour se mettre la tête à l’envers eux. J’ai essayé quand je suis allée là-bas la première fois mais, c’est pas à mon gout. Rien ne vaut la bonne bière derdrienne pour nos palais leicesters !
– Tu m’étonnes… et vous ramenez quoi de là-bas ?
– De belles étoffes, des pigments, des épices qui se mangent, des livres de tout et n’importe quoi, de l’encens, de l’ivoire, de l’or… la routine habituelle pour un petit voyage en Almyra orientale… lista-t-elle en prenant une autre gorgée du liquide ambré et rond sur sa langue. Et ah ! Du thé aux aiguilles de pins d’Almyra et du sucre au thé…
– Du sucre au thé ? Répéta Tessa en en croyant pas ses oreilles.
– C’est du thé mais horriblement sucré mais que veux-tu, ma Félicia adorait le sucre alors, quand je rentre, je lui en ramène pour le partager avec elle sur sa tombe et lui raconter mes derniers voyages comme au bon vieux temps. Son mari et ses gosses adorent les trucs avec du piquant par contre alors, je leur ramène du thé aux aiguilles de pin qu’il adore. Je voulais aussi leur ramener un chat avec le nez tout écrasé vu que ce sont des grands amoureux des chats mais, son proprio n’a pas voulu me le vendre, et comme j’avais rien fait d’illégal en six mois, je me suis dit que j’allais pas tenter d’avoir une prime sur ma tête dans un autre port, surtout qu’ils n’auraient pas apprécié… donc bon, pour une prochaine fois… prochaine arrêt : chez eux ! Je me remplierais aussi les poches au passage, c’est un des coins les plus riches du Royaume !
– Euh, ta petite Félicia ? C’est la petite malade des Lebur non ? C’est pas elle qui a épousé un grand noble du Royaume ? La questionna la tavernière, un air sombre passant sur son visage. Je me souviens qu’une fois, des crétins t’ont attaqué ici pour te prendre en otage et la faire chanter…
– « Tenter » de me prendre en otage, corrigea-t-elle sans louper la gravité sur son visage. C’est finalement moi qui aie fait jurer à ses marins de latrine d’être gentils avec les demoiselles, en particulier celles de Faerghus et si je les prenais à piller les côtes de Fraldarius, c’est moi qui allait les envoyer par le fond pour jouer avec les poissons, si c’est pas sa belle-famille qui le faisait en premier. Je suis une Drake, j’ai une réputation à tenir, et Félicia et sa famille sont mes petits protégés, on touche avec les yeux et de loin. Donc oui, c’est ma Félicia, et prochaine destination, le Fort Egua par les voies fluviales. Pourquoi ? Il s’est passé quelque chose ?
– T’es pas au courant ?! Ah non, attend, c’est vrai que vous êtes revenus qu’aujourd’hui et que l’info est arrivée y a trois jours, ça n’a pas eu le temps d’arriver plus loin… marmonna-t-elle avant de lui apprendre. C’était le mois dernier, le roi de Faerghus s’est rendu en catastrophe à Duscur. Mais quand je te dis en catastrophe, c’est vraiment en deux lunes, le voyage a été décidé par le roi puis, ils sont tous partis et ils ont raclé partout où ils pouvaient pour avoir les fournitures nécessaires pour le voyage ! T’as raté un bon marché si tu avais des bleds ou des fèves à vendre d’ailleurs, ils prenaient tout ce qu’il trouvait ! Le convoi s’est fait attaquer sur le chemin et ils se sont fait écraser ! Seuls le roi et le prince s’en sont sortis vivants, tous les autres sont morts sur place !
– Attends… quoi ?! S’étrangla Ivy, l’inquiétude lui serrant la gorge. Tu sais qui était dans ce convoi ?! Et ils sont partis en deux mois pour un voyage pareil ?! Pourquoi ils ont fait ça ? Il s’est passé quoi ?
– Apparemment, y a un des petits chatelains de la frontière qui voulait agrandir son fief en conquérant des terres duscuriennes alors, crise diplomatique et le roi a décidé de se rendre en Duscur en signe de bonne volonté…
– Quoi le roi a décidé ? Il doit se concerter avec les grands pour faire quoi que ce soit normalement, sauf à être un Clovis le Sanglant ou l’empereur d’Adrestia. Le roi de Faerghus doit s’appuyer sur les autres seigneurs pour prendre des décisions pareilles, et je les connais ceux-là. J’ai été à Garreg Mach avec eux et je les ai revus plusieurs fois. Ok, le Lambert, il a clairement pas inventé l’eau tiède et c’est un bel idiot que même Noce pourrait vaincre dans une négociation mais, ses seconds, les jumeaux Fraldarius, ils en ont dans le crâne ! Ils n’auraient jamais laissé faire ça !
– Ah pour le coup, le travail en équipe avec les grands et leur accord, il s’est assis dessus le roi, c’était sa décision seule et tout le monde le sait. C’était le voyage du roi et point, ça la rendu très impopulaire d’ailleurs vu que c’était fait dans une telle précipitation que personne ne voulait y aller. Apparemment, les seigneurs de l’Ouest ont trouvé leur intérêt vu qu’ils étaient tous derrière le roi mais, à l’Est, c’était une véritable levée de bouclier mais bon, ils ne pouvaient pas trop l’ouvrir car sinon… tu sais ? Haute trahison, obéissance au seigneur suzerain, les devoirs du vassal, devoir d’obéissance, tout le monde fait la même chose et y a pas de table ronde pour décider à plusieurs ce qu’on fait, et tous uni ensemble devant l’adversité, tout ça…
– Tous unis devant l’adversité et derrière la connerie oui… grogna Ivy. Les nobles se foutent peut-être sur la gueule quand ils ne sont pas d’accord dans l’Alliance mais, ça lui aurait fait les pieds au Lambert de se prendre une révolte nobiliaire dans la gueule… enfin, en deux mois, ils n’ont pas dû avoir le temps de s’organiser… et tu sais qui était là-bas ? Au moins les bataillons de troupes envoyés ? Insista-t-elle avant de préciser, morte d’inquiétude. La jeune garde princière, elle y était ? Elle est directement affectée à la protection du prince.
– Alors, elle devait y être. Comme personne ne voulait y aller, ils ont dû prendre de gens au hasard alors, s’il pouvait prendre des régiments qui doivent suivre quelqu’un comme des toutous pour la surveiller comme le lait sur le feu, tu penses bien qu’ils n’allaient pas cracher dessus, rétorqua la tavernière avec un air blasé, avant de demander, plus inquiète. Tu connais quelqu’un dedans ?
– Oui, le fils ainé de Félicia fait son service là-dedans…
– Ah… alors… Tessa se tut une seconde, remplit un verre d’eau qu’elle posa sur le bar devant la marchande puis, marmonna, sincère. Je suis désolé… surtout qu’il ne devait pas être bien vieux… si… si t’as besoin de parler, n’hésite pas, je t’écouterais sans problème…
– Ivy… parrrrdon… babilla Noce en prenant une de ses courtes mèches dans son bec.
La marin les remercia d’un regard, passant sa main sur les plumes bien entretenu de son compagnon de toujours, puis en buvant doucement l’eau offerte par Tessa. Ça faisait du bien… et refroidissait un peu ses nerfs… Déesse, fallait pas que ce crétin de Lambert lui tombe dessus ! Enfin, avec un tout petit peu de chance…
– Merci à vous deux… elle finit son verre d’une traite avant de déclarer, déterminée. Raison de plus pour que je me rende à Fraldarius. Va leur falloir des vivres et des fournitures, et ça me permettra d’avoir des infos de première main. Qui sait ? Peut-être que quelques soldats ont survécus dans le lot ? C’est pas possible qu’il ait tué tout le monde jusqu’au dernier mais, qui ait loupé la famille royale alors que c’était surement les plus important à descendre du convoi… j’ai déjà pris mon rendez-vous et payez mes épices à l’administration pour refaire mes papiers. Je les ai, et je file là-bas.
– Comme tu veux, mais méfie-toi un peu, y a le vieux Riegan qui est en train de chercher des navigateurs pour se rendre en Faerghus. T’es une des meilleurs de toute l’Alliance, il risque de te demander de l’accompagner là-bas. En plus, voyager à bord du navire d’une Drake, c’est l’assurance d’avoir une paix royale pendant toute la traversée.
– Merci du compliment, je sais me faire respecter. Et c’est clair, ce vieux cerf est doué pour débarquer avec juste l’argent pour acheter un rouleau de tissu mité, et repartir avec une cargaison de soierie, marmonna Ivy, connaissant – et respectant – la ruse de son grand-duc qui les avait tirés de pas mal de pétrin, et elle préférait ça à un crétin fini.
– Ouais, et il est encore en forme pour son âge. Il a… quoi ? Quatre-vingts ans cette année ? Et pas plus tard qu’y a trois mois, il avait le projet de rendre visite à sa fille mais bon, quand tu pars avec un arc et une épée dans les bagages, les retrouvailles familiales n’allaient pas forcément être des plus chaleureuses, c’est moi qui te le dis. C’est encore le meilleur archer de toute l’Alliance.
– Comme quoi, commencer à régner avec un taré assoiffé de sang comme Clovis juste à côté, ça forge le caractère. Enfin… s’il me laisse mettre les voiles pour Fraldarius, ça vaudrait le coup de jouer les passeuses pour lui. Pour le moment, tout ce que je veux, c’est savoir comment va la famille de Félicia. Je leur en dois plusieurs en plus, je peux bien leur offrir un petit coup de pouce…
– Capitaine… grrrrand cœurrrrr ! Babilla Noce.
– Oh la ferme, faut bien que j’entretienne mes relations commerciales, rétorqua-t-elle alors que son compagnon de toujours se serrait effrontément contre sa tête. Et je tiens quand même un peu à eux…
Ivy se mit à réfléchir à son organisation dans les prochains jours. Avec un peu plus d’épices que nécessaire, elle aurait ses autorisations en deux semaines au lieu d’un gros mois, et encore plus si le grand-duc lui demandait de l’emmener à Faerghus. Non pas qu’elle ait très envie d’être le toutou des nobles mais, ce ne serait que pour une fois, et Geoffrey était également quelqu’un de bien à l’académie, contrairement à sa sœur alors, si ça pouvait arranger le grand-duc et son héritier, ça pouvait l’arranger elle aussi… et lui ouvrir de nouveaux marchés avec de nouveaux clients potentiels à la cour de Derdriu.
« Bref, j’ai plus d’opportunité de me faire du blé pour retourner naviguer comme je veux où je veux, et je peux aller voir les Fraldarius et savoir comment tout le monde va, c’est tout bénèf’ pour moi… faudra juste que je me retienne de baffer Lambert, ça devrait aller comme condition. »
*
« …c’est une honte ! Quel genre de père êtes-vous ?!
– Un qui ne veut pas salir la mémoire de son fils avec du sang d’innocent.
Rodrigue fit tout ce qu’il pouvait pour garder son calme, les mains posées sur son bureau pour qu’elle ne trahisse aucun état d’âme, bien malgré sa fatigue et celle d’Alix. Tout un groupe de nobles se faisant appeler « les vengeurs » venaient de pratiquement défoncer sa porte, l’interrompant alors qu’il rédigeait un ordre d’arrestation pour Kleiman avec Lachésis et Thècle, ce dernier ayant provoqué toute cette situation. Il savait que Rufus allait le casser, comme le procès lancé par Lambert contre lui pour avoir attaqué Duscur sans sommation et tué vingt-et-un d’entre eux. Kleiman avait réussi à se faire très apprécier par le régent, en appelant à la contre-attaque immédiate contre les duscuriens mais, au moins pour la forme et pour les on-dit, ils devaient le faire. Les serviteurs étaient au courant que Lambert et Dimitri n’avaient vu aucun duscurien, ils avaient déjà fait tourner l’information en discutant en ville et même si beaucoup était persuadé du contraire, le doute permettait de juguler l’envie de vengeance de beaucoup. Une fois l’état de choc passé, Lambert serait surement haï et sa parole caduque mais, il devait en profiter tant qu’elle avait encore de la valeur. Ça leur ferait gagner du temps et pour ça, c’était tout ce dont ils avaient besoins. S’ils arrivaient à instiller suffisamment de doute dans la certitude que les duscuriens avaient organisé ce fiasco, ils pourraient peut-être empêcher la guerre… enfin, il priait la Déesse pour que ça marche dans les milieux roturiers.
Par contre, pour les nobles, ce serait mission presque impossible, ils avaient bien trop à gagner dans une guerre avec Duscur, que ce soit en butin ou en possible annexion. Encore, à l’Est où la zone d’influence des Charon et des Fraldarius était forte, ça allait, leurs vassaux et métayers étaient plus remontés contre le roi à force. Gautier était surtout occupé à faire en sorte que les srengs respectent leur tradition de ne pas attaquer un adversaire à terre. Les Galatéa étaient peut-être fous de rage contre les duscuriens et voulaient les faire tous payer jusqu’au dernier, le comté était coincé entre les Charon et les Fraldarius, et il était pratiquement ruiné. Francis ne pouvait pas se permettre de perdre d’argent dans une telle expédition, autant égorger son peuple lui-même, ce serait plus court que les faire mourir de faim.
Mais à l’Ouest, c’était une tout autre paire de manche… à part Rowe qui était une seigneurie assez importante en termes de taille et de puissance, et un peu Mateus derrière, les autres étaient bien plus petites et morcelées. D’un côté, s’était très pratique pour profiter de leurs divisions internes, ils avaient beaucoup de mal à s’organiser entre eux sans se manger le bec les uns des autres, mais de l’autre, beaucoup nourrissaient l’ambition d’agrandir leurs terres ailleurs et d’augmenter leurs revenus et leur influence par tous les moyens possibles, et la guerre était un excellent moyen d’accéder à cet objectif… surtout face aux duscuriens bien plus faibles militairement qu’eux…
Alors, autant les deux sœurs que lui-même se retrouvaient périodiquement avec des représentants des « vengeurs » venant les exhorter de déclarer la guerre aux duscuriens, officiellement pour venger leur mort et leur faire payer leur crime, officieusement pour récupérer des terres. Alix et les autres Charon recevaient également les mêmes demandes mais, ils les repoussaient tous autant qu’ils étaient. Mais ceux qui restaient à la capitale semblait déterminé à les faire plier et accepter. Ils avaient tenté de le convaincre en le traitant de lâche et de mauvais seigneur au début, mais maintenant, ils allaient même jusqu’à fouler aux pieds le cadavre de Glenn pour le pousser à faire une erreur ! Stratégie très grossière mais, la fatigue ne l’aiderait pas à garder son calme… encore plus avec sa magie aussi instable, elle le pompait aussi ses forces… Rodrigue avait trop peu de temps pour s’entrainer alors, elle s’accumulait en lui… le tout ensemble, elle devenait plus difficile à contrôler, même si ce n’était pas dangereux pour les autres…
– Hors de question de leur donner la satisfaction d’arriver à avoir mon parti sur un coup de sang ou la fatigue… se jura Rodrigue avant de continuer. Sa Majesté et Son Altesse jurent toutes deux que l’armée les ayant attaqués portait de l’écarlate et du noir, et que les soldats avaient la peau blanche comme de la craie pour ceux qui avait le visage découvert. Nous ne sommes pas sûr de l’identité de leurs agresseurs, et les duscuriens n’auraient rien à gagner à provoquer une guerre contre nous, à part une guerre qu’ils sont sûrs de perdre. De plus, ce que vous me demandez est de vous aider à lever une armée destinée à ravager Duscur jusqu’au moindre village. Vous me demandez de faire subir à d’autres parents d’enfants innocents de vivre le même cauchemar éveillé que moi. Comme vous le dites, j’ai aussi perdu mon enfant, mais aussi mon compère, plusieurs proches et des personnes dépendant de ma protection. Je connais cette douleur et cette peine tout autant de vous, et je refuse de faire subir un tel sort à quelqu’un d’autre. Les coupables devront être punis à la mesure de leur crime, je suis tout à fait d’accord sur ce point, mais la justice des hommes et de la Déesse nous ordonne de mener l’enquête afin de déterminer qui sont les vrais coupables. Vous invoquiez Glenn, je sais que mon fils ne voudrait pas que des innocents soient tués dans une soif de sang incontrôlé.
– Dites-vous cela par crainte de l’erreur ou par lâcheté ? Piqua l’un des vengeurs. Après tout, vous n’êtes qu’un bouclier et un gratte-papier. Vous passez plus de temps dans cette étude à écrire qu’à vous entrainer pour défendre nos terres et notre honneur ces derniers temps.
– Je préfère être un lâche qui n’a pas tué un innocent, qu’un soi-disant brave massacrant tout sur son passage par vengeance. Je ne ferais que cracher sur tout ce que j’ai appris de mon compère et de mes parents, puis que j’ai transmis à mes fils. Un crime a été commis, laissons la justice faire son office et chercher les coupables. Faire justice nous-mêmes n’amènera qu’à plus de souffrance inutile, ainsi qu’un sentiment d’injustice qui ne fera que se transformer en envie de vengeance à terme. Et en effet, j’écris des lettres à envoyer dans tout le Royaume pour savoir où en sont les différentes mesures locales visant à éviter une disette et que l’anarchie ne s’installe. Vous n’êtes pas sans ignoré nos difficultés monétaires, même la noblesse doit participer alors que nous payons habituellement l’impôt du sang, et nous avons pour la plupart déjà dû contribuer financièrement à ce voyage. Nous engager dans une campagne militaire ne ferait que gaspiller l’argent destiné au peuple, ce qui serait fatale pour une grande partie d’entre eux, ce qui créerait encore plus d’endeuillé faerghiens, et j’ose espérer que cela n’est point votre objectif.
Rodrigue les laissa s’énerver tout seuls face à lui, répondant à leurs arguments ressemblant de plus en plus à des insultes par des remarques calmes, gardant complètement le contrôle de lui-même. Sa mère avait toujours agi ainsi dans la plupart des situations tendues, tout comme son père : gardez son calme et faire en sorte de rester en contrôle, même quand il s’échappait. La façade de contrôle permettait souvent de repousser les chiens errants, déstabilisés en voyant que leurs petits jappements n’avaient pas l’effet escompté.
Comme prévu, ils finirent par jeter l’éponge pour la plupart d’entre eux, même si l’émissaire de Rowe et quelques-uns de ses sous-fifres tentaient encore leur chance. Le duc était sur le point de les faire sortir quand on frappa à la porte, avant que Félix n’entre, un plateau avec leur repas à la main en appelant, Fleuret sur son épaule et avec l’épéiste qui veillait sur lui.
« Papa ! Tu viens manger ?!
– J’arrive Félix, lui sourit-il, heureux de le voir après avoir subi les « vengeurs » toute la matinée. Pars devant. Je les fais sortir et j’arrive…
– Attendez ! Nous n’avons pas… commença un d’entre eux, avant que l’émissaire de Rowe ne l’arrête.
– Non, laisse-le. Nous ne sommes quand même pas au point de l’empêcher de profiter de la famille qui lui reste, glissa-t-il avec un sourire, jetant un œil au père puis au fils, son sourire s’étendant après avoir scruté Félix. Nous sortons.
Rodrigue se tendit à ces mots, méfiant. C’était trop beau et trop facile… et cette expression… elle faisait crépiter le surplus de magie en lui, prêt à tonner au moindre danger menaçant son petit… il les fit sortir en verrouillant sa porte, posant même un sceau sur la serrure au cas où. La libération de magie lui fit du bien… ses veines s’allégeait un peu du surplus… il fallait vraiment qu’il trouve quelques minutes pour s’entrainer… le père allait rejoindre son fils quand l’émissaire le retient une seconde en déclarant, un sourire entendu aux lèvres.
– Votre fils est adorable avec vous, on voie combien il vous aime, et à quel point vous tenez à lui également.
– J’ai toujours été très attaché à ma famille, répondit-il en restant dans ce qui était connu de tous et le plus vague possible, ne devant pas donner trop d’information à cet homme.
Rodrigue voyait bien qu’il tentait de lui tendre un piège, et il ne devait surtout pas tomber dedans.
– Cela se voie et c’est touchant. C’est admirable d’entretenir des liens aussi forts dans une famille, même si c’est surement aussi un héritage pour la vôtre. Après tout, vous ne vivez pas très longtemps chez vous, il est logique que vous profitiez autant que vous risquez de vous perdre les uns les autres à la moindre mission pour le Royaume. Il doit être votre soleil en ses temps difficiles, surtout que c’est un enfant plein de vie et de ressources… malgré toutes ses horreurs, il garde toute sa force et continue à avancer.
– C’est le cas dans la plupart des familles, et Félix a toujours été un battant. Il tient de sa mère, louvoya-t-il encore sans répondre directement à la remarque sur leur courte durée de vie, même s’il sentait les poils de sa nuque s’hérisser, craignant ce que l’émissaire allait dire après avoir planté un tel décor.
– Peut-être pas à ce point… enfin, j’imagine que vous voulez le meilleur pour votre enfant, et c’est également extrêmement louable de votre part. Il serait d’autant regrettable qu’il lui arrive quoi que ce soit, encore plus si peu de temps après que son frère ait perdu la vie. Après tout, nous serons d’accord que tout parent veut le meilleur pour son enfant, en particulier pour sa sécurité. En une période aussi trouble, cela doit beaucoup vous…
L’émissaire se tut d’un coup en sentant le regard acéré de Rodrigue braqué sur lui, dur comme de l’acier alors qu’il exprimait à peine sa méfiance l’instant d’avant. Rien dans son expression ou son attitude n’exprimait la moindre agressivité ou colère mais, son regard était comme des crocs pressés contre sa gorge, prêt à lui arracher s’il commettait la moindre erreur. Le duc n’avait fait que changer légèrement d’expression, redresser légèrement les épaules en les tendant et à relever le menton pour le toiser avec méfiance, un avertissement tacite. Il en semblait même plus grand alors qu’il était de taille moyenne et qu’il avait perdu pas mal de poids en quelques semaines, surement à cause des rationnements de nourriture. Au moins un noble qui le respectait… mais sa face un peu émaciée rendait ses arêtes plus aigües, plus dures, aiguisant encore plus son regard comme des crocs.
« Ça se voie qu’il a étudié la politique avec sa mère… cette maudite Aliénor pouvait menacer quelqu’un d’avoir sa tête d’un regard ! »
– Effectivement, tout parent veut le meilleur pour ses enfants et qu’ils vivent en toute sécurité. Je serais prêt à tout pour protéger Félix et ne pas le perdre lui aussi. Alors, ne vous en faites pas, la moindre personne qui aurait l’audace de lui faire le moindre mal le paiera très cher, déclara le père d’un ton glacial, ses mots coulant le long de l’échine de l’émissaire comme une pluie insidieuse qui glaçait jusqu’aux os, d’une froideur que n’aurait pas renier le roi Ludovic. D’après notre cher Nicola, je ressemble comme deux gouttes à mon père pour ce qui est de ma… détermination à protéger notre famille. Cela est déjà un avertissement en soi.
C’était peu de le dire aux vues du sort que Guillaume avait réservé à ceux qui avaient tenté de lui ravir son héritage, ou de s’en prendre à ses fils, surtout qu’une fois qu’il mordait, il ne lâchait plus. Celui qui avait été le plus proche d’arracher les jumeaux à leurs parents avaient fini sans terre, ni titre, ni noblesse, ni fortune, ni allié, ni rien alors que c’était un noble de premier plan au départ, mais qui avait voulu récupérer de riches terres appartenant à Fraldarius. Dans cette optique avait pensé que c’était une bonne idée de tenter d’enlever les enfants des ducs pour en faire une monnaie d’échange sûre. Les parents des jumeaux l’avaient complètement détruit, arraché à coup de crocs tout ce qu’il avait morceau par morceau. Cette affaire leur servit d’avertissement à tous leurs ennemis, et la Déesse savait que Guillaume en avait beaucoup : le moindre ennemi qui s’approchait de leur tanière et de leur portée serait déchiqueté sans la moindre pitié.
L’émissaire ne put empêcher un frisson d’agiter tout son corps. Il savait qu’Alix était le portrait de son père mais, il ignorait que Rodrigue pouvait être aussi impitoyable, ou au moins menacé de l’être de manière aussi convaincante. Il était plus apprivoisé que son frère en apparence mais, il était tout aussi sauvage que lui finalement… il sentait presque la magie crépitée dans les veines du duc, prête à le balayer comme une pauvre branche dans des rapides s’il s’approchait un tant soit peu de son fils. Son maitre devait être bien plus prudent qu’il ne le pensait de base avec lui !
– Je comprends parfaitement, et je prie pour que cela n’arrive jamais. Sinon, vous pourrez compter notre soutien pour obtenir justice. Nous cherchons la même chose.
– Bien, je vous saurai gré de faire passer ce message, afin de prévenir tout intention malveillante de la part de vos camarades. Je ne doute pas de votre bonne foi mais, qui sait s’il n’y a pas parmi vous quelques âmes perdues ou corrompues qui serait prête à employer de telles méthodes. Toutes nos forces doivent être entièrement tournées vers le maintien du Royaume, surtout que les récoltes s’annoncent mauvaises cette année. Je suis sûr que vous avez également à cœur que le pays où vit votre famille ne sombre pas, n’est-ce pas ?
– Cela va de soi. Si vous voulez bien m’excusez Votre Grâce…
L’émissaire fit une petite révérence en guise de salut avant de s’enfuir, ne voulant pas rester aussi proche d’une bête qui risquait de le mordre. Tant pis pour l’accès au marché noir, il ne voulait pas risquer de se faire égorger par un loup enragé ! Son maitre devrait se montrer prudent avec lui s’il ne voulait pas finir comme un lièvre broyé sous ses crocs !
« Cependant, il avait l’air… étrange… il est fatigué et il perd du poids, c’est évident et en plus, il n’a pas l’air de pouvoir beaucoup s’entrainer… pour un magicien aussi expérimenté que lui, ça pourrait s’avérer dangereux pour sa santé… cela intéressera surement le Seigneur Rowe… »
Rodrigue se frotta la main en voyant l’homme partir, mal à l’aise en rejoignant Félix qui l’attendait à l’angle du couloir. Heureusement, il était loin et du côté de son dos quand il parlait à l’émissaire… aux vues de son visage, son expression devait être monstrueuse et il ne voulait pas montrer ça à son fils.
Sa magie s’agitait dans tous les sens dans son corps, tapant contre les parois de ses veines. Sa colère avait dû la rendre plus instable, prête à être utiliser même s’il n’en avait pas l’intention. Il fallait vraiment qu’il se trouve un moment pour s’entrainer un peu et l’utiliser, le père allait encore plus se ruiner la santé qu’il ne le faisait déjà en dormant aussi peu… au moins, l’avertissement était passé… même s’il n’aimait vraiment pas être aussi agressif, il n’avait pas pu s’en empêcher… ce n’était peut-être que l’émissaire et le comte Rowe l’affirmerait surement s’il le confrontait mais, les vengeurs étaient prêts à tout pour commencer cette guerre, même aux manœuvres les plus basses…
« Papa ? L’appela Félix en lui prenant la main, le plateau appuyé sur sa hanche. Tout va bien ?
– … oui, ne t’en fais pas. Les vengeurs viennent souvent réclamer beaucoup de choses à mon étude. Je leur refuse tout ou presque car, c’est dangereux pour le Royaume, même si Rufus est avec eux. Il faut simplement que je fasse attention quand je choisis mes mots…
– Rufus est un crétin, il sait rien faire à part râler. Mais j’ai entendu qu’il parlait de moi… et tu t’es figé quand le type de Rowe te l’a dit avant qu’il n’ait l’air d’avoir peur…
– Ta langue Félix et…
Rodrigue hésita, ne sachant pas s’il devait lui dire ou non. Il faisait tout pour épargner autant d’horreur et difficulté que possible, même si son louveteau en était très conscient, c’était impossible de tout lui épargner. Il ne voulait pas dire à Félix que l’émissaire venait de le menacer pour faire plier son père mais d’un autre côté, il devait également le prévenir des dangers qui planaient autour de sa tête. Lui mettre des œillères ne le préparerait pas à affronter les difficultés non plus… après ce qu’il venait d’entendre, Rodrigue devait redoubler de prudence… les vengeurs ne reculerait devant rien…
– Je t’en parlerais quand on sera dans nos appartements, déclara-t-il alors en le débarrassant du plateau de nourriture. D’accord ? »
Félix dut sentir la gravité dans sa voix car, il accepta d’un hochement de tête sans discuter, prenant Fleuret dans ses bras. Ils traversèrent le palais en silence puis, une fois seuls, ils s’assirent côte à côte sur le banc, le père reprenant là où il s’était arrêté.
« Tu sais que beaucoup de seigneurs de l’Ouest veulent provoquer une guerre avec Duscur pour se venger officiellement.
– Oui, je l’ai entendu mais, Dimitri et le chien idiot ont encore dit que c’était pas leur faute ! Rétorqua Félix. Dimitri dit que c’était des gens avec une peau blafarde qui faisait beaucoup de magie avec leur main ! Alors que chez les duscuriens, leur magie est dans des objets ! C’est pas eux !
– Je sais, et eux aussi certainement. En réalité, il est fort probable que leur principale motivation soit de récupérer des terres et les mines duscuriennes afin de s’enrichir, quitte à utiliser la Tragédie à leur avantage mais, pour cela, ils doivent normalement obtenir l’aval du roi. Ni Rufus, ni les Charon, ni moi ne pouvons provoquer une guerre tant que Lambert est en vie, c’est lui seul qui a ce pouvoir… cependant les vengeurs ne reculeront devant rien pour provoquer une vendetta sanglante, notamment en recevant le plus de soutien possible. Ils sont prêts à tout pour ça, surtout que Rufus est de leur côté, même s’il n’a pas réussi à convaincre son frère de commencer une guerre, la Déesse soit louée… Étant donné qu’ils pensent que j’ai beaucoup d’influence sur Lambert, ils essayent de me pousser à les soutenir afin de le faire plier. C’était ce que tentaient de faire ces émissaires quand tu es arrivé.
– Sauf que c’est pas le cas sinon, tout le monde serait encore là… gronda Félix avec un regard noir, serrant un peu Fleuret dans ses bras. Les chiens idiots, ça n’écoute personne… mais pourquoi il te parlait de moi alors ?
– … ils cherchent un moyen de pression sur moi et… et il y a des chances qu’ils s’en prennent à toi afin de me forcer à faire tout ce qu’ils veulent.
– Quoi ?! Hoqueta Félix avant de montrer les dents. N’ai pas peur papa ! Je ne me laisserais pas faire ! Je me défendrais ! Et Zoé est avec moi ! Ils ne m’auront jamais !
– J’en suis sûr, tu es très fort mais, je m’inquiète quand même pour ta sécurité. S’ils décident de te faire du mal ou de t’enlever, ils viendront bien plus nombreux que tu ne pourras pas les repousser malgré ta force, même avec Zoé. Je te l’ai dit, ils ne reculeront devant rien pour déclencher une guerre… Rodrigue fit une pause avant de souffler. Cela devient beaucoup trop dangereux pour toi… il vaudrait mieux que tu rentres à la maison…
– Ah non ! Je rentre pas ! Refusa-t-il d’un coup sans hésiter une seconde. Tu resterais tout seul ici avec les chiens idiots sinon ! Je te laisse pas tout seul ! Je reste avec toi ! Tu sais pas rester tout seul en plus ! Laisse-moi rester encore un peu papa !
Les mots de son fils furent comme une couverture qu’il serrait sur son cœur, autant un réconfort qu’une attache infernale l’empêchant de faire ce qu’il devrait faire. Rodrigue le serra alors dans ses bras, ne sachant pas comment lui refuser cela après ses mots… il voulait juste garder son fils à ses côtés malgré tout…
– Comment je suis censé être raisonnable après des arguments pareils ? Je suis désolé Félix…
– T’excuse pas, tu l’es tout le temps toi. Tu peux ne pas l’être de temps en temps…
– Je ne peux pas vraiment me le permettre… souffla-t-il avant d’accepter. D’accord, tu peux rester encore un peu mais, si tu es en danger ou que les choses s’aggravent encore, tu rentreras à la maison. Ce sera moins dangereux pour toi dans notre fief, d’accord ?
– …D’accord… mais si ça arrive, tu rentres à la maison pour voir Alix et la tombe de Glenn. Tu ne t’arrêtes pas depuis des semaines… toi aussi tu dois te reposer…
– Tu es aussi dur en affaire que ta mère, arriva à sourire Rodrigue avant d’hocher la tête en priant pour que cela soit possible. C’est d’accord, on fera ça… mais soit prudent Félix.
– Promis papa ! »
Rodrigue lui embrassa le front en priant, la magie brûlant ses veines devenant légèrement moins douloureuse quand il était avec son fils.
« Déesse, Mère de toute vie, toi qui connais la douleur des parents perdant un enfant quand les tiens te rejoignent, protège mon fils du mal, je t’en supplie… »
*
« Estelle ! Bernard !
Les deux soldats levèrent la tête en entendant l’appel d’Alix, leur deuxième duc arrivant vers eux. Il avait l’air encore plus mal que d’habitude, plus agité, et cela se confirma quand il déclara.
– Rodrigue a des problèmes à la capitale. J’aimerais que vous vous rendiez à ses côtés pour l’épauler et l’aider à se défendre. Ma main au feu que ce sont des chiens errants qui tentent de profiter du deuil de tout le monde pour se remplir les poches. Je m’inquiète pour lui et Félix, ces vautours seraient capables d’enlever le louveteau pour arriver à leurs fins.
– Bien sûr, répondit sans hésiter Estelle après avoir consulté son second d’un regard, ce dernier acceptant aussi d’un hochement de tête. Vous avez reçu une lettre ?
– Non mais, j’ai senti qu’il se tendait et s’énervait vraiment. Je sais qu’il lui ait arrivé quelque chose ou qu’il a été menacé, je le sens d’ici et aux vues de ses dernières lettres, c’est surement ces chiens errants de vengeurs qui sont revenus gratter à sa porte. En plus, le connaissant, il ne s’inquiète pas pour lui alors, ça doit être pour le louveteau, et ça pue encore plus. Alors, je préfère prendre des précautions.
– On ne vous a jamais dit que vous étiez des vrais jumeaux jusqu’au bout tous les deux ? Lâcha Bernard, s’étonnant toujours de ce genre de chose malgré l’habitude. Enfin, c’est normal que vous vous inquiéter pour lui vu la situation.
– Il est moi et je suis lui, ça ne change pas. Il a le flanc ouvert en pleine tempête pendant la compagne sreng, je le retrouve dans le blizzard, c’est pratique. Je m’inquiète surtout que les deux connards n’abusent encore plus de lui en plus des vengeurs. Rufus ne change pas ses bonnes habitudes de lui laisser faire tout le boulot sans qu’il puisse dire trop non car bon, on ne refuse rien à la famille royale, et même si Lambert était en état, j’ai pas envie que le Royaume subisse encore ses décisions connes.
– On comprend, et nous aussi, on voudrait que le pays continue à tourner, surtout que de ce qu’on a compris, Rufus passe son temps à lui mettre des bâtons dans les roues alors, du renfort ne sera jamais de refus, déclara Estelle sans hésiter.
– Merci beaucoup, les remercia Alix avec soulagement.
– Par contre, vous devriez vous reposer un peu, fit remarquer Bernard. Vous êtes blafard avec des cernes de dix cordées de long, et vous avez maigri avec ça. Je sais que vous êtes débordé au point de ne plus avoir beaucoup de temps pour vous entrainer, mais ça n’aurait pas dû vous faire perdre autant de poids en si peu de temps…
– J’ai pas vraiment le temps pour ça… heureusement, dans notre fief, c’est Lambert qui a cristallisé la colère autour de la Tragédie et pas les duscuriens mais, y a quand même beaucoup de paysans qui ont dû finir la césure en volant… c’est chez nous que les marchands de Leicester arrivent, il faut que les routes soient sûres…
– Oui mais, si vous tombez, vous ne pourrez pas continuer à travailler. En plus, vu que vous sentez ce qui arrive au seigneur Rodrigue, il doit aussi sentir votre état, et il doit aussi s’inquiéter en sentant votre fatigue. Si ce n’est pas pour vous, faites-le au moins pour lui… je suis sûr qu’au moins cinq minutes de sieste le rassureraient beaucoup !
Alix fit la moue mais, finit par grogner.
– Bon, d’accord mais, cinq minutes et pas une de plus, et parce que je sais que si je le fais, Rodrigue sera un peu moins inquiet.
– D’accord, c’est déjà ça ! Sourit l’adjudant.
Le second duc marmonna dans sa barbe avant de repartir, la fatigue se lisant dans chacun de ses mouvements. Après avoir préparé ce foutu voyage en deux mois à peine, puis ces dernières semaines à travailler d’arrache-pied pour que leur fief ne meure pas de faim, ce n’était guère étonnant, encore plus séparé de son frère.
« Allez, vient, allons faire nos bagages. Le Seigneur Rodrigue doit être dans le même état que lui, lui ordonna à moitié Estelle en se redressant.
– Faut qu’on trouve une idée en chemin pour réunir toute la famille, ils ne vont pas bien du tout loin les uns des autres, même si ça va être compliqué… ce n’est pas le roi qui va nous tirer de ce bourbier, c’est plutôt nos ducs et les Charon…
– J’ai aussi plus confiance en eux. Et le Lambert, il nous a poussés dans ce merdier en souriant que tout se passerait bien, grogna Estelle avant d’ajouter, serrant le poing autour de la poignée de son poignard. On a pas un roi, juste un chien. Il pourra dire ce qu’il veut, les ordres des seigneurs Alix et Rodrigue passeront en premier pour moi. Eux au moins, ils ont tout fait pour empêcher ce fiasco. Et toi ?
– Idem honnêtement, répondit sans hésiter Bernard, imitant le geste de sa supérieure en serrant le manche de sa masse. J’ai déjà deux ducs, pas besoin d’un roi.
*
« …donc, pour la levée de l’impôt extraordinaire, nous devrions faire appel à des agents du Royaume directement plutôt que des intermédiaires qui avancent l’argent et se rembourse après, proposa Thècle après avoir calculé le montant dont ils avaient besoin pour le restant de l’année, plus élevé que prévu à la base.
– Je suis d’accord, la soutient Lachésis. Ces agents sont largement détestés et ne s’encombrent pas de scrupule. Ils ne feraient que jeter encore plus d’huile sur le feu, on en a clairement pas besoin, sauf si on veut anéantir ce qu’il reste de respect envers le roi.
– Nous sommes donc tous du même avis, conclut Rodrigue en finissant de noter ses calculs. Nous risquons de manquer de bras par contre alors, il faudra soit faire appel à des agents de nos fiefs ou en recruter… cela serait peut-être à jouer, marmonna-t-il pour lui-même. Même si ce sont des dépenses en plus, si les brassiers trouvent un moyen d’avoir une paie régulière, ils n’auront pas à recourir au brigandage pour se nourrir, ce qui réduira la dangerosité des routes pour les marchands. Par contre, il faudrait des personnes avec un minimum d’éducation, on n’a pas vraiment le temps de les former au calcul…
– Nous pourrions alors faire appel à des gens de nos fiefs respectifs. Autant les vôtres que les nôtres sont tous passé par l’école, et ils seront plus fiables que des personnes venant d’autres fiefs, fit observer Lachésis.
Rodrigue hocha la tête, pensif. Des bras supplémentaires ne seraient pas de refus, ils n’étaient clairement pas assez nombreux. À eux trois, ils effectuaient au moins le travail d’une dizaine de personnes, une bonne partie des responsables étaient morts à Duscur… en plus, comme l’avait fait remarqué l’ainée des Charon, ils seraient bien plus fiables et fidèles à leur nom directement, ce serait toujours utile pour mieux contrôler l’administration et s’assurer que tout se passe bien. Les seigneurs de l’Ouest tenteraient également de mettre leurs propres sujets à ses postes mais, ils ne devaient surtout pas gagner encore plus d’influence et de pouvoir qu’ils n’en avaient déjà. Ils s’emparaient de l’administration, la guerre était assurée, autant avec Duscur qu’interne, les « vengeurs » n’auraient aucun scrupule à récupérer les fonds pour leur « vengeance » directement sur les cadavres des paysans molester pour leur prendre leurs dernières pièces… et ça, c’était si l’Église Occidentale n’envoyait pas ses clercs lettrés par « solidarité confessionnelle »… non, les seigneurs de l’Ouest qui n’étaient pas de confiance ne devaient jamais mettre le moindre pied dans l’administration, c’était une question de vie ou de mort à ce stade ! Par contre…
– Sa Majesté risque de les croire quand les vengeurs diront qu’ils veulent aider… et le régent va vouloir placer ses propres proches, leur fit remarquer Rodrigue.
– Oui, il va falloir les prendre de vitesse tous les deux, et l’église occidentale au passage. Je leur opposerais bien l’ordonnance contre les sectes et le fanatisme mais bon, est-ce qu’il reste quelque chose du roi Ludovic que Lambert n’a pas massacré, je vous le demande… grogna Thècle.
– C’est bon pour celle-ci, elle est à peu près sauve, on pourra leur mettre sous le nez pour faire barrage, leur rappela Lachésis avant d’ajouter avec dépit, même si Rufus s’assiéra surement dessus. Quand il s’agit de son père, il se comporte encore plus comme un adolescent attardé. Cependant, pour le moment, les vengeurs et lui semblent surtout se concentrer à se faire un réseau et ne pensent pas trop aux petites mains. C’est l’occasion de renforcer nos positions avant qu’ils ne s’en rendent compte et ne puissent riposter.
– Vous n’avez pas tort… j’ai déjà plusieurs personnes en tête, même si elles risquent de ne pas venir pour le roi mais, seulement par fidélité envers ma famille… les prévient Rodrigue. Enfin, après ce qui s’est passé, ça va être compliqué de rallier les gens autour du nom de Lambert une fois l’état de choc passé.
– Ne vous en faites pas, on comprend et de toute façon, cela risque d’être la même chose de notre côté. Enfin, l’important, c’est qu’ils arrivent à travailler ensemble. La question de leur hommage importe peu pour le moment…
Lachésis laissa la fin de sa phrase en suspens, tous sachant parfaitement ce à quoi elle pensait : « si cet hommage est envers nous, cela nous arrange, mais nous devons nous montrer fins et discrets pour que cela marche. » Elle n’avait pas tort… ce n’était pas très respectueux pour la famille royale mais pour le moment, ils devaient avant tout consolider leur propre position pour tenir face à Rufus. À eux trois pour le moment, ils tenaient toutes l’administration, une partie de la justice et le pouvoir officieux qui les accompagnaient, mais c’était assez faible face aux pouvoirs d’action du régent, officiel et plus coercitif. Eux pouvaient agir dans tout le Royaume grâce à leur place au conseil, mais elle était révocable à tout moment sur le moindre mot de Lambert, ou s’ils en étaient écartés petit à petit par Rufus pour placer ses proches, et lui ne perdrait jamais sa place dans la famille royale… non… les trois conseillers marchaient sur des œufs… la prudence devait rester leur mot d’ordre…
– Alors, même si nous devons agir vite, faisons-les arriver petit à petit… proposa Rodrigue. Une armée qui se déplace se voie et les défenseurs s’adaptent pour les repousser. Des petites incursions régulières devraient être plus efficaces et passer inaperçues. Une fois qu’ils seront assez nombreux, nous pourrons peut-être avoir l’occasion d’en faire venir plus sous couvert de l’efficacité des premiers, et pour que les différents services s’entendent bien entre eux pour travailler.
– Comme les srengs, fit remarquer Thècle sans louper l’ironie. On envoie les éclaireurs, puis les espions, puis les saboteurs, on soudoie les gens qu’on ne peut pas tuer tout de suite ou on les égorge, puis le gros de l’armée débarque en un éclair quand la cible est déstabilisée. Enfin, on est en guerre contre les vengeurs pour éviter un vrai bain de sang alors, ce n’est pas inapproprié.
– D’ailleurs, Fregn est bien silencieuse ses derniers temps… honnêtement, je pensais qu’on verrait ses sœurs débarquées dans le dernier mois à Fhirdiad, afin de renégocier les traités de paix, avec leur flotte et leur hache si nécessaire… ils ne conviennent surement plus à Lambert vu ce qu’il a fait… apparemment, elle est toujours dans le nord mais, nous devions nous méfier, cette femme est comme une ombre qui se glisse n’importe où… pensa à voix haute Lachésis avant de se tourner vers Rodrigue. Vous avez des nouvelles d’elle de votre côté avec Alix ?
– A part qu’étant donné les évènements, elle comprend pourquoi nous ne pourrons pas accueillir Sylvain pendant la morte saison, surtout qu’Isidore y était réticent de base étant donné qu’il est majeur à présent, pas grand-chose. Elle ne laisse rien paraitre et ne lâchera surement rien… pas officiellement en tout cas… hum… Rodrigue fouilla dans ses souvenirs des lettres, même si les mots se mélangeaient dans sa tête à cause de la fatigue et un fond de migraine qui ne le quittait pas depuis sa confrontation avec l’émissaire Rowe, quand il se souvient d’un détail. Cependant… peut-être qu’elle est plus de notre côté… mais sans être de celui de Lambert ou de Faerghus… même si ce n’est surement pas une bonne nouvelle pour nous vis-à-vis de la famille royale…
– C’est-à-dire ? Explique-toi ? Le poussa à continuer Thècle.
– Les srengs ont beaucoup de mal à comprendre notre monarchie héréditaire, ainsi que la vassalité. Ils raisonnent plus en clans, en peuples et en alliances occasionnelles, et surtout par respect qui suit un code de l’honneur assez strict, tout en jouant les arbitres les uns pour les autres. Ça n’a aucun sens pour eux d’obéir à quelqu’un simplement parce qu’il est né dans la bonne famille, ni que nous lui devions nos terres et notre pouvoir dans la loi. Nous vivons sur ses terres, ses terres nous appartiennent, et nous n’avons pas à écouter quelqu’un qui n’est pas à notre hauteur, ce n’est qu’une insulte fait à soi-même. Fregn l’a bien exprimée lorsque nous avons appris pour ce voyage : « Respecter des personnes irrespectables revient à s’insulter soi-même. Cela signifie que vous considérez comme égale ou supérieure une personne inférieure à vous. Je refuse de me rabaisser car, il a une couronne dans les veines ».
– Hum… ce n’est pas faux, surtout qu’elle était particulièrement bavarde ce jour-là, même si je comprends d’où ça vient. Mais justement, Lambert n’a pour le moment que son sang pour faire respecter son autorité, ce que les srengs méprisent. Raison de plus pour venir renégocier ses traités en vitesse, fit observer Lachésis avant d’ajouter avec pessimisme, sauf si elle est en train de rassembler toute la péninsule pour lancer une attaque sur Fhirdiad. Ils n’attaquent pas les gens à terre mais, Lambert n’est pas assez digne de respect pour qu’ils appliquent cette règle.
– C’est justement là où on entre en scène. Dans les lettres que nous a écrites Fregn, elle fait souvent référence à nos yeux, que ce soit les nôtres ou ceux de votre famille mais, jamais avec Lambert ou Rufus. Elle utilise plutôt des phrases ou des métaphores pour dire qu’ils n’y voient rien, qu’ils sont « sans yeux ».
Lachésis se redressa en entendant ce détail, comprenant aussi ce que cela voulait dire.
– Les srengs appellent leur mauvais roi « les rois sans yeux ». Le vrai mot est intraduisible mais, ils utilisent ce genre d’expression pour expliquer leurs pensées. Pour elle et surement pour ses sœurs et confrères, Lambert est un roi sans yeux et Rufus ne vaut pas mieux mais, s’ils parlent de nous en désignant nos yeux, c’est que nous sommes assez dignes de respect pour que les traités tiennent.
– C’est de la manière dont j’interprète les choses en tout cas, confirma Rodrigue. Pour elle, tant que nous sommes en bonne position pour agir et de décider pour l’ensemble du Royaume, Fregn considère qu’elle ne s’insulte pas en nous respectant. Cependant, elle ne fera surement pas la même chose avec Lambert et Rufus. Si elle les décrit comme des rois sans yeux, elle ne s’abaissera pas à leur obéir, et les autres srengs aussi.
– Et bien, on n’est pas dans le sable jusqu’au cou… c’est bien gentil qu’elle nous respecte, ça nous fait une alliée relativement fiable, même si je suis sûre qu’elle a quelques oreilles à gauche à droite dans la capitale, elle ou ses sœurs. En plus, si vous arrivez à l’aider à protéger son fils, elle vous sera surement redevable. Cependant, nous, on est aussi les plus instables au conseil. Nous, on peut nous renvoyer, Lambert et Rufus, non. Si on est renvoyés, la « gentillesse » des srengs part avec nous, et ils ne vont pas se gêner de rappeler un roi sans yeux à l’ordre. C’est comme ça qu’ils font, un roi méprisable ne mérite que de se faire renverser ou plumer.
Les trois se regardèrent, mal à l’aise avec cette information. Cela les arrangeait, évidemment que cela les arrangeait que les srengs se tiennent tranquilles s’ils étaient là. Ça pourrait même leur donner un peu plus de pouvoir contre Rufus mais bon, ils agitaient cette menace, c’était leur tête qui tombait… le régent n’était pas assez bête pour leur laisser un pouvoir aussi important, même si ça voulait dire que les srengs viendraient frapper à leur porte le lendemain, ainsi que leur famille… ils devaient être très prudents et faire avec ce qu’ils avaient…
Ils discutaient d’une tournée des deux sœurs dans le domaine royal pour assurer la cohésion interne, ainsi que se trouver des alliés en interne du cœur du Royaume, quand une petite fille entra en trombe dans la pièce en criant. Rodrigue reconnut tout de suite la petite sœur duscurienne qui avait suivi Dimitri avec son frère, la petite Sasiama qui vient tout de suite lui tirer la manche, complètement affolée en débitant dans sa langue, répétant en boucle pour bien se faire comprendre.
« Dmitrios ! Dmitrios ! … … … … mal ! Dmitrios ! … … … le… … … mauvais ! Aidez-le ! Aidez-le ! Dmitrios !
– Dimitri ?! Il va mal ?! S’alarma tout de suite Rodrigue en comprenant les bouts de phrases. J’y vais !
– On va chercher les médecins ! » S’exclamèrent les deux sœurs.
L’homme suivit en courant la petite fille dans les couloirs du palais jusqu’à la chambre du prince. Il le trouva allongé sur le côté, tenu par Dedue et Félix alors qu’ils le faisaient vomir, son fils utilisant sa magie sur lui pour l’aider. Il le rejoignit pour l’aider en demandant, comprenant ce qui se passait.
« Qu’est-ce qui s’est passé ?
– Il a mangé sa soupe et il n’y avait pas de problème mais, il a eu mal au ventre et à la poitrine juste après alors, on le fait vomir ! J’ai utilisé Soin pour l’aider à tenir !
– Vous avez bien fait, lui assura-t-il en tentant de garder son calme pour ne pas les affoler encore plus, devinant ce qui avait provoqué ses symptômes d’un coup. On va à utiliser Vitalis et s’il s’affaiblit, on utilisera Reconstitution. Il a toujours Areadbhar ?
– Oui, j’y ai fait très attention !
– C’est très bien Félix. On reprend un autre Vitalis ensemble à trois. Un… deux… trois !
Ils envoyèrent une nouvelle vague de magie de foi en Dimitri qui purgea les dernières gouttes de poison, le prince finissant de rendre son repas, l’estomac vide. Les Fraldarius se mirent alors à utiliser un « soin » pour lui rendre un peu de force et l’aider à retrouver ses sens, alors qu’il hacha difficilement après s’être rincé la bouche sans rien avaler, histoire de ne pas dilué ce qui lui restait de suc gastrique.
– R…Rodrigue… Félix… Dedue… Sasiama…
La petite fille tenue par son frère pépia en pleurant quelque chose que le père et le fils ne comprirent pas, mais le blond essaya de sourire en assurant dans sa langue, avant de traduire.
– Elle est très inquiète, elle a eu très peur en me voyant comme ça… mais… mais qu’est-ce qui s’est passé ? J’ai mangé et d’un coup, j’ai eu mal au ventre, à la gorge et à la poitrine… ça m’a donné envie de vomir…
Dedue dit aussi quelque chose en montrant sa bouche, déclarant avec des mots simples à comprendre pour mieux expliquer ce qu’il voulait dire sans savoir le dire en fodlan.
– Beaucoup… … beaucoup d’eau blanche… … … … pas normal alors, demander à Sasiama courir au… au… [aide ? Médecin ?]
– Tu as bien fait Dedue, lui assura-t-il avant de chercher comment le traduire en duscurien, parlant assez basiquement cette langue alors, il lui dit simplement pour ne pas faire d’impair. Merci beaucoup… pour… votre aide de… à tous les deux. Et de beaucoup salive ? Hum…
Rodrigue regarda les vomissures au sol, verdâtres avec quelques gouttes de sang, les yeux tous rouges de Dimitri. Et il s’était senti mal dès qu’il avait avalé son repas sans temps de latence… Cela ressemblait à un empoisonnement à l’arsenic… mais il ne pouvait pas en être sûr…
Quand la médecin arriva enfin avec Thècle et Lachésis, même si cette dernière repartit assez vite en voyant la scène, comprenant ce qui se passait. Elle ausculta et donna un antidote au prince puis, souffla aux adultes qu’ils devaient parler, laissant le prince avec ses amis qui s’occupaient de lui. La femme lui confirma alors.
– Il présente tous les symptômes d’un empoisonnement à l’arsenic. Heureusement qu’ils l’ont fait vomir tout de suite et utiliser la magie de guérison pour le faire tenir avec sa Relique, puis que vous ayez eu recours à Vitalis, cela lui a surement sauvé la vie. Quelqu’un a dû le mélanger à sa nourriture… mais c’est aussi un poison virulent qui agit très vite, son gouteur aurait dû avoir les mêmes symptômes que lui dès qu’il a avalé le bouillon…
– C’est le cas, mais il n’a pas eu autant de chance que Son Altesse, il est mort.
Lachésis revient vers eux avec un autre domestique, horrifié par ce qu’il venait de se passer alors qu’elle expliquait.
– Voici Florien Seite, le collègue de travail de Didier Lonfain, le gouteur de Son Altesse. Ils ont apporté son repas à Dimitri ensemble. Ils n’ont pas encore monté le repas de Sa Majesté alors, ils sont en train de vérifier en cuisine si sa nourriture n’est pas empoisonnée.
– D’accord, merci beaucoup Lachésis, la remercia Rodrigue, avant de se tourner vers le domestique, essayant de rester calme malgré la situation. Je suis désolé pour votre collègue, surtout que nous avons tous perdu bien trop de monde en trop peu de temps.
– M… merci beaucoup Votre Grâce… je… ô Déesse… ça faisait cinq ans que je travaillais avec lui ! Il était comme tout le monde Didier, il adorait le petit prince ! M… que cela reste entre nous, moins le roi depuis ce foutu voyage mais, le petit prince ? Déesse toute puissante ! Il l’aimait beaucoup ! Qui ne pourrait pas aimer un gamin aussi adorable ?! Je… je ne comprends pas ce qui a pu se passer !
– Je comprends votre trouble, surtout si vous le connaissiez depuis très longtemps, c’est une lourde perte. Cependant, nous devons vous poser quelques questions sur ce que vous avez vu, afin de mieux comprendre ce qui s’est passé. Pouvez-vous répondre maintenant, ou préfériez-vous attendre un peu pour vous calmez ?
– Je… je préfère répondre maintenant… ça doit être important… rien que pour aider le petit prince…
– D’accord, merci beaucoup à vous, n’hésitez pas à nous dire si cela devient trop pour vous et que vous voulez faire une pause. Pour commencer, pouvez-vous nous raconter ce que vous avez fait aujourd’hui ?
– On… comme tous les jours, on a monté le bol de soupe de Son Altesse dans sa chambre, vu qu’il ne peut pas quitter son lit… Didier a gouté le repas de Son Altesse devant lui comme d’habitude, n’a rien senti de bizarre, puis on est retourné en cuisine pour prendre notre repas à nous mais, il s’est senti mal, puis il s’est mis à vomir… le… le temps que je trouve quelqu’un pour le surveiller, il était déjà mort !
– Vous êtes retournés en cuisine ? Il s’est senti mal quand ? Après combien de temps après avoir gouté le plat ? Le questionna la médecin.
– Je… je sais pas trop ! Dix minutes, peut-être ? Le temps de redescendre les étages, d’aller en cuisine et de mettre nos couverts sur la table avec les autres… il demanda au médecin en la voyant froncer les sourcils. Qu’est-ce qu’il y a ? Il y a un problème ?
– Plutôt… l’arsenic est un poison foudroyant, il aurait dû ressentir les symptômes dès qu’il a avalé la nourriture empoisonnée, sauf s’il avait pris un antidote ou qu’il était protégé par un sort qui, pour une raison quelconque, a arrêté de fonctionner, ce qui a surement provoqué sa mort. Votre collègue est de quel corpulence à peu près ? Il est mince, commune, enveloppée ? Cela pourrait peut-être expliquer la lenteur du poison. En plus, étant donné qu’il est gouteur, il doit être assez résistant, même si contre l’arsenic, aucun être vivant ne tient très longtemps.
– Un peu enveloppé mais bon, il a toujours été très gourmand et il gouttait tous les plats de Son Altesse… on l’a même traité de fou plus d’une fois aux cuisines car, il adorait dépenser tout son salaire pour de la nourriture bizarre, il était toujours en train de courir après l’argent… il se plaignait aussi du rationnement, il disait qu’il ne devrait pas se priver comme ça… mais je vous jure ! À part sa gourmandise et que l’argent lui brûlait les doigts, c’était quelqu’un de bien ! Il n’a jamais rien fait de mal à personne ! Pourquoi il voudrait faire du mal au petit prince ?
Rodrigue et les deux sœurs échangèrent un regard en écoutant la discussion. Il tenait peut-être le mobile, ou au moins ce qui avait permis de pousser le gouteur à cacher que la soupe de Dimitri était empoisonnée… Florien avait raison, son collègue n’avait aucune raison de vouloir la mort du prince plutôt que celle du roi mais, si des comploteurs voulaient achever ce qu’ils avaient commencé à Duscur avec du poison, il devait impérativement mettre le gouteur de leur côté, même s’ils devaient s’en débarrasser après… l’épée n’avait pas fonctionné et ils étaient tous plus méfiant depuis la Tragédie alors, il passait à plus discret…
– D’accord, reprit la médecin. Merci beaucoup pour votre franchise. Je vais devoir inspecter le corps pour confirmer nos soupçons mais avant ça, il faut que quelqu’un surveille le prince, au cas où il ferait une rechute. Le poison a dû l’affaiblir à nouveau, mieux vaut être vigilant. Il ne doit pas non plus s’éloigner d’Areadbhar. Elle lui donne de sa force, même s’il n’en aura surement plus besoin dans peu de temps. Et appelez aussi quelqu’un pour nettoyer mais, qu’elle soit prudente, le poison est surement encore virulent. Il ou elle devra porter des gants, faire tout brûler avec un torchon le visage puis bien se laver les mains, les bras et la face après sa besogne, et l’eau qu’elle a utilisée devra être jeter en-dehors de la ville. Les risques sont faibles mais, nous ne sommes jamais trop prudents en ce moment.
– Da… d’accord… ce sera fait selon vos ordres…
– Je vais trouver quelqu’un de confiance pour le surveiller, assura Thècle.
– De mon côté, je vais aller prévenir Gustave de ce qui s’est passé, au cas où un accident similaire aurait déjà eu lieu pour quelqu’un d’autre, continua Lachésis. Nous devons explorer toutes les possibilités.
– Oui, surtout qu’ils ont l’air de ne pas être à leur coup d’essai si la mort de Didier n’est pas accidentelle, ajouta Rodrigue. Je m’occupe des enfants, ils risquent d’avoir aussi été en contact avec le poison. »
Ils se séparèrent sur ses mots, chacun prenant sa tâche. La servante chargée de nettoyer arriva vite. Rodrigue porta Dimitri avec Areadbhar le temps qu’elle change les draps maculés, ce dernier tremblant un peu avant de se stabiliser. Il remerciait la grande lance de ne pas le geler, même si son poids le faisait trembler un peu, il fallait bien la force des Blaiddyd pour la manier…
« Rodrigue ? C’est toujours toi ? Demanda le blessé, à peine conscient.
– Oui Dimitri, je suis là, lui confirma-t-il. Tu es hors de danger maintenant mais, il faut que tu te reposes.
– Tu sais Rodrigue… il y a quelqu’un dans Areadbhar… il est très grand… avec une très longue tresse blonde… avec un œil comme ceux de papa, et l’autre est bleu comme le tien, d’Alix et celui de Glenn… et une peau noire… et des morceaux de glace partout… il me tient sur ses genoux… et quand j’ai peur, il… il joue de la flute… tu… tu crois que c’est Blaiddyd ?
– Oui, j’en suis sûr. Le Flutiste des Glaces est très attaché à sa famille, comme tous les Braves. Il doit vouloir te protéger plus que tout au monde, autant toi que ton père, même s’il ne peut le montrer que si tu touches son arme.
– Tu es sûr ? Le questionna-t-il en se recroquevillant un peu, dévoilant ses cicatrices de glace, trace du miracle de son ancêtre, alors que Félix s’approchait d’eux.
– Bien sûr. Ne t’en fais pas, Blaiddyd veille sur toi et sur ton père, lui promit-il pour le rassurer.
– T’en fais pas, les Braves, ils ne te lâchent jamais. En plus, c’était l’ami de Fraldarius et de Dominic non ? Si c’était l’ami de grand-père, c’était quelqu’un de bien, assura Félix.
Dimitri hocha la tête avant de se blottir contre Rodrigue en soufflant.
– Je veux voir mon père…
– Bientôt Dimitri, quand vous serez tous les deux en état de bouger un peu plus, lui assura-t-il alors que le prince se rendormait.
Le duc laissa le blessé sous la garde d’une épéiste de confiance, puis emmena Félix, Dedue et Sasiama à la pièce d’eau pour qu’ils se lavent, avec des habits propres au cas où. La lavandière était devenue amie avec plusieurs de ses hommes alors, si Rodrigue lui demandait, elle devrait accepter de s’occuper du frère et la sœur duscurienne.
Dedue s’occupa de sa sœur afin de bien enlever tout le poison, pendant que Rodrigue faisait de même avec son fils dans le même but. Après un début en silence quand il lui récurait le visage, il lui demanda, inquiet. Il avait failli voir son ami mourir après tout…
« Comment te sens-tu ?
– Ça va… Pourquoi ils ont fait du mal à Dimitri ? Gronda-t-il. Il n’a rien fait de mal !
– Hum… il vise la famille royale, surement pour prendre leur place. C’est pour ça qu’ils s’en prennent à lui.
– Et y a pas moyen de les empêcher ?
– Nous devons être très vigilants afin de le protéger et étouffer tout ce qui pourrait le menacer, même si c’est difficile d’avoir des yeux et des oreilles partout. La zone d’ombre est toujours présente, même quand on essaye de la réduire au maximum… souffla-t-il en chassant de mauvais souvenirs de son esprit. Heureusement que vous étiez là. Vous l’avez bien protégé.
– D’accord… en tout cas, ils ne lui feront rien, je te le promets ! Lui jura-t-il sans hésiter.
– J’en suis sûr mais, n’en fait pas trop. Tu es encore un enfant, tu n’as pas à te mettre en danger comme ça. On va trouver des personnes de confiance pour le protéger…
– Et si c’est comme tout à l’heure et qu’ils n’y arrivent pas ? En plus, pourquoi c’est toi qui t’en occupes ? ça ne devrait pas être Rufus ? C’est son neveu et il tient à lui alors, pourquoi il ne le protège pas autant que toi ?
Rodrigue ne sut pas quoi répondre à cette question, il se posait la même… pourquoi Rufus n’agissait pas ? Il montrait qu’il s’inquiétait pour sa famille, ce qui était surement sincère d’ailleurs mais, au lieu de la protéger, il voulait à tout prix se venger, même s’il devait jeter son propre peuple à la mort… et Rufus ne lui dirait surement rien, la meilleure stratégie qu’il avait trouvée pour avancer était d’affecter la soumission, il devait trouver le bon angle pour arriver à obtenir quoi que ce soit dans les domaines que Rufus contrôlait… il semblait attendre d’eux une soumission total et ambitionnait d’avoir un pouvoir tout aussi grand…
« Alors pourquoi ne t’en sers tu pas pour vraiment protéger ceux qui te sont chers ? »
– Je ne sais pas… hacha-t-il honnêtement. Je ne sais vraiment pas…
– … C’est qu’un chien idiot… » gronda Félix.
Rodrigue répondit en passant une main dans ses cheveux, avant de poser un doigt devant sa bouche pour lui rappeler qu’il devait rester silencieux à ce sujet. Son fils bouda un peu mais, il ne dit rien de plus.
Une fois sûr que plus aucune trace de poison n’était sur les enfants, chacun retourna à ses tâches, même si Gustave vient voir le duc et les deux sœurs avant qu’ils ne retournent à leur étude. Il n’avait pas connaissance d’autres assassinats suivant ce mode opératoire mais, ses hommes chercheraient plus rigoureusement dès qu’ils en auraient l’occasion. Il leur avait aussi conseillé de ne pas parler de tout ceci au roi, pour ne pas encore plus le fatiguer d’inquiétude pour son fils. Lambert était encore très faible, et toute émotion forte était à proscrire pour ne pas aggraver son état. Quand le chef de la garde leur avait dit ça, Rodrigue entendit parfaitement ce à quoi penserait Alix à ses mots, tout comme son ton cassant et ironique.
« Il avait l’air de vachement s’inquiéter pour son gosse quand il l’a emmené dans un piège évident, alors que tout le monde lui hurlait que c’était un piège évident. »
Il n’en dit rien à personne, même si aux commentaires de Lachésis et Thècle une fois Gustave parti, elles pensaient la même chose qu’eux… enfin bon, mieux valait éviter de donner un bâton à Rufus pour les battre avec, même s’il tirait ses excuses de quelqu’un d’autre.
Rodrigue s’attaquait à une demande d’arbitrage assez complexe d’un petit fief de l’Ouest, quand un serviteur vient le chercher pour le mener à Lambert. Le roi voulait souvent le voir quand il était suffisamment conscient pour parler. Il mettait beaucoup de temps à se remettre mais, ce n’était pas très étonnant après tout ce qu’il avait enduré…
« Dommage que la famille royale n’ait pas d’arme sacrée comme nous avec Moralta, ce serait bien utile dans cette situation… songea-t-il sur le chemin, même si sa migraine s’aggravait. Enfin, c’est ainsi, il faut faire avec… et c’est peut-être mieux s’il met du temps à se remettre, les mécontents viendront peut-être moins vite lui demander des comptes personnellement… »
« Ah… Rodrigue… je suis content de te voir…
Lambert avait à peine repris des couleurs ses dernières semaines, toujours aussi vidé de ses forces. D’après Cornélia et les autres médecins du palais, c’était dû au choc physique bien sûr, mais aussi psychologique de la Tragédie. Dimitri tenait légèrement mieux uniquement grâce à Areadbhar, bien qu’il soit dans le même état que son père… enfin, si la Déesse le voulait bien, il serait bientôt suffisamment remis pour pouvoir se passer de sa Relique et il pourrait la donner au roi.
Cependant, d’après les serviteurs qui le veillait, le visage de ce dernier s’animait toujours un peu plus quand Rodrigue venait le voir, bien plus que quand c’était Gustave ou Rufus. Cela lui faisait toujours plaisir de le voir… lui parlait toujours comme avant… comme si rien ne s’était passé… que tout était encore normal…
« Mieux vaut que je garde pour moi ce que je ressens vraiment… »
– Bonjour Lambert… lui répondit-il sur un ton de conversation normal. Comment te sens-tu ?
– Comme toujours, un peu cassé mais, je n’ai pas à me plaindre… comment va Dimitri ? Je ne l’ai pas vu depuis que nous sommes au palais…
Rodrigue repensa à ce qui s’était passé aujourd’hui, ce qui risquait d’arriver, au corps meurtri du petit garçon qui tremblait dans ses bras à cause du poison, alors qu’il peinait déjà à se remettre de la Tragédie, les cicatrices gelés recouvrant tout son corps… mais il ne pouvait toujours pas être honnête…
– Il se remet lentement malgré tout… d’après la médecin Hersend, les blessures sont profondes et il lui faudra encore plusieurs lunes pour se remettre, surtout qu’il a respiré beaucoup de fumée. Cependant, il ne devrait plus avoir besoin d’Areadbhar pour tenir dans peu de temps.
– D’accord… tant mieux, ça veut dire qu’il sera bientôt guéri… même si… rrhaaa… l’air de Fhirdiad ne doit pas aider pour ses poumons… il a toujours été… mauvais et humide… même si Cornélia a beaucoup aidé… c’est pas… c’est pas un air pour un petit garçon… il a même affaibli… Héléna… sans lui… elle… elle ne serait pas…
Il se tut, se refermant un peu. Rodrigue resta le plus vague possible en réponse, mordant de toutes ses forces ce qu’il voulait vraiment dire… fit disparaitre les souvenirs de la femme épuisée, éreintée d’angoisse et de tension à force de devoir toujours passer derrière son mari, afin de le raisonner quand il s’entêtait par péché d’optimisme et de naïveté… ça l’avait même empêché de tomber enceinte pendant longtemps, jusqu’à ce que Félicia prenne soin d’elle et l’aide à se détendre… enfin, ce n’était pas le moment de trop critiquer le roi…
– Peut-être… l’air n’est jamais très bon en ville. Il voulait te voir aussi, tu lui manques.
– Je le comprend… j’ai hâte aussi de le revoir, il me manque… pre… kof ! Première chose que je fais en me levant… je vais l’embrasser… mais… peut-être que ce serait mieux si… s’il allait loin de la capitale… l’air de la campagne est… est bon…
Rodrigue crut rêver quand il entendit ses mots. Rufus ne les laisserait jamais faire sans l’aval de Lambert mais Déesse, ce serait l’idéal ! Il serait loin de la capitale et protéger en cas de révolte. Entre les morts, les impôts, les restrictions et le rationnement, Fhirdiad se transformait petit à petit en une véritable poudrière prête à exploser. Plus Dimitri serait loin, mieux ce serait.
– Ce serait une très bonne idée, répondit-il honnêtement à Lambert pour la première fois depuis la Tragédie. Hum… pas à Fraldarius étant donné qu’Alix est déjà débordé et que beaucoup de nos hommes sont ici, et Rufus refuserait de nous confier Dimitri. Par contre, les Charon sont assez nombreux pour s’occuper de lui. Leur fief semble assez calme, est loin des troubles de l’Ouest, et leur forteresse Lokris est située dans le piémont de la montagne de Garreg Mach, l’air y est très sain. De plus, je suis sûre que la famille d’Héléna sera plus rassurée de savoir leur neveu loin de l’agitation de la capitale.
– Surement… même s’il sera… tout seul là-bas… sans ses amis…
– Peut-être mais, il sera aussi entouré par ses cousins, plusieurs ont son âge. Je sais qu’il les connait beaucoup moins que Félix, Ingrid et Sylvain mais, ce serait bien le diable Némésis s’il ne s’entendait pas avec au moins un d’entre eux. De plus, je pense que Dedue et Sasiama le suivront tous les deux, ils sont déjà très amis tous les trois.
Lambert n’avait pas l’air très convaincu par son affirmation, jetant son regard au plafond alors qu’il marmonnait.
– Ils ne seraient encore que trois… tu peux et écrire à Ingrid et Sylvain et demander à Félix s’ils… s’ils peuvent l’accompagner en Charon s’il te plait ? Ce serait… mieux pour lui si… rhaaaa… ces amis étaient avec lui…
C’était un ordre malgré le ton alors, l’homme n’avait pas d’autre choix que d’accepter, même s’ils connaissaient déjà les réponses : Ingrid s’était enfermée et ne sortait plus à cause de la mort de Glenn, et Sylvain ne pourrait pas quitter Gautier, les routes étaient trop dangereuses et maintenant qu’il était majeur, Isidore n’hésiterait pas à l’emmener sur le champ de bataille. Et Félix… Rodrigue avait honte mais, il ne voulait pas le laisser partir… même maintenant qu’Estelle et Bernard étaient arrivé à la capitale avec des renforts, qu’il avait toute confiance en les Charon, et que c’était peut-être mieux pour Dimitri, le père ne voulait pas voir son fils loin de lui… son louveteau qui lui donnait tant de force… il ne pourrait le confier qu’à Alix mais, seulement parce que son frère était lui et qu’il était son frère et que c’était la personne en qui il avait le plus confiance au monde…
– Ce sera fait, répondit-il tout de même.
Lambert sourit à sa réponse avant de souffler en tournant à nouveau son regard vers lui, plein de reconnaissance.
– Merci beaucoup de t’en occuper… je ne sais pas ce que je ferais sans toi en ce moment… et que tu sois toujours à mes côtés… je ne pourrais jamais assez te remercier Rodrigue…
L’homme aux cheveux noirs retient une grimace quand sa migraine s’intensifia d’un coup, lui faisant souhaiter n’importe quoi. Il répondit de manière plus raisonnablement, étouffant comme il pouvait cette pensée sombre.
– Je ne fais que mon devoir envers le Royaume et la famille royale.
« Alors, rend-moi Glenn et Nicola… rends-les moi… rends-moi tout le monde. »
Il étrangla cette pensée folle qui hurlait encore plus fort en débitant d’autres horreurs ensuite, alors que Lambert sourit à nouveau.
– Merci pour tout mon ami… je sais que je peux te faire confiance pour tout…
« C’est bien pour ça que je te hais chien idiot. »
*
Il faisait froid… tellement froid… si froid… il n’avait pourtant pas froid comme d’habitude… pas au corps… il avait froid au cœur… si froid… il faisait glacial… tellement qu’il sentait à peine ses membres… avait du mal à respirer… avait mal partout… mais il ne tremblait pas, il ne devait pas…
La seule source de chaleur était dans ses bras… son trésor serré contre son cœur… son petit soleil… sa seule lumière dans cette tempête…
« Ne t’en fais pas… je vais te sortir de là… ça va aller… ça va aller… je te protégerais… je vais te protéger… ça va aller… je t’en supplie mon petit, tiens bon… »
Son visage était couvert de glace, comme un grand masque tordu, figeant ses traits mais, il s’en fichait… tant que son soleil restait en sécurité, à l’abri de cette tempête de neige… tant que sa fourrure restait toujours aussi chaude… tant que son petit était en sécurité, rien d’autre ne comptait… il pouvait tout endurer tant qu’il allait bien… il serait prêt à tout pour le protéger !
« Ça va aller… ça va aller… ça va aller… on est bientôt arriver… »
Cependant, alors qu’ils arrivaient près de la présence aqueuse toute semblable à la sienne devant eux, son pied se prit d… non, quelque chose le prit… quelque chose venait de lui attraper la jambe ! Le tirait sous la neige ! Non ! Non ! Laissez-moi ! Il ne voulait pas ! Là aussi, cela brillait dans la tempête mais, au lieu d’éclairer les lieux, tout devenait plus sombre et flou dans son sillage, le masque s’enfonçant dans sa chair et la neige tranchant tout son corps.
« Je ne veux pas ! Lâche-moi ! Laisse-moi partir ! »
Il serra son petit encore plus fort, fit tout pour le protéger de cette lumière sombre en cherchant un endroit où le mettre loin d’elle mais, tout était exposé à la tempête ! Et son soleil qui devenait de plus en plus froid ! Non ! Non ! Pas ça !
« Non… non ! Par pitié ! Pas ça ! Pas toi ! Par pitié ! Ne meurs… »
« Papa ! Réveille-toi ! Papa ! »
Rodrigue se redressa d’un coup à l’appel, tremblant et en sueur. Déesse, quel cauchemar ! Cela faisait des années qu’il n’avait pas fait de pareil… depuis la mort de son père il dirait… surement à cause de ses migraines… mais ce n’était pas important.
Félix était à côté de lui, les mains en l’air après l’avoir remué dans tous les sens pour le réveiller, le clair de lune dévoilant l’inquiétude qui creusait ses traits. Oh, non, non, non… il n’avait pas voulu ça ! Il fit tout ce qu’il put pour retrouver son calme et contrôler son souffle avant de dire, espérant ne pas aggraver les choses.
« Félix… je… je suis désolé de t’avoir réveillé…
– T’excuse pas, c’est pas ta faute. Tu faisais un cauchemar ?
– Oui, même si c’est rare que ça m’arrive… merci beaucoup de m’avoir réveillé. Enfin, ne t’en fais pas pour moi, ça va aller… tu devrais aller te recoucher, il est tard…
– J’allais pas te laisser comme ça ! Et d’accord ! Mais pour que tu ne fasses plus de cauchemars… humf !
Il attrapa d’un coup son oreiller sans réveiller Fleuret, puis monta sans hésiter sur le lit de Rodrigue, avant de se pelotonner sous sa couette en marmonnant.
– Comme ça, si tu refais un cauchemar, je te réveille d’un coup de pied.
Vaincu par la fatigue de la journée, Rodrigue se contenta de le reprendre sur ses mots sans le chasser, sentant son mal de tête s’apaiser un peu.
– Ta langue Félix, on ne frappe pas les autres… il laissa échapper un rire en se souvenant. Tu fais comme quand tu étais petit… mais dans ses moments-là, c’était quand toi tu faisais un cauchemar, tu venais toujours finir ta nuit avec moi dans ses moments-là…
– Car c’est toi maintenant qui fait un cauchemar… marmonna-t-il, les paupières de plus en plus lourde. Bonne nuit…
Son louveteau se rendormit tout de suite, vaincu par la fatigue et l’heure tardive. Rodrigue eut un sourire, puis lui caressa les cheveux en soufflant quelques notes, sa voix n’étant heureusement pas trop enrouée à force de ne plus chanter.
« Dors, dors, mon tout petit,
Quand le jour se change en nuit,
Dors, dors, mon tout petit,
Quand dans le ciel, la lune luit,
Dors, dors, mon tout petit,
Je veillerais sur toi toute la nuit,
Dors, dors, mon tout petit,
Je jure, de toute ma longue vie…
Tu es mon plus grand trésor,
Alors mon tout petit, dors. »
Il se rendormit aussi assez vite, tombant dans un sommeil profond et sans rêve, à son grand soulagement… Félix rentrouvrit les yeux, sentant son père plus calme… c’était déjà ça…
« C’est bizarre… il a le cœur qui bat à peine… comme pour… … … ça doit être la fatigue… »
Il mordit son envie d’aller taper Rufus jusqu’à ce qu’il arrête d’exploiter Rodrigue, pour le forcer son travail à sa place, en se rendormant à ses côtés.
*
« Quoi ?! Qu’est-ce que tu dis Lambert ? Tu veux envoyer Dimitri à Charon ?! Mais tu t’es pris un autre coup sur la tête ?
– De mémoire, pas plus que ceux que j’ai déjà pris… mais ce sera mieux… l’air de la montagne lui fera du bien… et c’est la… la famille d’Héléna… ils prendront bien soin de lui… Rodrigue pense que c’est une bonne idée… et… et Lachésis et Thècle sont d’accord… ils… ils sont habitués à être nombreux… et en bateau sur le fleuve, le… le voyage sera… rhhaaa… sera calme et rapide… surtout maintenant que… qu’il peut se passer d’Areadbhar…
Rufus se frappa le front devant la décision de son frère. Ouais, le bon air de la montagne… c’était surtout l’occasion pour les Charon de récupérer un argument de poids pour faire pression sur eux… et évidemment, Rodrigue était d’accord… encore ce loup enragé… il était docile face à lui, mais avec son petit frère, il remontrait ses crocs… et il n’hésitait pas à profiter de son état de faiblesse l’animal, comme ses deux comparses de sœurs Charon… sa main au feu qu’il avait agité Héléna en plus… malgré le fait qu’il ne l’aimait pas autant que Patricia, la simple mention de la petite créature de Ludovic suffisait parfois à le faire changer d’avis en ce moment… il fallait vraiment qu’il trouve une idée pour leur rappeler qui était le vrai régent à ces trois-là…
– Je comprends que tu veuilles le meilleur pour Dimitri mais, je doute que ce soit une bonne idée de l’envoyer aussi loin de toi. Imagine ce qui pourrait arriver pendant le voyage ? Il serait bien mieux qu’il reste ici avec nous, ça le fatiguera moins.
– C’est pour ça que j’ai… demandé à… rrhhaa… Rodrigue, Lachésis et Thècle de tout organiser… ils savent s’y faire… surtout que c’est… c’est une route fluviale très fréquenté…
– Tu parles, ils n’ont même pas été fichu de bien organiser le voyage à Duscur ! Ils n’ont fait aucun effort et voilà le résultat !
Son frère détourna les yeux en l’entendant, marmonnant avec honte.
– C’est… c’est plutôt moi qui aurais dû… les écouter… ils avaient dit que ce serait très dangereux… ils l’ont dit… même Areadbhar l’a dit… si je les avais écoutés… alors…
– Alors rien, tu as fait ce que tu devais faire et c’est eux qui n’ont pas été à la hauteur de tes ordres. T’es le roi, c’est normal que ce soit toi qui prennes les décisions, et tes conseillers sont tes serviteurs qui doivent exécuter tes ordres.
– Ludovic ne faisait pas ça…
– Car le vieux détestait la monarchie… et il te méprisait assez pour vouloir mettre ses favoris sur le trône à ta place, alors qu’il te revient de droit, quoi qu’il dise pour se justifier. Tu te préoccupes trop de ce qu’il pense. Il est mort ce salopard, oublie-le, c’est tout ce qu’il mérite. T’as juste fait un voyage qui a mal tourné car, l’administration et tes conseillers étaient incompétents. Lui, il a fait un coup d’État, où lui et tous ses complices auraient eu la tête coupée s’il avait raté son coup. T’es plus prudent que lui, quoi que les gens en pensent.
–… je me le demande…
– Oublie, c’est pas le moment de réfléchir à ça alors que tu es encore en train de te remettre. Repose-toi petit frère, tu mérites bien après tout ce qui t’es arrivé… »
Malheureusement, Lambert n’avait pas l’air très convaincu mais, il se rendormit vite, trop fatigué pour rester éveiller plus de quelques minutes à chaque fois. Il avait déjà dû y laisser toutes ses forces en parlant autant…
« Repose-toi bien et reste avec nous Lambert… je ne veux pas te perdre… »
Il embrassa son petit frère et le reborda avant de s’en aller, même s’il laissa exploser sa colère une fois seule. Maudit Rodrigue, Lachésis et Thècle ! Ils poussaient encore Lambert à faire n’importe quoi ! Et Lambert semblait s’être mis en tête qu’ils avaient raison en plus ! L’épuisement et les blessures le rendaient plus manipulable que d’habitude… encore plus quand ça venait de son « meilleur ami » à sens unique… lui qui était toujours si déterminé à faire ce qu’il avait à faire, voilà que trois mots suffisaient à le convaincre de faire quelque chose de stupide !
« S’ils ne lui ont rien fait… après tout, c’est des magiciens, tous autant qu’ils sont… faudrait que je demande à… »
« Votre Altesse ? Puis-je me joindre à vous ?
Cornélia se tenait sur le pas de la porte, une bouteille de vin à la main… il ne l’aurait pas imaginé être du genre à aller au marché noir mais bon, la connaissant, elle pouvait aussi l’avoir tiré de sa réserve… Rufus s’en fichait en fait, cela avait l’air d’être du bon vin et il avait envie d’avoir quelqu’un à qui se plaindre.
– Entre, à condition que tu me laisses la moitié de la bouteille.
– Merci et telle était mon intention, sourit-elle en refermant la porte derrière elle, pendant que Rufus sortait deux verres.
Cornélia les remplit en gazouillant, toute contente et presque pimpante. Ça faisait longtemps qu’il ne l’avait pas vu aussi guillerette, depuis son accident dans les escaliers en fait… il avait toujours mis ça sur le compte du coup à la tête, elle s’était enfoncé le crâne et avait survécu de peu.
– Quel bonheur de voir Son Altesse retrouver peu à peu la santé ! Je suis sûre que ce sera bientôt la même chose pour Sa Majesté dans quelques temps !
– Enfin quelqu’un d’autre de raisonnable en plus de Gustave… oui, Dimitri se sent bien mieux, grâce à tes soins surtout. Cette maudite lance n’y a pas fait grand-chose… tout ce qu’elle lui a fait, c’est le transformer en abomination en le couvrant de givre, et lui faire voir un soi-disant Blaiddyd mais bon, ça se voie qu’il a reçu quelques coups sur le crâne. Imagine, il rêve que Blaiddyd en personne était noir comme un duscurien ! On n’a jamais entendu une absurdité pareille ! Enfin, c’est pas le seul qui s’est pris des coups sur la tête…
– Hum… vous semblez bien troublé… puis-je vous prêter oreille ? Lui proposa la guérisseuse avec attention. Cela vous fera sans doute beaucoup de bien de vous confier à quelqu’un.
Rufus réfléchit une seconde, puis finit par accepter de parler. Après tout, Cornélia n’avait jamais trahi Lambert, même quand Areadbhar avait commencé à lui geler les doigts et à le rejeter, alors que ça pouvait être interprété comme une défaveur divine… comme le vieux l’avait fait avec Clovis d’ailleurs pour dire qu’il avait bien fait de comploter contre lui… elle était de confiance.
– L’état de Lambert m’inquiète… il va mieux mais d’un autre côté, il se met tout le blâme de la Tragédie sur ses épaules… et il écoute de plus en plus Rodrigue, Lachésis et Thècle… alors que ce sont les mêmes qui sont à l’origine de ce fiasco… un autre Charon ou Alix arrive, et il va finir par leur lécher les bottes comme un toutou… je sais que Lambert tient beaucoup aux jumeaux mais, à ce stade, ce serait lui rendre service de les dégager de son entourage ! Ils profitent tous de sa faiblesse pour lui faire faire n’importe quoi, comme cette idée stupide d’envoyer Dimitri en Charon car, l’air est meilleure et que c’est la famille de cette créature d’Héléna. Le gosse serait bien mieux ici, mais non ! Parce que ces trois-là et surtout Rodrigue ont dit que c’était une bonne idée, faut le faire ! Il est trop faible pour s’opposer à eux !
– Hum… je comprends, vous avez peur qu’il se fassent manipuler par ses « proches », devina Cornélia.
– C’est pas que j’ai peur, c’est le cas ! Rétorqua-t-il sans hésiter. Et je ne peux même pas les chasser avec ça ! Même si c’est évident qu’ils le manipulent, ils se sont soumis assez vite à mes volontés et font tout leur travail. C’est brouillon et bâclé mais, je ne peux pas trop me passer de leurs connaissances, même si bon, si j’avais la bonne occasion, je le ferais et mettrais mes hommes à leur place… En plus, ça me permet de les avoir à l’œil, plutôt qu’ils complotent tranquillement dans leur fief avec le restant de leur famille et leurs fidèles. J’ose même pas imaginer ce que sont en train de combiner le reste de la fratrie ou les fraldariens en ce moment, encore plus s’ils étaient au complet… je peux même pas les faire exécuter… j’ai pas de preuve qu’ils tentent de manipuler Lambert, ils font leur boulot, et je le fais, leurs petits moutons de sujets vont se révolter car, le vieux était assez con pour laisser des seigneurs fidéliser autant leurs sujets et leurs vassaux.
– C’est vrai que la situation est épineuse… souffla la magicienne, pensive et prudente. Je ne veux pas m’immiscer dans ce qui ne me regarde pas, je ne suis pas faerghienne mais une simple roturière adrestienne après tout mais, le nœud des problèmes semble être le duc de Fraldarius et les sœurs de feu la reine Héléna, ai-je tort ? Et bien, même s’il est vrai que cela est risqué de les laisser rentrer chez eux, ils peuvent aussi y retourner sans avoir la possibilité de faire quoi que ce soit ?
– Comment ? Avec la tête sous le bras ? C’est pas que je n’ai pas envie de mettre la tête des putains de fils préférés de Ludovic sur sa tombe, pareil pour ses petites créatures mais, je fais ça, j’ai tout le duché de Fraldarius et le comté de Charon qui vont marcher sur la capitale… et vu qu’entres bêtes, soit on s’entre-dévore, soit on s’entend, cette sauvage de Fregn serait capable de sortir du bois avec toute sa famille pour nous plumer, vu qu’elle s’entend bien avec les jumeaux.
– Non, c’est clair que cela ne ferait que mettre de l’huile sur le feu. Cependant, il y a d’autres façons de les rendre inoffensifs…
– C’est-à-dire ?
– Et bien, même si c’est surement une idée assez faible, je les épuiserais petit à petit, afin de les pousser lentement dans leurs derniers retranchements et les rendre inoffensifs à cause de la fatigue. Cela serait vu comme la conséquence logique de l’envergure de leur tâche, mais aussi qu’ils n’en sont pas dignes s’ils n’arrivent pas en venir à bout malgré leur statut. De plus, quelques humiliations et rappels à leur rang de subordonné devrait user leurs nerfs plus vite mais, submergé par la tâche, ils ne devraient pas avoir le temps de penser à prendre leur revanche à cause de la surcharge de travail. Il faudrait y aller progressivement mais, cela devrait fonctionner.
Périandre cacha son sourire satisfait en voyant la joie de Rufus devant son plan. Après l’idée stupide d’empoisonnement d’un de ses anciens collaborateurs, tout le palais était sur ses gardes, elle devait rester sur ses gardes pour ne pas se faire prendre. Non pas qu’elle n’avait pas essayé de lui inoculer petit à petit un poison de sa fabrication indétectable par ses inférieurs mais, ce maudit rejeton était résistant et protéger par son ancêtre Simplex… alors un poison humain, même pas la peine d’y penser, même à forte dose. Elle règlerait le sort de cette vermine après. Pour le moment, l’important était de se concentrer sur la déstabilisation du Royaume. Ce pays se transformait petit à petit en véritable poudrière prête à exploser mais, les quelques grands seigneurs compétents encore en vie l’étaient trop et limitaient bien trop le chaos… c’était eux dont elle devait obtenir la peau ou la démission, pas celle de Lambert finalement. Lui, il semblait même devenir le centre de la détestation au fil des jours… non, s’ils voulaient ruiner la création de Sothis pour replonger Sphigxi dans le chaos originel, mieux valait le garder en vie, histoire de provoquer une guerre civile ou exciter les ambitions de toutes parts.
Par contre, Périandre devait se concentrer sur l’élimination de deux familles-clés pour atteindre son objectif dans le Royaume : les Charon et les Fraldarius. Ces deux familles constituaient la colonne vertébrale de Faerghus ces dernières années, avec la famille royale quand un roi à peu près compétent était sur le trône. Si elle voulait le briser en mille morceaux, elle devait impérativement éliminer ces deux colonies de parasites.
« Autant commencer par les Fraldarius… ils sont les moins nombreux, et ceux qui semblent tenir la mort loin de la famille royale. Glenn a tout de même réussi à tuer plusieurs des nôtres à lui tout seul et à sauver la vie de Dimitri même si c’était au prix de la sienne – il faudra que je pense à dire à Myson de me garder son corps de côté pour quand je rentrerais, je veux aussi voir de moi-même comment il a fait pour être aussi résistant pour un insecte sans emblème ! – Félix est toujours sur les talons du prince et est capable de le soigner, Alix arrive à maintenir les relations commerciales avec l’Alliance et tient les vassaux de tout l’Est en respect, et Rodrigue fait le travail du régent sans l’être, tout en semblant redonner de l’énergie à Lambert à chaque fois qu’il le voie… en plus, même s’ils meurent jeunes dans cette famille, ils ont aussi la vie chevillée au corps, ils sont aussi difficiles à écraser que ce sauvage de Pertinax… son obstination est jusque dans son sang visiblement… mais bon, c’est aussi leur point faible… »
Elle proposa alors, toute innocente comme la vraie Cornélia l’aurait été avec sa trop grande modestie.
– Si vous voulez vous débarrasser de Rodrigue en l’épuisant, je pense qu’il a déjà fait une bonne partie du travail seul en ne pouvant plus s’entrainer. Sa magie a dû s’accumuler en lui et l’affaiblir. Toutefois, je vous conseillerais aussi de briser en mille morceaux ce qui le tient entier…
– A quoi pense-tu exactement ? » Demanda-t-il, même si Périandre savait qu’il lui demandait surtout pour se faire une joie de l’entendre. Rufus semblait toujours se faire une joie de détruire tout ce que son père chérissait et pour le coup, cela l’arrangeait.
« C’est bien simple, volez-lui ce à quoi il tient le plus au monde : son fils. »
*
Quelques semaines plus tard, Dimitri fut assez remis pour pouvoir se rendre à Charon, afin de se reposer en paix. Comme il l’avait anticipé, Ingrid et Sylvain ne pourraient pas venir, il n’avait même pas eu de réponse de Gautier, et Félix avait refusé de partir de Fhirdiad alors, il serait juste accompagné de Dedue et Sasiama. Ce serait sans doute mieux pour eux deux aussi, il y aurait peut-être moins de vengeurs prêts à les passer à tabac dès qu’ils étaient isolés… Rodrigue, Lachésis et Thècle finissaient de boucler les derniers préparatifs pour le voyage du lendemain, quand un serviteur vient les chercher. Apparemment, Rufus les réclamait dans la cour centrale.
« Qu’est-ce que ce s… que souhaite nous dire le régent ? Demanda Lachésis, sa petite nuit de la veille ne l’aidant pas à être patiente. Nous sommes encore plus débordés que d’habitude, Sa Majesté nous a chargés personnellement de tout organiser, afin d’être certain que le voyage soit sûr, et le grand-duc Riegan doit nous rendre visite dans peu de temps. On n’a pas de temps à perdre.
– Si c’est par rapport au fait que Son Altesse aille se soigner chez nous, le régent s’est déjà expliqué avec son petit frère. Nous ne faisons qu’obéir à la volonté royale, rétorqua Thècle.
– Il a dit que cela avait un rapport mais, il n’a pas exprimé précisément sa pensée… il veut juste que vous veniez dans la Cour Centrale afin de vous donner quelque chose… déclara-t-il à mi-voix avant d’ajouter de lui-même, mort de peur lui aussi de ce qu’il allait arriver s’il n’obéissait pas et épuisé. S’il vous plait…
Rodrigue ne put qu’avoir de l’empathie pour lui, Rufus usait tout le monde jusqu’à la corde depuis qu’il était régent, en particulier quand il était de mauvais humeur… il tendit alors un gobelet rempli d’eau au serviteur pour qu’il se pose une seconde, puis ils le suivirent tous les trois jusqu’au régent et ses alliés. Cela sentait mauvais… Rodrigue passa ses doigts derrière lui, sentit son poignard à sa ceinture, sur ses gardes, tout comme les deux sœurs qui firent de même… mieux valait qu’il l’utilise avant sa magie, il avait très peur qu’elle explose s’il en utilisait trop d’un coup tellement elle s’était accumulée dans ses veines ces dernières semaines… l’homme n’avait aucune idée de ce qui les attendait alors, mieux valait être prudent.
Quand ils arrivèrent dans la cour centrale, Rufus bavardait avec ses principaux partisans, soit des vengeurs dans la très grande majorité et des membres intégristes de l’Église Occidentale…
« Si le roi Ludovic voyait tout ceci… songea tristement Rodrigue. Lui qui a tout fait pour endiguer les sectes de l’Église Occidentale… voilà que son fils les encourage maintenant…
– …et ça ne m’étonnerait même pas qu’il fasse ça juste pour faire chier son père, » poursuivrait surement Alix.
« Nous voici Votre Altesse, s’annonça Lachésis. Que souhaitez-vous nous annoncer ? Nous aimerions pouvoir rapidement regagner nos études, afin de finir d’organiser le voyage de son Altesse vers Lokris.
– Ne vous en faites pas, ce ne sera pas long, leur sourit-il à pleines dents, ses partisans gloussant comme des gélines derrière lui. On attend plus qu’une seule personne et tout le monde sera là…
Rodrigue se mit d’autant plus sur ses gardes, gardant prudemment ses doigts vers l’endroit où était son poignard, tout comme les deux sœurs qui gardaient leur main sur leur hanche. Ils étaient loin de la chambre de Lambert et dans son état, quoi qu’il se passe, il n’entendrait rien… Déesse, qu’est-ce que Rufus pouvait bien leur vouloir ? Surtout pour rire comme ça ? Si c’était une humiliation, ce serait le moins grave, sa fierté pouvait le supporter… ce serait même presque la meilleure option plutôt qu’il n’impose une autre de ses décisions brillantes… il ne voyait pas Gustave, il devait être occupé à vérifier que le bateau du prince était en parfait état. De plus, il faisait tout pour préserver Lambert des conséquences de Duscur et de ses actes, trop mort de honte et de culpabilité pour dire quoi que ce soit au roi. Rufus devait le voir comme un allié… son absence annonçait d’encore plus mauvaises choses…
Cependant, il arrêta d’y penser quand il entendit des éclats de voix puis vit Félix et Zoé être emmenés dans la cour, son fils allant tout de suite vers lui alors qu’il demandait ce qui se passait. Rufus le prit de vitesse en souriant, Rodrigue se mettant par réflexe entre lui et son louveteau pour le protéger.
– Un peu de patience, vous le saurez bientôt.
– Votre Altesse, allez-vous enfin nous dire à quoi rime tout ceci ? Demanda Thècle, à bout de patience.
– Bon, bon, puisque vous êtes si pressé… voyez-vous, Sa Majesté est revenue très affaiblie de Duscur, et il est aisé de le manipuler. Les temps sont durs, je dois tout faire pour préserver mon petit frère et mon neveu des mauvaises influences. Alors, afin que tous ici compreniez bien que je ne ferais pas de quartier avec les ambitions mal placées… il lança un sourire grotesque dans la direction du trio, essayant sans doute d’être menaçant et échouait mais, l’appréhension de ce qu’il allait faire les gelait tous. Autant faire un exemple…
– Un exemple ? Répétèrent-ils avec appréhension, alors que des éclats de voix leur parvenaient.
Rodrigue eut le réflexe de prendre Félix contre lui, entourant sa tête avec sa cape pour lui épargner quoi qu’il puisse arriver, les mains sur ses oreilles quand les éclats se transformaient en suppliques. Deux des gardes du corps de Rufus arrivèrent en maintenant un homme qui se débattait, mort de peur, habillé comme un condamné à mort dont on n’avait pas encore fait la toilette, suivit d’un bourreau qui semblait assez jeune, tenant sa hache à deux mains, surement inexpérimenté s’il se fiait aux tremblements qui l’agitait et saoul à l’odeur de vin qui le suivait. Ils reconnurent le captif comme un noble qui avait été arrêté peu de temps après la Tragédie, au motif d’avoir dit trop fort que Lambert avait envoyé le convoi à la mort, Rufus l’avait immédiatement fait incarcérer. Comprenant tout de suite ce qu’il allait se passer, Lachésis intervient, gardant sa colère cachée en elle alors qu’elle déclarait sur un ton professionnel.
– Que pensez-vous faire à cet homme ? De ce que nous savons, sont seul tort est d’avoir exprimé son opinion, ce qui est permis par la liberté d’expression. Cette opinion peut entrer dans le cadre du délit de calomnie mais, il n’est pas puni de la peine de mort dans le domaine royal, lieu où le crime a été commis. De plus, pour toute peine et en particulier la peine capitale, il doit passer devant un tribunal pour déterminer sa peine. Si cela a été fait, est-ce que vous avez les minutes du procès et le procès-verbal de la séance ? Le questionna-t-elle, Rodrigue voyant l’espoir briller dans les yeux du pauvre homme. J’aimerais le consulter afin de vérifier si toute la procédure a été respectée, afin que la peine soit appliquée dans les règles fixés par la loi et ne pas risquer des représailles et autres procédures pour déni de justice.
– Un procès est inutile et ce n’est pas de la diffamation. Il s’agit de trahison. Cet homme a osé critiqué le roi et ses décisions en pleine période de crise, c’est une menace à l’unité nationale. En ces temps difficiles, cela revient à trahir Sa Majesté mon frère, et donc tout le Saint-Royaume de Faerghus. Dans le cadre du droit de justice seigneurial et surtout royale, j’ai donc décidé de faire un exemple de cet homme et de le faire exécuter pour trahison.
– Sauf que cela, c’était la loi avant la Grande Ordonnance de Justice, le roi Ludovic III votre père a interdit qu’une personne seule décide de la vie ou la mort d’un condamné, quel qu’il soit et qu’importe la position de la personne décisionnaire, lui rappela Thècle malgré l’appréhension d’évoquer Ludovic en la présence de Rufus. Vous devez impérativement passer devant un conseil composé de juges et de jurés afin de valider cette décision.
– Je n’ai que faire des décisions de mon père. Il n’a fait qu’affaiblir le pouvoir de la famille royale dans la folie causée par la tuberculose, et il ne pouvait pas savoir que nous allons finir dans une situation bien pire que tout ce qu’il a pu connaitre. Il a eu un règne assez tranquille après tout, il ne pouvait pas se douter que l’incompétence de son conseil nous mènerait à un tel fiasco. Ne vous souciez plus de toutes ses ordonnances mais, seulement celle de mon frère et celles des rois précédant mon père.
Les trois conseillers échangèrent un regard tendu. Les ordonnances précédant Ludovic… avec ce qu’il allait faire, autant dire tout de suite qu’il allait suivre la politique de Clovis, il s’était octroyé les pleins pouvoirs et l’impunité la plus complète tout au long de son règne, jusqu’à ce que Ludovic ne casse toutes ses décisions qui les avaient fait régresser au niveau de l’Empire. Et ils ne pouvaient même pas lui remarquer à cause des mêmes lois qu’ils appliquaient, dire quoi que ce soit en sa présence pourrait être utiliser pour les condamner au même sort que cet homme dans les bonnes conditions…
– Papa… marmonna Félix, la voix étouffée dans le manteau de son père, Rodrigue le tenant toujours contre lui pour lui cacher ce qu’il allait arriver. Papa ? Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi Rufus va le faire t…
– Chuuut Félix… il ne faut rien dire, il en profiterait, lui murmura son père en priant pour que personne d’autre ne l’entende, avant de se redresser pour demander. Pourquoi faire venir mon fils ? C’est encore un enfant, il n’a rien à faire dans une exécution publique. Laisse-le partir.
– Au contraire, cela lui rappellera où est sa place et ce qu’il risque s’il parle en mal de la royauté, ce qu’il a tendance à trop oublier. Et le fifils à son papa a-t-il peur du sang ? Ce serait plutôt un agneau tout faiblard qu’un louveteau, les nargua Rufus, faisant glousser ses partisans. C’est pas comme si les exécutions publics n’étaient pas ouvertes à tous, et il devra se battre quand il sera grand – sauf si ça devient un gratte-papier comme ma charmante belle-famille car, tu trouves que ton fils chéri est fragile comme du verre – autant qu’il s’habitue tout de suite.
Déesse, ça se voyait qu’il n’avait jamais mis les pieds sur un champ de bataille ! Quel rapport entre une exécution et une guerre ? Surtout une exécution pareille complètement illégale ?! Était-il hors sol ou comme Clovis à ce point ?! Cependant, aller contre lui ne lui donnerait que plus de grain à moudre pour obtenir sa tête. Alors, Rodrigue répondit simplement, sur la défensive alors que Félix serrait les poings dans son manteau, fou de rage à ses mots.
– Je ne pense pas que lui faire vivre de telles choses soient bon pour lui. Comme vous le dites, je tiens à lui alors, je veux le protéger aussi longtemps que possible des horreurs de la mort, surtout après une Tragédie aussi atroce qui nous a arraché son grand frère et son grand-compère. Y être confronté ainsi aussi jeune est très mauvais pour un enfant, je parle d’expérience. Alors, Votre Altesse, je vous demande de le laisser partir et retourner à ses études.
Rufus ne répondit pas tout de suite, même si c’était évident à son visage que ce n’était qu’une manœuvre pour le faire espérer en vain mais, cela permit à plusieurs partisans du régent de murmurer leur léger accord avec Rodrigue : une place d’exécution n’était pas un endroit pour un enfant aussi jeune. Les Braves en soient remerciés, il y avait des personnes raisonnables dans le lot, ou alors d’autres parents… Rufus céda donc à moitié en marmonnant.
– Il reste ici mais, tu peux le garder emmailloter comme un nourrisson dans ta cape.
– Merci, souffla Rodrigue, avant de se tourner à nouveau vers son fils en soufflant, espérant que cela le protégerait un peu. Il faut que tu te bouches les oreilles… je suis désolé de t’imposer cela…
– C’est pas ta faute à toi… Pourquoi il fait ça ?
Le père le serra un peu plus dans ses bras en restant muet, ne devant surtout pas montrer ce qu’il ressentait. Montrer à Rufus que son plan pour les terrifier fonctionnait ne ferait que l’encourager à recommencer et aggraverait la situation.
En les voyant tous se taire, le régent eut un sourire trop semblable à ceux de Clovis dans les chroniques, puis se tourna vers le condamné en déclarant.
– Tu sais maintenant ce qui t’attend sieur… quel est ton nom déjà ? Ah oui, Acace Adenet Dadvisard, es-tu prêt à mourir pour expier ton crime ?
– Non ! S’écria-t-il, mort de peur en cherchant de l’aide dans l’assistance du regard, désespéré. Pitié ! Je jure que je regrette ! Je veux bien faire n’importe quoi pour me repentir ! Tout ce que vous voulez mais par pitié ! Je ne veux pas mourir !
– Tu as pourtant osé dire que le roi était en partie responsable de la Tragédie, alors qu’il n’y ait pour rien. C’est la plus grande victime de toute cette histoire avec le prince. Et toi, tu as osé le transformer en coupable !
– C’était un instant de faiblesse ! Un simple égarement ! J’étais mort de chagrin ! Comprenez-moi ! Plusieurs de mes proches sont morts dans ce convoi ! Tenta de se justifier l’homme, mort de peur devant la mort qui arrivait. Je me suis trompé ! J’aurais dû dire que c’était ces diables de païens duscuriens qui étaient les vrais coupables ! Ils méritent de tous mourir jusqu’au dernier pour leur crime ! J’en suis sûr ! Ce serait même récompensé par la Déesse et c’est ce que Blaiddyd, Brave de la justice, réclame haut et fort ! À mort les duscuriens ! Je vous aiderais ! Je mettrais mon bras vengeur à votre service ! Je ferais tout ! Je vous en supplie…
– Et bien, l’offre est alléchante mais, c’est bien trop tard, rétorqua Rufus. Mais ne t’en fais pas, tu vas me servir. Après avoir vu ce qu’ils risquent, beaucoup de traitres et de comploteurs comprendront qu’il n’est que folie de s’en prendre à la famille royale. Tu devrais être fier de servir le Royaume ainsi.
Acace en devient muet d’horreur, tétanisé jusqu’à ce que les gardes de Rufus commencent à lui raser le crâne, afin de ne pas gêner le passage de la hache du bourreau, puis à trancher le col de sa chemise dans le même but. Il se mit alors à se débattre comme il pouvait, recriant sa repentance et en appelant à la pitié royale, hurlant à quel point il ne voulait pas mourir.
« Pitié ! Pitié ! Par pitié ! Votre Majesté ! Votre Majesté Lambert ! Je vous en supplie ! Aidez-moi ! » Finit-il par hurler mais, d’ici, le roi ne pourrait jamais l’entendre.
Rodrigue, Lachésis et Thècle serrèrent les poings, se retenant de toutes leurs forces d’intervenir. Tout ce qui se passait ici était illégal, c’était une violation du droit royal et des idéaux de Roi des Lion Loog mais, tant que Rufus était régent et se donnait le pouvoir d’être la loi, ils ne pouvaient rien faire à part regarder impuissants, sinon…
Les gardes du régent finirent par ligoter Acace sur le billot pour l’empêcher de se débattre, même s’il semblait s’être résigné, pleurant ses dernières suppliques alors que le bourreau se mettait en place.
« Pitié… pitié… je n’ai rien fait… c’est injuste… je suis désolé… tellement désolé… ayez pitié… ma famille… elle m’attend… elle s’inquiète… je vous en supplie… pitié… je… je ne veux pas mourir… »
Félix se serra encore plus contre son père. Il n’entendait presque plus rien des cris de cet Acace, juste des éclats de voix, des gémissements, et des pleurs. Il ne comprenait rien à ce qui se passait… qu’est-ce que ça apportait à Rufus d’agir comme ça à part de faire comme les traitres qui avait tué Glenn ?! Il enfonça sa tête dans le ventre de Rodrigue, serrant les poings de rage autour de ses oreilles. Il voulait juste sortir de là et tirer ce pauvre homme de ce foutu billot où il n’avait rien à y faire ! Mais, son père le tenait trop fort et il lui avait dit de ne pas bouger…
« Papa tremble aussi… » Sentit-il, prenant Rodrigue dans ses bras pour l’aider à tenir aussi plutôt que de tout faire pour ne rien entendre.
Le petit garçon sursauta quand un nouveau cri se fit entendre, Rodrigue le serrant encore plus contre lui, les mains sur ses oreilles, même s’il lui souffla, Félix arrivant à entendre toute son inquiétude dans sa voix.
« Il faut que tu te les bouches, je t’en prie. Ne t’en fais pas pour moi, je ne veux pas que tu entendes ça. »
Félix obéit à contre-cœur, mettant ses mains sous les paumes de son père, même s’il perçut le cri horrible à travers, suivit de plusieurs autres de plus en plus faible avant de complètement disparaitre mais, l’immobilité de son père lui apprit avec horreur que ce n’était pas fini. Par les Braves ! Combien de fois cet incompétent de bourreau allait devoir s’y reprendre ?! Il sentait son père se crisper un peu à chaque cri alors, s’il se fiait à ça, il avait fallu onze coups pour que le condamné ait la tête tranchée… onze… c’était énorme…
Enfin, après trop de temps, Félix entendit la voix étouffée de Rufus mais, il perçut malgré tout à quel point il était satisfait… comment pouvait-il être content de ça ?! Il avait agi comme un vrai monstre assoiffé de sang !
« C’est même plus un chien errant à ce stade ! C’est qu’une bête ! Et il a tous les pouvoirs en plus ! Si jamais… ses mains se crispèrent en devinant ce qui allait se passer si son père faisait la moindre chose qui ne plairait pas à la bête. Oh non… non… non… pas ça ! Papa ! »
Il sentit les mains de Rodrigue se desserrer un peu de sa tête, même s’il garda sa cape tout autour de sa tête, lui soufflant doucement malgré sa voix tremblante.
« Partons… mais ne sors pas de là… il ne faut surtout pas que tu voies ça… » souffla-t-il, Félix devait avoir deviné ce qui s’était passé aux vues du temps qui s’était écoulé…
L’exécution avait été une vraie boucherie… après la passe pour mesurer s’il avait le bon angle, le bourreau avait touché plusieurs fois le crâne et les épaules au lieu de la nuque, avant d’enfin l’atteindre mais là aussi, il avait fallu plusieurs coups avant que la tête ne tombe… quelle mort horrible… le bourreau semblait complètement inexpérimenté, il avait dû boire pour se donner du courage mais, cela avait fini en vrai massacre de ce pauvre homme… Félix ne devait surtout pas voir cela… Déesse… il ne devait surtout pas voir une horreur pareille !
« Et ça risque de se reproduire… devina sans problème Rodrigue, sa magie palpitant encore plus fort dans ses veines comme si elle voulait en déborder, son emblème se déversant dans ses veines avec cette résolution. Je dois mettre Félix en sécurité. Il faut qu’il parte, il faut qu’il quitte la capitale ! Il faut qu’il quitte ce coupe-gorge ! Il faut qu’il s’éloigne à tout prix de Rufus et ses partisans ! »
Après s’être mis d’accord pour se donner une heure afin de faire le point tous les trois, les deux sœurs Charon retournèrent dans leurs propres appartements, murmurant entre elles quelques choses. Elles devaient également s’adapter. Rodrigue tient Félix au plus près, gardant juste sa main dominante libre au cas où, terrifié à l’idée de croiser un partisan trop zélé du régent, avant de ne vraiment pouvoir souffler qu’une fois dans leur chambre, la porte fermée à clé et dans un endroit où ils ne pourraient pas être épiés par les murs.
Il allait demander à son fils comment il allait, quand Félix se précipita sur lui pour le serrer dans ses bras. C’était prévisible mais, cela lui faisait toujours mal, le persuadait encore plus de mettre son louveteau en sécurité.
« Félix… je suis désolé que tu ais dû assister à ça…
– Arrête de t’excuser quand c’est pas ta faute. Rufus est complètement fou ! Il n’a pas le droit de faire ça ! C’est juste une bête !
– Oui mais, il s’est accordé les pleins pouvoirs en s’appuyant sur les textes de Clovis, ce qui nous empêche de dire quoi que ce soit. Nous allons devoir être encore plus prudent… alors…
– Alors, tu rentres à la maison ! S’écria tout de suite son fils. Rufus te déteste ! Dès qu’il pourra, c’est toi qu’il tuera papa ! Je veux pas que ça arrive ! Il faut qu’on rentre à la maison ! Il ne pourra rien te faire là-bas et il se débrouillera tout seul pour une fois ! Il te fait déjà beaucoup de mal en te donnant tout son travail ! Dimitri va en Charon en plus, y a plus personne qui te mérite ici à part Thècle et Lachésis ! Il faut qu’on parte !
Félix était mort de peur pour lui… il n’avait même pas peur pour lui-même mais, juste pour Rodrigue… il ne pouvait que comprendre sa terreur. Il savait aussi bien que lui que Rufus lui ferait couper la tête dès qu’il en aurait l’occasion, ou au moins l’éloigner en l’épuisant… c’était surement une partie de sa stratégie étant donné qu’il profitait du moindre prétexte pour lui donner des tâches en plus… cependant…
– C’est impossible… je dois rester à Fhirdiad…
– Quoi ?! Mais pourquoi ?! Rufus te traite mal comme tout le Royaume et Lambert, c’est pas mieux ! Tu risques d’y rester pour toujours ! Je ne veux pas te perdre ! S’exclama-t-il en lui donnant des petits coups frustrés sur sa poitrine avant de répéter. Je ne veux pas te perdre ! Pas comme Glenn ! Je veux pas que tu meures ! Alix doit vouloir te revoir en plus ! Toi aussi tu veux le revoir ! Ne mens pas, t’es pas doué pour ça !
– Je sais que c’est dur mais, c’est justement parce que Rufus traite mal le Royaume que je ne peux pas partir, tout comme Lachésis et Thècle, tenta-t-il de lui expliquer en lui prenant les mains pour tenter de le calmer. Si nous partons, plus personne ne dirigera le Royaume et il sera laissé à l’abandon par Rufus. Il ne pense qu’à se venger des duscuriens, et les seigneurs de l’Ouest l’encouragent dans cette voie car, ils ont des intérêts à annexer Duscur. C’est pour cela que nous devons rester tous les trois, pour protéger le Royaume et faire en sorte qu’il ne s’effondre pas. Il s’agit même d’une disposition du Kyphonis Corpus, nous sommes obligés de nous y tenir. C’est mon devoir de veiller sur lui…
– Merde au devoir ! Et merde au Kyphonis Corpus !
– Félix ! Le reprit-t-il même si son fils ne le laissa pas continuer.
– C’est ce que Glenn dirait ! Tu restes plus longtemps, Rufus va te tuer ! Alors que tu peux partir ! Rufus se débrouillera tout seul, se prendra le mur et c’est tout ce qu’il mérite pour avoir encouragé ce voyage et vous avoir tous traité comme ça ! Il a même tué quelqu’un qui n’a rien fait de mal car sa tête ne lui revenait pas alors, tu es le prochain sur sa liste ! Il te déteste car t’es plus compétent que lui ! Même Lambert s’en fiche du Royaume ! Il s’en fiche si Dimitri devient orphelin alors, il ne doit pas se préoccuper de grand monde à part lui ! Même Glenn en a eu marre des conneries de ces deux chiens errants et idiots et voulait partir ! Il serait parti dès qu’il aurait pu s’il n’avait pas été obligé de rester ici ! Tout ça à cause de son foutu service et devoir envers le pire crétin de Faerghus à cause de foutus règles du Kyphonis Corpus ! Et à cause de ça, il est… rha ! Pourquoi c’est plus important de respecter ce devoir et de travailler pour un chien idiot que de rester en vie ?!
– Je comprends que ce soit dur à accepter mais, cela ne concerne pas que moi. Le mur dont tu parles, c’est Faerghus tout entier et si Rufus est au pouvoir seul avec ses sbires, il va le considérer que comme un moyen de faire un nouveau bain de sang. Cela touchera aussi notre fief… je refuse que tu vives dans un pays encore plus dévasté qu’il ne l’ait déjà… moi aussi, je ne veux pas te perdre, pas après Glenn… même si tu n’as pas tort, cela devient beaucoup trop dangereux, admit-il avant de balayer les espoirs de Félix que son père entende enfin raison. Il faut que tu rentres à la maison, tu seras bien plus en sécurité là-bas…
– Alors tu rentres aussi à la maison ! Lui rappela-t-il alors sans hésiter. C’est ce que tu m’avais dit ! Tu avais dit que si je rentrais, tu rentrerais aussi avec moi et que tu te reposerais un peu ! Surtout vu ta tête ! Même Alix ne te reconnaitrait pas ! Donc, je rentre et toi aussi et Rufus ne te tuera pas à la hache ou en t’exploitant !
Rodrigue baissa alors les yeux avec honte, Félix devinant que là aussi, son père serait trop idiot pour partir deux secondes de la capitale car, ils avaient des chiens idiots comme roi et régent ! Il le savait pourtant, il le savait ! Tout ça à cause de fichus mots sur des bouts de parchemins vieux de quatre cents ans ! Et à cause de ça, Glenn avait été obligé de suivre ce crétin de Lambert et maintenant, c’était son père qui restait à cause de ces foutus devoirs ! Alors qu’à cause de ses devoirs, presque personne n’avait de cheveu gris dans la galerie des portraits, tandis que chez les rois, ils avaient presque tous des cheveux blancs ! À cause de ça, sa famille… son grand frère était… son père allait… et pourtant, pourtant, ils… !
Félix se dégagea de l’étreinte de son père en criant. Il ne laissa même pas le temps à Rodrigue de répondre, il se détourna et s’enfuit sans demander son reste.
– T’es qu’un idiot et un menteur ! Menteur ! Je te déteste ! Reste-là à mourir pour ses chiens errants si c’est si bien de te faire écraser chien idiot ! »
Il courut dans les couloirs en essayant de croiser personne sans trop réfléchir où il allait, à part qu’il ne voulait pas aller ni chez les copains de Rufus, encore moins près des deux frères stupides, ni retourner dans sa chambre… il ne voulait pas voir le futur cadavre… si c’était si bien de se tuer au travail pour des crétins comme un petit toutou, qu’il le fasse tout seul.
« Pourquoi il s’en fiche de mourir pour ce crétin alors qu’il pourrait être à la maison avec Alix ?! Il veut déjà m’y envoyer alors, pourquoi pas lui aussi ?! C’est lui le plus en danger ! » N’arrêtait-il de se demander en déambulant dans les cours.
« Miaou ! »
Félix se tourna en entendant miauler, puis vit Fleuret trotter vers lui avant de se frotter contre ses jambes.
« Fleuret… il le prit dans ses bras, pressant la boule de fourrure toute chaude contre lui, content d’y trouver une cachette pour ses yeux qui piquaient depuis tout à l’heure. Toi aussi, t’as pas envie d’être avec cet idiot, hein ? »
Le chat répondit en ronronnant, avant de se draper comme un foulard sur ses épaules… Écharpe faisait toujours ça avec Glenn… il adorait le mordiller mais, il avait aussi déprimé quand il était à Garreg Mach, comme ses frères et sœurs… Lunaire, Glaïeul, Bouclier et Écharpe adoraient Glenn, c’était vraiment avec lui qu’ils restaient. Pour eux aussi, ce serait dur…
Il étrangla un sanglot en pensant à son frère souriant, incapable de bouger sous ces énormes chats comme celui de leur mère sur ses genoux… le très vieux souvenir de son père avec Fleurette et lui sur les genoux, parlant surement de Félicia…
Félix fit tout pour chasser ses souvenirs de sa tête, et se rappeler que son vieux était juste un crétin qui voulait juste se faire écraser…
Il déambula sans faire attention où il allait, jusqu’à arriver dans la chapelle du palais. Avant, son père s’y rendait presque tous les jours pour y chantait des hymnes à la Déesse, et ses amis et lui se glissaient dans un coin pour l’écouter… Rodrigue avait une si belle voix…
« Sauf maintenant qu’il cire les bottes de chiens idiots avec sa langue… » Cracha-t-il dans sa tête, ignorant le souvenir de la dernière fois qu’il avait entendu son père chanter, la berceuse toute douce malgré le voile de tristesse au fond de sa voix usée de fatigue, repoussant l’inquiétude de sentir son cœur aussi lent. « De toute façon, c’était qu’un ramassis de mensonge… si c’était vrai, il resterait avec moi et rentrerais à la maison… et ça doit pas être si grave que ça… s’il continue à travailler pour ces cons, ça ne doit pas être assez grave pour qu’il s’arrête deux secondes… »
La chapelle était pratiquement vide, seuls des personnes trop vieilles pour aider au palais priant avec ferveur pour les âmes des morts, la paix dans le Royaume et avec ses voisins, ainsi que pour la miséricorde divine… comme si ce n’était pas à cause de Lambert au départ si tout allait mal maintenant et que la seule grâce divine qu’il aurait, ce serait le sang et l’épuisement de son père, de son oncle et des Charon… il aurait fallu que ce ne soit pas le roi dès le départ, point.
« Si la Déesse est si forte que ça, pourquoi elle nous a collé un abruti pareil ?! »
Il n’y avait pas de vengeur ici à première vue, ils n’aimaient pas aller ici, même le dimanche. Le prêtre de la chapelle ne voulait pas la guerre avec les « païens », pour ceux qui allait prier tout court… et après, ça se disait suivre la volonté de la Déesse… au moins, il n’aurait pas à les supporter.
Le garçon marcha le long des murs sans se faire remarquer, ne voulant de toute façon personne, glissant à côté bas-reliefs racontant les exploits des Braves et des Saints. Au fond de la chapelle, de chaque côté du transept, il y avait à gauche une sculpture représentant tous les Braves réunis, et de l’autre les Saints et les Apôtres entourant la Déesse, toutes deux précédés des statues à l’effigie de chacun d’entre eux. S’engouffrant du côté des Braves, Félix s’avança jusqu’à celle représentant Fraldarius, tout au fond au côté de Dominic et face à Blaiddyd. Son ancêtre était représenté assis, son épée sur ses genoux, son bouclier posé à côté de lui, alors que son visage semblait chanter, légèrement penché vers ceux qui le regardaient. Cela ne ressemblait pas du tout à son vrai visage, grand-père le Brave étaient couverts d’écailles des pieds à la tête, avaient des branchies sur la gorge, des iris blanches, un chignon tressé interminable, des mains palmées, des dents de poissons, et il était minuscule. Pour la statue, ses traits auraient été recopiés sur ceux de Kyphon alors, ils ne risquaient pas de se ressembler tous les deux mais, les yeux restaient les mêmes… ils les avaient tous des yeux en forme d’amende ou d’œil de chat dans la famille, bleu d’eau en général à part de rares exceptions comme lui…
Fraldarius-Kyphon semblait le regarder, alors que le souvenir des notes s’échappait de la bouche de pierre, entrouverte pour laisser s’envoler la mélodie, figée dans une expression douce, heureux de pouvoir chanter… comme son p… son vieux quand il fredonnait pour eux tous… Face à lui, Blaiddyd jouait de la flute pendant que Dominic dansait… certains disaient que quand leurs Reliques étaient toutes réunies dans la chapelle, on pouvait les entendre à nouveau s’adonner à leur passion pour la musique tous ensemble…
Cependant, même si aucune de leurs armes à part Areadbhar n’était présente à la capitale, une berceuse se rejouait à nouveau dans les souvenirs de Félix… il n’en comprenait pas un mot, ne parlait pas du tout latin à part pour le lire un peu dans les vieux traités, encore moins à l’oral mais, le sens était difficile à ignorer…
« Tu chantais pour que je survive et pour me rassurer… »
Même s’il ne croyait pas beaucoup en la Déesse, il croyait en leurs ancêtres. Il avait vu le sien dans ses rêves et il lui avait sauvé la vie après tout… alors, le cadet de sa famille posa sa main sur la base de pierre froide, la voix tremblante alors qu’il demandait, la voix plus brisée qu’il ne l’aurait voulu…
« Dites… autant l’un que l’autre… ils étaient comme ça avant ? Est-ce que Blaiddyd et Loog étaient aussi idiots ? Est-ce qu’ils vous prenaient tout aussi ? Est-ce qu’ils vous considéraient tellement comme acquis qu’ils vous traitaient comme ça ? Est-ce qu’ils vous épuisaient comme ça ? … si c’était le cas, pourquoi vous êtes avec eux ? Vous étiez aussi bête que mon vieux qui va se tuer pour ce chien idiot ? Et si c’était des personnes de confiance, pourquoi on doit faire tout ça pour leurs descendants car, il y en avait quelques-uns qui en valaient la peine ? Pourquoi t’as accepté ces privilèges et obligations Kyphon ? Et pourquoi on doit tous mourir comme ça ? Pourquoi chez nous, on meure presque tout le temps avant quarante ans d’un coup de poignard pris pour le roi alors que de leur côté, ils meurent de vieillesse ? Pourquoi tu ne peux pas toujours nous protéger comme tu l’as fait avec moi Fraldarius… ? Pourquoi on doit constamment passé derrière eux… et pourquoi… il commença à renifler alors que son poing se serrait contre le granit. Pourquoi mon père doit… pourquoi il doit encore travaillé pour Lambert alors qu’il a provoqué la mort de mon frère ? Pourquoi il fait ça ? … Pourquoi il fait ça alors que… tout le monde voie bien… à quel point ça le fait souffrir… et que Rufus veut le tuer… pourquoi il s’inflige tout ça… ?
Il sentit alors que des larmes inondaient ses yeux, dévalant ses joues à toute vitesse comme des rapides alors que ses reniflements faisaient trembler ses épaules. Fleuret se serra un peu plus contre lui, un gros ronronnement résonnant dans ses oreilles. Félix le prit alors dans ses bras, l’enlaçant pour tenter de retrouver un peu de calme… non… il ne devrait pas pleurer comme ça… il ne tiendrait pas aussi bien que Glenn s’il pleurait comme un bébé tout le temps ! Pas en public en tout cas… il grimpa alors sur la statue, puis se glissa dans l’interstice entre le bouclier et la hanche de Fraldarius, étant encore assez petit pour le faire… on ne pouvait pas le voir depuis l’allée centrale, personne ne le trouverait bien caché ici… il se ferait gronder d’avoir grimpé comme ça sur une statue vieille de quatre cents ans mais, il voulait juste un endroit où personne ne le trouverait…
La pierre était glaciale contre lui, bien différente de la présence de son grand-père… de Fraldarius. Elle était comme l’eau du lac, aqueuse, vive et insaisissable mais, aussi toujours chaleureuse, même quand l’onde était sur le point de geler…
« Comme celle de… »
Félix se força à ne pas penser à la fin de cette phrase, ne voulant pas en entendre plus alors qu’il cherchait de la chaleur dans la fourrure de Fleuret, restant lové dans ses bras, tout sage et ronronnant… il ne devait pas y penser, il ne devait même pas penser à cet idiot qui se mettait en danger tout seul et refusait de se mettre à l’abri. Tout ça parce qu’il était un… un…
« Pourquoi je n’arrive plus à l’appeler « chien idiot » ? Je viens de le faire ! S’il se met en danger comme ça, c’est qu’il… qu’il est… »
Là encore, le garçon n’arriva pas à finir sa phrase, grognant de frustration et d’incompréhension… les notes s’imposant à la place des reproches.
« Dors, dors, mon tout petit,
Quand le jour se change en nuit,
Dors, dors, mon tout petit,
Quand dans le ciel, la lune luit,
Dors, dors, mon tout petit,
Je veillerais sur toi toute la nuit,
Dors, dors, mon tout petit,
Je jure, de toute ma longue vie…
Tu es mon plus grand trésor,
Alors mon tout petit, dors. »
« Alors pourquoi tu ne restes pas avec moi et ne rentres pas à la maison ? »
Il continua à tremper la fourrure de Fleuret, les notes le rassurant et le poignardant en même temps de frustration et de rage. Pourquoi son père pouvait dire ça et ne pas le faire pour lui-même après ? Pourquoi lui, il ne pouvait pas le faire aussi ? Pourquoi Rodrigue devait rester ici et lui pouvait rentrer ? Félix avait presque l’impression d’être chassé alors qu’il voulait juste rester ici ! C’était pas juste ! Et en plus…
« Ça sert à rien… c’est un idiot qui fait des trucs idiots… idiot, idiot, idiot… »
« Eh ! Qu’est-ce que tu fais là-dedans ?! Sors de là tout de suite !
Félix se résigna à obéir en entendant Gustave commencer à le gronder, se trainant hors de sa cachette pour voir le maitre d’arme au pied de la statue. Son expression passa de la colère à la peine en voyant son visage. Le petit garçon devinait qu’il avait surement ses yeux tout rouges d’avoir autant pleuré mais, quand il tendit la main pour essuyer ses larmes, Félix le repoussa. Lui, c’était pire qu’un chien idiot, c’était un vrai tapis qui faisait tout pour dorloter Lambert et lui cacher à quel point tout le monde le détestait maintenant, il obéissait presque tout le temps à Rufus, et empêchait souvent les sœurs Charon et Rodrigue d’informer l’idiot des méfaits de son frère sous prétexte de ne pas l’épuiser. Comme si le travail de son pèr… de son vieux n’était pas assez pénible comme ça !
– Félix, qu’est-ce que tu fais là ? Lui demanda la carpette. Rodrigue sait que tu étais ici ?
– Ça ne te regarde pas, grommela-t-il en évitant ses yeux, gardant toujours Fleuret entre lui et Gustave.
– Hum… je ferais mieux de te ramener à ton père, il se fait tard et après ce qui s’est passé aujourd’hui… mieux vaut que tu sois avec lui, déclara-t-il, mal à l’aise.
– Quoi ? T’étais au courant qu’il allait massacrer quelqu’un et t’as rien fait ?! Mais t’es vraiment un tapis ou quoi ?! Et après, ça se prétend chevalier alors que tu laisses R… grah ! Vous valez pas mieux l’un que l’autre ! Mordit-il tout de suite, même s’il ravala la fin de sa phrase, ne voulant pas lui dire à lui. Tu ne mérites pas mon père et tu ne lui arrives même pas à la cheville ! Aide-le au lieu d’aider Rufus !
– Non, je ne savais pas ce qui allait se passer, et même si je l’avais su, je n’aurais pas eu le pouvoir de l’en empêcher. Rufus est le régent, et moi qu’un fils de baron secondaire qui a monté en grade grâce à ses efforts. Je suis peut-être leur maitre d’arme et le chef de la garde mais, je n’ai guère plus de pouvoir que celui d’être un proche et je n’ai pas de gros appui…
– Tu aurais pu en parler à Lambert, l’engueuler, lui dire que c’était un monstre, interdire à tes hommes de l’aider, libérer cet homme, soutenir mon père, taper du poing sur la table… c’est juste que t’es aussi lâche que Rufus est feignant. Sauf que contrairement à lui, tu sais faire des efforts quand ça t’arrange ! Là, ça t’arrange pas car, ça blesserait le chien idiot qui a tué mon frère de savoir que son grand frère massacre des gens pour lui et ça, tu ne veux pas que ça arrive car, t’es un gros lâche !
– Félix, ça suffit, je ne tolérerais pas que tu me parles sur ce ton ! Le gronda-t-il tout de suite. Je sais que tu parles comme le faisait Glenn mais…
– Ne parle pas de Glenn ! T’as pas le droit ! Pas quand tu aides autant celui qui l’a envoyé à la mort !
– Je ne fais que mon devoir Félix, comme ton père.
– Alors, vous êtes deux idiots.
Gustave se contenta de froncer les sourcils avant de l’entrainer vers la sortie sans rien dire pendant un moment, Félix non plus. Il ne voulait pas en entendre plus de sa part. Bon, il n’avait pas envie de voir Rodrigue se faire du mal tout seul, c’était à peine mieux que rester avec Gustave le tapis…
– Je préférerais voir Dimitri… finit-il par marmonner pour lui-même.
– C’est vrai que tu ne pourras plus le voir à partir de demain, souffla Gustave en tentant d’être compréhensif. Il ne va pas revenir avant longtemps de Lokris.
– … je pourrais aller avec lui alors… il ajouta en voyant le regard étonné de Gustave. Penses pas que je le fais parce que Lambert le veut, c’est juste pour ne pas laisser Dimitri presque tout seul et parce que je veux rester avec lui.
Le visage du tapis passa de l’étonnement au soulagement, alors qu’il déclarait, comme si Félix venait de lui enlever un gros poids des épaules.
– On devrait trouver une place pour toi et ton chat sans souci, surtout que ce n’est pas la première fois que tu voyages en bateau. Merci beaucoup, Sa Majesté était vraiment inquiète à l’idée qu’il n’ait aucun de ses amis de longue date à ses côtés, étant donné qu’il est rarement allé aussi longtemps dans sa famille maternelle…
– Je te l’ai dit, je ne le fais pas pour ce chien idiot, juste pour Dimitri. Pas pour lui, répéta-t-il en se fermant complètement autour de Fleuret, chassant le souvenir de la dernière fois qu’il avait vu quelqu’un soulagé.
« Papa ? Qu’est-ce que tu écris ?
Félix regarda au-dessus des mains de son père, assis à son bureau dans leur appartement. Il grattait encore du papier alors que le soleil était couché depuis longtemps mais, pas dans son étude contrairement à d’habitude, et ça ne ressemblait pas à ses lettres pour Alix. Rodrigue leva le nez de son travail, lui expliquant.
– J’écris à Francis et à Fregn et Isidore… enfin Sylvain maintenant qu’il est majeur. Lambert voudrait que Dimitri aille à Lokris pour se reposer, l’air y sera bien plus sain en montagne que dans la capitale et il y sera plus tranquille…
Le fils vit qu’il ne disait pas tout, devinant qu’il essayait de ne pas l’inquiéter, même si Félix n’était pas aveugle. Il savait que tout le monde était mécontent en ville, surtout contre Lambert alors, cela pouvait être dangereux pour la famille royale. Encore, il se fichait du sort du roi, mais il ne voulait pas que Dimitri subisse encore plus la connerie de son père… ni que son propre père ou les personnes de son fief soit en danger…
– Mais alors, pourquoi tu écris à Fregn et Francis ? Demanda-t-il.
– Il y irait avec Dedue et Sasiama mais, Lambert voudrait qu’Ingrid, Sylvain et toi l’accompagnent si possible. Je dois alors écrire des lettres pour leur demander. Je ne pense pas qu’ils acceptent, surtout que Sylvain surement devoir aider ses parents avec la frontière mais, c’est noté que je l’ai fait… il hésita un peu avant de demander, un peu nerveux, il était encore plus facile à lire à cause de sa fatigue. Et toi ? Tu voudrais accompagner Dimitri à Charon ?
– Hum… j’aime bien Dimitri mais non, je ne vais pas te laisser tout seul ici.
Rodrigue avait souri à sa réponse, le « merci » sortit presque par accident au lieu d’un « d’accord » dans sa fatigue… il avait l’air tellement soulagé de l’entendre dire qu’il resterait avec lui et qu’il ne partirait pas avec Dimitri. Il faisait confiance aux Charon mais, son père ne voulait pas le voir loin de lui…
« Ça va lui faire de la peine quand je lui dirais que finalement, je pars… »
Félix se força à chasser cette culpabilité de sa tête, ne voulant rien ressentir de tout ça et se persuadant tout seul qu’il prenait la bonne décision. Il ne voulait pas le voir encore plus s’écraser devant Lambert et Rufus, il ne le verrait pas faire s’il était loin en Charon, et il serait avec Dimitri. Il n’avait même pas envie de rentrer pour voir Alix s’angoisser pour son frère… non, ce serait mieux de partir loin.
Le garçon sentit sa marque réagir dans son dos, le picoter comme pour lui dire quelque chose qu’il traduisit sans problème… elle ne semblait même pas en colère, juste réprobatrice et lui conseillant de rester auprès de sa famille, déversant l’énergie de son grand-père et de son emblème dans ses veines… là aussi, Félix nia encore et encore, rejetant les mots silencieux de Fraldarius comme il ne l’avait jamais fait auparavant…
« Je ne veux pas le voir devenir le toutou de deux chiens idiots ! Pas question de le voir s’abaisser comme ça ! Si t’es pas content, dit-le à lui et pas à moi ! … mais par contre, ne le marque pas comme ça, ça voudrait dire que tu as fait un miracle… »
Félix détestait à quel point cette énergie dans son dos était familière, s’entêtant de toutes ses forces alors qu’il marchait dans le palais, refusant de changer d’avis ou de voir son père dans cet état plus longtemps…
*
« Place ! Place ! Voici le courrier de Fhirdiad !
– Ah ! Enfin ! Vous avez une semaine de retard !
– Les routes sont encore plus mauvaise que d’habitude, la neige est retombée, c’est difficile de circuler, répondit le messager en se laissant tomber de sa selle.
Sylvain tendit l’oreille depuis l’autre côté de la cour, allant retrouver sa mère pour l’aider dans ses tâches une fois ses études terminées. Fregn sortit également de la forteresse en entendant l’appel du messager, des petites plaquettes de bois entre les doigts, un message venant de Sreng arrivé quelques heures plus tôt. Isidore comprenait à peine la langue de sa femme, encore moins les termes spécifiques à sa culture ou les runes alors, elle avait dû tout lui traduire pour qu’il puisse savoir ce que le grand thing lui voulait. Le jeune homme regarda l’épaule gauche de sa mère, rassuré de la voir bouger avec moins de peine que ses derniers jours. Elle avait glissé et percuté un meuble avec elle peu de temps après le rapatriement des corps alors, elle avait eu un peu de mal à l’utiliser. Heureusement, elle guérissait petit à petit.
Le margrave prit la pile de lettre, tria rapidement, puis appela.
« Sylvain. Ici. »
Obéissant, le jeune homme rejoignit son père qui lui tendit deux lettres avec un cachet de cire sarcelle sans le regarder, continuant de feuilleter le tas de missives. Reconnaissant l’écriture de Félix et l’emblème des Fraldarius, il fit sauter le sceau de celle qui semblait la plus officielle et la lut en vitesse. Fregn s’approcha, silencieuse comme une ombre pour voir de quoi cela parlait.
« C’est Félix, lui indiqua-t-il en sreng par réflexe avec elle. Il m’explique que Dimitri part demain pour Charon afin de se reposer dans la famille de sa mère, l’air y sera meilleur pour ses poumons brûlés, et il y sera plus en sécurité qu’à Fhirdiad. Il y va avec les duscuriens qui l’ont suivi après la Tragédie, Dedue et Sasiama mais, Lambert voulait qu’on l’accompagne tous les trois aussi, même si on n’est pas obligé. Félix a écrit cette lettre à la place de Rodrigue pour l’aider. L’autre est personnelle à mon avis.
– Il a bien d’étranges priorités ce roi sans yeux, grogna Fregn dans sa langue maternelle, personne ne la comprenant dans les environs. Qu’il se préoccupe de son fils est tout à son honneur mais, c’est un peu tard, et le loup sage a certainement d’autres occupations en ce moment. Il est tellement occupé que son petit doit l’aider…
– Sylvain, je t’ai déjà dit de ne pas parler sreng sauf si cela est vraiment nécessaire, tu n’en es pas un. Toi aussi Fregn, gronda Isidore en parcourant une missive qui, à la cire, arrivait de l’administration royale directement. Qu’est-ce que cela dit ?
« Peut-être que si tu me parlais plus pour me faire autre chose que des reproches, ce ne serait pas la langue qui vient plus naturellement, » songea Sylvain mais, il affecta la soumission, c’était le mieux à faire avec le margrave. Il lui expliqua alors de quoi il en retournait, son père décrétant un « non » catégorique avant même qu’il n’ait eu fini. Sylvain s’en doutait, mais même s’il aurait pu lui dire qu’il était majeur à présent et donc, il pourrait décider de quand même aller auprès de Dimitri, il était du même avis qu’Isidore pour une fois. Il était bien plus utile ici, surtout avec les srengs qui commençaient à s’agiter et avait déjà mis au point leur marche à suivre, que ce soit dans leur coin ou pendant le thing.
Son père fronçait de plus en plus les sourcils au fur et à mesure qu’il lisait sa propre lettre, soupirant en la refermant. Il regarda Fregn de travers en ordonnant, méfiant.
« Fregn, va ailleurs, et toi Sylvain, ne t’avise pas de raconter quoi que ce soit de cela à ta mère. »
Ça ne sentait pas bon. Sa mère obéit tout de même, retournant de là où elle venait, avant que Sylvain n’accepte à moitié, bien qu’il ne jurât pas. Il verrait selon le contenu de la missive.
« C’est une lettre écrite sur ordre du régent. Il nous demande de mettre une partie de nos réserves loogiennes de côté pour la capitale en cas de besoin, mais aussi de leurs envoyer des soldats et de l’argent. Les fhirdiadais sont très agités ces derniers temps, et il a peur d’une révolte contre l’autorité royale. Il est sûr de la fidélité de nos troupes alors, il nous demande de leur envoyer un bataillon complet de renfort avec les vivres et l’équipement nécessaire.
– Un bataillon complet ?! Mais ça fait plus… ! Se rendit-il compte à mi-voix Sylvain, même s’il baissa encore plus le ton, sachant qu’il n’était pas seul. Père, on ne peut pas envoyer les gardes-frontières alors, nous devrons prendre des soldats gardant la ville. Eux aussi sont en colère après avoir perdu des proches et des camarades à Duscur, ils ne sont peut-être pas les plus sûrs pour cette mission, lui fit-il remarquer. De plus, si nous devons leur fournir des vivres et de l’équipement, nous risquons de ne pas en avoir assez pour finir la soudure ou en cas de mauvaises récoltes, surtout si nous leur prêtons encore de l’argent. On pourrait ne pas avoir les moyens d’acheter des compléments à Leicester ou Almyra. C’est vraiment risqué de nous priver de nos vivres comme ça.
– Peut-être mais, cela reste un ordre royal, il est de mon devoir d’y répondre au mieux. Dans chaque ville de notre fief, vingt soldats devront être choisis pour se rendre à la capitale, avec leurs vivres et équipement. Pour ce qui est de la réserve loogienne, nous allons voir ce que nous pouvons mettre de côté pour Fhirdiad, commanda Isidore à voix haute, sachant que Fregn n’entendrait rien de là où elle était, puis il ajouta plus durement à l’attention de son fils. Nous devons envoyer ce que nous demande le roi. Les descendants de Loog sont les seuls souverains légitimes de Faerghus et nous nous devons l’obéissance en tant que vassal, ne l’oublie pas.
– J’obéis sans problème au(x) digne(s) héritier(s) du Roi des Lions », rétorqua-t-il en louvoyant un peu, évitant de dire à qui il pensait précisément. Aux yeux de son père, il se comportait déjà comme un sreng à part entière, mieux valait éviter de l’énerver en faisant le difficile sur qui il reconnaissait comme roi avec ou sans yeux. Pour le coup, le fodlan était pratique pour ne pas prononcer les pluriels.
« Bien, ne commence pas à penser comme ta mère que la fidélité doit être sur commande. Il s’agit de la famille royale, nous nous devons de lui rester fidèle et de veiller au maintien de la frontière. La défense du Royaume par le nord est entre nos mains, c’est un devoir qui demande le plus grand zèle et une fidélité sans faille, il ajouta en voyant son fils hocher la tête. Maintenant, voyons ce que les srengs préparent encore.
Ils allèrent ensemble dans l’étude de Fregn, cette dernière relisant sa traduction en les attendant. Elle donna la lettre originale à Sylvain pour qu’il puisse la lire lui-même, la traduite à Isidore, puis expliqua pour être sûr que son mari comprenne.
« Il s’agit d’une lettre de Thorgil le Kaenn, qui nous a écrit en tant que reine et non en tant que sœur, belle-sœur et tante. Le Grand Thing s’est tenu à la première pleine lune après la Tragédie, sous le regard de Tyr et d’Odin.
– Oui, l’assemblée des notables de votre ville, marmonna Isidore.
– Pour Gautier, c’est l’assemblée des notables d’une ville, et ça c’est le thing normal. Chez nous, c’est l’assemblée de tous les membres de la communauté pour prendre une décision importante, que ce soit pour l’élection du roi ou pour négocier avec un royaume voisin. Ici, il s’agit du Grand Thing, qui réunit des représentants et les rois de tous les Royaumes Srengs. Il ne se réunit que lors des grandes crises. Par exemple, la coalition que vous avez affrontée il y a quelques années, s’était formée lors d’un Grand Thing, même s’il n'avait pas été suivi par les grands Royaumes. La situation après la Tragédie était tellement exceptionnelle que plusieurs rois ont voulu qu’ils se réunissent, afin de se mettre d’accord ensemble sur la marche à suivre vis-à-vis des traités, dont Thorgil le Kaenn.
– Bien, et qu’est-ce que ta sœur a décidé avec ses comparses ?
– Les rois pensent que les faerghiens sont à terre alors, ils n’attaqueront pas. Cependant, ils considèrent que les traités doivent être modifiés pour s’adapter à la nouvelle situation. Pour citer le Kaenn et d’autres rois et reines, « les différentes dispositions du traité ne conviennent plus au roi Lambert Egitte Ludovicosson Blaiddyd. »
– Les corbeaux se précipitent déjà sur les restes des morts.
– Votre roi serait mort, nous n’aurions rien fait, il ne serait resté que des victimes à terre et aucun décideur. Cependant, la décision d’aller en Duscur lui revient à lui et à lui seul, nous ne pouvons que changer notre appréciation après tout ce que cette décision à provoquer. Pour faire montre de leur bonne volonté, ils demandent que deux rencontres aient lieu : une avec un représentant de Gautier pour décider de mesures plus locales et voir ce que Faerghus a encore à proposer, puis avec Fhirdiad directement. Leur niveau d’exigence avec la capitale dépendra du défi que nous nous leur opposerons pendant la première rencontre. Thorgil le Kaenn nous conseille que ce soit un membre de notre famille qui soit envoyé à la première réunion, et me demande de l’accompagner pour éviter les impairs. Si l’émissaire est doué et compétent, ils seront dans de meilleurs dispositions pour encore nous considérer comme digne de respect. Dans le cas contraire, ils ne s’encombreront pas de manière avec nous.
– Hum… toujours deux allures avec vous, gronda Isidore en analysant sa femme du regard. Je m’y rendrais, afin qu’ils ne pensent pas que tout est permis à présent.
– C’est toujours mieux qu’une ou rien. Et je ne pense pas que ce soit une très bonne idée que ce soit toi qui t’y rendes, le contredit Fregn.
Le margrave fronça les sourcils, mécontent de la contradiction. C’était rare qu’elle s’oppose aussi directement à lui mais, Sylvain se tut, sachant que sa mère agissait ainsi pour une bonne raison. Elle expliqua alors, calme et froide, comme toujours dans ce genre de discussion.
– Tu ne parles pas un traitre mot de vrai sreng, la langue du commerce et le langage militaire ne suffiront pas dans les discussions qui seront toutes en sreng. Tout le monde ne parle pas fodlan et nous serons entre srengs. Il y aura probablement des duels oratoires pendant les séances de discussions, et les différents reines et rois vont surement faire appel à des concepts typiquement srengs, surtout que nous parlons souvent par périphrase pour désigner certains dieux et concepts. Si c’était toi qui venais, il te faudrait que je te serve d’interprète et te traduise tout, ce qui rallongerait et hacherait les discussions. Vous trouviez que nous allions très vite et que nous dégainons nos arguments et positions à la même vitesse pendant les négociations après le conflit frontaliers, nous allons encore plus vite dans notre langue maternelle. Il arrive même que nous nous défions à des combats oratoires et physiques, où on doit se combattre à l’arme blanche tout en argumentant sur notre position, afin de montrer notre habilité dans les deux domaines. Il faut impérativement quelqu’un qui parle couramment sreng et connait très bien nos coutumes. C’est le minimum à respecter pour ces négociations.
– Alors, je peux y aller.
Isidore tourna son regard froid vers Sylvain, ce dernier continuant en espérant ne pas avoir commis un impair.
– Je parle couramment sreng, Mère m’a appris les différents pans de sa culture, je maitrise les figures de styles, et vous m’avez autant appris à négocier qu’à me battre tous les deux. Je devrais convenir un minimum à leurs attentes. De plus, je suis adulte à présent, je me dois d’en faire encore plus pour aider notre marche et le Royaume. Tu me disais l’autre jour de me préparer à faire mes preuves au combat. Même si ce n’est pas un combat physique, je dois aussi être capable d’affronter des adversaires dans un duel verbal. Je sais que ce serait ma première mission officielle, et qu’elle est de la plus haute importance mais, je ferais tout pour défendre les intérêts de Gautier et Faerghus.
Isidore le jaugea du regard, avant de marmonner, impénétrable.
– Je vais y réfléchir…
Il s’en alla sans rien dire de plus, les laissant seuls. Fregn attendit qu’il soit parti pour souffler, sûre d’elle.
– Ce sera toi qui iras là-bas. Il ne peut pas y aller car il ne parle pas sreng, Miklan non plus et l’un ou l’autre s’y rend, c’est l’accident diplomatique assuré, ils sont tout sauf des négociateurs. Tu as été formé à discuter uniquement parce que je l’étais aussi et parce que le roi Ludovic l’a imposé de base, il était furieux en voyant Miklan n’être formé qu’aux armes, et ce n’était pas le genre de roi à qui on tenait tête. Même Isidore sait que si c’est un Gautier qui doit s’y rendre, c’est toi ou personne. Il va surement chercher quelqu’un pour nous chaperonner mais, le plus sage est de t’envoyer avec moi.
– Si tu le dis, répondit son fils, sachant que même si ces parents se méfiaient l’un de l’autre comme de la peste, Fregn était aussi une des personnes qui lisait le mieux le margrave. Je n’ai pas envie qu’il arrive quoi que ce soit à mes amis et aux gens de notre fief, on est déjà assez affaibli comme ça.
– C’est sûr que nous avons perdu beaucoup trop de monde ces derniers temps… elle laissa sa phrase en suspens, avant de demander. Qu’est-ce que le régent nous demandait dans la missive ?
Sylvain hésita un peu. Isidore lui avait interdit de parler du contenu de cette missive à sa mère mais, il savait aussi qu’elle était de bon conseil quand il avait l’impression d’être en décalage avec le margrave. Après tout, c’était elle qui l’avait élevé, pas son père, il se sentait plus proche de sa manière de pensée que celle typique de Gautier, notamment avec tout ce qui tournait autour de Sreng. Il se décida alors à en parler avec elle, lui expliquant les dernières demandes de Fhirdiad. Fregn l’écouta attentivement, gardant pour elle son mécontentement devant les dernières « demandes » de la capitale.
« Si Rufus voulait faire exploser le Royaume volontairement, il ne s’y prendrait pas mieux. Encore plus de soldats, de nourriture et d’argent pour eux sans rien en retour à part leur approbation… il ne faut vraiment pas qu’on s’énerve sinon, dans ses conditions, ce serait facile de faire tomber Gautier mais bon, ça, c’est la spécialité de Thorgil et Huld… en tout cas, ça a fonctionné on dirait… ça valait le coup de gratter tout ça à l’aiguille. »
*
Gustave fit craquer un peu son épaule, épuisé par sa journée. Les enfants étaient partis ce matin pour Duscur et la séparation fut difficile. Sa Majesté avait à peine assez de force pour tenir son fils dans ses bras avant son départ, encore moins pour l’accompagner jusqu’au port et le saluer une dernière fois avant qu’on ne largue les amarres… enfin, vu l’agitation dans les rues ses derniers temps, ce n’était peut-être pas plus mal… rien de bien violent mais, mieux valait préserver le roi de tout ceci, cela risquait de le fatiguer… cela avait été difficile pour le petit prince aussi mais, ce serait bien mieux pour sa santé et moins dangereux pour lui, surtout que Félix était avec lui. Il pourrait le soigner en cas de besoin, Dedue resterait à ses côtés pour s’occuper de lui et Sasiama aussi.
« Il est bien entouré, et les Charon ne sont pas en reste, ça devrait bien se passer. »
Pour les Fraldarius aussi, la séparation avait été difficile. Rufus avait commenté en se moquant que Rodrigue voulait se coller à son fils, et que même s’il semblait un peu réticent au début à l’idée d’enlacer son père, Félix restait tout de même un bébé accroché au sein de son père plutôt qu’à celui de sa mère.
« Ah, j’oubliais, c’est vrai qu’il a tué sa propre mère en arrivant. Quel charmant enfant. »
Heureusement, ni le père ni le fils ne l’avait entendu, encore heureux mais, Gustave avait été obligé de leur rappeler que le bateau attendait Félix pour partir. Le petit avait semblé hésiter un peu mais, était finalement parti sans trop se retourner, son chat serré contre sa poitrine.
« Je comprends que vous vouliez le meilleur pour Son Altesse Dimitri, je le souhaite aussi mais, s’il vous plait Gustave… l’avait presque supplié Rodrigue peu avant le départ. Laissez-moi garder mon fils… »
Sa détresse faisait mal au cœur mais, le capitaine de la garde avait été obligé de refuser. C’était difficile pour tout le monde mais, la présence de son meilleur ami serait mieux pour Son Altesse…
« Vous êtes fier de vous on dirait.
Le chevalier fut tiré de ses pensées par le grognement d’Estelle, appuyée contre un mur avec son bras droit Bernard. Les deux semblaient sur le point de le mordre… le second envoya à son tour, les bras croisés devant lui.
– Profitez d’une dispute en famille pour séparer un père et son enfant… un comportement digne d’un chevalier, vraiment. Tu m’étonnes que le Seigneur Terrail n’ait jamais voulu se faire adouber, il ne se serait jamais abaissé à de tels sournoiseries pour satisfaire un caprice. On est vraiment chevalier quand on n’en a pas le titre pour parader avec.
– Je comprends que vous n’appréciez pas que Félix quitte son père ainsi, surtout s’ils se sont disputés peu de temps avant, mais il est maintenant trop tard pour changer les choses. Je ne lui ai rien proposé, c’est Félix lui-même qui a demandé à accompagner Son Altesse. C’était son propre choix.
– C’est ça, c’est ça, courrez dans la boue jusqu’au cou, grogna Estelle. Il est vachement en état de prendre des décisions posées le gamin. Mais le roi a ce qu’il veut, j’imagine que cela vous suffit pour avoir bonne conscience. Bravo pour votre exploit et vous pouvez être très fier de vous, vraiment.
Elle fit alors un signe à son second et ils s’en allèrent sans lui laisser le temps de répondre. En ces temps difficiles – et surtout avec Rufus – de tels propos seraient condamnables mais, Gustave n’en fit pas grand cas, c’était juste de la colère mal contrôlée dans une situation compliquée. Tant que Rodrigue restait du côté du roi, ces hommes aussi, c’était tout ce dont il avait besoin pour le moment…
De leur côté, Estelle et Bernard durent remplir leurs obligations mais, dès qu’ils purent s’absenter, ils arrivèrent à convaincre le cuisinier de les laisser se servir un peu dans la montagne de victuaille que se réservait Rufus, afin de préparer un grog à leur duc. Une boisson chaude lui ferait du bien…
Les deux soldats le trouvèrent dans son étude, en train de répondre à des demandes et des requêtes qu’évidemment, le régent refusait de traiter, ne voulant pas s’abaisser à gratter du papier, les moins titrés ou nobles que lui pouvaient s’en charger. Lors d’une patrouille avec quelques soldats de Rowe pas trop endoctrinés par l’église occidentale et leur seigneur, plusieurs d’entre eux avaient dit que si Rodrigue, Lachésis et Thècle tombaient, c’était tout le Royaume qui tombait avec eux. Au moins, il y avait des personnes lucides dans le sud, même si on ne les entendait pas beaucoup sous les hurlements des chiens errants… même s’ils en payaient tous les trois le prix, ils étaient épuisés…
« Seigneur Rodrigue ?
Leur duc leva les yeux de son travail à l’appel de Bernard. Ils étaient rouges et gonflés, comme s’il avait pleuré, profondément enfoncés dans ses orbites et les cernes. Son teint très pale de base devenait complètement cireux, effleurant encore plus les contours de son visage maigre. Ses veines ressortaient de plus en plus à cause de la magie qui s’accumulait dans son corps. Ils l’avaient trainé chez un médecin pour trouver une solution mais, il était aussi débordé que les autres et devait économiser leurs remèdes pour les cas très graves alors, à part continuer sa routine de travail avec quelques aménagements rapides, il fallait qu’il serre les dents et tienne le temps que la crise politique passe… ou que son état s’aggrave encore et qu’il s’effondre au mauvais moment… là, les guérisseurs daigneraient lui donner un congé et les soins dont il avait besoin… Rodrigue ne leur aurait pas interdit, les deux soldats auraient été prêt à soudoyer le médecin pour avoir ces foutus médicaments, et il aurait eu des problèmes s’ils lui avaient pris de force… Rodrigue releva un peu plus la tête, tentant de donner le change malgré sa voix enrouée.
– Oui ? Que se passe-t-il ? Vous avez besoin de quelque chose ?
– Ce n’est rien, à part que vous devriez boire ça, ça vous fera du bien, déclara Bernard en lui tendant le verre.
Estelle ajouta en voyant son duc reconnaitre la mixture.
– On s’est arrangé avec le cuisinier, il nous a laissé nous servir dans la réserve de Rufus.
Il arriva à sourire en prenant une première gorgée brûlante, buvant lentement.
– Merci…
Les deux soldats lui laissèrent le temps de boire son verre, le vidant complètement. Il souffla, serrant sa tasse pour se maintenir.
– Merci beaucoup… ça fait du bien… il hésita un peu avant d’avouer, la fatigue le rendant plus bavard. Il me manque déjà… je sais que c’était son choix mais, j’aurais préféré…
– Est-ce que c’était son choix ou est-ce qu’il a pris sa décision sur un coup de tête et de colère ? Marmonna Estelle.
Rodrigue baissa les yeux en soufflant.
– Je le sais… j’ai essayé… mais rien à faire… tout ce que je peux faire maintenant, c’est espéré que cela se passe bien et que je pourrais vite le revoir… soupira-t-il avant de marmonner en se pinçant l’arête du nez, essayant de se convaincre lui-même. J’aurais préféré qu’il soit à la maison, je me serais moins inquiété mais, les Charon sont de confiance, ils le protégeront très bien et Félix sera plus en sécurité là-bas qu’à la capitale… le grand-duc Riegan va bientôt nous rendre visite, j’aurais surement à peine eu le temps de m’occuper de mon louveteau… les vengeurs lui voulaient du mal ici, les Charon sont bien assez nombreux pour veiller sur lui… et les srengs ne vont surement pas tarder à venir renégocier les traités entre nous et eux… ils doivent déjà se concerter entre eux alors…
– Seigneur Rodrigue… Bernard posa sa main sur son épaule, attentif. Vous avez aussi le droit de craquer de temps en temps en temps, surtout après tout ce que vous avez vécu ces derniers temps… personne ne vous en voudra.
Leur duc eut un regard triste et un sourire tordu, désabusé alors qu’il grinçait, même si les larmes se remettaient déjà à couler.
– Tout le monde n’est pas d’accord…
Il n’avait pas besoin de préciser de qui il parlait. Estelle et Bernard restèrent à ses côtés le temps que la crise passe, avant de discuter un peu avec lui afin de l’aider à se sentir mieux. Ce n’était pas grand-chose mais, c’était mieux que rien.
Quand les deux militaires durent reprendre leur poste, ils croisèrent Rufus, bouffi d’orgueil et fier de lui, se moquant encore de leur duc et des deux sœurs Charon. Ils rêvaient de lui arracher ce sourire arrogant de son visage… enfin bon, c’était le régent et eux des roturiers, et il s’était accordé tous les pouvoirs dont celui de vie et de mort. Son frère n’était déjà pas bien utile mais là, il l’était encore moins. Un mot de travers, les deux soldats se retrouvaient suspendu à une corde par le cou, et leur duc la tête sur le billot… ils devaient être prudents, ravalés leur colère et ne pas faire de vagues, même si c’était rageant. Enfin, eux au moins, ils pouvaient toujours se soulager à la taverne le soir. On n’y servait plus rien à présent, et elles avaient été recyclés en point de rationnement mais, cela restait un lieu de rencontre où on pouvait dire à peu près tout, tant qu’ils n’allaient pas dans les mêmes que les vengeurs ou des partisans de Rufus. C’était mieux que pour leur duc qui n’avait surement que ses lettres à son frère pour parler de tout ça à quelqu’un, et encore, en les codant surement.
« Tient ? Deux toutous de Fraldarius ? Vous n’êtes toujours pas retourné à votre place ou dans votre niche ? Oh, j'oubliais, c'est la même chose pour vous ! » Leur lança Rufus en les voyant, faisant glousser ses oies de partisans autour de lui.
Vraiment une belle situation de merde…
Estelle et Bernard s’inclinèrent respectueusement sans rien dire, gardant leur colère en eux, bien qu’ils se jurèrent tous les deux de rester au côté de leurs seuls seigneurs dignes de ce nom.
« Moque-toi le petit roquet, rira bien qui rira le dernier. Un jour, on trouvera un moyen de te la faire boucler. »
(suite)
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claudehenrion · 1 year
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ChatGPT : une des clés du futur immédiat ?
  En voyant la pléthore de titres et de ''Unes'' sur ce sujet, je ne suis pas mécontent d'avoir fait découvrir avant tout le monde ChatGPT à des lecteurs de ce Blog ! Ce sigle (mis pour Generative Pre-trained Transformer) n'a pas fini de faire couler de l'encre chez beaucoup… et faire faire ''un sang d'encre'' à beaucoup d'autres. (NB : Vous souvenez-vous, pourtant, avec quelle griserie de ''transgresser les tabous'' nous écrivions et prononcions les 3 lettres G-P-T, vers 3 /4 ans, cet âge dit ''anal'' ?  Qui aurait dit que nous les retrouverions sous la forme inouïe de ''la plus grande révolution du moment'' --car d'autres viendront, encore plus époustouflantes !).
Depuis que j'ai découvert ce ‘’logiciel’’ dont nous n'avons pas fini de parler, j'ai souvent ''discuté'' (c'est le sens de ''Chat'') avec lui. (NB - Pour rendre à César ce qui n'est pas entièrement à moi, je dois en remercier mon fils Emmanuel, toujours à la recherche d'une nouveauté à exploiter : j'avais ''éventé'' ChatGPT, mais lui m'a fait entrer dans le vif du sujet). Je vous ai cité, déjà, certains de nos  ''échanges'' : Poème à un centenaire, Lettre d'amour au chocolat, Where is Ukraine heading to ?, Qu'est-ce que le ''woke ?'', Le ''Moi'' peut-il se fondre dans le ''Nous ?'' … et tant d'autres : je ne me lasse pas de poser des questions à ce nouveau ''copain'' (qui parle les mêmes sept langues que moi... et beaucoup plus), mais dont j'aurai du mal à me faire un vrai ''Ami'' : il répond au quart de tour... mais quand on arrive à l'avoir au bout du fil, parce que son succès est si grand que toutes ses lignes sont occupées en permanence et qu’il faut attendre son tour, si on veut parler avec lui.
Un autre de ses ''frères-logiciels'', ‘’DALL- E 2′’, qui est défini par ses concepteurs comme ''un logiciel d'Intelligence Artificielle qui crée des images réalistes et d'art (sic !) à partir d'une description en langage humain'' s'est vu poser par une de mes petites filles (qui étudie les maths –son point fort-- et l'architecture—son hobby) la question suivante : ''Projet d'une véranda circulaire qui s'ouvre sur un terrain de jeu'' (vous pouvez le faire : ça prend quelques secondes !). Le ''projet'' en question est sorti de l'imprimante en moins d'une minute, irréprochable, ''intelligent'', réaliste, coté... à peu près parfait, m'a t-elle affirmé. Le même DALL-E 2 imprime en 6, 4, 2, ''un âne à la manière de Picasso''... puis ''à la manière de Basquiat'', puis... de n'importe quel grand peintre dont le nom vous vient en tête. Avec ChatGPT, des journalistes ont obtenu un ''faux original'' du discours de De Gaulle le 18 juin 1940... qui n'a, de notoriété historique, jamais été enregistré : la voix du Général y est plus que vraie. Ce monde me fascine, mais me fait peur : il est ''trop'' ! Beaucoup trop.
Car la nouveauté, la précision, la puissance et j'ai envie de dire ''la beauté'' de ce nouvel outil –dont personne, je pense, ne peut évaluer les champs d'application, les possibilités, le pouvoir, les facultés et les capacités... ni, d'ailleurs, la manipulation et les ''faux'' qu'il ouvre, réveillent aussitôt en nous les vieilles frayeurs bi-séculaires de remplacement de l'homme par la machine : on les croyait éteintes, passées de mode, et oubliées depuis la révolte des canuts (de 1831 à 1834, et jusqu'en 1848). Des ''endormeurs'' qualifiés avaient inventé le poncif cent mille fois répété depuis : ''Les machines ne seront jamais intelligentes au sens humain du terme'' (NB : Tu parles !) soutenu par des torrents de platitudes indémontrables et définitivement démontrées fausses (''Elles seront toujours incapables de créer''... ''Le domaine de l'art leur est interdit'' –comme si 99,5 % des ''jobs'' existants étaient à base d'art !--... ''Elles n'auront jamais de sentiments, d'imagination, de rêves, voire d'intention ou d'objectifs''... ''Elles reconnaîtront le quantitatif, jamais le qualitatif''... etc. J'arrête là : tout était faux ! Là comme ailleurs, les ''élites'' ont menti, nous ont abreuvés de leurs promesses intenables et ont raconté des ‘’craques’’ qui ne reposaient sur rien.
Il y a bien longtemps que je raconte, dans des dizaines de conférences sur les 5 continents , que la pensée est ou peut se représenter et se comprendre comme une série d'impulsions électriques  ou électro-magnétiques qui peuvent atteindre des vitesses et des densités qui les font ressembler à un raz-de-marée intérieur, qui détruit tout, en un milliardième de seconde et pour un peu plus longtemps (NDLR-cette audace contre la ''doxa'' du temps m'a valu mon lot de mépris affligé devant ma sottise, de remarques condescendantes –que je devrais écrire en deux mots : ''ils le valent bien'' !--, d'accusations de pessimisme professionnel, et même de technolâtrie pour ceux qui connaissaient le mot : le mot ''complotiste'' n'avait pas encore été fabriqué par des conspirationnistes cachant leurs sales coups, leurs intrigues et leurs manigances... contre ceux qui ne les suivent pas dans leurs ''complots officiels''). Ce processus, que j'appelle ''une intuition fulgurante'' explique nos moments de ''trouvaille'', de découverte, de création artistique. Que révèle le célèbre ''Eureka'' d'Archimède, sinon la conscience de cette accélération... dont la machine n'est effectivement pas encore capable aujourd'hui... même si je crains très fort que cette impossibilité ne durera pas aussi longtemps que les impôts !
Déjà, il est évident que tout ce qui touche à nos compétences manuelles, à nos aptitudes physiques ou psychomotrices, à nos fonctions cognitives, à nos aptitudes à résumer, à décrire, à comprendre, à reproduire... est déjà ''tombé''. Quant à nos  ''affects'', cette aptitude à ressentir des choses sans trop savoir quoi, à éprouver des sentiments et des émotions... ils sont en train de se demander s'ils ne sentent pas le vent du boulet : un nouveau domaine de recherche, baptisé ''Informatique affective'' s'attache (avec un certain succès) à créer et reproduire des dispositifs pouvant détecter les ''relations humaines'' et y réagir. (Par exemple, ils ''scrutent'' les émotions sur un visage pour y adapter leur réponse, ou bien ils savent distinguer un sourire de façade d'un sourire franc).
Devant la modification du monde qui s'annonce pour les années à venir –et que nous annonçons, ici, depuis la création de ce blog-- il ne faut pas désespérer (le pire n'est jamais le seule option !), mais il faut avoir le courage d'ouvrir les yeux, ce que beaucoup hésitent à faire : c'est tellement confortable, de vivre ''les yeux grand-fermés'' ! Des économistes parlent déjà d'une ''course'' (qui serait déjà lancée) entre l'homme et la machine pour savoir qui, en fin de compte, prendra le ''leadership''. Les paris sont ouverts... Simplement, il ne va pas falloir traîner en chemin, car de nouvelles marches à franchir vont faire leur apparition : ''OpenIA'' est loin d'être la dernière.,. et nous n'avons pas fini de nous extasier... ni, d’ailleurs, d'avoir peur !
A titre plus ''perso'', il serait sage de ne jamais perdre de vue les Lois (qui sont plutôt des adages) dites de Murphy : ''Si une chose a une chance d’aller mal, elle ira mal, un jour'' pour la première, et, pour l'autre : ''S'il existe au moins deux manières de faire quelque chose et si l’une de ces manières peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu'un pour emprunter cette voie''. Ce double ''viatique'' dans notre besace, on peut aborder plus sereinement le futur !
H-Cl
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coziimode · 1 year
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Les afformations
Non, je ne me suis pas trompée sur l’orthographe.
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C’est un concept que j’ai découvert en 2022 et ça m’a permis de me réconcilier avec les affirmations qui ne fonctionnaient pas pour moi.
Commençons par définir les afformations :
Les afformations, qu’est-ce que c’est ?
Ce sont des affirmations sous forme de questions (super simple). 
Par exemple, au lieu d’affirmer “je manifeste facilement”, on va se dire “pourquoi est-ce si facile pour moi de manifester ?”
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On ne va pas chercher à répondre à cette question consciemment car notre subconscient va chercher la réponse tout seul.
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Ce qu’il faut retenir c’est qu' on a rien à faire à part se poser une ou plusieurs questions (pendant 21 jours minimum) et notre cerveau fait le reste du travail.
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Les réponses peuvent apparaître sous forme de vidéos youtube, de discussions avec quelqu’un, d’opportunités, de livres et plein d’autres choses. Il faut juste être ouverte et réceptive.
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Alors si vous éprouvez de la résistance en répétant vos affirmations à la place, essayez les afformations !!!
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J’ai créer une liste de 5 afformations pour celles qui veulent tester, vous pouvez les dire à n'importe qu’elle moment de la journée (de préférence le matin ou le soir)
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Merci d’avoir lu cet article!!! 💕💕💕
XOXO, Cozii.
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ambrefoulquier · 1 year
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Petite attention Holistique
Protéger  et  nettoyer  son  corps  
émotionnel  
    Il suffit de confier toutes ses émotions perturbantes à un élément de la nature.
    Aller voir un arbre, un ruisseau, un champ…
    Lui dire : " je t'offre tous mes moments de colère, de tristesse, d'angoisse… pour que tu les transformes ".
    Utiliser cette technique une fois par semaine est suffisant.
    Elle aide à reconnaître et à nommer les différentes émotions qui ont pu nous perturber.
    Ainsi le corps émotionnel se libère de tensions déstabilisantes.
 NETTOYER SON CORPS ÉNERGÉTIQUE :
    Pour nettoyer le corps des énergies négatives qui peuvent rester collées à lui :
        Soit se promener sous la pluie,
        Soit prendre un bain de mer tôt le matin ou après le coucher du soleil.
        S'il n'est pas possible d'utiliser l'eau à l'état naturel, on peut toujours prendre une douche en visualisant que l'eau nettoie aussi l'aura.
 RECHARGER SON CORPS ÉNERGÉTIQUE :
    Appuyez votre dos contre un arbre, en y collant le plus de surface possible.
    Plaquez les mains et les bras contre le tronc.
    Demandez d'abord à l'arbre de nettoyer les énergies négatives accumulées dans votre corps.
    Visualisez que ces énergies descendent dans ses racines et retournent à la terre pour y être transformées.
    Demandez ensuite à cet arbre de recharger votre corps de ses énergies positives, et restez contre lui quelques minutes.
    Vous pouvez aussi vous mettre face à lui et le prendre dans vos bras.
    Si vous avez un jardin utilisez si possible le même arbre, ainsi il s'établira un contact privilégié avec lui.
    Pensez à le remercier de son aide.
 PROTÉGER SON AURA :
 Technique à utiliser quand on se sent faible énergétiquement.
Cette déperdition d'énergie peut être dûe au stress, à la maladie, à une peur, ou à la présence d'une personne qui aspire (sans le faire exprès) les énergies de son entourage.
Il suffit de former 2 cercles entrelacés avec les pouces et les index.
S'entourer mentalement d'une pure lumière blanche protectrice aide aussi à rétablir la vitalité.
 APPELER LA LUMIÈRE :
    Pour protéger son aura et éviter d'absorber des énergies négatives :
        Dans la foule
        Dans une grande surface, un hôpital…
        Avant de faire un massage
        Avant de faire une séance de reiki
    Prononcer intérieurement cette phrase :
        Je suis la Lumière
        La Lumière est en moi
        La Lumière sort de moi
        La Lumière m'entoure
        La Lumière me protège
        Je suis la Lumière.
    En même temps visualiser qu'une lumière blanche très pure vous entoure et vous protège du stress et des tensions ambiantes.
       OBTENIR LA RÉPONSE A UNE QUESTION :
    Pour trouver la solution d'un problème, ou la réponse à une question qu'on se pose :
    Remplir d'eau un verre et le poser à coté de son lit.
    Avant de dormir boire la moitié de l'eau en posant la question adéquate, ou en pensant au problème qui vous préoccupe.
    Le matin, avant de se lever, boire la deuxième moitié de l'eau en posant à nouveau la question ou en pensant au problème.
    Puis " oublier ".
    Généralement on obtient la réponse à sa question ou la solution à son problème dans les 3 jours suivants.
    Ce peut être sous la forme :
        d'une discussion avec quelqu'un
        d'une lecture
        d'un rêve…
 ELOIGNER LES OBSTACLES DE SA ROUTE :
    Disposer devant soi une bougie et l'allumer.
    Entre la bougie et soi, placer un récipient rempli d'eau.
    Faire une courte méditation.
    Demander au Ciel " que tout ce qui entrave ma route se dissipe, merci "
    Laisser la bougie se consumer complètement, il n'est pas nécessaire de rester à côté.
    Quand la bougie est terminée, jeter l'eau du récipient dehors ou dans les WC, mais pas dans un évier ou un lavabo.
    Pratiquer ce rituel dans une pièce où il n'y a pas de tuyaux d'évacuation d'eau, sinon l'effet escompté s'annule.
 TRAVAIL DURANT LE SOMMEIL :
    Les journées semblent souvent trop courtes pour s'instruire ou encore travailler sur soi, aussi est-il possible d'utiliser le temps de sommeil pour continuer à s'améliorer.
    Avant de s'endormir, il suffit de demander à son âme (ou Ange gardien, ou Guide ou Dieu...) :
        De développer une qualité précise ou de travailler sur un domaine particulier.
        On peut aussi émettre le souhait d'être utilisé (spirituellement) pour aider les autres.
        Ou encore de suivre les cours de "l'enseignement de Lumière" pendant son sommeil.
        Enfin, demander de se souvenir de ses rêves peut apporter des éclaircissements concernant des questions que l'on se pose.
     PREPARER UN ELIXIR DE PIERRE :
    Placer la pierre propre dans un verre rempli d'eau pendant plusieurs heures (couvert). L'eau se chargera de l'énergie de la pierre.
    Pour accroître le pouvoir énergétique, on peut aussi placer le verre d'eau au soleil dans un endroit non pollué.
    En buvant cet élixir, le corps étherique va absorber l'essence de la pierre.
    La fréquence colorée du minéral dynamise le chakra qui lui correspond.
 STIMULER LES CHAKRAS DES MAINS :
    Jouer du djembé est une activité distrayante mais aussi utile qui permet :
        D'acquérir de la force dans les mains
        De les rendre + souples donc moins sujettes à l'arthrose, l'arthrite…
        Et surtout de stimuler les chakras des paumes (laogong) ce qui est intéressant quand on pratique des soins énergétiques.
         " Votre corps est la harpe de votre âme
    et c'est à vous d'en tirer des sons confus ou de la douce musique ".
    Khalil Gibran.
 LA MEDITATION :
    POSTURE :
    Assis, dos droit
    Tête et cou détendus
    Jambes en tailleur ou les 2 pieds au sol si on est assis sur une chaise
    Bouche entr'ouverte
    Mains sur les genoux
    Yeux ouverts : au début de la pratique on peut fermer les yeux pour se tourner vers l'intérieur de soi. Puis regarder le long du nez, selon un angle de 45°.
    Après quelques temps de pratique il deviendra + facile de diriger le regard droit devant soi.
    TECHNIQUE :
    Observer sa respiration et surtout son expiration aide à lâcher prise.
    Il est possible d'utiliser un objet comme support : une fleur, une bougie allumée, une image, un cristal…
    On peut aussi réciter un mantra : c'est un mot de pouvoir qui protège l'esprit de la négativité, de son bavardage mental.
    BUT DE LA MEDITATION :
    Arrêter la commentaire intérieur, l'analyse du mental.
    Il s'agit de s'identifier à sa respiration.
    L'esprit est en paix entre l'expiration et l'inspiration qui suit.
 LA RESPIRATION :
    Omraam Mikhaël Aïvanhov - "La respiration, dimension spirituelle et applications pratiques".
    1. Vous bouchez la narine gauche et vous aspirez l'air profondément par la narine droite en comptant 4 temps.
    2. Vous retenez le souffle pendant 16 temps.
    3. Vous bouchez la narine droite et vous expirez par la narine gauche en comptant 8 temps.
    Vous recommencez l'exercice en inversant :
    4. Vous bouchez la narine droite et vous aspirez l'air profondément par la narine gauche en comptant 4 temps.
    5. Vous retenez le souffle pendant 16 temps.
    6. Vous bouchez la narine gauche et vous expirez par la narine droite en comptant 8 temps.
    Vous répétez 6 fois l'exercice pour chaque narine.
 La meilleure façons de ce protéger SONT :
- des le matin vous inspirer, expirer et vous demander à l’énergie divine, a votre ange gardien (archange Michael et le meilleur pour la protection) etc... de vous protéger pour toute la journée par tout ou vous aller.
UNE AUTRE PROTECTION EST AUSSI CELLE-CI :
• Tenez-vous debout, bien droit, les pieds légèrement écartés pour figurer un tronc d'arbre.
 • Placez vos mains jointes devant votre sternum (chakra du cœur).
 • Ensuite, décollez vos paumes, de manière à ce que seuls vos doigts se touchent.
 • Écartez vos doigts au maximum.
 • Mettez l'extrémité de vos pouces contre votre sternum.
 • Fermez les yeux et concentrez-vous sur la pression de vos pouces sur votre chakra du cœur.
 • Pensez ou dites la phrase suivante : 
"Je demande à être correctement centré et bien ancré à la Terre. Je demande que cela se réalise, maintenant." 
Ensuite, expirez longuement.
 • Vous allez ressentir diverses sensations dans votre corps.
 • Quand cela se calmera, gardez la position.
 • Pensez ou dites la phrase suivante : 
"Je demande à être entouré d'un bouclier de protection psychique, maintenant." 
Ensuite, expirez longuement en fermant les yeux.
• Accueillez les sensations.
Et voilà, vous êtes c
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thelightofmeridian · 4 days
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Choisir son groupe (& son camp secret)
Bonsoiiir tout le monde ! Ce soir, je vous présente le sujet explicatif des groupes. Bonne lecture ♡
TW : violence, trahison, mensonges, attaques, tensions politiques, discriminations raciales, inégalités.
IMPORTANT :  Il s'agit là de choisir son groupe public, principalement lié aux origines de votre personnage. Vous pouvez gérer ce détail comme bon vous semble. Cependant, si vous souhaitez rejoindre un groupe (top-)secret, n'hésitez pas à contacter par mp THE LIGHT pour plus d'informations Que votre futur personnage soit plutôt pro-Phobos ou pro-Reine Weira, veillez à ce que l'information ne soit pas connue des autres membres puisque à l'inscription, tous les personnages sont considérés comme neutres. Une partie spéciale pour magouiller avec vos camarades vous sera accessible une fois l'appartenance à un camp validée par le staff. GROUPE "PUBLIC" (lié aux origines)
Escanors — La majorité des personnages de ce groupe sont les descendants des premiers humains envoyés à Meridian. Parmi eux, on retrouve des membres de l'actuelle Dynastie Escanor ou encore des descendants des quatre chevaliers légendaires : Grendal, Didier, Hoel et Brandis. Encore à ce jour, toute personne affiliée à l'une de ces grandes familles est considérée comme noble, avec ou sans titre de noblesse. Au fil des siècles, la plupart d'entre elles se sont unies avec les habitants originels du royaume : les Galhots. De ce fait, la notion de pureté du sang (personnages exclusivement humains) n'existe pas, même au sein de la famille royale. C'est même ce mélange qui a progressivement introduit la magie chez ces derniers. MOTS CLÉS : Dynastie Escanor, famille royale, ascendance humaine majoritaire, noblesse.
Galhots — La majorité des personnages de ce groupe sont les descendants des habitants originels de Metamoor. Rien n'empêche une famille Galhot d'accéder aux hautes sphères du royaume ou bien de faire partie de la noblesse. Tout comme le groupe Escanors, il n'existe pas de personnages exclusivement meridianites puisque ces derniers coexistent avec les descendants humains depuis de nombreuses générations.  Cependant, du fait de leur ascendance meridianite majoritaire, certains traits physiques peuvent être plus marqués. MOTS CLÉS noblesse, habitants du royaume, ascendance meridianite majoritaire.
GROUPE SECRET (lié au camp politique)
Murmurants — Fidèles au Prince Phobos dans sa quête du pouvoir, ils ont été façonnés de sorte à en faire des serviteurs fiables à sa cause. Le mouvement étant à ces débuts, son fonctionnement même reste encore très flou et une grande partie de la population ignore son existence. Des rumeurs se propagent d'ores et déjà au sein de la capitale et ne tarderont pas à atteindre les régions avoisinantes. Un climat de méfiance s'installe progressivement alors que les espions de Phobos peuvent être n'importe où, prêts à lui rapporter vos moindres faits et gestes. GROUPE SECRET à ne surtout pas évoquer dans vos fiches de présentations ou sur le forum en général ; merci de contacter THE LIGHT pour plus d'informations.
Rébellion — En réponse aux menaces de son fils, la Reine Weira a pris les dispositions nécessaire pour que la lumière de Meridian soit en sécurité ; celle-ci aurait dû être transmise à l'héritière, la Princesse Elyon, une fois en âge de régner mais rien ne semble pouvoir freiner les ambitions du prince. Au palais, les conseillers du couple royal tentent d'étouffer l'affaire, en vain. La Princesse Elyon, âgée de quelques mois, n'a pas été aperçue depuis un bon moment et le peuple commence à se poser des questions. GROUPE SECRET à ne surtout pas évoquer dans vos fiches de présentations ou sur le forum en général ; merci de contacter THE LIGHT pour plus d'informations.
Voilà, j'espère que ça vous a plu ! Si vous avez des questions, remarques etc, n'hésitez pas à me contacter ici ou sur discord ! Quelle annexe aimeriez-vous découvrir la prochaine fois ? 👀 L'annexe de la chronologie est divisée en 3 chapitres : 1) l'histoire du royaume en général, 2) les périodes importantes, 3) l'écoulement du temps.
L'annexe du royaume est divisée en 4 chapitres : 1) Metamoor et ses régions, 2) habitants du royaume, 3) mode de vie, 4) lois magiques de l'univers.
Pour rappel, l'annexe du système de jeu est déjà disponible ✨ Merci et à très vite 🌹
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peaceisblue · 21 days
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La question que tu dois te poser papa c'est pourquoi je décide de ne plus t'adresser la parole ?
Je ne veux plus rentrer en contact avec toi car je ne me sens pas pleinement écoutée quand je suis avec toi. J'ai la boule au ventre quand je suis chez mamie, j'ai mon système nerveux qui est dérégulé et je somatise mes émotions (liées à des traumas) : je me sens dissociée et je ne fonctionne plus normalement. Je n'arrive plus à être moi-même (comme quand je suis avec maman ou d'autres personnes par exemple). J'ai appris à me dissocier inconsciemment pour me protéger. Me protéger de l'image du père qui se met en colère pour un rien. De la violence émotionnelle et morale qui est reçue. Me dissocier pour ni me soumettre, ni réagir. Me conformer à l'image de la petite fille sage qui obéit mais qui au fond souffre, mais qui au fond déborde de sensibilité liée à son entourage.
TOUT traumatisme est à prendre en compte. Un traumatisme n'est pas nécessairement un traumatisme de guerre ou liée à l'absence physique des parents. Les "petits" traumas existent. Ils sont à prendre en compte et c'est pas pour leur intensité qu'ils faudrait les minimiser ou maximiser.
Un trauma est un conditionnement enregistré à la suite d'un événement externe produit par un contexte, par une ou plusieurs personnes, de manière volontaire ou non.
Je suis probablement responsable d'un ou plusieurs traumas inconscients engendrés chez quelqu'un. Notamment peut-etre chez Susy ma petite soeur. Je le reconnais, et je change de comportement avec elle.
Tu es responsable de traumas causées chez mes soeurs, maman, et moi.
Maman est responsable de traumas que je porte.
Et si je décide de prendre mes distances avec vous, c'est aussi pour comprendre et guérir ça. Ca me fait de la peine de devoir vous rendre coupable de mes maux. En réalité, je suis responsable aujourd'hui de mon changement. Maintenant, j'aimerai que vous compreniez que vous aussi vous pouvez remettre en question vos mécanismes. Parce que si je prend mes distances avec vous, c'est pour me protéger. Marre de devoir me dissocier. Maintenant si je suis présente physiquement, ce sera pour poser ma personnalité d'adulte. Pour dire ce que je pense sans me faire couper la parole, sans me faire contredire violemment et sans recevoir de la colère. Je mérite tellement pas ça !!!
Je suis fatiguée de voir toi et maman prendre parti dans des histoires qui ne vous concernent pas directement, ci contre un exemple -> tatie patty. J'y vois que des jugements, de la plainte, des critiques.
Avoir une famille ne suffit pas. Non !!! C'est ton argument parce que tu n'as pas eu de famille, ok je comprend, mais pour que ça soit comme un acquis et que tu te permettes tout avec nous; non et non !!
Je veux des parents qui soient en paix avec eux-mêmes et avec leur histoire. Voilà le meilleur exemple qu'un parent peut donner à son enfant.
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