Tumgik
#cheveux d’or
lepetitdragonvert · 5 months
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The Fairy with Golden Hair / La fée aux cheveux d ‘or
1897
Artist : Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923)
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hedgehog-moss · 9 months
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do you have any recommendations for favorite french-language poetry? esp written by women?
Yes, sure! We might not have the same tastes (I like nature poetry mostly, and good old lavish alexandrine verse—I find the predictability of it very soothing) but here are excerpts of poems by 13 French-language poétesses :)
(I wanted to add a few men at the end but I spent too much time on the women, and the French male poets I enjoy are very well-known ones anyway, e.g. Hugo, Mallarmé, Prévert, Aragon... also André Breton's surrealist poetry)
• Sabine Amable Voïart, known as Amable Tastu (1798-1885)
D’où vient que l’âme humaine est ainsi disposée, Que jamais ses regards troublés et mécontens N’ont pu s’accoutumer à la marche du temps? Sur l’éternel chemin, chaque borne posée Nous attriste. D’où vient? je ne sais; mais toujours Le vertige nous prend à voir couler nos jours: 
Si vous reparcourez l’enclos où votre enfance Avez-vous souvenir, à l’âge où tout enchante, D’une voix qui vous plut, voix timide et touchante, […] Que, plus tard, cette voix résonne à votre oreille, De vos rêves déçus vous raillez la merveille, Vous prenant en pitié d’avoir si mal jugé… Elle est la même encor; mais vous avez changé!
• Louise-Victorine Ackermann (1813-1890)
(A la comète de 1861) […] Ah ! quand tu reviendras, peut-être de la terre L'homme aura disparu. Du fond de ce séjour Si son œil ne doit pas contempler ton retour, Si ce globe épuisé s'est éteint solitaire, Dans l'espace infini poursuivant ton chemin, Du moins jette au passage, astre errant et rapide, Un regard de pitié sur le théâtre vide De tant de maux soufferts et du labeur humain.
• Marie Dauguet (1860-1942)
Mon coeur est né sauvage et seul comme un merle, Que berça la chanson du vent, subtil orchestre, Ivre des noirs myrtils dont la forêt s'emperle, Grisé d'odeur de source et d'haleine sylvestre. […]
Et d'abord très souvent j'étouffe dans moi-même, Tout m'y semble étriqué, trop étroit et mesquin, Et je fuis l'infini pour l'infini que j'aime, Parmi le ciel, les eaux, les circuits des chemins.
• Alice de Chambrier (1861-1882) (she is Swiss)
J’ai vu comme l’on voit quelquefois dans un rêve, Une immense Cité près d’une immense grève, Avec des dômes d’or et des palais géants, Des temples incrustés de mille diamants […]
Plus tard j’ai repassé devant cette cité, Et voulant la revoir, je m’y suis arrêtée; Mais à peine mes pas ont foulé sa poussière Que devant mes regards elle s’est tout entière Écroulée—et n’est plus qu’une ruine immense Dont le cri des Vautours trouble seul le silence.
• Lucie Delarue-Mardrus (1868-1949)
1. Humanité sans force, endurante moitié Du monde, ô camarade éternelle, ô moi-même ! Femme, femme, qui donc te dira que je t’aime D’un cœur si gros d’amour et si lourd de pitié ?
2. J’aime, en quelque lieu que ce soit, L’heure où l’existence, pour moi, Redevient nocturne et muette.
L’heure sans lois et sans humains, Sans hiers et sans lendemains, Où je ne suis plus que poète.
La seule heure d’esprit total, Celle où, jusqu’oublier mon mal Je sens se fermer toute plaie,
Car je ne fus moi-même, vraie, Car je ne fus ce que suis, — Passionnément — que les nuits.
• Anna de Noailles (1876-1933)
Nature au cœur profond sur qui les cieux reposent, Nul n’aura comme moi si chaudement aimé La lumière des jours et la douceur des choses, L’eau luisante et la terre où la vie a germé.
La forêt, les étangs et les plaines fécondes Ont plus touché mes yeux que les regards humains, Je me suis appuyée à la beauté du monde Et j’ai tenu l’odeur des saisons dans mes mains.
• Renée Vivien (1877-1911) (English, mainly wrote in French)
Dans l’azur de l’avril et dans l’air de l’automne, Les arbres ont un charme inquiet et mouvant. Le peuplier se ploie et se tord sous le vent, Pareil aux corps de femme où le désir frissonne.
[…] Vêtu de clair de lune et de reflets d’argent, Le bouleau virginal à l’ivoire changeant Projette avec pudeur ses blancheurs incertaines. Les tilleuls ont l’odeur des âpres cheveux bruns, Et des acacias aux verdures lointaines Tombe divinement la neige des parfums.
• Valentine Penrose (1898-1978)
Notre Père qui êtes aux cieux des doux matins bercés aux fleurs des laitues bleues, […] que votre nom soit sanctifié ! O Brume d’or dans les vergers, que votre volonté soit faite ! Sur la Terre comme au Ciel ; sur la terre élançant ses arbres au soleil, sur les labours luisants chevauchés de noyers, sur le sol des jardins de chaleur tout vrillés […]. Donnez-nous aujourd’hui notre Pain quotidien. Dans la fraîche cuisine où bourdonne une guêpe, o�� les fourmis montent leur noir petit chemin […] Et pardonnez-nous nos offenses… […]
• Louise de Vilmorin (1902-1969)
Pois de senteur en ma demeure Et sur mon cœur poids de cent heures
Je t’enlacerai, tu t’en lasseras
Étonnamment monotone et lasse, Est ton âme en mon automne, hélas !
• Andrée Chedid (1920-2011)
Échappant à l'enclume du temps L'Univers sème ses formes Véhicule ses songes S'invente des tumultes
[…] Enserrée dans son globe Empoignant son noyau La Terre emporte l'histoire Vers son immense dérive.
• Anne Perrier (1922-2017) (also Swiss)
1. Ô rompre les amarres Partir partir Je ne suis pas de ceux qui restent La maison le jardin tant aimés Ne sont jamais derrière mais devant Dans la splendide brume Inconnue
2. Lorsque la mort viendra Je voudrais que ce soit comme aujourd'hui Un grand soir droit laiteux et immobile Et surtout je voudrais Que tout se tienne bien tranquille Pour que j'entende Une dernière fois respirer cette terre Pendant que doucement s'écarteront de moi Les mains aimées Qui m'attachent au monde
• Marie-Claire Bancquart (1932-2019)
1. Un tremble c'est le nom du peuplier blanc : luisance furtive.
Éclair des feuilles leur vie scintille
instant après instant elles chuchotent que nous avons aussi des moments miroitants minuscules, étincelantes traces de nous sur le monde. 2. Je suis l’encolure d’un pays vêtu de toile et d’eau, longtemps ténébreux, maintenant étalé sur la nuit, croisé une fois pour toutes par le crépuscule, et qui entend les soleils célébrer leur courbe.
Je suis son oreille, et, dans son oreille, ce qui, bruissant, permet le bruit.
[…] Mais suis-je enclave, ou bien ce pays serait le creux nécessaire au violon, l’autour-de-moi facilitant mémoire?
• Hélène Dorion (1958 - ) (she's from Québec)
Autour de moi les notes lumineuses d'une feuille venue jusqu'à la branche pour remuer avec le souffle danse et boit l'eau qui la sauve au matin quand recommence son chemin vers le soir
et je marche aussi d'un pas qui repose dans l'infini j'écoute le monde qui bruit à travers les arbres seuls comme des êtres occupés à devenir leur forme singulière
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chic-a-gigot · 1 year
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Le Petit écho de la mode, no. 4, vol. 19, 24 janvier 1897, Paris. 6. Travestissements. Ville de Paris / Bibliothèque Forney
1. Fée du houx. Robe en gaze vert tendre semée de haies de houx. Guirlandes de houx posées au corsage et sur la jupe. Touffe de houx dans les cheveux. Baguette dorée avec piquets de houx.
2. Costume de dame anglaise au XVIe siècle. Robe de dessous en satin bleu pâle quadrillé de galons d’or avec cabochons de turquoise au milieu des carrés. Manteau en soie ou velours vieux rouge orné de galon d’or. Manches en satin blanc. Bande de fourrure dans le bas de la jupe. Coiffure en satin blanc avec pierres de couleur autour du fond et une grosse pierre turquoise ou brillant sur le front.
3. Costume de dame italienne, fin du XVe siècle. Jupe en satin rose broché. Corselet velours grenat, manches et robe de dessus en velours mousse bordés galon or. Draperies du corsage et crevés en satin blanc ou rose. Collier perles fines. Petite couronne or et perles au-dessus du chignon.
4. Costume de Pierrette. En satin jaune avec boutons bleu ciel.
5. Costume de clownesse. Robe en satin rose recouverte de gaze verte. Manches gaze verte et rose alternées. Papillons de paillettes brodés sur le corsage et sur la jupe. Gants et bas noirs. Papillons sur les souliers en satin rose. Papillon voltigeant au-dessus de la tête au moyen d’un fil de laiton léger.
6. Costume de Suissesse, fin du XVe siècle. Corsage velours noir à chemisette satin jaune. Jupe soie bleu paon avec bande satin jaune bordée galon argent. Chapeau feutre gris avec plumes bleues et jaunes. Las noirs, souliers cuir bleu.
1. Holly Fairy. Soft green gauze dress strewn with holly hedges. Garlands of holly placed on the bodice and on the skirt. Tuft of holly in the hair. Gold wand with holly stakes.
2. Costume of an English lady in the 16th century. Underdress in pale blue satin squared with gold stripes with turquoise cabochons in the middle of the squares. Old red silk or velvet coat adorned with gold braid. White satin sleeves. Strip of fur at the bottom of the skirt. White satin headdress with colored stones around the bottom and a large turquoise or sparkly stone on the forehead.
3. Italian lady's costume, late 15th century. Brocaded pink satin skirt. Garnet velvet bodice, sleeves and top dress in foam velvet edged with gold braid. Draperies of the bodice and crevés in white or pink satin. Fine pearl necklace. Small gold crown and pearls above the bun.
4. Pierrette's costume. In yellow satin with sky blue buttons.
5. Clown costume. Pink satin dress covered with green gauze. Alternating green and pink gauze sleeves. Sequin butterflies embroidered on the bodice and on the skirt. Black gloves and stockings. Butterflies on pink satin shoes. Butterfly fluttering above the head by means of a light brass wire.
6. Swiss costume, late 15th century. Black velvet bodice with yellow satin blouse. Peacock blue silk skirt with yellow satin band bordered with silver braid. Gray felt hat with blue and yellow feathers. Black wearers, blue leather shoes.
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balladedurenard · 3 months
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he’s so stupid and ugly i hate him
il est tres tres beau et ses cheveux me rappellent le d’or et ses yeux?!?!!! ils ressemblent à la mer et oh mon dieu mon cœur s’envole à chaque fois que je pense à lui
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adarkrainbow · 1 year
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Names in fairytales: Prince Charming
Prince Charming has become the iconic, “canon” name of the stock character of the brave, handsome prince who delivers the princess and marries her at the end of every tale.
But... where does this name comes from? You can’t find it in any of Perrault’s tales, nor in any of the Grimms’, nor in Andersen - in none of the big, famous fairytales of today. Sure, princes are often described as “charming”, as an adjective in those tales, but is it enough to suddenly create a stock name on its own?
No, of course it is not. The name “Prince Charming” has a history, and it comes, as many things in fairy tales, from the French literary fairytales. But not from Perrault, no, Perrault kept his princes unnamed: it comes from madame d’Aulnoy.
You see, madame d’Aulnoy, due to literaly helping create the fairytale genre in French literature, created a trend that would be followed by all after her: unlike Perrault who kept a lot of his characters unnamed, madame d’Aulnoy named almost each and every of her characters. But she didn’t just randomly name them: she named them after significant words. Either they were given actual words and adjectives as name, such as “Duchess Grumpy”, “Princess Shining”, “Princess Graceful”, “Prince Angry”, “King Cute”, “Prince Small-Sun”, etc etc... Either they were given names with a hidden meaning in them (such as “Carabosse”, the name of a wicked fairy which is actually a pun on Greek words, or “Galifron”, the name of a giant which also contains puns of old French verbs). So she started this all habit of having fairytale characters named after specific qualities, flaws or traits - and among her characters you find, in the fairytale “L’oiseau bleu”, “The blue bird”, “King Charming” (Roi Charmant). Not prince, here king, though he still acts as a typical prince charming would act - and “Charming” is indeed his name. 
And this character of “King Charming” actually went on to create the name we know today as “Prince Charming”. It should be noted that, while a lot of d’Aulnoy’s fairytales ended up forgotten by popular culture, some of her stories stayed MASSIVELY famous throughout the centuries and reached almost ever-lasting fame in countries other than France: The doe in the woods, The white cat, Cunning Cinders... and the Blue Bird, which stays probably the most famous fairytale of madame d’Aulnoy ever. It even was included in Andrew Lang’s Green Fairy Book.
And speaking of Andrew Lang, he is actually the next step in the history of “Prince Charming”. He translated another fairytale of madame d’Aulnoy prior to Blue Bird. In Lang’s “Blue Fairy Book”, you will find a tale called “The story of pretty Goldilocks”. This is a VERY bad title-translation of madame d’Aulnoy “La Belle aux Cheveux d’Or”, “The Beauty with Golden Hair”. And in it the main hero - who isn’t a prince, merely the faithful servant to a king - is named “Avenant”, which is a now old-fashioned word meaning “a pleasing, gracious, lovely person - someone who charms with their good looks and their grace”. When Andrew Lang translated the name in English, he decided to use “Charming”. At the end of the tale, the hero ends up marrying the Beauty with Golden Hair, who is a queen, so he also becomes “King Charming” - but the fact Avenant is a courtly hero who does several great deeds and monster-slaying for the Beauty with Golden Hair, a single beautiful queen, all for wedding reasons, ended up having him be assimilated with a “prince” in people’s mind.
And all in all, this “doubling” of a fairytale tale hero named “Charming” in Andrew Lang’s fairytales led to the colloquial term “Prince Charming” slowly appearing...
Though what is quite funny is the difference between the English language and the French one. Because in the English language, “Prince Charming” is bound to be a proper, first name - due to the position of the words. It isn’t “a charming prince”, but “prince Charming” - and again, it is an heritage of madame d’Aulnoy’s habit of naming her characters after adjectives. But in French, “Prince Charming” and “a charming prince” are basically one and the same, since adjectives are placed after the names, and not the reverse. So sometimes we write “Prince Charmant” as a name, but other times we just write “prince charmant”, as “charming prince” - and this allows for a wordplay on the double meaning of the stock name. 
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prosedumonde · 11 months
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Tes yeux sont grands comme la moitié du ciel quand tu es près de moi et tes cheveux qui ont de la poussière d’or et ta bouche que je ne vois pas — vois seulement que tu souris
Edvard Munch, Note, 1893
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lepartidelamort · 3 months
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« Au début de l’année 1934, éclatait encore une fois un gros scandale financier de la Troisième République, l’escroquerie des Crédits municipaux, ayant, comme par hasard, pour principal auteur un Juif russe naturalisé, Stavisky. La complicité dans cette filouterie d’une justice putréfiée – ses personnages n’ont point changé – de la plupart des politiciens radicaux et maçons, n’avait jamais été plus flagrante. La presse et les organisations de droite s’en emparèrent, firent une campagne énorme. L’opinion suivit. Camille Chautemps, président du Conseil, le plus lourdement compromis parmi les protecteurs avérés du coquin juif, dut se démettre le 27 janvier. Son remplaçant, Daladier, apparut dès ses premiers actes comme le radical réputé "dur", chargé de sauver le parti et ses loges. Les manifestations de rues conduites par les troupes d’Action française se multipliaient et s’amplifiaient de jour en jour au chant du Ça ira.
L’extrême-gauche communiste amorçait une campagne parallèle. Le limogeage du préfet de police Chiappe, d’un arbitraire grossier, acheva de mettre le feu aux poudres. Le 6 février au soir, le rassemblement de plusieurs centaines de milliers de Parisiens, sur la place de la Concorde, prit rapidement l’aspect d’une insurrection populaire, ayant pour but immédiat l’Assemblée du Palais Bourbon. La police, fidèle en majorité au préfet éconduit réagissait mollement. La garde mobile créée par un ministère de droite contre les "rouges", défendait le pont. Le premier barrage fut forcé. La garde tira. Le premier mort tomba vers sept heures et demie. La manifestation, plus ou moins disloquée, devenue sporadique et qui, jusque-là, avait compris de nombreux curieux, se regroupa beaucoup plus serrée, et redoubla de violence à partir de dix heures. Les assauts des Parisiens, les fusillades de la garde se prolongèrent jusqu’à plus de minuit. La journée s’acheva avec le dernier métro…
La vieille République maçonnique demeurait maîtresse du terrain. Daladier, pourtant, était démissionnaire quelques heures plus tard. Paris vécut la journée du 7 pratiquement sans État, sous le contrôle des pelotons de la garde, dont on ne savait plus à qui ils obéissaient. Le soir, enfin, on apprenait l’arrivée au pouvoir d’un "conciliateur", Doumergue, dit par Léon Daudet "Gastounet le Brandadair". La démocratie était définitivement sauvée. Les vingt patriotes militants tombés dans la nuit du Six Février – exceptions les quelques curieux tués en dehors de la bagarre – ont leurs noms inscrits en tête du livre d’or de notre Révolution. (…)
Rien ne fut plus abject que la contre-offensive des Juifs, des Maçons, de la Ligue des Droits de l’Homme, des démocrates-chrétiens, de tous les humanitaires professionnels, tombant en transes pour l’exécution de quelque terroriste chinois, pour une touffe de cheveux arrachée dans le ghetto, et n’ayant que sarcasmes et rictus joviaux devant les morts français, les morts naïfs et purs de la Concorde. Jamais le bourreau ne fut plus cyniquement érigé en victime, et martyr désarmé mué en égorgeur. (…)
Nous avons longtemps traité avec beaucoup trop de pudeur et de réserve l’un des aspects pourtant essentiels de 1934. Nous avons porté rituellement de pieuses gerbes sur les tombes de nos camarades morts. Nous avons qualifié comme il convenait – nul ne l’a fait avec plus de puissance qu’Henri Béraud – les infectes et stupides canailles parlementaires qui les firent massacrer. Nous n’avons pas assez dit que nos morts furent aussi les victimes de leurs chefs. (…)
Le Six Février 1934, les chefs nationaux n’étaient pas sur la Concorde. J’y étais, aux minutes les plus meurtrières. Je ne les y ai pas vus, personne ne les y a vus. Ils étaient donc dans leurs postes de commandement. Ce pouvait être leur place. Je les y ai vus aussi, entre deux fusillades. Ils s’y tournaient les pouces, il s’y faisaient des mots d’esprit, ils se refusaient à croire qu’il y eût tant de morts que ça ! Ils n’avaient pas une consigne à distribuer, pas une idée en tête, pas un but devant eux. Les uns et les autres étaient moralement les obligés de la démocratie. Hors d’elle, ils n’avaient aucune raison d’exister. Sur ses tréteaux, ils assumaient le rôle obligatoire de l’opposant. Sautant sur une occasion assez considérable en effet, mécontents aussi du limogeage d’un policier indulgent à leurs frasques, ils venaient de se livrer au jeu classique de l’émeute, en forme de menace tartarinesque : "Retenez-moi ou je vais faire un malheur."
Mais pour ce petit jeu-là, ils avaient mobilisé des dizaines de milliers de jeunes hommes, de croyants ingénus, d’anciens soldats. Ils les avaient excités, fanatisés, chauffés à blanc. Au moment de l’action, la foule réapprit les gestes du combat et de la barricade, avec des morceaux de plâtre, des poignées de gravier et quelques lames Gillette fichées au bout d’un bâton. Les chefs, qui les avaient jetés poings nus contre les armes automatiques, s’étaient volatilisés, les uns sans doute par calcul (je pense à l’abject La Rocque), les autres saisis peut-être de vagues et tardifs remords, n’ayant plus guère qu’un souci : nier la gravité de l’événement qu’ils avaient criminellement engendré. Cette nuit-là, j’entendis Maurras dans son auto, parmi les rues désertes, déclarer avec une expression de soulagement : "En somme, Paris est très calme !" Oui, mais c’était le calme d’une chambre mortuaire.
La suite de l’histoire ne fut pas moins déshonorante. Les "chefs" de la droite firent un concert de clameurs. Certes, les "fusilleurs" étaient ignobles. Mais que leur reprochaient les "chefs" des ligues ? Ils leur reprochaient d’avoir triché en faisant tirer. Admirable politique de ces vieillards ! Incomparable symbole de cette bourgeoisie dégénérée, qui, pour n’avoir jamais eu la virilité de prendre les armes librement, de mettre sur sa conscience quelques cadavres nécessaires, aura été le complice de ses hallucinantes et imbéciles hécatombes, après desquelles le Six Février n’est même plus un fait divers en deux lignes ! Il eût fallu, en somme, que la République laissât aimablement bafouer et reconduire à coups de canne ses gendarmes, déculotter ses députés, envahir, saccager et brûler son Parlement, le tout représentant du reste, en l’occurrence, le chef d’œuvre de l’acte gratuit. Les ministres du Six Février, inutile de le cacher, avaient le droit de tirer. C’était même un devoir. (…)
Les chefs communistes, autres tireurs de ficelles, mais ceux-là, fort avisés, avaient lancé leurs fidèles sur le pavé pour profiter à toutes fins utiles du hourvari. Mais la majorité de ses fidèles ne s’en doutait pas. Pour la première fois depuis fort longtemps, les étudiants de Paris et les prolétaires rouges, armée traditionnelle de nos révolutions, manifestaient côte à côte contre la même corruption, avec la même sincérité, au même cri : "À bas les voleurs !" Les chefs de droite n’y comprirent rien, ils n’avaient rien prévu, ils ne savaient rien voir. (…)
Le Six Février (...) engendra certainement le Front populaire, favorisa en tout cas singulièrement sa naissance, en faisant figure d’une provocation énorme, passant de loin l’idéal de ce que l’adversaire le plus machiavélique pouvait rêver dans le genre. (…) Le Six Février démontra que l’armée d’une révolution nationaliste existait en France, mais que son erreur principale avait été de ne point faire d’abord sa révolution contre de pseudo-chefs.
Cette armée n’a pas pu s’anéantir en deux lustres. Éparse, elle existe toujours. Mais le "fascisme" français à la mode de 1934 n’était pas viable parce qu’il conservait trop d’attaches avec la vieille bourgeoisie de droite. Cette bourgeoisie accumula, dans ces heures fiévreuses de la dernière insurrection du type romantique, c’est-à-dire anachronique, les preuves définitives de sa caducité, de son aboulie, de son incapacité politique, de sa désunion, de sa légèreté cocardière. »
Lucien Rebatet, Les crimes du 6 février 1934, Je suis partout, 4 février 1944
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acrazybayernfan · 7 months
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Mick/Charles please? I miss them 🥲
(You can write it in French if you want haha 😂 but anyway I’ll never judge you for mistakes in English since I’m the first one to do them)
Thank you my dear what a nice request ! So here we go, I hope you will like it because it's a bit special (🤦🏻‍♀️)
Au château du Baron Rouge, vivaient deux gentils princes, l’un blond comme les blés, l’autre brun comme le soir, l’un aux yeux bleus, l’autre aux yeux verts, l’un est l’héritier et l’autre le prédestiné, l’un est le fils du baron et l’autre son protégé. Ils grandirent tous les deux ensembles la tête emplie des mêmes rêves, des rêves de petits de garçons, des rêves de victoires, des rêves de gloire. Puis le temps vint pour eux de quitter le vieux château et d’aller faire leurs armes auprès d’un ami du baron. 
Pendant deux ans messire Sebastian va leur apprit tout ce qu’il leur fallait savoir. 
Charles s’avéra à même de savoir tout faire d’instinct, que soit pour le maniement des armes, des chevaux, la musique ou la danse ; il excellait en tout et pour tout. Mick, plus jeune, le regardait faire émerveiller, lui auquel il fallait, en comparaison, tant de temps pour assimiler les nouvelles choses qu’on lui enseignait. Tout autre que lui aurait été jaloux de cet étranger dont le talent semblait éclipser le sien mais Mick avait le cœur trop généreux pour cela et cette âme d’or ne pouvait renfermer aucune amertume, ni aucune jalousie. Après son père et Sebastian, Charles était la personne au monde pour laquelle il avait le plus d’admiration. 
Charles fut le premier à être fait chevalier et debout dans l’église où avait lieu la cérémonie Mick suivait des yeux son ami descendant l’allé centrale éclairée par le soleil couchant qui faisait rutiler son armure en pensant que les anges devaient briller d’une pareille lumière. Le jeune chevalier monta sur son cheval, un magnifique étalon noir que lui avait offert Sebastian, qu’il fit se cabrer, imitant l’image qui se trouvait sur son écu : un cheval noir cabré sur fond de grenat. 
On se réjouit des heureux évènements de cet journée durant un banquet qui se prolongea fort avant dans la nuit. Puis au petit jours Charles se leva, revêtit son armure et fit amener son cheval. Mick n’avait pas osé s’endormir de peur que son compagnon ne parte sans qu’il ait pu lui dire au revoir, et blottit dans sa chambre il guettait le moindre bruit, prêt à s’élancer au moindre signal. Lorsqu’il entendit les pas lourds d’un homme en arme résonner dans l’escalier de la tour où ils logeaient, il se précipita hors de sa chambre juste à temps pour saisir son ami dans ses bras au moment où il arrivait devant sa porte. Charles lâcha un petit amusé en voyant ainsi son jeune camarade se jeter sur lui. Il laissât Mick l’éteindre pendant plusieurs secondes puis doucement il éloigna le corps encore frêle de son ami. Leurs regards se croisèrent et c’est alors qu’il vit que les yeux couleurs d’azur de Mick pleins de larmes. Charles sourit tristement puis il vient passer une main affectueuse dans les cheveux d’or de son compagnon de toujours. Il dit la première bêtise qui lui passa par la tête afin de réconforter le jeune garçon et ayant enfin obtenu de lui un sourire, il se détacha délicatement de Mick et poursuivit sa route. 
Le fils du baron le suivit en silence, il regarda Charles mettre ses gants, monter à cheval, saisir sa lance et son bouclier puis il s’approcha du bel étalon et se collant contre son encolure il lui recommanda de prendre bien soin de son cavalier. Après quoi il se tourna vers Charles et accrochant à sa selle un mouchoir de brocard rouge qu’il avait hérité de sa mère il dit : « Beau doux sire, que la sainte image brodée sur ce mouchoir vous protège et vous garde, et puisse-t-elle vous rappeler celui qui attendra votre retour avec plus d’ardeur encore que les fleurs attendent le retour du printemps. »
Quelques instants plus tard Charles était parti, parti à la quête d’aventure, parti à la quête de gloire afin d’honorer le nom de la grande maison des Ferrari dont il était devenu la grande espérance, il partit en attendant que quelques années plus tard Mick en face de même, pousser lui par le désir de conserver la gloire qui entourait le nom de son père. 
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alexar60 · 9 months
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Marécage
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Des marais à perte de vue !
Moins connu que Gauvain, Tugdual venait aussi du pays de Galles. Il avait traversé les mers pour trouver ce que les chevaliers de la table ronde cherchent depuis toujours, le Saint Graal. Dans le nord, il avait combattu des hommes des glaces. A l’ouest, il s’est opposé au terrible serpent de mer, A l’est, c’était la fameuse horde sauvage qu’il défia pour sauver un petit village sans richesse. Quant au sud, il affronta le géant des sables. Mais de tous ses défis, il ne pensait pas que celui-ci serait le plus compliqué.
Des marais à perte de vue !
Voilà comment les paysans de la région décrivirent l’endroit. La piste donnée par un marchant local obligeait de s’enfoncer dans les terres de Nimué. Mais, à l’approche, il comprit qu’il ne serait pas facile d’entrer dans ces terres. C’était une immense étendue d’eau et de bois où personne n’allait par peur des superstitions. On disait qu’il était hanté, qu’un monstre habitait la zone et dévorait tout être vivant pénétrant dans le marécage. D’ailleurs, Tugdual n’entendit aucun chant d’oiseau, preuve que même ceux qui sont censés être à l’abri, ne se sentent pas protégés.
Le chevalier suivit son instinct. « Si le Graal est au centre de cet enfer », j’irai le chercher, pensa-t-il. Personne ne voulut l’aider. Ainsi, il acheta une barque et s’enfonça sous le regard médusé et désolé des villageois. Au début, tout se passait bien. Mais après avoir traversé le lac, ou plutôt la grande étendue d’eau, sa barque pénétra le sanctuaire interdit.
Puis, il fut confronté à différents problèmes. La chaleur étouffante du jour laissait sa place à au froid glacial de la nuit. L’humidité fut si importante et l’air si vicié qu’il vit, de ses propres yeux, son épée commencer à rouiller. Son bateau n’avançait que rarement dans l’eau croupie, l’obligeant à ramer et à se jeter dans le marais pour couper les racines des arbres ou des plantes qui, l’empêchaient de continuer sa route. Et le brouillard toujours présent, devenait de plus en plus dense quand il s’enfonçait dans ce marais infect. Dès lors, il réalisait que sa quête devenait absurde.
Des marais à perte de vue !
Après quelques jours, Tugdual pensait avoir fait le plus dur. Mais quelque-chose ne lui convenait pas. En effet, plus il avançait, plus il avait la sensation de déjà-vu. « Cet arbre, je l’ai aperçu. Et cette broussaille qui ressemble à un cheval, je le reconnais.» se disait le chevalier. De même, les arbres ressemblaient énormément à des formes humaines. Il crut même qu’ils gesticulaient des bras en voyant le vent bouger les branches.
Des marais à perte de vue !
Il avait fini ses provisions. Dès lors, il se mit à pêcher et récupérer quelques poissons. Tous avaient une terrible odeur de vase. Il vomit, sentant la maladie l’envahir. Et les moustiques qui s’amusaient à sucer son sang. Sa tête était chaude, il regrettait cette quête.
Des marais à perte de vue !
Dans son rêve, Tugdual vit une jeune femme aux cheveux d’or et à la peau blanche. Elle sortait de l’eau et l’invitait à le rejoindre. Il tendit le bras pour attraper sa main et se laissa glisser hors du bateau. Lorsqu’il se réveilla en avalant une gorgée d’eau putride, il se rendit compte qu’il était au milieu de rien. Sa barque avançait lentement. Lui qui ne savait pas nager, dut faire un effort surhumain pour la rejoindre, Enfin sur les planches, il souffla et s’endormit de nouveau. Le brouillard se faisait de plus en plus épais.
Il regrettait l’absence de son écuyer ou d’un compagnon. Son homme de main tomba malade quelques jours avant d’arriver dans ce village maudit. Il aurait pu attendre qu’il se rétablisse mais son esprit contenait trop d’impatience. Alors, il laissa son fidèle serviteur pensant le revoir dans quelques jours au plus. Et les autres chevaliers suivaient une autre piste à l’autre bout du pays ou en Calédonie. Dieu qu’il se sentait seul dans ce monde perdu. Même les oiseaux ne chantaient pas pour lui.
Soudain un craquement puis un cri. C’était le hurlement d’un animal. Devant son embarcation, l’eau se mit à bouillir. Il serra son épée à moitié tachée de rouille et observa cette eau remuer dans tous les sens. Le bateau continua d’avancer avec une lenteur insupportable. Il se mit à prier n’importe quel dieu. Malgré son baptême, il demeurait encore païen et louait toujours quelques dieux celtes. La rivière se calma brusquement. Tugdual observa les semblants de rives touffues et inaccessibles. Il jeta un œil sur un morceau de bois flottant. C’était les restes d’un cor de cerf. La tête arrachée regardait Tugdual en tirant la langue. L’intrépide semblait lire dans ce regard vide un danger.
Des marais à perte de vue !
A peine remis de cette vision d’horreur, le chevalier sentit quelque-chose frapper son épaule. C’était un tentacule. L’homme se releva immédiatement l’épée à la main. Face à lui, un monstre se dressait, des yeux globuleux le dévisageaient. Un second tentacule sortit de l’eau puis un troisième. Dès lors, le poulpe s’amusa avec la barque en la bousculant. Tugdual tomba, mais réussit à se maintenir dedans. Le monstre jouait, le bateau, collé aux  bras de la pieuvre, ne touchait plus l’eau. Un tentacule enroula la barque avant de l’écraser comme un vulgaire insecte. Le jeune héros plongea, malgré lui, dans une eau noire et dangereuse.
Il se débattait aussi bien pour ne pas se noyer que pour se défendre du poulpe. Son poignard frappait l’eau sans toucher le monstre. Il frappait et essayait en même temps de rejoindre la rive. Enfin il arriva à avoir pieds et put courir jusqu’au bord. Il regarda l��étendue d’eau. Tout était calme. La pieuvre avait disparu. Jamais il n’aurait pensé rencontrer un pareil animal en cet endroit.
Des marais à perte de vue !
Tugdual avait tout perdu. Il ne lui restait qu’un couteau accroché à sa ceinture. Il avançait à travers les ronces et les feuillages denses. Le brouillard n’aidait pas. Il essaya de chercher de la nourriture. Mais c’était le rôle de son écuyer que de chasser les petits animaux. Lui était habitué aux sangliers, aux cerfs et autres gibiers de grande envergure. Il marchait cherchant à longer la rivière.
Des marais à perte de vue !
La traversé devint encore plus longue et périlleuse. Il risqua de s’effondrer d’épuisement dans la boue et les flaques. Ses vêtements se déchirèrent au contact des ronces et autre plantes à aiguilles. Il sentait la verdure blesser sa chair. Il avait mal. Mais il ne voulait pas mourir en cet endroit. Savoir que son corps finirait ici, imaginer ses ossements pourrir dans ce marécage, le révulsait. Alors, il trouva la force de continuer.
Des marais à perte de vue !
A cause de la soif, de la faim et de la fatigue, son imagination joua des tours. Il entendit une étrange mélodie. C’était un chant doux, une voix féminine harmonieuse. Il s’arrêta, chercha à regarder le ciel à travers la brume. Celle-ci parut moins épaisse. Et si ce n’était pas un mirage ? S’il entendait bien une femme chanter ? Aussitôt il s’engouffra au milieu des buissons en direction de ce chant. Il trébucha sur les racines, s’arracha la peau des bras et des jambes. Il faillit se crever un œil avec une branche tendue. Enfin, le brouillard avait disparu ainsi que la forêt et les marécages.
Tugdual avait réussi. Un château de pierre se dressait devant lui. Il marcha difficilement, ses jambes tremblantes avaient de plus en plus de mal à avancer. Il s’agenouilla, se mit à ramper vers ce château fantastique. Puis il s’endormit. Pendant ce temps, une jeune femme chantait à côté d’une fenêtre. A ses côté, un homme sourire aux lèvres, tenait une coupe de vin. Ses habits étaient des plus éclatants. Il était envouté par la beauté de la chanteuse… A moins que ce soit par sa magie, parce qu’il ressemblait trait pour trait à Tugdual.
Alex@r60 – août 2023
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kabbal · 4 months
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36 pour Arthur/Venec pleaaase? 💜
36 - As a Promise
En Aquitaine, même l’hiver est doux. La glace qui recouvre les eaux se brise aisément et les cœurs font pareil, prêts à couler en ruisseaux une fois le printemps venu.
Vénec sait qu’Arthur est promis à un autre destin. Il n’est pas fait pour les bateaux, les épices et les vents – n’était même pas à sa place dans cette villa périclitante à Rome, où Vénec l’a recousu tant bien que mal avec plus de désespoir que d’habileté. Arthur est une légende, un homme immortalisé dans la gloire et le parchemin. Ils écriront des lais et des romans sur son retour en Bretagne, et pas un octosyllabe ne sera alloué au marchand de mauvais aloi qui l’aura désiré plus que raison.
Qu’on ne lui fasse pas dire ce qu’il n’a pas dit : l’amertume ne vient pas de la question d’avoir été aimé en retour ou pas. De ça, Vénec a toujours été certain, autant que du cycle des marées ou de la hausse du prix du grain. Non, le passé est fixé dans des étreintes désespérées et des mots échangés autour de lampes à huile, irrétractables. Vénec a été chéri, il le sait.
Il sait, cependant, qu’il ne pourra pas l’être éternellement.
Leur amour est à mettre entre parenthèses : une histoire qui ne devait pas durer, mais a subsisté tout de même, comme une herbe folle qu’on oublie de couper parce qu’elle ne gêne pas assez les semailles de pousses plus utiles. Vénec a aimé un roi pendant plus de dix ans, au travers de fuites à travers les mers et de mois passés à embrasser la noirceur de l’humain sur les lèvres, et il n’a jamais trouvé de raison d’arrêter ; du moins, pas avant ce jour d’hiver, aux portes du domaine ducal en Aquitaine, à attendre le départ d’Arthur et du Duc pour des contrées lointaines.
(Le Duc conduit Arthur en Bretagne. Ils le savent tous, ici, du plus petit garçon de cuisine jusqu’à la Duchesse elle-même. La porte vers laquelle ils se sont rassemblés pointe vers le nord, et le Duc est notoirement têtu sous ses airs affables. Vénec se demande juste si Arthur, lui, le sait.)
Il faut savoir laisser le vent filer, tous les marins le savent. Le trône de Bretagne attend son roi, tout acariâtre et tempétueux qu’il soit. Dans un an ou deux, quand l’économie se sera stabilisée et que sa tête ne sera – il l’espère – plus mise à prix, il y aura peut-être une place pour Vénec là-bas. Mais pas comme avant. Pas comme à Rome, entre les bras de cet homme qu’il doit laisser partir.
Et s’ils ne se revoient jamais, si Arthur échoue ou s’il désire se distancer de mauvaises fréquentations, eh bien, Vénec aura toujours des monnaies bretonnes dans sa bourse pour contempler le faciès de l’homme qu’il a aimé. On peut toujours embrasser des lèvres d’or sur un profil, aussi petites et peu ressemblantes soient-elles.
Pour l’instant, il peut encore admirer son modèle de cher et d’os, alors qu’Arthur s’approche de la porte sur les talons du Duc. Il est vêtu de noir, les cheveux propres, les joues encore rougies par la chaleur du bain ou bien par l’air frais de l’extérieur. Le teint hâlé qu’il avait lorsqu’Alzagar l’a arraché à son wadi s’est estompé – un souvenir de plus destiné à être laissé dans le passé.
« Vous restez ici ? » demande Arthur, et Vénec ne se démonte pas, même s’il ne s’attendait pas vraiment à ce qu’on s’adresse à lui.
« Ouais, on m’a proposé un job dans l’évènementiel ici. Le Duc a gardé de bons souvenirs de mes services, il m’a racheté la mise. » Il salue son nouveau bienfaiteur d’un signe de tête, et se voit récompensé par un gloussement aristocratique.
« Vous vous en tirez pas si mal, finalement, » dit Arthur. Il a l’air moins renfrogné. Les vieilles tendresses sont comme les blessures – elles se rappellent à nous quand on presse dessus. Vénec se demande si c’est ce qu’il est, maintenant, pour Arthur : un brin de nostalgie incarné. « C’est votre paiement pour avoir poussé cette cage à travers la moitié du monde connu. »
« Sa Grâce est généreuse comme ça. »
Ses flatteries font sourire Arthur, même alors qu’elles ne lui sont pas adressées. « Au risque de vous submerger sous la générosité, j’ai envie de vous laisser un petit quelque chose, moi aussi. »
Ses mains viennent chercher le menton de Vénec, et malgré la lenteur de son geste, il arrive quand même à être surpris quand le baiser arrive.
Arthur l’embrasse, et tout d’un coup Vénec n’est plus le larron à la barbe grise que le temps l’a vu devenir. D’un coup, il est sur une plage, le cœur battant, tentant de sauver un homme qui n’est pas encore tout pour lui mais finira par le devenir. Les lèvres qui se posent sur les siennes sont pourtant sages, la passion transpirant dans la longueur plutôt que dans la pression.
Le parfum de sa barbe et ses cheveux ramène Vénec à Rome, aux odeurs de fruits et de vin épicé, à une couchette partagée dans un tabularium délabré. Répondre au baiser lui revient comme un geste appris il y a longtemps mais jamais oublié.
Vénec sait qu’il ne pourra pas démêler les fils que cet homme a noué autour de sa poitrine, et que seuls ses étreintes semblent être capable de relâcher.
Un raclement de gorge amusé, probablement celui du Duc, vient mettre un terme à l’étreinte. Vénec est plus peiné par cette interruption qu’il ne l’avait été par celle d’Alzagar il y a tout ce temps, en mer rouge.
« Vous viendrez me voir, quand vous aurez fini ici ? » demande Arthur, son pouce encore occupé à tracer des cercles dans les poils argentés de la barbe de Vénec. « Vous connaissez le chemin, après tout. »
« Je ne pense pas que vous aurez besoin de moi, là où vous allez. » Il faut qu’il comprenne. Il faut qu’il sache – le chemin qu’il va prendre ne va pas vers le wadi, mais vers un château lugubre qui fut l’écrin de sa perte et sera, si tout se passe bien, celui de son apothéose.
« Je crois que j’aurai toujours besoin de vous, Vénec. » Cette tendresse, toujours, insoutenable. « Où que j’aille, j’aurai toujours besoin de vous. »
Les dieux – quels qu’ils soient, Vénec a toujours été du genre à prier à tous les autels – sont injustes de lui avoir permis d’avoir cet homme, juste pour le lui arracher après. « J’vous promet de passer, » dit-il, et il espère, pour une fois, ne pas mentir en murmurant ce serment.
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undercaine · 5 months
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101 – L’ange
Chaque nuit, dans le sablier,
Je rêve des visions à travers la vitre,
Chaque matin, dans ces petit nuages blancs,
Je rêve des promesses dans les robes,
À croire les grands penseurs, ces plumes,
Les choses sérieuses sont imprimées,
Noir sur gris,
Mais moi, je préfère les légèretés,
Bleues sur blanc,
Celles qui flottent devant mon nez, sans manières,
Celles qui défient les peurs, avec leurs doigts,
En ne caressant qu’une peau qu’elles aiment,
Le soleil, en cercle, arrange une fabrique de poésie,
Et alors, je me mets à imaginer
Un avenir à venir, qui patiente, qui prépare,
Je ne désire pas ces grands panneaux,
Qui mentent aux âmes calcinées,
Je m’en détourne, et je mise toute ma bourse,
Mon entièreté, mes futilités,
Sur ce rêve, que dis-je, cet avenir,
Dont nous parlions, entourés des ondes,
Et qu’importe le décor, ce n’est pas le temps qui manque,
Mais, des sidus, mon étoile, mon ange,
Je l’attends en comptant les feuilles,
Qui s’empilent sur mon bureau,
Des vers que je marmotte,
Qui parle d’amour, sans jamais parvenir
À en rendre compte son ampleur,
Mais qu’importe, je patiente,
Jusqu’au moment où je pourrai
Te voir à nouveau,
Cet ange aux yeux d’une profondeur marine,
Des cheveux d’or tissés dans ce fil
Qui mène jusqu’à l’Élysée,
Et dans ta voix, celle des muses de Gaïa,
Je me souviens de tes mots,
Vibrant dans l’écho de ta passion,
Et lorsque j’attends tes partitions,
Dans le crépuscule, comme dans l’aube,
Je ressens presque, tes doigts au bout des miens,
Dans une caresse intime, rosée des joues,
J’espère parvenir à réconforter ton âme,
Sans attendre que la voie lactée tombe,
Mais tout du moins, que tu sourisses timidement,
Et des étoiles dans le ciel,
Des dieux au-delà des terres,
Des mirages qui parcourent les rues,
Il n’y a bien que toi,
Que je désire enlacer,
Au diable les jardins suspendus,
Il ne nous suffit qu’un bout d’herbe,
Sur lequel s’asseoir minuit venu,
Pour parcourir un destin dont nous seul
Connaissons les secrets,
Peut-être bien que je suis pauvre de possessions,
Pauvre de ce que d’autres poursuivent,
Cependant, je suis riche de légèretés,
De ces petits rêves, que je rends réels,
Véritables, au matin de tes rires,
Alors pour toi, je te promets tes désirs,
Car, il n’y a bien qu’eux qui m’importent,
Viens ! Prends ma main, et suis-moi,
Au sortir du solstice d’hiver,
Les peines sont dépassées,
Et dans ce petit champs que seul moi sais,
Dans la nouvelle année, le sablier neuf,
Il y a cette fleur blanche,
Que je ne montrerai qu’à toi,
Mon ange de la vie.
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nemosisworld · 1 year
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Tes yeux aux bleus aigus d’acier et de cristal S’entr’ouvrent froidement, ternis comme un métal ; Le ciel s’est recouvert d’une brume blafarde.
Effleurant ton sommeil opprimé sous le faix Des ivresses, la lune aux longs reflets s’attarde Sur la ruine d’or de tes cheveux défaits.
Renée Vivien
Ph. Guy Aroch
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frenchdrarry · 6 months
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Harry est assis au bord de son tabouret, près des baies vitrées. Il peint avec un air tranquille sur le visage, ses cheveux ardents sont illuminés par une pluie solaire.
Draco arrive, élégamment vêtu : il réalise la prouesse de porter un costard « de façon informel pour un dimanche paisible à la maison ». Son alliance brille de mille feux sur sa peau blanche, il en joue. Il observe le gros jean délavé et taché de couleurs de son époux.
Draco : C’est donc là que tu te cachais.
Harry : Je ne me cachais pas, c’est toi qui te terre dans ton labo.
Leurs voix sont calmes, les taquineries glissent dans l’air comme une musique mille fois répétée.
Draco : Tu me peins ?
De là où il se situe, Draco ne voit le tableau que de profil. Il ne lui a même pas jeté un coup d’œil, il lui préfère le peintre. Harry ne prend plus la peine de lever les yeux au ciel mais il sourit malgré lui.
Harry : Non.
Draco : Non ? Comment ça, non ?
L’atmosphère confortable cède : une nouvelle joute verbale commence. L’air crépite de malice. Pourtant, rien n’a changé : ni la position de Draco, ni les coups de pinceaux lents et appliqués de Harry, ni le soleil qui continue à chauffer agréablement la pièce à travers les baies vitrées.
Harry répète : Non.
Draco : Et qu’est-ce qui t’inspires plus que moi, ta propre muse ?
Harry : Les plantes.
Draco porte la main à son cœur, faussement — ou réellement ? — scandalisé : les plantes ?
Harry : Les plantes.
Draco : Je me fais voler la vedette par des végétaux ?
Harry : Tu n’as jamais eu la vedette.
Cette affirmation est immédiatement démentie par le décor : plusieurs portraits de Draco sont disséminés dans les pièces de la maison. Harry adore peindre Draco et Draco n’est pas du tout dérangé de voir ses propres portraits accrochés dans la maison. Tout deux feignent de l’ignorer — après tout, le narcissisme de Draco est déjà un axe récurrent de leurs taquineries.
Draco : Es-tu en train de dire que moi, ton propre mari, ton partenaire de vie, je t’inspire moins que des plantes ?
Harry : Si, tu m’inspires.
Draco : Ah ! Et qu’est-ce que je t’inspire ?
Harry : Le dégoût.
Draco : …Sais-tu ce que cette discussion m’inspire ?
Harry : Dis-moi.
Draco : Le DIVORCE, Potter !
Harry : Ah.
Draco : Et je garde le chat !
Harry : Seulement si je garde les plantes !
Draco : Hors de question ! Je garde ces satanées plantes et je les maudirais jusqu’à la fin de ma vie.
Harry : Tu ne peux rationnellement pas en vouloir à des végétaux, Malfoy.
Draco : La haine est irrationnelle.
Harry : Excuse-nous Molière.
Draco : Tu n’as jamais lu Molière, inculte ! Et ce n’est pourtant pas faute de les avoir dans notre bibliothèque !
Harry : Je ne parle pas français, monsieur !
Draco : Ton accent me donne envie de pleurer. Et j’ai des éditions traduites en anglais, pauvre benêt !
Harry : Laisse-moi dans mon ignorance crasse et fous-moi la paix, veux-tu !
Draco : De toute façon, tu n’as jamais eu de goût. C’est d’ailleurs bien pour cela que tu peins des plantes au lieu de me peindre, moi.
Harry : Reviens me voir quand tu auras de sublimes bourdons en train d’éclore et des couleurs d’or au soleil.
Draco ne répond rien mais un sourire narquois joue sur ses lèvres roses. Ce n’est un secret pour personne que Harry adore peindre sa peau et ses cheveux, sans cesse émerveillé par l’aspect presque angélique que pouvait avoir Draco. Un aspect que contredit totalement son caractère, mais ça aussi, c’est un autre axe récurrent de plaisanterie entre eux…
Harry se reprend donc : Oublie la dernière partie de ma phrase.
Draco : Dommage, c’était pourtant ma préférée.
Harry : Évidemment. Tu ne retiens que ce qui flatte ton énorme égo.
Draco : Évidemment. Faire l’inverse est insensé, qu’importe tes propres tendances de martyr.
Harry : Je crois que je commence à concevoir l’idée de divorce.
Draco sourit.
Draco : Je garde donc les plantes et le chat.
Harry : Ni l’un ni l’autre, ordure !
La réponse de Harry est spontanée et un début de sourire menace la fin de sa phrase. Le visage de Draco s’illumine d’un bonheur doux et fier — il a gagné cette joute. Harry le sait, il ne se retient plus de sourire et le regarde pour la première fois depuis qu’il est entré dans la pièce. Derrière ses lunettes à moitié tombées sur son nez, ses yeux verts sont un mélange de tendresse, d’amusement et d’exaspération. L’un des mélanges préférés de Draco. Il aimait se dire que faire rire Harry, c’était comme concocter une potion : il suffisait d’ajouter les bons éléments dans le bon ordre. Ingrédient numéro 1 : Harry adorait les running gag.
Draco : Je peux voir ton tableau ?
Harry hoche la tête et Draco s’avance lentement. Harry s’en fiche, il détourne le regard pour se remettre à travailler. Le potionniste en profite pour jeter un coup d’œil aux brouillons par terre, il reconnaît une esquisse que Harry avait faite il y quelques jours depuis leur lit. Enfin, il regarde le tableau et ne retient pas son admiration : il écarquille les yeux et essaye d’embrasser toute la finesse du tableau.
Harry était de ces peintres dont la peinture était si savamment exécutée qu’on percevait directement l’unicité du tableau — son harmonie générale. On pouvait se perdre des heures dans ses peintures et dans l’atmosphère qui y régnait avant de commencer à remarquer les détails foisonnants qui le constituait. Pourtant, c’étaient ces détails qui rendaient le tableau vivant : la précision avec laquelle il dessinait les nervures d’une feuille, les subtils dégradés de couleurs, la fébrilité d’une tige. Le plus étonnant, c’était que ce n’était qu’en se concentrant réellement sur toute la multiplicité des éléments qu’on se rendait compte que le tableau bougeait.
Harry peignait avec sa magie. Pourtant, ce qu’il aimait par-dessus tout, c’était quand elle ne se voyait pas. Un regard pressé voyait le réalisme du tableau, la précision du peintre, pouvait se dire : « Wow, on dirait une photo ! » et passer à la suite. L’examen attentif révélait en revanche l’exact inverse : ce que Harry peignait, ce n’était pas un moment figé mais une poignée de secondes.
Alors Draco se concentra. Il ne vit pas de vent, car les plantes peintes étaient à l’intérieur, mais il vit le léger changement de luminosité, très probablement à cause d’un nuage qu’on ne percevait pas. Et plus Harry s’appliquait à décliner ses nuances de vert dans des teintes orangées, plus Draco percevait son intention : il lui semblait voir la plante chercher le soleil, vivre, être en croissance. Les bourgeons, pas encore terminés par la main de Harry, commençaient pourtant déjà à s’animer et à essayer d’éclore. Patience, lenteur, inexorabilité, fragilité, quiétude : le tableau lui évoquait tout cela à la fois.
« Je l’adore », souffla Draco. Harry sourit. « Il rendrait bien dans ton laboratoire, non ? »
Et juste comme cela, Draco reprenait sa place de muse.
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chic-a-gigot · 1 year
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Le Petit écho de la mode, no. 45, vol. 18, 8 novembre 1896, Paris. 15. Toilettes de bal. Ville de Paris / Bibliothèque Forney
Explications des Toilettes de bal:
1. Robe en soie liberty rose mourante. — Jupe ronde froncée à la taille, montée sur une première jupe cloche en satin, petit corsage blouse froncé devant et dans le dos, décolleté en carré et garni d’un galon brodé de perles fines, sur le côté gauche nœud de velours noir retenu par une petite boucle en perles fines, ceinture drapée en ruban même teinte, manche courte avec volant au bas, gants longs en suède blanc.
1. Pink-dyed liberty silk dress. — Round skirt gathered at the waist, mounted on a first satin bell skirt, small blouse bodice gathered in front and in the back, square neckline and trimmed with a braid embroidered with fine pearls, on the left side black velvet bow retained by a small pearl buckle, belt draped in the same color ribbon, short sleeve with flounce at the bottom, long gloves in white suede.
Matériaux: 12 mètres soie, 1m,25 galon, 1 mètre ruban.
2. Robe de jeune tille en soie légère blanche. — Jupe légèrement froncée à la taille, garnie au bas d’une petite Valenciennes. Cette jupe est posée sur un dessous en taffetas, corsage froncé devant et dans le dos à la taille, monté sur une sorte d’empiècement garni de dentelle, décolleté rond garni de dentelle, manche formée d’un volant garni dentelle, ceinture en ruban Louis XV.
2. Girl's dress in light white silk. — Skirt slightly gathered at the waist, trimmed at the bottom with a small Valenciennes. This skirt is placed on a taffeta underside, bodice gathered in front and in the back at the waist, mounted on a sort of yoke trimmed with lace, round neckline trimmed with lace, sleeve formed by a ruffle trimmed with lace, ribbon belt Louis XV.
Matériaux: 12 mètres de soie, 9 mètres taffetas, 3 mètres ruban, 12 mètres dentelle.
3. Robe de jeune femme en soie unie orange. — Jupe montée à plis à la taille et toute unie, corsage avec plusieurs rangs de fronces à la taille formant ceinture corselet, le haut très décolleté est garni de deux draperies qui se rattachent par un brillant, manche courte toute bouillonnée, gants suède crème, collier perles, souliers satin jaune.
3. Young woman's dress in plain orange silk. — Skirt fitted with pleats at the waist, bodice with several rows of gathers at the waist forming a corselet belt, the very low-cut top is trimmed with two draperies which are attached with a jewel, bubble short sleeves, cream suede gloves, pearl necklace, yellow satin shoes.
Matériaux: 12 mètres de soie.
4. Robe de jeune fille en tulle pailleté rose. — Jupe unie froncée à la taille, corsage décolleté en carré garni d’une ruche de mousseline de soie rose devant et dos froncés enserrés par une ceinture de velours noir, bouquet de fleurs sur le côté au corsage, manche papillon, courte, gants suède blanc, souliers blancs.
4. Girl's dress in pink sequined tulle. — Plain skirt gathered at the waist, square neckline bodice trimmed with a ruffle of pink silk muslin in front and gathered back encircled by a black velvet belt, bouquet of flowers on the side of the bodice, butterfly sleeves, short, suede gloves white, white shoes.
Matériaux: 12 mètres tulle petite iargeur ou 6 mètres en grande largeur.
5. Robe de jeune femme en satin paille velours vert roseau. — Jupe garnie au bas, de 3 biais en étoffe pareille petit corsage plat du dos froncé devant rentré dans la jupe sous une ceinture de velours, nouée à l'enfant, manche courte retenue par un nœud. Collier perles fines, cercle d’or dans les cheveux.
5. Young woman's dress in reed green velvet straw satin. — Skirt trimmed at the bottom, with 3 biases in the same fabric, small flat bodice at the back, gathered in front, tucked into the skirt under a velvet belt, short sleeve held in place by a knot. Fine pearl necklace, golden circle in the hair.
Matériaux: 12 mètres de satin, 0 mètres de ruban de velours.
6. Robe de jeune fille en mousseline lingerie. — Jupe garnie de 6 rangs d’entre-deux de Valenciennes de forme cloche montée à plis derrière, corsage froncé devant et dans le dos garni de dentelle, haute ceinture corselet en velours assorti à la teinte de la jupe qui forme transparent sous celle de mousseline, manche de dentelle, gants blancs.
6. Chiffon maiden dress. — Skirt trimmed with 6 rows of bell-shaped Valenciennes insertions with pleats behind, gathered bodice in front and in the back trimmed with lace, high corselet belt in velvet matching the color of the skirt, lace sleeve, white gloves.
Matériaux: 6 mètres mousseline, 16 mètres entre-deux, 8 mètres dentelle, 1 mètre velours.
7. Robe de mousseline de soie crème. — Jupe simple froncée légèrement à la taille devant sur les côtés, corsage froncé à la vierge, décolleté en rond, la taille enserrée par une ceinture de surah crème, manche courte bouffante.
7. Cream chiffon dress. — Simple skirt gathered slightly at the waist in front on the sides, bodice gathered in the virgin, round neckline, the waist encircled by a belt of cream surah, puffed short sleeve.
Matériaux: 12 mètres de satin, 9 mètres taffetas pour doublure, 0m,70 de surah.
8. Robe de jeune femme en soie brochée Louis XV dentelle malines et velours turquoise. — Jupe cloche, garnie au bas d’un rang de dentelles malines, corsage ouvert en cœur devant et dans le dos garni de dentelle, fronces légères devant et dans le dos à la taille, ceinture de velours avec nœud papillon retenu par une boucle strass et deux pans longs garnis dentelle, manche papillon retenu par une touffe de roses.
8. Young woman's dress in Louis XV brocaded silk with Malines lace and turquoise velvet. — Bell skirt, trimmed at the bottom with a row of clever lace, open heart-shaped bodice in front and in the back trimmed with lace, light gathers in the front and back at the waist, velvet belt with bow tie held in place by a rhinestone buckle and two long sides trimmed with lace, butterfly sleeve held in place by a tuft of roses.
Matériaux: 11 mètres soie, 4 mètres velours.
9. Robe en satin mauve et mousssline de soie blanche. — Jupe ronde à godets, montée à plis derrière, corsage court décolleté et garni de bretelles en galon brodé, sur le devant et dans le dos, volant de mousseline de soie, hante ceinture en velours pensée, manche courte bouffante, souliers satin, gants blancs.
9. Dress in mauve satin and white silk muslin. — Round godet skirt, fitted with pleats at the back, short low-cut bodice trimmed with straps in embroidered braid, on the front and back, silk muslin frill, waistband in pansy velvet, short puffed sleeves, satin shoes, gloves whites.
Matériaux: 12 mètres satin, 1 mètre mousseline de soie, 1 mètre velours.
10. Robe de jeune femme en satin broché fond blanc satin et mousseline de soie blanche. — Jupe en satin broché garnie au bas de deux volants en mousseline de soie et de nœuds en ruban de velours, corsage ajusté en satin avec devant rapporté en mousseline de soie légèrement croisé etretenu par un nœud de velours, encadrement de velours autour du décolleté, nœud sur les manches, manche garnie de plusieurs volants, gants blancs.
10. Dress for a young woman in brocaded satin with a white satin background and white silk muslin. — Brocaded satin skirt trimmed at the bottom with two silk muslin flounces and velvet ribbon bows, fitted satin bodice with front insert in slightly crossed silk muslin held in place by a velvet bow, velvet framing around the neckline, knot on the sleeves, sleeve trimmed with several ruffles, white gloves.
Matériaux: 10 mètres soie brochée, 2 mètres de satin. 3 mètres mousseline de soie, 6 mètres ruban velours corail.
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calixtevelazquez · 10 months
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Le Lycanthrope
Je dis:
Les chants nuptiaux résonnaient encore.
Mais on ne se marie pas en cette saison.
Et la robe blanche, filée d’or et de pourpre,
Et la couronne brûlante sur sa tête blonde,
Et les cheveux tressés et relevés,
De ma chère je regardais.
Les chants résonnaient encore,
Et les gémissements de sa mère,
Et les rugissements de ses frères
Déchiraient et le ciel, et l’air, et la forêt,
Et les yeux d’un père durci fixaient sans se mouvoir
Les pas qui s’évanouissaient dans la neige grise
Près du chemin, de nos jours oublié.
Elle quitta ses gens, sur ce chemin.
On la pleura, comme on m’avait pleuré,
Mais il n’y eut jamais de regret
D’avoir laissé partir une si belle brebis.
La fiancée quitta ses gens, sur ce chemin,
Chargée d’or et de miel, rayonnante comme le soleil,
Blanche comme la lune, froide comme les étoiles.
Elle pénétra dans les bois,
Impitoyables, ils l’avalèrent,
Et jamais ne la rendirent à son père.
Les chants cessèrent, la lyre se fit entendre,
Les tambours poursuivaient l’enfant,
L’exhortant à chaque pas,
Chassant la crainte, enhardissant son cœur.
La solennelle marche entre les hautes voûtes des noirs arbres
Semblait avoir été préparée pour elle,
Et sa voix s’élevait,
Ainsi je connus sa venue.
Cette voix adorée résonnait, s’approchait,
Mon âme trembla et je crus défaillir.
2. On ne marie pas les vierges en cette saison.
Pourtant, cousue sur cette aimable chair
La robe blanche, filée d’or et de pourpre
Annonçait l’heureux jour
Où la bien-aimée était amenée
Dans les bras de son bien-aimé
Mais elle venait seule, la fiancée,
S’unir à l’âme et la chair de son fiancé.
Comme tant d’autres avant eux.
Seule, elle se tint,
Les gâteaux de miel entre ses mains,
La cire coulait sur ses doigts roses,
Et la flamme illuminait son adorable visage,
La chère de miel, aux yeux de glace,
La chair de miel, fraîche et blanche,
Telle la neige qui cédait sous ses pas.
Seule, elle se tint,
Et les yeux durcis me percèrent,
Me percèrent l’âme.
Ma promise s’approcha,
D’un pas sûr et terrible,
Et sur la neige s’allongea.
A mes pieds elle se trouva,
Elle dénoua ses tresses,
Et ses blonds cheveux balayèrent la neige grise,
Et la robe blanche, filée d’or et de pourpre, tombée,
Vint égayer son visage.
Le jour était venu pour elle aussi,
L’heureux jour de cette union singulière,
Qui depuis l’enfance illuminait ses rêves,
Durant les nuits comme celle-ci,
Les nuits froides, placides et mourantes,
Où la lune, dévorée, ne connaissait plus sa place
Dans le firmament délaissé du blond soleil.
Souriez, belle enfant, voici venue la nuit.
3. Car je dévorai la lune et la laine,
Les blés d’été et les enfants d’hiver,
Vos frères et vos sœurs,
Et par votre don, ils seront protégés,
Et moi, bien-aimée, je retrouverai mon âme,
Que la sorcière avait ravie en une semblable nuit.
Or moi, sourire je ne peux point.
Car je dévorais la lune et laine,
Les blés d’été et les enfants d’hiver,
Vos frères et vos sœurs
Et vous étiez protégée et je vous aimais,
Mais par votre don, je retrouverai mon âme,
Que la sorcière avait ravie en une semblable nuit.
Et la vôtre s’enfuira, loin de mes bras
Qui ne serreront plus que vos aimables cendres.
Dieu pardonnera-t-Il jamais un tel péché ?
Répondez, ô sœur de mon cœur.
4. La Vierge parle:
Cette âme et cette chair qui ...
Lire le reste du poème sur mon blog:
Le Lycanthrope
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mysadecstasy · 1 year
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Naviguer sur les pierres mousseuses Naviguer sur des vagues d’écume chaude S’égarer dans ta peau de perles brûlantes Sentir tes cheveux ruisseler sur ta grâce Epaules contre épaules Sous le ciel criblé Etiré comme les impossibles efforts Ciel où miroitent nos rêves d’enfants Epaules contre épaules Dans l’herbe grasse des montagnes Au son des grillons et de nos cœurs tambourinant Exaltés comme la mer Mer sublime qui vient fouetter le phare inamovible Phare de nos amours dans la tempête Phare brillant dans la nuit épaisse La nuit dévorante de la chanson douce Douce chanson de la rive presque intouchable Où l’on aborde qu’avec grande déférence Rive des extases insubmersibles Sur la côte découpée au tournevis Echarpée comme un soldat mort Infiniment belle de circonvolutions Entre forêts d’or et pierre lunaire Ocre et jaune Tombant en falaises dans les eaux glacées Eaux glacées ensevelies d’embrun salé Toi et moi Epaules contre épaules Allongés sur la fin des temps dans une alcôve rocheuse de la plage sans fin Face à l’éternité d’où tout arrive Brûlants et fiers Audacieux et mordants d’une rage sainte Une rage qui hurle la vie comme un possédé Et l’amour entortillé à nos pieds Qui nous étreint maintenant jusqu’à la poitrine Par fines touches caressantes Petites aiguilles de félicité Il pénètre les cœurs abasourdis Les cœurs enragés de soif Et crie son nom jusque dans les cimetières de pierres grises Balbutiantes telles le dernier souffle Pierres en mousse Erodées de chagrin Entre les fleurs fanées de décembre Résonne le chant de l’autre rive L’impossible rive Le dernier espoir Pour la transcendance des âmes dépouillées Autre rive amère Nue et glaciale comme l’enfer Je repense à la mer Et aux phares qui s’égrènent sur la côte comme un chapelet de lampions Mer avide Mer aride Mer dévorante Eternité sublime Ô mer Jusqu’à l’horreur des regrets que l’on poignardera dans la résurrection Résurrection des cœurs meurtris Immortels cœurs suppliants leur dû sous le soleil sans voix des possibles De toutes ces petites possibles douceurs Ces détails impalpables Comme l’odeur du café le matin remontant de la cuisine à la mezzanine Le côté velouté de ton sein errant sous ton chemisier azur Tes fossettes qui se creusent quand dans mes bras tu te jettes Le soir Après le labeur Avant la grande œuvre La vie à deux sur les remparts de l’exaltation suprême Extrêmes égarements des vérités ancrées dans une réalité diaphane Comme un voile sur la beauté des rêves endormis Des rêves exquis que l’on chérit comme des trésors Rêves héroïques comme la grande Rome Encore sous le drap se dessinent tes cuisses chaudes Brûlante est l’odeur des corps dans la petite chambre rose Sous le lustre de cuivre Derrière les lourds rideaux c’est la pinède endormie Respiration langoureuse de la nature assoupie sous la lune Résurrection des cœurs meurtris C’est toujours la famine pour les amoureux insatiables Toujours la famine quand ta peau exquise frôle la mienne Et après quand la lumière s’éteint et que ton visage disparaît soudain C’est comme une petite mort Un grand arrachement qui me remue les tripes Trop soudain Ton visage reste imprimé un instant dans mes yeux galvanisés Et plus rien Jusqu’au lendemain où je le cherche dans tes cheveux emmêlés Et toute la nuit je te serre contre moi avec la force du désir comblé Avec tout l’amour qui jaillit sans cesse de mon ventre affamé
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